|    TUNISNEWS                7 ème année, N° 2234 du 04.07.2006 
 
 
 
 
                                           AISPP: Communiqué  Reuters:                                           L’Europe demeure un Eldorado pour les                                           Tunisiens démunis                                                                                     AFP: Italie: plus de 60 clandestins                                           interceptés au large de Lampedusa  AFP: M.                                           Bouteflika souhaite un référendum                                           constitutionnel avant fin 2006                                           AFP: Crise à Gaza: session spéciale                                           mercredi du Conseil des droits de                                           l’homme 
 
 
 
 
 
 
 
 
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 Sauvez la vie de Mohammed Abbou       Sauvez la vie de tous les prisonniers politiques               Association Internationale de Soutien aux       Prisonniers Politiques       33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis       Tel : 71 340 860 Fax : 71 351 831               Tunis, le 30 juin 2006               Communiqué        
      Madame Habiba Bent Mahfoudh, épouse de monsieur Omar Ben Othman Sayadi,       détentrice de la carte nationale d’identité n°4122546, nous a informés que       son fils Mahfoudh Ben Omar Sayadi,       né en Allemagne le 2 octobre 1976, professeur d’université à la faculté de       sciences de Monastir, avait été arrêté le matin du lundi 26 juin 2006 par       cinq agents alors qu’il était avec ses amis au lieu dit Saouani près du       stade municipal de Monastir. Il a voulu déposer son épouse et son fils       Omar, âgé d’un an, à la maison. Ils ont informé cette dernière qu’ils       l’emmenaient au district de la Sûreté de Monastir pour un quart d’heure et       ont pris d’abord la route menant vers son domicile, puis ils ont troqué       leur véhicule contre un autre,  banalisé. Ils ont interdit à son épouse et       à son père d’entrer dans la maison où ils ont éparpillé le contenu des       meubles et emporté un computer ordinaire, un computer portable et des CD.       Chez lui, ils ont trouvé son ami Oualid Ghaddhab, qui attendait sa venue       pour préparer l’examen du mardi 27 juin. Leur arrestation eut lieu sans       qu’ils n’en aient eu la possibilité.       Contrairement à ce qu’avaient dit les agents, il a été placé en garde à       vue et sa famille a fait l’impossible pour en connaître le lieu et       lorsqu’elle a voulu obtenir des explications sur sa situation à la Sûreté,       on lui a dit qu’il ne s’y trouvait pas. L’un d’entre eux leur a dit de       chercher à Tunis.       La mère de Mahfoudh Sayadi a également signalé que la fac de sciences       avait demandé des explications sur les raisons de l’absence de son fils et       qu’elle avait alors appris l’arrestation de deux autres enseignants de la       faculté de sciences de Monastir.       L’AISPP fait part de sa vive préoccupation face à ces arrestations de       jeunes Tunisiens dotés de compétences scientifiques et exige que toute       personne arrêtée puisse contacter sa famille pour l’informer du lieu et de       la raison de son arrestation.       L’AISPP a été saisie de nombreuses plaintes de familles de personnes       arrêtées qui ont fait part de leur angoisse et de leur consternation face       à ce qui se passe ces derniers jours en Tunisie et qui craignent que leurs       enfants ne soient soumis incognito à toutes sortes de tortures.               Le Président de l’Association       Maître Mohammed Nouri               (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de       la version originale, LT) 
L’Europe demeure un Eldorado pour les Tunisiens démunis
 REUTERS, le 4 juillet 2006 à 09h47
 par Tarek Amara               CITE ETTADAMOUN, Tunisie, 4 juillet (Reuters) – Les larmes viennent aux       yeux de Salema quand elle pense au prix que sa famille a payé pour que ses       fils tentent de concrétiser leur rêve d’une vie meilleure, hors de Tunisie.               “On me les a rapportés dans un cercueil”, murmure cette femme de 60 ans,       évoquant le décès de ses trois fils dans le naufrage du bateau qui les       acheminait clandestinement en Italie.               “C’est vrai que nos conditions de vie sont difficiles, mais on était tout       de même heureux quand mes fils étaient près de moi.”               Comme pour de nombreuses autres familles de la région, le malheur s’est       abattu sur Salema quand l’attirance exercée sur ses fils par l’Eldorado       européen est devenue irrésistible.               Ils comptaient travailler en Italie pour lui acheter une nouvelle maison       dans le quartier du Bardo, à Tunis, et dire adieu à la Cité Ettadamoun, un       bidonville situé dans les faubourgs de la capitale.               Tout comme en Afrique sub-saharienne, en Algérie, en Libye et au Maroc,       des familles démunies prennent souvent le risque de confier les leurs à       des passeurs qui leur promettent une traversée de la Méditerranée et un       accès à l’Europe.               REDUIRE LES INEGALITES NORD-SUD               Des représentants des gouvernements européens et africains se réuniront       les 10 et 11 juillet à Rabat pour évoquer ce problème. Les pays africains       demanderont vraisemblablement à l’Europe un accroissement de l’aide au       développement tout en promettant de renforcer la coopération en matière de       sécurité et de surveillance des frontières.               Pour le Maroc, il faut une nouvelle stratégie pour combattre la misère qui       pousse des immigrants à se presser aux portes de l’Espagne, dans l’ouest       de la Méditerranée, ou de l’Italie et de Malte, plus à l’est. Le Maroc       compte profiter de la conférence pour militer en faveur d’une approche       commune.               Dans une étude sur l’immigration illégale réalisée pour le compte du       Haut-commissariat aux réfugiés de l’Onu, deux       chercheurs, Mehdi Mabrouk et Laura Feliu, font état de l’arrestation en       2005 de 2.500 Tunisiens qui avaient tenté de pénétrer illégalement dans       des pays européens, contre 1.400 en 2004 et 700 en 1998.               Le véritable chiffre est probablement plus élevé étant donné le nombre de       familles tunisiennes ayant signalé la disparition ou la mort de proches       dans leur tentative d’émigration.               L’étude montre que les bateaux des passeurs ne transportent pas que des       pauvres mais aussi des membres des classes moyennes.       Selon des chiffres officiels, le chômage est de 13,9%, et les jeunes       diplômés représentent environ 60% des chômeurs.               La Tunisie a récemment renforcé les mesures destinées à tarir ce flot, en       punissant les tentatives d’émigration illégale par des amendes et des       peines de prison de 20 ans.               DES EXEMPLES DE REUSSITE               Chaque année, elle envoie plus de 3.000 Tunisiens en Italie dans le cadre       d’un accord de coopération.               Selon des chiffres officiels, 800.000 Tunisiens vivent à l’étranger, dont       60% en France. L’argent qu’ils envoient à leurs familles représente 5% du       PIB tunisien.               Pour ceux à qui l’immigration légale est impossible et qui peinent à       obtenir un visa, l’idée de travailler en Europe n’en demeure pas moins       suffisamment séduisante pour sacrifier les 780 à 1.000 euros demandés par       les passeurs pour un “transfert” en bateau.               Salema défend ses fils bec et ongles. Pour elle, ils n’ont pas couru après       un mirage, car ils avaient en tête l’exemple de leur voisin, rentré au       pays au bout de deux ans avec une épouse française, une belle voiture et       des économies.               “Soit j’arrive en France soit je meurs en mer”: tels ont été les derniers       mots de Rafik, un jeune homme de 27 ans qui a péri avec 11 autres       personnes en 2003. Selon sa sœur, Saloua, la santé de sa mère s’est       fortement détériorée quand elle a appris la nouvelle, et c’est       probablement ce qui l’a emportée.               Les candidats à l’immigration sont animés par une détermination que       n’entame pas le décompte quotidien des clandestins tombés en route vers       l’Europe. “Chaque été, j’essaie d’aller en France, à tout prix. On peut       posséder une voiture et devenir riche rapidement là-bas”, assure Ridha, 23       ans.               Il a essayé à deux reprises d’atteindre le territoire français. Il a       failli mourir la première fois et a été arrêté la deuxième.               “L’an dernier, nous étions plus de 75 personnes. Nous avons pris le bateau       à Hergla mais il n’a pas résisté aux vagues. Au bout de quelques heures il       a coulé, et beaucoup de gens sont morts”, raconte-t-il. “J’ai eu de la       chance de trouver un morceau de bois qui m’a sauvé.”               Ridha n’a pas renoncé pour autant à franchir la Méditerranée.               REUTERS
Italie: plus de 60 clandestins interceptés au large de Lampedusa
 AFP, le 4 juillet 2006 à 11h33               ROME, 4 juil 2006 (AFP) –  Deux embarcations       avec plus de 60 immigrants clandestins à bord, dont un décédé il y a deux       jours, ont été secourues mardi par les gardes-côtes italiens au large de       l’île de Lampedusa, ont annoncé les autorités portuaires.               Une première embarcation de bois, avec 34 passagers, a été abordée à       l’aube alors qu’elle était en train de couler. Les gardes-côtes ont       transbordé les passagers et le cadavre d’un homme, décédé il y a deux       jours, selon les témoignages des survivants.               Une seconde embarcation avec 33 personnes à bord a été interceptée peu de       temps après et ses passagers ont été eux aussi transbordés sur des navires       des forces italiennes.               Avec l’arrivée du beau temps, les débarquement d’immigrés clandestins se       font de plus en plus fréquents sur les côtes italiennes.               L’île de Lampedusa est la première terre italienne pour les       candidats à l’immigration partis des côtes de la Tunisie ou de la       Libye.               AFP 
M. Bouteflika souhaite un référendum constitutionnel avant fin 2006
                  AFP, le 4 juillet 2006 à15h52 ALGER, 4 juil 2006 (AFP) – Le président         algérien Abdelaziz Bouteflika a souhaité mardi qu’un référendum sur la         révision de la Constitution, qui lui permettrait notamment de briguer un         troisième mandat, soit organisé avant la fin de l’année.                   “Nous souhaitons que le référendum sur l’amendement de la Constitution         soit organisé (…) avant la fin de l’année”, a affirmé M. Bouteflika au         siège du ministère de la Défense où il a présidé une cérémonie de remise         de grades aux officiers supérieurs de l’Armée nationale populaire (ANP).                   M. Bouteflika, également ministre de la Défense, a invité les Algériens         à “exprimer leur avis sur les amendements proposés à la Constitution”         qui seront soumis “prochainement afin qu’ils puissent en prendre         connaissance”.                   Il n’a pour l’instant révélé que les grandes lignes de cette révision         constitutionnelle en affirmant que la constitution souhaitée doit         définir les règles d’un régime politique “aux contours clairs”, préciser         “davantage les prérogatives et les responsabilités.                   Elle doit également veiller “au respect du principe de la séparation des         pouvoirs, mettre fin aux interférences entre les prérogatives des         institutions ainsi qu’à l’amalgame entre le régime parlementaire et le         régime présidentiel”, a précisé M. Bouteflika.         Le chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem avait indiqué dès sa         nomination fin mai par M. Bouteflika que l’une des “ses priorités” est         “la révision de la Constitution”, pour renforcer le régime présidentiel         en Algérie.                   La révision de la Constitution figurait parmi les principaux points de         divergence qui opposaient M. Belkhadem, qui est également secrétaire         général du Front de libération nationale (FLN, ex-parti unique,         majoritaire à l’assemblée nationale) à son prédécesseur officiellement         démissionnaire, Ahmed Ouyahia.                   Le parti majoritaire a remis la semaine dernière un rapport au chef de         l’Etat sur un projet de révision constitutionnelle préparés par une         commission du FLN, selon la presse.                   Ce projet prévoit notamment de renforcer le système présidentiel en         Algérie, avec création d’un poste de vice-président et modification de         l’article 74 de la Constitution, qui limite à deux le nombre de mandats         présidentiels, d’une durée de cinq ans selon, la même source.                   La constitution de 1996 a été “élaborée sous la pression de l’épreuve         difficile que le pays avait traversée”, a-t-il souligné, en allusion aux         violences des groupes armés islamistes qui ont fait entre 150.000 et         200.000 morts depuis 1992, selon un bilan officiel.                   “Aujourd’hui, alors que l’Algérie a dépassé la situation de crise et de         déséquilibre et qu’elle traverse une phase déterminante dans le         processus de développement et de renforcement des structures d’un Etat         de droit, il est indispensable, à notre sens, de soulever la question de         l’amendement de la Constitution”, a affirmé M. Bouteflika.                   AFP 
Crise à Gaza: session spéciale mercredi du Conseil des droits de l’homme
 AFP, le 4 juillet 2006 à 12h57                   GENEVE, 4 juil 2006 (AFP) –  Le Conseil des droits de l’homme de l’Onu         tiendra mercredi après-midi à Genève une session spéciale consacrée à la         situation dans les territoires palestiniens, a annoncé mardi la         porte-parole de l’ONU Marie Heuzé.         Cette session, qui durera trois heures, a été convoquée à la demande de         21 pays membres du Conseil.         Le Conseil se réunit au moins trois fois par an pour un total d’au moins         dix semaines mais des sessions extraordinaires peuvent être organisées         en cas d’urgence, à la demande d’un tiers de ses 47 pays membres.
                 Les pays qui ont demandé cette session ont justifié leur requête en         raison de “la sérieuse escalade” au Proche-Orient, et “des violations         des droits de l’homme commises dans les territoires palestiniens occupés         provoquées par les récentes opérations militaires israéliennes contre         les civils palestiniens”.
                 La demande, présentée par la Tunisie, qui préside le groupe arabe, a été         soutenue par 20 autres pays (Algérie, Azerbaïdjan, Bahrein, Bangladesh,         Brésil, Chine, Cuba, Gabon, Inde, Indonésie, Jordanie, Malaisie, Mali,         Maroc, Pakistan, Russie, Arabie saoudite, Sénégal, Afrique du Sud, Sri         Lanka).
                 L’ambassadeur israélien Itzhak Levanon, qui représentait son pays à la         première session du Conseil terminée vendredi, a critiqué         un retour aux “anciennes méthodes discréditées” de la Commission des         droits de l’homme, auquel le Conseil a succédé. Il a estimé que le         Conseil fait preuve de la même “sélectivité” que la Commission dissoute         en mars en “se laissant transformer en un instrument de critique         d’Israël”.  

