FTCR: Kamel Jendoubi élu président de l’instance supérieur indépendante pour les élections
AFP: Tunisie: la commission électorale propose le report des élections au 16/10
AFP: G8: les pays pionniers du “printemps arabe” en quête d’une aide vitale
AFP: Clandestins: 3.200 Tunisiens renvoyés
AFP: Tunisie: des incendies font quatre morts dans un camp de réfugiés de Libye
KAMEL JENDOUBI ÉLU PRÉSIDENT
DE L’INSTANCE SUPÉRIEUR INDÉPENDANTE POUR LES ÉLECTIONS
Tunisie: la commission électorale propose le report des élections au 16/10
G8: les pays pionniers du “printemps arabe” en quête d’une aide vitale
De Christophe DE ROQUEFEUIL (AFP) – le 22 mai 2011
LE CAIRE — L’Egypte et la Tunisie, invitées au G8 de Deauville (France), attendent des grandes puissances une aide financière cruciale pour éviter à leurs fragiles transitions politiques de sombrer dans les difficultés économiques et sociales.
Un effondrement de ces deux pionniers du “printemps arabe” pourrait signifier le glas des espoirs de démocratie de la région, conforter les régimes répressifs et constituer une aubaine pour les mouvements extrémistes, estiment responsables politiques et spécialistes.
“Nous souhaitons que la communauté internationale comprenne que le risque d’un échec de la révolution tunisienne est dangereux non seulement pour la région arabe mais aussi pour la paix dans le monde”, affirme l’économiste tunisien Mohamed Ben Romdhane.
Plus de quatre mois après avoir chassé le président Zine El Abidine Ben Ali, la Tunisie, toujours à la recherche de sa stabilité politique, “a un besoin impérieux d’un soutien économique et financier mondial”, ajoute-t-il.
“L’économie égyptienne est dans une impasse sérieuse en raison de l’absence des forces de sécurité, des dissensions confessionnelles et de l’augmentation des mouvements sociaux”, souligne de son côté Ibrahim Issaoui, économiste au ministère égyptien du Pétrole.
Le soutien des grandes puissances du G8 à Tunis et au Caire est aussi censé envoyer un message aux pays où, comme en Syrie ou en Libye, les revendications populaires se heurtent à une répression à outrance.
“Il est important que nous nous engagions à fond pour que les idées de démocratie et de liberté triomphent en Tunisie, en Egypte et fassent contagion à travers le monde arabe, y compris en Syrie”, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé.
Le président américain Barack Obama a quant à lui, sans attendre le sommet de jeudi et vendredi, annoncé un plan de plusieurs milliards de dollars pour aider cette partie du monde à se démocratiser.
Face à un tourisme en berne, une croissance au ralenti, une inflation et un chômage en hausse, l’heure est à l’inquiétaude sur le front économique après l’euphorie du renversement des régimes autoritaires des présidents Ben Ali et Moubarak.
Le Caire estime entre 10 et 12 milliards de dollars ses besoins de financements internationaux pour tenir le coup jusqu’à la mi-2012. Des négociations sont en cours avec le Fonds monétaire international (FMI) pour 3 à 4 milliards et la Banque Mondiale pour 2,2 milliards.
M. Obama a déjà annoncé l’effacement de 1 milliard de dollars de dette de l’Egypte, assorti d’un nouveau crédit de 1 milliard.
La plupart des indicateurs de l’économie égyptienne, considérée comme en plein essor jusqu’en décembre, ont viré au rouge.
Le nombre de touristes a chuté de 46% au cours des trois premiers mois de l’année, et ce secteur enregistre depuis janvier un manque à gagner de 2,2 milliards de dollars. Les conflits sociaux ont quant à eux coûté plus de 1 milliard de dollars au Trésor public, selon les chiffres gouvernementaux.
La croissance égyptienne, pays le plus peuplé du monde arabe avec environ 84 millions d’habitants, pourrait se situer entre 1 et 2% cette année, contre 6% espérés.
La situation n’est pas meilleure en Tunisie, où la croissance économique pourrait se situer entre 0 et 1% à peine, en raison notamment de la crise du secteur du tourisme. Le gouvernement redoute que le chômage, autour de 13% de la population active en 2010, monte aux alentours de 20%.
Mais pour certains économistes, la générosité internationale pourrait ne pas suffire pour sortir durablement du marasme.
“L’Egypte ne peut demander à aucun Etat de l’aider économiquement ou d’injecter davantage d’investissements sans qu’elle ait une vision claire de sa propre situation politique”, souligne Gamal Bayyoumi, secrétaire général de l’Union des investisseurs arabes au Caire.
Clandestins: 3.200 Tunisiens renvoyés
Tunisie: des incendies font quatre morts dans un camp de réfugiés de Libye
Kamel Jendoubi explique pourquoi il faut reporter au 16 octobre les élections de la Constituante
Dans une conférence de presse tenue à Tunis, dimanche 22 mai 2011 dans l’après-midi, l’Instance supérieure indépendante des élections a estimé à quatre mois et demi de travail continu la période nécessaire pour préparer les conditions matérielles d’élections libres, démocratiques et transparentes. Elle s’est basée dans son estimation sur l’évaluation de l’espace-temps imparti à chaque opération du processus électoral à partir de l’installation des différentes structures de l’Instance électorale jusqu’à la déclaration des résultats définitifs. C’est ce qui explique sa proposition de la date du 16 octobre pour la tenue des élections de la Constituante. Kamel Jendoubi, président de l’Instance supérieure indépendante des élections, a énuméré les étapes nécessaires avant la tenue des élections et insisté sur l’impératif de disposer d’une structure indépendante par rapport à l’administration publique sur les plans administratif, financier et technique. « Il faut près de 30 jours pour mettre sur pied la structure complète de l’Instance avec ses sections régionales et locales ainsi que ses départements techniques et financiers », a expliqué Boubaker Ben Thabet, secrétaire général de l’Instance. Pour ce qui est des autres tâches, M. Jendoubi a insisté sur le fait que « la logistique disponible actuellement (état des listes électorales, répartition des bureaux de vote, absence d’agents formés pour un tel processus, etc.) ne permet pas à l’Instance de garantir la tenue d’élections répondant aux aspirations des Tunisiens. » Il a, notamment, fait référence à la maîtrise de l’opération depuis le début. « Il nous faut disposer de structures complètement indépendantes du ministère de l’Intérieur’, a-t-il expliqué, ajoutant qu’il s’agit de mettre sur place tout un édifice en mesure de chapeauter et contrôler l’opération électorale d’une manière indépendante. » Par ailleurs, le président de l’Instance électorale a précisé que son équipe s’est également inspirée des expériences comparées dans d’autres pays. « Nous avons également disséqué l’opération électorale en plusieurs phases, dont l’exécution est indépendante de l’administration publique. Il y a un impératif de rompre avec les pratiques de l’ancien régime. Or, ces opérations nécessitent des espaces-temps minimums sous lesquels on ne saurait descendre, à l’image de l’inscription des électeurs et les diverses réclamations », a-t-il expliqué. Kamel Jendoubi a toutefois souligné que « la situation actuelle ne permet certes pas d’élections de la Constituante à la date du 24 juillet, mais que la date du 16 octobre n’est qu’une proposition ». Il a espéré l’installation d’un débat politique fructueux et consensuel autour de cette question. « Il s’agit de l’avenir de la Tunisie et nous sommes dans l’obligation d’être fidèles aux principes de la Révolution, notamment, la souveraineté du peuple à travers des élections libres, transparentes et démocratiques », a-t-il conclu. Les propos de Kamel Jendoubi ont déjà suscité plusieurs réactions dans la classe politique, dont plusieurs composantes ne sont pas chaudes à ce report. Ainsi, le dirigeant d’Ennahdha, Ali Laridh, s’est indigné ‘d’une absence de consultations préalables approfondies avant l’annonce d’une telle proposition’. Il s’est interrogé pourquoi a-t-on organisé une conférence de presse un dimanche, contrairement aux usages. Il est vrai que nous avons été conviés, nous autres journalistes dimanche matin à cette conférence. Pour sa part, le Parti démocratique progressiste (PDP) refuse ce report et ‘appelle le Premier ministre et le Président par intérim à entamer des consultations pour tracer une feuille de route claire en mesure de faire sortir le pays de cette impasse politico-économique’. D’autres formations comme le Parti du travail patriotique démocratique, Afek Tounes, le Mouvement des patriotes démocrates, l’Alliance nationale pour le progrès et la prospérité, le Parti réformiste tunisien trouvent que ce report est en harmonie avec leurs agendas et leur permet de mieux s’implanter dans le pays. L’UGTT, quant à elle, estime que ce report n’est pas si grave et qu’il va servir le processus démocratique et la transparence. Un grand débat en perspective.
Source: “Business News” Le 22-05-2011
Tunisie, les partis politiques partagés sur le report du scrutin
En Tunisie, la torture continuerait d’être pratiquée
Le bilan de la révolution tunisienne est revu à la hausse : il est désormais d’environ 300 morts, selon le rapporteur spécial de l’ONU contre la torture, Juan Mendez qui demande par ailleurs, des investigations complètes sur la torture en Tunisie. Radhia Nasraoui, la présidente de l’organisation de lutte contre la torture, elle, est beaucoup plus sévère avec les nouvelles autorités. Selon la militante des droits de l’homme, la police continue d’avoir le feu vert des autorités pour maltraiter les prisonniers.
« La torture continue depuis le renversement de Zine Ben Ali mais elle ne semble pas être systématique», c’est ce qu’a déclaré le 21 mai le rapporteur spécial des Nations unies, Juan Mendez. La Tunisie devra enquêter «énergiquement» sur la torture massive pratiquée sous le règne autoritaire de Ben Ali, renversé le 14 janvier par une révolution populaire.
Radhia Nasraoui, la présidente de l’organisation de lutte contre la torture affirme avoir reçu des témoignages de prisonniers torturés et même violés, après la révolution.
Source : « rfi » Le 22-05-2011
Tunisie : la sociéité civile déborde d’énergie
Ce 21 mai, se tenait à Tunis, le 1er forum Tuniso-français de la société civile. Les organisateurs, – 4 ONG tunisiennes et l’institut français – attendaient 150 participants. Il y en avait plus de 500. Un succès qui reflète le foisonnement d’initiatives, d’associations qui ont pu éclore ces trois derniers mois. La société civile a été à l’origine de cette révolution sans parti. Elle était sous contrôle sous « l’ancien régime ». Elle entend bien jouer un rôle dans la construction démocratique nouvelle. J’ai eu l’honneur d’ouvrir ce forum aux côtés de Yadh Ben Achour, président de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique, celui qui est chargé d’organiser le processus électoral qui doit permettre la mise en place d’une assemblée constituante le 24 juillet prochain.
C’était la première fois que je me rendais en Tunisie. J’avais décliné plusieurs invitations. La dernière fois, c’était en novembre dernier, invité à ouvrir un forum pour la jeunesse organisé par le Parti unique, le RCD, et présidé par Ben Ali. Je n’avais pas eu de mal à refuser cette invitation, comme je n’ai pas hésité à pouvoir participer à ces échanges entre sociétés civiles.
L’enjeu est de taille. Les associations doivent s’organiser, pour jouer ce rôle bien singulier dans la citoyenneté, la solidarité, l’environnement. Il y aura peut-être l’équivalent de notre loi de 1901, qui a résisté si vaillamment depuis plus d’un siècle et qui garantit la liberté associative. Mais il faudra trouver aussi les moyens d’assurer l’indépendance des associations à l’égard des pouvoirs politiques, administratifs, religieux, privés. Il faudra aider ces associations à grandir sans se bureaucratiser, à se professionnaliser sans perdre leur esprit militant, à agir sans s’inféoder. Cela sera un combattant permanent, car tout pouvoir se méfie de tels contre-pouvoirs, cherche à les mettre sous contrôle ou sous dépendance. Pour cela Yadh Ben Achour a plaidé pour que soit soutenu cet « esprit civique » qui souffle depuis cinq mois. Des ONG françaises, comme la coordination SUD, ainsi que des acteurs de l’économie solidaire, comme le Groupe SOS, étaient présentes et se sont engagées à soutenir leurs partenaires tunisiens. Les jeunes volontaires en service civique pourront apporter leur contribution. Nous sommes convenus d’organiser d’ici septembre, un programme d’échanges permettant à des volontaires français de pouvoir soutenir l’organisation de la vie associative en Tunisie, pendant que des jeunes tunisiens pourront effectuer un service civique en France.
Comme le disaient des représentants des associations françaises « nous avons aussi besoin de votre énergie pour nous réveiller, parfois ».
Source : « Le Nouvel Observateur » Le 22-05-2011
Lien : http://martinhirsch.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/05/22/tunisie-la-socieite-civile-en-m.html
La société civile tunisienne de la révolution à la transition
Par Mourad Teyeb
Ce Forum, organisé dans la Cité des sciences à Tunis par l’association Sawty, le collectif Randet, l’association Amal et l’association Enda Inter-Arabe, a connu beaucoup de réussite et une affluence remarquable. Il a été l’occasion d’échanger sur les idées et les plans pour hisser le niveau des acteurs de la société civile tunisienne aux normes mondiales et aux attentes de l’ère post-révolutionnaire. Lors de la séance plénière de samedi, Yadh Ben Achour, président de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, a commencé par noter que «notre révolution en est une parce que la notion d’association a changé». «Nos jeunes, a-t-il indiqué, sont le fer de lance de la révolution. Ils ne cessent de nous pousser vers le changement. Ils ont besoin de protéger la révolution, à travers un nouvel esprit civique ».
Miser sur la société civile dans la transition M. Ben Achour a appelé à «une rupture avec un paradigme historique avec lequel les sociétés arabes ont vécu pendant des siècles, et pas uniquement avec 23 ans de dictature et ceci ne peut être atteint que par la société civile». «Si nos modes de raisonnement et notre esprit civique ne changent pas, aucune constitution et aucun parti politique ne pourront changer notre société », a-t-il averti, concluant que «pour maintenir la vigilance qui a marqué le début de la révolution, il faut miser sur la société civile». Martin Hirsch, président de l’Agence du service civique (France), a indiqué qu’ils sont «beaucoup en France à être proche de ce que vous faites et de ce que vous avez vécu». Reconnaissant «la difficulté qu’éprouve la société civile pour se positionner dans le paysage politique», M. Hirsch pense que «la société civile doit affirmer sa singularité et sa forme, sans être soumise. Ce n’est jamais gagné car le pouvoir politique fera tout pour la manipuler et la contenir». Pour ce chevronné de l’action citoyenne et du travail associatif, la société civile a besoin: 1/ d’un cadre juridique, qui lui garantirait sa singularité et son indépendance et 2/ de son indépendance vis-à-vis du pouvoir politique, des pouvoirs publics, des intérêts privés et des intérêts religieux.
Une adéquation difficile Comment donc garantir sa pérennité? L’ancien Haut-commissaire à la Jeunesse (dans le gouvernement de François Fillon) voit que les ressources d’une association proviennent des cotisations de ses adhérents, des dons publics et privés (sous condition qu’ils soient cadrés et transparents) et de ses activités économiques. Il évoque l’expérience française très réussie, qui consiste à inviter les jeunes à effectuer leur service civique sous forme d’activités volontaristes dans des associations en France et à l’étranger. Selon Hirsch, cette formule, «dont 15.000 jeunes Français ont bénéficié cette année», offre des possibilités de collaboration avec la Tunisie. L’Agence du service civique, qu’il dirige, propose d’aider à ce que des jeunes Tunisiens en profitent.
Attention à l’isolement et à la manipulation Jean-Louis Vielajus, président de Coordination Solidarité Urgence Développement (Sud), voit l’importance de la société civile dans la zone euro-Med autrement. «L’Europe a peur de l’immigration, de l’insécurité et de la mondialisation mais la révolution tunisienne a réussi à dissiper ces craintes par l’image rassurante qu’elle a véhiculée», a-t-il dit. Et d’ajouter: «Le mouvement associatif a joué un grand rôle dans la mobilisation pour l’intérêt général (pendant la révolution tunisienne) mais il faut faire attention à la faiblesse récurrente des associations dans le monde». Une faiblesse surtout due, selon M. Vielajus, à l’isolement et au manque de collaboration entre elles. «D’où le besoin de créer des groupements d’associations », dits Forums ou collectifs ou autre. Un besoin qui doit naitre d’une conscience «qu’il ne faut pas rester morcelé, isolé». Une cinquantaine de ces collectifs existe aujourd’hui dans le monde. «En se mettant ensemble, on devient un acteur public pesant dans nos pays», appelle Vielajus. Ainsi, «il faut fructifier les liens entre les tissus associatifs des deux rives de la méditerranée car nous avons besoin de vous, vous avez besoin de nous». D’où l’importance de faciliter aux jeunes tunisiens l’obtention de visas pour la France. Un «rêve» que cet activiste français ne dénie pas. «La promesse faite par l’ambassadeur de la France dans ce sens (vendredi soir, lors d’une réception en l’honneur des participants au Forum, ndlr) est symbolique», a-t-il indiqué. Le Forum s’est poursuivi samedi avec des ateliers sur la Citoyenneté, l’Environnement, les Femmes et la Santé des femmes et le Microcrédits.
Source : « Kapitalis » Le 22-05-2011
Tunisie. Les sondages politiques ne sont-ils pas prématurés?
Par Noureddine Ben Mansour
Les sondages ont une importance grandissante dans les pays démocratiques. D’une façon générale, on peut dire que les sondages participent au choix et à la sélection des candidats, c’est-à-dire qu’ils ils renforcent la légitimité des candidats les plus connus et les plus populaires. Un sondage bien fait est une réelle opportunité pour les candidats. Il leur donne une nouvelle possibilité leur permettant d’ajuster leurs stratégies et de rectifier à temps leurs campagnes. Si le candidat est entouré de bons spécialistes en communication, il peut aisément déterminer et mesurer l’impact de son message et par là il peut le réorienter en cas de nécessité.
Un sondage n’est jamais neutre Tout candidat qui veut assurer une réussite électorale doit bien comprendre les effets des sondages sur le vote, car, avec cette compréhension, il peut en temps réel anticiper une forte participation des électeurs en sa faveur. Pour arriver à concrétiser, il est censé bien distinguer entre les effets cognitifs et les effets de contagion. Les premiers touchent essentiellement les électeurs politisés et les deuxièmes influencent les électeurs les moins politisés. La question la plus importante qu’on peut poser est de savoir le rôle réel des sondages et ce qu’il cache comme opportunité, nuisibilité, influence et partialité. Cette question doit, avant tout, nous ouvrir les yeux sur la vérité de chaque bureau ou expert réalisant un sondage. On doit bien connaitre ses intentions et ses orientations politiques. On doit aussi avoir les mêmes soucis quant aux enquêteurs qui sont confinés dans leur bureau ou ceux qui sont sur le terrain ou, plus précisément, dans la nature. Pour certains, le sondage n’est jamais neutre: il peut avoir des effets nuisibles sur l’opinion publique voire sur la démocratie dans son ensemble. Par des manipulations intelligentes et discrètes, le sondage peut orienter l’opinion en faveur de certaines personnes, soient des chefs de partis ou des indépendants. Il peut représenter une menace camouflée pour le bon déroulement de la préparation des élections. C’est donc une arme à double tranchant qui n’est jamais neutre. Tout au contraire, elle a une influence directe sur l’exercice démocratique du vote. Pour d’autres le sondage est une technique fiable, neutre et impartiale. Il est un moyen efficace et nécessaire pour le processus de la démocratie et l’exercice libre du suffrage.
Les manipulations des sondeurs Nous devons faire attention lors de la prochaine campagne électorale aux manipulations de certains bureaux de sondage et à leurs manœuvres camouflés pour orienter le public dans un sens bien déterminé en faveur d’une partie bien précise. Car les sondages ont un effet avéré sur les taux de participation et les votes des électeurs. Aussi devons-nous faire attention aux questions posées par les sondeurs. On doit distinguer entre deux types de questions: la question fermée et la question ouverte. La première propose un nombre bien déterminé de réponses et la personne sondée choisit l’une d’entre elles. La question ouverte a l’avantage de permettre à la personne objet du sondage d’émettre plusieurs opinions personnelles. La technique de la question dite fermée est la plus utilisée par les bureaux de sondage et elle n’est pas neutre comme certains l’avancent. Elle leur permet d’avance d’influencer les personnes sondées et elle oriente, d’une façon intelligente, leur opinion. Toute réponse aux questions avancées dépend intrinsèquement de la manière dont elles sont formulées et présentées. Ce qui aggrave cette situation c’est la qualification, le niveau intellectuel et éducatif des enquêteurs et la compréhension juste de la question posée aux enquêtés. Pire encore, certains enquêteurs enregistrent des réponses floues qui ne reflètent pas intégralement l’opinion de l’enquêté car ce dernier a fourni une certaine réponse hâtive, irréfléchie et rapide. Aussi les spécialistes du sondage essayent-ils toujours de nous donner une image positive de leurs enquêtes en les colorant de neutralité et d’impartialité tout en prenant une marge bien aisée d’erreur au cas où leurs sondages ne reflèteraient pas la réalité. C’est leur arme secrète.
Des normes de référence pour les sondages Devant cette vérité et plus exactement pour pouvoir neutraliser ces bureaux d’enquête et de sondages ainsi que leurs enquêteurs, il est primordial et nécessaire de mettre en place des mesures sous formes de lois qui règlent les enquêtes électorales et ce pour mieux contrôler les opérations de sondages. De ce fait et pour sauvegarder les acquis de la révolution, pour renforcer l’apprentissage de la démocratie et pour mener à bien les futures élections en Tunisie, il serait opportun voire obligatoire de mettre en place une commission réglementée de suivi et de contrôle des sondages selon des normes homologuées et bien définies dont sa tâche primordiale est de veiller au respect et à la conformité des sondages publiés par les bureaux ou les instituions spécialisées en la matière. Pour atteindre cet objectif et pour que la future commission puisse exercer efficacement, il est significatif et pratique d’élaborer des normes de référence pour les sondages auxquelles les enquêteurs doivent se conformer à la lettre. La situation actuelle des sondages, en Tunisie, n’est pas encore bien claire du fait de manque de plusieurs facteurs qui touchent les moyens matériels et immatériels. Aussi convient-il de veiller à éviter les erreurs et les imperfections de certains bureaux spécialisés dans le sondage tels que la mauvaise présentation de la manière et les procédures d’enquête, sans oublier aussi le bas niveau des enquêteurs. La définition des délais de sondage devrait être obligatoire et connue d’avance et ce par une détermination des dates bien limitées entre la réalisation de l’enquête (sondage) et sa publication. En plus, il faut définir les modalités d’interrogation et les questions doivent être en cohérence totale. Le temps presse, et les bureaux de sondage ont profité du vide juridique dans ce domaine pour s’engouffrer dans la brèche. Il n’est pas certains que cela va aider à la transparence des prochaines élections.
Source : « Kapitalis » Le 21-05-2011
Tunisie, Ben Ali aujourd’hui : Une fiction-réalité
Habitué encore à la mécanique du protocole, BEN ALI a-t-il oublié de venir au hall pour me recevoir, ou alors a-t-il voulu me rappeler le rapport patron-subordonné qu’il voudrait continuer à imposer. Il se considère probablement encore Président de la Tunisie et tient à l’exprimer. A-t-il aussi carrément oublié l’heure à laquelle je devais arriver ?! Je reste ainsi figé au milieu de ce hall à attendre qu’on vienne me chercher ou m’autoriser à aller dans une direction qui m’amènera à lui. Jadis cela se passait pratiquement de la même façon sauf qu’il y avait toujours quelqu’un pour accueillir. Et souvent la queue se formait devant la porte de son bureau. Avant huit heure du matin, cette queue me regroupait avec son médecin privé, un cadre du ministère de l’Intérieur et parfois un des ses gendres (à un certain moment le plus souvent CHIBOUB, qui avait avec lui un rapport de voyous d’une complicité très subtile). Cela faisait 15 minutes que j’étais planté au milieu du hall, ne savant pas quoi faire, quand soudain j’entendis une voix que je connaissais bien. Leila apparut. Vêtue d’un jogging blanc ivoire, elle venait de l’aile gauche, tenant à la main un enfant que je n’avais pas reconnu. C’était leur fils unique Mohamed Zine Elabidine. Elle avançait dans ma direction, le nez assez haut, comme je l’avais toujours connue quand il lui arrivait de passer dans ce couloir du Palais de Carthage. Pensant qu’elle venait pour m’accompagner à BEN ALI, je m’apprêtais à lui tendre la main quand elle passa à un mètre de moi sans même me regarder. Ah oui ! J’ai totalement oublié qu’elle ne me sentait pas. Je me souvenais alors du jour où il a fallu à BEN ALI de me crier dans la figure en me mettant le téléphone pratiquement sur la bouche « Parle Youssef, Bon Dieu, Parle !». C’était suite à plusieurs appels qu’elle lui avait faits pour lui rappeler l’heure du déjeuner. A chaque fois, il lui répondait qu’il était au bureau avec moi, en train de travailler sur quelque chose d’important. Au bout de la nième fois, ne le croyant certainement pas, elle lui aurait signifié qu’il mentait. Ce qui me rappela brièvement les dires sur l’infidélité de BEN ALI. J’en déduis aussi qu’elle se méfiait beaucoup de lui se ce plan et le contrôlait au plus près. Elle passa donc son chemin vers le jardin de la maison sans se soucier de ma présence. Une fois éloigné de moi, l’enfant tourna furtivement la tête, comme pour vérifier que je ne les suivais pas. Leila ne semblait pas atteinte par le sort que lui avait réservé le peuple tunisien. C’est probablement, la nature méprisante que je lui connaissais et qu’elle a toujours montrée qui cachait l’état réel dans lequel elle se trouvait. Globalement, son physique était inchangé. Mais l’absence de maquillage, dévoilait de franches traces du temps. J’entendis de nouveau sa voix, loin dans le jardin. Elle semblait demander à son fils de courir vers l’autre bout de l’allée. J’étais sur le point de retourner vers les gardes pour leur demander ce que je devais faire, quand je vis arriver vers moi un homme en jellaba blanche. Il me souhaita la bienvenue et me fit signe de le suivre. Son accent me permit de savoir qu’il était saoudien. Il appartenait probablement à un corps de domestiques spécialement sélectionnés pour la famille royale et leurs hôtes. Je le suivis à travers couloirs, escaliers descendants et montants, vers le fonds de la bâtisse, assez loin de l’entrée de la maison. Je repensais alors à l’idée que j’avais de BEN ALI : Un homme qui me donnait l’impression d’avoir toujours peur qu’il lui arrive quelque chose. Son départ précipité du pays avait été la confirmation de mon jugement. Après une belle trotte, je me trouvais dans une grande pièce salon sur laquelle donnaient trois portes de chambres, une en face, une à droite et la troisième à gauche. Je fus prié de m’asseoir et on me présenta un jus de fruit que je m’empressa d’ingurgiter, tellement j’avais soif. Le garçon se dirigea alors vers la porte située à droite du salon, tapa délicatement et entra dans la pièce en refermant la porte.
Source : « Global Net » Le 22-05-2011
Lien : http://www.gnet.tn/sur-le-vif/tunisie-ben-ali-aujourdhui-une-fiction-realite-suite/id-menu-1006.html
Printemps Arabes: «La Révolution Tunisienne est à la fois moderne et mixte» (Sophie BESSIS)
La Directrice de recherches à l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) Paris, et secrétaire générale adjointe de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH). Sophie BESSIS a qualifié «la révolution tunisienne est d’une grande nouveauté». En effet, lors d’une conférence sur «Démocratie et développement : quels enseignements pour l’Afrique peut-on tirer des révoltes arabes ?» qu’elle a animé ce samedi 21 mai à Dakar dans le cadre de la série «LEADERSHIP ET MUTATIONS» de LEAD Afrique Francophone, elle a estimé que cette révolution «n’est pas seulement une révolte sociale, une révolte politique, révolte intellectuelle, elle est tout cela à la fois». Pour la franco-tunisienne, c’est une révolution à la fois extrêmement moderne totalement mixte, totalement séculière dont les mots d’ordre ont emprunté le registre des principes universels: Dignité, Liberté et Egalité. «On n’a pas entendu un seul mot d’ordre religieux dans les rues de la Tunisie pendant toute la période révolutionnaire. Et quel que soit les risques, et ils sont loin d’avoir disparus, qui sont inhérents à tout processus révolutionnaire, et les risques sont encore en Tunisie, la Tunisie est dans une période de très grande fragilité» a-t-elle laissé entendre. Pour les enseignements à tirer, la secrétaire générale adjointe de la FIDH d’indiquer: «d’abord le développement à supposer qui signifie quelque chose n’est plus une spécificité de l’évolution historique du Sud qui n’épouserait que le champ de l’économie. Il s’incarne dans une aspiration politique générale et donc la question du développement devient une question obsolète pour moi». Elle a aussi fait comprendre que: «l’essentialisation des différences entre le Nord et le Sud n’est plus de mise. Il n’y a pas des trajectoires différents, évidemment nos histoires ne sont pas les mêmes. Evidemment il est hors de question de prendre le Nord pour model puisque le model du Nord est en train de s’épuiser en son centre même. Donc il serait regrettable de le copier». Mais, dit-elle, «il n’y a pas de différence de nature dans les aspirations des peuples et cela je crois que c’est quelque chose d’extrêmement important». «La démarche inspirée de «Leadership et Mutation» permet aux jeunes leaders de mieux appréhender les enjeux des processus en cours. Elle leur permet également de bénéficier d’un cadre pour l’action permettant de s’organiser en vue de susciter par eux et avec eux un éveil de conscience citoyenne et des attitudes plus conformes aux principes du développement durable» ont fait savoir les organisateurs.
Source: “PressAfrik” Le 22-05-2011
Tunisiens et Français se disputent le parti pirate tunisien
Sleheddine Kchouk, surnommé « le loup », a déposé récemment une demande de légalisation du parti pirate tunisien. Le plus intéressant n’est pas le parti lui même mais ses coulisses. Ce n’est pas la première tentative de création de ce parti en Tunisie.
Chemseddine Ben Jemaa, un parfait inconnu en Tunisie jusqu’à septembre dernier avait déposé une première demande qui lui avait été refusée à cause de sa double nationalité. Il possède en fait un passeport français et est membre du parti pirate français.
Sur son mur Facebook, Ben Jemaa se révolte contre « une discrimination à la naissance qui est contraire aux droits de l’Homme ».
Dès sont arrivée en Tunisie, Ben Jemaa s’était rapproché de Slim Amamou. Il a été, lui aussi, arrêté en janvier avec Kchouk et Amamou. Il fréquente également les communautés Twitter et Open Source, avec le pseudonyme « KanGouLya ».
Le franco-tunisien est étroitement aidé, depuis son retour en Tunisie par le parti pirate français, notamment son (ex) président Paul Da Silva. Ce dernier était même intervenu auprès du bureau de Michèle Alliot-Marie pour libérer Ben Jemaa.
Il y a deux partis pirates distincts, formés par deux clans distincts. Kchouk, sa femme et ses collègues semblent avoir pris l’avantage en publiant leurs actions et bénéficient des attaques sur Amamou pour se faire connaître. Les actions de Ben Jemaa et ses camarades, elles, sont restées secrètes.
Ben Jemaa tente de récupérer le parti, il n’a pas d’autres moyens que l’utilisation de prête-noms dans un processus digne d’un coup d’état, bien que “démocratique”. Il explique, toujours sur Facebook, que “Le PP tn doit être géré démocratiquement avec de la transparence, donc ils [ndlr : kchouk et collègues] doivent maintenant organiser au plus vite des élections du parti pour que les membres fondateurs passent le relais à des membres dirigeants qui seront nommés démocratiquement.”.
Entre ces deux pôles, il y a le groupe Takriz qui revendique que le Parti Pirate Tunisien est un de ses produits. Takriz est actuellement poursuivi par le juge d’instruction du tribunal militaire permanent de Tunis. Sa page facebook est censurée.
Bien que Kchouk ait confirmé son indépendance par rapport à Takriz, il affiche l’adresse de leur site web sur son profil Twitter. Si une relation est établie entre le parti et le groupe, la légalisation risquerait d’être difficile à obtenir.
Source: ”Webdo” Le 22-05-2011
Regard sur des révolutions naissantes
2011 restera à tout jamais l’année des révolutions arabes. De leur début, mais probablement pas de leur achèvement. Ainsi le dit Abdelwahab Meddeb, passionnant intervenant du Grand Débat, hier.
Un homme, deux généalogies. La vision d’Abdelwahab Meddeb sur le monde est double, mais clairvoyant.
Devant 130 personnes, au théâtre de Tulle hier après-midi, le quatrième invité du Grand Débat avait pour mission de poser son regard sur les révolutions du monde arabe. Avec lucidité, pour cet intellectuel tunisien nourri aux mamelles compatibles des Lumières et de l’Islam.
Cette Révolution tunisienne, déclenchée par une immolation le 17 décembre 2010, il ne l’avait pas vue arriver, et il n’en a pas saisi immédiatement la portée. Comme tout le monde. Car « les Révolution ne s’annoncent pas. A posteriori, on peut expliquer la chaîne de causalité, mais sur le coup, je suis resté dans la logique de la classe à laquelle j’appartiens ». Le mouvement tunisien a débuté « dans la classe populaire marginalisée, a été relayé par la classe moyenne de la blogosphère, puis par les intellectuels dès le 10 janvier ».
Un intervalle de sidération, puis d’analyse et de soutien à un mouvement éclos au moment où toutes les conditions étaient réunies. Presque l’issue d’un processus cinquantenaire. Car même si Abdelwahab Meddeb ne va pas jusqu’à baptiser Bourguiba « père de la Révolution », il estime qu’elle doit beaucoup à l’homme d’Etat qui a obtenu l’indépendance du pays. Le terreau d’où est née la fleur révolutionnaire, c’est lui qui l’a préparé : « Bourguiba était un radical-socialiste, pur produit de la IIIe République française, celle qui a fait de l’Etat l’instituteur du peuple. Dès 1956, des signes de laïcité ont été mis en place, hors référence à la charia ». Instruction, contrôle de la natalité, égalité dans le mariage et autres avancées ont bâti une société apte à se libérer du joug de la dictature.
« Mais la liberté va-t-elle finir par l’emporter ? » questionne l’organisateur du Grand Débat, Philippe Lapousterle. Meddeb reste prudent. « La Tunisie me semble la plus avancée pour cela, mais le processus du passage de la dictature à la démocratie n’est pas mécanique ».
Le poète-historien-philosophe-écrivain se fait confiant dans l’avenir des libertés naissantes, lui qui a bâti sa propre liberté dans sa double filiation. Ses croyances, il les résume dans une phrase empruntée à un auteur arabe : « je crois à la religion de l’amour, où que me mènent ses cortèges ».
Source: “Le Populaire” Le 22-05-2011
Tunisie, Moncef Marzouki refuse le report des elections
Dans une déclaration à Radio Jeunes ce dimanche, Dr Moncef Marzouki, président du Congrès pour la République (CPR), a exprimé son refus de la décision du report des élections de l’assemblée constituante au mois d’octobre prochain, considérant cette décision comme étant “une preuve de l’échec du gouvernement à remplir sa mission principale et à honorer ses engagements envers le peuple tunisien”.Selon le président du CPR, “cet ajournement ne sert pas les intérêts du pays, et est à même de retarder le rétablissement de la légitimité de l’Etat, et le règlement des problèmes réels et urgents que vit la Tunisie”. Dr Marzouki regrette vivement que l’achoppement du processus de transition en Tunisie donne un mauvais signe aux peuples qui placent un grand espoir dans la réussite de l’expérience tunisienne.
Source: ”GlobalNet” Le 22-05-2011
Tunisie: Génération FB!
C’est aussi excitant de rester figé devant un écran, à écrire des choses…? Ma mère trouve toujours cela absurde, ça lui donne des crampes et lui fait mal aux yeux de rester assise sans bouger devant un écran; elle préfère de loin une bonne discussion conviviale autour d’un bon café, et avec des gens qu’on connaît… Qu’est-ce que c’est que cette absurdité de discuter avec des gens qu’on ne connaît pas…? Comment opèrent les réseaux sociaux? Y a-t-il une logique FB? Qu’est-ce qui fait la particularité et donc le succès, pour le moins phénoménal, de la communication virtuelle? Le mystérieux phénomène FB …. Il ne s’agit pas juste de réseau social, sur lequel on partage des vidéos et des blagues, dire “j’aime“ ou “j’aime plus“. Le phénomène est beaucoup plus profond et lourd de sens. FB, c’est la possibilité de tout diffuser, et de tout savoir. La nouvelle forme de langage simplifié, inventée par les réseaux sociaux, offre des opportunités immenses, en termes de communication, et d’intelligence collective. Ca on en a déjà parlé. Mais plus encore, cette nouvelle forme de langage, et de lien social plus généralement, donne l’extraordinaire possibilité de gérer son image et son identité, derrière le mur du virtuel. Et ça, c’est encore plus important peut-être. Car, le «je» peut agir en toute liberté, une liberté qui était toujours socialement restreinte, dans le cadre de la communication traditionnelle. La communication virtuelle et le langage simple inventé par FB ou Twitter nous sortent, et nous libèrent quelque part, de tous les poids culturels, sociaux voire politiques, qui, traditionnellement organisent et régulent toutes les sociétés humaines. Dans le monde réel, le «je» agit et pense dans le cadre d’un ensemble de normes, de valeurs et de règles tacites, le «je» fait partie d’un groupe social, porte et subit son identité, et régule ainsi son discours, sa communication, d’une certaine manière. Dans le monde virtuel, le «je» jouit d’une liberté sans égal, il a la possibilité de façonner son image, mettre ce qu’il veut dans la photo de profil, la date de naissance (et donc l’âge) qu’il veut, la ville natale qu’il veut, etc. Bref, «je» deviens qui je veux, et une infinité de possibilités s’offrent à moi. La révolution: processus… Cette possibilité crée une nouvelle liberté d’expression, précisément une attitude… de liberté. Et c’est cette nouvelle culture, de la liberté d’expression, qui explique, peut-être, que le peuple d’Internet n’ait pas eu peur du régime policier de Ben Ali, s’y est opposé aussi ouvertement et en si grand nombre. FB a été moteur, d’une conscience politique, chez la classe qu’on croyait la plus éloignée de la politique: les jeunes.
D’abord, les jeunes dits “défavorisés“, et qui vont se connecter une heure ou deux, avec le 1d qu’ils ont comme seul argent de poche de la journée, et les 4 cigarettes (de la journée aussi) posées sur la table, dans des publinet(s), un peu partout dans les quartiers pauvres de la capitale ou des régions de l’intérieur. Ensuite, les jeunes dits “favorisés“, c’est-à-dire qui se baladent avec leurs Iphone et Ipad, et qui se connectent sur les terrasses de café chics, en attendant que papa leur trouve un job bien payé dans l’entreprise de tel ami. Si intelligence collective il y a, c’est bien celle qui a réuni ces deux franges de jeunes, à la base très éloignées l’une de l’autre. C’est exactement le principe des pages FB qui naissent et prolifèrent comme des champignons, qui rencontrent un succès phénoménal en quelques jours, ou qui stagnent et n’arrivent pas à réunir des fans autour d’elles. «Rajhi» pour ou contre, dernier exemple en date… Le même processus a été valable, et a opéré, pour les autres classes sociales et socioprofessionnelles. Elles étaient moins présentes sur FB, mais elles s’y sont mises en voyant que c’est le lieu où il faut être. Le nouveau salon de thé à la mode. Un autre facteur de taille, l’ouverture du citoyen lambda sur tous les médias ou presque, du monde, grâce à la télévision par satellite. A force de regarder la télévision française (vue la proximité de la langue), Al Jazeera ou Al Arabia, une conscience politique et surtout critique a fini par se former chez tout un chacun, avec tous les travers de la partialité de certains de ces médias. … Finalement, FB est un support, un outil. On y met ce qu’on veut. Ca peut être le vecteur de l’exhibitionnisme nouveau, de la vie privée publique, comme ça peut être le bureau de l’état major d’une armée d’insurgés. Encore une fois, le meilleur comme le pire. Du fait de cette révolution technologique de la communication, nous assistons, et allons inéluctablement assister encore plus, à des changements radicaux, d’ordre social et culturel d’abord, mais aussi d’ordre politique, économique et même philosophique. Toute la civilisation humaine est en passe de changer de visage pendant ce millénaire, grâce à (ou à cause de…) cette révolution technologique. L’être humain est un animal social… ça on le sait, seulement il ne faut pas croire que c’est l’ère de l’individu roi, loin de là. Certaines formes de socialisation sont délaissées, mais d’autres apparaissent avec force. La politique remplace le foot, Internet remplace la famille, etc. Qui ne vérifie pas toutes les 15 minutes l’écran de son téléphone? Qui ne panique pas quand «l’Internet baisse»?… L’être humain du troisième millénaire… un être de connexion…?!
Source: “wmc” Le 22-05-2011
Le présidentialisme aux yeux de Néjib Chebbi
Vaste programme basé sur la séparation des pouvoirs, la bonne gouvernance, une police dépolitisée et une justice qui doit redevenir aveugle
« Un régime politique fondé sur la séparation des pouvoirs », avec, pour corollaire, et en préambule une « Déclaration des droits et des libertés ». Au fond, les axes et les grandes orientations du PDP, telles que réaffirmés par Maya Jeribi et surtout, par Néjib Chebbi, lors du grand meeting de vendredi après-midi, relèvent des constantes et des exigences que n’avait cessé de défendre le Parti dont personne ne remettra en cause l’irréductible opposition à l’ancien régime.
L’action est fondée, en effet, sur ce principe de séparation des pouvoirs, principe dont procèdent toutes les articulations, tous les poids et tous les contre-poids étayés par Montesquieu. C’est même d’une évidence incontournable. Cela paraît simple aux yeux de ceux qui étudient le système. Mais cela se complique lorsqu’on est dans le système. Car, justement, paraphrasant Montesquieu, Néjib Chebbi rappelle que la confusion des pouvoirs engendre la personnalisation du pouvoir et c’est ce que nous aurons eu durant 50 ans, c’est-à-dire depuis l’indépendance. « Le pouvoir c’est moi ». « L’Etat c’est moi », aurait dit Louis XIV. Pire : « Il y a moi et mon costard : l’Etat ». On a eu cela en effet, depuis la naissance du « Nouvel Etat tunisien ». Et cette personnalisation, doublée de népotisme et de spoliation des deniers publics et des biens du peuple en fut, l’extrême, l’immonde représentation.
Néjib Chebbi, Maya Jeribi et le PDP en ont toujours fait leur cheval de bataille… A priori, le pouvoir absolu, tel que décrié par le leader du PDP lui-même, est une tentation récurrente dans les régimes présidentiels. Montesquieu ne parlait pas encore de régimes présidentiel ou parlementaire, mais il faisait remarquer que « tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser et (par la simple disposition des choses) le pouvoir doit arrêter le pouvoir ».
Vocation « américanisante »
A ce propos, Néjib Chebbi parle de garde-fous tout en réaffirmant sa préférence pour un régime présidentiel. Là, il ne cache pas une vocation « américanisante », dès lors que d’un revers de main, il « rase » le régime parlementaire (trop européen à son goût même s’il ne le dit pas) et, on le sait, régénérateur d’instabilité chronique gouvernementale. Il cite le mauvais exemple : l’Italie, quoique l’Italie trouve sa stabilité précisément dans ces instabilités répétitives. Et toujours dans cette vision « américanisée » des choses, le leader du PDP n’a pas manqué de saluer le geste d’Obama. Et c’est logique !
Il n’empêche : sans vraiment faire dans le négativisme, l’orateur met en avant les préoccupations immédiates du pays. A savoir le rétablissement de la sécurité et cela passe à ses yeux par la dépolitisation de la police tout en réaffirmant la nécessité d’un recentrage des services de renseignements et il fait bien de rappeler que les RG doivent fonctionner, qu’aucun pays ne peut vivre sans, même si, avec parcimonie, il évite de prononcer la formule satanique : « police politique ».
Mais, il prend soin de préciser que les services de renseignements ont eux-mêmes besoin d’une espèce de rééducation sociale et culturelle : c’est-à-dire, en d’autres termes, cesser d’épier les Tunisiens dans le sens vulgaire et sociétal du terme.
Remédier à la stérilisation de l’enseignement
La sécurité, certes. Mais, le social surtout. A commencer par l’enseignement – dont la généralisation reste un acquis – mais qui génère, selon Néjib Chebbi, 150 mille chômeurs diplômés du supérieur. Et là, tout s’imbrique : Néjib Chebbi fait un constat macro-économique assez bien motivé et propose des recettes. A savoir les PME et PMI pour résorber le chômage et stimuler l’appareil productif ; un dinar moins déprécié pour sauvegarder le pouvoir d’achat. Ce sont des vérités économiques. Ce furent même là des recettes inévitables pompeusement exposées dans les discours avant le 14 janvier. Sauf que le leader du PDP précise bien que ces « exposés » n’étaient qu’une berceuse sociale.
Bon, ce n’est là qu’une sommaire synthèse d’un programme « vaste » tel que qualifié par Néjib Chebbi et dont la dynamo sera la bonne gouvernance. Bonne gouvernance en tout, en somme, pour redonner leur crédibilité aux institutions, dans une société égalitaire et pluraliste. Et là, l’avocat qu’il est rappelle une vérité bafouée : l’indépendance de la justice. Une justice gangrenée qui avait cessé d’être aveugle pour recouvrer la vue maléfique, durant 23 ans, sinon un demi siècle de corruption et de passe-droits.
Source: “Le Temps” Le 22-05-2011
Futur président, qui êtes-vous ?
Par Abdelhamid Gmati Au début des années 90, le Premier ministre du Canada se représentait aux élections fédérales pour un second mandat. La campagne électorale commandait qu’il aille prendre contact avec les populations de toutes les provinces et toutes les composantes de la société. Il eut à se rendre dans un foyer de retraités, qui sont des électeurs non négligeables : d’abord parcequ’ils pèsent relativement lourd (pourcentage important des suffrages), ensuite parce que, désœuvrés et conscients de l’importance de leurs votes, ils vont aux urnes en masse. Conscient de cela, le Premier ministre se devait de courtiser ces électeurs. Dans l’un des foyers, il engagea la conversation avec une vieille dame, dans un fauteuil roulant. Laquelle le toisa et lui dit : «Tu (le «Tu» au Québec, n’a pas la même signification de familiarité qu’en France) nous a menti et tu n’as pas tenu tes promesses : on va te «débarquer». La scène a été diffusée, en direct, par une chaîne de télévision, reprise par les autres, les radios et la presse dans son ensemble. Aux élections, le premier ministre fut, effectivement, «débarqué», le vote des « aînés » ayant pesé lourd et il fut contraint à la retraite.. Il y a quelques jours, le Président des Etats -Unis était convié, en compagnie de son épouse, à la fameuse émission « Oprah ». Ils durent répondre à toutes les questions de l’animatrice, célèbre pour sa franchise, son audace, sans complaisance. Et tout y passait : ses politiques, ses promesses, tenues et non tenues, sa vie privée, ses relations avec son épouse, ses revenus, sa fortune personnelle, ses amitiés, ses goûts etc. Un véritable «audit» de ce personnage, Président de la première puissance mondiale, qui se prépare à se représenter pour un second mandat. C’est que, en démocratie, l’on ne peut pas confier les destinées de tout un peuple (et, en l’occurrence, du monde) à quelqu’un d’obscur, ayant des choses à cacher, des défauts, voire des malversations, ou des obsessions, même si l’on croit le connaître du fait d’un premier mandat. Il y a plusieurs exemples d’hommes politiques, aux Etats Unis et ailleurs, dont la carrière a été stoppée pour des comportements répréhensibles. Avec notre révolution, nous avons une éclosion de partis politiques et, donc, un grand nombre de personnalités qui veulent nous gouverner, soit comme président, soit comme responsables au gouvernement et dans toutes les instances de l’Etat. Et que savons-nous sur eux ? Rien, ou juste les petits côtés valorisants qu’ils veulent bien nous faire miroiter. Si nous avions su ce que nous savons, aujourd’hui, de ce qu’était Ben Ali, dans sa jeunesse, ses relations avec ses parents, ses amis, ses travers, ses comportements, son caractère, sa vie de couple, sa relation avec l’argent, qu’il était menteur et ne tenait pas ses promesses, peut-être n’aurions nous pas été sensibles aux chants des sirènes. Aujourd’hui, nous avons un tas de personnages qui se déclarent révolutionnaires, qui veulent parler au nom du peuple, qui excluent les autres, qui accusent, revendiquent, clament leur «propreté», leur légitimité, voire leur «virginité» et veulent nous gouverner. Les uns étaient brimés et se taisaient, d’autres étaient dans des partis d’opposition, également muets et, pour le moins, complaisants, d’autres, encore, étaient à l’étranger, en exil, se faisant entendre seulement par certaines parties étrangères. Tous souffraient à des degrés divers. OK. Pas de problème. Mais puisqu’ils veulent briguer le pouvoir, voire les pouvoirs, il est naturel qu’ils soient eux mêmes « transparents ». Indépendamment de leurs programmes politiques et ceux de leur parti, qu’ils nous disent qui ils sont, en tant que personnes, ce qu’ils ont fait, quelles étaient leurs ressources, ici et à l’étranger, leurs relations professionnelles et familiales, leur statut matrimonial, leurs qualités et leurs défauts, sont-ils de parole, etc. Peut-être découvrirons-nous que l’un d’entre eux n’a pas payé ses impôts, (comme un certain premier ministre français dont la carrière pourtant prometteuse, s’est arrêtée pour cela), ou n’a pas déclaré sa femme de ménage à la CNSS, comme l’exige la loi, ou qu’il est accroc à l’argent, aux jeux de hasard, aux courses ou aux cartes, ou qu’il est un coureur de jupons (le FMI vient d’en savoir quelque chose (et, à l’inverse , pour une dame, une « coureuse de pantalons »), ou qu’il bat sa femme, ou qu’il a une double nationalité et qu’il travaille pour un pays étranger, ou qu’il n’aime pas les bédouins, les sahéliens, les sudistes ou les nordistes, les habits modernes, les habits tunisiens, les femmes intelligentes et modernes, l’avion, les touristes, ou peut-être même les sports ou…les chats. On lui pardonnera, tout de même, si sa femme est une coiffeuse : toutes les coiffeuses ne se ressemblent pas et la plupart sont d’honorables dames. Mais il faudra quand même veiller à ce qu’elle n’ait pas un bataillon comme frères et sœurs.
Source: “La Presse” Le 22-05-2011
Réponse de Moncef père de Sakher El Materi aux accusations et aux rumeurs
Suite à la fuite du président déchu Ben Ali et la majorité de sa famille à l’étranger, les médias tunisiens ont trouvé dans les secrets et les histoires de ces familles une mine d’informations pour alimenter leurs colonnes. Les tunisiens assoiffés de ce genre d’informations ont trouvé dans les enquêtes journalistiques des réponses à plusieurs questions qu’ils se posaient, notamment d’où viendraient toutes ces fortunes?
La Famille « El Materi n’était pas à l’abri » des scénarios hollywoodiens publiés dans les médias tunisiens et étrangers. Compte tenu de la gravité de ces informations, l’avocat de Moncef El Materi, père de Sakher le gendre du Président déchu, a adressé au quotidien « Achourouk », une clarification de la part de son client.
Premièrement :
Lorsque Moncef Materi a quitté le pays à la fin du mois de janvier 2011 vers la France, il n’était pas en fuite des poursuites judiciaires, mais il a voyagé pour subir une intervention chirurgicale, comme le confirment les attestations médicales à sa disposition. El Materi affirme que suite à l’opération cardiovasculaire subie, il reviendra en Tunisie et il sera prêt pour faire face à toutes les accusations.
Deuxièmement :
M. El Materi informe tous les tunisiens qu’il n’a jamais été impliqué dans le vol, l’acquisition ou la cachette de pièces archéologiques. Il dénie aussi toute relation avec la défiguration ou l’exploitation de sites archéologiques comme a été publié dans les journaux tunisiens. El Materi précise que, conformément à ce qu’avaient dit les experts de l’Institut de sauvegarde du Patrimoine, sa maison ne contient pas de pièces archéologiques à l’exception de 2 morceaux de pierres qui pèsent des tonnes et qu’il a trouvé au moment de l’achat de la maison en 1996. Dans le souci de protéger le patrimoine de son pays et en respect à la loi, Moncef El Materi a immédiatement informé la municipalité. Le maire de Carthage lui avait demandé alors, de garder ces pièces jusqu’à ce que les autorités concernées s’en chargent. Selon ces instructions, El Materi a gardé lesdites pièces comme la plupart des citoyens propriétaires de maisons à la région de Carthage. Ces actions nobles ne peuvent en aucun cas constituer un crime commis par El Materi car il a bien respecté les lois.
Dans le même contexte, Moncef el Materi informe les tunisiens qu’il ignore tout concernant les pièces archéologiques enterrées dans le jardin de sa maison. Il ajoute à ce niveau que sa maison actuellement fermée, a subit plusieurs tentatives de vols et qu’il n’est pas responsable de ce que font les gardiens ou autres personnes dans sa maison. Il rajoute que les investigations vont certainement prouver ses propos.
Troisièmement:
M. Moncef El Materi rappelle qu’il est révolutionnaire et que tous les tunisiens connaissent son histoire. Pour la liberté, la dignité, et le droit à la pratique politique, El Materi a été condamné à mort en 1961. Il a passé 12 ans de prison dont 7 ans de travaux forcés.
D’autre part, Moncef el Materi soutient la révolution tunisienne actuelle surtout qu’elle ne contredit pas ses principes qui n’ont pas changé même après le mariage de son fils Sakher de la fille de Ben Ali.
Quatrièmement :
Moncef El Materie espère enfin que les médias tunisiens soient à la hauteur des changements révolutionnaires qui se passent en Tunisie, et qu’il vérifient toutes les informations avant publication.
Qui est Moncef El Materi ?
Moncef El Materi, est le père de Mohamed Fahd Sakhr, gendre préféré de Ben Ali. Ancien militaire reconverti dans les affaires, son histoire n’est pas banale non plus : c’est un ancien condamné à mort. Né en 1939, engagé très jeune dans l’armée, il a connu Ben Ali à Saint-Cyr, au début des années 1960, quand les deux hommes parachevaient leur formation d’officier au sein de la prestigieuse académie militaire française. Impliqué dans le complot de Noël 1962, une conjuration ourdie par Lazhar Chraïti pour éliminer le président Bourguiba, Moncef El Materi est condamné à la peine capitale par une cour martiale. Peine finalement commuée en dix années de travaux forcés, après l’intercession décisive de Wassila Bourguiba, la première dame, issue, comme les Materi, de la bourgeoisie beldie, et très liée avec la mère du jeune putschiste. Ses onze coaccusés ont eu moins de chance : ils ont été fusillés en janvier 1963.
Radié de l’armée à sa sortie de prison, en 1973, Moncef El Materi s’est associé à son frère Tahar pour créer la société El Adwiya, aujourd’hui le plus important laboratoire pharmaceutique privé du pays et plus tard beaucoup d’autres entreprises prospères dans le secteur agroalimentaire. Discrètement réhabilité après le coup d’Etat de Ben Ali, le 7 novembre 1987, il a siégé à la Chambre des conseillers, la deuxième chambre du parlement tunisien. En Avril 2007, Moncef El Materi a été nommé à la tête de Nestlé Tunisie, en tant que président du Conseil d’Administration de cette entreprise qui exerce dans le secteur agroalimentaire. Selon Nestlé, c’est Moncef El Materi lui-même qui a pris la décision d’abandonner ses fonctions au 20 janvier 2011. Le samedi 29 janvier 2011, la société Adwya, dont les activités suivent leur cours habituel ont publié un communiqué adressé aux actionnaires, aux fournisseurs ainsi qu’à la clientèle que son conseil d’Administration, réuni le 26 Janvier 2011, a pris la décision de remplacer « El Materi » par un nouveau Directeur Général. Son nom, comme celui de toute sa famille, figure sur la liste des personnes considérées comme faisant partie de l’entourage proche de l’ex-dictateur.
Source : « Tunisie Numerique » Le 22-05-2011