C.R.L.D.H.Tunisie: En prélude au débat public au Parlement Européen sur les relations UE-Tunisie et l’état des libertés et des droits de l’homme en Tunisie. C.R.L.D.H.Tunisie: Condamnation du journaliste tunisien Fahem Boukadous : le dossier de Gafsa/Redeyef n’est pas refermé Lettre ouverte pour la libération de Taoufik Ben Brik Comité de Soutien à Taoufik Ben Brik: Craintes de plus en plus sérieuses pour la vie de Taoufik Ben Brik du Comité International pour la Libération d’Ahmed ELEUCH: Communiqué Assabilonline: Zouhaïer Makhlouf : l’audience en appel se tiendra mercredi prochain Mohamed Boussaïri BOUEBDELLI: Nouvelle spoliation suite à la parution de mon livre Slim Bagga: Azza Zarrad, Mère Courage, – Femme aux milles mirages! RABAM : SOS d’un peuple en sursis
Débat Tunisien sur France 24 (en arabe)
des relations entre la Tunisie et l’Union Européenne et des efforts des autorités tunisiennes pour obtenir le “Statut avancé” de l’UE
C.R.L.D.H. Tunisie
اللجنة من أجل احترام الحريات وحقوق الإنسان في تونس
Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie
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En prélude au débat public au Parlement Européen, le 19 janvier 2010*, sur les relations UE-Tunisie et l’état des libertés et des droits de l’homme en Tunisie.
Comme prévu, et en dépit des pressions multiformes exercées par le gouvernement tunisien depuis plusieurs semaines pour tenter d’entraver ce projet, la question des relations UE-Tunisie et l’état des libertés et des droits de l’homme en Tunisie fera l’objet, le 19 juin 2010, d’un débat public au Parlement européen lors de sa session ordinaire à Strasbourg du 18 au 22 janvier 2010.
Les principaux groupes parlementaires – PPE, Socialistes, Libéraux, verts et gauche Unie- en avaient décidé le principe dés le 10 décembre 2009 et les multiples démarches diplomatiques tunisiennes auprès des Etats membres ( de l’Union européenne –UE), du Conseil, de la Commission et du Parlement n’ont pas abouti à une « dé-programmation » de cette proposition décidée conformément à l’article 110 du règlement intérieur du Parlement européen.
L’Etat-RCD : « enfant gâté » de l’Euromed : appuis économique et financier considérables et un bilan plutôt médiocre en matière de réforme politique.
Au-delà de la question d’un éventuel « rehaussement »( «le statut avancé ») des relations UE- Tunisie, ce qui n’est toujours pas de facto immédiatement à l’ordre du jour et qui suppose des avancées et des engagements réels en matière de réforme politiques, c’est la dérive policière et répressive très marquée en Tunisie depuis le début septembre, à la veille des « élections » présidentielle et législatives du 25 octobre 2009, à ce jour, qui justifie ce débat public . Ce débat a , de surcroit , été rendu nécessaire par la crispation politique et diplomatique provoquée par cette dérive dans les rapports avec l’UE et ave certains Etats membres pourtant, connus jusqu’ici par leur soutien inconditionnel à la politique de l’Etat-RCD ( rassemblement constitutionnel démocratique, parti au pouvoir depuis 1956). Celui-ci , cédant de façon outrancière à la logique despotique qui en est l’une des principales caractéristiques, n’a pu tolérer les réserves ou les prises de distance- pourtant le plus souvent modérées- manifestées par ses partenaires européens privilégiés. Des partenaires à qui il était parvenu à imposer, au cours des 15 dernières années ( 1995, amorce du processus Euromed et Accords d’association, puis politique européenne de voisinage –PEV…), ses « diktats » en matière de « dialogue politique » en contre partie d’un engagement sans faille et même zélé dans a mise en ouvre de l’accord d’établissement d’une zone de libre échange (des biens et des services mais pas des personnes) ! Mettant en avant , et instrumentalisant, les thèmes de « stabilité », des « performances économiques » présumées, des acquis en matière d’égalité hommes-femmes et de la « lutte contre le terrorisme » , le gouvernement tunisien a bénéficié d’une connivence et d’une complicité d’autant plus marquées, du coté européen, que les intérêts commerciaux et économiques des principaux Etats membres de l’UE en Tunisie ne sont guère négligeables.
« Enfant gâté de l’Euromed », l’Etat-RCD a ainsi bénéficié d’appuis financiers considérables (programmes MEDA pour lesquels il a enregistré un record de soutiens financiers rapportés au nombre d’habitants (10 millions et demi d’habitants). Cet engagement économique et financier s’est doublé, dans le même temps, d’un bilan pour le moins médiocre s’agissant des réformes politiques (démocratie, Etat de droit, droits humains, gouvernance et lutte contre la corruption) ; les autorités tunisiennes mettant en avant – en dépit de leur soumission aux exigences de la libéralisation économique- et à des fins de consommation inférieure, le thème usé jusqu’à la corde du « refus de l’ingérence étrangère » pour justifier leur politique frileuse voire hostile à toute réforme politique substantielle et effective.
La mise en œuvre de certains programmes importants de la coopération UE-Tunisie- notamment en matière de justice et de médias– a été ainsi marquée par de graves dérives politiques et financières (l’objectif en matière de renforcement de l’indépendance de la justice a été pervertie), qui devraient faire l’objet d’investigation parlementaires européennes, aujourd’hui rendues possibles avec l’élargissement, dans le cadre du «Traité de Lisbonne », des prérogatives du Parlement européen.
A la veille de l’organisation de ce débat au Parlement européen une délégation parlementaire tunisienne s’est rendue à Bruxelles accompagnée de hauts fonctionnaires du ministère tunisien des affaires étrangères. Délaissant toute retenue, cette délégation qui sera probablement présente à Strasbourg, a fait les couloirs de la Commission , du Conseil et du Parlement, oubliant les grands discours démagogiques et de circonstances sur le thème de la « souveraineté tunisienne» au dessus de toutes les tractations, pour implorer compréhension et sollicitude. Le plus graves et que les deux députés RCD ( parti gouvernemental) ont tenu des propos moins indignes que ceux de l’ «opposition» de décor : Ismaïl Boulahya, président du MDS, Hichem Hajji, du PUP, Khadija Mebaziaa, transfuge du PUP, ralliée au Parti des Verts (parti officiel) et membre du comité directeur de la LTDH
Le remaniement ministériel : un « relookage » et un « lifting » ne règlent en rien les problèmes de fond
Le remaniement ministériel tant attendu et qui n’avait pu être « concocté » depuis le 4 novembre 2009, a eu lieu le jeudi 14 janvier 2010. Le premier ministre, Mohamed Ghannouchi, voit son bail renouvelé alors que certaines rumeurs avaient prédit un départ programmé pour Abou Dhabi. Les trois principaux « prétendants», Mondher Znaïdi (Santé), favori de Madame Leila Trabelsi, épouse du Président ben Ali, est maintenu. Mais les deux autres « poulains présidentiels » sont promus : Kamel Morjane aux Affaires étrangères et Ridha Grira à la Défense nationale. L’âme damnée du « Clan Trabelsi » (celui de l’épouse du Président), grand Chamberlain de la diplomatie tunisienne depuis 2005 et exécutant de toujours des basses besognes de la presse à caniveau et de la diffamation, Abdelwahab Abdallah, fait les frais de ce remaniement.
Nul doute que ce « relookage » et ce « lifting » technocratique, doublés du « départ du bouc émissaire » et du « fusible » de circonstances, est destiné à convaincre les alliés internationaux – européens et nord américains notamment- que ce remaniement constitue l’amorce d’un commencement d’ouverture !
Rien n’est pourtant moins sûr. Le ministre de l’intérieur est toujours en place et la permutation Tekkari-Bououni entre le ministère de la justice et des droits de l’homme et celui de l’enseignement supérieur ne règle rien car le «cœur du système » de coercition, de répression et de traque des défenseurs des droits humains et des démocrates » est bel et bien à Carthage (Palais présidentiel). Et pour le moment aucun indice n’est venu inciter les plus attentifs et les plus complaisants des observateurs à un optimisme raisonné.
La crise entre la LTDH (ligue tunisienne de défense des droits de l’homme) et l’Etat est toujours là. La situation des prisonniers politiques( dont certaine comme Sadok Chourou sont détenus depuis près de seize ans) est toujours aussi inquiétante; les tracasseries policières et le harcèlement des associatifs indépendants et des oppositions non vassalisées toujours aussi insupportables ; les «charrettes» de procès de ces trois dernières semaines parmi les étudiants et étudiantes aussi graves et préoccupantes ; les procès préfabriqués contre d’anciens prisonniers islamistes se chiffrent à 14 procédures depuis le 15 décembre 2009 ; la situation de Hamma Hammami (porte parole du PCOT, contraint à la clandestinité par crainte de représailles policières et judicaires) et de femme Radhia Nassraoui demeure aussi préoccupante et, last but least, les conditions de détention de Zouheir Makhlouf ( qui risque d’être séquestré en prison à partir du 18 janvier 2010 date à laquelle il aurafini de payer sa peine) et Taoufik Ben Brik dont l’état de santé est alarmant, sont aussi déplorables . La condamnation du journaliste Fahem Boukadous (qui reste en liberté contrairement à ce que nous avons indiqué dans notre communiqué joint en date du 14 janvier 2009) est venue, le 13 janvier 2010, confirmer ce tableau menaçant.
Des questions incontournables pour le débat public du mardi 19 janvier 2010 au Parlement européen.
Face à cette situation le CRLDHT rappelle à l’attention des députés européens les termes de la « feuille de route » qu’il avait avancée il y a plus de deux mois en évoquant l’éventuel « rehaussement » en « statut avancé » des relations UE Tunisie
(…) « Il n’est pas trop tard que le gouvernement prenne des initiatives et des mesures urgentes d’apaisement et d’ouverture qui puissent être considérées comme des signaux positifs et significatifs, préludes, à moyen terme, aux indispensables et inéluctables réformes politiques et institutionnelles que les démocrates et les défenseurs des droits humains appellent de leurs vœux. Ces réformes ont trait à la libération des détenus politiques, à une amnistie générale, au retour des exilés, à la confusion entre le parti RCD (Rassemblement constitutionnel et démocratique) et l’Etat, aux garanties d’indépendance de la justice, à la torture et à l’impunité, à la liberté et au pluralisme de la presse, à la réforme en profondeur du code électoral, à l’institution d’une commission électorale indépendante, à l’abrogation des lois, décrets et circulaires scélérats en matière de législation sur les associations, sur le droit de réunion ou sur la lutte contre le terrorisme ainsi que des mesures effectives pour enrayer une corruption galopante et un népotisme ravageur.
Quant aux mesures d’urgence et à court terme, elles concernent la libération des journalistes Tawfiq Ben Brick et Zouhayr Mekhlouf, celle de Mr Sadok Chourou détenu depuis près de 16 ans, la cessation des tracasseries, des agressions ( Slim Boukhdhir, Sihem Ben Sédrine ) et du harcèlement dont sont victimes des opposants et des défenseurs (Khémaîs Chammari, Sihem Ben Sedrine, Omar Mestiri, Hamma Hammami, M° Radhia Nasraoui, M° Raouf Ayadi, Ali Laaridh, Abdelkrim Harouni, M°Mohamed Nouri, Lotfi Hidouri etc…),la cessation des campagnes de diffalation det « d’appel au meurtres » orchestrées par les journaux à la soldes du pouvoir, la libération des étudiants arrêtés début novembre et arbitrairement condanés, la levée des mesures arbitraires de retrait ou de non renouvellement de passeports et d’interdiction de sortie sous des prétextes judiciaires fallacieux, la réintégration professionnelle des militants de Redeyef libérés le 5 novembre 2009 et le recouvrement de leurs droits ainsi que l’annulation des procédures ayant entrainé dans l’affaire de Redeyef la condamnation arbitraire par contumace de Mohieddine Cherbib, président de la FTCR (fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives) , et l’avis de recherche lancé contre Fahem Boukadous, correspondant à l’époque de la chaine tunisienne Hiwar.
Dans le même temps, se pose la question des conditions de vie et/ou de survie des associations et de composantes autonomes de la société civile. A la crise des relations entre le pouvoir et la LTDH- ligue tunisienne de défense des droits de l’homme- qui a, entre autres conséquences de blocage, le fait que le siège central de cette dernière n’est accessible qu’aux seuls membres du comité directeur et que onze sections locataires de locaux ne peuvent s’y réunir ; s’ajoutent les situations créées par les « coups de force » contre les directions légitimes de l’association des magistrats et du Syndicat national des journalistes. Par ailleurs, Toutes les associations autonomes et reconnues légalement ne peuvent tenir de réunions dans les lieux publics (hôtels, maison des jeunes, maisons de la culture…). Les militantes de l’ATFD –association tunisienne des femmes démocrates- (Sihem Ben Sedrine , Zakya Dhifaoui… ) sont interdites d’accès au siège de leur association qui déplore, de surcroît, que depuis l’intervention de la police à l’université féminine «Ilhem Marzouki » (à l’occasion de la session de formation au « monitoring » le 20 octobre 2009, le siège de ce programme novateur est cerné en permanence par la police qui en filtre l’entrée. La demi douzaine d’associations autonomes actives mais non reconnues subissent, quant à elles, d’incessantes tracasseries (Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT), Liberté-Equité (EL), Association internationale de soutien aux prisonniers politiques (AISPP), OPELC, Association de lutte contre la torture en Tunisie (ALTT)…) ; les sièges d’E.L. et surtout du CNLT étant soumis à un strict contrôle policier pour en interdire l’accès aux visiteurs.
Il y a enfin les engagements pris par les autorités tunisiennes, et jusqu’ici restés lettre morte, concernant les visites en Tunisie des rapporteurs spéciaux thématiques des Nations Unies en matière de droits humains et d’exercice des libertés ainsi que la présentation des rapports périodiques de la Tunisie devant les instances des Nations Unies de suivi de la mise en œuvre des pactes et des traités relatifs aux droits humains. Ces rapports, notamment ceux sur la torture, la liberté d’expression, l’indépendance de la justice, les défenseurs des droits de l’homme et les droits économiques et sociaux, accusent un retard de plusieurs années!
Ce sont là autant de questions incontournables pour le débat public du mardi 19 janvier 2010 au Parlement européen ainsi que pour la négociation des conditions de l’octroi éventuel à la Tunisie de ce « statut avancé » tant convoité. »
Paris, le 17 janvier 2010
*Attention : Le débat au Parlement européen est reporté au Jeudi 21 Janvier 2010
C.R.L.D.H.Tunisie
Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie
Membre du Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme
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Communiqué
Condamnation du journaliste tunisien Fahem Boukadous : le dossier de Gafsa/Redeyef n’est pas refermé
Fahem Boukadous a été condamné hier 13 janvier 2010 à quatre ans de prison ferme en première instance par le Tribunal de Gafsa suite à sa couverture journalistique en 2008 du mouvement social du bassin minier de Gafsa. Il avait été lourdement condamné en décembre 2008 puis de nouveau en appel en février 2009 en même temps que des responsables syndicaux du mouvement de Gafsa lors d’un double procès historique. Fahem Boukadous, en fuite au moment de cet épisode judiciaire, avait écopé alors de six ans de prison, par contumace. La sentence d’hier est d’autant plus illogique qu’il s’est présenté spontanément aux autorités le 24 novembre dernier et que ses coaccusés syndicalistes passés ont bénéficié d’une libération conditionnelle le 4 novembre 2009 par grâce présidentielle, une libération qui intervenait suite à une vaste campagne nationale et internationale de soutien.
Journaliste pour la chaîne satellitaire El Hiwar Ettounsi, Fahem Boukadous va donc rejoindre dans les geôles tunisiennes deux autres journalistes actuellement emprisonnés pour des motifs politiques également, Taoufik Ben Brik et Zouhaïer Makhlouf.
Le mouvement social pacifique de Gafsa avait défrayé l’histoire tunisienne au 1er semestre 2008 par son ampleur, sa ténacité, sa dignité et la solidarité massive qu’il avait suscité dans la population locale. Il s’était heurté à une répression violente de la part de l’Etat ainsi qu’à une tentative d’étouffement extrême sur toute information le concernant. Encerclée par la police et les forces armées, la région minière, en particulier la ville de Rdeyef, était devenue inaccessible, particulièrement aux journalistes, tandis que les communications étaient fortement entravées.
L’évènement avait donné lieu en Tunisie à une courageuse campagne nationale de soutien à la population du bassin minier menée par des syndicalistes et de nombreux autres représentants la société civile démocratique et d’opposition tunisienne en dépit des harcèlements du pouvoir. Une non moins importante campagne de solidarité internationale de protestation s’était également élevée contre la grave chape de répression qui s’était abattue sur les protestataires du bassin minier, ses leaders syndicaux, sa jeunesse et l’ensemble de la population locale de la part de l’Etat tunisien. La campagne insistait notamment sur la légitimité de la lutte sociale qu’ils avaient menée et son caractère pacifique, ainsi que sur l’erreur grave que constituait l’accusation de “constitution d’une association criminelle susceptible de porter atteinte aux personnes et à leurs biens”, dont les principaux leaders syndicaux du mouvement, et avec eux le journaliste Fahem Boukadous, étaient honteusement affublés.
Le CRLDHT proteste avec la plus grande indignation contre cet entêtement du régime tunisien dans l’affaire du bassin minier et cette nouvelle condamnation, qui montre que l’affaire du bassin minier n’est pas close du côté du régime tunisien et que la volonté d’intimidation des voix libres au prix d’accusations fausses et de lourdes peines continue de sévir également sans vergogne.
Le CRLDHT rappelle que le mouvement social auquel Fahem Boukadous était associé en tant que journaliste ne fut d’aucune manière un mouvement criminel, mais un mouvement social pacifique et collectif pour les droits et la dignité.
Le CRLDHT rappelle en outre que la liberté de la presse et le droit à l’information sont des valeurs essentielles de tout régime qui prétend au titre de démocratie, ce dont se targue toujours le régime de Ben Ali suite à sa dernière réélection truquée.
Enfin, le CRLDHT souhaite rappeler le cas de Mouhieddine Cherbib, président de la Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des Deux Rives à Paris, qui a été également condamné par contumace et pour les mêmes motifs dans ce double procès collectif de décembre 2008 avec appel en février 2009, ainsi que, plus spécifiquement, pour diffusion vers l’étranger d’informations concernant le mouvement de Gafsa. Son cas n’est toujours pas réglé. Le CRLDHT demande la libération immédiate de Fahem Boukadous et espère à défaut que la procédure d’appel qui doit être lancée aboutira à un jugement cette fois équitable.
Paris, le 14 janvier 2010
Ce n’est pas parce que TBB est féministe que nous le défendons mais parce que c’est un prisonnier d’opinion. C’est parce que nous sommes engagées dans la lutte contre les violences faites aux femmes que nous défendons TBB. Nous n’acceptons pas que les violences faites aux femmes soient instrumentalisées pour porter atteinte aux droits fondamentaux humains .Cela nuit aussi bien aux droits spécifiques des femmes qu’aux libertés publiques et même individuelles.
Parce que nous considérons que la liberté et le droit d’exprimer ses idées sont sacrés, nous refusons que quiconque soit incarcéré ou perdre la vie pour eux. Vu l’état de santé alarmant de TBB, vu que sa vie est en danger ; nous femmes tunisiennes appelons à la libération immédiate de TBB avant qu’il ne soit trop tard.
Signataires :
1. Bochra Belhadj Hamida Avocate
2. Khedija Cherif Universitaire
3. Sana Ben Achour Universitaire
4. Ahlem belhadj Médecin Hospitalo-universitaire
5. Halima Jouini Enseignante
6. Saida Garrach Avocate
7. Radhai Nasraoui Avocate
8. Fajria Guesmi Enseignante
9. Afifa Ben Souissi Cadre de Banque
10. Moufida Belguith Avocate
11. Nadia Hakimi Directrice exécutive
12. Amel Bejaoui Journaliste
13. Alya Chamari Avocate
14. Hela Abdeljaoued Médecin
15. Martine Zaouech
16. Wassila Ayachi Enseignante
17. Besma Khalfaoui Avocate
18. Saida Aoun Médecin
19. Fathia hizem Enseignante
20. Raja Dahmani Cadre
21. Khouloud Mahdhaoui Etudiante
22. Belkis Mechri Enseignante
Craintes de plus en plus sérieuses pour la vie de Taoufik Ben Brik La famille du journaliste emprisonné entame la troisième semaine de sa grève de la faim
“Du point de vue médical, nous sommes aujourd’hui face à une urgence vitale. Il s’agit d’intervenir pour sauver la vie de M. Ben Brik” Dr Sami Souihli, Médecin urgentiste, Secrétaire Général de la Fédération des Médecins et pharmaciens de la santé publique de l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens Le Comité de soutien au poète et journaliste Taoufik Ben Brik adresse cet appel à toutes celles et tous ceux dont l’attachement à la Tunisie ne se résume pas à des slogans ronflants et à une hypocrisie courtisane ; ceux pour qui l’attachement à la patrie ne peut être séparé de l’exigence de Justice et de Liberté pour toutes et tous. Le Comité de soutien au poète et journaliste Taoufik Ben Brik adresse cet appel à toutes les consciences libres de par le monde, à toutes celles et ceux pour qui l’amitié entre les peuples ne se limite pas aux cérémonies officielles et aux séjours touristiques et culturels. La situation de santé du poète et journaliste libre Taoufik Ben Brik devient critique. La maladie rare dont il est atteint nécessite un traitement assorti d’une évaluation et d’ajustements réguliers, or l’acharnement des autorités tunisiennes continue de lui interdire tout accès aux soins. L’état de Taoufik tel que constaté lors de la dernière visite présente les signes d’un grave affaiblissement et d’une vulnérabilité pouvant être fatale. Les frères et sœurs de Taoufik Ben Brik ainsi que son épouse, alarmés par son état et constatant un acharnement des autorités ressemblant à une volonté d’attenter à la vie de leur frère et époux, ont entamé un grève de la faim le mercredi six janvier. Ils demandent la libération sans délai de Taoufik et un accès immédiat aux soins médicaux. Les autorités tunisiennes le maintiennent en détention dans une prison éloignée de Tunis rendant difficiles les visites, restreignent ces dernières à quelques minutes sous haute surveillances et s’abstiennent sans raison légitime de fixer une date d’audience en appel. De manière complètement illégale elles le privent de toute visite de ses avocats, réduisant littéralement à néant les droits de la défense. A l’heure où des commentateurs pressés croient voir dans le récent remaniement ministériel en Tunisie des signes de détente, les faits constatables pour l’instant sont la poursuite d’un acharnement meurtrier contre Taoufik Ben Brik, le maintien en détention du journaliste Zouheir Makhlouf malgré la fin de sa peine et la condamnation du journaliste Fahem Boukaddous à quatre ans de prison ferme pour avoir couvert les évènements du bassin minier de Gafsa. Le moment est à la mobilisation de toutes les capacités d’intervention et d’initiative afin d’éviter le pire. Le Comité en appelle à vous toutes et à vous tous pour sauver la vie de Taoufik Ben Brik, pour la libération de tous les détenus de la liberté d’expression et pour obtenir un véritable amélioration de la situation en Tunisie. Comité de Soutien à Taoufik Ben Brik, 3 rue du Chili, Bab Saadoun, Tunis
Nouveaux épisodes du procès fleuve du psychiatre franco-tunisien Ahmed ELEUCH les 19 et 21 Janvier 2010
Le C.I.L.A.E (Comité International pour la Libération d’Ahmed ELEUCH) tient à informer l’opinion publique française, tunisienne et internationale de l’importance des prochaines échéances judiciaires du procès du Docteur Ahmed ELEUCH. Nous rappelons en effet que le jeudi 21 janvier 2010, Ahmed ELEUCH doit comparaître devant le tribunal de Tunis pour son procès en appel, qui, prévu initialement le 5 octobre 2009, a été reporté à quatre reprises ! Par ailleurs, le mardi 19 janvier 2010, il sera également jugé en première instance pour l’affaire de Sfax, dont le procès a été ajourné à deux reprises ! Nous attirons l’attention de tous sur le caractère particulièrement douloureux de ces reports successifs, qui obligent régulièrement monsieur ELEUCH à délaisser sa vie familiale et professionnelle en région parisienne, pour se rendre à ses audiences, sans compter les contraintes matérielles ainsi occasionnées. Les collègues, confrères et sympathisants nombreux du docteur ELEUCH au sein du C.I.L.A.E. sont particulièrement inquiets actuellement. Pour justifier l’emprisonnement de monsieur Ahmed ELEUCH au mois d’août dernier, le tribunal de Tunis avait pris sa décision au bout d’une semaine seulement, alors qu’il a reporté quatre fois le procès en appel pour un dossier vide. Le C.I.L.A.E. s’interroge sur les motivations réelles de ces reports, qui peuvent perdurer encore longtemps, dans la mesure où le droit tunisien n’impose pas de limites au nombre de reports possibles. Le motif officiel invoqué par le Président de la Chambre d’appel, à savoir qu’il manque au dossier du docteur ELEUCH la mise à jour de son casier judiciaire, nous laisse perplexe : c’est que ce casier avait déjà été fourni lors du procès en première instance le 7 août 2009, et que sa mise à jour depuis cette date appartient au procureur de la République, en collaboration avec le ministère de l’Intérieur. Nous craignons que le docteur Ahmed ELEUCH soit ainsi poussé au découragement, et qu’à son emprisonnement physique se substitue désormais un emprisonnement moral, alimenté par le spectre d’un retour en prison, et d’une clôture impossible de cette affaire. Nous ne pourrons tolérer qu’il soit lourdement condamné par contumace le jour où, après un énième report, il ne pourra se présenter à son procès, et qu’il soit derechef renvoyé à son point de départ, celui d’un nouveau retour impossible sur sa terre natale, comme ce fut le cas durant dix-neuf ans. Nous rappelons qu’Ahmed ELEUCH a été libéré le mercredi 16 septembre, après 7 semaines d’emprisonnement, et à titre provisoire dans l’attente de son procès en appel. Il reste donc condamné à une peine de quatre ans d’emprisonnement pour « participation à un groupe clandestin portant atteinte aux biens et aux personnes ». La gravité de cette condamnation contraste singulièrement avec la vacuité du dossier, le seul chef d’inculpation demeurant à ce jour un témoignage d’un participant à une réunion politique du parti En-Nahdha à Tripoli en 1993, qui affirme y avoir vu Ahmed ELEUCH ! Par ailleurs, le médecin français doit encore être jugé par le tribunal de Sfax pour une nouvelle affaire, où il est accusé d´ « avoir financé un groupe qui prône la haine religieuse ». Le C.I.L.A.E. demande à connaître les preuves étayant cette accusation et rappelle qu’Ahmed ELEUCH, qui exerce son activité en Seine-Saint-Denis, est un psychiatre et psychothérapeute apprécié par des patients de toutes origines et confessions, un professionnel reconnu par ses pairs médecins et de la santé mentale, un professeur attentif à ses étudiants, un homme dont l’ouverture d’esprit et la qualité d’intellectuel ont suffisamment été attestées à travers ses conférences, articles et ouvrages. Nous voulons toujours croire qu’au nom des droits fondamentaux des citoyens tunisiens, mais aussi de l’amitié franco-tunisienne, les autorités judiciaires de la Tunisie auront à cœur, ces prochains jours, de permettre à Ahmed ELEUCH de régler définitivement sa situation. La souffrance d’Ahmed étant aussi la notre, nous gardons l’espoir de pouvoir bientôt fêter dignement un acquittement depuis si longtemps attendu. Paris, le 18 janvier 2009 Docteur Patrick CHALTIEL, Président du Comité International pour la Libération d’Ahmed ELEUCH (C.I.L.A.E.) Site internet : http://www.liberez-ahmed-eleuch.net Contact : liberez.ahmed.eleuch@gmail.com
Assabilonline, Tunisie
I N V I T A T I O N
Filigrane (Association membre de la FTCR) vous invite à la présentation du livre : Moncef Marzouki Dictateurs en sursis: Présenté par Houcine Bardi en présence des auteurs : Moncef Marzouki et Vincent Geisser. Le Jeudi 28 Janvier 2010 à 19h Au 1, rue de Nantes 75019 Paris Métro (Crimée ligne 7 – Ourcq ligne 5)Nouvelle spoliation suite à la parution de mon livre
Azza Zarrad, Mère Courage, Femme aux milles mirages!
Par Slim Bagga Il faut les voir, ces quelques bouts de femmes tunisiennes qui n’aiment pas s’engager et qui ne cessent d’impressionner. Il y eut d’abord Samia Abbou. Il y a cinq ans, Mohamed est emprisonné, et cette mère de deux enfants se jette dans l’arène à 34 ans pour devenir le plus beau porte-parole de la défense de la liberté : celle de son mari, celle de sa famille. Et il y a aujourdhui Azza Zarrad, épouse Ben Brik. Alors Azza, journaliste, a été un peu cette femme qui cultive la patience pendant que le danger guette le poète !!! Et puis elle l’aime ce poète si intensémen que tout est pardonné à Taoufik! Le” fou” qui affronte Ben Ali est destiné à une vie de calvaire. Mais Azza aime l’homme et balaie le calvaire d’un revers d’amour. Pour Ali, leur fils. Pour Khadija. Pour eux quatre. Pourtant Azza regarde, parfois impuissante, le “roussi” s’installer dans la vie de famille ou taoufik adore Azza et Azza est subjuguée par Taoufik, cet homme libre qu’elle seule a su dompter. Entre ces deux-là, c’est passionnel, et aucun dictateur n’y pourra rien parce que leur amour transperce tous les murs en béton de la tyrannie la plus sauvage! C’est pour ça que Azza Zarrad est parmi nous à Paris, c’est pour cela qu’elle a laissé les enfants et qu’elle est venue pour suivre sa grève de la faim. Pas pour parader mais pour dire à la Terre des droits de l’homme et à l’Europe assise dans son confort ceci : “Que ce tortionnaire de Ben Ali libère mon mari !!! Je le connais mieux que quiquonque, Taoufik n’agresse jamais une femme”. Une manière de dire : la preuve je suis là. Moi qui ai abandonné le journalisme pour intégrer une banque, pour entretenir la famille; moi qui ai été renvoyée du journal gouvernemental “La Presse”, de “Réalités” et au nez de laquelle les portes du “Maghreb” sont définitivement fermées. Voilà Azza, Mère Courage disponible et toujours extasiée face à la plume folle et révoltée du poète! Elle s’efface pour que prospére le crayon du Fou Chantant Warda El Jazairya et Om Kalthoum qui bercent les paroles et les gestes de Taoufik, le marginal imbibé d’eau de vie… Je veux dire aujourd’hui, moi, qui ai connu Azza il y a environ 25 ans, que ce n’est pas sa plume qui s’est tue pour Taoufik ;c’est l’encre de son amour qui bave pour toutes les mères et pour toutes les femmes humilées par un régime tunisien qui ne dit pas son nom!!! Azza s’en fout de la politique politicienne; elle n’en a cure des jeux de sérail; elle rit comme de l’an 40 des tergiversations diplomatiques. Elle veut récupérer Taoufik car il est malade et car il est victime d’un procès et d’une machination politiques. Sur ce point, Azza a raison. Mille fois raison, et c’est ce qui compte pour nous tous. Car à travers elle, comme à travers Samia Abbou et beaucoup d’autres, le rocher fera toujours reculer la vague déchainée de l’injustice…
SOS d’un peuple en sursis
Médi 1 Sat titre: Tunisie:
“Abdallah en dehors du Gouvernement du quinquennat”
“Nous ne jugeons pas les Intentions mais les Résultats”
http://www.medi1sat.ma/fr/emission2.aspx?t=2
– 3e Info – Atteindre minute 33:30 –
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