TUNISNEWS
8 ème année, N° 2855 du 18.03.2008
AFP: Otages autrichiens: la Libye entre en jeu, Al-Qaïda repousse son ultimatum
AFP: Otages autrichiens: la Libye a établi un contact avec les ravisseurs (diplomate) AFP: Libération d’otages/Libye: le carnet d’adresses et le carnet de chèques AFP: Otages autrichiens d’Al Qaïda: prolongation d’une semaine de l’ultimatum Courrier international: Otages autrichiens – Le Mali, maillon faible de la lutte antiterroriste Mohamed Abbou: L’affaire Soliman : la piste du complot AFP: Israël: Angela Merkel en hébreu à la Knesset, une première symbolique AFP: Guantanamo: encore 3 Marocains à Guantanamo, Rabat doit faire pression (ONG) ATS: Irak – Cinq ans après le début de la guerre – Plus de cinq millions de déplacés, selon l’OIM AFP: Réfugiés irakiens: les pays d’accueil réclament une aide supplémentaire AFP: Cheney en Irak: la lutte continue « même si d’autres commencent à fatiguer »
Otages autrichiens: la Libye entre en jeu, Al-Qaïda repousse son ultimatum
AFP, le 18 mars 2008 à 01h04 BAMAKO, 18 mars 2008 (AFP) – La Libye a établi un contact dans la nuit de lundi à mardi avec les ravisseurs de deux Autrichiens enlevés le 22 février en Tunisie par la branche d’Al-Qaïda au Maghreb, qui a prolongé au dimanche de Pâques 23 mars minuit son ultimatum pour laisser du temps à la négociation. « Je viens d’apprendre que la Libye a pu, par des intermédiaires, établir le contact avec les ravisseurs des deux otages », a déclaré mardi à l’AFP un diplomate s’exprimant sous couvert de l’anonymat. « Les négociations se poursuivront » et « les otages se portent bien »,a-t-il précisé. Selon certaines informations, les ravisseurs et leurs otages se trouvent dans le nord du Mali, mais les autorités de Bamako n’ont officiellement pas confirmé leur présence. Ces dernières semaines, la Libye du colonel Mouammar Kadhafi, qui jouit d’une grande influence dans toute la zone sahélienne, avait participé activement à la libération d’otages maliens et nigériens détenus par des rebelles touareg. Et en octobre 2006, deux Italiens enlevés par un groupe rebelle avaient été libérés après 53 jours de captivité au Niger, grâce à une intervention libyenne. Selon des sources proches du dossier, la Fondation Kadhafi est chargée de l’affaire des otages autrichiens. Cette association caritative dirigée par un fils du dirigeant Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam, a pour objectif affiché de défendre les droits de l’Hommme. Elle a été évoquée dans le dénouement de plusieurs affaires de prises d’otages ces dernières années. Lundi, le gouvernement autrichien avait confirmé des contacts avec Tripoli en vue de la libération des otages. Mais les autorités ont refusé de confirmer une conversation téléphonique entre le chancelier autrichien Alfred Gusenbauer et le dirigeant libyen, dont a fait état la presse autrichienne et l’agence de presse libyenne Jana. Dans le même temps, la branche d’Al-Qaïda au Maghreb a prolongé au dimanche de Pâques 23 mars minuit son ultimatum mais a menacé de tuer les otages en cas de tentative de les libérer par la force. Vienne, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Peter Launsky-Tieffenthal, a confirmé lundi soir le report de l’ultimatum: « Cela est conforme aux informations que nous avons reçues », a-t-il déclaré. « Les moujahidine ont décidé de donner à l’Autriche un délai supplémentaire d’une semaine, à compter de dimanche (16 mars) à minuit », affirment les ravisseurs dans un communiqué publié lundi sur un site internet islamiste utilisé généralement par Al-Qaïda et son chef, Oussama ben Laden. La prolongation de l’ultimatum « répond à une demande du négociateur », ajoute la branche d’Al-Qaïda au Maghreb sans donner de précisions sur ce « négociateur ». Mais lundi aucune source officielle ne parlait de négocier le versement d’une rançon. Seul le journal autrichien Kurier a avancé la somme de cinq millions d’euros en contrepartie de la libération de Wolfgang Ebner, 51 ans, et de sa compagne, Andrea Kloiber, 44 ans. Lundi, les dirigeants autrichiens, qui avaient obtenu dimanche une prolongation de l’ultimatum pour une période indéterminée accueillie par les familles des otages comme un « encouragement », ont multiplié les efforts pour tenter de faire libérer leurs deux ressortissants. Le chancelier Gusenbauer a tenu une nouvelle réunion de crise lundi matin et « un état-major de crise est sur la brèche en permanence », selon un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Ce ministère travaille avec l’aide des services de renseignements notamment français (Direction générale de la sécurité extérieure – DGSE) et allemand (BND) et du service de sécurité algérien à la libération des deux otages.
Otages autrichiens: la Libye a établi un contact avec les ravisseurs (diplomate)
AFP, le 18 mars 2008 à 10h25
BAMAKO, 18 mars 2008 (AFP) – La Libye a établi un contact, dans la nuit de lundi à mardi, avec les ravisseurs de deux Autrichiens enlevés par la branche d’Al-Qaïda au Maghreb le 22 février en Tunisie, a-t-on appris mardi à Bamako de source diplomatique.
« Je viens d’apprendre que la Libye a pu, par des intermédiaires, établir le contact avec les ravisseurs des deux otages », a déclaré à l’AFP un diplomate s’exprimant sous couvert de l’anonymat.
« Les négociations se poursuivront » et « les otages se portent bien », a-t-il précisé. Selon certaines informations, les ravisseurs et leurs otages se trouvent dans le nord du Mali, mais les autorités de Bamako n’ont officiellement pas confirmé leur présence.
Le gouvernement autrichien avait confirmé lundi des contacts avec Tripoli en vue de la libération des otages.
Al-Qaïda au Maghreb a de son côté prolongé au dimanche de Pâques 23 mars à minuit son ultimatum et a menacé de les tuer en cas de tentative de les libérer par la force, dans un communiqué publié sur l’internet lundi.
La fondation Kadhafi est chargée de l’affaire, selon des sources proches du dossier.
C’est grâce à la fondation Kadhafi que 15 des 22 derniers otages, des militaires maliens, détenus par un groupe de Touareg armés avaient été libérés le 7 mars. Les sept autres otages avaient été libéré après une intervention des notables et cadres de la région de Kidal (nord-est).
La présidence malienne avait alors exprimé sa « reconnaissance au guide libyen pour son action fraternelle qui a largement contribué à cette sortie de crise ». « Il y a des contacts partant de Vienne dans les pays de la région, au niveau politique et des fonctionnaires, et la Libye en fait partie », a indiqué lundi à l’AFP Martin Gärtner, un porte-parole du ministère autrichien des Affaires étrangères.
Le chancelier autrichien Alfred Gusenbauer a pour sa part, selon son conseiller Bernd Wrabetz, « beaucoup téléphoné ces derniers jours ».
Ce conseiller n’a toutefois pas voulu confirmer une conversation téléphonique entre M. Gusenbauer et le dirigeant libyen Mouammar
Kadhafi, dont a fait état la presse autrichienne et l’agence de presse libyenne Jana.
L’envoyé spécial du gouvernement autrichien, l’ancien ambassadeur à Paris jusqu’en 2007, Anton Prohaska, a de son côté entamé des contacts à Bamako.
Selon le ministère autrichien des Affaires étrangères, il a « personnellement rencontré (dimanche) le président Amadou Toumani Touré pour l’informer du cas » des deux touristes enlevés.
Libération d’otages/Libye: le carnet d’adresses et le carnet de chèques
AFP, le 18 mars 2008 à 15h01 Par Serge DANIEL BAMAKO, 18 mars 2008 (AFP) – La Libye, qui a dans le passé activement participé à la libération d’otages au Mali et au Niger, est entrée dans le dossier des deux Autrichiens enlevés le 23 février par Al-Qaïda au Maghreb avec deux gros atouts: son carnet d’adresses et son carnet de chèques. « Il ne faut pas oublier le volet (financier) mais le premier atout de ce pays est avant tout son carnet d’adresses », explique à l’AFP Mamadou Samaké, professeur à la Faculté des sciences juridiques et politiques de Bamako. Le pays du dirigeant libyen, le colonel Mouammar Kadhafi « a une spécialité, la libération des otages. En fait, Kadhafi, rêvant d’un Grand Sahara où il serait le maître incontesté, entretient d’excellentes relations avec toutes les tribus, tous les ex-mouvements rebelles qui peuplent ce Sahara », ajoute M. Samaké. « Kadhafi passe son temps à recevoir d’ex-rebelles touareg et d’influents chefs religieux ». Après avoir soutenu dans les années 90 les rebelles touareg au Mali et au Niger et avoir été longtemps traitée en paria par les Occidentaux pour ses liens avec le terrorisme, la Libye a récemment fait son retour sur la scène internationale comme un Etat de nouveau fréquentable. Dans le même temps le colonel Kadhafi « a gardé, consolidé des liens » et la Lybie « aujourd’hui, +joue au sage+, parce qu’elle veut éviter d’être classée parmi les +Etats-voyous+ », poursuit l’universitaire. Un diplomate en poste à Bamako confirme. « Quand il fallait soutenir les mouvements de libération, la Libye n’a pas hésité. Aujourd’hui, les armes ne peuvent pas tout régler. Il faut le dialogue, mettre les gens en confiance et la Libye sait le faire », dit-il sous couvert de l’anonymat. Les médiations libyennes sont toujours entourées d’une grande discrétion et s’appuient sur les chefs religieux et de tribus. Le carnet d’adresses ne suffit pas toujours. Car, dans les revendications des preneurs d’otages, il y a très souvent un volet financier présenté comme une demande de « projets de développement ». La Libye, riche Etat pétrolier, sait se montrer généreuse avec ses voisins déshérités du Sud qui, comme le Niger, le Mali ou le Burkina Faso comptent parmi les pays les plus pauvres du monde. Tripoli finance ainsi des projets de développement dans les trois régions du nord du Mali. En Autriche, aucune source officielle n’a parlé de négociations basées sur le versement d’une rançon. Seul le journal autrichien Kurier a avancé la somme de cinq millions d’euros en contrepartie de la libération des deux otages Wolfgang Ebner, 51 ans, et sa compagne, Andrea Kloiber, 44 ans. Selon un diplomate libyen en poste à Bamako, c’est « le gouvernement autrichien (qui) a demandé à la Libye de participer à la libération des otages ». La Fondation Kadhafi, dirigée par le fils du digireant lybien, Seif Al-Islam, a joué un rôle essentiel dans ce type de dossiers. Cette association caritative, dont l’objectif affiché est de défendre les droits de l’Homme, a été évoquée dans le dénouement de plusieurs affaires de prises d’otages ces dernières années. Elle avait négocié en 2000 la libération de dix Occidentaux retenus otages sur l’île de Jolo aux Philippines par le groupe rebelle islamiste Abu Sayyaf. En 2003, elle avait également participé aux négociations ayant abouti à la libération de plusieurs otages européens, enlevés par le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC, rebaptisé depuis Branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique – Baqmi) dans le Sahara algérien et libérés sur le territoire malien. Plus récemment, la Fondation Kadhafi a joué un rôle dans la libération en 2006 de deux Italiens enlevés par des rebelles au Niger et dans celle d’otages maliens et nigériens enlevés par des rebelles touareg. AFP
Otages autrichiens d’Al Qaïda: prolongation d’une semaine de l’ultimatum
AFP, le 18 mars 2008 à 01h04
Par Gabrielle GRENZ
VIENNE, 18 mars 2008 (AFP) – La branche du groupe terroriste islamiste Al-Qaïda au Maghreb, qui détient deux otages autrichiens, a prolongé au dimanche de Pâques 23 mars minuit son ultimatum et a menacé de les tuer en cas de tentative de les libérer par la force, dans un communiqué mis en ligne lundi.
Vienne, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Peter Launsky-Tieffenthal, dans une déclaration à l’agence de presse autrichienne APA, a confirmé lundi soir le report de l’ultimatum: « Cela est conforme aux informations que nous avons reçues », a-t-il déclaré.
« Les moujahidine ont décidé de donner à l’Autriche un délai supplémentaire d’une semaine, à compter de dimanche (16 mars) à minuit », affirment les ravisseurs dans un communiqué publié sur un
site internet islamiste utilisé généralement par Al-Qaïda et son chef, Oussama ben Laden.
La prolongation de l’ultimatum « répond à une demande du négociateur », ajoute la branche d’Al-Qaïda au Maghreb sans donner de précisions sur ce « négociateur ».
Lundi, les dirigeants autrichiens, qui avaient obtenu dimanche une prolongation de l’ultimatum pour une période non-indéterminée, accueillie par les familles des otages comme un « encouragement », ont multiplié les efforts pour tenter de faire libérer leurs deux ressortissants enlevés le 22 février en Tunisie par Al-Qaïda.
« Le chancelier Alfred Gusenbauer a tenu une nouvelle réunion de crise lundi matin avec son vice-chancelier, Wilhelm Moleterer, la responsable de la diplomatie Ursula Plassnik, le ministre de la
Défense Norbert Darabos, et celui de l’Intérieur Günther Platter », a indiqué à l’AFP son porte-parole, Stefan Pöttler.
« Un état-major de crise est sur la brèche en permanence », selon un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Ce ministère travaille avec l’aide des services de renseignements notamment
français (DGSE) et allemand (BND) et du service de sécurité algérien à la libération des deux otages.
Le porte-parole du chancelier n’a pas voulu confirmer un contact téléphonique entre Alfred Gusenbauer et le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, révélée par les médias algériens, autrichiens et l’agence
de presse libyenne Jana.
Il a juste indiqué que les autorités avaient « pris des contacts avec de nombreux hommes politiques internationaux, y compris ceux de la région » où se déroule la prise d’otages. Martin Gärtner a confirmé des contacts entre Vienne et Tripoli, mais sans préciser entre quelles personnalités.
L’appel à l’aide de la Libye s’explique, selon les médias autrichiens, par le rôle joué en 2003 par la fondation du fils du colonel Kadhafi, Saif, dans la libération d’un groupe d’otages européens capturés dans le Sahara algérien et relâchés après versement par l’Allemagne d’une rançon de près de cinq millions d’euros, informations jamais confirmées officiellement.
Mais lundi aucune source officielle ne parlait de négocier le versement d’une rançon. Seul le journal autrichien Kurier a avancé la somme de cinq millions d’euros en contrepartie de la libération de Wolfgang Ebner, 51 ans, et de sa compagne, Andrea Kloiber, 44 ans.
Ces habitués des randonnées dans le désert ont été enlevés par la branche maghrébine d’Al-Qaïda alors qu’ils circulaient dans le sud tunisien.
Ils seraient retenus à 150 km au nord de la capitale malienne Bamako, dans la région de Kidal, proche de l’Algérie.
Parallèlement, l’envoyé spécial du gouvernement autrichien, l’ancien ambassadeur Anton Prohaska, a multiplié les démarches à Bamako, y compris auprès du président malien Amadou Toumani Touré.
Le quotidien algérien indépendant Annahar a révélé samedi que les ravisseurs avaient remis à l’ambassade d’Autriche à Alger les noms de cinq terroristes emprisonnés, dont ils exigent la
libération. Parmi eux figure Amar Saïfi, dit « El Para » (« le parachutiste »), un ancien militaire devenu l’un des principaux chefs du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), rallié
à Al-Qaïda depuis 2006.
Il avait été l’instigateur de l’enlèvement en 2003 de 32 touristes européens dans le Sahara algérien et est en détention en Algérie dans l’attente d’un procès plusieurs fois reporté.
AFP
OTAGES AUTRICHIENS
Le Mali, maillon faible de la lutte antiterroriste
Les deux touristes autrichiens enlevés par Al-Qaida le 22 février seraient retenus dans la région de Kidal. Preuve que le Mali est aussi devenu une base arrière pour les terroristes islamistes maghrébins, s’inquiète Le Pays de Ouagadougou. Faut-il pour autant appeler les Américains à la rescousse ? Le nord du Mali est-il devenu la base de repli des activistes islamistes ? Le dernier incident en date, l’enlèvement de deux touristes autrichiens par des membres d’Al-Qaida au Maghreb, met en tout cas en lumière la fragilité du Mali face à l’expansion du terrorisme maghrébin hors de son champ traditionnel d’opérations. Désormais, le pays d’Amadou Toumani Touré n’est plus à l’abri des secousses que connaît l’Afrique du Nord. Le Mali lui-même n’est certes pas visé, mais il court un risque en servant de base arrière à des djihadistes de tout acabit traqués dans leurs pays. La rébellion touarègue n’était déjà pas un dossier aisé pour le Mali. Il doit à présent intégrer la donne terroriste dans sa politique sécuritaire. Force est cependant de reconnaître que le Mali, comme la plupart des pays riverains de la bande sahélo-saharienne, est totalement démuni face à la menace terroriste. L’option la plus facile est d’avoir recours à l’expertise des Etats-Unis, qui proposent leurs services à qui le désire. C’est une nécessité certainement pour les pays africains de développer une coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme, eux qui sont dépourvus de tous moyens logistiques, humains et financiers. Mais l’alliance avec l’Amérique doit se faire avec discernement, au regard de l’engagement de Washington sur divers fronts, devenu ainsi la cible de tous les terroristes du monde. Une stratégie fondée sur l’usage de la force tous azimuts, dont les résultats restent d’ailleurs mitigés. Sur ce plan, on peut faire confiance au sens de la prudence des Africains. Le projet d’installer une base dénommée AFRICOM sur le continent n’a pas rencontré un grand succès. Cette réserve des Africains tient à la philosophie unilatéraliste américaine de la lutte contre le terrorisme, avec souvent des amalgames malheureux entre assassins, rebelles, insurgés ou résistants. Tous sont mis dans le même sac. Par ailleurs, l’engagement américain en Irak et sur d’autres théâtres comme la Somalie est très discutable. Il n’a pas toujours été revêtu du sceau de la légalité internationale. Mais la facette la plus controversée de la diplomatie américaine concerne le parti pris de Washington en faveur d’Israël. Le problème palestinien demeure une source de tension permanente tant pour le Proche-Orient que pour le reste du monde. La position partisane de l’administration Bush dans ce conflit n’a fait que raviver un sentiment antiaméricain, jusque dans les pays africains. Comment alors collaborer avec un tel pays sans être accusé de partager sa vision sur les grands enjeux mondiaux ? Un vrai dilemme se pose donc à nombre de pays africains dans la coopération qu’ils ont avec les Etats-Unis en matière de lutte contre le terrorisme. Pour ne pas perdre leur âme dans une stratégie commune avec l’Amérique, les Africains ont intérêt à exiger de la première puissance mondiale qu’elle privilégie aussi le dialogue des cultures et des religions. La seule force des armes ne peut venir à bout d’actions de violences politiques que l’on réduit au vocable de « terroristes ».
Courrier international – 18 mars 2008