. LES TITRES DE CE JOUR:
UN NOUVEAU RAPPORT SUR LA SITUATION DES LIBERTES D’EXPRESSION ET D’ASSOCIATION EN TUNISIE.57ème COMMISSION DES DROITS DE L’HOMME :La torture et la détention en Tunisie
LA TUNISIE GRILLEE DANS LE DERNIER RAPPORT DE REPORTERS SANS FRONTIERES SUR LES ENNEMIS D’INTERNET DANS LE MONDE!!
LA SOLIDARITE DES MEDECINS BELGES AVEC LEUR CONFRERE TUNISIEN Dr.MONCEF MARZOUKI.
UN NOUVEAU LIVRE SUR LA SITUATION TUNISIENNE
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FRANCE-LIBERTES (Présidée par Danielle Mitterand) REVIENT SUR LA TORTURE ET LA SITUATION INHUMAINE DANS LES PRISONS TUNISIENNES.
TEXTE DE L’INTERVENTION DE CETTE ONG FRANCAISE DEVANT LA 57éME SESSION DE LA COMMISSION DES DROITS DE L’HOMME DE L’ONU A GENEVE SUR CETTE PLAIE BEANTE DE NOTRE PAYS. |
France-Libertés, 22 rue de Milan 75009 Paris
téléphone : 01 53 25 10 40 – fax : 01 48 74 01 26 email : afifa.karmous@france-libertes.fr http://www.france-libertes.fr Date : vendredi 6 avril 2001 57ème COMMISSION DES DROITS DE L’HOMME Point 11 Droits civils et politiques a) La torture et la détention en TunisieMonsieur le Président, France Libertés souhaite aujourd’hui attirer votre attention sur la situation des personnes détenues dans les prisons tunisiennes. Les entraves croissantes à l’exercice des libertés fondamentales en Tunisie conduit inéluctablement à une augmentation parallèle de la population carcérale, et nous ne pouvons que constater, aujourd’hui, une surpopulation plus qu’alarmante dans les prisons tunisiennes, situation également soulignée par le rapport de Sir Nigel Rodley . Le nombre de prisonniers en Tunisie varie entre 25000 et 30000 prisonniers, répartis dans une trentaine de prisons selon le rapport du Conseil National pour les Libertés en Tunisie . La surpopulation carcérale semble manifeste lorsque l’on considère par exemple la prison civile de Tunis dans laquelle sont emprisonnées entre 4500 et 6000 personnes pour une capacité d’accueil de 1600 détenus. Au problème de la surpopulation s’ajoute celui des conditions de détention qui sont constitutives de traitements cruels, inhumains et dégradants. Les prisonniers entassés dorment pour la plupart à même le sol. La promiscuité, la vétusté des lieux, le manque d’air, l’humidité, les poux et les cafards sont le lot quotidien des personnes détenues en Tunisie. Les détenus n’ont droit qu’à une douche par semaine et n’ont pas le droit de laver leur linge. Ces conditions d’incarcération déplorables favorisent également des comportements violents, dont les principales victimes sont les prisonniers mineurs, détenus avec les majeurs. Les agressions sexuelles dont ils sont victimes sont non seulement dangereuses d’un point de vue psychique mais constituent un risque évident de transmission du virus du SIDA. L’alimentation est également déplorable : les prisonniers n’ont comme seule nourriture qu’une soupe servie deux fois par jour. Ceux qui ont la chance d’être détenus dans une prison proche de leur famille peuvent se faire fournir des “ couffins ” par leurs proches, pour compléter leur alimentation. Par contre, les prisonniers qui sont loin de leur famille doivent se contenter de la nourriture de la prison, et sont par conséquent victimes de carences dangereuses. A cette discrimination alimentaire dont sont victimes certains prisonniers s’ajoute une discrimination entre les différentes catégories de détenus dont les victimes privilégiées sont les détenus d’opinion politique. Il est en effet avéré que l’intégrité physique et morale dans les prisons tunisiennes est bafouée de la pire des façons, par l’usage de la torture à l’encontre des détenus d’opinion . Les pratiques les plus courantes étant les passages à tabac, les chocs électriques, les menaces à caractère sexuel, le viol et les privations sensorielles. Monsieur le Président, France Libertés s’inquiète de ces prisonniers tunisiens qui se mutilent, recourent à la grève de la faim, ou se suicident parce que le régime tunisien viole les engagements internationaux qu’il a pourtant ratifié. En 1998, le Comité des Nations Unies contre la torture avait affirmé sa préoccupation à l’égard du “ large fossé existant entre la loi et la pratique ” en Tunisie. Le Comité avait en effet constaté l’existence d’une pratique de torture et de traitements cruels, inhumains et dégradants, rendue possible par l’impunité bénéficiant aux services de sécurité et de police. Plus récemment, le 25 janvier 2001, la Commission nationale consultative des droits de l’Homme française a appelé les autorités tunisiennes à libérer tous les prisonniers d’opinion, à mettre fin à la pratique de la torture et à briser le cycle de l’impunité qui favorise inéluctablement la violation des droits de l’Homme les plus fondamentaux. France Libertés vous demande aujourd’hui, Monsieur le Président, de mettre en œuvre tous les moyens dont la Commission des droits de l’Homme des Nations Unies dispose pour faire cesser ces violations quasi systématiques des droits des prisonniers tunisiens en général et des détenus d’opinion politique en particulier. |
LA TUNISIE GRILLEE DANS LE DERNIER RAPPORT DE REPORTERS SANS FRONTIERES SUR
LES ENNEMIS D’INTERNET DANS LE MONDE!! |
Le gouvernement fait officiellement du développement d’Internet l’une de ses priorités : un plan ambitieux prévoit le raccordement à court terme de 800 000 abonnés. Le Réseau est accessible dans tout le pays via un appel téléphonique local. Mais les coûts de connexion sont encore prohibitifs.
L’ATI – Agence tunisienne d’Internet – a été créée en 1999. Société anonyme dépendant du ministère des Télécommunications, elle régit le réseau tunisien, gère l’enregistrement et l’administration des noms de domaines. Elle est également en charge des connexions des établissements publics. Seuls deux fournisseurs d’accès à Internet ont le droit de desservir les particuliers : PlaNet et 3S GlobalNet. Ces deux sociétés sont dirigées par des proches de la famille du président Zine el-Abidine Ben Ali – dont sa propre fille.
En Tunisie, le contrôle sur Internet est omniprésent. Parallèlement à la mise en place des sites institutionnels nationaux (universités, administrations, etc.) l’ATI a signé des contrats restrictifs avec les fournisseurs d’accès stipulant que l’usage d’Internet doit se limiter ” à des fins scientifiques, technologiques, commerciales strictement en relation avec l’activité du client “. Les sites institutionnels doivent également informer l’ATI de ” tous les comptes qui ont été ouverts “, comme ” de tout changement d’adresse, d’équipement et d’utilisateur “. Selon plusieurs témoignages, certains sites et services en ligne sont censurés en amont des universités tunisiennes. Des fournisseurs de mail gratuit (caramail, hotmail, netcourrier), des hébergeurs gratuits (chez, multimania, angelfire), ou des forums de discussions tunisiens ne passent pas les limites des campus. Selon d’autres témoignages, les internautes doivent présenter une pièce d’identité ou décliner leurs nom et adresse pour accéder aux Publinet – les cybercafés tunisiens – où un administrateur peut surveiller ce qui se passe sur chaque écran. Les internautes qui se rendent dans ces cybercafés n’ont pas non plus le droit de télécharger des éléments (textes, sons, images, logiciels, etc.) depuis les sites qu’ils visitent, sans autorisation des gérants. Un utilisateur régulier de ces Publinet fait état ” de visites ponctuelles de policiers venus scruter l’historique de navigation enregistré dans les machines des cybercafés. En recoupant les informations contenues sur les fiches des abonnés, la police est capable d’établir qui a consulté tel ou tel site “. Par ailleurs, lors d’une réunion avec des représentants du ministère de la Communication, le 10 janvier 2001, des gérants de Publinet se seraient vu remettre des disquettes contenant un logiciel bloquant l’accès à des sites interdits. Depuis 1997, le code de la presse tunisien, un très efficace outil de censure, s’applique également au Net. Il vise la production, la distribution et le stockage de l’information sur le Réseau. En matière de censure, les sites d’opposition politique sont des victimes désignées : Takriz.org, webzine hébergé à l’étranger, a ainsi vu son accès bloqué depuis la Tunisie. Les sites de Reporters sans frontières et du Comité pour la protection des journalistes ont connu un sort identique : ils avaient désigné Zine el-Abidine Ben Ali comme l’un des prédateurs de la liberté de la presse. En novembre 1998, Amnesty International a publié un rapport sur les atteintes aux droits de l’homme en Tunisie. Depuis, l’accès au ” vrai ” site d’Amnesty est régulièrement bloqué. ” Vrai “, car un proche de Zine el-Abidine Ben Ali a créé un site de désinformation dont les différentes adresses comportent les mots ” amnesty “, ” rights ” et l’extension de nom de domaine ” .org “. Le 15 décembre 2000, des policiers en civil agressent Sihem Bensedrine, directrice de l’hebdomadaire en ligne Kalima. La journaliste se rendait, en compagnie de militants des droits de l’homme, au ministère de la Santé pour remettre une pétition de protestation contre le licenciement abusif de Moncef Marzouki de la Faculté de médecine de Sousse. Quelques heures avant cette agression, Sihem Bensedrine avait constaté que sa voiture avait été complètement fouillée. Un couteau à cran d’arrêt avait été déposé en évidence sur la banquette arrière ainsi qu’une lettre sur laquelle était écrit “A la guerre comme à la guerre”. Kalima est en ligne depuis le mois de novembre 2000, mais n’a toujours pas l’autorisation de diffuser une version imprimée. Selon un rapport établi en mars 2000 par le Comité national des libertés pour la Tunisie (CNLT), de jeunes pirates tunisiens ont été longuement interrogés par les services du ministère de l’Intérieur. Ce même rapport affirme qu’en octobre 1999, l’Etat a engagé 400 agents pour surveiller le courrier électronique et les sites visités par les internautes. Il semble aussi que les e-mails adressés ou reçus par les organisations non gouvernementales présentes en Tunisie soient fréquemment interceptés par les autorités. Eric Goldstein, membre de Human Rights Watch, va plus loin : ” Le régime tunisien s’est doté de programmes, de logiciels et de machines qui scrutent en permanence le contenu des documents et en interdisent l’accès dès qu’un mot clé jugé subversif apparaît “. |
« L’AUDACE » VOUS INVITE A FAIRE LA CONNAISSANCE DE Mme LA PRESIDENTE DE TUNISIE ET DE SA FAMILLE |
Leïla Trabelsi,
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LA SOLIDARITE DES MEDECINS BELGES AVEC LEUR CONFRERE TUNISIEN Dr.MONCEF MARZOUKI.
ILS VIENNENT DE PUBLIER CET APPEL: |
La Tunisie est qualifiée abondamment dans les dépliants touristiques de “terre de sérénité”. Ce qualicatif ne sied pas à sa politique des Droits de l’Homme.
Le comité des Nations Unies contre la torture a désavoué les autorités tunisiennes de façon tout à fait explicite concernant le recours à la torture. La garde-à-vue illimitée y est pratique courante, comme le harcèlement des familles des détenus et des opposants, le contrôle et l’interdiction d’associations démocratiques, la censure de la presse et la suppression des passeports. En Tunisie des publications qui diffusent une analyse critique du régime telles que “Le Monde”, “Libération” ou le “Guide du routard ” sont interdits à la vente. Le quadrillage de la société et du pays par un parti-Etat omniprésent et des polices omnipotentes constituent les éléments décisifs de la dérive despotique et autoritaire du régime tunisien. Il y a quelques années, comme étudiants, nous avons pu avoir le plaisir de rencontrer des condisciples tunisiens. Actuellement nous entretenons avec eux des relations de travail et d’amitié. De nombreux échanges sont organisés entre médecins belges et médecins tunisiens. Nos associations scientifiques trouvent parfois le Pourtant, aujourd’hui, nous ne pouvons plus goûter tranquillement au soleil généreux des plages de Hammamet, au thé aux pignons de Sidi Bou Saïd, et aux bouquets de jasmins sur l’île de Djerba. Notre amitié et notre vigilance ont été sollicitées par le sort réservé aux démocrates tunisiens actifs, parmi lesquels on compte bon nombre de médecins. Ces praticiens courageux, attentifs à la santé qu’ils Une telle mésaventure dramatique est arrivée au docteur Moncef Marzouki, praticien de renommée internationale, ancien professeur de médecine communautaire de l’Université de Sousse, licencié fin juillet 2000 de son poste d’enseignant dans le cadre de la répression que le régime du président Ben Ali fait endurer à cet ancien président de la Ligue Tunisienne des droits de l’Homme et actuel porte-parole du Conseil Le 30 décembre dernier, le docteur Marzouki a été condamné par la justice de son pays à un an de prison pour son appartenance à une organisation interdite : le Conseil National pour les Libertés en Tunisie, et à 4 mois de prison pour “diffusion de fausses nouvelles de nature à troubler l’ordre public” (il avait critiqué la gestion d’un fonds de solidarité notoirement détourné par le président Ben Ali). Notre conception de la confraternité nous impose un devoir de solidarité envers nos confrères tunisiens démocrates. Nous demandons instamment l’annulation des poursuites et des condamnations dont ils sont l’objet, ainsi que la restauration sans délai des droits de l’homme et des libertés démocratiques en Tunisie. Soumis aux pressions internationales, le pouvoir tunisien, dont la richesse est très dépendante des échanges commerciaux qu’il entretient avec les pays européens, hésite pour l’heure à incarcérer le professeur Le Parlement Européen a octroyé en janvier 2001 son “Passeport pour la Liberté” au Professeur Marzouki. Au-delà des pressions officielles, nous savons que les initiatives privées – individuelles ou issues d’organisations non-gouvernementales – constituent un soutien puissant aux objectifs des démocrates tunisiens, Nos confrères tunisiens ne nous demandent pas de boycotter leur pays. Au contraire, ils nous convient à profiter de ses infrastructures accueillantes, souvent bon marché et toujours ensoleillées, sans pour C’est pourquoi nous invitons les médecins belges qui se rendent individuellement en Tunisie ainsi que les associations qui y organisent leurs congrès à prendre diverses initiatives de solidarité. Il s’agit Premières signatures Groupe Médical Amnesty International Belgique Francophone,( Dr Monique AMNESTY INTERNATIONAL |
UN NOUVEAU LIVRE SUR LA SITUATION TUNISIENNE. VIENT DE PARAITRE: UN LIVRE COLLECTIF SUR LA TUNISIE
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UN LIVRE COLLECTIF SUR LA TUNISIE
Moncef Marzouki, Rached Ghannouchi, Moustafa Ben Jaafar LA TUNISIE DEMAIN Préface : Haytham Manna POUR RECEVOIR UN EXEMPLAIRE |
UN SOUFFLE RATIONNEL COMMENCE A SOUFFLER..LES TUNISIENS REPRENNENT PETIT à PETIT GOUT AU RAISONNEMENT ET A LA DISCUSSION CONSTRUCTIVE.
UN ECHANGE GLANE SUR LE FORUM DU CNLT. INTERESSANT ET PROMETTEUR MALGRE LES AMERTUMES COMPREHENSIBLES.
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DES ETUDIANTS TUNISIENS DANS UN AEROPORT AMERICAIN.. |
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(Ê.ã: 06-04-2001 ) (Ê.åÜ: 12-01-1422 ) (ÌåÉ ÇáãÕÏÑ: ) (ÇáÚÏÏ: 13900 ) (ÇáÕÝÍÉ: 6 ) ÊÎáÕÊ ÍÑßÉ ÇáäåÖÉ ÇáÇÓáÇãíÉ ÇáãÍÙæÑÉ ãä ÇáÅÑÈÇß ÇáÐí íãßä Çä íÌÑåÇ ÇáíåÇ ÊÚÇáí ÃÕæÇÊ ÇáãÚÇÑÖíä ÇáÑÇÏíßÇáííä Ýí ÇáÏÇÎá áØÑÍ ÇÓÊÍÞÇÞ ÇáÇäÊÎÇÈÇÊ ÇáÑÆÇÓíÉ ÇáãÞÑÑÉ áÓäÉ 2004 ãäÐ ÇáÂä¡ ÈÊÃßíÏ ÚÒæÝåÇ Úä ÇáÇäÎÑÇØ Ýí ÍáÈÉ ÇáãäÇÝÓÉ æÒåÏåÇ Ýí ÇáÓÚí ááæÕæá Çáí ÓÏÉ ÇáÍßã. æÔßá åÐÇ ÇáãæÞÝ ÑÓÇáÉ ãÒÏæÌÉ ãæÌåÉ Çáí ÇáÓáØÉ æÇáÍÑßÇÊ ÇáÓíÇÓíÉ ÇáãÚÇÑÖÉ Ýí Âä ãÚÇð. Ýåí ÊÈÏæ ÍÑíÕÉ Úáí ÚÏã ÛáÞ ÈÇÈ ÇáÍæÇÑ ãÚ ÇáÍßã æ ÇáÊÌãÚ ÇáÏÓÊæÑí ÇáÍÇßã ÈÅÚáÇäåÇ Ýí ÎÊÇã ãÄÊãÑåÇ ÇáÓÇÈÚ ÇáÐí Ãäåí ÃÚãÇáå Ýí áäÏä ÇáËáËÇÁ ÇáãÇÖí ÇäåÇ áÇ ÊÑÔÍ äÝÓåÇ ÈÏíáÇð ãä ÇáÍßã (ÇáÍÇáí) ¡ æÇäåÇ ÊÏÚæ áãÕÇáÍÉ æØäíÉ ÔÇãáÉ¡ æãÏ ÇáíÏ Ýí ÇáæÞÊ äÝÓå ááãÚÇÑÖÉ ÇáÑÇÏíßÇáíÉ ááÚãá ãÚÇð. ÌÓæÑ ãÚ ÇáÏíãæÞÑÇØííä ÎØ Óáãí ãÛÇÒáÉ äÓÇÆíÉ |
OU L’ON PARLE DE CINQ TUNISIENS…
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CHEDLY KLIBI REVIENT SUR LES CARACTERISTIQUES DU “BOURGUIBISME”.
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Tunisie.
Par L’histoire et les orientations du combat de la Tunisie pour son indépendance se confondent, pour l’essentiel, avec celles de l’homme qui a eu à conduire ce combat. Cet homme a été servi par une énergie exceptionnelle, une longévité peu commune, des dons et un ascendant qui ont fait de lui à la fois un meneur de foule et, pour beaucoup d’intellectuels, un maître à penser. Il lui a été donné – chose rare – d’être le bâtisseur de l’État, après avoir été celui qui a dirigé la lutte pour la libération de la patrie. Habib Bourguiba est originaire du Sahel, connu pour avoir été, de tout temps, une terre de fronde, avant d’être une pépinière de militants nationalistes. C’est à Monastir, où il naît avec le siècle – et même, selon certains, un peu avant -, qu’il fréquente l’école primaire et se lie d’amitié avec son instituteur français, « M. Mounier », comme il l’appellera toute sa vie. Celui-ci aura pour son jeune élève une affection admirative et sera, dans les mauvais jours, avec un petit nombre de Français, son allié et, à un moment difficile de son périple oriental, un soutien. Venu vivre à Tunis, où il a de la famille, il entre sur concours au collège Sadiki, établissement prestigieux, car seul, à l’époque, à dispenser un enseignement arabe et islamique, en plus des programmes français. Dans la partie française de leurs cours, les sadikiens apprennent à réfléchir de façon cartésienne. L’enseignement de l’Histoire leur fait comprendre le rôle des hommes dans les moments décisifs. De certains de leurs maîtres, ils apprendront l’esprit critique en toute chose, y compris les choses de la religion. Concernant l’identité de leur pays, les sadikiens sont très tôt instruits et édifiés par des professeurs de la Zeitouna, parmi les meilleurs de leur temps. Sous leur magistère, ils prennent conscience de leur appartenance à une grande culture qui a eu son heure de gloire. Mais ils s’interrogent, pendant leurs veillées, sur ce déphasage qu’ils constatent entre les deux cultures, française et arabe : l’une, dynamique, est axée sur le réel et le rationnel ; l’autre, engluée dans un passé lointain, leur paraît comme frappée d’inertie. En potaches idéa- listes, ils rêvent d’une action qu’ils pourront, adultes, entreprendre, pour la tirer de cette condition indigne. Au début des années vingt, Bourguiba et nombre de ses camarades passent le baccalauréat et se rendent en France pour poursuivre des études supérieures. Ils sont frappés par l’esprit libéral des gens de la « Métropole », les larges pouvoirs du Parlement, les libertés, inimaginables dans les colonies, dont jouit la presse. Bourguiba étudie le droit à la faculté et s’inscrit à Sciences-Po. Il veut continuer à se cultiver, en assistant à divers cours de la Sorbonne et à des conférences données dans des salles publiques. Il découvre le théâtre parisien. Il est séduit par ce mode d’expression jusqu’à s’identifier avec certains personnages. Il rapporte tout à sa personne, à la Tunisie et au rôle que, déjà, il rêve d’y jouer. Il voit à plusieurs reprises L’Aiglon d’Edmond Rostand. Il est pris par certaines tirades, qu’il apprend par coeur, telle celle de Flambeau : « Et nous, les petits, les obscurs, les sans-grade ». Il épouse une Française qui lui donne son fils unique, qu’il appellera Habib – sans doute Habib Jr., comme pour fonder une dynastie. À son retour au pays, en 1927, il fait son stage dans un grand cabinet d’avocats, puis ouvre le sien propre. Mais la Tunisie va vivre une succession d’événements graves qui le distrairont de son travail et précipiteront son engagement politique. En 1930, c’est le « Congrès eucharistique » organisé à Tunis, pour commémorer la VIIIe Croisade, terminée, comme l’on sait, sur un désastre, en 1270. La ville est le théâtre de processions incessantes de religieux en habit d’apparat et de milliers d’enfants habillés en croisés, célébrant, disait la presse colonialiste de l’époque, une IXe croisade, qui aurait commencé avec le protectorat. En 1931, c’est ce même protectorat qui fête, en grande pompe, son cinquantenaire. Les dignitaires « indigènes », largement enturbannés, sont là pour prendre part aux réjouissances. Blessé dans son orgueil, le peuple suit ces manifestations grandiloquentes et n’en peut mais. C’est dans cette période d’agitation que le comité exécutif du Destour, premier parti nationaliste, créé en 1920, est amené à coopter quelques jeunes, frais émoulus des facultés françaises, qui se font connaître par des prises de position tonitruantes. Bourguiba est bien sûr du nombre. En l’absence de son fondateur, Abdelaziz Thaalbi, obligé de s’expatrier, le parti somnole. Les nouveaux venus ruent dans les brancards et finissent par claquer la porte. Ils iront créer leur propre parti, en mars 1934, qu’ils tiendront à appeler du même nom. Il sera, néanmoins, connu sous la dénomination de Néo-Destour. S’ouvre alors une longue polémique entre les anciens et les nouveaux. Bourguiba, qui se pose déjà comme principal animateur du Néo-Destour, en profite pour implanter son parti dans tout le pays, qu’il sillonne sans arrêt pour tenir des réunions populaires jusque dans les coins les plus reculés. Il va faire ce que l’ancien parti, recroquevillé sur la capitale, n’a pas pensé utile de faire – ou n’a pas su faire. Et c’est ainsi que, par étapes, par batailles successives, il ouvre la voie qui conduira le pays à l’indépendance. Ce combat, singulier, parfois déroutant par maints aspects contradictoires, ne sera pas toujours bien compris, ni par la « puissance protectrice », ni par certains mouvements frères de libération. Je voudrais essayer d’en dégager les grandes lignes, tant au niveau de la stratégie d’ensemble qu’à celui des tactiques conjoncturelles. Et d’abord cette réalité première : la méthode de lutte du Néo-Destour est diamétralement opposée à celle de son prédécesseur. Les « Archéo » – comme Bourguiba aimait à appeler ses adversaires – comptaient sur la bourgeoisie éclairée et sur l’élite intellectuelle. Le Néo-Destour, lui, fonde toute sa stratégie sur le peuple – écarté, jusque-là, des « choses sérieuses ». À Paris, Bourguiba avait observé les méthodes suivies par les partis de gauche et particulièrement par les syndicats. Il va s’en inspirer. Le vieux parti avait une tendance nettement élitiste. Le Néo-Destour puisera sa force dans la diversité sociale de ses militants. En élargissant l’éventail de son recrutement, il pénètre dans toutes les régions et irrigue toutes les couches sociales. Même si Bourguiba compte beaucoup sur un groupe de militants dévoués à sa personne – peut-être, pour certains, plus qu’à la cause qu’il défend. Rationaliste et pragmatique à la fois, il voit bien l’inégalité des forces, dans son combat contre le protectorat. Il lui faut une stratégie qui compense cette inégalité. Ce n’est donc pas par des attaques frontales qu’il procédera, mais par des harcèlements incessants qui, dit-il, finiront par acculer l’autorité coloniale à la négociation. Mais négocier quoi ? Pour réaliser quel objectif ? Quand il fonde son propre parti, Bourguiba se garde bien de parler d’indépendance. Il demande seulement l’application du traité du Bardo sur le protectorat, avec, éventuellement, des aménagements. À ses partisans, il explique que ce traité reconnaît la souveraineté tunisienne, bafouée par l’administration coloniale. C’est là l’essentiel, et tout le reste en découlera. L’action du Néo-Destour se distingue sur d’autres points, non moins importants. Thaalbi et ses partisans ne s’adressaient à leur auditoire qu’en arabe littéraire, langue fleurie et noble qui émerveillait les foules, même quand elles n’y comprenaient pas grand-chose. Bourguiba découvre, en créant son parti, qu’il a des dons d’orateur, mais dans une langue à mi-chemin entre cet arabe prestigieux et le parler tunisien, savoureux, primesautier et qui lui permet de capter l’attention de tout son public. Ajoutez à cela son charisme : ce visage expressif à la Charlie Chaplin, ce regard bleu gris, tour à tour charmeur et menaçant, cette gesticulation théâtrale qui n’appartient qu’à lui. Voilà de quoi subjuguer les foules et en imposer aux intellectuels. Il ne lui faut pas longtemps pour être reconnu comme « le Combattant suprême » – titre qu’il gardera toute sa vie et auquel il tiendra plus qu’à tout autre. Bourguiba est aussi un homme chanceux. Quelques mois après avoir fondé son parti, il est déporté. Le Résident général croit le neutra- liser. Il en fait un héros, avec une notoriété qui dépasse la Régence. Il devient célèbre dans toute l’Afrique du Nord. Son nom s’étale à la une des journaux de France – là où il devra, en 1936, plaider la cause de son pays devant certains dirigeants du Front populaire. Dans ses meetings, Bourguiba enseigne la dignité nationale, la passion du combat pour la liberté. Mais il est visionnaire autant que pédagogue. En même temps qu’il prêche pour le combat immédiat, il pense à l’avenir, au moment où, après l’Indépendance, il aura à constituer un État et une nation. Cette nation devra être soudée, pour ne pas vite s’effriter, comme souvent dans le passé. Le ciment en sera la solidarité entre toutes ses couches sociales – il n’aime pas employer le mot « classes » et se méfie, pour cela, du communisme. Cet État – dont il est convaincu qu’il sera lui-même le bâtisseur – aura besoin, pour être moderne et efficient, de la coopération du pays colonisateur. Et il se gardera toujours d’appeler à la haine des Français. Dès avril 1956, moins d’un mois après l’indépendance, Bourguiba fera de la lutte conte le sous-développement un « grand Djihad » auquel il appellera toute la population, de manière parfois abrupte. Il voulait s’attaquer, dans tous les domaines, à ce qu’il appelait « les structures vermoulues » qui avaient été cause de l’asservissement du pays. Il le fera avec panache, non sans excès, parfois. Sa grande affaire sera de libérer la femme, de changer les mentalités, d’inculquer le sens de la modernité, de faire à l’enseignement des sciences et des technologies une grande place. Pour mener à bien cette action de rénovation, il a toujours su qu’il aurait besoin de la France, de l’Europe. Et même aussi de l’Amérique qui, pour diverses raisons, avait mérité sa confiance et sa gratitude. Aussi enseignait-il à ses partisans, bien avant l’indépendance, à faire la différence entre le peuple de France, épris de paix et de liberté, disait-il, à l’image du Front populaire, et l’administration coloniale. C’est là sans doute une des raisons qui expliquent que la Tunisie n’a jamais eu, à l’égard de la France ni de l’Occident, une attitude d’hostilité foncière. Mais ce qui caractérisait le plus ce combat, c’était son pragmatisme. C’était une des qualités de Bourguiba d’accepter ce qu’il appelait « un bon compromis » et de savoir le distinguer du mauvais ; pour lui, un bon compromis est une solution incomplète, certes, mais qui n’empêche pas d’avancer vers l’objectif final. Ce sens inné du compromis, il le montre en réagissant favorablement au discours de Pierre Mendès France, à Carthage, en 1954. Il en fait preuve, encore, lorsque Edgar Faure lui propose en 1956 sa fameuse formule de « l’indépendance dans l’association ». Plus tard, en 1965, à Jéricho, alors libre, il en donna une démonstration éclatante, quand, dans un discours public – qui fut à l’origine de son dernier démêlé avec Nasser -, il recommanda aux Palestiniens de changer de stratégie et d’accepter le partage. Il leur expliquait que la résolution 181 était la meilleure base pour obtenir une patrie, car elle fondait le droit même d’Israël à l’existence. L’État hébreu ne pouvait – disait-il – la renier sans déchirer son certificat de naissance. Cette ouverture d’esprit de Bourguiba était due certes à sa personnalité, mais aussi à son immense culture. La qualité de son combat et les lignes de force qu’il révélait n’étaient pas dissociables de la formation de l’homme. Une formation qui lui permettait, dans l’examen de chaque problème, d’aller à l’essentiel, et de traiter de tout le reste avec un sens aigu de la relativité. Quand l’Allemagne nazie attaqua l’URSS, Bourguiba fut un des rares – peut-être même en Europe, alors fascinée par leurs exploits – à prédire la défaite des forces de l’Axe. Il se rappelait la campagne de Russie qui fut pour Napoléon le commencement de la fin. Il fut, en tout cas, le seul leader arabe à mettre en garde son peuple contre toute collusion avec les Allemands ou les Italiens. Il ne voulait pas, disait-il, que la Tunisie se retrouvât, à la fin de la guerre, du mauvais côté, du côté des vaincus. Telles sont, brièvement condensées, les grandes lignes de force du combat mené par le Néo-Destour, sous la houlette de Bourguiba, pour la libération, mais aussi pour la décolonisation. Ces lignes de force ont profondément façonné la mentalité tunisienne. En tant que directions générales et choix de civilisation, elles continueront d’orienter les grandes actions de la nation tunisienne : pour renforcer d’abord la solidarité sociale, pour préserver la cohésion du peuple et pour développer constamment le goût de la modernité et la disponibilité à la coopération. Bourguiba estimait que libérer un peuple du joug de l’oppression coloniale ne prenait tout son sens que si cette libération politique ouvrait la voie à une promotion continue de l’homme. |
RIDHA KEFI, FRERE DE Mme NEZIHA KEFI, MINISTRE DU GOUVERNEMENT TUNISIEN ESSIE DE FAIRE DE LA PEDAGOGIE.
IL EXPLIQUE AUX OPPOSANTS (OCCIDENTALISES ET LAICS..PAS LES AUTRES) QU\’ILS N\’ONT PAS DE GROS PROBLEMES AVEC L’AUTRE PARTIE DE L’ELITE (OCCIDENTALISEE ET LAIQUE..AUSSI) QUI DIRIGE LES ROUAGES DE L\’ETAT. ASSEYEZ-VOUS, DIALOGUEZ ET LES QUELQUES PROBLEMES SERONT RESOLUES SELON Mr.KEFI! MESSAGE RECU CINQ SUR CINQ!! |
TUNISIE, MON DOUBLE PAYS.
Par La Tunisie offre au monde extérieur deux visages opposés. Celui d’un pays préémergent qui, en dépit de ses ressources limitées, a réussi, sur la voie du développement économique et social, un bien meilleur parcours que les autres pays de la région. Et celui d’un pays en développement, où la vie politique est monopolisée par un parti quasi unique, où les intellectuels, formés pour la plupart à l’école occidentale, souffrent de ne pouvoir débattre sur la place publique, et où les médias se complaisent dans une langue de bois désespérante de béatitude et d’autosatisfaction. D’un côté, donc, un pays qui fonctionne relativement bien, se développe, crée des richesses et en fait bénéficier toutes les couches de la population, ou presque. Une population qui invente, crée et s’approprie la modernité avec un appétit étonnant. Une société de progrès, ouverte et dynamique. Où les femmes sont relativement émancipées, et les jeunes épris de savoir. Où les individus rêvent d’élargir le champ de la citoyenneté, de la liberté et de la démocratie. De l’autre, une classe politique frileuse, suspicieuse, angoissée, qui s’effraie de ses propres démons et se complaît dans un jeu de massacre dont elle mesure mal les dramatiques conséquences. Divisée en deux parties qui se regardent en chiens de faïence, elle perd beaucoup de temps et d’énergie à s’étriper et à régler des comptes parfois imaginaires. Jalouses de leurs prérogatives et peu disposées à lâcher du lest, les élites sont convaincues que leurs efforts ne sont pas suffisamment reconnus et récompensés. Celles qui sont proches de l’opposition – illégale, parce que non autorisée – se sentent exclues de la sphère de décision et crient à l’autoritarisme. Les deux parties n’ont pas totalement tort. Elles ont même, en partie, raison. Pourquoi ne dialoguent-elles pas pour aplanir leurs différends, se corriger mutuellement et repartir du bon pied ? Le pays y gagnerait sans doute beaucoup. Car au-delà de leurs différences d’approches, elles ne forment, en réalité, qu’un seul front, qui voudrait voir la Tunisie poursuivre sa marche tranquille sur la voie d’un développement harmonieux, où la prospérité économique se conjugue au pluralisme politique. En vérité, les Tunisiens souffrent d’un mal chronique qui gagnerait à être diagnostiqué et soigné : la haine de soi. Ils ont si peur de la réussite qu’ils en viennent parfois à souhaiter l’échec. Chez eux, la duplicité et le double langage confinent au dédoublement de la personnalité. Il n’est pas rare, par exemple, d’entendre la même personne vous chuchoter à l’oreille, sur le mode grave de la confidence, que rien ne va plus dans le pays, que la crise y a atteint un point de non-retour et que l’explosion est imminente, puis, quelques jours plus tard, du haut d’une tribune ou au micro d’une chaîne de télé, jurer avec un sourire conquérant que la Tunisie est dirigée de la meilleure façon possible et que ceux qui disent le contraire sont, au choix, des malades mentaux ou des traîtres. Ce dédoublement s’inscrit parfois dans la durée. D’ex-thuriféraires du régime, parce qu’ils jugent ne pas avoir été suffisamment récompensés de leurs services ou avoir été éconduits de manière indélicate, se transforment brusquement en opposants virulents et poussent l’inconséquence jusqu’à se rallier à leurs adversaires d’hier. En sens inverse, il arrive que d’irréductibles opposants deviennent les plus sûrs défenseurs du régime. Que cherchent-ils dans cette volte-face ? À se faire pardonner leurs errements passés ? À obtenir quelque gratification ? Dans les deux cas, l’absence d’explication ou d’autocritique incite à douter de la sincérité de leurs engagements initiaux et/ou ultérieurs. Une double vérité ne cache-t-elle pas un double mensonge ? Schizophrénie, vous avez dit schizophrénie ? Ainsi va la boulitique (*) dans mon double pays. |
LA TUNISIE EST UN PAYS EMERGEANT (!), SES HABITANTS SONT ENFIN DES CONSOMMATEURS, ON LEUR PERMET DE DEPENSER DANS DES HYPERMARCHES DIGNES DE CE NOM ET VOILA “CARREFOUR” QUI DEBARQUE…
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Confidentiel
– Le groupe français Carrefour ouvrira son premier point de vente dans la banlieue nord de Tunis, le 10 avril. Il est le premier étranger à pénétrer le marché tunisien de la distribution, grâce à une alliance avec l’homme d’affaires Taoufik Chaibi. On s’attend à ce que les chaînes locales, tels Magasin Général, Bon Prix, Monoprix, Touta, et Le Passage réagissent pour défendre leurs parts de marché. Les consommateurs devraient en profiter. |
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ÇááÇÐÞíÉ: «ÇáÔÑÞ ÇáÃæÓØ»
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