13 janvier 2007

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2427 du 13.01.2007

 archives : www.tunisnews.net


ALTT: Grande surprise lors d’un enterrement sous surveillance policière à Sidi Bouzid ACAT-France : Objet : Disparition – détention illégale de M. Mohammed Amine Jaziri LTDH Bizerte: Communiqué Des familles de Solimane lancent un appel à l’aide AFP: Tunisie: un groupe salafiste démasqué, explosifs et plans d’ambassades saisis AP: Tunisie: des ambassades et des diplomates étrangers étaient ciblés par le groupe armé récemment neutralisé Reuters: La cellule démantelée en Tunisie était islamiste Le Canard enchaîné: Les mystères de Tunis Libération: Tunis reconnaît une menace salafiste Liberté (Algérie): La Tunisie accuse le GSPC Bakchich: Etrange ballet au palais de Ben Ali Bakchich: Et la lumiére fut… Ben Comixa: Qui est Abdel Rahmane Bel Hadj Ali ? SITE: Statement from the Youth of Tawhid Wal Jihad in Tunisia Announcing Jihad Magharebia: Les bloggers tunisiens inquiets pour leur pays Le Temps: Kamel Bouguerra « Défendre les intérêts des cafetiers et veiller au respect des cahiers des charges » Le Journal: Où va l’opposition ? Le Journal: Interview  de M. Mohamed Bouchiha S.G. du PUP La Presse: Le ministre de l’Intérieur fait la lumière sur les récents événements près de Grombalia


L’association tunisienne de lutte contre la torture (ALTT)  Communiqué  

Grande surprise lors d’un enterrement sous surveillance policière à Sidi Bouzid (Tunisie)

  L’association tunisienne de lutte contre la torture (ALTT) a été informé hier soir 12 janvier  que la garde nationale de Sidi Bouzid a demandé à la famille « El Omri » d’accompagner des agents à Tunis ce matin à 5h00 pour procéder à l’identification du corps de leur fils Majdi El Omri tué lors des récents accrochages armés.   Majdi El Omri a 27 ans, il est marié et père d’un bébé de 18 mois. Il a une maîtrise d’informatique et habitait avec sa femme et son enfant le quartier « Al Madina Al Jadida » de Ben Arous (Banlieue sud de Tunis).    Majdi El Omri était recherché par les services de police depuis le 18 novembre dernier. Son frère Hichem, qui a été arrêté le 12 décembre dernier, a déclaré que la police voulait par son arrestation exiger la reddition de son frère Majdi.   Aujourd’hui, à 4h00 du matin, des agents de la garde nationale sont allés chercher le père et l’oncle de Majdi El Omri. Contrairement à ce qui était prévu, ce n’est pas à Tunis que les agents les ont emmenés mais au cimetière de Sidi Bouzid où un grand nombre des forces de l’ordre était déployé. Une tombe était déjà creusée et la famille devait juste reconnaître le corps de leur fils avant son enterrement sous haute surveillance.   A la grande surprise du père et de l’oncle, le corps n’était pas celui de Majdi, mais celui d’un autre jeune dont la tête était fracassée. La garde nationale est allée alors chercher l’épouse de Majdi qui a confirmé qu’il ne s’agissait pas du corps de son mari.   Le père et l’oncle ont par la suite été conduits au poste de la garde nationale où un P.V. a été rédigé.   L’ALTT qui a exprimé son indignation face à ces atteintes, a exigé le respect des dépouilles, le déroulement des cérémonies d’enterrement dans des conditions normales et le respect des familles des victimes.   (Source : Message reçu de M. Adel Thabet le 13 janvier 2007)


Paris, le 12 janvier 2006

Objet : Disparition – détention illégale de M. Mohammed Amine Jaziri

Monsieur le Ministre, L’ACAT-France tient à vous faire part de sa vive préoccupation concernant la disparition, depuis le 24 décembre 2006, de M. Mohammed Amine Jaziri demeurant à Sidi Bouzid. Tout porte à croire que ce dernier a été arrêté dans le cadre d’une vague de répression et d’arrestations illégales opérées depuis quelques semaines dans plusieurs villes tunisiennes, et notamment Sidi Bouzid.
La police de cette localité se refuse pourtant à donner la moindre nouvelle à la famille de M. Mohammed Amine Jaziri.  L’ACAT-France tient à protester contre ce type d’interpellations arbitraires, se prolongeant, de surcroit au-delà des six jours de garde à vue prévus par la loi. L’ACAT-France  craint que M. Mohammed Amine Jaziri ainsi que les personnes récemment arrêtées illégalement soient victimes de mauvais traitements et de torture. Nous vous demandons : ●          de révéler le lieu de détention de Mohammed Amine Jaziri ; ●          d’ordonner la libération de Mohammed Amine Jaziri à moins que des charges ne soient retenues contre lui ;  ●          de garantir son intégrité physique et psychologique et de permettre à sa famille de lui rendre visite ; ●          de diligenter une enquête impartiale sur cette détention illégale et sur la vague de disparitions qui touche notamment la localité de Sidi Bouzid, ainsi que sur les actes de torture dont Mohammed Amine Jaziri a pu être victime. Veuillez agréer, M. le Ministre, l’expression de ma haute considération. Jean-Etienne de Linares Délégué Général de l’ACAT-France CC : Ambassade de Tunisie en France : 25 rue Barbet de Jouy – 75 007 Paris L’ACAT-France est affiliée à la Fédération Internationale de l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture, ayant statut consultatif auprès des Nations unies, du Conseil de l’Europe et de la  Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples. Elle est également membre de la Coalition mondiale contre la peine de


Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme Section de Bizerte
Communiqué
 
Bizerte, le 10 janvier 2007 La police continue de mener des campagnes contre les jeunes, plus précisément contre ceux qui fréquentent les mosquées et, en ce qui concerne les femmes, contre celles qui portent un voile. Ils sont conduits au poste de police où ils sont interrogés sur leurs lieux de prière hors de la mosquée, les personnes qu’ils rencontrent à cette occasion et qui se charge d’être imam. Puis ils sont contraints sous la menace de signer un texte dont il ne peuvent prendre connaissance du contenu. Ils sont libérés dans la journée après avoir été avertis qu’ils feraient l’objet d’affaires dont les peines atteindraient plusieurs années de prison s’ils ne faisaient pas raser leur barbe ; quant aux jeunes filles, elles sont libérées après que leurs voiles leur aient été retirés et qu’elles se voient interdites d’études ou de travail si elles n’y renoncent pas. La police et la garde nationale procèdent ainsi dans tout le gouvernorat de Bizerte, ainsi plusieurs personnes kidnappées sur leur lieu de travail, à leur domicile ou dans la rue, ont subi des violences et des humiliations, ont été insultées, injuriées dans des termes que nous ne pouvons rapporter. Citons quelques cas de dépassements : 1)      Le jeune Mohammed Mejdi Mechri, étudiant en première année d’informatique, âgé de 21 ans : une escouade de policiers a fait irruption à son domicile de Sejnane à 90 km au nord de Bizerte, le 20 décembre 2006. Ils l’ont enlevé après avoir fouillé méticuleusement son domicile, semant la frayeur chez les membres de sa famille, sans épargner les enfants et les personnes âgées. Sa mère en a perdu connaissance. La police n’a rien trouvé, sinon un Coran qui a été saisi avec d’autres livres religieux. A ce jour, sa famille n’est pas parvenue à savoir où il se trouve ni ce qu’il était advenu de lui. 2)      Le jeune Mohammed Sfaxi : avant même un enquête sur des affaires n’existant que dans l’imaginaire de l’enquêteur, il a suffi qu’il mette le pied au poste de police de Bouguetfa à Bizerte pour subir des violences, dès la réception. Puis on a enquêté sur ses relations parmi les pratiquants, sur les lieux qu’il fréquente. Avant de le libérer la police a tenté de le contraindre à signer un engagement dont il ignorait la teneur. 3)      Le jeune Hichem Mezzi : avant tout chose, il a été accueilli par la police par des violences, puis ils lui ont attaché les mains et lui ont adressé insultes injures et mots orduriers et l’ont libéré. Au bout de quelques jours, ils ont recommencé la partie, perquisitionnant de force son domicile, semant la frayeur chez les siens. Ne l’ayant pas trouvé, ils ont dit à sa famille : « c’était une convocation pour Issam » 4)      Le jeune Marouane Ben Radhia est resté détenu jusqu’à une heure tardive, les mains ligotées à une chaise. Il a subi des violences dans cette position, puis a été jeté à terre et insulté grossièrement, puis au terme d’une enquête (sur la religion, la jurisprudence et la prière) il a été libéré, ils lui ont promis de revenir. La section de Bizerte de la LTDH Dénonce ces méthodes illégales (…) Fait endosser aux autorités la responsabilité des tortures (…) Demande au pouvoir que soit mis un terme aux violations (…) Exige la libération de tous les prisonniers politiques et de tous les jeunes emprisonnés, et que soit tournée la page du passé.
Pour le Comité de section Le Président Ali Ben Salem (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)  

Des familles de Solimane lancent un appel à l’aide

 

A la suite des événements survenus dans la banlieue sud de la capitale, les autorités ont procédé à Solimane et dans d’autres villes à des vagues d’arrestations qui ont englobé la jeunesse pratiquante. Depuis le début des tirs le 23 décembre dernier, la majorité des jeunes pratiquants de Solimane ont été arrêtés et leurs domiciles ont été le théâtre de descentes et de perquisitions. Les personnes arrêtées ont subi des violences et ont été à coups de cravache, de poings ou de bottes, par les agents de la Sûreté étrangers à la région, dont on raconte qu’ils relèveraient de la Sûreté de l’Etat. L’une des personnes arrêtées a dit qu’on lui avait mis une cagoule sur la tête, comme à Abou Ghraïb, et qu’elle avait été tabassée, tandis qu’un autre avait été déshabillé et complètement dénudé. La Sûreté a arrêté une jeune étudiante, Sondes Riahi, qui est toujours détenue (…) et nous avons appris que son père, Salah Riahi, s’était rendu à la Sûreté pour avoir des informations sur le lieu de détention et l’état de sa fille. Il a été giflé et prié d’oublier qu’il avait une fille nommée Sondes. Nos enfants, parmi lesquels Sondes Riahi, Ahmed Bachkoual (lycéen en sixième année) Brahim El Ouaer et Jawhar (Nous n’avons pas encore son nom) sont toujours détenus dans un lieu inconnu. Les frères Kamel, Hichem et Mohammed Hmidi, ainsi que Zoubaïer Larbi ont été arrêtés la nuit de la fête du sacrifice et aucune famille de Soliman ne sait ce qui leur est arrivé. Notons que l’un des frères Hmidi est enseignant et que lui-même et Brahim El Ouaer sont mariés et chargés de famille (…) (…) Nous appelons les responsables et en premier lieu, le président de la République, Zine El Abidine Ben Ali, à intervenir pour libérer les enfants de Solimane qui n’ont rien à voir avec les fusillades de la banlieue sud et de la ville de Solimane du 3 janvier et qui n’ont commis d’autre crime que celui de fréquenter les mosquées et de revêtir tenues amples et voile, comme pour Sondes Riahi. Nous espérons que les composantes de la société civile interviendront pour faire libérer nos enfants. De la part de familles de Solimane
(Remarque : ce message a été reçu par Tunisnews par courrier électronique le 10 janvier 2007) (Traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


 

Dernière Minute:

Violence Urbaine à Tunis!

 

De source sûre située à Tunis, une bande de personnes « non identifiées » a envahi les avenues de centre de Tunis , des magasins ouverts et des voitures stationnées ont été saccagés et mis à sac.

 

Ces incidents ont eu lieu après 20H (heure de Tunis).

 

(Source : Message publié par « annastou » sur le forum Taht Essour de nawaat.org le 13 janvier 2007 à 09h32 PM)


 

 

MAGHREB CONFIDENTIEL N° 770 du 11 janvier 2007

 

Fin de l’exception tunisienne anti-terroriste?

 

L’affaire du démantèlement d’un groupe armé islamiste prouve que le dispositif sécuritaire tunisien présente de sérieuses failles. Les purges ont d’ailleurs démarré au ministère de l’intérieur…

 

C’est par hasard que le commando de six hommes, venant de Sidi Bouzid et d’Algérie, a été arrêté le 19 décembre alors qu’il forçait un barrage.

 

Les autorités ont retrouvé la voiture et le groupe des six islamistes le 23 décembre à Hammam-Chott, puis ont lancé une attaque sur la maison qu’ils occupaient dans la banlieue Sud de Tunis. Ce qui leur a permis de dénicher les autres membres du groupe – dont un Mauritanien – et de les neutraliser dans la région de Grombalia-Slimen au terme de dix jours d’affrontement faisant une vingtaine de morts -dont au moins cinq du côté gouvernemental !

 

L’affaire n’est pas terminée. Au moins une demi-douzaine de membres de ce groupe, originaires pour la plupart du Sud et du Nord-Ouest du pays, sont encore activement recherchés…


Tunisie: des ambassades et des diplomates étrangers étaient ciblés par le groupe armé récemment neutralisé

 Associated Press, le 12 janvier 2007 TUNIS (AP) – Le ministre tunisien de l’Intérieur, Rafik Haj Kacem, a révélé vendredi que le groupe armé neutralisé récemment par les forces de sécurité après des accrochages sanglants, avait en sa possession des plans d’ambassades étrangères et autres documents saisis comportant des noms de certains diplomates étrangers résidant en Tunisie.   Cité par l’agence officielle TAP qui rapportait ses propos lors d’une conférence des cadres du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD/au pouvoir), le responsable tunisien n’a pas précisé qu’elles étaient les ambassades ciblées ni l’identité des diplomates figurant sur les documents saisis.   Il a qualifié le groupe composé au total de 27 éléments de « salafistes terroristes ». En décembre, les autorités algériennes avaient annoncé l’arrestation de deux Tunisiens qui auraient avoué vouloir se joindre au Groupement salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), qui avait auparavant proclamé son adhésion à l’organisation terroriste Al-Qaïda d’Oussama ben Laden. D’autres jeunes tunisiens avaient été interpellés en Algérie et extradés en Tunisie où ils sont en instance de jugement.   Dans sa première intervention depuis le déclenchement le 23 décembre dernier de ces accrochages qui ont pris fin le 3 janvier, le ministre a en outre annoncé la saisie par les services de sécurité d’une quantité d’explosifs de fabrication artisanale locale.   Outre la confirmation du bilan officiel de 12 morts et 15 arrestations parmi les membres du groupe, il a fait état de deux morts et de trois blessés dans les rangs des forces de sécurité.   Relatant les faits sans précédent qui ont fait la une de l’actualité en Tunisie, pays connu pour sa stabilité, M. Haj Kacem a indiqué qu’un groupe de six individus s’étaient infiltrés dans le pays à travers les frontières algériennes, sans en préciser la date. Cinq étaient des Tunisiens et le sixième un ressortissant mauritanien.   Selon le ministre, « les services de sécurité tunisiens connaissaient ces éléments, leurs noms et leur obédience salafiste terroriste, mais ont préféré les filer pour les surprendre avec le reste des membres du groupe en Tunisie, et dévoiler leurs desseins et leurs liens éventuels avec d’autres éléments ».   Ils ont été effectivement rejoints par d’autres individus au nombre de 21 personnes, qui étaient également fichés par les services de sécurité et qui faisaient aussi l’objet de filature, a-t-il ajouté.   Une fois implantés dans des endroits différents dans la région de Grombalia, à 50km au sud-est de Tunis, les services de sécurité se sont assurés, à travers les informations et les données recueillies, que le compte y était et que le groupe allait entamer l’exécution de ses actions criminelles.   Le groupe a alors été encerclé et pris d’assaut avec le concours d’unités de la défense nationale le 23 décembre jusqu’à la fin de l’opération le 3 janvier.   M. Haj Kacem a déclaré que les services de sécurité tunisiens poursuivaient les enquêtes et les investigations « en coordination avec les services compétents des pays frères et amis », sans plus de précision.   Le ministre a par ailleurs mis l’accent sur le souci des forces de sécurité de « veiller avec vigilance et d’intervenir avec efficacité pour prémunir le pays contre toutes les formes de criminalité, d’extrémisme et de terrorisme, d’autant qu’aucun pays n’est désormais à l’abri de tels dangers ».   Il a lancé un appel à la vigilance qui, a-t-il dit, doit être « le crédo et un dénominateur commun pour toutes les Tunisiennes et tous les Tunisiens pour faire face à toutes les forces du mal et de l’extrémisme, et préserver les acquis et les réalisations accomplis par notre pays ».   Associated Press

 

La cellule démantelée en Tunisie était islamiste

 

 REUTERS, le 12 janvier 2007 Les membres d’une bande criminelle démantelée la semaine dernière à la suite d’une fusillade par les forces de sécurité tunisiennes étaient des islamistes salafistes dont certains provenaient d’Algérie, a déclaré le ministre tunisien de l’Intérieur, Rafik Belhadj Kacem, cité par l’agence tunisienne TAP.   « Il s’agit d’un groupe de terroristes salafistes qui ont infiltré (la Tunisie) par la frontière algérienne », a-t-il dit, selon TAP.   « Lors des investigations, ils ont trouvé des graphiques des sites de quelques ambassades étrangères. Ils ont également confisqué des documents contenant quelques noms de diplomates étrangers résidant en Tunisie et une quantité d’explosifs traditionnels. »   Il a expliqué que la police surveillait ce groupe depuis son entrée sur le territoire tunisien et qu’elle avait attendu que les membres de la cellule se rassemblent avant d’entrer en action, avec l’aide de l’armée.   Deux membres des forces de sécurité ont été tués et trois autres ont été blessés dans l’opération contre ce groupe, a-t-il dit.   Auparavant, le gouvernement avait annoncé que les forces de sécurité avaient tué 14 hommes armés et en avaient arrêté 15 autres près de Tunis dans deux accrochages le 23 décembre et le 3 janvier.   Le ministre de l’Intérieur a précisé que tous les activistes étaient des Tunisiens, à l’exception d’un Mauritanien. Six membres du groupe provenaient d’Algérie.   « J’invite les forces de sécurité à être vigilantes pour surveiller le pays de toute les sortes de crimes, d’extrémisme et de terrorisme, surtout qu’il n’y a aucun pays qui reste hors de ce danger », a dit Kacem.   De nombreux experts ont préconisé une coopération accrue entre les gouvernements du Maghreb, zone considérée comme un vivier de volontaires au « djihad » en Irak.   REUTERS  

Tunis reconnaît une menace salafiste

L’Etat admet que les affrontements récents impliquent des islamistes.

Par GARÇON José   Il aura fallu dix-huit jours à Zine ben Ali pour expliquer ­ et admettre ­ que les deux affrontements sanglants de fin décembre et début janvier au sud de Tunis impliquaient bien des groupes salafistes ( Libération des 4 et 5 janvier).   Dans une première réaction officielle, le ministre de l’Intérieur a annoncé vendredi qu’un groupe «terroriste de six personnes s’était introduit dans notre pays avec des armes à feu à travers la frontière algérienne» et avait rejoint «vingt et un Tunisiens» pour lancer des «actions criminelles».   Et de préciser que des «explosifs, des plans de situation d’ambassades ainsi que des noms de diplomates étrangers accrédités à Tunis» ont été saisis après les accrochages.   Mais il n’a précisé ni leur identité ni les pays dont les ambassades auraient été visées, affirmant seulement que la police poursuivait l’enquête «en collaboration avec les services des pays frères et amis», vocables désignant respectivement des Etats arabes et occidentaux, dans la terminologie officielle.   On sait que plusieurs membres de ce groupe venaient d’Algérie, ce que des journaux tunisiens proches du pouvoir avaient confirmé il y a quelques jours en évoquant un «groupe jihadiste infiltré d’Algérie et lié au Groupe salafiste pour la prédication et le combat» (GSPC). Contre toute évidence, Tunis affirme en outre que ses services de sécurité «savaient tout du commando, laissé en liberté pour connaître ses projets et ses contacts en Tunisie».   (Source : « Libération » (France) le 13 janvier 2007)  

Après les accrochages meurtriers de Soliman Et Hammam Lif

La Tunisie accuse le GSPC

La Tunisie paraît aujourd’hui comme une cible alternative pour les groupes terroristes traqués en Algérie et au Maroc. Djilali Benyoub   L’hypothèse de “coopération” entre les groupes terroristes maghrébins n’est pas à écarter, d’autant plus que leur affiliation à Al-Qaïda les pousserait à “s’expatrier” et à étendre leur champ d’action. La Tunisie paraît aujourd’hui comme une cible alternative pour les groupes terroristes qui sont traqués en Algérie et au Maroc.   Le groupe accroché par les services de sécurité tunisiens les 23 décembre dernier et 3 janvier a été identifié comme étant des terroristes islamistes qui ont des liens avec le GSPC algérien et le GICM marocain et donc Al-Qaïda. Il s’agit “d’un groupe de nature terroriste salafiste composé essentiellement de Tunisiens impliqués dans les affrontements sanglants qui ont eu lieu fin décembre et début janvier en Tunisie”, a annoncé hier le ministre de l’Intérieur tunisien Rafik Haj Kacem.   C’est le premier responsable à l’avoir officiellement reconnu. La veille, l’information a été donnée par le biais du journal Echourouk, progouvernemental, dans son édition de jeudi.   Au lendemain du premier accrochage, les autorités avaient parlé d’un groupe de dangereux criminels. À partir de là, la presse locale a été partagée quant à l’identité des éléments du groupe.   Selon le journal, citant une source officielle, les éléments de la bande dirigée par un ancien gendarme, Lassad Sassi, révélé une première fois par le quotidien français, Libération, se sont infiltrés par petits groupes à travers la frontière algérienne.   La source démentira également la version des faits rapportée par les journaux qui évoquent une dénonciation d’un commerçant. “Les éléments de la bande armée étaient contrôlés dès le départ par la sécurité tunisienne”, a affirmé la source du journal niant que les services de sécurité aient découvert le groupe terroriste par surprise.   Toutefois, seule l’identité du chef de la bande a été révélée. L’ancien gendarme, Lassad Sassi capturé blessé après l’accrochage du 3 janvier dernier, est mort des suites de ses blessures. Aucune autre information, ni détail, pas même l’identité des éléments éliminés n’ont été donnés.   Les autorités tunisiennes accusent le GSPC et le GICM, tous les deux affiliés à Al-Qaïda, d’être indirectement impliqués dans les deux accrochages. Ils seraient derrière le recrutement et l’entraînement des terroristes tunisiens. Les services de sécurité algériens avaient intercepté des terroristes tunisiens qui tentaient soit de rejoindre le GSPC, soit de quitter le territoire national.   La Tunisie n’a pas connu de véritable menace terroriste hormis l’attentat de Djerba au mois d’avril 2002.   Le front interne semble bien maîtrisé, y compris pour les islamistes modérés qui sont muselés par le régime de Ben Ali. L’hypothèse de “coopération” entre les groupes terroristes maghrébins n’est pas à écarter, d’autant plus que leur affiliation à Al-Qaïda les pousserait à “s’expatrier” et à étendre leur champ d’action. La Tunisie paraissait également comme une cible alternative pour les groupes terroristes qui sont traqués en Algérie et au Maroc.   Ainsi donc, la Tunisie, jusque-là considérée potentiellement “calme”, serait choisie pour l’écho et l’impact médiatique que produit l’attentat terroriste. Les retombées économiques risquent d’être lourdes, particulièrement l’activité touristique qui constitue la première ressource du pays.   Ce qui explique peut-être le silence des autorités, du moins les premiers jours qui ont suivi les accrochages. Les terroristes étaient présentés comme des bandits, des criminels dangereux.   Quelques jours plus tard, ils sont désignés comme des terroristes, mais définis selon leur lien avec le GSPC algérien. “La bande est apparentée à un groupe salafiste s’activant sous diverses appellations au Maghreb, le Groupe salafiste algérien pour la prédication et le combat (GSPC)”, a mentionné le journal Echourouk, qui fait ainsi une véritable UMA mais dans sa version la plus négative : le terrorisme.   (Source : « Liberté » (Algérie), le 13 janvier 2007) http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=70527

 


Carthage sur la défensive

 

Voilà trois semaines que Ben Ali et sa ribambelle de sbires jouent en cachette à toucher couler contre de vilains barbus. L’écurie carthaginoise est en tête avec 12 méchants dégommés et 15 arrêtés (AFP). Pas mauvaise joueuse la favorite conserve son fair-play. Préférant interdire le dernier numéro du bimestriel français Historia Thématique qui publiait une « image du Prophète et de ses compagnons ». Raison invoquée : « une telle représentation est de nature à heurter les sentiments religieux des Tunisiens »

 

(Source : « Brève » publiée sur Bakchich.info, le 9 janvier 2007)

 

Et la lumiére fut…

 

Abdullah Mortachi

 

L’éclairé Abdelaziz Ben Dhia, à force d’encenser son maître Ben Ali, fait douter de l’état de santé du président tunisien

 

Le ministre d’État, directeur du Cabinet présidentiel et porte-parole de la mafia tripolitaine (Trabelsi et consorts), Abdelaziz Ben Dhia, est un piètre farceur. Et en mauvais humoriste, il n’aime pas le faire savoir. Depuis la célébration du 19ème anniversaire du coup d’État médico-légal, le 7 novembre 2006, il s’évertue à ordonner aux journaux de la Place et notamment à l’Agence officielle de presse (TAP) que des Organisations socio-professionnelles appellent Ben Ali à une nouvelle candidature en 2009. Et lorsque le directeur de Cabinet du Général monte lui-même au créneau, tout a l’air d’une campagne trois ans avant terme. Que cette annonce soit pour le moins insolite ne dérange en rien ce juriste, ancien président du Conseil constitutionnel, agrégé de droit et néanmoins cacique du parti au pouvoir depuis Bourguiba où on ne lui connaissait que des décisions fascinantes dans les divers postes qu’il occupa.

 

C’est que Ben Dhia (traduisons descendant de la lumière) n’est en fait que l’homme de l’ombre de Leila Ben Ali-Trabelsi et de son clan. C’est à lui que cette première « Drame » de Tunisie dut ses diplômes dans la ville de Toulouse entre autres. C’est que l’inénarrable conseiller présidentiel a ses entrées dans la ville rose et même quelques propriétés acquises grâce à ses diverses malversations et en preuve d’amour à la mère de ses enfants originaire de cette ville française du sud-ouest.

 

Mais là n’est pas le plus important ni le plus grave dans l’itinéraire de ce plaisantin.

 

Il y a plus ubuesque : Abdelaziz ben Dhia a, comme tout responsable, quelques fidèles amis et proches qui se sont permis de lui reprocher directement cette annonce de candidature de Ben Ali, trois ans avant terme. Et sa réponse fut alors implacable : « C’est pour le moral du Président ». Tiens donc ! Parce que notre Général Bac moins trois serait démoralisé ? Et c’est peut-être aussi parce qu’il ne serait pas bien dans sa peau qu’il continue de tabasser étudiants, dissidents et opposants. Ou qu’il a entrepris de lâcher contre la milice car même la police politique montre des signes d’épuisement et ne veut plus torturer à tout va…

 

La vérité est que le ministre Ben Dhia est un fieffé menteur. Cette annonce n’a pour but que de satisfaire Leila Ben Ali et d’étouffer les rumeurs persistantes selon lesquelles notre Généralissime Minimo, notre Zinochet national est gravement malade et éminemment atteint d’incapacité. En matière de désinformation, Ben Dhia (fils de lumière) ne pouvait mieux trouver. Sauf que les observateurs ne sont pas dupes. Et l’histoire ne pardonnera jamais les sempiternels mensonges d’un personnage zélé qui n’aurait jamais dû quitter les ténèbres…

 

(Source : Bakchich.info, le 9 janvier 2007)

Lien : http://www.bakchich.info/article649.html


 

ETRANGE BALLET AU PALAIS DE BEN ALI

par Xavier Monnier

 

Les barbus rescapés des affrontements avec les forces de police tunisiennes du début d’année seront présentés lundi au tribunal. En attendant, rien ne bouge dans le sérail du régime. Officiellement. En coulisses, ça valse et ça se place

 

La Tunisie avait fini par lasser les médias. Torture, dictature, bavure, la rime s’appauvrissait dangereusement. Bien heureusement, vinrent les fêtes de fin d’année. Et les bonnes résolutions qui les accompagnent : désormais cela bouge à Carthage et les infos fusent. Un peu trop d’ailleurs.

 

 Les fusillades de la nouvelle année, estampillées islamistes, ne sont toujours pas éclaircies. Comme l’ont raconté Bakchich, Libération et tout récemment Le Figaro, les hommes pourchassés et en partie liquidés par les forces de l’ordre tunisiennes, bidasses et flicailles réunies, étaient bien barbus. Et leur leader, un ancien de la garde nationale passé par l’Algérie et l’Afghanistan, a été identifié, Lassad Sassi. Dès lors difficile pour le régime tunisien de continuer à défendre la thèse de « criminels » et de « trafiquants de drogue » mis en déroute par la police.

 

Des « sources bien informées » se sont alors réveillées fort à propos et très bavardes. Oui, les islamistes gagnent du terrain en Tunisie, oui ils souhaitaient attaquer des sites touristiques, oui Al-Qaida débarque chez Ben Ali. Rien de moins !

 

Autant d’éléments propres à faire défaillir les soutiens occidentaux du président Bac moins 3 et à les forcer à lui apporter son soutien.

 

Cerise sur la Baklawa, l’ambassade de Tunisie en France avertit, trop aimable, les rédactions parisiennes d’un tuyau en or : Ben Ali et sa femme ont été pris pour cible par une fraction des islamistes. Détail sanglant et crédibilisant : deux membres de la garde présidentielle auraient été tués en défendant l’auguste couple. Bien peu prévenants pour les tourtereaux, les journaux tricolores usent du conditionnel pour qualifier l’info. À bon escient.

 

Car en ces douces journées d’hiver, l’intox est à la mode à Tunis. Sans que grand chose ne bouge. Réputé fort impulsif et assez peu scrupuleux l’ami Ben Ali ne s’est fendu d’aucune déclaration, ni d’aucun limogeage en règle. L’âge et la prostate le ramollissent, soufflent les plus pernicieux. Mais une étrange valse se danse au palais.

 

Le directeur de la sûreté générale, Abdessatar Bennour n’a pas été viré. Tout juste des rumeurs courent-elles sur son assignation à résidence. Le brave homme s’est toutefois vu flanquer de Maaloul, le patron des Brigades de l’ordre public, Maaloul les sympathiques Bop, CRS locaux.

 

La piétaille des flics a d’ailleurs pris du galon puisqu’elle veille à présent dans le palais présidentiel et pallie aux « défections » de la garde présidentielle. Leur patron, le général Sériati, a vu débouler dans ses pattes Abderhamane Hadj Ali, jusqu’à présent ambassadeur en Mauritanie, pour « l’épauler ». Bien en cour, son Excellence a été sommé de rendre par deux fois visite au président ces derniers jours.

 

Et une vieille connaissance des journalistes, défenseurs des droits-de-l’homme et services occidentaux, est prête à sortir de sa boîte, Mohammed Ali Ganzoui, affectueusement surnommé « le tortionnaire en chef ».

 

Alors patron des services de sécurité, l’autre Mohammed Ali s’était fait remarquer en 2001 après les attentats de Djerba, en rafistolant la synagogue explosée. Au grand dam des experts occidentaux venus enquêter. « Il l’avait même fait repeindre », se souvient, rigolard, un diplomate en poste à Tunis.

 

Prêt à embarquer pour prendre son poste à l’ambassade de Tunisie à Malte, Ganzoui a été incidemment prié la semaine dernière de rester à disposition du président. Un retour à la tête de la sûreté n’est pas à exclure pour cet homme longtemps estampillé proche de Leïla.

 

Dernier invité dans cet étrange ballet, Taoufikh Dimaessi, chef d’antenne de la police tunisienne à Alger. Le poulet exilé y a recueilli les précieuses infos qui ont permis la douce appréhension des barbus tunisiens.

 

Des mouvements de sérail qui ressemblent à s’y méprendre à des actes de défiance. Zinochet double les postes et multiplie les fusibles, au cas où…

 

 

Des armes, des belles, des puissantes

La découverte d’une cache d’armes, en fait un véritable arsenal (fusils-mitrailleurs, des lance-roquettes RPG…) dans la localité d’Amilcar, près de Tunis laisse perplexe. D’autant que ces armes sont arrivées par container, mode de transport fort peu discret. De très mauvaises langues font même courir le bruit que la société Khartago, propriété de Belhassem Trabelsi, chef du clan du même nom et frère de la Première Dame, dite Leïla la coiffeuse, aurait lui-même assuré une livraison…

 

L’acheminement des armes à l’intérieur des terres tunisiennes n’est pas moins cocasse. Pour faire transiter les armes de Grombolia, où la base salafiste était installée, jusqu’à Solimane, où l’affrontement avec les forces de l’ordre a eu lieu, les insurgés ont gentiment demandé une autorisation. L’un des barbus est allé prévenir le délégué (Préfet) de Grombolia qu’il souhaitait faire un reportage sur les modes de transport traditionnel de la région. Emballé, le brave fonctionnaire les a fournis en ânes, qui ont courageusement fait le trajet Grombolia-Solimane, fusils mitrailleurs et autres pétoires sur le dos. Comme quoi, en Tunisie, il suffit de demander poliment…

 

(Source : Bakchich.info , le vendredi 12 janvier 2007)

Lien : http://www.bakchich.info/article677.html

 


Qui est Abdel Rahmane Bel Hadj Ali ?

 

L’article « تحويرات منتظرة في وزارة الداخلية«  publié le 10 janvier 2007 dans Tunisnews a retenu mon attention, en citant le nom de « عبد الرحمان حاج علي  » de la sécurité présidentielle, comme un probable nouveau ministre de l’intérieur ou un nouveau directeur de la sûreté nationale.

 

Je voudrais partager quelques informations avec les lecteurs de Tunisnews sur ces hauts responsables de la sécurité de la Tunisie, dont on sait combien ils sont influents et puissants !

 

M. Abdel Rahmane Bel Hadj Ali est originaire de Benane (gouvernorat de Monastir), il a été dans la sécurité présidentielle depuis l’ère Bourguiba et a continué à servir sous Ben ali. Son appartenance à la région du Sahel aide beaucoup…

 

Cependant, M. Abdel Rahmane Bel Hadj Ali n’est titulaire d’aucun diplôme, probablement il est de niveau secondaire. Étrange coïncidence, si on sait que Ben Ali, Ganzoui sont de niveau secondaire également…

 

M. Abdel Rahmane Bel Hadj Ali est un homme très influant, il connaît parfaitement à la fois les mouchards et les opposants Tunisiens sur le territoire européen et notamment en France..

 

Dans une confidence privée M. Abdel Rahmane Bel Hadj Ali lors de son séjour en France a déclaré que les Tunisiens « ne méritent que cette dictature humiliante ».. Chose évidente puisque lui et sa famille profite est à l’abri de cette dictature par les avantages et les abus de pouvoir que procure son poste loin d’une justice indépendante et efficace.

 

Bizarre que M. Abdel Rahmane Bel Hadj Ali peut être promu ministre, si on sait qu’il a été limogé il y a quelques années de son poste de responsable de la sécurité présidentielle après que certains de ses collaborateurs ont attaqué et frappé des voyous de la famille de Leila Trabelsi.

 

Ben Ali lui même est intervenu pour « punir » les gardes de la présidence suite à la plainte de sa femme et des ses protégés, et M. Abdel Rahmane Bel Hadj Ali a payé les frais de cette bavure par un limogeage et un exil en Mauritanie comme ambassadeur …

 

Voilà un certain nombre d’informations, qui éclaire sur l’état d’esprit et le niveau académique et éthique des ces « hauts responsables » très influents..

 

En attendant d’autres informations bien plus précises sur ces « puissants »..

 

Remarque : Vous les hauts responsables de la sécurité qui lisent en cachette Tunisnews, peut-être viendra votre tour pour être démasqués, preuves et photos à l’appui (si vous avez des photos de ce monsieur ou d’autres responsables n’hésitez pas à les communiquer)

 

Ben Comixa

bencomixa@yahoo.Fr

 

(Source : e-mail reçu le 12 janvier 2007)


 

 

Le ministre de l’Intérieur fait la lumière sur les récents événements près de Grombalia

Stratégie efficace des forces de sécurité

Le groupe terroriste dont l’identité et l’appartenance salafiste étaient connues des forces de sécurité, a été définitivement mis hors d’état de nuire et son plan déjoué

Hommage aux forces de sécurité pour leur vigilance et l’efficacité avec laquelle elles ont su neutraliser ce dangereux groupe et mettre en échec ses visées terroristes

 

La Presse — Dans le cadre de la conférence nationale des cadres du RCD, M. Rafik Belhaj Kacem, ministre de l’Intérieur et du Développement local, a évoqué, hier, les événements qui se sont déroulés récemment près de Grombalia.

 

Ainsi, selon le ministre, un groupe armé composé de six individus dont un Mauritanien, s’est infiltré dans notre pays à travers la frontière algérienne. Les forces de l’ordre qui les suivaient et connaissaient leur identité et leur appartenance «salafiste terroriste», ne les ont pas arrêtés immédiatement pour mieux identifier les desseins du groupe, ses déplacements, ses contacts, ses relations éventuelles avec d’autres éléments terroristes, ses objectifs et autres détails.

 

M. Rafik Belhaj Kacem a précisé, en effet, que la filature opérée par les forces de l’ordre a révélé que 21 autres éléments connus des forces de l’ordre se sont joints aux 6 membres du groupe et se sont installés dans une localité proche de Grombalia.

 

Et quand il s’est avéré que le groupe s’apprêtait à perpétrer ses actions criminelles, les forces de l’ordre ont immédiatement lancé l’assaut et puis la traque des éléments de cette bande avec la collaboration des unités de l’armée nationale.

 

Cette opération a duré de la nuit du 23 décembre 2006 jusqu’au soir du 3 janvier 2007.

Le bilan de cette opération est, aujourd’hui, clair : douze morts et quinze arrestations du côté du groupe terroriste et trois blessés et deux morts du côté des forces de l’ordre.

 

Parmi les documents qui étaient en possession des membres arrêtés du groupe criminel terroriste figurent des plans de chancelleries de pays étrangers, ainsi que des noms de certains diplomates accrédités en Tunisie.

 

Les forces de l’ordre ont également découvert une quantité d’explosifs de fabrication artisanale.

Tout en précisant que l’enquête se poursuit encore en coordination avec les services compétents des pays amis et frères, le ministre de l’Intérieur et du Développement local s’est vivement félicité de la vigilance et de l’efficacité des forces de l’ordre qui ont su neutraliser ce dangereux groupe.

 

Dans ce contexte, les cadres du RCD ont observé une minute de recueillement à la mémoire des deux victimes parmi les forces de l’ordre qui ont payé de leur vie pour préserver la stabilité, la sécurité des citoyens et leur quiétude, ainsi que de tous les résidents étrangers en Tunisie.

 

M. Rafik Belhaj Kacem a tenu à exprimer, à cette occasion, ses sentiments de reconnaissance et de fidélité au Président Zine El Abidine Ben Ali pour la sollicitude constante dont il entoure les forces de sécurité intérieure, et son souci de leur garantir les meilleures conditions dans l’accomplissement de leur mission, pour lutter contre la criminalité et faire face à tout ce qui est de nature à menacer les acquis précieux de la Tunisie et ses immenses et grandioses réalisations.

 

Le ministre de l’Intérieur et du Développement local a réaffirmé le souci des forces de sécurité de redoubler de vigilance et d’intervenir avec efficacité, pour protéger le pays contre toute forme de criminalité, d’extrémisme et de terrorisme, rappelant qu’aucun pays dans le monde n’est à l’abri de ces menaces.

 

M. Rafik Belhaj Kacem a souligné que la vigilance doit être la devise de tous et le dénominateur commun de tous les Tunisiens et Tunisiennes dont et en premier lieu, les militants et les militantes du RCD qui sont appelés à faire preuve d’une grande attention et se tenir prêts, en permanence, à faire face à toutes les forces du mal, de l’extrémisme et du terrorisme en vue de préserver notre identité, synonyme de notre combat pour la liberté, l’indépendance et la souveraineté auxquelles les Tunisiens sont indéfectiblement attachés et ne sont, en aucun cas, prêts à négocier.

 

Mouldi M’BAREK

 

(Source : « La Presse » (Tunisie), le 13 janvier 2007)


 

«La Rencontre démocratique»

Les partis de l’opposition : faire barrage aux courants rétrogrades et immuniser la jeunesse contre l’extrémisme

 

Les secrétaires généraux des partis de l’opposition, MM. Mohamed Bouchiha, secrétaire général du Parti de l’unité populaire (PUP), Ahmed El Inoubli, secrétaire général de l’Union démocratique unioniste (UDU), Mondher Thabet, secrétaire général du Parti social libéral (PSL) et Mongi Khamassi, secrétaire général du Parti des Verts pour le progrès (PVP), se sont réunis hier dans le cadre de «la Rencontre démocratique», pour examiner la situation générale et la vie politique dans le pays, ainsi que les perspectives de l’action de l’opposition et ses positions à la lumière des développements politiques actuels.

 

 «La Rencontre démocratique» et concernant le groupe terroriste qui a tenté de s’attaquer à la sécurité, à la stabilité et aux acquis de la Tunisie, stigmatise toute action terroriste quels que soient ses objectifs, ses moyens et ses allégations invoquées. Elle appelle toutes les forces vives de la nation à œuvrer en vue de circonscrire et faire barrage à toutes les formes de terrorisme. Elle affirme que la stabilité est un système cohérent, dont les principaux fondements sont un édifice politique, social et culturel sain. Ce qui nécessite la mise en place d’une stratégie destinée en premier lieu aux jeunes en vue de les ancrer dans la modernité et de les immuniser contre toutes les formes d’extrémisme.

 

(Source : « La Presse » (Tunisie), le 13 janvier 2007)


 

Statement from the Youth of Tawhid Wal Jihad in Tunisia Announcing Jihad

By SITE Institute

 

A statement attributed to the youth of Tawhid Wal Jihad in Tunisia was distributed to jihadist forums yesterday, Monday, January 8, 2007, in which the group announces jihad against the government of Tunisian President Zine el Abidine Ben Ali.

 

Citing the regime’s “assault” on Muslims, particularly forcing Muslim women to remove their veil and imprisoning Muslim men for wearing a beard, the group believes that President Ben Ali and his followers have “exaggerated in infidelity and stubbornness, and spread the decay in the land”. To stop the jihad, the youth indicate that President Ben Ali need only cease his aggression upon Muslims.

 

The youth of Tawhid Wal Jihad in Tunisia add that media stories and statements from the Tunisian government about the Mujahideen desiring to target civilian or commercial locations, and possessing narcotics, are fabrications designed to tarnish the image of the Mujahideen. The group states: “Would it be imaginable that a Muslim would harm a man trying to earn his living, a woman trading in the market or a child playing with his friends? This will never be thought by a sane person.”

 

This statement could not be authenticated.

 

A translation of the statement is provided to our Intel Service members.

 

(Source: SITE: The Search For International Terrorist Entities, le 9 janvier 2007)

Lien: http://www.siteinstitute.org/bin/articles.cgi?ID=publications243107&Category=publications&Subcategory=0

 

 


Les bloggers tunisiens inquiets pour leur pays

Les violences survenues la semaine dernière entre les forces de sécurité tunisiennes et un groupe armé non identifié ont suscité une vague de préoccupations dans la blogosphère tunisienne. Certains bloggers se demandent si la Tunisie est sur la voie de la destruction, d’autres se plaignent de la couverture assurée par les médias.

Les bloggers tunisiens ont connu quelques difficultés pour trouver dans les médias locaux autre chose que des spéculations sur « les échanges de tirs entre les forces de sécurité et un groupe de criminels armés ». « Qui sont-ils ? » demande Hou-Hou Blog. « Que ceux qui se demandent qui est derrière ce qui s’est passé en Tunisie ces derniers jours … regardent Le Monde, Le Figaro, et Libération« , suggère le blogger tunisien.

Ville de Soliman laisse à penser que les 12 personnes tuées et les 15 autres arrêtées à Solimane appartiennent au « groupe ‘salafiste jihadiste’ actif en Tunisie. »

Samii III ajoute que « ce groupe armé est en fait composé de terroristes qui envisagent d’attaquer à l’explosif des sites touristiques, essentiellement au sud de Hammat », et qu’il est lié au GSPC algérien, lui-même lié à Al Qaida.

Au milieu de ces spéculations, le blogger Doubts and Convictions se plaint de la faible couverture assurée par la presse tunisienne. « Les Tunisiens ont non seulement le droit, mais aussi le besoin de connaître la vérité sur leur pays et sur ce qu’il s’y passe », écrit-il. « Le risque de voir une Tunisie islamiste et extrémiste est-il réel ? »

Dans un commentaire intitulé « Ce n’est pas leurs affaires », Sapere Aude s’en prend aux médias étrangers et aux Tunisiens qui s’adonnent avec frénésie à « répandre des informations non fondées et exagérées sur les récents coups de feu … ils laissent littéralement à penser que nous serions au bord de la guerre civile ».

Le blogger fait valoir qu’en dépit du manque d’information et du voile de secret imposé par le gouvernement, les Tunisiens ne devraient pas douter que leur pays « [est] un pays très pacifique et très sûr, et qu’il le sera toujours. Puisque nous savons parfaitement comment fonctionne ce pays, pouvons-nous ne pas comprendre qu’il s’agit-là d’une question de sécurité nationale ? Ne pouvons-nous nous unir contre cette menace extérieure, condamner la violence et ses sources, coopérer … garder cette histoire pour nous, arrêter de spéculer, attendre plus d’informations, espérer le meilleur, inciter à plus de dialogue au travers de nos propres médias et, si cela ne marche pas, essayer encore et encore ?  »

« Cela devrait montrer et rappeler à mes compatriotes la valeur et l’importance de la sécurité dans laquelle nous vivons … loin des troubles du Moyen Orient et de nos voisins », écrit Zizou from Djerba.

Le blogger remercie également les forces de sécurité tunisiennes pour « avoir risqué leurs vies » pour garder la Tunisie sûre.

(Source : le site Magharebia (Financé par l’armée américaine), le 10 janvier 2007)

Lien : http://www.magharebia.com/cocoon/awi/xhtml1/fr/features/awi/blog/2007/01/10/feature-02

 


 

Tunisian bloggers worried about their country

 

Last week’s clashes between Tunisiain security forces and an unidentified armed group sparked concerns in the Tunisian blogosphere. Some bloggers wondered if Tunisia is headed down a destructive path, while others complained about the media coverage.

Tunisian bloggers had a hard time finding anything in the local media that was not speculation about reported « gunfire between the security forces and a group of armed criminals ». « Who are they? »

asked Hou-Hou Blog. « Those who want to know who is behind what happened in Tunisia in the last few days … take a look at Le Monde, Le Figaro, and Liberation, » suggested the Tunisian blogger.

Ville de Soliman

speculated that the 12 killed and 15 arrested in Solimane belong to the  » ‘salafist jihadist’ group that is getting active in Tunisia. »

Samii III

adds that « the armed group is in fact terrorists planning to attack with explosives tourist sites, essentially in South of Hammat », and is linked to the al-Qaeda affiliated Algerian group GSPC.

Amid these speculations, blogger Doubts and Convictions

complained about the light coverage by the Tunisian press. « Tunisians have not only the right, but the need to know the truth about their country and about what is happening, » he wrote. « Is the risk of seeing an Islamic and extremist Tunisia real? »

In a post entitled « None of their business », Sapere Aude

lashed out at the foreign media and Tunisians who are buying into its frenzy for « spreading untrue/exaggerated reports on the recent gunfight … they literally made it sound as if we were on the verge of a civil war ».

The blogger argued that despite the lack of information and the veil of secrecy imposed by the government, Tunisians should not have doubted that the country « [is] a very peaceful and very secure country and will always be. Since we know best how this country works, can we not understand this is a matter of national security? Can we not unite against this external threat, condemn violence and its sources, co-operate … contain the story amongst ourselves, stop speculating, wait for more news, hope for the best, push for more dialogue through our own media and if it doesn’t work try again and again?  »

« This should show and remind my compatriots the value and the importance of the security in which we live … far from the troubles in the Middle East and our neighbors, »

wrote Zizou from Djerba.

The blogger also thanked Tunisian security forces for « risking their lives » to keep Tunisia safe.

(Source : le site Magharebia (Financé par l’armée américaine), le 10 janvier 2007)

Lien : http://www.magharebia.com/cocoon/awi/xhtml1/en_GB/features/awi/blog/2007/01/10/feature-02

 


2 Million Muslim Tourists Visited Tunisia in 2006  

Hosting roughly 6 million tourists in 2006, from which a third were from Muslim nations, Tunisia earned a total tourism revenue of 2 billion US dollars last year.

 

Tehran, 10 January 2007 (CHN Foreign Desk) — A popular tourist destination, Tunisia earned a tourism revenue of 2 billion US dollars in 2006. Last year, the country hosted more than 6 million tourists, a third of which were from Islamic countries.

 

The rise of tourism in Tunisia goes back to some 40 years ago with marine tourism becoming popular in this African country, making it world’s third greatest tourist destination for water-based activities. Today, Tunisia’s economy depends largely on its tourism income. Tunisia is also known for its sport tourism, especially golf. It also has abundant cultural and historic attractions for tourists.

 

More than 95 percent of the Tunisians are Muslims; and the country is a member of the Organization of Islamic Conference (OIC). According to the Tunisian Ambassador to Tehran, Hatem Essaiem, about 2 million tourists from Islamic countries visited Tunisia in 2006.

 

Referring to the upcoming conference on Islamic tourism, due to be held in March 2007 in Tehran, the Tunisian Ambassador said that the occasion could provide those active in the tourism industry of Islamic countries a great chance for the exchange of information and experience. However, he stressed that although the majority of Islamic countries are rich in terms of their cultural-historic attractions, not only do they need to strengthen their infrastructures such as airports, hotels and connection routes, they must also train a number of people to become specialists in tourism-related affairs to provide the ground for hosting tourists. He also said that a competitive tourism industry is a driving force in the development of tourism in Muslim countries.

 

According to the Tunisian Ambassador, Iran and Tunisia have many cultural similarities which is an important factor for the exchange of tourists between the two countries. However, he said that lack of a direct airline link between Iran and Tunisia is a major obstacle which must be resolved first.

 

Last year, only 3000 Iranians visited Tunisia during the Persian News Year holidays. On the other hand, few Tunisians visit Iran each year despite the fact that many of them are familiar with Iran’s major tourism attractions in the historic cities of Isfahan and Shiraz, as Mr. Essaiem said.

 

 Maryam Tabeshian

foreigndesk@chn.ir

 

 Interview by: Simin Saghafi, CHN Persian Service

 

(Source:  l’agence iranienne « Cultural Heritage News Agency », le 10 janvier 2007)

Lien: http://www.chnpress.com/news/?section=1&id=1777


 

M. Mohamed Bouchiha S.G. du PUP :

«NOUS SOMMES APPELES A ETABLIR DES PROGRAMMES DE PREVENTION ET

D’ENCADREMENT DES JEUNES POUR DEJOUER LES VISEES TERRORISTES»

Interview réalisée par Néjib SASSI

 

Suite à l’audience que lui a accordée le Président de la République, nous avons invité M. Mohamed Bouchiha, secrétaire général du Parti de l’Unité Populaire. Il nous parle ici des sujets abordés avec le chef de l’Etat à propos du rôle de partis politiques dans la consécration du processus démocratique et d’autres objectifs essentiels pour le pays.

 

«Le Journal» : Vous avez été reçu par le président de la République, le vendredi 5 janvier courant, quels sont les sujets qui ont été évoqués à cette occasion ?

 

M. Mohamed Bouchiha : La concertation, le dialogue, et la nécessité de promouvoir les moyens de les élargir avec les composantes de la société civile et en premier lieu les partis politiques, ont été au centre de cet entretien. La détermination du Président Ben Ali et sa volonté de promouvoir davantage la vie politique et d’aller de l’avant sur la voie de la consécration du processus démocratique représentent pour nous un stimulant supplémentaire pour promouvoir notre pays et consolider ses acquis.

 

Justement, quel est le rôle des partis politiques dans la consécration de ce processus ?

 

M. Mohamed Bouchiha : Le rôle des partis politiques dans l’enracinement du multipartisme et la promotion de la vie politique est majeur, notamment pour ce qui est de l’encadrement des jeunes. Le président de la République n’a pas manqué d’insister, à cette occasion , sur le rôle des jeunes dans le renforcement du processus démocratique et la défense des acquis de la République. Il a réitéré sa volonté de toujours offrir à cette importante frange de la société les plus larges opportunités de libre expression. A cet effet, les partis politiques sont appelés à établir des programmes de prévention et d’encadrement des jeunes pour leur éviter toute forme de marginalisation susceptible de les faire dévier du bon chemin et aussi afin qu’ils ne deviennent pas les cibles des organisations totalitaires qui cherchent à les embrigader et en faire les militants des causes extrémistes et terroristes. L’entreprise terroriste –heureusement déjouée à temps– qui a visé la Tunisie, nous impose à tous le devoir de défendre notre pays et ses acquis par la consolidation de la démocratie, du sens patriotique et des valeurs de la République.

 

Vous avez constitué, début décembre 2006, avec l’UDU, le PSL et le PVP, ce que vous avez appelé «La Rencontre Démocratique». Est-ce une sorte de forum de réflexion ou carrément une alliance politique ?

 

M. Mohamed Bouchiha : Suite à l’appel du président de la République, lancé aux partis politiques afin qu’ils élaborent leurs propositions sur les questions fondamentales qui concernent l’avenir du pays, et notamment dans la perspective d’une meilleure participation à la politique de réformes en cours, nous avons décidé la création de la «Rencontre Démocratique» pour élaborer et présenter nos propositions…

 

Ce n’est pas une alliance politique ?

 

M. Mohamed Bouchiha : Non, c’est un forum de dialogue. C’est une nouvelle expérience qui émane d’une nouvelle culture politique basée sur le dialogue et le droit à la différence, même si, idéologiquement les quatre partis qui constituent la «Rencontre Démocratique» représentent des différences.

Cela ne les empêche pas de se concentrer sur les grandes questions et d’élaborer des propositions concrètes pour faire avancer les réformes et consolider l’avenir du pays. La «Rencontre» n’est dirigée contre personne. Son objectif majeur est de participer à la réalisation des objectifs que nous considérons importants pour le progrès et la souveraineté de notre pays, à un moment où les défis que nous relevons sont des plus importants.

 

(Source : « Le Journal » (Tunisie), N° 57, le 13 janvier 2007)

Lien : http://www.gplcom.com/journal/fr/article.php?article=1067&gpl=57

 


 

OÙ VA L’OPPOSITION ?

Par Elyès Ben SAAD

Les alliances entre les partis d’opposition enregistrent depuis les élections présidentielles et législatives d’octobre 2004 un retour en force. Mais le bilan de cette éternelle quête de «l’unité dans la diversité» est jusqu’ici très mitigé.

L’opposition tunisienne voit-elle dans les alliances le moyen le plus à même de lui permettre de sortir de l’état de léthargie dans lequel elle s’est confinée et de retrouver enfin sa crédibilité ? Cette question qui était sur toutes les lèvres des observateurs de la vie politique nationale en 1989 quand la «troïka», un rapprochement entre trois formations d’opposition (le Parti Communiste Tunisien, le Mouvement des Démocrates Socialistes et le défunt Mouvement de l’Unité Populaire de M. Ahmed Ben Salah) avait vu le jour. La déception fut grande car cette première alliance n’a pas fait long feu.

Depuis le dernier rendez-vous avec les urnes, on assiste cependant à une résurgence des tentatives de rapprochement entre des partis dont les référentiels idéologiques sont parfois contradictoires. L’incapacité de l’opposition de remporter des sièges au parlement en dehors de l’actuel mode de scrutin agrémenté d’une dose de proportionnelle, et les très faibles scores des candidats à la présidentielle, qui ont valu à certains d’entre eux le sobriquet de «messieurs zéro et des poussières» n’expliquent pas à eux seuls l’apparition de ces alliances embryonnaires. Le débat sur l’immixtion des chancelleries étrangères dans les affaires nationales et la réapparition des islamistes dans la vie politique nationale semblent être le catalyseur du regain d’intérêt pour les tentatives unitaires.

«Alliance contre-nature»

Le premier rapprochement en date a été annoncé en novembre 2005 à Tunis : «Le Mouvement du 18 octobre pour les droits et les libertés» qui regroupe aussi bien des partis de l’extrême gauche que des islamisants. Cette alliance présentée souvent comme étant contre-nature commence à révéler ses limites. Le dernier congrès de l’un de ses principaux artisans, en l’occurrence le Parti Démocratique Progressiste, a enregistré l’apparition d’une tendance qui conteste la logique de la rupture que prône le «mouvement du 18 octobre» et s’attache au dialogue constructif avec le pouvoir.

Quoi qu’il en soit, la réaction à cette alliance ne s’est pas fait attendre. Deux tentatives de constitution d’un pôle d’opposition progressiste ont en effet marqué l’année 2006. La première a eu lieu en janvier. Il s’agit de «l’initiative-coalition démocratique». Cette alliance entre des tendances qui refusent l’instrumentalisation de la religion à des fins politiques a vu le retrait de deux de ses composantes, en l’occurrence le «Parti du Travail Patriotique Démocratique» et le groupe de gauche connu sous l’appellation des «Communistes Démocrates», tous deux non autorisés. Seuls le Mouvement «Ettajdid» et quelques dizaines d’intellectuels indépendants s’efforcent de sauver l’embryon de ce pôle progressiste. «Le prochain congrès de nôtre parti va nous permettre de nouer un partenariat entre les forces qui se veulent le porte-flambeau des valeurs progressistes et les gardiens du temple du projet moderniste tunisien», avait noté M. Mohamed Harmel, le secrétaire général du mouvement «Ettajdid», lors d’un meeting tenu en novembre dernier à Tunis.

«Rencontre Démocratique»

La deuxième tentative s’inscrivant dans ce même sens a été annoncée en décembre par quatre formations modérées : Le Parti de l’Unité Populaire, le Parti Social Libéral, L’Union Démocratique Unioniste et le Parti des Verts pour le Progrès. Les initiateurs de cette alliance baptisée la «Rencontre Démocratique» ont réaffirmé dans un communiqué publié le 12 décembre, leur refus de l’immixtion de chancelleries étrangères dans les affaires nationales sous le prétexte fallacieux de la démocratie et de la défense des droits de l’homme.  

Les observateurs rompus aux spécificités du paysage politique national estiment que ces alliances ne suffisent pas, à elles seules, pour insuffler de nouvelles bouffées d’oxygène à la vie politique nationale. A leurs yeux, l’opposition est appelée à coller davantage aux préoccupations concrètes des Tunisiens et à «relooker» son discours pour attirer une jeunesse en mal d’encadrement. Et c’est peut être de cette façon que l’opposition pourra sortir de sa torpeur.

 

(Source : « Le Journal » (Tunisie), N° 57, le 13 janvier 2007)

Lien : http://www.gplcom.com/journal/fr/article.php?article=1068&gpl=57


 

Reportage

Kairouan, malade de ses cafés

 

*102 établissements pour 120 000 habitants

 

 Kairouan est une ville enchantée. Un endroit de rêve.

 

L’ancienne médina a heureusement gardé tout son charme, avec ses rues, ses ruelles, ses mosquées, ses zawias, l’architecture typiquement musulmane de ses maisons, ses souks, l’animation qui ne disparaît qu’au coucher du soleil.

 

Dans la ville soi -disant moderne, il n’ y a ni salles de cinéma (le casino a été démoli) ni salles d’exposition ouvertes à longueur de journée, ni concerts de grande envergure. Sauf quelques rares manifestations culturelles est sportives. Les gens ont donc toutes les raisons de se ruer dans les cafés.

 

Plus de 102 cafés

 

Dans une ville, qui compte 120.000 habitants, il existe 102 cafés environ. Soit un café pour 1180 habitants (les Kairouannaises qui représentent les 60% de la population , ne fréquentent pas les cafés), ce qui constitue un record, cela fait un café pour 470 habitants. Le cahier des charges a facilité, en effet, la tâche des nouveaux cafetiers pour ouvrir ce genre de  » boites « . Ce fameux cahier est-il vraiment respecté ? où alors comment expliquer la présence de ce grand nombre de cafés, dont la plupart, ne répondent pas aux normes contenues dans le cahier des charges.

 

Sur la chaussée

 

Les cafetiers ne se contentent pas d’exploiter l’intérieur de leurs locaux et les terrasses taxables. Il empiètent sur la chaussée, et obligent les passants à circuler sur celle-ci. C’est, d’ailleurs là, que les jeunes dont des dragueurs invétérés préfèrent s’asseoir discuter et voir les gens et notamment les filles passer. Il ne faut pas non plus oublier cette catégorie de gens qui fréquentent ces endroits. Il s’agit des retraités qui profitent de leur repos forcé pour feuilleter un journal ou jouer au dominos, ou carrément dormir assis. L’autre catégorie est, composée essentiellement de chômeurs, particulièrement des ouvriers en maçonnerie qui attendent une offre d’un entrepreneur en manque d’ouvriers. Quelques rares cafés bien distingués par leurs emplacements attirent les hommes d’affaires.

 

La haute saison

 

L’été, c’est l’époque de l’année où les cafés battent leur plein. La canicule pousse, en effet, la clientèle à chercher asile sur les terrasses des cafés. Abonnés à des chaînes  » satellitaires « , certains cafetiers fixent un écran géant sur la façade de leur café projetant films et rencontres de football pour attirer les clients qui consomment eaux minérales, boissons gazeuses, jus, crèmes, thés et à la joie du cafetier qui incite les serviteurs à multiplier les rondes pour obliger les consommateurs à quitter les lieux.

 

Il fallait se trouver dans cet univers pour rencontrer autant de démesure, le jour comme la nuit. Des bagarres éclatent et ce sont les chaises et les tables et parfois les jeunes  passants qui font les frais de la colère de ces écervelés

 

Querelles familiales

 

Dans les cafés, les gens ne calculent pas leurs rencontres. Ils passent leur temps à discuter, à jouer aux cartes et rentrent tard à la maison pour trouver leurs épouses, bien droites devant eux comme de petits coqs hérissant leurs plumes, prêtes à la bataille. Le tort de ces gens, c’est qu’ils ne sont pas rentrés à l’heure convenue et le pire c’est qu’ils ont oublié d’acheter le pain ou le lait pour les enfants.

 

 Sons de cloche

 

Mustapha Houcine (Maire de Kairouan)

 » Veiller à l’application des réglementations « 

 

  » Notre but est de veiller au bien être des citoyens et à l’application des réglementations. Les services municipaux opèrent jour et nuit pour améliorer la qualité de la vie dans la ville. Des projets ayant trait à l’amélioration de l’infrastructure routière et à l’embellissement de la ville verront bientôt le jour. D’autres concernant la création des zones vertes sont en cours.

 

A propos des cafés, 83  » autorisations  » ont été accordées au cours de l’année 2006. Toutefois, plus de 183 PV ont été rédigés à l’encontre des cafetiers qui ont manqué à leurs engagements et 113 saisies (chaises et tables) ont été effectuées et l’effort continue pour lutter contre les étalages anarchiques.

 

Abderrahman Laâmari (cafetier)

 

 »  La faute incombe à la municipalité qui n’a pas veillé à l’application stricte des clauses du cahier des charges. En effet, certains cafetiers ne respectent pas l’article 18 de ce document qui fixe à 100m la distance séparant un café d’un autre.

 

Le rôle des services d’hygiène est également important pour la maintenance de la propreté dans ces endroits.

 

 

Kamel Bouguerra (président de la Chambre syndicale des cafetiers et vice-président national)

« Défendre les intérêts des cafetiers et veiller au respect des cahiers des charges »

 

  » Le rôle du syndicat est de défendre les intérêts des cafetiers et des les sensibiliser au respect du cahier des charges. La Chambre syndicale de Kairouan n’a jamais été consultée à propos de l’ouverture de nouveaux cafés.

 

Certains cafetiers n’ont pas, en effet, respecté le cahier des charges et la commission régionale a proposé à un moment donné la fermeture de six cafés, mais l’application de ses recommandations n’a pas eu lieu.

 

Les cafetiers rencontrent de grande difficultés pour subsister. Les taxes afférentes à l’exploitation du domaine public, les taux d’affiliation et les cotisations aux caisses sociales ont obligé plus de 35% des cafetiers à  mettre en vente leur cafés.

 

A titre personnel, mon fils a quitté ses études pour m’aider à subvenir aux besoins de la famille.  D’autre part, le pouvoir d’achat des Kairouannais ne leur permet pas toujours de s’offrir des bouteilles d’eaux minérales, des jus de fruits, de la pâtisserie qui sont des produits compensatoires. Encore faut-il inciter les cafetiers à aménager des bibliothèques et des salles de jeu à l’intention des clients et des étudiants « .

 

A propos des disputes qui éclatent de temps à autres dans les cafés. Je tiens à rendre hommage aux services de sécurité pour la rapidité de leurs interventions chaque fois que le besoin s’en fait sentir.

 

Histoire de cafés

 

• A la place Errahba, non loin de  » Bab Tounès « , les cafetiers étalaient des nattes (Hassiras) pour accueillir les clients.

 

• Le premier café dans l’histoire de la ville s’appelait  » Café le Roc « , il a ouvert ses portes en 1914 à l’endroit où la salle d’exposition  » El Halioui  » a pris place et le premier café installé dans la médina appartenait à feu Ali Khadhraoui et se trouvait à la Place Zarrouk non loin du marché des tapis.

 

A noter que quelques rares anciens cafés dont le café Arrak , le café Galbi, le café Barrouta continuent à offrir leurs services dans la Médina.

 

– Hadj Mohamed Sadok Ben Ameur, le doyen des journalistes de Kairouan (comme il aime être appelé) connaît tous les cafés, les noms de leurs propriétaires et l’historique de chaque café (une encyclopédie vivante)

 

– Des habitants dans plusieurs endroits de la ville ont protesté contre l’ouverture de cafés près de leurs habitations. Leurs protestations n’ont hélas pas trouvé d’échos auprès des responsables.

 

– J’aime me rendre dans un café pour rencontrer les amis, jouer aux cartes et discuter mais je n’aime pas habiter près d’un café, disait Ameur D

 

– Ali H, professeur : les cafés ne sont plus comme avant, ils ne sont plus recommandables, là c’est l’odeur du narguilé, la saleté des lieux et surtout les gros mots. Il est préférable de chercher asile dans un coin tranquille, un hôtel par exemple, loin des cafés aussi bruyants que les cours de recréation.

 

– Je fais un détour quand je vois la terrasse et la chaussée occupée par les tables et les chaises, dit Naïla, élève dans un lycée.

 

– Tijani T un éducateur a tout fait pour empêcher, l’ouverture d’un café dont la terrasse l’empêche de conduire sa voiture jusqu’à son garage. Il a loué un garage. Loin de la maison.

 

Il faut signaler qu’à Kairouan, il n’a y pas seulement des cafés qui attirent les gens. Les firnacs ont aussi leurs adeptes dont la consommation (café -thé- narguilé)  vient généralement du café le plus proche.

 

Comme dans les cafés, dans les firnacs, on parle de tout… d’une infrastructure routière, inadéquate- du nombre de chômeurs diplômés…dans les cafés… d’une JSK à la recherche de son meilleur équilibre mais aussi d’un scanner multibarettes qui est venu renforcer les équipements sanitaires de l’hôpital, du projet des collines (projet de développement intégré) qui va changer radicalement certaines régions du gouvernorat.

 

 Echantillon

 

Il y a un café situé à l’avenue Beït El Hikma. A 45 mètres, un autre café ouvre- c’est-à-dire en entorse avec l’article 18 qui stipule que la distance entre un café et un autre ne peut être en deçà de 100 mètres. Et, ce café à deux ouvertures : l’une sur l’avenue Beït El Hikma ; l’autre sur la rue du Nil. Donc double ouverture et double  » entorse « 

 

(Source : « Le Temps » (Tunisie), le 13 janvier 2007)


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