26 octobre 2009

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TUNISNEWS

9 ème année,N° 3443 du 26.10.2009

 archives : www.tunisnews.net  


AFP: Réélection de Ben Ali:les USA « préoccupés » Reuters: Tunisian president wins fifth term in office AP: Tunisie: des opposants regrettent une « occasion ratée » pour un tournant démocratique Reuters: Tunisie – Ben Ali réélu sur un nouveau score triomphal AFP: Ben Ali reconduit sans surprise pour un cinquième mandat AFP: Election de Ben Ali: de précédents scores records dans le monde AP: Cinq ans de plus pour Ben Ali à la tête de la Tunisie AP: Tunisian president wins 5th term in landslide ATS/ANSA: Tunisia: elezioni, ben Ali presidente con 89,62% di voti Le Soir: L’irrésistible ascension de Leila Le Soir:  Ben Ali et l’enfer du décor 20minutes: Ben Ali: Un cinquième mandat pour faire quoi? 20minutes: Catherine Graciet: «La dérive presque mafieuse de l’épouse Ben Ali» Le Télégramme: Tunisie. Ben Ali l’homme qui ne lâchait rien Le Monde: « Le Monde » accusé d' »appel au meurtre » en Tunisie Le Post: Le Monde appelle au meurtre en Tunisie… selon des journaux à la solde de Ben Ali Souhayr Belhassen « Ben Ali a choisi d’être sous la barre des 90% » » Le Monde: Tahar Belkhodja: Les Tunisiens rêvent de changement Café Babel: Ahmed Brahim : « Etre candidat aux élections en Tunisie, ce n’est un cadeau pour personne » Omar Khayyam: Des chiffres et des êtres DERBALI. Larbi: LE CHANT DES SIRÈNES.


Réélection de Ben Ali:les USA « préoccupés »

AFP  26/10/2009 20h24 Les Etats-Unis ont qualifié aujourd’hui de « préoccupante » la réélection la veille de Zine El Abidine Ben Ali à la présidence de la Tunisie, mettant en avant l’absence d’observateurs internationaux durant le scrutin. La réélection du président tunisien sortant dimanche « nous préoccupe », a dit Ian Kelly, le porte-parole du département d’Etat. M. Ben Ali a remporté 89,62% des voix, ce qui lui permet d’entamer son cinquième mandat successif. « Le scrutin s’est déroulé dans la transparence, aucune objection sérieuse n’a été signalée », a affirmé le ministre de l’Intérieur, Rafik Haj Kacem, au lendemain de l’élection. Mais, selon Ian Kelly, « le gouvernement tunisien n’a autorisé aucun observateur » à contrôler le bon déroulement du scrutin. « A notre connaissance, aucun observateur indépendant crédible n’a obtenu l’autorisation » de contrôler le vote, a-t-il ajouté. Le porte-parole du département d’Etat a toutefois souligné que Washington avait l’intention de « travailler avec le président tunisien et avec son gouvernement afin d’approfondir les relations entre la Tunisie et les Etats-Unis ». « Nous continuerons à oeuvrer dans le domaine de la coopération bilatérale (…) et poursuivrons notre travail pour que des réformes politiques aient lieu et que les droits de l’homme soient respectés » en Tunisie, a encore dit M. Kelly.


 

Tunisian president wins fifth term in office

    * President Ben Ali wins 89.62 percent of votes

* Washington « concerned » about vote but wants partnership

    * Officials say vote was fair, opponents « spreading lies »     * Results shows lack of freedom – opposition leader     By Christian Lowe and Tarek Amara     TUNIS, Oct 26 (Reuters) – Tunisian President Zine al-Abidine Ben Ali has won a fifth term in office with 89.62 percent of the vote in a presidential election, officials announced on Monday.     Some international rights groups said the vote was tainted by harassment of opposition activists and journalists, but Western governments will weigh that against Tunisia’s status as an ally in the fight against Islamist extremism.     « We were concerned about the recent elections, » U.S. State Department spokesman Ian Kelly said in Washington.     But he added that the U.S. administration was committed to working with Ben Ali to « advance the partnership between Tunisia and the United States ».     Ben Ali, who is 73 and has been in power for 22 years, has rejected allegations that the vote was unfair and warned that anyone spreading lies to damage the country’s image will be prosecuted.     « It is a matter of pride that the results have confirmed the peoples’ support for President Ben Ali and their trust in him, » Interior Minister Rafik Bel Haj Kacem told a news conference at his ministry to announce the outcome of the vote.     He was interrupted several times by female ministry employees clapping, ululating, and shouting « Long live Ben Ali! »     Many voters credit Ben Ali with turning Tunisia, which attracts millions of foreign tourists each summer, into a stable and relatively prosperous country in a region that suffers from poverty and political turmoil.     His winning margin was down slightly compared with the 94.4 percent he received in the last election five years ago, a dip seen in Tunis as possibly helping to deflect foreign criticism over the latest vote.     Ben Ali has established Tunisia as a moderate voice in the Arab world and Western governments view it as a bulwark against Islamist extremism — despite the reservations some of them have about its record on democracy.         « LACK OF FREEDOM »     Tunisia’s most prominent opposition figures did not take part in the election. Two of Ben Ali’s challengers on the ballot rarely criticise the president and the third acknowledged during the campaign that he could not win.     « I do not accept these results, » said Nejib Chebbi, who is viewed by diplomats as one of Tunisia’s most credible opposition leaders and who boycotted the election.     « You could look all around the world and you will only find results like these in countries that are dictatorships, where there is no freedom, » he told reporters.     Tunisia is especially sensitive to criticism of its democracy record because it is expected to apply to the European Union next year for « advanced status » — which could give it preferential trade terms and boost its international standing.     The Tunisian president came to power in 1987 when doctors declared his predecessor, Habib Bourguiba, unfit to rule after more than 30 years in power.     Ben Ali’s RCD ruling party won 161 seats in the 214-seat parliament in a legislative election that was held simultaneously on Sunday, officials said.  


Tunisie – Ben Ali réélu sur un nouveau score triomphal

(Actualisé avec « préoccupation » américaine)

Reuters, le 26 octobre 2009 à 20h50     par Christian Lowe et Tarek Amara     TUNIS, 26 octobre (Reuters) – Le président tunisien Zine el Abidine Ben Ali a sans surprise été réélu dimanche pour un cinquième mandat sur un score triomphal, selon les résultats diffusés lundi par l’agence officielle de presse TAP.     Ben Ali, 73 ans, a obtenu 89,62% des voix, un score légèrement inférieur aux 94,4% récoltés lors du précédent scrutin, en 2004.     Comme attendu également, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti du chef de l’Etat, a conservé sa très large majorité avec 75% des suffrages aux législatives qui se tenaient en même temps que la présidentielle.     Si Ben Ali a fait de la Tunisie un Etat modéré du monde arabe, considéré par les gouvernements occidentaux comme un rempart contre l’islamisme intégriste, le bilan de Tunis en matière de droits de l’homme et de démocratie est très contesté.     Le scrutin présidentiel de dimanche était ainsi marqué par l’absence des principales figures de l’opposition tunisienne.     Des trois adversaires de Ben Ali, deux ne le critiquent que rarement et le troisième avait publiquement reconnu n’avoir aucune chance de l’emporter.     Plusieurs associations de défense des droits de l’homme ont affirmé que la campagne électorale s’est déroulée dans un climat de répression.     « Le régime a raté une nouvelle occasion de conduire une transition démocratique en Tunisie », a dit à Reuters Rachid Kechana, secrétaire général du Parti démocrate progressiste, principale formation d’opposition, qui a boycotté le scrutin.     « L’élection n’avait pas de sens et les résultats le confirme », a-t-il ajouté.         RÉPRESSION     « Cela constitue une sujet de fierté: les résultats ont confirmé le soutien du peuple au président Ben Ali et la confiance qu’il place en lui », a déclaré le ministre de l’Intérieur Rafik Bel Hadj Kacem, responsable du déroulement du scrutin.     Le ministre a été à plusieurs reprises interrompu lors de sa conférence de presse par les applaudissements et les youyou d’employées du ministère criant « Vive Ben Ali! ».     Quelques heures avant l’ouverture des bureaux de vote, Ben Ali assurait que le scrutin serait démocratique et accusait ses opposants de diffuser des mensonges, affirmant que les rapports des ONG étaient erronés.     Dimanche, les chiffres officiels faisaient état d’une participation élevée, mais la plupart des Tunisiens ne se faisaient aucune illusion sur le résultat à venir.     « Quel est l’intérêt de participer ? Tout ce qui est en train de se passer, ce n’est que du spectacle », a déploré un jeune homme, qui a demandé à ne pas être nommé, dans un café de Tunis.     D’autres électeurs interrogés devant les bureaux de vote assuraient que Ben Ali méritait un nouveau mandat pour avoir rendu le pays stable et prospère.     « Il est le sauveur du pays », s’exclamait ainsi Nejia Azouzi, électrice de 50 ans qui venait de voter à Tunis pour le candidat sortant.     A Washington, les Etats-Unis, alliés traditionnels de la petite Tunisie, ont fait part lundi de leur préoccupation. « Nous sommes préoccupés au sujet des dernières élections », a déclaré Ian Kelly, porte-parole du département d’Etat, ajoutant que l’administration américaine oeuvrerait avec le président Ben Ali « pour faire progresser le partenariat entre la Tunisie et les Etats-Unis ».     Ben Ali, ancien général de police devenu Premier ministre du « père de la Nation », est arrivé au pouvoir en 1987, lorsque le président Habib Bourguiba a été déclaré incapable de gouverner pour raisons médicales, après trente ans au pouvoir. Confirmé par les électeurs à la tête de l’Etat en 1989, il a été réélu cinq ans plus tard sans opposition.     Il a encore été reconduit en 1999 et 2004 avec 99% puis 94% des voix et ce, malgré l’introduction formelle du pluralisme.  


Tunisie: des opposants regrettent une « occasion ratée » pour un tournant démocratique

 

 
Associated Press, le 26 octobre 2009 à 19h44    TUNIS (AP) — Candidat malheureux de la présidentielle tunisienne, le dirigeant du mouvement Ettajdid (Le Renouveau, ex-communiste) Ahmed Brahim a accueilli lundi « sans beaucoup de surprise » les résultats du scrutin, regrettant une « occasion ratée » d’amorcer une « véritable démocratisation » du pays.  Le président sortant Zine El Abidine Ben Ali a remporté le scrutin avec 89,62% des suffrages, selon les résultats officiels annoncés lundi.  Alors qu’il était présenté comme le « principal candidat de l’opposition », Ahmed Brahim n’a recueilli que 1,57% des voix et se désole de voir la présence de son parti au parlement réduite à deux sièges contre trois auparavant.  Selon cet universitaire à la retraite, « l’écho extrêmement favorable rencontré auprès de la population pendant sa campagne n’a aucune commune mesure avec les chiffres qui (lui) sont attribués ».  Il regrette « l’occasion ratée » de faire de ces élections « le début d’un tournant vers une véritable démocratisation et une véritable pluralisme ».  « Pourtant, tout le monde, le pouvoir en premier lieu, avait intérêt à ce que le scrutin rompe enfin avec la routine du passé », soutient-il, considérant que « l’hégémonie du parti au pouvoir qui ne se contente pas d’être majoritaire, est extrêmement nuisible pour le présent et l’avenir du pays ».  Tout en se disant « ouvert au dialogue » avec le pouvoir, il prône une unité d’action, voire « une alliance stratégique » de l’opposition en vue de l’édification d’un « pôle démocratique progressiste » qu’il appelle de ses voeux.  Quant à la cheffe du parti démocratique progressiste (PDP), Maya Jribi, elle juge « d’une autre époque » les résultats qui ont sanctionné les élections de dimanche. « Les pays démocratiques et ceux en transition et même nombre de pays en développement n’ont jamais réalisé des taux semblables », a-t-elle déclaré lundi lors d’une conférence de presse.  Le PDP, une formation de l’opposition légale, s’est retiré des élections à la suite de l’invalidation de la candidature de son fondateur, l’avocat Néjib Chebbi, qui ne remplissait pas les conditions exigées par un amendement constitutionnel, et d’un grand nombre de ses listes aux législatives. Pour Mme Jribi, première femme à diriger un parti politique en Tunisie, « ces élections montrent « l’urgence d’engager des réformes politiques et d’instaurer l’alternance au pouvoir ».  Nicolas Sarkozy a appelé au téléphone son homologue tunisien Zine El Abidine Ben Ali pour lui adresser « ses plus vives félicitations à l’occasion de sa réélection » pour un cinquième mandat, a-t-on appris lundi de source officielle à Tunis. Le président français lui a « souhaité succès et réussite » et à la Tunisie « davantage de progrès et de prospérité ». Associated Press  

Tunisie – Ben Ali réélu sur un nouveau score triomphal

 

 
Reuters, le 26 octobre 2009 à 14h24 par Christian Lowe et Tarek Amara TUNIS, 26 octobre (Reuters) – Le président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali a sans surprise été réélu dimanche pour un cinquième mandat sur un score triomphal, selon les résultats diffusés par l »agence officielle de presse TAP. Ben Ali, 73 ans, a obtenu 89,62% des voix, un score légèrement inférieur aux 94,4% récoltés lors du précédent scrutin, en 2004. Comme attendu également, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti du chef de l’Etat, a conservé sa très large majorité avec 75% des suffrages aux législatives qui se tenaient en même temps que la présidentielle. Si Ben Ali a fait de la Tunisie un Etat modéré du monde arabe, considéré par les gouvernements occidentaux comme un rempart contre l’islamisme intégriste, le bilan de Tunis en matière de droits de l’homme et de démocratie est très contesté. Le scrutin présidentiel de dimanche était ainsi marqué par l’absence des principales figures de l’opposition tunisienne. Des trois adversaires de Ben Ali, deux ne le critiquent que rarement et le troisième avait publiquement reconnu n’avoir aucune chance de l’emporter. Répression Plusieurs associations de défense des droits de l’homme ont affirmé que la campagne électorale s’est déroulée dans un climat de répression. Quelques heures avant l’ouverture des bureaux de vote, Ben Ali assurait que le scrutin serait démocratique et accusait ses opposants de diffuser des mensonges, affirmant que les rapports des ONG étaient erronés. Dimanche, les chiffres officiels faisaient état d’une participation élevée, mais la plupart des Tunisiens ne se faisaient aucune illusion sur le résultat à venir. « Quel est l’intérêt de participer ? Tout ce qui est en train de se passer, ce n’est que du spectacle », a déploré un jeune homme, qui a demandé à ne pas être nommé, dans un café de Tunis. D’autres électeurs interrogés devant les bureaux de vote assuraient que Ben Ali méritait un nouveau mandat pour avoir rendu le pays stable et prospère. « Il est le sauveur du pays », s’exclamait ainsi Nejia Azouzi, électrice de 50 ans qui venait de voter à Tunis pour le candidat sortant. Ben Ali est arrivé au pouvoir en 1987, lorsque le président Habib Bourguiba a été déclaré incapable de gouverner pour raisons médicales, après trente ans au pouvoir. Confirmé par les électeurs à la tête de l’Etat en 1989, il a été réélu cinq ans plus tard sans opposition. Il a encore été reconduit en 1999 et 2004 avec 99% puis 94% des voix et ce, malgré l’introduction formelle du pluralisme. REUTERS


Ben Ali reconduit sans surprise pour un cinquième mandat
 
AFP, le 26 octobre 2009 à 15h42 Par Hamida BEN SALAH TUNIS, 26 oct 2009 (AFP) – Au pouvoir depuis 22 ans, le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a été réélu sans surprise pour un nouveau mandat de cinq ans, obtenant 89,62% des voix lors de l’élection de dimanche, un score sans appel mais pour la première fois en dessous de la barre des 90%. « Le scrutin s’est déroulé dans la transparence, aucune objection sérieuse n’a été signalée », a affirmé lundi à la presse le ministre de l’Intérieur  Rafik Haj Kacem, confirmant les résultats des élections annoncés à l’aube. M. Ben Ali entame à 73 ans son cinquième mandat successif, après avoir succédé au premier président de la Tunisie indépendante, Habib Bourguiba, qu’il avait destitué en 1987 pour cause de « sénilité ». Lors des consultations précédentes, il avait été reconduit trois fois avec plus de 99% des voix et plus de 94% en 2004, des scores décriés par des adversaires incrédules. Un observateur évoquait au lendemain du scrutin de dimanche « une érosion symbolique qui pourrait préjuger une ouverture ». « Avec un score inférieur à 90%, le régime cherche à soigner son image », selon Ahmed Nejib Chebbi. Son Parti démocratique progressiste (PDP, légal) a dénoncé les résultats dans un communiqué, « refusant de cautionner une mise en scène ». Le scrutin de dimanche constituait la troisième présidentielle pluraliste depuis l’indépendance de la Tunisie -ancien protectorat français- en 1956. Selon l’agence gouvernementale TAP, le président Nicolas Sarkozy a félicité M. Ben Ali, l’assurant du soutien de la France. Concurrents sans prétendre à la victoire, Mohamed Bouchiha du Parti de l’unité populaire (PUP) et Ahmed Inoubli de l’Union démocratique unioniste (UDU) ont obtenu respectivement 5,01% et 3,80% des voix. Considéré comme le seul « vrai » challenger sous l’étiquette d’une coalition de gauche autour de son parti Ettajdid (Renouveau), Ahmed Brahim n’a eu droit qu’à 1,57% des voix. Il s’était plaint de censure et d’entraves à sa campagne. Selon lui, « la campagne a montré que la Tunisie a besoin d’un vrai changement démocratique ». La participation a atteint 89,4% d’un électorat de 5,3 millions inscrits de plus de 18 ans sur 10,3 millions d’habitants, selon les chiffres officiels. Le nouveau mandat de Ben Ali est en principe le dernier, la Constitution limitant désormais à 75 ans l’âge du président tout en autorisant un nombre illimité de mandats. Fort du développement économique et d’une stabilité louée par ses alliés étrangers, M. Ben Ali s’est engagé à réduire le chômage (14%) et à augmenter de 40% le revenu moyen par tête d’habitant d’ici à 2014 malgré la crise mondiale. Son programme promet aussi de promouvoir les libertés et la presse, alors que le régime est souvent critiqué par les défenseurs des droits de l’Homme. Adossé à son parti, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, 2,7 millions adhérents), il prône l’émancipation des femmes et leur réserve 35% des postes de pouvoir. Ses trois rivaux étaient partis « sans illusions » dans une course inégale face à un RCD plus omniprésent que jamais qui a raflé, aux législatives, 161 sièges sur 214 à la Chambre des députés. Un de ces sièges sera occupé par Mohamed Sakhr El Materi, jeune gendre du président en pleine ascension. Six autres partis en lice se partageant le quart restant. Les opposants radicaux Mustapha Ben Jaafar du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDLT) et Ahmed Nejib Chebbi se sont retrouvés hors course présidentielle, leurs partis ont eu zéro siège.  

Election de Ben Ali: de précédents scores records dans le monde

 

AFP, le 26 octobre 2009 à 16h07 PARIS, 26 oct 2009 (AFP) – La réélection, avec 89,62% des voix, du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 22 ans, s’apparente à un plébiscite qui rappelle des élections récentes avec des scores records, que ce soit en Afrique, au Proche-Orient ou en Asie centrale. Sur le continent africain, le président du Zimbabwe Robert Mugabe, 84 ans dont 28 au pouvoir, obtient, le 29 juin 2008, 85,5% des voix lors d’un simulacre d’élection présidentielle où il est seul en lice. Le scrutin, qualifié de « farce » par l’Occident attire moins de la moitié des électeurs inscrits avec un taux de participation de 42,37%. A Djibouti, le président sortant Ismaïl Omar Guelleh, seul candidat à sa succession, a été réélu le 8 avril 2005 avec « 96,85% des suffrages exprimés », les 3,15% restants étaient considérés comme des bulletins nuls. Au Rwanda, le président sortant Paul Kagame est déclaré le 26 août 2003 vainqueur de l’élection présidentielle avec 95,05% des suffrages exprimés. Le taux de participation s’est établi à 96,55% selon la Commission électorale nationale. Dans deux provinces, Kagame est élu triomphalement avec plus de 99% des voix. En Egypte, le président Hosni Moubarak au pouvoir depuis près de trente ans, est réélu le 9 septembre 2005 avec 88,6% des suffrages pour un cinquième mandat. Le taux de participation est particulièrement faible avec 23%, un chiffre considéré comme gonflé par l’opposition. En Syrie, le président Bachar al-Assad, unique candidat, a été réélu le 29 mai 2007 pour un deuxième mandat de sept ans, lors d’un référendum avec plus de 97 % des voix, un score similaire à celui de juillet 2000 lorsqu’il avait succédé à son père Hafez al-Assad. Dans le Caucase, le président sortant d’Azerbaïdjan, Ilham Aliev, a été réélu le 15 octobre 2008 avec 88,73% des voix. Les quelque 400 observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont jugé que le scrutin « n’avait pas reflété les principes d’une élection véritablement pluraliste et démocratique », notant « l’absence d’une véritable compétition ». Ilham Aliev avait succédé en 2003 à son père Heydar Aliev, ancien du KGB et président de l’Azerbaïdjan indépendant depuis 1993. En Géorgie, autre ancienne république soviétique, le candidat de l’opposition réformatrice à la présidence, Mikhaïl Saakachvili, a obtenu le 4 janvier 2004, 96,27% des voix, selon des résultats officiels. En janvier 2008, il a été réélu lors du premier tour mais avec un score de 53,471%. dans des conditions non démocratiques selon l’opposition.

 


Cinq ans de plus pour Ben Ali à la tête de la Tunisie

Associated Press, le 26 octobre 2009  à 16h30 par Bouazza ben Bouazza TUNIS (AP) — Et de cinq. Sans surprise, le président Zine El Abidine Ben Ali, 73 ans, a été réélu avec 89,62% des voix pour un cinquième mandat consécutif de cinq ans, à l’issue des élections présidentielle et législatives de dimanche en Tunisie. Lire la suite l’article Articles liés Tunisie: des opposants regrettent une « occasion ratée » pour un tournant démocratique Tunisie: Ben Ali réélu à 89,62% Ben Ali réélu en président en Tunisie sur un score triomphal Plus d’articles sur : Tunisie Discussion: Tunisie L’annonce officielle qui en a été faite lundi à la mi-journée lors d’une conférence de presse du ministre de l’intérieur Rafik Haj Kacem, a été accueillie par les you-yous des femmes fonctionnaires du département, scandant des vivats pour fêter l’événement. Selon le ministre, ces résultats, qui constituent un motif de « fierté », ont dégagé « une adhésion massive des Tunisiens aux choix du président Ben Ali et à son programme et leur cohésion autour de sa personne ». « Aucune plainte n’a été enregistrée au sujet du vote qui s’est déroulée dans des conditions normales et dans la transparence », a-t-il martelé. La cheffe du Parti démocratique progressiste (PDP, opposition légale), Maya Jribi, a déploré pour sa part que ces résultats « qui n’ont surpris personne, maintiennent notre pays hors de l’esprit de l’époque ». C’est la première fois néanmoins, que le candidat du parti au pouvoir descend sous la barre des 90%. Ben Ali, aux commandes depuis 22 ans et le début de l’ère dite du « Changement », avait été élu puis réélu à chaque fois avec des taux de plus de 99%, et plus de 94% en 2004. Ses adversaires ont obtenu 5,01% pour le chef du parti de l’unité populaire (PUP) Mohamed Bouchiha et 3,80% pour Ahmed Inoubli, celui de l’union démocratique unioniste (UDU), tous deux considérés proches du pouvoir. Quant au dirigeant du mouvement Ettajdid (Le Renouveau, ex-communiste), Ahmed Brahim, le plus critique envers le régime, il a recueilli le plus faible score: 1,57% des voix. Du côté des législatives, le parti présidentiel, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) a raflé le maximum des 75% des sièges que lui autorise le code électoral, soit 161 sièges sur 214, et continuera ainsi de dominer la principale chambre du parlement. Sept partis de l’opposition se sont partagés leur quota réservé des 25% restants, soit 53 sièges, contre 37 dans le parlement sortant. Cinq formations ont renforcé leur présence à la chambre, tandis que Ettajdid est en baisse, avec deux sièges contre trois précédemment. Les deux partis dont les candidats ont été écartés de la course à la présidentielle, le Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDLT) du Dr Mustapha Ben Jaâfar, et le PDP, n’ont obtenu aucun siège, pas plus que les 15 listes indépendantes. En réponse à une question d’un journaliste, le ministre de l’Intérieur s’en est pris aux détracteurs du régime qui selon lui « se comptent sur les doigts d’une main ». « Tous les pays ne tolèrent pas que quelqu’un porte atteinte à son propre pays délibérément et de mauvaise foi et le laisser faire à sa guise. Ce sont des pratiques qui ne sont pas admises dans notre société », a-t-il plaidé. A la veille du scrutin, le président Ben Ali avait d’ailleurs stigmatisé ce qu’il a qualifié lui aussi de « minorité infime de Tunisiens » qui dénigrent leur pays en s’appuyant sur des parties étrangères ». Il avait prévenu que des mesures seraient prises « contre quiconque émettra des accusations ou des doutes concernant l’intégrité de l’opération électorale, sans fournir de preuves concrètes ». AP Associated Press
 


Tunisian president wins 5th term in landslide

 
Associated Press, le 26 octobre 2009 à 13h59 By ALFRED de MONTESQUIOU, Associated Press Writer  TUNIS, Tunisia (AP) _ Tunisia’s President Zine El Abidine Ben Ali was re-elected for a fifth term with an overwhelming 89 percent of the vote — his weakest performance yet but more than enough to show his solid grip on the nation. The results announced by the Interior Ministry on Monday from Sunday’s voting reflect timid gestures toward Ben Ali’s rivals in this year’s race to lead this Mediterranean vacation haven. Ben Ali was last re-elected in 2004 with more than 94 percent of votes — a drop from his previous victories of between 99.2 and 99.7 percent. He took power in a bloodless coup in 1987. In Sunday’s vote, runner-up Mohamed Bouchiha won 5.01 percent and Ahmed Inoubli 3.8 percent, but both were viewed as largely cosmetic opposition. The third candidate, Ahmed Brahim of the Ettajdid, or « change » movement, scored 1.57 percent of the vote. « At least, we’ve established the existence of a credible opposition movement in Tunisia, » Brahim said in an interview Monday with The Associated Press. Hard-line opposition groups and Islamists are outlawed and did not take part in the presidential and parliamentary elections. Many voters see continuity as a good thing in Tunisia, a strong U.S. and European ally and a relatively secular, moderate and stable outpost in the Arab world. The results, which included results from Tunisians voting abroad, were announced by Interior Minister Rafik Haj Kacem at a news conference Monday. Kacem said no formal complaints of fraud or irregularities had been filed. The president went on national television the night before the vote attacking any critics who suggested that the election was unbalanced or fraudulent. Twenty-six Tunisian electoral observers, 16 African Union observers and 11 people invited by Tunisian embassies in Europe and the Arab world monitored several thousand polling stations. Those monitors said the voting had gone well, and praised Tunisia for strides toward democracy — despite widespread criticism from human rights groups and the nascent opposition that the Tunisian leadership has not followed through on pledges to liberalize. Turnout was 89.45 percent of Tunisia’s 5.3 million voters, authorities said. Tunisians also chose 214 lawmakers for the lower house of parliament. Ben Ali’s Constitutional and Democratic Rally, or RCD, which has been in power since Tunisia’s independence from France in 1956, won 161 seats. A sprinkling of small opposition and independent parties shared the remaining 53 seats. At 73, Ben Ali was running for his last mandate under the current constitution, which sets the age limit for a presidential candidate at 75. Even his opponents acknowledge the results he has achieved in this small country that lacks any significant natural resources. Tunisia is expecting 3 percent growth in gross domestic product this year despite the global recession. The country’s poverty rate has dropped below 4 percent and it is a regional model in terms of literacy, social welfare and the role women play in society. Rights groups however deplore the country’s overbearing police presence and general absence of any real freedom of expression. France offered « to deepen the relation of friendship » with Tunisia after the election. « Tunisia can count on France’s support for the process of social, economic and political reform it has begun, » Foreign Ministry spokesman Bernard Valero said in on online briefing Monday.  ___  Associated Press writer Bouazza Ben Bouazza contributed to this report.

Tunisian president wins fifth term in office

Reuters, le 26 octobre 2009 à 14h15 * President Ben Ali wins 89.62 percent of votes * Vote was « a missed opportunity » for democracy: opposition * Officials say vote was fair By Christian Lowe and Tarek Amara TUNIS, Oct 26 (Reuters) -President Zine al-Abidine Ben Ali has won a fifth term with 89.62 percent of the vote in Tunisia’s presidential election, the state news agency said on Monday. One opposition party called Sunday’s vote a missed opportunity to move the North African country toward democracy, echoing accusations by international human rights groups that the campaign took place in an atmosphere of repression. Ben Ali, who is 73 and has been in power for 22 years, has rejected those allegations and warned that anyone spreading lies to damage the country’s image will be prosecuted. Many voters credit him with turning Tunisia, which attracts millions of foreign tourists each summer, into a stable and relatively prosperous country in a region that suffers from poverty and political turmoil. His winning margin was down slightly compared with the 94.4 percent he received in the last election five years ago, a dip that may help deflect foreign criticism that the latest race was tilted in his favor. Ben Ali has established Tunisia as a moderate voice in the Arab world and Western governments view it as a bulwark against Islamist extremism. Tunisia’s most prominent opposition figures did not take part in the election. Two of Ben Ali’s challengers on the ballot rarely criticize the president and the third acknowledged during the campaign that he could not win. « The regime has missed another opportunity to carry out a democratic transition in Tunisia, » said Rachid Kechana, deputy Secretary-General of the opposition PDP party, which boycotted the election. « The election was meaningless and the results confirm that, » he told Reuters. EUROPEAN TIES Ben Ali’s RCD ruling party won 75 percent of the seats in a parliamentary vote held simultaneously on Sunday, the official news agency TAP reported, quoting official results. The Interior Ministry, which oversaw the voting, is expected to formally announce the outcome of both elections later on Monday. Tunisia is especially sensitive to criticism of its democracy record because it is expected to apply to the European Union next year for « advanced status » — which could give it preferential trade terms and boost its international standing. Almost all voters who spoke to Reuters reporters on polling day said they had backed Ben Ali. « He is the savior of our country, » said 50-year-old Nejia Azouzi as she cast her ballot in the capital on Sunday. The Tunisian president came to power in 1987 when doctors declared his predecessor, Habib Bourguiba, unfit to rule after more than 30 years in power. REUTERS

Tunisia: elezioni, ben Ali presidente con 89,62% di voti

 

 
ANSA, le 26 octobre 2009 à 14h46 TUNISI (ats/ansa) Solo con qualche punto percentuale in meno i pronostici della vigilia sono stati confermati: con l’89,62% il presidente Zine al-Abidine ben Ali, 73 anni, ha vinto le elezioni presidenziali e si avvia a governare la Tunisia per altri cinque anni dopo 22 anni di potere. Secondo i dati forniti dal ministero i suoi tre avversari hanno ottenuto il restante 10,38%: Ahmed Inoubli dell’Unione democratica unionista (Udu) ha avuto il 3,8%, Mohamed Bouchiha del Partito di Unità popolare (Pup) il 5,01% e ad Ahmed Brahim del partito Ettajdid, considerato il solo avversario, è andato 1,57% dei voti. L’affluenza è stata dell’89,4%. Ben Ali ottiene quindi un quinto mandato. Nelle prime tre elezioni aveva raggiunto il 99%, percentuale scesa al 94% nel 2004. In base alla modifica costituzionale che nel 2002 ha fissato a 75 anni l’età massima per la candidatura alla guida dello Stato, per ben Ali dovrebbe essere l’ultimo mandato. Durante la campagna elettorale il presidente uscente ha promesso ai tunisini « più ricchezza e più benessere. A dispetto della crisi si è impegnato, entro il 2014, a ridurre sensibilmente la disoccupazione, ora al 14%, e ad aumentare i salari di tutte le categorie di lavoratori. Come nelle previsioni, il Raggruppamento costituzionale democratico (Rcd), il partito del presidente che conta 2,7 milioni di iscritti, ha ottenuto 161 seggi, la maggioranza dei 214 deputati del parlamento tunisino. I restanti 53 seggi, meno di un quarto del totale, vanno a sei partiti: Movimento dei democratici socialisti 16 seggi; Pup 12 seggi; Udu 9 seggi; Partito social-liberale 8 seggi; Partito dei verdi per il progresso 6 seggi; Ettajdid 2 seggi. ANSA


 


Tunisie :  L’épouse du président Ben Ali a été très présente dans la campagne

L’irrésistible ascension de Leila

PORTRAIT

TUNIS

DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL

Alors que, thuriféraires serviles ou victimes résignées, les Tunisiens étaient conviés aux urnes ce dimanche pour « élire » à plus de 90 % et pour la cinquième fois depuis 1987 le président Ben Ali et un Parlement qui lui est tout dévoué, une rumeur enfle depuis quelque temps : Leila Ben Ali, la femme du « raïs », se profilerait comme candidate à la succession de son mari.

A la base de cette hypothèse, deux éléments : d’abord, la santé de Ben Ali, 73 ans, que l’on dit chancelante (mais ce bruit persiste depuis plus de dix ans), et, ensuite, l’irrésistible ascension de Leila, 52 ans, de plus en plus visible dans les médias locaux et, surtout, très présente lors de la campagne électorale qui vient de se clôturer. La première dame de Tunisie s’est même offert des meetings populaires dont elle était la vedette, bien qu’elle n’occupe aucune fonction officielle et ne brigue aucun mandat.

La visibilité de Leila Ben Ali durant la campagne à travers les quotidiens nationaux a même été mesurée par 5 ONG tunisiennes réputées. Leur verdict : Leila a occupé plus de 14 % de l’espace rédactionnel consacré aux législatives, alors que toute l’opposition réunie n’arrivait pas à 13 % (le reste étant monopolisé par le vrai faux parti unique, le RCD). « L’ascension de Leila Trabelsi est un facteur important, il montre une évolution possible du système », nous dit Nejib Chebbi, fondateur d’un parti d’opposition, le PDP, qui boycotte finalement les élections.

Mais qui est Leila Ben Ali, née Trabelsi ? Une femme d’origine modeste, d’abord, comme son mari, d’ailleurs ; pour les deux, il s’agit de secondes noces. Leila exerçait à l’origine la profession de coiffeuse. Son « clan », composé de ses filles et leurs maris, de ses dix frères et sœurs, est resté dans l’ombre pendant plusieurs années après son union avec le chef de l’Etat en 1992. Puis, la voracité des appétits familiaux s’est fait sentir, s’il faut en croire les mille et une histoires de corruption, concussion, prévarication et autres malversations qui circulent sur « la famille ».

Un livre, La Régente de Carthage, main basse sur la Tunisie, paru à Paris le 1er octobre aux Editions La Découverte et signé par les journalistes français Nicolas Beau et Catherine Graciet, fait la synthèse des turpitudes imputées au clan Trabelsi, qui a vainement tenté d’en empêcher la sortie en France (il est interdit en Tunisie). Les allégations contenues dans l’ouvrage feront-elles l’objet de poursuites judiciaires devant les tribunaux français ?

On ignore en tout cas si Leila Ben Ali-Trabelsi envisage de succéder à son mari ou si elle prépare le terrain pour l’un de ses frères ou de ses gendres. « Elle n’a pas l’âme de flic de son époux, on la voit tout de même mal réussir à dominer l’appareil du régime, les ‘services’, le parti, l’armée, trop de dents vont grincer. Et puis, il faut s’opposer à cette logique clanique, nous méritons mieux ! » : cette observation d’un intellectuel tunisois qui préfère l’anonymat semble assez répandue.

De nombreux Tunisiens font observer la montée en puissance de Mohamed Sakhr Materi, qui a épousé Nesrine, fille de Leila. A 28 ans, il est devenu d’une manière étonnamment fulgurante l’un des hommes les plus riches du pays et son étoile brille de manière de plus en plus ostentatoire. Mais d’autres mâles du clan pourraient aussi jouer leur carte.

De Leila Trabelsi, on dit qu’elle fréquente assidûment les gens qui comptent au sommet de l’Etat, qu’elle s’assure de leur loyauté. L’un d’eux, Abdelwahab Abdallah, le très influent ministre des Affaires étrangères, est considéré comme son plus proche conseiller… Certains la décrivent déjà comme plus puissante que n’importe quel ministre. Qui peut savoir où s’arrêteront ses ambitions ?

BAUDOUIN LOOS

(Source : « Le Soir » (Quotidien – Belgique) le 26 octobre 2009)

ÉPINGLÉ

Un « raïs » contrarié

Samedi, dans une allocution télévisuelle inopinée, c’est un président Ben Ali visiblement contrarié qui s’en est pris avec virulence aux Tunisiens qui, « à l’heure où le peuple tunisien vit au rythme de la campagne électorale de la présidentielle et des législatives, dans une ambiance de liesse incomparable, ne respectent pas le caractère sacro-saint de la patrie ni son intégrité (…) et ont poussé l’audace jusqu’au recours aux allégations mensongères et à l’incitation à une campagne désespérée auprès de certains journalistes étrangers, pour mettre en doute les résultats des élections avant même le dépouillement des voix». Et d’avertir : « La loi sera appliquée avec rigueur contre quiconque émettra des accusations ou des doutes concernant l’intégrité de l’opération électorale, sans fournir de preuves concrètes ». (B.L. avec ap)

(B.L. avec ap)

 

 (Source : « Le Soir » (Quotidien – Belgique), le 26 octobre 2009)

Commentaire

Ben Ali et l’enfer du décor

« Le président Zine el-Abidine Ben Ali a été réélu à son poste ce dimanche par six millions de Tunisiens en liesse, enthousiasmés par la justesse de sa démarche civilisationnelle d’avant-garde, ses prodigieuses réussites économiques, les acquis sociaux irréfutables, qui ont façonné ce fameux modèle tunisien salué de par le monde ».

Voici, sans forcer le trait, comment la presse tunisienne célébrera la « victoire » écrasante de Ben Ali, sempiternel président depuis son coup d’Etat de 1987.

Et il y a même du vrai là-dedans ! Comme nous le disait un diplomate européen à Tunis, « avec le bilan économique et social qu’il présente, malgré quelques carences notables, on demeure consterné par le verrouillage des libertés dans ce pays».

Car, en effet, l’envers du décor, « l’enfer du décor », serait-on tenté d’écrire, est un régime de fer qui, comme nous le disait entre autres l’opposant Mustapha Ben Jaâfar, « ne tolère aucune voix discordante », qui ne conçoit les Tunisiens que comme de petits enfants admiratifs et obéissants.

A ceux qui osent braver le régime, un traitement impitoyable est réservé. Ennuis en tous genres, harcèlement policier, tabassage en règle, torture et prison pour les plus récalcitrants. Les journalistes étrangers sont suivis, voire expulsés comme notre consœur Florence Beaugé, du Monde. L’envoyé du Soir n’a pas eu à se plaindre de son côté. Mais notre quotidien et son site internet sont interdits en Tunisie depuis des lustres.

Le régime tunisien donne ainsi à ses censeurs toute raison de croire qu’il a beaucoup de choses à cacher. Et par exemple que les quelques rares voix courageuses audibles ont bien raison de dénoncer les dérives mafieuses des clans qui gravitent autour de la présidence.

Dans ce tableau, l’appui clair mais un peu veule de l’Union européenne à Ben Ali apparaît comme une trahison des idéaux démocratiques. Certes, la Tunisie bâillonne les islamistes (en même temps que les démocrates), elle freine l’immigration clandestine comme elle peut et, répétons-le, elle offre un bilan économique non négligeable.

Mais cela ne devrait pas priver Bruxelles d’exercer des pressions palpables pour que le discours démocratique du régime tunisien passe de la rhétorique à la pratique.

 

BAUDOUIN LOOS

(Source : « Le Soir » (Quotidien – Belgique) le 26 octobre 2009)


Ben Ali: Un cinquième mandat pour faire quoi?

Créé le 26.10.09 à 16h35 | Mis à jour le 26.10.09 à 16h35  TUNISIE – Au pouvoir depuis 22 ans, le président tunisien a été réélu sans surprise pour un nouveau mandat qui ne va pas changer grand chose… «C’est un scrutin pour la forme», annonce Afrik.com, «une énorme mascarade électorale», assure le bloggeur et dessinateur «Z». La réélection de Zine El Abidine Ben Ali, ce dimanche, a des airs de farce pour les opposants qui peinent à se faire entendre. A 73 ans, le président sortant entame un cinquième mandat après avoir remporté 89,62% des suffrages. Un mandat qui s’annonce dans la continuité des quatre précédents.   La seule inconnue de cette élection était le «score inférieur ou non à 95% des voix» ironise «Z», dont le blog est censuré en Tunisie, rappelle le journal algérien, El Watan. «Il n’y avait aucun enjeu interne autour de cette élection», explique Nicolas Beau, auteur de La régente de Carthage: main basse sur la Tunisie*, «l’enjeu est extérieur, la Tunisie se doit d’être une vitrine respectable vis-à-vis des autres états comme les Etats-Unis et l’Union Européenne», ajoute-t-il.   «Félicitations Monsieur le Président» Difficile de trouver la critique dans la presse nationale tunisienne, contrôlée par le pouvoir, qui ne tarit pas d’éloge sur le président. «Félicitations Monsieur le Président. En cette heureuse occasion, La Presse s’honore de présenter ses chaleureuses félicitations au Président Ben Ali ainsi qu’au peuple tunisien qui a encore une fois fait montre de maturité politique», annonce le quotidien national, avant d’ajouter que le pays «s’apprête à vivre une nouvelle étape sur la voie du progrès démocratique.»   Mais la démocratisation est loin d’être aboutie. «Contrairement à des pays comme le Maroc ou l’Algérie, la Tunisie est encore dans le registre des pays autoritaires. On aboutit à une parodie d’élection complètement grotesque», souligne Nicolas Beau. Il n’y aura donc pas de rupture avec la politique menée depuis 1987. Année au cours de laquelle il a destitué le premier président de la Tunisie indépendante, Habib Bourguiba, pour cause «sénilité».   Une démocratie en plein doute, une économie en plein boom Mais il existe tout de même quelques points positifs au bilan du président. La situation de la femme en Tunisie y est meilleure que dans d’autres pays musulmans et «sur le plan de la sécurité, le pays est relativement calme face aux dérives islamistes, par rapport à d’autres pays», souligne Nicolas Beau, avant d’ajouter que sur le plan économique, «les grands équilibres sont respectés». Néanmoins, la Tunisie, grand sous-traitant mondial, doit elle aussi faire face à la crise économique.   Mais avec ses grandes ambitions économiques, Ben Ali pourrait se heurter à la nécessité d’un pluralisme politique. «La Tunisie s’est développée dans un carcan politique qu’il va falloir ouvrir», explique Nicolas Beau. Reste à voir si Ben Ali est prêt à jouer, pour une fois, le jeu démocratique.   Vers un sixième mandat? Ce cinquième mandat devrait être, selon la Consitution tunisienne, son dernier. Mais comme l’a fait son voisin Algérien, Abdelaziz Bouteflika, Ben Ali pourrait la modifier. Ben Ali pourrait se maintenir au pouvoir encore quelques années. Mais dans l’ombre de ce dirigeant, une femme se prépare peut-être à la relève: Leila, l’épouse de Ben Ali. «Sa famille a fait main basse sur certains secteurs économiques et  est très puissante dans le pays, explique Nicolas Beau, il n’est pas impossible qu’une femme arrive au pouvoir en Tunisie.»  *La régente de Carthage : main basse sur la Tunisie – La découverte Maud Descamps  )
(Source: 20minutes.fr le 26 octobre 2009)

Catherine Graciet: «La dérive presque mafieuse de l’épouse Ben Ali»

Créé le 23.10.09 à 03h05 |Mis à jour le 25.10.09 à 10h53  | 29commentaires

INTERVIEW – Elle est co-auteur, avec Nicolas Beau, du livre «La Régente de Carthage. Main basse sur la Tunisie» (éd. La Découverte)…

Dans quel état d’esprit sont les Tunisiens? Vous évoquezdans votre livre «une mauvaise odeur de fin de règne»…

Ils sont passifs et défaitistes car ils connaissent d’avance le résultat, sans faire quoi que ce soit pour que cela change. Il y a une ambiance de ras-le-bol. Beaucoup n’iront pas voter.

Vous décrivez aussi la mainmise sur le pays de la femme de Ben Ali, Leila Trabelsi, et de son clan. Qui a véritablement le pouvoir en Tunisie aujourd’hui?

C’est la grande question: monsieur ou madame? Ce qui est sûr, c’est que Ben Ali, ex-général et policier, gère tout ce qui est du domaine sécuritaire et diplomatique. Leila Trabelsi est, elle, très puissante dans l’économie.

Leila Trabelsi mène, selon vous, un double jeu, en première ligne pour défendre un féminisme d’Etat, mais discrète sur «les jeux du sérail». Une stratégie payante?

Jusqu’ici, oui. Elle n’a pas d’ambition pour elle-même, mais pour son clan, qu’elle place et renforce depuis son mariage, en 1992. Son frère, Belhassen Trabelsi, est ainsi devenu un des hommes les plus puissants du pays. C’est une dérive presque mafieuse.

Comment est-elle perçue par le peuple?

Le nom des Trabelsi est honni. Leila est surtout détestée par la grande bourgeoisie, qui ne peut plus faire de business comme elle veut, car elle doit bakchicher le clan Trabelsi dès qu’un business dépasse les 15.000 euros.

Comment sont les relations entre la France et la Tunisie aujourd’hui?

Plutôt bonnes. Ben Ali a rendu service à la France en adhérant à l’idée de Nicolas Sarkozy de faire l’Union pour la Méditerranée, et en plaidant pour elle auprès des pays voisins. En retour, Sarkozy a loué en 2008 «la progression de l’espace des libertés» en Tunisie, ce qui est faux : les ONG montrent une régression dans ce domaine.

Quel avenir pour le pays après Ben Ali?

La suite est incertaine. Je ne crois pas que Leila se présentera à la succession. Mais elle peut garder le pouvoir en plaçant un de ses hommes. La suite dépendra aussi des Etats-Unis, influents en Tunisie, et du rôle de l’armée et des services de sécurité, selon qu’ils optent pour la solution familiale ou non.

Recueilli par Faustine Vincent
 
(Source: 20minutes.fr le 25 octobre 2009)

Tunisie. Ben Ali l’homme qui ne lâchait rien

25 octobre 2009

Cinq millions de Tunisiens ont commencé à voter dès 7h (GMT), pour réélire le président Ben Ali, qui a mis toutes les cartes dans son jeu. Les résultats officiels seront proclamés demain lundi.

L‘ancien ambassadeur de France en Tunisie, Jacques Lanxade, s’était épuisé à plaider les vertus de la démocratisation au président Ben Ali. Alors qu’il s’apprête à entamer un cinquième mandat de cinq ans, à l’âge de 73 ans, cet ancien commissaire de police ne veut rien entendre. Le représentant du Parti communiste ouvrier, Hamma Hammani, a été roué de coups à l’aéroport de Tunis par des gros bras du «parti», le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD). Lequel, sans être unique, a néanmoins infiltré toute la société par des organisations corporatistes. Un modèle écorné Le journal d’Ahmed Brahim, qui se présente contre le président, a été saisi. Et la journaliste Sihem Bensedrine, qui personnifie le mieux l’opposition, est menacée d’emprisonnement. En réalité, depuis les élections libres qui virent, il y a vingt ans, les islamistes obtenir 20% des voix, le régime s’est durci, devenant quasiment policier. L’image de ce petit pays de 20millions d’habitants en souffre, au grand dam d’Oussama Romdhani, directeur de l’agence tunisienne de communication extérieure (ACT). L’homme plaide, inlassablement, la réussite du modèle tunisien: d’une classe moyenne largement majoritaire dans la population, moins de 20% d’analphabètes (contre plus de 50% au Maroc), une sécu qui couvre les 9/10e de la population, avec très peu de Tunisiens vivant sous le seuil de pauvreté. Mais l’exemple algérien et les 150.000 morts de la guerre civile font craindre au régime d’être débordé par une libéralisation incontrôlée. Atmosphère de fin de règne Du coup, il s’en prend maladroitement à l’opposition laïque, après avoir interdit l’organisation islamiste Ennadha. Beaucoup s’interrogent donc, au sein du régime, sur la relève, alors qu’une atmosphère de fin de règne est perceptible à Tunis, comme le raconte Nicolas Beau, notre partenaire de Bakchich Info, dans un brûlot sur la femme du président, Leila Trabelsi, une ancienne coiffeuse reconvertie en Catherine de Médicis, dont la propension à faire «main basse sur la Tunisie» (1) serait proverbiale. Le livre aurait tellement inquiété les autorités tunisiennes qu’elles auraient proposé à l’auteur de le racheter pour le pilonner, tout en allumant de multiples contre-feux (2). Il reste à savoir si le clan familial, qui se fait aussi remarquer par ses frasques (comme ce neveu ayant dérobé un yacht en France) et prétend, par ailleurs, s’opposer à la déferlante des prédicateurs wahhabites sur le Maghreb, saura préserver les acquis du bourguibisme, en particulier les droits des femmes. (1) Sous-titre de «La Régente de Carthage», par Nicolas Beau et Catherine Graciet. La Découverte, 14 EUR. (2) Le numéro spécial des «Cahiers de l’Orient», consacré à «l’exception tunisienne», présenté comme un rempart contre l’intégrisme.

  • Hubert Coudurier (Source: Le Télégramme le 25 octobre 2009)


« Le Monde » accusé d' »appel au meurtre » en Tunisie

Christophe Châtelot

 

A en croire la presse tunisienne de ces derniers jours, Le Monde ouvre ses colonnes à une « pseudo-journaliste », « Florence la terreur », « psychotique, hystérique », qui plus est « maléfique » « et par-dessus le marché idiote », pour couvrir l’actualité en Tunisie… A l’occasion de l’élection présidentielle tunisienne – qui a vu, dimanche 25 octobre, le président Zine El-Abidine Ben Ali reconduit sans surprise à la tête de l’Etat, pour un cinquième mandat consécutif, avec un taux officiel de presque 90 % des voix -, les journaux gouvernementaux tunisiens se déchaînent avec une rare violence contre l’envoyée spéciale du Monde, Florence Beaugé, expulsée de Tunisie mercredi 21 octobre, après une nuit passée sur un siège de l’aéroport de Tunis-Carthage. Pour justifier leur geste, les autorités tunisiennes ont évoqué « une malveillance patente à l’égard de la Tunisie et des partis pris systématiquement hostiles« .

 

La campagne de presse qui a aussitôt suivi à Tunis est menée notamment par As-Sabah et Le Temps – deux titres qui sont la propriété du gendre du président Ben Ali, Sakhr El-Materi -, par Le Renouveau, l’organe officiel du parti au pouvoir le RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique), ainsi que par La Presse, As-Safah et Ach-Chourouk. Elle fait suite à la publication par Le Monde, les 22, 23 et 24 octobre, de trois reportages signés Florence Beaugé. Les bons comme les mauvais côtés de vingt-deux ans de bénalisme y étaient soulignés, y compris l’exaspération de la population tunisienne face à la façon dont la famille Ben Ali et celle de son épouse, Leïla Trabelsi, s’accaparent les richesses du pays.

 

Pour avoir soulevé ce sujet tabou – beaucoup plus que la question des droits de l’homme -, notre consoeur se voit accuser d' »appeler au meurtre », « au coup d’Etat et à l’attentat en Tunisie », au moment où le pays « franchit un nouveau pas important en matière de démocratie et de pluralisme ». Dressant une comparaison avec la radio des Mille Collines et le génocide de 1994 au Rwanda, La Presse réclame en conséquence « la justice pénale internationale » pour Le Monde et Florence Beaugé, « transie de haine », « bonne pour la psychanalyse » et ses articles « scandaleux » qui ne visent qu’à « casser de la Tunisie« .

 

Samedi, à la veille de la présidentielle, alors que la campagne électorale était terminée depuis vingt-quatre heures, le président Ben Ali a fait une déclaration solennelle à la télévision, accusant ses détracteurs de mener « une campagne désespérée » auprès de « certains journalistes étrangers » avant de les menacer de poursuites judiciaires s’ils émettaient « des accusations ou des critiques concernant l’intégrité de l’opération électorale », sans fournir « de preuves concrètes« .

 

(Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 27 octobre 2009)


Le Monde appelle au meurtre en Tunisie… selon des journaux à la solde de Ben Ali.

 
 Florence Beaugé , journaliste au Monde, a été refoulée de Tunisie pour avoir soit disant appelé au meurtre », « au coup d’Etat et à l’attentat en Tunisie », au moment où le pays « franchit un nouveau pas important en matière de démocratie et de pluralisme ». La vilaine a donc été reconduite à l’aéroport où elle a passé la nuit, pour avoir rédigé plusieurs articles, qui ne sont pas du goût de Ben Ali. Une campagne de presse est menée contre elle par deux titres de presse appartenant au gendre de Ben Ali. A titre anecdotique, une blague tunisienne à propos de la famille de la femme de Ben Ali, Leila, née Trabelsi : Un homme trouve une lampe et la frotte ; un génie apparaît. – Tu m’as libéré, dit le génie, tu as droit à trois voeux. – Je veux le plus magnifique des palais, dit l’homme. Et le génie fait apparaître le plus magnifique des palais. – Je veux une collection de voitures de courses, dit l’homme. Et la collection de voitures de courses apparait. – Je veux un pont qui relie direct ma maison à Las Vegas. – Oh, dit le génie, c’est dur, ça. Tu n’as pas autre chose ? – Bon, alors je veux que tu débarrasses la Tunisie des Trabelsi. – Ouh, dit le génie, ça va prendre un peu de temps. Il disparaît quelques heures, puis réapparait en disant : – Bon, eh bien voilà le pont pour aller de ta maison à Las Vegas ; débarrasser la Tunisie des Trabelsi, ça n’est pas possible.
(Source: Lepost.fr le 26 octobre 2009)

Ben Ali a choisi d’être sous la barre des 90%

Comme prévu, Zine El Abidine Ben Ali a été réélu à la présidence en Tunisie. Pour leJDD.fr, Souhayr Belhassen, journaliste et présidente de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) revient sur cette élection jouée d’avance. Et dénonce l’attitude de la France.

 

Au pouvoir depuis 22 ans,Ben Ali a été réélu dimanche, avec un score de 89,62%. Une surprise? Finalement c’est une surprise. Car pour la première fois, Ben Ali est descendu sous la barre des 90%. Les critiques à son encontre, qui se sont multipliées ces dernières semaines, ont eu au moins cet effet là. Mais c’est une première qui malheureusement ne veut rien dire. En réalité, le vote a bel et bien été manipulé.

De quels types de manipulations parlez-vous? Les enveloppes étaient transparentes. Dans le guide de l’électeur, il est écrit que l’isoloir n’est pas obligatoire, pour certains, l’inscription sur les listes électorales a été un véritable parcours du combattant, etc. Selon les chiffres officiels, 70% des Tunisiens adhèrent au RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique), le parti-Etat de Ben Ali, ce qui ne laisse plus grand-chose pour les autres partis. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs été éliminés de la course grâce au tripatouillage du code électoral. Enfin, les médias et internet ont été censurés.

S’agit-il de fraudes directes ou bien davantage de manipulation des électeurs? Les deux. Il y a des fraudes avant et après le scrutin. Les électeurs sont amenés au bureau de vote par camions entiers. A l’étranger, les ambassadeurs offrent des réceptions juste avant les élections, et leurs participants se retrouvent aussitôt inscrits sur une liste de soutien à Ben Ali. Ce n’est d’ailleurs pas étonnant qu’il obtienne son meilleur score chez les Tunisiens de l’étranger (95%). Cette mascarade ne trompe personne.

« Ben Ali n’est pas un rempart contre l’islamisme »‘

La semaine dernière, Florence Beaugé, journaliste au Monde, n’a pas pu entrer sur le territoire tunisien… C’est inquiétant car on constate un durcissement du régime même à l’égard des pays amis et de ses partenaires pourtant condescendants.

Pourtant, cette situation a suscité peu de réactions, notamment en France… C’est scandaleux. Le Quai d’Orsay n’a pas réagi. La France attend de féliciter Monsieur Ben Ali. Avec un score en-dessous de 90%, on pense même qu’il a été raisonnable!

La France voit-elle en Ben Ali un rempart contrel’islamisme? Ben Ali n’est pas un rempart contre l’islamisme. Ben Ali, c’est « plus islamiste que moi tu meurs« . Il a placé son gendre à la tête de la radio Zitouna, la radio de l’université islamique. Ecoutée dans tous les taxis de Tunis, elle diffuse des appels à la prière, fait la genèse du Coran, etc. Le régime islamiste entre à petit pas. Avant, les matches de foot n’étaient pas interrompus par l’appel à la prière. Aujourd’hui, on construit des mosquées à tire-larigot. Ben Ali dit qu’il protège le pays des islamistes mais en même temps, il les installe. C’est un nouveau projet de société: islamiser la société mais en soft.

Sarkozy, « un représentant de commerce »

Le soutien de Paris à Ben Ali – ou en tout cas l’absence de critiques – s’explique-t-il par la persistance de réseaux, comme ailleurs en Afrique? Sarkozy en Tunisie, c’est un représentant de commerce. Il est allé vendre ses Mirage l’an dernier. Les droits de l’Homme, il n’en a rien à faire. La Tunisie est le premier client de la France. Dans ces conditions, il y a clairement un manque d’intérêt pour la gestion interne de Ben Ali, pourvu qu’il maintienne le cap des échanges vers la France, et non vers la Chine ou le Golfe. Ben Ali en joue d’ailleurs, il rappelle régulièrement à la France que l’argent attend aussi dans le Golfe.

Certains hommes politiques français, commeEric Raoult, membre du groupe d’amitié France-Tunisie à l’Assemblée nationale, estiment que ceux qui critiquent le régime de Ben Ali ne connaissent pas la Tunisie actuelle. Qu’en pensez-vous? Ils ne voient dans la Tunisie que ses hôtels de luxe. Ils vont dans des ghettos touristiques et voient la Tunisie avec des lunettes dorées. Ils ne voient pas la révolte sociale. Encore récemment, des centaines de jeunes chômeurs diplômés sont descendus dans les rues. Il y a eu des morts, des arrestations et de lourdes condamnations. Mais ça, ils veulent l’ignorer. C’est trop confortable de dire que tout ça correspond à la Tunisie d’il y a quinze ans. Aujourd’hui, Ben Ali a choisi d’être sous la barre des 90% pour que des gens comme Eric Raoult puissent dire « on exagère, ce score est tout à fait décent« .

Dans ces conditions, pourquoi ne pas « choisir », comme vous dites, un chiffre plus bas et donc plus réel? Parce que ce score a aussi et surtout une portée interne. Il faut arrêter la baisse avant qu’elle ne soit contre-productive et ne signifie une baisse de popularité pour Ben Ali.

(Source: « Le Journal Du Dimanche » le 26 octobre 2009)

 


Les Tunisiens rêvent de changement

 
par Tahar Belkhodja Les élections présidentielle et législatives du dimanche 25 octobre n’ont pas failli à la tradition : les instances dirigeantes ont proclamé, encore une fois, l’unanimité ou presque en faveur du pouvoir. Au-delà de cet événement conjoncturel, des questions lancinantes préoccupent de plus en plus mes compatriotes, à tous les niveaux : le système va-t-il évoluer pendant le prochain mandat ? Quel sera l’avenir du pays après Zine El-Abidine Ben Ali ? Les mêmes interrogations semblent courir chez beaucoup d’observateurs étrangers. Pour ma part, j’ai choisi de dire publiquement mes convictions. Trente années d’action publique et de vie politique m’autorisent à libérer ma conscience et à révéler ce qui, depuis longtemps, me tourmente. Il faut d’abord convenir que Habib Bourguiba fut omnipotent et omniprésent pendant plus de trois décennies, et que la démocratie n’était pas à l’ordre du jour, même si deux événements mémorables – la débâcle de la politique de collectivisation entamée dans les années 1960 ; l’incursion libyenne à Gafsa en 1980 – auraient dû aboutir à l’ouverture du système. Ce ne fut pas le cas. « Le Changement » (la prise du pouvoir par M. Ben Ali) a été bien conduit en 1987, mais rien ne garantit que demain la Tunisie connaîtra une succession apaisée. Car le système continue de reposer sur un seul homme vers qui tout converge. Aujourd’hui, l’appréhension cède à l’inquiétude. Notre pays souffre de façon endémique d’un déficit de démocratie aggravé par la rigidité du système Etat-parti. Le seul régulateur institutionnel, le Parlement, monolithique et conformiste, ne favorise pas le vrai débat. L’opinion se convainc que les fruits de la croissance ne sont pas répartis équitablement et judicieusement. Elle s’interroge sur le niveau de l’endettement du pays, et déplore la fuite des capitaux et des cerveaux. Les rumeurs les plus extravagantes circulent : on dénonce le clientélisme, les passe-droits ; on fustige des enrichissements indécents et trop rapides. Cependant, on admet que le pays s’est transformé pendant ces vingt dernières années. Certes, l’essor économique est relativement probant. C’est la condition essentielle mais non suffisante pour tout développement. Le progrès économique implique nécessairement plus de démocratie politique pour assurer la pérennité des acquis et sauvegarder la stabilité et la sérénité. J’écoute souvent les jeunes. Ils admettent volontiers le régime présidentiel, mais veulent qu’il soit encadré par une démocratie sereine et crédible. Ils sont angoissés par les perspectives de chômage qui obsèdent déjà la majorité de leurs anciens camarades. La Tunisie, plus proche du Liban que du Yémen, ne pourrait se permettre de voir ses forces vives contraintes de quitter le pays. Je souhaite qu’une volonté politique au sommet s’exerce pour conduire cet aggiornamento qu’attend le pays. Les autres voies sont des impasses. L’opposition est clairsemée et inconsistante. La société civile est atrophiée par plus d’un demi-siècle d’autoritarisme. La classe moyenne, l’épine dorsale de tout régime républicain, dépérit de jour en jour. Je voudrais faire confiance au chef de l’Etat. Sa responsabilité est institutionnelle. Président de tous les Tunisiens, il ne doit pas rester à la tête d’un parti, fût-il le premier d’entre eux. Le vrai pluralisme interdit tout lien organique entre l’Etat et les partis politiques, sans aucune exception. La démocratie interne, et la transparence quant aux ressources et aux responsabilités, sont des exigences morales et politiques. Il nous faut un Conseil constitutionnel affranchi, afin de crédibiliser ses actes. Il nous faut consolider l’indépendance d’une justice respectueuse de l’Etat de droit. Il nous faut une presse libre et des élections pluralistes et transparentes. L’occasion est propice au lendemain de cette élection présidentielle pour entamer solennellement ces reconversions. Le 25 octobre, comme les fois précédentes, les Tunisiens sont allés voter pour réélire leur président, pariant sur l’avenir et convaincus qu’un changement est inéluctable. Souhaitons qu’ils ne soient pas déçus. Tahar Belkhodja est ancien ministre et ancien ambassadeur.  
(Source: « Le Monde » (Quotidien – France) le 27 octobre 2009)

Ahmed Brahim : « Etre candidat aux élections en Tunisie, ce n’est un cadeau pour personne »

 

 
Il n’est pas autorisé à coller d’affiches ni à organiser le moindre meeting. Ahmed Brahim, du parti du Renouveau, se présente aux élections présidentielle et législatives en Tunisie contre Ben Ali, dimanche. Il tente de se battre « d’égal à égal » pour sortir d’un rôle de figurant. Interview. INTERVIEW par Plum Linberg Il est partout. Pour sa cinquième et probablement dernière campagne, le président tunisien, Zine El-Abidine Ben Ali, 73 ans, n’a pas lésiné sur les moyens : meetings à la nord-coréenne, portraits géants où il pose l’œil bienveillant et la main sur le cœur, sans oublier les banderoles violettes et rouges qui palpitent sur la route reliant Sidi Bou Saïd à Tunis. En Tunisie, l’issue du scrutin du 25 octobre semble courue d’avance. Au su et à la barbe des trois autres candidats « officiels ». Et si après 22 ans de règne, la réélection de celui que l’on appelle « l’artisan du changement », voire plus familièrement « Zine-Zine », est attendue, son concurrent direct, le représentant du parti politique Ettajid [Renouveau] Ahmed Brahim résiste. Pour faire entendre sa voix. Interview. Quel rôle jouez-vous dans cette campagne présidentielle 2009 ? On ne me laisse pas le choix : soit je joue le rôle de figurant, soit je m’en vais. Être candidat en Tunisie, ce n’est un cadeau pour personne mais c’est mon droit. Les Tunisiens ont le droit d’écouter une autre voix et de choisir. Par conséquent, il n’est pas question que j’abandonne le terrain à une voix unique ! Je veux me battre pour être un compétiteur d’égal à égal. Dans toute élection, il y a normalement un minimum d’égalité de moyens entre les candidats. Mais aujourd’hui, le déséquilibre est effrayant. Quels obstacles concrets avez-vous rencontrés ? Tout se passe comme si j’étais interdit de campagne. Au cinquième jour [cet entretien a été réalisé le 17 octobre], je suis privé des moyens rudimentaires de commencer ma campagne. On a interdit l’affichage de mes affiches électorales, sous prétexte qu’elles étaient « illégales ». Mais il s’agit d’une décision purement politique. Dans certaines circonscriptions, nos listes ont été éliminées. Notre manifeste électoral, dans lequel je détaille notre programme, a également été saisi à l’imprimerie, de manière tout à fait arbitraire. Et je n’ai pas encore réussi à tenir un seul meeting politique dans la capitale : à chaque fois, on me dit que la salle est prise. Je n’ai pas d’interlocuteur, du côté des autorités en place, que ce soit au ministère de l’intérieur ou à la communication. On refuse de me parler. Vous dites que la situation actuelle est « pire » que lors des dernières présidentielles de 2004 ? Il n’y a même pas 0,01 % de visibilité accordée aux autres candidats [que l’actuel président Ben Ali]. Tous les espaces médiatiques du pays sont consacrés à la propagande du candidat au pouvoir. Depuis deux ans, je suis incapable de compter le nombre illimité d’heures consacrées au président sortant. Pour cette campagne, j’ai eu droit à une heure de temps de parole à la télévision, à enregistrer en une fois. La presse est à sens unique, elle ne reflète que la position du parti au pouvoir. Chaque candidat de l’opposition est suivi par un « censeur » lors de nos prestations. Le moindre soupçon de critique du régime en place est systématiquement effacé. Je savais que la situation était grave mais je ne savais pas que cela allait prendre cette ampleur. (Source : « Café Babel » (Magazine européen – France), le 23 octobre 2009) Lien : www.cafebabel.fr

Commentaire à chaud

Des chiffres et des êtres

Monsieur X est satisticien auprès de l’Institut National de Satistiques ( INS ) à Tunis. Je lui ai demandé de commenter à chaud les résultats de l’élection présidentielle tunisienne.

O.K. : Monsieur X, le général Ben Ali a recueilli 99,27 % des suffrages en 1989 ; 99,91 % en 1994 ; 99,44 % en 1999, 94,48 % des suffrages en 2004, mais seulement 89,62% en 2009. Quelle conclusion en tirez-vous ?

M.X : Je constate que, malheureusement, la popularité du président est en train de dégringoler. Depuis 2004, il perd  à peu près 5% des voix exprimées tous les 5 ans. C’est une donnée inquiétante, émouvante. Cette érosion électorale me donne des sueurs au dos en tant que statisticien.

O.K. : Pourquoi ?

M.X : D’après mes calculs, si la tendance ne se renverse pas, Ben Ali descendra au-dessous du seuil fatal de 50% en 2049. 

O.K. : Mais il pourrait gagner au deuxième tour !

M.X : Peu probable qu’il gagne le deuxième tour car ceux qui n’auront pas voté pour lui au premier tour, voteront logiquement pour le deuxième candidat en lice pendant le second tour de l’élection.

O.K. : Donc, les Tunsiens doivent se préparer psychologiquement à « perdre » Ben Ali en 2049 ?

M.X :  Tout à fait. J’ai déjà commencé à préparer pscyologiquement mes enfants, âgés de 2 et 4 ans, à s’attendre à un changement brutal dans 40 ans. C’est pas facile, c’est triste mais il faut le faire…

(Source: le Blog de Omar Khayyam le 26 octobre 2009)


LE CHANT DES SIRÈNES.

Par DERBALI. Larbi L’investissement intellectuel et militant, la diffusion pointue et permanente d’une culture politique claire, affirmée et contestataire, auprès des tunisiens, la masse silencieuse et oubliée des tunisiens qui vit dans sa chaire, l’horreur de la dictature, cet investissement doit se faire à tous les niveaux, pour faire contre poids et contrer tous les abus de pouvoir de cette dictature, et de ces familles régnantes par la gabegie, la violence, l’horreur et les manipulations, ces élections , ce cinquième mandat, vient de nous en donner un nouvel exemple.Les démocrates doivent absolument s’unir sur une stratégie et un projet qui s’attaque VRAIMENT aux nombreux problèmes, l’œuvre de BEN ALI n’est qu’un grossier canevas de problèmes, concernent toutes les données, et autres engagements qui impliquent le présent et l’avenir du pays. Cette dynamique salvatrice, à inventer, à mettre en place, essentielle et vitale, doit se manifester partout, surtout dans la façon de faire, de communiquer et d’agir des démocrates qui luttent et s’exposent contre la folie ambiante de la dictature de BEN ALI, il ne suffit plus de résider dans la bulle de l’élitisme et des cols blancs, des gens qui savent, il est temps de se pervertir dans le café de commerce, d’être le hittiste du café maure, le mineur de REDEYEF, du cireur de pompes de l’avenue BOUGUIBA, du flic, du gendarme et du militaire, il faut investir l’espace social tunisien qui a ses vérités et ses culture, le seul qui pourrait débarrasser la TUNISIE de cette horrible dictature, afin qu’une réelle démocratisation du pays soit effective. Le terrain culturel , et social productifs à plus d’un tire. Dans le système oppositionnel tunisien, qui ne peut-être qu’alternatif, en la circonstance, nous avons devant nous un pouvoir illégitime et barbare, ce système est dramatiquement voué au sacrifice et au danger, tellement la censure et la répression sont effarantes, il est évidemment la base et le fondement de cette révolution politique dans les mœurs et coutumes de la société tunisienne extrêmement patriarcale et conservatrice malgré les apparences , car c’est bien là , dans ces espaces , aux allures de champs de mines actuellement , que s’exprimera et trouvera sa totale plénitude, le tunisien moderne et progressiste , celui qui sera apte à créer , formuler et appliquer le message du changement , la primauté des institutions sur l’idéologie ,du dialogue et de la tolérance sur le dogme et la forfaiture, de l’art sur le conformisme et le consensus qui a des allures de compromissions, cette tare des partisans des appareils et des clans, diaboliquement inscrits dans la seule logique de leurs intérêts , toujours aux dépends de ceux de la nation entière. C’est là aussi, que réside ,et peut s’assumer le pouvoir intellectuel et économique dans le seul processus évident et attractif , pour les forces vives de la nation , de l’action démocratique et de l’expression citoyenne libre , seuls à pouvoir redresser le pays et libérer les énergies de tout un peuple démissionnaire par la force des choses et l’arbitraire des tyrans, ce n’est là aussi , que l’attraction , le choix ultime et la nécessité vitale de la démocratie , pour le plus grand nombre de tunisiens , qui de plus en plus étouffés dans la nasse mortelle de la dictature , prennent conscience de la priorité de se révolter contre elle. L’irréductible particularité de la dictature tunisienne , c’est qu’aujourd’hui plus que jamais , elle est déterritorialisée , elle a même contaminée les esprits de l’exil , de beaucoup d’exilés , cette dictature tunisienne n’a plus de lieu d’enracinement limité à sa nuisance , comme ceux de MOBUTU , d’IDI AMIN DADA ou de POL POT.Elle marie la terreur et le mutisme dans tous les espaces par la menace et la prise d’otage , ce venin de sa folie meurtrière est aussi puissant qu’une hérésie qui porte en elle « intellectuellement » la pérennisation de son extrême nuisance.Oui dans ce trauma psychologique généralisé , qui articule , et les mouvement et les pensées des tunisiens, les plus intimes, et jusqu’à leurs espoirs incertains en un avenir meilleur , prend forme cette terrible évidence : la Tunisie est non seulement dévastée par plus de 50 ans de fausse indépendance et de violence abjecte , elle est aussi transformée de fond en comble , humainement et culturellement , dans un sens qui, de plus en plus, fait d’elle une nation bananière , sans dignité , ni honneur , sans raison et sans âme . Plus que toutes les violences , le pillage , la spéculation , le meurtre et le crime , l’avenir , où les méfaits de ben Ali et ses tueurs génocidaires et ethnocidaires nous ont projeté , et continuent minutieusement à le faire , est leur plus grand crime commis contre la nation tunisienne et l’humanité en général. Réagir tous ensemble contre ce fléau suppose l’appropriation de l’outil culturel et politique déridé de ses hésitations , ses peurs , ses calculs et ses égoïsmes , le vulgariser. Mais il ne faut pas oublier aussi le terrain strict et évident du cadre de vie et du quotidien des tunisiens , l’économique et le social , là où s’opère la reproduction de la force du travail , qui jusqu’à cette heure , malgré les destructions massives et spéculatives organisées par la dictature de ben Ali , arrive quand même à tenir le pays la tête hors de l’eau , et des fois , séduire dans le concert des nations. le chant des sirènes , la propagande maison close de ben Ali et ses quelques boîtes de résonance appellent cela « le miracle tunisien », mais nous , nous savons tous que le seul miracle de notre pays , est que ce dernier , n’a pas sombré dans la famine et la guerre civile , et ce miracle a toujours pu être et tenir , seulement grâce à l’ingéniosité et le pacifisme des tunisiens. http://www.facebook.com/note.php?created&&suggest&note_id=181147178853#/note.php?note_id=181147178853&ref=mf

 

 

 

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