15 juin 2009

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TUNISNEWS

9 ème année, N° 3310 du 15.06.2009

 archives : www.tunisnews.net  


Les Exilés Tunisiens tiennent leur Congrès Constitutif – Communiqué de Presse

AFP: Guantanamo – Accord UE/Etats-Unis sur les conditions des transferts

Moncef Marzouki: Le « syndrome Ben Ali » menace-t-il la recherche française ?

Le Canard enchaîné: Fromage et désert

Espace Manager: Tunisie: Sakher El Materi développe le tourisme de croisière

Jeune Afrique: Le voile se lève timidement sur le salaire des patrons

AFP: Un mort dans une manifestation d’opposants à Téhéran

Le Monde: Un revers pour la politique d’ouverture de M. Obama

Libération: Azadeh Kian -Thiébaut «Il y a eu un grossier truquage!»

Reuters: Iran opposition figure sees leadership rift


Liste actualisée des signataires de l’initiative du Droit de Retour : http://www.manfiyoun.net/fr/listfr.html Celles et Ceux qui veulent signer cet appel sont invités à envoyer leur: Nom, Pays de résidence et Année de sortie de la Tunisie sur le mél de l’initiative : manfiyoun@gmail.com


 

Communiqué de Presse

Les Exilés Tunisiens tiennent leur Congrès Constitutif

 
le 20-21 Juin 2009  à Genève-Suisse. Au terme de plusieurs mois de débats riches et intenses sur la portée et sur les significations à donner au « Manifeste »  à l’origine du lancement de  l’Initiative pour le Droit au Retour des Exilés Tunisiens dans leur patrie, et après le mûrissement d’un long processus de réflexion ayant abouti à la nécessité de doter cette Initiative d’une structure d’encadrement et d’un programme d’action, les signataires ont pris la décision de tenir leur congrès constitutif le 20-21 juin 2009 à Genève  en Suisse, en parallèle à la célébration de la Journée mondiale des Réfugiés. A cette occasion, des nombreuses personnalités et plusieurs organisations  tunisiennes et internationales ont d’ores et déjà annoncé leur présence. La Coordination Provisoire tient à exprimer sa gratitude envers tous les exilés tunisiens dispersés aux quatre coins du monde, pour avoir accompagner durant presque un an l’étape des débats internes qui a permis l’émergence d’un projet cohérent, fondé sur une approche globale, indépendante et patriotique de l’épineuse question du retour des exilés. Elle prend  l’engagement de faire de ce Congrès Constitutif, un moment privilégié de notre combat pour la démocratie. Elle n’épargnera aucun effort pour le convertir en un bond qualitatif sur le plan humanitaire, politique mais aussi culturel. Les travaux du Congrès seront accompagnés d’une manifestation culturelle où se succéderont chant, théâtre et poésie pour raconter le drame et  la douleur de l’exil. Au nom de tous les signataires de l’appel, la Coordination Provisoire réitère sa reconnaissance à tous ceux qui nous ont exprimé leur soutien : aux personnalités, aux médias et aux organisations nationales et internationales et tout particulièrement à nos amis de l’Association des Tunisiens en France. Pour la Coordination Provisoire du Droit au Retour Noureddine Khatrouchi Paris le 11 juin 2009

Guantanamo –Accord UE/Etats-Unis sur les conditions des transferts

AFP Publié le 15/06/2009 L’Union européenne a entériné lundi une déclaration négociée avec Washington précisant les conditions de transfert d’ex-détenus de Guantanamo vers l’Europe, censée rassurer ses pays membres mais qui n’engage pas les Etats-Unis à en prendre chez eux. Cette déclaration commune UE-Etats-Unis a été approuvée lundi sans discussion par les ministres européens des Affaires étrangères réunis à Luxembourg. Elle doit faire l’objet d’une présentation publique avec les Etats-Unis à une date non précisée. Dans ce texte, Européens et Américains soulignent que « la responsabilité première pour la fermeture de Guantanamo et pour trouver un lieu de résidence pour les ex-détenus revient aux Etats-Unis ». Une précédente mouture ajoutait: « Nous prenons note du fait que les Etats-Unis reconnaissent leur responsabilité à accepter certains ex-détenus désireux d’être admis aux Etats-Unis ». Mais cette phrase sur laquelle insistaient Allemands et Autrichiens a été supprimée de la version finalement agréée par les deux parties, Washington refusant de s’engager tant la polémique fait rage aux Etats-Unis sur l’accueil de ces détenus. La présidence tchèque de l’UE espère néanmoins que ce texte marquera « un nouveau départ dans la coopération anti-terroriste sur la base de valeurs partagées, du droit international, du respect des droits de l’Homme et de l’Etat de droit », après les dérives de la lutte anti-terroriste de l’administration Bush. « En appuyant la détermination des Etats-Unis à fermer Guantanamo, l’UE espère contribuer à changer la politique des Etats-Unis et les aider à tourner la page », a-t-elle souligné dans un communiqué. Cette déclaration vise à rassurer les nombreux pays de l’UE qui rechignent à prendre des ex-détenus de Guantanamo chez eux. Un seul d’entre eux est déjà en Europe, l’Algérien Lakhdar Boumediene, qui a été accueilli en France avec sa famille. L’Allemagne, qui avait déjà refusé de recevoir des Ouïghours, a indiqué jeudi refuser aussi en l’état une demande américaine d’héberger deux autres ex-détenus, originaires selon certaines sources de Tunisie et de Syrie.

Le « syndrome Ben Ali » menace-t-il la recherche française ?

 
par Moncef Marzouki J’ai connu personnellement Vincent Geisser pour la première fois quand il est venu me rendre visite à mon domicile à Sousse en Tunisie en 2000. A l’époque je venais d’être licencié de mon poste à la faculté de médecine de Sousse, empêché de voyager et maintenu à domicile sous surveillance policière constante. Vincent Geisser a bravé le cordon policier et s’est présenté à la fois comme chercheur venant recueillir des informations auprès d’un acteur politique, mais aussi comme un universitaire démocrate apportant un précieux soutien moral à l’un de ses semblables. Par la suite, après mon arrivée en France en exil politique en 2001, j’ai pu mieux connaître à la fois le travail du chercheur et la personne qui se cache derrière. Deux choses m’ont paru caractériser l’homme : la passion et la rigueur. Sa passion n’était que la traduction d’un engagement personnel pour la liberté, la justice, la rencontre et le dialogue fraternel entre les cultures. Mais cette passion qui pouvait obscurcir le sens du jugement était fort heureusement contre -balancée par une rigueur méthodologique et une honnêteté intellectuelle à toute épreuve. Ceci je le sais par la lecture de ses travaux sur la Tunisie et sur le monde arabe, mais aussi de façon directe. Ayant travaillé avec lui pendant une année sur le livre d’entretien (*) qu’il m’a fait l’honneur de me consacrer, j’ai souvent fait les frais de son implacable rigueur. Me poussant en permanence dans mes retranchements, exigeant les preuves les plus inattaquables de toutes mes affirmations, soucieux de détail, de références précises, je peux dire qu’il m’a beaucoup embêté. Mais au delà de l’irritation qu’il m’a souvent causé, je luis suis redevable de m’avoir appris que la plus grande sympathie pour une cause ou une personne ne doit jamais intervenir quand il s’agit de présenter aux autres les informations qui leur sont nécessaires pour se faire une opinion qui ne soit pas l’écho d’un préjugé, d’une complaisance voire d’une manipulation. La valeur de Vincent Geisser va au delà de sa compétence de chercheur aimant ses sujets de recherches et les traitant néanmoins sans complaisance. Elle est dans le fait que c’est un homme-lien, un homme-pont, un passeur culturel. En ces temps durs où nous avançons tous sur le fil du rasoir ne sachant trop si nous allons tomber du côté de la guerre ou de la collaboration des civilisations, il est un homme précieux pour ne pas dire irremplaçable. Le voir poursuivi par une juridiction universitaire pour une sombre affaire me paraît digne de la Tunisie de Ben Ali, certainement pas de la France de Voltaire et de Massignon.
* Moncef Marzouki (entretiens avec Vincent Geisser), Dictateurs en sursis. Une voie démocratique pour le monde arabe, éditions de L’Atelier, à paraître septembre 2009. Ouvrages de Vincent Geisser sur l’autoritarisme : Avec Michel Camau, Le syndrome autoritaire. Politique en Tunisie de Bourguiba à Ben Ali, Presses de Sciences Po, 2003. Avec Michel Camau, Habib Bourguiba. La trace et l’héritage, Karthala, 2004. Avec Olivier Dabène et Gilles Massardier, Autoritarismes démocratiques, démocraties autoritaires. Convergences Nord/Sud, La Découverte, 2008.
 
(Source: Oumma.com le 15 juin 2009)

Fromage et désert

 Un week-end au Tamerza Palace de Tozeur, sa piscine, avec vue saisissante sur le désert, son restaurant gastronomique, et une suite à plus de 700 euros : c’est le petit présent fait à Jean-Pierre Raffarin par un journal tunisien proche du très démocrate président à vie Ben Ali.  L’ancien Premier ministre, devenu sénateur, était, le 7 mai, l’invité d’un colloque organisé par la revue tunisienne  » L’Economiste maghrébin ». À cette occasion, il s’est répandu en éloges sur le régime et son président. Ainsi, selon lui, « d’une certaine manière, la Tunisie est mieux protégée (contre la crise) que d’autres pays ». Cette situation ne doit rien au hasard. Ben Ali cultive cette « valeur fondamentale » qui permet de fonder une « nouvelle conception de la vie » : la sécurité. « Dans l’insécurité, il n’y a point de développement » , a asséné le sénateur Raffarin. Il n’a pas eu un mot, faute de temps sans doute, pour les syndicalistes emprisonnés et torturés par la police au nom de la sécurité. Pas plus pour les journalistes ou les opposants politiques, tous fidèles clients du ministère tunisien de l’Intérieur.  Raff’ explique au « Canard » qu’il a tout de même insisté sur les « valeurs universelles » . Mais sans préciser que ces « valeurs » ne prévoient pas de jeter les opposants dans des geôles.  Pourquoi donner des leçons à des amis qui vous accueillent si bien ? (Source : « Le Canard enchaîné », 10 juin 2009, page 4)

 

Tunisie: Sakher El Materi développe le tourisme de croisière

Après avoir remporté, en 2006, l’appel d’offres concernant la mise en concession de la gestion du trafic de croisière au port de la Goulette à Tunis, la société GOULETTE SHIPPING CRUISE (GSC), filiale du groupe Princesse El Materi, a achevé en un temps record la première phase de son projet et a inauguré depuis le 28 mars 2007 son terminal en accueillant le premier contingent de touristes. Pour renforcer son développement et garantir un flux important de croisiéristes, la GSC, qui réalise des investissements de plus de 40 millions de dinars et qui devrait voir son projet exploitable en entier sous peu, a scellé un partenariat stratégique avec l’armateur italien « MSC », 2ème armateur mondial dans le domaine de la croisière. Ce projet est composé d’activités portuaires et maritimes liées au traitement des passagers, à la gestion des navires et à l’assistance technique en escale. Il comporte également des activités commerciales liées au village touristique (duty free, boutiques, restaurants, café…). Cette animation créée au port de la Goulette est de nature à véhiculer une meilleure image de la Tunisie auprès des croisiéristes qui sont considérés comme étant des vacanciers à revenu assez élevé. Le choix d’un investissement à la goulette est d’autant plus judicieux que ce dernier est le premier port national d’entrée des navires de croisière en recevant environ 90% de l’activité croisière. Consciente du développement important de l’activité de plaisance et de la croisière du littoral, la société GSC accorde une place prépondérante au tourisme de croisière et vient d’annoncer l’ouverture de son Délphinaruim. En effet, GSC crée l’évènement en ramenant 11 dauphins de Cuba qui s’exhiberont quotidiennement devant 3000 personnes. Ces mammifères bénéficieront d’installations de haute qualité au sein du complexe touristique de la Goulette. Rappelons que les prévisions tablent sur 1.000.000 de croisiéristes qui visiteront notre pays en 2010, 1.500.000 en 2015 et 2.000.000 en 2020. C’est ce qui explique d’ailleurs les aménagements faits et envisagés par la Société GSC. (Source: « Espace Manager » le 15 juin 2009)

Le voile se lève timidement sur le salaire des patrons

12/06/2009 12:12:04 – Jeune Afrique- Par : Jean-Michel Meyer – Deux patrons tunisiens ont révélé leur salaire. Sans doute une première en Afrique francophone. Pionniers ou têtes brûlées ? Voyage au coeur d’un sujet opaque : la rémunération des PDG. Combien sont rémunérés les PDG africains ? D’Alger à Tunis, de Dakar à Yaoundé, les salaires des patrons se sont-ils envolés comme dans les pays industrialisés ? Sont-ils dopés à coups de stock-options, de bonus extravagants ou de parachutes dorés ? Autant de sujets tabous sur le continent. À moins d’être originaire d’Afrique du Sud (voir encadré) ou de Tunisie… Le pays vient en effet d’ouvrir une brèche dans l’un des secrets les mieux gardés. Poussés par une nouvelle législation, deux patrons de sociétés cotées à la Bourse de Tunis ont révélé leur salaire en mai. Les articles 200 et 475, ajoutés au code des sociétés commerciales en mars, imposent désormais aux commissaires aux comptes de préciser le montant des salaires versés aux dirigeants des sociétés qu’ils auditent. « La mesure est tombée du jour au lendemain », souligne un analyste financier. Si la disposition a surpris jusque dans les salles de marchés, elle s’applique aussi aux sociétés non cotées et aux entreprises publiques régies par le code. Le 19 mai, lors de la présentation des résultats annuels pour 2008, le PDG du groupe Poulina (517 millions d’euros de chiffre d’affaires) a stupéfié son auditoire. À la tête d’un holding de 79 sociétés, Abdelwahab Ben Ayed, le patron emblématique du premier groupe privé du pays, a divulgué au détour d’une phrase le salaire brut annuel qu’il a perçu l’an passé : 549 515 dinars (plus de 305 696 euros au 31 décembre 2008). Soit 45 800 DT par mois. Pour la majorité des actionnaires, la rémunération du patron de Poulina est méritée à la lumière des résultats du groupe (aviculture, agroalimentaire, services industriels, céramique, emballage, immobilier), qui a dégagé un chiffre d’affaires de 929 millions de DT (+ 12,9 %) et un résultat opérationnel (Ebidta) de 114 millions de DT (+ 11,2 %). Cent fois le salaire moyen Une poignée de jours plus tôt, le 6 mai, Fethi Hachicha, le PDG de la société Electrostar, prenait les devants. La société, qui réalise un chiffre d’affaires de plus de 35 millions d’euros, est l’un des distributeurs dans le pays des climatiseurs, téléviseurs et réfrigérateurs de la marque coréenne LG. Lors de la présentation du bilan 2008, le dirigeant a avoué un salaire annuel net de 62 471 DT, soit un peu plus de 5 200 DT mensuels. Soumis à la même épreuve de vérité, son directeur général adjoint a été rémunéré 3 700 DT par mois en 2008 (44 617 DT au total). De grandes disparités salariales existent donc entre patrons. « le marché des rémunérations des dirigeants d’entreprise n’est pas très cohérent et structuré », commente Haykel Barbouch, consultant du cabinet Mercer, spécialisé dans les ressources humaines. Ce qui expliquerait qu’un Abdelwahad Ben Ayed gagnerait neuf fois plus par mois qu’un Fethi Hachicha. Et cent fois plus que le salarié moyen, qui perçoit de 400 à 450 DT par mois. Les patrons ont-ils vraiment joué la transparence ? À la tête d’un groupe coté à plus de 80 %, Abdelwahad Ben Ayed (il n’a pas souhaité répondre à nos questions) affiche un salaire assez proche de la réalité, même si son important patrimoine immobilier n’est pas pris en compte. En revanche, celui affiché par Fethi Hachicha est largement minoré. Son salaire annoncé le 6 mai est agrémenté de bonus de réalisation des objectifs, d’avantages en nature, de jetons de présence… dont le montant reste jalousement préservé. De plus, le PDG tire d’autres revenus des sociétés qu’il possède dans le sport et les médias. « En Tunisie, le top management des entreprises locales est rémunéré entre 10 000 et 12 000 DT par mois. Celui d’une multinationale implantée dans le pays oscille entre 12 000 et 13 000 DT. En fait, le salaire affiché par le PDG d’Electrostar correspond davantage à celui d’un directeur financier, commercial, ou des ressources humaines », ajuste un consultant tunisien en management. Et si un voile épais entoure toujours la rémunération de la plupart des chefs d’entreprise, quelques indiscrétions filtrent malgré tout et permettent d’y voir plus clair. Un patron de PME peut toucher jusqu’à 6 000 DT. Un dirigeant de société d’assurances gagne entre 5 000 et 7 000 DT. Quant au directeur général d’une banque privée, il est rémunéré 10 000 DT en moyenne. Contre 3 000 à 4 000 DT pour celui d’une banque publique. Dans le même temps, un ministre perçoit de 3000 à 5000 DT, un directeur d’administration centrale environ 1 500 et un prof de fac 2 000 DT. Seul le PDG d’une banque privée, qui s’octroie un salaire mensuel de 30 000 DT, détonne dans le paysage salarial tunisien, malgré les excellents résultats de l’établissement qu’il dirige. Difficile pourtant de trouver des patrons outrageusement gourmands et flambeurs qui alimentent l’actualité comme en Europe et aux États-Unis. Dernière controverse en date : le rejet par les actionnaires de Shell, le 26 mai, de la proposition de rémunération jugée trop élevée des dirigeants de la compagnie. Dont celle du directeur général, Jeroen van der Veer, à 10,32 millions d’euros en 2008. Bonus et versement pour la retraite, qu’il prendra au 30 juin, compris. Il n’empêche. Le vent de contestation qui agite les conseils d’administration et l’opinion publique des pays industrialisés fait tache d’huile. « Depuis le mois de mars, il y a toujours un petit porteur pour poser une question sur la rémunération des dirigeants lors des assemblées générales des sociétés cotées à la Bourse de Tunis. À chaque fois, il se fait éconduire poliment », note un analyste financier. Pour l’instant. Car, avec la nouvelle obligation de transparence, les autorités veulent donner des gages aux investisseurs étrangers qui ont déserté la place depuis novembre 2008 et satisfaire les petits porteurs. « À la différence de l’Égypte ou du Maroc, les banques et les institutionnels tunisiens investissent peu sur le marché boursier. De fait, ce dernier est largement animé par les petits porteurs. La contrepartie : le marché est plus volatil, secoué de nombreuses rumeurs et dominé par des positions à court terme. À travers cette mesure, les autorités cherchent peut-être à rassurer les petits porteurs », analyse Lilia Kamoun, consultante à Tunisie Valeurs. Un premier bilan d’ici à juillet Mais la greffe de la transparence peine à prendre. La moitié des cinquante et une sociétés valorisées à la Bourse de Tunis ont publié leurs résultats 2008 après l’entrée en vigueur de la nouvelle obligation. À la différence de Poulina et d’Electrostar, elles ont prétexté, sans convaincre, d’avoir arrêté leurs comptes avant l’entrée en application des nouveaux articles. Pour des observateurs de la vie des affaires, l’explication est ailleurs. La majorité des sociétés cotées à la Bourse de Tunis sont des entreprises familiales qui n’ont guère envie de jouer la transparence. « Les dirigeants des entreprises familiales s’octroient en général de généreuses rémunérations et gèrent leurs dépenses personnelles en puisant dans la caisse. Ces entreprises n’établissent pas de distinction entre propriétaire, actionnaire et dirigeant. Il y a souvent des soupçons sur la confusion des patrimoines. Alors les obliger à communiquer sur ces sujets… », explique un analyste financier. Les deux mois à venir serviront de test. Une vingtaine d’entreprises cotées qui ont dépassé le délai légal de la fin avril pour publier leurs résultats 2008 le feront d’ici à l’été. Et non des moindres. Tunisair, les Magasins Généraux et la Société tunisienne de banque (STB), la plus grande banque publique du pays, tiendront leur assemblée générale d’ici à juillet. « La plupart d’entre elles ne divulgueront pas les salaires des dirigeants. Ce sera pareil en 2010. Depuis 2005, le Conseil du marché financier incite les sociétés à plus de transparence. Les obligations légales existent, mais il n’y a aucune sanction, alors… », assure un analyste. La preuve ? Une loi du 14 novembre 1994 (n° 94-117) sur la réorganisation du marché impose déjà aux administrateurs et aux dirigeants de publier la rémunération et les avantages en nature qu’ils perçoivent des sociétés qu’ils dirigent. Les mentalités évolueraient-elles ? « La volonté de transparence actuelle est très positive, tempère Haykel Barbouch. On constate aujourd’hui de très fortes disparités dans les rémunérations. Elles ne reposent pas toujours sur des critères objectifs et rationnels. Le fait d’annoncer la rémunération des dirigeants va accélérer la structuration des systèmes de rémunération selon les performances et les mérites de chacun. »
 
(Source: « Jeune Afrique » le 12 juin 2009)
Lien: http://www.jeuneafrique.com/article.php?idarticle=ARTJAJA2525p071-073.xml0&p%20%20mv_nid=2

 

Un mort dans une manifestation d’opposants à Téhéran

Pierre Celerier Agence France-Presse le 15 juin 2009 à 08h13 | Mis à jour à 15h20 Téhéran Un manifestant a été tué par balles et plusieurs autres ont été blessés lundi à Téhéran lors d’un rassemblement de centaines de milliers de partisans de Mir Hossein Moussavi, candidat malheureux à la présidentielle, qui contestaient la réélection de Mahmoud Ahmadinejad. Un photographe iranien, qui a refusé de donner son nom, a déclaré à l’AFP avoir vu le corps d’un homme tué d’une balle dans le front, devant une base de la milice islamique du bassidj, laquelle était en feu, ainsi que plusieurs personnes blessées par balles. Selon un correspondant de l’AFP, qui a entendu plusieurs coups de feu, des affrontements ont éclaté entre des policiers et des manifestants aux abords de la place Azadi, à la fin du parcours dans le centre-ville, et des dizaines de personnes ont fui les lieux. Des témoins ont rapporté à ce correspondant que des hommes en civil avaient tiré sur des manifestants, en blessant plusieurs. Des manifestants ont mis le feu à des pneus et des poubelles et plusieurs motos ont été incendiées tandis que des policiers ont fait usage de gaz lacrymogène pour les disperser. Mir Hossein Moussavi, qui conteste la victoire du dirigeant ultraconservateur et juge que le scrutin était truqué, avait participé à la manifestation, interdite par le ministère de l’Intérieur, de même que le candidat réformateur Mehdi Karoubi. Juché sur le toit d’une voiture, M. Moussavi s’est dit «prêt à participer de nouveau à une élection présidentielle», tandis que son épouse, Zahra Rahnevard, a déclaré à l’AFP qu’ils «iraient jusqu’au bout» pour contester le résultat du scrutin du 12 juin, qui a vu la victoire de Mahmoud Ahmadinejad avec près de 63% des voix. Le guide suprême, Ali Khamenei, pour qui le résultat du scrutin s’apparente à une «vraie fête», a appelé M. Moussavi, un ancien premier ministre et un conservateur modéré, à poursuivre sa contestation par la seule voie légale. Il se référait au dépôt par M. Moussavi d’un recours devant le Conseil des gardiens de la Constitution pour obtenir l’annulation des résultats. Le Conseil doit rencontrer M. Moussavi mardi. En attendant, des centaines de milliers de manifestants, selon les estimations de l’AFP, ont occupé l’essentiel de l’avenue Azadi, lieu traditionnel des manifestations de commémoration de la révolution islamique de 1979. «Au moins un million et demi de personnes» selon un policier interrogé par l’AFP, «jusqu’à deux millions», selon un autre, ont défilé aux cris de «mort au dictateur», «les Iraniens préfèrent la mort à l’humiliation» ou «Moussavi nous te soutenons». De nombreux manifestants arboraient des bouts d’étoffe verte, la couleur de la campagne électorale du candidat malheureux, sur laquelle on pouvait lire: «Où est mon vote?». Une jeune étudiante de 21 ans, Fahar, a espéré que la police et la milice islamique des bassidjis «se comporteront de façon civilisée» alors que les affrontements entre manifestants et forces de sécurité avaient été parfois très violents samedi et dimanche. La télévision iranienne, qui n’a montré que pendant quelques secondes des images de la manifestation, n’a pas fait mention des affrontements, tout comme les agences de presse, revenant en revanche amplement sur le «succès» du scrutin présidentiel. Le président Ahmadinejad a pour sa part repoussé à mardi une visite prévue lundi en Russie. À Washington, le département d’État s’est dit «profondément préoccupé» par les violences post-électorales en Iran, indiquant «observer prudemment» les suites du scrutin. Le président français Nicolas Sarkozy a condamné les «violences contre les manifestants», tandis que Berlin a exprimé sa «vive inquiétude». Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a souligné que la volonté du peuple devait être respectée alors que l’Union européenne a demandé à l’Iran d’enquêter sur l’élection. Paris et Berlin ont convoqué l’ambassadeur d’Iran et le premier ministre britannique, Gordon Brown, a affirmé que l’Iran devait répondre aux «questions sérieuses» soulevées par les élections.


Un revers pour la politique d’ouverture de M. Obama

LE MONDE | 15.06.09 | 18h27  Washington. Correspondante   Pour l’administration Obama, la réélection de Mahmoud Ahmadinejad est un échec. Le président américain avait évité de se mêler de l’élection iranienne mais il était allé au Caire tenir un discours au monde musulman une semaine avant le scrutin. Et il avait fait comprendre qu’il lui serait impossible de ne pas « combattre » ceux qui  » nient l’Holocauste » ; une manière de disqualifier M. Ahmadinejad. Depuis la défaite du Hezbollah aux élections libanaises, la presse commençait à parler d' »effet Obama » et la Maison Blanche, ravie, laissait dire. Le 12 juin, alors que les Iraniens avaient commencé à voter, le président Obama avait fait référence à son discours du Caire, ajoutant que la forte participation laissait présager un désir de « nouvelles possibilités » à Téhéran. Tous ces signes discrets ont buté sur la réalité iranienne. « L’effet Obama a heurté le mur », réagit le journal Politico. Le vice-président américain, Joe Biden, a paru embarrassé. Il a parlé de « vrais doutes » sur la régularité des élections tout en affirmant que la politique de main tendue de l’administration Obama était toujours d’actualité sur le programme nucléaire. M. Biden a donné son analyse du scrutin : « 70 % des votes viennent des villes, ce n’est pas le point fort d’Ahmadinejad. Il semble improbable qu’il ait obtenu 63 % des votes dans ces circonstances. » Pour Trita Parsi, du Conseil national iranien américain, « il va y avoir des pressions accrues pour une date butoir » dans les négociations sur le nucléaire. D’autres experts, qui pensent qu’aucune négociation n’est possible tant que le régime est en place, se félicitent des craquements apparus. En Europe, plusieurs capitales ont exprimé des doutes sur la régularité du scrutin iranien, et se sont inquiétées des violences policières. Paris a « pris note » des résultats « tels qu’annoncés », ainsi que « de leur contestation » par l’opposition. A Berlin, le ministre des affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a convoqué l’ambassadeur d’Iran pour condamner la répression des manifestations. Moscou n’a pas commenté les événements en Iran. Un conseiller du Kremlin a simplement rappelé que M. Ahmadinejad était attendu cette semaine en Russie pour deux sommets régionaux, et que le président russe, Dmitri Medvedev, évoquerait avec lui les « questions liées au programme nucléaire ». Corine Lesnes   (Source: « Le Monde » (Quotidien – France) Le 15 juin 2009) Lien: http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2009/06/15/un-revers-pour-la-politique-d-ouverture-de-m-obama_1206950_3218.html

 
 INTERVIEW

«Il y a eu un grossier truquage!»

 
Azadeh Kian -Thiébaut, spécialiste de l’Iran, est professeur de sociologie à l’Université Paris-VII.
Comment peut-on être sûr qu’il y a eu une fraude massive aux élections? Il y a eu truquage, sans aucun doute. Et tellement grossier! Personne, en effet, n’est content d’Ahmadinejad, ni les ouvriers, ni les petits commerçants, ni les classes moyennes, ni même une partie des agriculteurs qui ne sont pas heureux des importations massives de blé. Même dans le camp conservateur, il y a beaucoup de mécontents: ils n’ont pas voté comme un seul homme pour Ahmadinejad. Je ne vois donc pas qui a voté pour lui. Les électeurs de sensibilité traditionnelle? N’oubliez pas que Moussavi est très lié aux valeurs de la révolution islamique. On l’appelle «l’ami de l’imam» (Khomeyni). S’il a choisi le vert comme couleur de campagne, c’est parce que c’est la couleur de l’islam. Or, même dans sa petite ville natale d’Azerbaïdjan, les chiffres disent qu’il n’a même pas eu la majorité. Peut-on parler de coup d’Etat? C’est une forme de coup d’Etat où les principaux tenants du pouvoir ont renversé une autre tendance du régime. Autrement dit, la composante théocratique a éliminé la composante démocratique. Selon le site Fararou, qui est celui du maire de Téhéran, le quotidien (ultraradical, ndlr) «Keyhan» voulait déjà annoncer vendredi soir qu’Ahmadinejad avait été réélu avec 63% des suffrages alors que le comptage n’était pas terminé. Ce sont les agents des services de renseignement qui lui ont demandé de ne pas publier cette «information». Propos recueillis par Jean-Pierre PERRIN/© Libération (Source : Libération (Quotidien – France), le 15 juin 2009)  

 

Iran opposition figure sees leadership rift

09:30 AM EDT By Fredrik Dahl TEHRAN (Reuters) – An opposition politician said on Monday that Iran’s disputed presidential election had exposed deepening divisions in the establishment and the Islamic Republic faced its biggest crisis since the 1979 revolution. Ebrahim Yazdi, leader of the banned Freedom Movement, also said seven of its members had been detained after last Friday’s vote and warned of worsening « political suppression » in Iran. « It is a turning point in the history of the Islamic Republic, » he told Reuters in an interview in his Tehran home. Yazdi was foreign minister in Iran’s first government after the revolution that overthrew the U.S.-backed shah three decades ago, but was sidelined as religious hardliners took control. He was speaking two days after the Interior Ministry declared that hardline President Mahmoud Ahmadinejad had won a landslide victory against pro-reform candidate Mirhossein Mousavi, sparking violent protests in Tehran and elsewhere. Mousavi, a former prime minister, denounced the election outcome as a « dangerous charade » and has formally called for it be annulled, citing vote-rigging and other irregularities. Interior Ministry officials have rejected accusations of election fraud and Supreme Leader Ayatollah Ali Khamenei, Iran’s top authority, has called on Iranians to back their president. The election campaign was marked by unprecedented mudslinging, with Ahmadinejad accusing an influential cleric backing Mousavi of corruption in a televised debate. His rivals said he lied about the state of the economy. Yazdi said Ahmadinejad’s attacks on his opponents have opened a « Pandora’s box » which had led to a deep crisis within the Islamic state’s establishment. « The result of such a crisis now is that the rift among the … personalities in the revolution is getting deeper and deeper, » Yazdi said. « It is also between people and their government … a rift between state and the nation, » he said. « It is the biggest crisis since the revolution. » Tens of thousands of people marched in central Tehran on Monday, defying an Interior Ministry ban, to express support for Mousavi. « VERY SUSPICIOUS » Yazdi is an important opposition voice in Iran but has no influence on state policy and has limited popular support. On Monday, a leading reformer said police had detained over 100 reformers, including a brother of former President Mohammad Khatami. Police denied Khatami’s brother had been arrested. Yazdi said seven Freedom Movement members had also been detained over the last two days. « The number of detainees is increasing … I’m afraid that there will be more severe political suppression, » he said. Human rights groups and Western diplomats say Iran has stepped up a crackdown on dissenting voices since Ahmadinejad came to power in 2005, targeting student activists, labor figures and women’s rights campaigners. Analysts say this may have been in response to Western pressure over Iran’s nuclear program, which the United States suspects is aimed at making bombs, a charge Tehran denies. Iran also rejects accusations of human rights abuse. Ahmadinejad on Sunday said Iranians enjoyed « absolute freedom. » Yazdi called the way the election process had been conducted « very suspicious » and said his party wanted all ballots to be counted again in the presence of representatives of the four candidates. « This would be a very important legal step if they wanted to authenticate the result of the election, » he said. (Editing by Richard Balmforth)

 
 

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