26 décembre 2007

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TUNISNEWS
8 ème année, N°5 2772 du 26.12.2007

 archives : www.tunisnews.net

AISPP: Infos en continu Liberté et Equité: Mohammed Trabelsi entre prison et maladie Liberté et Equité: Interpellation de Laouini, Sithom et Laribi à Nabeul Liberté et Equité: Ahmed Bouazizi sur son lit de mort Communiqué de presse: La vie des enseignants en grève de la faim en danger. Moëz Zoghlami hospitalisé

Communiqué n°4 du comité médical de suivi  de la grève de faim des professeurs exclus ACDR et FTCR: Nuit de la poésie :En solidarité avec les 3 enseignants tunisiens licenciés, en grève de la faim Mémorandum à Messieurs les Députés De la part des Instances Légitimes de l’Association des Magistrats Tunisiens Massaoud Romdhani:Les ouvriers de l’Usine des Industries Maghrébines- ISUZU :rebelote

Le Temps :Recul de la fécondité en Tunisie et baisse des naissances en Tunisie


Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 43 rue Eldjazira, Tunis e-mail : aispptunisie@yahoo.fr Tunis, le 25 décembre 2007

Infos en continu

 
La première chambre criminelle du Tribunal de Première Instance de Tunis, présidée par le juge Hédi Ayari, a prononcé son jugement à une heure tardive de la soirée d’hier, lundi 24 décembre 2007, dans l’affaire n°13695, dans laquelle sont déférés Karim Balloumi, Hamdi Abidli, Aymen Melki, Omar Slama, Zyed Labidi, Bassam Yahyaoui, Faïçal Elhouche, Mejdi Zribi, Mimoun Alloucha et Maher Beziouche, en vertu des dispositions de la loi du 10 décembre 2003, de « lutte contre le terrorisme ». Karim Balloumi a écopé d’une peine de cinq ans d’emprisonnement, tandis que les autres étaient condamnés à deux ans. Pour le comité de suivi des procès Le secrétaire général de l’Association Maître Semir Dilou (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


 

Liberté pour Slim Boukhdir, la plume libre Liberté et Equité URGENCE : sauvez la vie de l’ex prisonnier politique, Ahmed Bouazizi 33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis Tel/Fax : 71 340 860 E-mail : Liberté_équité@yahoo.fr Tunis, le 26 décembre 2007

Mohammed Trabelsi entre prison et maladie


Le jeune Mohammed Ben Tahar Ben Hédi Trabelsi, prisonnier d’opinion, incarcéré actuellement à la prison de Mornaguia, souffre d’une maladie chronique rare, liée à son régime alimentaire. Sa famille nous a affirmé que leur fils était astreint à un régime strict depuis plus de dix ans. Les médecins lui ont interdit toute forme de pâte, cette dernière lui causant des allergies et des douleurs diverses dans tout le corps et lui ont conseillé le riz et les légumes verts. Depuis son incarcération le 14 juin 2007, l’administration ne s’est pas pliée aux prescriptions médicales et n’a pas soumis le prisonnier à un régime. L’état de ce dernier s’est détérioré dangereusement. Il souffre de douleurs aiguës et de pertes de conscience qui ont eu pour résultat son hospitalisation aux urgences où il est resté trois jours sous surveillance médicale et soumis à des examens divers; après son retour en prison, et en dépit de la prescription par le médecin d’un régime strict, l’administration de la prison rechigne toujours à respecter son droit à un régime, ce qui expose le prisonnier à des rechutes graves. Le prisonnier d’opinion Mohammed Trabelsi souffre d’une perforation du tympan occasionnée par la torture sauvage qu’il a subie lors de sa garde à vue à l’administration de la Sûreté de l’Etat […] Pour le bureau exécutif de l’Organisation Monsieur Zouhaïer Makhlouf (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)  

Liberté pour Slim Boukhdir, la plume libre Liberté et Equité URGENCE : sauvez la vie de l’ex prisonnier politique, Ahmed Bouazizi 33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis Tel/Fax : 71 340 860 E-mail : Liberté_équité@yahoo.fr Tunis, le 25 décembre 2007

Interpellation de Laouini, Sithom et Laribi à Nabeul

 
Ayoub Ben Rafik Laouini, lycéen, Mohammed Ben Ahmed Ben Mohammed Sithom (ingénieur principal diplômé de l’Ecole Nationale des Ingénieurs de Tunis) et Ibrahim Ben Mohammed Laribi (étudiant au campus universitaire de Nabeul), originaires de la région de Dar Chaabane El Fehri, ont été arrêtés lundi 17 décembre 2007. Ils ont été interrogés toute la journée au poste de la Sûreté de Nabeul, avant d’être libérés. Leur calvaire continue, ils sont convoqués sans cesse au poste en question, puis relâchés. Il a été demandé à Ibrahim Ben Mohammed Laribi de collaborer avec la police politique, pour faire pression sur lui. Liberté et Équité […] Pour le bureau exécutif de l’organisation Monsieur Zouhaïer Makhlouf (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)  

Liberté pour Slim Boukhdir, la plume libre Liberté et Equité URGENCE : sauvez la vie de l’ex prisonnier politique, Ahmed Bouazizi 33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis Tel/Fax : 71 340 860 E-mail : Liberté_équité@yahoo.fr Tunis, le 25 décembre 2007

Ahmed Bouazizi sur son lit de mort

 
Le cancer de l’ex prisonnier politique Ahmed Bouazizi a atteint un stade avancé et critique. Il n’absorbe plus de nourriture depuis une semaine, et il est alimenté par des injections de sérum. Le médecin se contente de lui prescrire des doses élevées de tranquillisants Liberté et Equité fait porter au pouvoir l’entière responsabilité de la dégradation mortelle de l’état de santé de l’ex prisonnier politique Ahmed Bouazizi […] Pour le bureau exécutif de l’Organisation Monsieur Zouhaïer Makhlouf (Traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)  


 
 Communiqué de presse

La vie des enseignants en grève de la faim en danger Moëz Zoghlami hospitalisé

 
L’état de santé des enseignants en grève de la faim s’est particulièrement aggravé. Mohamed Moumni, Ali Jallouli et Moëz Zoghlami, sont en grève de la faim depuis le 20 novembre 2007, pour exiger leur réintégration dans leur travail. Convaincu que la vie des trois grévistes de la faim est en danger, le comité de suivi médical, les a exhorté, hier, d’arrêter leur mouvement. Il a également demandé leur hospitalisation d’urgence. Moëz Zoghlami a été transféré dans une unité de soin spécialisée, son état de santé demeure très fragile. Mohamed Moumni et Ali Jallouli ont, quant à eux, refusé d’être hospitalisés. De leur côté, les autorités tunisiennes continuent à ignorer les revendications justes des trois enseignants, renvoyés pour avoir exercé le droit de grève. Face à la gravité de la situation, le comité de soutien aux enseignants en grève de la faim en Tunisie s’est réuni d’urgence, il : Exprime sa vive inquiétude vu l’aggravation de l’état de santé des grévistes de la faim Réaffirme son soutien à leur revendication. Tient les autorités tunisiennes pour responsables de la détérioration de l’état de santé des trois enseignants et des dangers qu’ils encourent. Exige des autorités tunisiennes leur réintégration dans leurs postes d’enseignants. Appelle à renforcer le mouvement de solidarité autour des grévistes de la faim. Pour le comité de soutien Mouhieddine Cherbib

Communiqué n°4 du comité médical de suivi de la grève de faim des professeurs exclus

35éme jour de la grève de la faim:

 
L’état général des grévistes de la faim s’est sérieusement altéré, ils présentent : Des signes de déshydratation Une tension artérielle basse Une perte de poids variant entre 16% pour Mohamed Moumni et Ali Jellouli et 17% pour Moez Zoghlami Des vertiges Des nausées Une faiblesse musculaire importante Des signes d’intolérance gastrique. Des troubles de sommeil et de l’humeur Biologiquement et depuis le 22ème jour ils présentent tous une hyponatremie une hypokaliémie ainsi qu’une baisse importante des réserves alcalines que l’on doit estimer à la baisse si nous considérons l’état de déshydratation. Au total : les trois grévistes de la faim sont dans un état de gravité extrême ; leur pronostic vital est en jeu (risque de troubles cardiaques …), ils risquent des lésions neurologiques irréversibles (cécité paralyse oculaire, convulsions ainsi que des complications hemorrhagiques voir même un état confusionnel et un comas qui peut être mortel rapidement. Le comité médical de suivi réitère son appel à l’arrêt immédiat de la grève de la faim et demande le transfert des grévistes dans un centre de réanimation médicale. Le comité médical décline, par ailleurs, toute responsabilité quant aux complications qui vont forcément apparaître en cas de poursuite de la grève de la faim. Le comité médical Le syndicat national des médecins, des pharmaciens et des chirurgiens dentistes Khalil ZAOUIA / Najoua MAKHLOUF / Ahlem BELHAJ / Hamida DRIDI Pour le comité médical Le coordinateur Sami SOUIHLI

Nuit de la poésie

En solidarité avec les 3 enseignants tunisiens licenciés, en grève de la faim depuis le 20 novembre 2007 (36 JOURS) pour demander leurs réintégrations L’Association Arts et Cultures des Deux Rives (ACDR) et la Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) vous invitent à la soirée :   LA NUIT DE LA POÉSIE Avec :  Khaled Abdallah, Saadi Bahri, Khaled Abdallah, Kamel Bouagila, Kamel Ghali, Lotfi Hammami, Iyed Dahmani, Fouzia Maksoud, Mohamed el Moubaraki Aliatte Chiahou Le 27 Décembre 2007 à 19h Au 21 ter rue Voltaire 75011 Paris M° Rue des Boulet Un verre de l’amitié sera offert à la fin de la soirée


 

 

Tunis  Le 21/11/2007                  

 

Mémorandum à Messieurs les Députés

De la part des Instances Légitimes de l’Association des Magistrats Tunisiens

 

A l’occasion des débats budgétaires relatifs au Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, nous nous adressons à vous dans le souci  d’assumer notre responsabilité en tant qu’instance légitime de l’A.M.T pour exposer et rappeler les préoccupations réelles des magistrats.

   Messieurs les Députés

La revendication réelle des magistrats et leur objectif fondamental était et est toujours d’avoir un statut protecteur qui consacre les critères internationaux de l’indépendance du pouvoir judiciaire et  qui assure à la carrière du juge le plus de garanties dont essentiellement :

A/ Le principe de l’inamovibilité du juge qui est un principe constitutionnel dans les pays ou  la loi et les institutions constituent une base au système politique, économique et social.

B/ la réforme du conseil supérieur de la Magistrature ( C.S.M) par l’établissement de son propre   règlement  intérieur et  l’organisation de ses méthodes de travail et de son administration sur la base de la transparence , de la participation  effective des représentants des magistrats dans ses travaux ainsi que l’organisation  de véritables élections desdits représentants de manière  à garantir la liberté de candidature  , le secret du vote et la transparence du dépouillement .Ces dites garanties  sont actuellement absentes  dans les élections du C.S.M.

Nous tenons à rappeler , à cette occasion , que le dernier amendement du Statut des Magistrats par la loi n° 81 en date du 04/08/2005 a  été surtout axé sur la matière   disciplinaire dans son aspect procédural et s’est distingué par l’absence d’un traitement global et nécessaire de la situation des magistrats quant aux garanties relatives  à la mutation , à la  promotion et à  la discipline et de la situation du C.S.M qui exige une révision fondamentale .De ce fait cet amendement  était une déception pour les magistrats  tunisiens  tant il a été en deçà de leurs attentes vu qu’il n’a pas répondu au minimum de leurs aspirations qui datent du 3em Congrès de l’association tenu le 11/02/1990 et qui a revendiqué    « des  garanties pour un pouvoir judiciaire fort et indépendant auquel il revient de trancher tous les litiges entre  les individus et entre les groupes ,  un pouvoir qui soit le garant des libertés publiques et privées et apte à trancher les contentieux entre les partenaires sociaux et à lutter  contre le  phénomène de la violence et à sauvegarder  le bien public et les valeurs de la société «  .

La déstructuration de l’Association par le biais du mouvement de 2005 , les mutations abusives de ses membres et responsables qui continuent à peiner du fait de leur exclusion des mutations et des promotions selon leurs demandes légitimes et motivées , tout cela prouve la précarité de la situation juridique du magistrat et la gravité de l’absence des garanties fondamentales quant à la mutation , à la promotion et aux procédés d’administration  du C.S.M. Ceci a un impact d’une part sur l’indépendance  du juge au niveau individuel vu que l’absence desdites garanties constitue une source de peur et de crainte  dans l’exercice de la fonction judiciaire , d’autre part sur l’indépendance de la justice de façon générale du fait qu’il est aisé en l’absence de ces garanties de porter atteinte par le biais du mouvement de mutations et de promotion  aux droits des juges à la réunion , à l’expression et à la défense  de leurs intérêts légitimes. Ainsi la revendication d’un statut protecteur pour les juges consacrant les critères internationaux de l’indépendance du pouvoir judiciaire est elle une demande incessante et urgente.

 

   Messieurs les députés

L’examen de la situation des juges dans le cadre de leur Statut actuel et du mode de fonctionnement du C.S.M dévoile un certain nombre de faits dont :

 

·        Au niveau des mutations

Le système actuel consacre le principe de la mutation obligatoire en l’absence du principe de l’inamovibilité du juge .Il est à noter dans ce contexte que les articles 14 et 20 bis du statut des juges ont maintenu la possibilité de la mutation dans tous les cas au motif de la nécessité de service. De plus, la situation  du juge se distingue par rapport à d’autres secteurs par

– l’instabilité des juges dans leurs postes et leur mutation sous divers titres tels que la promotion, la sanction  disciplinaire,   la nécessité de service. Cette dernière présente diverses variétés :  le juge est muté  pour  combler  une vacance,  ou parce qu’il est nommé  dans une nouvelle fonction ,ou pour parer à une croissance  manifeste du volume de travail dans tel tribunal ou à l’occasion  de la création de nouveaux tribunaux  .Sans Compter la mutation du juge ou le refus de sa mutation malgré  sa demande motivée généralement par des raisons familiales urgentes dont essentiellement le droit au rapprochement des conjoints

–  l’absence de toute organisation du mouvement de mutation ce qui laisse dans le flou les motifs de la mutation et fait que nombreux critères de priorité entre les magistrats ne sont pas transparents.

·        Au niveau  de la promotion

La situation actuelle se distingue par une lenteur au niveau des promotions , l’accroissement du nombre des juges qui en sont privés et l’allongement des listes  d’attente .Il est apparu de ce fait ce que les magistrats appellent  » le phénomène de redoublement »   (c’est à dire le dépassement  de l’ancienneté requise pour la promotion de pas moins de 4 ans) et le phénomène d’accélération de la promotion de certains magistrats dans un délai record et ce pour des considérations non professionnelles ; et enfin la désignation d’autres magistrats à  certains postes de fonction  sur des bases indéfinies .

Messieurs les Députés

L’importance des revendications relatives aux mutations, aux promotions et à l’amendement du Statut en vue d’une révision générale ne nous empêche pas d’évoquer les préoccupations quotidiennes  des magistrats et qui touchent essentiellement leur situation matérielle et leurs conditions de travail.

1/ La condition matérielle  du juge

Parmi les constantes prônées par les organisations internationales   des magistrats et adoptées  par les traités internationaux relatifs à l’indépendance de la magistrature, la nécessité de  réserver au juge un salaire décent qui le met à l’abri de toutes les tentations , or il est à signaler que l’indemnité de la magistrature n ‘a pas été révisée depuis des années en dehors des révisions générales des  salaires malgré l’augmentation des charges judiciaires et la création de nouvelles spécialités ( juge de la famille  , juge du registre de commerce , juge de l’entreprise , juge d’enfant , juge de la fiscalité , juge d’application des peines ,institution du principe de la double juridiction en matière criminelle , l’ assistant judiciaire)  …… S’ il est vrai que ces nouvelles spécialités constituent un acquis pour le système judiciaire il n’en demeure pas moins vrai  qu’elles ont engendré une augmentation du volume du travail et une complexité à tous les niveaux de juridictions d’ autant plus que ces nouvelles charges ne sont  pas accompagnées par de nouveaux  recrutements ni de nouvelles promotions mais elles viennent s’ajouter au travail initial des juges .Il en résulte une augmentation du nombre des audiences , des séances de délibérations, des enquêtes judiciaires ( tant au bureau que sur le terrain ) , de la préparation des jugements et de leur révision après leur saisie . Tout ce travail est accompli sans contrepartie c’est à dire sans augmentation du salaire .La non révision de l’indemnité de la magistrature en dehors des révisions générales des salaires a conduit à l’usure du pouvoir d’achat des magistrats face à l’augmentation des prix et du coût de la vie , surtout que bon nombre d’autre eux se déplacent vers des tribunaux  situés loin de leur domicile ce qui les oblige à consacrer une partie considérable de leurs salaires aux frais de transport et de logement . Ceci touche surtout les juges des premier et deuxième degrés  c’est à dire la majorité d’entre eux qui dépensent entre 300 et 400 Dinars par mois  soit 25 à 30 % de leur salaire pour couvrir les frais de transport du fait de l’augmentation exorbitante du prix des carburants et des charges de logement loin de leur famille .Ces juges , forcément les plus jeunes , sont ceux qui ont le plus besoin en début de leur vie conjugale de fonds matériels pour honorer leurs engagements surtout qu’ils  ne jouissent pas du privilège des bons d’essence mensuels. Il est à noter aussi que l’éloignement de ces magistrats, des années durant, représente un lourd fardeau pour leurs familles vu l’absence des garanties relatives à la mutation et du droit des juges à une vie familiale normale avec un minimum de stabilité. Ce dernier principe a été consacré par différents systèmes juridiques dans le monde et par la jurisprudence administrative française en 2002.

Ainsi la demande dans un délai proche d’une augmentation de l’indemnité de la magistrature au profit de tous les magistrats et en dehors des révisions générales des salaires, devient justifiée et urgente.

D’un autre côté et à propos de l’indemnité de permanence, les juges d’instruction, ceux du Ministère Public et les juges cantonaux dans les régions éloignées assurent la plus grande responsabilité dans les séances de permanence (en plus des permanences ordinaires imparties à tous  les magistrats) en dehors de l’horaire administratif jour et nuit, au week-end et aux jours fériés officiels. De ce fait il serait juste que ces magistrats jouissent d’une indemnité de permanence spéciale.

2/ Les conditions de travail au sein des tribunaux

 Ce point pose le problème des locaux abritant les tribunaux et de l’état de délabrement dont souffre la plupart d’entre eux. Nombreux sont les tribunaux qui ne répondent pas aux normes des constructions appropriées. De plus, les bureaux des juges et des greffiers dans plusieurs tribunaux souffrent de la surcharge (Tribunal de Première Instance de Tunis, Cour de Cassation, Cour d’Appel de Tunis) et d’un manque flagrant d’ameublement décent (bureaux, armoires, rideaux…) et de moyens de travail tels que le téléphone. Sans compter l’absence ou l’insuffisance de chauffage et de climatisation. Les tribunaux souffrent aussi de l’absence de blocs sanitaires décents, des conditions de propreté, d’entretien et de maintenance. Cette situation intéresse les tribunaux  de Grombalia, Zaghouan, Le Kef, Kasserine, Sidi Bouzid, Siliana, Béja, Jendouba, Gafsa, Médenine, Sousse, Sfax et la plupart des juridictions cantonales et certaines sections du Tribunal Foncier.

Il faut aussi signaler l’absence de bibliothèques au sein des tribunaux et même s’il y’en a la plupart sont utilisées comme bureaux de greffe en raison de l’exiguïté spatiale et  de la surcharge. En plus, la plupart de ces bibliothèques ne disposent pas des œuvres de référence nécessaires au travail des juges ni du Journal officiel ni de revues juridiques. Elles ne sont pas non plus équipées de matériel informatique. A ce propos, les ordinateurs n’ont pas été distribués à tous les magistrats dont la plupart ne maîtrise pas la technique informatique malgré son impact sur la modernisation de la magistrature et sur la qualité de la justice en tant que facteur déterminant dans le développement humain.

Pour cela, il serait nécessaire de poursuivre le programme de formation des juges dans ce domaine et de mettre à leur disposition les ordinateurs promis depuis plus de deux ans. Tout cela exige un budget supplémentaire pour promouvoir les conditions de travail au sein des tribunaux.

Sur un autre plan, le manque des greffiers et des plantons dans la plupart des tribunaux a abouti à une curieuse situation due à l’interférence des rôles. Ainsi et souvent le planton fait office de greffier et vice versa, le chauffeur devient planton ou greffier, la femme de ménage se substitue au planton c’est-à-dire que » tout le monde remplace tout le monde  » ce qui rend difficile, le cas échéant, de déterminer les responsabilités. Cette situation trahit un sous-développement de l’administration qui n’est plus acceptable . En plus les jugements dans la plupart des tribunaux prennent beaucoup de temps pour être saisis. Ainsi certains jugements en référé mettent plus de quatre mois et même huit mois pour les jugements de fond en raison du manque flagrant du personnel spécialisé.

Il est de même nécessaire d’attirer l’attention sur le manque de sécurité au sein des tribunaux vu l’insuffisance du nombre des agents de la sureté  ou leur absence totale dans plusieurs cas essentiellement lors des audiences de bureau ce qui expose les juges à d’éventuelles agressions. A ce propos, on soulève, à titre d’exemple, le cas de l’agression subie par notre collègue juge cantonal de Menzel Bouzelfa à la fin de l’année judiciaire dernière. On souligne, à cet effet, la facilité avec laquelle, l’agresseur, armé, a pu arriver jusqu’au magistrat et a réussi ensuite à prendre la fuite. Cet incident qui a été amplement médiatisé a suscité l étonnement  des milieux judiciaires et de l’opinion publique. De même, l’insuffisance du nombre d’agents de la sureté  a facilité l’évasion de certains détenus comme ce fut  le cas au Tribunal de Première Instance de Gabès et à la Cour d’Appel du Kef ; Ce qui rend nécessaire le renfort du dispositif de sécurité au sein des tribunaux.

A la fin et à propos des conditions de travail, nous invitons messieurs les députés à effectuer des visites aux tribunaux pour faire un état des lieux qu’une note non exhaustive comme celle ci ne peut couvrir entièrement.

3/ Le volume du travail :

Il est à noter à ce propos l’absence de critères quantitatifs bien définis (en termes de dossiers) pour le travail des magistrats ce qui les contraint dans les tribunaux à forte densité (ceux des grandes villes et ceux aux compétences territoriales élargies) à s’acquitter de leur tâche quelque soit son volume et sans tenir compte de la limite de la capacité humaine du juge, ainsi certaines audiences se prolongent elles  jusqu’à une heure tardive de la nuit, un phénomène d’ habitude exceptionnel qui bizarrement se banalise de plus en plus .

La surcharge des tribunaux, l’accroissement du volume de travail et  l’empiétement de l’administration  sur  la compétence des présidents de chambre à gérer les affaires et à les distribuer aux différentes audiences en fonction du temps et de l’effort nécessaires pour l’étude  des dossiers dans les conditions minimales de sérénité , tout cela ne peut qu’avoir des répercussions graves sur les droits des justiciables vu l’ augmentation de la marge d’ erreurs judiciaires résultant de la pression créée par le volume du travail qui dépasse les limites de l’effort humain.

Il devient dés  lors nécessaire de poser  des critères précis et définis quant au volume de travail dévolu à chaque magistrat conformément à sa spécialité et aux capacités  du juge moyen. Ainsi ces critères deviendraient une référence objective et transparente pour déterminer les besoins des tribunaux en magistrats  afin de ne pas surcharger le juge et ne pas léser le justiciable.

Messieurs les Députés 

En conclusion, nous tenons à préciser que ce mémorandum s’inscrit dans le cadre de l’enrichissement du dialogue entre le Parlement et les instances professionnelles indépendantes. Nous sommes persuadés qu’il trouvera auprès de vous toute l’attention requise. Nous vous appelons à approfondir la réflexion sur les lois relatives au système judiciaire qui nécessitent des initiatives de réforme et à porter plus d’attention à l’administration de la justice dans notre pays compte tenu de son rôle déterminant dans l’instauration des bases d’une société juste et paisible.

Veuillez enfin agréer l’expression de notre respect avec nos souhaits pour la réussite de vos travaux.

Ahmed Rahmouni – Président légitime de l’A.M.T.,

Kelthoum kenou – Secrétaire Générale,

Raoudha Karafi – Membre du Bureau Exécutif,

Wassila Kaabi – Membre du Bureau Exécutif,

Leïla Bahria – Membre du Comité Administratif,

Mohamed Khlifi – Membre du Comité Administratif,

Hamadi Rahmani – Membre du Comité Administratif,

Noura Hamdi – Membre de l’A.M.T.

 


Les ouvriers de l’Usine des Industries Maghrébines- ISUZU :rebelote

 
Quand un accord était signé fin novembre dernier après un sit-in qui avait duré plus que deux semaines, tout le monde était content. Je me souviens avoir parlé  aux ouvriers au nom du comité de soutien , victorieux d’avoir enfin eu leurs droits et joyeux d’avoir regagné leur travail, ils étaient unanimes  à exprimer leur volonté d’améliorer production et productivité. «L’avenir de l’usine, c’est notre avenir. » a dit le secrétaire général du syndicat ouvrier.Je ne pouvais pas caché ma joie : voila des gens qui ont tant enduré pour avoir leurs droit et qui vont tout faire pour regagner  « le temps perdu » !Des séances de dialogues ont eu lieu pour arriver à un accord concernant les indemnités non reçues depuis 1995. Tout semblait aller dans le bon sens. Mais à peine ont-ils commencé à travailler qu’ils ont remarqué des phénomènes étranges : des SOGEGATS rodent dans l’usine avec des chiens bergers, toutes les voitures fabriquées quittent l’usine dès leurs production… Après avoir fait sortir toutes les voitures, le patron a exprimé son intention : 17 ouvriers sont renvoyés dont 6 membres du syndicat. But : tuer toute protestation contre les l’abus que les ouvriers disent qu’ils subissaient chaque jour. Pire encore : depuis deux mois, ils n’ont reçu ni salaire, ni indemnité. Unanimes, ils ont décidé de rentamer la grève et le sit-in devant les portes de l’usine. Encore des nuits à passer  dans le froid glacial, sans abris. Le patron n’a laissé rien au hasard : même la chambre à coté du standard ou les ouvriers passaient la nuit durant le premier sit-in est maintenant fermé a clé. N’est-ce pas une situation qui mérite notre méditation avant de dormir ? Massaoud Romdhani


 

Recul de la fécondité en Tunisie et baisse des naissances en Tunisie

 
On se marie vieux …..  Jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien…, ne cessera de répéter le personnage central de « La haine » de Kassovitch, avant de rencontrer, avec le bitume, sa vérité ultime. Nous n’en sommes pas là heureusement, mais il faut convenir, d’après une récente étude établie par l’Office national de la famille et de la population (ONFP) et le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (UNICEF) en ce qui concerne,  le taux de écondité en Tunisie, le constat n’est pas des plus reluisants. Dans la mesure où il faut toujours se projeter dans l’avenir, et regarder bien plus loin que le bout de son nez. Toujours est-il que pour ce qui a trait à notre sujet, il convient de se poser des questions, au vu des statistiques, sur la manière d’appréhender ce constat -là. À savoir : qu’aujourd’hui en Tunisie, le taux de fécondité équivaudrait à 2,02 enfants par femme, alors que pour assurer le passage du relais, en matière de renouvellement générationnel, il faudrait atteindre les 2,1 enfants par femme. De quoi faut-il s’alarmer ? Jusque-là, en matière de politique familiale, notre pays, bien en avance par rapport à d’autres, a réellement de quoi pavoiser, ayant jugulé la démographie galopante avérée, à une certaine période, de la fécondité dans nos contrées, en adoptant des dispositions sociales particulièrement efficaces, dans le cadre du planning-familial lequel aura contribué, dés après les années d’indépendance, à harmoniser la cellule familiale tunisienne, d’une manière générale. Faut-il donc, au vu de cette dernière étude de l’ONFP et de l’UNICEF, revoir à rebours nos politiques en matière de planning-familial, pour éviter un vieillissement envisageable, de la population sous nos cieux ? Le problème c’est que les statistiques sont toujours à prendre avec des pincettes. Dans la mesure où les chiffres ne peuvent refléter une réalité à visage nu. Ne peuvent rendre compte par exemple, des disparités entre les régions.  Ainsi, toujours pour ce qui concerne la baisse de la fécondité intra-muros, il paraîtrait, toujours selon les statistiques, qu’elle serait des plus faibles du côté du Grand Tunis, alors que le taux de fertilité est des plus importants encore, dans le Centre-Ouest, ainsi que dans le Sud du pays. Qu’est-ce à dire ? Et comment maîtriser le problème, s’il en est, à la lumière de ces précisions ? Traiter au cas par cas ? Persévérer dans une même stratégie de sensibilisation, et de conscientisation pour inciter les régions à forte fécondité, à user de contraceptifs, pour harmoniser la donne, tout en encourageant au contraire, dans le district du Grand Tunis, à revoir autrement la conception même de la famille, qui aurait intérêt à s’élargir davantage ? Les temps ont changé. Et s’il faut, comme dirait l’autre : laisser du temps au temps, il importe aussi de cerner les causes réelles de cet état de fait. À savoir qu’aujourd’hui, le problème qui se pose, en amont, ce serait celui du célibat, qui brasse large, et touche surtout la tranche d’âge des 25-34 ans. Lequel taux aurait atteint les 50%. Plus même pour les femmes ayant dépassé les 34 ans, et dont le taux avoisinerait les 64 % en 2006. Et comme tout est lié, d’une manière ou d’une autre, cela a forcément un impact sur la logique de renouvellement de la population. En revanche, pourquoi ne pas se prévaloir d’une autre logique ? Simpliste peut-être mais après tout c’est légitime : ne vaut-il pas mieux avoir très peu d’enfants, pour pouvoir leur assurer une vie digne et épanouissante, plutôt que de vouloir à tout prix, élargir le cercle familial, et s’en mordre les doigts après coup, parce qu’on n’arrive pas à assurer ? Difficile équation, car il est rare, qu’après s’être mis en ménage, par amour ou par commodité selon les cas, l’on pense à la mère-patrie, avant d’agrandir la famille… Samia Harrar (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 26 décembre 2007)

 


 

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