17 novembre 2009

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TUNISNEWS

 

9 Úme année, N° 3465 du 17.11.2009

 archives : www.tunisnews.net  


LTDH Section de Tozeur-Nefta: Un vĂ©hicule de la SĂ»retĂ© sort de la chaussĂ©e et entraĂźne la mort du jeune Ghassen Dhouibi (22 ans) suite Ă  une hĂ©morragie interne CrĂ©ation d’un comitĂ© international pour la libĂ©ration de Taoufik Ben Brik ANHRI/IFEX: Interior Ministry interferes with distribution of opposition newspapers AFP: Corruption: Classement mondial 2009 Ă©tabli par Transparency International El PaĂ­s: Le prĂ©sident Ben Ali s’éternise Ă  la tĂȘte du pays par le recours a l’arsenal du pouvoir absolu Taoufik Ben Brik: Le PoĂšte et le Tyran LibĂ©ration: Paris se rĂ©veille sur l’affaire Ben Brik TunisiaWatch: France : Label « Pays amis de la France » pour protĂ©ger des critiques des pays comme la Tunisie Mizaanoun: Le pouvoir au Maghreb entre les mains des clans familiaux Sarah Ben Hamadi: Caroline Fourest, maintenant tu peux disposer


Ligue Tunisienne pour la DĂ©fense des Droits de l’Homme Section de Tozeur-Nefta  

Un véhicule de la Sûreté sort de la chaussée et entraßne la mort du jeune Ghassen Dhouibi (22 ans) suite à une hémorragie interne

Tozeur, le 15 novembre 2009   Le militant Adnane Hajji a effectuĂ© lundi 9 novembre 2009 une visite Ă  caractĂšre familial dans la ville de Nefta oĂč il a aussi rencontrĂ© les membres de la section de la Ligue de Tozeur Nefta, et leur a exprimĂ© sa gratitude pour leur position courageuse et leur suivi de terrain des Ă©vĂ©nements du bassin minier. Il a Ă©tĂ© suivi dans tous ses dĂ©placements par des agents de la SĂ»retĂ© Ă  bord de leur vĂ©hicule administratif, ce qui est Ă  l’origine d’un accident de la circulation : la voiture de la SĂ»retĂ© est sortie de la chausse et a heurtĂ© un palmier sur le bord de la route, causant au jeune Ghassen Dhouibi, ĂągĂ© de 22 ans un hĂ©morragie interne ayant entraĂźnĂ© son hospitalisation le jour suivant Ă  Sfax oĂč il a dĂ©cĂ©dĂ© le matin du jeudi 12 novembre 2009.  [
] Pour le ComitĂ© de section LePrĂ©sident Choukri Dhouibi (traduction d’extraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)


CrĂ©ation d’un comitĂ© international

pour la libération de Taoufik Ben Brik

 

Rares sont les citoyens de par le monde qui n’avaient pas entendu parler de l’écrivain et journaliste tunisien Taoufik Ben Brik lors de sa mĂ©morable grĂšve de la faim en l’an 2000. Depuis, le pouvoir du gĂ©nĂ©ral Ben Ali n’a jamais abandonnĂ© l’idĂ©e de se venger un jour de ce rĂ©voltĂ© nĂ©. L’occasion lui en a Ă©tĂ© offerte par les Ă©lections du 25 octobre dernier, que Taoufik, en vraie mouche de coche, a perturbĂ©es par des Ă©crits aussi assassins que rĂ©alistes et dĂ©sabusĂ©s sur les rĂ©alitĂ©s d’un pays vĂ©cues comme un gĂąchis.

 

Élu avec prĂšs de 90 % des voix pour un nouveau mandat de cinq ans, le militaire a immĂ©diatement mis ses menaces Ă  exĂ©cution. La persĂ©cution des opposants, notamment les journalistes, s’est considĂ©rablement intensifiĂ©e, aboutissant Ă  l’emprisonnement de Taoufik Ben Brik le 29 octobre. Son procĂšs a Ă©tĂ© fixĂ© au 19 novembre.

 

C’est lĂ  une situation intolĂ©rable faite Ă  l’une des figures de proue de la sociĂ©tĂ© civile tunisienne.

 

En tant que citoyens amis du peuple tunisien, nous nous proposons donc d’agir avec le monde associatif, avec les autoritĂ©s des pays de bonne volontĂ© et avec toutes les personnalitĂ©s intĂ©ressĂ©es afin de convaincre le chef de l’État tunisien de la nĂ©cessitĂ© impĂ©rieuse de relĂącher l’écrivain et journaliste qui fait honneur Ă  la Tunisie.

 

Pour ce faire, nous constituons, ce 17 novembre 2009, le Comité international pour la libération de Taoufik Ben Brik, qui sera dissous automatiquement lorsque celui-ci aura été libéré et rétabli dans tous ses droits.

 

 

Signataires :

 

* Gilles Perrault, écrivain. (Contact au 02 33 71 58 13)

* Ariane Mnouchkine, comédienne.

* François GÚze, éditeur.

* Jean-François Juillard, militant associatif (RSF-Paris)

* Noël MamÚre, député.

* Éric Sottas, militant associatif. (OMCT-Genùve)

* HélÚne Cixous, écrivain.

* HélÚne Flautre, députée européenne.

 

 


 Interior Ministry interferes with distribution of opposition newspapers

 

Incident details

Harassment

Al Mawqef, Newspaper Al Tariq Al Jadid, Newspaper Moatenun, Newspaper  
(ANHRI/IFEX) – The Arabic Network for Human Rights Information (ANHRI) condemns the rising incidence of freedom of expression violations. The violations which have been taking place show no sign of ending soon. The latest of these abuses was an order issued by the Tunisian Ministry of the Interior. The minister ordered the printing presses responsible for printing opposition newspapers to hand over all issues of these publications to the Tunisian Company for Distribution. Accordingly, the boards of the “Al Mawqef”, “Al Tariq Al Jadid” and “Moatenun” newspapers decided not to publish their newspapers for a week in a joint stance calling for the government to retreat from its new illegal measures. The editors of the three newspapers issued a joint statement in which they said that “the government suppresses opposition newspapers to force them to close down.” The press, journalists and bloggers in Tunisia are facing unprecedented limitations. This latest measure deprives the opposition parties of receiving issues of their own newspapers. This is a barefaced interference by the authorities in the business relationships between printing houses and newspapers, one that can only be interpreted as an attempt to suppress press freedom, to prevent the fair distribution of newspapers and to interrupt the opposition press in order to financially choke it. Gamal Eid, ANHRI’s executive director, said, “This new procedure is a new move in the government’s campaign against all dissenting or opposing voices. The government is working to choke the voice of opposition parties.” ANHRI called on the Tunisian government to stop all repressive practices against freedom of opinion and expression.

Source

Arabic Network for Human Rights Information 19-26 July St., Downtown, 4th Floor, Flat 55 Cairo Egypt info (@) anhri.net Phone: +20 227 736177 Fax: +20 227 736177


 

On nous demande de « rectifier nos propos » 

Un ami de TUNISNEWS n’est pas d’accord avec « Ce cri du cƓur » que nous avons publiĂ© dans notre livraison du 16 novembre 2009 sous forme d’un commentaire (*) lapidaire « en marge d’une dĂ©pĂȘche de l’agence AFP sur les excuses de la Nation australienne » Ă  ses enfants.

 

En fait, M. Abdelwahab Al Hani affirme que ce commentaire « me semble comporter une grave apprĂ©ciation erronĂ©e et risque de vouloir dire que nous Ă©tions mieux sous l’occupation française » et il ajoute « Jamais aucune situation nationale, aussi catastrophique qu’elle ait pu ĂȘtre pour la patrie, ne peut ĂȘtre comparĂ©e Ă  l’asservissement de notre pays et de notre peuple sous le joug colonial ».

 

Il ajoute  que « dire “depuis un certain mars 1956” veut dire pour lui que « c’Ă©tait mieux avant, depuis un certain 3/4 de siĂšcle sous occupation, ce qui est une aberration inacceptable et une insulte Ă  notre peuple qui a arrachĂ© son IndĂ©pendance dans le sang, les sacrifices et la douleur ».

 

Et il conclut « Notre refus de l’arbitraire et de l’injustice ne doit pas nous faire perdre raison. Le sens de la mesure est la condition premiĂšre d’une action digne. PriĂšre de rectifier cet appel ».

 

(*) Commentaire de TUNISNEWS : Et notre cher « ETAT » tunisien, quand est ce qu’il va demander pardon aux dizaines de milliers des enfants de ce pays qui ont Ă©tĂ© violĂ©s, persĂ©cutĂ©s, torturĂ©s, discriminĂ©s, oubliĂ©s, maltraitĂ©s, stigmatisĂ©s, humiliĂ©s, 
. depuis un certain 20 mars 1956??? QUAND?

Réponse de la rédaction

Cher ami

1-       Nous n’avons jamais dit ou insinuĂ© « que c’était mieux avant », et nous ne sommes ni myopes, ni inconscients, ni irresponsables, ni « vendus à quiconque» pour faire une comparaison pareille entre le colonisateur et le concitoyen.

2-       Notre commentaire signifie tout simplement que  l’ETAT tunisien est Responsable de TOUTES les exactions, de TOUS les malheurs, les torts, les injustices, les douleurs infligĂ©es et subis par les dizaines de milliers de militantEs et citoyenNEs tunisienNEs de tous bords, c’est Ă  dire par la crĂšme de l’ELITE de la sociĂ©tĂ© tunisienne et ce tout au long des derniĂšres 53 annĂ©es.. depuis « Sabbat EL DHlam » jusqu’à ce jour et au delà


3-       En ce qui concerne les terribles crimes de gĂ©nocide et contre l’humanitĂ© et autres assassinats, pillage, tortures, spoliations, et c etc.. commises par les colonisateurs français et leurs collabos sur tout le territoire de la RĂ©gence de Tunis de 1881 au 15 octobre 1963, il faudrait bien que les vrais patriotes s’attellent Ă  prĂ©parer des dossiers bĂ©tons et les prĂ©senter ensuite aux instances internationales compĂ©tentes , au conseil des doits de l’ONU, Ă  la cour pĂ©nale internationale Ă  La Haye
 mais il faudrait avant rĂ©aliser la 2Ă©me indĂ©pendance de notre chĂšre patrie. Et ça c’est une autre affaire.. 

Merci pour votre compréhension

L’équipe de TUNISNEWS

17 novembre 2009


 Invitation

 

M.  Jacques  BOUTAULT

Maire du 2Ăšme arrondissement de Paris

M. Kamel Jendoubi

PrĂ©sident du ComitĂ© pour le Respect et des Droits de l’Homme en Tunisie – CRLDHT

M. Mouhieddine CHERBIB

PrĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration pour une CitoyennetĂ© des deux Rives – FTCR

Ont le plaisir de vous inviter Ă  participer Ă  la soirĂ©e pour la libertĂ© de la presse en Tunisie, en soutien aux journalistes tunisiens, notamment aux journalistes emprisonnĂ©s Taoufik Ben Brik et Zouheir Makhlouf, (dont les procĂšs respectifs auront lieu les 19 et 24 Novembre) face Ă  la forte rĂ©pression dont ils font l’objet et la dĂ©gradation de la situation aux lendemain des Ă©lections prĂ©sidentielles et lĂ©gislatives en Tunisie. 

Soirée Animée par Daniel Mermet 

Avec la participation de :  

Alima Boumediene( SĂ©natrice – Les Verts) – Aline PaillĂ© (Journaliste – France Culture), Arnaud viviant (Journaliste –  Les Inrockuptibles), AurĂ©lie TrouvĂ© (PrĂ©sidente d’Attac), Bernard DrĂ©ano (Ceditim), Bernard Ravenel (Politologue), CĂ©cile Duflot (SecrĂ©taire Nationale des Verts), Daniel Mermet ( Journaliste – France Inter),  Florence Aubenas(Journaliste – Nouvel  Observateur), Francine Bavay (Vice PrĂ©sidente du Conseil RĂ©gional Ile de France -Les Vert), François GĂšze (Editeur), Guy Sitbon (Journaliste), Hassen Zarrouki (Journaliste – HumanitĂ©), Haythem Mannaa (Commission Arabe des Droits de l’Homme), Jean Claude Guillebeaud ( Ecrivain – Essayiste), Jean François –Julliard (Reporters Sans FrontiĂšres), JosĂ© BovĂ© (DĂ©putĂ© EuropĂ©en), KhĂ©maies Chammari (Consultant en droits de l’Homme), Moncef Marzouki (PrĂ©sident du CPR) , Mouloud Aounit (PrĂ©sident du MRAP), Nahla Chahal (Journaliste – Universitaire), Nicole Borvo (SĂ©natrice – PCF),  Pierre Baron (NPA), Pierre Laurent (PCF), Pouria Amir Shahi (SecrĂ©taire National des Droits de l’Homme – Parti Socialiste), Souheyr Belhassen (PrĂ©sidente de la FIDH), Tahar Ben Hassine (Directeur de la Chaine TV El Hiwar ETTOUNSI), Tarek Ben Hiba (Conseiller RĂ©gional – Ile de France), Wala Said (Journaliste Irakienne) . . .

Animation Musicale : Mohamed Bhar. 

Le Mercredi Ă  18 novembre 2009

de 19h30  à 22h00

A  La salle des expositions à la Mairie du 2Úme Arrondissement de Paris

8, rue de la Banque  – 75002 PARIS – MĂ©tro Bourse


Corruption: Classement mondial 2009 établi par Transparency International

AFP, le 17 novembre 2009 Ă  11h13

BERLIN, 17 nov 2009 (AFP) – Voici les pays les mieux notĂ©s et les moins bien notĂ©s au classement international 2009 du degrĂ© de perception de corruption, Ă©tabli par l’organisation non-gouvernementale Transparency International, publiĂ© mardi Ă  Berlin.

L’indice, Ă©tabli grĂące Ă  des sondages rĂ©alisĂ©s auprĂšs d’hommes d’affaires et de spĂ©cialistes, va de 10 pour un pays considĂ©rĂ© comme “propre” Ă  zĂ©ro pour un pays perçu comme gangrenĂ© par la corruption.

1. Nouvelle-Zélande                           9.4

2. Danemark                                   9.3

3. Singapour                                  9.2

=3. SuÚde                                     9.2

5. Suisse                                     9.0

6. Finlande                                   8.9

=6. Pays-Bas                                  8.9

8. Australie                                  8.7

=8. Canada                                    8.7

=8. Islande                                   8.7

11. NorvÚge                                   8.6

12. Hong-Kong                                 8.2

=12. Luxembourg                               8.2

14. Allemagne                                 8.0

=14. Irlande                                  8.0

 =61. Tunisie                                   4,2.

162. Angola                                   1.9

=162. Congo                                   1.9

=162. République démocratique du Congo        1.9

=162. Guinée-Bissau                           1.9

=162. Kirghizstan                             1.9

=162. Venezuela                               1.9

168. Burundi                                  1.8

=168. Guinée équatoriale                      1.8

=168. Guinée Conakry                          1.8

=168. Haïti                                   1.8

=168. Iran                                    1.8

=168. Turkménistan                            1.8

174. Ouzbékistan                              1.7

175. Tchad                                    1.6

176. Irak                                     1.5

=176. Soudan                                  1.5

178. Birmanie                                 1.4

179. Afghanistan                              1.3

180. Somalie                                  1.1

 

AFP


La dictature discrĂšte

Le prĂ©sident Ben Ali s’éternise Ă  la tĂȘte du pays par le recours a l’arsenal du pouvoir absolu

(Editorial d’El País traduit de l’espagnol par Abdelatif Ben Salem)

 

 

AprĂšs les Ă©lections prĂ©sidentielles de dimanche dernier, Ben Ali pourra ajouter  un nouveau mandat de cinq ans aux vingt-deux annĂ©es passĂ©es au pouvoir en Tunisie. Pour obtenir cette performance record, Ă  la fois inquiĂ©tante et invraisemblable, il n’a pas hĂ©sitĂ© Ă  manipuler la Constitution tunisienne afin de l’adapter Ă  son propre dessein de se maintenir au pouvoir. Il pourra ĂȘtre tentĂ© de rééditer son forfait, s’il ne veut pas ĂȘtre Ă©cartĂ© des prochaines Ă©lections, en repoussant l’ñge limite imposĂ© aux candidats Ă  la course prĂ©sidentielle au delĂ  de 75ans. Mais Ben Ali a fait en plus appel Ă  tous les stratagĂšmes et subterfuges en vogue chez les despotes pour donner un semblant de vernis dĂ©mocratique Ă  son rĂ©gime, tel celui par exemple d’obtenir l’aval de la communautĂ© internationale pour ses manƓuvres Ă©lectorales frauduleuses.

 

Alors que La France et l’Espagne se sont empressĂ©s de donner leur aval Ă  un processus Ă©lectoral oĂč les garanties minimales d’équitĂ© entre les diffĂ©rents candidats, et oĂč la transparence dans le dĂ©pouillement des rĂ©sultats Ă©taient totalement absentes, Les Etats-Unis d’AmĂ©rique ont exprimĂ© leur « prĂ©occupation » face Ă  l’absence des observateurs internationaux. Pour  l’ElysĂ©e, son attitude complaisante envers le rĂ©gime de Ben Ali fait partie d’une tradition diplomatique contestable qui a toujours privilĂ©giĂ© la cĂ©lĂ©bration formelle des Ă©lections aux conditions rĂ©elles de leur organisation. Le cas de l’Espagne dĂ©montre, au contraire, une fois de plus, les limites et les erreurs d’une politique extĂ©rieure affirmant sans cesse s’inspirer des grands principes mais qui, le moment venu, abdique sans Ă©tats d’ñme devant la diversitĂ© des intĂ©rĂȘts. Ce n’est pas en dĂ©tournant le regard du despotisme qui sĂ©vit en Tunisie et au Maghreb en gĂ©nĂ©ral, que l’Espagne pourra espĂ©rer consolider ses relations avec Washington.

 

Ben Ali a cherchĂ© a camoufler le cachet autoritaire de son rĂ©gime en se prĂ©sentant devant la communautĂ© internationale comme le champion de la lutte contre le jihadisme, et comme le dĂ©fenseur des droits de la femme, exploitant Ă  son avantage et avec habilitĂ©, la distance creusĂ©e dans ce domaine par la Tunisie face Ă  ses voisins. Cette stratĂ©gie Ă©lĂ©mentaire a jusqu’ici tellement bien fonctionnĂ© qu’elle a fait du rĂ©gime tunisien l’une des dictatures les plus discrĂštes au monde. La complaisance envers le rĂ©gime de Ben Ali, en mettant en avant  certains succĂšs Ă©conomiques tout compte fait relatifs, ne contribuera pas Ă  rĂ©soudre les problĂšmes graves auxquels se trouve confrontĂ©e la Tunisie en plus des autres pays du Maghreb ; cette condescendance n’est qu’une forme, absurde et insensĂ©e, de les aggraver davantage ; bon nombre de prĂ©cĂ©dents Ă  travers le monde sont lĂ  pour l’attester.

 

Courtesy El PaĂ­s, 28 octobre 2009

 

Précision

(Traduite de l’espagnol par Abdelatif Ben Salem)

 

L’éditorial datĂ© du 28 octobre, intitulĂ© La dictature discrĂšte ne reflĂšte en aucune maniĂšre la rĂ©alitĂ© et appelle les prĂ©cisions suivantes. Objectivement parlant, il convient de se demander s’il est de bon ton de remettre en question l’incessant travail entrepris par le chef de l’Etat tunisien, Zine el Abidine Ben Ali, qui a su planifier le progrĂšs du pays, son dĂ©veloppement, sa stabilitĂ©, sa sĂ©curitĂ© et sa survie. ConfortĂ©es par des rapports fiables Ă©manant des nombreuses instances  internationales, les statistiques rendent superflus tout commentaire et toute comparaison avec la situation prĂ©caire qu’a traversĂ©e la Tunisie au milieu des annĂ©es quatre-vingt.

 

Peut-on dĂ©velopper en toute bonne foi des rĂ©flexions aussi inquiĂ©tantes sur l’avenir d’un pays, dont le rĂ©gime politique n’a cessĂ© d’exalter les principes universels des droits de l’homme, des valeurs de solidaritĂ©, d’entraide mutuelle et d’égalitĂ© entre les hommes et les femmes ? N’a-t-on pas affirmĂ© que ce pays fut, dĂ©s les annĂ©es quatre-vingt-dix, parmi les premier Ă  avoir alertĂ© la communautĂ© internationale sur le danger que reprĂ©sentent pour le monde entier, les phĂ©nomĂšnes intĂ©gristes et fondamentalistes.

 

Contrairement aux informations selon lesquelles le gouvernement tunisien n’a pas autorisĂ© la prĂ©sence d’observateurs indĂ©pendants pendant les Ă©lections, Tunis a assurĂ© qu’au cours de cet important Ă©vĂ©nement, pas moins de 31 personnalitĂ©s Ă©trangĂšres connues pour leur indĂ©pendance et pour leur incontestable crĂ©dibilitĂ©, ont menĂ© leur mission dans une climat de tolĂ©rance et de libertĂ©. Le 25 octobre 2009, 89,62% des Ă©lecteurs tunisiens ont accordĂ© leur suffrage au prĂ©sident Ben Ali pour qu’il puisse continuer Ă  guider le pays sur le chemin du progrĂšs. Ces Ă©chĂ©ances Ă©lectorales reprĂ©sentent pour nous une nouvelle Ă©tape dans le processus dĂ©mocratique et pluraliste en Tunisie.

 

Quant aux relations bilatĂ©rales entre l’Espagne et La Tunisie, il faudrait peut-ĂȘtre rappeler que celles-ci ont connu leur moment privilĂ©giĂ© prĂ©cisĂ©ment au cours des deux derniĂšres dĂ©cennies ; ce sont des relations exemplaires et ils continueront Ă  l’ĂȘtre, puisqu’elles sont Ă©difiĂ©es sur les principes de l’amitiĂ© sincĂšre, du bon voisinage, de coopĂ©ration et de respect mutuel.

 

Mohamed Ali Nafti. Ministre conseiller de l’Ambassade de Tunisie à Madrid.

 

Courtesy El País, 5 novembre 2009. (Rubrique : Cartas al director- courrier des lecteurs)

 


REPORTERS SANS FRONTIERES

COMMUNIQUE DE PRESSE

17.11.09

TUNISIE

LE POETE ET LE TYRAN , un texte inédit de Taoufik Ben Brik

Reporters sans frontiĂšres rend public, mardi 17 novembre 2009, un texte inĂ©dit de Taoufik Ben Brik. Ce poĂšme intitulĂ© “Le PoĂšte et le Tyran” a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© depuis la prison de Mornaguia, oĂč le journaliste et Ă©crivain est incarcĂ©rĂ©.

PlacĂ© sous mandat de dĂ©pĂŽt, pour “atteinte aux bonnes mƓurs“, “diffamation“, “agression“ et “dĂ©tĂ©rioration des biens d’autrui“, le procĂšs de Taoufik Ben Brik s’ouvre Ă  Tunis, le jeudi 19 novembre. Il risque jusqu’à cinq ans de prison ferme.

Le PoĂšte et le Tyran

Monsieur le Juge,

le prévenu a-t-il droit à une parole licite?

Comment, alors que vous m’interrompez

exigeant un non ou un oui…

Le droit, je vous le dis, votre Honneur, 

Pour nous autres Arabes, 

qui sommes Peuple amateur de préliminaires

avant toute réponse!

 

A prĂ©sent, vous allez m’Ă©couter…

Le marché, la grand-place, le ventre de la ville

grouillent de cette clameur :

La Justice, en mon pays, est inexistante

La Justice passa et s’en fut

La Justice a rejoint le Sein du Seigneur,

qui fit que nul n’est pĂ©renne

fut-il Magnifique ou Tyran

 

Ne vous souciez point de ces mots,

Les gens sont saisis de fiÚvre délirante

et d’hallucinations

J’ai vu, quant Ă  moi, de mes propres pupilles

ce que la cécité des mécréants ne saurait distinguer, 

le fin mot de l’histoire :

 

La justice n’est pas absente,

c’est la cause qui est illusoire,

ou l’accusation, si vous prĂ©fĂ©rez, qui peine Ă  exister

condamnĂ©e qu’elle fut Ă  la peine capitale

Nous sommes alors aujourd’hui jugĂ©s et condamnĂ©s

en manque d’accusation

comme l’Amant est en manque de sa bien-aimĂ©e,

Je me consume de désir pour une accusation savoureuse.

 

Monsieur le juge vénérable

scrutez bien avec moi ces fariboles

exercez votre perçant jugement :

L’on m’accuse d’avoir administrĂ© une torgnole

Ă  une dame innocente,

de l’avoir gratifiĂ©e d’une ruade,

d’avoir tirĂ© sa chevelure de sirĂšne, 

griffé ses joues de pomme rouge,

brisĂ© ses cĂŽtes de gazelle…

Comment un poÚte peut-il commettre autant de fautes de goût?

 

Notre poĂšte disait

“Nous aimons le pays comme nul ne l’aime”

Je réponds en contrepoint,

“J’aime les femmes comme nul ne les aime”

 

A toutes les femmes de la terre et des cieux j’ai chantĂ© :

La foudre a tonné sur les contreforts du Kef

Son écho a atteint les confins des terres de Abid

J’ai cru entendre lĂ  le tonnerre de Dieu

c’Ă©tait en fait le rire de ma bien-aimĂ©e

 

A la policiĂšre travestie je voudrais dire :

Tu es la bien-aimée, tu es le poÚme,

mais oĂč se cĂšle donc la vĂ©ritĂ©?

Tu fus dure avec moi,

sans répit ni nuance

J’aurais prĂ©fĂ©rĂ© que tu me taxes d’assassin

ou de voleur de tout ce qui fut thésaurisé durant votre rÚgne

Mais rosser une femme? Quel désastre!

OĂč donc se cĂšle la vĂ©ritĂ©?

 

La vérité est que je me suis aventuré

dans les recoins du palais du dragon

Une promenade devenue cauchemar sans issue

La vĂ©ritĂ© est que c’est une affaire

entre moi et Zaba le Grand,

souverain du pays

Une affaire qui concerne Hallaj le poĂšte et le Tyran

Charlie Chaplin et le Dictateur

ShĂ©herazade et Shahryar…

 

Dites Ă  mon geĂŽlier de ne pas se fĂącher

Je ne suis, quant Ă  moi, pas en colĂšre

l’esprit en paix

non pas parce qu’innocent,

parce que coupable de l’avoir dĂ©pouillĂ©

de ses derniers masques et parures

de l’avoir laissĂ© nu comme un nouveau nĂ©

en proie aux moqueurs et aux ricanants

 

Ceux qui ne sont point familiers du soleil

sont atteint, Ă  la lumiĂšre, de glaucome

Le soleil se lĂšve, alors sauve toi, Vampire!

Buveur de sang!

Fuis! Fuis! Et fais ce qu’il te plait

Mes paroles sont libres

comme le souffle de la brise!

Aucune geĂŽle ni aucune cage

ne peut retenir le fugitif qui te parle

de derriĂšre ces barreaux :

 

Quand la récitation servile

sera étouffée par la Bonne Nouvelle

le Jour venu,

tu seras humble et poli…

Carthage, cette tombe lugubre oĂč manque le cadavre…

 

L’idiot flĂ©chira pour faire place Ă  l’Ă©tendard et Ă  la bataille

Tu lùcheras la bride à la démesure

et n’Ă©touffera point le hennissement de ta monture

Elle porte en sa croupe un combattant…

 

Plaidoyer du détenu N° 5707

Bloc H, Aile 2, Cellule 2

Prison civile de Mornaguia

Taoufik Ben Brik 


Paris se rĂ©veille sur l’affaire Ben Brik

Tunisie . Inhabituelles protestations du Quai d’Orsay sur le cas du journaliste qui risque cinq ans de prison.

 
Par CHRISTOPHE AYAD Les droits de l’homme en Tunisie sont une rubrique Ă  plein temps : les entrants, les sortants, les oubliĂ©s et les «vedettes»  Le journaliste Taoufik ben Brik mobilise l’attention et les inquiĂ©tudes du moment. Interdit de publication dans son propre pays, reclus chez lui, en proie Ă  des tracasseries sans fin, TBB – comme le surnomment les familiers – en est rĂ©duit Ă  proposer Ă  la presse française des textes sur son sujet prĂ©fĂ©rĂ© : le prĂ©sident Zine el-Abidine ben Ali, son rĂ©gime, son Ă©pouse, son palais, sa belle-famille, son argent, son culte de la personnalité  SantĂ©. Ben Brik a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© et Ă©crouĂ© le 29 octobre, quatre jours aprĂšs la réélection triomphale (89,62% des voix) de Ben Ali Ă  un cinquiĂšme mandat. ConvoquĂ© au commissariat pour une prĂ©tendue agression d’une femme dans la rue, Ben Brik a Ă©tĂ© directement envoyĂ© Ă  la prison de Bouchoucha, Ă  Tunis. Sa famille, qui n’a pas pu lui rendre visite, est inquiĂšte pour sa santĂ©. Le journaliste doit ĂȘtre jugĂ© jeudi Ă  Tunis et encourt jusqu’à cinq ans de prison. Au printemps 2000, il avait fait plier le rĂ©gime en observant 42 jours de grĂšve de la faim afin de dĂ©noncer les violations des droits de l’homme. Ben Ali ne lui a jamais pardonnĂ© cet affront et la procĂ©dure en cours ressemble fort Ă  une vengeance. D’autant que TBB a multipliĂ© Ă  l’approche de la prĂ©sidentielle les textes mordants et ironiques. Le sort de Ben Brik et d’autres journalistes persĂ©cutĂ©s, comme Zouhair Makhlouf ou Slim Boukhdir, assiĂ©gĂ© Ă  son domicile par la police, a occasionnĂ© une inĂ©dite passe d’armes entre Paris et Tunis. Le porte-parole du Quai d’Orsay et Bernard Kouchner lui-mĂȘme ont critiquĂ© l’intransigeance du pouvoir tunisien : «Quand on a Ă©tĂ© Ă©lu pour la cinquiĂšme fois et qu’on dirige ce pays avec habiletĂ©, je pense que c’est inutile», a dĂ©clarĂ© le chef de la diplomatie française. Ces dĂ©clarations, totalement inhabituelles tant la France s’est jusque-lĂ  tue sur les droits de l’homme en Tunisie, ont suscitĂ© l’ire de Carthage. Le prĂ©sident Ben Ali en personne a annoncĂ© avoir saisi l’Union du Maghreb arabe et l’Union africaine contre «une ingĂ©rence dans ses affaires intĂ©rieures». MĂȘme Bertrand DelanoĂ«, traditionnel ami de la Tunisie, oĂč il est nĂ©, s’est fait envoyer sur les roses pour avoir appelĂ© «au respect strict des droits de l’homme en Tunisie». Seul Jean Daniel, le directeur du Nouvel Observateur (dont le site a publiĂ© des textes de Ben Brik), venu Ă  Tunis Ă  l’occasion de l’intronisation de Ben Ali, a eu droit Ă  une vague promesse d’«intervenir», une fois que la justice – bien Ă©videmment – «indĂ©pendante» se sera prononcĂ©e
 TorturĂ©. Pendant que Paris et Tunis s’écharpent sur le cas Ben Brik, d’autres affaires, moins mĂ©diatisĂ©es, tissent la chronique dĂ©primante des libertĂ©s en Tunisie : le militant Ă©tudiant Mohamed Soudani vient d’ĂȘtre condamnĂ© Ă  quatre mois de prison ; le lycĂ©en Amine Briouel a Ă©tĂ© torturĂ© en prison lors de son interrogatoire ; l’ex-prisonnier politique Fethi Changol a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© et emmenĂ© dans un lieu inconnu ; deux groupes d’une dizaine de jeunes sont passĂ©s en procĂšs en vertu de la loi antiterroriste pour avoir tenu des «rĂ©unions illĂ©gales».Seule bonne nouvelle : un groupe de syndicalistes de la rĂ©gion de Gafsa, condamnĂ© Ă  de lourdes peines de prison suite Ă  l’agitation sociale de l’annĂ©e derniĂšre, a Ă©tĂ© libĂ©rĂ© par grĂące prĂ©sidentielle le 7 novembre, pour le 22e anniversaire de l’arrivĂ©e au pouvoir de Ben Ali.  
(Source: “LibĂ©ration” (Quotidien – France) le 16 novembre 2009)


 

France : Label « Pays amis de la France » pour protéger des critiques des pays comme la Tunisie

Dans une question Ă©crite posĂ©e Ă  l’AssemblĂ©e Ă  Alain Joyandet, secrĂ©taire d’État chargĂ© de la coopĂ©ration et de la francophonie, le dĂ©putĂ© de Seine-St-Denis. Eric Raoult (*) prĂ©conise la crĂ©ation d’un label «  Pays amis de la France » pour Ă©pargner des pays comme la Tunisie des critiques des hommes politiques et des medias français :

« M. Eric Raoult attire l’attention de M. le secrĂ©taire d’état chargĂ© de la coopĂ©ration et de la francophonie sur l’intĂ©rĂȘt que reprĂ©senterait la crĂ©ation d’un label « Pays amis de la France » . En effet, il peut paraitre assez singulier voire trĂšs surprenant que l’on puisse constater rĂ©guliĂšrement que les mĂ©dias et certains responsables politiques français s’ingĂ©nient Ă  dĂ©nigrer certains pays pourtant amis de la France. Cette mĂ©thode regrettable est ainsi couramment utilisĂ©e Ă  l’encontre de pays comme la Tunisie ou le Gabon par exemple. Alors mĂȘme que ces « droits de l’hommistes »  impĂ©nitents voire professionnels oublient les mĂȘmes rĂ©clamations pour de nombreux autres pays. Cette action systĂ©matique de critique Ă  l’égard de certains pays suscitent parfois tant l’indignation de leur population, que le doute de nos compatriotes sur la rĂ©alitĂ© politique de ces pays. Une incomprĂ©hension peut donc jaillir entre la France et ces Ă©tats dĂ©criĂ©s. DĂ©s lors, il pourrait s’avĂ©rer intĂ©ressant de crĂ©er puis de dĂ©cerner un label «  Pays amis de la France »  pour les nations Ă©trangĂšres avec lesquelles nous entretenons des relations privilĂ©giĂ©es d’amitiĂ© et qui sont des clients attitrĂ©s pour notre commerce extĂ©rieur. Ce label pourrait ainsi symboliser des pays desquels nous voulons dĂ©fendre la rĂ©putation, au regard de la population française, mais aussi pour prouver l’importance que nous attachons aux Ă©changes commerciaux avec ces pays. Il lui demande donc de lui prĂ©ciser sa position sur cette proposition. »

 

(*) Eric Raoult, le fervent dĂ©fenseur du systĂšme Ben Ali est aussi prĂ©sident de l’association des Ă©lus Français Amis d’IsraĂ«l (ADELMAD).

 

4 commentaires

VG | 13/11/2009 | 18:17

 

Vu de France, je suis certain que M. Raoult ne cherche pas Ă  dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts du peuple tunisien. Au contraire, il fait partie de la tendance, au sein de l’UMP, qui reprĂ©sente les intĂ©rĂȘts Ă©conomiques français sur le continent africain et, Ă  ce titre, ne voit aucune raison de respecter les droits de l’homme, tant que les investissements en Tunisie et le commerce avec ce pays sont rentables. Le seul but de sa proposition est d’interdire aux mĂ©dias français de critiquer les rĂ©gimes dictatoriaux qui existent sur le continent africain, pour laisser les mains libres aux patrons de Paris, de Tunis et d’ailleurs. Rien n’est plus mĂ©prisable que de tels politiciens, mais comme ils travaillent pour le capital, ils ont beaucoup de pouvoir. C’est le principe du sarkozysme : servir les intĂ©rĂȘts des multinationales en crĂ©ant des rĂ©serves de main d’oeuvre bon marchĂ©, en France (les habitants des quartiers populaires et les travailleurs immigrĂ©s) et, grĂące Ă  la « diplomatie », dans le monde entier.

VG | 14/11/2009 | 00:18

 

PS : Sur Éric Raoult, le trùs bon article qui vient de paraütre sur Rue 89:

http://www.rue89.com/2009/11/13/eric-raoult-dans-le-texte-vingt-ans-de-perles-droitieres-125894

zagalo | 14/11/2009 | 00:35

Monsieur Raoult cherche certainement Ă  profiter de vacances gratuites avec sa femme en tunisie dans un palace 5 Ă©toiles. C’est tout et ça ne va pas plus loin. Cet Ă©nergumĂšne qui se dit dĂ©putĂ© de la RĂ©publique sans mĂȘme connaĂźtre le sens de celle ci est une calamitĂ© pour le peuple de France. Comment un homme comme lui peut se permettre de parler ainsi alors qu’en Tunisie une dictature reconnue et certifiĂ©e par diverses organisations internationales, des pays comme les Etats unis ou d’autres n’ont pas manquĂ© de le soulever. Ce type est dangeureux car il est capable d’attirer des gens violents sur le sol français pour lui faire comprendre que Ben Ali tue, affame, torture, fait disparaĂźtre des gens en Tunisie. Alors qu’il se taise de grace et qu’il s’occuppe de sa commune et de la misĂšre que vivent les français dans son propre fief.

VG | 15/11/2009 | 13:31

Zagalo, tu as bien raison de dire que les amis de Ben Ali ont beaucoup d’avantages matĂ©riels Ă  gagner. En revanche, ils ne doivent pas trĂšs bien dormir la nuit, vu ce qu’ils ont sur la conscience.

Mais Raoult est aussi un dĂ©putĂ© raciste, comme d’autres Ă  l’UMP (Christian Vanneste etc.) ; sa fonction dans le systĂšme sarkozyste est:

1) d’attirer les voix du Front National, le parti xĂ©nophobe d’extrĂȘme-droite, dont la base Ă©lectorale est la population touchĂ©e par la dĂ©sindustrialisation d’anciennes rĂ©gions industrielles (Seine-Saint-Denis, Nord, etc.) et certains habitants des campagnes qui ne sont pas trĂšs ouverts sur le monde et

2) d’attirer le soutien financier de groupes Ă©conomiques qui souhaitent faire baisser les salaires (le coĂ»t de la main d’oeuvre) en crĂ©ant des catĂ©gories de la population isolĂ©es et dĂ©favorisĂ©es sur le marchĂ© du travail.

Donc, malheureusement, ce n’est pas seulement M. Raoult qui est un mauvais homme, c’est tout le systĂšme politico-Ă©conomique auquel il participe qui est mauvais. En l’occurence, sa commune (Le Raincy) est un parc Ă  riches au milieu d’un des dĂ©partements les plus dĂ©favorisĂ©s de France, la Seine-Saint-Denis, oĂč, comme par hasard, le pourcentage d’immigrĂ©s ou de Français issus de l’immigration est trĂšs Ă©levĂ©, ainsi que le taux de chĂŽmage suite Ă  la dĂ©sindustrialisation du dĂ©partement. Donc la misĂšre, il connaĂźt bien, mais ça ne l’intĂ©resse pas vraiment.

PS : je me permets de parler aussi longuement de la France, sur un site concernant la Tunisie, pour Ă©clairer un tout petit peu le contexte des nombreux articles rĂ©cents sur l’attitude de la France par rapport Ă  la réélection de la Tunisie. Il s’agit d’une certaine France : celle de Sarkozy et ses amis – tandis que beaucoup d’autres Français, je crois, voudraient que les acteurs Ă©conomiques et diplomatiques europĂ©ens cessent de soutenir le rĂ©gime corrompu et dictatorial de Ben Ali, non seulement Ă  cause de la situation actuelle en Tunisie, mais aussi Ă  cause de ses rĂ©percussions en France (Ă  savoir le pouvoir dĂ©mesurĂ© que ça confĂšre Ă  des gens immoraux comme ceux dont nous parlons).

(Source: „TunisiaWatch » (censurĂ© en Tunisie), le 12 novembre 2009)

Lien : http://www.tunisiawatch.com/?p=1451


L’Ă©mission Al Maghreb al arabi fi ousbouĂą (Medi 1 Sat) , du dimanche 15 novembre, est dĂ©sormais sur le site de la chaĂźne: http://www.medi1sat.ma

 

Al Maghreb al arabi fi ousbouĂą (Medi 1 Sat) s’intĂ©resse Ă  la Tunisie

Dimanche 15 novembre 2009

Invités: Borhane Besaies (Tunis) & Abdel Wahab Hani (Paris)

 

 

Al Maghreb al arabi fi ousbouĂą, sur la chaĂźne marocaine, pan-maghrĂ©bine, Medi 1 Sat, revient sur la cĂ©rĂ©monie du Serment prĂȘtĂ© par l’actuel Chef de l’Etat et son discours d’Investiture, inagurant son 5e et dernier quinquenat, ce jeudi 12 novembre, devant les deux chambre, rĂ©unies au Palais du Bardo. 

 

Pour dĂ©battre, la chaĂźne a invitĂ©, en direct depuis Tunis, M. Borhane Besaies, prĂ©sentĂ© comme analyste politique, et nous mĂȘme Abdel Wahab Hani, DĂ©fenseur des droits humains, par tĂ©lĂ©phone depuis Paris.

 

L’Ă©mission sera diffusĂ©e ce soir Dimanche 15 novembre, Ă  20h40, heure du Maroc, temps universel, 21h40 heure de Tunis et Paris. Elle sera re-diffusĂ©e Ă  01h30, temps universel, et demain lundi Ă  11h30, temps universel.

 

Les questions tournaient, essentiellement, autour de la libertĂ© de la presse et de la rĂ©action de Tunis suite Ă  ce que le gouvernement qualifie d’IngĂ©rence Ă©trangĂšre, sur fond de rĂ©actions critiques des capitales occidentales alliĂ©es de la Tunisie de M. Ben Ali..

 Une remarque technique s’impose, le lecteur et le tĂ©lĂ©spectateur ayant le droit de savoir: Le dĂ©bat ne fut pas Ă©quilibrĂ©, en terme de rĂ©partition du temps allouĂ© Ă  chaque invitĂ©, M. Besaies ayant eu le privilĂšge de commencer et de clĂŽre le dĂ©bat, ainsi au’il s’exprimait en live, ce qui était de nature à nuire au dĂ©bat contradictoire et à armes Ă©gales. Ceci Ă©tant dit, l’intĂ©rĂȘt que porte Medi 1 Sat Ă  notre pays et Ă  la cause de la DĂ©mocratie et du dĂ©bat contradictoire est louabale.

 

Les tĂ©lĂ©spectateurs sont les seuls juges d’un dĂ©bat qui ne vise qu’Ă  Ă©clairer l’opinion. Mais, nous voudrions revenir sur quatre informations capitales, rĂ©vĂ©lĂ©es lors de ce dĂ©bat:

 

i- M. Besaies a dĂ©missionnĂ© de l’Observatoire national des Ă©lections, “J’ai dĂ©missionnĂ©, moi je ne peux pas ĂȘtre impartial”, disait-il (Insahabt, Ana La Yomkin An Akouna Mouhayadan), alors que la liste officiel de l’Observatoire englobe, toujours, son nom, mettant en doute sa qualitĂ© d’Analyste politique, devant ĂȘtre Impartial et autonome par rapport au champ politique qu’il analyse; D’ailleurs le mĂȘme M. Besaies est toujours membre du Conseil supĂ©rieur de la Communication et du ComitĂ© supĂ©rieur des droits de l’homme, oĂč IntĂ©gritĂ©, IndĂ©pendance, Qualification, Haute moralité et ImpartialitĂ© sont pourtant des qualitĂ©s requises, par les normes internationalement reconnues, en vigueur dans les pays dĂ©mocratiques;

 

ii- Pour les attaques pour IngĂ©rence extĂ©rieure, “la Tunisie voulait -juste- marquer un point (enregistrer une position)” (Tounes Aradat Tasjil Mawqif) rĂ©sumait-il, mettant en doute le sĂ©rieux des requĂȘtes auprĂšs de l’Union du Maghreb Arabe et de l’Union Africaine, formulĂ©es par la diplomatie tunsienne et insĂ©rĂ©es dans le discours d’Investiture du Chef de l’Etat;

 

iii- Concernant le fondement des attaques contre certains opposants “Nous n’accepterons pas qu’ils doutent des acquis” (La naqbalou Attachkik Fi Al Makasib), alors que le propre d’une opposition est de douter des acquis du gouvernement en place et de critiquer ses choix;

 

iv- Concernant les attaques contre les opposants et les personnalitĂ©s nationales dans une certaine presse “Nous ne salirons jamais nos adversaires avec facilitĂ©” (La Nouchawwihou Khousoumana Bisouhalah), reconnaissant, au passage, les attaques ignobles profoĂ©rĂ©es, dans l’impunitĂ© tolate, par les plumes idignes des Abdelaziz Jridi and Co.

 

Dans le temps allouĂ© par la rĂ©daction de la chaĂźne, les journalistes ont bien prĂ©parĂ© le reportage et ont essayĂ©, tout au long de l’Ă©mission, de relancer et de re-centrer le dĂ©bat, en enchaĂźnant des questions bien prĂ©parĂ©es, d’une maniĂšre professionnelle louable et loyale, en faisant avancer les problĂšmatiques et en Ă©vitant de l’engluer.

 

 

PrĂ©sentation officielle de l’Ă©mission:

Al Maghreb al arabi fi ousbouĂą

(7 jours au Maghreb) De l’information, des reportages, des analyses, mais aussi une revue de presse et des invitĂ©s, chaque semaine, le magazine de la rĂ©daction de Medi 1 Sat retient pour vous l’essentiel de l’actualitĂ© du grand Maghreb. Politique, Ă©conomie, sociĂ©tĂ© ou culture, cette Ă©mission revient sur les Ă©vĂ©nements qui ont fait la une durant la semaine.

 

Diffusion:

 

Dimanche soir:

20h40, temps universel, heure du Maroc, 21h40 heure de Tunis, Paris, GenĂšve

01h30, temps universel, heure du Maroc, 02h30 heure de Tunis, Paris, GenĂšve

 

Lundi matin:

11h30, temps universel, 12h30 heure de Tunis, Paris, GenĂšve

 

Consultable sur le portail de la chaĂźne:

http://www.medi1sat.ma/fr/emission.aspx#

 

 

 Paris, le 15 novembre 2009

Abdel Wahab Hani

awhani@yahoo.fr


Le pouvoir au Maghreb entre les mains des clans familiaux. [1]

Par : Mizaanoun

 (Ce qui suit est une lecture de la situation en Tunisie, que tous les observateurs neutres qualifient, sans hĂ©sitation,  de situation de fin de rĂšgne avec un point d’interrogation majuscule sur l’avenir. Pour ce qui est de l’opinion publique directement concernĂ©e, il va de soi que l’atmosphĂšre politique ne trompe plus sur sa nature de fin de trajet. Un rĂ©gime lĂ©gitime et sĂ»r de soutiens populaires  n’aurait jamais recouru aux tribunaux d’un autre pays, en l’occurrence les tribunaux français pour empĂȘcher un livre. Les exemples dans le passĂ© ne manquent pas. Quant au prĂ©sent, il ne se passe pas de jour oĂč des longs articles et des livres de toutes dimensions, ne soient publiĂ©s dans les journaux les plus distribuĂ©s du monde ou Ă©ditĂ©s par les grandes maisons d’éditions sur Hugo Chavez, Evo Morales, Rafael Correa ou tout leader dans ce continent ou dans un autre.  

En effet le dernier livre paru en France, « La RĂ©gente de Carthage » de Nicolas Beau et de Catherine Graciet – loin des statistiques et des chiffres aussi abstraits que complaisants envers le rĂ©gime, surtout quand ça vient de la part des « Institutions internationales » dont la crĂ©dibilitĂ© est presque nulle, sinon carrĂ©ment inexistante, tels que le FMI ou la Banque Mondiale, ou Ă  travers des annonces publicitaires publiĂ©es sous forme d’articles de presse signĂ©s par des journalistes occidentaux amis du rĂ©gime – donne un Ă©clairage particuliĂšrement rĂ©vĂ©lateur sur l’ampleur de la corruption, de l’arbitraire, de l’injustice, du vide politique et enfin des inĂ©galitĂ©s monstrueuses qui ont permis Ă  la famille au pouvoir et Ă  leurs courtisans de faire main basse sur tout le pays. D’ailleurs ces institutions ainsi que certains personnages occidentaux liĂ©s idĂ©ologiquement aux grandes multinationales et dont le rĂ©gime sÂŽen sert pour maquiller les origines d’enrichissements des siens en grandioses rĂ©alisations  Ă©conomiques et sociales. Pourtant ces secteurs d’activitĂ©s créés par le rĂ©gime restent, tous aux antipodes de secteurs rĂ©ellement Ă©conomiques se situant dans le cƓur de solides structures d’un projet politique propre, plongeant ses racines dans l’histoire, la gĂ©ographie et les valeurs sociales de la population, le seul projet  capable de rĂ©pondre Ă  ses aspirations. Tous les arguments du rĂ©gime sont tombĂ©s les uns aprĂšs les autres et finalement la mondialisation l’a laissĂ© totalement dĂ©pourvu de toute argumentation. D’oĂč la fĂ©roce terreur employĂ©e en ce moment pour faire taire toute voix discordante. L’échec fracassant de la mondialisation et la crise qu’elle a entraĂźnĂ©e au cƓur mĂȘme de celle-ci, les Etats-Unis, dĂ©voile le chemin parcouru par un rĂ©gime qui dure, en rĂ©alitĂ© non pas depuis le 7 novembre 1987, mais depuis le 20 mars 1956. Un chemin qui a menĂ© le pouvoir Ă  dĂ©voiler finalement son visage rĂ©el : Le visage du gangstĂ©risme qui se cache derriĂšre un appareil d’État avec des lois, des institutions et toutes les apparences lĂ©gales pour arriver Ă  ses fins. Tous les secteurs Ă©conomiques qui permettent aux membres du rĂ©gime de s’enrichir Ă  volontĂ© constituent, comme le dĂ©montre l’attitude complaisante des puissances occidentales des garanties pour la pĂ©rennitĂ© de leurs intĂ©rĂȘts. Ces intĂ©rĂȘts occidentaux ont toujours la mĂȘme Ăąme prĂ©datrice et sont totalement antagoniques aux intĂ©rĂȘts des peuples. Sur le plan fondamental la sociĂ©tĂ© arabe ou musulmane en Tunisie, en AlgĂ©rie, au Maroc ou dans tout le vaste monde arabe et musulman, n’a rien de commun avec la sociĂ©tĂ© occidentale, d’autant plus qu’il s’agisse d’une sociĂ©tĂ© qui n’a jamais renoncĂ© Ă  son complexe de supĂ©rioritĂ©, maintenant son hĂ©gĂ©monie totale sur le reste des peuples de la planĂšte, aujourd’hui plus que jamais auparavant).

 

« De Casablanca jusqu’au Caire, les rĂ©gimes rĂ©gnants en Afrique du Nord ont fini par adopter le systĂšme de la transmission hĂ©rĂ©ditaire du pouvoir au sein des familles gouvernantes. Ces familles qui gouvernent n’hĂ©sitent pas Ă  apporter tout amendement aux Constitutions en vigueur afin de crĂ©er, du nĂ©ant, des lois ou  de nouveaux partis politiques dans le but de frayer une certaine lĂ©galitĂ© susceptible, soit de permettre une gouvernance Ă  vie soit d’imposer les descendants ou les familiers collatĂ©raux comme « successeurs ». Les pouvoirs rĂ©els, les forces armĂ©es, les services de sĂ©curitĂ©, la haute finance et les grandes fortunes, tous semblent se rĂ©signer Ă  une situation du fait accompli. [Dans certains cas cette conclusion de rĂ©signation,  peut avoir des fondements, mais dans la plupart et particuliĂšrement dans le cas de la Tunisie comme on va le voir, tous ces secteurs sont partie prenante et se trouvent bien Ă  l’aise. Les uns comme les autres, trouvent leurs comptes dans le sens strictement matĂ©riel du terme. Car dans la sociĂ©tĂ© rien ne compte plus que l’accumulation des biens et des privilĂšges et d’en faire ostentation. Le rĂ©gime tunisien n’a jamais eu un projet politique quelconque. Bourguiba, le premier dictateur, avait rĂ©sumĂ© son « projet politique » dans la « joie de vivre ». Le ridicule est majuscule. Certains de ses anciens collaborateurs nostalgiques – qui ont tirĂ© des immenses privilĂšges illĂ©gaux et immĂ©ritĂ©s – continuent Ă  propager l’idĂ©e du charisme du premier dictateur que l’actuel serait loin d’atteindre. Pourtant, et, bien que le contexte international Ă©tait totalement diffĂ©rent, tout a commencĂ© avec le premier dictateur, dans le sang et les assassinats, et tout le monde sait dans quelle joie a fini ses jours le fondateur de la maxime « joie de vivre ». Quant au projet politique Ben Ali il est parfaitement bien rĂ©sumĂ© dans ce paragraphe venu dans le livre dont il est question,  la « RĂ©gente de Carthage » : «  Peu importe, aux yeux de la classe politique française, que le rĂ©gime du prĂ©sident Ben Ali ne poursuive aucun projet politique construit. Ou qu’il entretienne une sorte de vide politique abyssal, qui reste le meilleur terreau pour le dĂ©veloppement des idĂ©es fondamentalistes. Dans l’atonie, des valeurs qui caractĂ©rise la Tunisie aujourd’hui, l’argent facile et le luxe ostentatoire qu’incarnent Leila et sa famille sont devenus les seuls modĂšles de rĂ©fĂ©rence »

 

La Constitution dynastique au Maroc[2].

«Dans le cas de ce pays la transmission hĂ©rĂ©ditaire du pouvoir se fait par la loi. En tant que monarchie constitutionnelle, le nouveau monarque est dĂ©signĂ© par la Famille royale et acceptĂ© par la sociĂ©tĂ©. Les institutions de l’État lui jurent obĂ©dience et fidĂ©litĂ©. Ainsi Mohammed VI a succĂ©dĂ© Ă  son pĂšre Hassan II dĂ©cĂ©dĂ© en 1999. NĂ©anmoins, devant l’impossibilitĂ© de voir l’institution monarchique se convertir en un instrument d’évolution rĂ©el, le souverain alaouite a dĂ» promouvoir, par l’intermĂ©diaire de son ami et confident Fouad Ali El Hima, le camarade de classe du prince hĂ©ritier, la crĂ©ation du Parti de l’AuthenticitĂ© et de la ModernitĂ© (PAM) afin de donner formes Ă  ses desseins royaux. La Constitution du Maroc permet au Roi de dĂ©signer le Premier Ministre de sa convenance. [Ainsi d’ailleurs que les ministres dits de souverainetĂ© comme le ministre de l’intĂ©rieur, des affaires Ă©trangĂšres ou de la dĂ©fense] Hassan II avait dĂ©signĂ© son gendre Ahmed Osman pour former un parti centriste (Rassemblement National des IndĂ©pendants) et par la suite il le nomma chef de gouvernement. Mohammed VI fera la mĂȘme  chose avec Fouad El Hima.

 

Les fils sur la trace de leurs pùres en Lybie et en Égypte.

Seif El Islam el Kadhafi est le prétendant à la succession de son pÚre au pouvoir depuis 40 ans. Et il veut le faire à travers une Libye moderne
(sic)

En Égypte c’est Gamal Moubarak qui aspire à la succession de son pùre au pouvoir depuis 30 ans


 

L’anomalie en AlgĂ©rie.

L’aspirant Ă  la succession du prĂ©sident Abdelaziz Bouteflika n’est autre que son frĂšre benjamin Said Bouteflika. Le parti  politique, la plate-forme de lancement, de Said Bouteflika s’appelle GĂ©nĂ©ration Libre. Il serait fin  prĂȘt pour Ă©crasante victoire des lĂ©gislatives de 2012


Les rĂ©publiques dynastiques – est-il encore Ă©crit dans le mĂȘme article – dans les pays d’Afrique du Nord semblent se dĂ©velopper tranquillement avec la bĂ©nĂ©diction des puissances occidentales avec Ă  leur tĂȘte les Etats-Unis et la France et qui prĂ©fĂšrent la stabilitĂ©, mĂȘme sous des rĂ©gimes autocratiques et dictatoriaux, aux rĂąlements sociaux des dĂ©mocraties adolescentes.

 

Sakhr El Materi successeur de Ben Ali?

 

 

Tout reste en famille.

C’est sous ce titre que l’auteur du mĂȘme article dĂ©jĂ  citĂ© aborde le thĂšme de la succession en Tunisie. Il Ă©crit : « En Tunisie aussi, la succession se passe en famille. Mais dans ce cas il ne s’agit pas d’un lien de sang direct sinon indirect. En effet Sakhr el Materi est le gendre de Zine el Abidine Ben Ali. Il est l’époux de sa fille Nesrine. Il n’a que 29 ans et est considĂ©rĂ© comme l’un des hommes d’affaires tunisiens les plus prospĂšres. Il est issu d’une grande famille de la bourgeoisie et ne cache pas ses ambitions Ă  succĂ©der un jour Ă  son beau-pĂšre Ă  la prĂ©sidence du pays.

 

 

Le personnage, de son nom complet Mohamed Fahd Sakhr El Materi, est le PDG, entre autres, du groupe « PRINCESSE HOLDING » dont les ramifications s’étendent pratiquement Ă  tous les secteurs Ă©conomiques, culturels et mĂ©diatiques du pays. AprĂšs avoir remportĂ©, en 2006, l’appel d’offres concernant la mise en concession de la gestion du trafic de croisiĂšre au port de la Goulette Ă  Tunis, la sociĂ©tĂ© GOULETTE SHIPPING CRUISE (GSC), filiale du groupe a achevĂ© en un temps record la premiĂšre phase de son projet et a inaugurĂ© depuis 28 mars 2007 son terminal en accueillant le premier contingent de touristes. Pour renforcer son dĂ©veloppement et garantir un flux important de croisiĂšres, GSC, qui rĂ©alise des investissements de plus de 40 millions de dinars et qui devrait voir son projet exploitable en entier sous peu, a scellĂ© un partenariat stratĂ©gique avec l’armateur italien « MSC », 2iĂšme armateur mondial dans le domaine de la croisiĂšre.

Ce projet est composĂ© d’activitĂ©s portuaires et maritimes liĂ©es au traitement des passagers, Ă  la gestion des navires et Ă  l’assistance technique en escale. Il comporte Ă©galement des activitĂ©s commerciales liĂ©es au village touristique (Duty Free boutiques, restaurants, café ). Cette animation créée au port de la Goulette est de nature Ă  « vĂ©hiculer une meilleure image de la Tunisie » auprĂšs des croisiĂ©ristes qui sont considĂ©rĂ©s comme Ă©tant des vacanciers Ă  revenu assez Ă©levé Consciente du dĂ©veloppement important de l’activitĂ© de la plaisance et de la croisiĂšre du littoral, la sociĂ©tĂ© GSC accorde une place prĂ©pondĂ©rante au tourisme de croisiĂšre et vient d’annoncer l’ouverture de son Delphinarium. En effet la GSC crĂ©e l’évĂšnement en ramenant 11 dauphins de Cuba qui s’exhiberaient quotidiennement devant 3000 personnes… Ces mammifĂšres bĂ©nĂ©ficieraient d’installations de haute qualitĂ© au sein du complexe touristique de la Goulette. 

Au mĂȘme personnage a Ă©tĂ© confiĂ©e la concession de la maison Renault Truck (VĂ©hicules Industriels) qui s’ajoute Ă  la sociĂ©tĂ© publique, Ennakl qui va passer, comme on le verra plus loin, sous sa coupe et qui devient «Ennakl V.I. » Elle est situĂ©e dans la banlieue de la capitale, Ă  Jebel Jeloud (Autrefois Dubosville). Rien que pour la Renault V.I. il a Ă©tĂ© assignĂ© une superficie de plus de 8350 m2 dont 5000 couverts et une injection de 10,5 millions de dinars. À l’inauguration de Renault V.I. avaient assistĂ© les ministres tunisiens de  Communications et de Transport et Emmanuel  Levacher Senior, vice-prĂ©sident de Renault Truck International, qui s’est particuliĂšrement fĂ©licitĂ© du bon choix du site et du partenaire dans la stratĂ©gie globale de la marque française.

 

 

Dar Assabah, la maison d’édition qui publie, entre autres deux quotidiens, un en langue arabe, « Assabah », et, l’autre en langue française, le « Temps », est passĂ©e, il y a peu de temps aussi sous le contrĂŽle du mĂȘme personnage. À propos de cette acquisition, Slim Bagga écrit : «   Nous croyons dĂ©finitivement savoir ce qui s’est produit, d’autant plus que Raouf  Cheikhrouhou, son ex-patron [De Dar Assabah] traĂźne encore une grave dĂ©pression aprĂšs avoir Ă©tĂ© alitĂ© pendant des longues semaines. Tout commence quand les quatre des six hĂ©ritiers d’Habib Cheikhrouhou, pĂšre-fondateur, voulurent vendre leurs parts Ă  Sakhr ou Ă  autre du reste. C’est Raouf Cheikhrouhou et l’une de ses sƓurs qui refusĂšrent au nom de l’hĂ©ritage paternel dans la presse. C’est alors que Sakhr El Materi, le bienfaiteur mĂ©diatisĂ©, usa d’arguments peu orthodoxes et abusa du diffĂ©rend entre les hĂ©ritiers. Il racheta les parts des quatre consentants, soit 70% du capital. Devenu majoritaire, il refusa  mĂȘme dans un second temps d’acheter celles de Raouf et de sa sƓur prĂ©tendant qu’il s’en passerait bien, d’oĂč la dĂ©pression qui a frappĂ© l’ex-patron d’Assabah.

Enfin, la signature de  la vente, s’est bien rĂ©alisĂ©e par avocats interposĂ©s, mais au moment du paiement, le pieux gominĂ© demanda une pĂ©riode de rĂ©pit car dans cette famille d’arnaqueurs, l’on connaĂźt comme tout le monde des fins de mois difficiles. RĂ©sultat : Assabah est entre les mains d’un jouvenceau gominĂ© et d’un flic ; les hĂ©ritiers n’ont que leurs yeux pour pleurer. A part ça, tout va bien Ă  Assabah. » Plus haut l’auteur de l’article rapporte aussi le suivant : « Le bon pieux Sakhr El Materi, prĂ©tendant au trĂŽne, a nommĂ© un flic, un ancien officier gradĂ© Ă  la tĂȘte mĂȘme des rĂ©dactions de Dar Assabah. La maison de presse qu’il a acquise sans mĂȘme dĂ©bourser un seul centime
 Donc Fayçal Baatout flic Ă  la police politique jusque-lĂ  en exercice au sein d’une ambassade dans un pays arabe, a Ă©tĂ© bombardĂ© patron du premier journal tunisien en langue arabe et des publications qui en dĂ©pendent
L’équipe d’Assabah doit sĂ»rement ĂȘtre impudente et rĂ©volutionnaire ; il faut un flic viril, comme Sakhr de prĂ©fĂ©rence, pour la tenir en laisse. Comme quoi le mĂ©tier de flic mĂšne Ă  tout. Surtout en Tunisie oĂč l’on ne s’étonne plus de rien depuis qu’un sombre flic a empochĂ© la RĂ©publique  »

Le mĂȘme jouvenceau est aussi propriĂ©taire de «la station de radio Zitouna ». Toujours est-il que Sakhr ne compte pas s’arrĂȘter en si bon chemin : selon la communautĂ© des affaires, il planchait en 2009 sur le lancement d’une tĂ©lĂ©vision religieuse et a obtenu le feu vert des autoritĂ©s bancaires pour crĂ©er une banque et commercialiser des produits financiers islamiques. Ça sera la « Banque Zitouna ». Autre atout, Sakhr El Materi entretient Ă©galement des relations dans le Golfe, en particulier Ă  DubaĂŻ, qui lui a attribuĂ© une carte de sĂ©jour de trois ans et oĂč il se rend souvent, empruntant l’avion prĂ©sidentiel de son beau-pĂšre Ben Ali. Son nom apparaĂźt Ă©galement dans une affaire d’achat de terrain par la sociĂ©tĂ© Ă©miratie Sama DubaĂŻ qui, en 2007, prĂ©voyait d’investir  25 milliards de dollars [Selon d’autres documents le chiffre serait de seulement 14 milliards de dollars] dans un vaste projet immobilier sur les bords du Lac Sud, Ă  Tunis. Sama DubaĂŻ aurait acquis son terrain de 837 hectares auprĂšs de l’État tunisien pour le prix trĂšs symbolique de un dinar le mĂštre carrĂ©. Imbattable ! Le tout sans appel d’offres, mais en s’appuyant sur un texte de loi qui prĂ©voit que l’État peut cĂ©der des terrains au dinar symbolique si les investissements et les crĂ©ations d’emplois Ă  venir sont consĂ©quents. Jusque-lĂ , rien d’illĂ©gal donc, si ce n’est que Sakhr El Materi aurait touchĂ© une coquette commission lors de la vente du terrain Ă  Sama DubaĂŻ. Le projet immobilier a Ă©tĂ© depuis remisĂ© aux oubliettes, la crise Ă©conomique et immobiliĂšre ayant frappĂ© DubaĂŻ de plein fouet
 Ceux qui l’ont cĂŽtoyĂ©  plus jeune ne conservent pas de lui un souvenir impĂ©rissable. « Un garçon bien Ă©levĂ©, mais sans prĂ©dispositions particuliĂšres. Et qui ne crachait pas sur un bon verre de whisky » Ă©crit Tarek Arfaoui. En rĂ©alitĂ©, l’insipide Sakhr n’a commencĂ© Ă  exister qu’aprĂšs son mariage avec Nesrine. Selon l’hebdomadaire Ă©conomique Les Afriques, en 2005 « il pilote l’entrĂ©e du groupe familial dans le capital de NestlĂ© Tunisie et, quelques mois plus tard, commence Ă  prendre ses distances avec les affaires familiales pour voler de ses propres ailes ». Et c’est en un clin d’Ɠil qu’il s’initie Ă  des pratiques financiĂšres que ne renierait pas un Belhassen Trabelsi, le frĂšre vorace de Leila.

 

 

Originellement « Banque du peuple », la Banque du Sud fut constituĂ©e en 1968 Ă  partir de fonds des syndicats, pour devenir par la suite une banque commerciale dotĂ©e d’un rĂ©seau d’agences florissant. Mais, comme souvent en Tunisie, elle affiche des crĂ©ances douteuses exorbitantes, si bien que son coĂ»t prohibitif n’intĂ©resse personne quand il est question, en 2004, de privatiser les participations publiques dans son capital (33,5%). Son principal actionnaire privĂ©, la banque italienne Monte Dei Paschi di Sienna, qui dĂ©tient 17% du capital, prĂ©fĂšre mĂȘme se retirer, alors qu’elle Ă©tait cofondatrice de la Banque du Sud : en aoĂ»t 2005, elle vend ses parts Ă  
 Sakhr El Materi. Pour procĂ©der Ă  ce rachat, ne disposant pas de fonds nĂ©cessaires, celui-ci a une idĂ©e lumineuse : Il les emprunte tout bonnement Ă  la Banque du Sud. Et deux mois plus tard, miraculeusement, l’association entre le consortium marocain Attijariwafa Bank et la banque espagnole Santander se porte acquĂ©reur des parts publiques et devient l’actionnaire majoritaire de la Banque du Sud. La privatisation s’opĂšre en un temps record de trois semaines : Le gendre prĂ©fĂ©rĂ© de Leila se tourne ensuite vers les financiers de Santander, auxquels il propose de vendre ses 17%. Au prix fort. En contrepartie, le gouvernement baisse de 25% sa proposition sur le reste des actions.

 

Et comme le jeune Ă©poux de Nesrine a le sens de la famille, il investit une partie des ses 17 millions d’euros, de plus-value, pour racheter le fournisseur officiel de voitures de la smala : l’entreprise publique Ennakl, reprĂ©sentant exclusif de Volkswagen, Audi et Renault VĂ©hicules industriels comme on l’a vu plus haut. Deux ans plus tard, Ennakl est devenu le deuxiĂšme importateur de vĂ©hicules Volkswagen en Afrique. VoilĂ  comment fabriquer un millionnaire chez Ben Ali & Co : dans la corbeille Ă  mariage.

À ceci prĂšs que les opĂ©rations de « monsieur le gendre » ne sont pas restĂ©es secrĂštes longtemps. DĂšs 2005, les militants du RCD accouchent d’une lettre anonyme oĂč ils annoncent rageusement « les dĂ©rives et les crimes de Ben Ali et de son systĂšme ». En bon hĂ©ritier prĂ©sumĂ©, Sakhr a droit Ă  son chapitre : « Tout le monde sait que la sociĂ©tĂ© Ennakl, [
] aprĂšs une solide opĂ©ration de mise en valeur qui a coĂ»tĂ© des dizaines de millions de dinars, lui a Ă©tĂ© cĂ©dĂ©e pour la somme de 13millions de dinars. Mais ce que personne ne sait, c’est que le chĂšque de 13 millions de dinars, remis au TrĂ©sor et tirĂ© sur STB (La SociĂ©tĂ© Tunisienne de Banque, la Banque de Leila, de ses frĂšres, sƓurs, gendres, neveux  et niĂšces), Ă©tait en bois. Il ne sera pas prĂ©sentĂ© Ă  l’encaissement. C’est la rĂšgle : les Ben Ali, Trabelsi et consorts ne payent pas leurs fournisseurs qui doivent se suffire de l’honneur d’avoir parmi leurs clients un Ben Ali, un Trabelsi et, dĂ©sormais un Materi
 Fier de ce statut enviable, Sakhr El Materi en profite pour mener grand train. « Le matin il sort su volant d’une Bentley et l’aprĂšs midi, aprĂšs la priĂšre, il conduit une Aston Martin avant d’en changer avec une Porsche »  Sa nouvelle maison, prĂšs du joli port de Sidi Bou SaĂŻd, donne Ă©galement du grain Ă  moudre aux commĂšres qui guettent le moindre fait et geste du « jouvenceau », comme l’appellent ses dĂ©tracteurs. Il se dit en effet avec insistance qu’à la fin des annĂ©es 2000 il a achetĂ© un vaste terrain Ă  la Sonede, la SociĂ©tĂ© Nationale d’exploitation et distribution des eaux pour un prix dĂ©fiant toute concurrence : 12,5 dinars le mĂštre carrĂ©, alors que sa valeur avoisinerait les 1.500 dinars. Mais aussi qu’il s’y est fait construire un palace  de 3.000 mĂštres carrĂ©s couverts. MosquĂ©e personnelle et zoo pour les animaux sauvages inclus. Car plus que les berlines de luxe et les dĂ©tournements de terrain, Sakhr nourrit une passion pour les animaux et les grands d’Afrique. C’est son pĂšre qui lui a transmis le virus, contractĂ© lorsque Moncef opĂ©rait comme militaire en poste en Afrique. « Tous les matins, devant la maison de Sakhr, les badauds assistent Ă  un va-et-vient de camions chargĂ©s d’herbe. C’est pour les animaux !  s’étrangle un retraité ». Notons bien qu’en l’an 2000 le « jouvenceau » Ă  peine, s’il avait 20 ans.

 

Mais Sakhr s’impatiente, poussĂ© par sa mĂšre NaĂŻma. Quand son tour viendra-t-il ? Aux yeux des Trabelsi, les Materi  en veulent toujours plus. On distille avec une pointe de jalousie que « dĂ©jĂ  il salue la foule comme un chef d’état lorsqu’il visite un quartier populaire ou se rend dans une mosquĂ©e ». MĂȘme Belhassen Trabelsi, dont la toute-puissance financiĂšre n’est pas (encore) menacĂ©e par les Materi, dĂ©coche une flĂšche Ă  l’attention de la sƓur de Sakhr, qui se construit une maison plus vaste que la sienne, pourtant de taille respectable : « Les Materi se croient tout permis ». Mais dans les faits, Belhassen se garde de dĂ©clarer  une  guerre Ă©conomique Ă  Sakhr : il sait qu’il est le fils de NaĂŻma et Ɠuvre pour la sauvegarde des Trabelsi. Selon certaines mĂ©chantes langues de l’entourage de la famille de Leila, le jeune Sakhr ne serait en effet qu’un paravent du couple Ben Ali et de ses trois enfants : « Sakhr El Materi possĂšde 17% du capital de Princesse Holding. Le reste revient au fils adorĂ© du prĂ©sident Ben Ali et de Leila ainsi qu’à leurs deux filles » affirme un proche d’Imed Trabelsi, le neveu de Leila.   

Si jamais ses aspirations Ă  la magistrature suprĂȘme se concrĂ©tisent, il serait le Berlusconi de Tunisie, mais avec quelques diffĂ©rences quand mĂȘme. Le personnage italien maintient  des bons rapports aussi bien avec la Mafia qu’avec le Vatican. Les similitudes se trouvent dans les affaires, les finances, les mĂ©dias et le politique.

 

La « cabane » de  Sakhr Materi au Canada[3].

« Le gendre de Ben Ali aime le Canada. D’abord Sakhr Materi y a fait accoucher son Ă©pouse permettant Ă  son enfant d’acquĂ©rir le prĂ©cieux passeport [et la nationalitĂ©] canadien. Aujourd’hui, il vient d’acheter un luxueux appartement (on parle plutĂŽt d’un chĂąteau) Ă  Westmount, une jolie petite ville boisĂ©e toute proche de la grande MontrĂ©al. L’appartement a Ă©tĂ© mis en vente Ă  1.338 million dollars. Mais Sakhr Materi a surenchĂ©ri et l’a emportĂ© pour 2,500 millions de dollars. Un journal local n’a pas pu s’empĂȘcher de faire part Ă  ses lecteurs de l’arrivĂ©e de cet illustre habitant Ă  Westmount. Mal en a pris. L’ami de Sakhr a exigĂ© que l’article qui mentionnait son nom soit purement et simplement retiré ! On sait que Materi junior n’a rien d’un grand dĂ©mocrate mais de là  Ă  importer sur le sol canadien des bonnes vieilles pratiques en matiĂšre de gestion de la presse, il ne faut pas pousser si loin. Ça dĂ©passe les limites. VoilĂ  en tout cas ce qui promet beaucoup, pour les journalistes tunisiens, s’il venait un jour Ă  succĂ©der Ă  Beau papa.  

Donc ce jeune monsieur, Ă  l’ñge de moins de trente ans, se trouve dans la Tunisie d’aujourd’hui Ă  la tĂȘte de la liste des personnages qui constituent la toile d’araignĂ©e dont les premiers fils ont Ă©tĂ© tissĂ©s dĂ©jĂ  Ă  l’époque de Bourguiba.

La « toile d’araignĂ©e » dans laquelle est pris le pays

À la lueur de ce qui a prĂ©cĂ©dĂ© surtout dans la cas du « jouvenceau » Sakhr et dans le contexte actuel des choses examinons un peu certains des patronymes qui constituent pratiquement les points principaux de la  connection de cette impitoyable toile d’araignĂ©e qui sucent toutes les richesses et les ressources du pays, la main dans la main avec leurs partenaires occidentaux et principalement les français et les allemands, laissant tout un peuple exsangue se dĂ©battant dans une piteuse survivance matĂ©rielle sans brille ni rayonnement quelconque susceptible de donner un sens moral ou un sens quelconque Ă  la vie.  Bien loin mĂȘme de  la « joie de vivre », dans son sens matĂ©riel strict, dont le premier dictateur a fait son leitmotiv durant les trente annĂ©es de son rĂšgne.

 

 

Nesrine Ben Ali qui est l’épouse de M.F.S. el Materi est nĂ©e Ă  Bruxelles en 1986, c’est-Ă -dire hors du mariage officiel de Ben Ali qui ne va avoir lieu qu’en 1992. Autrement dit, elle est le fruit de relations extra-matrimoniales. Officiellement elle est assurĂ©e de la nationalitĂ© belge. Ainsi que son fils qui aura la nationalitĂ© canadienne comme on l’a vu plus haut.

Son Ă©poux vient de  lui crĂ©er une entitĂ© sur mesure : Églantine Presse[4] dotĂ©e de 50.000€. DĂ©cidĂ©ment, le jouvenceau ne manque aucune occasion  pour faire les louanges de sa jeune Ă©pouse : toutes les enseignes de ces multiples entreprises font rĂ©fĂ©rence Ă  sa femme, de « Princesse » Ă  Églantine, Ă©glantine qui est la traduction du nom de Nesrine. Et pourquoi pas un jour « le Taj Mahal ». En tout cas Sakhr n’a rien innovĂ© dans ce domaine, tous les millionnaires ou milliardaires tunisiens avaient utilisĂ© et utilisent encore aujourd’hui, les prĂ©noms de leurs progĂ©nitures dans les enseignes de leurs florissantes entreprises. Ainsi tout reste en famille. À aucun lui vient Ă  l’esprit d’utiliser pour leurs enseignes des noms puisĂ©s dans la gĂ©ographie ou dans l’histoire du pays. Et ce n’est point Ă©tonnant quand on sait le vide culturel abyssal qui les entoure. Donc   À 23 ans madame Materi sera,  à son prĂ©nom propre, PDG d’une entreprise avec plusieurs  diplĂŽmĂ©s, universitaires et journalistes Ă  son service. L’entreprise «Églantine Presse » sera domiciliĂ©e au 1, rue Abdallah-Ibn-Zoubeir, dans le quartier de la Goulette, dans le mĂȘme bĂątiment oĂč se trouvent les bureaux de la sociĂ©tĂ© GOULETTE SHIPPING CRUISE (GSC), citĂ©e plus haut.

 

Afif Chiboub, 48 ans est dĂ©putĂ© depuis quatre lĂ©gislatures et premier vice-prĂ©sident de l’AssemblĂ©e depuis six ans. Il est le frĂšre de Slim Chiboub.

 

Slim Chiboub : Ancien joueur de handball. Il Ă©tĂ© Ă  la tĂȘte de l’équipe de football « l’EspĂ©rance Sportive de Tunis ». Mais le plus important, il est le gendre du prĂ©sident. En effet il a Ă©pousĂ© sa fille Dorsaf de sa premiĂšre femme, Naima el Kefi. Lui et son frĂšre se sont spĂ©cialisĂ©s dans les commissions sur les grands marchĂ©s d’État.

 

Najet Trabelsi est députée. Elle est la cousine de Leila Trabelsi.

 

 

Kamel Eltayef[5]. Pour les trois frĂšres Eltayef, issus comme Ben Ali d’une famille de Hammam Sousse, le 7 novembre 1987 est un jour bĂ©ni. Kamel Eltayef joue dĂšs lors le rĂŽle de « prĂ©sident bis » recevant chaque matin, dans ses bureaux de la rue de Beyrouth au cƓur de Tunis, les principaux ministres du gouvernement. Dans son sillage ses deux frĂšres font des affaires. La famille Ben Ali bĂ©nĂ©ficie Ă©galement de quelques prĂ©bendes. Pas un frĂšre, pas une sƓur du nouveau prĂ©sident qui ne reçoivent une petite gĂąterie


Cet homme d’affaires exceptionnel ancien ami intime de Ben Ali. Jusqu’en 1992 il tenait le haut du pavĂ©. Il sera Ă©cartĂ© pour s’ĂȘtre opposĂ© au mariage de son ami en secondes noces avec la coiffeuse Leila Trabelsi qui Ă©tait son amante, comme on a pu le constater plus haute, durant les annĂ©es 80.  Il est remplacĂ© par les Chiboub.

Kais Ben Ali  est les fils aĂźnĂ© de Moncef, le frĂšre du prĂ©sident s’octroie le monopole des alcools Ă  Sousse et a fait main basse sur le free-shop de l’aĂ©roport de Monastir.

Djalila Ben Ali, une des sƓurs de Ben Ali, devenue la reine des buvettes. Qu’il s’agisse de celle de l’école HEC Ă  Carthage ou celle de l’École nationale d’architecture. Son Ă©poux, un certain El Hadj, qui possĂ©dait un kiosque d’essence, est devenu entrepreneur dans l’immobilier. Un de ses immeubles est louĂ© au ministĂšre des Transports, qui a Ă©tĂ© contraint de lui signer un bail avantageux.

 

 

Belhassen Trabelsi est le frĂšre aĂźnĂ© de Leila Trabelsi. Il est l’époux d’une des filles de HĂ©di Jilani, le chef de l’Utica, le patron des patrons. Il est patron de plusieurs sociĂ©tĂ©s dont la compagnie aĂ©rienne « Karthago Airlines » associĂ©e Ă  Nouvelair d’Aziz Miled. Il est aussi dans le Conseil d’Administration de Banque de Tunisie aux cĂŽtĂ©s d’Alya Ben Abdallah. Belhassen Trabelsi a aussi sa propre radio « MosaĂŻque ». Vu Ă  quel point on se trouve du point de vue moral dans le pays, rien n’est impossible en l’espĂšce. Dans une lettre anonyme attribuĂ©e au personnel de la compagnie aĂ©rienne nationale « Tunisair » dans laquelle on se plaigne des agissements de Belhassen Trabelsi, le frĂšre de la pharaonne Leila, qui siphonne leur compagnie au profit de la sienne « Karthago Airlines » en piĂšces dĂ©tachĂ©es, en catering, en maintenance etc. on peut y lire : «Vingt ans de Benalisme ont parachevĂ© tout ce qui restait et nous rattachait encore Ă  la Tunisie d’un point de vue institutionnel, politique, Ă©conomique, social et Ă©thique. Aux valeurs morales, dĂ©laissĂ©es, mais universellement reconnues, de sincĂ©ritĂ©, vĂ©ritĂ©, condamnation du vol, franchise, honnĂȘtetĂ©, bravoure, bannissement de la corruption, aide, entraide, loyauté la sociĂ©tĂ© tunisienne, sous le rĂšgne de Ben Ali a cĂ©dĂ© place et a Ă©pousĂ© les valeurs de mensonge, vol, hypocrisie, traĂźtrise, corruption, Ă©goĂŻsme, opportunisme, fraude, prostitution. À l’image de son chef, la vitrine est rose mais le jardin secret est gris, voire obscur. »  Ce n’est qu’un fragment de la rĂ©flexion venue dans cette lettre anonyme du personnel de la compagnie aĂ©rienne Tunisair. Soit dit en passant, toutes les compagnies sous dĂ©nomination nationale ainsi que les banques et les compagnies d’assurances ont Ă©tĂ© formĂ©es par l’argent du peuple et toutes aujourd’hui sur les « prĂ©cieuses instructions » du FMI ont Ă©tĂ© privatisĂ©es ou bradĂ©es Ă  toutes sortes de compagnies financiĂšres Ă©trangĂšres, sans jamais avoir, sous quelque forme que ce soit, penser Ă  une consultation populaire comme ça aurait dĂ» ĂȘtre. Il se trouve que ces opĂ©rations de privatisations Ă  gogo qui vont profiter, d’une façon ou d’une autre, aux membres du clan aient eu lieu justement avec l’arrivĂ©e de Ben Ali au pouvoir. La vague dĂ©vastatrice du « nĂ©o-libĂ©ralisme » inaugurĂ©e par le couple politique Thatcher-Reagan dans les annĂ©es 80 a dĂ©ferlĂ© sur le reste du monde avec la chute du mur de Berlin en 1989


En 2009, multimillionnaire businessman accompli et homme fort des Trabelsi, Belhassen, quarante-six ans, [six ans plus jeune que Leila] est un homme comblé .

 

Alya Abdallah,  elle est la femme du ministre des affaires Ă©trangĂšres Abdelwahab Abdallah et proche de Leila Trabelsi. Cette dame s’est emparĂ©e derniĂšrement, ni plus ni moins, que de l’une des banques les plus importantes ; la Banque de Tunisie.  Pourtant la dame jouit d’une piĂštre rĂ©putation professionnelle. Ainsi depuis le mois de mai 2003, elle avait occupĂ© le poste de prĂ©sidente du conseil d’administration de l’UIB, l’Union Internationale des Banques, qui appartient au groupe français de la SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale. Et avec quel brio ! Non seulement la pauvre UIB, pourtant dotĂ©e d’un remarquable rĂ©seau d’agences n’a enregistrĂ© aucun bĂ©nĂ©fice. À tel point que pour la premiĂšre fois dans l’histoire bancaire tunisienne, l’un des commissaires aux comptes, en l’occurrence le cabinet Deloitte, a refusĂ© de certifier les comptes de la banque en 2006[6].

 

Imad et Moez Trabelsi  sont les deux « neveux » de la femme du prĂ©sident Leila Trabelsi. Ils sont trĂšs cĂ©lĂšbres pour leurs vols de yachts français de grand luxe. Ils sont aux prises avec la justice française. NĂ©anmoins ils font fureur dans le pays et disposent de moyens considĂ©rables. D’ailleurs Imad est particuliĂšrement soutenu et choyĂ© par Mme la prĂ©sidente Leila Ben Ali. S’il y a selon les rumeurs, un certain imbroglio concernant la mĂšre biologique du petit-grand voyou, car la journaliste Sihem Bensedrine aurait Ă©tĂ© incarcĂ©rĂ©e durant trois mois pour avoir Ă©tĂ© trop curieuse en ayant ouvert la boĂźte de Pandore jusqu’à attribuer la maternitĂ© Ă  Leila et par consĂ©quent il serait son propre fils d’un autre lit et non pas son neveu. Imad traĂźne depuis de longues annĂ©es dĂ©jĂ  une solide rĂ©putation d’homme d’affaires sans scrupule et de grossier personnage
 En 2007 le consul des Etats-Unis Ă  Tunis a eu l’occasion de tester la goujaterie du personnage. Pour fĂȘter l’anniversaire de sa fille, monsieur le diplomate amĂ©ricain avait louĂ© « Le Manhattan », une discothĂšque bien connue de la douce station balnĂ©aire d’Hammamet. Jouant des coudes et arguant de son rang de neveu du prĂ©sident, Imad parvient Ă  s’infiltrer. Et, fidĂšle Ă  sa rĂ©putation de dragueur, se met Ă  importuner les femmes prĂ©sentes. L’hĂŽte de la soirĂ©e n’a, semble-t-il guĂšre apprĂ©ciĂ© la plaisanterie, puisque l’intrus fut ramenĂ© sous bonne garde et Ă  bord d’un 4X4 vers Tunis. Imad Trabelsi possĂšde directement ou indirectement de nombreux business. Les siens sont rassemblĂ©s au sein de Med. Business Holding, un groupe créé en mai 2000 qui compte une dizaine d’entreprises dans des domaines aussi variĂ©s que l’import-export, l’immobilier, l’agroalimentaire, les ascenseurs et mĂȘme la signalisation d’autoroute[7]

 

Ghazoua ben Ali, elle est une autre fille de Ben Ali de sa premiĂšre Ă©pouse Naima El Kefi. Elle est mariĂ©e Ă  l’homme d’affaires Slim Zarrouk. Il est spĂ©cialisĂ© dans le rachat d’entreprises privatisĂ©es pour les revendre aux prix forts. Il serait selon un observateur plutĂŽt discret.

 

 

Cyrine Ben Ali est la troisiĂšme et derniĂšre fille de Ben Ali et de Naima el Kefi. Elle est mariĂ©e Ă  Marouan Mabrouk, le rejeton d’une autre grande famille. Depuis son mariage, les affaires de celle-ci prospĂšrent encore plus : Les Mabrouk viennent de mettre la main sur la sociĂ©tĂ© de distribution de Fiat, Mercedes, Iveco etc. RĂ©cemment privatisĂ©e et qui viendra s’ajouter Ă  la sociĂ©tĂ© de fourniture d’accĂšs Ă  l’internet de la jeune Ă©pouse Cyrine.

 

Sofiane Ben Ali, le fils de Moncef le frĂšre de Ben Ali mort dans des circonstances suspectes. On dit que le clan, des frĂšres et sƓurs du prĂ©sident, est considĂ©rĂ© « comme le moins influent mais le plus voyou ». Ils sont spĂ©cialisĂ©s dans la contrebande, la fraude douaniĂšre et le racket. Ils se sont rĂ©partis la zone de Tunis, Monastir, Hammamet et Sousse. Depuis la mort de Moncef, poursuivi en France il y a quelques annĂ©es dans le cadre de la « couscous connection » un trafic de drogue Ă  grande Ă©chelle, ce clan n’a plus de « reprĂ©sentant ». Sofiane a Ă©pousĂ© une autre des filles de HĂ©di Jilani, le patron des patrons. 

 

HĂ©di Jilani (nĂ© le 13 fĂ©vrier 1948 Ă  Tunis) Le prĂ©sident de l’Union Tunisienne de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat. Membre du bureau exĂ©cutif de l’Utica de 1975 Ă  1980 et de 1985 Ă  1990, il rĂ©ussit finalement Ă  prendre la relĂšve du chef historique de l’Utica, Ferjani Bel Haj Ammar en 1987. Il est aussi membre du comitĂ© central du Rassemblement Constitutionnel DĂ©mocratique depuis 1989 et membre de la Chambre des dĂ©putĂ©s depuis 1989.

Tous ces noms citĂ©s jusque lĂ  constituent le clan le plus puissant. Pour commettre leurs frasques, Leila et les siens s’abritent derriĂšre l’État. Quelques diplĂŽmĂ©s et autres experts en complet veston, nommĂ©s par le palais de Carthage, manient en effet parfaitement les idiomes du FMI et les contraintes de la CommunautĂ© europĂ©enne
 Le FMI dont le directeur Dominique Strauss Khan est un bienvenu dans le pays.

 

Bassam Loukil  Il est le concessionnaire des marques automobiles CitroĂ«n, Mazda


 

Mohamed ben JemĂąa est le concessionnaire de la marque automobile allemande (BMW)

 

Moncef Mzabi est le concessionnaire entre autres des marques Renault véhicules de tourisme, Nissan etc.


 

 

Aziz Miled, le patron de TTS. Il est aussi le patron de la compagnie aĂ©rienne « Nouvelair » qui a nouĂ© alliance avec une autre compagnie Karthago Airlines qui appartient Ă  Belhassen Trabelsi. En aoĂ»t 2006 Aziz Miled et Belhassen Trabelsi chargent la Compagnie financiĂšre Edmond de Rothschild d’étudier « la faisabilitĂ© d’un rapprochement » entre les deux compagnies. Cette dĂ©cision est l’aboutissement de plus de deux mois de pourparlers secrets et va permettre aux deux compagnies de supplanter Tunisair. C’est Ă  l’automne 2008 que la fusion des deux compagnies est dĂ©cidĂ©e aprĂšs l’approbation dĂ©finitive le 30 mai de la paritĂ© d’échange des droits sociaux des deux compagnies et la suspension de la cotation de Karthago Airlines Ă  la Bourse de Tunis, le 28 mai suite Ă  une offre publique de retrait. À moins que le peuple soit inconscient au point de se considĂ©rer, comme n’ayant rien Ă  voir ni avec la Palestine, ni avec l’histoire commune avec les autres peuples arabes, ni avec les valeurs morales partagĂ©es pour ignorer le rĂŽle jouĂ© par la famille Rothschild dans la crĂ©ation de l’état sioniste d’ « IsraĂ«l » et des colons les plus fĂ©roces de l’histoire venus de tous les coins du monde dans le but d’exterminer toute la population en Palestine pour la rĂ©duire Ă  une « terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Et ce n’est qu’un apĂ©ritif, car tout indique que ces colons sont loin de s’arrĂȘter aux limites territoriales de la Palestine historique. Pourtant monsieur Aziz Miled, tout comme la plupart, sinon la totalitĂ© des hommes d’affaires dĂ©jĂ  citĂ©s et les autres, ne tiennent rien en considĂ©ration que leurs propres intĂ©rĂȘts, qui sont diamĂ©tralement opposĂ©s aux intĂ©rĂȘts du peuple. Tant que les relations jouent en faveur de ses intĂ©rĂȘts, monsieur Aziz Miled ne rechigne pas Ă  ĂȘtre en bons termes avec les sionistes et les anciens nazis. Le tremplin qui a propulsĂ© Aziz Miled n’est autre que l’ancien nazi Joseph Neckermann, l’un des promoteurs occidentaux du tourisme en Tunisie


Aziz Miled est aussi, entre autres, le prĂ©sident de la compagnie hĂŽteliĂšre La « Laico Hotels Menagement Company » propriĂ©taire de 22 unitĂ©s hĂŽteliĂšres qui se rĂ©partissent sur 15 pays Ă  savoir la Tunisie, l’Afrique du Sud, la Tanzanie, l’Uganda, le Rwanda, le Gabon, le Congo, le Burkina Faso, le Tchad, la RĂ©publique Centrafricaine, le Ghana, la Gambie, la GuinĂ©e, le Mali et le Togo. À son avoir-ci, la compagnie Laico a acquit l’hĂŽtel Abou Nawas de Tunis, les 5 Ă©toiles phare du Centre-ville de la capitale tunisienne.

 

 

Hosni Djemmali.  Dans le chapitre « Dolce Vita en Tunisie » on peut lire au sujet du personnage[8] : «   Mais la Tunisie [de Ben Ali] possĂšde tout de mĂȘme quelques atouts
comme par exemple le groupe hĂŽtelier Sangho, dirigĂ© par le riche homme d’affaires Hosni Djemmali. Lequel n’est pas n’importe qui : Ă©lĂ©ment clĂ© du lobbying tunisien en France, il est proche du puissant ministre des Affaires Ă©trangĂšres Abdelwahab Abdallah, [Ă©voquĂ© dĂ©jĂ  plus haut comme l’époux d’Alya Abdallah] qui a pendant des annĂ©es officiĂ© comme le porte parole de la prĂ©sidence de facto, dirigĂ© la communication du rĂ©gime – ce qu’il continue d’ailleurs Ă  faire en sous-main, fort d’un impressionnant carnet d’adresses. À Paris, Hosni Djemmali tient table ouverte dans les meilleurs restaurants du quartier de la Bourse, en particulier pour les journalistes hĂ©ritant du dossier Tunisie. Au dessert, cet homme hospitalier les invite Ă  passer des vacances dans l’un de ses clubs. Avec leur famille et aux frais de la princesse


 

Lorsque son groupe Sangho fĂȘte ses trente ans en novembre 2008, c’est tout naturellement qu’il reçoit ses nombreux « amis » français pour une mĂ©morable soirĂ©e au Sangho Club Zarzis, « vĂ©ritable petit village enfoui dans un jardin de palmeraie de 14 hectares, [qui] Ă©tale ses bungalows blancs au bord de l’eau », comme le proclame son site Web. Que du Beau linge ! HervĂ© Novelli, alors secrĂ©taire d’État en charge du Commerce, de l’Artisanat, des PME, du Tourisme et des services – qui en profitera pour Ă©pingler une LĂ©gion d’honneur sur le costume de Hosni Djemmali. Mais aussi Jean-Louis DebrĂ©, prĂ©sident du Conseil Constitutionnel (Ce monsieur qui n’est pas tout Ă  fait analphabĂšte et malgrĂ© son poste aussi Ă©levĂ© dans l’État français, est quand mĂȘme incapable de rĂ©diger une seule phrase sans commettre des fautes d’orthographe ou de grammaire) et, plus surprenant encore, Marie CĂ©cile Levitte, l’épouse de Jean David Levitte, conseiller diplomatique du prĂ©sident Nicolas Sarkozy. [L’auteur de la fameuse apprĂ©ciation : « Des trois pays du Maghreb, la Tunisie est celui avec lequel nous entretenons la relation la plus dense et la plus apaisĂ©e ».] Sans surprise en revanche, le monde des mĂ©dias est quant Ă  lui reprĂ©sentĂ© en force : Dominique de Montvallon, directeur adjoint de la rĂ©daction du Parisien ; Michel Schifres, prĂ©sident du comitĂ© Ă©ditorial du Figaro ; NoĂ«l CouĂ«del, directeur Ă©ditorial du quotidien l’Équipe ; Étienne Mougeotte, ancien vice-prĂ©sident de TF1 et directeur des rĂ©dactions du Figaro ; Christian de Villeneuve, directeur de la rĂ©daction du Journal du Dimanche ; Nicolas Charbonneau, ex-Europe 1 parti Ă  I-TĂ©lé ; Et ValĂ©rie Expert, journaliste sur la chaĂźne d’information LCI. Tout ce Beau monde n’a pas hĂ©sitĂ© Ă  prendre la pose et s’est retrouvĂ© tout sourire dans les pages people de Tunisie Plus, le magazine du groupe Sangho, qui se pique aussi de faire dans la presse. À la gloire du rĂ©gime de Ben Ali, il va de soi. Un dĂ©tail qui ne semble guĂšre gĂȘner outre mesure certains plumitifs français. Ainsi Nicolas Charbonneau et Michel Schifres appartiennent au comitĂ© Ă©ditorial de ce support de communication
Hosni Djemmali et son magazine « Tunisie Plus » ne sont pas les seuls Ă  permettre aux « pipoles » français de la politique et des mĂ©dias de se la couler douce. Le bimensuel L’Économiste MaghrĂ©bin, proche du prĂ©sident Ben Ali s’est aussi lancĂ© sur le crĂ©neau. Ce n’est pas Jean-Pierre Raffarin qui dira le contraire. Comme l’a rĂ©vĂ©lĂ© Le Canard enchaĂźnĂ© au printemps 2009[9], l’ancien Premier Ministre devenu sĂ©nateur a bĂ©nĂ©ficiĂ© d’un joli cadeau : Un week-end au Tamerza Palace de Tozeur, rĂ©putĂ© pour « sa piscine avec vue saisissante sur le dĂ©sert, son restaurant gastronomique » dans une suite « à plus de 700 euros ». En contrepartie, Jean-Pierre Raffarin a pris la parole lors d’un colloque organisĂ© par l’aimable magazine, oĂč il s’est livrĂ© Ă  quelques raffarinades pro-Ben Ali : « D’une certaine maniĂšre, la Tunisie est mieux protĂ©gĂ©e [contre la crise] que d’autres pays », car Ben Ali cultive cette « valeur fondamentale » qui permet de fonder une « nouvelle conception de la vie » : La sĂ©curité Dans l’ensemble, Zine el-Abidine Ben Ali peut compter sur le soutien de la « communautĂ© internationale » et en particulier sur la France. Dans ce pays, le fameux Ă©ditorial du patron de l’express, Denis Jeamber, qui affirmait dans un raccourci simpliste, deux mois aprĂšs les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, prĂ©fĂ©rer Ben Ali Ă  Ben Laden, semble encore faire autoritĂ© sept ans plus tard. « Le rĂ©gime autoritaire de Ben Ali, Ă©crivait-il alors, a besoin de la durĂ©e pour crĂ©er une vĂ©ritable assise dĂ©mocratique, Ă  travers notamment l’éducation. Il ne s’agit pas d’ĂȘtre complaisant, mais simplement lucide : la dĂ©mocratie ne naĂźt pas en un seul jour, notre pays a, lui-mĂȘme, traĂźnĂ© en chemin. Depuis les attentats contre les Twin Towers, il est devenu, en tout cas, Ă©vident qu’il faut opposer Ben Ali Ă  Ben Laden.

 

 

PlutĂŽt que de cĂ©lĂ©brer bĂ©atement l’amitiĂ© franco-tunisienne, d’autres prĂ©fĂšrent la promouvoir activement. C’est le cas de Georges Fenech, natif de Sousse, un magistrat au curriculum foisonnant
Lorsqu’il siĂ©geait au Palais-Bourbon et Ă©tait le vice-prĂ©sident du groupe d’amitiĂ© France-Tunisie, ce dernier accouchait de communiquĂ©s prenant farouchement la dĂ©fense du prĂ©sident Ben Ali. Ce par exemple le cas en novembre 2005, quand les parlementaires amis de la Tunisie saluaient Ben Ali comme un « vĂ©ritable homme d’État » louant les avancĂ©es d’une « Tunisie qui va dans le bon sens » et fustigeant les tentatives de « dĂ©sinformation contre la Tunisie ». C’est donc tout naturellement que Fenech a créé deux ans plus tard, avec l’aide de son Ă©pouse Christine Goguet, journaliste, l’association Échanges franco-tunisiens. Monsieur en est prĂ©sident et Madame la chargĂ©e de communication. La vocation d’EFT ? – Favoriser le dĂ©veloppement des  relations Ă©conomiques entre la France et la Tunisie[10]. Comme par hasard, le siĂšge de cette nouvelle association est sis Ă  la mĂȘme adresse – le 28 bis, rue de Richelieu dans  le 1er arrondissement parisien – que celle du groupe hĂŽtelier Sangho et des Éditions Sangho, qui publient le magazine Tunisie Plus. La liste des amis de Ben Ali resterait incomplĂšte sans citer, FrĂ©dĂ©ric Mitterrand. Un vrai compagnon de route ! Ce monsieur ne cache pas ses plaisirs intimes pour les garçons. En tout cas jusqu’à prĂ©sent il est propriĂ©taire d’une belle villa Ă  Hammamet[11] mĂȘme s’il voyage pour les mĂȘmes plaisirs particuliers dans d’autres rĂ©gions du monde.

Kamel Morjane. Il est le ministre de la dĂ©fense de Ben Ali depuis 2005. Selon les auteurs du mĂȘme livre son nom circule parfois pour remplacer Ben Ali. Il entretient de solides contacts aux Etats-Unis – pays dont il possĂ©derait en outre la nationalitĂ©. Dans le cas oĂč une telle prophĂ©tie se rĂ©alise un jour, on aura carrĂ©ment un « Hamid Karzai » ou un « Zalmai Khalil Zada » ou mĂȘme un « Yad Alaoui » au palais de Carthage. De toute les maniĂšres, Morjane n’est pas le seul tunisien Ă  avoir nouĂ© ce type de relations avec les Etats-Unis. Ben Ali, lui-mĂȘme a eu le bon goĂ»t de passer une vingtaine de mois en AmĂ©rique, oĂč il a Ă©tĂ© formĂ© Ă  l’École militaire supĂ©rieure de renseignement et de sĂ©curitĂ© de Baltimore. VoilĂ  qui crĂ©e des liens. Selon la mĂȘme source il « bĂ©nĂ©ficia de l’accord tacite pour ne pas dire de la bĂ©nĂ©diction de Washington lorsqu’il renversa Bourguiba le 7 novembre 1987.

 

 

Abdelaziz Ben Dhia, « On ne compte plus les services que ce juriste a rendus Ă  Zine el Abidine Ben Ali – il est agrĂ©gĂ© en droit civil – qui a dĂ©butĂ© sa carriĂšre politique sous Bourguiba. C’est en effet lui qui a gĂ©rĂ© la rĂ©vision constitutionnelle de 2002 [et par consĂ©quent] instaurĂ© lĂ©galement la dictature. Non seulement celle-ci a accru les pouvoirs dĂ©jĂ  excessifs du prĂ©sident et lui a garanti une immunitĂ© Ă  vie, mais, surtout, elle a rendu lĂ©galement possible une prĂ©sidence Ă  vie en levant l’interdiction d’exercer plus de trois mandats successifs. C’est encore Ben Dhia qui, deux ans plus tard, a coordonnĂ© la campagne Ă©lectorale de Ben Ali, candidat Ă  sa propre succession. Et c’est lui qui sera Ă  la manƓuvre pour concevoir et faire voter la loi du 27 septembre 2005 octroyant d’exorbitants privilĂšges aux « prĂ©sidents de la RĂ©publique dĂšs la cessation de leurs fonctions » ainsi qu’à leur famille en cas de dĂ©cĂšs. VotĂ©e dans la hĂąte alors que les rumeurs les plus alarmantes circulaient sur l’état de santĂ© du prĂ©sident, elle a Ă©tĂ© conçue sur mesure pour protĂ©ger Leila et sa progĂ©niture en cas des disparitions de Zine[12].

Homme de missions dĂ©licates et secrĂštes pour le prĂ©sident Ben Ali, Abdelaziz Ben Dhia a Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©pĂȘchĂ© aux cĂŽtĂ©s de Leila pour lui porter assistance lorsque, en quĂȘte de respectabilitĂ© et de compĂ©tences pour exercer un Ă©ventuelle rĂ©gence, elle prĂ©parait par correspondance sa maĂźtrise de droit public de l’UniversitĂ© de Toulouse, en 2006. C’est aussi lui qui aujourd’hui mandatĂ© auprĂšs de Sakhr El Materi pour le dĂ©niaiser politiquement. En guise de remerciement, Ben Ali a offert Ă  son fidĂšle serviteur une carriĂšre Ă  la hauteur de son dĂ©vouement et de sa loyautĂ©. Avant de devenir conseiller spĂ©cial de la prĂ©sidence, Abdelaziz Ben Dhia a Ă©tĂ© ministre de la DĂ©fense pendant cinq ans, puis secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du RCD de longues annĂ©es durant, ce qui lui a permis de faire la pluie et le Beau temps dans le parti-État en favorisant, selon ses dĂ©tracteurs, la nomination de cadres originaires, comme lui, du Sahel
[13]

 

 

NaĂŻma El Materi, nĂ©e Boutiba, est la mĂšre de Sakhr El Materi l’époux de Nesrine Ben Ali, comme il est signalĂ© antĂ©rieurement.  

 

 

Fouad Chemam, une autre des figures du monde patronal et de la grande bourgeoisie. Les Chemam ont fait une immense fortune dĂ©jĂ  Ă  l’époque du premier dictateur, Bourguiba, dont ils Ă©taient parmi les grands supports. Cette famille avait l’exclusivitĂ© de l’importation et de la distribution de la friperie venant des Etats-Unis et par consĂ©quent elle habillait la majoritĂ© des tunisiens et des tunisiennes. Par la suite le « royaume »  des Chemam est devenu une industrie de textile. Les fripes invendues ou pour d’autres raisons, sont devenues une des matiĂšres premiĂšres Ă  la base de cette industrie qui va innover dans la fabrication de couvertures, trĂšs rĂ©pandue sur le marchĂ© local. Dans leurs usines Ă  Sousse ou Ă  Tunis, des centaines d’ouvriers ont Ă©tĂ© dans des conditions les plus dures pour des salaires de misĂšre. Les dimensions des richesses sont toujours en fonction des dimensions de l’horrible exploitation des employĂ©s et de leur nombre. Slim Chiboub, le gendre de Ben Ali, a  voulu sauter sur le royaume des Chemam. En toute vraisemblance il a flairĂ© des grosses affaires dans la friperie monopole des Chemam. Tout va ĂȘtre fait pour dissuader l’hĂ©ritier de cette famille Chemam d’accepter.

Dans un premier temps Fouad Chemam se retire dans la somptueuse villa qu’il s’est fait construire sur la corniche de Sidi Bou Said. Soit dit en passant les villas aussi somptueuses les unes que les autres qui appartiennent Ă  cette classe « d’hommes d’affaires tunisiens » sont parsemĂ©es d’abord entre, Sidi Bou SaĂŻd, Tunis, Sousse ainsi que dans d’autres rĂ©gions du pays et ensuite dans plusieurs pays occidentaux dont les Etats-Unis. À cet effet les Chiboub, Zarrouk, Ben Ali, Mabrouk et Trabelsi etc. ont sorti des devises par palettes entiĂšres (tĂ©moignage d’un pilote) pour les planquer Ă  Dubai (pour les Trabelsi) oĂč ils possĂšdent des rues entiĂšres, ou encore en Europe et aux CaraĂŻbes (pour les Mabrouk), oĂč ils ont investi dans l’immobilier (Monaco, Nice). En outre ils ont placĂ© des sommes  colossales dans les paradis fiscaux comme les Iles Vierges Britanniques. Et tout le monde le sait, dans le contexte de la mondialisation, il n’y a pas de plus simple que de faire circuler les capitaux du Sud vers le Nord. Donc les palettes dont le pilote en serait tĂ©moin n’est qu’un parmi tant d’autres innombrables moyens dont le transfert Ă©lectronique qui ne nĂ©cessite ni billets, ni palettes ni rien d’autre que des ordres.

Dans un second temps, il paraĂźt que Leila avait mis l’Ɠil sur la somptueuse villa des Chemam oĂč elle voulait installer sa fille Nesrine. N’ayant pas obtempĂ©rĂ© au dĂ©sir de la trĂšs puissante dame de Carthage, il dĂ©cide d’aller s’installer aux Etats-Unis tout en laissant sa fameuse villa entre les mains de l’ambassadeur de nouvel Irak « dĂ©mocratisé » par la volontĂ© de Bush, Cheyney, Wolfowitz, Pearl et une longue liste de sionistes et extrĂ©mistes siono-chrĂ©tiens et nĂ©olibĂ©raux amĂ©ricains . Notons enfin que Fouad Chemam est le gendre de Mustapha Zaanouni, ancien ministre de Bourguiba. Souhaitons – soit dit en passant – une bonne vie Ă  monsieur Fouad Chemam ainsi qu’a son gendre Zaanouni et les leurs dans leur « vrai pays » les Etats-Unis d’AmĂ©rique.

 

Tous ces noms des familles citĂ©es jusque lĂ  et liĂ©es entre elles par des liens de sang ou des liens « idĂ©ologiques du business », constituent une authentique toile d’araignĂ©e.

Pour commettre leurs frasques, Leila et les siens, en tant que clan principal et les autres bourgeoisies issues du temps du premier dictateur et qui pourraient ne pas partager tous les points de vue de Leila ou du sĂ©rail, tous en tout cas, s’abritent derriĂšre le Parti-État auquel sont infĂ©odĂ© la justice, la presse, les syndicats et toutes les institutions et organisations.  Quelques diplĂŽmĂ©s et autres experts en complet veston, nommĂ©s, comme il se doit dans une dictature, par le sĂ©rail, manient en effet parfaitement les idiomes du FMI et les contraintes de la CommunautĂ© europĂ©enne. De la mĂȘme maniĂšre que les diplĂŽmĂ©s en droit, manient aussi Ă  la perfection la justice en qualitĂ© d’avocats ou de magistrats. Quant Ă  la presse, qu’elle soit en arabe ou en français qu’elle soit Ă©crite, radiodiffusĂ©e ou tĂ©lĂ©visĂ©e, elle reste infĂ©odĂ©e dans sa presque totalitĂ© aux courants de la presse occidentale. Ses journalistes, gĂ©nĂ©ralement corrompus s’évertuent dans la dĂ©fense, en apparence du rĂ©gime, mais en rĂ©alitĂ© dans la dĂ©fense des privilĂšges extraordinaires de toutes ces familles et Ă  leur tĂȘte le clan familial de Leila et de Ben Ali.  

Ceci dit, il n’est plus un secret pour personne que les richesses de la Tunisie, pays de plus de dix millions d’habitants soient partagĂ©es entre une dizaine de familles, dont bien entendu, la famille directe du prĂ©sident en exercice depuis plus de vingt ans. Avant d’arriver Ă  la magistrature suprĂȘme, le personnage va passer une bonne vingtaine d’annĂ©es dans les rouages de l’état, soit comme chef de police, ministre de l’intĂ©rieur et finalement comme premier ministre avant le stade final, le palais de Carthage. Et la famille de sa femme en secondes noces, Leila Trabelsi, dont il est question dans le  livre « La RĂ©gente de Carthage »[14].

Tous ces personnages qui font partie directement du clan de Carthage et ceux qui constituent les piliers du rĂ©gime sont tous ou presque, issus du mĂȘme parti politique, le parti-Ă©tat. Ces hommes d’affaires, les nouveaux, ceux les plus puissants en ce moment, ceux du Palais de Carthage et les anciens qui viennent de l’époque antĂ©rieure et qui ont cĂ©dĂ© les rĂȘnes des affaires Ă  leurs progĂ©nitures ou Ă  leurs plus proches familiers, tout comme leurs homologues dans les autres monarchies ou rĂ©publiques du Maghreb ou dans les autres rĂ©gions arabes et musulmanes constituent l’élite ou le « peuple Ă©lu » Ă  qui doit, de jure ou de facto, appartenir tout le pays. Une Ă©lite qui a dĂ©clarĂ© depuis longtemps son adhĂ©sion au nĂ©o-libĂ©ralisme. Comme on l’a vu avec ces Ă©chantillons d’hommes d’affaires y compris le plus cĂ©lĂšbre d’entre eux, le gendre du prĂ©sident,  tous sont des associĂ©s Ă  des compagnies occidentales ou plutĂŽt servent de tĂȘte de pont dans l’introduction des  multinationales occidentales dans le pays. Les publicistes ou ceux chargĂ©s du marketing  politique se sont chargĂ©s de la mission de faire l’éloge de l’Occident et surtout de faire croire qu’avec sa technologie, son progrĂšs et ses «  gĂ©nĂ©reuses dispositions  « innĂ©es Ă  son esprit bienfaiteur » le bonheur et la prospĂ©ritĂ© vont finalement couvrir la planĂšte. Et on sait aujourd’hui Ă  quel point le dĂ©sespoir est le pain quotidien de plus des trois quarts de l’humanitĂ©.  Cette classe d’intellectuels qui font fonction de porte parole du rĂ©gime, ne mĂ©nage aucun effort pour convaincre la sociĂ©tĂ©, de l’inĂ©vitable association Ă  l’Occident, comme seul et unique possibilitĂ© de pouvoir progresser. On sait aussi Ă  quel point ils poussent l’absurde pour prĂ©senter une association comme une association divine. Il suffit d’observer un instant la vie aujourd’hui dans n’importe lequel de ses aspects pour se rendre compte de la rĂ©ussite occidentale indiscutable dans sa pĂ©nĂ©tration de la sociĂ©tĂ© arabe ou musulmane. Le dĂ©barquement des compagnies occidentales dans tous les secteurs vitaux, Ă©conomiques, culturels et mĂȘme spirituels est considĂ©rĂ© par ces intellectuels comme chose normale dans un monde « globalisé » et c’est ainsi que les « tunisiens » sont entrĂ©s dans l’ùre de la modernitĂ© Ă©lectronique et de la technologie. Ces hommes d’affaires tunisiens et leurs intellectuels veulent faire croire Ă  la population que la Tunisie est d’ores et dĂ©jĂ  un pays associĂ© Ă  l’Occident et plus particuliĂšrement Ă  l’Union EuropĂ©enne. Il n’y a pas de pire mensonge. Jamais au grand jamais l’Occident n’a renoncĂ© Ă  sa suprĂ©matie et Ă  sa domination. Il le dĂ©montre tous les jours de l’annĂ©e et dans toutes les circonstances qu’il n’y a pas d’association entre les forts et les dĂ©biles et que tout son grand progrĂšs et ses grandes rĂ©alisations scientifiques et autres, nĂ©cessitent impĂ©rativement tout un monde pour consommer ses produits et par consĂ©quent il n’est jamais disposĂ© Ă  partager avec aucun autre, qu’il soit tunisien ou autre, ni ses secrets ni ses institutions et entreprises. On ne cesse prĂ©senter les entreprises occidentales qui investissent de l’argent dans les secteurs Ă©conomiques en Tunisie ou ailleurs, presque comme des sociĂ©tĂ©s de bienfaisance, alors qu’en rĂ©alitĂ©, les investissements se font dans le seul but de faire des bĂ©nĂ©fices. Et plus ces bĂ©nĂ©fices sont Ă©levĂ©s plus c’est mieux. Et comme les bĂ©nĂ©fices ne tombent pas du ciel, ils se font forcĂ©ment au dĂ©triment des plus faibles de la sociĂ©tĂ©. Il n’importe pas du tout que les entreprises occidentales fassent aussi des bĂ©nĂ©fices dans leur propre sphĂšre. Ça fait partie de la dynamique Ă©conomique propre, alors que les bĂ©nĂ©fices soutirĂ©s des autres pays constituent tout simplement du pillage. 

 

Le pillage systĂ©matique d’aujourd’hui est pire que celui d’hier. Et au fur et Ă  mesure que les entreprises occidentales s’emparent de secteurs Ă©conomiques entiers, elles ne font que confirmer le comportement, ancrĂ© depuis des longs siĂšcles, dans l’esprit occidental. Et quels que soient les discours qui changent dans les termes et les moyens qui se perfectionnent, l’esprit occidental n’a jamais Ă©tĂ© disposĂ© Ă  cĂ©der d’un iota ni de renoncer Ă  l’équation « dominant- dominé ». Les hommes d’affaires tunisiens associĂ©s Ă  des entreprises occidentales, comme par exemple dans le domaine le plus avĂ©rĂ©, le tourisme, ils le sont Ă  titre personnel, mais ils se servent tout un pays et un peuple Ă  cette fin. Ni l’un, le pays, ni l’autre, le peuple, ne seront jamais associĂ©s. Pour s’en convaincre, il suffit de voir d’abord comment sont traitĂ©s les employĂ©s dans ce secteur par rapport Ă  leurs homologues dans les pays occidentaux, chose qui se rĂ©pĂštent dans tous les autres secteurs associĂ©s aux occidentaux. Par la suite et c’est le plus dramatique entre tous, le Mur de Schengen. Aucun gouvernement rĂ©ellement souverain –  comme il plait souvent aux responsables tunisiens d’en faire ostentation, surtout quand il s’agit d’affronter les accusations d’organisations de tortures et d’arbitraires envers les propres citoyens – n’acceptera jamais les conditions dictĂ©es par le Mur de Schengen sans appliquer la rĂ©ciprocitĂ©. Rien ne justifie une telle renonciation. Ou encore mieux, la souverainetĂ© rĂ©elle n’existe que dans l’imagination de ces responsables. Et dans ce cas on se trouve effectivement dans la situation de l’équation du « dominant-dominé ».

Et plus un rĂ©gime accepte ces conditions de la domination occidentale, plus l’Occident est complaisant avec lui quelles que soient ses bavures, les plus sanglantes envers la population et particuliĂšrement envers les opposants.

 

Plus d’un responsable du rĂ©gime tunisien justifie souvent les injustices flagrantes et les inĂ©galitĂ©s les plus ahurissantes par la phrase sibylline que « la Tunisie est un petit pays qui n’a pas de ressources naturelles en abondance » et par consĂ©quent il ne peut offrir Ă  tous ses citoyens les moyens pour une vie descente avec tout ce que le terme comporte, de revenu rĂ©gulier et suffisant, un logement adĂ©quate, un paysage urbain digne de son temps, les conditions de santĂ© universelle, une Ă©ducation et formation compatibles etc. hors il ne s’agit lĂ   que de conciliabules stĂ©riles et sans fondement. D’abord tous ces responsables, hommes et femmes,  qui se prĂ©sentent sur les Ă©crans, et, sans nĂ©cessitĂ© d’entrer dans les dĂ©tails, sont toujours bien portants comme des roses, bien habillĂ©s souvent conformĂ©ment Ă  la derniĂšre mode, trĂšs bien logĂ©s. Une fois une dame dĂ©putĂ© qui paraissait sur l’écran d’une chaine française « France24 » avait employĂ© des termes concernant la « pauvretĂ© de la Tunisie » presque pour faire pitiĂ©, alors qu’elle Ă©tait habillĂ©e d’un costume de grande marque et autour du cou un Ă©norme collier d’or tressĂ©, comme pour rehausser son dĂ©colletĂ©. Personne ne pense que le luxe et l’extravagance dont font ostentation les familles de tous ces personnages soient prĂ©levĂ©s sur le pain de l’homme blanc leur « associé ».  Pourtant la Tunisie n’est pas si pauvre que ça, sinon voyons encore ce qui est Ă©crit dans le livre « La RĂ©gente de Carthage » : « L’étĂ©, la jeunesse dorĂ©e de Tunis vient s’amuser au Calypso, la boĂźte prĂ©fĂ©rĂ©e du neveu chĂ©ri et voleur de yachts, Imed. En aoĂ»t 2009, le cĂ©lĂšbre DJ David Guetta y faisait vibrer cette belle jeunesse pour un modeste cachet de 35.000 euros
Vodka et Champagne coulent Ă  flots. La table au Calypso, 2000 places au total, coĂ»te entre 1.500  et 4.000 euros ! Le salaire du meilleur serveur dans cet Ă©tablissement luxueux ne dĂ©passe pas les 200 euros
 C’est dans ce lieu de perdition que, il y a quelques annĂ©es, un frĂšre de Leila, Mourad, a failli mourir d’une overdose. Sexe, drogue et
fric. »

 Bref les problĂšmes de la vie en Tunisie n’ont rien Ă  voir avec les ressources, existantes ou inexistantes, mais tout simplement ils sont le produit logique d’une politique basĂ©e sur l’injustice qui profite au rĂ©gime et Ă  ses serviteurs. Beaucoup de pays arabes ou d’ailleurs dans le monde des « dominĂ©s » regorgent de ressources naturelles sans pour autant  que ces ressources servent Ă  amĂ©liorer la vie de leurs citoyens ou faire progresser la sociĂ©tĂ© dans son ensemble. Mais par contre tout le monde occidental Ă  peine s’il dispose de ressources naturelles et pourtant. En AlgĂ©rie, juste Ă  cĂŽtĂ©, les ressources Ă©nergĂ©tiques sont immenses et la misĂšre campe de tout son poids. Au Maroc la situation n’est point meilleure. Elle serait pire qu’en Tunisie, pourtant les ressources sont immenses. En Arabie, les fils d’Abdelaziz Ben Saoud qui se sont appropriĂ©, en bonne et due forme, de tout le pays y compris des ses ĂȘtres, de ses animaux, de tout ce qu’il y a sur sol et dans sous-sol, livrent quotidiennement Ă  l’Occident presque dix millions de barils de pĂ©trole et pourtant sur les 30 millions d’habitants, plus de 25 millions vivent dans la misĂšre absolue. Donc la « Tunisie, petit pays sans grandes ressources naturelles » pour justifier l’injustifiable n’a aucun sens.

Ce qui se passe en Tunisie, comme dans les autres rĂ©gions ou pays arabes n’a rien Ă  voir avec les richesses naturelles, mais beaucoup plus avec les familles qui se sont installĂ©es ou que les puissances occidentales ont installĂ©es au pouvoir et les ont pourvues des moyens nĂ©cessaires pour s’y maintenir. Le dernier rapport des Nations Unies  laisse insinuer que les gouvernants arabes comme la source principale de l’insĂ©curitĂ© pour le citoyen et pour la sociĂ©tĂ© dans son ensemble. Dans l’absence de projet de construction quelconque, les familles des gouvernants arabes ne leur reste qu’à s’emparer des rouages de l’état pour s’enrichir. Et rien d’autre. Mais si ĂȘtre riche au milieu des pauvres semble donner un sens Ă  la vie, ĂȘtre riche parmi les riches laisse la porte grande ouverte Ă  la dĂ©gĂ©nĂ©rescence pure et simple. LĂ  il n’y a pas de projet de construction, il y a le nĂ©ant.

 Le peuple en Tunisie ou dans les autres rĂ©gions, surtout arabes et musulmanes, ne s’est pas rĂ©signĂ© Ă  son sort, comme le soutiennent certaines voix politiques dans l’opposition. Le rĂ©gime ne cesse de s’armer et d’embaucher et d’augmenter le nombre de policiers, car il sait pertinemment que sous les cendres couve les braises.  Dans la sociĂ©tĂ© il y a une sourde colĂšre que le moment venu, finira par faire irruption de toute part et rien ne pourra plus l’arrĂȘter. Chaque provocation ne fait inĂ©vitablement qu’augmenter le degrĂ© de cette amertume. Et le rĂ©gime ne loupe aucune  occasion pour la porter Ă  son paroxysme. Parce qu’il croit que le peuple est bĂȘte et ne peut plus rien faire. Comme il se trompe lourdement ! Le rĂ©gime croit que les arrestations arbitraires suivies de parodies de justice pour envoyer des jeunes, de toute profession dans les prisons sont Ă  mĂȘme de terroriser jusqu’à la paralysie tout le peuple, ne fait en rĂ©alitĂ© qu’approfondir le fossĂ© et exacerber cette sourde  colĂšre.

Personne n’est dupe pour prĂȘter la moindre crĂ©dibilitĂ© aux dĂ©clarations et justifications des porte-parole du rĂ©gime. Chaque coup que porte le rĂ©gime au peuple Ă  travers ces arrestations arbitraires pourrait ĂȘtre le dernier avant le dĂ©ferlement des masses et la rĂ©volte gĂ©nĂ©rale. Aucun rĂ©gime aussi rĂ©pressif soit-il n’a jamais pu prĂ©voir l’inattendu et encore moins y faire face et s’en sortir indemne.  La derniĂšre arrestation et emprisonnement de l’écrivain et journaliste Taoufik Ben Brik, est un coup supplĂ©mentaire portĂ© contre tout le peuple. Le peuple se sent gravement blessĂ© par ces coups et  les viles mĂ©thodes utilisĂ©es par le rĂ©gime pour dĂ©tenir et emprisonner des citoyens innocents sous des accusations fabriquĂ©es de toute piĂšce, comme est le cas dans l’affaire de Ben Brik.

 

Taoufik Ben Brik, s’en sortira, probablement bientĂŽt sous la pression exercĂ©e par des personnages politiques occidentaux, comme monsieur Bernard Kouchner, le ministre français des affaires Ă©trangĂšres ou de journalistes « amis  de la douce Tunisie, pays du Jasmin disent-ils» tel que le directeur de l’hebdomadaire le Nouvel Observateur, mais par contre tous les jeunes Ă©tudiants auxquels on a fabriquĂ© des dossiers semblable de terrorismes, n’ont personne pour leur venir en secours. À aucun moment aucune voix ne s’est Ă©levĂ©e en Occident pour exiger du rĂ©gime d’arrĂȘter de torturer les centaines, voire les milliers des membres du parti islamiste « Ennahdha ». Certains des dirigeants de ce parti ont passĂ© des longues annĂ©es dans pratiquement toutes les insalubres prisons parsemĂ©es sur toute l’étendu du pays. Le Dr. Sadok Chourou, aprĂšs avoir passĂ© 18 ans dans ces geĂŽles a Ă©tĂ© relĂąchĂ© pour trois ou quatre semaines avant d’ĂȘtre de nouveau dĂ©tenu et renvoyer dans les mĂȘmes prisons, sous le prĂ©texte de vouloir remettre sur pied un parti politique interdit. En ce moment mĂȘme le Dr. Chourou est en prison et personne, dans le monde occidental, n’est venu Ă  son secours. Aucune organisation n’a Ă©mis la moindre dĂ©claration de rĂ©probation devant un cas aussi flagrant de piĂ©tinement des droits humains les plus Ă©lĂ©mentaires.

 

 

Bref que ça soit dans le cas de Taoufik Ben Brik ou dans les milliers des autres cas de citoyens arrĂȘtĂ©s et condamnĂ©s par l’arbitraire Ă  perdre leur libertĂ© et leurs droits pour des annĂ©es ou pour la vie, on prĂ©fĂšre que ça soient la colĂšre populaire qui intervienne pour les libĂ©rer et libĂ©rer une fois pour toute le pays. Car Ă  chaque fois qu’on fasse recours aux pressions occidentales sur le rĂ©gime, on ne fait que lĂ©gitimer son existence et prolonger sa terreur. Que la colĂšre populaire s’exprime de la maniĂšre la plus sonore, c’est la seule voie qui mĂšne Ă  une libĂ©ration rĂ©elle de la dictature et de ses commanditaires occidentaux. 


 


[1] http://www.elimparcial.es/mundo/el-poder-del-magreb-de-clanes-familiares-41452.html

[2] www.elimparcial.es

[3] www.bakchich.info/Sakhr-Materi-et-sa-cabane-au,07606.html

 

[4] Maghreb Confidentiel NÂș 901 du 12 novembre 2009

[5] Voir «La Régente de Carthage »

[6] Voir le livre de Nicolas Beau et Catherine Graciet « La Régente de Carthage » éd. La Découverte octobre 2009

[7] Les sociĂ©tĂ©s rattachĂ©es Ă  Med.Business Holding sont : Agrimed pour l’exploitation des terrains agricoles, la SociĂ©tĂ© de distribution du Nord pour la commercialisation de produits agroalimentaires, Batimed pour la construction de logements. Cash & Carry pour la vente en gros de matĂ©riels de construction. Loft Immobilier pour la promotion immobiliĂšre. Imed Trabelsi est Ă©galement prĂ©sent dans l’import-export avec l’International Trading Compagnie et Univers Équipements etc. (Note des auteurs du livre «La RĂ©gente de Carthage ».

[8] La chapitre Dolce Vita du Livre de Nicolas Beau et Catherine Graciet, « La RĂ©gente de Carthage » Éd. La DĂ©couverte, Paris octobre 2009

[9] Le Canard Enchaßné du 10 juin 2009

[10] En matiĂšre de crĂ©ation d’associations, Georges Fenech n’en est pas Ă  son coup d’essai. DĂ©jĂ  en 1998, il Ă©tait l’un des membres fondateurs de l’Association Internationale pour la DĂ©mocratie (AID. Son objectif : promouvoir la dĂ©mocratie et fournir aux États qui le souhaitent des observateurs impartiaux pour garantir la rĂ©gularitĂ© des Ă©lections. Parmi ses autres membres fondateurs figuraient Robert Bourgi, l’homme des coups tordus de la Françafrique qui a repris du service sous Sarkozy (Note des auteurs du livre « La RĂ©gente de Carthage ».

[11] Voir « La Régente de Carthage ».

[12] Kamel Labidi, « La longue descente aux enfers de la Tunisie » reprise dans le livre « La Régente de Carthage »

[13] La Régente de Carthage

[14] Nicolas Beau et Catherine Graciet, La Régente de Carthage, main basse sur la Tunisie, éd. La découverte, Paris, 2009

 


Caroline Fourest, maintenant tu peux disposer 🙂

Par: Sarah Ben Hamadi, La Marsa – Tunisie

Tariq Ramadan face Ă  Caroline Fourest. Depuis le temps que j’attends ça, et d’ailleurs je suis loin d’ĂȘtre la seule. FrĂ©dĂ©ric Tadéï, l’un des meilleurs journalistes français du moment, a enfin rĂ©ussi Ă  ramener les deux “ennemis” sur son plateau de Ce soir ou jamais sur France3.

Caroline Fourest, dĂ©tractrice de Tariq Ramadan, et journaliste et Ă©crivain Ă  ses heures perdues ne m’a pas déçu. Elle a belle et bien confirmĂ© ce que je pensais d’elle: une personne dont l’obsession principale s’appelle Tariq Ramadan.

Prise en flagrant dĂ©lit de malhonnĂȘtetĂ© intellectuelle, elle veut imposer sa vision, n’hĂ©sitant pas Ă  lancer Ă  FrĂ©dĂ©ric Tadéï lorsqu’il trouve le paragraphe citĂ© de Ramadan correct: “Mais, vous n’avez pas compris!”… En effet, Mademoiselle Caroline Fourest est la seule Ă  avoir tout compris des livres de Ramadan et la seule Ă  l’avoir cernĂ©…

De fausses rĂ©fĂ©rences et de fausses citations dans son bouquin, elle plaide pour une libertĂ© d’expression et demande qu’on interdise Ramadan de s’exprimer dans les mĂ©dias (cherchez l’erreur!!), procĂšs d’intentions et mensonges, rien ne l’empĂȘche de vouloir nous imposer non pas la vĂ©ritĂ© de TariQ Ramadan, mais l’image qu’elle veut faire de lui. “Ramadan dit vouloir dĂ©truire Israel” disait-elle,quand l’Ă©diteur de Traiq Ramadan dĂ©ment, elle se rattrape par un “mais il le pense!”.Heureusement que le ridicule ne tue pas… Il parle de ses tantes qui ont Ă©tĂ© “toutes Ă©duquĂ©es et sont toutes allĂ©es toutes Ă  l’universitĂ©”, et elle l’interrompt comme Ă  chaque fois, pour lui dire “et voilĂ©es”. Mais connait-elle l’Égypte des annĂ©es 40 ou elle a besoin qu’on lui fasse une mise au point?

Le pire, c’est dĂšs qu’elle se sent coincĂ©e, elle l’interrompt et ne le laisse pas dĂ©velopper ses propos pour l’emmener sur un autre terrain, en utilisant comme l’a bien soulignĂ© Ramadan, “des mots forts” parachutĂ©s par-ci et par-lĂ : totalitaire, ravager l’AlgĂ©rie, lapidation, blablabla…

Le mot de la fin, elle l’a voulu Ă©motif: “Le Pen n’est pas passĂ© dans ce pays, vous ne passerez pas non plus”, mais ratĂ© Mademoiselle, car moi il m’ fait plutĂŽt rigoler, d’autant plus que Tariq Ramadan a bien lu dans son jeu, et ça ne lui a pas Ă©chapper de lui faire remarquer, que sa stratĂ©gie ne fonctionnera pas…

Elle a critiquĂ© le dĂ©bat chez Ruiquier, j’ai bien peur de dire que Zemmour soit meilleur qu’elle, au moins avec lui un dĂ©bat a eu lieu. Parce qu’avec elle, j’ai eu l’impression qu’elle Ă©vitait le dĂ©bat: elle passe du coq Ă  l’Ăąne en coupant la parole Ă  son interlocuteur Ă  chaque fois.

Plus sĂ©rieusement, et pour ĂȘtre objective, Caroline Fourest est loin du compte. Elle se veut fĂ©ministe et anti-racistes mais avec ses procĂ©dĂ©s malhonnĂȘtes pour discrĂ©diter ceux qu’elle n’apprĂ©cie pas, elle se fait plus de tort que de bien.Elle n’a pas arrĂȘtĂ© de revendiquer ce face Ă  face, maintenant qu’elle l’a eu et qu’elle nous a montrĂ© ce dont elle est capable (mensonges, fausses citations, interprĂ©tations biaisĂ©es, malhonnĂȘtetĂ©, etc.), mais aussi ce dont elle n’est pas capable (tenir un dĂ©bat et aller au bout de chaque sujet et de chaque idĂ©e), elle peut bien disposer.

(Source: le blog « Un Ɠil sur la planĂšte », le 17 novembre 2009)

Lien : http://telestlemonde.blogspot.com/2009/11/caroline-fourest-maintenant-tu-peux.html

 

 

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