22 février 2007

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2467 du 22.02.2007

 archives : www.tunisnews.net


FIDH: Ordonnance de renvoi devant la Cour d’assises d’un vice consul tunisien M. Khaled BEN SAÏD Reuters: Un ex-diplomate tunisien aux assises, le régime Ben Ali accusé AFP: Un ex-diplomate tunisien renvoyé devant la justice française pour torture Le Monde: Un diplomate tunisien en fuite sera jugé aux assises pour « tortures Journée internationale de soutien aux prisonniers politiques en Tunisie: Programme L’Observatoire lyonnais pour la défense des libertés fondamentales en Tunisie: Quelles alternatives politiques en tunisie ? Déclaration d’associations de la société civile tunisienne contre le terrorisme et l’extrémisme Statement by Tunisian Civil Society Associations Against Terrorism and Extremism Tunisie, Réveille-toi: Les injusticiables et les privilèges face à la population anesthésiée Tunisie, Réveille-toi: Lettre ouverte au général fils d’Ali, Président à vie de la Tunisie Tunisie, Réveille-toi: Tunisiens, méfions nous des manipulations Houcine Ghali: Des femmes asexuées aux hommes frustrés La Presse: La Tunisie, un pionnier de la réforme La Presse: Rencontre avec Mohamed Kouka La langue de Molière : trophée de guerre Réalités: Le nouveau Djaït est arrivé Réalités:Dans un livre-évènement : Hichem Djaït réécrit l’histoire du Prophète à la Mecque Le Monde : Vincent Geisser,  « Pour les politiques, l’objet « islam » est devenu un créneau » Le Monde: Les insurgés irakiens ajoutent le chlore à leur arsenal Le Monde AFP: Au Sénégal, la presse s’est développée malgré quelques entraves AFP: En Finlande, le dernier musée Lénine au monde fait toujours recette Le Temps (Suisse),  : Eclairages:Fièvre froide à Téhéran Tages-Anzeiger:Der Maghreb fürchtet die Ableger der al-Qaida


Ordonnance de renvoi devant la Cour d’assises d’un vice consul tunisien M. Khaled BEN SAÏD

http://www.fidh.org/article.php3?id_article=4062 Tunisie – Compétence universelle

jeudi 22 février 2007

Le juge d’instruction de STRASBOURG a ordonné le 16 février 2007 le renvoi de Monsieur Khaled BEN SAÏD, ancien vice-consul de Tunisie en poste à Strasbourg, devant la Cour d’assises du Bas-Rhin et a maintenu les effets du mandat d’arrêt international délivré à son encontre le 15 février 2002, après sa fuite.

Il lui est reproché d’avoir soumis Madame Z… à des actes de tortures et de barbarie les 11 et 12 octobre 1996 dans les locaux de la police de JENDOUBA dans le nord-ouest de la Tunisie.

Cette ordonnance met un terme à l’impunité dont jouissait une personne soupçonnée d’avoir commis un crime des plus odieux. Outre l’examen de la responsabilité de Monsieur Khaled Ben Saïd des faits de tortures qui lui sont reprochés et qui demeure présumé innocent jusqu’à ce qu’une décision de justice soit rendue, ce procès permettra de mettre en lumière l’utilisation de la torture, systématisée par le régime tunisien qui en porte ainsi la responsabilité comme il est démontré dans de nombreux rapports de la FIDH. À moins que Monsieur Khaled Ben Saïd, aujourd’hui en fuite, ne se constitue prisonnier ou soit arrêté, ce dernier pourra être jugé par défaut. La Cour d’assises statuera alors sans l’assistance des jurés.

La FIDH, la LDH et la LTDH soulignent que l’instruction a duré six ans. Ce délai d’une longueur anormale ne s’explique que par la volonté délibérée de l’Etat français de faire obstruction afin de préserver la qualité de ses relations avec la République de Tunisie au détriment de la nécessaire primauté de la lutte contre l’impunité. À tous ces égards, l’ordonnance prise par le juge d’instruction de Strasbourg est une victoire, celle du droit.

Rappel des faits – Monsieur G…, mari de la plaignante, a été détenu et torturé dans les locaux de la police de Jendouba en Tunisie, lieu où il résidait avec le reste de sa famille en 1991. Les autorités tunisiennes le soupçonnaient d’appartenir à une organisation non reconnue.

Il a par la suite quitté la Tunisie pour la France où il a obtenu le statut de réfugié politique le 6 mai 1996. L’épouse de Monsieur G…, Madame Z…, est demeurée en Tunisie avec les cinq enfants du couple. Interpellée à son domicile par des policiers tunisiens le 11 octobre 1996 à 17h00, elle a été conduite dans les locaux de la police de JENDOUBA dans l’intention d’obtenir de Madame Z… un maximum d’information sur son mari, réfugié en France.

Elle y a retrouvé quatre femmes de prisonniers qui avaient manifestement été torturées. Après avoir fait l’objet d’insultes et d’humiliations, Monsieur Khaled Ben Saïd lui aurait ôté son foulard, l’aurait giflée à plusieurs reprises, puis l’aurait confiée à ses subordonnés qui lui auraient fait subir des traitements pouvant être qualifiés « d’inhumains et de dégradants ». Elle aurait ensuite été contrainte de signer sous la menace une déposition avant d’être finalement libérée le 12 octobre vers 15h00.

Madame Z…, ayant depuis rejoint son mari en France, a appris en 2001 que Monsieur Khaled Ben Saïd avait été nommé vice-consul de Tunisie à Strasbourg en 2000. Elle décide alors de porter plainte contre ce dernier le 9 mai 2001. En vertu des dispositions 689-1 et 689-2 du Code de procédure pénale, toute personne se trouvant en France et s’étant rendue coupable de tortures est susceptible d’être poursuivie par les autorités françaises.

(Source: Le site du FIDH le 23 fevrier 2007)


Un ex-diplomate tunisien aux assises, le régime Ben Ali accusé

Reuters, le 22 février 2007 à 14h12

 PARIS, 22 février (Reuters) – Des associations de défense des droits de l’homme françaises et tunisiennes ont salué comme une « victoire », jeudi à Paris, le renvoi en cour d’assises d’un

ex-diplomate tunisien accusé de tortures dans son pays, et ont mis en cause le régime de Tunis.

La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) a rendu publique l’ordonnance d’un juge de Strasbourg qui a renvoyé par défaut le 16 février Khaled ben Saïd, 44 ans, ancien

vice-consul de Tunisie à Strasbourg, en cour d’assises pour « actes de torture et de barbarie par personne dépositaire de l’autorité publique ». Des faits passibles de 30 ans de réclusion.

La poursuite, qui fait suite à une plainte déposée par une Tunisienne en 2001, est fondée sur la règle de « compétence universelle » qui permet, pour des actes de torture, de poursuivre en France des

étrangers pour des faits commis àl’étranger sur des étrangers. C’est seulement la deuxième fois que la justice française fait usage de cette règle, qui résulte d’une convention de l’Onu contre la torture

de 1984, ratifiée par la France en 1987. La première fois, un officier mauritanien, Ely Ould Dah, avait été condamné par contumace à dix ans de réclusion en 2005 àMontpellier pour des tortures dans

son pays.

Me Eric Plouvier, avocat de la plaignante tunisien, a annoncé son intention de citer au procès de nombreux témoins qui pourront selon lui attester de la généralisation de la torture sous le régime du

président Zine el-Abidine ben Ali, au pouvoir depuis vingt ans.

 « La dictature de Tunis se fonde sur des faits de sang et de torture incompatibles avec les principes fondamentaux de la République », a dit l’avocat.

 Patrick Baudouin, président d’honneur de la FIDH, a estimé que le procès marquerait une avancée du droit international. « C’est un succès dans le cadre général de la lutte contre l’impunité qui n’est

pas seulement national mais mondial », a-t-il dit.

 MANDAT D’ARRET

 Khaled ben Saïd est sous mandat d’arrêt international depuis le 15 février 2002, date à laquelle il a pris la fuite après avoir refusé de répondre aux convocations orale et écrite de la police.

 La Tunisie n’a adressé aucune réponse à une demande d’entraide formulée dans une commission rogatoire internationale délivrée en juillet 2003 par la justice strasbourgeoise.

La plaignante, réfugiée à Strasbourg, avait expliqué à la justice avoir appris que Khaled ben Saïd, le policier qui l’avait torturée en 1996, venait d’être affecté au consulat.

Les faits se seraient produits dans le commissariat de la localité de Jendouba, où elle avait été conduite le 11 octobre 1996 après le départ en France en mai 1996 de son mari, qui

aurait lui-même fait l’objet de persécutions en raison de son engagement dans une organisation religieuse.

La plaignante affirme avoir été giflée par Khaled ben Saïd, puis avoir été livrée à d’autres hommes, qui l’auraient suspendue à une barre de fer entre deux tables, puis frappée,

notamment sur les seins et les parties génitales.

Le juge strasbourgeois estime dans son ordonnance avoir confirmé l’existence des faits par une expertise psychologique de la victime et un témoignage recueilli anonymement.

Le parquet de Strasbourg avait requis un non-lieu en estimant que les faits ne constituaient pas juridiquement des tortures. Il peut encore faire appel du renvoi aux assises.

Pour Patrick Baudouin, cette prise de position du ministère public illustre la « frilosité » de la France vis-à-vis du régime tunisien, qu’elle soutient diplomatiquement.


Un ex-diplomate tunisien renvoyé devant la justice française pour torture

 AFP, le 21 février 2007

STRASBOURG (France) – Un ancien diplomate tunisien a été renvoyé devant la justice française pour des actes de torture et barbarie commis en Tunisie, a-t-on appris mercredi de source judiciaire à Strasbourg (est).

 Khaled Ben Saïd, ancien vice-consul de Tunisie à Strasbourg, a été renvoyé le 16 février devant les assises du Bas-Rhin pour répondre de ces accusations, a indiqué à l’AFP le procureur de la

République de Strasbourg, Jacques Louvel.

Aujourd’hui en fuite, l’ancien diplomate sera jugé « par défaut » dans un délai d’environ un an devant une cour sans jury, s’il ne se présente pas d’ici là devant la justice, selon la même source.

L’ancien vice-consul de Strasbourg est accusé par une Tunisienne de l’avoir torturée alors qu’il était fonctionnaire de police en Tunisie en 1996.

Mme Z., vivant en France depuis 1997 et dont le mari est un opposant tunisien, avait déposé plainte contre M. Ben Saïd en mai 2001, alors qu’il était en poste en France.

Le diplomate avait quitté la France précipitamment fin 2001, sous couvert de l’immunité diplomatique, peu avant l’ouverture d’une information judiciaire le 16 janvier 2002.

Selon la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), le code de procédure pénale prévoit que toute personne se trouvant en France et s’étant rendue coupable de tortures est

susceptible d’être poursuivie par les autorités françaises.


Un diplomate tunisien en fuite sera jugé aux assises pour « tortures »

Contre l’avis du parquet et la bienséance diplomatique, un juge d’instruction de Strasbourg a décidé, le 16 février, de renvoyer devant la cour d’assises du Bas-Rhin Khaled Ben Saïd, ancien vice-consul de Tunisie dans la ville.

Visé par un mandat d’arrêt international depuis cinq ans et toujours en fuite, cet ancien policier est soupçonné d’avoir soumis Zoulaïkha Gharbi, 43 ans, à des actes de torture et de barbarie, les 11 et 12 octobre 1996, dans les locaux du commissariat de Jendouba, en Tunisie. Entre ces mêmes murs, son mari avait subi un sort identique en 1991. Il était soupçonné d’appartenir à un cercle religieux interdit.

Le 17 janvier, le parquet de Strasbourg avait pourtant signé un surprenant réquisitoire aux fins de non-lieu. Il estimait que certains éléments de l’enquête – la détention de Mme Gharbi n’a duré que 24 heures, des témoignages estimés insuffisants sur son état à la sortie, et l’absence de certificat médical – n’allaient pas « dans le sens d’actes d’une gravité exceptionnelle et de douleurs et souffrances « aiguës » ».

Selon son propre récit, Mme Gharbi a été giflée, a subi des attouchements, puis a été suspendue à une barre de fer posée entre deux tables dans la position dite du poulet rôti. Elle a été alors frappée à la plante des pieds, pincée et griffée sur tout le corps (Le Monde du 17 juin 2006).

Le juge d’instruction Philippe Jaegle et son prédécesseur ont rencontré bien des obstacles au cours de l’enquête. Le vice-consul est parvenu à quitter la France avant son placement en garde à vue, en raison de la négligence des policiers, qui ont cru bon de le prévenir par téléphone, en novembre 2001, lors de l’ouverture de l’enquête. Autre mauvaise surprise : la commission rogatoire internationale, transmise aux autorités tunisiennes, est restée totalement sans réponse.

« C’EST UN SOULAGEMENT »

L’enquête aurait pu définitivement être compromise, si un témoin sous « X… » n’était apparu dans la procédure en juin 2006. Il s’agit d’une personne qui partageait le logement de Mme Gharbi au moment des faits et l’avait vue revenir du commissariat, traumatisée.

Aujourd’hui, les époux Gharbi se réjouissent du renvoi devant la cour d’assises de M. Ben Saïd – qui risque trente ans de réclusion -, malgré les répercussions négatives possibles pour leurs proches restés en Tunisie. « C’est un soulagement, après toutes ces années, dit Mouldi Gharbi. Si un homme ayant commis de tels crimes était resté impuni, cela aurait incité d’autres personnes à poursuivre ces atrocités. » L’avocat du couple, Me Eric Plouvier, se félicite, pour sa part, que « cette plainte ait pu aboutir, en dépit des obstacles rencontrés et des difficultés de la justice à traiter ces affaires atypiques ayant trait à la compétence universelle. Ben Saïd est en fuite, mais il est enfermé en Tunisie. La raison d’Etat diplomatique ne l’a pas emporté. »

Piotr Smolar

(Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 23 février 2007)


Journée internationale de soutien aux prisonniers politiques en Tunisie

Sixième édition

 “Pour la libération des prisonniers politiques et pour la promulgation d’une loi d’amnistie générale au profit des victimes de la répression en Tunisie »

 

Vendredi 23 février 2007

19h00 – 23h 00 au FIAP

30 rue Cabanis

75014 Paris

M° Glacière ou St Jacques / Ligne 6

PROGRAMME

19h00 : Partie 1

A.      Témoignages :

          Samia Abbou, femme de Me Mohamed Abbou emprisonné pour ses opinions.

          Afef Bennaceur, ancienne détenue politique.

          Abdeljalil Bouhjila, père du prisonnier politique Abdellatif Bouhjila.

          Abir Ghali, sœur de Hédi Ghali emprisonné depuis seize ans et de Yasser Ghali arrêté le 18 janvier dernier.

          Afifa Makhlouf, sœur de Bouraoui Makhlouf emprisonné depuis avril 1991.

B.      Témoignages vidéo :

          Témoignages recueillis par l’AISPP spécialement pour la journée du 23 février.

          Témoignages fournis par la chaîne Al Hiwar

21h00 : Partie 2

A.      Interventions des ONG françaises et internationales amies : ACAT, Amnesty International, LDH, ACHR, ATMF, etc.

B.      Interventions des personnalités et partis amis : Mgr J. Gaillot, H. Thierry Boumediene, PC, PS, Verts, etc.

22h00: Partie 3

A.      Interventions des associations tunisiennes de défense des droits de l’Homme : LTDH, CNLT, AISPP, ALTT.

B.      Interventions des associations de l’immigration tunisienne.

C.      Interventions des partis politiques tunisiens et lecture des messages.

 


QUELLES ALTERNATIVES

POLITIQUES EN TUNISIE ?

L’Observatoire lyonnais pour la défense des libertés fondamentales en Tunisie

 

vous invite à une Soirée – débat

 

jeudi 1er mars – 19h.30

« le 44, la Maison des Passages »

44, rue St Georges – Lyon 5e (métro ligne D – St Jean)

avec

Moncef MARZOUKI écrivain, professeur en médecine, président du Congrès pour la République, fondateur du CNLT et président d’honneur de la Ligue tunisienne des Droits de l’homme.

Khaled BEN M’BAREK, coordinateur du Centre d’Information et de Documentation sur la Torture (CIDT-Tunisie).et, sous réserve,

Patrick BAUDOIN, président d’honneur de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH).

Débat animé par Albert LEVY,  magistrat, syndicaliste.

organisé par l’Observatoire lyonnais

pour la défense des libertés fondamentales en Tunisie

(Ligue des Droits de l’Homme-Rhône, Tunisie-Liberté, attac-Rhône, RAID/attac-Tunisie …), avec le soutien d’Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme et du Syndicat des Avocats de France (SAF).

Où va ce pays proche ?

De nombreux observateurs se sont souvent montrés inquiets face à la situation des Droits de l’homme, des libertés, face aux méthodes brutales de la caste qui gouverne la Tunisie.

Un peuple qui consacre une partie substantielle de ses ressources à l’éducation, un niveau de vie en progression ; mais par ailleurs, des mœurs politiques d’un autre âge : des militants tabassés dans la rue, arrêtés, emprisonnés, torturés. Une corruption omniprésente et quasi institutionnalisée, un maillage social et policier implacable, y compris à l’étranger, comme à Lyon …

Cette situation pouvait-elle durer indéfiniment sans compromettre la paix civile ?

L’opposition, de quelque nature qu’elle soit, pouvait-elle contenir sans limite le risque d’implosion du pays, né des politiques irrationnelles de la paranoïa sécuritaire du général Zine Ben Ali et de son entourage ?

Dans une Tunisie qui n’a presque jamais connu d’incidents armés  nous sommes là face à un tournant capital : ceux qui disaient que la violence politique institutionnelle n’engendrerait pas d’autres violences en sont pour leurs frais et savent maintenant à quoi s’en tenir.

Dans ce cas, maintenir les réalités telles quelles outre Méditerranée serait-il la meilleure façon de rendre service à nos voisins opprimés, et à la paix dans toute la région ?

C’est cette problématique, procédant du cas tunisien, que viendra discuter avec nous le professeur Moncef MARZOUKI, écrivain, professeur en médecine, président du Congrès pour la République, fondateur du CNLT et président d’honneur de la Ligue tunisienne des Droits de l’homme.

 


Déclaration d’associations de la société civile tunisienne contre le terrorisme et l’extrémisme

 La mise hors d’état de nuire, le 3 janvier 2007, du groupe terroriste qui préparait des actions criminelles en Tunisie, a soulagé le peuple tunisien, qui apprécie à sa juste valeur, le climat de paix et de quiétude dont il jouit depuis près de deux décennies.

Nous, associations de la société civile tunisienne, joignons nos voix à celles de l’immense majorité de nos concitoyens, pour exprimer notre gratitude à nos vaillantes forces de sécurité, qui ont, avec courage, détermination et efficacité, neutralisé les éléments terroristes avant qu’ils ne passent à l’action, et qui plus est, sans aucun dommage pour les populations civiles.

Nous tenons, également, à apporter le témoignage de notre solidarité et de notre profonde affection aux familles des deux agents des forces de l’ordre qui ont trouvé la mort, en assurant notre sécurité menacée par les terroristes, ainsi qu’aux agents blessés lors des opérations de traque et de neutralisation des criminels.

Nous, associations de la société civile tunisienne, avons toujours condamné, de façon absolue, tout recours au terrorisme. Nous tenons aujourd’hui encore plus qu’hier à condamner fermement le terrorisme sous toutes ses formes. Rien ne peut justifier le recours à cette abjection qu’est le terrorisme. S’il est une lâcheté, un crime auquel nous ne devons jamais céder, et qui doit être combattu sans aucune faiblesse, c’est bien le terrorisme. Car, il porte atteinte à nos valeurs les plus chères, comme le droit à la vie et la jouissance de nos libertés individuelles.

Notre satisfaction est grande, de constater le large consensus social qui existe en Tunisie contre le terrorisme. Les derniers événements de décembre et janvier dernier ont enregistré une large condamnation des terroristes et une vaste mobilisation populaire des partis politiques, des syndicats et associations contre l’extrémisme et le terrorisme. Nous tenons à féliciter l’ensemble de ces initiatives qui traduisent l’attachement de la Tunisie et de son peuple aux valeurs de tolérance et de modération qui le caractérisent, à travers les âges.

Par contre, ceux qui se sont auto-proclamés en tant que défenseurs des valeurs de liberté à l’occasion de ces faits criminels, se sont en fait démasqués pour dévoiler à visage découvert leur opportunisme et le mercantilisme qu’ils font de ces valeurs à des fins de politique politicienne, se limitant à la recherche de causes et de prétextes justifiant à la fois le terrorisme et ceux qui le prônent et le propagent.

Il est désormais impératif que les Organisations Non Gouvernementales Internationales, auprès de qui ces pseudo-défenseurs trouvent un soutien et une protection indus, prennent conscience de leurs responsabilités pour mettre un terme à la couverture injustifiée qu’elles leur ont assuré pendant des années, alors que ceux-ci légitiment la violence et le terrorisme par la vengeance contre des régimes.

Faire l’apologie du terrorisme et/ou le légitimer ne sert en aucune manière les principes et les valeurs devant guider la défense proprement dite des droits de l’homme et des libertés. Ces attitudes radicales, marginales et irresponsables ne peuvent se justifier sous aucun prétexte. Bien plus, elles sont contraires aux valeurs et principes universels des droits de l’homme que la société civile internationale se doit de préserver et de défendre en rang uni contre toute atteinte.

Nous, associations de la société civile tunisienne, dénonçons fermement ces amalgames qui constituent une tentative de glorification et d’instrumentalisation démagogique du terrorisme, et une violation grave des droits des victimes du terrorisme.

Nous rejetons tout projet de recyclage de l’extrémisme et du terrorisme, que nous considérons comme une violation des droits de l’homme. Le terrorisme vise directement la démocratie et porte atteinte à nos libertés et aux fondements de la République.

Notre devoir de défenseurs de la démocratie et des libertés, doit être de combattre sans équivoque ni faux-fuyant le terrorisme par essence liberticide et anti-démocratique. Le calcul consistant à penser pouvoir tirer un profit politique quelconque sur le dos des extrémistes salafistes est une grossière erreur, et constitue un acte tant immoral qu’anti-patriotique. Les faiseurs de tels calculs ne doivent pas être surpris si, au lieu de l’accroissement de l’audience escomptée, ils sont davantage rejetés par l’ensemble de la population.

Il est cependant regrettable et malheureux de constater que certains de ces soi-disant militants ont eu du mal à cacher leur délectation, à l’idée que les agissements des terroristes aient perturbé la paix et la sérénité du pays, en se réjouissant de l’éventualité que la tentative terroriste avortée puisse ternir l’image du pays. Des tels comportements anti-patriotiques sont inacceptables.

Il est aussi urgent que les membres de la société civile fassent preuve d’une conscience claire et aiguisée des impératifs de sécurité nationale face aux dangers terroristes, et qu’ils s’emploient à rechercher les voies et moyens d’éviter l’embrigadement des jeunes par les courants fanatiques et extrémistes.

Il apparaît, également, indispensable pour les entités de la société civile de sensibiliser davantage la société civile internationale, en vue de lutter contre l’exploitation des médias et des technologies de l’information et de la communication pour véhiculer des messages de haine et inciter à la violence et au terrorisme.

Face aux dangers du terrorisme et du fanatisme, une convergence de volontés privées et publiques, nationales et internationales s’impose. Ensuite, disons non au terrorisme destructeur de la démocratie et des libertés ; et oeuvrons de concert pour le triomphe des valeurs de paix, de dialogue, et de tolérance.

Fait à Tunis, le  21/02/2007

Liste préliminaire des signataires :

1-Association Tunisienne d’Internet et de Multimédia

2-Association Tunisienne d’Aide à l’Insertion des Jeunes

3-Association Tunisienne de la Communication

4-Association Tunisienne des Droits de l’Enfant

5-Association Tunisienne de l’Equilibre Familial

6-Association des Jeunes Médecins Sans Frontières – Tunisie

7-Association Tunisienne pour le Développement de la Technologie Numérique et des Ressources Humaines

8-Association Tunisienne de Lutte contre les Maladies Chroniques

9-Association Tunisienne des Mères

10-Association Tunisie Numérique

11-Association de Développement Siliana

12-Association Tunisienne des Auberges et Tourisme des Jeunes

13-Association Tunisienne des Jeunes Médecins sans Frontières

14-Association Tunisienne des Loisirs

15-La voix de l’Enfant

16-Association Tunisienne des Diabétiques

17-Association Tunisienne des Services Universels des Télécommunications

18-Union National des Aveugles

19-Association Forum des Educateurs

20-Association Tunisienne des promoteurs financés par la Banque Tunisienne de Solidarité

21-Jeunesses Féminines

22-Association Tunisienne d’Aide à la Recherche Scientifique sur le Net


Statement by Tunisian Civil Society Associations Against Terrorism and Extremism

 The January 3, 2007 foiling of a terrorist group’s plans to perpetrate criminal acts in Tunisia brought relief to the Tunisian people who have always appreciated the climate of peace and serenity they have enjoyed for almost two decades now.

We, Tunisian civil society associations, join our voices to those of the immense majority of our fellow-citizens to express our gratitude to our valiant security forces who, with courage, determination and efficiency, were able to stop the terrorists before they could commit their crimes thus preventing any civilian casualties.

We also wish to express our solidarity and deep sympathy to the families of the two security officers who died for the sake of our security as it was being threatened by terrorists. We also express our solidarity with those who were wounded when chasing and confronting the criminals.

We, Tunisian civil society associations, have always firmly condemned any recourse to terror. Today, even more strongly than before, we do condemn terrorism in all its forms. Nothing can justify recourse to such despicable acts. If there is any cowardly crime that we should never give way to, and that must be fought without weakness, it is terrorism. For terrorism constitutes an attack on the values we hold most dear, such as the right to life and the right to individual freedom.

We note with great satisfaction the wide consensus in Tunisia against terrorism. The recent events of last December and January led to wide condemnation of the terrorists and to a vast popular mobilization by political parties, trade unions and associations against extremism and terrorism. We wish to commend all such initiatives, which reflect the commitment of Tunisia and its people to the values of tolerance and moderation that have been a feature of Tunisian life throughout the centuries.

However, it is also true that some of those who often try to present themselves as defenders of the values of liberty and human rights were unmasked during these criminal acts and revealed their true colours as opportunists willing to give up all values for political gain. They sought to concoct false causes justifying in their view terrorism and make up pretexts for the activities of those who advocate and promote terror.

It is imperative that international NGOs who have wrongly supported and protected such pseudo-defenders of liberty become aware of their responsibility and withdraw the unjustified cover they have so long provided to such people, who have tried to legitimize violence and terrorism from the perspective of vengeful motivations against governments.

Apology for terrorism does in no way serve the principles and values of defending human rights and freedoms. Such radical fringe attitudes can in no way be justified. Worse, they go against the universal human rights values and principles that international civil society must unwaveringly protect and defend.

We, Tunisian civil society associations, strongly denounce this murky attempt by some to glamorize terror and make demagogic use of terrorism, in flagrant violation of the rights of terrorism victims.

We reject all attempts to launder fanaticism and terrorism, which we consider a violation of human rights. Terrorism directly targets democracy and harms our liberties and the foundations of the Republic.

It is our duty, as defenders of democracy and freedoms, without ambiguity or prevarication, to combat terrorism, which is essentially the enemy of liberty and democracy. Trying to exploit the misdeeds of Salafist extremists for political gain is a grave mistake, and is both immoral and anti-patriotic. People who indulge in such miscalculations should not be surprised if they find themselves even a more firmly rejected by the people as a whole.

It is unfortunate and regrettable that some of these so-called democracy and human rights activists could not conceal their delight at the notion that the terrorists’ acts might have disturbed the peace and serenity of the country, and were not able to hide their glee at the possibility that the aborted terrorist attempt could cause harm to the country’s image. Such anti-patriotic behavior is unacceptable.

It is vital that members of civil society become clearly and acutely aware of the imperatives of national security in the face of terrorist dangers, and work to find the ways and means to prevent young people from being misled by fanatical and extremist groups.                                     

It is also necessary for members of civil society to make international civil society more aware of the need to reject the exploitation of the media and of ICTs for the purpose of disseminating messages of hatred and of incitement of people to commit acts of violence and terrorism.

In the face of the dangers of terrorism and fanaticism, it is necessary to join wills, private and public, national and international, in order to say : No to terrorism, the enemy of democracy and liberty. We have also to work together for the triumph of the values of peace, dialogue and tolerance.

Tunis, 21/02/2007

Preliminary list of endorsements :

1-Tunisian Internet and Multimedia Association

2-Tunisian Association for Youth Insertion Assistance

3-Tunisian Communication Association

4-Tunisian Association for the Rights of the Child

5-Tunisian Association for Family Balance

6-Association of Young Doctors Without Borders– Tunisia

7-Tunisian Association for the Development of Digital Technology and Human Resources

8-Tunisian Association for the Fight Against Chronic Diseases

9-Tunisian Mothers Association

10-Digital Tunisia Association

11-Siliana Development Association

12-Tunisian Youth Hostels and Tourism Association

13-Tunisian Association for Young Doctors Without Borders

14-Tunisian Leisure Association

15-The Voice of the Child

16-Tunisian Diabetes Association

17-Tunisian Association for Universal Telecommunication Services -ATUSUD

18-National Union of the Blind

19-Educators Forum Association

20-Tunisian Association for Promoters Funded by the Tunisian Solidarity Bank

21-Women’s Youth

22-Tunisian Association for Scientific Research Assistance over the Net


Mouwatinoun

Le numéro 7 de l’hebdomadaire du FDTL « Mouwatinoun » du 21 février 2007 est maintenant disponible à l’adresse suivante :

http://www.fdtl.org/IMG/pdf/mouwatinoun_7.pdf


Une seconde carrière en Tunisie?

 Confrontée à un manque de professeurs d’université dans certaines matières, la Tunisie envisage de recruter des enseignants français à la retraite.

 Ces «seniors» seraient rémunérés comme leurs homologues tunisiens, mais pourraient, si les autorités françaises donnent leur accord, cumuler ce salaire avec leur retraite.

 (Source : « L’express.fr », (Magazine hebdomadaire – France), le 21/02/07)


 

Les injusticiables et les privilèges face à la population anesthésiée.

 

Posté sur les forums internes de reveiltunisien.org

 

L’absence totale de liberté en Tunisie laisse perplexe le monde entier. Sur le plan international notre pays a reçu un coup et est connu comme pays où il y a problèmes de droits de l’homme, où il manque la liberté d’expression, la transparence politique et économique, le syndicalisme et l’étouffement de la petite opposition fragile. Chose grave, la dissolution de la ligue des droits de l’homme devant les yeux de tous les observateurs internationaux, la main basse du pouvoir et du parti unique sur les médias, sur l’administration, sur le législatif, sur l’exécutif et surtout sur le pouvoir judiciaire qui juge suivant la dictée du régime sans tenir compte des vies familiales par milliers brisées à jamais.

 

La Tunisie pacifiste calme et discret ne l’est plus ce jour. On parle partout de la Tunisie et malheureusement pas en bien, au conseil de l’Europe, dans les associations internationales, dans les gouvernements étrangers, dans les médias étrangers, de par le monde par des articles acides et des remarques blessantes comme celle du président suisse en 2005 en Tunisie lors du SMSI. Cela ne fait pas la joie des tunisiens ni à l’étranger ni en Tunisie et cela veut dire qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans ce pays.

 

Il est vrai que la Tunisie avec le gouvernement actuel ne va plus aussi loin que ça surtout que ça flambe de tous les cotés et l’instabilité commence à s’installer au sein du pouvoir et surtout du parti qui continue à manipuler son chef pour le pousser par tous les moyens à fauter et à confisquer le pouvoir encore en 2009.

 

Le pouvoir en place a chassé tous les tunisiens valeureux. La majorité de cadres très valables ont quitté le pays pour éviter la confrontation à poids non égal, une certitude, le parti se met en ennemi surtout du tunisien neutre et indépendant qui est actif dans son pays qui créait, qui travaille, qui attire l’attention des autres. Celui là est chassé par jalousie de créer un nouveau courant réformateur, tous les gens bien et qui font du bien sont cassés par tous les moyens d’humiliation et d’intimidation même jusqu’à confisquer leurs biens illégalement.

 

Allez voir le niveau des députés qui représentent le peuple et défendent ses intérêts. 90% sont désignés par le parti contre la soumission et contre des avantages, même s’ils ne foutent rien et on voit ça au vide des chaises dans l’assemblée nationale. Observez ce ministre qui répond aux élus dos tourné, entouré par des administratifs qui lui tendent une note pour gonfler et faire taire des questions préparées a l’avance.

 

Les injusticiables rodent au dessus de la loi ni puni ni arrêté même s’ils mettent le pays à plat. Ce sont les maquisards du parti, et les cadres de l’administration, qui sont des fils adulés du parti. Ils vivent en vase communiquant et combinent contre le citoyen qui est encerclé de tous les cotés y compris la police, la justice, le fisc, la douane, l’école, et la base soit disant militante, la police invisible qui surveille dans tous les coins le mouvement du pauvre citoyen et on connaît tout sur lui.

 

L’administration est l’aile du parti, dont les cadres sont soumis et rendent des comptes. Ils doivent répondre et exécuter les consignes s’ils veulent s’absenter,téléphoner, trafiquer bâcler le travail aucun problème, le plus important est de porter le chapeau et le flambeau comme il a été porté deux fois en 2006, signe d’imposition et d’inquisition à long terme, et celui qui n’est pas content, il se casse la tête contre le mur ou bien ils savent depuis longtemps que le peuple ne réagit plus. Il est amnésique, déprimé, abattu donc il ne joue plus son rôle et le terrain est vide pour jouer comme on veut !

 

C’est le topo actuel de la Tunisie qui offre un visage pas terrible à l’étranger, et quand on jette un coup d’oeil sur la presse écrite en Tunisie c’est honteux de voir toutes ces affaires bizarres devant les tribunaux : vols, braquages, viols, alcoolisme, détournements de fonds, malversations, banditisme, drogue, moeurs, divorces, encore pire un groupe qui s’installe au jbel avec des armes lourdes et qui menacent les tunisiens alors que notre sécurité se la coule douce dans les hôtels 5 étoiles redressement, confiscation de biens d’autrui, collecte d’argent des citoyens illégalement.

 

Où va-t-on ?

 

(Source : « Tunisie, Réveille-toi », le 22 février 2007)

Lien : http://www.reveiltunisien.org/article.php3?id_article=2472

 


Lettre ouverte au général fils d’Ali, Président à vie de la Tunisie.

par gimmo

 

VOUS avez dépassé toutes les bornes et vous avez dépassé l’inadmissible, vous occupez sans droit ni titre LE PALAIS DE CARTHAGE, et vous vous êtes imposé à un peuple intelligent, de bonne culture :vous les avez trompé en vous déclarant leur sauveur, en date du 7 novembre, leur promettant des jours meilleurs entre autre :la suppression de la Présidence à vie, faveur accordée à votre prédécesseur BOURGUIBA, qui vous a mis au pouvoir, que vous avez enterré comme un chien, et aller se recueillir sur sa tombe récemment pour reconquérir son peuple qui ne vous croit plus.

 

Je vous rappelle que vous n’avez pas d’antécédents politiques, ni sociaux, ni intellectuels. Vous êtes issu d’une famille inconnue, venu au monde d’un père inconnu, bandit dans les rues d`HAMMAM-SOUSSE, né a GAFSA, truand, vous agressez tous les passants dès votre jeune age, violent envers tout le monde, complexé, rancunier contre la société. HEDI BACCOUCHE vous a adopté et remis sur la bonne voie, vous a présenté à BOURGUIBA, que vous avez terni son image de marque, un certificat de BAC vous a été attribué sans le mériter, bien sur pour vous permettre d’accéder à SAINT CYR avec votre confrère HABIB AMMAR où vous avez eu une formation militaire.

 

Votre peuple vous surnomme BAC-3, c’est la vérité : amère mais à accepter. Des missions gouvernementales vous ont été accordées au sein de l’état de BOURGUIBA que vous ne reconnaissez plus et que vous avez qualifie de FOU sachant que ce qui est basé sur le Faux est FAUX. Si votre désignation par un fou comme premier ministre de l’époque de BOURGUIBA est donc caduque. Vous avez retourné l’arme qu’il vous a donné contre lui pour l’assassiner. Héros de la guerre de pain, durant laquelle vous avez assassiné des innocents que seul DIEU connaît leur nombre. LACHE que vous êtes, lors de votre entrée au PALAIS de CARTHAGE, pour votre coup d`Etat, après quelques pas, vous avez rebroussé chemin et pour dire à votre confrère HABIB AMMAR : l’affaire est dangereuse. Il a pointé son revolver sur vous et vous a ordonné d’avancer sinon il tire …..Bon gré mal gré vous avez réalisé votre folie bergère. Mohamed SAYAH n’est plus intéressé, autrement, il aurait dû écrire des livres sur vos anecdotes de DON QUICHOTTE.

 

Un livre vous a été offert dès votre installation au pouvoir intitulé LES MINISTRES DE BOURGUIBA qui montre la canne de BOURGUIBA sur la table de réunion. Des ministres dont vous étiez le PREMIER MINISTRE et comme vous êtes bête, vous avez apprécié ce cadeau miné. Tous les intellectuels cadres ont péri dans vos prisons si non ils se sont évadés à l’étranger. Votre folie, aller soigner votre cancer et laisser les tunisiens vivre en paix. 5 millions compte vos policiers, gardes nationaux etc.. Pour surveiller le reste de la population de 5 millions. 99,99 % le résultat mensonger des votes fait rigoler tous vos homologues étrangers.

 

(Source : « Tunisie, Réveille-toi », le 22 février 2007)

Lien :  http://www.reveiltunisien.org/article.php3?id_article=2470


Tunisiens, méfions nous des manipulations.

 

Posté sur les forums internes de reveiltunisien.org

 

Les tunisiens et ils sont nombreux regrettent l’époque bourguibienne. Il y avait de l’ambition, toute génération confondue, celle d’arriver à faire quelque chose d’intéressant pour le pays, en militant dans la politique, le syndicat ou dans d’autres institutions libres et indépendantes. Malgré le coup dure que nous avons reçu à la suite des coopératives de ben Salah, invention des services secret russe dans le but d’introduire le communisme en Tunisie, et nous les tunisiens on a gobé la chose sans réfléchir. Ou plutôt le régime semi dictateur de Bourguiba s’est laissé faire, lui et son parti unique infiltré par les taupes du KGB, qui a enroulé le PSD parti unique, fantoche et aristocratique, puisque la majorité des ministres sont issus de l’aristocratie beylicale et de la bourgeoisie tunisienne.

 

Le but était d’aligner la Tunisie sur le même chemin que l’Algérie pro soviétique. Le peuple a payé les pots cassés et a avalé la couleuvre avec quelques poches d’insurrections étouffées par l’armée et la milice du parti. A partir de 1970 les services secrets israéliens et américains ont bougé ensemble et ont constitué une cellule de renseignement en Tunisie, avec infiltration du PSD par le Mossad et par la CIA en vue de chasser les russes et leurs influence sur la Tunisie. Par le fait que Bourguiba est franc-maçon et laïque, francophone, pour le partage de la Palestine en deux états, chose à l’époque souhaitée par les israéliens et les américains, donc il fallait rendre un bon geste à Bourguiba lui qui aimait tant le pouvoir, et surtout rendre la Tunisie pro-occidentale libérale, neutre, laïque, et préserver l’intérêt des juifs tunisiens en Tunisie.

 

Donc Bourguiba a appelé la société tunisienne à protéger les juifs tunisiens. Ils ont proposés plusieurs solutions au parti naïf le PSD dont le retour du régime beylical et d’introniser Bourguiba de nouveau, de transformer la constitution, de mettre un vice président et la plus plausible et chose faite désigner Bourguiba Président à vie par le congrès du parti à Monastir en 1974 et le tour est joué.

 

On a rassuré les membres du parti les ministres et les cadres pro PSD que cette manoeuvre est dans leur intérêt car peut être ils vont garder les postes à vie, chose faite et tout le monde est gagnant. Sauf le peuple qui n’a rien compris et s’est fait avoir jusqu’à l’os durant 30 années consécutives.

 

Il voit passer le faste les privilèges devant les yeux de millions de bouches ouvertes de stupéfactions et d’endormissement et d’anesthésie. Par la suite, on achève bien les chevaux, il fallait tuer le syndicalisme, les mouvements étudiants, l’opposition, les institutions libres et indépendantes. C’est le parti au pouvoir responsable de cette tragédie que le peuple est encore entrain de payer chèrement en ce moment.

 

En 1985 Bourguiba est devenu plus palestinien, son pays est bombardé par l’aviation israélienne, un geste de rappel qu’on vous a facilité le pouvoir pour être toujours pour nous si non voila le résultat !! 1987 la fin du régime de Bourguiba par une autre manipulation dictée de l’extérieur et bien ficelée toujours par les deux services secret américain et israélien, et voila le parti au pouvoir qui crie à la victoire. Ce même parti qui a laissé la Tunisie se faire bouffer par l’ennemi ; il change de veste, de langage, de logo, de journaux et devient : RCD, pour crier vive le changement,voila un homme qui a sauvé la Tunisie alors qu’elle était au bord du gouffre et de la débandade en se couvrant et en sauvant sa peau de l’affaire.

 

Mais le peuple sait tout et ne peut rien il est plus que ligoté encore plus réprimé et étouffé pour ne rien laisser filtrer à ce peuple qui se montre encore faible, facile à manipuler et dupe. En 1989 Israël tue abou jihad en Tunisie. Cela est un rappel à l’ordre que la politique de la Tunisie doit être toujours dirigée de la même façon avec le même but et dans le même sens, chose faite et plus que faite, et nous sommes là pour porter BEN ALI au pouvoir tant qu’il veut comme il veut. Voila déjà il s’est tapé 4 mandats, 12 années de plus qu’il faut par rapport à la constitution de Bourguiba au détriment d’un peuple sous pression permanente avec bastonnade et fermeté extrême personne ne bouge. La respiration est difficile et les poissons volent l’air à la surface.

 

2009 ce n’est pas le choix des tunisiens ça vient de l’extérieur bien sur avec la manipulation des quelques mouchards du parti les mêmes des années 70 et qui sont là à garder l’intérêt des petits fils et l’intérêt de ceux qui nous aiment pas, ceux qui jouent avec la politique et l’avenir de notre pays pour nous massacrer à petit feux sous le regard des laxistes et des citoyens qui somnolent dans le vide.

 

Je salue les tunisiens al ahrar fidèles combattants, éveillés, sincères et qui luttent pour libérer le pays de l’influence étrangère et de l’hégémonie dictatoriale quelle qu’elle soit. Si Bourguiba et son parti voulait du bien à la Tunisie, ils auraient du se rendre compte des manipulations dangereuses, ainsi il pouvait passer le pouvoir et éviter à la Tunisie la mascarade, l’humiliation à ce pays, pour aboutir à l’impasse politique.

 

2009 Si Ben Ali aime la Tunisie et veut du bien à ce pays, en évitant polémique, scandale, il doit laisser le pouvoir au choix des urnes et préserver son pays contre les interventions et l’infiltration de tout genre.

 

Ainsi ceux qui crient Ben Ali 2009, il vaut mieux leur poser la question pourquoi ?

 

(Source : « Tunisie, Réveille-toi », le 22 février 2007)

Lien :  http://www.reveiltunisien.org/article.php3?id_article=2471


DES FEMMES ASEXUEES AUX HOMMES FRUSTRES

 Agée seulement de 34 ans, Mounira est mariée depuis 10 ans et élève difficilement ses trois enfants.

Pour un rien, elle se fâche tout rouge, gueule pour mettre fin aux turbulences de l’un de ses rejetons et n’hésite pas à tabasser l’un d’eux pour avoir la paix!

Avec ses voisines du quartier, elle n’arrête pas de se quereller pour des pacotilles, cherche la confrontation et la provocation pour en venir aux mains et se défouler inconsciemment. Avec son mari, les disputes sont fréquentes et les discussions houleuses. Mais avec le père de ses enfants elle finit par baster par peur de sa colère qui engendre des coups et des gifles meurtris.

Combien de fois Mounira a regagné la maison paternelle ( « ghadhbet » ), pour exprimer son raz -le- bol et faire pression sur son mari suite à sa violence et à son autoritarisme! Mais elle revient toujours au foyer car son mari, après plusieurs semaines de diète sexuelle, finit par sentir le manque et envoie ainsi une connaissance du quartier pour quémander le retour de sa femme.

Des Mounira, il y en a des centaines de milliers en Tunisie, insatisfaites sexuellement car asexuées et victimes de tabous castrateurs. Les femmes tunisiennes, et notamment dans les petites villes et le monde rural, souffrent d’insatisfaction sexuelle, ne savent pas vivre leur sexualité et subissent les méfaits de l’ignorance dans ce domaine.

En général, elle sont demandées en mariage sans avoir rien appris des subtilités sexuelles. Même si elles ont désiré leur futur mari, elles n’en demeurent pas moins dans un flou total quant à leur future entente sexuelle puisqu’il n’y a pas de pratique avant le mariage suite aux interdits religieux et moraux.

Le résultat de ces unions sans connaissance s’avère catastrophique pour un grand nombre de couples qui ne constatent qu’après le mariage leur « désaccord » sexuel et leur manque d’entente dans ce domaine. Que de maris, victimes d’éjaculation précoce se suffisent de leur propre jouissance sans ce soucier de celle de leur partenaire!

Que de femmes n’arrivent jamais à l’orgasme sans en avoir les raisons et passent ainsi des années de frustrations qui engendrent des défoulements par les cris, les disputes, la colère et le mal être! Que d’enfants subissent les néfastes conséquences de ce véritable clivage que vivent leurs parents et deviennent des adolescents largement perturbés, déchirés et souvent marqués à vie par les séquelles d’insatisfaction sexuelle de ceux qui sont sensés leur procurer tendresse, affection et plénitude!

Contrairement à ce qui se passe dans d’autres pays, l’éducation sexuelle est honnie dans le monde arabe. Les femmes ont certes le désir et l’envie de s’engager dans le voyage de la sexualité mais l’ignorance, les interdits et la peur que charrie la religion musulmane et la culture arabe leur interdisent toute émancipation.

Un véritable clivage entre l’esprit et le corps, les pensées et le cœur, la raison et le sexe constituent pour elles une coupure énergétique et un disfonctionnement malheureux dans leur future vie conjugale. La femme arabe est interdite de sexe, de connaissance sexuelle et de partenaire égal à l’homme dans la pratique sexuelle.

Lorsque l’homme arabe parle de la sexualité, il dit fièrement qu’il a baisé sa femme, qu’il a tiré un coup, mais jamais qu’il a fait l’amour avec sa partenaire ou qu’il a partagé des moments tendres avec elle. Il ne parle pas de partage sexuel et amoureux mais d’accès à un objet sexuel. Il n’a pas de virginité à respecter mais sa future femme doit être vierge au nom de l’islam et des traditions.

Avec une société aussi frustrée et aussi asexuée, dont le libido souffre d’hermétisme, il est vain d’attendre une quelconque révolution dans tous les domaines. Car enfin, il ne faut pas oublier que même ceux qui prônent un quelconque changement socio-politique se trouvent eux-mêmes victimes des relations asexuées et frustrantes que vivent la majorité des couples tunisiens. La preuve, c’est leur acharnement à ne jamais quitter le leadership de tout mouvement politique de peur de ne plus jouir, faute de jouissance naturelle.

Houcine Ghali, Genève


M. Peter Gooderham, directeur de la région Afrique du Nord/Moyen-Orient au Foreign and Commonwealth Office, à La Presse

 

La Tunisie, un pionnier de la réforme 

La Presse — M. Peter Gooderham, directeur de la région Afrique du Nord/ Moyen-Orient au Foreign and Commonwealth Office, entame, aujourd’hui, une visite de travail en Tunisie au cours de laquelle il rencontrera plusieurs hauts responsables du pays.

Dans une interview accordée à La Presse, M. Gooderhman se félicite des relations solides et fructueuses entre la Tunisie et la Grande-Bretagne et des larges perspectives de leur développement, tout en mettant en exergue la réussite du modèle de développement de la Tunisie qui, affirme-t-il, l’habilite à jouer un rôle agissant et constructif sur la scène régionale et internationale.

Le diplomate britannique a traité, également, de plusieurs thèmes d’actualité, dont notamment le partenariat tuniso-européen, le phénomène du terrorisme et les moyens pour y faire face, ainsi que la menace que représente, désormais, le réchauffement climatique pour la paix et l’économie internationales. Interview.

M. Gooderham, vous allez effectuer une visite en Tunisie. Dans quel cadre s’inscrit-elle?

Je suis ravi d’effectuer, au cours de cette semaine, ma première visite dans votre pays. La Tunisie est l’un des pays les plus stables et les plus prospères au Maghreb et dans le monde arabe, et un pionnier de la réforme économique et sociale. Le Royaume-Uni et la Tunisie ont depuis longtemps entretenu des relations solides et fructueuses.

Rien qu’en ce début 2007, nous avons travaillé ensemble sur deux projets qui soutiennent les priorités que le Président Ben Ali a définies pour la Tunisie, la réforme de l’économie et la création d’emplois. Le mois dernier, une délégation de l’Union générale des travailleurs tunisiens a visité le Royaume-Uni et a eu une série d’entrevues avec des représentants du Trade Unions Congress (TUC) et du secteur privé, et avec des officiels du gouvernement. Pas plus tard que la semaine dernière, de hauts responsables du Premier ministère étaient à Londres pour passer en revue l’expérience britannique dans le domaine de la réforme administrative.

La Tunisie est le premier pays du Sud à avoir signé un accord de partenariat avec l’Europe, elle est aussi engagée dans le processus de bon voisinage. Quel rôle peut jouer la Grande-Bretagne dans ce contexte ?

Le Royaume-Uni joue un rôle important dans le cadre du partenariat entre la Tunisie et l’Union européenne, un partenariat qui s’avère particulièrement bénéfique pour la Tunisie. De grandes possibilités s’offrent à nos deux pays pour consolider la coopération économique aussi bien dans le contexte européen que bilatéral, notamment au niveau du commerce et de l’investissement. Beaucoup de gens savent que BG (British Gas) est le premier investisseur étranger en Tunisie avec plus de 3 milliards de dollars investis dans des installations qui extraient du gaz naturel pour le bien de tous les Tunisiens. Cependant, beaucoup de gens ignorent que pas moins de 17 compagnies britanniques opèrent dans le secteur des hydrocarbures en Tunisie, traduisant ainsi une présence britannique renforcée, sans doute grâce au travail du comité de pilotage chargé du suivi du Protocole d’entente tuniso-britannique dans le domaine de l’énergie. De plus, Petrofac, une autre entreprise britannique, a été présélectionnée pour la construction d’une importante raffinerie à Skhira.

British Airways et GBCargo assurent une passerelle efficace et fiable, vers les investisseurs, touristes et les hommes d’affaires, contribuant ainsi à la prospérité de nos deux pays. De plus en plus d’investisseurs britanniques s’intéressent au site Tunisie et une délégation d’hommes d’affaires se rendra à Tunis au mois de juin.

Dans le secteur du tourisme, la Tunisie a accueilli près de 350.000 touristes britanniques en 2006, soit une augmentation de 7% par rapport à l’année précédente. Il va sans dire que le tourisme reste vulnérable à la violence aveugle et aléatoire, dont la Tunisie a malheureusement souffert. Nous avions nous-mêmes souffert d’une attaque meurtrière le 7 juillet 2005 à Londres.

Justement, quelle politique adopter face à un phénomène aussi destructeur et aveugle ?

 Nous ne pouvons nous permettre d’être complaisants face à ce fléau qu’est le terrorisme. Il est particulièrement important que nos deux pays travaillent en étroite collaboration pour contrer le terrorisme et échanger les informations, pleinement et ouvertement, sur les menaces qui pèsent sur nos intérêts mutuels et nos citoyens. J’attends impatiemment l’opportunité d’en discuter avec mes interlocuteurs tunisiens que je ne manquerai pas également de féliciter du succès des services de sécurité tunisiens dans le démantèlement d’un groupe terroriste dont quelques éléments s’étaient infiltrés d’Algérie et qui était au stade final de planification d’attaques visant plusieurs cibles.

Le terrorisme est un mal : il nuit aux innocents et constitue une menace pour nous tous. Il est capable de provoquer des réactions qui peuvent endommager encore plus les relations entre les peuples. Quand les terroristes prétendent, à tort, agir au nom de l’Islam, cela porte préjudice à cette religion et à tous ses fidèles. «Nous avons fait de vous des nations et des tribus pour que vous vous entreconnaissiez» (Sourate Al-Hujurat). Diversité et différence font partie du dessein divin et doivent, de ce fait, être respectées. Je me réjouis de constater que la Tunisie a été l’une des premières nations à appeler à une réponse ferme et cohérente à la menace du terrorisme international.

La planète fait face, aujourd’hui, à une nouvelle menace que nous devons considérer avec autant de sérieux que le terrorisme, il s’agit du réchauffement climatique, qu’est-ce que cela implique pour nos pays respectifs ?

Je me réjouis également de constater la position clairvoyante et avant-gardiste de la Tunisie concernant l’impératif de gérer le changement climatique, et sa décision, en novembre 2006, d’adhérer au Partenariat pour les énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie (REEEP). Au Royaume-Uni, la confrontation du changement climatique provoqué par l’activité humaine est devenue une priorité pour aussi bien la politique intérieure qu’étrangère. Assurer la sécurité du climat en promouvant une transition plus rapide à une économie durable et à bas niveau d’émission est désormais un trait déterminant de la diplomatie britannique.

Le changement climatique constitue une menace globale qui met en danger l’économie et la paix internationales. Si des mesures concrètes ne sont pas prises dans l’immédiat pour la contrecarrer, cette menace aura des conséquences graves pour nous tous. L’étude menée par Sir Nicolas Stern (Stern Review) a conclu que le coût de l’inaction face au changement climatique pourrait s’élever à 20% du PIB mondial. Il est donc impératif de réduire les émissions de CO2 et des gaz à effet de serre. Les efforts de la Tunisie dans ce domaine sont encourageants. En promouvant l’utilisation des énergies renouvelables propres, la Tunisie donne un exemple que, j’espère, les autres pays dans la région vont suivre. Nous attendons avec impatience davantage de coopération entre nos deux pays dans ce domaine où le Royaume-Uni possède un capital considérable d’expérience et de savoir-faire.

La Tunisie, malgré ses ressources limitées, et grâce à la réussite de son modèle de développement attestée par les agences spécialisées et le Forum de Davos, s’impose de plus en plus comme une référence et une voix crédible. Qu’en pensez-vous ?

Oui, comme je l’ai dit au début de cet entretien, la Tunisie est l’un des pays les plus stables et les plus prospères au Maghreb et dans le monde arabe, et un pionnier de la réforme, ce qui l’habilite à jouer un rôle important non seulement au Maghreb, mais également sur une scène plus vaste, et ce, en participant aux efforts visant à apporter une solution aux problèmes régionaux, tant en Irak ou en Palestine — en œuvrant de concert avec la Ligue arabe —, qu’en Afrique où, à titre d’exemple, le contingent tunisien apporte une contribution précieuse à la stabilisation de la RDC. Ma visite en Tunisie, cette semaine, sera une occasion d’explorer les possibilités d’une collaboration encore plus étroite entre nos deux pays sur ces diverses questions.

Propos recueillis par S.R.

(Source : « La Presse » (Quotidien gouvernemental – Tunis), le 22 février 2007)


Rencontre avec Mohamed Kouka, metteur en scène et comédien

 La langue de Molière : trophée de guerre 

Demain, au Théâtre municipal de Tunis, sera jouée,  pour la première fois, la pièce Art.  Le texte est de Yasmina Reza, la mise  en scène de Mohamed Kouka avec Mohamed Kouka, Hichem Rostom et Raouf  Ben Yaghlane. 

Le thème traité est original: l’appréciation d’un tableau de peinture et les changements de positions esthétiques au fil de la pièce, en fonction des enjeux relationnels entre les personnages. Jeu ludique et ô combien ironique qui s’inscrit dans le genre boulevard avec des options légères qui ne correspondent pas aux normes référentielles du théâtre de boulevard :  absence de musique ambiante, décor sans portes claquantes… et tentative réussie d’éviter les trivialités ontologiques du genre.

Pièce en langue française, Art est un projet qui fait d’une pierre deux coups : il traite d’un sujet esthétique, l’appréciation d’une œuvre picturale dans un genre populaire  anobli et ludique et l’usage de la langue française, preuve que l’argent du contribuable est utilisé à bon escient pour donner aux Tunisiens leur dimension naturelle d’ouverture, de tolérance et de partage.

En plus, le théâtre francophone en Tunisie possède un large public assoiffé et fidèle. La langue de Rabelais est, à juste titre, un trophée de guerre. Nous avons rencontré le metteur en scène de cette pièce, Mohamed Kouka. Interview.

‑Pourquoi une pièce en français ?

Dans l’histoire du Théâtre municipal de Tunis qui, rappelons-le, a été inauguré en 1902, il était de tradition de programmer un nombre de pièces françaises par saison. Cette tradition s’est perpétuée après l’Indépendance et jusqu’à ces dernières saisons.

Dois-je rappeler les fameuses tournées «Karsenty-Herbert» ou «Théâtre Actuel» et qui ont permis au public, toujours important et amateur de ce théâtre, de suivre plusieurs genres de théâtre français et de découvrir le théâtre universel à travers la langue française: Feydau, Marcel Achard, Sacha Guitry, Molière mais aussi Beckett, Brecht…

Le coût étant trop élevé, cette programmation s’est rétrécie comme peau de chagrin car la municipalité de Tunis supporte seule l’animation du Théâtre municipal. On a pensé à  encourager une expérience locale qui pourrait répondre à l’attente d’un public nombreux et fidèle. L’autre aspect de notre motivation est que dans un monde où le refus de l’autre et le particularisme agressif sévissent, nous avons pensé qu’à une échelle moléculaire, notre apport peut participer d’une culture de paix: relever le défi de l’universel.

‑Dans votre pièce, le décor est sobre, il n’y aucune musique ambiante. Est-ce là une option esthétique?

Evidemment. Pour Yasmina Reza, les didascalies sont presque des injonctions car, en lisant la pièce, on se trouve face à du boulevard. Mais dans la pratique, elle se révèle être plus que cette forme normative. En réalité, l’auteur n’en use que comme prétexte. Première, la musique étant un élément constitutif de la stratégie boulevardière, son absence permet aux personnages d’être dans une relation plus dynamique et, du coup, plus théâtrale qui peut générer un plaisir certain au niveau de la réception. Ce choix esthétique fait de cette pièce un boulevard décalé avec tous les codes sans la trivialité du genre, puisqu’elle sollicite l’intelligence de l’esprit et du cœur. Aristote affirme à ce propos que l’expérience dramatique «apaise le cœur et améliore l’esprit».

‑La création recèle une dimension de créativité qui relèverait du sacré, faisant de l’artiste un démiurge. Ajoutez à cela que la pièce traite d’un rapport à l’évaluation d’une peinture controversée. Comment vous situez- vous dans ce paysage?

Il y a une lourde charge théologique dans le concept de création, puisqu’il s’agirait de créer le tout à partir du rien, c’est-à-dire créer ex-nihilo. Aristote nous prévient qu’il s’agit là d’une hypothèse non philosophique.

Pour revenir au théâtre, ne s’agirait-il pas de la reconduction du même incipit? Je me situe de manière humble et modeste par rapport à la pratique théâtrale. Je suis dans une forme d’artisanat. Je ne prétends pas révolutionner  les formes. Je ne suis pas dans un rapport de création. A l’instar de la citation de Maïkovski et qui est idoine dans votre propos, je dirais avec ce grand poète : «Je ne suis qu’un ébéniste», voire moins.

‑Et dans le paysage théâtral tunisien? Quel est l’apport spécifique de votre pratique?

Je voudrais tellement me situer en tant qu’amuseur public. Les gens ont besoin de se divertir. Le théâtre n’a jamais suscité ou généré une révolution dans une société donnée. Au contraire, le théâtre, s’il ne disparaît pas, subsiste sous une forme dégénérée ou médiocre. La Révolution française n’a pas donné lieu à l’apparition d’un théâtre conséquent. A part André de Chénier et encore! Pendant les périodes troubles, les gens n’ont pas la disponibilité de s’adonner à un passe-temps d’ordre théâtral. Au XIXe siècle, un certain Hugo aurait dit: donnez-moi un théâtre, je vous donnerai une nation. Plus tard, un certain Jean Vilar, l’apôtre du Théâtre national populaire (TNP), avait réagi à cette assertion : «Donnez-moi une bonne société, je vous donne du bon théâtre», c’est-à-dire que dans une société où les gens vivent dans des conditions inhumaines.

* 12 heures de travail par jour, salaire inconséquent… le théâtre devient un luxe superflu.

Tout cela pour vous dire que je ne crois pas à l’efficacité politicienne du théâtre.

Par contre, son apport pédagogique est déterminant pour l’éducation, l’instruction, la convivialité et l’amitié. Brecht, le grand marxiste, affirme : «Au théâtre, il s’agit avant tout   et après tout, d’être amical».

Vilar suggère : «En quittant une salle de théâtre, on doit avoir envie de vivre».

Je suis hostile à toutes les formes agressives inutilement, à toutes les rhétoriques corporelles et à toutes les métaphysiques essentialistes.

 

Entretien conduit par

Néjib GAÇA

(Source : « La Presse » (Quotidien gouvernemental – Tunis), le 22 février 2007)


Le nouveau Djaït est arrivé

Zyed Krichen

Il en est des livres comme des humains. Il y a ceux qui occupent un espace et un temps, mais sans laisser de traces ; et ceux qui transforment, par leur présence, le cours des choses et parfois de l’Histoire.

Hichem Djaït en a déjà commis un : «La grande discorde», qu’il a publié chez les éditions Gallimard en 1989 et consacré à l’étude de la « Religion et politique dans l’Islam des origines ». De l’avis des spécialistes, c’est le livre le plus complet et le plus profond sur cette phase de notre histoire (la guerre civile qui opposa les partisans du quatrième Calife bien guidé Ali, gendre et cousin du Prophète, aux partisans de Mouaouia, le fondateur de la dynastie omeyyade).

Mais voilà que Djaït récidive et se lance, dès 1999, dans une grande trilogie : “La Sira” (biographie) du Prophète Muhammad. Le deuxième volume de cette œuvre monumentale vient d’être publié à Beyrouth par Dar Attalia en arabe sous le titre de « Historicité de la prédiction muhammadienne à la Mecque ».

Qu’y a-t-il de si exceptionnel dans cet ouvrage de trois cent cinquante pages ?

Hichem Djaït, historien et familier depuis longtemps avec les premières sources de l’historiographie musulmane, sait que les écrits du deuxième et troisième siècle de l’Hégire présentent une vision mythifiée du Prophète. La vision apologétique des narrateurs fait qu’ils mélangent souvent des séquences historiques avec une mythologie métahistorique. En plus, même les narrations purement factuelles sont souvent contradictoires et pas toujours fiables. De plus les Musulmans n’ont pas produit, jusqu’à maintenant, un savoir scientifique sur cette période fondatrice de la civilisation musulmane. Seuls les Orientalistes, depuis plus d’un siècle, se sont attelés à cette tâche difficile d’écrire l’histoire du Prophète. Mais ce travail colossal n’a pas été exempt de partis pris idéologiques et n’a jamais été soumis, jusqu’à maintenant, à une critique scientifique sérieuse.

Hichem Djait se lance dans une double tâche : une critique historique des premières sources de l’historiographie musulmane et un usage, tout aussi critique, de l’essentiel de la production orientaliste depuis l’Allemand Noldeke et son fameux livre «L’histoire du Coran » jusqu’à l’Américaine Patricia Crone et son livre plus que controversé “Meccan trade”. Hichem Djaït ajoute autre chose. Il estime que le seul document contemporain des évènements, le Coran, peut nous apporter des éclaircissements intéressants, à condition de savoir le lire. Nous savons que le Coran est descendu en fragments sur près d’une vingtaine d’années. Seulement l’ordre canonique du Coran (le Coran tel que nous le connaissons) n’a rien à voir avec son ordre chronologique. Pour pouvoir tirer des enseignements historiques du Coran, il faudrait restituer son ordre chronologique, pas seulement celui de ses 114 sourates (chapitres) mais aussi celui des différents fragments de chaque sourate. Un premier travail a été effectué par le grand orientaliste Noldeke et ses disciples sur près de trente ans. Travail auquel Hichem Djaït rend un vibrant hommage dans l’interview qu’il nous a accordée (voire page 13 et suivantes). Seulement cette restitution n’est pas complète. En outre le Coran, surtout dans la période mecquoise, n’indique que par allusion le contexte historique, ce qui ajoute de la difficulté à la difficulté.

Comprendre l’action d’un homme dans l’histoire serait une opération vaine si l’on n’a pas une connaissance précise de ce qu’on appelle aujourd’hui le contexte socio-culturel. Hichem Djaït y consacre une partie importante de son ouvrage. Il procède à une anthropologie historique du Hijaz en général et de la Mecque en particulier. Il passe au peigne fin les relations de parenté, l’inceste et les croyances religieuses.

Hichem Djaït s’attaque dans son livre à une question épineuse : que connaissait le Prophète des traditions monothéistes de son époque ? Pour Djaït il est inconcevable que Muhammad soit ignorant de cette culture religieuse, surtout le Christianisme syriaque. Il suppose même qu’il en avait une connaissance livresque. Cela n’infirme ni ne confirme la nature divine de la Révélation. Pour l’historien tunisien, le Prophète ne peut pas être un analphabète, contrairement à une croyance répandue, due à une mauvaise interprétation du Coran.

Al Ommyoune », qui signifie dans l’arabe moderne « les analphabètes », voulait dire à ce moment là les gens qui n’avaient pas de livre sacré, à l’instar des Juifs et les Chrétiens, et non ceux qui ignorent l’écriture.

Devant ces trois cent cinquante pages, le lecteur est en face à une érudition peu commune, parsemée de méditations philosophiques qui font de ce livre un moment fondateur. Désormais on ne pourra plus écrire la vie du Prophète comme auparavant.

Le nouveau Djaït et arrivé. Ne le ratez surtout pas. Si vous n’avez pas lu les anciens, rattrapez-vous. Il n’est jamais trop tard pour bien faire.

Le titre en arabe du livre de Hichem Djaït est le suivant :

السيرة النبوية (2) – تاريخية الدعوى المحمدية في مكة – دار الطليعة- بيروت 2007.

(Source : « Réalités » (Magazine hebdomadaire – Tunis), N° 1104 du 22 février 2007)


Dans un livre-évènement :

Hichem Djaït réécrit l’histoire du Prophète à la Mecque

 

Cette interview a une histoire que je vais vous raconter. L’année 2003 était pour moi celle de tous les records : deux grandes interviews avec Hichem Djaït ; la première sur la guerre d’Irak et la seconde sur le centenaire de Bourguiba. Je laissais passer l’année 2004 et revins à la charge en 2005. Mais Hichem Djaït n’aime pas du tout l’exposition médiatique. Il refusait gentiment chacune de mes demandes. Je pensais détenir le bon prétexte au début de 2006 : l’affaire des caricatures danoises. Hichem Djaït refusa encore une fois. Le factuel ne l’intéressait pas beaucoup. J’aurais dû m’arrêter là. Mais non. Comme un “mendiant, harceleur et lourd”, je le contactai pour la nième fois au mois de mai 2006. Le groupe Réalités allait lancer un nouveau magazine en langue arabe « haqaeq » et je disais à Hichem Djaït qu’il ne pouvait pas cette fois-ci me refuser la grande interview. De guerre lasse, probablement, et par amitié pour Réalités (n’oublions pas qu’il a été l’un des chroniqueurs de la revue pendant quelques années), Hichem Djaït finit par accepter. Nous discutâmes de la culture islamique et de sa crise actuelle, quand je lui posai une question sur la date de parution de son deuxième volume sur la biographie du Prophète (le premier a été édité en 1999 à Beyrouth par Dar Ettalia sous le titre «La Révélation, le Coran et la Prophétie ». Il me dit qu’il venait de corriger la dernière épreuve. Intéressé, je lui posai des questions sur cet ouvrage.

Après un petit moment Hichem Djaït me dit qu’il ne voulait pas trop parler du livre avant sa parution. Je lui promis de surseoir à la publication de cette partie de l’entretien. Après un instant d’hésitation Hichem Djaït se mit à répondre à mes questions. Les grands penseurs, qu’il m’en excuse, sont aussi de grands enfants. Pour eux une aventure intellectuelle est comme une partie de playstation. Ils la mènent avec fougue et enthousiasme. Je n’avais qu’à surfer sur la jubilation du grand historien pour qu’il m’entretienne pendant une heure trente de cette saga fantastique. Contrairement aux normes de la profession je tiens ma promesse. Le vendredi 26 janvier Hichem Djaït m’appelle au téléphone : le livre est enfin paru. Il est disponible à la librairie El Kitab et, cerise sur le gâteau, il m’en offre un (Ce n’est pas rien pour un Sfaxien) Je me précipitais à la librairie. Je n’ai pas raté un mot des 350 pages. Je fus pris par une fébrilité intense que j’ai eu du mal à contrôler. J’étais face à un livre immense, un livre qui fera date… Et qui a eu l’interview exclusive à chaud alors que le livre n’était même pas sous presse ? Moi, le veinard et votre humble serviteur. Pourquoi plus de sept ans entre le premier volet de “La Sira” et le second ? Dans le premier volume il y avait un mélange entre histoire et méditation philosophique. Qu’est-ce que la Révélation ? Qu’est-ce que le Coran ? Qu’est-ce que la prophétie ? C’étaient les questions fondamentales de ce premier volume en plus de certains aspects historiques. Dans ce second livre, beaucoup plus volumineux que le premier, c’est la réflexion purement historique qui est dominante. Ce qui m’a pris beaucoup de temps, non pas dans la rédaction, mais dans la lecture et la réflexion. Qu’entendez-vous par historicité de la prédication muhammadienne ? Quand je dis historicité de la prédication prophétique à la Mecque, j’entends par cela l’action, dans l’histoire des hommes, de Muhammad. J’ai étudié cette action dans son environnement. Je me suis beaucoup intéressé à l’étude anthropologique de ce milieu. Pour comprendre l’action prophétique, il faut la replacer dans son contexte culturel dans le sens anthropologique du terme : les différents types de mariage, les croyances etc. Le Prophète a vécu dans ce milieu. Il y a introduit des changement que l’on ne pourra apprécier qu’en connaissant ce qui lui a pré-existé. C’est cela l’anthropologie historique. Après le contexte général de l’Arabie, je me suis intéressé plus particulièrement aux relations sociales dans la Mecque. Ensuite le processus de l’action prophétique : l’appartenance sociale des premiers croyants et aussi celle des «kafirun» (ceux qui n’ont pas cru à la prophètie de Muhammad). Je me suis basé essentiellement sur le Coran. J’ai aussi effectué une analyse critique des premières sources historiographiques musulmanes réservées à la Sira (biographie du Prophète). Il y a beaucoup d’éléments que la critique historique ne peut pas accepter dans les narrations d’Ibn Ishak, d’Ibn Saad, de Baladhuri et d’autres. J’ai usé d’une certaine logique historique pour rejeter un nombre important de narrations. J’ai démontré le pourquoi de cette récusation. La chronologie du Coran est aussi fondamentale pour toute recherche sur la Sira. Dès la fin du 19ème siècle, les orientalistes se sont beaucoup intéressé à la chronologie du Coran. Ils ont fait cela en référence à la critique historique de l’Ancien Testament. L’objet est d’identifier les Sourates coraniques selon l’ordre chronologique de la Révélation. Ils ont établi trois périodes pour le Coran mecquois. A l’intérieur des Sourates de l’époque médinoise, il y a aussi des versets mecquois. C’est l’orientaliste allemand Theodor Noldeke (1836-1930) qui le premier a établi cette chronologie dans son livre « L’histoire du Coran » récemment traduit en arabe. Le français Régis Blachère a repris le travail de Noldeke en y apportant quelques modifications. La chronologie du Coran nous apporte beaucoup d’informations sur les thèmes fondamentaux exposés par le Coran. Est-ce que vous partagez la thèse de Noldeke qui dit que le monothéisme n’apparaît que dans la seconde phase du Coran mecquois ? Je ne pense pas qu’il y a eu évolution dans l’affirmation du monothéisme comme le soutient Noldeke. Je crois pour ma part qu’il y eu progression et non évolution de l’exposé coranique. La première période était réservée aux notions de résurrection, du jugement dernier etc. Le monothéisme y était suggéré discrètement. Dans la seconde période il était affirmé avec force. Après l’épisode des versets sataniques ? Non pas du tout. J’ai démontré dans mon livre que l’histoire des versets sataniques est erronée. Je ne dis pas cela par parti pris idéologique, mais parce que les narrations qui relatent cet épisode ne résistent pas à la critique historique. Elles ne coïncident pas du tout avec la chronologie du Coran. En quoi consiste l’histoire de ces versets sataniques ? Certaines sources disent que le prophète a envoyé un certain nombre de ses premiers compagnons en Abyssinie (actuelle Ethiopie) suite à des persécutions des notables de Qoraïsh. Ensuite il a voulu se rapprocher des gens de la Mecque. En récitant la sourate de « l’Etoile » et après les versets 19 et 20 «Ainsi, vous auriez vu Allât et al-Uzzâ et Manât, cette autre troisième ?…», le Prophète aurait dit, suite à une intervention de Satan : «Ces déesses d’un rang élevé et certes leur intercession est souhaitée». A la fin tous les croyants et incroyants se prosternèrent. Ayant eu vent de cela les compagnons qui avaient émigré retournent à la Mecque. Entre temps l’Archange Gabriel dit au Prophète qu’il a été induit en erreur par Satan et les versets sataniques sont remplacées par les versets suivants : « Il vous reviendrait le mâle et à Lui la femelle ? quel partage inégal cela ferait ! Elles ne sont que les noms dont vous les avez nommées, vous et vos pères : Dieu n’a fait descendre en elles aucune justification». Cette narration ne résiste pas à la critique historique parce que ces mêmes sources nous disent que les Quraïshites ne commencèrent à importuner les premiers croyants qu’après que le Coran eût médit de leurs idoles. Auquel cas l’émigration vers l’Abyssinie aurait eu lieu après cet épisode et non avant. L’historien ne peut pas accepter «les versets sataniques» parce qu’il sont en contradiction avec la logique historique. Nous savons que le Coran est descendu par fragments. Est-ce qu’on peut déterminer et dater les fragments d’une manière précise ? Pas dans tous les cas, mais le plus souvent cela est possible. On sait que la Sourate « L’étoile » par exemple est composée de trois fragments. Il est clair que le verset 23 est postérieur au premier fragment, du premier verset au vingt-deuxième. C’est le verset 23 «Elles ne sont que les noms…» qui a déclenché le conflit avec les Quraïshites. Quelles sont les idées nouvelles que vous avez développées dans ce livre ? Parmi les idées nouvelles que j’avance, c’est que la Hijra (émigration) vers Médine n’a pas été volontaire, mais qu’elle a été plutôt une expulsion. Le Coran médinois parle souvent d’exil et d’exode (voir la Sourate “l’examinante” Des sources anciennes nous parlent d’une préparation de l’émigration par des délégations secrètes qui ont prêté allégeance au Prophète à deux reprises “la première et la deuxième Akaba”. Tout cela est faux ? Selon moi il n’y a eu qu’une seule Akaba : la seconde. Après la mort de son oncle et protecteur Abou Talib, le Prophète a demandé asile et cela parce qu’on l’a obligé à quitter la Mecque. S’il s’est rendu réellement à Taïf, comme l’affirment les sources anciennes, c’est qu’il a été expulsé de sa cité. Selon vous, l’émigration vers Médine était-elle inscrite dans le message coranique mecquois ou n’était-elle qu’un accident de l’histoire ? C’est un accident de l’histoire. Il y en a eu deux : celle vers l’Abyssinie, qui n’est jamais citée dans le Coran, et celle vers Médine. Le conflit avec les notables de Quraïsh a rendu cette expulsion/émigration nécessaire, mais le Coran a magnifié cette expulsion en émigration (Hijra). La Hijra était évidemment le grand tournant dans l’histoire de l’Islam, et qui marque le début de sa réussite. Avant elle il y a eu un containment réussi de la part de l’aristocrate quraïshite. La Hijra n’était pas prévisible. Il y a eu un concours de circonstance. Le Prophète ne voulait pas sortir de sa cité. Il a fallu des circonstances très spécifiques pour que les gens de Médine adhérent en masse et très rapidement à la nouvelle religion. Pour tous les Musulmans les deux périodes du Coran (mecquoise et médinoise) sont consubstantielles au message prophétique. Que pense l’historien de cela ? A Médine, même si l’action du Prophète est devenue politique, et après militaire, la prophétie a continué dans le même sens. Le sens du message était constant. Ses valeurs principales n’ont pas changé : fraternité et solidarité, la croyance en la résurrection et au jugement dernier. Ces éléments étaient réaffirmés à Médine. Même les victoires diplomatiques et militaires du Prophète passaient par la religion. Pour entrer dans le système de la Umma, il faut d’abord passer par la conversion. Comment se dessine la période anté-islamique (Jahilya) d’après votre recherche ? Je ne me suis pas beaucoup intéressé à l’image postérieure de la Jahilya telle qu’elle est représentée par la poésie antéislamique et les valeurs bédouines. J’ai focalisé mon travail sur le Hijaz en général et la Mecque en particulier. J’ai analysé la signification du Thaâr (vendetta) et ses répercussions sur les relations sociales. J’ai aussi étudié en détail la réalité des notions telles que la tribu, la grande famille, le mariage et l’inceste. L’étude de l’inceste est fondamentale dans toute démarche anthropologique. Avec qui est-il permis de se marier ? La réponse à cette question nous éclaire sur la nature des rapports sociaux. Je me suis beaucoup arrêté sur les croyances religieuses. J’ai étudié en détail le Hajj (pèlerinage) comme institution païenne. J’ai pu expliquer, après d’autres chercheurs, le rituel du Hajj à Arafa. C’était essentiellement une demande de pluie et c’est un rite solaire. Il consiste à demander au soleil de diminuer sa force, en quelque sorte, pour qu’il y ait les pluies d’automnes. N’oublions pas que nous sommes dans le cadre de l’économie pastorale. Dans le Hajj les gens du Hijaz étaient dominants. Est-ce que cela explique la tradition anté-islamique du nacii (ajouter un mois lunaire tous les trois ans afin de rattraper le décalage par rapport à l’année solaire) ? Absolument, et c’est pour cela que l’Islam a interdit le nacii pour supprimer toute référence au soleil. Dans la jahilya la procession des pèlerins sur le mont Arafa durait jusqu’au coucher du soleil. Avec l’Islam, la procession à Arafa n’a plus rien à voir avec le soleil. La même chose pour Al Muzdalifa. Les Arabes païens y passaient toute la nuit jusqu’au lever du soleil. Avec l’Islam le rite se termine avant le lever du soleil. Cela est très intéressant. L’Islam a certes maintenu de nombreux rites païens du Hajj mais leur a donné un tout autre sens. Dans la Jahilya il y avait deux types de pèlerinages. Le premier est local et spécifique aux Mecquois. Le second est pour les gens du Hijaz. Pour le Hajj mecquois il y avait le rite du sacrifice à Marwa. Pour le Hajj général le sacrifice a lieu à Mina et c’est aussi là-bas que l’on coupait les cheveux en offrande pour les Dieux. L’Islam a maintenu le rite du sacrifice mais pour le Dieu unique. Les Fukaha et exégètes musulmans y ont vu une restitution du sacrifice d’Abraham. Ce n’était pas du tout le cas au temps du Prophète. L’idée de la prophétie faisait-elle partie des croyances de la Jahilya ? Les Arabes savaient qu’ils y avaient des prophètes juifs et chrétiens. Mais dans leur culture il n’y avait pas de tradition prophétique. Il n’y avait aucune attente pour la venue d’un prophète, contrairement à ce qui a été affirmé par certains. Comment pensez-vous que les gens vont recevoir votre livre ? C’est un livre qui m’a beaucoup fatigué. Mais j’ai pris, aussi, un plaisir énorme à l’écrire. J’ai bien peur que les gens ne le comprennent pas. Ils n’ont pas l’habitude de la critique historique. Ils n’ont pas lu les œuvres des orientalistes. Ils les insultent sans les avoir lus. Ils n’ont pas l’habitude la critique scientifique surtout sur un sujet aussi délicat. L’historien se doit de prendre ses distances et de mettre entre parenthèses, autant que possible, ses convictions religieuses. En 1984, quand je vous ai rencontré pour la première fois, vous m’aviez dit que vous étiez en train de préparer un ouvrage sur l’Islam primitif. Est-ce que vous aviez déjà le projet de la Sira en tête ou était- ce uniquement «La grande discorde» ( la guerre civile entre la quatrième Calife, Ali, et Mouaouia, fondateur de la dynastie omeyyade ) ? En écrivant mon livre sur Al-Kufa (“Al-Kufa. Naissance de la ville islamique”. Maisonneuve, 1986) j’ai vu qu’il y avait beaucoup d’éléments dans les sources anciennes qui méritaient dans mon esprit l’idée du livre « La grande discorde ». La Sira, à ce moment-là, m’intéressait sans plus. Puis, comme par hasard, mon éditeur m’a proposé de faire une biographie du Prophète. J’ai accepté ce défi parce que je considère que le Prophète n’a pas encore eu la biographie qu’il mérite. J’ai commencé à y réfléchir après avoir terminé « La grande discorde ». A ce moment-là j’étais préoccupé par l’enseignement et un peu aussi par les médias. Je crois que j’ai perdu beaucoup de temps et d’énergie. Ensuite, j’ai hésité : devrais-je l’écrire en arabe ou en français ? Quelques livres sont venus s’engouffrer dans cette hésitation comme «La crise de la culture islamique». Puis je me suis dit qu’à mon âge il faudrait que je finalise ce grand projet. Pourquoi l’avoir directement écrit en arabe ? J’estime que le public arabe est plus intéressé par ce genre de thématique. En français, il aurait eu beaucoup moins d’impact. Mais avec le public arabe il y a d’autres types de problèmes. Vous trouverez toujours des gens qui vous demandent : “pourquoi avez-vous dit cela, pourquoi avez-vous utilisé ce terme ?” Ce qui m’a frappé dans le premier volume de la Sira, c’est que vous parlez avec respect et déférence du personnage du Prophète, mais sans utiliser jamais la formule classique (Paix et Salut de Dieu sur lui). Est-ce qu’on vous a reproché cela ? J’ai eu une seule lettre de contestation. Il est clair que cette formule relève de la croyance. C’est une attitude religieuse. Le travail de l’historien, c’est autre chose. Je dis parfois Muhammad, parfois le Prophète ou l’Envoyé de Dieu selon le mouvement de ma plume. Est-ce que vous avez déjà commencé le troisième volet de la Sira ? Il est prêt dans ma tête. On ne peut pas travailler sur le Coran mecquois sans le Coran médinois. Il faut tout connaître. Il ne reste que la rédaction. Je souffre un peu de l’isolement, bien que je le désire. Je suis un peu philanthrope, mais j’ai l’impression que tous les gens sont des imbéciles ou des ignorants. Vous avez déjà dit cela en 1986 dans la revue londonienne « Al- Destour ». On vous a posé la question : “Sortez-vous ?” Vous aviez répondu : «Je n’ai pas avec qui discuter…» Ce n’est pas totalement vrai. D’autre part mon tempérament est celui du dialogue et du contact. Seulement il faudrait trouver les bons interlocuteurs. Après la Sira n’êtes- vous pas tenté d’écrire un ouvrage sur le Coran ? Oui. C’est bien possible. Le Coran est très riche. Laissons les pistes de l’avenir ouvertes. Maintenant je suis content d’avoir terminé le second volume de la Sira. Mais j’ai l’impression de vivre dans un désert scientifique et intellectuel. Est-il concevable que les Musulmans n’aient jamais produit un livre sérieux sur la vie du Prophète ? Il n’y a que des livres religieux et apologétiques. Il n’y a pas de livre scientifique. Dans votre critique historique des sources de l’historiographie musulmane, pourquoi n’avoir pas fait la même chose pour les recueils de Hadith (les dits du Prophète) ? Les livres du Hadith ne contiennent pas de séquences historiques. Par moment on trouve des références historiques à propos de tel ou tel évènement. Mais ce ne sont pas des livres d’histoire. Ce sont des livres que l’historien peut utiliser. Est-ce qu’il y a dans votre livre des passages qui peuvent heurter le Musulman traditionnel ? Parfois, quand il m’arrive de citer un passage du Coran, je dis que cela signifie une évolution dans la pensée du Prophète. D’autre part nous avons la chance d’avoir un texte à peu près complet de cette période prophétique qui est le Coran alors que pour les grands fondateurs des autres religions cela n’est pas le cas. Résultat de cela, le poids personnel du Prophète a beaucoup pesé dans la formation de l’Islam alors qu’on ne sait pas quelle est la part de Jésus et de ses apôtres dans la formation du Christianisme. Parfois, quand il m’arrive de citer un passage du Coran, je dis que cela signifie une évolution dans la pensée du Prophète.

Zyed Krichen

(Source : « Réalités » (Magazine hebdomadaire – Tunis), N° 1104 du 22 février 2007)


Vincent Geisser, sociologue

« Pour les politiques, l’objet « islam » est devenu un créneau »

Vincent Geisser, vous êtes sociologue, auteur avec Aziz Zemouri de Marianne et Allah, Les politiques face à la « question musulmane », à paraître le 15 mars. Les organisations musulmanes se sentent lâchées par les responsables politiques, de gauche et de droite. Est-ce fondé ?

L’intervention de trois d’entre eux au procès des caricatures (François Hollande et François Bayrou comme témoins cités par Charlie Hebdo et Nicolas Sarkozy, signataire d’une lettre de soutien au magazine) relève d’une même stratégie. L’objet « islam »est devenu un créneau qui permet d’exister, il faut donc s’y investir. Soit en faisant des choses en faveur des musulmans, comme cela peut être le cas localement avec la construction de mosquées, soit en donnant l’impression que l’on protège la communauté nationale d’une menace venue des musulmans.

Comment s’explique le changement d’attitude de M. Sarkozy, qui se présentait jusqu’à il y a peu comme « l’ami exigeant » des musulmans ?

On peut identifier trois phases dans l’évolution du ministre de l’intérieur. Quand il arrive au ministère, il ne connaît rien à la communauté musulmane. Là, il découvre des néoconservateurs, les « intégristes » de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), avec lesquels il se rend compte qu’il peut travailler, notamment pour la création du Conseil français du culte musulman (CFCM). Il se fait donc l’avocat de ce qu’il appelle « l’islam épicé ». Il comprend, contrairement à ce que pensent beaucoup de Français, que le néoconservatisme musulman et la loyauté à l’égard de la République sont compatibles. C’est la période du « bâtisseur ».

Pragmatique, il se dit qu’en tenant les associations islamiques, il tient les quartiers. Pour lui, la question sécuritaire et la question de l’islam sont liées : l’islam est considéré comme une ressource dans sa politique de contrôle et de répression dans les banlieues. Il pense aussi qu’avec les associations, il se constitue un vivier de voix. Car même si toutes les études montrent qu’il n’y a pas de vote musulman, M. Sarkozy, comme l’ensemble de la classe politique française, théorise l’existence d’un vote communautaire.

Plusieurs éléments vont l’éloigner de ces analyses. Le discours ambiant sur les dangers du fondamentalisme l’amène à se démarquer. Puis il réalise que le lobby électoral sur lequel il comptait ne fonctionne pas, qu’avec l’UOIF, notamment, il n’a pas affaire à une communauté en « ordre de marche ». Il se transforme alors en « démolisseur » et n’hésite pas à forcer le trait. La phrase qu’il prononce le 5 février sur TF1 sur les « moutons égorgés dans les appartements », il ne l’aurait jamais dite dans la période précédente.

La relative distance de la gauche, notamment du PS, avec la communauté musulmane relève de la même analyse ?

Non. Au PS, la relation aux musulmans est caractérisée par une grande méconnaissance, un paternalisme social et une approche laïciste. Aux yeux des socialistes, il y a les intégristes et les intégrés. Ils sont sur l’idée, de gauche, que le recours au religieux est un effet de l’échec des politiques économiques et sociales. Ce sont l’accès à l’éducation et la lutte contre les discriminations qui favorisent l’intégration dans la République et détournent de la religion. Personne n’est là pour leur dire que le retour à l’islam se produit aussi beaucoup dans les classes moyennes et supérieures.

La proposition 74 de Mme Royal (d’inscrire une charte de la laïcité dans la Constitution) s’explique par la nécessité de compenser l’absence de propositions concrètes par un recours à l’idéologie, au symbolique. Face aux valeurs de laïcité et de service public, l’islam est de fait la religion la plus menaçante. La peur du communautarisme se décline donc à travers des exemples tirés de l’islam. Enfin, pour les féministes de gauche, il est clair que le port du voile agresse l’idéal d’émancipation.

Propos recueillis par Stéphanie Le Bars

L’UOIF dénonce « l’offensive du Parti socialiste »

 

Les responsables de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) s’étonnent dans un communiqué de « l’offensive du Parti socialiste » contre leur fédération. Après le Conseil français du culte musulman (CFCM) qui, en janvier, s’inquiétait de « l’utilisation politicienne et électoraliste que prennent les débats autour de l’islam en France », l’UOIF dénonce les mises en cause contenues dans un document publié par le PS sur Nicolas Sarkozy, dans le cadre de la campagne électorale ; ce document qualifie l’UOIF de « fondamentaliste » et « d’intégriste ». Cette « offensive » s’ajoute à l’agacement des responsables musulmans face au soutien que François Hollande, François Bayrou et Nicolas Sarkozy ont apporté au magazine Charlie Hebdo, poursuivi par le CFCM et l’UOIF après la publication des caricatures de Mahomet.

(Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 23 février 2007)


Les insurgés irakiens ajoutent le chlore à leur arsenal

Les armées américaine et irakienne s’inquiètent de l’émergence d’une nouvelle technique utilisée par les insurgés pour commettre leurs attentats en Irak. Des appareils explosifs contenant du chlore ont été utilisés lors des attaques de mardi et mercredi, avec la volonté de causer le plus grand nombre de morts possible parmi la population.

La bombe qui a explosé mercredi 21 février à Bagdad dégageait des émanations toxiques, tuant au moins trois personnes et blessant trente-cinq autres, a annoncé jeudi la police, tandis qu’une source au ministère de l’intérieur faisait état de six tués et soixante-treize blessés, parmi lesquels de nombreux cas d’intoxication par un gaz qui pourrait être du chlore. »Il y a eu une explosion et nous avons vu des émanations jaunes. Tout le monde suffoquait », a raconté à Reuters Télévision un homme du quartier Al-Bayaa, dans le sud-ouest de la capitale irakienne.

Mardi, l’explosion d’une bombe a détruit un camion-citerne transportant du chlore au nord de Bagdad, faisant, selon les sources, six à neuf morts et une centaine de blessés, intoxiqués par les émanations. L’attentat a eu lieu à Tadji, sur la principale route reliant Bagdad au nord de l’Irak. Cette localité abrite aussi l’une des plus importantes bases de l’aviation américaine en Irak. Selon une source de sécurité, des rapports de renseignement avaient annoncé l’arrivée probable à Bagdad de plusieurs camions-citernes de ce type, conduits par des kamikazes étrangers.

DES ATTENTATS PEU PERFECTIONNÉS

Selon le New York Times, l’armée américaine en Irak avait déjà fait état d’au moins un autre attentat au chlore, le 28 janvier, à Ramadi, dans la province d’Anbar. L’explosion d’un camion bourré d’explosifs et d’un camion-citerne rempli de chlore avait tué seize personnes.

Un porte-parole militaire américain, cité par le quotidien américain, a dit s’attendre à de nouvelles attaques de ce type. Comme ils « sentent que ça marchent », ils devraient persévérer, selon le lieutenant-colonel Christopher Garver. Au cours de ces premiers attentats, la technique semblait encore mal maîtrisée, le gaz étant davantage brûlé que dispersé. Mais des armes plus sophistiquées pourraient blesser des centaines de personnes et semer la panique, relève le New York Times.

(Source : « Le Monde.fr » (France), le 22 février 2007 à 15h54)


Au Sénégal, la presse s’est développée malgré quelques entraves

AFP, le 22 février 2007 à 06h52
Par Coumba SYLLA

DAKAR, 22 fév 2007 (AFP) – Le pluralisme médiatique n’est pas un phénomène récent au Sénégal mais le secteur de la presse s’est particulièrement développé et diversifié depuis 2000, avec

notamment l’arrivée de nouvelles chaînes de télévision, en dépit de quelques entraves à la liberté de la presse.

Depuis 2000, date de l’élection d’Aboulaye Wade à la présidence, « il y a eu un développement remarquable de la presse, aussi bien écrite qu’audiovisuelle », déclare à l’AFP le journaliste Alpha Sall,

ancien secrétaire général (1997-2006) du puissant Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics).

« Même le dernier secteur qui traînait un peu, la télévision, a connu une accélération avec le début des émissions d’une télévision privée d’information en continu », constate M. Sall.

Cette chaîne privée, Canal Info, est née dans le dernier trimestre de 2006, plus de trois ans après la télévision culturelle 2STV, semi-privée au départ, aujourd’hui privée.

Auparavant, en mai 2006, Ibrahim Soumaré, fondateur-gérant du Réseau africain de communication économique (Racéco), avait lancé sa télévision, Ouest-TV, sur internet, contournant ainsi l’épineux

problème de la licence d’exploitation.

« Il n’y a aucune autorisation requise, c’est l’avantage d’internet », explique M. Soumaré, qui diffuse quotidiennement « l’équivalent de 7 heures de programme », en attendant une autorisation d’émettre par

satellite depuis Dakar. Au total, une demi-douzaine de télévisions privées – hertziennes, par satellite ou sur internet – ont enrichi le paysage médiatique sénégalais, où se bousculent une vingtaine de

quotidiens, des dizaines d’hebdomadaires et mensuels ainsi qu’une centaine de radios privées commerciales et communautaires, sans compter les médias électroniques.

Un tableau bien loin de celui des années 1970, qui ont vu les premiers journaux indépendants défier le monopole de l’unique quotidien d’Etat, Le Soleil.

Pour Mbaye Sidi Mbaye, porte-parole du Conseil pour le respect de l’éthique et de la déontologie (Cred), cette explosion résulte de plusieurs années de lutte pour la liberté de la presse et illustre

le dynamisme de la politique locale qui constitue avec le sport le principal sujet d’intérêt des médias.

Revers de la médaille, de nouveaux problèmes surgissent, principalement à cause d' »une dé-professionnalisation », selon l’ancien responsable du Synpics, car « beaucoup d’organes ont été

ouverts par des non-professionnels ».

Dans le même temps, harcèlements, intimidations, arrestations et actions en justice contre des journalistes ont rythmé les relations entre la presse privée et le régime du président Wade, relève pour

sa part l’ONG de défense des droits de l’Homme, Article 19, dans un rapport publié en janvier.

« La presse indépendante, qui avait porté aux nues +l’alternance+ lors de l’arrivée au pouvoir du président Wade en 2000, est devenue de plus en plus méfiante à son égard, pour ne pas dire de plus en

plus critique », relève pour sa part Reporters sans frontières (RSF) dans son rapport 2006.

Dans le classement mondial 2006 de la liberté de la presse, réalisé par RSF, le Sénégal se place à la 77e place, devant la Côte d’Ivoire (98e) et le Gabon (114e) mais très loin derrière le Ghana

(34e) ou le Mali (35e).

Lors d’une récente conférence de presse, le président-candidat n’a pas hésité à affirmer que son seul adversaire, lors de la campagne électorale en vue de l’élection présidentielle de dimanche,

était « une partie de la presse ».

AFP


En Finlande, le dernier musée Lénine au monde fait toujours recette

Par Gaël BRANCHEREAU

TAMPERE, 21 fév 2007 (AFP) – Les pays baltes, ex-républiques soviétiques, ont tous leurs musées du stalinisme: la Finlande, elle, a son musée Lénine, la seule exposition permanente au monde

consacrée au père de la révolution bolchevique après la fermeture du musée Lénine de Moscou en 1993.

Installé depuis 1946 au troisième étage de la Maison du peuple de Tampere, ville industrielle située à 180 kilomètres au nord-ouest d’Helsinki, le « Lenin museo » accueille chaque année près de 15.000

visiteurs de toutes nationalités.

« C’est un musée historique », affirme d’emblée son directeur, Aimo Minkkinen, comme pour lever toute ambiguïté.

Docteur en philosophie de l’université et de l’Académie des sciences sociales de Moscou, ancien membre du Parti communiste finlandais (SKP), il se dit « marxiste et léniniste mais pas au sens

stalinien », et ne veut surtout pas passer pour un apologiste du modèle soviétique. « Nous ne voudrions pas de ce socialisme-là. 20.000 Finlandais ont péri dans les camps staliniens », rappelle-t-il. « Mais

le capitalisme ne résout pas tous les problèmes. Il faut des alternatives et c’est

ce que les gens viennent chercher ici ».

L’entretien d’un musée consacré à l’un des théoriciens du communisme peut sembler paradoxal dans ce pays qui a payé au prix fort (annexion de territoires, réparations exorbitantes) ses deux

guerres perdues face à l’Armée rouge entre 1939 et 1944.

Mais la Finlande, russe de 1809 à 1917, n’a jamais été occupée par la suite, contrairement à l’Estonie, à la Lettonie et à la Lituanie, fait valoir M. Minkkinen.

Outre sa bibliothèque ouverte aux étudiants et aux chercheurs, le musée possède photos, fac-similés, coupures de journaux, documents audiovisuels, une collection de bustes en bronze, en gypse

et… en riz, ainsi que des tableaux de propagande.

Le fonds s’est enrichi avec l’ouverture des archives à Moscou après l’effondrement de l’Union soviétique en 1991, « mais (le président russe Vladimir) Poutine a refermé la porte », déplore Aimo

Minkkinen.

Près du petit bureau où Lénine a écrit, en Finlande, « L’Etat et la révolution » se dresse une immense statue du fondateur de l’URSS, gabardine volant au vent, casquette à la main, offerte par un musée

russe.

Le financement du musée est assuré par la Fondation pour l’amitié Finlande-Russie, l’Etat, les entrées payantes et les produits dérivés: inévitables tee-shirts à l’effigie de Lénine ou de

Marx, pin’s et vaisselle, médailles et affiches de propagande…

Le musée dresse une biographie sommaire de Vladimir Illich Oulianov, depuis sa prime enfance et la pendaison de son frère aîné en 1887 pour complot contre Alexandre III –drame qui forgera,

dit-on, son engagement– jusqu’à sa mort le 21 janvier 1924 à l’âge de 53 ans.

« C’est ici, dans cette pièce, que Lénine et Staline se sont rencontrés pour la première fois en décembre 1905 », alors que la Russie blanche réprimait dans le sang les grèves qui menaçaient de

la faire vaciller, raconte Aimo Minkkinen, dans ce qui sert aujourd’hui de salle du personnel.

« La Finlande, Lénine et Staline avaient un ennemi commun: le Tsar ».

Une partie du musée examine également la relation de Lénine à la Finlande, où l’agitateur fuira la police de Nicolas II de 1905 à 1907 et en 1917.

« Lénine était pour l’autodétermination des peuples. Il n’a jamais voulu annexer la Finlande », assure M. Minkkinen.

Il signera d’ailleurs lui-même la reconnaissance de l’indépendance finlandaise (1917) par les Soviets, dont le musée expose une copie.

Ses visiteurs sont aujourd’hui en majorité des écoliers, et de plus en plus de touristes étrangers, Britanniques, Allemands et Français en tête.

Par le passé, trois dirigeants soviétiques ont visité le musée –Khrouchtchev, Brejnev et Gorbatchev– et « l’ambassadeur de Chine en Finlande est un visiteur assidu », selon M. Minkkinen.

AFP


Eclairages

Fièvre froide à Téhéran

Bernard Guetta, Téhéran

En Iran, réformateurs et conservateurs modérés se rapprochent pour faire front contre les intégristes. Du coup, Mahmoud Ahmadinejad est affaibli, et le pays se découvre tel qu’il est: non pas monolithique mais bouillonnant, divisé, multiple, étonnamment pluraliste.

Pourquoi descendre? En cinq heures de vol, quand l’avion s’est posé sur l’aéroport de Téhéran, toute l’enquête était faite. La cabine business pleine, bourrée d’hommes d’affaires iraniens aux bagages de marque, disait l’ampleur des fortunes que recèle ce pays, la prospérité de sa bourgeoisie, la profondeur de ses liens avec l’Occident. L’élégance italienne et la coquetterie des femmes, décolletés moulants et sourires ravageurs, trahissaient tout ce qui se cache sous ce voile que l’atterrissage, dans un brusque silence, a fait ressortir des sacs.

Sous la chape du régime islamique, l’Iran est ailleurs, quelque part entre l’American Dream et l’envie d’émerger aussi vite que l’Inde ou la Chine. Cette République islamique vomit sa théocratie, sa corruption et ses hypocrisies puritaines, mais l’Iran, tout l’Iran, est cimenté par un désir d’affirmation nationale, une farouche volonté de ne plus jamais retomber sous la coupe de ces étrangers, arabes, russes, anglais, américains, qui en avaient si longtemps fait une terre de conquête ou un jouet stratégique.

De ce pays dont les ambitions nucléaires font si peur au monde et sur lequel plane, désormais, l’ombre des bombardiers américains, restait à découvrir un fait majeur. L’Iran est, aujourd’hui, un champ de bataille politique. Contesté de l’intérieur même du régime, son président est affaibli, en recul, menacé d’une marginalisation qui pourrait changer toute la donne iranienne.

Il y a une vie politique en Iran. «Elle n’est pas nouvelle. Elle a toujours été vive, me dit un professeur d’université, mais elle devient particulièrement intense car l’exaltation révolutionnaire s’est épuisée. Il y aura bientôt trente ans, explique-t-il, que le shah est tombé et, comme toutes les révolutions, la nôtre hésite entre deux voies, entre le retour aux sources et une normalisation, entre une inscription dans le monde réel et une révolution culturelle à la Mao dont rêverait Ahmadinejad.»

Pragmatisme et théière de porcelaine, petits gâteaux et politesse surannée: tout est, en lui, britannique, mais c’est un nationaliste qui parle. Comme pour tant d’intellectuels iraniens, la révolution fut, d’abord, la sienne, un moment de fierté retrouvée, d’unité nationale contre un palais tellement lié aux intérêts des Etats-Unis et des compagnies pétrolières. Sa confiscation par les mollahs l’a renvoyé dans l’opposition mais «une révolution, poursuit-il, ne peut pas se perpétuer. A l’exception des partisans d’Ahmadinejad, toutes nos forces politiques le savent. Toutes souhaiteraient, aujourd’hui, trouver un terrain d’entente avec les Etats-Unis car c’est la condition de notre décollage économique et social. Mais le fait est, dit-il, qu’il faut une crise et un ennemi à ceux qui rêvent d’une révolution permanente, d’une perpétuation de leur pouvoir.»

Il y a une vie politique en Iran. Quand Mahmoud Ahmadinejad appelle à «rayer Israël de la carte» et nie l’Holocauste, ce chiite veut se faire le champion de l’islam, séduire les populations des pays sunnites pour ébranler leurs régimes et relancer, dans tout le Proche-Orient, la révolution islamiste dont l’Iran avait été le berceau. Quand il va jusqu’au Venezuela faire la cour à Hugo Chavez, il veut faire de la République islamique la locomotive d’un nouveau front anti-américain, surfant sur l’hostilité suscitée par George Bush. Quand il brave toutes les grandes puissances par son intransigeance sur le programme nucléaire iranien, il espère cimenter son pays derrière lui.

L’homme qui laissait cois les ministres des Affaires étrangères européens en leur déclarant, en septembre 2005, trois mois après son élection, qu’il fallait «absolument souhaiter le chaos car, après le chaos, il y aura Dieu», n’est pas seulement un illuminé. C’est, avant tout, un cynique, mais ses calculs se retournent maintenant contre lui, dans la population comme au sein du régime.

Il y a une atmosphère de veillée d’armes à Téhéran, une fièvre froide, une attente de l’imprévisible dont les effets se font sentir jusqu’aux plus hauts niveaux d’un régime qui ne cache plus ses interrogations et laisse voir ses divisions. Hier, depuis quelque dix ans, trois courants contraires, violemment opposés, structuraient la théocratie: les intégristes, les réformateurs et les conservateurs modérés.

Les premiers, dont l’élection de Mahmoud Ahmadinejad avait paru consacrer la victoire, s’appuient sur tout l’appareil répressif, notamment sur les Pasdaran, les Gardiens de la révolution, une puissante milice qui regroupe d’anciens combattants de la guerre Iran-Irak et bénéficie de juteux monopoles économiques.

Les deuxièmes, incarnés par l’ancien président Khatami, le prédécesseur d’Ahmadinejad, voudraient, eux, ouvrir des soupapes de sécurité avant que tout ne saute et sauver l’autorité morale du clergé en l’éloignant des affaires de l’Etat.

Ils en deviennent presque laïcs. C’est en cela qu’ils se distinguent des conservateurs modérés, dont le chef de file, Akbar Hachémi Rafsandjani, le prédécesseur de Khatami, prône une réconciliation avec les Etats-Unis et la libéralisation de l’économie mais ne veut rien céder des prérogatives du clergé.

C’était le triangle essentiel mais, depuis l’automne, réformateurs et conservateurs modérés se sont rapprochés pour faire front contre les intégristes. En décembre, c’est ensemble qu’ils ont défait les partisans de Mahmoud Ahmadinejad non seulement aux élections locales mais, surtout, dans la désignation, par le clergé, des membres de l’Assemblée des experts. Or cette assemblée, c’est la plus haute instance des institutions religieuses, de l’appareil clérical qui coiffe l’Etat et ses élus, exactement comme le faisait le parti sous les régimes communistes.

Ce vote a fait date et, depuis, tout est changé. Les sommets neigeux surplombent toujours Téhéran. Il n’y a pas de dégel en Iran mais, fascinée, encouragée, la population observe les intégristes passer à la défensive.

Un jour sur deux, grands journaux ou députés prennent à partie Mahmoud Ahmadinejad, d’autant plus affaibli qu’une inflation galopante ruine les promesses de justice sociale par lesquelles il avait séduit les plus pauvres.

Contre lui, la fronde s’enhardit sans cesse et, bien pire encore pour cet intégriste, le guide suprême, Ali Khamenei, la clé de voûte du pouvoir religieux, laisse désormais dire qu’il est «mécontent du président» – d’un homme qui lui a échappé après qu’il eut soutenu sa candidature pour barrer la route aux réformateurs et aux conservateurs modérés.

«Observez bien ce qui va se passer dans les semaines à venir. Un coup d’Etat silencieux est en marche», assurait il y a peu un haut responsable iranien à un chef d’Etat sunnite qui se plaignait des provocations de Mahmoud Ahmadinejad. Cette phrase a fait le tour des grandes capitales et le fait est que, dans une interview accordée, mardi, à La Repubblica et, aussitôt, reprise par quatre quotidiens iraniens, le conseiller diplomatique du guide vient, point par point, de démentir le président.

Une suspension des opérations d’enrichissement d’uranium? Elle n’est plus un tabou. Rayer Israël de la carte? Ce n’est pas la position du guide. Ce n’est, donc, pas celle de l’Iran. Le génocide des juifs? «Oui», c’est une réalité historique.

«Le guide est sage, confient ses proches. Il veut protéger le pays. – De quoi? – Des tensions et des menaces», répondent-ils avec l’énigmatique douceur des mollahs de cour. Ils veulent dire, par là, des tensions sociales, des divisions du régime et des bruits de bottes américains, de tout ce que suscite Mahmoud Ahmadinejad, mais cela signifie-t-il que l’Iran soit à la veille d’un vrai tournant?

«La question n’est pas de savoir s’il sera pris mais quand il se produira et quelle sera son ampleur, répond un autre universitaire qui, jeune homme, avait fait la révolution. Le pouvoir a des yeux pour voir et des oreilles pour entendre, reprend-il. Il ne veut plus de la fuite en avant d’Ahmadinejad car les Iraniens aspirent tous à vivre, voyager, gagner de l’argent. Ils ne veulent pas de guerre et le guide sait bien que, si l’on en arrivait là, le régime n’aurait plus le choix qu’entre une reddition et un vrai conflit, dont il n’a pas les moyens.»

Excès d’optimisme? Volonté d’y croire? Peut-être pas car, en favorisant l’urbanisation et en scolarisant massivement les femmes, la théocratie a si bien transformé l’Iran qu’elle s’en est coupée. Peut-être pas, car il est tout aussi vrai qu’il n’y a pas que les milieux intellectuels et les jeunes internautes pour envisager que les Etats-Unis passent à l’acte.

Comme les réformateurs et les conservateurs modérés, l’entourage du guide a également pris en compte cette possibilité et l’idée qu’il faille savoir terminer une révolution fait son chemin.

Il y a longtemps qu’elle couvait, longtemps que les réformateurs le disent, mais là, soudain, l’Iran se découvre tel qu’il est, tel qu’on ne le voit pas de loin, non pas monolithique mais bouillonnant, divisé, multiple, étonnamment pluraliste.

A Téhéran, les femmes sont voilées mais constituent 60% des jeunes entrant à l’université, une force qui s’affirme, revendique l’égalité et refuse tant d’être cantonnée à la maternité que le taux de natalité est tombé à moins de deux enfants par famille.

A Téhéran, où la monstruosité des embouteillages témoigne de la montée des classes moyennes, les mœurs sont aussi libres que le régime est rigoriste. «Je vous montre où draguer?» propose le jeune internaute.

A Téhéran, le pouvoir se réveille tous les matins en criant «A bas Israël!», voue l’Amérique aux gémonies, professe sa solidarité avec le monde sunnite mais la population, elle, n’admire que l’Amérique, déteste les Arabes qu’elle perçoit toujours comme des envahisseurs, des ennemis historiques, et ressent une connivence admirative pour les Israéliens. «Avec les Turcs et nous, entend-on souvent, ils sont les seuls de la région à ne pas être Arabes.»

Bombardements ou pas, la révolution est finie. C’est le fait majeur, le message qu’il faut entendre.

(Source : « Le Temps » (Quotidien – Suisse), le 21 février 2007)


Der Maghreb fürchtet die Ableger der al-Qaida

 Die algerischen Salafisten begehen ihre offizielle Allianz mit Bin Laden mit einer Anschlagsserie. Entsteht in Nordafrika ein regionales Terrornetz?

 Von Oliver Meiler, Rom

Sieben Autobomben erschütterten am Dienstag Algerien, rissen das kriegsgeplagte Land aus der relativen Ruhe der letzten zwei, drei Jahre. Sie gingen fast gleichzeitig in sieben Dörfern in der ostalgerischen Berberregion Kabylei hoch. Sechs Menschen starben, dreizehn wurden teils schwer verletzt. Zur Anschlagsserie bekannte sich eine bereits bekannte Salafistengruppe, die nun aber Wert auf ihren neuen Namen legt. Es ist ein Name, der Angst macht: «al-Qaida im islamischen Maghreb», heisst sie. Die Gruppe nannte sich früher «Groupe salafiste pour la prédication et le combat» (GSPC), Salafistische Prediger- und Kampfgruppe. Die Anschlagsserie war als neue Visitenkarte gedacht.

Deal mit Staat abgelehnt

Der Innenminister schätzt die Terroristen zwar nur auf ein paar Hundertschaften, vielleicht 300, in der Kabylei, in der Sahara und in der Sahelzone. Doch sie sind gefürchtet. Sie gelten als unbeugsam, pflegen radikalfundamentalistische Ideale (vgl. Kasten) und drohen mit Anschlägen in Europa. Während alle anderen bewaffneten Islamistengruppen, zumal die «Groupes islamiques armés» (GIA), von denen sich die GSPC 1998 abgespaltet hatte, in den letzten Jahren das Amnestieangebot des Staates angenommen und die Waffen niedergelegt haben, lehnten die Salafisten einen Deal immer ab.

Mehr noch: Sie festigten ihre Kontakte zur al-Qaida Osama Bin Ladens. Kürzlich erkor Ayman al-Zawahiri, zweiter Mann im Kommando der Organisation und erster Statthalter Bin Ladens, die Brüder im Maghreb nun offiziell zum operativen Arm der al-Qaida in Nordafrika. «Wir beten zu Allah, dass dieses Ereignis ein Dorn im Nacken der amerikanischen und französischen Verräter und Kreuzritter sein wird», liess al-Zawahiri im Internet ausrichten. Offenbar haben die Salafisten den Auftrag erhalten, im Namen der al-Qaida ein maghrebinisches Netzwerk aufzubauen, das von Libyen bis nach Marokko reicht und alle artverwandten, djihadistischen Gruppen Nordafrikas zusammenfasst.

Dazu gehört die marokkanische «Groupe islamique combattant marocain» (GICM), die für die fünf Selbstmordanschläge im Mai 2003 in Casablanca verantwortlich zeichnete. Sie rekrutiert ihre Leute in den Bidonvilles marokkanischer Grossstädte und rühmt sich ebenfalls einer Verbindung zur al-Qaida. Diese Gruppe wird als Drahtzieherin hinter den Anschlägen in Madrid 2004 vermutet. Weiter soll die «Libysche islamische Kampfgruppe» (al-Jamaa al-Islamyia al-Muqatil) zu einem Bündnis gedrängt werden. Gegründet wurde die Organisation Anfang der 90er-Jahre und gilt als Auffangbecken für Gegner Moammar al-Qadhafis.

Auch in Tunesien

Und Tunesien? Für viel Aufregung sorgte zu Beginn des Jahres eine Schiesserei zwischen der Armee und einer mysteriösen Gruppe bewaffneter Männer südlich von Tunis – mit zwölf Toten. Ein Schock für das sonst so friedlich scheinende Land und beliebte Ferienziel. Das tunesische Polizeiregime versuchte den Vorfall zuerst herunterzuspielen, wie es das schon nach dem blutigen Anschlag vor fünf Jahren auf eine Synagoge auf der Insel Djerba tat, zu dem sich die al-Qaida bekannte. Tunis will mit aller Kraft den Eindruck aus der Welt schaffen, das algerische Terrorproblem könnte über die Grenzen schwappen. Doch genau das droht.

Die nach wie vor rätselhafte und namenlose Gruppe von Tunesiern war klandestin aus Algerien eingereist. Ihr Chef, Lassaad Sassi alias Abou Hachem, den die Armee bei der Schiesserei tödlich traf, war ein tunesischer Ex-Gendarm, der in Afghanistan und Algerien Kampferfahrung gesammelt hatte. Nach salafistischem Modell soll Sassi über eine Zelle in Europa – in seinem Fall in Mailand – Geld für den Jihad im Irak, in Afghanistan und Algerien gesammelt und Kämpfer rekrutiert haben. Die Zelle flog 2005 auf. Er selber entkam damals, tauchte bei den algerischen Salafisten unter und fiel nun also bei seiner ersten al-Qaida-Mission: Er sollte wohl den Terror nach Tunesien exportieren.

Die Experten streiten über die Schlagkraft und das Bündnispotenzial der nordafrikanischen Salafisten. Die Algerier, die das Führungsgremium der «al-Qaida im islamischen Maghreb» stellen, gelten in Fragen von Ideologie und Methodik als zerstritten. In der Sahara treten sie in mafiosen Schmuggler- und Entführerbanden auf, die sich mit Lösegeldern bereichern. In Norden des Landes kämpfen sie einen ideologischen Kampf gegen den angeblich gottlosen Staat und verüben zuweilen Anschläge auf Ausländer anderer Religionen, die in der algerischen Ölindustrie arbeiten.

Die Anerkennung durch die al-Qaida könnte nun aber wie ein Kitt wirken – und zwar gesamtregional. Davor jedenfalls fürchtet sich der Maghreb.

Im Bann der Religionsahnen

 Rom. – Die Salafisten, so sagt es der Name, berufen sich auf die «hochgeachteten Vorfahren» (al-salaf al-salihin), das heisst auf die geistlichen Vorbilder aus den ersten Jahrhunderten des Islam. Die salafistische Bewegung entstand im 19. Jahrhundert als nicht gewalttätige, stolze, sich auf die Anfänge besinnende Replik auf die kulturelle Arroganz kolonialer Besatzer in der arabischen Welt. In den 1980er-Jahren bedienten sich kampfeslustige Gruppen des Credos und begründeten eine jihadistische Version des Salafismus. Diese Gruppen meinen, das Erbe der Vorfahren lasse sich nur mit einem heiligen Krieg gegen die Heiden und modernen, imperialistischen Kreuzfahrer verteidigen. Osama Bin Laden gilt als Salafist. (om)

 (Source: « Tages-Anzeiger » (Quotidien – Suisse), le 16 février 2007)


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