28 mars 2011

TUNISNEWS
10 ème année,  N°3961 du 28.03.2011
archives : www.tunisnews.net 


An-Nahdha Movement: Statement on the events in Libya

AFP: Tunis dénonce l’appel d’Israël aux juifs tunisiens à émigrer

AP:Tunisie: limogeage du ministre de l’Intérieur

AFP:Tunisie: limogeage du ministre de l’Intérieur

AFP:Tunisie: dissolution du RCD, parti de Ben Ali, confirmée en appel


REVUE DE PRESSE


 
An-Nahdha Movement
In the Name of God, Most Beneficent, Most Merciful

Statement on the events in Libya


 
An-Nahdha Movement is following with great concern developments in our neighbour Libya, where the regime continues to confront the people with killing and destruction via air, land and sea, thus opening the door for foreign intervention.
 
An-Nahdha Movement, out of its national responsibility towards our brothers and sisters in Libya:
 
1. Condemns the massacres committed daily by the Libyan regime against the Libyan people.
 
2. Renews its solidarity with the Libyan people’s revolution and its support for the Libyan people in its struggle against despotism and corruption.
 
3. Holds the Libyan regime fully responsible for the foreign intervention which came as a result of the regime’s crimes against its own defenceless civilians.
 
4. Renews its absolute opposition to anything that undermines the sanctity of Libyan soil and the country’s sovereignty and unity, and its rejection of any form of occupation under any label.
 
5. Calls upon the Tunisian people and all freedom-loving people around the world to support the Libyan people in all possible forms in order to achieve the aims of their revolution.
 
Tunis 27 March 2011
An-Nahdha Movement
 

A l’occasion de la Fête des Martyrs en Tunisie

Fédération du parti démocrate progressiste tunisien au Canada

 
Organise une réception pour souligner l’adoption à l’unanimité par l’Assemblée Nationale du Québec, le 9 février 2011, d’une motion appelant à l’établissement d’une démocratie durable en Tunisie.
Vous êtes cordialement invité(e) à venir honorer à cette occasion
les personnalités politiques québécoises suivantes :
Madame Monique Gagnon-Tremblay, députée Saint-François
ministre des Relations internationales et ministre responsable de la Francophonie
Madame Louise Beaudoin, députée de Rosemont,
porte-parole de l’opposition officielle du Parti Québécois
Monsieur Éric Caire, député  de La Peltrie Action démocratique du Québec
Monsieur Amir Khadir, député de Mercier Québec solidaire
Monsieur Jean Dorion, député de Longueuil-Pierre-Boucher,porte-parole du Bloc Québécois en matière d’affaires étrangères
Monsieur Michel Lambert, directeur général Alternatives
 
Le samedi 9 avril 2011 de 13h00 à 14h00
 
au Centre Le Gesù 1200, rue de Bleury,
Montréal, (Québec). H3B 3J3
 
Nous espérons vivement que vous vous joindrez à nous pour cette
célébration 
 
Prière de confirmer votre présence avant
le 6 avril 2011
 
au 514-481-3660 ou par courriel
à fed_pdp_canda@pdpinfo.org
 
L’événement est gratuit
 

Fête de la citoyenneté et de la solidarité

02 avril 2011 à 15h, Coupole El Menzah

 
Une nouvelle association c’est avant tout une richesse de plus pour le paysage associatif et citoyen de notre pays. C’est dans cette approche que « Citoyens et Solidaires » essaye de frayer son chemin pour contribuer à la construction d’une Tunisie libre, démocratique, équitable et solidaire.
 
Cette association a pour but d’accélérer l’émergence d’une démocratie solidaire. C’est en mettant en valeur les notions de solidarité et de tolérance que ses membres espèrent garantir l’égal accès aux droits fondamentaux de tout citoyen quelles que soient ses origines, ses appartenances, croyances ou conditions sociales.
 
Ce projet républicain milite pour la réhabilitation de l’action publique, la mobilisation pour une meilleure redistribution fiscale et répartition des richesses afin de lutter contre toutes les discriminations sociales et économiques et l’accessibilité de l’information et de la formation aux droits et devoirs.
 
Les fondateurs de l’association veulent restaurer le civisme et le sens de la collectivité en donnant de nouveaux droits, de nouveaux pouvoirs aux citoyens par la promotion de la démocratie participative. Des objectifs issus de la conjoncture elle-même où la sensibilisation de tous les publics à l’éveil de la citoyenneté demeure indispensable pour réussir les futures échéances.
 
L’association compte créer des outils capables de favoriser l’émergence d’une citoyenneté active, engagée dans la vie sociale, économique et politique. L’association mise sur la défense et la promotion de l’intérêt général ainsi que la solidarité entre les régions et générations.
 
L’association « Citoyens et Solidaires » poursuit cet objectif d’accompagnement par la mise en place de :
 
–          Ateliers de sensibilisation à l’éducation civique et à l’intérêt général à destination de tous les publics avec des actions spécifiques pour les jeunes,
 
–          Rencontres entre le public et les acteurs de la société civile,
 
–          Formations d’éducateurs, d’animateurs et journalistes aux problématiques de la citoyenneté,
 
–          Mise en contacts d’associations et d’organismes impliqués dans une démarche similaire, en s’inscrivant dans une dynamique de réseau pour renforcer cette citoyenneté active,
 
–          Toutes autres actions pédagogiques, éducatives, permettant de favoriser cet objectif.
 
 
Fête de la citoyenneté et de la solidarité
 
Afin de concrétiser ses objectifs, l’association organise un grand évènement illustrant l’engagement des citoyens à s’impliquer par des actions à la fois Citoyennes et Solidaires.
 
La fête de la citoyenneté et de la solidarité n’est que l’expression d’un peuple fier de sa révolution et la partage avec les autres progressistes du monde.
 
La fête, prévue pour le samedi 02 avril 2011 à la coupole d’El Menzah à 15h, sera marqué par un plateau d’intervenants de qualité avec notamment :
 
·         Maître Gisèle HALIMI : Avocate, soutenant la cause d’hommes et de femmes opprimé(e)s, députée, ambassadrice UNESCO, Gisèle Halimi a œuvré pour défendre les droits des femmes.
 
·         Nayef HAWATMEH (FDLP) : Secrétaire général du FDLP (Front Démocratique pour la Libération de Palestine).
 
·         Mustapha Ben Jaafer (FDTL).
 
·         Ahmed Nejib Chebbi (PDP).
 
·         Ahmed Brahim (Mouvement Ettajdid).
 
Un plateau musical ponctuera les interventions des différentes personnalités. BAAZIZ, Amel MATHLOUTHI, Amel HAMROUNI et la troupe « عيون الكلام » seront au rendez-vous pour faire la fête et célébrer une révolution exemplaire dans toutes ses dimensions.
 
Des Billets de 5DT / 10 DT sont à la vente à partir du 28/03/2011 à la salle de cinéma L’Alhambra, La Marsa – Coupole El Menzah ou Librairie Al Kitab (Tunis et la Marsa) et la librairie  Art-Libris.

Tunis dénonce l’appel d’Israël aux juifs tunisiens à émigrer


 
 
AFP – TUNIS, 28/03/2011 19:57 
 
Les autorités tunisiennes ont « vivement » dénoncé lundi les encouragements du gouvernement israélien aux juifs de Tunisie à quitter le pays pour s’installer en Israël.
 
Le gouvernement israélien a débloqué dimanche un budget majorant l’aide aux juifs tunisiens qui souhaiteraient émigrer en Israël.
 
« Nous savons qu’il y a une véritable détresse parmi les juifs de Tunisie, dont beaucoup voudraient émigrer en Israël. Nous allons augmenter l’allocation d’intégration pour leur permettre de le faire », a déclaré alors le premier ministre Benjamin Netanyahu, cité dans un communiqué officiel.
 
« La Tunisie a accueilli avec beaucoup de regret les encouragements du ministre de l’intégration et de l’immigration israélienne Sofia Landver aux Tunisiens juifs pour émigrer vers en Israël et son intention de leur octroyer des aides financières sous prétexte qu’ils vivraient dans une situation économique difficile en Tunisie », a annoncé le ministère tunisien des Affaires étrangères.
 
Le ministère dénonce « une ingérence » dans les affaires intérieures condamnant « un appel malintentionné aux citoyens Tunisiens à immigrer en Israël dans une tentative de nuire à l’image de la Tunisie après la révolution et de susciter la suspicion sur sa sécurité, son économie et sa stabilité ».
 
« La Tunisie est outrée par la teneur des déclarations émanant d’un responsable gouvernemental d’un pays qui persiste à nier le droit des réfugiés palestiniens au retour sur leur terre natale, défiant honteusement la légalité internationale », poursuit le ministère tunisien.
 
« Les juifs tunisiens ont constitué tout au long de l’histoire de la Tunisie, une partie intégrante de la société, vivant en parfaite harmonie avec ses différentes composantes et dans le cadre du respect de leurs droits et de leurs libertés en tant que communauté religieuse indépendante », conclut le communiqué officiel tunisien.
 
Selon le quotidien israélien Yediot Aharonot, Mme Landver va accorder une somme de 10.000 shekels (environ 2.000 Euros) pour chaque juif tunisien souhaitant s’installer en Israël et 85.000 shekels (17.000 Euros) par famille.
 

Tunisie: limogeage du ministre de l’Intérieur


 
 
AFP: 28/03/11 17:22
 
TUNIS (AP) — Le ministre tunisien de l’Intérieur du gouvernement de transition Farhat Rajhi a été démis de ses fonctions lundi et remplacé par M. Habib Essid, ancien chef de cabinet dans ce même département, a-t-on appris de source officielle.
 
Dans une dépêche laconique, l’agence TAP indique que ce remaniement partiel du gouvernement a été opéré par le président intérimaire Fouad Mébazzaâ sur proposition du premier ministre Béji Caïd Essebsi.
 
L’agence ne donne aucune explication sur les raisons ayant motivé ce limogeage. D’aucuns l’imputent à l’incapacité de M. Rajhi, un ancien juge, à maîtriser convenablement la situation sécuritaire et notamment au sein de son département dont il connaissait mal les rouages.
 
En dépit d’une amélioration notable du climat de sécurité dans le pays depuis l’arrivée de M. Caïd Essebsi à la tête du gouvernement, des troubles sont épisodiquement enregistrés dans certaines régions de l’intérieur.
 
Le ministre déchu avait engagé le 21 février dernier une procédure judiciaire qui a abouti à la dissolution du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), l’ancien parti au pouvoir sous l’ex-président Ben Ali.
 
Economiste diplômé de l’université de Tunis et de celle du Minnesota, aux Etats-Unis, son successeur, âgé de 62 ans, était avant sa nomination, chargé de mission auprès du Premier ministre.
 
Maîtrisant cinq langues (arabe, français, anglais, italien et espagnol), il occupait auparavant les fonctions de directeur exécutif du Conseil oléicole international (COI) à Madrid. Il avait été chef de cabinet au ministère de l’Intérieur de 1997 à 2000. AP
 

Tunisie: limogeage du ministre de l’Intérieur


 
AFP / 28 mars 2011 16h39
 
TUNIS – Le président tunisien par intérim Foued Mebazaa a démis lundi de ses fonctions le ministre de l’Intérieur Farhat Rajhi, a annoncé l’agence officielle TAP.
 
« Sur proposition de M. Béji Caïd Essebsi, Premier ministre, le Président de la République par intérim, Foued Mebazaa, a décidé d’opérer un remaniement partiel du gouvernement, en vertu duquel il a nommé M. Habib Essid ministre de l’Intérieur », a-t-on précisé.
 
Aucune précision n’a été fournie sur les raisons de ce limogeage surprise.
 
Son successeur, Habib Essid, 61 ans, diplômé en agronomie de l’Université du Minnesota aux Etats-Unis, a été chef de cabinet du ministre tunisien de l’agriculture de 1993 à 1997 puis du ministre de l’Intérieur de 1997 à 2001.
 
En 2004, il a été le directeur exécutif du Conseil international de l’huile d’olive, basé à Madrid
 
M. Rajhi avait été nommé ministre de l’Intérieur le 27 janvier, deux semaines après la chute du président Zine El Abidine Ben Ali.
 
Ses premières apparitions sur la chaîne de télévision privée Nessma lui avait valu beaucoup de sympathie.
 
Des milliers d’internautes l’avaient alors qualifié de « Monsieur propre » et d' »homme de la situation » lorsqu’il avait raconté l’invasion de son bureau par des centaines de policiers et de partisans de président déchu.
 
Surtout, dès sa prise de ses fonctions, M. Rajhi avait limogé des dizaines de directeurs au sein du ministère, symbole du régime oppressif de l’ex-président Ben Ali, et pris le 6 février la décision historique de suspendre le RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique, parti de Ben Ali).
 
Le tribunal de première instance de Tunis avait décidé le 9 mars suivant de dissoudre le RCD et de liquider ses biens et ses fonds.
 
Deux jours plus tôt, M. Rajhi avait annoncé la suppression de la direction de la sûreté de l’Etat et toute forme d’organisation s’apparentant à la police politique.

Tunisie: dissolution du RCD, parti de Ben Ali, confirmée en appel


 
AFP 28/03/2011 |
 
TUNIS – La cour d’appel de Tunis a rejeté lundi un recours en appel contre la dissolution du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, a annoncé l’agence officielle TAP
 
Saisi d’un recours en annulation d’un premier jugement par les avocats du RCD, le rejet de cet appel a été annoncé par l’avocat représentant le ministre de l’Intérieur, Me Fawzi Ben Mrad.
 
La justice avait dissous le RCD le 9 mars.
 
« Le tribunal de 1ère instance de Tunis a décidé de dissoudre le Rassemblement constitutionnel démocratique et de liquider ses biens et ses fonds », précisait le jugement accueilli par une clameur gigantesque des centaines de personnes présentes dans la salle.
 
Lorsqu’il dominait la scène politique, le RCD, fondé le 27 février 1988 par M. Ben Ali, revendiquait plus de deux millions d’adhérents pour 10 millions d’habitants.
 
Depuis la fuite du président le 14 janvier, les Tunisiens n’avaient cessé de manifester pour réclamer la dissolution du symbole de l’Etat-policier durant les 23 ans de régime Ben Ali.
 
Son imposant siège au coeur de Tunis avait d’ailleurs été l’une des premières cibles symboliques de la révolution qui devait emporter le régime et son chef.

L’Italie veut renvoyer les immigrés tunisiens chez eux


Les immigrés tunisiens qui débarquent sur l’Île de Lampedusa sont menacés de rapatriement.

Roberto Maroni commencerait-il à perdre patience ? Alors que les migrants continuent d’affluer par milliers sur la petite île de Lampedusa, le ministre italien de l’Intérieur critique l’attitude des autorités tunisiennes qui ne bloqueraient pas les départs à partir de leurs côtes. « La Tunisie avait promis d’agir immédiatement pour arrêter les flux migratoires. S’il n’y a pas un signal concret [des autorités tunisiennes, NDLR], nous procéderons aux rapatriements forcés », a-t-il déclaré dans une interview lundi au Corriere Della Sera.

Vendredi, Roberto Maroni s’était rendu vendredi à Tunis, en compagnie du chef de la diplomatie italienne Franco Frattini pour évoquer ce problème avec les principaux dirigeants tunisiens. Selon Rome, ces derniers s’étaient engagés à mettre un terme aux départs d’immigrés clandestins. De son côté, le gouvernement italien avait accordé à la Tunisie un financement de 80 millions d’euros pour l’aider à lutter contre l’immigration clandestine.

Somaliens et Érythréens épargnés

Malgré tout, 3 721 personnes sont arrivées depuis vendredi à Lampedusa, selon des sources italiennes. L’île abrite aujourd’hui près de 6 000 immigrés, autant que d’insulaires. Beaucoup trop pour Maroni, membre du parti anti-immigrés de la Ligue du Nord. Selon lui, l’Italie « est équipée » pour ces rapatriements forcés. « Nous les mettons sur les bateaux et nous les ramenons chez eux », a-t-il dit. Indiquant que cette procédure est « financée par l’Union européenne […] et gérée par des organisations internationales ».

Une menace qui ne pèse pas sur les réfugiés somaliens et érythréens. Ces derniers fuient également la Libye et ont commencé à arriver en Italie ce week-end. « Leur situation est totalement différente, a reconnu Roberto Maroni. Les Somaliens et les Érythréens ne peuvent pas être rapatriés car ils fuient la guerre et ils ont droit à la protection internationale. Nous leur offrirons l’assistance nécessaire et nous redemanderons à l’Europe de partager [avec l’Italie, NDLR] le poids de leur présence. Mais cela ne peut pas valoir pour les Tunisiens. »

Source : « Jeune Afrique » Le 28-03-2011

Lien : http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20110328154302/italie-tunisie-tunis-ligue-du-nordl-italie-veut-renvoyer-les-immigres-tunisiens-chez-eux.html


Les 10 mots de la révolution tunisienne


 

5. « Martyr »

Envoyés spéciaux du Nouvelobs.com en Tunisie, nos trois reporters ont rapporté dans leur besace des petites provisions linguistiques : dix mots qui résument l’incroyable changement opéré dans ce petit pays depuis le 14 janvier dernier.

Où sont les promesses pour les martyrs ? » scandent les manifestants de la Kasbah de Tunis trois semaines après la révolution qui aboutit au départ de Ben Ali le 14 janvier. « N’oublions pas Mohammed Bouazizi », chantent-ils en référence à ce vendeur ambulant qui s’immola le 17 décembre à Sidi Bouzid.

Les « martyrs » de la révolution sont ces manifestants tués par les forces de l’ordre lors des manifestations contre le régime de Ben Ali. Début février, le chef de la mission du Haut Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU évoquait le nombre de 219 et le gouvernement promettait de verser 20.000 dinars à leur famille.

« Martyr ». Un mot à connotation si religieuse dans un pays plutôt laïc. Mais un mot employé au plus près de sa signification première. Car si, dans l’histoire, le martyr est celui qui accepte d’aller jusqu’à se laisser tuer pour sa foi, dans la révolution tunisienne il désigne ceux qui ont été tués pour avoir cru dans l’avènement d’un nouveau régime.

Ces martyrs, en très grande majorité des hommes, souvent jeunes – moins de 25 ans – ont été la plus part du temps visés en plein cœur ou dans la tête par des membres de la garde nationale.

Ce fut le cas de Marwan Jamli, tué d’une balle dans le cœur lors de la manifestation du 8 janvier à Théla dans le gouvernorat de Kasserine. Pas celui de Saihi Wajdi, quelques jours plus tard dans la même ville. Non, « le snipper qui visa Saihi préféra l’artère fémorale… » explique son frère, chez eux, à Théla.

Dans leur maison où vivent les sept frères dont un est marié avec des enfants, il fait froid. Il n’y a ni chauffage ni eau chaude et dehors le thermomètre, à la mi-journée, n’affiche que trois degrés. Dans cette maison, dans la ville, c’est la misère. Mais le frère de Saihi souligne qu’avec deux hommes salariés dans le foyer ils ne sont pas si mal lotis…

Surtout, il compte sur le fait que les choses changent. « Théla a une tradition de révolution vous savez. Les émeutes du pain en 1983 sont parties de chez nous et même en 1907 nous sommes parmi les premiers à avoir manifesté contre la France… » dit-il. « Il y a eu trop de morts, trop de martyrs, il faut nous écouter à présent et sinon nous retournerons dans la rue. Au moins pour leur mémoire ». De la capitale à la petite ville du gouvernorat de Kasserine, on n’oublie pas les martyrs de la révolution.

Source : « Le Nouvel Observateur » Le 28-03-2011

Lien : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/les-revolutions-arabes/20110324.OBS0183/les-10-mots-de-la-revolution-tunisienne-5-martyr.html


La dissolution de l’ex-parti de Ben Ali confirmée en Tunisie


 

La justice tunisienne a rejeté le pourvoi en appel du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), l’ancien parti tout puissant de Zine ben Ali, qui contestait sa dissolution, rapporte lundi l’agence officielle de presse TAP.

Le 9 mars dernier, le démantèlement du RCD et la mise sous séquestre de son patrimoine avaient été prononcés par un juge du tribunal de première instance de Tunis.

La cour d’appel de Tunis a rejeté le recours du parti, qui ne pourra donc pas présenter de candidats lors des prochaines élections, notamment les législatives du 24 juillet dont sortira une assemblée constituante.

Source : « L’express » Le 28-03-2011

Lien : http://www.lexpress.fr/actualites/2/monde/la-dissolution-de-l-ex-parti-de-ben-ali-confirmee-en-tunisie_976994.html


                                                     Tunisie – Tourisme: Incidents durant le convoi du sud… A qui la faute?


 

Qui doit assumer la responsabilité d’un convoi promotionnel, devenu tout d’un coup onéreux pour notre tourisme? «Ce voyage est devenu contre productif. Un ambassadeur a même rebroussé chemin. Le convoi est resté bloqué pendant plus d’une heure et les journalistes étrangers parleront certes de la beauté du désert tunisien mais déconseilleront la destination dans quelques temps», résume avec pondération une invitée participant à ce voyage organisé par le ministère du Tourisme et du Commerce durant le weekend dernier dans le sud tunisien.

Un avis que partage Suzanne Mitterbauer, journaliste de la revue «Traveller» qui pense que «la Tunisie a maintenant une chance unique de tout changer, particulièrement son tourisme. Je pense que quelques mois après les élections, le tourisme et les visites vont redémarrer».

Ada Grilli Bonini, journaliste indépendante pense aussi que la relance pour le moment est très difficile pour le marché italien. «Les touristes italiens ont des échos négatifs des réfugiés tunisiens à Lampedusa. Ils déclarent fuir à cause de problèmes de sécurité et ceci impacte l’opinion publique italienne. Je pense que la reprise ne pourra pas se faire très rapidement…». Les 37 ambassadeurs de pays comme la Palestine, l’Iraq, l’Algérie, le Japon, les USA, la France, l’Allemagne, l’Espagne, la Mauritanie, la Jordanie, la Russie, la Chine, le Liban ou le Pakistan ont, pour leur part, découvert le Sud et ont été impressionnés par sa beauté. C’est surtout la gentillesse des habitants qui les a touchés. Sensibles à la dépendance de cette région au tourisme, ils ont déclaré leur volonté de s’impliquer pour que leurs compatriotes découvrent la région au mieux et au plus vite.

Organisée par le ministère du Tourisme et du Commerce, certains estiment que l’idée même de ce voyage était hasardeuse. A quelques centaines de kilomètres à l’Est et au Sud, des combats sans merci sont livrés entre Kadhafi et les révolutionnaires. Les possibilités que cela déborde sur la Tunisie, même si elles sont improbables, restent envisageables.

La sécurité est précaire, qui ne le sait pas?Est-ce le moment de se déplacer en grande pompe? Est-ce de la méconnaissance de la Tunisie profonde ou juste une mauvaise appréciation de la réalité du terrain? Peut-on considérer les manifestations comme étant des imprévus dans notre pays alors qu’elles sont notre quotidien? Un peuple n’est pas soumis à une équation mathématique et reste imprévisible. Sans être nécessairement visionnaire, on peut tout de même parer à l’inattendu.

Si tout le monde reconnaît le droit aux manifestants à protester, c’est la gestion de l’opération qui laisse pantois. Comment ne pas prévoir un plan B? Comment ne pas s’entourer de professionnels dont le métier est précisément de gérer les imprévus? Pourquoi avoir évité la foule pacifiste? Pourquoi avoir tenté de cacher une réalité?

Un professionnel du MICE déplore l’incident qui aurait pu être géré autrement: «Nous prévoyons des solutions pour des tempêtes de sable. Nous avons l’habitude de gérer ce genre d’opérations. Nous envoyons en éclaireurs nos équipes et prévoyons plusieurs options. Ce qui s’est passé, c’est tout simplement de l’amateurisme». Un cadre du tourisme tunisien rajoutera que bien que louable, cette initiative était «risquée et inutile».

Les professionnels de la communication estiment que «la promotion avec ce genre de programmes artificiels c’est fini! N’est-il pas temps de penser et agir autrement? Ces eductours avec des pseudo-festivals surfaits n’ont plus d’impact. Personne n’est dupe! Ce qu’il faut, c’est créer des évènements et remplir de contenus authentiques ce vide sidéral».

Les grincheux ont encore du mal à comprendre comment on emmène des musiciens et une danseuse dans l’avion de la délégation. Cette opération aurait pu fournir du travail aux gens de la région, ne serait-ce que pour un soir.

Les plus sensibles sont retournés par le drame que vivent les artisans et autres employés du secteur. «La boulangère du campement où nous avons diné n’a pas dormi de la nuit. Elle était très contente de pouvoir travailler enfin. Les habitants de la région vendent leurs bétails et leurs bijoux pour pouvoir survivre… Ceux qui n’en possèdent pas, ne vivent plus!», dit ABF, non sans tristesse.

Source: “wmc” Le 28-03-2011

Lien: http://www.webmanagercenter.com/management/article-103813-tunisie-tourisme-incidents-durant-le-convoi-du-sud%85-a-qui-la-faute


Les Tunisiens croient en la politique mais pas aux partis politiques


 

Le chef du parti islamiste Ennahda apparaît comme une personnalité politique connue mais peu crédible dans le premier sondage rendu public lundi 28 mars

Les Tunisiens ont été acculés à manifester dans la rue pour en finir avec l’ère Ben Ali, mais n’ont pas l’âme de révolutionnaires. Tel est l’un des enseignements du premier sondage réalisé en Tunisie et rendu public lundi 28 mars.

Seuls 8 % des personnes interrogées se situent « plutôt à gauche », 14 % « plutôt à droite », alors que 45 % se positionnent au centre de l’échiquier politique et 30 % se déclarent indécis.

Ils se passionnent pour la vie politique – 98 % s’y intéressent beaucoup ou occasionnellement –, prévoient d’y participer (62 %) et jugent qu’exercer son droit de vote est la manière la plus appropriée de permettre des changements positifs en Tunisie (61 %).

Ce qui ne les empêche pas de cultiver une grande défiance à l’égard des partis et de leurs représentants, jugés trop faibles pour pouvoir agir (54 %) et guidés par des forces étrangères (41 %).D’ailleurs, 96 % n’adhèrent à aucun parti.

Un cruel déficit de crédibilité pour les leaders politiques

Ils donnent tout de même un satisfecit au premier ministre Beji Caïd Essebsi à la tête du gouvernement provisoire ; ce dernier procédait lundi 28 mars au quatrième remaniement ministériel depuis la chute du président Ben Ali, en confiant le poste sensible de l’intérieur à Habib Essis après le limogeage de son prédécesseur.

Beji Caïd Essebsi est à la fois la personnalité politique la plus connue (41 %) et jugée la plus honnête et la plus crédible (34 %), spontanément citée.

Vient en deuxième position Rached Ghannouchi, le leader du parti islamiste Ennahda rebaptisé « Mouvement de la tendance islamique » : 37 % estiment qu’il est connu et… 7 % honnête et crédible. C’est aussi la personnalité politique dont les sondés se sentent le plus éloignés (24 %) alors que son parti est de loin le plus connu (47 %).

À la décharge de Rached Ghannouchi, les leaders politiques souffrent d’un cruel déficit de crédibilité : 8 % pour Ahmed Nejib Chebbi, président du parti démocratique progressiste, 7 % pour Mustapha Ben Jaafar, leader du Front démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), deux des partis historiques de l’opposition, le troisième, Ahmed Chebbi, d’Ettajdid (ex-PC), ne figurant même pas parmi les personnalités jugées honnêtes et crédibles alors que ces trois leaders sont spontanément cités parmi les plus connus.

« Le multipartisme ne produit pas forcément le pluralisme »

« La grande majorité des Tunisiens ne se reconnaissent pas dans les partis », confirme le professeur de droit constitutionnel Kais Saied de l’université de Tunis. « Le multipartisme ne produit pas forcément le pluralisme politique », ajoute-t-il.

C’est l’un des problèmes que doit résoudre l’instance chargée de la réforme politique qui n’a pas cessé d’être chahutée pour déficit de représentativité. Un consensus sur sa composition a été trouvé samedi 26 mars en multipliant le nombre de ses membres (passés de 71 à 130), pour augmenter la représentation des partis et de la société civile.

Ils ne sont encore que douze partis à y participer sur la soixantaine qui comptent présenter des listes pour l’élection de l’assemblée constituante le 24 juillet prochain (50 partis ont été légalisés, une dizaine est en attente, le RCD, ancien parti au pouvoir ayant été définitivement dissous par la cour d’appel de Tunis lundi 28 mars).

Mardi 29 mars, cette instance doit se réunir en séance plénière pour examiner les trois projets de décret-loi relatif à l’organisation des prochaines élections. Et les Tunisiens sont vivement invités par le ministère de l’intérieur à entreprendre les démarches d’obtention ou de renouvellement de leur carte d’identité qui servira de sésame pour les élections. 

Source: “La croix” Le 28-03-2011

Lien: http://www.la-croix.com/Les-tunisiens-croient-en-la-politique-mais-pas-aux-partis-po/article/2460012/4077

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                                               Selon Lyès Ben Chédli, Kadhafi serait très remonté contre la Tunisie


 

Selon le lobbyiste tunisien Lyès Ben Chédli, les choses se sont compliquées pour le journaliste tunisien Lotfi Messaoudi et ses trois coéquipiers d’Al-Jazira retenus en Libye.

Cette information est d’autant plus inquiétante que l’ambassadeur de Tunisie en Libye, Slaheddine Jemmali, qui avait annoncé, le 23 mars, au journal de 20 heures de la 1ère chaîne nationale, que les autorités libyennes lui auraient promis de libérer «sous 24 heures» le journaliste tunisien et ses trois collègues (le Mauritanien Ahmad Val Ould El-Dine, le Norvégien Ammar Al-Hamdane et le Britannique Kamal Ataloua), n’a plus fait de déclaration depuis.

Les Libyens ont changé d’attitude M. Ben Chédli, consultant international, patron de ‘‘LBC Consulting’’, basé entre Londres, Genève et Tunis, qui a ses entrées dans l’entourage du leader libyen Mouammar Kadhafi, a tenté une médiation auprès des Libyens pour essayer de libérer les journalistes de la chaîne qatarie. «Les Libyens ont changé d’attitude vis-à-vis de notre frère et compatriote», a-t-il affirmé à Kapitalis, ajoutant que Messaoudi et ses collègues sont sous interrogatoire et qu’il na pas été «en mesure de lui parler par téléphone» comme les autorités le lui avaient promis. «Il se trouve actuellement dans un lieu tenu secret sous l’autorité de Seïf-El-Islam Kadhafi. Visiblement les Libyens reprochent à l’équipe d’Al Jazira d’être entrée sur leur territoire depuis l’Egypte et d’avoir filmé voire propagé des informations sans autorisation préalable», explique Ben Chédli. Selon lui, les Libyens reprocheraient à la chaîne qatarie «la diffusion d’informations erronées à la communauté internationale portant atteinte au peuple libyen». «Il semblerait aussi qu’ils puissent leur coller aussi le chef d’accusation d’espionnage», souligne le lobbyiste. Qui ajoute «C’est du copier-coller de l’affaire des ‘‘infirmières bulgares’’».

Un état d’extrême nervosité «J’ai trouvé aujourd’hui [dimanche, Ndlr] mes interlocuteurs dans un état d’extrême nervosité et très impatients, parfois moi même remontés contre notre pays. Je crois qu’ils nous en veulent de n’avoir pas pris une position officielle contre l’attaque militaire de la communauté internationale, mais également ils désapprouvent le fait que certains opposants au régime Kadhafi aient pu agir contre leurs intérêts depuis la Tunisie», explique encore M. Ben Chédli. Le lobbyiste va plus loin en affirmant: «Le danger c’est que les Libyens sont extrêmement bien renseignés sur notre situation intérieure. Ils m’ont cité quelques noms et des adresses où auraient lieu ces réunions contre leur régime tout en m’indiquant qu’ils avaient posté plusieurs de leurs hommes sur tout notre territoire et qu’il y aurait même des groupes armés sans plus de précision. Il semblerait aussi qu’ils soient à court d’approvisionnement énergétique et voudraient acheter en Tunisie», précise encore Ben Chédli. Le Franco-tunisien, qui a des liens de parenté avec l’ancien président Habib Bourguiba, affirme que ses discussions avec les autorités libyennes vont reprendre aujourd’hui et qu’il a mis un point d’orgue à sa coopération avec elles: avoir la possibilité de parler à Lotfi Messaoudi «avant de pouvoir continuer à agir pour eux dans les milieux politiques, économiques et artistiques occidentaux pour favoriser un dialogue diplomatique», précise Ben Chédli.

Créer des comités pour la libération de Lotfi Messaoudi Le lobbyiste, qui avoue ainsi, sans précaution aucune, faire du lobbying politique pour un régime aux abois, au ban de la communauté internationale et qui risque de tomber d’un moment à l’autre, ne se gêne pas de conseiller aussi aux médias en Tunisie de cesser «absolument» et «immédiatement», toutes «attaques directes contre Mouammar Kadhafi» et dans le même temps «créer des comités de soutien à travers tout le pays pour la libération de Lotfi Messaoudi sans aucune hostilité au régime libyen». Et pour cause, explique-t-il: «Les libyens sont extrêmement sensibles au sentiment de la rue tunisienne, le colonel Kadhafi avait beaucoup investi en terme d’image auprès des milieux tunisiens (politiques et économiques).»

Kapitalis publie ces informations avec toutes les précautions d’usage, tout en espérant que certaines positions, attribuées par le lobbyiste aux autorités libyennes, ne sont, en réalité, que des messages codés visant à influencer la position tunisienne dans le conflit qui oppose désormais la Libye de Kadhafi à la communauté internationale.

Source : « Kapitalis » Le 28-03-2011

Lien : http://kapitalis.com/fokus/63-maghreb/3267-selon-lyes-ben-chedli-kadhafi-serait-tres-remonte-contre-la-tunisie.html


Condamnation des déclarations israéliennes relatives aux juifs tunisiens


 

La Tunisie exprime sa « vive condamnation et son refus catégorique » des déclarations de la ministre israélienne de l’Immigration et de l’Intégration, diffusées récemment par certains médias concernant l’encouragement « des juifs tunisiens à émigrer vers Israël, tout en leur promettant une aide financière et divers avantages, sous prétexte qu’ils endurent en Tunisie une situation économique difficile ». Une source autorisée au ministère des Affaires Etrangères a indiqué que la « Tunisie a accueilli avec énormément de regret » ces déclarations qui « constituent une ingérence manifeste » dans les affaires intérieures de la Tunisie, ajoutant que de telles déclarations constituent « un appel malintentionné aux citoyens tunisiens à émigrer vers Israël » et « une tentative par Israël de ternir l’image post-révolutionnaire de la Tunisie et de susciter les suspicions autour de sa sécurité, de son économie et de sa stabilité ». Le ministère des Affaires Etrangères rappelle, dans son communiqué dont l’Agence TAP a reçu une copie, que les juifs tunisiens « ont constitué, tout au long de l’histoire de la Tunisie, une partie intégrante de la société tunisienne, vivant en parfaite harmonie avec ses différentes composantes et dans le cadre du respect de leurs droits et de leurs libertés, en tant que communauté religieuse indépendante ». Le communiqué réaffirme l’étonnement de la Tunisie face à « de telles déclarations d’une responsable gouvernementale d’un pays qui a, de tout temps, dénié le droit du peuple palestinien au retour à la terre de ses ancêtres, défiant honteusement la légalité internationale ».

Source: “Business News” Le 28-03-2011

Lien: http://www.businessnews.com.tn/Condamnation-des-d%C3%A9clarations-isra%C3%A9liennes-relatives-aux-juifs-tunisiens-,520,24102,1


TUNISIE : Braquage d’une banque en plein jour


 

L’agence « Amen Bank »,une banque tunisienne appartenant au groupe détenu par la famille d’origine djerbienneBen Yedder qui comprend notamment les sociétés Cafés Ben Yedder, Cafés Bondin, Parenin (représentant de la marque Caterpillar), les cliniques El Amen ,se situant aux Berges du Lac a connu un cambriolage spectaculaire dans la matinée du lundi 28 mars 2011. Deux hommes cagoulés et armés jusqu’aux dents ont fait irruption dans cette succursale située dans un quartier réputé être le plus huppé et le plus sécurisé de la ville de TUNIS. D’après des témoins oculaires, une voiture qui avait à son bord 2 personnes les attendait devant l’Agence. L’alerte a été donnée par un citoyen. Les forces de l’ordre et l’armée sont actuellement sur place et une enquête a été ouverte.

   Ce qui est encore plus inquiétant est que cette agence n’est située qu’à une centaine de mètres d’une caserne de la Garde Nationale. Cette démonstration de force intervient après un relâchement de la violence et un retour au calme significatif depuis l’avènement de la révolution du 14 Janvier.

   Si la somme dérobée n’a pas encore était communiquée, aucune victime non plus n’est à déplorer ! La question qui se pose maintenant est de savoir comment cette voitures et ces criminels ont ils pu s’échapper alors que l’accès ou la sortie des Berges du Lac ne peut se faire que par trois voies toutes gardées  et qui plus  sont devant le siège de la Garde Nationale de l’Aouina où il y a la plus grosse concentration de sécurité.

Cet incident intervient alors qu’un remaniement partiel du gouvernement est observé. En effet d’après une dépêche de la TAP, le Président de la République provisoire, Foued Mebazzaâ a nommé Habib Essid en tant que nouveau ministre de l’Intérieur sur proposition du Premier ministre, Béji Caïd Essebsi.

Le pays a besoin et en urgence d’un homme fort au ministère de l’intérieur pour rétablir l’ordre et la sécurité. Il n’y aura pas de démocratie et de développement économique avec impunité vis à avis des criminels et faiseurs de trou. Au point où aujourd’hui l’on se demande s’il ne faut tout simplement pas interdire les grèves et les manifestations qui menacent sérieusement l’économie et le tourisme de la Tunisie.

Source: ”come4news” Le 28-03-2011

Lien: http://www.come4news.com/tunisie-braquage-dune-banque-en-plein-jour-487711

 


Révolution tunisienne : la victoire des modérés


 

Fin du très revendicatif Conseil national de protection de la Révolution

La création par l’exécutif de l’Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la Révolution marque un coup d’arrêt au Conseil national de protection, qui en perd sa légitimité. De quoi satisfaire Ettajdid, qui défend un modèle consultatif institutionnel. Mais de quoi inquiéter le Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT), qui craint une déstabilisation dommageable à la Révolution.

L’Instance supérieure, nouvellement créée par l’exécutif pour organiser les élections, ne fait pas que des heureux dans les rangs politiques tunisiens. Elle rend de facto obsolète le Conseil national de protection de la Révolution, qui prétendait à un rôle beaucoup plus fort pour protéger le pays de tentatives contre-révolutionnaires. Passée l’euphorie du renversement du président Zine el-Abidine Ben Ali, un nouveau jeu politique se met en place, à quelques mois de l’élection d’une assemblée constituante.

« Un conseil de commandement »

Entre l’« Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la Révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique » et le Conseil national de protection de la Révolution, deux conceptions de la Révolution s’affrontent. « Le nom retenu par le gouvernement par intérim est un peu différent, mais nous avons depuis le début défendu la création d’une entité consultative », explique Ahmed Brahim, premier secrétaire du mouvement Ettajdid (social-démocrate), à propos de l’Instance supérieure.

A l’entendre, le Conseil national voyait grand quant à ses prérogatives. « Ils étaient au départ mus d’une volonté de cumuler les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, explique-t-il, ils voulaient, entre autres, pouvoir nommer les juges. En résumé, leur objectif était plus de former un conseil de commandement que de protection de la Révolution ». Mais avec la création de l’Instance supérieure et le ralliement des membres du Conseil national, « les choses se sont bien terminées », estime Ahmed Brahim. Un membre de la nouvelle scène politique tunisienne, qui préfère rester anonyme, prête au Conseil national des débuts la volonté plus forte encore de se transformer en assemblée constituante, une affirmation que dément Adel Thabet, représentant en France du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT).

On peut comprendre qu’Ahmed Brahim, membre des deux gouvernements Ghannouchi, n’appréciait pas l’existence, à partir de février, d’un Conseil national de protection de la Révolution. « Il s’agissait pour certaines forces [Ettajdid et le PDP (social-démocrate), ndlr] d’un contre-pouvoir », estime Adel Thabet, en réponse aux critiques sur la légitimité du Conseil national. « Mais plus que des extrémistes de la Révolution, ce sont plutôt ceux capables d’accepter les compromis mais marginalisés par leur absence du gouvernement Ghannouchi qui ont formé le comité », décrypte Vincent Geisser, chercheur en sciences politiques à l’Irenam. Le rapport du Conseil national au gouvernement était ambigu, estime le politiste, car « il revendiquait la légitimité révolutionnaire, tout en reconnaissant une tâche technocratique au gouvernement ».

Disparition programmée

L’organisation de l’élection d’une Assemblée pour rédiger une nouvelle Constitution figurait parmi les principales revendications du Conseil national de protection de la Révolution. Il s’agit donc de ce point de vue d’une « victoire » pour ce dernier, note Vincent Geisser. Mais son remplacement programmé par l’Instance supérieure représente pour Ahmed Brahim la preuve que « la posture du Conseil national n’était pas tenable ». « Le Conseil national est affaibli et discrédité, auprès des forces politiques comme de l’opinion, depuis la création de l’instance supérieure », reconnait Adel Thabet, sans parler de dissolution.

Le représentant du PCOT se dit désormais « inquiet » face aux évolutions possibles de la situation politique. « La contre-révolution est toujours en cours », estime-t-il, mettant l’accent sur le flou actuel dans l’organisation des élections. « L’administration qui falsifiait les scrutins sous Ben Ali est toujours en place, rappelle Adel Thabet, il faut donc exiger de sérieuses garanties ! ».

Adel Thabet se dit de plus soucieux de l’autorisation de la création de quatre partis issus de l’ex-RCD. Mais Vincent Geisser entend relativiser : « Ce sont les membres les moins « mouillés » et les plus libéraux du RCD qui veulent jouer leur carte, notamment les ex-ministres Mohamed Jegham et Kamel Morjane. Ils veulent lancer des formations centristes pour jouer sur les peurs et viser les petits entrepreneurs ». Reste, pour Adel Thabet, les souvenirs de l’ancien régime, avec par exemple « la torture d’un certain nombre de camarades sous l’ancien ministre de l’Intérieur Ahmed Friaa ».

Enfin, la sérénité des discussions pourrait selon le représentant du PCOT être remise en cause par « certaines forces », qui créent une « dynamique de clivage sur la question religieuse ». Plusieurs confrontations ont eu lieu dans les rues sur le sujet délicat de la laïcité. Le fait de « quelques groupes minoritaires » qui défendent une vision « moyen-âgeuse », pour Ahmed Brahim. Pour régler ces craintes, la meilleure solution reste, chacun en est persuadé, le vote de la loi électorale.

Source: ”Afrik.com” Le 28-03-2011

Lien: http://www.afrik.com/article22410.html


La Tunisie destination « stratégique » des investissements US


 

La Tunisie, qui vit, actuellement, au rythme de la transition démocratique, « peut devenir une destination « stratégique » pour les investissements américains destinés, notamment, aux pays africains », selon secrétaire d’Etat adjoint au commerce et directeur général du service commercial des Etats-Unis, Suresh Kumar.

Le responsable américain, en visite en Tunisie, à la tête d’une délégation d’hommes d’affaires et de représentants de sociétés américaines, a relevé, lors d’un entretien avec . Abdelhamid Triki, ministre de la Planification et de la Coopération internationale, que « la révolution du 14 janvier a consolidé l’image de la Tunisie auprès de tous les milieux américains ».

Par ailleurs, cette visite vient concrétiser, selon LUI, la volonté de plusieurs entreprises américaines de mieux s’informer du climat et des opportunités d’investissement en Tunisie.

Les promoteurs américains, au nombre d’une dizaine, opérant dans divers domaines (NTIC, énergie, industries manufacturières), ont demandé des éclaircissements, lors de cet entretien, sur les législations régissant l’investissement et sur les procédures de création de projets.

Source: “African Manager” Le 28-03-2011

Lien: http://www.africanmanager.com/articles/132649.html


Tunisie : « L’année 2011 sera difficile pour le secteur bancaire », prédit « Amen Invest »


 

A la lumière des récentes évolutions politiques et économiques ayant mis en particulier le secteur bancaire sous d’importantes pressions, les analystes de l’intermédiaire en Bourse «Amen Invest» s’attendent, après l’élaboration d’une étude sur les banques cotées en Bourse, à une année 2011 difficile, du moins pour les banques publiques.

Selon cette étude, la conjoncture actuelle (exercice 2011) sera difficile pour le secteur financier et principalement pour le secteur bancaire; il enregistrera notamment la croissance de ses pertes et créances classées, et ce conjointement au ralentissement économique qui s’est déjà fait ressentir.

Ceci devrait affecter les chiffres de l’exercice 2010 qui semblait jusque là bien parti dans son élan de croissance, étant donné que la majorité des banques cotées ont enregistré une évolution significative souvent à deux chiffres de leurs PNB, estiment les analystes de «Amen Invest».

De même, et à la suite des communiqués publiés par les différentes banques ainsi que leurs communications financières, il apparaît que ce sont les banques étatiques et surtout la STB et la BH qui seront les plus impactées.

La BH a déjà affiché un résultat net provisoire en baisse de plus de 15%, alors que celui de la STB devrait, encore plus, être revu à la baisse suite au lourd provisionnement que devra constater la banque. La BT a également enregistré d’importantes dotations aux provisions qui pourraient générer une baisse du résultat net de 2010 de plus de 35%. Les banques auront ainsi intérêt à provisionner un maximum au titre de l’exercice 2010 afin d’alléger les effets des éventuelles pertes sur l’exercice à venir, expliquent les analystes.

Parallèlement, les banques à capital majoritairement étranger, à l’instar de l’UBCI et de l’UIB, avaient initialement affiché un très faible taux d’engagements auprès des membres de l’ancien régime, et qui ne devrait aucunement impacter leur activité. La première a annoncé une évolution à deux chiffres de son résultat net, alors que la seconde a déjà affiché un résultat net provisoire qui a plus que doublé.

Sur le plan boursier et à la lumière de ces faits, l’étude a démontré qu’il sera quand même difficile d’ignorer les valeurs financières et bancaires qui disposent d’un important potentiel de hausse. Il faudra toutefois choisir les titres avec discernement.

Certaines banques restent risquées de par leurs engagements en faveur des deux familles liées au régime déchu ce qui devrait avoir un impact négatif sur leurs résultats dans le cas où la BCT les orienterait vers un provisionnement beaucoup plus important que celui prévu initialement. «Amen Invest» prévoit, à cet effet, des réajustements à la baisse des projections pour l’année 2011.

Source: “wmc” Le 28-03-2011

Lien: http://www.webmanagercenter.com/management/article-103799-tunisie-l-annee-2011-sera-difficile-pour-le-secteur-bancaire-predit-amen-invest

 


Conférence à Paris: «Quel modèle pour une Tunisie démocratique?»


 

L’association franco-tunisienne Génération Jasmin organise une conférence-débat sur le thème: «24 juillet 2011: Quel modèle pour une Tunisie démocratique».  

La conférence se tiendra le 1er avril à 18 heures, à l’Ecole supérieure d’architecture de Paris, avec Youssef Seddik, Ghazi Mabrouk et Moncef Cheikhrouhou. Créée en France le 17 janvier pour accompagner les Tunisiens dans leur transition historique et contribuer à la construction d’une Tunisie libre, digne et démocratique. L’association Génération Jasmin est composée d’étudiants et de jeunes actifs et compte parmi ses membres d’honneur Bertrand Delanoë, le maire de Paris natif de Bizerte, au nord dela Tunisie. La conférence se propose de créer en France une plateforme de consultation et d’échanges autour des institutions futures de la Tunisie nouvellement démocratique en perspective de l’élection de l’Assemblée constituante le 24 juillet, date fixée par les autorités transitoires tunisiennes pour élire une Assemblée constituante.

Source : « Kapitalis » Le 28-03-2011

Lien : http://www.kapitalis.com/fokus/62-national/3268-conference-a-paris-lquel-modele-pour-une-tunisie-democratiquer.html


                                                     

De la révolution tunisienne et de la bonne Gouvernance des entreprises


 

La révolution est à la mode. La bonne gouvernance aussi. « Parfois pris dans le sens de tout changement important dans les structures sociales, le régime économique, etc. » , la révolution est sans doute l’expression, brusque, d’une volonté ferme de rupture avec la mauvaise gouvernance. Ce constat est valable aussi bien au niveau de l’Etat qu’au niveau des entreprises. Là où il y a exercice du pouvoir, il y a toujours risque pour les bonnes valeurs. Comme le rappelle David Landes, « les meilleures valeurs peuvent être étouffées par une mauvaise gouvernance dans un pays donné » . Liberté, droit à la participation, transparence, responsabilité, égalité, contrôle du pouvoir sont des valeurs fondamentales pour la révolution. Elles le sont aussi pour la gouvernance. Car, le concept de gouvernance, se réfère globalement à l’exercice du pouvoir et à la manière dont les règles sont élaborées, décidées, légitimées, mises en œuvre et contrôlées dans une organisation . Pris dans ce contexte, la révolution tunisienne du 14 janvier 2011, aura certainement, nous l’espérons du moins, le mérite d’instaurer un « système d’assainissement » destiné à éradiquer les défaillances, à permettre un renouvellement des acteurs économiques et politiques et à stimuler l’innovation dans tous les domaines. Dans cette culture de renouvellement qui s’instaure en Tunisie, s’insère la mise à jour du Guide de bonnes pratiques de gouvernance des entreprises tunisiennes paru en 2009 et à laquelle tous les protagonistes du monde de l’entreprise sont invités à y contribuer. Au-delà du débat sur la « juridicité » des dispositifs explicités par tout Guide de bonnes pratiques, il nous a paru intéressant de mettre l’accent sur l’originalité de la légistique adoptée (I.) avant d’exposer les grandes valeurs codifiées (II.).      I. Une légistique privilégiant le dialogue et l’éthique des entreprises tunisiennes La légistique s’entend, généralement, de la science de la composition des normes ; plus spécialement de l’étude systématique des méthodes de rédaction des textes législatif. De ce point de vue, le Guide s’apparente à un instrument de régulation (ou plus précisément d’autorégulation  selon la formule consacrée par certains auteurs),  utilisant des méthodes de rédaction qui s’appuient sur les techniques de concertation et de dialogue, et privilégient les aspects pédagogiques et moralisateurs. 1) La préparation technique des dispositifs du Guide s’est appuyée sur la concertation et le dialogue avec les entreprises La réflexion normative contemporaine a connu une évolution marquante. D’importants travaux de recherche ont ainsi permis de mieux appréhender, la manière dont le système juridique forge les règles qu’il entend faire respecter. En effet, divers mécanismes novateurs  mis en œuvre par les acteurs de la scène juridique (administration, juge, société civile…) manifestent « une forme particulière de normativité qui s’écarte du modèle traditionnel du droit étatique, c’est-à-dire d’un droit « impératif, général et impersonnel». De plus en plus, le modèle traditionnel de la norme étatique privilégie ainsi l’incitation plutôt que l’obligation et la dissuasion au détriment de l’interdiction. De même il laisse bien souvent une place à la négociation voire à la contractualisation avec le citoyen .    La régulation reflète désormais deux idées principales : D’une part des normes  particulières. Celles-ci se distinguent par une certaine souplesse, sur le plan de la forme comme du contenu : formulées non pas sur le mode impératif, elles privilégient au contraire la recommandation, l’incitation, l’invitation ou encore la dissuasion. D’autre part, des méthodes spécifiques d’élaboration du Droit. Celles-ci s’appuient sur la participation des destinataires de la norme à sa création, à travers des mécanismes de dialogue plus ou moins formels et plus ou moins poussés : consultation, discussion, négociation… Le Guide de bonnes pratiques de gouvernance des entreprises tunisiennes offre, à notre avis, un intéressant exemple de cette forme particulière de normativité. Reflet de l’importance de la concertation, la logique qui anime le Guide est particulièrement axée d’une part sur la recommandation et, d’autre part, sur le dialogue. Cette logique apparaît clairement  dans la  mobilisation des représentants des principaux acteurs économiques en Tunisie. Les recommandations contenues dans le Guide, élaborées par des experts, ont été en effet le fruit de longues discussions avec des professionnels. Le Guide a émané finalement de ceux qui sont censés y adhérer et a été produit par ceux qui vont assurer sa mise en œuvre. Sa refonte et sa mise à jour aussi. 2) La rédaction technique des dispositifs du Guide est animée par une ambition pédagogique et moralisatrice Les mécanismes novateurs de l’auto-régulation, exposés précédemment, font appel, dans une large mesure, au civisme et au sens de l’éthique des entreprises. L’utilisation du mode suggestif (« le Guide recommande… », « les entreprises devraient… », « le manager est appelé à… »), qui s’écarte du mode impératif traditionnel, dans la rédaction des codes de conduites en est bien l’illustration. Cet aspect suggestif dans la formulation de la norme répond essentiellement à un souci pédagogique. En s’adressant aux entreprises sur un ton délibérément suggestif, prenant une certaine distance avec la notion d’impérativité, celles-ci accepteraient plus facilement la norme, qu’on entend leur appliquer plus par sens de responsabilité que par peur de sanction. Ceci est d’autant plus vrai qu’elles ont été associées, rappelons le, dès le début à la formation de la norme en question. II. Une codification revalorisant les bonnes pratiques de la gouvernance A l’ère de la révolution, l’entreprise tunisienne ne peut plus aujourd’hui ignorer que sa vie, voire sa survie, dépend en grande partie de sa capacité à intégrer certaines valeurs fondamentales telles que la transparence, le droit à l’information, la responsabilité des dirigeants, la nécessité de contrôle de l’exercice des pouvoirs, l’éthique, la responsabilité sociétale, la liberté d’expression, le dialogue social… C’est précisément l’objectif et le contenu du Guide de bonnes pratiques de gouvernance des entreprises tunisiennes. L’objectif fondamental de tout  guide de bonne gouvernance est de gagner la confiance des investisseurs et du public. Il viserait à rendre le système de gouvernance d’entreprise plus transparent et plus intelligible. Sa préoccupation majeure est de promouvoir la confiance des investisseurs nationaux et internationaux, des clients, des salariés et du public dans la gestion et le contrôle des entreprises. La confiance constitue, à notre avis, l’essence même de la bonne gouvernance. Le mérite de la révolution tunisienne, à cet égard, est justement de dévoiler « l’érosion » et la disparition de cette confiance.  Il est donc temps d’asseoir « l’obligation rendre compte » et de prévaloir « la gestion participative » aussi bien dans les affaires publiques que privées. Il en va de l’avenir de notre pays. Sans doute, certains trouveront ces axes assez généraux au point de manquer de précisions utiles. Ils ont toutefois le mérite d’être universels. Dans le contexte « révolutionnaire » que  connaît la Tunisie, le recours à des valeurs universelles au plan de la gouvernance demeure un préalable au bon fonctionnement des institutions publiques et privées afin d’éviter les dérapages préjudiciables au bien être du peuple et au progrès de la société, et contribuera certainement à une insertion plus réussie dans l’économie mondiale.

Source: “Leaders” Le 28-03-2011

Lien: http://www.leaders.com.tn/article/de-la-revolution-tunisienne-et-de-la-bonne-gouvernance-des-entreprises?id=4618


Around the Arab World in four uprisings


 

I am sitting in a cafe in the port of Sfax in Tunisia, close to the Libyan border. I have been tramping round the sand-coloured walls of this ancient city, dawdling in Sfax’s aromatic souks and getting lost in its maze of ninth century alleyways, so I am stopping for a drink.

In the cafe there are only two customers, and I am one of them. Above the manager’s head, a television is broadcasting amateur video footage of anti-government protests in Syria. The TV channel is Al Jazeera Arabic – as much a catalyst of history as a recorder of it these past few months – and the shaky camera work, along with the shouting of the Syrian crowd, seem all too familiar.

The pictures protestors are smuggling out of Syria could be interchangeable with the images of defiance we have seen in Egypt, Bahrain, Yemen and Libya. As well, of course, as Tunisia itself, where the Arab world’s revolutionary tide first began to turn.

“It looks like Tunisia back in January,” I tell the cafe manager as the Syrian chants blare overhead. He smiles at the similarity. “We Arabs want democracy and none of us have it,” he replies, his smile quickly giving way to this statement of fact.

It is good to be back in Tunisia. Perhaps covering a breakthrough moment like a revolution is always a special event for a reporter, and Tunisia’s Arab revolt happened to be my first.

On 14 January, I arrived in Tunis on a three-and-a-half-hour flight from London and drove straight from the airport to the main avenue in the centre of the capital. Outside a Stalinist-looking Interior Ministry, thousands of people were demanding that Tunisia’s President resign. Many of them were students and they spoke English. They told me they wanted the same things that I took for granted – freedom of speech, a democracy and not a dictatorship.  I marvelled at my stupidity; given that we were only three-and-a-half-hours flying time from London and a short hop across the Mediterranean from mainland Europe, why should any of this aspiration in the Arab world have come as any surprise?

After about an hour the police dispersed the crowd with teargas (four uprisings later, I have lost count of how many times have I written those words) and we ran for cover into the safety of the backstreets and away from the sound of gunfire. I had no idea I would soon be fleeing teargas in Egypt, Bahrain and Libya as well as in Tunisia repeatedly. (In Egypt protestors offered me Coca Cola to clean out my eyes. In Tunisia it was the juice of half a lemon.)

As we slipped down an alleyway to escape from Tunisian police, a phalanx of protestors hooked their arms in mine or walked in step behind, shouting slogans against the regime. My cameraman and I decided that I should say something which summed up the situation for that night’s TV report. “Either this is the first Arab revolution of the 21st Century,” I intoned as I marched towards the camera, “or it will be brutally suppressed.”

President Ben Ali fled to Jeddah in Saudi Arabia that very night, so it turned out that the first half of my intonation was correct. But in all the revolutions and uprisings since, the calculation has remained the same; would the people win out, or would state brutality stamp out dissent?

In Egypt the army balked at shooting its own people, allowing a revolution to take place which was part popular uprising, and part military coup against President Mubarak. On 28 January, I watched from my hotel balcony in Cairo as the Mubarak party headquarters burned, billowing smoke into my room. And a sight I will never forget – a plume of water fired by police, in a beautiful arc like a rainbow, towards a surging crowd of protestors crossing a bridge over the sunlit river Nile towards Tahrir Square.

Demonstrators in Egypt, as in Tunisia, had shed their fear. They had walked through a barrier of pain, risked everything and come out the other side. The more the police shot and tear gassed them, the more enraged they became.  Social media, along with Al Jazeera’s satellite broadcasts, spread a message of people power which has swept the region in an irresistible wave.

Egypt now awaits elections which will either prove it is capable of multi-party democracy or which could eventually return the country to military rule, if the Generals judge political Islam too much of a threat. In Bahrain, my third uprising, the struggle for democracy has had a religious dimension from the very beginning. The ruling Sunni Royal Family, the Khalifas, has outsourced its brutality to a largely non-indigenous security force to suppress the Shia majority. The official view is that national security is at stake. But it looks to me and to many others as if the Khalifas are stubbornly refusing to forego absolute power because they are not ready for a British-style Constitutional monarchy.

On the night of 18 February, I was in one of the main hospitals in Bahrain’s capital, Manama. I watched a woman quietly weeping at the bedside of her husband who had been shot in the head. He was brain dead and could never recover. Outraged doctors showed me X-rays of other bullets lodged in protestors’ flesh and bones.

The man who drove me to the hospital, and to the funerals of those unarmed Shia demonstrators who had been killed, now says it is too dangerous to leave his home. And the massive sculpture in the Pearl Roundabout, the prize of Bahrain’s democracy movement which jubilantly occupied it, has been dismantled, leaving a barren patch of earth beneath.

In Bahrain – perhaps the most strategically important of all these uprisings – the fear which Bahrainis shed has, in part, returned. America is unwilling to abandon a ruling elite which hosts the US Fifth Fleet. Neighbouring Saudi Arabia will not countenance a Shia revolt which could encourage Shia revolts in Saudi’s eastern provinces and boost the regional influence of Iran – though an alternative view is that Iran’s Ayatollahs have every reason to be as terrified of the democracy movements sweeping across the region as the Saudis are.

The calculation in Bahrain seems to be that violence will push the democratic genie back into the bottle. I don’t believe that will work. I am not sure it will work anywhere now, given the revolutions which have already taken place in Tunisia and Egypt.

Then there is Libya, where the security forces tried to avoid their neighbours’’ fate and did not hesitate to shoot their own people. In Libya the bulk of the oil is in the East, so perhaps it is not surprising that foreign powers have intervened on the East’s behalf, in the name of protecting civilians.

Libya is different from previous uprisings because of the 41-year personality cult of Colonel Gaddafi who has talked of hunting down his enemies like rats; and mainly because army defectors and protestors have morphed into armed rebels, turning this not into a purely civilian-military conflict but into a civil war – though Yemen’s unrest may be heading in a similarly two-sided direction.

In Libya, western powers and Arab states have taken a gamble in the face of vicious state violence they felt they could not afford to ignore. That gamble came too late for the townspeople of Zawiyah near Tripoli, who rose up against Gaddafi only to see their rebellion destroyed by heavy tank shelling. I think often of Zawiyah and of how, like Bahrain’s Pearl roundabout occupation, the joy of those who believed they had liberated it has been cruelly snatched away.

On my third and final visit to Zawiyah, at the invitation of the Gaddafi regime, the graves of rebel fighters in the town square had been bulldozed flat while pro-Gaddafi supporters, apparently bussed in for our cameras, celebrated nearby. Gaddafi may have Zawiyah – and its important oil terminal – now in his control, but the loss of territory and oil revenue further east surely means that the regime’s days are numbered. Numbered yes, though Libya’s “Brother Leader” may have any number of days, months or even years left in his locked-down capital yet.

In Tunisia and Egypt too, the revolutions are far from complete. Toppling a dictator is only the beginning, with many protestors holding so little faith in the surviving institutions of state that they don’t believe their protests should stop with the removal of figureheads.

In the square just across the road from my cafe in Sfax there is a crowd of about a hundred men milling about and passing a megaphone amongst themselves. I ask the cafe manager what they are doing. “All of them have a different idea of whom they want as President,” he says, shrugging his shoulders. Any revolutionary fervour he might have entertained has clearly evaporated.

There were 44 political parties in Tunisia at the last count, and this explosion of political activity is no longer a novelty to those Tunisians more focussed on feeding their families. I ask a man in the crowd what everybody is complaining about. “We have no jobs,” he says “and nobody is in charge. Many Tunisians are fleeing to Europe because the situation is not good.”

Sfax is Tunisia’s commercial capital. Shopkeepers complain about the absence of tourists, and the lack of security because so many of the former president’s once ubiquitous police force have deserted their posts.

And so, as I prepare to return to Libya, the revolutions all around North Africa and the Middle East feel both remarkable and inconclusive. Yet despite these anxious times and the uncertainties ahead, I remain optimistic:  the so called experts in many of these outwardly secure police states who said that the region’s despots were safe have been proved wrong by the chain of recent events.

The predictions of protestors have proved far more accurate. They have taken incredible risks in the name of freedom. And when they say they can do better than the ancient regimes they are trying to overthrow, I am inclined to believe them.

Source: “channel4” Le 28-03-2011

Lien: http://blogs.channel4.com/world-news-blog/around-the-arab-world-in-four-uprisings/15715

 


In Syria…enmity with Israel for tyranny


 

Let us assume that the Syrian domino will follow the same path as Tunisia and Egypt. Then let our imaginations take us far far away where, in the blink of an eye, the person who will win the upcoming presidential elections in Syria is an ideal and exceptional figure with similar characteristics to the Rightly Guided Caliph Omar Ibn al Khaddab (may God be pleased with him) with regards to fairness, decisiveness, austerity and strength. Can you imagine that with limited sources of national income this “Omar-like” president will do away with unemployment and will solve the problems of poverty and housing and the major problems regarding the youth? Can you imagine that he will turn Syria into a country where the people will not find anyone in need of Zakat [charity]? It is not necessary that these ideal characteristics exist in any leader around the world to transform his country into Plato’s republic. There is a lot of historical evidence from the biographies of just leaders, Muslim and non-Muslim alike, that nations are willing to accept and love the leader and be truly loyal to him even if they, along with him, live on water and dates, and this is on the condition that he lays the foundation for fairness.

This is exactly what the Syrian government has failed to understand. In an attempt to contain the tension and the demonstrations that broke out in the several Syrian cities, the government recently embarked boldly upon making promises that lacked real political reforms. For this reason these promises were met coldly by the Syrian nation and in order for us to realize that there is a large gap between the Syrian government’s “non-reform” promises and the real demands made by the Syrian street, a Syrian academic sent a strong-worded letter to President Assad reproaching him for not releasing political prisoners and not bringing the emergency laws to an end.

There are two main factors in these demands that would trouble any nation in this world; one is gaining freedoms by lifting martial law and releasing “non-criminal” prisoners, many of whom were thrown into prison and have remained there for several years without trial or through unjust military courts that are authorized under emergency law just like in Tunisia and Egypt. It is interesting that the release of such prisoners is one of the biggest concerns the people have even if they are not related to the prisoners or know them personally. This became noticeable in the popular demands that followed the outbreak of the revolutions in Tunisia, Egypt, Libya and Algeria and of course the people who are excluded from this are those who were involved in terrorist activity harming state security and society. The second factor is fighting corruption.

There was a very big chance that Syria would eventually be affected by the Arab tsunami [of revolutions] that swept Egypt and Tunisia and that is now sweeping Yemen and Libya. However instead of the Syrian government making the most of this delay by implementing pre-emptive and preventative strikes through the implementation of major reforms, what we saw was the complete opposite. The Syrian government was overcome by self-conceit and felt it was an exception and not vulnerable to the anger in its troubled Arab surroundings. It believed that its leaders were protected by a solid front and that confronting Israel would grant it immunity and a blank cheque to do what it wants to its people. This is the worst kind of blackmail and regrettably this kind of blackmail has been seen in the Arab world before. [Hosni] Mubarak used this approach when he reminded his people of his feats in the October War. Gaddafi condemned anyone who was against “the glory of Libya” which resisted Italian colonialism “house by house and street by street,” and now the Yemeni president is reminding Yemen of his great contribution to uniting the two parts of Yemen. They all delayed in implementing reform measures and all of them claimed to be different and now they have all become lessons for people to learn from.

Source: “Asharq Alawsat”  Le 28-03-2011

Lien: http://aawsat.com/english/news.asp?section=2&id=24675


Un peuple sur mesure


 

C’est parti pour 2012. Les sondages fleurissent tout au long d’une campagne permanente. Une répétition un peu lassante. Elle ne sert pas la démocratie. Bien sûr, cette expression n’est pas plus directe que les corps intermédiaires que George Gallup voulait reléguer. Les sondages posent les questions que posent ceux qui les paient. Ils finissent par étouffer tout débat d’idées et de projets tant ils font de la politique une lutte de personnes. C’est une course de chevaux, une pauvre opposition de candidats ramenés à leurs egos, leurs sourires, leurs vies privées. A coup sûr, ils ont des programmes, ils ont peut-être même des convictions qui vont au-delà de leur personne. Le feuilleton les efface. Il est un moment où l’apparence élimine la substance.

Aucun fondateur de la démocratie ne renierait l’idéal d’un peuple de citoyens autonomes faisant un choix de destin et non un choix de personnes auxquelles remettre son destin. Les plus prudents y mettaient sans doute des conditions d’aptitude. Les plus enthousiastes rêvèrent même d’un mandat impératif impossible à réaliser. Les sondages tirent massivement la politique vers le contraire, la remise de soi à l’autorité, la confiance aveugle à des chefs. Ce n’est pas le moindre paradoxe que l’instrument de l’expression directe des fondateurs des sondages contribue à ce point à restaurer une autocratie plébiscitaire. Associés à des institutions comme l’élection du prince, ils contribuent à ramener les citoyens à un statut de mineur. Car, est-ce autre chose que de demander si on est favorable ou défavorable, quel avenir on voit, si on a plutôt confiance ou plutôt pas confiance en un tel ou une telle ? Et de demander si l’élection avait lieu demain pour quelle personne on voterait, en sachant que l’élection n’a pas lieu demain et qu’on ne connaît même pas le nom des candidats entre lesquels on aura à choisir…

Au moins peut-on espérer ramener les sondeurs à un usage plus respectueux des gens et de la démocratie. Il serait si heureux que la profession s’impose une discipline. Vain espoir si on se fie aux résultats de l’action des instances professionnelles européenne (Esomar) ou française (Syntec). Elles ont été incapables de lutter efficacement contre les dérives, c’est-à-dire contre la logique du profit qui est celle de toute entreprise économique. Alors, il faut se tourner vers les règlementations publiques, même si la première loi a fait la démonstration de son échec. Il faut surtout se tourner du côté de citoyens critiques. Or, si le sondo-scepticisme est largement répandu, il est souvent mal fondé, par exemple lorsqu’on approuve les « bons » sondages et réprouve les « mauvais » selon qu’ils font plaisir ou dérangent. Le travail d’éducation scientifique est nécessaire à la citoyenneté.

On ne prétendra pas convaincre les réticents qui affirmeront encore que « les autres » l’ont fait avant, qu’ils ont fait pire, voire qu’il en a toujours été ainsi. Nul n’est plus aveugle que celui qui ne veut pas voir. Combien sont-ils qui préfèrent être dupes que renoncer à leur opinion ? Les arrière-pensées sont transparentes et les dénégations pauvres. Il faut faire droit cependant à une objection. Ce n’est pas celle du « rien de nouveau sous le soleil », puisque justement, la rationalisation du travail politique, avec ses méthodes et ses dépenses de plus en plus importantes, montre suffisamment que les choses changent. Par contre, les objectifs auxquelles prétendent répondre les méthodes rationalisées du marketing politique viennent de loin. Alexis de Tocqueville l’avait formulé avec subtilité à propos de l’instauration du suffrage universel discernant « un effort immense pour apprivoiser le nouveau maître ». Il s’agissait alors de former les citoyens à la discipline électorale. Il n’était pas évident d’abandonner les pulsions de la révolte et de modérer les passions. Nous en sommes les produits. Cela ne suffisait pas. Comment encore et toujours obtenir le consentement ? Il est devenu difficile de répudier le maître par la contrainte. Il restait la persuasion. Apprivoiser l’ancien maître, tel est le programme que se sont données les spécialistes de la propagande, dont l’efficacité dépend d’abord de la dénégation de cette propagande, c’est-à-dire des procédés grossiers et parfois subtils utilisés à satiété par les dictatures.

On comprend que le développement de la réflexion en marketing ait donné à ses stratèges la certitude de détenir la formule. Croyance nécessaire sans doute pour convaincre des clients et vendre ; confiance confortée par de nouveaux instruments. La mesure, telle est la clef de la domestication des dominés selon cette autre expression paradoxale de Max Weber qui subsume le paradoxe démocratique : un maître dominé par des dirigeants qui n’ont d’autre légitimité que de le servir. Il existe une certaine continuité entre l’opération électorale, qui consistait à compter les voix pour instituer le nombre en souverain, et les opérations de marketing, qui insinuent le nombre dans toutes choses, avec la segmentation de la population en catégories, cibles, clientèles, pour mieux s’adresser à chacune. Jusqu’au discours intime et faussement personnalisé dustorytelling, démentant l’opération d’objectivation par laquelle il a été construit, pour mieux saisir les attentes, pour exhiber ensuite le consentement massif auquel il serait difficile et quelque peu impudent de résister.

Autant la disciplinarisation des électeurs peut passer pour une condition nécessaire d’une lutte politique pacifiée, autant la formule est un danger pour la démocratie. Elle suppose de réintroduire le mécanisme censitaire au cœur de la compétition, non sous sa forme légale de limitation du droit de vote aux riches, mais comme capacité à ériger l’argent en arbitre de la performance. Cela n’est pas encore réalisé, objectera-t-on avec raison, même dans les pays où la ploutocratie électorale est la plus avancée comme aux Etats-Unis. Il ne suffit pas (encore ?) de dépenser des fortunes en publicité électorale pour l’emporter. Il faut aussi des méthodes plus subtiles, comme ne manqueraient pas de le faire remarquer les spin doctors. En oubliant presque qu’ils se font payer aussi et contribuent à la montée du rôle de l’argent.

Les méthodes rationalisées du marketing politique représentent un autre danger qui est celui de l’objectivation. Le paradigme de la mesure consiste en effet à objectiver le peuple dans ses catégories, strates, segments utiles, c’est-à-dire utiles pour le contrôler. En somme, un peuple sans cesse mesuré devient un peuple sur mesure. Cela transforme la perception même du peuple. L’objectivation va de pair avec le cynisme. Il faut entendre les spin doctors parler des citoyens : forcément, les manipulateurs méprisent les manipulés.

La formule a une fragilité objective car elle ne procède pas d’une connaissance bien sophistiquée même si elle se réclame de la science. Ce sont plutôt des recettes approximatives qu’il faut magnifier pour mieux les vendre et que l’on vend faute d’autre chose. Si les professionnels disposaient de meilleurs outils pour domestiquer le peuple, ils les utiliseraient. La distanciation des représentants par rapport aux représentés, associée à la professionnalisation politique, accentue au contraire le besoin des méthodes rationalisées de gagner les soutiens. Moins les politiciens ont de contacts directs et concrets avec les citoyens et plus il leur faut recourir aux sondages, plus il leur faut recourir à la publicité et plus il leur faut rationaliser leur relation aux représentés.

Une autre fragilité est une condition essentielle de la domination : son opacité. Jamais une domination n’est plus efficace que lorsqu’elle est démentie comme domination et se pare de la volonté divine, de la nature et aujourd’hui de la dénégation même de la séparation entre les dirigeants et le peuple. Il suffit de déceler les mécanismes de la domination pour qu’elle perde de son efficacité. C’est sans doute la spécificité et la valeur de la démocratie que de permettre ces opérations de désacralisation, mais c’est aussi le propre de toute démocratie que de les menacer au nom de la liberté, un nom pour désigner le débat, mais aussi le droit de réintroduire la puissance de l’argent dans les débats et les limiter – sinon les interdire. On comprend mieux pourquoi les sujets sensibles et ceux qui s’y risquent soient en butte aux menaces. Ils dévoilent et sont donc dangereux. Il faut au moins les contenir. Par la guerre des idées, assurent leurs adversaires pour faire croire à un combat loyal, mais surtout par tous les moyens dont ils disposent exclusivement, l’argent et l’Etat. Les enjeux sont trop importants pour qu’on s’en prive. Au moins, les critiques scientifiques savent-ils ce qu’ils risquent et ne doivent pas s’en plaindre, sauf à paraître naïfs. Au moins sont-ils un peu rassurés de savoir qu’ils servent à quelque chose.

Source : « Le Monde Diplomatique » Le 28-03-2011

Lien : http://blog.mondediplo.net/2011-03-28-Un-peuple-sur-mesure


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