Pétition des dirigeants des partis démocratiques et de la société civile en Tunisie « Première liste »
Jamel Miladi: Mr.Fahem BOUKADDOUS est bel et bien journaliste Hend Harouni: Siège Policier Avec Renforcement du Nombre d’Agents Civils et de Voitures Xinhua: L’introduction de la société tunisienne « Ennakl Automobile » à la bourse de Casablanca Algérie: 4 soldats tués, une dizaine blessés par des bombes en Kabylie WMC: Tunisie: Un traitement urgent s’impose pour le marché de l’emploi! Magharebia: De nombreux Tunisiens luttent en marge de la société Jeuneafrique: Tunisie – L’habit ne fait pas la star
Pétition des dirigeants des partis démocratiques et de la société civile en Tunisie « Première liste »
le gouvernement de Ben Ali insiste sur le fait que je ne suis pas journaliste et que je suis poursuivi et jugé pour « implication dans une entente criminelle visant à préparer et à commettre des agressions contre les personnes et les biens » et pour des infractions de droit commun sans rapport avec ses activités journalistiques.
En reponse, je tiens à faire diffuserun article publié par un ami médecin syndicaliste et qui, à mon sens, repond bien à ces déclarations mensongeaires.
Cordialement
Fahem BOUKADDOUS
Mr.Fahem BOUKADDOUS est bel et bien journaliste
Mr.Fahem BOUKADDOUS est bel et bien journaliste … c’est ce qu’indique sa carte d’affiliation à la fédération internationale des journalistes(IFJ).
En effet, il serait correspondant de » EL BADIL ELECTRONIQUE » et journaliste pour le compte de la chaîne de TV » EL HIWAR ETTOUNSI », chaîne très gênante pour le régime tunisien et donc mal vue par ces censeurs.
D’après un communiqué de presse, distribué par l’agence Tunis presse, imputé à « une source autorisée » du ministère tunisien de l’extérieur (en réponse à un communiqué de son homologue américain), les propos qui affirment que Mr. F. BOUKADDOUS est un journaliste et qu’il à été jugé pour ses activités journalistiques ne sont que diversion, « désinformation » et « manque de discernement » !
Toujours d’après ce communiqué de presse, Mr. F. BOUKADDOUS serait condamné pour « implication dans une entente criminelle visant à préparer et à commettre des agressions contre les personnes et les biens » et pour des infractions de droit commun sans rapport avec ses activités journalistiques.
Il n’est pas étonnant que les autorités tunisiennes ne reconnaissent pas à Mr. F. BOUKADDOUS la qualité de journaliste puisqu’il n’est pas de ceux qui mettent leurs plumes et caméras au service du régime en place et ne se soumettent pas aux désirs et/ou ordres des ministères de l’information et de l’intérieur.
Il n’est pas étonnant non plus que des « journalistes » au service de ce même régime restent dans l’impunité totale même s’ils bafouent les principes les plus élémentaires de ce métier censé être noble (voir les compagnes de dénigrement de nombre de personnalités démocratiques et opposantes et de certains journalistes d’EL JAZIRA… sur les colonnes d’un certain nombre de quotidiens de la place) malgré des plaintes officielles.
Il n’est pas étonnant encore que Mr. F. BOUKADDOUS soit jugé dans des conditions de non respect des principes les plus élémentaires des droits humains (jugé alors qu’il gisait au service de pneumologie du CHU Farhat Hached de Sousse) puisqu’il a « signé et persisté » durant l’embargo de fer imposé à toute la région minière de Gafsa lors des émeutes de 2008 : en effet ce monsieur à qui on ne veut accorder la qualité de journaliste (pourtant reconnue par la IFJ) était le seul journaliste qui avait rompu le silence des morts et des agneaux dans lequel les autorités voulaient faire baigner ces émeutes … toutes les images de ces évènements, montrées par nombre de chaînes télévisées internationales, sont de ce soit disant non journaliste … il avait, en effet, agressé certains par son micro et sa caméra … il avait risqué sa vie pour ça et paye encore les pots cassés.
Nombre de faits et pratiques ne sont plus étonnants dans ce pays, mais ce qui pourrait l’être (pour certains en tout cas) c’est ce communiqué de presse sus-cité et qui a été diffusé par les médias avec, exactement, les mêmes commentaires.
Pour changer un peu, voici d’autres commentaires :
• Mr. F. BOUKADDOUS est bel et bien journaliste d’après la fédération internationale des journalistes (IFJ).
• D’après maître R. RADDAOUI, l’un des avocats du prévenu, parmi toutes les charges citées contre lui, seule la charge « diffusion d’informations susceptibles de troubler l’ordre publique » serait retenue et lui a value 4 ans de prison … est ce que la « source autorisée » du ministère de l’extérieur l’ignorait ?
• La seule arme que le prévenu possédait et avait bel et bien utilisée c’est sa caméra et son micro ! Il est vrai qu’une caméra pourrait être plus dangereuse qu’un cocktail Molotov !
• Le prévenu ne pourrait être jugé pour « des infractions de droit commun sans rapport avec ses activités journalistiques », sinon comment s’expliquer l’acharnement des autorités à vouloir l’extraire de son lit d’hôpital la veille de son procès malgré son état de santé critique … comment s’expliquer son jugement malgré qu’il ne « pouvait se présenter au tribunal pour des raisons de forces majeures » comme le stipule la loi … et enfin comment s’expliquer que « la police politique » ne cesse de roder autour du service de pneumologie du CHU FH de Sousse depuis son hospitalisation et jusqu’à ce jour … sa condamnation était elle acquise bien avant son procès ???
De toute évidence, quelques questions s’imposent :
Qui joue à la diversion et à la désinformation ?
Dans quel camp se situe le manque de discernement ?
NUL N’EST DUPE, LA VERITE NE SAURAIT ETRE DISSUMULEE LONGTEMPS
JAMEL MILADI,
Médecin syndicaliste,
Membre de la LTDH et
d’Amnesty internationale/Tunisie
Hend Harouni – Tunisie Tél. : 216-71.971.180
Au Nom d’Allah Le Clément et Le Miséricordieux & la Prière et la Paix Soient sur notre Prophète Loyal et Sincère Mohamed
Tunis le 13 Juillet 2010 – 2 Chaabane 1431
Suite à l’empêchement de mon frère Abdelkarim Harouni,ex-prisonnier politique, ancien Secrétaire Général de l’Union Générale Tunisienne des Etudiants (U.G.T.E.) et actuel Secrétaire Général de l’Organisation « Liberté et Equité » le matin du Samedi 10 Juillet 2010 par 4 agents de la police civile de quitter son domicile,en tant que membres de sa famille nous lui avons hâtivement rendu visite pour nous rassurer. Nous avons trouvé la voiture blanche de marque « Partner » immatriculée sous le n° 15-341969, « appartenant au ministère du Transport » ; régulièrement mobilisée pour le poursuivre dans tous ses déplacements et avec les mêmes quatre agents demeurant en face de son domicile.
Quand mon frère Abdelkarim est sorti le dimanche 11 Juillet 2010 pour nous rendre visite, le siège policier lui étant imposé a été intensifié par l’ajout de deux voitures de la police civile avec des agents civils, ces 2 voitures ne portent pas de plaques minéralogiques à l’avant et sont en vitres fumées. La première est de couleur rouge – de marque « Peugeot 205 » – immatriculée sous le n° 3273 TU 47 et la seconde est de couleur bleue – de marque «Renault Super 5 » immatriculée sous le n° 8721 TU 49 .
Ainsi donc, le siège policier continue à l’encontre de mon frère Abdelkarim 24h/24 avec l’intensification de la stricte surveillance policière par l’utilisation d’une voiture en face de son bureau avec l’augmentation du nombre d’agents à 3 agents et de 3 voitures avec entre 5 à 6 agents pendant le reste du temps.
Mon frère Abdelkarim conteste ce siège policier injustifié et tient à son droit à la liberté de mouvement, d’expression, de participation à la vie publique et de défense des libertés et des droits de l’homme.
Pour l’intérêt de qui cette injustice se poursuit-elle encore? Sans aucun doute, cela ne peut que porter atteinte aux intérêts du pays.
L’introduction de la société tunisienne « Ennakl Automobile » à la bourse de Casablanca
Algérie: 4 soldats tués, une dizaine blessés par des bombes en Kabylie
Tunisie: Un traitement urgent s’impose pour le marché de l’emploi!
«Sur le marché de l’emploi, nous sommes dans un état d’urgence depuis 1990. Le nombre des demandeurs d’emploi ne cesse d’augmenter et le marché n’arrive pas encore à absorber la masse colossale de jeunes diplômés du supérieur», a indiqué un intervenant au débat de la journée d’information sur les programmes d’encouragement à l’emploi et les opportunités de formation pour l’insertion des diplômés de l’enseignement supérieur dans la vie professionnelle, organisée le 13 juillet 2010 à l’UTICA.
D’ailleurs, comme un signe qui ne trompe pas, la salle des conférences de l’UTICA était à moitié vide. Peut-être que le sujet n’enthousiasme pas trop les chefs d’entreprise et autres hommes d’affaires. Peu importe, car le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, lui, a tenu à y assister, le temps de lire son discours et de répondre à quelques questions de l’assistance. A cette occasion, il a évoqué le taux de mortalité des nouveaux projets qui reste élevé. Une responsable d’un centre d’affaires a rebondi sur cette question en précisant qu’il s’agit d’assister les jeunes promoteurs dans les rudiments de la gestion. «Il faut les assister dans le quotidien de la gestion et les prévenir des éventuels problèmes», a-t-elle souligné.
Evoquant la culture d’entreprise, le ministre a expliqué qu’elle ne peut pas être inculquée durant les dernières années de l’enseignement supérieur. «La création d’entreprise est une culture qu’on apprend au sein de la famille et de la société. Mais n’empêche que plusieurs efforts sont fournis pour l’inculquer aux étudiants. Un concours national du meilleur plan d’affaires est actuellement en cours avec 800 étudiants participants», a-t-il ajouté.
Ceci dit, le marché de l’emploi reste encore difficile à gérer.La création d’entreprise, bien qu’elle soit une solution adéquate pour gérer le flux des diplômés du supérieur, n’est pas unique. A l’heure actuelle, il est de plus en plus important d’évaluer les programmes d’encouragement à l’emploi et leurs retombées réelles. L’emploi est l’une des priorités économiques de n’importe quel pays. Le préserver revient à préserver la dynamique économique du pays.
(Source: webmanagercenter.com – 14 Juillet 2010 10:25:00)
De nombreux Tunisiens luttent en marge de la société
Texte et photos parJamel Arfaoui pour Magharebia à Tunis – 09/07/10
La vieille femme arpente les rues de Tunis, poussant un chariot fabriqué à partir d’un landau de bébé. Elle ramasse les déchets de pain et les revend au poids à un fabricant d’aliments pour bétail. « Je travaille de l’aube au crépuscule, été comme hiver », explique-t-elle.
Les jours fastes, cette veuve âgée arrive à peine à récolter un ou deux dinars. « Je n’aime pas ce travail fatiguant, mais qui s’occupera de moi si je m’arrête ? », demande-t-elle.
C’est une scène habituelle, explique Meryam Tlatli, une passante. « Ces personnes âgées font un travail difficile pour lequel leurs maigres corps ne sont plus adaptés. »
« Il serait mieux pour eux d’être avec leurs petits enfants et leurs familles à profiter de ce qui leur reste à vivre », explique cette mère de trois enfants avec tristesse.
La Tunisie connaît un changement démographique important, avait averti l’Office national de la famille et de la population (ONFP) en 2009. Selon les projections actuelles, le nombre de personnes âgées de plus de 60 ans continuera à augmenter, et le nombre d’enfants âgés de 5 à 14 ans baissera. Les seniors représenteront 11 pour cent de la population d’ici 2014.
Nombre d’entre eux craignent de devoir travailler jusqu’à leur mort.
Amer Khoumassi, un vieil habitant de Tunis, affirme ne même pas savoir ce que le mot « retraite » veut dire. Bien que cet homme de 75 ans ait occupé de nombreux emplois différents depuis qu’il était jeune, il ne bénéficie d’aucune protection sociale.
« A mon âge, je dois encore travailler », explique-t-il. « Et je continuerai jusqu’à ce que mon coeur s’arrête. »
Amer est pourtant l’un des plus chanceux. Il a réussi à décrocher un emploi à temps partiel pour 170 dinars par mois. Mais cela reste en dessous du salaire minimum en Tunisie.
« J’aimerais avoir des allocations retraites », a-t-il expliqué à Magharebia. « Je ne suis plus apte au travail, mais je dois me lever chaque matin et travailler cinq heures d’affilée pour ramasser les poubelles. Et je fais ça sept jours par semaine. »
Le collègue d’Amer, Am-Tahir, se plaint d’un mauvais salaire, qui met parfois « jusqu’à quatre mois » pour arriver. Son modeste salaire couvre ses dépenses de nourriture, explique-t-il. « J’en économise un petit peu pour payer les factures d’eau et d’électricité, et pour certains médicaments que l’on ne trouve pas dans les hôpitaux publics. »
Ces senior tunisiens ne sont pas les seuls à travailler au-delà de l’âge de la retraite, explique le professeur de sociologie à l’université de Tunis Hafidha Chejir. « Cela est dû à l’absence d’une véritable sécurité sociale et au manque d’aide et de soutien aux personnes âgées », a-t-elle expliqué à Magharebia.
« La loi qui a créé l’âge minimum du travail n’a pas précisé l’âge maximum », confirme Saida Garrach, avocate et militante féministe.
Selon la loi tunisienne, chaque employeur doit verser une contribution à la sécurité sociale, dont peuvent bénéficier les salariés à la retraite sous forme d’allocation mensuelle.
Les fonds de pension fixent l’âge maximum de leurs membres à soixante ans. Les non-membres restent quant à eux au bon vouloir de leurs employeurs, en particulier ceux âgés de plus de 60 ans, explique Garrach. « La plupart d’entre eux ne bénéficient d’aucune couverture de sécurité sociale. »
« Où sont les organisations humanitaires et les associations des droits de l’Homme ? Ces personnes ne méritent-elles pas un peu d’attention ? », s’interroge Henda Chatti, employée dans une institution privée.
Pour Fethi Ayari, spécialiste de la sécurité sociale à l’Union générale des travailleurs tunisiens, le problème tient aux annuités. Les salariés ne peuvent commencer à résoudre ce problème à un stade avancé de leur vie.
« Pour les personnes âgées qui travaillent que nous voyons dans de nombreuses villes en Tunisie, il est difficile d’adhérer à un fonds de sécurité sociale, surtout si elles n’ont pas accumulé dix ans de travail durant leur vie », explique Ayari.
« La plupart ont commencé à travailler à un âge très avancé », ajoute-t-il.
Aux termes du Code du travail en Tunisie, les salariés souhaitant partir en retraite à 60 ans doivent avoir travaillé pendant 35 ans pour des employeurs apportant une contribution conjointe à un fonds de sécurité sociale. Mais un espoir pourrait naître pour les personnes âgées sans aucune aide.
La Tunisie cherche en effet à augmenter le taux de couverture sociale pour les personnes à bas revenu et les personnes ayant des besoins spéciaux à environ 98 pour cent d’ici 2014.
Pour tenter d’y parvenir, le conseil des ministres présidé par le Président Zine El Abidine Ben Ali s’est penché en avril sur les moyens de renforcer les protections pour les seniors qui ne peuvent prétendre à des retraites de sécurité sociale liées à un emploi.
Ce conseil des ministres a approuvé une série de mesures pour venir en aide aux seniors à risque. Parmi ces mesures, la mise en place de 22 nouvelles équipes mobiles sanitaires et sociales. Ces équipes sont déjà actives dans les zones à forte population âgée, comme Djerba Ajim, Ben Guerdane, Sidi Hassine, Douar Hicheur, Tajerouine, Ghardimaou, Mornag, Menzel Témime et Kerkennah.
D’autres mesures prévoient une augmentation de 50 pour cent des subventions aux familles désireuses de s’occuper d’une personne âgée. Il existera également d’autres « clubs de journée », où les personnes âgées pourront suivre des activités culturelles et de loisir. La Tunisie compte désormais 37 de ces foyers de jour, qui accueillent quelque 15 000 personnes.
Le système tunisien de sécurité sociale permet déjà aux citoyens à faible revenu de bénéficier de traitements médicaux à prix réduit, ainsi que des médicaments gratuits dans tous les hôpitaux publics, mais la nouvelle initiative gouvernementale renforce les allocations existantes. Elle demande des investissements dans des centres médicaux et des services pour répondre aux besoins des personnes âgées sans soutien familial, comme de nouvelles unités de gériatrie dans les hôpitaux publics et une meilleure formation en gériatrie.
Ces objectifs à long terme du Plan de développement quinquennal sont porteurs d’espoirs pour des seniors comme Aljia et Amer.
En attendant, la Tunisie sensibilisera aux changements démographiques qui se profilent en organisant la première Journée nationale des personnes âgées, le 25 septembre 2010.
(Source: Magharebia.com le 9juillet 2010)
L’habit ne fait pas la star
Zeineb fait partie de ceux-là. Mariée à un richissime homme d’affaires, elle n’a jamais travaillé. Avec malice, elle confesse qu’il lui arrive de prendre l’avion pour se faire coiffer à Paris et qu’elle fait parfois l’aller-retour en vingt-quatre heures. Elle roule dans un 4×4 luxueux et, lorsqu’elle est à Tunis, elle affectionne les après-midi entre femmes dans les restaurants chics de Gammarth. Mais c’est en Europe qu’elle fait son shopping et qu’elle passe ses vacances. Ses enfants ont appris à skier à Megève, dans les Alpes françaises, et à nager à Marbella, sur la côte andalouse.
Le goût de l’ostentation chez les « nouveaux riches »
« À Tunis, il n’y a pas tellement d’offres pour les loisirs. Je préfère aller à l’étranger, où je peux profiter sans complexe des restaurants, des boîtes de nuit et des boutiques. Mais même là, je rencontre toujours les mêmes Tunisiens », raconte-t-elle. Comme beaucoup de ses amis, Zeineb préfère être discrète et ne s’étend pas sur les récits des soirées privées dans la capitale. Elle fréquente des personnalités proches du pouvoir, des grands patrons et quelques sommités des médias. Un cercle très fermé, où la confidentialité est une valeur primordiale.
Ceux qu’on appelle les « nouveaux riches » sont moins réservés. Chez eux, on a le goût de l’ostentation. « L’été àHammamet, c’est à qui aura le plus beau yacht, à qui organisera la fête la plus luxueuse. On est dans une surenchère continuelle », poursuit notre journaliste.
On est loin des années 1920 : la station balnéaire représentait alors le summum du glamour, et le meilleur de la jet-set internationale y avait posé ses valises. Une communauté d’artistes, dont Paul Klee, Alberto Giacometti, Jean Cocteau ou Hubert de Givenchy lui donnèrent alors une dimension cosmopolite et la rendirent célèbre. Dans son palais, le prince roumain Sebastian reçut le gratin des célébrités mondiales, et Winston Churchill y écrivit une partie de ses Mémoires. « Mais ce temps est révolu. Aujourd’hui, c’est plutôt le règne de la vulgarité. Les gens riches se contentent de singer la jet-set qu’on voit dans les magazines et à la télévision », regrette l’héritier d’une grande famille tunisoise.
À quinze sur une bouteille
C’est surtout le cas de la jeune génération, souvent oisive, qui n’hésite pas à dépenser sans compter l’argent des parents dans les fêtes et les loisirs. Influencés par la culture bling-bling des années 2000, ils se retrouvent notamment dans le restaurant de l’hôtel Villa Didon, à Carthage. Sacs griffés pour les filles, voitures de sport pour les garçons : malgré leur jeune âge, ces héritiers ne se refusent rien.
Dali Nahdi, jeune réalisateur tunisien, a filmé cette pseudo-jet-set, un peu comme l’avait fait avant lui la réalisatrice marocaine Laïla Marrakchi dans Marock. « Dans Il était une fois à l’aube, j’ai voulu montrer cette jeunesse dorée, très gâtée mais un peu désœuvrée », explique-t-il. Passe-droits, dépenses extravagantes : Dali Nahdi ne cache rien. Et il insiste sur l’absence de repères de cette jeunesse, déchirée entre son attachement aux traditions tunisiennes et sa fascination pour le modèle occidental.
« Pour les Tunisiens, le terme jet-set est synonyme de réussite sociale. Beaucoup de jeunes sont attirés par ce mode de vie et essaient de l’imiter, même s’ils n’en ont pas du tout les moyens », explique l’humoriste Lotfi Abdelli. Lors de ses sketchs matinaux sur Mosaïque FM, il se moque régulièrement des bandes de jeunes qui commandent à quinze une bouteille de champagne hors de prix, ou des jeunes femmes qui s’endettent pour acquérir le dernier sac à la mode, en rêvant d’épouser un riche héritier.
Preuve que la jet-set fascine, le terme est utilisé à tout-va dans les conversations en ville et la plupart du temps à mauvais escient. Un site internet s’est même spécialisé sur ce créneau : interview de stars, photos des soirées les plus en vogue, jetsetmagazine.net est le reflet de cette fascination.
(Source: Jeuneafrique.com le 14 juillet 2010)
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