17 janvier 2010

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TUNISNEWS

9 ème année, N° 3527 du 17.01.2010

 archives : www.tunisnews.net 


Commission Nationale pour les Libertés d’Expression et d’Information: Communiqué du Comité d’orientation et de suivi

Liberté et Equité: Nouvelles des libertés en Tunisie

Assabilonline: Zouhaïer Makhlouf observera une grève de la faim s’il n’est pas libéré en fin de peine

Appel à solidarité avec IBLA

AFP: Le corps du chef de la MINUSTAH retrouvé

AFP: Décès confirmé de Hedi Annabi : Delanoë fait part de son « immense

Le Journal Du dimanche: L’ONU en Haïti perd son chef

AFP: Commémoration à Tunis du 10e anniversaire de la mort de Bettino Craxi

Chakchouka Tunisiènne:  Azza Zarrad, mère Courage – Femme au mille mirages

Dr Mustapha Benjaafar: Pour sortir de l’impasse

Mouwatinoun: Le projet de budget 2010 vu par Pr. Mahmoud Ben Romdhane

 


Tunisie : Commission Nationale pour les Libertés d’Expression et d’Information Communiqué du Comité d’orientation et de suivi (Traduit de l’arabe)

 


Les membres du Comité d’orientation et de suivi de la « Commission Nationale pour les Libertés d’expression et d’information « (CNLEI) se sont réunis et ils ont passés en revue les initiatives prises depuis le lancement de « l’Appel pour les libertés d’expression et d’information » et les perspectives d’action de cette initiative nationale. Se félicitant du large écho  suscité par cet Appel au sein des élites tunisiennes dans la diversité de leurs sensibilités et orientations ; les membres du Comité y ont vu la confirmation du caractère prioritaire, en Tunisie,  dans les circonstances actuelles ,de la légitimité et du caractère focal de cette  revendication auprès du plus grand nombre des tunisiennes et des tunisiens. Les membres du Comité ont stigmatisé le récent verdict de quatre ans de prison ferme prononcé contre le correspondant à Redeyef de la chaine TV-« Le Débat  Tunisien», Fahem Boukaddous, et les conditions de ce jugement, marqué par de graves irrégularités juridiques et de procédures  , qui faisait suite à l’opposition de l’intéressé à sa condamnation par contumace. Exprimant, par ailleurs, leurs vives préoccupations pour le maintien en détention du journaliste Taoufik Ben Brik – malgré la fragilité de son état de santé- et du correspondant de presse Zouhaïr Makhlouf, et dénonçant le comportement, marqué par la volonté de représailles et de vengeance à leur égard et à l’égard de leurs familles ; les membres du Comité réitèrent avec force leur demande de la libération sans condition de ces deux victimes de procès préfabriqués. Les membres du Comité tiennent à réaffirmer leur volonté de développer cette initiative commune lancée par les trois journaux d’opposition démocratiques – « At-Tarik al Jadid », « Al Mawquef » et « Mouatinoum » –  en riposte aux nouvelles pressions et tracasseries auxquels ils ont été confrontés à la fin de l’année écoulée dans le but d’en perturber la diffusion. Les participants ont réitéré, à cette occasion, leur soutien aux revendications légitimes de ces trois journaux relatives au financement public, à la publicité des administrations et des entreprises publiques et à la liberté de diffusion sur l’ensemble du territoire de la république. Au terme de cette réunion de travail, les membres du Comité ont réaffirmé avec force leur volonté de poursuivre leur action dans le cadre de la Commission Nationale pour les libertés d’expression et d’information (CNLEI) et ils ont débattu, à cette fin ,de l’opportunité et des modalités d’initiatives importantes programmées pour les prochains mois et qui seront rendues publiques en temps opportun. Tunis, le 15 janvier 2010

Liberté pour Sadok Chourou, le prisonnier des deux décennies Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis tel/fax : 71 340 860 liberte.equite@gmail.com tunis, le 14 janvier 2010

Nouvelles des libertés en Tunisie


1) Arrestation du lycéen Abdelnacer Ben Mohammed Najeh Des agents de la police politique relevant du district de police de Médenine ont arrêté dans l’après midi du mercredi 6 janvier le lycéen Abdelnacer Ben Mohammed Najeh, âgé de 18 ans pour l’emmener dans un lieu inconnu. Dans la nuit des forces de la police politique ont fait intrusion au domicile de sa famille et ont effectué une perquisition minutieuse. Ils ont saisi son ordinateur. Ce lycéen, originaire des environs de Médenine, est en quatrième année secondaire, filière mathématiques au lycée de la route de Gabès. Il a été arrêté alors qu’il revenait du lycée. […] Pour le bueau exécutif de l’organisation Le Président (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)  

Assabilonline, Tunisie Zouhaïer Makhlouf observera une grève de la faim s’il n’est pas libéré en fin de peine


La libération de notre correspondant en Tunisie est attendue pour le18 janvier 2010 de la prison de Messaadine, soit la date prévue dans le dossier du jugement prononcé contre lui le 1er décembre 2009, mais l’administration de la prison a menacé Zouhaïer de ne pas le libérer à cette date. [..] Par ailleurs, le fait que la séance en appel n’ait pas été fixée a pour but de maintenir Zouhaïer en détention alors que sa peine prononcée en première instance de trois mois d’emprisonnement prend fin le 18 janvier 2010. […] A l’issue de la visite qu’elle lui a rendue à la prison de Messaadine le 14 janvier dernier, Madame Mejda Mouaddeb a laissé son mari dans un état de grande tension dûe aux pressions exercées sur lui par l’administration de la prison aux fins de le soumettre au chantage libération contre renoncement à ses activités pour les droits de l’homme et politiques. Zouhaîer Makhlouf a décidé d’observer une grève de la faim illimitée s’il n’était pas libéré lundi 18 janvier […] En collaboration avec Maître Imène Triki Tunisie (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, Lt)  

APPEL A SOLIDARITE AVEC IBLA

 


Mardi 5 janvier 2010, vers 14h15, la Bibliothèque de l’Institut des Belles Lettres Arabes de Tunis (IBLA) a été l’objet d’un énorme incendie. L’explosion, à l’origine  de cet incendie, a coûté la vie du missionnaire  italien, Gian-Battista Maffi. 60% de la Bibliothèque (qui compte environ 34000 monographies, dont la moitié en langue arabe et le reste dans les principales langues européennes), seraient partis en fumée. Une première estimation parle de 17 OOO ouvrages brûlés. L’équipe de la bibliothèque, les chercheurs impliqués dans l’institut et dans la revue qui en porte le nom (Revue IBLA) sont affligés. C’est un espace et un outil important de la recherche en Tunisie et sur les réalités tunisiennes, maghrébines, arabes et musulmanes qui est sinistré. Face à ce drame qui frappe une communauté religieuse et prive la Tunisie d’un espace de savoir et de recherche en sciences humaines et sociales très important, nous nous adressons à la communauté scientifique, aux universités, aux centres de recherche, aux institutions et établissements culturels, aux communautés religieuses, aux collectivités publiques et territoriales, aux pouvoirs publics, à toutes les bonnes  volontés pour organiser la solidarité avec l’équipe de l’Institut des Belles Lettres Arabes de Tunis (IBLA). Cet appel vise en premier lieu la mobilisation des moyens financiers nécessaires pour reconstruire la bibliothèque et la collecte massive d’ouvrages et de revues permettant à l’institut de continuer à jouer le rôle qui a été le sien depuis des décennies. Premier signataires par ordre d’arrivée : Cherif FERJANI (Professeur des Universités, Lyon), Claude PRUDHOMME (Professeur des Universités, Lyon), Jean-Dominique DURAND ((Professeur des Universités, Lyon), Gilbert MENYER (Professeur émérite des Universités, Lyon), Rémy BOUCHARLAT (Directeur de la MOM, Lyon), Bernard GEYER (directeur de Recherche CNRS, MOM, Lyon), Emmanuelle VILA (chercheur CNRS, MOM, Lyon), Katia ZAKHARIA (Professeur des Universités, Lyon), Valérie MATOYAN (Chargée de recherche CNRS, MOM, Lyon), Jérôme MULLER (informaticien, MOM, Lyon), Jean-Claude DECOURT (Directeur de Recherche, Mom, Lyon), Thierry BOSSIERE ( Chercheur IFPO, Alep),Dominique GONNET (Sources Chrétiennes, Lyon), Bernard MEUNIER (Sources Chrétiennes, Lyon), Issam GHEDAB (Bibliothécaire, MOM, Lyon), Jean-Baptiste YON (chercheur CNRS, Lyon) ; Nathalie FOURNIER (Vice-présidente recherche, université Lyon2), Sylvia CHIFFOLEAU (chercheur CNRS, MOM, Lyon), Laura BATTINI (chercheur CNRS, MOM, Lyon), Djamal BENMERAD (journaliste-écrivain, Bruxelle), Patrick HAENNI (chercheur, Suisse), Kakary SAMBE (enseignant et chercheur, Reims), Claudette SCEMAMA (chargée de mission, Lyon), Abdalleh CHEIKH-MOUSSA (Professeur des Universités, Paris), Tahar BIKRI (universitaire, Paris) Vous trouverez ci-joint une présentation de l’histoire et du rôle que joue l’IBLA depuis sa création (présentation reprise sur le site d’IBLA). IBLA : Un institut de recherche, une bibliothèque et un lieu de travail pour les jeunes du quartier, un centre de documentation et de recherche, une revue et des publications L’histoire d’IBLA commence en 1926 avec la décision des Pères Blancs de créer une maison d’études et de recherche au Maghreb pour ceux qui y travaillent. C’est le Père Henri Marchal qui y aura pensé le premier, après l’échec des Pères Blancs à Ghardaïa, en Algérie, dû à leur ignorance de la langue arabe. La première communauté est installée le 18 novembre 1926 à la ferme de Boukhris près de La Marsa, à une vingtaine de kilomètres de Tunis, et comporte dès l’origine une composition internationale que l’IBLA garde encore aujourd’hui. Les cours commencent le 25, sous l’appellation de « Foyer d’études ». La maison d’études se déplace à la rue des Glacières à Tunis le 18 mai 1928, où elle prend officiellement le nom d’Institut des Belles Lettres Arabes (IBLA) le 30 mars 1931. Elle occupe effectivement son siège actuel à la rue Jamaa al-Haoua le 15 février 1932. Déjà en 1928, le centre d’études publie « Les Cahiers Tunisiens et Documents Tunisiens ». En 1937 naît la revue « Ibla ». Bibliothèque privée, appartenant  aux Pères Blancs, elle est ouverte aux professeurs, aux chercheurs et aux étudiants du troisième cycle. Elle est consacrée essentiellement à la littérature et aux sciences humaines dans le monde arabe et en particulier en Tunisie. La bibliothèque compte environ 34000 monographies, dont la moitié en langue arabe et le reste dans les principales langues européennes. Les revues (dont 150 en échange) sont dépouillées systématiquement. Tous les fichiers, auteurs et matières, ont été informatisés. Toutefois, les fichiers auteurs manuels continuent d’être tenus au jour. Dans le fichier matières, la « Tunisie » a droit a un fichier propre.  En 1949, suite aux grèves nationalistes, et pour empêcher que les élèves tunisiens puissent passer le bac, les autorités françaises, « La Résidence », ferment les lycées. Alors, des professeurs tunisiens, avec des coopérants français et des pères blancs, ouvrent aux jeunes les portes de l’IBLA, et y organisent des cours, pour éviter qu’ils ne manquent l’année scolaire. Les années qui suivent, les jeunes viendront à l’IBLA pour y étudier, ce qui amènera à la création d’un fond de bibliothèque conçu pour répondre à leurs besoins, c’est-à-dire, la bibliothèque IBLA pour les lycéens. Elle accueille des jeunes du quartier qui peuvent venir y étudier chaque après-midi, individuellement ou en groupe. C’est principalement en fonction des programmes scolaires que les livres et les nombreux documents de cette bibliothèque sont choisis. Un fichier informatisé est mis à la disposition des élèves qui s’initient ainsi, avec l’aide des responsables, à des recherches de documents disponibles pour un sujet donné. Les jeunes  trouvent au sein de la bibliothèque une salle commune de travail, de petites salles individuelles, un soutien scolaire en cas de besoin, souvent individualisé et un équipement informatique conséquent  La revue Ibla est née en 1937. Ses fondateurs avaient la certitude que la Tunisie allait devenir un jour indépendante, qu’il fallait respecter et faire connaître la culture tunisienne dans tous ses aspects et soutenir les Tunisiens en tant que protagonistes dans leur propre culture. Elle commence comme un simple bulletin de liaison polycopié entre les sympathisants européens qui veulent connaître les Tunisiens. Elle sera lue avec attention par les colons qui souhaitent mieux employer leurs ouvriers agricoles et dont certains d’entre eux participent aux mouvements d’Action Catholique. Elle cherche à éclairer et à rapprocher l’élite franco-tunisienne : compréhension du peuple, guide pour des contacts profonds, insertion de morale universelle. Le tirage atteint 2 500 exemplaires en 1944. Une collection parallèle, Le Bled, est basée essentiellement sur l’arabe dialectal.Dès les premiers numéros de la revue, certaines rubriques sont signées par des Tunisiens et Tunisiennes. En 1959 apparaît le premier liminaire signé par un Tunisien, T. Guiga, dans un numéro consacré à l’éducation des adultes. À partir de 1977 le comité de lecture de la revue est composé majoritairement par des Tunisiens.  Auparavant, dans la première  » Maison d’Études « , et dès 1928, des brochures avaient été distribuées aux étudiants pour leur faciliter la connaissance du milieu tunisien, de la culture arabe et de la religion musulmane. Elles contiennent des contes, des poésies et des proverbes, ainsi que des conversations. Le tout est traduit en français avec introductions et glossaires. Elles forment deux séries: Les Cahiers Tunisiens et Documents Tunisiens. Les deux dimensions de l’IBLA deviennent claires à partir des années quarante : d’une part formation ou étude, et d’autre part relations ou rayonnement non seulement avec les musulmans, mais aussi avec l’élite européenne chrétienne.  

Invitation M. Jacques  BOUTAULT, Maire du 2ème arrondissement de Paris le CRLDHT, la FIDH, la FTCR, la LDH, le REMDH, RSF, les amis(e) de Taoufik Ben Brik  vous invitent à la rencontre avec Azza Zarrad épouse Taoufik Ben Brik Le Mercredi  20 janvier 2010 de 19h30  à 22h00 A  La salle des expositions à la Mairie du 2ème Arrondissement de Paris 8, rue de la Banque  – 75002 Paris– Métro Bourse. Pour la libération immédiate de

Taoufik Ben Brik et de Zouheir Makhlouf ; pour les libertés en Tunisie

Avec la participation de :  

Alima Boumediene( Sénatrice – Les Verts) – Aline Paillé (Journaliste – France Culture), Arnaud Viviant (Journaliste –  Les Inrockuptibles), Aurélie Trouvé(Présidente d’Attac), Bernard Dréano (Cedetim), Cécile Duflot (Secrétaire Nationale des Verts), Daniel Mermet ( Journaliste – France Inter),  Florence Aubenas(Journaliste – Nouvel  Observateur), Francine Bavay (Vice Présidente du Conseil Régional Ile de France -Les Vert), François Gèze (Editeur), Hassen Zarrouki (Journaliste – Humanité), Haythem Mannaa (Commission Arabe des Droits de l’Homme), Houcine Bardi (Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie), Jean Bellanger (syndicaliste) ; Jean François –Julliard (Reporters Sans Frontières), Jean Pierre Tuquoi (journaliste, Le Monde) José Bové (Député Européen), Kamel Jendoubi (président du réseau Euromed des droits de l’homme), Khémaies Chammari (Consultant en droits de l’Homme), Michel Tubiana (président d’honneur de la Ligue des Droits de l’Homme), Mouhieddine Cherbib (Président de la Fédération pour une Citoyenneté des deux Rives) Moncef Marzouki (Président du CPR) , Mouloud Aounit (Président du MRAP), Nahla Chahal (Journaliste – Universitaire),Nicole Borvo (Sénatrice – PCF),  Pierre Baron (NPA), Pierre Laurent (PCF), Pouria Amir Shahi (Secrétaire National des Droits de l’Homme – Parti Socialiste), Robert Ménard ( journaliste),  Souheyr Belhassen (Présidente de la FIDH), Tahar Ben Hassine (Directeur de la Chaine TV El Hiwar ETTOUNSI), Tarek Ben Hiba (Conseiller Régional – Ile-de-France groupe communiste, alternative citoyenne, républicain et parti de gauche ) . . La liste  des participants sera mise à jour ultérieurement. Animation Musicale : Mohamed Bhar.  

Le corps du chef de la MINUSTAH retrouvé

 

Publié le 16 janvier 2010 à 17h35 Agence France-Presse Port-au-Prince  
L’ONU a confirmé samedi le décès du chef de la mission de paix des Nations Unies en Haïti (Minustah), Hedi Annabi, de son adjoint brésilien et du chef canadien des policiers de l’ONU en Haïti, tous trois tués dans le séisme de mardi à Port-au-Prince. «Je suis profondément attristé de devoir confirmer la mort tragique de mon représentant spécial en Haïti, Hedi Annabi», écrit le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, dans un communiqué publié au siège de l’organisation à New York. «De nationalité tunisienne, Hedi Annabi était un vrai citoyen du monde. Les Nations unies étaient sa vie (..) et il était un défenseur passionné de sa mission et de son personnel», poursuit M. Ban. «Son adjoint Carlos da Costa et le chef des policiers de l’ONU, Doug Coates, (…) ont également trouvé la mort», ajoute-t-il. M. da Costa était «une légende dans les opérations de maintien de la paix des Nations unies.» «Pendant des décennies, il a amené les personnes les plus brillantes à rejoindre l’organisation. Véritable mentor pour des générations de fonctionnaires, son héritage restera vivant pour les milliers d’hommes et de femmes qui servent le drapeau bleu (de l’ONU) aux quatre coins du monde», ajoute M. Ban. Lorsque le séisme est survenu, Hedi Annabi était en réunion avec ses principaux collaborateurs et une délégation de policiers chinois dans l’hôtel Christopher, siège de la Minustah à Port-au-Prince. L’hôtel s’est presque entièrement effondré, et une centaine de personnes y sont encore portées disparues. Ces trois décès portent à 40 le nombre de morts confirmées parmi le personnel de l’ONU. Environ 330 employés de l’organisation sont encore portés disparus. Il s’agit de la pire tragédie qu’ait connu l’ONU. Les autorités haïtiennes estiment à au moins 50.000 morts le bilan du violent séisme. Ban Ki-moon doit se rendre à Port-au-Prince dimanche pour exprimer sa solidarité avec le peuple haïtien et avec le personnel de l’ONU.  

Décès confirmé de Hedi Annabi : Delanoë fait part de son « immense


 
AFP 17.01.10 | 11h14  Le maire de Paris Bertrand Delanoë a fait part dimanche de son « immense tristesse » après la confirmation du décès du diplomate tunisien Hedi Annabi, chef de la mission de l’ONU en Haïti (Minustah), dans le séisme qui a ravagé ce pays. « La Tunisie perd un grand diplomate et les Nations unies un infatigable promoteur de la paix : il a servi sur tous les continents, avec un dévouement et une compétence exceptionnels », écrit M. Delanoë dans un communiqué. « A titre personnel, c’est un ami bizertin que je perds », ajoute le maire en référence au port tunisien de Bizerte (nord), sa ville natale. Hedi Annabi était en fonctions en Haïti depuis le 1er septembre 2007. Il avait été au préalable sous-secrétaire général adjoint de l’ONU pour les opérations de maintien de la paix, de 1997 à 2007. Né en 1944 en Tunisie, il avait rejoint l’ONU en 1981. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a confirmé samedi son décès ainsi que celui de son adjoint brésilien, tous deux tués dans le séisme de mardi à Port-au-Prince.  

L’ONU en Haïti perd son chef


Amériques |  17 Janvier 2010 Hedi Annabi fait bien partie des victimes du séisme qui a frappé Port-au-Prince mardi, détruisant au passage le QG de l’ONU. Ban Ki-moon a rendu hommage à ce Tunisien né en 1944. « Il était toujours le premier arrivé et le dernier parti » : c’est par cette phrase que le secrétaire général de l’ONU Ban Ki -moon a salué la mémoire de Hedi Annabi, diplomate tunisien et chef de la mission onusienne en Haïti (Minustah), vraisemblablement mort dans l’effondrement de son quartier général, mardi, à Port-au-Prince. Dès mercredi, le président haïtien René Préval avait annoncé la mort d’Annabi, mais l’ONU n’a confirmé l’information que dimanche. Les décès de deux autres membres de la Minustah, le Brésilien Luiz Carlos da Costa et le Canadien Doug Coates, ont également été confirmés. Le séisme qui a frappé le 12 janvier a détruit l’hôtel Christopher, QG de l’ONU sur l’île. Le bilan est lourd : 37 membres de l’organisation sont morts et, selon certaines sources, le chiffre pourrait monter jusqu’à 100. « Promoteur de la paix » D’abord diplomate en Tunisie, Hedi Annabi avait rejoint l’ONU en 1981, où il avait pendant dix ans joué un rôle dans la recherche d’un compromis politique au Cambodge. Cet homme au « professionnalisme incomparable », selon Ban Ki-moon, était arrivé en Haïti en 2007. Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a témoigné dans un communiqué de sa tristesse face à la disparition d’un « ami », comme lui originaire de Bizerte, en Tunisie. Selon l’édile de la capitale, Hedi Annabi était « un infatigable promoteur de la paix ». Aucun chef de mission de l’ONU n’avait perdu la vie depuis 2003 et une attaque à Bagdad qui avait coûté la vie au Brésilien Sergio Vieira de Mello et 14 autres fonctionnaires des Nations unies. (Source: Le Journal Du dimanche le 17 janvier 2010)  

Commémoration à Tunis du 10e anniversaire de la mort de Bettino Craxi


 
2010-01-17 15:44:32 | AFP Le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini a assisté dimanche en Tunisie à la commémoration du 10e anniversaire de Bettino Craxi, ancien président du Conseil inhumé à Hammamet (60 km au sud de Tunis). Avec la famille Craxi et les ministres italiens de la Fonction publique et du Travail, et tunisiens des Affaires étrangères et du Tourisme, M. Frattini s’est recueilli sur la tombe de l’ancien chef de gouvernement au cimetière marin de Hammamet, station huppée où il a résidé en exil de 1994 jusqu’à sa mort le 19 janvier 2000. Controversé dans son pays et qualifié de « grand ami » en Tunisie, Bettino Craxi passait souvent ses vacances dans sa luxueuse villa d’Hamammet, avant de s’y réfugier pour échapper à la justice italienne, qui l’avait condamné par contumace à un total de 27 ans de prison dans diverses affaires de corruption et de financement illicite du PSI. Atteint par le diabète, il essaya en vain d’obtenir un sauf-conduit pour rentrer en Italie et mourut le 19 janvier 2000 des suites de sa maladie à l’hôpital militaire de Tunis. Il a été Premier secrétaire du Parti socialiste italien (PSI) de 1976 à 1993 et fut le premier président du Conseil socialiste de 1983 à 1987.  

Azza Zarrad, mère Courage Femme au mille mirages


17 janvier à 17h17 Le combat de l’épouse de Taoufik Ben Brik. Il faut les voir, ces quelques bouts de femmes tunisiennes qui n’aiment pas s’engager et qui ne cessent d’impressionner. Il y eut d’abord Samia Abbou. Il y a 5 ans, Mohamed est emprisonné, et cette mère de deux enfants se jette dans l’arène à 34 ans pour devenir le plus beau porte-parole de la défense de la liberté : celle de son mari, celle de sa famille. Et il y a aujourd’hui Azza Zarrad, épouse Ben Brik. Alors Azza, journaliste, a été un peu cette femme qui cultive la patience pendant que le danger guette le poète !!! Et puis elle l’aime ce poète si intensément que tout est pardonné à Taoufik ! Le » fou » qui affronte Ben Ali est destiné à une vie de calvaire. Mais Azza aime l’homme et balaie le calvaire d’un revers d’amour. Pour Ali, leur fils. Pour Khadija. Pour eux quatre. Pourtant Azza regarde, parfois impuissante, le « roussi » s’installer dans la vie de famille où Taoufik adore Azza et Azza est subjuguée par Taoufik, cet homme libre qu’elle seule a su dompter. Entre ces deux-là, c’est passionnel, et aucun dictateur n’y pourra rien parce que leur amour transperce tous les murs en béton de la tyrannie la plus sauvage ! C’est pour ça que Azza Zarrad est parmi nous à Paris, c’est pour cela qu’elle a laissé les enfants et qu’elle est venue pour suivre sa grève de la faim. Pas pour parader mais pour dire à la Terre des droits de l’homme et à l’Europe assise dans son confort ceci : « Que ce tortionnaire de Ben Ali libère mon mari !!! Je le connais mieux que quiconque, Taoufik n’agresse jamais une femme ». Une manière de dire : la preuve je suis là. Moi qui ai abandonné le journalisme pour intégrer une banque, pour entretenir la famille ; moi qui ai été renvoyée du journal gouvernemental « La Presse », de « Réalités » et au nez de laquelle les portes du « Maghreb » sont définitivement fermées. Voilà Azza, Mère Courage disponible et toujours extasiée face à la plume folle et révoltée du poète ! Elle s’efface pour que prospère le crayon du Fou Chantant Warda El Jazairya et Om Kalthoum qui bercent les paroles et les gestes de Taoufik, le marginal imbibé d’eau de vie… Je veux dire aujourd’hui, moi, qui ai connu Azza il y a environ 25 ans que ce n’est pas sa plume qui s’est tue pour Taoufik ; c’est l’encre de son amour qui bave pour toutes les mères et pour toutes les femmes humiliées par un régime tunisien qui ne dit pas son nom !!! Azza s’en fout de la politique politicienne ; elle n’en a cure des jeux de sérail ; elle rit comme de l’an 40 des tergiversations diplomatiques. Elle veut récupérer Taoufik car il est malade et car il est victime d’un procès et d’une machination politiques. Sur ce point, Azza a raison. Mille fois raison, et ce qui compte pour nous tous. Et à travers elle, comme à travers Samia Abbou et beaucoup d’autres, le rocher fera toujours reculer la vague déchaînée de l’injustice… (Source: « Chakchouka Tunisiènne » le 17 janvier 2010) Lien: http://www.bakchich.info/Femme-aux-mille-mirages,09819.html  

Edito Pour sortir de l’impasse

 


Dr Mustapha Benjaafar           Rien n’est plus inquiétant en ce début d’année 2010 que ce blocage politique qui s’est installé et perdure avec l’absence de perspectives qui l’accompagne et l’alimente. De quoi sera fait demain ? La question agite la classe politique toute entière : les rangs de l’opposition et  le propre camp du pouvoir, proches à l’intérieur et amis de l’extérieur. l’incertitude est là,… enflée par les rumeurs les plus fantaisistes et les plus alarmantes… quels scénario de changements ‘’ possibles ‘’ ?… ‘’ probables ‘’ ?… voir ‘’ définitivement mis au point ‘’ au sein de l’équipe dirigeante ?…          A l’origine du blocage il y a  cet entêtement des gouvernants à refuser tout changement présenté comme une source d’instabilité pour le pays, mais rejeté en fait parce qu’il risque de  menacer les intérêts du système monolithique et des personnes qui en profitent.          Le résultat est là. Des « non  élections » préparées de longue main avec une propagande aussi tapageuse que coûteuse et qui a pour seul but de camoufler l’élimination programmée des voix qui dérangent, reproduisant à l’identique un parlement qui n’a jamais cessé d’être une caisse de résonance où le pouvoir monologue avec ‘’son opposition’’. Aucun moyen n’a été épargné et  le système mis en place exclut tout adversaire. D’abord par la ‘’ loi ‘’, en passant formellement par les deux chambres totalement maîtrisées ; ensuite,      par l’administration partisane aux ordres, empêchant par la cœrcition voire la répression, toute possibilité d’action et de compétition, notamment sur le terrain politique. Les partis d’opposition même légalisés sont cantonnés dans leurs locaux et leurs journaux diffusés au goutte à goutte. Les associations et les syndicats autonomes ne sont pas mieux traités. Des directions dociles y sont installées de force comme à l’association des magistrats et au syndicat des journalistes. La ligue des droits de l’homme (LTDH) et le syndicat étudiant (UGET) sont empêchés depuis de longues années de tenir leurs congrès. Avant les élections, et pendant la campagne électorale, ces restrictions ont témoigné de  l’énorme décalage entre le discours officiel et le vécu…Et la  ‘’ victoire ‘’ électorale n’a malheureusement pas apaisé les tensions : la vague de répression continue à faire des victimes notamment dans les rangs des journalistes et des étudiants…         L’année 2009 se termine dans la confusion et la nouvelle année démarre dans l’incertitude. Que faire face à ce blocage ?         Le principal handicap est certes l’absence de signaux politiques traduisant une prise de conscience des menaces réelles qui pèsent sur l’avenir du pays et une volonté d’ouverture politique pour une sortie de crise. Mais même si l’on admet que cette volonté existe, l’absence de cadre de dialogue rassemblant pouvoir et opposition se fait sentir. C’est traditionnellement au Parlement de jouer ce rôle mais le contexte électoral marqué par l’hégémonie du RCD ne le lui permet pas :  L’opposition, à part le mouvement Ettajdid, a été exclue du jeu parlementaire, et les élections ne traduisent en rien la vérité du paysage politique du pays.          Il serait, bien sûr, utopique et, surtout dans les conditions actuelles, nuisible de revendiquer de nouvelles élections législatives. Il est cependant plus impératif que jamais  de décrisper le climat général et d’engager un vrai dialogue politique. L’intérêt national l’exige. Pour affronter les défis à venir, la Tunisie doit se réconcilier avec elle-même, retrouver son génie et ses valeurs, mobiliser l’ensemble de ses citoyens et de ses compétences. Elle doit aussi consolider ses amitiés, les vraies. Celles qui la poussent dans le sens de l’histoire et du progrès. Les deux objectifs vont de pair.          Sans tomber dans des spéculations de mauvais aloi, l’ouverture peut se marquer  rapidement par la libération des  journalistes et des étudiants, l’arrêt des agressions physiques, écrites et verbales contre les opposants ; et la composition de la nouvelle équipe gouvernementale, avec des personnalités indépendantes et crédibles, aptes à réamorcer le dialogue avec l’opposition et la société civile, pourrait y contribuer.             De son côté, l’opposition doit mesurer ses faiblesses et prendre conscience qu’elle doit resserrer ses rangs et définir une stratégie sans équivoque, certes, mais qui doit être une stratégie du possible. Un premier jalon a été posé, dans le feu de la campagne électorale,  par un pacte de solidarité entre Ettajdid, le FDTL et les listes « Reforme et Développement ». Nous appelons ces trois partenaires à faire un pas de plus, en s’ouvrant aux autres. Certes nous devons prendre le temps d’approfondir nos convergences en termes de projet de société, mais d’ores et déjà le rassemblement  des forces pour une transition démocratique doit être notre leitmotiv pour préparer les échéances de demain. (Source: Edito du « Mouwatinoun » nr 128 (Organe du FDTL))  

Le projet de budget 2010 vu par Pr. Mahmoud Ben Romdhane Relance publique :  «  On aurait pu aller beaucoup plus loin » Investissement : « la question de la bonne gouvernance démocratique »

 


Entretien conduit par Henda Arfaoui  
Le Professeur Mahmoud Ben Romdhane est l’un des éminents spécialistes et experts en économie en Tunisie. Professeur universitaire, il est également l’un des dirigeants du mouvement Ettajdid, l’alliance de l’action militante avec la connaissance et la recherche assidue ont fait de lui l’une des figures de prou en politique et l’une des référence auprès des organisations internationales. Il a eu l’amabilité de répondre à nos questions sur les préoccupations économiques urgentes en Tunisie surtout après les débats autour du budgét 2010.Les questions de l’heure étant le développement régional, le chômage, l’investissement et particulièrement l’investissement dans l’enseignement et le rendement de celui-ci… entretien  
– Quelle est votre lecture des orientations économiques du gouvernement à la lumière des débats sur le budget 2010: seront-elles à la hauteur des difficultés notamment le problème du chômage ?  Par  ailleurs pensez vous que  telles qu’elles ont été prévues, elles pourraient pallier à l’injustice au niveau du développement régional ?  
Les débats budgétaires ont été très courts –ils sont probablement les plus courts du monde- et ceci est une indication de l’importance accordée au pouvoir législatif. Je n’ai pas perçu entre le projet de budget économique pour l’année 2010, tel qu’il a été élaboré par l’Administration en novembre et la réponse du Premier Ministre sur le projet de budget de l’Etat pour l’exercice 2010 en décembre, de modification, même mineure,  des orientations économiques. La croissance économique anticipée pour 2010 se situe à 4 pour cent et le nombre d’emplois additionnels à 70 mille pour une demande estimée à 84 mille. Il y aura ainsi une augmentation du taux de chômage même si les réalisations seront à la hauteur des anticipations, ce qui est loin d’être sûr. Les mesures qui ont été prises en faveur des entreprises confrontées à des difficultés liées à la réduction de leurs exportations ont été nécessaires, mais elles sont loin d’être suffisantes. Pour 2010, il n’y a pas de nouvelle mesure conjoncturelle d’importance qui soit prévue. Il y a, à mon sens, une trop grande frilosité qui ne trouve aucunement sa justification car les équilibres financiers externes du pays ne sont pas une source d’inquiétude : des mesures de relance publique beaucoup plus hardies auraient pu être prises. En Europe et aux Etats-Unis, les politiques de relance ont généré des déficits budgétaires de l’ordre de 9 – 10 pour cent. En Tunisie, notre gouvernement se félicite du contraire : sa limitation à 3,5 pour cent. A travers une politique de relance plus effective, on aurait pu engager des investissements publics dans les infrastructures pour décloisonner les régions intérieures et générer davantage d’emplois. Des deux points de vue que votre question est posée –la réduction du chômage et le développement régional- on aurait pu aller beaucoup plus loin.        -Poursuivre les réformes,   continuer à endiguer les effets de la crise, se préparer à l’après crise : tel est le programme que le  gouvernement a prévu pour 2010,  et présenté par M. Mohamed Ghannouchi, le premier ministre. Pensez –vous qu’une telle stratégie trouve son application concrète dans le budget 2010 ?    
Comme je viens de vous l’indiquer, je ne vois pas dans le programme du gouvernement pour 2010 de réformes ni même de mesures nouvelles pour endiguer la crise. Il y a, cependant, des programmes et des mesures sectoriels ; mais j’avoue ne pas voir leur cohérence et leur inscription dans une stratégie d’après crise. Encore moins prendre à bras-le-corps les problèmes cruciaux du chômage, en particulier des diplômés de l’enseignement supérieur, de la qualité de la santé publique, de la qualité de l’enseignement, du développement et du décloisonnement des régions défavorisées, du développement industriel et technologique. Ce sont ces questions qui sont aujourd’hui cruciales et déterminantes pour le positionnement de notre pays dans la scène mondiale.    -Un expert  a affirmé en parlant   des aléas de la crise monétaire sur notre économie «  nous serons affectés non via nos banques comme en Europe et aux Etats Unis mais par le ralentissement économique venu du nord qui fragilisera nos établissements financiers obligés de provisionner et de ralentir leurs activités» quel est votre commentaire à cette constatation ?  
Le retentissement de la crise mondiale  ne s’est pas effectué à travers les canaux financiers parce que notre système bancaire et financier est encore cloisonné. Le canal de transmission de la crise a été nos exportations. L’examen de l’encours des crédits à l’économie et aux entreprises n’indique pas une contraction de ces crédits, ce qui indique que le secteur bancaire n’a pas eu une attitude de repli, et ce qui est positif. Nos établissements financiers sont-ils fragilisés ? Ils le sont depuis longtemps, souffrant de créances improductives considérables, approchant 24 pour cent des engagements bancaires au début des années 2000. La situation s’est lentement, très lentement, redressée (les mêmes créances représentant 15,5 pour cent des engagements en 2008), mais elle reste encore source de fragilité pour le secteur bancaire car la norme internationalement recommandée est de 2 pour cent. Pour l’instant, le secteur bancaire continue de jouer son rôle et d’octroyer du crédit. Mais si la crise se poursuit encore pendant une ou deux années, générant des difficultés de remboursement pour le secteur des entreprises, alors le risque d’un repli et d’un ralentissement de l’activité bancaire peut devenir préoccupant.     -Une stratégie pourrait elle réussir si elle ne met pas l’Homme à la tête de ses préoccupations, investir dans l’enseignement  et la formation  aussi seront elles rentables avec les programmes prévus mais désapprouvés par les professeurs et les étudiants (IMD) ?  
Le problème en Tunisie n’est pas celui de l’importance des ressources investies dans l’enseignement. Notre pays y consacre l’une des proportions les plus élevées du monde de son PIB. Le problème est celui du mauvais, très mauvais rendement de ces investissements. Il y a une démotivation de la part de toutes les parties prenantes – éducateurs, élèves et étudiants- parce que le système éducatif est un système descendant, ne recherchant aucunement la participation des intéressés. Ce dont vous parlez est l’illustration d’une poursuite de la même politique. Son résultat ne peut être que la poursuite du processus de dégradation. C’est grave pour notre pays parce que c’est là que se joue de la manière la plus dramatique son avenir.        -Les pouvoirs publics vont procéder, durant l’année à venir, à «une refonte radicale du code d’incitations aux investissements, afin de mieux encourager l’investissement dans les régions de développement prioritaire et dans les secteurs à haut contenu scientifique et technologique et de pousser les entreprises à l’innovation technologique et à l’investissement dans la connaissance».Les investisseurs auront –ils le courage de répondre à de telle incitations ?  
Le problème de la crise de l’investissement  en Tunisie n’est pas lié à une insuffisance de mécanismes incitatifs, au contraire. La Banque mondiale et le Fonds monétaire international n’ont cessé de mettre l’accent sur la générosité de ces mécanismes en faveur des investisseurs. Le coût des incitations est, selon leurs analyses, « exorbitant ». Ce qui est posé, c’est le problème de la confiance de ces agents dans l’avenir. Je terminerai mon propos par une simple citation de deux derniers Rapports de la Banque mondiale concernant la question de l’investissement privé en Tunisie. Le Rapport sur le Développement en Tunisie de 2004 souligne que « l’investissement privé demeure comprimé à un niveau inférieur au potentiel. … Des faiblesses de gouvernance économique, en particulier concernant la prévisibilité et la transparence du cadre réglementaire, ainsi que la contestabilité des marchés, peuvent constituer une contrainte importante pour l’investissement privé. … L’incertitude réglementaire, la contestabilité limitée du marché, et une intervention fortement discrétionnaire de l’Etat minent le climat de l’investissement et peuvent décourager la prise de risque par des entrepreneurs moins introduits. Reflet des incertitudes du milieu des affaires, l’investissement privé a perdu de sa dynamique depuis le milieu des années 90 ». Ce dont souffrent le plus la Tunisie et l’investissement privé étranger autant que national, poursuit le Rapport, est cette absence d’ «  [ …u]ne structure gouvernementale qui encourage l’équilibre des pouvoirs, la transparence, et la responsabilisation, notamment grâce à la participation et à l’opinion de la société civile » qui  « est à la base de l’objectif d’une meilleure prestation des services publics ». Un rapport, édité par la même institution trois ans plus tard, consacré à l’intégration mondiale de la Tunisie réitèrera le même diagnostic et y mettra encore plus encore en exergue le fait que le « traitement spécial dont jouissent des individus bien connectés constitue une préoccupation croissante pour la communauté tunisienne des affaires et peut expliquer une partie du faible niveau de l’investissement privé intérieur ».
 
La question n’est donc pas une question technique, une question d’incitations, mais une question politique : la question de la prévisibilité et de la transparence du climat de l’investissement, la question de la bonne gouvernance démocratique.
 

 

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