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C.R.L.D.H. Tunisie:Arrestation du porte-parole du mouvement de protestation du bassin minier de Gafsa, M. AdnĂšne HAJJI.
C.R.L.D.H. Tunisie:Invitation
ComitĂ© de soutien aux Habitants du bassin minier de Gafsa:Arrestation du syndicaliste Adnane Hajji: D’autres animateurs du mouvement sont recherchĂ©s par la police
AMNESTY INTERNATIONAL :Tunisia: Human rights lip service
Communiqué de presse de Amnesty International France:Tunisie. Des proclamations de pure forme en faveur des droits humains
AFP:Caricatures: Amnesty demande au Danemark de ne pas expulser des Tunisiens
Tribune des Droits Humains :Ouverture tunisienne
LEMONDE.FR :Un Tunisien meurt au centre de rétention de Vincennes
Centre de RĂ©tention de Vincennes:COMMUNIQUE Le Temps :Crise de la Ligue Tunisienne de DĂ©fense des Droits de l’Homme (LTDH) AFP:Incendie d’un centre de rĂ©tention en France: un clandestin manquant
Associated Press:Incendie de Vincennes: l’UMP s’en prend Ă RESF
AFP:Rétention-immigration-incendie:Le Mrap appelle à une manifestation mardi devant le CRA de Vincennes
LEMONDE.FRDrame de la rétention
AFP:Tunisie: collision entre un train et un tramway, 43 blessés
Le Temps :AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale Ă©lective du Conseil de l’Ordre des pharmaciens
AFP:Transfert – Tunisie – Adieux de Lemerre, la presse dresse un bilan mitigĂ©
le blog du journaliste Mongi Khadraoui: Message adressĂ© par Khemaies Khayati Ă Zied El Hani Â
Le Temps » (Quotidien – Suisse) :Le foulard, tenue rĂ©glementaire aux JO
Mezri Haddad: L’Union mĂ©diterranĂ©enne doit ĂȘtre un projet de civilisation
EL KHADRA 111:Pourquoi le monde arabe nâest pas libre
EL KHADRA 111:DU GRISBI POUR BEN ALI: Tunisie: Hausse des réserves
Reuters: Un président pour relancer le Conseil du culte musulman
AFP:Des milliers de manifestants Ă Istanbul pour dire “stop aux coups d’Etat”
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C.R.L.D.H. Tunisie ComitĂ© pour le Respect des LibertĂ©s et des Droits de lâHomme en Tunisie Membre du RĂ©seau Euro mĂ©diterranĂ©en des Droits de lâHomme
21 ter rue Voltaire â FR-75011 PARIS – Tel/Fax : 00.33. (0)1.43.72.97.34 contact@crldht.org / www.crldht.org
Communiqué Arrestation du porte-parole du mouvement de protestation du bassin minier de Gafsa, M. AdnÚne HAJJI.
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La police Tunisienne a procĂ©dĂ© , le dimanche 22 juin 2008 vers deux heures du matin, Ă l’arrestation de M. AdnĂšne Hajji, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du syndicat de l’enseignement de base de RedaĂŻef et l’un des principaux animateurs du mouvement de protestation au bassin minier de Gafsa. Son Ă©pouse. Mme JomĂąa Hajji s’est prĂ©sentĂ©e au poste de police de RedaĂŻef pour demander des nouvelles de son mari et lui procurer ses mĂ©dicaments. Les policiers ont niĂ© son arrestation et ont refusĂ© de prendre son mĂ©dicament. Par ailleurs, les militants les plus engagĂ©s pour « le Combat pour la dignitĂ© » sont recherchĂ©s par la policiĂšre et par lâarmĂ©e. Il sâagit notamment de AdnĂšne Hajji, BĂ©chir Labidi, TaĂŻeb Ben Othmane, Hassen Ben Abdallah, Belgacem Ben Abdallah, Adel Jayyar, Tarek Halimi, BoujemaĂą ChraĂŻti…. Câest ainsi que la police a effectuĂ© cette nuit du 22 juin 2008, une descente au domicile du syndicaliste de M. BĂ©chir Labidi et a interpellĂ©, Ă sa place, son fils Ghassen. Dâautres descentes similaires ont eu lieu aux domiciles de Adel Jayyar, TaĂŻeb Ben Othmane, BĂ©chir Labidi et Tarek Halimi et d’autres syndicalistes et militants du mouvement. Depuis le 6 juin dernier, date de la mort par balles du jeune Hafnaoui Maghzaoui, et la blessure de 27 autres, dont plusieurs gravement, la ville de RedaĂŻef vit sous le contrĂŽle de la police et de lâarmĂ©e : ses quartiers et rues sont occupĂ©s par les forces de lâordre qui provoquent et humilient la population dont une partie prĂ©fĂšre se rĂ©fugier dans les montagnes limitrophes. Des arrestations et des dĂ©tentions au secret sont signalĂ©es, des dizaines de condamnations Ă l’emprisonnement ont Ă©tĂ© prononcĂ©es lors de procĂšs iniques….. Encore une fois, en rĂ©ponse aux revendications lĂ©gitimes de la population, le pouvoir tunisien rĂ©pond par la rĂ©pression pour faire taire toute expression et toute vellĂ©ité de lutte pour les droits fondamentaux Ă lâemploi et Ă la justice sociale. Le CRLDHT dĂ©nonce cette nouvelle escalade de violence exercĂ©e Ă lâencontre de la population de RedaĂŻef, paralysĂ©e par un impressionnant arsenal rĂ©pressif afin dâinterdire la moindre manifestation pacifique et mettre un terme Ă ce combat de la dignitĂ©. Il appelle Ă la libĂ©ration immĂ©diate de M. AdnĂšne Hajji et Ă l’arrĂȘt de la politique de chasse Ă l’homme qui vise les animateurs du mouvement de protestation pacifique. Il sâĂ©lĂšve contre cet Ă©tat de siĂšge non dĂ©clarĂ© que vit le bassin minier de Gafsa et notamment la ville de RedaĂŻef et appelle Ă une campagne de solidaritĂ© internationale pour la libĂ©ration de touts les dĂ©tenus Il salue le combat de toutes ces femmes et tous ces hommes, lĂ oĂč ils sont, qui honorent la Tunisie et leur exprime son engagement total Ă leurs cĂŽtĂ©s. Paris, le 23 juin 2008.
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C.R.L.D.H. Tunisie ComitĂ© pour le Respect des LibertĂ©s et des Droits de lâHomme en Tunisie Membre du RĂ©seau Euro mĂ©diterranĂ©en des Droits de lâHomme 21ter rue Voltaire â FR-75011 PARIS – Tel/Fax : 00.33. (0)1.43.72.97.34 contact@crldht.org / www.crldht.org Invitation
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A l’occasion de la journĂ©e mondiale de lutte contre la Torture, l’Association tunisienne de lutte contre la torture (ATLT) et le ComitĂ© pour le respect des libertĂ©s et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) Vous invitent Ă une confĂ©rence de presse pour la publication de leur rapport conjoint «La torture en Tunisie et la loi anti-terroriste du 10 dĂ©cembre 2003. Faits et tĂ©moignages pour que cesse lâimpunité»
Le jeudi 26 juin 2008 de 14h Ă 17h,
au siĂšge de la FIDH , 17, passage de la Main dâor 75011 Paris.
En présence de
Me Radhia NASSRAOUI, porte parole de lâ ALTT Fatma Bouamaied Ksila, secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale du CRLDHT Me Barbara manara et Me Sandro Clementi, avocats au barreau de Milan. Me Houcine BARDI, avocat au barreau de Paris, membre du CRLDHT Kamel Jendoubi, prĂ©sident du RĂ©seau euro mĂ©diterranĂ©e des droits de lâhomme Patrick Baudouin et Antoine Bernard prĂ©sident dâhonneur et directeur exĂ©cutif de la FIDH Avec le soutien de la FĂ©dĂ©ration internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) Ce rapport documente les effets de la “guerre anti-terroriste” en Tunisie entre 2005 et 2007 : chasse aux opposants, transgression des normes internationales relatives aux procĂ©dures judiciaires, systĂ©matisation du harcĂšlement et de la torture, impunitĂ© garantie pour les tortionnaires, nĂ©gation paradoxale des aspirations de la population tunisienne Ă la sĂ©curitĂ© et aux libertĂ©s fondamentales…Il met Ă©galement en lumiĂšre le recul du droit international et la lĂ©gitimation de telles pratiques au nom de la « lutte contre le terrorisme » par des Etats dĂ©mocratiques, partenaires du rĂ©gime. En prenant pour objet spĂ©cifique l’application de la loi de la «lutte contre le terrorisme» en Tunisie, le rapport prĂ©sentant une analyse de cette loi expose Ă la lumiĂšre de tĂ©moignages de victimes, de leurs familles et de leurs avocats, comment sous couvert de lutte contre le terrorisme, les droits humains sont bafouĂ©s en Tunisie. Cette situation a rĂ©cemment Ă©tĂ© dĂ©noncĂ©e par un arrĂȘt de la Cour europĂ©enne des droits de lâHomme qui a reconnu une dĂ©cision dâextradition dâItalie dâun ressortissant tunisien accusĂ© “dâactivitĂ©s terroristes”, en violation avec la Convention europĂ©enne des droits humains au regard des risques de torture encourus. Les tĂ©moignages de victimes et de leurs proches font dĂ©couvrir des vies anĂ©anties par les brimades continues, les multiples sĂ©ances de torture et leurs consĂ©quences. Ils mettent en lumiĂšre l’ampleur du dĂ©sespoir d’une partie de la jeunesse, la dĂ©sertification de la vie politique, associative et mĂȘme culturelle, l’appel au conformisme le plus zĂ©lĂ©, qui n’empĂȘche pas pour autant l’insĂ©curitĂ© de tous. Le rapport dresse le portrait de vies personnelles et familiales dĂ©truites, de voisinages meurtris et d’une “sociĂ©tĂ©” devenue proprement anĂ©antie. Ces tĂ©moignages donnent au final au lecteur Ă comprendre comment la sociĂ©tĂ© tunisienne ne cesse de se dĂ©liter et de sâĂ©touffer. Etabli dans des conditions difficiles par le CRLDHT et l’ATLT, ce rapport a bĂ©nĂ©ficiĂ© du soutien de la FĂ©dĂ©ration Internationale des ligues des Droits de l’Homme (FIDH), du RĂ©seau euro mĂ©diterranĂ©en des Droits de l’Homme (REMDH) , dâACSUR (Asociacion para la cooperacion con el sur- Las Segovios – Espagne), de l’ADPM (association pour le droit de la personne au Maghreb- Canada) et de CIHRS (Institut du Caire pour les Ă©tudes des droits de lâhomme).
Contacts FIDH : GaĂ«l Grilhot/Karine Appy : 01 43 55 25 18 / 01 43 55 14 12 / 01 43 55 90 19 – ggrilhot@fidh.org/ kappy@fidh.org Contact CRLDHT : +33 (1) 143729734- +33 (0) 685522281- Inscription : contact@crdht.org
TUNISIE : le rĂ©gime intensifie la rĂ©pression contre le mouvement social du bassin minier Arrestation du syndicaliste Adnane Hajji D’autres animateurs du mouvement sont recherchĂ©s par la police
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La nuit derniĂšre, la police tunisienne a arrĂȘtĂ© le syndicaliste et animateur du mouvement du bassin minier Ă Redeyef Adnane Hajji. Sa femme, Mme JomĂąa Hajji, s’est dĂ©placĂ©e ce matin au poste de police de Redeyef pour demander de ses nouvelles. La police a niĂ© son arrestation et refusĂ© de lui remettre ses mĂ©dicaments. Adnane Hajji souffre d’une insuffisance rĂ©nale. Plusieurs dizaines de syndicalistes et animateurs du mouvement Ă Redeyef sont activement recherchĂ©s par la police. Durant la nuit du 21 au 22 juin, la police a effectuĂ© une descente au domicile du syndicaliste BĂ©chir Labidi. Ce dernier n’Ă©tant pas chez lui, elle a arrĂȘtĂ© son fils Ghassen pour l’interroger sur le lieu oĂč pouvait se trouver son pĂšre. Il a Ă©tĂ© relĂąchĂ© aprĂšs un tabassage en rĂšgle. Le domicile de Tarek HlaĂŻmi a subi le mĂȘme sort, la police a arrĂȘtĂ© son frĂšre puis l’a libĂ©rĂ©. Au cours de la mĂȘme nuit, des opĂ©rations similaires ont eu lieu aux domiciles de Adel Jayar, TaeĂŻb Ben Othmane et d’autres syndicalistes et militants du mouvement. Depuis la rĂ©pression dans le sang du mouvement Ă Redeyef le 6 juin dernier, qui s’est soldĂ©e par un mort et 27 blessĂ©s, des arrestations et des enlĂšvements ont lieu quotidiennement. Hier, 21 personnes ont comparu devant le juge d’instruction Ă Gafsa, parmi elles se trouvaient des personnes dont on Ă©tait sans nouvelles depuis plusieurs jours. C’est le cas du photographe Mahmoud Raddadi disparu depuis le 9 juin. Par cette nouvelle vague d’arrestations, le pouvoir tunisien semble dĂ©cidĂ© Ă en finir avec le mouvement social du bassin minier de Gafsa, qui s’est Ă©tendu rĂ©cemment Ă FĂ©riana, ville du gouvernorat limitrophe de Kasserine. MalgrĂ© la rĂ©pression le mouvement rencontre de plus en plus de soutien en Tunisie. Une rĂ©union publique a Ă©tĂ© organisĂ©e par le comitĂ© national de soutien Ă Tunis vendredi 13 juin, ainsi que des rassemblements de syndicalistes devant le siĂšge de l’UGTT. D’autre part, les femmes de Redeyef ont tentĂ© Ă plusieurs reprises de se rassembler hier, elles ont Ă©tĂ© dispersĂ©es par la police. Aujourd’hui, elles ont rĂ©ussi Ă se rassembler pour protester contre la rĂ©pression sauvage des forces de l’ordre. Le comitĂ© de Paris de soutien aux habitants du bassin minier de Gafsa : -dĂ©nonce les arrestations et les procĂšs visant Ă criminaliser les luttes pacifiques de ces populations pour leur droit au travail et Ă une vie meilleure. – exige la libĂ©ration immĂ©diate de Adnane Hajji et de toutes les personnes emprisonnĂ©es pour leur participation au mouvement, et l’arrĂȘt des poursuites contre tous les autres animateurs. – appelle les organisations syndicales, politiques et associatives Ă accroĂźtre leur solidaritĂ© avec les luttes de la population du bassin minier en participant aux diffĂ©rentes initiatives qui seront organisĂ©es les 5 et 10 juillet Ă Paris. Paris, le 22 juin 2008 ComitĂ© de soutien aux Habitants du bassin minier de Gafsa Courriel : bassin.minier@hotmail.fr C/o FTCR, 3 rue de Nantes 75019 Paris
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AMNESTY INTERNATIONAL PRESS RELEASE
Tunisia: Human rights lip service
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The Tunisian government is misleading the world as it conveys a positive image of the human rights situation in the country while abuses by its security forces continue unabated and are committed with impunity, Amnesty International revealed in a new report today. âThe Tunisian government has repeatedly asserted that it abides by its international human rights obligations, yet this is far from the reality. It is high time that the authorities stop paying lip service to human rights and take concrete action to end abuses,â said Hassiba Hadj Sahraoui, Deputy Director for the Middle East and North Africa Programme. âAs a first step, the Tunisian authorities must acknowledge the disturbing allegations documented in this report, commit to investigating them and bring those responsible to justice.” The report, In the Name of Security: Routine Abuses in Tunisia, details Amnesty Internationalâs concerns regarding serious human rights violations being committed in connection with the government’s security and counter-terrorism policies. In their efforts to prevent the formation of what they call âterrorist cellsâ inside Tunisia, the authorities have been responsible for arbitrary arrests and detentions which breach Tunisian law, and have forcibly disappeared detainees, used torture and other ill-treatment and tried, convicted and sentenced people using unfair proceedings. In addition, they have tried civilians before military courts and produced little evidence to substantiate the charges. A broad definition of terrorism in the Tunisian Anti-Terrorism Law is used by the authorities to criminalize legitimate and peaceful opposition activities. Although some legal reforms were introduced in recent years to provide better protection for detainees, the laws are routinely flouted by the Tunisian security forces, and have not served as an adequate safeguard against torture, unfair trial and other serious human rights abuses. Ramzi el Aifi, Ousama Abbadi and Mahdi Ben Elhaj Ali were three of the co-defendants in the Soliman case. Their lawyers report that they were punched, tied up and kicked by prison guards at Mornaguia prison on 16 October 2007, apparently because they had gone on hunger strike in protest against their conditions of detention. Abbadi sustained a serious eye injury and a deep, open leg wound and was in a wheelchair, unable to stand, when seen by his lawyer on 20 October 2007. Ramzi el Aifi told his lawyer that he had been tied up with a rope, beaten up and that a stick had been inserted into his anus. No investigation into these abuses is known to have been initiated by the Tunisian authorities and those allegedly responsible have not faced justice. Ramzi el Aifi and Ousama Abbadi were sentenced to life imprisonment, though Abbadi’s sentence was reduced to 30 years’ imprisonment on appeal. Mahdi Ben Elhaj Ali was sentenced to 12 years in prison, reduced to eight years on appeal.  Most human rights abuses are committed by forces of the Department of State Security (DSS), who use torture virtually with impunity. By failing to investigate allegations of torture, the Public Prosecutor and his staff as well as judges, who often lack independence, effectively help to cover up instances in which detainees are held incommunicado for prolonged periods in breach of Tunisia’s own law, as well as torture of detainees in violation of Tunisian and international law. Through their silence and failure to act, they become complicit in the abuses. âThe Tunisian authorities have an obligation to protect the public and combat terrorism, but when doing so they must comply with their obligations under international human rights law,” said Hassiba Hadj Sahraoui. “They must ensure that the anti-terrorism and related provisions do not facilitate human rights abuses, and that, in practice, the DDS and other security forces at all times fully respect international human rights laws and standards.â Despite this record of abuses, a number of Arab and European governments and the US government have returned people they suspected of involvement in terrorism to Tunisia, where they have then suffered arbitrary arrest and detention, torture or other ill-treatment, and blatantly unfair trials.  Houssine Tarkhani was forcibly returned from France to Tunisia on 3 June 2007, and detained on arrival. He was kept in secret detention in the DSS in Tunis for nine days, in violation of international human rights law, as well as three days longer even than the period permitted by Tunisian law for garde Ă vue detention. During this time, his lawyer reported, Houssine Tarkhani was beaten with a stick all over his body, given electric shocks, insulted and threatened with death. He was subjected to further beating when he asked to be allowed to read the police report, which he was not permitted to read. During his detention in garde Ă vue, none of his immediate relatives were informed of his detention as required under Tunisian law. His family knew of his whereabouts only when he was brought before an investigating judge on 12 June 2007. He first appeared before the investigating judge without the assistance of his lawyers, who were not permitted access to him until 19 June 2007, when they saw him at Mornaguia prison. His lawyerâs request to have him examined for evidence of torture still remains unanswered. âInstead of forcibly returning Tunisian nationals who face torture and unfair trials, foreign governments should be pressing the Tunisian government to take concrete steps to promote human rights reform,â said Hassiba Hadj Sahraoui. Note to editors: Amnesty International experts will present the findings of the report at a press briefing in Paris at 15:00 GMT on Monday 23 June. To arrange for an interview with a spokesperson in Paris, please contact AurĂ©lie Chatelard on + 33 (0) 6 76 94 37 05. To arrange for an interview with a spokesperson in London, please contact Nicole Choueiry, Middle East and North Africa Press Officer on +44 (0) 7831 640 170. Public Document **************************************** For more information please call Amnesty International’s press office in London, UK, on +44 20 7413 5566 or email: press@amnesty.org International Secretariat, Amnesty International, 1 Easton St., London WC1X 0DW, UK www.amnesty.org
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CommuniquĂ© de presse de Amnesty International France Paris, le 23 juin 2008 – rĂ©f : SF 08 M 61 Tunisie. Des proclamations de pure forme en faveur des droits humains
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Le gouvernement tunisien cherche Ă tromper le reste du monde en prĂ©sentant une image positive de la situation des droits humains dans le pays tandis que ses forces de sĂ©curitĂ© persistent Ă commettre des exactions qui restent impunies, a rĂ©vĂ©lĂ© Amnesty International dans un nouveau rapport publiĂ© ce lundi 23 juin. « Le gouvernement tunisien a assurĂ© Ă plusieurs reprises qu’il se conformait Ă ses obligations internationales en matiĂšre de droits humains. Mais cela est loin d’ĂȘtre vrai. Il est grand temps que les autoritĂ©s cessent de rendre un hommage de pure forme aux droits humains et qu’elles prennent des mesures concrĂštes pour mettre fin aux atteintes commises, a dĂ©clarĂ© Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. Dans un premier temps, les autoritĂ©s tunisiennes doivent reconnaĂźtre la vĂ©racitĂ© des allĂ©gations troublantes recueillies dans ce rapport, s’engager Ă enquĂȘter sur les cas relatĂ©s et traduire en justice les responsables prĂ©sumĂ©s. » Le rapport, intitulĂ© Au nom de la sĂ©curitĂ© : atteintes aux droits humains en Tunisie, expose dans le dĂ©tail les prĂ©occupations d’Amnesty International quant aux graves violations des droits humains commises actuellement en rapport avec la politique du gouvernement en matiĂšre de sĂ©curitĂ© et de lutte antiterroriste. RĂ©solues Ă empĂȘcher la formation de ce qu’elles dĂ©nomment «cellules terroristes» sur le territoire tunisien, les autoritĂ©s se sont rendues responsables d’arrestations et de placements en dĂ©tention arbitraires qui enfreignent la loi tunisienne ; elles ont provoquĂ© la disparition forcĂ©e de dĂ©tenus, elles ont utilisĂ© la torture et d’autres mauvais traitements, elles ont jugĂ©, dĂ©clarĂ© coupables et condamnĂ© des personnes Ă l’issue de procĂšs inĂ©quitables. De surcroĂźt, elles ont dĂ©fĂ©rĂ© des civils devant des tribunaux militaires et n’ont produit que peu d’Ă©lĂ©ments susceptibles d’Ă©tayer les accusations portĂ©es contre eux. Une loi antiterroriste contenant une dĂ©finition vague du terrorisme est utilisĂ©e par les autoritĂ©s tunisiennes pour Ă©riger en infraction pĂ©nale des activitĂ©s d’opposition lĂ©gitimes et pacifiques. Bien que quelques rĂ©formes lĂ©gislatives aient permis, ces derniĂšres annĂ©es, d’accorder une meilleure protection aux dĂ©tenus, les lois sont rĂ©guliĂšrement bafouĂ©es par les forces de sĂ©curitĂ© tunisiennes, et n’ont pas constituĂ© une garantie efficace contre la torture, les procĂšs iniques et d’autres graves atteintes aux droits humains. Citons le cas de Ramzi el Aifi, Ousama Abbadi et Mahdi Ben Elhaj Ali, trois des accusĂ©s dans l’affaire Soliman. Leurs avocats ont indiquĂ© que des gardiens avaient attachĂ© ces trois hommes et les avaient rouĂ©s de coups de poing et de pied Ă la prison de Mornaguia le 16 octobre 2007 pour les punir, semble-t-il, d’avoir entamĂ© une grĂšve de la faim pour protester contre leurs conditions de dĂ©tention. Lorsque l’avocat d’Ousama Abbadi lui a rendu visite le 20 octobre 2007, il a constatĂ© que son client Ă©tait griĂšvement blessĂ© Ă l’Ćil et prĂ©sentait une blessure ouverte profonde Ă la jambe ; il Ă©tait dans un fauteuil roulant, incapable de se tenir debout. Ramzi el Aifi a dĂ©clarĂ© quant Ă lui Ă son avocat qu’il avait Ă©tĂ© ficelĂ© et frappĂ© et qu’on lui avait enfoncĂ© un bĂąton dans l’anus. Aucune enquĂȘte sur ces violences ne semble avoir Ă©tĂ© ouverte par les autoritĂ©s tunisiennes, et les personnes soupçonnĂ©es d’ĂȘtre responsables de ces agissements n’ont pas Ă©tĂ© dĂ©fĂ©rĂ©es Ă la justice. Ramzi el Aifi et Ousama Abbadi ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă la rĂ©clusion Ă perpĂ©tuitĂ© puis la peine d’Ousama Abbadi a Ă©tĂ© rĂ©duite en appel Ă trente ans d’emprisonnement. Mahdi Ben Elhaj Ali a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă une peine d’emprisonnement de douze ans, rĂ©duite Ă huit ans en appel. La plupart des atteintes aux droits humains sont commises par les agents de la Direction de la sĂ»retĂ© de l’Ătat, qui ont recours Ă la torture en bĂ©nĂ©ficiant d’une impunitĂ© quasi totale. En ne procĂ©dant Ă aucune enquĂȘte sur les allĂ©gations de torture, le procureur et ses services ainsi que les juges, qui manquent souvent d’indĂ©pendance, contribuent Ă l’Ă©touffement de certaines affaires de maintien de dĂ©tenus au secret pendant des pĂ©riodes prolongĂ©es, au mĂ©pris de la lĂ©gislation tunisienne elle-mĂȘme, et d’actes de torture sur la personne de dĂ©tenus en violation de la loi tunisienne et du droit international. Par leur silence et leur inaction, ils deviennent complices de ces violations. « Les autoritĂ©s tunisiennes sont dans l’obligation de protĂ©ger la population et de combattre le terrorisme, mais ce faisant elles doivent se conformer Ă leurs obligations en vertu du droit international relatif aux droits humains, a dĂ©clarĂ© Hassiba Hadj Sahraoui. Elles doivent veiller Ă ce que les dispositions relatives Ă la lutte contre le terrorisme ne facilitent pas les atteintes aux droits humains et Ă ce que, dans la pratique, la Direction de la sĂ»retĂ© de l’Ătat et les autres forces de sĂ©curitĂ© respectent Ă tout moment et dans leur intĂ©gralitĂ© les normes et les textes internationaux relatifs aux droits humains. » MalgrĂ© ce bilan marquĂ© par les violations, un certain nombre de gouvernements de pays arabes et europĂ©ens ainsi que le gouvernement des Ătats-Unis ont renvoyĂ© des personnes soupçonnĂ©es de participation Ă des actes terroristes en Tunisie, oĂč ces personnes ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©es, placĂ©es en dĂ©tention de façon arbitraire, soumises Ă la torture ou Ă d’autres mauvais traitements, et jugĂ©es de maniĂšre inĂ©quitable. Houssine Tarkhani a Ă©tĂ© renvoyĂ© de France en Tunisie contre son grĂ© le 3 juin 2007 et arrĂȘtĂ© Ă son arrivĂ©e Ă Tunis. Il a Ă©tĂ© maintenu en dĂ©tention secrĂšte Ă Tunis, dans les locaux de la Direction de la sĂ»retĂ© de l’Ătat, pendant neuf jours, en violation du droit international relatif aux droits humains ; de plus, cette pĂ©riode excĂ©dait de trois jours la durĂ©e maximale de la garde Ă vue autorisĂ©e par la lĂ©gislation tunisienne. Au cours de cette pĂ©riode, a indiquĂ© son avocat, Houssine Tarkhani a reçu des coups de bĂąton sur tout le corps ainsi que des dĂ©charges Ă©lectriques ; il a Ă©tĂ© insultĂ© et menacĂ© de mort. Il a Ă©tĂ© de nouveau frappĂ© lorsqu’il a demandĂ© Ă prendre connaissance du rapport de police, qu’il n’a pas eu le droit de lire. Pendant sa garde Ă vue, aucun de ses proches parents n’a Ă©tĂ© informĂ© de son placement en dĂ©tention, alors que la loi tunisienne le prĂ©voit. Sa famille n’a Ă©tĂ© mise au courant de l’endroit oĂč il se trouvait que lors de sa comparution devant un juge d’instruction, le 12 juin 2007. Lors de cette premiĂšre comparution, il n’a pas bĂ©nĂ©ficiĂ© de l’assistance de ses avocats, qui ne sont entrĂ©s en rapport avec lui que le 19 juin 2007, date Ă laquelle ils ont pu le voir Ă la prison de Mornaguia. Un de ses avocats a demandĂ© qu’il bĂ©nĂ©ficie d’un examen mĂ©dical permettant de constater d’Ă©ventuelles traces de torture, mais cette requĂȘte est pour l’instant restĂ©e vaine. « Au lieu de renvoyer de force dans leur pays des Tunisiens qui risquent d’y ĂȘtre torturĂ©s et sont exposĂ©s Ă des procĂšs inĂ©quitables, les gouvernements Ă©trangers devraient faire pression sur le gouvernement tunisien en l’incitant Ă prendre des mesures concrĂštes en faveur d’une rĂ©forme des droits humains », a conclu Hassiba Hadj Sahraoui. TELECHARGER : – le rapport “In the Name of Security: Routine Abuses in Tunisia” 23 juin 2008 – Index Number: MDE 30/007/2008 PDF (version anglaise) Texte intĂ©gral du rapport (en anglais), cliquer ici : http://www.amnesty.fr/var/amnesty/storage/fckeditor/File/mde300072008eng.pdf
AFP, le 23 juin 2008 Ă 12h40 Caricatures: Amnesty demande au Danemark de ne pas expulser des Tunisiens
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COPENHAGUE, 23 juin 2008 (AFP) – Amnesty International a appelĂ© lundi le gouvernement danois Ă ne pas expulser vers leur pays deux Tunisiens, soupçonnĂ©s d’avoir projetĂ© un attentat contre un auteur de caricatures de Mahomet, avertissant qu’ils risquaient d’y ĂȘtre torturĂ©s. Dans un nouveau rapport publiĂ© lundi Ă son siĂšge Ă Londres, l’organisation de dĂ©fense des droits de l’Homme a accusĂ© le gouvernement tunisien de recourir Ă des “mauvais traitements courants” sous couvert de lutter contre le terrorisme. “Le gouvernement danois qui veut les expulser sans jugement ne peut le faire sans violer les conventions internationales, qui interdisent de refouler des personnes vers des pays oĂč l’on pratique la torture, comme c’est le cas de la Tunisie”, a dĂ©clarĂ© Ă l’AFP Eva Hesse, porte-parole de la section danoise d’Amnesty International. Les deux hommes ĂągĂ©s de 26 et 36 ans, rĂ©sidant au Danemark, sont dĂ©tenus depuis le 12 fĂ©vrier et en attente d’expulsion. Ils sont soupçonnĂ©s d’avoir projetĂ© de tuer Kurt Westergaard, l’auteur d’une des douze caricatures controversĂ©es du prophĂšte Mahomet. Le gouvernement danois, sur recommandation du service de renseignement de la police (PET), a dĂ©cidĂ© leur expulsion sans jugement, s’appuyant sur le PET qui estimait que les deux hommes constituaient une menace pour la sĂ©curitĂ© de l’Etat. Les lois antiterroristes adoptĂ©es au Danemark en 2002 dans le sillage des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis permettent les expulsions administratives sans passer par les instances judiciaires. La porte-parole d’Amnesty a estimĂ© que le Danemark ne devait pas les renvoyer vers leur pays “en raison de risques Ă©vidents de torture surtout de gens suspectĂ©s de terrorisme, et parce que des Tunisiens expulsĂ©s par d’autres pays europĂ©ens vers la Tunisie ont Ă©tĂ© maltraitĂ©s et torturĂ©s”. Amnesty a estimĂ© aussi que le gouvernement danois ne parviendrait pas Ă conclure, comme il le souhaite, un accord dit d'”assurances diplomatiques” avec Tunis, garantissant que les expulsĂ©s seront traitĂ©s correctement. “La Tunisie a refusĂ© de tels accords avec d’autres affirmant que la torture n’existe pas dans ce pays”, a prĂ©cisĂ© Mme Hesse. AFP
Ouverture tunisienne Juan Gasparini/Tdh
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Lors de la conclusion de son Examen PĂ©riodique Universel (EPU) la semaine derniĂšre, la Tunisie avait fait une sĂ©rie de promesses. Deux dâentre elles sont dĂ©jĂ en train de se rĂ©aliser. TDH a reçu confirmation de lâONG Human Rights Watch (HRW) que la visite de ses reprĂ©sentants dans les prisons tunisiennes et la possibilitĂ© de parler librement avec les dĂ©tenus est « en bonne voie ». Une premiĂšre rĂ©union entre un envoyĂ© de HRW et le gouvernement a ainsi eu lieu Ă Tunis il y a quelques jours. Et ça nâest pas tout. Profitant de la prĂ©sence Ă GenĂšve de tous les rapporteurs spĂ©ciaux lors de leur assemblĂ©e annuelle, des diplomates tunisiens vont rencontrer lundi prochain lâexpert indĂ©pendant sur le terrorisme et les droits humains, Martin Sheinin, pour rĂ©gler sa visite en Tunisie.
(Source : « Tribune des Droits Humains » (Suisse), le 17 juin 2008)
Lien : http://www.humanrights-geneva.info/+Ouverture-tunisienne,1187
Un Tunisien meurt au centre de rétention de Vincennes
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LEMONDE.FR avec AFP | 22.06.08 | 12h22 âąÂ Mis Ă jour le 22.06.08 | 12h23 Un Tunisien de 41 ans est mort, samedi 21 juin en fin d’aprĂšs-midi, au centre de rĂ©tention administrative de Vincennes. Selon une source proche de l’enquĂȘte, la personne est dĂ©cĂ©dĂ©e “d’une crise cardiaque, sans intervention des effectifs de police”. La prĂ©fecture de police, qui a confirmĂ© le dĂ©cĂšs, a indiquĂ© que ce ressortissant tunisien Ă©tait “sous le coup d’une interdiction dĂ©finitive du territoire français dĂ©cidĂ©e par un arrĂȘt de la cour d’appel de Paris”. Un premier examen mĂ©dical n’a dĂ©celĂ© “aucune trace suspecte sur le corps” selon une source proche de l’enquĂȘte citĂ©e par l’AFP. LA POLICE DĂMENT TOUT INCIDENT Le dĂ©putĂ© Jean-Pierre Brard (app PCF) s’est rendu sur place oĂč il a Ă©tĂ© informĂ© du dĂ©cĂšs. “Le mĂ©decin m’a dit qu’il ne voulait pas se prononcer sur les causes de la mort” de cette personne, “une autopsie sera pratiquĂ©e dimanche pour les dĂ©terminer”, a-t-il dĂ©clarĂ© Ă l’AFP. M. Brard a indiquĂ© qu’on lui avait rapportĂ© que son compagnon de chambre s’Ă©tait dĂ©jĂ “inquiĂ©tĂ©” de son Ă©tat de santĂ© vendredi, trouvant qu’il “respirait mal”. Des personnes retenues, qui avaient alertĂ© l’AFP, ont fait Ă©tat d’incidents une fois que la nouvelle s’est rĂ©pandue dans le centre. Des sans-papiers ont fait part Ă l’AFP, par tĂ©lĂ©phone, de troubles et de forte prĂ©sence policiĂšre. Un tĂ©moin a fait Ă©tat d’un “dĂ©but d’Ă©meute” dans le centre de rĂ©tention avec dispersion de gaz lacrymogĂšnes. Une reprĂ©sentante du RĂ©seau Education Sans FrontiĂšres (RESF), Florence Ostier, a Ă©voquĂ© auprĂšs de l’AFP le tĂ©moignage d’un retenu, selon lequel il y a eu du “grabuge dans le centre” aprĂšs l’annonce du dĂ©cĂšs. La prĂ©fecture de police a dĂ©menti tout incident, affirmant que”les retenus ont simplement voulu connaĂźtre la situation”. RESF appelle Ă un rassemblement de protestation et de solidaritĂ© avec les retenus, dimanche Ă 15 heures, devant le centre de rĂ©tention. (Source : le site « LEMONDE.FR » (France), le 22 juin 2008)
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COMMUNIQUE Centre de RĂ©tention de Vincennes: le MRAP, l’UTIT , la FTCR appellent Ă un rassemblement
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AprĂšs la mort d’un Tunisien de 40 ans au Centre de RĂ©tention de Vincennes samedi 21 juin, le MRAP exprime son Ă©motion face aux informations extrĂȘmement graves qui lui parviennent sur l’incendie qui embrase le CRV et aurait fait plusieurs blessĂ©s.  Solidaire de l’expression de la rĂ©volte des Sans papiers ainsi que de tous ceux qui estiment que les Centres de RĂ©tention reprĂ©sentent une honte pour la RĂ©publique, le MRAP, la FTCR et l’UTIT appellent Ă un rassemblement devant le Centre de RĂ©tention de Vincennes mardi 24 juin Ă 18h.  Ils appellent l’ensemble des organisations qui refusent la politique de criminalisation de l’immigration ainsi que l’immonde obsession du chiffre du Ministre de l’IntĂ©rieur – dont les Ă©vĂ©nements de Vincennes sont une des consĂ©quences – Ă se joindre Ă ce rassemblement.  Paris le 22 juin 2008
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Crise de la Ligue Tunisienne de DĂ©fense des Droits de l’Homme (LTDH)
” Pourquoi devrions-nous soulever le faux problĂšme de la lĂ©gitimitĂ© ? Interview de Me Taoufik Bouderbala ex-prĂ©sident de la ligue
Le ComitĂ© directeur de la Ligue Tunisienne de DĂ©fense des Droits de l’Homme (LTDH) a rendu public un rapport dans lequel il avance des propositions pour une solution consensuelle entre les diffĂ©rentes parties pour sortir la Ligue de la crise qu’elle traverse. Il invite les mĂ©contents, ceux qui ont portĂ© plainte contre le comitĂ© directeur dĂ©nonçant les fusions des sections, a un dialogue franc sur toutes les questions objet du litige. Le comitĂ© directeur propose des rĂ©unions avec les plaignants et tous les adhĂ©rents sans exclusion au siĂšge de la Ligue et il a Ă©tabli un calendrier de ces rĂ©unions qui seront couronnĂ©es par la tenue d’un Conseil National et par la fixation de la date du 6Ăšme congrĂšs. Mais les plaignants et Ă leur tĂȘte Me Chedly Ben YounĂšs ont estimĂ© que ” ces propositions ne sont pas sĂ©rieuses et ont Ă©tĂ© prĂ©parĂ©es unilatĂ©ralement par le comitĂ©, directeur qui (estime Me Ben YounĂšs), oublie qu’il est dĂ©signĂ© par le tribunal comme Ă©tant un administrateur judiciaire “. Pour en savoir plus sur ces derniĂšres pĂ©ripĂ©ties nous avons invitĂ© Me Taoufik Bouderbala ancien prĂ©sident de la Ligue et considĂ©rĂ© par tous les observateurs et ceux qui suivent de prĂšs les affaires de la Ligue comme Ă©tant indĂ©pendant. Interview. Le Temps : Que pensez-vous de la derniĂšre initiative prise par le ComitĂ© directeur de la LTDH pour renouer le dialogue avec les “mĂ©contents” en vue de trouver une solution Ă la crise ? Me Taoufik Bouderbala : Tout d’abord je pense que la crise a Ă©normĂ©ment durĂ© malgrĂ© toutes les tentatives qui ont Ă©tĂ© faites depuis un certain temps par diffĂ©rentes parties. Cette stagnation ne sert ni la Tunisie ni le mouvement associatif et encore moins le pouvoir parce que on ne peut pas imaginer des avancĂ©es substantielles dans le domaine de la garantie et de l’effectivitĂ© des libertĂ©s en Tunisie sans la LTDH qui est devenue malgrĂ© tout une institution incontournable dans le pays. Il se trouve que actuellement et aprĂšs beaucoup de discussions le comitĂ© directeur a proposĂ© un certain nombre d’actions pour relancer le dialogue avec tous les militants en vue de trouver une plate-forme consensuelle qui mettrait fin au “dĂ©sastre”. âą Mais cette initiative n’a-t-elle pas trouvĂ© d’Ă©chos ? –Personnellement je m’attendais Ă ce qu’elle trouve l’Ă©cho qu’elle mĂ©ritait de la part de toutes les composantes et les sensibilitĂ©s au sein de la Ligue dans un esprit consensuel et constructif. D’aprĂšs ce que j’ai compris le comitĂ© directeur a proposĂ© une certaine action pour amorcer le dialogue et trouver des solutions. Refuser cette initiative et d’aprĂšs moi une dĂ©cision malencontreuse et je souhaiterais que cette dĂ©cision soit rĂ©visĂ©e par les intĂ©ressĂ©s pour que le dialogue dĂ©marre mĂȘme si l’incomprĂ©hension et les doutes subsistent encore. Je rappellerai qu’Edgar Faure a dit quelque part que le fait de prendre conscience qu’on ne se comprend pas et dĂ©jĂ positif en soi. Donc de grĂące j’appelle les uns et les autres Ă se rĂ©unir, Ă discuter et je suis sĂ»r que les solutions justes et Ă©quitables seront au rendez-vous. âą Mais les mĂ©contents disent que le comitĂ© directeur est “illĂ©gitime” et que cette initiative a Ă©tĂ© prĂ©parĂ©e unilatĂ©ralement ? -C’est absolument faux sur le plan juridique et sur le plan pratique. Du point de vue juridique je rappelle que l’arrĂȘt de la cour d’appel de 2001 a restituĂ© Ă la LTDH donc au comitĂ© directeur les locaux de la Ligue qui Ă©taient sous sĂ©questre et a demandĂ© au comitĂ© directeur de prĂ©parer le congrĂšs de la Ligue dans un dĂ©lai d’un an. Cela veut dire que le comitĂ© directeur est lĂ©gitime et tous ceux qui se considĂšrent comme partie prenante dans la crise actuelle ont reconnu et acceptĂ© cette lĂ©gitimitĂ© et je ne vois pas pourquoi on viendrait aujourd’hui la contester. Sur le plan pratique il ne faut pas oublier que le comitĂ© directeur a fonctionnĂ© depuis la date de ce fameux arrĂȘt donc depuis 2001 jusqu’Ă 2005 avec le consentement, la prĂ©sence et la participation de tous ceux qui sont maintenant des protagonistes de la crise au sein de la Ligue et ce sont les procĂ©dures adoptĂ©es par le comitĂ© directeur concernant la restructuration des instances qui ont dĂ©clenchĂ© la crise actuelle. Donc c’est un problĂšme de procĂ©dures qui n’a rien Ă voir avec la lĂ©gitimitĂ©. âą D’aprĂšs vous qu’elles sont les solutions possibles pour sortir la LTDH de la crise ? -Je pense qu’il est urgent de se mettre autour d’une table de commencer Ă se parler et d’accorder un prĂ©jugĂ© favorable au comitĂ© directeur et de peser sur les dĂ©cisions qui pourraient voir le jour parce que l’expĂ©rience confirme que le non systĂ©matique n’amĂšne Ă rien et que les absents ont toujours tort. Dans ce domaine, je suis convaincu que les propositions avancĂ©es par le comitĂ© directeur peuvent faciliter la reprise du dialogue et tout doit ĂȘtre mis sur la table y compris les dĂ©cisions concernant la restructuration des sections pour retrouver le consensus qui a tant rĂ©ussi Ă la LTDH. Tous les militants de la ligue ne doivent pas oublier que nos citoyens ont besoin d’eux et que cette inactivitĂ© ne fait honneur Ă personne. Interview rĂ©alisĂ©e par NĂ©jib SASSI (Source : « Le Temps Lundi » (Hebdomadaire â Tunis), le 23 juin 2008)
AFP, le 23 juin 2008 Ă 14h22
Incendie d’un centre de rĂ©tention en France: un clandestin manquant
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VINCENNES (France), 23 juin 2008 (AFP) – Une personne manquait Ă l’appel aprĂšs un incendie qui a dĂ©truit dimanche un centre de rĂ©tention pour Ă©trangers en situation irrĂ©guliĂšre prĂšs de Paris et entraĂźnĂ© l’Ă©vacuation de ses occupants, a indiquĂ© lundi la prĂ©fecture de police. “Un seul retenu manque Ă l’appel, aprĂšs le comptage des Ă©trangers”, a dĂ©clarĂ© la porte-parole, Marie Lajus. La prĂ©fecture avait auparavant Ă©voquĂ© les chiffres de 50 puis de 14 personnes Ă©vadĂ©es. Un incendie “d’origine volontaire”, dĂ©clenchĂ© par un feu de matelas selon les premiers Ă©lĂ©ments de l’enquĂȘte, a dĂ©truit dimanche les deux bĂątiments de ce centre Ă Vincennes, prĂšs de Paris, le plus grand de France, entraĂźnant l’Ă©vacuation des 249 occupants. Dix-huit blessĂ©s, lĂ©gĂšrement intoxiquĂ©s, ont Ă©tĂ© hospitalisĂ©s. Lundi matin, les pompiers ont fini de fouiller les dĂ©combres du centre et n’ont trouvĂ© aucune victime. Selon la prĂ©fecture de police, 249 retenus Ă©taient prĂ©sents dans ce centre d’une capacitĂ© de 280 places au moment de l’incendie. Deux retenus ont Ă©tĂ© placĂ©s en garde-Ă -vue dans le cadre de l’enquĂȘte sur l’incendie, a prĂ©cisĂ© la prĂ©fecture, ajoutant que cinq autres avaient Ă©tĂ© libĂ©rĂ©s du centre aprĂšs examen de leur dossier. L’incendie s’est dĂ©clarĂ© dimanche vers 16h00 (14h00 GMT) alors qu’un collectif d’associations manifestait devant le centre au lendemain du dĂ©cĂšs d’un sans-papiers tunisien de 41 ans. Une source proche de l’enquĂȘte avait indiquĂ© samedi qu’il Ă©tait mort “d’une crise cardiaque”. Le parti de droite au pouvoir a dĂ©noncĂ© lundi les “provocations” des associations de dĂ©fense des sans-papiers “aux abords de ces centres, au risque de mettre en danger des Ă©trangers retenus”. Ce centre a Ă©tĂ© ces derniers mois plusieurs fois le théùtre de tensions, certains retenus protestant contre leurs conditions de rĂ©tention. Plus de 35.000 Ă©trangers en situation irrĂ©guliĂšre ont transitĂ© par les 22 centres de rĂ©tention administrative (CRA) en France mĂ©tropolitaine en 2007. Le gouvernement français a fixĂ© un objectif de 26.000 reconduites Ă la frontiĂšre pour 2008. Cette affaire intervient alors que les eurodĂ©putĂ©s ont adoptĂ© mercredi une loi qui fixe des normes minimales pour le renvoi des sans-papiers de l’UE, trĂšs critiquĂ©e par la gauche et les organisations non gouvernementales. AFP
Associated Press, le 23 juin 2008 Ă 14h51 Incendie de Vincennes: l’UMP s’en prend Ă RESF
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par Emmanuel Georges-Picot PARIS (AP) — L’incendie de Vincennes relance la polĂ©mique sur la rĂ©tention des immigrĂ©s en instance d’expulsion. Le porte-parole de l’UMP FrĂ©dĂ©ric Lefebvre a pointĂ© lundi la responsabilitĂ© des collectifs de dĂ©fense des sans-papiers, dont le RĂ©seau Ă©ducation sans frontiĂšres (RESF).  RESF voit au contraire dans l’incendie la “faillite” de la politique de Nicolas Sarkozy en matiĂšre d’immigration.  FrĂ©dĂ©ric Lefebvre n’a pas tardĂ© Ă faire entendre sa voix aprĂšs l’incendie du centre de rĂ©tention administrative (CRA) de Vincennes. Utilisant une stratĂ©gie de diversion souvent utilisĂ©epar son mentor, l’ultrasarkozyste porte-parole de l’UMP a trouvĂ© un responsable: le collectif RESF, qui manifestait avec d’autres organisations Ă proximitĂ© du centre au moment de l’incendie.  Selon les informations diffusĂ©es dĂšs dimanche par la prĂ©fecture de police de Paris, cette manifestation “non dĂ©clarĂ©e”, organisĂ©e au lendemain du dĂ©cĂšs dans le centre d’un retenu tunisien, s’est dĂ©roulĂ©e Ă partir de 15h25, et vingt minutes plus tard, “plusieurs foyers d’incendie volontaire ont Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©s”.  Une coĂŻncidence promptement exploitĂ©e par l’UMP. Dans un communiquĂ© publiĂ© lundi matin, FrĂ©dĂ©ric Lefebvre a accusĂ© les “collectifs type RESF” de “provocations aux abords de ces centres, au risque de mettre en danger des Ă©trangers retenus”. Et de demander au gouvernement que “toutes les consĂ©quences soient tirĂ©es y compris au plan judiciaire si la responsabilitĂ© de membres de collectifs comme RESF Ă©tait avĂ©rĂ©e”.  “Ils ont poussĂ© Ă des Ă©meutes et Ă des manifestations”, a poursuivi M. Lefebvre lors du point presse hebdomadaire de l’UMP. Le dĂ©putĂ© des Hauts-de-Seine a opposĂ© les “actions de type violentes” menĂ©es selon lui par RESF et d’autres collectifs “noyautĂ©s par l’extrĂȘme gauche”, Ă celles des associations humanitaires comme la Croix-rouge et la Cimade qui “font leur travail en respectant la loi”. A la diffĂ©rence de RESF, ces associations sont admises dans les centres de rĂ©tention.  Du cĂŽtĂ© du gouvernement, alors que Brice Hortefeux ne faisait aucun commentaire, la secrĂ©taire d’Etat aux droits de l’homme Rama Yade sur RMC-Info et BFM-TV rappelait que “des efforts ont Ă©tĂ© faits” pour rĂ©nover les centres de rĂ©tention et notamment celui de Vincennes.  “C’est le coup classique du pyromane qui crie au feu et dĂ©nonce des innocents”, a rĂ©pondu RESF. Pour le rĂ©seau, constituĂ© en 2004 pour protĂ©ger les familles de sans-papiers face Ă la politique de lutte contre l’immigration clandestine de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’IntĂ©rieur, “les responsables de l’incendie de Vincennes sont ceux que sert M. Lefebvre avec tant de reconnaissance: MM. Hortefeux et Sarkozy”.  Le ministre de l’Immigration a fait Ă©tat jeudi dernier d’une hausse de 80% des reconduites Ă la frontiĂšre d’Ă©trangers en situation irrĂ©guliĂšre sur les cinq premiers mois de 2008, avec 14.660 expulsions et dĂ©parts volontaires, alors que l’objectif de l’annĂ©e est de 26.000 reconduites. L’an dernier, la France avait expulsĂ© moins de 24.000 personnes.  FrĂ©dĂ©ric Lefebvre “ferait mieux de regarder la responsabilitĂ© qui est celle des pouvoirs publics de ne pas avoir su prendre Ă temps les mesures qui s’imposaient pour Ă©viter un tel drame”, a estimĂ© de son cĂŽtĂ© sur France-Inter le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la Cimade Laurent Giovannoni.  La gauche a elle aussi pointĂ© la responsabilitĂ© du gouvernement dans cet incendie. StĂ©phane Le Foll (PS) y a vu “le rĂ©sultat d’une politique qui consiste Ă faire du chiffre”. Dire: “‘c’est de la faute des associations’, c’est pas acceptable”, a-t-il estimĂ©.  Pour le sĂ©nateur Vert Jean Dessessard, qui avait visitĂ© le centre de Vincennes il y a 15 jours, ce sont bel et bien les conditions de rĂ©tention des Ă©trangers qui expliquent l’incendie. “La tension Ă©tait palpable, la moindre chose Ă©tait prĂ©texte Ă tension. Je ne peux pas ĂȘtre Ă©tonnĂ© que ça dĂ©gĂ©nĂšre”, a tĂ©moignĂ© le sĂ©nateur de Paris.
Associated Press
Rétention-immigration-incendie
Le Mrap appelle Ă une manifestation mardi devant le CRA de Vincennes
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 PARIS, 22 juin 2008 (AFP) – Le Mouvement contre le racisme et pour l’amitiĂ© entre les peuples (Mrap) a appelĂ© dimanche soir Ă “un rassemblement devant le centre de rĂ©tention de Vincennes” mardi Ă 18H00 pour dĂ©noncer la “honte pour la RĂ©publique” que reprĂ©sentent selon lui les centres de rĂ©tention.” Solidaires de l’expression de la rĂ©volte des sans-papiers ainsi que de tous ceux qui estiment que les centres de rĂ©tention reprĂ©sentent une honte pour la RĂ©publique, le Mrap, la FTCR (FĂ©dĂ©ration des Tunisiens pour une CitoyennetĂ© des deux Rives, ndlr) et l’UTIT (Union Des Travailleurs ImmigrĂ©s Tunisiens, ndlr) appellent Ă un rassemblement devant le centre de rĂ©tention de Vincennes mardi 24 juin Ă 18H00″, selon un communiquĂ©. “Ils appellent l’ensemble des organisations qui refusent la politique de criminalisation de l’immigration, de l’immonde obsession du chiffre du Ministre de l’IntĂ©rieur dont les Ă©vĂ©nements de Vincennes sont une des consĂ©quences, Ă se joindre au rassemblement”, ajoutent-ils. Les deux bĂątiments du centre de rĂ©tention administrative (CRA) de Vincennes, le plus grand de France, ont Ă©tĂ© dĂ©truits dimanche dans un incendie provoquĂ© par des personnes retenues dont une cinquantaine ont profitĂ© de la confusion pour s’enfuir.
Edito du Monde Drame de la rétention
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Avec ses barbelĂ©s et ses camĂ©ras de surveillance, le centre de rĂ©tention administrative (CRA) de Vincennes (Val-de-Marne), le plus grand de France, dĂ©robe Ă nos regards un concentrĂ© de la misĂšre du monde. Il retient donc, puisque tel est son rĂŽle, des Ă©trangers qui ont cru Ă tort trouver un asile en France, des immigrĂ©s qui, pour certains, n’ont commis aucun dĂ©lit mais sont sans papiers, en attente d’expulsion. Dimanche 22 juin, des retenus ont mis le feu Ă ce refuge qui n’en est pas un, Ă la suite d’incidents consĂ©cutifs Ă la mort d’un Tunisien. DĂ©ja, il y a deux ans, il avait brĂ»lĂ©. Cet incident dramatique donne de la France, patrie des droits de l’homme, une image honteuse au moment mĂȘme oĂč l’Union europĂ©enne, comme si elle se crispait soudain dans la peur, durcit, Ă travers sa “directive retour”, adoptĂ©e par le Parlement europĂ©en le 18 juin, ses rĂšgles d’expulsion d’Ă©trangers en situation irrĂ©guliĂšre. DĂ©sormais, la durĂ©e lĂ©gale de rĂ©tention, actuellement illimitĂ©e dans huit Etats, ne pourra pas excĂ©der six mois s’il y a risque de fuite. En cas de non-coopĂ©ration du retenu, cette durĂ©e pourra ĂȘtre de dix-huit mois. La politique de la rĂ©tention gagne du terrain en Europe. Le Vieux Continent va donc continuer Ă se protĂ©ger, Ă se barricader Ă travers ces centres. Les associations de dĂ©fense des droits de l’homme s’insurgent Ă juste titre contre cette “directive de la honte” qui suscite colĂšre et rĂ©probation en AmĂ©rique latine et en Afrique. En France, oĂč la durĂ©e maximale de rĂ©tention est aujourd’hui limitĂ©e Ă 32 jours, on devrait avoir Ă coeur de se distinguer au nom d’une tradition de terre d’accueil qui n’oblige certes pas Ă abriter “toute la misĂšre du monde”, mais au moins Ă traiter l’Ă©tranger avec respect et humanitĂ©. Pas d’angĂ©lisme facile : aucun gouvernement responsable ne peut rester sans rien faire devant le flux de l’immigration illĂ©gale. Mais plutĂŽt que de se rĂ©jouir benoĂźtement des succĂšs de sa politique du chiffre, Brice Hortefeux, le ministre de l’immigration, devrait demander un audit des 22 CRA existants et prendre, avec humanitĂ©, les mesures nĂ©cessaires pour Ă©viter la rĂ©pĂ©tition d’un tel drame. (Source : « Le Monde » (Quotidien â France), datĂ© le 24 juin 2008)
AFP, le 23 juin 2008 à 13h09 Tunisie: collision entre un train et un tramway, 43 blessés
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TUNIS, 23 juin 2008 (AFP) – Un train et un tramway sont entrĂ©s en collision au niveau de l’aĂ©roport international de Monastir (180 km au sud de Tunis), faisant 43 blessĂ©s, a rapportĂ© lundi l’agence tunisienne TAP. Les jours des blessĂ©s ne sont pas en danger, selon la mĂȘme source citant des sources hospitaliĂšres. L’accident, qui s’est produit dimanche, a impliquĂ© un train assurant la liaison Tunis-Mahdia (centre-est) et un tramway venant de Sousse (140 km au sud de Tunis) en direction de Monastir. Le rĂ©seau du tramway, appelĂ© “mĂ©tro du Sahel”, dessert la rĂ©gion, dont Sousse et Monastir sont les principales villes, distantes de 40 kilomĂštres sur la cĂŽte touristique du centre-est tunisien. AFP
AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale Ă©lective du Conseil de l’Ordre des pharmaciens La liste conduite par Abdelkrim Hamrouni remporte 9 siĂšges
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Le Conseil national de l’ordre des pharmaciens a tenu samedi 21 juin 2008 Ă Tunis son assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale Ă©lective. Deux listes ont Ă©tĂ© en lice pour les 11 postes du Conseil. La liste conduite par M. Abdelkrim Hamrouni a remportĂ© 9 siĂšges , les deux restants sont revenus Ă MM Hichem Neifer et Khaled Bahri dans l’autre liste conduite par l’ancien secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral M. Mokhtar Bel AĂŻba qui n’a pas Ă©tĂ© réélu et qui est considĂ©rĂ© comme le grand perdant de ces Ă©lections. 6 membres sortants ont Ă©tĂ© réélus. Il s’agit de MM. Abdelkrim Hamrouni, Sami Ouahchi, Rafik Kilani, Hichem Neifer, Ahmed Ben Toumine et Rabeh Blibech. La rĂ©partition des tĂąches au sein du conseil se ferait aujourd’hui . Le grand gagnant de ces Ă©lections M. Abdelkrim Hamrouni serait (sauf surprise) Ă©lu prĂ©sident du Conseil. En voici la composition du conseil Ă©lu M. Abdelkrim Hamrouni M. Sami Ouahchi M. Rafik Kilani Mme Meriem Gourssani M. Hichem Neifer M. Khaled Bahri M. Hamadi Mezid Mme Zineb Mokrani M. Ahmed Toumine M. Rabeh Blibech M. NĂ©jib Ouad NĂ©jib SASSI (Source : « Le Temps Lundi » (Hebdomadaire â Tunis), le 23 juin 2008)
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AFP, le 22 juin 2008 Ă 17h20
Transfert – Tunisie – Adieux de Lemerre, la presse dresse un bilan mitigĂ©
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TUNIS, 22 juin 2008 (AFP) – Le Français Roger Lemerre a fait ses adieux Ă la Tunisie, lors du match samedi soir des “Aigles de Carthage” face au Burundi (2-1) pour les qualifications de la coupe d’Afrique des nations (CAN) et du Mondial 2010, sur un bilan humain jugĂ© mitigĂ© par la presse locale. L’entraĂźneur français, en partance pour le Maroc, a dirigĂ© la sĂ©lection tunisienne durant six ans, pĂ©riode marquĂ©e en 2004 par une victoire en Coupe d’Afrique des Aigles de Carthage pour la premiĂšre fois de leur histoire. L’ancien patron des Bleus devenait alors le premier entraĂźneur Ă remporter un double titre continental, aprĂšs l’Euro avec l’Ă©quipe de France en 2000. “Six annĂ©e de discipline, de professionnalisme, quelques succĂšs Ă©clatants (CAN-2004) mais aussi une incommunicabilitĂ© qui a fait rager journalistes, supporters et observateurs”, a rĂ©sumĂ© le Quotidien. La Presse (gouvernemental) a Ă©voquĂ© le “soulagement” de voir le contrat de Roger Lemerre arriver Ă son terme le 30 juin, avant de crĂ©diter le sĂ©lectionneur français des rĂ©sultats remportĂ©s par la Tunisie. “Sous sa direction notre Ă©quipe a gagnĂ© en maturitĂ©, en crĂ©dibilitĂ© (…) avec un football plus proche du haut niveau”, convenait La Presse, avant de parler de “rupture” entre les Tunisiens et Lemerre, Ă©pinglĂ© pour son “comportement hautain” et sa “vanitĂ©”. “Silence partout. Pouvoir absolu! Et si les millions de supporteurs tunisiens s’avisaient de crier leur dĂ©saccord, au lieu de leur rĂ©pondre, de les rassurer, on les ignorait purement et simplement”, ajoutait le journal. Selon ce quotidien, l’Ă©pilogue du match contre le Burundi “n’est pas qu’un simple au revoir, c’est une sĂ©paration sans lendemain”. “Elle ne laissera ni regret, ni remords aux Tunisiens qui auront fait de leur mieux jusqu’au bout!” Et d’espĂ©rer que cet adieu “donnera Ă rĂ©flĂ©chir Ă Roger Lemerre” aprĂšs “un parcours aussi controversĂ©, tant de choix entĂȘtĂ©s, d’expĂ©riences ratĂ©es, de confiance dilapidĂ©e, d’Ă©checs rĂ©pĂ©tĂ©s…”. Le Portugais Humbzerto Coelho engagĂ© pour succĂ©der Ă Lemerre prendra lundi le relais de la Tunisie. AFP
Message adressé par Khemaies Khayati à Zied El Hani
Tunis Lundi, 23 Juin 2008, 8h13mn 49s Ci-aprÚs copie de ma réaction à Ziad à propos de son dernier courriel. Bonne réception
“LĂ Ziad, je suis en complet dĂ©saccord avec toi dans cette façon de montrer les choses… ça ne te va pas de jouer ce rĂŽle…L’administration – et tu le sais bien – n’est pas une sainte nitouche. Elle a “ordonnĂ©” les Ă©lections du Syndicat autonome “croupion”. La moindre morale serait de dĂ©fendre NOTRE Syndicat pour lequel tu t’es prĂ©sentĂ© et dans le bureau exĂ©cutif duquel tu as Ă©tĂ© Ă©lu… La moindre des attitudes serait de respecter ceux qui t’ont donnĂ© leur voix… Dommage que tu fasses ce jeu… Crois-tu que M. Ben Abdallah est homme Ă s’indigner? Pourquoi ne l’a-t-il pas fait quand l’Ă©thique de la pratique de notre mĂ©tier dans notre pays est au plus bas…Dommage… MĂȘme toi, Ă Brutus! Amicalement Khayati”â KhĂ©mais KHAYATI Journaliste Free lance. TĂ©l : 0021620549597 Tunis/Tunisie (Source : le blog du journaliste Mongi Khadraoui, le 23 juin 2008) Lien : http://www.minerva2presse.blogspot.com/
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Le foulard, tenue réglementaire aux JO
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Le ComitĂ© international olympique a autorisĂ© une athlĂšte iranienne Ă participer voilĂ©e aux Jeux de PĂ©kin. Une dĂ©cision qui crĂ©e des remous, alors que la neutralitĂ© olympique avait Ă©tĂ© invoquĂ©e lors du dĂ©bat sur le Tibet Caroline Stevan/Le Temps â Le sport en hidjab, ce nâest pas facile. Surtout, ça fait dĂ©bat. Le ComitĂ© international olympique (CIO) a autorisĂ© une athlĂšte iranienne Ă porter le voile islamique aux prochains Jeux de PĂ©kin. Alors mĂȘme que les Français nâont pas dĂ©crochĂ© le droit dâarborer le badge portant lâinscription « pour un monde meilleur » â comprendre : pour une Chine meilleure. « Câest comme sâil y avait deux poids deux mesures. Câest scandaleux », sâinsurge Annie Sugier, prĂ©sidente dâAtlanta +, une association militant pour la promotion des femmes aux Jeux olympiques. « La charte olympique impose la neutralitĂ©. On ne peut pas lâinvoquer pour les badges français et lâignorer Ă propos du foulard, continue-t-elle. Selon la rĂšgle 51, en effet, aucune sorte de dĂ©monstration ou de propagande politique, religieuse ou raciale nâest autorisĂ©e dans un lieu, un site ou un autre emplacement olympique ». Le fait de se couvrir la tĂȘte peut-il ĂȘtre assimilĂ© Ă une forme de propagande â ici religieuse ? Non, en a dĂ©cidĂ© le CIO. « Nous avons estimĂ© que les motivations de cette Iranienne nâavaient rien Ă voir avec de la propagande. La rĂšgle 51 ne sâapplique donc pas Ă cette situation. Nous voulions avant tout permettre Ă une personne qualifiĂ©e de participer aux Jeux, argue Emmanuelle Moreau, porte-parole du CIO. Le badge est une autre histoire. A la vĂ©ritĂ©, nous ne lâavons pas interdit, puisquâaucune demande officielle ne nous a Ă©tĂ© faite. Nous avons simplement pris position. Et le comitĂ© national français a ensuite dĂ©cidĂ© de ne pas soutenir la demande de ses sportifs. Nous avions spĂ©cifiĂ© quâune telle revendication serait examinĂ©e dans le cadre de son contexte. Or ce contexte, celui des tensions entre la Chine et le Tibet, Ă©tait loin dâĂȘtre neutre. » Les Hexagonaux nâont pas posĂ© comme condition de porter le fameux badge. La sportive iranienne, championne de taekwondo, elle, ne viendra que si elle peut se couvrir du foulard. « On nous reproche assez la dĂ©fection des femmes. Nous faisons un rĂ©el effort pour promouvoir leur participation et atteindre la paritĂ©. A PĂ©kin, dâailleurs, nous escomptons 45,4% de sportives », ajoute Emmanuelle Moreau. Selon le CIO, mieux vaut donc une femme voilĂ©e quâune femme absente. Cette annĂ©e, sur 205 dĂ©lĂ©gations, 9 seront uniquement masculines, contre 35 en 1992. Six sont musulmanes (Brunei, Oman, Qatar, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, YĂ©men), les 3 autres sont minuscules (Ăźles Vierges, Antilles nĂ©erlandaises et Liechtenstein). Pour Atlanta +, accepter le hidjab pour encourager la mixitĂ© nâest pas recevable. Anne Sugier : « Ne pas envoyer de concurrentes ou les envoyer voilĂ©es, câest la mĂȘme chose ! Une femme qui vit en Iran ne va pas se laisser mourir chez elle sous prĂ©texte quâelle refuse de porter le foulard, câest Ă©vident. Mais lĂ , nous parlons des Jeux ! La vraie question câest : croit-on en des valeurs universelles ou non ? A lâĂ©poque, les athlĂštes Nawal el-Motawakel et Hassiba Boulmerka avaient Ă©tĂ© menacĂ©es parce quâelles avaient couru en short. Si on autorise le hidjab, ces femmes-lĂ nâauront plus le choix, elles devront le porter ! » Le CIO, pour lâheure, dĂ©fend une position « au cas par cas », et refuse de gĂ©nĂ©raliser la pratique, bien que TĂ©hĂ©ran ait dĂ©jĂ envoyĂ© une athlĂšte voilĂ©e par le passĂ©. Des requĂȘtes pourraient venir dâautres dĂ©lĂ©gations, afghane notamment. Hors des Jeux olympiques, la question se pose Ă©galement. La FĂ©dĂ©ration danoise de football vient dâautoriser une joueuse dâorigine palestinienne â sĂ©lectionnĂ©e en Ă©quipe nationale â Ă taper dans le ballon coiffĂ©e dâun fichu. « Il ne sâagit pas dâun foulard islamique », a tranchĂ© lâorganisation (sic). Au Canada, des demoiselles voilĂ©es ont Ă©tĂ© Ă©cartĂ©es dâune compĂ©tition de taekwondo. A Paris, câest une milieu de terrain du PSG qui a Ă©tĂ© Ă©vincĂ©e dâun match. Maintes fĂ©dĂ©rations des diffĂ©rents sports sâabritent derriĂšre des rĂ©glementations imprĂ©cises. « Le code du sport fixe ce que porte le joueur, non ce quâil ne doit pas arborer, Ă lâexception des bijoux ou accessoires dangereux », indique la FĂ©dĂ©ration française de football. Idem Ă la FIFA, ou encore Ă la FĂ©dĂ©ration internationale de volley-ball, dont les statuts Ă©voquent minutieusement les chaussettes, mais point le hijab. « Ce nâest pas que câest autorisĂ©, câest que ce nâest pas interdit », rĂ©sume lâentraĂźneur dâune Ă©quipe fĂ©minine. En Australie, Aheda Zanetti peut se rĂ©jouir. Le « burqini » â tenue de sport large et couvrante quâelle a conçue pour les musulmanes â est un marchĂ© porteur. (Source : « Le Temps » (Quotidien – Suisse), le 19 juin 2008)
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L’Union mĂ©diterranĂ©enne doit ĂȘtre un projet de civilisation
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23/06/2008 . Mezri Haddad, philosophe tunisien, s’interroge sur ce que sera l’Union pour la MĂ©diterranĂ©e voulue par Nicolas Sarkozy.
DĂ©sormais, il ne s’agit plus de l’Union mĂ©diterranĂ©enne mais de l’Union pour la MĂ©diterranĂ©e (UPM). Par-delĂ cette inflexion terminologique, que recĂšle cette nouvelle dĂ©nomination ? Un abandon de l’ambition française originelle ou un changement sĂ©mantique dans la continuitĂ© stratĂ©gique ? Une chose est certaine, ce projet gĂ©opolitique majeur n’est plus exclusif mais inclusif : il ne concerne plus uniquement les pays des rives nord et sud de la MĂ©diterranĂ©e, mais l’ensemble des Ătats du Sud ainsi que tous les membres de l’Union europĂ©enne. L’Allemagne a rĂ©ussi Ă imposer ses exigences en phagocytant le projet initial, mais la France n’a pas pour autant perdu la face. Et pour cause : en dĂ©pit des rivalitĂ©s de leadership entre une Allemagne tournĂ©e vers l’est et une France regardant vers le sud ; nonobstant le refus ou la rĂ©ticence de certains pays arabes de s’associer Ă une union oĂč IsraĂ«l est gĂ©ographiquement concernĂ©e, la dĂ©claration de naissance de l’UPM sera bel et bien annoncĂ©e le 13 juillet prochain, lors du sommet des chefs d’Ătats Ă Paris. Mais, suffit-il de naĂźtre pour exister ? Bien des questions demeurent en suspens : va-t-on dĂ©finitivement abandonner le processus de Barcelone, lancĂ© en 1995, et son excroissance, dialogue 5 + 5, initiĂ© en 2003 prĂ©cisĂ©ment pour relancer un partenariat euromĂ©diterranĂ©en agonisant faute de moyens et d’ambitions rĂ©elles ? Va-t-on au contraire ne pas tenir compte de l’Ă©chec de ce processus, en choisissant de le rĂ©activer moyennant quelques amĂ©liorations cosmĂ©tiques ou tactiques ? D’une part les Ă©normes investissements qui seront injectĂ©s dans certains ex-pays de l’Est que l’URSS a laissĂ© exsangues, dĂ©sormais futurs membres de l’UE, et d’autre part les investissements dans les pays du Sud, futurs membres de l’UPM, sont-ils conjointement possibles et compatibles ? En d’autres termes, l’UE a-t-elle les moyens de cette double ambition ? Quels seront les projets prioritaires de l’UPM ? Quels vont ĂȘtre ses instruments institutionnels, son mode de gouvernance et ses moyens financiers ? Comment cette Union va-t-elle surmonter son principal talon d’Achille, Ă savoir tous ces conflits actuels ou potentiels : israĂ©lo-palestinien, syro-israĂ©lien, algĂ©ro-marocain sur la question du Sahara occidental, hispano-marocain sur la question de Ceuta et Melilla, hispano-britannique sur la question de Gibraltar, turco-grec sur la rĂ©unification de Chypre, libano-libanaise⊠? Et les Ătats-Unis d’AmĂ©rique dans tout cela ? Ne voient-ils pas dans l’UPM un projet alternatif Ă leur Ă©phĂ©mĂšre et bien chaotique Grand Moyen-Orient ? DĂ©jĂ en 1989, dans ses MĂ©moires des deux rives, Jacques Berque, le prĂ©curseur de l’unitĂ© mĂ©diterranĂ©enne, se demandait s’il n’y avait pas «quelques paradoxes Ă prĂ©coniser une construction mĂ©diterranĂ©enne au moment oĂč le pays (Liban) qui aurait dĂ» en offrir l’exemple privilĂ©giĂ© s’effondre dans la destruction. Il faut l’avouer, entre la Palestine occupĂ©e, le Liban suicidaire et Chypre en trois morceaux, la MĂ©diterranĂ©e fournit au monde un lugubre Ă©chantillonnage d’erreurs et de chĂątiments». MalgrĂ© ses obstacles consubstantiels que les bonnes volontĂ©s finiront par vaincre , l’idĂ©e d’Union pour la MĂ©diterranĂ©e reste mobilisatrice et porteuse d’espĂ©rance. C’est toujours par des vues utopiques que s’accomplissent les grands desseins. N’est-ce pas sur les ruines de la Seconde Guerre mondiale que les bases de l’UE ont Ă©tĂ© jetĂ©es ? NĂ©anmoins, pour que l’UPM soit un projet d’avenir et qu’il soit profitable Ă l’ensemble des protagonistes, afin qu’il inflĂ©chisse la marche d’un monde unipolaire et de plus en plus menacĂ© par les conflits rĂ©gionaux et par le terrorisme, pour qu’il devienne un instrument de dĂ©veloppement, de pacification et de concorde, il faut qu’il soit un projet de civilisation. Bien plus qu’Ă l’Ă©mergence d’une nouvelle zone d’Ă©change Ă©conomique ou d’un nouveau bloc gĂ©opolitique, c’est Ă la naissance, ou plutĂŽt renaissance, d’une civilisation mĂ©diterranĂ©enne que nous devons tous travailler. Renaissance, car les racines existent et elles sont carthaginoise, grecque, romaine, juive, chrĂ©tienne, islamique. Quoi qu’en ait dit Paul ValĂ©ry, les civilisations ne sont pas mortelles. «Qu’est-ce que la MĂ©diterranĂ©e ? s’interrogeait Fernand Braudel. Non pas une mer, mais une succession de mers. Non pas une civilisation, mais une succession de civilisations entassĂ©es les unes sur les autres.» La Mare Nostrum a Ă©tĂ©, en effet, un carrefour des civilisations et le berceau des trois grandes religions monothĂ©istes. Cette «machine Ă civilisations», selon Paul ValĂ©ry, peut redevenir un grand bassin d’Ă©change interculturel et de dialogue interreligieux, la source d’une civilisation rĂ©solument humaniste et universaliste, radical antidote au choc des civilisations conjecturĂ© par Huntington. Mais cette civilisation ne peut pas voir le jour sans la construction graduelle, par le changement des mentalitĂ©s, d’une vĂ©ritable identitĂ© commune mĂ©diterranĂ©enne. L’Union doit pouvoir se rĂ©aliser sur la base d’un mĂȘme repĂšre identitaire et d’un mĂȘme sentiment d’appartenance, celui a une histoire partagĂ©e et a un avenir commun. C’est encore Braudel qui Ă©crivait : «Avoir Ă©tĂ©, c’est une condition pour ĂȘtre.» Source : http://www.lefigaro.fr/debats/2008/06/21/01005-20080621ARTFIG00482-l-union-mediterraneenne-doit-etreun-projet-de-civilisation.php
Pourquoi le monde arabe nâest pas libre
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François Xavier Pour qui veut faire lâeffort de ne pas rĂ©pĂ©ter les antiennes infantilisantes que nous servent les mĂ©dias dominants au sujet du terrorisme islamique en particulier et de la sociĂ©tĂ© arabe en gĂ©nĂ©rale, un livre sâimpose dans un silence de plomb. Silence quâil rencontra lors de sa premiĂšre publication en arabe, en Egypte. Repris par la suite dans une version anglaise, dont est ici tirĂ© celui-ci, agrĂ©mentĂ© dâun dernier long chapitre, justement insĂ©rĂ© Ă propos du terrorisme. Il nâest pas possible dâexpliquer le terrorisme islamique sans prendre en considĂ©ration la structure du pouvoir politique au Moyen-Orient. Et lâĂ©poque sâoffre – enfin ! – Ă une analyse de cette structure du pouvoir absolu qui devient patente dĂšs lors que lâĂtat fait faillite dans ses fonctions militaires, politiques et Ă©conomiques. Pour nous expliquer par le dĂ©tail ce long processus dâeffritement de la sociĂ©tĂ© civile arabe depuis des siĂšcles, Moustafa Safouan semble trĂšs bien placĂ© : de part son origine, Ă©gyptien installĂ© en France depuis des dĂ©cennies, tout dâabord ; puis de part son mĂ©tier, psychanalyste – analysĂ© par Lacan -, il parvient Ă marier lâhistoriographie Ă lâintrospection du Moi du peuple arabe toujours dĂ©niĂ© par les gouvernants afin de mieux domestiquer des citoyens avilis par des rĂ©gimes brutaux et sanguinaires. Le Moyen-Orient est le berceau de la civilisation oĂč naquirent des Etats qui, grĂące Ă lâart de lâĂ©criture, devinrent des empires. Aujourdâhui, cette rĂ©gion du monde nâest plus que sang et larmes, rĂ©gimes dictatoriaux et intĂ©grisme religieux. Comment en sommes-nous arrivĂ©s-lĂ ? Faut-il chercher du cĂŽtĂ© de la tendance naturelle de lâĂtat Ă assujettir son propre peuple ? Certainement, lâhistoire nous le rappelle : ces Etats devinrent trĂšs vite archaĂŻques en mettant lâart de lâĂ©criture au service de leurs propres buts. Ils limitĂšrent lâenseignement de lâĂ©criture Ă une certaine catĂ©gorie de serviteurs civils et maintinrent le peuple Ă lâĂ©cart de tout contact avec elle. A cet Ă©gard, il est significatif de constater quâun grand nombre des habitants du pays oĂč lâĂ©criture apparut pour la premiĂšre fois sont Ă ce jour illettrĂ©s. Car nâoublions jamais quâil est plus facile Ă lâappareil dâĂtat dâavoir Ă manipuler des sujets non instruits. Dâautre part, sâest infiltrĂ©e dans lâĂąme arabe une peur profonde : le peuple est terrorisĂ© par le LĂ©viathan quâest lâĂtat, une peur qui remonte Ă des milliers dâannĂ©es, une peur qui est devenue le vice le plus malin de lâĂąme (Boulgakov) et qui a corrompu la fonction mĂȘme de la parole … Dâun moyen pour lâengagement il est devenu le moyen pour Ă©chapper Ă tout engagement. Pour synthĂ©tiser, on peut rapprocher lâexpression InchâAllah, utilisĂ©e lors de chaque accord ou promesse, comme attestant moins dâune foi authentique que dâĂȘtre devenue une maniĂšre dâĂ©viter lâassomption dâune responsabilitĂ© dĂ©finie. Entendons-nous bien, sâil faut chercher une cause, une explication, il faut la chercher dans lâappareil Ă©tatique et non dans le religieux. Oui, la religion est conservatrice par nature, mais ce qui caractĂ©rise ce conservatisme est la dĂ©termination de la communautĂ© Ă survivre, tandis que le conservatisme de lâĂtat vise Ă conserver le pouvoir et Ă rĂ©server les privilĂšges Ă ceux qui le servent. DĂšs lors, affirmer pĂ©remptoirement que la suprĂ©matie de lâOccident sur lâOrient tient Ă la diffĂ©rence entre le christianisme et lâislam, entre un christianisme ouvert Ă lâargumentation et un islam fermĂ© tel un monolithe est un non-sens ! Nâoublions pas que lâislam sâouvrit Ă certaines pĂ©riodes Ă une trĂšs sĂ©rieuse et fructueuse discussion entre “ceux Ă qui appartient le jugement”, ashab alraây, câest-Ă -dire les traditionalistes, et “les amis du nouveau”, les modernes, ashab alhadith. Ensuite, lorsque les empereurs chrĂ©tiens sâinstallĂšrent en Orient, Ă Byzance, et agirent Ă lâinstar des rois perses, imitant le luxe et la splendeur de leurs cours, la chrĂ©tientĂ© commença Ă dĂ©cliner. A lâexception des icĂŽnes, ils ne laissĂšrent aucune trace comparable Ă ce que laissĂšrent lâislam ou la chrĂ©tientĂ© occidentale. Il serait donc plus juste de dire que lâislam fut victime des nations quâil envahit, victimes elles-mĂȘmes de rĂ©gimes politiques et dâappareils administratifs dont le seul propos Ă©tait dâassurer la domination de lâĂtat sur tous les aspects de la vie. La consĂ©quence en fut que le monde arabe devint une nation prĂȘte Ă applaudir nâimporte quel personnage dĂ©bordĂ© par sa folie mĂ©galomaniaque, prĂ©tendant ĂȘtre le Un qui arrangerait tout … Une nation qui attend aprĂšs un sauveur ne peut rien vivre dâautre quâune dĂ©ception rĂ©pĂ©tĂ©e. Et quâen est-il de la culture dans le monde arabe ? Si nous entendons par ce mot tout ce qui dĂ©pend dâune mĂ©thode de transmission crĂ©atrice, alors nous devons avouer que le monde arabe nâest pas vide de personnes cultivĂ©es mais est vide de culture ! En effet, il convient que les Ă©crivains cessent de dĂ©fendre la culture arabe ou de prĂ©dire son avenir mais quâils Ćuvrent Ă crĂ©er cet avenir ! Ils doivent participer Ă lâĂ©mergence dâĂ©cole oĂč enseigner le dessin, la sculpture, la poĂ©sie, la narration, le journalisme, le théùtre, etc. Il faut surtout quâils trouvent le courage de rompre la barriĂšre Ă©litiste de lâarabe classique car il lie et aliĂšne le peuple au rĂ©gime ; et fait des lecteurs un groupe de lettrĂ©s qui se lisent les uns les autres mais nâont aucune communication avec le reste de la population. Ils doivent revenir Ă la langue vernaculaire car le but de lâĂ©criture est de fournir la matiĂšre avec laquelle le peuple pourra articuler une comprĂ©hension plus efficace de sa situation. Aujourdâhui, les Arabes vivent dans des sociĂ©tĂ©s oĂč le pouvoir politique, malgrĂ© son caractĂšre apparemment grotesque, ne suit pas la volontĂ© de la majoritĂ© mais celle du monarque, lequel est supposĂ© incarner un idĂ©al paternel. Dans la culture arabe, cette fascination de lâidĂ©al prend racine dans la fascination exercĂ©e Ă lâaurore de la vie par la figure dite du pĂšre imaginaire ou idĂ©al, une fascination qui peut prendre toute une vie pour se dissiper dans ses effets conscients ou inconscients … A cela, il convient dâajouter que chaque langue a inscrite en elle une certaine philosophie que la parole prĂ©suppose sans lâexpliciter. Par exemple, le français se tourne en premier vers lâuniversel, puis vers le particulier considĂ©rĂ© comme exemple et preuve de lâuniversel. Parler arabe, par contre, nĂ©cessite dâentrer dans un univers bien ordonnĂ© oĂč chaque chose est Ă sa place, oĂč tant lâĂȘtre individuel que lâunivers en gĂ©nĂ©ral sont protĂ©gĂ©s du changement. Câest une philosophie que la rĂ©alitĂ© peut rĂ©futer un millier de fois sans jamais la rĂ©futer, parce quâelle constitue les prĂ©misses latentes de la communication. Et qui osera se libĂ©rer des limites que la langue lui impose ? A lâorigine des origines, Ă la naissance de lâĂ©criture en MĂ©sopotamie et dans la vallĂ©e du Nil, un dogme sâest imposĂ© donnant Ă lâascendant de lâĂ©criture une puissance telle que les peuples Ă©taient empĂȘchĂ©s de pĂ©nĂ©trer ses secrets. En ExtrĂȘme-Orient et au Moyen-Orient, ceux qui savaient lire et Ă©crire nâexcĂ©dait pas 3 Ă 5% de la population car le but de lâĂ©criture Ă©tait de maintenir les diffĂ©rences sociales entre ceux qui gouvernent et les autres … Le rĂ©sultat aujourdâhui en est flagrant ; dâoĂč lâurgence quâil y a Ă convaincre les Ă©crivains arabes dâĂ©crire dans la langue parlĂ©e par le peuple et appeler Ă une dĂ©mocratie qui soit lâexpression rĂ©elle des sentiments du peuple. Car si les Ă©crivains arabes ne remplissent pas leur devoir, les Arabes nâauront aucune autre existence que celle que lâOccident jugera convenable – si ce nâest pas dĂ©jĂ le cas … Enfin, pour aborder la question du terrorisme islamique, Moustaf Safouan nous rappelle que le Coran est la parole de Dieu prĂ©sentĂ©e sous la forme dâun texte et, comme tel, il ne peut pas, comme Platon nous lâa dit, rĂ©pondre aux questions. Il ne peut pas Ă©chapper, non plus, aux conflits des interprĂ©tations. NĂ©anmoins, exceptĂ© pour le ProphĂšte, Dieu ne donna pas la connaissance de la signification finale ou de la vĂ©ritĂ© Ă quiconque en particulier, quel que puisse ĂȘtre son statut, ni Ă aucune institution, quelle que puisse ĂȘtre son autoritĂ©. Ainsi, la foi seule est Ă la mesure du discernement de chacun dans la lecture du Coran et de lâapproximation de la vĂ©ritĂ© Ă laquelle parvient chacun. En dâautres termes, la foi est une interprĂ©tation et lâinterprĂ©tation est la mesure mĂȘme de la foi. Donc, proclamer partager le savoir de Dieu est tout aussi blasphĂ©matoire que proclamer quâil existe dâautres dieux que Dieu. Et câest prĂ©cisĂ©ment sur un tel mensonge blasphĂ©matoire que lâĂtat islamique a Ă©tĂ© construit en proclamant que Dieu lui a dĂ©lĂ©guĂ© non seulement Son pouvoir mais aussi Son savoir de la “vĂ©ritĂ©”. En 1517, lâEgypte devint une province ottomane et en 1522 les Turcs créÚrent le poste de cheikh Alazhar Ă lâuniversitĂ© islamiques qui est encore, Ă ce jour, la plus importante du monde musulman. Le nom de la fonction de ce cheikh peut ĂȘtre traduit par “la Maison des Terres dâEgypte qui dit ce qui est juste en matiĂšre de Croyances et dâAction” (Dar Al-IftaâAl-Masriya). Mais qui donc nommait le mufti, lâagent des dĂ©crets ? CâĂ©tait le sultan ottoman, et Ă prĂ©sent câest la prĂ©sident de la RĂ©publique ! Comment justifier que la religion soit au service du pouvoir temporel ? ! En rĂ©alitĂ©, le pouvoir au Moyen-Orient a toujours tirĂ© sa lĂ©gitimitĂ© de quelque occulte pouvoir supĂ©rieur de caractĂšre divin ou religieux. Ce type de lĂ©gitimitĂ© provient dâun systĂšme de gouvernement fondĂ© sur un abĂźme, une infranchissable diffĂ©rence entre le monarque, le Un qui gouverne, et ses sujets. Ainsi, les Arabes subissent trois impostures depuis la nuit des temps : lâisolement du peuple du champ de la pensĂ©e par le confinement de lâĂ©criture dans une langue classique ; un pouvoir dâĂtat qui a usurpĂ© cet attribut de Dieu dâĂȘtre celui qui “a le savoir de lâinterprĂ©tation finale” ; la soumission Ă lâimposture de ce pĂšre imaginaire. La structure du pouvoir est inchangĂ©e dans le monde arabe depuis des siĂšcles : un seul homme gouverne par la rĂ©pression et la corruption. Ainsi, lâon peut expliquer ce maintien dâun rĂ©gime thĂ©ocratique depuis des siĂšcles les siĂšcles par la perpĂ©tuation de lâinfantilisation des peuples Ă travers une comparaison fallacieuse et impudente entre lâUn et le pĂšre. Et cet Ătat rusĂ© a continuĂ© Ă monopoliser le prestige impressionnant de lâĂ©criture : aucun dirigeant du Moyen-Orient nâacceptera jamais lâenseignement de lâarabe vernaculaire Ă lâĂ©cole comme une langue tout aussi “grammaticale” que lâarabe classique. On peut donc considĂ©rer que le principal dĂ©sastre du Moyen-Orient tient Ă ce quâil nâa jamais connu le principe de lâhumanisme linguistique tel quâil fut introduit en Europe par Dante au Moyen-Age, et dĂ©veloppĂ© plus tard grĂące Ă la RĂ©forme et Ă la crĂ©ation des nations europĂ©ennes. Lâeffet fut dâautant plus abrutissant que lâidentification de la vĂ©ritĂ© avec lâĂ©crit demeura inquestionnĂ©e, contrairement Ă ce qui sâĂ©tait passĂ© en GrĂšce antique grĂące Ă Platon. Quant Ă ceux qui veulent fonder leur leadership sur lâislam en appellent Ă un dire du ProphĂšte, un hadith, qui nous enjoint dâobĂ©ir Ă ceux parmi nous qui ont la charge de la direction (ouli-l-âamr). Mais nulle part il nâest dit que ceux qui ont cette charge sont les politiciens ou les chefs dâĂtat, ils peuvent tout aussi bien ĂȘtre des enseignants ou des philosophes qui transmettent une branche de leur savoir … Nâoublions pas que le Coran concerne uniquement la relation de lâhomme Ă Dieu, Ă lâexclusion de toute autre autoritĂ©. Le Coran ne dit rien sur lâautoritĂ© politique et sur les moyens de gouverner. Mais par une incroyable supercherie, le hadith qui dit que lâislam est Ă la fois temporel et spirituel (dunia wa deen) a Ă©tĂ© exploitĂ© pour soumettre le Coran au gouvernement absolu. Si lâislam avait demandĂ© le pouvoir, le ProphĂšte aurait dit que lâislam Ă©tait un Etat et une religion. Or il ne lâa pas dit. Ce qui distingue lâislam, câest dâĂȘtre une religion qui ne sâest pas institutionnalisĂ©e ; Ă la diffĂ©rence du christianisme, elle nâest pas Ă©quipĂ©e dâune Eglise. LâEglise islamique est en fait lâĂtat islamique : câest lâĂtat qui inventa la soi-disant “plus haute autoritĂ© religieuse” et câest la tĂȘte de lâĂtat qui nomme lâhomme qui occupe cette fonction ; câest encore lâĂtat qui construit les grandes mosquĂ©es et qui supervise lâĂ©ducation religieuse et câest toujours lâĂtat qui exerce la censure dans tous les champs de la culture et se considĂšre comme gardien de la tradition et de la moralitĂ© (sic). Donc, sâil y a Ă©mergence dâun terrorisme islamique, câest du cĂŽtĂ© de lâĂtat, et uniquement du cĂŽtĂ© de lâĂtat, quâil faut en chercher les raisons. P.S. Moustafa Safouan, Pourquoi le monde arabe nâest pas libre – Politique de lâĂ©criture et terrorisme religieux, traduit de lâanglais par Catherine et Alain Vanier, coll. “MĂ©diations”, DenoĂ«l, avril 2008, 175 p. EL KHADRA 111
DU GRISBI POUR BEN ALI
Tunisie: Hausse des réserves
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La Banque Centrale de Tunisie a relevĂ© son taux de rĂ©serves obligatoires Ă hauteur de 7,5% de maniĂšre Ă contenir l’inflation. La hausse de 0,25 point est la deuxiĂšme augmentation en l’espace de quelques mois, suite Ă la hausse de 3,5 Ă 5% du mois de novembre 2007. Le taux de base reste nĂ©anmoins inchangĂ© Ă 5,25%. En thĂ©orie, la hausse des rĂ©serves obligatoires vise Ă rĂ©duire l’excĂšs de liquiditĂ©s dans les banques, et donc Ă enrayer l’inflation. NĂ©anmoins, en pratique, cette mesure anti-inflationniste s’avĂšre moins efficace que l’ajustement des taux d’intĂ©rĂȘt. En effet, les rĂ©serves obligatoires touchent seulement les dĂ©pĂŽts bancaires. Par ailleurs, la surliquiditĂ© n’est pas seule Ă l’origine des pressions inflationnistes auxquelles la Tunisie est confrontĂ©e. L’indice des prix Ă la consommation affiche une baisse mensuelle de 0,7% au mois de mai pour s’Ă©tablir Ă 5,3%, essentiellement en raison de la dĂ©sinflation observĂ©e dans le secteur alimentaire et des transports, qui ont enregistrĂ© une baisse de 1% et 1,7% respectivement par rapport au mois d’avril. Les principaux moteurs de l’inflation sont les produits alimentaires, qui sont en hausse de 7,1% actuellement, et les transports, qui sont en hausse de 5,1%. Le gouvernement table sur un taux d’inflation annuel de 5% en moyenne pour l’annĂ©e 2008, deux points au-dessus des prĂ©visions initiales de 3%. Selon la doctrine monĂ©taire orthodoxe, la banque centrale devrait augmenter son taux directeur. NĂ©anmoins, Ă©tant donnĂ© que le dinar n’est pas totalement convertible, le gouvernement prĂ©fĂšre maintenir une monnaie lĂ©gĂšrement dĂ©valuĂ©e par rapport Ă ses partenaires commerciaux de la zone euro de maniĂšre Ă stimuler la croissance de ses exportations. En effet, le dinar s’est dĂ©prĂ©ciĂ© de 1,9% par rapport Ă l’euro au cours de l’annĂ©e Ă©coulĂ©e (mai 2007-mai 2008). Cette situation se rajoute aux pressions dĂ©jĂ considĂ©rables dĂ©coulant de l’instauration d’une zone de libre-Ă©change avec l’UE au mois de janvier dernier : un dinar fort pourrait entraĂźner une dĂ©tĂ©rioration de la balance commerciale de la Tunisie, tandis qu’un dinar faible agit comme un frein non tarifaire aux importations. Par consĂ©quent, la banque centrale est susceptible de poursuivre volontairement sa politique monĂ©taire basĂ©e sur la non-intervention dans ses taux directeurs, au profit de mesures indirectes comme la manipulation des rĂ©serves obligatoires pour apaiser la pression inflationniste Ă court terme. NĂ©anmoins, la manipulation des rĂ©serves obligatoires n’a pas que des avantages. En effet, elle affecte principalement les bĂ©nĂ©fices des banques nationales (en effet, elle a un effet minime voire inexistant sur les institutions financiĂšres internationales). Augmenter le coefficient des rĂ©serves obligatoires rĂ©duit le capital des banques, puisque l’argent qui pourrait ĂȘtre utilisĂ© sous forme de prĂȘt bancaire (engendrant un intĂ©rĂȘt) est bloquĂ©. Puis se pose la question de savoir qui assumera le poids de ce manque Ă gagner – sera t-il reportĂ© sur la clientĂšle sous forme d’augmentation des taux d’emprunt ? Ou sera t-il reportĂ© sur les dĂ©positaires sous forme de baisse des bĂ©nĂ©fices? Selon le rapport du Fonds monĂ©taire international (FMI) sur la Tunisie publiĂ© rĂ©cemment, le secteur bancaire « reste fragmentĂ© et de taille limitĂ©e ». Il reste Ă savoir quels seront les rĂ©percussions sur le secteur : la croissance Ă©levĂ©e en 2007 a permis de renforcer la rentabilitĂ© des banques tunisiennes. Les obliger Ă maintenir des rĂ©serves obligatoires Ă©levĂ©es pourrait enrayer toute perspective de surchauffe. Et, alternativement, toute croissance supplĂ©mentaire. A ce jour, le FMI a exprimĂ© son soutien Ă ce qui’il dĂ©finit comme la « politique monĂ©taire restrictive » adoptĂ©e par la banque centrale de la Tunisie. Maintenir une telle politique de rigueur pourrait s’avĂ©rer salutaire en termes de perspectives de croissance Ă long terme. NĂ©anmoins, Ă court terme, la hausse du coĂ»t de la vie et du chĂŽmage sont responsables du malaise social qui sĂ©vit dans certaines villes du pays. Pour l’heure, toutes les parties concernĂ©es espĂšrent que la dĂ©cision de la banque centrale permettra de poursuivre la tendance dĂ©sinflationniste initiĂ©e au mois de mai. ————————— Increasing Reservations —————————- The Tunisian Central Bank has raised its minimum reserve requirement (MRR) to 7.5% in an attempt to curb inflation. The 250 basis point increase is the second in recent months, following a rise in November 2007 from 3.5% to 5%. The benchmark interest rate has been left unchanged at 5.25%. Raising MRR rates theoretically reduces money supply, and hence inflation. In practice, raising the MRR is a less effective anti-inflationary measure than adjusting interest rates. It affects only money held in transaction accounts. There is also the added question as to the extent to which excess liquidity is the cause of Tunisia’s current inflationary pressures. The year-on-year consumer price index fell by 0.7% in May to 5.3%, primarily on the back of disinflation in food and transport, which fell by 1% and 1.7% respectively in comparison to April. The rate of inflation for food currently stands at 7.1%, while transport is at 5.1%. The government expects the annual inflation figure for 2008 to average out at 5%, two points above earlier estimates of 3%. Orthodox monetary policy would see the central bank raising benchmark rates in response. However, with the dinar still not freely convertible, it would appear that the government favours maintaining a slightly devalued currency against trading partners in the euro zone (the dinar has depreciated 1.9% against the euro year-on-year for May), in order to boost export growth. There is also the added pressure to the economy of entering the EU free trade area in January: a stronger dinar may well lead to a deterioration in Tunisia’s balance of trade, while a weaker dinar is a useful non-tariff deterrent to imports. As such, the central bank is likely to continue to avoid shaping monetary policy through direct intervention in the benchmark rate, and instead look to indirect measures such as MRR tweaking to assuage short-term inflationary pressure. However, MRR tweaking has its drawbacks: for one, it affects the profitability of domestic banks more severely than international banks (indeed, it has relatively little effect at all on international institutions). Increasing MRR reduces the asset base of banks, as money which they could be lending out (and earning interest on) is locked up in the vault. There is then the question of who will bear the cost of this reduced profitability – will it be passed on to customers in the form of an increase in high-street borrowing rates? Or will it be passed on to depositors in the form of lower yields? As the IMF noted in its recent report on Tunisia, the banking sector “remains fragmented and of limited size”. It is questionable what effect the latest development will have on the sector: strong growth in 2007 helped increase the profitability of Tunisia’s banks. Forcing them to maintain greater reserves now may check any potential overheating. Alternatively, it may check further growth. As it stands, the IMF has voiced support for what it describes as the Tunisian Central Bank’s “restrictive monetary policy”. Maintaining such a rigorous policy may be beneficial to Tunisia’s long-term growth prospects, however, in the short-term, rising living costs and unemployment are leading to unrest in some parts of the country. For the time being, all concerned will be hoping that the central bank’s latest move continues May’s disinflationary trend. Commentaire : En vĂ©ritĂ© quand on Ă©tudie vraiment les textes du FMI, les analyses sur la Tunisie dĂ©montrent un Ă©tat de spĂ©culation grandissant, un des plus Ă©levĂ© du monde, sans parler des fuites de capitaux qui sont devenus une norme dans le paysage Ă©conomique de la dictature tunisienne. Lâendettement de la Tunisie reste un des plus Ă©levĂ©s du monde, et l’avenir du pays est sans aucune exagĂ©ration des plus sombres. Câest Ă l’aune de ces rĂ©alitĂ©s qu’il faut se rĂ©jouir, en se pinçant le nez, des investissements et des capitaux provenant du golfe   Privatisation de 7 entreprises en 2008 Les opĂ©rations de privatisation en cours ou dĂ©jĂ rĂ©alisĂ©s en Tunisie portent sur sept entreprises industrielles en 2008, a dĂ©clarĂ© lundi une source officielle tunisienne. Selon l’agence de presse tunisienne (TAP), les entreprises industrielles concernĂ©es sont la SociĂ©tĂ© nationale de distribution de pĂ©trole (SNDP), la SociĂ©tĂ© tunisienne des industries automobiles (STIA), la SociĂ©tĂ© tunisienne des industries pneumatiques (STIP)et la SociĂ©tĂ© tunisienne de forage (CTF). Il s’agit aussi de la SociĂ©tĂ© cimenterie de Bizerte (SCB), la SociĂ©tĂ© de production et de commercialisation des engrais dont principalement le phosphate granulĂ© (Granuphos) et la SociĂ©tĂ© tunisienne des engrais chimiques (STEC).  COMMENTAIRE : Concours pour deviner les noms des heureux propriĂ©taires de ces fleurons Ă©conomiques….. EL KHADRA 111
Reuters, le 22 juin 2008 à 19h44 Un président pour relancer le Conseil du culte musulman
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PARIS, 22 juin (Reuters) – Mohammed Moussaoui, vice-prĂ©sident du Rassemblement des musulmans de France (RMF), a Ă©tĂ© Ă©lu dimanche Ă la prĂ©sidence du Conseil français du culte musulman (CFCM), avec la mission dĂ©licate de relancer cet organisme créé en 2003 Ă l’initiative de Nicolas Sarkozy. Cet homme de 44 ans succĂšde Ă Dalil Boubakeur, recteur de la Grande MosquĂ©e de Paris, qui dirigeait le CFCM depuis 2003, mais ne s’Ă©tait pas reprĂ©sentĂ© et a boycottĂ© les Ă©lections. Il dĂ©nonçait le fait que le scrutin Ă©tait organisĂ© sur des critĂšres basĂ©s sur les surfaces des lieux de culte en France. Il a fĂ©licitĂ© son successeur, de mĂȘme que la ministre de l’IntĂ©rieur et des Cultes MichĂšle Alliot-Marie. Elle a dĂ©clarĂ© dans un courrier qu’il lui appartenait “de maintenir et de faire vivre l’esprit de rassemblement en recherchant en toutes circonstances l’union et la concorde entre tous les musulmans”. La ministre souhaite que le CFCM se consacre “Ă la gestion effective et concrĂšte” des dossiers tels que l’organisation du pĂ©lerinage Ă la mecque, le contrĂŽle de la viande hallal et la construction de mosquĂ©es. Tous ces projets sont victimes actuellement des rivalitĂ©s et le plus grand dĂ©sordre rĂȘgne parfois, une action judiciaire pour escroquerie ayant ainsi Ă©tĂ© introduite contre les organismes douteux qui se consacrent aux pĂ©lerinages dans des conditions chaotiques. L’ouverture de lieux de culte est souvent paralysĂ©e Ă©galement, notamment pour des problĂšmes de financement. Imam et professeur de mathĂ©matiques Ă l’universitĂ© d’Avignon, Mohammed Moussaoui a annoncĂ© une rĂ©forme du CFCM en Ă©vitant toute critique explicite de son prĂ©cĂ©cesseur. “La façon dont le bureau du CFCM a travaillĂ© n’a pas Ă©tĂ© optimale”, a-t-il dit aux journalistes. Il a prĂ©sentĂ© un programme d’action. TROIS VICE-PRESIDENTS Le conseil d’administration a votĂ© Ă 72% en faveur d’une liste unique oĂč figurait son nom et ceux de trois vice-prĂ©sidents. Il s’agit de Fouad Alaoui, premier vice-prĂ©sident de l’UOIF (Union des organisations islamiques de France, jugĂ©e proche des traditionnalistes), Chems-eddine Hafiz, un haut responsable de la Grande MosquĂ©e de Paris et Haydar Demiryurek, prĂ©sident du ComitĂ© de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF). Les grandes tendances de l’islam français sont donc toutes reprĂ©sentĂ©es. Le RMF avait emportĂ© 43.2% des voix aux Ă©lections le 8 juin, devant l’UOIF avec 30,2% et 12,7% au CCMTF. Le diffĂ©rend sur le mode de scrutin cachait une lutte d’influence au sein des musulmans de France. Elle est vue comme la plus importante d’Europe avec environ cinq millions de personnes de culture musulmane, bien qu’il ne s’agisse pas forcĂ©ment de croyants ou de pratiquants. Le problĂšme majeur reste financier, Dalil Boubakeur restant Ă la tĂȘte d’une fondation mise en place en 2005 sur cette question, ce qui pourrait s’avĂ©rer problĂ©matique aprĂšs son boycoot des Ă©lections. La lutte d’influence est religieuse autant que politique, la FĂ©dĂ©ration nationale de la Grande mosquĂ©e de Paris (FNGMP) Ă©tant plutĂŽt soutenue par l’AlgĂ©rie et le Rassemblement des musulmans de France (RMF) ayant Ă©tĂ© créé en 2006 avec le soutien du Maroc. Alors ministre de l’IntĂ©rieur, Nicolas Sarkozy avait Ă©tabli le CFCM en 2003 pour reprĂ©senter l’Islam au niveau national, en imposant Boubakeur Ă sa prĂ©sidence. La FĂ©dĂ©ration nationale de la Grande MosquĂ©e de Paris n’occupe que 15% de la surface cultuelle en France, mais se prĂ©sente comme l’organisation islamique la plus ancienne et la mieux Ă©tablie du pays. MichĂšle Alliot-Marie a consultĂ© Alger et Rabat mais sansfaire pression sur les membres du CFCM pour qu’ils soutiennent Boubakeur. REUTERS
AFP, le 21 juin 2008 Ă 17h55 Des milliers de manifestants Ă Istanbul pour dire “stop aux coups d’Etat”
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ISTANBUL, 21 juin 2008 (AFP) – Plusieurs milliers de personnes ont manifestĂ© samedi Ă Istanbul leur opposition au procĂšs en dissolution intentĂ© contre le parti au pouvoir, une procĂ©dure qualifiĂ©e par ses dĂ©tracteurs de “coup d’Etat judiciaire”. Les manifestants ont fait retentir tambours et sifflets au cours de leur marche sur l’avenue Istiklal, la plus prestigieuse artĂšre commerçante du pays. La manifestation, rĂ©unie Ă l’appel d’organisations de gauche, de dĂ©fense des droits de l’Homme et de tendance islamiste, rassemblait un public hĂ©tĂ©roclite composĂ© entre autres de femmes voilĂ©es, d’Ă©tudiants et d’intellectuels, scandant “main dans la main contre le coup d’Etat”. Le procureur de la Cour de cassation Abdurrahman Yalçinkaya a dĂ©posĂ© en mars un recours devant la Cour constitutionnelle demandant la dissolution du Parti de la justice et du dĂ©veloppement (AKP, issu de la mouvance islamiste) au pouvoir pour cause d’activitĂ©s “anti-laĂŻques”. M. Yalçinkaya a Ă©galement rĂ©clamĂ© une interdiction d’activitĂ© politique de cinq ans Ă l’encontre de 71 membres Ă©minents du parti, dont le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, ou anciens cadres du parti, comme le prĂ©sident Abdullah GĂŒl. Les premiĂšres audiences doivent avoir lieu dĂ©but juillet. Dans une dĂ©fense Ă©crite, l’AKP, qui affirme avoir reniĂ© son passĂ© islamiste et se dĂ©finit dĂ©sormais comme un parti “dĂ©mocrate conservateur” respectueux du principe constitutionnel de laĂŻcitĂ©, a rĂ©futĂ© ces accusations. De nombreux observateurs ont analysĂ© les dĂ©mĂȘlĂ©s judiciaires de l’AKP comme le dernier Ă©pisode d’une lutte de pouvoir entre une Ă©lite urbaine laĂŻque, trĂšs influente dans le systĂšme judiciaire et l’armĂ©e, et une nouvelle classe moyenne conservatrice, reprĂ©sentĂ©e par l’AKP. AFP
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