19 mars 2008

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TUNISNEWS
 8 Úme année, N°  2856 du 19.03.2008

 archives : www.tunisnews.net

 


AFP: Otages autrichiens: un deuxiĂšme Ă©missaire autrichien au Mali Reuters: L’Autriche hostile au versement d’une rançon pour ses otages Bakchich: Al-QaĂŻda : OPA rĂ©ussie sur le GSPC Le Temps: Les jeunes chĂŽmeurs d’Om LarayĂšs proposent eux-mĂȘmes des solutions Ayoub Ben Miled: Patrons et travailleurs  – Les uns chantent, les autres dĂ©chantent !!! Ahmed Ounaies : Un nouveau statut pour Gaza ?

 


 

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Otages autrichiens: un deuxiÚme émissaire autrichien au Mali

 AFP, le 19 mars 2008 Ă  10h11 BAMAKO, 19 mars 2008 (AFP) – Un deuxiĂšme haut fonctionnaire autrichien est arrivĂ© mardi Ă  Bamako pour participer aux pourparlers en vue de la libĂ©ration des deux otages enlevĂ©s le 22 fĂ©vrier en Tunisie par la branche d’Al-QaĂŻda au Maghreb, a-t-on appris mercredi de source diplomatique autrichienne. PrĂ©sentĂ© comme “un spĂ©cialiste des dossiers sensibles”, ce responsable dont l’identitĂ© n’a pas Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e, devrait rencontrer mercredi des responsables maliens. Selon certaines informations, les ravisseurs et leurs otages se trouvent dans le nord du Mali, mais les autoritĂ©s de Bamako n’ont officiellement pas confirmĂ© leur prĂ©sence. Un premier Ă©missaire, l’ancien ambassadeur d’Autriche Ă  Paris, Anton Prohaska, Ă©tait arrivĂ© samedi dans la capitale malienne pour une “mission d’information” sur les deux otages, Andrea Kloiber, 44 ans, et Wolfgang Ebner, 51 ans. Il avait rencontrĂ© dimanche le prĂ©sident Amadou Toumani TourĂ©. L’arrivĂ©e du deuxiĂšme Ă©missaire intervient aprĂšs que la Libye, qui jouit d’une grande influence dans la rĂ©gion, a Ă©tabli un contact dans la nuit de lundi Ă  mardi avec les ravisseurs de deux Autrichiens, selon un diplomate s’exprimant Ă  Bamako sous couvert de l’anonymat. “Je viens d’apprendre que la Libye a pu, par des intermĂ©diaires, Ă©tablir le contact avec les ravisseurs des deux otages”, avait-il indiquĂ© mardi Ă  l’AFP, prĂ©cisant que “les nĂ©gociations se poursuivront” et que “les otages se portent bien”. Selon des sources proches du dossier, la Fondation Kadhafi est chargĂ©e de l’affaire des otages autrichiens. Cette association caritative dirigĂ©e par un fils du dirigeant Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam, a pour objectif affichĂ© de dĂ©fendre les droits de l’Hommme. Le nom de la fondation a Ă©tĂ© citĂ© dans le dĂ©nouement de plusieurs affaires de prises d’otages ces derniĂšres annĂ©es. Selon le quotidien autrichien Kronen Zeitung, le leader autrichien d’extrĂȘme droite et gouverneur de Carinthie, Jörg Haider, participe aux efforts entrepris par Vienne pour obtenir la libĂ©ration des deux otages. “Le gouverneur de Carinthie veut faire libĂ©rer les otages de Salzbourg avec le fils de Kadhafi, Seif Al-Islam”, selon l’Ă©dition Ă©lectronique du journal datĂ©e de mercredi, qui rappelle que Jörg Haider et le fils du dirigeant libyen sont “de grands amis”. La branche d’Al-QaĂŻda au Maghreb a pour sa part prolongĂ© au dimanche de PĂąques 23 mars minuit son ultimatum mais a menacĂ© de tuer les otages en cas de tentative de les libĂ©rer par la force.  

L’Autriche hostile au versement d’une rançon pour ses otages

 
Reuters, le 19 mars 2008 Ă  18h34   par TiĂ©moko Diallo   BAMAKO, 19 mars (Reuters) – Le mĂ©diateur autrichien a affirmĂ© mercredi Ă  Bamako que Vienne Ă©tait, par principe, hostile au versement d’une rançon pour obtenir la libĂ©ration de des deux ressortissants enlevĂ©s au Sahara par l’organisation Al QaĂŻda au Maghreb islamique (AQMI). Ses propos contredisent des propos attribuĂ©s Ă  des sources proches de la sĂ©curitĂ© algĂ©rienne selon lesquelles Vienne aurait acceptĂ© le principe d’une rançon. “Le gouvernement autrichien ne passe aucun marchĂ© impliquantle versement d’une rançon”, a dĂ©clarĂ© par tĂ©lĂ©phone Ă  Reuters le diplomate autrichien, Anton Prohaska, qui n’a fourni aucune prĂ©cision sur les exigences des ravisseurs. Il s’est contentĂ© de parler d’une situation “trĂšs complexe et trĂšs dĂ©licate” et a confirmĂ© que l’ultimatum des ravisseurs avait Ă©tĂ© repoussĂ© d’une semaine, pour expirer dĂ©sormais dimanche Ă  minuit. Andrea Kloiber, 43 ans, et Wolfgang Ebner, 51 ans, ont Ă©tĂ© enlevĂ©s fin fĂ©vrier dans le Sud-Tunisien alors qu’ils s’apprĂȘtaient Ă  traverser le Sahara. Ils seraient actuellement dĂ©tenus dans la rĂ©gion dĂ©sertique de Kidal, dans le nord-est du Mali frontalier de l’AlgĂ©rie. “Nous travaillons dur pour obtenir un dĂ©nouement heureux Ă  cette affaire (…), nous sommes en contact Ă©troit avec nos amis au Mali (..) Ă  qui nous faisons confiance”, a ajoutĂ© le diplomate autrichien. Sur des sites islamistes, l’ex-GSPC rebaptisĂ© AQMI a exigĂ© le versement d’une rançon et la remise en libertĂ© de dix de ses militants emprisonnĂ©s en Tunisie et en AlgĂ©rie en Ă©change de la libĂ©ration des deux touristes autrichiens. Pour sa part, le gouvernement malien a mis sur pied un commitĂ© spĂ©cial interministĂ©riel et contactĂ© de hautes personnalitĂ©s touarĂšgues de la rĂ©gion de Kidal pour tenter d’obtenir leur concours en vue de la libĂ©ration des otages.  

Al-Qaïda : OPA réussie sur le GSPC

Le numĂ©ro deux d’Al QaĂŻda, Ayman Al-Zawahri, commence Ă  y croire. L’investissement rĂ©alisĂ© il y a peu par la holding Al-QaĂŻda sur le rĂ©siduel et moribond Groupe Salafiste pour la PrĂ©dication et le Combat (GSPC) semble prendre consistance
 Dernier rebondissement en date : la prise en otage de deux touristes autrichiens.

Depuis son intĂ©gration dans les rangs de l’organisation d’Oussama Ben Laden en septembre 2006, le GSPC algĂ©rien a repris du poil de la bĂȘte. La nature et la rĂ©currence d’attentats depuis la fin 2006 l’atteste : le GSPC n’a pas chĂŽmĂ© et s’applique Ă  mettre en Ɠuvre les promesses inscrites dans sa nouvelle appellation d’ « Al QaĂŻda dans les pays du Maghreb islamique » (AQMI). Pour y parvenir, il a suivi la « mĂ©thode », Ă  l’instar des groupes devant confirmer leur appartenance Ă  Al QaĂŻda : transposer dans le contexte rĂ©gional les Dix commandements de l’organisation.

À commencer par les trois fondamentaux.

Dans le cas du GSPC, cela donne en substance : « tu ne frapperas pas seulement l’AlgĂ©rie mais aussi les pays voisins ». La Mauritanie a dĂ©jĂ  servi deux fois d’objectif : l’assassinat d’un groupe de militaires mauritaniens en dĂ©cembre 2007 et l’attaque contre l’Ambassade israĂ©lienne Ă  Nouakchott, en fĂ©vrier.

DeuxiĂšme commandement qaĂŻdesque : « tu ne viseras pas seulement les symboles du pouvoir algĂ©rien mais aussi ceux de nos ennemis judĂ©o-croisĂ©s ». Deux mois avant l’attaque menĂ©e contre les intĂ©rĂȘts israĂ©liens, le siĂšge du Haut commissariat aux rĂ©fugiĂ©s de l’ONU basĂ© sur les hauteurs pourtant trĂšs protĂ©gĂ©es d’Alger Ă©tait frappĂ© de plein fouet par un vĂ©hicule bĂ©lier chargĂ© d’explosifs. Un an plus tĂŽt, une bombe explosait au passage d’un bus de la compagnie amĂ©ricaine Brown Roots and Condor dans un quartier sĂ©curisĂ©, prĂšs d’Alger.

TroisiĂšme commandement : « la mort en martyr toujours tu privilĂ©gieras ; sans cesse l’ennemi tu surprendras ». Soit le recours Ă  l’attentat suicide, Ă  combiner avec d’autres modes opĂ©ratoires pour mener simultanĂ©ment plusieurs opĂ©rations sur diffĂ©rents sites. Cette tactique, marque de fabrique des groupes « intĂ©grĂ©s », a Ă©tĂ© Ă©prouvĂ©e en avril 2007 contre le Palais du gouvernement algĂ©rien et le siĂšge local d’Interpol. Et reproduit huit mois plus tard contre le Conseil constitutionnel, toujours Ă  Alger.

En empruntant aux dĂ©sormais incontournables classiques d’Al QaĂŻda, le GSPC aujourd’hui dirigĂ© par l’Émir Droudkel fait du zĂšle, espĂ©rant dĂ©crocher une rĂ©compense. Quitte Ă  copier ses coreligionnaires irakiens ou afghans. La prise d’otage de deux touristes autrichiens en terre tunisienne, qu’il a revendiquĂ©e le 10 mars est un « coup » politico-mĂ©diatique qui veut dĂ©finitivement enfoncer le clou.

Frapper lĂ  oĂč ça fait mal en Tunisie : le tourisme

Car on ne s’attaque pas frontalement Ă  la Tunisie de Ben Ali comme on s’en prend Ă  l’AlgĂ©rie des GĂ©nĂ©raux. Les djihadistes l’ont bien compris aprĂšs l’échec des tentatives menĂ©es par un groupe armĂ© liĂ© aux AlgĂ©riens qui projetaient des attentats spectaculaires Ă  Tunis en dĂ©cembre 2006. AprĂšs une traque de plusieurs jours, les forces de sĂ©curitĂ© de Ben Ali avaient, non sans pertes, pu faire bonne figure en annonçant son dĂ©mantĂšlement puis en resserrant les boulons cĂŽtĂ© sĂ©curitaire.

Le choix tactique d’une prise d’otages dĂ©montre la capacitĂ© d’AQMI Ă  trouver la faille dans un systĂšme sĂ©curitaire parmi les plus verrouillĂ©s de la rĂ©gion et dĂ©finir le mode opĂ©ratoire adaptĂ©. En frappant lĂ  oĂč ça fait mal : le tourisme, fleuron du rĂ©gime tunisien.

CĂŽtĂ© revendications, Al QaĂŻda au Maghreb joue sur deux tableaux. D’abord politique, en demandant la libĂ©ration d’islamistes radicaux dĂ©tenus en AlgĂ©rie et en Tunisie. Mais aussi financier puisqu’une rançon de cinq millions d’euros aurait Ă©tĂ© quĂ©mandĂ©e. Trop contente de botter en touche, l’AlgĂ©rie a fait savoir qu’elle n’était « pas directement concernĂ©e par cette affaire », puisque l’enlĂšvement des deux touristes « a eu lieu sur un territoire autre que l’AlgĂ©rie » et que « les otages se trouvent actuellement sur un autre territoire non algĂ©rien ». Ces derniers sont en effet dĂ©tenus au Mali. Inutile de prĂ©ciser que les Tunisiens et les Maliens apprĂ©cieront cet Ă©lan de solidaritĂ© algĂ©rienne
 De son cĂŽtĂ©, l’Autriche a dĂ©clarĂ© d’emblĂ©e qu’elle ne nĂ©gociait pas avec des terroristes. Toutefois, un Ă©missaire autrichien s’est rendu Ă  Bamako. Cette porte entrouverte par Vienne n’est visiblement pas tombĂ©e dans l’oreille d’un sourd puisque AQMI a annoncĂ© que l’ultimatum courait jusqu’à dimanche 23 mars minuit. (Source: le site “Bakchich ” le 18 mars 2008) Lien: http://www.bakchich.info/article2984.html


 

Les jeunes chĂŽmeurs d’Om LarayĂšs proposent eux-mĂȘmes des solutions

 Ils sont une trentaine, ils continuent de revendiquer leur droit au travail depuis le 26 janvier dernier, mais vainement. Les solutions proposĂ©es aux directions concernĂ©es restent sans rĂ©ponses concrĂštes. Il est question en fait des diplĂŽmĂ©s du supĂ©rieur d’Om LarayĂšs, (gouvernorat de Gafsa) qui n’ont pas rĂ©ussi Ă  dĂ©crocher un poste d’emploi fixe depuis des annĂ©es et qui ont fait l’objet d’un reportage publiĂ© dans notre Ă©dition du  11 mars 2008.    Nous avons soulevĂ© les problĂšmes de la rĂ©gion dont le chĂŽmage des diplĂŽmĂ©s du supĂ©rieur. Ce problĂšme remonte mĂȘme plus d’une dĂ©cennie (1996). Pour clamer haut et fort leur droit au travail, les jeunes ont choisi de rĂ©sider dans une tente plantĂ©e au siĂšge de l’UGTT. Ils ont Ă©galement Ă©tabli une liste de solutions pour remĂ©dier au problĂšme et assurer entre autres, le dĂ©veloppement de cette zone qui se base essentiellement, sur l’extraction du phosphate. Il s’agit d’ailleurs de l’unique activitĂ© Ă©conomique disponible dans cette localitĂ©, mais qui n’assure par une source de revenu pour tous les citoyens actifs de cette ville.   « Offrir une opportunitĂ© de travail dans les directions locales des diffĂ©rentes administrations, essentiellement lĂ  oĂč l’on enregistre un manque de cadres qualifiĂ©s, crĂ©er des directions locales des Ă©tablissements publics comme la STEG, la CNSS, la CNAM…, offrir des opportunitĂ©s d’embauche dans le domaine de l’enseignement entre autres, sous forme de MaĂźtre Auxiliaire CatĂ©gorie A, crĂ©er des grands projets de dĂ©veloppement dans la rĂ©gion susceptibles de rĂ©soudre les problĂšmes de l’emploi dans la zone… », il s’agit notamment, des solutions proposĂ©es par les jeunes d’Om LarayĂšs pour rĂ©soudre le problĂšme du chĂŽmage dans cette localitĂ©.   Certes, l’insertion professionnelle des diplĂŽmĂ©s du supĂ©rieur est un problĂšme qui se pose de plus en plus dans notre pays, et ce suite Ă  l’augmentation des Ă©tudiants issus des Ă©tablissements universitaires lors des derniĂšres annĂ©es. Nous enregistrons mĂȘme un dĂ©sĂ©quilibre entre les offres et les demandes de l’emploi plus particuliĂšrement celles des diplĂŽmĂ©s du supĂ©rieurs. Ce phĂ©nomĂšne se pose avec acuitĂ© dans les rĂ©gions de l’intĂ©rieur du pays contrairement aux grandes villes lĂ  oĂč il y a plus d’opportunitĂ©s de travail. Le taux du chĂŽmage varie d’une zone Ă  l’autre, mais il est trĂšs souvent Ă©levĂ© dans les villes qui souffrent de carence au niveau  d’investissement Ă©conomique Ă  l’instar du Sud Ouest. Om LarayĂšs, cette localitĂ© miniĂšre compte Ă  elle seule plus de « 4600 diplĂŽmĂ©s du supĂ©rieur sans emploi dont 1600 titulaires de maĂźtrise, 1800 techniciens supĂ©rieurs et 1200 titulaires de licences appliquĂ©es et fondamentales », d’aprĂšs Jamal Alaya, Coordinateur de la Commission Locale  de la DĂ©fense des ChĂŽmeurs, DiplĂŽmĂ©s du supĂ©rieur Ă  Om LarayĂšs.   Absence de dynamique Ă©conomique   Conscient de l’ampleur du problĂšme qui se pose au niveau national, Jamal demande « qu’on aligne le taux du chĂŽmage dans cette localitĂ© Ă  celui global. Cela se rĂ©alisera notamment Ă  travers les mesures dĂ©jĂ  citĂ©es », appelle-t-il. Et de proposer ; « Pour mieux rĂ©ussir les projets Ă©conomiques dans notre zone, l’Etat doit encourager les investisseurs dans diffĂ©rents domaines. Il doit arrĂȘter des mĂ©canismes outre que ceux du Fonds National de l’Emploi  (21-21) ». « Il faut investir lourd dans la rĂ©gion qui souffre de plusieurs lacunes », enchaĂźne-t-il. D’ailleurs, Jamal prĂ©cise que sa localitĂ© est Ă©cartĂ©e de l’activitĂ© Ă©conomique en dĂ©pit de la prĂ©sence de la Compagnie de Phosphate de Gafsa. Car, de son cĂŽtĂ©, « la CPG se dĂ©sengage de plus en plus des opĂ©rations d’embauche », toujours d’aprĂšs la mĂȘme source. Ce jeune diplĂŽmĂ© du supĂ©rieur en chĂŽmage depuis quatre ans, soulĂšve un autre problĂšme ; le manque des Ă©tablissements publics dans la localitĂ© qui compte plus de 30 mille habitants.   Le rapport de la Banque Mondiale sur l’insertion des diplĂŽmĂ©s de l’annĂ©e 2004 dĂ©montre que « le taux de chĂŽmage des individus ayant un niveau d’Ă©ducation supĂ©rieur a grimpĂ© de 8,6 % en 1999 Ă  14,8 % en 2005 malgrĂ©…la multiplication des programmes actifs de l’emploi ». Cette hausse est due entre autres Ă  l’augmentation continue de l’effectif des diplĂŽmĂ©s. Le chiffre a presque doublĂ© au bout de cinq ans (entre 2001-2006) passant de 24500 Ă  52300 diplĂŽmĂ©s soit une moyenne de croissance de l’ordre de 16,35 % par an. Les chiffres tendront Ă  la hausse lors des prochaines annĂ©es. Un pic sera enregistrĂ© en 2014, d’oĂč l’urgence d’arrĂȘter des solutions durables et efficaces pour faire face Ă  ce flĂ©au. Songer Ă©galement aux rĂ©gions de l’intĂ©rieur du pays lĂ  oĂč le problĂšme se pose le plus est d’une importance majeure, avant qu’il ne soit trop tard. A quand donc des solutions efficientes ?   Sana FARHAT   (Source: “Le Temps” (Quotidien – Tunis), le 19 mars 2008)


Patrons et travailleurs :

Les uns chantent, les autres déchantent !!!

 
ProductivitĂ© et coĂ»t de production, sont les mots-clefs et ces leitmotivs qui reviennent toujours et encore Ă  la charge
. Augmenter et compresser !!! Augmenter la production et compresser les coĂ»ts, afin que la productivitĂ© monte en flĂšche !!! La course parait totale et continue. Plus qu’un Sisyphe, on doit bĂ»cher et «rebĂ»cher» et fouiller dans tous les coins afin de dĂ©busquer la moindre «valeur ajoutĂ©e». La solution parait simple et mĂȘme flagrante, il suffit toujours de rĂ©duire les coĂ»ts de production, Ă  savoir trouver – ou mĂȘme inventer et importer – un travailleur qui produit plus pour un salaire moindre. Les physiciens attestent avec certitude que rien ne peut dĂ©passer en vitesse la lumiĂšre. Certains Ă©conomistes «nĂ©olibĂ©raux » veulent que la chute des coĂ»ts fasse encore plus vite, espĂ©rant ainsi joindre le Prix Nobel de l’économie Ă  celle de la physique, sans oublier une mĂ©daille ou deux aux Jeux Olympiques. Le Code du Travail est rĂ©visĂ© Ă  la baisse, les ouvriers perdent et doivent faire semblant de gagner. Les «capitalistes» encaissent et font semblant d’encaisser les «coups», tant que les autres encaissent les «coĂ»ts» !!! Au-delĂ  de la cuisine bien locale (comprendre logique nationale) et en deçà de la grande marmite (comprendre l’économie mondiale), les acteurs Ă©conomiques se trouvent pris (Ă  la gorge pour certains) entre satisfaire la logique oppressante que des bourses et autres «The sovereingn wealth funds» [comprendre Fonds souverains dans le monde»] d’une part, et ceux qui n’ont de rĂȘve que de manger Ă  leurs faims et assurer une vie dĂ©cente !!! Entre les tours de passe-passe et le besoin d’une vision stratĂ©gique allant plus loin que l’instantanĂ©, les politiciens cherchent plutĂŽt Ă  imiter les artistes des cirques !!!! Comment Ă  la fois satisfaire toutes ces bouches ouvertes et assurer aux uns et autres les moyens de concrĂ©tiser le rĂȘve que la pub a bien excellĂ© Ă  vanter. Avec un pĂ©trole qui s’est converti au saut Ă  la perche, des matiĂšres premiĂšres qui adorent grimper, un climat capricieux et surtout un environnement mondial jouant entre Tsunamis boursiers et tremblements de banques, les visionnaires politiques doivent bien trouver une solution chez les voyantes, tellement la rĂ©alitĂ© dĂ©cale avec les besoins !!! L’accord-cadre sur les nĂ©gociations triennales (2007 – 2010), est venu comme tous ses prĂ©dĂ©cesseurs, limiter le jeu et mettre des barriĂšres pour ne pas dire des barrages. L’Etat, ne pouvant plus jouer son rĂŽle de «policier», tellement il ne maĂźtrise plus les prix et ne peut – ou plutĂŽt ne veut plus – servir d’unique moteur Ă©conomique, se trouve pris entre une logique mondiale oppressante et une demande ouvriĂšre – qui entre vraie peur et rĂ©els besoins – se fait plus pressante. Il ne faut nullement se leurrer, l’Etat ne peut plus jouer ce rĂŽle de «faiseur de miracle», il ne peut – dans le meilleur  des cas» qu’administrer des «calmants» et chercher Ă  colmater des brĂšches par ici et des fuites par-lĂ . Quelle solution, dirait plus d’un observateur, du moment que la rĂ©elle logique de consommation l’emporte sur les vraies mĂ©caniques de dĂ©veloppement ? Certains pensent et surtout agissent Ă  travers une mondialisation de la lutte antimondialisation. Les travailleurs du monde entier doivent s’unir, non pas par simple souci idĂ©ologique, mais plutĂŽt pour faire face Ă  une capitalisation qui – depuis belles lurettes – ne maĂźtrise et ne reconnaĂźt plus les frontiĂšres. Le commerce alternatif, le commerce Ă©quitable et autres «folklores» de jadis, ne sont que simples «folklores». En AmĂ©rique Latine et sous d’autres cieux, la rĂ©sistance s’organise et les barricades se dressent non pas face aux policiers et aux militaires, mais plutĂŽt en refus de cette logique individualiste, vĂ©hiculĂ©e par toute une «culture» qui n’a rien d’une vraie et rĂ©elle culture. Autres fois, on pensait que le capitaliste Ă©tait tellement naĂŻf et pris par l’appĂąt du gain au point de vendre la corde de sa propre pendaison, on remarque bien de nos jours que le «prolĂ©taire» [rĂ©el ou de facto] est plus naĂŻf encore, il chante la «rĂ©volution permanente» sur les barricades et porte en lui «le vilain virus capitaliste»  Au point de dĂ©laisser «le front» et rejoindre le camp adverse Ă  la moindre «fortune» !!!   En Tunisie, la logique, se conjugue bien entre l’instantanĂ© qui – tel un Ă©clair – peut porter l’espoir d’une pluie tant attendue qu’un orage craint tant, d’une part, et un ciel nuageux qui lui aussi peut nous porter un Tsunami social. Ayoub Ben Miled
 
 (Source: “Mouatinoun” (Hebdomadaire – Tunis) organe du  Forum democratique pour le travail et les libertes (FDTL) le 5 mars 2008)


 

Un nouveau statut pour Gaza ?

Ahmed Ounaies – 1 er mars 2008 Le retrait des derniers colons de Gaza le 23 aoĂ»t 2005 a mis fin Ă  la colonisation mais pas Ă  l’occupation militaire. La prĂ©sentation d’IsraĂ«l que le territoire est livrĂ© Ă  l’AutoritĂ© Palestinienne est une supercherie : les frontiĂšres continentales, le rivage maritime et le ciel de Gaza sont sous contrĂŽle israĂ©lien, de mĂȘme que les Ă©changes commerciaux, les flux financiers, les mouvements des personnes, le survol du territoire
etc. les restrictions permanentes des fournitures mĂ©dicales et de l’approvisionnement en produits alimentaires et en carburant ainsi que l’épisode dramatique du retour des pĂšlerins de Gaza dans leurs foyers en dĂ©cembre dernier ont rĂ©vĂ©lĂ© cette rĂ©alitĂ© aux yeux du monde. La persistance de l’occupation est le fondement de la rĂ©sistance palestinienne qui doit lĂ©gitimement se poursuivre tant que persistera l’occupation. Le dĂ©chaĂźnement de la barbarie israĂ©lienne contre Gaza pendant cinq jours consĂ©cutifs, en prĂ©tendant se dĂ©fendre contre les rockets de fabrication artisanale, relĂšve de la rĂ©pression routiniĂšre, toujours disproportionnĂ©e, de toute puissance occupante contre le peuple victime de l’occupation. La passivitĂ© des Etats EuropĂ©ens et des Etats-Unis est plus grave dans la mesure oĂč ces Etats assument, au sein du Quartet, la responsabilitĂ© de la gestion du conflit et qu’ils rĂ©alisent parfaitement que la rĂ©sistance n’est pas fortuite, Ă©tant la consĂ©quence inĂ©luctable de l’occupation. S’attendraient-ils Ă  ce que le peuple palestinien se rĂ©signe Ă  sa condition aprĂšs 41 ans d’occupation ? Quel peuple au monde s’y est jamais rĂ©signĂ© ? Justifier la barbarie israĂ©lienne en prĂ©textant les tirs de rockets, prĂ©tendre ignorer le lien entre la rĂ©sistance et l’occupation et reconnaĂźtre Ă  IsraĂ«l le droit de lĂ©gitime dĂ©fense comme si IsraĂ«l Ă©tait la victime de l’occupation et non la puissance occupante, n’est qu’une hypocrisie de plus doublĂ©e d’un aveuglement politique. Nous sommes familiers de ce cynisme propre Ă  l’Occident qui ne fait que perpĂ©tuer l’occupation et exacerber les haines. Pour notre part, nous nous reconnaissons dans la situation du peuple palestinien et c’est tout dire. Comment surmonter du moins l’impasse politique ? Le vĂ©ritable retrait de Gaza doit ĂȘtre accompagnĂ© de la rupture dĂ©finitive du lien avec IsraĂ«l. Dans la mesure oĂč la nĂ©gociation sur le statut dĂ©finitif, commencĂ©e le 12  dĂ©cembre dans le sillage d’Annapolis, est loin d’avancer au rythme qui promette la fin vraisemblable de l’occupation en dĂ©cembre prochain, il est possible de promouvoir un statut transitoire qui scelle la fin de l’occupation. Un tel statut est concevable sous l’autoritĂ© des Nations Unies. Le secrĂ©taire GĂ©nĂ©ral des Nations Unies est fondĂ© Ă  assumer sa part dans l’issue pacifique du drame qui afflige le peuple palestinien et qui, Ă  Gaza, prend les proportions d’un gĂ©nocide. Gaza pourrait bĂ©nĂ©ficier d’un rĂ©gime de tutelle en vertu duquel la puissance occupante cĂšde aux Nations Unies les pouvoirs relatifs aux territoires dont elle se retire, en commençant par Gaza. A ce titre, le peuple palestinien pourra s’auto administrer dans des conditions dĂ©mocratiques sous la tutelle des Nations Unies, Ă  l’exclusion de toute ingĂ©rence israĂ©lienne. DĂ©s lors, la responsabilitĂ© de la sĂ©curitĂ©, des approvisionnements, des  mouvements des personnes et des biens, relĂšvera de la seule autoritĂ© de tutelle. Aux termes de la charte, cette autoritĂ© « peut ĂȘtre constituĂ©e par un ou plusieurs Etats ou par l’Organisation elle- mĂȘme ». A l’issue des nĂ©gociations entre l’AutoritĂ© Palestinienne et IsraĂ«l, les Nations Unies transmettront les territoires sous tutelle au gouvernement palestinien indĂ©pendant. Certes, le destin des autres territoires occupĂ©s reste entier. Dans l’intervalle, le Quartet serait-il capable de prendre la relĂšve de la pression sur la puissance occupante pour l’évacuation du reste des territoires ? L’enjeu tient encore une fois Ă  la haute responsabilitĂ© des Etats-Unis et de l’Union EuropĂ©enne. Sur ce point encore, la question de confiance est cruciale.
 (Source: “Mouatinoun” (Hebdomadaire – Tunis) organe du  Forum democratique pour le travail et les libertes (FDTL) le 5 mars 2008)

 

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