28 juin 2011

في كل يوم، نساهم بجهدنا في تقديم إعلام أفضل وأرقى عن بلدنا، تونس Un effort quotidien pour une information de qualité sur notre pays, la Tunisie. Everyday, we contribute to a better information about our country, Tunisia

 

TUNISNEWS
11 ème année, N°4053 du 28.06.2011

 


F T C R: Non aux fascistes vive la révolution et les libertés d’expressions

ATF: Non à l’obscurantisme pour une Tunisie des libertés

Communiqué du Front du 14 Janvier- Paris: Réponse aux mensonges

AP: Tunisie: des avocats agressés lors d’une manifestation d’islamistes

Reuters: Guaino hébergé en Tunisie sous Ben Ali

Reuters: Tunisia Islamists say fear election delay planned

Kapitalis: Au secours, Saïda Agrebi est de retour!

Kapitalis: Ghannouchi révèle sa vision de la Tunisie à Londres

Middle East Monitor: Shaykh Ghanoushi unveils Tunisia’s vision in British parliament

Comme au cinema: Tunisie: interpellations après une manifestation de salafistes

Tekiano: Tunisie : Peut-on tout dire au nom de la liberté d’expression ?

Tekiano: Tunisie : Taoufik Ben Brik contre Nadia El Fani

Wbdo: Une manifestation devant le palais de justice dégénère

Ouest France: En Tunisie, Kasserine entre colère et nouvel élan

Gnet: Tunisie/INS : « Les statistiques ont été manipulées et non falsifiées »

Bilel Chabbi: Révolution en danger, les preuves par des faits

 


 

NON AUX FASCISTES

 

VIVE LA RÉVOLUTION ET LES LIBERTÉS D’EXPRESSIONS


 
Suite à la très grave agression perpétrée contre les participants à conférence organisée par l’association Lem Echemel et l’Institut Arabe des Droits de l’Homme au cinéma l’Africa le dimanche 27 juin 2011 sur le thème de la liberté de création, par des individus scandant des slogans religieux, la F.T.C.R. dénonce ces agissements criminels attentatoires aux libertés individuelles d’expression et de création qui visaient à interdire la projection du film de Nadia El Feni  » Ni Allah ni maître ».
 
La F.T.C.R. exprime sa solidarité et sa sympathie aux victimes des ces agressions et particulièrement à notre ami Habib BELHEDI directeur de la salle Africa.
 
La F.T.C.R. réaffirme son attachement indéfectible aux principes universels de la démocratie des libertés et du respect des droits de l’homme.
 
La F.T.C.R. dénonce le recours à la violence pour empêcher les artistes et les citoyens de s’exprimer, elle se déclare prête à lutter farouchement aux cotés de toutes les forces démocratiques contre toutes forces fascistes qui sont contre les acquis de la révolution en matière de liberté et de respect des droits e l’homme.
 
Tunis le 28 juin 2011
 
Pour la F.T.C.R. le président Tarek BEN HIBA


Non à l’obscurantisme pour une Tunisie des libertés


Encore une fois les intégristes islamiques s’attaquent à la liberté de création et d’expression des artistes et créateurs tunisiens, ainsi de nombreux artistes réunis dans la salle de cinéma Africart, lors d’une soirée organisée par le collectif Lem Echeml ont été violemment agressés et la salle dévastée hier 26 juin avant d’être évacués par la police.
Ces actes barbares intolérables ne sont pas fortuits mais sont le fait d’une politique planifiée.
ils ne sont pas sans rappeler des pratiques perpétrées en d’autres temps et autres lieux par la même idéologie rétrograde et obscurantiste.
Il est temps pour tous les partis politiques et pour la société civile de dénoncer fermement ces crimes contre la liberté et la démocratie.
L’ATF fidèle à ses principes est totalement solidaire des artistes et des créateurs dans leur combat, notre combat à tous, pour la liberté de créer et d’imaginer sans entraves.
L’ATF :
· -dénonce la violence obscurantiste et les atteintes à la liberté de création et aux aux libertés fondamentales. en Tunisie.
-appelle à la mobilisation de toutes les forces démocratiques et les personnes éprise de paix et attachées aux droits de l’Homme et à la liberté de l’art pour :
· contrer les intégristes et soutenir la liberté de création et les artistes et de lutter solidairement.
· renforcer la liberté de notre peuple si chèrement acquise.
· sauver notre Révolution et d’éviter à notre peuple de tomber sous le joug d’une nouvelle dictature
Paris, le 27 juin 2011
Le Bureau National de l’ATF
 


Le 26 Juin 2011,
Communiqué du Front du 14 Janvier- Paris
 

Réponse aux mensonges.


 
Des membres du front du 14 Janvier ont fait l’objet d’accusations calomnieuses le 22 Juin 2011 de la part de deux personnes sur les réseaux sociaux. Ces deux personnes ont diffusé des photos de nos camarades prises à leur insu sur le web.
 
Le front du 14 Janvier rejette catégoriquement ces accusations concernant ces camarades connus pour leur opposition au régime de Ben Ali depuis des décennies. De plus, associer nos camarades à l’ex-RCD, parti dissout par la justice Tunisienne est une aberration et une atteinte à leur intégrité. Ces prétendues accusations et ces publications relèvent de la diffamation.
 
Le Front du 14 Janvier dénonce les comportements et agissements irresponsables de ces personnes.
 
Le Front continuera son combat afin de réaliser les objectifs de la révolution du peuple Tunisien pour la justice sociale, la liberté et la dignité nationale.
 
Front du 14 Janvier-Paris.


Tunisie: des avocats agressés lors d’une manifestation d’islamistes


 
Publié le 28-06-11 à 19:42
TUNIS (AP) — Plusieurs dizaines d’islamistes ont manifesté devant le palais de justice de Tunis mardi pour réclamer la libération de sept d’entre eux arrêtés pour des incidents violents durant la projection d’un film sur la laïcité dimanche, selon des témoins. Des avocats affirment avoir été agressés en marge du rassemblement.
 
Les islamistes interpellés ce week-end avaient cassé des vitres et proféré des menaces à l’encontre du public qui assistait à la projection du film « Ni Allah, ni maître » de la franco-tunisienne Nadia el-Fani. Ils dénonçaient une « oeuvre de mécréants ».
 
Mardi, ils s’en sont pris à des avocats qui trouvaient devant la maison du barreau, a déclaré à l’Associated Press Me Chokri Belaïd, ajoutant que trois victimes avaient été emmenées à l’hôpital.
 
La police a tiré des gaz lacrymogènes et interpellé 26 personnes, selon le ministère de l’Intérieur.
 
« Nous étions loin de la manifestation et n’y avons pas interféré mais ils se sont rués sur nous sans raison et ont commencé par insulter une consoeur, qu’ils ont traitée de p… », a témoigné Me Fakher Gafsi à sa sortie de l’hôpital. « J’ai été agressé, ainsi que Mes Naceur Laâouini et Riadh ben Hamida, avec une sauvagerie inouïe. Ils m’ont fait tomber par terre et m’assénaient des coups de poing et de pieds partout sur le corps », a-t-il précisé à l’AP.
 
Selon Me Belaïd, les manifestants brandissaient des drapeaux noirs, emblème du « Hizb Ettahrir », le Parti de la libération), une formation islamiste radicale dont la légalisation a été refusée par les autorités.
 
Les incidents de dimanche ont été dénoncés par le ministère de la Culture ainsi que plusieurs formations politiques et associations. AP


 

Guaino hébergé en Tunisie sous Ben Ali


 
Reuters
28/06/2011 | Mise à jour : 18:15
 
Le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, a été hébergé plusieurs jours avec sa compagne dans le sud de la Tunisie en 2008 pour un séjour touristique aux frais du régime de Zine El Abidine Ben Ali, affirme ce soir Le Canard enchaîné.
Interrogé par l’hebdomadaire satirique, Henri Guaino conteste qu’il s’agisse de vacances et parle d’une simple visite sur le site touristique de Tozeur. « Ils m’ont invité à découvrir le Sud, c’est une pratique courante », a-t-il dit.
 
Ce séjour faisait suite à la visite d’Etat de Nicolas Sarkozy en Tunisie, où le président français avait exprimé son soutien au dirigeant tunisien. Henri Guaino est revenu en 2008 à Djerba à ses frais, mais le régime a mis à sa disposition un garde du corps et une voiture avec chauffeur, dit le Canard.
 
Chassé par une révolte populaire, le président Ben Ali a quitté son pays le 14 janvier 2011 pour l’Arabie saoudite, après presque 25 ans de présidence.
 
L’ex-ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie a démissionné en février du gouvernement à la suite d’une polémique sur ses vacances familiales fin 2010 en Tunisie.
 
Depuis, les révélations se multiplient sur l’accueil de personnalités françaises par le régime de Ben Ali. L’actuel ministre de la Défense Gérard Longuet a admis avoir ainsi été hébergé en 2006 en Tunisie.
 
Le Canard enchaîné publie mercredi une liste de journalistes qui ont été hébergés en mai 2009 en Tunisie avec leurs épouses, par l’intermédiaire d’une agence de communication.


 
Reuters, le 27 juin 2011 à 17h13 GMT

Tunisia Islamists say fear election delay planned


* Political vacuum in country after Ben Ali’s fall
 
* Ennahda party seen as most organised political group
 
* Efforts seen to marginalise Ennahda ahead of Oct vote
 
 
By Andrew Hammond and Tarek Amara
 
TUNIS, June 27 (Reuters) – Tunisia’s main Islamist party said on Monday it had withdrawn from a body charged with preparing for elections after this year’s uprising, saying it feared further plans by interim authorities to delay the vote.
 
A committee of electoral monitors — which includes the main political parties — this month postponed to Oct. 23 from July a vote for a special assembly to write a new constitution after the collapse of Zin al-Abidine Ben Ali’s 23-three year rule.
 
« The committee is trying to take over the role of an elected parliamentary body and there is an attempt to take over the authority of the constituent assembly, » Ennahda chief Rached Ghannouchi told a news conference.
 
« We have withdrawn completely since there is a minority that wants to impose its authority on the rest and we want to send a message to the people that the aims of the revolution are not being realised… We have serious doubts that the election will be held on Oct. 23. »
 
The North African Arab state, seen as a Western ally under Ben Ali against al Qaeda and Islamist militancy, has been in limbo since Ben Ali fled on Jan. 14 in the face of a popular revolt, unleashing a wave of pro-democracy protest movements across the Arab world.
 
The road map to a new democratic Tunisia involves the constituent assembly election in October, followed by parliamentary and presidential elections sometime next year.
 
But the body charged with preparing the way for that vote — known as the « higher body for realising the aims of the revolution » — has come under attack from Ennahda.
 
It says the leftist, secular groups who dominate the body are forming draft legislation in advance of the October vote — on media and political parties — without putting them to a vote. It also created a body to supervise the elections.
 
Analysts and diplomats say the body may be trying to shape the constitution in advance of the election, in case Ennahda emerges with a mandate to Islamise it.
 
Ennahda says any further delay could expose the country of 10 million sandwiched between Libya and Algeria to violence.
 
In the weeks following Ben Ali’s ouster there were some clashes between the army — which portrays an image of standing above the political fray — and Ben Ali loyalists.
 
On Monday police used teargas in the southern town of Gabes to break up a strike by a labour union representing security forces who fear trials over shooting at protesters in January.
 
 
CONCERN OVER ISLAMISTS
 
Many Tunisians fear that « counter-revolutionary » forces from the Ben Ali era — government officials, opposition figures who learned to live with his rule and business elites — are reluctant to allow a more political and economic system, partly for fear of Ennahda.
 
« The old guard has its interests. They are keen to keep the situation as is with only some changes in laws, investment and development, » newspaper columnist Salah Attia said.
 
« People agreed to a constituent assembly, not this. This is the secular groups trying to marginalise Ennahda. The idea is to hem them in, » he added.
 
The United States and European powers, erstwhile allies of Ben Ali, are keen for Tunisia to maintain its pro-Western orientation and the interim government is conducting talks with Western governments and financial institutions on loans.
 
Ennahda is seen as having an advantage over other parties because of an organisational structure honed in London and other capitals while in exile during Ben Ali’s time. Secular parties would have more time to organise if elections were delayed.
 
The body has not yet produced a list of names of Ben Ali loyalists who cannot run for election. Without such a list the October vote will be in doubt and Ennahda fears this is the aim.
 
« Another year before parliament elections will give more time for agreement on the system of government and time for parties to raise their profile, » a Western diplomat said.
 
He said there was also a plan to draw up a « republican charter » before the Oct. 23 vote which would include a commitment to Tunisia’s secular political system.
 
« Ennahda are not opposed to the charter, but they don’t like the way debate is moving on it. They are annoyed that this committee is dominated by secular chattering classes, » he said.


 

Au secours, Saïda Agrebi est de retour!


L’ancienne présidente de l’Association tunisienne des mères (Atm) et propagandiste de l’ex-président Ben Ali, sort de sa tanière, attaque en justice et gagne son procès. Le «Changement II» est-il en marche? Par Zohra Abid
Saïda Agrebi, qu’on avait annoncée en prison mais qui est en fait libre comme l’air, n’arrive pas à faire son deuil et quitter définitivement l’Atm, l’association qui, sous sa direction, n’a fait que chanter la gloire de Ben Ali et de son épouse. Elle a porté plainte contre la nouvelle direction constituée après le 14 janvier. Mieux (ou pis?): la justice indépendante de l’après-Ben Ali lui a donné raison!
Une convocation au tribunal qui arrive le jour du procès!
A la surprise de tout le monde, le président du Tribunal de première instance a prononcé samedi, à 11 heures trente, le verdict et annoncé la nomination d’un administrateur judiciaire à la tête de l’Atm, devenue l’Otm depuis le congrès, tenu le 9 avril sous la houlette de l’actuelle présidente Fatma Khouini, Rcdiste notoire et ex-collaboratrice de Agrebi.
Renvoyant dos-à-dos les deux femmes, le juge a placé une troisième en tant qu’administrateur judiciaire. C’est donc Elhem Soufi qui va désormais gérer les affaires de l’association et remettre de l’ordre et de la transparence dans certains dossiers de la maison d’El Manar (Tunis nord).
Un membre du bureau exécutif élu le 9 avril a déclaré à Kapitalis: «Nous avons reçu la convocation du tribunal par une lettre recommandée le jour du procès, samedi 25 juin, à 11heures 30, c’est-à-dire au moment où le juge prononçait le verdict ! Sur la convocation, l’huissier de justice dit qu’il s’était présenté, le jeudi, à 8 heures du matin, au siège de l’association, et qu’il n’a trouvé personne! Il est vrai que l’administration ouvre à 8 heures 30, mais, ce jour là, à 8 heures, les femmes de ménage étaient là. Et elles affirment que personne n’est venu frapper à la porte !»
Un sit-in des femmes, lundi, à Bab Benat
Notre source ajoute que normalement l’huissier aurait dû se rendre aussitôt au poste de police pour l’informer. «Après vérification, il s’est avéré que la police n’a pas noté le passage de ce huissier. Pis : une lettre recommandée arrive à destination, si elle était postée à temps, 24 heures avant, or, nous avons reçu la convocation 48 heures après, c’est-à-dire au moment de l’audience. A la minute où le juge prononçait son verdict. Personne n’était prévenu, même pas l’avocat». La même source prévient: «Nous allons protester déjà sur ces questions de forme. Une procédure à la va-vite, sans informer la partie adverse, ne peut être que louche». «Me Amor Abdelaâl [avocat du nouveau bureau, Ndlr] n’a même pas eu le temps d’aller plaider, puisque c’était déjà fini. Il va faire appel lundi», dit notre interlocuteur.
L’affaire suivra son cours et sera donc renvoyée devant la Cour d’appel. Plusieurs membres du bureau exécutif et adhérentes de l’Otm ont décidé d’observer, lundi à la première heure, un sit-in devant le ministère de la Justice à la rue Bab Benat pour protester notamment contre l’huissier de justice qui n’a pas respecté les délais et enfreint la loi, et contre ceux et celles qui ont fait de faux témoignages pour remplir le dossier. «Tous les éléments réunis par Saïda Agrebi et ses complices sont faux et le fait de fixer de la sorte une date, nous dit qu’il y a complot», selon la même source.
La «louve» sort de la forêt!
Mme Agrebi, déguisée et sur une chaise roulante, a été, le 8 février, sur le départ à l’aéroport de Tunis-Carthage. Mais, on lui a interdit de voyager. Depuis, personne ne l’a revue, au point de laisser entendre qu’elle était en prison. Or, elle n’est qu’en résidence surveillée. Deux mois et demi après le congrès et le changement du logo et du nom, elle sort de son silence et passe à l’attaque. Elle cherche à reprendre ce qu’elle considère comme son «bien». Ce qui laisse perplexe et suscite quelques interrogations. Pourquoi Mme Agrebi, que l’on croyait «finie» et sur la défensive, a-t-elle décidé de faire de nouveau parler d’elle? A-t-elle calculé le risque de cette réapparition intempestive alors que les Tunisiens l’ont presque oubliée? Considère-t-elle, plutôt, que la situation dans le pays, marquée par le retour des caciques du système Ben Ali dans tous les rouages de l’Etat et de l’administration, est propice à son retour? Dans ce cas, l’opinion publique est en droit d’exiger du gouvernement et de la justice davantage de transparence et, surtout, de détermination à rompre avec les symboles de l’ancien régime. Et Mme Agrebi en est un parmi les plus honnis.
(Source : « Kapitalis », le 27 juin 2011)
 


Ghannouchi révèle sa vision de la Tunisie à Londres


 

Le 20 juin, Rached Ghannouchi, leader du parti Ennahdha, a pris part à une table-ronde organisée par le Middle East Monitor (Memo) dans les Maisons du Parlement, à Londres. Compte-rendu par ‘‘Meadle East Monitor’’.

En raison de ses activités politiques à la tête du parti Ennahdha, cheikh Ghannouchi et des milliers de ses compatriotes avaient été contraints à l’exil politique pendant plus de deux décennies, mais maintenant, à la suite du soulèvement populaire en Tunisie ayant inspiré la vague de révolutions dans le monde arabe, cheikh Ghannouchi a pu finalement retourner dans sa patrie tunisienne.

Les gens n’ont plus peur de l’Etat policier Visiblement fier de tout ce que ses compatriotes, hommes et femmes, ont pu obtenir, grâce à leurs courageuses protestations publiques, et notamment le renversement du président Ben Ali, un dictateur corrompu, cheikh Ghannouchi a évoqué les changements positifs intervenus en Tunisie au cours des quatre derniers mois. «La peur a disparu», a-t-il dit, les gens n’ont plus peur de l’Etat policier. Au contraire, les gens, aujourd’hui, se considèrent comme les maîtres de l’État – comme cela devrait être. Les prisonniers politiques ont été libérés. Il y a eu le retour d’un grand nombre d’exilés qui ont passé des décennies loin de leurs maisons et de leurs familles en Tunisie. Il y a eu aussi un regain de popularité des groupes islamistes modérés, tel qu’Ennahdha (qui signifie littéralement la Renaissance). Il y a cependant encore un long chemin à parcourir, a averti cheikh Ghannouchi. Beaucoup craignent que, malgré le changement des personnes qui étaient associées au dictateur déchu, il n’y aurait finalement qu’un lifting de l’ancien régime. Ce qu’il faut, c’est plutôt un nouveau départ. Les Tunisiens ne cherchent pas à démanteler leur État ou à lancer une chasse aux sorcières, comme d’autres pays seraient tentés de le faire en ce moment. Ils veulent seulement une direction démocratiquement élue à laquelle ils pourraient faire confiance. Cheikh Ghannouchi a aussi expliqué que le parti Ennahdha est l’un des groupes politiques les plus populaires en Tunisie. Il a raconté comment des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues pour exprimer leur joie lorsque lui et les représentants de son parti sont retournés récemment enTunisie, après un long exil.

Ennahdha ne peut pas conduire la Tunisie par lui- même Au cours des 30 dernières années, le parti Ennahdha et ses membres ont été en lutte pour leur existence même, a-t-il dit. Ayant été banni, ils ont réussi à garder le parti et son éthique en vie et sont maintenant prêts à rentrer plus forts que jamais et plus déterminés pour représenter leur peuple. La Tunisie est un pays magnifique, a dit cheikh Ghannouchi à son auditoire, mais sous une direction corrompue dans les dernières décennies, il a beaucoup souffert. Vingt-cinq pour cent des ressources du pays étaient contrôlées par Ben Ali et quelques-uns des problèmes les plus importants auxquels la Tunisie fait face maintenant sont d’ordres social et économique. Plus de 700.000 personnes sont au chômage en Tunisie, dont beaucoup de diplômés. Cependant, ce ne sont que quelques-uns des nombreux problèmes auxquels cheikh Ghannouchi et son parti se sentent en mesure de répondre. Et bien qu’il ne soit plus possible de marginaliser les islamistes, le leader d’Ennahdha reconnaît que ces derniers ne peuvent pas conduire la Tunisie par eux-mêmes. Les élections qui devaient avoir lieu le 24 juillet sont désormais fixées pour le 23 octobre, période à laquelle Ghannouchi est confiant que les militants du parti Ennahdha seront les mieux placés pour se présenter au peuple comme les nouveaux représentants d’un gouvernement démocratique en Tunisie.

Source : « Kapitalis » Le 28-06-2011

Lien : http://www.kapitalis.com/fokus/62-national/4580-ghannouchi-revele-sa-vision-de-la-tunisie-a-londres.html


Shaykh Ghanoushi unveils Tunisia’s vision in British parliament .


Last night the Middle East Monitor (MEMO) hosted Shaykh Rashid Ghanoushi – the previously exiled leader of Al-Nahda Party in Tunisia – for a roundtable meeting in the Houses of Parliament. Due to his political activities and involvement with the Nahda party, Ghanoushi, along with thousands of his compatriots, had been forced into political exile for over two decades but now, following the incredible public uprising in Tunisia which has inspired a rash of revolutions across the Arab world, Ghanoushi has finally returned to his Tunisian homeland.
Clearly proud of all that his countrymen and women have achieved through their brave public protests which succeeded in toppling the corrupt President Ben Ali dictatorship, he recounted the positive changes that have occurred in Tunis in the last four months alone. « The fear has gone », he said, people are no longer afraid of the police state, on the contrary the people now consider themselves to be the masters of the state – as it should be; political prisoners have been released from their prisons; there has been an emotional return of many of the exiles who have spent decades unable to visit their homes and families in Tunisia; there has also been a resurgence in the popularity of moderate Islamic groups such as Al-Nahda (which literally means renaissance).
There is however still a long way to go, he cautioned. Many are concerned that despite the changes people associated with the ousted dictator will be appointed and that would just be giving a face-lift to the old regime. What is needed instead is a completely fresh start. While Tunisians are not trying to dismantle their state or carry out a witch hunt as other countries may be doing right now, all Tunisians want is a democratically elected leadership that they can trust and respect. Ghanoushi explained that the Nahda party is one of the most popular political groups in Tunisia. He recounted how tens of thousands of people lined the streets in joy when he and his fellow party representatives recently returned to Tunis after their long exile. In the last 30 years the Nahda party and its members have been in a struggle for their very existence, he said. Having been banned they managed to keep the party and its ethos alive and are now ready to return stronger than ever and more determined to represent their people.
Tunisia is a beautiful country, Ghanoushi told his audience, but under a corrupt leadership in the past few decades it has suffered a great deal. Twenty-five per cent of the country’s resources were controlled by Ben Ali and some of the biggest problems now facing Tunisia are social and economic ones. Over 700,000 graduates are unemployed in Tunisia. However, these are just a few of the many problems that Ghanoushi feels that his party will be able to address. While it would no longer be possible to marginalize the Islamic forces, the Nahda leader acknowledges the Islamists cannot lead Tunisia by themselves.
The elections which were due to take place on 24th July are now set for October by which time Ghanoushi is confident that Al-Nahda Party will be best placed to present themselves to the people as the new representatives of a democratic Tunisian government.
(Source: “Middle east Monitor” (Grande Bretagne), le 21 juin 2011)
Lien : http://www.middleeastmonitor.org.uk/media-review/event-review/2495-shaykh-ghanoushi-unveils-tunisias-vision-in-british-parliament


Tunisie: interpellations après une manifestation de salafistes


Une trentaine de personnes ont été interpellées mardi à Tunis lors d’une manifestation de Salafistes venus réclamer la libération de leurs camarades arrêtés après le saccage d’un cinéma qui présentait un film sur la laïcité en Tunisie, ont indiqué des témoins. Trois avocats agressés par des manifestants ont dû être transportés à l’hôpital, a-t-on indiqué de même source. Plus d’une centaine de personnes s’étaient rassemblées mardi matin devant le palais de justice de Tunis en scandant « Allah est grand » ou « le peuple est musulman et le restera ». Ils étaient venus réclamer la libération de six personnes arrêtées dimanche dernier après que des Salafistes eurent pénétré dans un cinéma du centre de Tunis – brisant ses portes en verre – pour empêcher la projection du film de la cinéaste tunisienne Nadia El Fani, « Ni Allah, ni maître » qui traite de la place de la laïcité en Tunisie. La manifestation a dégénéré et la police est intervenue pour disperser les manifestants islamistes, interpellant une trentaine d’entre eux, selon des sources concordantes. L’intervention du groupe de manifestants salafistes dans le cinéma dimanche a provoqué une levée de boucliers dans les milieux culturels tunisiens, qui ont dénoncé cet acte d’intolérance. La cinéaste Nadia El Fani était absente dimanche, se trouvant en France car elle est malade. Depuis une projection de son film fin avril à la clôture du festival de Tunis et la diffusion d’un reportage sur elle sur une télévision tunisienne, elle a été la cible des islamistes qui appellent sur Facebook à la couvrir de crachats.

Source: “Comme au cinema” Le 28-06-2011

Lien: http://www.commeaucinema.com/afp/tunisie-interpellations-apres-une-manifestation-de-salafistes,214424


Tunisie : Peut-on tout dire au nom de la liberté d’expression ?


Par Lotfi Ben Cheikh

Les intégristes de la laïcité défendent becs et ongles l’initiative de la projection du film documentaire intitulé «Ni Allah Ni maître» de Nadia El Fani. Mais même dans des pays où la liberté d’expression est censée règner, on n’hésite pas à interdire, ou déprogrammer la diffusion d’un film quand les circonstances l’exigent.

«Je suis pour la liberté d’expression. Mais franchement, programmer un tel film dans un tel contexte est de la pure provocation». Ainsi s’exprime Leila, cadre sup en (pantalon moulant) dans une administration publique. «Je suis contre les islamistes, je ne voterai pour eux pour rien au monde. Mais je suis Musulman. Et à ce titre, je trouve que la projection du film «Ni Dieu, Ni Maître» est une atteinte à mes valeurs et à mes croyances, comme à celles de 99% des Tunisiens». Taoufik Ben Brik lui-même, peu suspect de sympathiser avec les courants religieux ne ménage pas ses critiques face à ce qu’il considère comme étant de la «pornographie idéologique».

Les jusqu’au-boutistes de la laïcité, eux, défendent becs et ongles l’initiative de la projection du film documentaire intitulé «Ni Allah Ni maître» de Nadia El Fani. Considérant que les Tunisiens ont gagné de haute lutte le droit de s’exprimer, indépendamment de leurs croyances, et de leurs opinions politiques ou religieuses. Toute expression serait-elle donc permise, dans la mesure où elle n’appelle pas à la violence. On remarquera cependant que même dans des pays réputés comme étant sourcilleux sur les questions de liberté d’expression, on n’hésite pas à interdire, repousser ou déprogrammer la diffusion d’un film, ou d’un documentaire, quand les circonstances (ou certains intérêts) l’exigent. La chaîne télé culturelle ARTE a ainsi déprogrammé le documentaire « Jénine, Jénine » qui devait être diffusé le 1er avril. Le film en question ne touchait pourtant directement les intérêts français, encore moins les fameuses «valeurs républicaines» de l’Hexagone. Ce qui n’a pas empêché les responsables de la chaîne télé franco-allemande de zapper le documentaire consacré aux violences atroces subies par les Palestiniens dans le camp de Jénine, au printemps 2002. L’explication ? On la trouve dans l’hebdomadaire français «Le Nouvel Obs», peu suspect d’antisémitisme : «le Conseil des communautés juives de France, (…) a demandé « publiquement » l’intervention des autorités auprès d’ARTE pour que « Jénine, Jénine », « film de propagande palestinienne », soit déprogrammé». « Octobre à Paris », le film documentaire sur la répression sanglante des manifestations d’Algériens en France, tourné en 1962, sortira dans les salles parisiennes, en octobre prochain. Après une censure qui a duré… 50 ans. S’agiraient-ils de cas rares et isolés, dus à l’influence de certains lobbies ? Pas nécessairement. Un petit tour d’horizon nous permettra de nous apercevoir que même dans les pays à tradition permissive, on ne se permet pas de tout passer, de tout dire, sous couvert de liberté d’expression fut-elle cinématographique. Le long-métrage «La Vie de Brian» réalisé en 1979 par les britanniques Monty Python, a été interdit pendant huit ans en Irlande, et pendant un an en Norvège. Les Italiens attendront 1990, soit onze ans, avant de pouvoir voir ce film à l’humour corrosif dans leurs salles. Ce même film, qui se permet de tourner en dérision l’histoire biblique, a même été interdit jusqu’en 2001, dans l’île anglo-normande de Jersey. En mars 2011, en Allemagne, une chaîne télé est allé jusqu’à censurer deux épisodes de la série des «Simpsons» qui évoquaient d’une manière un peu cavalière une catastrophe nucléaire… en dessins-animés. Les exemples de films censurés, déprogrammés, reportés, pour cause de contexte défavorable abondent. Il ne s’agit en aucun cas, ici, de faire l’éloge de la censure. Mais simplement de rappeler qu’il est courant, même dans le monde développé, d’éviter la diffusion des œuvres susceptibles de provoquer, à tort ou à raison, des troubles parmi les populations, à un moment donné. Que dire alors dans le contexte d’une Tunisie qui sort encore à peine d’une Révolution? Or décider de projeter le documentaire de Nadia El Fani alors même que notre pays connait encore de graves turbulences est pour le moins une gageure. Loin de permettre la diffusion des valeurs modernistes, l’opération pourrait même de braquer davantage une société conservatrice traversée de courants contradictoires. Pis : les revendications athées de Nadia El Fani ne sont pas sans dangers pour les Tunisiens qui se battent contre l’obscurantisme. Avec des propos de ce genre, le risque est grand pour les réformistes, les défenseurs de la modernité, de se faire passer auprès du bon petit peuple, (l’amalgame aidant), pour des mécréants. Et ce faisant, Nadia El Fani et ses amis ne rendent pas vraiment service à la cause qu’ils prétendent défendre. Même si rien ne justifie, rien n’excuse, le déchaînement de violence aux relents moyenâgeux qu’a essuyé le cinéma AfricArt.

Source : « Tekiano » Le 28-06-2011

Lien : http://www.tekiano.com/component/content/article/21-n-c/3971-tunisie-peut-on-tout-dire-au-nom-de-la-liberte-dexpression-.html


Une manifestation devant le palais de justice dégénère


Lors des événements qui ont éclaté dimanche après-midi, à Tunis, à l’occasion de la projection du film « Ni Allah ni maître » à l’Africart, sept jeunes ont été arrêtés par la police.

C’est ainsi qu’aujourd’hui des dizaines de leurs camarades se sont rassemblés devant le palais de justice de Tunis pour protester et réclamer leur libération, et ce, d’après Mosaique FM.

Si au départ, cette manifestation était calme, avec des pancartes et des hymnes disant que la Tunisie est un pays musulman avant tout, l’ambiance a dégénéré par la suite. Selon le site Babnet, l’avocat Naceur Laouini a été tabassé par certains manifestants alors qu’il était sorti devant le ministère pour discuter avec eux. La discussion s’est rapidement transformé en une partie de boxe…

D’ature part, et selon nos sources, les avocats Fakhr Gafsi, membre du barreau de Tunis, Sami Trifi, du parti Ennahdha, Samia Abou, Leila Ben Debba, Abdenaceur Laayouni ont, également, été agressés au sein du tribunal. Les agresseurs ont assailli les lieux dans le but donc de libérer les sept membres de leur mouvement, arrêtés lors de l’attaque du cinéma Africart.

Source: “Wbdo” Le 28-06-2011
Lien: http://www.webdo.tn/2011/06/28/une-manifestation-devant-le-palais-de-justice-degenere/


Tunisie : Taoufik Ben Brik contre Nadia El Fani


Sur le film de Nadia El Fani, Ben Brik martèle : «La majorité des Tunisiens, et pas seulement, les Islamistes, n’acceptent pas ce type de discours». Pis : «Ces gens font de la pornographie idéologique» conclut-il. «Projeter ce genre de films c’est s’exposer automatiquement à ce type de réaction».

Taoufik Ben Brick a été l’un des premiers à tirer un coup de semonce contre le régime de Zaba. Ses livres étaient interdits. Ses articles censurés, et la police politique s’était abattu sur le militant qui a dû faire connaissances avec les geôles de la dictature.

Dans une interview diffusée lundi 27 juin sur les ondes de Mosaique FM, Taoufik Ben Brik raconte pourquoi il a refusé le Prix International italien de la liberté de Società Libera (et les 200 000 euros qui vont avec). Le même prix a pourtant été attribué à des personnalités comme Nelson Mandela, Lech Walesa, et à… Oriana Fallaci, la journaliste italienne célèbre pour ses diatribes s’attaquant ouvertement aux Musulmans et à l’Islam.

La raison pour laquelle Ben Brick a refusé la récompense ? La fondation qui octroie ce prix est d’obédience libérale. Une doctrine économique qui s’est révélée «catastrophique pour la Tunisie» selon Taoufik. Ben Brick précise «est-ce que tu peux prendre du fric distribué par Le Pen ou par le roi d’Arabie Saoudite» ?

Le plus célèbre des journalistes tunisiens a également rappelé que son frère Jalel Brik, le militant de gauche connu des milieux révolutionnaires internationaux, n’a absolument rien à voir avec le Jalel Brik qui sévit sur les réseaux sociaux. Taoufik précise que ni lui, ni son frère, n’ont une connaissance de Facebook, Google, et autres trucs disponibles grâce aux ordinateurs.

Mais ceux qui seront étonnés de voir le contestataire tunisien zapper délibérément plus de 400 000 de nos dinars, ne seront pas au bout de leurs surprises. Ils vont découvrir une nouvelle facette du sulfureux Ben Brik. Celle du défenseur des valeurs de l’Islam.

Sur les violences qui ont émaillé la manifestation culturelle de dimanche au Cinema AfricArt, l’opinion de Taoufik Ben Brik ne manquera pas de piquant. Il souligne ainsi d’abord «qu’il n’a pas vu le film de Nadia El Fani». Mais il précise qu’avec un titre pareil, (la rabbi, la seyed), « il constitue une atteinte aux valeurs et à la foi des Tunisiens». Il s’interroge : «Je me demande si cette cinéaste a les moyens de se confronter à des questions religieuses. Dostoievski est resté 3 ans dans un ermitage avant d’écrire les Frères Karamazov. Nadia El Fani a le droit de parler de la religion, mais est-elle qualifiée pour» ? Ben Brik martèle que «La majorité des Tunisiens, et pas seulement, les Islamistes, n’acceptent pas ce type de discours». Pis : «Ces gens font de la pornographie idéologique» conclut-il.

Taoufik Ben Brik cautionnerait-il pour autant les agressions qui ont eu lieu en plein centre de Tunis ? Il s’empresse de répondre : «je ne cautionne rien du tout» ! Pour le journaliste, «projeter ce genre de films c’est s’exposer automatiquement à ce type de réaction violente. Des films s’en prenant à la chrétienté ont suscité des réactions violentes même dans des pays comme les Etats-Unis et la France. Que dire alors de la Tunisie, dans le contexte actuel »?

Source : « Tekiano » Le 28-06-2011

Lien : http://www.tekiano.com/component/content/article/21-n-c/3970-tunisie–taoufik-ben-brik-contre-nadia-el-fani.html


En Tunisie, Kasserine entre colère et nouvel élan


 

Le procès de Ben Ali reprendra jeudi. Les initiatives citoyennes se multiplient, dans cette région pionnièrede la révolution du 14 janvier qui s’estime toujours délaissée.

Tunis.Correspondance

Le micro passe d’un bout à l’autre de la table, au gré des mains qui le réclament. L’équipe de la radio en ligne Ici Kasserine diffuse son émission hebdomadaire du fond d’un café du centre-ville. Le matériel est rudimentaire et les présentateurs « amateurs », mais qu’importe.

«Nous faisons entendre notre voix », dit fièrement Mona Labbaoui, 28 ans, à la recherche d’un emploi dans le secteur de la biologie.

Dans cette ville pionnière de la révolution, les associations, quasiment inexistantes sous le régime de Zine el-Abidine Ben Ali, ont fleuri par dizaines, depuis le 14 janvier. « La société civile a un grand rôle à jouer dans la construction de la démocratie», assure Nesrine Hermassi, 28 ans, qui a repris ses études en marketing pour échapper au chômage.

Les programmes de sa « web radio » se veulent pédagogiques. « On explique ce que signifie «régime parlementaire», «régime présidentiel» et pourquoi il faut voter. »

« Je pourrais voterpour le diable »

À Kasserine, où sont représentés plusieurs des 94 partis légalisés, la défiance est grande vis-à-vis du monde politique. «Il y a beaucoup de suspicion, constate Fodha Belgacem, du Mouvement des patriotes démocrates (gauche radicale), présent depuis peu dans le gouvernorat. Après vingt-trois ans de dictature, les gens n’ont en tête qu’une image de l’action politique. »

La section régionale a choisi un président de 32 ans, et fera campagne sur des problématiques locales, en vue des élections de l’assemblée constituante, le 23 octobre.

Mizar Jabbari, un chômeur de 29 ans, pourrait «voter pour le diable pourvu qu’il me vienne en aide». Comme lui, beaucoup d’habitants de Kasserine craignent d’être oubliés. Sur les murs du centre-ville, les revendications ont d’ailleurs continué à s’inscrire, depuis janvier. « Emploi ou nouvelle révolution », proclame l’une d’elles.

Dans le gouvernorat, le plus déshérité des vingt-quatre préfectures du pays, le taux de chômage des jeunes diplômés frôle les 40 %. « La ville a été l’étincelle de la révolution, mais rien n’a changé ici », juge Mizar Jabbari.

Au conseil municipal provisoire, mis en place il y a deux mois, on ne manque pas d’idées pour le développement de la région. « Implanter des usines agroalimentaires, développer le tourisme culturel, construire un campus universitaire », égrène Ridha Abasi. « Mais le budget n’est pas entre nos mains », regrette-t-il.

Faute de moyens, lui et ses collègues parent au plus pressé. Ce matin, balai et pelle à la main, ils arpentent les rues pour une « opération propreté ». «Je suis pauvre, j’ai onze enfants, que pouvez-vous faire pour moi ? », interpelle un homme à la peau burinée.

Source: “Ouest France” Le 28-06-2011

Lien:http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-En-Tunisie-Kasserine-entre-colere-et-nouvel-elan-_3637-1851733_actu.Htm?xtor=RSS-4&utm_source=RSS_MVI_ouest-france&utm_medium=RSS&utm_campaign=RSS


Tunisie/INS : « Les statistiques ont été manipulées et non falsifiées »


 

Les responsables de l’ancien régime s’immisçaient-ils dans le travail de l’INS pour faire dire ce qu’ils voulaient aux chiffres ? C’est là ou réside l’amalgame, selon Adnène Lassouad, sous-directeur de l’observatoire de la conjoncture économique à l’INS. « Il n’y a pas eu immixtion dans les méthodologies scientifiques, ni falsification des chiffres, mais il y a eu manipulation ». En effet, les pressions s’exerçaient au niveau de la publication. Tous les indicateurs n’étaient pas bons pour être rendus publics, et une sélectivité était de rigueur. Le système des statistiques est critiqué, à plus d’un égards et doit faire un effort pour recouvrer sa crédibilité perdue, souligne-t-il en substance. Quid de ce taux de pauvreté qui a fait polémique après que le ministère des Affaires sociales ait publié un taux de 24,7 %, alors que le seuil de pauvreté a été fixé à 3,8 % par l’INS ? Sur ce point, Yassine Jemal, sous-directeur des enquêtes sociales à l’INS, explique que la méthodologie du calcul du taux de pauvreté en Tunisie a été modifiée en 2005 sur recommandation de la Banque mondiale. « Cette méthodologie définit deux seuils de pauvreté : un seuil qui sert les politiques du gouvernement de l’époque et un autre qui les dessert, car il était un peu élevé ». Avec cette méthodologie, « l’INS a pu déterminer entre 2000 et 2005 des indicateurs révélant des disparités sociales, une injustice sociale grandissante et un accaparement des richesses par une catégorie sociale aux dépens d’une autre ». S’agissant du taux de 24,7 % qui a fait beaucoup de bruits, Yassine Jemal explique que « le ministère des Affaires sociales ne dispose pas d’indicateurs sur la consommation et les dépenses des ménages. Il s’est appuyé sur des registres administratifs englobant les catégories bénéficiant des programmes sociaux, de carnets de soins gratuits, et de carnets de soins à tarifs réduits »…. Selon ce résonnement, « celui qui bénéficie d’une aide sociale est considéré comme pauvre, or nous savons comment ces aides, ces carnets de soins étaient accordés sous l’ancien régime », relève-t-il en ajoutant, « ce taux n’est pas un indicateur scientifique. Le taux de 3,8 % (400 mille habitants) de l’INS de 2005 représente en revanche, le seuil de pauvreté extrême, et concerne les Tunisiens qui ne peuvent pas subvenir à leurs besoins alimentaires. Le deuxième seuil, appelé le seuil haut de pauvreté, et qui n’a jamais été publié sous l’ancien régime a été fixé à 11,5 %, soit 1.200.000 Tunisiens. Il concerne les habitants qui peuvent pourvoir à leurs besoins alimentaires, mais non à leurs autres besoins, comme la santé ou autres. Ce taux est de 29,4 % dans le Centre-ouest ». Autre question qui a fait débat récemment a trait à l’annonce faite par le ministre de la Planification et de la Coopération internationale sur l’avancement de la date de la réalisation du recensement général de la population de 2014 à 2012. Impossible, rétorque l’INS. « Il est difficile de réaliser un recensement avec la qualité requise à cette date. La préparation d’un recensement et le pré-dénombrement requièrent une période d’une année à une année et demi. Une commission technique d’experts s’est constituée au sein de l’INS ; elle va préparer un calendrier qui sera annoncé avant la fin du mois de juillet ». « L’annonce de l’avancement de la date du recensement sans la consultation préalable de l’INS nous rappelle les pratiques d’antan », regrette Adnène Lassouad, qui appelle à améliorer la qualité et l’accessibilité aux données. « Il s’agit de passer des statistiques gouvernementales à des statistiques publiques au service de tout le monde sur un pied d’égalité. Les statistiques publiques sont nécessaires à la démocratie, le gouvernement les utilise pour ses programmes et l’opposition, la société civile et les syndicats les utilisent pour évaluer les politiques gouvernementales et présenter des contre-projets », précise-t-il. Pour le sous-directeur de l’observatoire de la conjoncture économique, « l’INS a commencé à arracher son indépendance, et une motion a été faite dénonçant les entraves bureaucratiques, et appelant à la non-ingérence du ministère dans le travail technique de l’Institut ainsi qu’à l’amélioration des textes juridiques ». Mongi Mkadem, économiste et conseiller de l’émission, appelle à garantir « l’impartialité scientifique de l’INS même par rapport à la Banque mondiale ». A fortiori que « l’on va adopter d’ores et déjà l’indexation des salaires sur les prix, ce qui représente un grand enjeu ». « Une impartialité qui ne peut-être garantie que dans le cadre de l’indépendance et d’un cadre législatif avancé », rétorque Adnane Lassouad.

Source: “GlobalNet” Le 28-06-2011

Lien:http://www.gnet.tn/temps-fort/tunisie/ins-les-statistiques-ont-ete-manipulees-et-non-falsifiees/id-menu-325.html


Révolution en danger, les preuves par des faits


 

par Bilel Chabbi,
FAIT 1 : La soumission syndicale aux intérêts étranges
UGTT financé par SOLIDARITY CENTER qui, elle même, est financé par la NED (National Endowment for Democracy).
Regardez leur logo, vous verrez inscrit AFL-CIO (confédération syndicale) . Cette confédération est financé par la NED.
Or il est de notoriété publique que la NED a provoqué des révolutions colorées en Europe .
Voilà donc l’Ugtt est co-piloté par la NED.
FAIT 2 : La boutique du RCD en France , à Paris, mise en extra-territorialité… 36 rue BOTZARIS .
Si la révolution est achevé comme le pensent beaucoup, comment ce fait il qu’un lieu qui contient des archives mettant en cause l’ancien régime est protégé d’une part par le gouvernement Tunisien qui a fait une demande d’annexe d’ambassade à l’état Français, et d’autre part par le gouvernement français qui à accédé à cette demande en 24h !!
Alors que Ben Ali a été jugé, des preuves importantes ont été caché par ce gouvernement voleur. La justice n’a pas été rendu , et tout ceux qui se félicitent des 35 piges ne sont que des gens manipulables à souhait par des effets d’annonce.La vraie question est pourquoi ce gouvernement a autorisé la rétention de preuves? Qui protègent-ils ?
Nous n’avons pas besoin que Ben Ali prennent 35 , 50 ou même 1 millions d’année de taule si c’est pour cacher des informations vitales par derrière. Alors cessez de nous prendre pour des enfants qui se contenteraient d’un bonbon, nous voulons tout, les bonbons, la boulangère et la boulangerie et même le salopard qui livre la levure.
FAIT 3 : Mise sous tutelle économique du pays par les Banques centrales.
Alors que le gouvernement de transition est ce qu’il y a de plus illégitime, ces vieux toutous se permettent de prendre des décisions aussi grave que d’endetter le pays pour les 30 prochaines années , soit disant pour tenter de sauver l’économie du pays. La Banque gagne toujours et elle est sur le point de gagner la révolution tunisienne. Ces papy du pouvoirs joue la montre le temps de brûler les archives et de mettre à genoux le pays devant la BAD, la BCE, le FMI et autres cartels de banques.
Mais pire encore , car cela donne un prétexte à n’importe quel dictateur en herbe de nous spolier nos droits sous prétexte d’une soit disant politique d’austérité. Non seulement Béji Kaid Sbessi et sa clique nous ôtent tous les bénéfices de la révolution, mais en plus de cela , ils préparent le terrain pour les prochains profiteurs.
FAIT 4 : La monté de la laïcité, ou comment détourner l’attention.
Depuis quelques temps, voilà qu’on oppose un débat entre laïcité et religion d’état. On voudrait nous faire croire que l’important ce joue sur ce plan là. Or cela est absurde et le débat n’a pas lieu d’être. La laïcité version française n’a rien à faire en Tunisie comme le Talibanisme Afghan. Le pouvoir légitime doit pouvoir décréter que telle mosquée soit rénové avec l’argent publique, mais il ne doit jamais obliger une femme à mettre le voile. Le pouvoir légitime doit pouvoir décréter que telle synagogue soit rénové aussi avec l’argent publique. Mais jamais le pouvoir ne doit décidé qui peut entrer dans cette synagogue et qui ne le peut pas. Le pouvoir doit être un moyen pour le peuple et jamais une source de problème sinon ce dernier devient un parasite. Un pouvoir laïc en Tunisie n’emmènera que des divisions au sein de toutes les composantes sociales du pays. Telle mosquée sera financé par tel pays , l’autre par tel groupe, telle synagogue sera affilié à Israël. Le seul moyen de réconcilié tout le monde est que chacun fasse des compromis.
Tu ne vas pas à la mosquée tu te demandes pourquoi tu dois payer pour restaurer ce lieu de culte ? Certes mais si toi , mon camarade du peuple ne le fait pas , un autre mettra de l’argent , et cet autre ne pensera pas à toi , et moi non plus.
Alors de temps en temps , il y a des coups d’éclats comme la propagandiste Nahdia el Fani qui voudrait nous faire croire que la laïcité c’est la négation de religion , une sorte d’athéisme extrémiste. Et il y a toujours des imbéciles pour aller lui faire sa fête, à elle et à sa troupe .
La laïcité, du moins en France, à été un moyen pour les franc-maçons de diviser pour mieux régner, il n’en pourra être autrement en Tunisie. Oui la Tunisie est musulmane, logique du nombre. Non le tunisien n’est pas forcément musulman. Mais n’est pas tunisien celui qui ose déclarer que la culture arabo-musulmane n’a pas forgé son histoire comme ne peut être tunisien celui qui prétends que la culture berbéro-juif n’a pas forgé l’histoire de son pays .
FAIT 5 : Le pouvoir joue la montre.
Et je n’ai pas besoin de le prouver.

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5 mars 2011

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