AFP: Droits humains: l’UE critiquée pour le “statut avancé” accordé à la Tunisie Xinhua: Tunisie : deux bâtiments de guerre français font escale à la Goulette Xinhua: L’ex-ministre tunisien de la culture élu à la tête de l’Alecso Le Quotidien: Mejez El Bab: Un sanglier sème la panique dans une école primaire
Balha Boujadi : La liste noire du PDP
El País : Rabat se remémore l’ère obscure d’Hassan II – Commissariats et prisons seront transformés en centres culturels.
Droits humains: l’UE critiquée pour le “statut avancé” accordé à la Tunisie
AFP, le 20 décembre 2008 à 14h32
Une ONG tunisienne des droits humains a critiqué l’Union européenne (UE) pour avoir accordé un “statut avancé” de coopération à la Tunisie, lors d’une rencontre, samedi à Rabat, sur les droits de l’Homme au Maghreb.
“Le statut avancé que l’UE vient d’accorder à la Tunisie, c’est une prime à la torture, aux violations graves des droits humains dans le pays”, a déclaré Sihem Bensedrine, porte-parole du Conseil national des libertés en Tunisie (CNLT), une organisation créée en 1998, mais non autorisée en Tunisie.
La Tunisie a obtenu le 11 décembre un “statut de partenaire avancé” dans sa coopération économique, politique et sécuritaire avec l’UE.
Le Maroc a pour sa part obtenu en octobre le “statut avancé” de coopération avec l’UE, une position réclamée depuis 2004 et impliquant des relations de coopération politique et économique approfondies.
“Nos cinq pays ont des accords d’association avec l’UE qui est complice de ce qui nous arrive”, a ajouté Mme Bensedrine au sujet des membres de l’Union du Maghreb arabe (UMA) qui regroupe l’Algérie, le Maroc, la Mauritanie, la Libye, et la Tunisie.
“Je me demande si les principes de la Déclaration universelle des droits humains sont encore portés par les pays où elle est née”, s’est demandée Mme Bensedrine. Les partenaires du Maghreb “sont les premiers à cautionner ceux qui violent ces principes”, a-t-elle ajouté.
Souheir Belhassen, présidente de la Ligue internationale des droits de l’Homme (FIDH), a jugé “mitigée” la situation des droits de l’Homme au Maghreb.
“Pour ne pas dire qu’il est négatif, disons que le bilan au Maghreb est mitigé. Les avancées restent timides et les obstacles sont la norme dans la plupart des pays de la région”, a-t-elle souligné.
Hussein Zahouan, représentant La Ligue algérienne de défense des droits humains (LADDH), a dénoncé de son côté des “harcèlements” contre son organisation. “Pour le moment, il n’y a pas de défenseurs des droits humains en prison, mais il y a des harcèlements et surtout un plan de déstabilisation de notre association de la part de certains journaux”, a-t-il dit à l’AFP.
“La tenue de cette rencontre est tout simplement impossible en Tunisie”, a souligné de son côté Kamal Jendoubi, un Tunisien représentant le “Réseau Euromed des droits humains”, basé en France.
“Dans le monde arabe, à part le Maroc et le Liban, les gouvernements disposent d’arguments légaux pour museler les droits humains”, a-t-il regretté.
AFP
Tunisie : deux bâtiments de guerre français font escale à la Goulette
L’ex-ministre tunisien de la culture élu à la tête de l’Alecso
20% du capital de Ciments de Bizerte bientôt en bourse
Aliette de Broqua
Ciments de Bizerte, groupe public tunisien, est en train de préparer son introduction en Bourse qui se traduira par une augmentation du capital auprès des petits épargnants. 20% du capital seront ainsi réparti dans le public.
Le cabinet Deloitte est chargé de l’évaluation des actifs de la société, tandis que BNA Capitaux (société d’intermédiation filiale de la Banque nationale agricole ) est chargé d’organiser l’opération.
Ciments de Bizerte emploie près de 500 personnes et a réalisé en 2007 un chiffre d’affaires de 72 MDT (dont 30% à l’exportation) et un résultat net de 7,8 MDT.
(Source : le site « econostrum.info » (France), le 19 Décembre 2008)
Lien :http://www.econostrum.info/20-du-capital-de-Ciments-de-Bizerte-bientot-en-bourse_a475.html
Mejez El Bab: Un sanglier sème la panique dans une école primaire
Tunis – Le Quotidien
Un sanglier sauvage déchaîné a investi, mardi dernier, aux alentours de dix-sept heures une école primaire située à Mejez El Bab (Gouvernorat de Béja), semant la panique parmi les élèves et le corps enseignant.
Toujours est-il qu’un instituteur avait eu le réflexe de rassembler les élèves et deux de ses collègues dans une salle de classe, avant de fermer solidement la porte. La bête n’avait de ce fait que la cour de l’école pour étaler ses capacités de destructeur de la nature puisqu’en un laps de temps très court, le sanglier a arraché deux arbres, avant de s’en prendre aux plantes qui embellissaient l’entrée de l’établissement.
A l’aide d’un téléphone portable, le directeur de l’école a réussi à joindre les agents de l’ordre qui assistés de leurs collègues de la protection civile, sont arrivés à neutraliser le sanglier avant de le capturer.
La bête a été relâchée et remise dans son environnement naturel à savoir la forêt avoisinante.
Rappelons que les écoliers ont suivi avec beaucoup d’intérêt le spectacle anodin allant jusqu’à éterniser l’incident par des dessins.
(Source : « Le Quotidien » (Quotidien – Tunis), le 19 Décembre 2008)
LA LISTE NOIRE
DU PDP
BALHA BOUJADI
Une chose courante est de voir dans les sites intégristes une liste noire de ce qu’ils appellent «les ennemis du voile islamique», mais on vient de recevoir le newsletter du Parti Démocrate Progressiste (du 18/12/2008) qui reproduit intégralement la fameuse liste noire publiée tous les jours par le newsletter de «Tunisie-Talaba», porte parole des étudiants islamistes à l’université de Tunis et qui comprend, jusqu’à maintenant 16 noms de proviseurs, surveillants généraux, directeurs des foyers universitaires, directeurs des instituts d’enseignement supérieur…
Tout le monde sait que ce petit parti a flirté plusieurs fois avec les islamistes pour des raisons électorales, mais reproduire une liste de la honte que les islamistes affichent par le nom et le prénom ainsi que la fonction de chaque «ennemi» avec l’intention déclarée de nuire socialement à ces fonctionnaires d’Etat qui n’ont fait qu’appliquer une circulaire administrative officielle et en vigueur émanant de la haute instance du gouvernement.
Afficher une liste de 16 noms est un acte tellement irresponsable et dangereux car il se peut que l’un des fous de Dieu, afin de gagner le ciel, se porte volontiers pour châtier ces «mauvais musulmans», et ainsi nous aurons des crimes à gogo à base de cette accusation signée et confirmée par un parti politique légal et reconnu après l’avoir lancé des «talibans» de notre université.
La liste de 16 noms est tellement ridicule, en même temps que dangereuse, car si dans un pays de 100.000 fonctionnaires cadres il n’y a que ce minuscule groupe des zélés de l’application de cette fameuse circulaire 108 de 1981, les islamistes peuvent se régaler, car leurs progénitures femmes qui se sentent persécutées puissent changer de lycée ou de foyer, et c’est fini le problème. Mais, en réalité, il n’y a pas seulement 16 personnes qui sont contre le voile, il y’a le peuple entier, mais il fallait chercher des boucs émissaires pour faire comme si en Tunisie tout le monde est pour le voile sauf ces seize mécréants qui sortent du troupeau.
Ça ne veut pas dire qu’en Tunisie les femmes ne portent pas le voile, le paysage est affligeant, mais, à part quelques religieuses béates et convaincues par leur infériorité, toutes les autres le portent pour des raisons diverses: obligation familiale, échec social et scolaire, effet des télévisions intégristes et de leurs prêcheurs… et surtout parce que la majorité de nos hommes le porte dans la tête et par conséquent ils obligent leurs femmes, leurs filles, leurs soeurs, leurs fiancées… à le porter.
Revenons à ce petit parti qui se dit démocrate et progressiste et en même temps il traite les honnêtes fonctionnaires qui appliquent les lois de ce pays comme s’ils étaient des criminels. Ce PDP doit apprendre à respecter les citoyens et ne pas afficher leurs noms sur une liste noire. Il doit apprendre que la démocratie qui porte dans son appellation est l’exercice de l’égalité entre les citoyens, hommes et femmes, et que le progressisme dont il fait sa devise est une conception réformiste qui aspire au progrès de l’homme et de la femme dans la liberté et la justice.
16 noms. 16 braves citoyens qui stoppent l’avancée de l’intégrisme dans nos écoles et dans nos universités. Comme c’est fragile ce mouvement qui se dit invincible! Comme c’est ridicule cette guerre intégriste contre 16 fonctionnaires qui ont, simplement, respecté la loi ! bien sûr une loi humaine et non pas céleste.
BALHA BOUJADI, Le 20 déc. 08
Rabat se remémore l’ère obscure d’Hassan II
Commissariats et prisons seront transformés en centres culturels.
Ignacio Sembrero-Rabat
(Traduit de l’espagnol par Abdelatif Ben Salem)
Abdelaziz Mouride, auteur d’un ouvrage illustré sur son expérience carcérale, aimerait bien voir un jour ses dessins accrochés aux murs du vieux commissariat de Derb Moulay Cherif à Casablanca, ou il fut torturé plusieurs jours de suite, dans les années soixante.
Mais à présent, son désir n’est plus un rêve utopique, Ahmed Herzenni, président du Conseil Consultatif des Droits de l’homme (CCDH), organisme officiel, et Ahmed Taoufiq Hejira, ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement de l’Espace, ont signé tout récemment un protocole d’accord engageant les deux parties à agir de concert pour transformer les anciens centres de détentions en lieux de mémoire historique : « l’objectif consiste à convertir ces bâtiments sinistres en centres socioculturels dans lesquels seront aménagés des espaces dédiés à la mémoire, « préserver le souvenir du passé grâce à des petits musées est un gage pour la construction d’un avenir meilleur »
Cet accord prévoit en outre qu’Ahmed Herzenni, lui-même ex détenu d’opinion, fasse des propositions de restauration d’un certain nombre de centres pénitentiaires, à charge ensuite pour le ministère de l’Habitat de financer les travaux.
Rien que pour l’année prochaine, Herzenni a déjà en tête quatre projets de restauration : le commissariat de Derb Moulay Cherif et les anciens centres d’internement secrets d’Agdz, de Msyed et de Kalaat Mgouna, ces derniers ne dépendent même pas de l’administration pénitentiaire.
Kalaat Mgouna est un vieux fortin perdu au fin fond du sud aride du pays, transformé en pénitencier, il a en plus l’avantage de présenter un intérêt touristique, ce qui est loin d’être le cas des autres sites dont la reconversion ne manquerait pas de poser quelques problèmes, tel le commissariat de Casablanca, de triste mémoire, une bâtisse tombant en décrépitude qui, bien que vétuste et impropre à l’habitation, n’en continue pas mois d’accueillir quelques familles de fonctionnaires qu’il fallait reloger.
Herzenni s’apprête à réunir dans les tous prochains jours, quelques uns des 28 survivants du Bagne de Tazmamart, le plus symbolique de tous les centres d’enfermements marocains, afin d’étudier avec eux l’usage mémoriel qu’ils entendraient faire de ces constructions. C’est à cet endroit que périrent, entre 1973 et 1991, dans des conditions effroyables, 58 militaires impliqués dans les deux tentatives de putsch de 1971 et de 1972 préparées contre le roi Hassan II.
Ahmed Marzouki, auteur du Best seller, Tazmamart Cellule 10 est l’un de ces 28 rescapés, sorti vivant malgré des séquelles pourtant graves, se demandait avec une pointe de regret, « que voulez-vous qu’on sauve après que ces baraques aient été rasées en 2005, et qu’il ne restait plus aucune trace à part un petit panneau et le cimetière où gisent les restes de détenus morts en captivité »
« Enfin il était temps pour que le Conseil Consultatif des Droits de l’Homme fasse quelque chose » déclarait avec satisfaction Mohamed Sebbar président du Forum Vérité et Justice, une association qui rassemble un grand nombre des victimes de ce qu’on appelle ici « les années de plomb » du règne de Hassan II (1963-1999), « c’est en effet une bonne initiative » souligne-t-il
Cependant, tel n’est pas l’avis de l’éditorialiste de l’hebdomadaire Le Journal qui, évoquant le camp de concentration d’Auschwitz, demeuré quasiment intact, écrivait que « les petits coins d’enfer en terre marocaine » doivent eux aussi demeurer en l’état, tels quels, pour rappeler les décennies noires de l’histoire du règne et de la barbarie dont le régime était capable ». « Il faut garder les geôles intactes, il ne faut pas non plus toucher aux graffitis tracés par les prisonniers sur les parois » insiste Khadija Ryadi présidente de l’Association Marocaine de Droits de l’Homme. L’organisme animé par Herzenni ne fait que mettre en application une partie des recommandations formulées il y a trois ans par l’Instance Equité et Recommandation, une sorte de commission de vérité mise en place par Mohamed VI, pour faire la lumière sur une bonne partie des abus commis au cours du règne de son père. Une fois sa mission accomplie, la dite commission fut dissoute.
Fouad Abdelmoumin, économiste et ancien détenu politique, estime qu’une immense tâche reste à accomplir, elle consiste « à désigner nommément les personnes qui ont permis que des tels abus soient commis », et dont quelques uns continuent d’occuper, dans l’impunité totale, des hautes fonctions dans l’Administration, « c’est une question cruciale pour le pays » insista-t-il.
Même si elle n’est plus systématique, la torture, rappelons-le, est toujours pratiquée au Maroc. Ceux qui en sont victimes, ne disparaissent plus comme auparavant. Les jeunes interpellés au mois de mai à Marrakech lors de la révolte étudiante ont été, par exemple, torturés dans des dépendances appartenant aux services de sécurité situés sur la Place Jamaa el Fnâ en plein cœur de la ville.
Cortesy El País du 20 décembre 2008