Le Maghreb, à l’orée de 2007…
Omar S’habou Maghrébins, notre Maghreb va mal ! C’est le triste constat qui s’impose à nous en ces jours de fin de l’année 2006. Chercherions nous à la loupe des motifs de réelle satisfaction que nous ne les trouvions pas. La démocratie ? Dire qu’elle est en panne serait faire preuve d’indulgence vis-à-vis non seulement de nos gouvernants actuels mais vis-à-vis de nous-mêmes démocrates qui n’avons pas réussi à générer le nouveau rapport de forces politiques que les opinions publiques maghrébins attendent désespérément pour que « ça change » ! Les avancées que Le Maroc accomplit laborieusement dans le domaine de la liberté d’expression écrite, les quelques espaces de liberté laissés à quelques journaux algériens peuvent-t-ils faire contrepoids à l’anesthésiante massification médiatique que les télévisions d’état conduisent sans partage ? Et les institutions de ces états justement! Quelle ressemblance peuvent-elles avoir avec celles qui régissent les exemplaires démocraties scandinaves par exemple ? Et que l’on ne nous accuse pas, ce disant, d’utopisme ! En vertu de quelle vérité le paysan scandinave serait-il plus mûr à une vie démocratique que son semblable libyen ? Ne sommes-nous pas dépositaire d’une prodigieuse accumulation civilisationnelle dont on ne cesse de s’enorgueillir ? Une histoire qui nous attitrent, en tous les cas, au privilège démocratique au même titre que les héritiers des vikings ou des wizygoths… Les maghrébins vivent mal. Les algériens ne comprennent toujours pas qu’’ils ne puissent être à l’abri du chômage, des privations de toute sorte et du mal logement alors que les caisses de leur état regorgent d’argent. Les marocains constatent avec écœurement l’élargissement parfois horrible du fossé qui sépare l’opulence du makhzen de la misère des bidonvilles. En Tunisie, la fameuse classe moyenne qui faisait la cohérence et la relative aisance de la pyramide sociale se réduit, à vue d’œil, comme une peau de chagrin tandis que les diplômés chômeurs s’y comptent désormais par dizaines de milliers. Quant à l’insolente richesse libyenne qui peut faire vivre quelques dizaines de millions d’êtres humains, elle est gaspillée à tord et à travers. Qu’’il suffise de demander aux enseignants, aux infirmiers ou agents de l’ordre libyens s’ils arrivent à joindre les deux bouts ! Dictature, pauvreté, délitement social, perte de repères, sentiment de désespérée impuissance face au ravageur tsunami de la mondialisation, défiance et aversion à l’égard des gouvernants dont on ne sent ni la proximité, ni la sincérité, ni la compétence pour tenir à bras le corps le devenir maghrébin : C’est le désolant paysage maghrébin ! Faut-il tomber pour autant dans un coupable fatalisme ? Que non ! A l’AMD, nous sommes convaincus que le Maghreb est plus grand que ses problèmes. Qu’il est possible de forcer le destin. Comme est en train de le faire, discrètement mais sûrement, les mauritaniens. Oui la Mauritanie. Voici un pays dont a toujours sous-estimé l’apport déterminant à l’édifice maghrébin. On a tendance à oublier que les tentatives d’unification du Maghreb – almohades et al mourabitouns – ont été le fait des mauritaniens. De nos jours ils sont en train de soulever de jolis espoirs dans la « sombritude » maghrébine. Une sérieuse et enviable transition vers une société démocratique est en train d’y être conduite. Elle est affectée de certains vices de type atavique. Mais elle est en cours et sera couronnée par un événement qui fera date dans l’histoire contemporaine de notre région. L’actuel chef de l’Etat mauritanien et pilote de la transition, Mr Ely Ould Vall, va quitter le pouvoir en juin prochain. Il ne va pas le garder jusqu’à ce qu’il en sorte les pieds devant comme ses autres paires maghrébins. Le fait est si inédit qu’il est, en soi, générateur d’optimisme. Un maghrébin va donner la preuve qu’il est capable de s’affranchir de la tyrannie du pouvoir. C’est considérable ! Nous préférons y voir le début d’un encensement d’un autre type de graines : celles qui vont faire germer une récolte différente de celles que, en chaque fin d’année, nous ramassons : celle de l’abattement et de l’exaspération ! Un autre gisement d’espérance : les sociétés civiles maghrébines. Elles se réveillent. Elles sont en train de revendiquer, et parfois d’arracher, leur droit à l’existence. On en ressent les frémissements à travers les défis que des maghrébins éveillés aux enjeux du temps lancent à leur Etat respectif en s’organisant, malgré les pressions, les interdits et les exactions, dans des associations dont certaines sont parvenues à exister de facto en attendant que leur persévérance les conduit à exister de jure. La ligue Tunisienne des Droits de l’Homme n’a pas capitulé malgré le programmé complot de sa désintégration. Et les verts tunisiens bravent l’ostracisme dont le pouvoir les frappe. La rue marocaine, encadrée par un tissu associatif conquérant, crie sa colère contre la hausse vertigineuse des prix. Les blogs et les sites internétiques algériens traduisent une lucide et militante conscience de la société civile quant aux blocages que ceux que nos frères algériens appellent « les décideurs occultes » continent de perpétuer pour la sauvegarde de leurs privilèges. L’élite libyenne n’est pas en reste. Ici, à l’AMD, nous avons enregistré l’adhésion d’éminentes figures de la société civile – et résidantes en Libye de surcroit – bravant ainsi les latentes menaces d’un système politique d’un autre âge. L’inertie du Maghreb et sa complaisance dans une apathie qui parait suicidaire n’est finalement qu’apparente. Ses forces vives ne désarment pas. Avec les moyens du bord elles sont en train d’exprimer et de traduire une forme réelle de vie. L’Alliance Maghrébine pour la Démocratie, née en l’an 2006, par la volonté d’une centaine de figures représentatives de ces forces vives en est une autre expression saisissante. A l’orée de 2007, nous choisissons, au sein de l’AMD, de rester optimistes. Nous avons décidé d’enterrer la mort du Maghreb. (Source : « Le Maghrébin », édition du 24 décembre 2006) Lien : http://www.hebdo.amd-maghreb.org/
Tunisie
Vers un nouveau pôle démocratique et progressiste
Fatima Kabba La masse des démocrates progressistes indépendants tunisiens qui restent depuis des lustres orphelins d’une structure organisée qui les moulerait sans les dissoudre vont, peut être, pouvoir arriver à bon port. La parti communiste tunisien qui s’est mué en parti du renouveau (attajdid) après s’être affranchi des désuets dogmes marxistes – parti légalement reconnu – a décidé d’ouvrir ses portes à ce troupeau sans berger ni gite mais néanmoins important par le nombre et précieux par la qualité. Depuis des mois, des cadres dirigeants du parti et des figures représentatives des indépendants s’attèlent à préparer les documents de base d’une conférence nationale, appelée à préparer le congres constitutif d’un rassemblement politique qui fédérera tous ceux qui, en Tunisie, rejettent d’une part le système policier de Mr Ben Ali et, d’autre part, le mouvement islamiste et ses alliés ; le Congrès Pour la République que préside Moncef Marzouki et le Parti Démocratique Progressiste que préside Nejib Chabbi. L’entreprise est de taille, tant l’équation que tout ce beau monde a à résoudre présente plusieurs inconnues. Et la première d’entre elles comme l’explique le Secrétaire Général du parti « Ettajdid » Mohamed Harmel, dans une très remarquée analyse parue dans l’organe de son parti, a trait aux aléas d’un projet qui « veut réaliser une synthèse unitaire de sensibilités différentes dans une cohabitation originale de militants venus d’horizons divers et qui est appelé à bannir les anciennes cultures de l’intolérance de l’exclusive, de l’exclusion ou de calculs de rapports de force » !!! Rien que cela. Les fondateurs du nouveau pôle vont-ils réussir cette révolution culturelle, mentale et psychologique, condition sine que non seulement au succès de l’entreprise mais surtout à sa durée ? La gageure est énorme. Tant il est vrai que, comme l’a très lucidement analysé Harmel dans le même texte, « cette équation ne peut être résolue par la seule bonne volonté des uns et des autres constamment menacés et bousculés par les vieux reflexes qui peuvent se transformer en démons diviseurs au nom d’une prétendue vérité ou d’une simple opinion contraire à celle des autres ».Tout le problème est là en effet ! Et c’est sans doute pour l’ensemble de ces considérations si crument exprimées que les initiateurs de ce projet ont choisi la prudence et l’humilité. Ils ne laissent pas de toutes façons la responsabilité de se poser à eux-mêmes les questions que d’autres se posent à leur endroit. Et la première d’entre elles est de savoir si le nouveau parti, en gestation, n’est pas condamné, par avance, à faire, comme les autres partis de l’opposition tunisienne, de la figuration. Un nouveau zéro dans la suite des zéros pour utiliser une métaphore d’un observateur tunisien. Tant il est vrai que le rue tunisienne persiste dans sa bouderie de l’opposition même si, émotionnellement, elle se sent en phase avec elle en tant que telle. Les architectes du nouveau pole anticipent cette vraie et justifiée question en claironnant qu’ils ne disposent pas du bâton de Moise et ne s’assimile pas à « l’attendu Mehdi des chiites ». Ils entendent tout simplement réussir une première étape : la constitution d’un parti au sens moderne du terme. Et un parti moderne selon eux ne peut pas être l’expression d’un corpus figé de principes mais une dynamique en continuelle créativité parce qu’en résonance avec les continue évolutions de la société. Pour ce faire ils entendent réussir le premier et non le moindre des challenges : concilier la pluralité des sensibilités qui le composent et l’unité du programme et de la direction qui va les fédérer. Il faut aussi porter aux crédit des concepteurs de ce projet et aux très actifs militants qui sont en train de travailler sur les documents de base, notamment les deux juristes Sana Ben Achour et Abdelaziz Mezoughi, qu’ils sont très conscients des entraves de toutes sortes qui jalonnent le chemin de l’accomplissement. En tous cas ils semblent ne pas s’épargner d’assez rigoureuses introspections en direction de leurs propres carences et défauts. Ils reconnaissent volontiers par exemple que la « construction de leur projet serait inconcevable sans révisions critiques et sans un travail d’élaboration pour penser de nouvelles pratiques politiques, pour la mise en œuvre de nouvelles approches qui n’abolissent pas les sensibilités différentes mais mettent le projet en phase avec les nouvelles tendances à l’œuvre dans la société et ses forces vives qui doivent se reconnaitre dans le projet ». Rien n’autorise de douter du succès de cette délicate entreprise de refonte d’eux mêmes. Ce qui est certain c’est que ce projet, s’il est couronné de succès – c’est-à-dire la création d’un pôle progressiste et démocratique, qui ferait contrepoids aux deux autres pôles qui semblent avoir assis, contre toute vérité des choses, la Tunisie sur un système binaire (Ben Ali-islamiste) répondra, comme l’a écrit Harmel « à un besoin impérieux de la Tunisie ». En effet. Le Maghrébin suivra de près toutes les étapes qui vont préparer la naissance de ce pôle.
(Source : « Le Maghrébin », édition du 24 décembre 2006) Lien :
http://www.hebdo.amd-maghreb.org/
La gloriosa strada di Ben Alì
Mariuccia Ciotta Il presidente della Tunisia Zine El Abidine Ben Alì ha deciso di intitolare una strada di Hammamet a Bettino Craxi. La cerimonia ufficiale avverrà in occasione del settimo anniversario della morte dell’uomo politico italiano, il 19 gennaio 2007. Protesta Antonio Di Pietro insieme al leghista Calderoli, mentre Giovanardi dell’Udc si schiera a favore: «Ci sono centinaia di strade dedicate a Gramsci e Togliatti. Allora non ho la minima remora a dire che Bettino Craxi ne merita 20 di più». Insomma, vorrebbe un intero quartiere alla memoria della «vittima» di Tangentopoli. La polemica, come si dice, s’infiamma. Ma perché? La Tunisia, che ha accolto e protetto l’esule Craxi, avrà pure il diritto di rendergli omaggio. Altra cosa è prendere l’iniziativa di Ben Alì come un’indicazione politica e simbolica per «riaprire una vicenda tutt’altro che risolta» come sostiene Cicchitto di Forza Italia, ex socialista, che auspica due strade intitolate all’ex leader, una a Roma e una a Milano. L’uomo che «riabilita» Craxi, infatti, non ha una grande statura democratica, governa la Tunisia da vent’anni con metodi repressivi, manda in galera gli oppositori, manovra le elezioni, si avvale di uno stuolo abnorme di spie, censura la «Presse» e la stampa e nomina perfino il direttore del festival internazionale cinematografico di Tunisi. Non è un trionfo per i socialisti ricevere il dono di Ben Alì, e non lo è neppure per la famiglia Craxi che invece «ringrazia sentitamente il presidente Ben Alì, amico sincero dell’Italia e profondo conoscitore della nostra storia passata e recente, per il chiaro omaggio dall’alto e forte significato storico-politico». Amico sincero dell’Italia? Su questo non ci sono dubbi, visto che fu proprio l’Italia con un colpo di stato a dargli la presidenza, sostituendo Bourghiba la notte tra il 6 e il 7 novembre 1987. Riscrivere la storia italiana su sollecitazione del presidente Ben Alì, insomma, non è una grande idea. E a proposito di omaggi cittadini, arriva la notizia che la Stazioni Termini di Roma è stata ribattezzata col nome di Giovanni Paolo II, un papa che l’attuale pontefice ci fa rimpiangere. Ma lo scalo ferroviario più grande d’Italia, non-luogo globale per eccellenza, non sarebbe stato meglio lasciarlo laico? Aperto idealmente a tutti i viaggiatori di questo mondo? (Source : « IL Manifesto » (Italie), le 27 décembre 2006) Lien : www.ilmanifesto.it
Les forces de sécurité d’Abbas reçoivent des armes à Gaza –média
REUTERS, le 28 décembre 2006 à 08h34 JERUSALEM, 28 décembre (Reuters) – Les forces de sécurité du président palestinien Mahmoud Abbas ont reçu à Gaza plusieurs milliers d’armes et des munitions via l’Egypte, rapportent jeudi des médias israéliens sans préciser leur provenance.
Les responsables israéliens et palestiniens n’ont pas commenté l’information jusqu’ici.
Une trêve précaire est en vigueur entre le Fatah et le mouvement islamiste Hamas qui dirige le gouvernement palestinien, mais dix Palestiniens au moins ont été tués au cours d’accrochages entre éléments des deux camps depuis qu’Abbas a appelé ce mois-ci à des élections anticipées. Le Hamas, qui a battu le Fatah aux législatives de janvier dernier, a rejeté l’appel du président palestinien en le qualifiant de coup de force.
Selon des sources israéliennes citées par des médias, la cargaison d’armes a été livrée ces derniers jours avec l’approbation du gouvernement d’Ehud Olmert. Elle comprenait quelques milliers de fusils d’assaut et des milliers de chargeurs. Le quotidien Haaretz précise que les forces d’Abbas ont reçu ces armes au poste frontalier de Kerem Shalom, dans la bande de Gaza, le transfert s’étant opéré en coordination avec l’armée israélienne. Des responsables israéliens ont indiqué précédemment que Washington avait facilité des livraisons d’armes et de munitions à la garde présidentielle d’Abbas à partir de l’Egypte et de la Jordanie.
L’administration Bush cherche à obtenir l’aval du Congrès pour le déblocage de 100 millions de dollars destinés à renforcer la garde présidentielle d’Abbas et son emprise sur les points de passage frontaliers les plus stratégiques.
REUTERS
Somalie: après la déroute des islamistes, menace d’un “Irak à l’africaine”
Par Alain BOMMENEL AFP, le 28 décembre 2006 à 14h08
PARIS, 28 déc 2006 (AFP) – L’Ethiopie a remporté une première victoire face aux islamistes en Somalie, mais au risque d’un enlisement de ses troupes dans un pays qui pourrait se transformer en une sorte d'”Irak à l’africaine”, et d’une déstabilisation de la Corne de l’Afrique, selon des experts. “Le plus difficile” pour les Ethiopiens et les troupes du gouvernement de transition somalien “n’est pas de prendre la capitale, mais de la tenir”, estime Sally Healy, de l’Institut de recherche sur les relations internationales Chatham House à Londres.
En une semaine, ces combattants somaliens -avec l’appui décisif de milliers de soldats éthiopiens, équipés de chars, d’artillerie lourde et de chasseurs Mig- ont provoqué la débâcle des miliciens des Tribunaux islamiques, forcés de fuir Mogadiscio, la capitale qu’ils avaient conquise en juillet. Mais désormais, relèvent des experts interrogés par l’AFP, le défi pour l’Ethiopie et ses alliés est de savoir comment gérer cette victoire dans un pays livré aux chefs de guerre et au chaos d’une guerre civile qui a fait plus de 300.000 morts depuis 1991.
“Ce que les Ethiopiens risquent, c’est qu’il leur arrive ce qui est arrivé aux Américains en Irak, de perdre des soldats, et puis d’être finalement forcés de se retirer”, explique un expert militaire occidental. Pour Roland Marchal, chercheur du Centre d’études et de recherches internationales (CERI) de Paris, même si l’Ethiopie vient de remporter la bataille, la “crise est devant nous”. “Si Addis-Abeba maintient une présence militaire, la population, tôt ou tard, finira par s’opposer à ce qu’elle appellera des envahisseurs”, explique-t-il. Mais “si les Ethiopiens quittaient très vite la Somalie, les Tribunaux islamiques émergeraient à nouveau”. “La guérilla urbaine et les attentats dans les centres urbains et à l’extérieur du pays seront probables”, poursuit ce spécialiste, qui voit le risque pour la Somalie de se transformer en une sorte “d’Irak ou d’Afghanistan à l’africaine”. Les Tribunaux islamiques ont affirmé s’être simplement repliés, et ont promis de mener une “guerre de longue haleine”.
La branche irakienne d’Al-Qaïda a appelé à apporter un soutien en armes et en hommes aux islamistes somaliens, alors que des jihadistes ont lancé des appels à s’opposer à “l’invasion de la Somalie par l’Ethiopie croisée”. L’Ethiopie, un pays majoritairement chrétien, a lancé son offensive avec le soutien des Etats-Unis, qui redoutent par-dessus tout de voir la Somalie devenir un sanctuaire pour Al-Qaïda.
“Je ne sais pas si des combattants vont venir à l’aide” des Tribunaux islamiques, s’interroge toutefois Sally Healy. Pour Roland Marchal, “le problème est que le discours des islamistes les plus radicaux est accrédité: l’Occident se tait alors que l’Ethiopie bombarde, la Somalie est donc un nouveau front contre l’Occident”. Pour les experts, unanimes, la guerre menée par Addis Abeba risque en tout cas de provoquer une “déstabilisation” en chaîne de la Corne de l’Afrique, avec notamment le risque d’une nouvelle escalade entre l’Ethiopie et l’Erythrée, qui a soutenu les Tribunaux islamiques. “La situation est très, très dangereuse”, explique ainsi Kurt Shillinger, un spécialiste de l’islam radical et du terrorisme à l’Institut sud-africain des affaires internationales (SAIIA). “La situation est mûre pour un potentiel conflit régional”, met-il en garde.
Mardi, l’envoyé spécial de l’Onu pour la Somalie, François Lonseny Fall, avait averti le Conseil de sécurité de l’ONU. “Si un accord politique n’intervient pas, a-t-il dit, la Somalie, je le crains, sera face à une période de conflit et d’instabilité grandissants qui sera désastreuse pour un peuple somalien souffrant déjà depuis longtemps, et pourrait avoir de sérieuses conséquences pour la région entière”. AFP
Refus d’ouvrir la cathédrale de Cordoue, une ex-mosquée, aux musulmans
AFP, le 28 décembre 2006 à 09h51 MADRID, 28 déc 2006 (AFP) – L’évêque de Cordoue (Andalousie, sud), Mgr Juan José Asenjo, a décidé de refuser d’ouvrir sa cathédrale, une ex-mosquée, aux prières des musulmans, selon la presse espagnole de jeudi.
L’évêque andalou a ainsi réagi à une demande exprimée de longue date par la communauté musulmane espagnole, et récemment réitérée dans une lettre adressée au pape Benoît XVI, à savoir que la Grande Mosquée de Cordoue devienne un lieu de prière oecuménique. L’évêque s’oppose au partage de la mosquée-cathédrale, considérant que cette situation “génèrerait de la confusion parmi les fidèles” et qu’elle ne “contribuerait pas à une cohabitation pacifique entre les croyants”, écrit le quotidien ABC.
“Nous, chrétiens de Cordoue, souhaitons vivre en paix avec les croyants d’autres religions, mais nous ne souhaitons pas être soumis à des pressions continues qui ne contribuent pas à la concorde”, a expliqué l’évêché, cité par ABC. L’évêque a aussi tenu à préciser que l’édifice, chef-d’oeuvre de l’architecture omeyyade (785-987), convertie en cathédrale en 1236 pendant la Reconquête chrétienne, avait été construite sur les ruines d’une basilique wisigothe, précise El Pais. AFP
Israël a autorisé l’Egypte à livrer des armes aux fidèles d’Abbas
Par Charly WEGMAN AFP, le 28 décembre 2006 à 11h21 JERUSALEM, 28 déc 2006 (AFP) – Israël a permis à l’Egypte de livrer des armes automatiques aux fidèles du président palestinien modéré Mahmoud Abbas pour tenter de le renforcer face au Hamas radical, avant l’arrivée en janvier de la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice. Cette livraison d’armes, dont les médias israéliens font grand cas, a été catégoriquement démentie par la présidence palestinienne. “En coordination avec Israël, l’Egypte a livré une importante quantité de fusils et de munitions aux forces d’Abbas”, a indiqué jeudi à l’AFP un responsable israélien qui a requis l’anonymat. Interrogé par l’AFP, le porte-parole de la présidence palestinienne Nabil Abou Roudeina, qui se trouve en Jordanie, a catégoriquement démenti cette information et appelé les médias “à être honnêtes et à publier la vérité”. Mohammed Hourani, membre du Haut comité du Fatah, a de son côté qualifié cette information de “propagande israélienne destinée à aggraver la situation entre le Fatah et le Hamas”. Selon une source sécuritaire palestinienne à Gaza, des armes sont cependant “entrées dans la bande de Gaza, destinées à l’Autorité palestinienne et aux services de sécurité”.
Le ministre israélien des Infrastructures, Binyamin Ben Eliezer, a expliqué à la radio militaire qu'”il faut renforcer Abou Mazen (Abbas) pour qu’il puisse lutter contre les terroristes armés du Hamas, entraînés et financés par Téhéran”. Et le député du Likoud (opposition israélienne de droite), Youval Steinitz, s’est insurgé devant des journalistes contre ces livraisons d’armes “qui seront fatalement retournées contre nous”. Selon le quotidien Haaretz, “un chargement de 2.000 fusils Kalachnikov AK-47 ainsi que 20.000 chargeurs et deux millions de balles a notamment été transféré aux groupes armés relevant du Fatah dans la bande de Gaza, en coordination avec l’armée israélienne”. Le chargement a été transporté par un convoi de quatre camions depuis l’Egypte jusqu’en Israël via le terminal routier de Kerem Shalom (sud de la bande de Gaza), ensuite escorté jusqu’au terminal de Karni plus au nord, où il a été réceptionné par des services de sécurité relevant de M. Abbas. De même source, ces livraisons font suite à des discussions officielles entre Israël, l’Egypte et les Etats-Unis et ont été décidées le 23 décembre lors du sommet de M. Abbas avec le Premier ministre israélien Ehud Olmert. Selon les médias israéliens, M. Abbas s’est engagé à cette occasion à déployer sa Garde présidentielle dans la bande de Gaza pour empêcher des tirs de roquettes contre Israël depuis ce territoire.
Mme Rice est attendue au Proche Orient les 13 et 14 janvier, a indiqué mercredi au Caire M. Abbas, pour relancer le processus de paix israélo-palestinien. Entretemps, M. Olmert doit rencontrer le 4 janvier le président égyptien Hosni Moubarak à Charm el-Cheikh (Egypte). “Il est important que les Palestiniens comprennent que le terrorisme ne leur rapportera rien au niveau politique”, a déclaré jeudi à la radio publique la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni. M. Abbas a préconisé au Caire des entretiens intensifs pour régler le conflit, “avec la participation du Quartette” (Etats-Unis, UE, ONU, Russie). Fin novembre, un haut responsable israélien a indiqué à l’AFP qu’Israël avait donné son “accord de principe” au déploiement dans la bande de Gaza de la Brigade Badr d’élite, soit 1.500 hommes loyaux au Fatah formés en Jordanie.
M. Abbas est engagé dans une épreuve de force avec le Hamas depuis qu’il a annoncé le 16 décembre son intention de convoquer des élections anticipées. Les partisans du Fatah et du Hamas ont cessé leurs affrontements le 20 décembre, après des combats armés qui ont fait 15 morts et des dizaines de blessés. Les deux camps n’ont jusqu’à présent pas réussi à former un gouvernement d’union. AFP