11 décembre 2005

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TUNISNEWS
6 ème année, N° 2029 du 11.12.2005

 archives : www.tunisnews.net


L’après Ben Ali est-il déjà amorcé?

CRLDHT : Au lendemain du SMSI, tournée en Europe d’une délégation de la société civile tunisienne

AFP: Ben Ali stigmatise les détracteurs de la « brillante réussite » du SMSI

AP: le président tunisien fustige les «détracteurs» de son régime

La liberté (Suisse), : «Le régime tunisien a été démasqué»

AFP: La politique américaine commence à porter ses fruits au Proche-Orient

Le Quotidien : Internet : L’A.T.I. va-t-elle être privatisée?

Le Temps: Chambre des conseillers – Les premiers débats « Les partis de l’opposition doivent être une force de proposition »

Liberté chérie: Collectif démocratique : maturité politique Aziz: Réponse aux propos de Thierry Ardisson lors du passge de Robert Ménard dans l’émission Tout le Monde en Parle sur France 2

Dora: Quand l’enfance devient un rêve

Mizaanoun: Ma mère s’est éteinte.

Babnet: Une nouvelle radio « militante » en Tunisie

Reuters: France/Colonisation – Chirac tente d’apaiser les esprits

AP: La loi du 23 février 2005 dans le texte

Le Temps (Suisse): La bombe du Nobel Harold Pinter

Le Temps (Suisse): Torture: la Cour suprême donne tort à Tony Blair

 
 

A PROPOS DE L’ARTICLE « ATMOSPHERE DELETERE AU PALAIS DE CARTHAGE »

 

L’après Ben Ali est-il déjà amorcé ?

 

Correspondance de Tunisie (bis)*

 

Etrange synchronisme entre les activités du Président et de celles de son épouse ,montée en puissance du clan des femmes dans le Gouvernement ,influence de plus en plus caractérisée de la Famille des Trabelsi dans le choix des ministres…..et enfin , de source bien informée Ben Ali entame la construction d’un cimetière privé pour la famille régnante  sur la colline de Sidi Bousaid……Autant de signes avant coureurs d’une succession qui s’annonce proche !

 

J’ai lu avec intérêt les articles publiés la semaine dernière sous le titre « Atmosphère délétère au Palais de Carthage ». L’auteur des articles en question qui signe sous le pseudonyme « correspondances de Tunisie », parait bien informé et précis dans son analyse. Je le salue pour son courage et pour sa volonté de partager les informations dont il dispose avec les lecteurs de Tunisnews.

 

Je partage  son analyse, sauf lorsqu’il affirme  que Ben Dhia est le  dauphin pour la succession de Ben Ali. J’aimerais à travers cette contribution apporter un autre éclairage sur ce sujet afin de permettre à l’opinion publique d’appréhender cette question avec plus d’éléments de jugement.

 

Il est vrai que Ben Dhia compte de nos jours parmi les personnalités les plus fortes du régime. Il est vrai aussi qu’il jouit de la pleine confiance à la fois des deux clans, celui de Ben Ali et de Leila et sa famille. Il est aussi parmi ceux qui ont réussi à se faire le moins d’ennemis après tant d’années d’exercice du pouvoir, après bien sûr le Premier Ministre Ghannouchi qui jouit d’une bonne réputation d’homme intègre et compétent dans tous les milieux, y compris ceux de l’opposition. Il est vrai que tout ce qui se passe au Palais passe par Ben Dhia, la nomination des ministres, gouverneurs, ambassadeurs, PDG, membres de la chambre des députés et du Sénat, y compris ceux de l’opposition, etc. Tout ce qui nécessite une décision du Palais passe nécessairement  par lui, même les questions les plus banales et anodines. Bref , il constitue l’antichambre de Ben Ali

 

Toute cette importance qu’il a acquise, doublée d’une grande habileté à se maintenir ne confèrent pas à Ben Dhia la stature de candidat à la succession, pour deux raisons au moins.

 

La première raison évidente est liée à la lutte sans tournure ni inhérente à la succession et la seconde raison trouve son explication dans la nature même  de la personnalité de Ben Dhia. S’agissant de la première raison, il est pour le moins hors de question que le clan des Trabelsi qui  tirent les ficelles du jeu sous le leadership de Leila puisse se fier à quelqu’un d’autre ,en dehors des siens , pour le propulser à la magistrature suprême. Il est aisé de maîtriser un responsable sous les ordres et le rendre loyal au service du régime, mais personne ne peut garantir sa loyauté une fois investi des pouvoirs suprêmes que lui confèrent son statut de chef d’Etat. Les Trabelsi qui ont fait de ce régime ce qu’il est en ce moment et qui en sont devenus les otages, puisque leur existence et leurs affaires dépendent de sa pérennité ne sont pas dupes pour faire une pareille erreur.

 

Quant à la seconde raison , ceux qui connaissent bien Ben Dhia savent que c’est une personne très loyale ,effacée et sans relief. Il a une grande capacité à anticiper les désirs de son maître et à faire abstraction de ses propres opinions devant celles de ce dernier.  Il a toujours fonctionné comme une courroie de transmission .Il l’a toujours fait avec fidélité  rigueur et droiture et ce qui a lui valu toute cette pérennité. Il  transmet fidèlement sans détour les informations que le Président demande, reçoit les ordres de ce dernier, les transmet ou les applique sans modification. Il ne sort jamais d’un iota des limites qui lui sont tracées .Il fonctionne depuis tant d’années selon le même  schéma, avec les mêmes règles et les mêmes principes. Il est incapable de porter un projet centré autour de  sa propre personne. Se projeter dans une perspective de succession constitue pour lui un affront vis-à-vis de ses maîtres , qu’il est incapable de concevoir même dans le secret de son intimité.

 

Il y a une anecdote véridique révélatrice de l’état d’esprit de Ben Dhia. L’anecdote s’est produite du temps où il fut Ministre de la Défense, lors d’un déjeuner que le Président Ben Ali a pris l’habitude d’offrir tous les ans en l’honneur des Chefs d’Etat Majors des trois armées et des officiers supérieurs à l’occasion de la fête de l’Armée Nationale. Lors du fameux déjeuner  Ben Dhia était occupé à manger sans relâche  un beignet qui était servi dans le menu , alors tout le monde était en pleine discussion. Ayant trouvé amusante la manière dont celui-ci mangeait son beignet, le Président a voulu  taquiner Ben Dhia en lui proposant de manger le sien, s’il en avait encore envie. Alors Ben Dhia n’hésita pas un instant, s’empara du beignet du Président et le mangea tout de suite. En fait il n’en avait pas tellement envie ! Il a tout simplement perçu l’invitation du Président -qui n’en était pas en fait une – comme un ordre .Il l’a alors exécuté sans  nuance ni interprétation. Cette anecdote que la majorité des officiers se plaisent à raconter entre eux résume en substance l’esprit Ben Dhia et la manière selon laquelle il fonctionnait depuis de longues années.

 

Il faut ajouter à cela que Ben Dhia est un homme juste et droit et dont on ne connaît pas qu’il est impliqué dans des histoires de corruption à son propre profit. Sous entendu qu’il est prêt à le faire pour ses maîtres. C’est avec le vocable « sidi » que Ben Dhia s’adresse au Président. Ce vocable était utilisé autrefois par les esclaves pour désigner leurs maîtres. J’ai entendu en personne Ben Dhia au moins une quinzaine de fois utiliser ce vocable dans ses conversations avec le Président.

 

Leila , le Dauphin tout désigné

 

Alors en dehors de Ben Dhia qui peut prétendre à la succession ? Il ne fait pas l’ombre d’un doute que c’est Leila en personne qui est le dauphin tout désigné. C’est le seul garant pour Ben Ali de la poursuite de son règne et la conservation des intérêts de sa propre famille. Il suffit d’analyser des faits qui peuvent paraître banal pour se rendre à cette évidence.

 

L’amorce de la succession au profit de celle-ce a commencé depuis belle lurette depuis que Leila a commencé à soigner son image en prenant des cours de droit et en s’impliquant dans des activités associatives de bienfaisance. Il suffit aussi d’observer l’influence grandissante de celle-ci dans le choix des ministres pour constater qu’elle a déjà commencé à préparer son équipe.

 

Lors du remaniement du 10 Novembre 2004 ,six femmes ministres et secrétaires d’Etat, toutes membres du bureau exécutif de l’association BESMA que préside Leila ont été balancées d’un seul coup dans le gouvernement.

 

Tout récemment, le Mercredi 24 Novembre alors que Ben Ali présidait un conseil ministériel consacré au suivi des mesures destinées à promouvoir l’emploi et la formation des handicapés, son épouse Leila effectuait une visite au centre d’appel Besma qui emploie des handicapés dans le domaine des TIC. L’activité de Leila fut couverte par les média au même titre que celle du Président.

 

Le 16 Novembre le Président prononçait le discours d’ouverture du SMSI. La veille son épouse donnait le discours d’ouverture d’un évènement grandiose à l’intérieur même de l’enceinte du sommet devant une assistance nombreuse formée essentiellement d’étrangers. Son discours fut retransmis en entier par la télévision et couvert par les journaux. L’entourage  des membres du bureau de Besma ne cache pas que la Présidente a voulu tirer profit du SMSI pour se donner une dimension internationale. C’est ce qui explique la  présence sollicitée des étrangers.

 

Faut –il aussi rappeler que c’était Leila Ben Ali qui a donné le discours de clôture de la campagne électorale des élections présidentielles de 2004. La même campagne fut ouverte par un discours du Président dans la même enceinte (palais le Kram)  dans le même m décor et la même ambiance. Tout ce synchronisme entre les activités du Président et de celles de son épouse n’est pas fortuit.

 

Samira Belhadj, le leader corrompue du clan des femmes

 

Dans ses activités Leila Ben Ali apparaît toujours entourée par les membres du bureau de Besma , qui sont en majorité membres du Gouvernement. Des femmes connues pour leur médiocrité professionnelle selon l’avis de tout le monde. La manière dont Leila choisit ses proches collaboratrices augure d’un avenir triste pour la Tunisie.

 

Un autre phénomène bizarre : Lorsque Leila assiste à un discours officiel du président, les femmes membres du Gouvernement s’assoient autour de celle-ci et non pas dans l’endroit (devant à droite du Président) réservé aux membres du Gouvernement. Ce détail intrigue plus d’un observateur. Des sources féminines proches de Samira Belhadj, Ministre de l’Equipement et bras droit de Leila nous ont confirmés que celle-ci (Belhadj) laisse entendre ouvertement dans son entourage que la Présidente l’a chargée de préparer l’avenir, en d’autres termes de  renforcer le clan Leila par l’identification des candidates à des postes de hautes responsabilités.

 

Des deux choses l’une ; soit que S. Belhadj est sincère dans ce qu’elle dit, ce qui est fort probable, soit qu’elle le prétend pour se donner de l’importance, ce qui  n’est pas non plus étonnant de la part d’une femme aussi diabolique, éduquée comme elle l’est dans la politique de la plus basse classe. Le renforcement du clan des femmes n’est pas un secret, puisque le programme électoral du Président prévoit d’atteindre d’ici 2009 un taux de 30% comme pourcentage des femmes dans les hautes responsabilités.

 

Il y a beaucoup d’histoires qui circulent à propos  de Samira Belhadj qui a pris de l’importance ces derniers temps. La dernière en est celle du mariage célèbre de sa fille fêté l’été passé. Un mariage digne des histoires des milles et une nuits, auquel fut invité tout ce que compte  la classe politique en ministres, gouverneurs, PDG, militants RCD de la base jusqu’au bureau politique .

 

Un haut responsable municipal nous raconte comment la cérémonie du contrat de mariage célébré à l’hôtel de ville de Tunis a tourné au chaos .Des ministres ont du faire la queue pendant plus d’une heure pour serrer la main au couple marié. Etouffé par la bousculade, le père de la mariée a piqué une crise de colère face aux invités qui s’empressaient pour leur serrer la main et renter chez eux.

 

Deux autres fêtes dans le cadre du même mariage ont connu le même sort. L’une d’elles qui s’est produite au grand hôtel le Palace a connu une marée humaine, à telle enseigne que les invités s’étaient vus obligés de passer toute la cérémonie dans le hall de l’hôtel qui a dû vider tous les locaux de leurs chaises pour  les dépanner.

 

En fait S .Belhadj ne s’est pas contentée simplement d’envoyer des invitations, mais a également insisté par téléphone pour que les gens viennent. Elle a cherché, ce faisant à faire une démonstration de popularité et envoyer ce message aux pouvoirs publics. L’autre raison qui explique le nombre très élevé des invités tient au fait que Samira Belhadj a laissé entendre dans son entourage que Leila Ben Ali serait parmi les hôtes de la cérémonie. La perspective de rencontrer la Présidente dans un cadre informel a fait rêver plus d’une, ce qui donne une idée sur l’état d’esprit arriviste qui règne chez notre gent féminine.

 

La plus grande surprise révélée par ce mariage était le gendre de Mme Belhadj qui n’est autre que Moktar Boudokhane propriétaire d’une grosse entreprise de travaux publics qui rafle les meilleurs marchés du Ministère de l’Equipement .

 

Les cadres du ministère qui étaient présents au mariage ont finalement compris le secret de cet entrepreneur qui jouissait d’une sorte d’immunité totale dans la réalisation des travaux qui lui sont demandés, sans respect pour  obligations prescrites dans les cahiers des charges. C’est lui qui fait la pluie et le beau temps, il mute à sa guise les directeurs régionaux qui ne lui plaisent pas et récompensent ceux qui le laisse faire. Les mauvaises langues vont jusqu’à dire que la Ministre est actionnaire dans cette entreprise par l’intermédiaire de sa fille. Mme Belhadj est en train d’emboîter le pas à la famille des Trabelsi dont elle est très proche .Elle met un pied dans le pouvoir et l’autre dans les affaires. Cette femme qui est en train de prendre de l’importance a placé son frère dans le poste de premier délégué à Sousse, et vient récemment de placer sa sœur comme membre de la chambre des conseillers (Sénat) ..

 

Voilà un exemple des responsables qui vont gouverner la Tunisie si le scénario de la succession de Leila se concrétise . L’ambiance chez les femmes qui gravitent autour de Leila Ben Ali est plus que pourrie. Une lutte à couteaux tirés entre celles-ci, en vue de se rapprocher de la future Présidente, à travers une place au bureau exécutif de Besma, qui est une étape pour une place au gouvernement. Le cas de ces femmes mérite d’être suivi de plus près .

 

Dans de prochaines correspondances nous donnerons d’autres éclairages sur d’autres femmes pour mieux nous faire une idée sur la manière dont nous serons gouvernés. C’est une perspective apocalyptique qui est de loin pire que ce qui se produit en ce moment, ou il y a encore et au moins des gens qui ont une certaine compétence au pouvoir.

 

Plusieurs signes augurent d’une succession qui pourrait être plus proche qu’on ne pouvait le pense.

 

Des sources très bien informées nous ont confirmés que Ben Ali a entamé la construction d’un cimetière privé avec un mausolée et environ 15 tombeaux. Le cimetière dont la construction a été confiée à un entrepreneur proche de Ben Ali est construit sur un espace d’environ 800 m2, jouxtant le cimetière existant qui est mitoyen au palais du Président situé à Sidi Bousaid.

 

Cette information a été également rapporté dans l’article auquel je me réfère au début de cet article, sauf que l’auteur ne semble pas disposer de tous les détails de cette information .

 

En fait contrairement à ce qui est avancé dans l’article en question, Ben Ali n’est pas entrain de construire un nouveau palais à Sidi Bousaid , mais bel et bien un cimetière .

 

(*)* « Correspondance de Tunisie -bis-«  est le pseudonyme sous lequel communique, aujourd’hui, un groupe de Hauts cadres de l’Etat, qui s’expriment, momentanément, sous couvert de l’anonymat. Des contributions du même groupe ont permis, par le passé, de mesurer son sérieux, notamment lors du remaniement ministériel de novembre 2004 et de la place dont jouissent les « femmes de Leila » au sein du gouvernement ainsi qu’une analyse percutante du rôle de vivier « ministériel » que représente l’association BESMA « pour l’emploi des handicapé(e)s ». Les informations ont pu être recoupées et les correspondances avérées et dignes de foi. Pour cette raison, nous, AW Hani, cautionnons cet envoi, tout en garantissant la confidentialité de la source à l’intérieur de la Tunisie.


Comité pour le respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT)

 

COMMUNIQUE Au lendemain du SMSI, tournée en Europe d’une délégation de la société civile tunisienne

A l’invitation du Comité pour le respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) une importante délégation de la société civile tunisienne se rendra à Paris, Strasbourg, Bruxelles, Berlin… elle  participera à différentes initiatives publiques et s’entretiendra avec des responsables politiques européens, français, belges et allemands. Cette délégation est composée de personnalités politiques dont des grévistes de la faim  » du mouvement du 18 octobre  » ainsi que des dirigeants des associations  de défense des droits de l’homme en Tunisie :  » Me Abderraouf AYADI, Vice-président du Congrès pour la République.  » M. Mustapha BEN JAAFAR, Secrétaire général du Forum démocratique pour le travail et les libertés.  » Mme Sihem BEN SEDRINE, Porte-parole du Conseil national pour les libertés en Tunisie.  » Khémaies CHAMMARI, expert international, membre du Collectif du 18 octobre pour les droits de l’homme.  » Me Ahmed Néjib CHEBBI, Secrétaire Général du Parti démocratique et Progressiste.  » Me Samir DILLOU, membre du bureau de l’Association internationale de soutien aux prisonniers politiques.  » M. Lotfi HAJJI, Président du Syndicat des journalistes tunisiens.  » Me Ayachi HAMMAMI, Porte- parole du Comité de défense de Me Mohamed ABBOU.  » M. Hamma HAMMAMI, Porte-parole du Parti communiste des ouvriers de Tunisie.  » Me Radhia NASRAOUI, Présidente de l’Association tunisienne de lutte contre la torture.  » Mme Neziha RJIBA, Vice-présidente de l’Observatoire pour la liberté de presse, d’édition et de création, Rédactrice en chef de  » Kalima « .  » Me Mokhtar TRIFI, Président de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme. Le mardi 13 décembre 2005, la délégation, se rendra  au Parlement européen (PE) à Strasbourg où elle sera accueillie par Hélène Flautre, présidente de la sous commission des droits de l’homme du PE, s’entretiendra avec Mac Millan-Scott, vice-président du PE et rencontrera  les parlementaires de différents groupes politiques : l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe ; le Parti socialiste européen à l’invitation de Véronique de Keyser et de Alain Hutchinson; le Groupe confédéral de la gauche unitaire européenne/ gauche verte nordique à l’invitation de son président Francis Wurtz. La délégation assistera à la plénière du Parlement européen pendant laquelle sera débattue la situation des droits de l’homme et de la liberté de la presse au lendemain de la tenue du Sommet mondial sur la société de l’information. La délégation tunisienne aura des entretiens, le mercredi 14 décembre 2005 à Bruxelles, avec Mr Mattihessesen, représentant personnel pour les droits de l’Homme du Secrétaire général et Haut représentant pour la PESC, Javier Solana et M. Olmi, du secrétariat du Conseil européen, processus de Barcelone ; puis le jeudi 15 décembre 2005, avec M. Stephen Hickey, secrétaire en charge des Affaires méditerranéennes, représentation permanente du Royaume-Uni (présidence UE) et M. Leffler (Commission européenne; DG Relations extérieures; Direction F – Proche- et Moyen-Orient, Méditerranée du Sud). La délégation aura des entretiens avec plusieurs responsables et partis politiques français : Marie-George Buffet, Parti communiste français ; Nicole Brovo, présidente du groupe communiste et citoyen au Sénat, Hélène Luc (membre de la commission des affaires étrangères); Patrick Farbiaz, les Verts,  Alain Kivine, la Ligue communiste révolutionnaire ; ainsi que le Parti socialiste qui les accueillera à l’Assemblée nationale. Le vendredi 16 décembre  2005 à 14 h au Sénat à Paris, la délégation participera à une conférence sur « l’état de la justice en Tunisie « . Cette conférence soutenue par les sénateurs Robert BRET, Alima  BOUMEDIENE-THIERY et Richard YUNG, est organisée en partenariat avec la FIDH, le REMDH, Avocats sans frontières -Belgique et le syndicat de la magistrature en France. La question des garanties et des réformes pour une indépendance de la justice tunisienne sera traitée par Yadh BEN ACHOUR, professeur en droit à l’Université de Tunis.  Me Abdessatar BEN MOUSSA, Bâtonnier du Conseil de l’ordre des avocats de Tunisie, abordera la situation des avocats tandis que celle de l’association des magistrats tunisiens, sera illustrée par un témoignage vidéo de son président,Ahmed Rahmouni, et sera  traitée par Me Chawki TABIB, membre du Conseil de l’ordre des avocats et avocat de la défense de l’Association des Magistrats Tunisiens (AMT). L’ensemble de ces actions font partie d’un programme qui a vu l’organisation en juin dernier, au siège du Parlement Européen à Bruxelles, d’un séminaire sur les dix ans des relations tuniso-européennes et qui a conclu à la nécessité d’assurer un suivi des  recommandations  formulées; les actes sont en cours de publication. Il  s’inscrit, au lendemain de la tenue du SMSI à Tunis, dans la continuité des actions menées en Tunisie et  l’étranger pour dénoncer le climat politique étouffant caractérisé par de graves violations des libertés et des droits fondamentaux des tunisiens, Le vendredi 16 décembre  2005 à 19h  à la bourse de Travail de la Seine Saint Denis un meeting sera organisée, à l’appel d’un collectif d’associations et d’organisations politiques tunisiennes et françaises, à l’occasion de la venue de cette délégation de Tunisie Maintenant, et après la tenue du SMSI, le monde entier est témoin du climat de répression dans lequel vivent les Tunisiennes et les Tunisiens en raison des atteintes à leurs droits et à leurs libertés fondamentales ; nous attendons un geste fort de la part des décideurs français et européens pour la mise en application, sans délai des engagements réciproques pris notamment dans le cadre des accords d’association UE -Tunisie. Paris, le 11 décembre 2005. CRLDHT 21ter rue Voltaire – F-75011 PARIS Tel/Fax : +33 (0)1 43 72 97 34 contact@crldht.org / www.crldht.org


Ben Ali stigmatise les détracteurs de la « brillante réussite » du SMSI

 

AFP, le 10 décembre 2005 à 18h27

 

TUNIS – Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a stigmatisé samedi « certains détracteurs » qui ont tenté de « noyer » la « brillante réussite » du récent Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) « dans un flot de propagande ».

 

« La Tunisie est le pays des libertés, des droits de l’homme, de la primauté de la loi et du progrès démocratique continu », a déclaré M. Ben Ali à l’occasion du 57è anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

 

Emaillé de quelques incidents avec des journalistes étrangers, le SMSI, organisé sous l’égide de l’Onu du 16 au 18 novembre à Tunis, avait été l’occasion de demander aux autorités tunisiennes de respecter la liberté d’informer.

 

M. Ben Ali a dénoncé, dans une allocution au palais de Carthage, en présence d’un millier d’invités, « certains détracteurs, ou d’autres parties ayant la nostalgie du passé et que la pudeur n’empêche même pas d’utiliser l’expression +anciennes colonies+ » de « tenter de noyer cette brillante réussite dans un flot de propagande ».

 

Celle-ci, a-t-il ajouté, ne concerne que « certains cas se comptant sur les doigts d’une seule main dans lesquels l’autorité publique n’a rien à voir et qui sont aujourd’hui du ressort de la justice et ne représentent rien de significatif ».

 

Il s’agit notamment d’une agression contre un journaliste du quotidien français Libération, ayant écrit des articles sur les droits de l’homme, roué de coups par des inconnus dans une rue du centre de la capitale pourtant strictement surveillé, quelques jours avant le SMSI. Deux suspects avaient été arrêtés le lendemain. Aucune indication n’a depuis filtré sur l’enquête.

 

Evoquant implicitement une grève de la faim d’un mois de plusieurs opposants, dont des islamistes, achevée au dernier jour du SMSI, M. Ben Ali a souligné que « près de trente mille participants, dont plus de mille journalistes ont pu suivre les travaux du sommet et observer tout ce qui se passe sur la scène nationale ».

 

Face aux « tentatives destinées à attirer l’attention des médias internationaux sur les fausses allégations de certains individus », il a affirmé que tous « ont pu accomplir leur travail en toute liberté et dans la quiétude (…) dans un contexte international dont on connaît la gravité ».

 

« La liberté d’expression, d’information et d’accès aux données, a-t-il ajouté, constitue une des dimensions évidentes du paysage national de la vie publique ».

 

Affirmant que le développement n’a pas été plus rapide dans le domaine économique et social que sur le plan « politique et démocratique », il a insisté sur le lien entre les libertés et les droits de l’homme avec « le développement intégral, la construction de la démocratie et l’enracinement du pluralisme ».

 

Il a notamment annoncé le renouvellement du Conseil supérieur de la communication, où d’anciens dirigeants de la Ligue des droits de l’homme vont faire leur entrée, pour « renforcer la représentation des partis politiques et des composantes de la société civile ».

 

La Tunisie, a-t-il insisté, « n’a jamais éprouvé le besoin de se référer à un quelconque modèle +prêt à l’emploi+, ni à des conceptions théoriques sans racines dans nos réalités », rappelant que « la naissance effective de la société civile et de l’action associative » a eu lieu « sous le joug du colonialisme ».

 

Soulignant que « le revenu par tête s’est amélioré de manière continue » et que « l’emploi représente un des attributs essentiels des droits de l’homme », M. Ben Ali a rappelé les succès de la Tunisie dans le secteur de l’éducation et de la condition des femmes, « un modèle et un exemple » dans l’environnement « régional et international ».

 

Il a a enfin annoncé la création d’une « Commission nationale du droit international humanitaire ».

 


 

Droits de l’Homme:

le président tunisien fustige les «détracteurs» de son régime

 

Associated Press, le 10 décembre 2005 à 17h29  

 TUNIS (AP) – Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali s’en est pris samedi aux «détracteurs» de son régime qui fait régulièrement l’objet de critiques en matière de respect des libertés et des droits de l’Homme.

 

Dans un discours prononcé à l’occasion du 57e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, M. Ben Ali s’est inscrit en faux contre ceux qui considèrent son pays accuse un retard dans les domaines politique et démocratique.

 

Considérant que «ceci ne fait nullement justice à la réalité», il l’a imputé soit à «l’absence de sens patriotique», en allusion aux opposants tunisiens, soit à «un attachement nostalgique à un passé à jamais révolu depuis que ce fier et vaillant peuple (tunisien) a conquis son indépendance et sa souveraineté», en faisant référence aux critiques internationales.

 

»Il y a là bel et bien injure à la réalité», a-t-il martelé en plaidant pour «la préservation des droits de l’Homme, l’élargissement du champ des libertés et de la construction démocratique, ainsi que l’enracinement de la liberté d’opinion et d’_expression, au lieu et place de la liberté d’insulter, de porter atteinte à l’honneur des gens et de faire régner l’anarchie».


«Le régime tunisien a été démasqué»

 

Opposants • Après leur grève de la faim, les dissidents veulent un front uni contre Ben Ali.

SIMON PETITE

 

Offrir l’organisation du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) à la Tunisie n’était-ce finalement pas une bonne idée? «Oui», sourient les quatre grévistes de la faim. Reçus jeudi par Micheline Calmy-Rey, Abderraouf Ayadi et Samir Dilou ont été rejoints hier à Genève par Lotfi Hajji et Ayachi Hammami. Les quatre dissidents étaient invités par l’ONG Vérité-Action, basée à Fribourg.

 

Selon eux, «le SMSI a démasqué le régime tunisien». Celui-ci a commis une invraisemblable série de «gaffes»: agression de journalistes étrangers, coupure de la retransmission du discours de Samuel Schmid au moment où il abordait la question des libertés…

 

«Le président Ben Ali a perdu la bataille médiatique», se réjouit l’avocat Ayachi Hammami. Le petit appartement du centre de Tunis abritant les 8 grévistes de la faim a fait office de contre-sommet. Dès les projecteurs du SMSI éteints, beaucoup craignaient un retour de bâton. «Le régime est encore en position défensive», indique Samir Dilou, représentant de l’Association internationale de soutien aux prisonniers politiques. Lui et ses trois camarades ont pu tranquillement prendre l’avion jusqu’en Suisse.

 

Les «huit» entendent bien en profiter. La grève de la faim a réuni toutes les composantes de l’opposition autour de trois revendications: respect d’association et d’expression ainsi que libération des quelque 400 prisonniers politiques. Une première. «32 jours sous le même toit, vous imaginez?», s’exclame M. Dilou, proche des islamistes. «Notre désunion fait la force du régime», reconnaît M. Hammami.

 

Au début des années 90, beaucoup avaient applaudi la répression des islamistes, sans réaliser que le régime s’en prendrait ensuite à d’autres secteurs. «Il faut maintenant s’entendre sur un certain nombre de valeurs, à commencer par l’égalité entre les sexes», avance M. Hammami. «Nous nous donnons six mois pour y parvenir», annonce Abderraouf Ayadi, vice-président du Congrès pour la république, un parti toléré. Les prochaines élections (présidentielles et législatives) sont prévues en 2009.

 

Suite à l’entrevue accordée par Micheline Calmy-Rey, les autorités tunisiennes ont vivement réagi. Jeudi soir, l’ambassadeur suisse était convoqué, ce qui a donné lieu à un «entretien franc et ouvert», selon le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Micheline Calmy-Rey «fait montre d’une attitude inamicale révélant une ignorance des réalités politiques tunisiennes», a encore fait savoir, hier, une source du Ministère tunisien des affaires étrangères, citée par l’AFP.

 

(Source : « La liberté » (Suisse), le 10 décembre 2005)


Internet : L’A.T.I. va-t-elle être privatisée?

Après Tunisie Telecom, la SNDP, la Banque du Sud…, le tour serait à l’Agence Tunisienne d’Internet (ATI) de rejoindre la liste des entreprises publiques à privatiser

 

Tunis-Le Quotidien

 

Le sujet de la privatisation de l’Agence tunisienne de l’Internet a été évoqué lors du débat budgétaire au sein de la Chambre des députés. En se référant aux décisions présidentielles de réviser les attributions de l’agence et de renforcer la participation du secteur privé au réseau Internet, certains députés se sont montrés favorables à un projet pour sa privatisation.

 

Ce dernier entrera donc dans le cadre de la stratégie nationale du désengagement de l’Etat de certains secteurs d’activité, et vise à développer davantage l’Internet en Tunisie à travers une contribution plus importante du secteur privé. Ce projet de privatisation permettrait à l’ATI de redynamiser son activité et devenir encore plus apte à la concurrence des fournisseurs de services Internet (FSI) privés, qui commence à s’accroître depuis quelques années. L’Agence compte ainsi se repositionner au niveau de l’ensemble des FSI, publics et privés en Tunisie.

 

Il y a lieu de noter que l’ATI est l’un des sept FSI publics qui comptent, entre autres, Tunisie Telecom et Sotetel…, alors que six FSI privés existent dont Planet Tunisie, Hexabyte, Global Net…

 

L’Agence Tunisienne d’Internet est, en effet, une société anonyme créée en 1996 pour jouer le rôle d’opérateur national pour les services Internet et les promouvoir en Tunisie, sous la tutelle du ministère des Technologies de la communication.

 

Ses missions sont, entre autres, le développement de la stratégie et des nouvelles applications et services d’Internet en Tunisie, la contribution à la mise en place des réseaux nationaux, ainsi que l’administration de la liaison nationale et du Backbone national Internet.

 

L’Agence effectue, également, la gestion et l’enregistrement des noms de domaines sous le label “.tn”; l’hébergement des sites web, la veille technologique et l’organisation de séminaires et formations sur les technologies d’Internet.

 

  • Plus d’un million d’internautes en Tunisie

 

L’Internet a connu un développement très rapide en Tunisie, ces dernières années. Aujourd’hui, plus d’un million d’internautes et 1600 sites web existent en Tunisie.

 

Le taux de connexion Internet a atteint 100% dans les Universités, les laboratoires de recherche, les lycées secondaires et bientôt dans les écoles primaires.

 

Sur un autre plan, concernant la liste des entreprises privatisables, nous apprenons que la direction générale de la privatisation vient de lancer un avis de services pour une mission d’assistance à la privatisation de deux nouvelles sociétés. Il s’agit des Ateliers de constructions métalliques et de maintenance de Gabès (ACMG) et la société Matériel ferroviaire de Ganz Tunisie (MFGT).

 

La société ACMG a été créée en 1977 avec l’activité principale de la construction métallique et la maintenance mécanique et électrique, alors que la MFGT a été créée en 1986 dans le cadre d’un projet de partenariat tuniso-hongrois, pour la construction du matériel ferroviaire sous la marque Ganz.

 

M.Z.

 

(Source : « Le Quotidien » du 11 décembre 2005)

 


 

Chambre des conseillers – Les premiers débats

« Les partis de l’opposition doivent être une force de proposition »

Compte rendu de Néjib SASSI

 

Après l’allocution d’ouverture des débats budgétaires faite par le président de la Chambre des conseillers, la déclaration du gouvernement présentée par le Premier ministre et la lecture du rapport général sur le projet de budget de l’Etat et le rapport général sur le budget économique pour l’année 2006, la parole a été donnée aux conseillers.

 

Mohamed Samir Abdallah : “Le secteur de l’avocatie”

Il a salué la création d’un institut supérieur des avocats et les autres réformes qui touchent le secteur de l’avocatie. Il a souligné aussi que la réussite du Sommet Mondial sur la Société de l’Information montre que la Tunisie est un pays qui a atteint un degré avancé dans le développement. Une réussite qui vient contredire ceux qui ont essayé de perturber la tenue de ce Sommet.

 

Ridha Mellouli : “La conjoncture internationale”

Les débats budgétaires est une occasion pour évaluer l’action du gouvernement a-t-il souligné. Il a aussi soulevé la question de la vive concurrence et des difficultés liées à la conjoncture internationale puis il a évoqué la question de l’emploi des diplômés du supérieur et la nécessité de trouver des solutions pour les sans emploi. Il a aussi parlé de la question des libertés et de l’information qui a-t-il souligné devrait être plus ouverte à l’intérieur du pays. Abordant le volet politique, il a déclaré que les partis d’opposition doivent être une force de proposition. Il a dénoncé que certains partis utilisent leurs locaux pour diffuser de la fausse propagande et que certaines organisations nationales dévient de leurs objectifs. Mellouli a aussi appelé à l’instauration du pluralisme syndical.

 

Foued Haout : “La réussite du SMSI”

Il a salué les réformes et les décisions présidentielles qui ont touché le corps des avocats et celui des magistrats. Des réformes a-t-il déclaré qui consolident le processus démocratique et les droits de l’homme. Il a ajouté que la réussite du SMSI constitue une fierté pour toute la Tunisie et ceux qui ont essayé de perturber sa tenue sont des traîtres.

 

Mongi Bedoui : “Les rapports négatifs”

Il a dénoncé les organisations internationales qui ne cessent de faire des rapports négatifs  sur la situation dans le monde arabe. Il a ensuite appelé à réaliser plus de réformes dans le secteur bancaire et à consolider davantage les investissements dans le domaine agricole. De même, il souligne que le secteur des services a un rôle primordial dans la consolidation de l’emploi. Il a aussi appelé à une réforme plus approfondie du secteur administratif.

 

Slaheddine Chaâbane : “l’emploi”

Il a évoqué la question de l’emploi appelant à éradiquer le chômage et le phénomène de la pauvreté. Il a de même souligné que les réalisations notamment dans les domaines économique et social sont à saluer.

 

Mohamed Sahraoui : “L’entreprise tunisienne”

Il a salué les efforts et les réalisations du gouvernement malgré la conjoncture internationale difficile et la rude concurrence.Il a souligné que l’entreprise tunisienne a contribué à ces efforts et ces réalisations. L’entreprise est à encourager afin qu’elle puisse relever les défis surtout devant le démantèlement des tarifs douaniers. En ce qui concerne l’investissement Sahraoui a appelé à sa consolidation notamment dans les régions. Il a aussi appelé à plus d’efforts pour lutter contre le commerce parallèle.

 

Rachid Sfar : “Pour plus de suivi”

Il a salué la réussite du SMSI et a loué les efforts, les actions et les réalisations enregistrées malgré la conjoncture internationale peu favorable et surtout l’augmentation du prix du brut. Il a aussi appelé à une politique suivie d’évaluation notamment en ce qui concerne les questions stratégiques.

 

Hédi Badri : “L’économie et le secteur agricole”

Malgrés les difficultés conjoncturelles, notre économie est sur la bonne voie a-t-il déclaré évoquant ensuite le secteur agricole il a appelé à plus d’efforts afin qu’il puisse assurer la sécurité alimentaire et à relever les défis surtout dans les régions.

 

Ces interventions ont été faites durant la séance de la matinée, d’autres conseillers devaient intervenir dans l’après-midi. Le bureau de la chambre des conseillers a inscrit les noms de 60 conseillers qui ont demandé à intervenir.

 

Les à-côtés

 

 

·   Presque la totalité des 112 conseillers ont assisté à la séance de la matinée.

 

·    Certains intervenants ont parlé d’une façon générale et n’ont avancé aucune proposition.

 

·     La déclaration du gouvernement, l’allocution du président de la Chambre et les rapports ont été distribués aux journalistes qui n’étaient pas très nombreux pour suivre les débats.

 

·     La salle de presse a été équipée d’un ordinateur, d’un téléphone et d’un fax.

 

·     Pendant les débats, la cafétéria a été tout le temps presque déserte.

 

·    Des affiches ont été accrochées sur les murs invitant les conseillers et les journalistes à éteindre leurs portables.

 

·     Contrairement aux mesures prises à la Chambre des députés, des badges n’ont pas été distribués aux journalistes. A l’entrée les préposés vérifiaient tout simplement les noms sur les listes.

 

N.S

 

(Source : « Le Temps » du 10 décembre 2005)

 


Quand l’enfance devient un rêve

 

Dora

 

C’était un soir d’hiver, comme d’habitude je passais dire bonjour à mon ami Ben Hinda, en franchissant la porte de sa librairie, j’ignorais que j’allais en réalité franchir une des portes secrètes de Tunisie. « Comment vas-tu ? bien et toi ? dis, c’est quoi ce livre étalé sur cette étagère ? » C’est Hamma Hammami qui l’a écrit. »

 

Mohamed s’est retrouvé assailli par l’avalanche de questions que je lui posais sans répit et auxquelles il répondait avec beaucoup de précisions, car je ne me suis jamais interessée à la politique de près. Bref, j’ai décidé de passer mon week end en compagnie de M. Hammami. Partir à la découverte de ce livre fut douloureux, je lisais et relisais des passages entier, le choc fût tel que je voulais être sûre que c’est ça, oui j’ai bien compris, ça se passe en Tunisie ! Ma Tunisie que j’aime tant.

 

 

De l’autre côté de la fameuse avenue, il y a des couloirs de la mort, pendant que nous allions au cinéma, pendant que nous jouions avec nos enfants, pendant que nous jouissions de la vie, de notre liberté la plus élémentaire, de l’autre coté de la rue, des hommes et des femmes se faisaient oter la vie derrière des portes noires, un enfant grandit sans son papa, pourquoi ?

Parce qu’au pays du jasmin, s’exprimer est un délit, s’exprimer n’est pas protégé par la loi.

 

Je parcourais ce livre le coeur serré inondée par les larmes. Des questions me brûlent la tête :

 

Combien d’enfants vivent dans des maisons fantômes ?

 

Combien d’enfants se sont couchés avec une photo sur le coeur ?

 

Combien ont sangloté de douleur ?

 

Pour eux l’enfance reste un état inachevé, perdu à jamais !

 

Ma Tunisie, mon tendre drame, je ne savais pas que tu étais si cruelle !

 

(Source : www.tunezine.com, le 10 décembre 2005)

 


 

Réponse aux propos de Thierry Ardisson lors du passge de Robert Ménard dans l’émission Tout le Monde en Parle sur France 2

 

Aziz

 

Je suis encore choqué par vos propos concernant selon vous les choix qui s’offrent aux Tunisiens sans Ben Ali lors du passage de Robert Ménard de RSF à l’émission.

 

Je suis moi-même Tunisien et je fais partie de ces milliers de Tunisiens victimes de la Dictature du général Ben Ali.Cette dictature qui dure depuis plus de 18 ans est en train de piller tout le génie tunisien grâce à la mise en place d’un systéme totalitaire répressif et élitiste dont le mot d’ordre est la Corruption. Ainsi la famille du géneral mais surtout le cartel mafieux de la seconde femme du Dictateur monopolise totalement le pays. Quand je vous entends dire en fait que en Tunisie on est mieux que en Arabie Saoudite c’est presque faire de la propagande pro-Ben Ali !!!

 

Le choix du Tunisien se réduit-il à simplement vivre sous une Dictature qui l’étouffe ou sous un régime à l’Irannienne ????Est-ce que l’on ne mérites pas de vivre LIBRES aprés avoir été colonisés et ce tout le long de notre Histoire ??? Les Français croient-ils que le meilleur rempart contre les Islamistes soit la Dictature ????

 

Le Tunisien doit-il être celui qui est sacrifié pour la sécurité de l’Europe ??? Quand Chirac ose venir en Tunisie et parler de ’Droits Humains’ et de dire que les premiers Droits sont ceux de manger de s’habiller de s’éduquer et de se soigner moi Tunisien qui ne peux plus revoir ma famille parce que je dis NON à cette Dictature ,moi et mes compatriotes que doit-on penser ???

 

Il est connu que la France reste le plus important allié et COMPLICE de cette TRAGÉDIE tunisienne mise aux oubliettes. Est-ce le Tunisien est réduit à revivre en 2005 ce que les Chiliens ont vécu sous Pinochet avec la complicité Américaine ???? Si c’est le cas en quoi la France et les FRANÇAIS sont-ils meilleurs ou plus respectueux des Droits de l’Homme que l’Administration Nixxon ou Bush Jr. ???

 

Quand vous allez vous faire dorez sur les plages de Sousse ou de Hammamet avez-vous déjà songé que dans ce beau petit pays plein de Soleil , le SANG coule dans les caves du Ministére de l’Intérieur en plein centre-ville de la Capitale ???

 

Que des jeunes étudiants sont torturés violés emprisonnés pour simplement avoir voulu jouir de leurs Droits ??? Que des méres et des péres pleurent leurs enfants morts ou disparus ? Que des familles sont jetés dans les rues aprés que la boulimie du Cartel mafieux a décidé de faire main-basse sur leurs avoirs ???

 

A cela M. Ardisson que leur diriez-vous ??? Je ne peux même pas imaginer une réponse qui soit décente.

 

Par contre je vais vous donner la leurs et la mienne : Nous préférons vivre LIBRES M. Ardisson.

 

(Source : www.tunezine.com, le 10 décembre 2005)

 


 

Collectif démocratique : maturité politique

 

Liberté chérie

 

On lit ça et là des commentaires qui s’attachent à relaver telle ou telle imperfection dans la mise en place du collectif pour la démocratie, or il me semble qu’il s’agit plutôt d’une preuve de maturité politique préalable à tout changement durable.

 

On assiste aujourd’hui à l’émergence d’un corps uni et solidaire qui tel un corps humain qui comporte des membres disparates aussi bien dans la forme que dans la fonction mais tous concourent à la bonne santé de ce corps et à sa pérennité. On peut bien sûr trouver des choses à redire fort heureusement car personne n’est parfait, mais cela ne nous donne pas le droit de tuer dans l’œuf cette initiative unique dans la courte histoire de la quête du peuple tunisien de sa dignité. Une société n’est autre que l’amalgame de ses différentes composantes avec leurs consonances et leurs dissonances et sa survie et sa prospérité nécessitent un minimum d’adhésion et de solidarité. Aujourd’hui les Tunisiens ont su trouver le chemin de l’adhésion sur des bases solides car le vrai changement c’est celui qui s’opère dans les esprits et qui finit par gouverner nos intimes convictions. La Tunisie ne peut rayonner qu’avec son arc-en-ciel politique et idéologique car rien de plus normale à la démocratie que d’offrir plusieurs projets de société et plusieurs visons du monde et de notre place en son sein. Cinquante ans de monocolore c’est assez.

 

Cet arc-en-ciel embrasse toutes les couleurs politiques de notre pays et inaugure une nouvelle page dans l’histoire de notre beau pays. Ne laissons pas les oiseaux de mauvais augures obscurcir nos horizons maintenant qu’elles commencent à être visibles. A ceux qui ont peur des intentions non avouées des uns et des autres, je dirais qu’il est même sain d’avoir des intentions et des objectifs, et que c’est une preuve de la bonne santé d’une société quand elle préserve à tout un chacun une part de rêve, le rêve de pouvoir un jour créer un contexte favorable à l’_expression et à la mise en application de ses mêmes rêves. C’est bien ce contexte démocratique que ce nouveau collectif s’était donné pour mission de créer et il est de notre devoir de citoyen de les aider dans cette lourde tâche. Les adversaires de la démocratie ne sont pas dupes et ne tarderont pas de lancer leurs chiens derrière cette caravane de la liberté, faisant en sorte qu’elle puisse passer les guets et les pièges sans encombre.

 

Après les guerres préventives ne nous laissons pas entraîner sur le douloureux chemin des querelles intestines préventives. N’anticipant pas sur d’éventuels conflits d’intérêts à l’heure où l’opposition tunisienne a su les transcender. Il ne s’agit nullement d’une politique d’autruche, qui fait fi des problèmes qui peuvent surgir dans l’avenir, mais il s’agit tout simplement de regarder la moitié pleine du verre et construire sur ses bases pour agir au lieu de se lamenter sur le sort de la moitié vide.

 

Etre optimiste ne veut pas dire être dépourvu de réalisme, mais plutôt une dynamique positive qui tend à construire sur des bases solides l’avenir d’un pays dont le tissu social, politique, culturel et économique est en lambeaux par tant d’année d’immobilisme. Aujourd’hui le collectif, fort de ses sacrifices et de sa détermination veut changer de cap et passer à une forme de lutte toujours pacifique mais ô combien nécessaire l’épreuve de la rue (voir déclaration de Hammami). L’opinion nationale et internationale étant prêtes il est effectivement temps de porter le combat là où il doit être dans les rues et les Universités pour donner un nouvel élan à la mobilisation en capitalisant sur la ras-le-bol généralisé des syndicats comme des communs des mortels.

 

C’est un tournant important dans la vie politique du pays, il ne sera pas facile à négocier c’est dire qu’il est plus que jamais vital de nous rassembler autour de cette initiative et de ce collectif pour mener à bout ce projet pour la Tunisie que nous aimons tous et qui nous peine de la voir se décomposer de la sorte. Union, solidarité, persévérance et confiance en nous-mêmes pour que naisse la Tunisie libre et démocratique.

 

(Source : www.tunezine.com, le 10 décembre 2005)


 

Ma mère s’est éteinte.

Mizaanoun Dans cette nuit du samedi 11 au dimanche 12 décembre 2005, entre minuit et une heure du matin, ma mère est décédée. La douleur, comme on peut l’imaginer, mais l’imaginer seulement, est grande. Bien que nous ayons connu au cours de la vie des douleurs de toute sorte, cette douleur-là reste d’une nature difficile à calibrer. Il y a bien des douleurs qu’on partage avec les amis, beaucoup d’amis, des douleurs qu’on partage avec la foule, avec le peuple et nos sentiments à tous, de révolte et désarroi, sont les mêmes, mais une telle douleur, elle demeure bien particulière. Elle n’est ni plus dure ni plus pénible, elle est tout simplement indéfinie et elle fait bien mal. Je ne pense pas avoir été préparé à exprimer mes sentiments en ces dures circonstances où on perd sa propre mère, mais je doute que personne ne le soit non plus. Nous pensons toujours à beaucoup d’autres choses de la vie, de la mort et des souffrances sous toutes leurs formes et couleurs, mais nous, nous fabriquons rien dans l’esprit au sujet du Dernier Voyage de la mère. Même si l’avancement dans l’âge – c’est bien le cas de ma mère – serait de nature à nous préparer à une telle dure épreuve, nous pensons que la mère ne partira jamais, que chose pareille ne pourrait lui arriver. Il y a quelque chose au fond de chacun de nous qui refuse le départ de sa propre maman. C’est une question d’amour sublime et sans borne. A présent je me rends à l’évidence, même si je n’arrive ni à l’admettre entièrement ni à trouver les moyens d’exprimer les sentiments de l’immense tristesse qui m’envahit. Dans le futur certainement quand je me serais bien familiarisé avec cette tristesse, je saurais mieux la décrire. Et j’aurai plus d’une occasion pour le faire. C’est promis maman. Dire que je sois la même personne en ce moment, qu’hier samedi à la même heure, ce n’est pas vrai. Je ne le suis plus et je ne le serai plus jamais. Seules les apparences gardent leur continuité. Les pensées seront beaucoup plus profondes et ces durs moments finiront par devenir une autre grande source d’inspiration. Ainsi je le pense et ainsi je l’espère. Toutes les images de la vie, que nous partageons tous – on comprendra bien de quelles images je parle – sont, même en ces moments de peine personnelle, aussi présentes et la perte de ma mère ne fait que renforcer la détermination dans mes critères de toujours.

Une dernière chose que je dois dire : tout comme beaucoup d’autres certainement, on n’oubliera jamais ces autres circonstances voulues par la pire espèce humaine et qui m’interdisent d’être présent aux obsèques de ma mère. C’est une question sur laquelle il n’y aura ni concession ni pardon.

(Source: Forum Taht Essour de nawaat.org, le 11 décembre 2005 à 11h40 A.M)

En cette douleureuse et triste occasion, l’équipe de TUNISNEWS présente ses sincéres condoléances à Mizaanoun. Patience et courage cher ami dans cette épreuve.

Rahimaha allah wa inna lillah wa inna ilayhi rajioun


 

Une nouvelle radio « militante » (sic) en Tunisie

Tunisie: Forza-Ca lance la première Radio sportive sur le web

 

Saber, Zolo, MeherCA, Momo94, Sof, Was_Rock, Maher et bien d’autres ne sont pas des inconnus sur les forums sportifs tunisiens. Ce sont des administrateurs et des modérateurs du site Forza-CA (www.forza-ca.com).

 

Les habitués de ce site les connaissent et mieux, les applaudissent depuis plus de 2 semaines. Ces jeunes supporters du Club Africain, des étudiants à l’étranger dans leur majorit! é, viennent de lancer la première Radio sportive sur le web tunisien.

 

Pour le moment, la Radio se contente de diffuser quelques heures par jour selon les disponibilités de ses animateurs.

 

Pour s’y connecter, il faut passer par le site Forza-CA. Au menu, des chansons dédicacées et un flash d’information quotidien à 21h30 présenté en direct par l’un des animateurs et qui relate les dernières nouvelles du Club Africain.

 

Radio Forza-Ca est la première Radio sportive en Tunisie. Ses animateurs la présentent comme une Radio  » militante  » et rêvent déjà d’augmenter le nombre de leurs auditeurs et de diversifier le contenu de la Radio. !

 

Dans l’attente, ils assurent que cette Radio sur le web n’est pas virtuelle, elle est bien réelle. Elle compte en moyenne 20 auditeurs chaque jour. Le tout se passe dans une ambiance quasi-familiale. L’internaute se connecte sur les forums de discussions rattachés au site Forza-CA, fait sa dédicace et l’animateur presque en temps réel la passe à la Radio.

 

Un des animateurs explique que  » chaque jour, un supporter assure la gestion de la Radio alors qu’une petite Rédaction prépare le contenu du flash infos « . A les entendre s’exprimer en direct, on sent leur tâtonnement et on est parfois contrariés par les coupures techniques auxquelles, les administrateurs apportent très vite des solutions.

 

Cependant, ils forcent le respect par leur enthousiasme, ils fascinent par leur sincérité et leur spontanéité.

 

Ce qui est vraiment exceptionnel, analyse un supporter,  » c’est que ces étudiants à l’étranger ne manquent pas d’idées et se sont montrés créatifs . A les écouter, on sent leur rage de vouloir aider leur Club et cette ambition de moderniser ses méthodes de communications jusque-là dépassées par les événements « .

 

Un autre supporter ajoute,  » pour le moment nous sommes une minorité. Notre public est composé de jeunes cadres à l’étranger, d’étudiants ou de fidèles supporters en Tunisie. Mais, compte tenu du peu de moyens qui nous est offert ! Cette Radio fera date dans l’Histoire sportive de la Tunisie « .

 

Il n’empêche, ces jeunes se sont lancés un vrai défit. Dans un futur très proche, précise la Radio, il serait question de diffuser en direct des émissions de débats entre supporters et d’inviter des responsables du Club Africain afin de s’exprimer devant leur public.

 

Ce qu’ils demandent en échange de ce travail ? Pas grand chose. Tout juste que le Bureau Directeur de leur Club tienne compte des avis des supporters et intègre de nouvelles compétences.

 

On ne saura pas si les responsables du Club Africain écouteront leur message, mais une chose est sûre, les auditeurs de! cette nouvelle Radio sont déjà acquis à leur cause.

 

A.E.B.

 

(Source : le portail tunisien « Babnet.net », le 10 décembre 2005)

URL :

http://www.babnet.net/cadredetail-3448.asp


La loi du 23 février 2005 dans le texte

            Associated Press, le 09.12.2005 à 13h29             PARIS (AP) — Voici les principaux articles de la loi n 2005-158 du 23 février 2005 portant « reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés ».               Article 1             La Nation exprime sa reconnaissance aux femmes et aux hommes qui ont participé à l’oeuvre accomplie par la France dans les anciens départements français d’Algérie, au Maroc, en Tunisie et en Indochine ainsi que dans les territoires placés antérieurement sous la souveraineté française.             Elle reconnaît les souffrances éprouvées et les sacrifices endurés par les rapatriés, les anciens membres des formations supplétives et assimilés, les disparus et les victimes civiles et militaires des événements liés au processus d’indépendance de ces anciens départements et territoires et leur rend, ainsi qu’à leurs familles, solennellement hommage.                         Article 2             La Nation associe les rapatriés d’Afrique du Nord, les personnes disparues et les populations civiles victimes de massacres ou d’exactions commis durant la guerre d’Algérie et après le 19 mars 1962 en violation des accords d’Evian, ainsi que les victimes civiles des combats de Tunisie et du Maroc, à l’hommage rendu le 5 décembre aux combattants morts pour la France en Afrique du Nord.                         Article 3             Une fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie, des combats du Maroc et de Tunisie est créée, avec le concours de l’Etat.             Les conditions de la création de cette fondation sont fixées par décret en Conseil d’Etat.                         Article 4             Les programmes de recherche universitaire accordent à l’histoire de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, la place qu’elle mérite.             Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l’histoire et aux sacrifices des combattants de l’armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit.             La coopération permettant la mise en relation des sources orales et écrites disponibles en France et à l’étranger est encouragée.                         Article 5             Sont interdites:             – toute injure ou diffamation commise envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur qualité vraie ou supposée de harki, d’ancien membre des formations supplétives ou assimilés;             – toute apologie des crimes commis contre les harkis et les membres des formations supplétives après les accords d’Evian.             L’Etat assure le respect de ce principe dans le cadre des lois en vigueur.   Associated Press

France/Colonisation – Chirac tente d’apaiser les esprits

 Reuters, le 09.12.2005 à 13h27     PARIS, 9 décembre (Reuters) – Jacques Chirac a tenté vendredi de pacifier le virulent débat sur la loi du 23 février 2005, qui reconnaît un « rôle positif » à la colonisation française, en annonçant la création d’une « mission pluraliste » sur l’action du Parlement face à l’Histoire.
            Le chef de l’Etat a souligné qu’il serait « très attentif » aux recommandations de cette mission ouverte « à toutes les sensibilités » et aux historiens. Ses conclusions sont attendues dans un délai de trois mois.             La question d’une éventuelle abrogation de la disposition controversée (l’article IV de la loi), réclamée notamment par le Parti socialiste, reste donc ouverte.             Jacques Chirac a toutefois souligné que « ce n’est pas à la loi d’écrire l’Histoire ».
            « L’Histoire, c’est la clé de la cohésion d’une Nation, mais il suffit de peu de choses pour que l’Histoire devienne un ferment de division, que les passions s’exacerbent, que les blessures du passé se rouvrent », a-t-il dit lors d’une déclaration solennelle à l’Elysée.
            « Dans la République, il n’y a pas d’Histoire officielle. Ce n’est pas à loi d’écrire l’Histoire, l’écriture de l’Histoire, c’est l’affaire des historiens », a-t-il souligné.             « C’est pourquoi face au débat suscité par l’article IV de la loi du 23 février 2005, j’ai proposé au président de l’Assemblée nationale, M. Jean-Louis Debré, qui l’a accepté, de constituer une mission pluraliste pour évaluer l’action du Parlement dans les domaines de la mémoire et de l’Histoire », a-t-il annoncé.             Jacques Chirac a invité par ailleurs le gouvernement à créer « dans les meilleurs délais » la Fondation sur la mémoire, prévue à l’article III de la loi, et de la doter « des moyens nécessaires pour son bon fonctionnement ».                         « DES MOMENTS PLUS SOMBRES »               L’article IV de la loi du 23 février relative à l’indemnisation des rapatriés, notamment des harkis, stipule que « les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord ».             Cette disposition, incluse via un amendement parlementaire que la majorité UMP a refusé de supprimer le 29 novembre, est vivement dénoncée par les autorités algériennes et dans la France d’outre-mer où l’on s’élève contre « la loi de la honte ».             Face à la colère et à l’émotion qui enflent outre-mer, le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, a décidé mardi le report de son déplacement aux Antilles prévu cette semaine.             Le Premier ministre, Dominique de Villepin, s’est ouvertement désolidarisé jeudi des élus de la majorité en estimant qu’il n’était pas dans « le rôle » du Parlement d’écrire les manuels d’Histoire et que cette mission incombait à l’Inspection générale de l’Education nationale.             Jacques Chirac souhaite que le débat se poursuive désormais « sereinement ».             « Comme toutes les nations, la France a connu la grandeur, elle a connu les épreuves. Elle a connu des moments de lumière et des moments plus sombres », a-t-il plaidé.             « C’est un héritage que nous devons assumer tout entier, que nous devons assumer dans le respect des mémoires de chacun, des mémoires parfois blessées et qui constituent chez beaucoup de nos compatriotes une part de leur identité », a-t-il ajouté.             La France, a-t-il poursuivi, « est marquée par la diversité des hommes et des horizons qui font sa force et aussi sa richesse ». « Cette Histoire, c’est notre patrimoine, c’est notre identité, c’est notre avenir. Nous devons en être fiers ».             « Il faut maintenant que les esprits s’apaisent, il faut que vienne le temps d’une réflexion sereine, dans le respect des prérogatives du Parlement, dans la fidélité à nos idéaux de justice, de tolérance et de respect, dans un esprit d’unité et de rassemblement », a conclu le président de la République.      REUTERS


Torture: la Cour suprême donne tort à Tony Blair   ANTITERRORISME. Décision des Law Lords. 

  La plus haute juridiction britannique, les Law Lords, a jugé jeudi irrecevables dans les procès pour terrorisme en Grande-Bretagne les informations obtenues sous la torture à l’étranger, infligeant ainsi un revers au gouvernement.   Ce jugement prend un relief particulier alors que la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, a achevé sa tournée en Europe et que son gouvernement est soupçonné de transférer des prisonniers dans des pays où la torture est pratiquée pour obtenir des informations dans la lutte antiterroriste.   La Cour suprême, formée de sept juges, a donné tort au gouvernement de Tony Blair, qui utilise, pour justifier la détention de personnes jugées dangereuses, des informations recueillies avec des méthodes pouvant être assimilées à de la torture dans des camps de détention comme celui de Guantanamo.   Une cour d’appel avait donné raison au gouvernement en août dernier, mais une dizaine d’organisations de défense des droits de l’homme avaient porté l’affaire devant la Chambre des Lords, dont les décisions sont sans recours.   «Les autorités ont cherché à défendre l’indéfendable»   «C’est une décision capitale. Les Law Lords ont rejeté la croyance tacite que la torture peut être tolérée dans certaines circonstances. Depuis deux ans et demi, les autorités ont sans vergogne cherché à défendre l’indéfendable», a réagi Amnesty International.   Cette décision intervient alors que le gouvernement américain, dont Tony Blair est le plus fidèle allié, est soupçonné de détenir des suspects de terrorisme dans des prisons secrètes en Europe ou de les transférer dans des pays où la torture est pratiquée. Condoleezza Rice a essayé cette semaine de rassurer ses partenaires européens inquiets, en affirmant que les Etats-Unis n’autorisaient ni la torture ni les traitements dégradants sur son territoire ou à l’étranger dans la lutte contre le terrorisme.   (Source : « Le Temps » (Suisse), le 9 décembre 2005) 


La bombe du Nobel Harold Pinter

    

  LITTERATURE. Dans un discours enregistré avant d’entrer à l’hôpital, l’écrivain britannique fait le procès de la politique américaine, et de ses «crimes» impunis depuis cinquante ans.       Alain Campiotti, New York     Harold Pinter n’était pas à Stockholm mercredi pour recevoir son Prix Nobel de littérature. Le dramaturge britannique était entré la veille dans un hôpital londonien, et le discours qu’il avait enregistré est son testament politique: une dénonciation enragée de la puissance américaine et de son effet sur le monde depuis un demi-siècle.   Au moment de l’attribution du prix en octobre, Pinter faisait mine de se demander pourquoi il était l’élu. Les Américains, eux, subodoraient que les Scandinaves, après le Nobel de la paix à Jimmy Carter, réglaient un nouveau compte. Ils sont servis. L’écrivain, filmé dans une chaise roulante, ressemblait à un prophète au bord de la tombe, avertissant les survivants d’un terrible danger: les crimes des Etats-Unis, «systématiques, constants, vicieux, sans remords», dissimulés par une «manipulation clinique dans le monde entier sous le masque d’une force universelle pour le bien».   La raison immédiate de la fureur de Harold Pinter, bien sûr, c’est l’invasion de l’Irak, cette «action de bandit, ce flagrant terrorisme d’Etat» justifié par des mensonges, bien dans la tradition d’un pouvoir qui dure «en maintenant les gens dans l’ignorance de la vérité, même de la vérité de leur propre vie». Mais le mal, ajoute l’auteur de Mountain Language, vient de loin. Après la Deuxième Guerre mondiale, dit-il, la «brutalité systématique» et les «atrocités» commises en URSS et en Europe de l’Est ont été «totalement exposées». Par contre, les crimes américains commis dans la même période n’ont été que «superficiellement rapportés», jamais «reconnus».   Ces actes, «contenus dans une certaine mesure par l’existence de l’Union soviétique», poursuit Pinter, montrent que les Etats-Unis avaient «conclu qu’ils avaient carte blanche pour faire ce qu’ils voulaient» dans le monde. Ils ont «soutenu et dans bien des cas mis en place toutes les dictatures militaires de droite». Et l’écrivain énumère les «crimes» commis au nom de la liberté et de la démocratie, de la Grèce à l’Indonésie, au Chili, au Nicaragua, qui lui tient particulièrement à cœur parce qu’il en avait fait un combat personnel.   Cette «brutalité» est toujours infligée au nom du peuple américain, «stratagème scintillant» qui a pour objectif de «tenir la pensée à l’écart»: «Vous n’avez pas besoin de penser. Enfoncez-vous dans les coussins. Les coussins peuvent étouffer votre intelligence et votre sens critique, mais ils sont confortables.» Harold Pinter épargne tout juste les «40 millions d’Américains qui vivent sous le seuil de pauvreté et les deux millions d’hommes et de femmes enfermés dans le vaste goulag des prisons».   Au début, ajoute le Prix Nobel, les Etats-Unis se contentaient d’intervenir par des conflits de basse intensité, «infectant le cœur» d’un pays, observant le progrès de la «gangrène», avant d’installer leurs amis au pouvoir, d’ouvrir la porte aux grandes compagnies, et de «proclamer devant les caméras le triomphe de la démocratie». Ensuite, après la fin de la Guerre froide, Washington a retiré les gants.   L’imprécation de l’écrivain monte encore de plusieurs tons quand il parle de l’Irak. Citant Pablo Neruda, il compare les bombardements américains à ceux des fascistes espagnols et de leurs alliés pendant la guerre civile, prenant juste la précaution de dire qu’il ne met pas sur le même pied la république écrasée et le régime de Saddam Hussein. Il est sans doute seul à affirmer que les bombes américaines ont tué «plus de 100000 civils avant le début de l’insurrection». Mais peu importent les chiffres: Pinter, devant cette horreur, devant Guantanamo, demande où est passée notre «sensibilité morale».   Il n’a pas assez de mépris pour Tony Blair, ce «mouton», dont il demande la comparution devant le Tribunal pénal international pour «meurtres de masse et crimes de guerre». George Bush, lui, a eu l’habileté de ne pas reconnaître la Cour. Les Américains méritent d’écouter ce réquisitoire implacable – et ils ne l’entendront pas assez – même s’ils ne reconnaissent pas leur pays sous la rage pinterienne. Au début de son discours, l’écrivain a parlé de son œuvre, de la manière dont il crée ses personnages, à partir d’un seul mot ou d’une phrase, sans identité d’abord, jusqu’à ce qu’ils gagnent leur vie autonome, de chair et de sang. La politique, dit-il, c’est autre chose, une vérité objective qu’il faut débusquer sous le mensonge. En fait, il pratique avec l’Histoire comme au théâtre. Il prend son manichéisme comme un mot, le laisse se développer, et en vient à répéter, comme le disait il y a un demi-siècle une bonne partie de l’Europe, que le communisme soviétique résistait à l’unique mal, le mal américain. Cette imprécation le suivra dans la tombe.   (Source : « Le Temps » (Suisse), le 9 décembre 2005) 


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