C.R.L.D.H. Tunisie: Pour la 1ère fois, UN TORTIONNAIRE TUNISIEN EST CONDAMNÉ PAR UNE COUR D’ASSISES FRANÇAISE à huit ans de réclusion criminelle. FTCR: JUSTICE POUR HAKIM Elle: ZULAIKHA GHARBI : TORTURÉE EN TUNISIE, ELLE FAIT CONDAMNER SON BOURREAU. Yahyaoui Mokhtar: Présidentielles 2009 : Le Quatrième Homme Mizan: Le Docteur S. Chourou et Redyef : – Un acharnement inhumain d’une cruauté sans commune mesure.
Mohamed Ettaieb: Le Pape chante les louanges du régime tunisien
Manifestation organisée par l’Association Droits pour Tous dans le cadre de la Campagne Européenne pour mettre fin au siège de Gaza.
Rendez vous : HELVETIA PLATZ à 13h30
Fin de la manifestation 14 h30
Marche vers l’ambassade égyptienne et l’ambassade de l’occupant Israélien.
Venez nombreuses et nombreux pour marquer votre soutien au peuple Palestinien pendant ces moments douloureux
Droit Pour Tous,
15 rue des Savoises,
1205 Genève www.droitpourtous.ch ,
tél : 0223211255
Pour la 1ère fois, UN TORTIONNAIRE TUNISIEN EST CONDAMNÉ PAR UNE COUR D’ASSISES FRANÇAISE à huit ans de réclusion criminelle.
JUSTICE POUR HAKIM
Appel au Rassemblement devant le tribunal de Grasses,
ZULAIKHA GHARBI : TORTURÉE EN TUNISIE, ELLE FAIT CONDAMNER SON BOURREAU
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« Cette condamnation est une grande victoire pour moi, mais aussi pour les femmes tunisiennes. Cela va servir de leçon à tous les tortionnaires de mon pays. » Dans le TGV qui la ramène de Strasbourg, Zulaikha Gharbi, 44 ans, ne cache pas sa joie malgré la fatigue. La veille au soir, la cour d’assises du Bas-Rhin a condamné par défaut (ex-contumace) Khaled Ben Saïd, ancien vice-consul de Tunisie, à huit ans de réclusion pour complicité dans des actes de torture ou de barbarie commis douze ans plus tôt sur sa compatriote. Ce jugement, Zulaikha Gharbi l’attendait depuis plus de sept ans. Depuis le jour où elle a pu engager des poursuites à l’encontre de l’homme qui, une nuit d’octobre 1996 à Jendouba, en Tunisie, l’a humiliée et torturée sans être jamais inquiété par la suite. La décision rendue par la cour, tout comme le procès lui-même, est historique puisque c’est la première fois qu’un diplomate est condamné en France en vertu du principe de compétence universelle qui permet de poursuivre les auteurs présumés d’un crime, quels que soient leur nationalité et le lieu où ils l’ont commis.
Pour Zulaikha Gharbi, le cauchemar a commencé le 11 octobre 1996. En fin d’après-midi, la police se présente à son domicile de Jendouba, une petite ville située à 150 km à l’ouest de Tunis. Cette mère de cinq enfants est amenée au commissariat pour y subir un interrogatoire. Là, on la déshabille et on la soumet à des sévices pendant plus de vingt heures : suspendue à une barre, elle est frappée à de multiples reprises au visage et sur les parties génitales. Les policiers veulent lui extorquer des informations sur son mari, un instituteur réfugié en France, membre du parti islamiste Ennahda, interdit par le régime du Président Ben Ali. Traumatisée par ce qu’il lui est arrivé et par peur des représailles, Zulaikha Gharbi se tait. Un an après, elle finit par obtenir un visa pour rejoindre son mari en France. Mais, quand elle se rend au commissariat de Jendouba pour retirer son passeport, elle reconnaît le visage de son tortionnaire. Elle apprend son nom, Khaled Ben Saïd. Elle ne l’oubliera pas. Enfin installée dans la région parisienne auprès de son mari, elle découvre avec stupéfaction quelques années plus tard que l’ancien commissaire de police vient d’être nommé vice-consul de Tunisie à Strasbourg. Ce passé, qu’elle croyait avoir laissé derrière elle de l’autre côté de la Méditerranée, la rattrape tout à coup. Elle décide alors, soutenue par la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), de demander justice. La procédure, exceptionnelle, sera longue et semée d’embûches. « Malgré les obstacles, j’ai toujours conservé l’espoir de voir la justice l’emporter », raconte aujourd’hui Zulaikha Gharbi.
Une obstination payante, même si Khaled Ben Saïd devrait continuer à couler des jours paisibles en Tunisie puisqu’il a fui la France à la fin de 2001, peu après avoir été convoqué par le juge d’instruction. « Cette victoire est une flèche dans le régime de Ben Ali, estime Me Eric Plouvier, l’avocat de Zulaikha Gharbi. Cela atteste que la torture existe bel et bien dans l’appareil judiciaire tunisien. » Et c’est une femme pudique et modeste qui en aura permis la démonstration. Au prix de nombreux sacrifices. « Je ne peux évidemment plus me rendre dans mon pays d’origine, explique-t-elle, et je suis inquiète pour mes frères qui sont encore là-bas. Mais je ne pouvais pas rester sans rien faire. »
Catherine Robin
(Source: le magazine français « Elle » le 19 decembre 2008)
Présidentielles 2009 : Le Quatrième Homme
Sans l’annoncer officiellement Le FDTL (Forum Démocratique pour le Travail et les libertés) semble de plein fouet dans la campagne pour les élections présidentielles de 2009. Le Dr Mustapha Ben Jaafar secrétaire général et candidat non déclaré du Parti a multiplié les déclarations d’intention dans ce sens sans expliquer ce qui retient le parti de prendre une décision officielle sur le sujet et mettre fin à toutes les spéculations.
L’annonce de cette « possible » candidature a été rendue publique par M.Hedi Jileni (porte parole du FDTL en France) depuis mi-novembre dernier lors d’une réunion organisée par le candidat du Mouvement Ettajdi M. Ahmed Ibrahim, et rapportée par Sami ben Abdallah dans son blog.
Confirmée par Le Dr Mustapha Ben Jaafar lui-même dans une interview publiée par suiss-info et reprise en affiche pour la première page du journal Mouatinoun dans son numéro du 10 décembre dernier. Le journal Jeune Afrique lui consacre la couverture de son dernier numéro de son édition consacrée à la Tunisie.
Il y a juste un mois, dans un éditorial du journal du FDTL (« Mouatinoun » N° 79 du 5 novembre 2008), Dr Khélil Ezzaouia, le numéro deux du parti et proche du Dr Mustapha Ben Jaafar écrivait sous le titre « ELECTIONS DE 2009 : QUEL OBJECTIF ?» :
« Il ne doit pas s’agir d’une bataille d’un parti ou d’une chapelle mais d’un mouvement d’ensemble en vue de changer réellement les choses. Si on nous donnait le choix entre une ouverture politique et une possibilité de candidature libre dans le contexte actuel, je pencherai sans hésitation vers la première.
La place d’un candidat de l’opposition aux présidentielles est actuellement peu enviable pour qu’elle donne lieu à tant de polémiques stériles. Il ne s’agit pas de soutenir ou de contrer tel ou tel (le) candidat(e), mais de rassembler pour une bataille démocratique que l’opposition doit mener en harmonie même si elle ne s’accorde pas sur un ou une candidate. L’enjeu est ailleurs que dans le leadership (quel leadership avec 0 ou 1 et quelque pour cent ?)…
Arrêtons donc de nous emmêler les pieds et les mains autour de telle ou telle option personnalisée et soyons à la hauteur des défis en mettant en marche un véritable rassemblement pour des élections démocratiques quelles que soient nos divergences et nos objectifs partisans pour ces prochaines élections. Les élections de 2009 sont presque derrière nous si nous ne savons pas engager une bataille commune en vue de redonner l’espoir au pays. »
Au point où nous sommes aujourd’hui, n’est-il pas légitime de se demander sur la cohérence de logique qui fait que cette « place d’un candidat de l’opposition aux présidentielles actuellement peu enviable pour qu’elle donne lieu à tant de polémiques stériles » devient en moins d’un mois un objectif prioritaire pour le FDTL et son candidat.
Reconnaissant qu’elle ne peut représenter aucun enjeu électoraliste ni pour lui ni pour son parti le Dr Mustapha Ben Jaafar qui a déclaré à Suiss.info qu’il ne croit pas à un dernier mandat pour le président Ben Ali, en dépit des dispositions actuelles de la constitution, justifie sa candidature ainsi : « La loi dit qu’il faut être élu, et je le suis. Mes pairs du FDTL m’ont choisi en tant que numéro un du mouvement. Je suis donc habilité à me porter candidat à la candidature pour l’élection présidentielle 2009 dans le strict respect de la loi. »
Il est certain que les Dispositions dérogatoires introduites par l’article 2 de la loi n° 2008-52 du 28 juillet 2008 à l’article 40 de la constitution relatif aux conditions de candidature à la Présidence de la République ne précisent pas une forme déterminée d’élection à la charge de premier responsable des partis d’oppositions.
« A défaut de remplir la condition de présentation du candidat prévue au troisième alinéa de l’article 40 de la constitution, peut se porter candidat à la Présidence de la République, à titre exceptionnel pour les élections présidentielles de l’année 2009, le premier responsable de chaque parti politique, qu’il soit président ou secrétaire général ou premier secrétaire de son parti, à condition qu’il soit élu à cette responsabilité et qu’il soit le jour du dépôt de la demande de sa candidature, en exercice de cette responsabilité, et ce, depuis une période qui ne soit pas inférieure à deux années consécutives depuis son élection à cette responsabilité. »
Les débats consacrés à cet amendement au sein du parlement ont consacré une interprétation largement diffusée par les médias et reprise par les candidats concernés eux-mêmes d’après laquelle l’élection à cette charge doit procéder d’un congrès tenu par le parti. Le parti du Dr Ben Jaafar ainsi que le parti des Verts pour le progrès de Mr M Khammasi n’ont jamais tenu de congrès depuis leur légalisation et ont été considérés de ce fait exclus du domaine de la dérogation.
En Clair, le débat qui anime actuellement le Forum démocratique dépasse la simple intention déclarée de candidature de son secrétaire général aux élections présidentielles de 2009 mais vise un changement total de stratégie en cherchant à dépasser une opposition ferme et résolue à la dérive sécuritaire que connaît actuellement le pouvoir pour accroître la pression en faveur d’une ouverture vers de nouveaux issues. Il est clair aussi qu’un tel changement de stratégie ne peut découler du simple constat de la situation actuelle de devisions et de crise que connaît actuellement l’opposition et qui a largement porté atteinte à cette stratégie.
En dehors d’un compromis avec le pouvoir, la candidature du Dr Ben Jaafar n’est qu’un remake de la tentative décriée de Me Najib Chabbi de se porter candidat au nom du parti démocrate progressiste malgré son exclusion sur le principe de la souveraineté de chaque parti de décider de son propre candidat à ces élections. D’un autre coté, et indépendamment des réserves qu’on peut avoir sur la personne ou sur la voie engagée par ce dernier, il serait injuste de ne pas lui reconnaître sa contribution à dévoiler l’aspect purement formel de ces élections d’après le scénario préparé à l’avance par les conseillers du président Ben Ali pour en faire un simple plébiscite consacrant l’autoritarisme et l’unanimisme ordinaire ambiant.
Sérieusement écorchée dans leur crédibilité par la campagne du candidat exclu du PDP (Parti démocrate progressiste), les élections présidentielles de 2009 n’ont pas seulement perdu beaucoup de leur intérêt à l’intérieur mais elles sont devenues un fardeau difficile à supporter telles qu’elles sont, même pour les soutiens les plus inconditionnels du régime tunisien en Occident. L’entrée en lice d’un quatrième homme en la personne du candidat du FDTL « à la fois ferme et pondéré, ce professeur de médecine formé en France et fondateur du syndicat des médecins hospitalo-universitaire et probablement l’homme le plus respecté sur la scène politique actuelle » face au président Ben Ali « donnera à la prochaine présidentielle un tout autre relief par rapport à celles qui l’ont précédée » écrit A Barrouhi sur Jeune Afrique cette semaine. Cette analyse doit rejoindre sans doute quelque part celle que font beaucoup d’hommes au sein même du pouvoir.
Sans préjugés préalables, l’entrée dans la course de Mustapha Ben Jaafar même si elle n’a qu’un effet symbolique sur la compétition peut constituer en elle-même une ouverture vers des horizons sans lesquels aucun renouveau politique ne peut réussir en Tunisie aujourd’hui. Le Forum démocratique après la cooptation du député Mustapha Bouaouaja dans ses instances dirigeantes a déjà pris pied au parlement et occupe aujourd’hui une position dans le paysage politique qui peut l’habiliter, indépendamment de son poids à jouer un rôle déterminant dans son évolution.
Yahyaoui Mokhtar – Tunis le 18 décembe 2008
(Source : le blog « TunisiaWatch » de Mokhtar Yahyaoui, le 18 décembre 2008)
Le Docteur S. Chourou et Redyef : Un acharnement inhumain d’une cruauté sans commune mesure.
Mizan
Coup sur coup on apprend que les tribunaux du régime, à Gafsa et à Tunis, ont prononcé des condamnations de dix ans et d’un an. Dix ans pour les pauvres de Redyef (Gafsa), qui ont crié leur colère et leur désespoir contre l’injustice et l’arrogance d’un régime mercenaire impitoyable, tout comme pour revendiquer leurs droits les plus élémentaires à la vie. Une colère que les policiers et les militaires, qui ne peuvent avoir en tant qu’individus, avec ou sans uniforme, aucune excuse pour le faire, ont réprimée dans un bain de sang. Il y a eu au moins un mort et plusieurs blessés. Et une condamnation d’un an, susceptible d’une prorogation qui pourrait durer encore plusieurs années, contre l’opposant, le Docteur en chimie, Sadok Chourou, juste quelques semaines seulement après avoir été relâché au bout d’une horrible détention qui a duré une éternité : 18 ans ! Un temps largement suffisant pour détruire complètement et plusieurs fois un être humain. Beaucoup hélas, n’ont pu résister tant de souffrances sont morts ou plutôt ont été assassinés de la manière la plus lâche et la plus sadique au bout d’un processus de tortures indescriptibles qui ne peuvent s’achever autrement. On ignore leur nombre pour le moment. Mais que leurs bourreaux en soient sûrs, tous leurs crimes sont enregistrés et ils auront à en rendre compte beaucoup plus tôt qu’ils ne le pensent devant des instances judicaires véridiques.
L’accusation contre les premiers serait la « délinquance » suivie « d’attaques contre les édifices publics, les propriétés privées » et des élucubrations de parodies judiciaires propres à l’esprit morbide des juges locaux dont tout le monde connaît aujourd’hui leurs caractéristiques les plus néfastes. Ils comptent parmi les plus corrompus de l’administration générale. Ils sont bien loin de répartir justice, ils sèment à toute volée, les grains de la haine de la vengeance dans une société qui s’en serait bien passée. En leur âme et conscience, ils ont fini par faire de la profession et de sa noblesse, une vulgaire marchandise comme toutes les autres. Mais dans ce terrain des privilèges étriqués et oh combien éphémères, ils ignorent ou feignent d’ignorer, que sans liberté, sans justice, sans équité la vie se vide de toute sa substance.
Envoyer des personnes à la fleur de l’âge dans les affres des prisons pour avoir revendiqué, par le seul moyen qui leur reste, la manifestation dans la rue, leurs droits à la vie, équivaut tout simplement à une condamnation à mort. Une condamnation non seulement pour eux mais pour toutes leurs familles, leurs proches et leurs voisins qui tous auront les sentiments déchirés en lambeaux et leur vie disloquée. Et raison de plus dans une région injustement plus appauvrie que les autres.
Pour ce qui est du Docteur Chourou, on l’accuse d’avoir tenté de remettre sur pied une organisation politique interdite, en l’occurrence le Parti Ennahdha (Renaissance). À moins d’avoir des aptitudes et des forces surhumaines, il est pratiquement inimaginable de penser qu’une personne qui vient de passer toute une vie dans ces innombrables lieux insalubres en réclusion, traversant ainsi un océan de calvaires, de supplices indescriptibles et un sans fin de privations et sévices aussi bien physiquement que moralement, ne soit en mesure, ainsi au bout de deux jours, de penser à remettre sur pied une organisation ou un « dangereux » parti politique, comme s’il s’agit d’un gang rival qui n’attendrait qu’un signe de leur chef pour se remettre immédiatement en marche.
Même si on est, malheureusement, habitué à ce genre de terreur ces deux cas, et, particulièrement le second, sont réellement de nature à faire geler le sang dans les veines. Est-il possible de s’attendre à ce genre de terreur et même au pire ? – La réponse est définitivement oui. Le régime mercenaire de Tunis a démontré à plus d’une occasion ses aptitudes et ses forfaits les plus sinistres dans ce domaine et son triste et prolifère palmarès en est témoin. En effet un demi-siècle lui a permis de passer du stade amateur à devenir toute une école.
Le réseau infernal de quadrillage mis sur pied par les experts du régime et en deuxième phase, depuis janvier 1979, par le propre Ben Ali, il y a une cinquantaine d’années, est constitué de tous les volets permettant le contrôle permanent de toute la population et la destruction systématique, comporte en premier lieu un travail de sape au niveau de la dignité et de l’intégrité morale et spirituelle de la personne. Des moyens considérables et des petits pseudo-intellectuels-mercenaires qui manipulent la plume d’une manière aussi létale que les mitraillettes entre les mains des « marines » américains ou leurs coreligionnaires, les troupes de choc françaises ou occidentales en général. Leurs munitions sont aussi foudroyantes qu’abondantes. Tous ceux qui lisent ce qu’ils écrivent ou regardent ce que produisent leurs cerveaux au niveau des médias audio-visuels se rendent parfaitement compte du haut degré d’intoxication et des manipulations continues des esprits dans le but bien clair : La défiguration de l’être suivie de sa destruction morale inéluctable de l’être. Par la suite la destruction physique devient un jeu d’enfant. C’est avec du mensonge continuel, de la duperie, de la falsification, de la corruption, de la terreur et surtout la compréhension bienveillante des commanditaires d’outre-mer, gouvernements, institutions et médias que fonctionne le terrifiant appareil qui maintient en place ce régime mercenaire.
L’accusation portée contre le Docteur Chourou ne pourrait en aucun cas être justifiée et n’a aucune signification sauf dans la mesure où elle trahit les véritables intentions diaboliques du régime et consorts. Car les déclarations faites par ce monsieur à la chaîne de télévision « Al Hiwar » n’avaient rien qui soit de nature à être considérée comme un appel à la révolte et ainsi constituer un délit susceptible de provoquer, comme on le prétend, des troubles sociaux. Mais ce qui est sûr c’est que l’honnêteté aux yeux des « barons » de Tunis soit devenue synonyme de péril imminent. La vérité a été et restera un ennemi potentiel pour les mauvaises consciences.
En effet le Docteur Chourou a surpris les amis et les ennemis en même temps. Les appréciations des premiers, sont bien sûr, radicalement contraires à celles des seconds. L’homme est resté, surprise majuscule, debout. Tel un gigantesque chêne impassible à tous les vents et marrées tout au long des longues et terribles années passées entre les mains d’authentiques tortionnaires sans âme. Même si son physique semble avoir inexorablement accusé les effets de ces longues années de tortures, car au fond il s’agit bien de tortures et de rien d’autre que ça, sa conscience tranquille, par antonymie à celle de ses bourreaux directs et indirects, est restée imperturbable. Et ça, a fait énormément peur à tous les mafieux de Tunis. Le régime s’est rendu compte qu’en le relâchant, il venait de perdre la partie. Oui le régime-mercenaire a définitivement perdu la partie.
De très peu ou de rien ça va lui servir une année supplémentaire d’acharnements inhumains contre un homme qui a fait une démonstration élégante et éblouissante de sa lucidité, de son honnêteté et d’une foi inébranlable dans ses revendications légitimes de son droit et de sa liberté d’opiner sur tous les sujets sans restriction aucune. Les déclarations du Docteur Chourou, sont les reflets incontestables de l’écrasante majorité de la population malgré toutes les destructions sans répit dont elle fait l’objet nuit et jour. Des dizaines d’avocats se sont portés volontaires pour défendre les accusés. Ils seront à la hauteur de leur tâche et seront en mesure de désavouer les juges et les mettre à nue. Même s’ils ne seront, peut être, pas capables de libérer les pauvres suppliciés des griffes de leurs bourreaux pour le moment.
Oui le Docteur Chourou a une fois de plus clairement et sans détour délimité le contour net de ses convictions fermes d’avoir une personnalité avec ses racines dans sa propre terre, sa propre histoire, sa propre culture et ses propres valeurs. Des convictions d’ailleurs largement partagées par la presque totalité de la société. Mais elles ne sont certainement pas celles qui sont de nature à préserver les privilèges matériels des barons qui conforment cette minorité et que le membre du Comité Consultatif du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, Jean Ziegler, qualifie avec justesse et précision d’ « oligarchies du Sud (qui) se contentent de reproduire le système mondial de domination et d’exploitation inventé par les occidentaux. » Un système qui se résume parfaitement en ces phrases et ces chiffres qui disent bien long sur sa nature et la barbarie incarnée par l’Occident : Un Occident qui a tout au long des cinq derniers siècles, exclu la majorité écrasante de la population de la planète. Enfin de compte dans leur totalité les blancs ne représentent plus que 12,8%[1] de l’ensemble de la population totale du monde, mais raflent avec une féroce voracité plus des 85%[2] des ressources et richesses de la terre laissant dans leurs sillons partout où ils passent les misères les plus atroces, sans oublier d’installer des mercenaires locaux pour parachever les actes suivants de la tragédie. C’est à ce système que s’accrochent éperdument et d’une manière organique tous ces mercenaires, petits et grands. Les uns aussi insignifiants que les autres et qui dans d’autres conditions personne n’en aurait jamais fait mention ni pour une raison ni pour autre et dans aucun contexte.
C’est à ce niveau que se situe la bataille, entre les mercenaires aux services de l’Occident avec sa gauche, sa droite et toutes les nuances entre les deux, et ceux qui ont choisi de continuer la lutte pour la réelle liberté et la souveraineté totale sur leurs terres, leurs mers, leurs ressources et les richesses de leurs peuples ainsi que les valeurs qui sont les leurs. La ligne qui divise cette minorité de mercenaires et leurs privilèges criminels de la majorité écrasante de la population est claire. Et les vents de fin de monde qui soufflent ces derniers temps sur « la glorieuse civilisation » occidentale n’apportent, sans aucun doute, rien de rassurant pour tous les régimes mercenaires dans le monde arabe et ailleurs. Tous ses emblèmes sont en train de s’écrouler les uns après les autres. La paire de chaussures du journaliste Montadhar Zaïdi sur le visage de Bush à Bagdad était le dernier acte tant attendu ou comme le décrit le Prix Nobel José Saramago, le dernier coup qui manquait. Le coup final.
Le Pape chante les louanges du régime tunisien
En accueillent la nouvelle ambassadrice de Tunisie au Vatican, le pape Benoît XVI s’est permis quelques commentaires fort élogieux à propos de la Tunisie de Ben Ali. Il a adressé un« discours » ce jeudi à Mme Rafiâa Limam Baouendi. Le Saint Père y affirme que « le progrès économique et social est une nécessité pour permettre à chaque personne comme à chaque famille de jouir du bien-être nécessaire à son plein développement. Je me réjouis donc de savoir qu’au cours des dernières années votre pays a connu une progression sensible dans ces domaines ». Merci votre Sainteté….
Plus loin, le même Benoît XVI soutient que « le progrès économique doit aller de pair avec le développement de la formation humaine et spirituelle des personnes. En effet, la vie de l’homme ne peut être réduite à une dimension matérielle. Je salue les efforts accomplis par la Tunisie pour l’éducation de la jeunesse ».
N’en jetez plus. Le tout Tunis retient maintenant son souffle dans l’attente des articles de la presse officielle dans lesquels on ne manquera assurément pas de crier à… l’ingérence dans les affaires internes du pays.
Mohamed Ettaieb
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