14 janvier 2007

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2428 du 14.01.2007

 archives : www.tunisnews.net


CNLT: Morts suspectes dans les locaux de la police

 

Luiza Toscane: Sauvons la vie de Mohammed Amine Jaziri

AFP: Tunisie: report au 3 février du procès de la Ligue des droits de l’homme

La Presse: Un consensus renouvelé


Conseil National pour les Libertés en Tunisie Tunis , le 13 janvier 2007

Morts suspectes dans les locaux de la police

 

Tunis le 13 janvier 2007

Après que les services de sécurité aient procédé, les 12 et 13 janvier 2007, à la remise de dépouilles de citoyens décédés dans des circonstances troubles à leurs familles, le Conseil des libertés exprime ses plus vives préoccupations quant au recours, par ces services, à un usage massif de la torture.

Ses craintes concernent plus précisément le sort de plusieurs dizaines de jeunes enlevés par les services de sécurité en marge des affrontements armés qui se sont déroulés les 23 décembre 2006 et 3 janvier 2007, et détenus au secret depuis lors.

 En effet, la dépouille de Hassenine Aifa (26 ans) a été enterrée ce matin 13 janvier à 5 heures. Sa famille – qui n’a pas été autorisée à procéder elle même aux funérailles – a été invitée par la police de Sousse sud à venir reconnaître le défunt au cimetière où un important dispositif policier entourait la tombe ; Les membres de la famille ont pu voir leur fils dont le corps, recousu verticalement, sur tout le corps semble avoir subi une autopsie. Et ils ont pu constater des traces de traumatismes sur ses jambes. Hassenine Aifa avait disparu depuis un mois et demi dans des conditions obscures et sa famille n’a plus de ses nouvelles.

 Par ailleurs, A Sidi Bouzid, le père de Magdi Omri a été invité également à accompagner la police pour la mise sous terre de son fils ce matin à l’aube au cimetière de Lassouda (à 8 km de Sidi Bouzid); Mais il découvrit que le cadavre qu’ils lui avaient présenté n’était pas celui de son fils ; on fit venir le reste de la famille pour procéder à la reconnaissance et tous ont confirmé que ce cadavre n’était pas celui de Magdi Omri. La famille avait constaté des traces d’oedèmes et que le crâne du cadavre était défoncé. Le corps était également recousu sur toute sa longueur. Il est à noter que le frère de Magdi, Hachemi Omri est toujours maintenu en détention par la police, qui l’avait arrêté à son domicile, en guise d’otage, pour obliger son frère Magdi, alors recherché, à se rendre. Il est à noter que le juge d’instruction a refusé d’ordonner sa libération. Le CNLT

·1 Considère comme hautement suspectes les conditions d’opacité et de précipitation dans lesquelles la police fait procéder aux enterrements. Elles sont révélatrices du fait que les services de police ont commis des violations graves qu’ils cherchent à cacher.

 ·2 Estime que la détention au secret de citoyens enlevés, tout comme le dépassement des délais légaux de garde à vue, pour ceux que la police reconnait détenir, constituent un risque grave pour l’intégrité physique des personnes qui y sont soumises

. ·3 Exige l’ouverture d’une enquête indépendante pour faire la lumière sur les graves violations des procédures légales dont se sont rendus coupables les services de sécurité à l’occasion des rafles des dernières semaines et pour déterminer la cause réelle de la mort de Ms Aifa et Omri et sanctionner les coupables des atteintes.

Pour le Conseil

La porte parole Sihem Bensedrine  


 

Sauvons la vie de Mohammed Amine Jaziri

Aujourd’hui, cela fait exactement trois semaines que Mohammed Amine Jaziri a disparu. Tous les efforts de ses parents pour obtenir des informations sur le lieu exact de sa détention, sur son état, se sont avérés vains. Depuis, des appels ont été lancés par des organisations de défense des droits de l’homme, tant au plan national (1) qu’international (2). Les autorités tunisiennes ont semblé à ce jour sourdes à tout appel et ce ne sont pas les événements survenus hier et aujourd’hui à Sidi Bouzid, qui vont contribuer à rassurer la famille du disparu. Pour mémoire, Mohammed Amine Jaziri, né le 25 juin 1979, de Sidi Bouzid, titulaire d’une maîtrise en droit, marié, se rendait le dimanche 24 décembre à Tunis en voiture. Il devait participer le lendemain au concours national des huissiers de justice. En route, il a reçu sur son portable un appel émanant d’un ami à lui, le suppliant de se rendre à l’hôpital de Sidi Bouzid. Il a décidé de répondre à son appel. Depuis, nul ne l’a revu, de même que le véhicule qu’il conduisait, appartenant à son père, une Citroën Berlingo, immatriculée 2666 Tunisie 114 est restée introuvable. Une reconstitution des faits a permis de comprendre que Mohammed Amine Jaziri était tombé dans un piège, car à l’heure où son ami l’exhortait à se rendre à l’hôpital de Sidi Bouzid, cet ami était lui-même détenu entre les mains de la police. Le père de Mohammed Amine Jaziri s’est rendu à plusieurs reprises au poste de police de Sidi Bouzid et a tenté d’obtenir des informations au ministère de l’Intérieur. Rien n’a filtré, tout au plus le chef du poste de Sidi Bouzid lui a-t-il asséné cette semaine que son fils était au ministère. En effet, le 27 décembre, des policiers ont perquisitionné le domicile de son fils, en l’absence de ses occupants et en ouvrant la porte avec les clés de Mohamed Amine Jaziri, clés qu’ils ont remises en partant. Toute la procédure suivie dans cette affaire est illégale : Le délai maximum de garde à vue est de six jours (3). Or il y a maintenant vingt et un jours que Mohammed Amine Jaziri a disparu. Il s’agit d’une détention au secret. Les officiers de police judiciaire auraient dû informer sa famille (4) La perquisition s’est déroulée au mépris de la loi qui dispose « Si la présence de l’inculpé à la perquisition n’a pas été jugée possible, le juge fait assister à son opération deux témoins pris parmi les gens de la maison ou, à défaut les voisins, qui signent au procès-verbal » (5) Des violations de la loi à la crainte d’atteintes à l’intégrité physique de Mohammed Jaziri, il n’y a qu’un pas, que nous franchirons : l’épouse de Mohammed Amine Jaziri a été convoquée verbalement le 11 janvier au poste de police de Sidi Bouzid, probablement dans le but de l’intimider. Enfin, les événements survenus ces derniers jours à Sidi Bouzid, Sousse ainsi que sur l’ensemble du territoire ne laissent pas d’être inquiets et ont contribué à paniquer encore davantage les siens. La rumeur a fait état de l’enterrement, ce matin très tôt, de Mejdi Omri à Sidi Bouzid, alors qu’hier, c’est un autre jeune homme, visiblement décédé sous la torture (6), qui avait été acheminé au cimetière pour y être enterré. Les parents de Mejdi Omri avaient refusé hier que soit enterré ce jeune homme à la place de leur fils. L’existence de ce second défunt dont on ignore l’identité a déclenché une interrogation lancinante chez tous ceux et toutes celles qui, à l’instar des parents de M. A. Jaziri, ont un parent disparu entre les mains de la police. Et s’il s’agissait de leur fils ? Mettez-vous à leur place. Agissons pour sauvez la vie de Mohamme Amine Jaziri. Avant qu’il ne soit trop tard. Luiza Toscane, 14 janvier 2007 (1)   Se reporter au communiqué du Conseil National pour les libertés en Tunisie (CNLT) du 4 janvier 2007. (2)   Se reporter au fax de l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT) du 12 janvier 2007. (3)   Article 57 du Code de Procédure Pénale (modifié par la loi n°99-90 du 2 août 1999). (4)    Article 13 bis du Code de Procédure Pénale (5)   Article 96 du Code de Procédure Pénale (6)Se reporter aux communiqués de l’Association de Lutte contre la Torture en Tunisie (ALTT) et du CNLT du 13 janvier 2007.

Tunisie: report au 3 février du procès de la Ligue des droits de l’homme

AFP, le 13 janvier 2007

TUNIS – Le procès intenté à la direction de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) pour « violation des règlements » par plusieurs adhérents proches du parti au pouvoir a été reporté au 3 février, a-t-on appris samedi de source judicaire.

La Chambre civile du Tribunal de première instance de Tunis a fixé sa prochaine audience au 3 février pour les plaidoiries des deux parties, qui précéderont la mise en délibéré de l’affaire, a-t-on ajouté.

Samedi, les avocats des plaignants ont remis au tribunal les copies d’une série de jugements partiels rendus antérieurement et annulant des préparatifs décidés par la Ligue pour la tenue de son congrès, a indiqué en outre à l’AFP, un des plaignants, l’avocat Chedly Ben Younes.

Des opposants à la direction actuelle de la LTDH avaient intenté une procédure en référé et obtenu l’interdiction du congrès de la Ligue en septembre 2005 pour « violation du règlement intérieur et abus de pouvoir ».

La justice examine encore l’affaire sur le fond du contentieux.

Les vingt-deux plaignants reprochent au comité directeur de la Ligue d’avoir procédé à une restructuration destinée à exclure les adhérents membres et proches du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, au pouvoir).

En plus d’une plainte collective, ces derniers ont déposé des plaines séparées de leurs sections régionales, dans une procédure à plusieurs volets.

La LTDH, doyenne des organisations de défense de droits de l’homme dans le monde arabe et en Afrique, fondée en 1977, accuse les autorités de provoquer la contestation dans ses rangs pour l’affaiblir. Les autorités s’en défendent soulignant que l’association est en proie à une crise interne.

La Ligue a tenté en vain de tenir son 6ème congrès national le 28 mai 2006, et se retrouve empêtrée dans un imbroglio politico-judicaire, qui paralyse ses activités. Selon son président, Me Mokhtar Trifi, la LTDH ne se considère « plus concernée » par ce processus.

« L’affaire avance, nous espérons obtenir un jugement quelques semaines après les plaidoiries fixées au 3 février », a affirmé Me Ben Younes.


Les mystères de Tunis

Plusieurs fusillades mystérieuses ont éclaté, on le sait, à Tunis et dans les environs ces deux dernières semaines.

Un premier échange de tirs a opposé, le 23 décembre, des policiers et des « criminels« , selon le terme officiel. D’autres échanges, sans doute liés au premier, auraient fait plusieurs morts parmi « le bande de criminels« .

Des sources proches du pouvoir tunisien affirment, en privé, que ces affrontements impliquent des islamistes, mais rien n’est officiel.

Dans les milieux diplomatiques arabes, certaines prétendent qu’en fait les premiers coups de feu ont été tirés sur la voiture occupée par l’épouse de Ben Ali.

Pour un régime aussi policier, ça fait encore plus désordre.

(Source : « Le Canard enchaîné » (France), le mercredi 10 janvier 2007, page 8)


Un consensus renouvelé

M. MISSAOUI

La lumière est faite, désormais, sur les intentions et l’identité du groupe terroriste qui a tenté d’introduire notre pays dans le cycle infernal de la violence en préméditant des actes sanglants au moment où les regards des Tunisiens étaient tournés vers La Mecque, s’impatientaient à fêter, avec l’ensemble de la communauté musulmane l’Aïd El-Idha, et se préparaient à entamer une nouvelle année administrative, forts de leurs acquis multiples et animés de fermes espoirs de remporter les enjeux de l’étape à venir.

L’acte terroriste était ainsi le fait d’un groupe armé dont les desseins criminels s’apparentent à ceux des réseaux extrémistes qui ont semé, de par le monde, violence, peur, isolement, rejet et condamnation, soit un tort à l’Islam et une perception défigurée de sa civilisation difficilement réparables.

Les Tunisiens qui se sont nourris de rationalité et de réalisme ne se sont jamais – tout au long de leur histoire séculaire – laissés emporter par les prêches de ces esprits fanatiques, obscurantistes et rétrogrades, cultivant un affrontement permanent avec l’autre et en premier lieu avec leurs propres coreligionnaires, membres d’une communauté, revendiquant l’appartenance légitime précisément, à une religion dont les valeurs authentiques prônent la paix, la solidarité et la tolérance.

Les Tunisiens ont, depuis 50 ans, et plus particulièrement durant les deux dernières décennies, consacré leur énergie et leur génie à l’édification d’un Etat moderne, d’une société épanouie et de plus en plus prospère et d’une identité authentique qui se ressource dans un héritage séculaire et à une quête continue d’accomplir, laborieusement, tous les attributs d’une citoyenneté active.

Ils ont réussi, aujourd’hui, au prix d’immenses sacrifices et grâce à une vision prospective d’un leadership politique dévoué et d’une grande sagesse, à asseoir sur des bases solides des institutions dynamiques et une démocratie qui avance; ils ont pu offrir au monde une image exemplaire d’un pays stable et solidaire, havre de paix et destination privilégiée pour investisseurs et touristes.

Les Tunisiens savent qu’ils ont bien réussi. Il ne leur échappe pas non plus que cette réussite n’est ni le fruit d’une manne pétrolière, ou d’une richesse minière, ni le résultat d’une assistance extérieure providentielle ou d’un coup de baguette magique de pourvoyeurs de rêves et d’illusions éphémères.

Les Tunisiens, dont plus de 99% de leurs enfants en âge de scolarité, retrouvent chaque année l’école, ne se sont ainsi jamais abandonnés aux idées chimériques, encore moins aux idéologies cultivant la haine et les sauts dans l’inconnu.

L’attachement à leurs acquis accumulés patiemment et ardemment n’a d’égal que celui qu’ils ont pour leur patrie, leur souveraineté et leur identité.

Ils attachent un prix à leur liberté et à leur démocratie autant qu’ils attachent de l’importance à la stabilité de leur pays et à sa modernité. C’est dans ces valeurs et principes d’un projet civilisationnel et de ses choix stratégiques que l’on peut saisir le sens de la condamnation unanime de la population des desseins criminels du groupe terroriste, mis hors d’état de nuire grâce à la vigilance des forces de sécurité, et à leur détermination à s’opposer à toutes les tendances rétrogrades et obscurantistes.

Partis politiques et société civile ont de leur côté fait connaître leur engagement à faire barrage à ces courants minoritaires et destructeurs qui visent à fragmenter les sociétés arabes et musulmanes et à empêcher leur action solidaire à l’heure où plusieurs peuples de la région font face aux pires souffrances nées de l’occupation.

Le consensus national réaffirmé de nouveau, dans la sérénité et le réconfort de la population, est l’illustration éclatante de la solidité de notre édifice politique et témoigne, s’il en faut, que la Tunisie est un pays stable avec des institutions solides et un Etat assumant ses responsabilités et jouant un rôle des plus constructifs à l’échelle mondiale. Ce consensus renouvelé est une éloquente expression de l’adhésion aux choix de l’artisan du Changement; c’est aussi le rappel solennel qu’avec Ben Ali, la Tunisie avance et qu’on ne peut arrêter son progrès.

(Source : « La Presse » du 14 janvier 2007)


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