Déclarationdu premier secrétaire du mouvement Ettajdid
Tunisie: le mouvement Ennahda contre le report des élections
AFP: G8: Tunis espère un « soutien massif » pour réussir sa transition
Reuters Tunis croit en la défection du ministre libyen du Pétrole
ATS: La Suisse ouvre un bureau de la DDC à Tunis
REVUE DE PRESSE
Déclarationdu premier secrétaire du mouvement Ettajdid
Tunisie: levée de bouclier sur le report des élections
Tunisie: le mouvement Ennahda contre le report des élections
Tunisie: le chef de la diplomatie opposé à un report des élections (Lead)
G8: Tunis espère un « soutien massif » pour réussir sa transition
Tunisie: saisie de munitions près de la frontière libyenne
Tunis croit en la défection du ministre libyen du Pétrole
Tunisia: sondaggio, paese islamico ma profondamente laico
La Suisse ouvre un bureau de la DDC à Tunis
Kamel Jendoubi explique pourquoi il faut reporter au 16 octobre les élections de la Constituante
Tunisie. Les raisons du report des élections
Constituante: respectons l’échéance du 24 juillet
Report des élections : Lettre ouverte à M. le Président de la République
Le Front républicain et l’impossible union de la gauche
Tunisie: Abdallah kallel se défend depuis son lieu de détention
Le Tunisien et la politique, 100 jours après la révolution
Cette étude avait pour principal objectif de tirer les conclusions et d’analyser les opinions et prédispositions des Tunisiens à l’égard de la politique et ce après cent jours de la révolution. L’enquête a été réalisée à travers un questionnaire électronique auto-administré et à travers des interviews face-à-face auprès d’un échantillon représentatif composé de 1.206 interviewés âgés de 20 ans et plus.
Crise de confiance entre «l’homme de la rue» et les politiques Parmi les résultats majeurs de ce sondage, 79.9% des Tunisiens considèrent que la démocratie est avant tout un droit à la liberté d’expression. Toutefois, la définition de cette liberté, de ses règles et de ses limites restent encore ambiguë pour un «citoyen» non encore habitué à cet exercice. En revanche, 57.5% considèrent que la démocratie signifie la transparence et la justice. Ce résultat confirme encore la crise de confiance qui perdure entre «l’homme de la rue» méfiant et les politiques incapables de rassurer le citoyen aussi bien par le discours ou par les actes. Une autre signification de la démocratie constitue pour 55.7% des Tunisiens une importance fondamentale: les droits de l’homme. Un slogan tant plébiscité par l’ancien régime et qui, à force de ne pas être appliqué, a perdu tout son sens dans un pays où ces droits universels sont dépourvus de toute signification. Le Tunisien ne peut plus se contenter d’être un consommateur de biens et de services de consommation, mais il veut consommer aussi de «la nourriture politique». Pour ce qui est de la considération du pluralisme politique comme étant un déterminant de la démocratie, ceci ne représente que 22.6% des réponses. Ceci peut s’expliquer par deux raisons majeures: le Tunisien n’arrive pas encore à «faire face» à une diversité d’idéologies politiques. Le nombre «exorbitant» de partis politiques (plus de 60 à ce jour) est en train décrédibiliser la qualité pluraliste de l’exercice démocratique.
Ennahdha, Ettajdid et les autres Dans un autre volet d’analyse, les résultats relatifs à l’étude de la notoriété des différents partis politiques font ressortir un ensemble de constats qui confirment la méconnaissance relative de nos partis. A cet égard, le parti Ennahdha affiche le taux de notoriété le plus élevé et ce à raison de 61.4%. Il est clair que ce parti constitue un acteur majeur dans la vie politique et présente de ce fait une entité politique de taille aussi bien pour ses partisans ou pour ceux qui n’adhèrent pas à ce courant idéologique. Pour ce qui est des partis qui constituent ce qu’on peut appeler «le front progressiste», le parti Ettajdid présente une notoriété qui s’élève à raison de 24.7%, suivi par le Mouvement démocrate socialiste (Mds) avec 23.1% et le Parti démocrate progressiste (Pdp) avec 16.9%. Ces résultats sont tout simplement une illustration parfaite des fruits de la politique médiatique et de la stratégie adoptée par l’ancien régime pour écarter toutes les forces politiques du pays et d’anéantir leur rôle et leur présence sur la scène politique. Depuis la révolution et malgré une présence médiatique relativement pesante de ces partis et de leurs leaders, la notoriété de ces partis demeure relativement faible. Ces constats confirment donc «un capital notoriété» qui reste à développer pour l’ensemble des partis tunisiens, mais aussi et surtout un positionnement politique clair et distinctif. Il faut souligner que la prolifération des partis politiques et la similitude, parfois même lassante, des noms de partis, est loin de simplifier la tâche aux Tunisiens, qui, en l’absence d’un discours clair et d’une vraie stratégie de communication, se retrouvent désorientés et incapables de reconnaitre et d’identifier les partis.
Manque de positionnement des partis Cette étude a permis également de constater la difficulté exprimée par les Tunisiens à cerner les positionnements des différents partis. Ainsi, et à l’exception du parti Ennahdha pour lequel le positionnement est clairement défini, en tant que parti islamiste, et ce pour 48.3%, les autres partis souffrent d’un réel problème en matière de perception d’une tendance politique claire et distinctive. Plus de 80% des interviewés n’arrivent pas à positionner chacun des partis politiques. Des confusions importantes, une dispersion remarquable des réponses et des positionnements, parfois même en totale contradiction avec la tendance politique réellement annoncée et adoptée par le parti. Ce problème de positionnement par trois raisons principales : – Une méconnaissance de la signification et des fondements spécifiques à chaque courant politique. – Une incapacité des partis politiques à définir et à communiquer clairement leurs positions et leurs approche politique ou les axes et les fondamentaux de leurs projets. – Une volonté de la part des partis politiques à «plaire» et se conformer à une tendance «populiste révolutionnaire», chose qui a fait sombrer le discours de la majorité de ces partis dans l’ambiguïté et le flou, sans qu’ils expriment clairement une orientation politique claire et un projet socio-économique bien défini. Ainsi, la majorité des partis adopte un discours basé sur «ce que le Tunisien veut entendre» et non sur «les vrais fondamentaux du projet politique» du parti.
Vision «péjorative et réductrice» des partis En revanche, l’interrogation sur la définition que se font les Tunisiens du rôle des partis politiques a fait ressortir plutôt une perception de ce rôle assez confus et mal défini dans l’ère de l’ancien régime où primait l’hégémonie du parti unique qui monopolisait la vie socio-économique en privant les Tunisiens de leur droit à la diversité d’approches. Après la révolution, et dans un contexte de pluralisme surprenant et remarquablement diversifié, les Tunisiens commencent à se faire une perception de la mission et des rôles joués par les partis. Dans ce cadre, 58.9% des répondants considèrent que le premier rôle d’un parti politique se résume à «la participation aux élections en vue de s’approprier du pouvoir». Cette conception du rôle des partis politiques présente une vision assez «péjorative et réductrice» de ce rôle. Le Tunisien est encore sceptique à l’égard des partis, et la multiplicité spectaculaire de ces derniers ne fait que confirmer ce sentiment. «L’engouement» à la création des partis n’a fait que consolider cette méfiance justifiée par une crise de confiance dans les hommes de la politique et notamment par rapport aux motivations d’accéder au pouvoir aussi légitimes soient-elles. Toutefois, 46.9% considèrent que le rôle d’un parti politique est de défendre des idées et des principes, ce qui constitue une vision plus «optimiste» pour la considération de la mission des politiciens. Cette vision reste tributaire de la crédibilité des idéologies et des conceptions proposées. En revanche 39% considèrent que ce rôle est de «soumettre au peuple un système de gouvernement», ce qui illustre l’exigence de proposer un «vrai projet politique, social et économique». Dans une autre mesure, l’interrogation relative au rôle des organisations de la société civile fait ressortir que 61.7% considèrent que cette composante doit assurer «une complémentarité avec les partis politiques et veiller au respect de la démocratie». Ceci illustre une perception basée sur «la non neutralité politique» de ces intervenants qui, ont représenté avant, pendant et après la révolution une force de contre poids vis-à-vis du gouvernement dans un contexte politique et les repères et les territoires et domaines d’intervention tardent encore à être bien définis. Ceci se confirme davantage par les opinions de 37% et 19.2% des répondants qui définissent, respectivement, ce rôle comme étant un «rôle d’opposition au pouvoir» et une «alternative à l’action politique». Cette considération du rôle politique des organisations de la société civile a en toute logique relégué en deuxième plan leur «vraie» mission de canalisation et d’intervention dans les domaines non politiques, ainsi que la défense des intérêts sociaux et professionnels. D’ailleurs, seulement 27.9% et 26.6% des répondants avancent, respectivement leurs conceptions dans le cadre d’une vision sociale et civile. Le rôle si important de cette composante de la scène sociopolitique exige une meilleure définition.
Les politiciens perçus comme des «profiteurs» Cent jours après la révolution, 47.1% des Tunisiens considèrent que la politique est un système d’interaction et d’échange ayant pour finalité l’exercice du pouvoir. Cette appréhension «pécuniaire» se confirme par les avis de 35.8% des répondants qui considèrent les politiciens comme étant des «profiteurs» qui cherchent à servir leurs intérêts individuels. En outre 23.8% des répondants considèrent que l’exercice politique est un «luxe» qui relève de la responsabilité d’une certaine élite. Ce constat approuve la «rupture» entre l’homme de la rue et la politique et anéanti le rôle de la masse dans l’orientation et l’évolution de la scène politique dans le cadre d’une relation verticale. En revanche, seulement 22.9% des Tunisiens appréhendent la politique dans sa conception idéologique basée sur l’interaction et l’échange entre diverses conceptions de la société. Ces résultats constituent des indicateurs qui se rapportent aux constats suivants: – Le Tunisien tarde encore à se définir un rôle dans l’exercice politique et se réconcilier avec ce «monde» vis-à-vis duquel, il reste encore sceptique et méfiant. – Le Tunisien reste encore sans repères et n’arrive pas à se positionner en tant qu’acteur influant dans l’exercice politique et reste encore imprégné par des années de marginalisation et de manipulation d’un peuple qui n’a jamais connu un réel exercice politique démocratique où il pouvait jouer pleinement son rôle d’arbitre. – La mauvaise image de marque des politiciens représente un frein majeur à l’implication du Tunisien dans l’exercice de la politique. Les intentions de participation à la vie politique est indicateur sur le nouvel état d’esprit du Tunisien «post-révolution». Il est remarquable à constater, à ce propos, que seulement 47.8% des Tunisiens envisagent de participer dans la vie politique. Ce taux aussi considérable soit-il, reste assez limité et révèle encore le scepticisme qui perdure encore à l’égard de la politique. Cette méfiance peut être encore expliquée par la volonté d’une bonne partie du peuple Tunisien de retrouver une certaine stabilité économique et sociale et surtout sécuritaire qui tarde encore à être retrouvée à cause, entre autres du bras de fer entre les différents acteurs politiques. Les intentions d’adhésion dans un parti politique s’élèvent, quant à elles, à 20.1%, ce qui constitue un taux relativement faible et qui exige de la part des partis un effort de mobilisation et de recrutement des adhérents. En revanche, 36.5% se contenteront de participer dans la vie politique par le vote. Ce qui constitue également un taux relativement faible, étant donné les exigences et les enjeux de représentativité et de légitimité escomptés à l’occasion de la prochaine échéance électorale. Le pluralisme excessif et l’absence de positionnement politique distinctif ont fait que le passage d’une scène politique en situation de monopole à une situation théoriquement fortement concurrentielle sont loin de rassurer et motiver le Tunisien. Pour les Tunisiens n’envisageant pas de participer dans la vie politique, plusieurs freins sont exprimés. Ainsi, 39.7% avouent que le principal frein est le désintéressement à la politique… Malgré l’euphorie de la révolution, une bonne partie des Tunisiens demeurent distante d’un monde qui est encore loin de les séduire pour s’y impliquer. En revanche 10.1% des répondants expriment clairement leur pessimisme à l’égard de l’évolution de la démocratie dans notre pays et considèrent qu’on ne deviendra jamais un pays démocratique. Il faut dire que certaines pratiques anarchiques de la démocratie justifient dans une certaine mesure ce sentiment. En outre, 9.9% et 6.4% des interviewés présentent respectivement les freins liés à «la non connaissance des fondamentaux des partis politiques» et «la peur de s’engager dans un parti». Ces résultats confirment davantage le scepticisme du tunisien à l’égard de la politique ainsi que l’exigence, pour les partis, de réduire voire d’anéantir les freins à «la consommation de la politique».
Seuls 3.2% des Tunisiens croient au charisme du leader Enfin et pour ce qui est de l’étude des motivations d’adhésion dans un parti politique, 35.6% des Tunisiens considèrent que c’est un moyen d’expression de leur fierté. Cette motivation se confirme par une autre relative à la «volonté de servir le pays et la défense de la révolution» et ce pour 35.3%. Ces constats illustrent l’effet «révolutionnaire» sur une bonne partie des Tunisiens et qui voient, désormais, en l’exercice politique un devoir patriotique et un moyen d’expression de soi. Le besoin d’appartenance est de plus en plus un leitmotiv pour les Tunisiens, malgré assez désorientés et incapables de cerner les positionnements des partis. D’ailleurs seulement 7.4% des répondants envisagent de s’engager en politique tout en ayant une vision claire de l’idéologie du parti auquel il compte adhérer. Notons enfin que seulement 3.2% des Tunisiens ayant des intentions de s’impliquer dans un parti politique sont motivés par le charisme du leader. Ceci appuie encore les constatations faites dans le cadre de cette étude et qui révèlent un faible capital de crédibilité et de charisme des personnalités politiques. Les résultats dégagés par la présente étude permettent de tirer plusieurs conclusions qui devront être interprétées par les politiciens et tous les acteurs influant sur la scène politique post-révolution et ce en vue de dresser les axes et les orientations de l’étape future : – Un consommateur politique inexpérimenté, encore hésitant et sceptique à l’égard des politiciens. – Absence de discours et de prise de position claire de la part des partis. – Une «offre politique» assez désorientée et confuse et encore basée sur «l’émotionnel révolutionnaire» en l’absence de vrais projets politiques. – Absence de réels leaders ayant une légitimité révolutionnaire ou idéologique: pas de référentiel, pas pouvoir de mobilisation. Ceci implique deux exigences majeures: 1- Exigence de comprendre les Tunisiens: les attitudes politiques fondamentales des Tunisiens : l’intérêt pour la politique, l’attitude à l’égard du changement, degré de satisfaction ou de mécontentement à l’égard de la situation actuelle, sujets principaux de préoccupation, opinions, l’image des partis politiques ainsi que les attitudes à leur égard, les enjeux perçus de la révolution : ce qu’attend le Tunisien de sa nouvelle Tunisie. 2- Exigence de bâtir un positionnement politique clair et distinctif: Les partis politiques doivent: rassurer les Tunisiens et comprendre leurs réels attentes, définir et annoncer un projet politique qui engage le parti et le positionne clairement par rapports à ses choix socio-politiques et économiques, contribuer à cultiver politiquement les Tunisiens et les sensibiliser des enjeux et des risques relatifs à la construction d’une nouvelle démocratie, rompre avec les discours démagogiques et arrêter de jouer sur l’émotionnel de la révolution.
Source : « Kapitalis » Le 23-05-2011
Pour le retour de la statue de Bourguiba à sa place à Tunis
M. Caïd Essebsi, aujourd’hui Premier ministre du gouvernement provisoire, et probablement jusqu’au 16 octobre, après le report à cette date des élections de l’assemblée constituante, pourrait mettre son propre souhait à exécution. Et il y aura peu de Tunisiens pour contester sa décision. L’ex-président Ben Ali avait fait déplacer de l’avenue Bourguiba la statue du père de la nation. Il l’a remplacée par une vulgaire horloge, aujourd’hui rouillée et lugubre. Une pétition circule dans le web, «à l’attention de pouvoir en place et du futur gouvernement», pour demander que la statut du président Bourguiba regagne sa place. Le 1er juin, date du retour triomphal de Bourguiba en Tunisie, en 1955, après son exil en France, serait peut-être la date idéale pour un tel acte à portée symbolique, à une période transitoire où la Tunisie a besoin de retrouver ses repères historiques et civilisationnels.
Source : « Kapitalis » Le 23-05-2011
Tunisie : Qui veut pirater le Parti Pirate ?
Par Mohamed Jebri
Slaheddine Kchouk fulmine : «Notre jeunesse ne fait pas la manche et n’a pas que le cannabis et les sites pornos en tête». Slim Amamou, l’enfant prodigue de la cybercommunauté n’a pas été ménagé par les siens. Mais que se passe-t-il chez nos pirates, à peine quelques jours après la fondation de leur parti ?
L’affaire du Parti Pirate Tunisien a défrayé la chronique et fait encore couler beaucoup d’encre. C’est un journal électronique qui a ouvert le bal de l’imbroglio en annonçant, le 12 mai, l’affiliation du secrétaire d’Etat à la jeunesse Slim Amamou aux membres fondateurs du PPT. L’info a été répercutée sur les chapeaux de roues dans le fil d’actualité Twitter et sur quelques pages Facebook. Sans doute parce que Slim Amamou devait démissionner du gouvernement transitoire avant de rallier les rangs des flibustiers. La neutralité politique étant une condition sine qua non dans le maintien de son portefeuille au Ministère.
Le 15 mai, la tension (déjà fébrile) monte d’un cran suite aux déclarations incendiaires de Slaheddine Kchouk, président du parti pirate lors d’une interview publiée par Tunivisions. Le fondateur du PPT y a jeté de l’huile sur le feu en affirmant que Slim Amamou fait cavalier seul et joue en solo depuis qu’il a rejoint le gouvernement. Il estime de ce fait l’implication de ce dernier dans le parti pirate comme nulle est non avenue. Slaheddine Kchouk souligne au passage que «depuis leur incarcération dans les geôles du Ministère de l’intérieur et la confiscation de leurs équipements durant les manifestations de janvier, Slim s’est complètement désolidarisé des membres du parti». Dans l’interview en question Slaheddine Kchouk fulmine : «Notre jeunesse ne fait pas la manche et n’a pas que le cannabis et les sites pornos en tête».
A ces allégations, Slim Amamou a répliqué au cours d’un entretien téléphonique conduit par le journaliste Mohamed Ali Souissi du portailMalissonline. Il a en effet infirmé les propos du président du parti pirate concernant l’éventuel lien qu’il entretiendrait avec lui. Slim déclare également ne pas avoir de velléités de fonder un parti. Même si le projet était dans les limbes sous l’ère de Ben Ali, et a été avorté alors à cause de l’inéligibilité de son compère naturalisé Chemseddine Ben Jemaa. «A l’époque, le parti était composé de moi-même, Yassine Ayari, Chemseddine Ben Jemâa et des membres du groupe Takriz. En ce moment, ce n’est qu’un vœu pieu et je ne compte pas m’engager dans une carrière en politique» soupire Slim Amamou.
Le site Tunisie Haut Débit, a contacté de sa part le secrétaire d’Etat et a publié dans un papier datant du 16 mai un démenti qui corrobore les indiscrétions de Slim Amamou rapportées par Malissonline. Pourtant, la page Wikipedia qui lui est consacrée indique qu’il a été exclu du parti pirate depuis le 29 mars. Les membres du parti se sont fendus d’un Tweet pour s’expliquer quant aux raisons de son limogeage l’attribuant au fait qu’il a dérogé aux objectifs de la Révolution en hochant la tête à la proposition du gouvernement Ghannouchi. Or, dans une vidéo mise en ligne le 10 mai sur Facebook, Slim Amamou a évoqué les préparatifs de la création du parti pirate. «Des amis sont en train de démarcher avec les instances de tutelle. Quelques lois caduques ont fait que le parti soit interdit lors du premier dépôt. On va cette fois essayer de remplir toutes les formalités préalables à sa mise sur pied» rassure Slim.Cherchez l’erreur!
Décidemment, on se perd en conjectures et on ne sait plus à qui tendre l’oreille pour tirer au clair les dessous de cette foire d’empoigne. Le tapage médiatique autour de l’affaire a répandu davantage l’intox. Mais au moins une chose est sûre : Slim Amamou, l’enfant prodigue de la cybercommunauté n’a pas été ménagé par les siens. Il a même dû essuyer une virulente série de levées de boucliers des Facebookeurs et autres Tn-Tweeples. Du coup, une question se pose avec d’autant plus d’acuité : Sa nomination annoncée en janvier sous d’heureux auspices au fauteuil du secrétaire d’Etat est-elle en train de tourner, quatre mois plus tard, au vinaigre?
Source : « Business News » Le 23-05-2011
Lien : http://www.tekiano.com/ness/20-n-c/3787-tunisie-qui-veut-pirater-le-parti-pirate-.html
Assemblée constituante tunisienne : report probable de l’élection au 16 octobre
La Haute instance indépendante chargée d’organiser les élections de l’Assemblée constituante tunisienne s’est prononcée pour un report du scrutin, initialement prévu pour le 24 juillet, pour des raisons logistiques. Un temps opposé à cette idée, le Premier ministre Béji Caïd Essebsi semble s’être résigné.
Les rumeurs dont bruissait Tunis depuis plusieurs jours se confirment : l’élection de l’Assemblée constituante ne devrait pas se tenir le 24 juillet comme prévu.
Le président de la Haute instance indépendante chargée de préparer et superviser le scrutin, Kamel Jendoubi, a proposé un report au 16 octobre, lors d’une conférence de presse inopinée à Tunis dimanche.
« Raisons techniques »
« Pour des raisons techniques et logistiques, nous n’avons pas assez de temps pour tenir les élections du 24 juillet », a confirmé le président de la Commission de réforme politique, Yadh Ben Achour. « Il y a 7 millions d’électeurs à enregistrer, il y a des problèmes d’organisation, de formation des agents inscripteurs… »
La décision finale revient maintenant au Premier ministre de la transition, Béji Caïd Essebsi. En dépit de son opposition à tout report, il est peu probable qu’il aille à l’encontre des instances chargées d’organiser le scrutin. « Actuellement, les élections ne dépendent plus du gouvernement puisqu’il y a une commission spéciale qui a été créée et va s’occuper des élections », avait-il déclaré à Paris mercredi dernier.
Décision attendue mardi
« Cette proposition sera étudiée mardi en Conseil des ministres », a déclaré le porte-parole du gouvernement Taïeb Baccouche. Les décrets portant sur la convocation des électeurs et la date du scrutin devraient être publiés dans la foulée.
Les partis politiques tunisiens sont divisés sur l’opportunité de ce report. Dimanche, un des dirigeants du Parti démocratique progressiste (PDP), Mouldi Fahem s’est dit « surpris » et « inquiet » dimanche de la proposition d’un report. Le Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT) s’est en revanche prononcé pour celui-ci.
« Il nous faut encore du temps pour informer et former les gens, faire évoluer nos médias et trouver une solution à la police politique qui est encore là, a souligné son porte-parole, Hamma Hammami. L’essentiel maintenant est de décider ce qu’on va faire d’ici le mois d’octobre, d’où l’importance des consultations entre toutes les forces politiques, afin que les élections soient réellement l’expression de la volonté populaire et réalisent les objectifs de la révolution. »
Source : « Jeune Afrique » Le 23-05-2011
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Comment la France défend le dossier tunisien devant l’Union européenne
Ne voulant pas assumer seule le fardeau de l’aide aux pays du Sud de la Méditerranée, la France voudrait que l’Union européenne revoie ses règles de répartition des fonds d’aide entre ces pays et ceux de l’Est européen.
Le séminaire sur «la nouvelle dynamique des échanges franco-tunisiens», organisé mercredi 11 mai 2011 à Paris par la Chambre tuniso-française de commerce et d’Industrie (CTFCI), dirigée par le tandem Fouad Lakhoua (président) et Habib Gaïda (directeur général), et la Chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCIP) a été une occasion, pour les gouvernements tunisien et français de débattre de la manière d’aider la Tunisie à faire face aux énormes défis politiques, économiques et sociaux de l’après Ben Ali.
Abdelhamid Triki, ministre de la Planification et de la Coopération internationale, a indiqué que la Tunisie avait besoin «de 4,5 à 5 milliards de dinars en 2011 et du maximum de dons». A ce jour, les dons ont atteint près de 200 millions de dinars. En matière de crédits, la Tunisie –qui, rappelle le membre du gouvernement, a un «investment grade»- a besoin de «fonds à décaissement rapide».
Soulignant que «le processus de Barcelone n’a pas réussi à atteindre l’objectif d’une sécurité et prospérité partagées», Férid Tounsi, président-directeur général de l’Agence de Promotion de l’Industrie et de l’Innovation (APII), a une idée précise de la solution à mettre en place pour que la Tunisie puisse régler ses problèmes économiques et sociaux. Il faudrait, selon lui, l’intégrer dans la zone Euromed et la faire bénéficier de la part de l’Union européenne du «traitement accordé aux pays PECO». Et c’est là justement que réside le problème, ainsi que l’a exposé Pierre Lellouche.
Sommet de Deauville…
Très attentive «à la réussite du chapitre que vous avez ouvert en Tunisie… la France est totalement mobilisée à vos côtés», assure le secrétaire d’Etat auprès de la ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, chargé du Commerce extérieur. A quelques jours du sommet du G8 (Deauville, 26-27 mai 2011) auquel la Tunisie a été invitée et sera représentée par le Premier ministre Béji Caid Essebsi, le responsable français a affirmé qu’«il faudrait que les gouvernements occidentaux apportent leur soutien» à la Tunisie. Car «il y a une course contre la montre entre les attentes sociales et le calendrier politique» et «il faudrait que les puissances soient là pour accompagner» cette révolution «pour éviter qu’elle ne sombre dans les difficultés».
Outre d’avoir «mobilisé 350 millions d’euros», la France a «multiplié les efforts diplomatiques auprès de l’Union européenne pour qu’elle n’oublie pas son Sud». Une Union européenne qui «a engagé une revue totale de ses outils financiers, et ce n’est pas négligeable», estime M. Lellouche.
Paris entend poursuivre ce «travail pédagogique» en vue d’atteindre trois objectifs. D’abord, «faire respecter la fameuse règle des 2/3, 1/3» dans la répartition des fonds d’aide européens entre les pays de la rive Sud de la Méditerranée et ceux de l’ex-Europe de l’Est –alors que ces pays bénéficient aujourd’hui de plus de 40 euros par tête d’habitant, contre seulement 3 euros pour les autres. Et pour combler ce fossé, la France a demandé «à la Banque européenne d’investissement de monter en puissance», indique Pierre Lellouche.
Ensuite, le gouvernement français œuvre à l’élargissement du mandat de la BERD (Banque européenne de reconstruction et de développement). Enfin, l’action de la France se déploie également «sur la scène internationale, notamment au FMI et à la Banque mondiale, pour se coordonner et apporter la réponse adéquate aux besoins des pays du Sud».
Source: ”wmc” Le 23-05-2011
Tunisie: Abdallah kallel se défend depuis son lieu de détention
Peu de temps après que l’Association des victimes de torture en Tunisie (Avtt), dont le siège est à Genève, ait annoncé le dépôt d’une plainte pénale à l’encontre de Abdallah Kallel «pour lésions corporelles graves, séquestrations, injures, mise en danger de la santé, contraintes et abus d’autorité», des proches de Abdallah Kallel décident de défendre l’ancien sénateur sur le net. Le 12 avril 2011, un blog a été lancé par les enfants de Abdallah Kallel. Le 19 mai 2011 c’est une page Facebook qui lui est dédié (qui ne comprend que 23 fans) et enfin, un site web sera prochainement opérationnel. En effet, une stratégie sur le web se structure de plus en plus pour défendre Abdallah kallel. Bien qu’il soit en détention depuis le 12 Mars 2011, ce dernier indique, dans une note Facebook sur sa page fan, « respirer cette brise de liberté ». Ci-après l’intégralité du papier de Abdallah Kallel, l’une des figures centrales du régime Ben Ali et qui fut à deux reprises, Ministère de l’Intérieur (entre 1991-1994, puis entre 1999-2001):
« Aujourd’hui, comme tous les Tunisiens, je respire cette brise de liberté qui me permet d’écrire. Je peux enfin rendre compte directement, dire ce que j’ai fait et aussi ce que j’ai été, en tant que haut serviteur de l’État depuis 1972. Exprimer la vérité. Et saluer ce moment de l’Histoire que chacun attendait depuis trop longtemps. Que me reproche-t-on? D’avoir été ministre de l’intérieur dans les années 90, période de montée fulgurante de l’islamisme en Algérie et en Tunisie. La presse écrite et internet donnent écho aux calomnies et aux accusations de torture de certains fondamentalistes. Officiellement, on me reproche d’avoir été trésorier du parti de Ben Ali, sans pour autant en avoir tiré le moindre enrichissement personnel, ce qui fait paradoxalement naître une présomption irrationnelle de culpabilité à mon encontre. Alors, sans trop savoir de quoi demain sera fait, en raison de mon âge avancé et de ma santé fragile, je crois avoir le devoir de m’exprimer publiquement pour raconter comment j’ai été amené à servir l’Etat Tunisien sous Bourguiba puis sous Ben Ali pendant 40 ans. J’aime mon pays. Je suis un simple citoyen, fils d’agriculteur viscéralement attaché à la terre de Tunisie et à ses valeurs ancestrales. Je garderai toujours en moi les souvenirs d’une enfance partagée entre la culture des oliviers sous un soleil de plomb et la longue marche quotidienne de plusieurs kilomètres pour me rendre à l’école publique. J’ai alors acquis le sens de l’effort et la mesure du temps. Puis j’ai eu la fierté d’intégrer l’ENA, cette école exigeante inventée pour bâtir la Tunisie moderne et souveraine dont ma génération d’étudiants rêvait… J’ai appris mon métier dans les cabinets ministériels de feu Hédi Khfecha, feu Abdallah Farhat, et l’honorable Rchid Sfar. Auprès de ces grands hommes d’État et combattants Tunisiens je me suis imprégné des bases du patriotisme et de l’intégrité. J’ai ainsi commencé ma carrière de haut fonctionnaire sous Bourguiba, de 1972 à 1987. Et naturellement je l’ai poursuivie sous Ben Ali. C’est ce qu’on appelle en droit public le principe de la « continuité de l’Etat ». Beaucoup d’hommes intègres s’y sont pliés sans y perdre leur âme : Mohamed Charfi, Saadoun Zmerli, Daly Jazi et bien d’autres. Comme eux j’ai travaillé avec lui. Ni eux, ni moi n’étions inconscients. Il s’agissait pour chacun, et à sa place, de servir l’Etat. J’ai été à la tête des ministères de la Défense, de la Justice et de l’Intérieur, au service de l’Etat tunisien et non d’intérêts individuels. Qui d’ailleurs – officier, juge ou policier – pourra me reprocher de lui avoir donné un ordre illégal ? Combien de fois, contre la volonté du Président ou des siens, ai-je résisté ? En 1999, Garde des sceaux, j’ai refusé d’intervenir dans un procès à la demande du gendre puissant de la famille Ben Ali. J’ai aussitôt été muté. En 2001, ministre de l’intérieur, je me suis opposé à l’octroi d’avantages et autorisations à des membres de la famille Trabelsi. J’ai immédiatement été limogé. À juste titre, certains me qualifiaient de « joker » car je n’appartenais à aucun clan. Plutôt que d’instrumentaliser l’intérêt général au profit d’intérêts particuliers, j’ai décidé de quitter le gouvernement. Le 25 janvier 2001, j’ai refusé à trois reprises le portefeuille de la Santé que le premier ministre Ghannouchi me proposait sur ordre de Ben Ali. Demandez-lui ! Ce violent incident a provoqué les foudres du Président déchu. Je n’ai plus jamais été membre ni du gouvernement, ni de son cercle proche. Commencèrent alors les surveillances, les écoutes, les filatures de mes déplacements familiaux et les mesures d’intimidation de mes enfants. Si j’ai accepté de revenir en 2004 avec des fonctions consultatives loin du pouvoir exécutif, c’est avant tout pour assurer la sécurité de ma famille. J’ai successivement été président du Conseil économique puis de la Chambre des conseillers. Était-ce de la lâcheté ou une façon aussi de demeurer engagé dans les rouages de mon pays que j’étais fier de servir ? Oui, j’espérais que la prévarication à outrance qui était imposée par la famille de Ben Ali à mon cher pays, et qui m’avait écarté du pouvoir, cesserait bientôt… La vérité est que j’étais privé de la plupart de mes prérogatives de ministre. En particulier au Ministère de l’intérieur où nous sommes une dizaine à nous être succédés. Ainsi, Ben Ali pilotait directement en court-circuitant les ministres, notamment concernant les méthodes d’interrogatoire et la torture. Torture. Le mot est jeté. Comme on veut l’utiliser pour me jeter en pâture face à l’Histoire. Mais qu’on me donne le droit de me défendre ! Que pouvait un ministre de l’intérieur face à Ben Ali, architecte de ce terrible système qui lui était inféodé ? L’ancien chef de la sécurité civile commandait ses services en prise directe, par le haut mais aussi par le bas, décidant en personne des nominations des fonctionnaires de la base. Tout était verrouillé de l’intérieur. Je n’ai jamais mis en place un appareil policier ou judiciaire fondé sur la torture, ni donné le moindre ordre ou suggestion de torturer. Ni ma croyance, ni ma conscience, ni mes convictions ne m’auraient conduit à un tel mépris des droits humains ! A l’inverse, c’est moi qui ai ordonné en 1991 une mission d’inspection sur les pratiques de la police avant de saisir le Parquet, ce qui a donné lieu aux condamnations pénales de plusieurs policiers. J’ai même instauré un cours de libertés publiques dans toutes les écoles de la police tunisienne… D’ailleurs la plainte déposée contre moi en Suisse lors de mon quadruple pontage coronarien a fait l’objet d’un classement sans suite. Et au moment du bilan financier de toute ma vie politique, je mets au défi celui qui oserait dire, preuves à l’appui, que mes enfants ou moi-même nous serions « enrichis ». Combien de fois ai-je au contraire refusé un avantage sous Bourguiba et sous Ben Ali ? Je me souviens avoir exigé que l’on transforme une cagnotte alléchante qui m’était destinée en 1978, alors chef de cabinet au ministère de la défense, en un don d’une centaine de véhicules de service pour le ministère, ce qui fut fait.
Beaucoup de généraux le savent… Au total, je suis l’un des rares hauts fonctionnaires de l’État à avoir dit NON à Ben Ali et à sa famille. La preuve est que je n’ai pas été ministre depuis plus de 10 ans et définitivement écarté du cercle décisionnel. Pendant quarante ans, j’ai invariablement combattu la corruption rampante, au prix de mes fonctions en 1980, en 1999 et en 2001.Comment puis-je aujourd’hui être considéré comme l’un des symboles du régime de Ben Ali? J’aime la Tunisie. La Révolution du peuple est magnifique et elle ne peut se bâtir sur une injustice. Mon espoir est qu’elle ne se fourvoie pas en une série de règlements de comptes. Puisse le Bon Dieu nous en préserver et nous apporter la Liberté. »
Source : « African Manager » Le 22-05-2011
Tunisie. Ennahdha par-ci, Ennahdha par-là
Le parti est ouvert pour tous les Tunisiens et pour tous ceux qui ont soutenu la révolution, a déclaré M. Ghannouchi à Médenine, réaffirmant le refus du mouvement de la politique du parti unique et du leader unique. Il a, aussi, souligné que son parti est attaché aux principes de la liberté, du pluralisme, de l’information libre et de justice. Les citoyens, a-t-il dit, sont appelés à redoubler de vigilance et à bien préparer l’échéance du 24 juillet – il parlait avant l’annonce du report de ces élections au 16 octobre –, dans le but de réaliser le rêve des générations, pour mettre en place un parlement tunisien et l’élection d’un nouveau président et d’un nouveau gouvernement, affirmant la nécessité de faire face à toute tentative de report de ce rendez-vous électoral. Lors de cette réunion marquée par une importante présence populaire, M. Ghannouchi a souligné que le rayonnement de la révolution tunisienne à travers le monde permettra à la nation arabe de s’affranchir de la dictature et de réaliser l’unité arabe. Le mouvement Ennahdha participera aux élections de l’assemblée constituante dans les différentes circonscriptions électorales du pays, dans le cadre des alliances, qui sont en train d’être tissées avec les partenaires et les concurrents politiques, a déclaré, pour sa part, Ali Araydh, cité par l’agence Tap, au cours d’une visite à Zaghouan. Les prochaines élections revêtent une importance majeure, a-t-il souligné, dès lors qu’elles permettront au pays de sortir de la crise de légitimité institutionnelle que connaît le pays, de rétablir la sécurité et la stabilité et de mettre en place des institutions démocratiquement élues. Au cours de sa visite à Zaghouan, M. Arayth a assisté à une cérémonie d’inauguration du nouveau siège du parti, organisée à la salle couverte de la ville, en présence d’un grand nombre de partisans du parti. Etaient présents à cette rencontre, les dirigeants du mouvement, en particulier MM. Sadok Chourou, Mohamed Ben Salem et Ahmed Labyadh.
Source : « Kapitalis » Le 23-05-2011
Lien : http://www.kapitalis.com/fokus/62-national/4046-tunisie-ennahdha-par-ci-ennahdha-par-la.html
Tunisie – Nouvelles chaînes de radio et de télévision: Toutes les demandes seront-elles satisfaites?
Par Mohammed Farouk
La liberté d’expression et le pluralisme desopinions sont les fondements d’une société démocratique. Les médias, on le sait, sont le lieu privilégié de l’exercice des libertés fondamentales dans toute société. Ce qui n’autorise pas, sans doute, que l’édition de programmes de radio et de télévision soit «accessible», dans la pratique, à tous. Allons-nous rentrer, en matière de médias, dans l’ère de l’abondance? Et ce après avoir vécu pendant trente ans –et même plus- à l’ère de la sélection? Une sélection qui n’entendait accorder le droit à la parole qu’à ceux qui étaient prêts à jouer le jeu du pouvoir et à composer avec lui. Les faits sont là. Un récent communiqué du ministère de l’Intérieur soutient que 78 récépissés ont été remis, depuis le 14 janvier 2011, en vue d’éditer une publication en Tunisie. Parallèlement à cela, l’Instance nationale pour la réforme de l’information et de la communication a reçu 74 demandes en vue d’une édition d’un service radiophonique et 27 demandes en vue d’une édition d’un service de télévision. S’il est certain que cette abondance ne peut que servir la démocratie -la liberté d’expression et le pluralisme des opinions sont les fondements d’une société démocratique-, les médias, on le sait, sont le lieu privilégié de l’exercice des libertés dans toute société. «Et ce sans que le succès soit assuré» Il n’en demeure pas moins que cette abondance devra, tôt ou tard, prendre en considération les limites existantes dont celle relative à l’exiguïté du marché. Il est à se demander, à ce propos, si 27 services de télévision peuvent «survivre» après avoir obtenu le sésame tant attendu. Edités par des structures privées, ces services de télévision devront s’ingénier à trouver des financements dans un secteur, celui de la télévision, où «le droit d’entrée», pour reprendre une formule chère à Nadine Toussaint, professeur à l’Institut Français de Presse (IFP), présentée dans son classique «L’économie des médias»*, est très élevé. «Et ce sans que le succès soit assuré». Le business model ou le modèle d’affaires, qui devra être préparé par les promoteurs des projets, devra prévoir des recettes capables d’assurer les équilibres nécessaires à la bonne marche de leur institution. La redevance continuant à être –probablement- servie aux seuls médias publics –à moins que des changements s’opèrent à ce niveau-, il n’y a pas de planche de salut en dehors de la publicité. Or, le chiffre d’affaires de la publicité est –déjà- bien en deçà des besoins actuels des médias: 150 millions de dinars, dont un peu plus du tiers va à la télévision.
Un chiffre tout à fait théorique qui ne prend pas en compte les rabais, ristournes et remises. Des spots sont quelquefois «bradés», souligne à ce propos un agent de publicité. Ils seraient vendus jusqu’à 50% moins chers que les prix affichés! En fait, le volume de la publicité se situerait au tour de 90 millions de dinars. Ce chiffre pourrait certainement évoluer: des gisements existent. Mais jusqu’où? Il est à se demander, dans le même ordre d’idées, quelle sera l’audience que récolteront les nouvelles chaînes. Un émiettement de l’audience est, pour de nombreux observateurs, plus que prévisible. Il s’agira, alors, de partager un gâteau qui n’est pas déjà conséquent. Autre facteur important, le plan de fréquence national n’autorise pas la satisfaction de toutes les demandes. Du moins pour ce qui est du réseau terrestre. Aucune fréquence n’est disponible sur le mode de diffusion analogique. Même si la TNT (Télévision Numérique Terrestre), qui est bien avancée, favorisera l’édition de plus de programmes: entre 12 et 14 programmes de télévision. A ce sujet, et si l’on ajoute les quatre chaînes de télévision du pays qui seront obligées de migrer d’ici 2015 sur la TNT –le mode analogique devra cesser d’ici là- il n’y a que 8 à 10 fréquences à octroyer. A moins que le pays engage des investissements colossaux (entre 10 à 12 millions de dinars) en équipements pour utiliser les réserves de fréquences que les spécialistes appellent les «couches de fréquence». Et qui permettront d’éditer 12 à 14 autres programmes de télévision. Dans ce cas comme dans l’autre, il n’y en aura pas pour tout le monde, on l’aura compris! Etude technique et schéma financier La liste des «paramètres» établis par l’Instance nationale pour la réforme de l’information et de la communication, dans un communiqué, rendu public courant avril 2011, au sujet de l’actualisation des demandes pour le lancement de nouvelles chaînes de radio et de télévision sonnent comme des «conditions» pour l’exercice de la profession d’éditeur de service de radio et de télévision. Rappelons trois d’entre elles: un curriculum vitae du promoteur du projet, présentation d’une étude technique et schéma financier avec les détails des sources de financement et des informations sur l’équipe de journalistes et de techniciens qui seront recrutés. En clair: une sélection se fera sur les dossiers présentés. Il va sans dire que l’édition de programmes de radio et de télévision n’est pas «accessible» à tous. Elle n’est dans aucun cas démocratique. Où la sélection est faite sur des dossiers et des prestations orales pour connaître notamment les chances de pérennité des projets. Nadine Toussaint note, à ce juste propos, dans son «Economie des médias» que: «Si l’on peut, sans trop de regret pour la collectivité, déplorer l’échec du lancement d’un produit de consommation courante, il n’en va pas de même en matière d’information. Il est difficile d’admettre sans amertume qu’au-delà, ou en deçà, des contraintes politiques, les contraintes économiques empêchent l’entrée et le maintien sur le marché d’un courant de pensée». A méditer! Source : « wmc » Le 23-05-2011
Point de presse du Dr Mustapha Ben Jaâfar, secrétaire général du FdtlL’argent politique non contrôlé menace l’opération politique
A l’occasion de la tenue, hier, du Conseil national du Forum démocratique pour le travail et les libertés, sous le signe: «Fidèles à la révolution, agissants dans l’édification de l’avenir», M. Mustapha Ben Jaâfar, secrétaire général du Fdtl, a donné une conférence de presse au cours de laquelle il a jeté la lumière sur les orientations du parti, sur ses préparatifs en vue de l’élection de l’Assemblée nationale constituante, sur sa stratégie en matière d’alliance avec les partis qui partagent ses idées et ses objectifs, sur le ralliement de certaines personnalités de la société civile qui viennent de rejoindre le Forum et sur la position du parti vis-à-vis du financement des partis politiques et de l’argent qui «coule à flots et dont personne ne connaît l’origine». Pas de fusion entre Ettajdid et Ettakatol D’emblée, le Dr Ben Jaâfar souligne qu’il n’y a pas, contrairement aux rumeurs qui circulent un peu partout, de projet de fusion entre le Fdtl et Ettajdid, «d’abord parce que les élections frappent déjà à nos portes et ensuite parce que les alliances, pour ne pas dire les fusions, commandent un partage des orientations et des programmes, entreprise difficile et impossible à l’heure actuelle, y compris avec les partis avec lesquels nous avons noué des alliances avant la révolution». Pour ce qui est de l’argent politique qui commence à couler à un rythme suscitant toutes les interrogations et dont les origines semblent inconnues pour tous les acteurs du paysage politique national, et en premier lieu le gouvernement provisoire, le Dr Ben Jaâfar «appelle toutes les parties prenantes à la retenue, dans la mesure où plusieurs choses étranges sont en train de se produire, d’où la nécessité impérieuse pour le gouvernement d’intervenir afin de clarifier les choses, d’imposer un plafond à ne pas dépasser en matière de dons consentis en faveur des partis politiques par les volontaires et de mettre un terme à la campagne électorale qui a déjà démarré bien avant son ouverture officielle». D’où le Dr Ben Jaâfar puise-t-il sa grande confiance quant à la victoire que remportera son parti lors de l’élection de la prochaine Constituante ? Un sentiment de confiance longuement analysé par le secrétaire général du Forum dans son allocution des travaux du Conseil national, ce qui laisse à penser que le Forum s’apprête à «accéder au pouvoir, que les fruits sont déjà mûrs et que la moisson est pour demain». A cette interrogation, le Dr Ben Jaâfar est on ne peut plus explicite et transparent : «Notre confiance, nous la puisons en nous-mêmes, en notre parti qui a démontré qu’il est capable de résister à toutes les épreuves, en nos programmes et orientations et en définitive en le peuple tunisien. Notre ambition est d’édifier la Tunisie nouvelle, riche de ses différences et de ses diversités. Notre programme politique et économique est en cours d’élaboration. Il sera prêt le 1er juin prochain, jour de son lancement sur le réseau internet, dans l’objectif de faire participer les internautes et les blogueurs à un débat ouvert et pluriel sur ses principales composantes». Présent dans toutes les circonscriptions Le Forum démocratique pour le travail et les libertés présentera des listes dans toutes les circonscriptions électorales du pays, lors des élections du 24 juillet 2011. «Nos listes comprendront des jeunes et des femmes conformément à la règle de la parité décidée par la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution», souligne-t-il. Le Fdtl dispose d’un groupe de travail électoral composé de 100 personnes qui se penchent actuellement sur l’élaboration du programme électoral du parti, du plan de financement des activités du parti, de la mise en œuvre d’une stratégie de communication et d’un plan de présence et d’implantation dans les régions. «Contrairement à ceux qui nous taxent de parti citadin et de parti de bourgeois, nous avons créé plusieurs fédérations et bureaux locaux dans les régions et nos portes sont ouvertes à tous ceux qui partagent nos idées, même s’ils ne portent pas de cartes d’adhésion au parti. Nos efforts de polarisation des compétences et des personnalités nationales connues pour leur crédibilité et leur rayonnement viennent de porter leurs fruits puisque Mme Bochra Belhaj H’mida et M. Khemaïs Ksila viennent de rejoindre le Forum», confie le Dr Ben Jaâfar. A une question sur les conditions idéales pour la réussite des élections de la Constituante, le secrétaire général du Fdtl a exprimé sa conviction que le gouvernement transitoire mettra les bouchées doubles pour que l’opération électorale se déroule dans les meilleures conditions. «Notre confiance est grande en l’Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, en la Haute Instance indépendante des élections, et nous sommes optimistes quant à l’application des normes internationales lors des élections. Il y va de l’avenir de notre pays. La réussite des élections conférera au prochain gouvernement intérimaire une grande crédibilité et lui permettra de renforcer son image sur la scène international», a-t-il précisé. A propos des défis à relever à l’avenir, le Dr Ben Jaâfar relève que le Forum démocratique pour le travail et les libertés qui bénéficie «de relations internationales très poussées avec les partis et les associations internationales des droits de l’Homme et qui est membre de l’Internationale Socialiste, défendra, qu’il accède au pouvoir ou qu’il reste dans l’opposition, les intérêts de la Tunisie avec force et vigueur et exploitera ses relations et ses possibilités afin que la Tunisie puisse relever les défis et gagner les paris inhérents à son nouveau statut de pays démocratique».
Source: “La Presse” Le 23-05-2011
Facing the unknown in Tunisia
President Barack Obama recently spoke of the December day a young Tunisian street vendor named Mohammed Bouazizi set himself on fire, in an act of hopelessness — and purpose. His act sparked the Arab revolutions.
« We have embraced the chance to show that America values the dignity of the street vendor in Tunisia more than the raw power of the dictator, » Obama said in his recent speech on the Mideast.
Now that President Zine El Abidine Ben Ali is gone, Tunisia is on the brink of becoming the first Arab democracy forged by a grass-roots revolution. And a deadline is looming: Elections are slated for July 24.
It’s been a weary few months, marked with strikes and demonstrations, and big questions: How will Tunisia’s version of democracy play out? What role will Islam play?
As the date gets closer, almost everybody’s anxious and on edge.
« I think in the first weeks everybody was optimistic and happy. But now, everybody’s exhausted, » said Hatem Mahbouli, who is studying for a master’s degree in business at Georgetown University.
They’re exhausted because they don’t know what’s coming. This secular, educated society has few organized political parties to steer the country in a democracy.
One of the few organized bases is al-Nahda, the largest Islamic party. Much of the nervousness is over what role Islam will play in Tunisia.
Those nerves spilled over into a recent debate hosted by the Center for the Study of Islam and Democracy in Washington.
The big draw was Hamadi Jebali, the secretary general of al-Nahda.
Jebali spent nearly two decades in prison for being a member of al-Nahda under the old dictatorship. Al-Nahda means renaissance — and it is having one. The party is expected to emerge from Tunisia’s first elections with real power.
So Tunisians in this secular society are listening very carefully to what al-Nahda’s leaders say — and what they do not say.
Jebali wore wire-rim glasses, a suit, and a soft smile. His speech was filled with the lush language of democratic principles: Equality. Dignity. Diversity.
« The Tunisian revolution shows a peaceful democratic way to address the needs of the country, » he told the audience of several dozen. « And that peaceful and democratic change works and gives hope to the whole region. It is possible to build development with justice, dignity, and stability without violence and without wars. »
He spoke this way for 15 minutes. Big beautiful words. Few specifics.
Then it was Nabila Hamza’s turn to talk. She heads the pro-democracy group called Foundation for the Future. She knows al-Nahda was brutally repressed for decades and said she was glad to see al-Nahda having a real renaissance. Still, she brought a respectful and unwavering critique.
« If you listen to Mr. Jebali, you think everything is okay. They are for women’s rights, for freedom of belief, people can drink wine if they want, they can believe in God or not if they want, they can change their religion — become Christian if they want to convert. And everything is OK. But in in reality, what we are facing in Tunisia today is a double discourse, and a double speech.
« And we as women are worried about this double discourse. »
Hamza spoke of the recent demonstrations in Tunisia by hard-line Islamists against unveiled women and against theatre groups and actors. She said people want to know — where does the Islamic party stand?
The two speakers sat maybe 8 inches from one another. And in the space and the words between them, you could sense the pulse of Tunisia: questioning, hopeful, and anxious — emotions that bubble up in the face of the unknown.
Hamza said she’s glad to hear the words of equality and freedom by al-Nahda as it campaigns for votes.
« But many people think that al-Nahda is maintaining this just to go to the power — and then it will be something else. »
Alfred Stepan of Columbia University said recently that he is hopeful for Tunisia. Stepan was there in March and met with al-Nahda leader Rachid Ghannouchi for more than an hour.
Stepan said Ghannouchi told him he had agreed with some secular parties to preserve the existing family code in Tunisia — the strongest in terms of womens’ rights in the Arab world.
« He told me, ‘Maybe I wouldn’t have written it, but I’m not going to change it,' » Stephan said. « So I think they’re going to engage in the political system, and they know there are costs if you break your word and don’t engage in democratic procedures. »
Feriel Bonhafa hopes that is the case. Her family lives in Tunis. She’s earning a doctorate in Islamic studies at Georgetown University.
She came to hear Jebali speak — and she asked him where the Islamic party will stand if the elected leaders of Tunisia choose to follow Sharia law. How will they square that with their dedication to universal rights and human rights?
« Where do you draw the line? » she asked. « What takes precedence in a case of conflict? » She envisioned a conflict like selling alcohol, or preserving equal inheritance rights for women.
Jebali didn’t answer her question directly. He did say several times that religion is a private affair and the government should be neutral.
Mahbouli, the Georgetown graduate student, wanted to talk about where al-Nahda stood with the hard-line Islamists who belong to the party.
At the debate, Mahbouli asked Jebali about a meeting of al-Nahda in Tunisia in April.
He said al-Nahda had invited a hard-line Islamist singer to one of its political meetings.
« And he was insulting Tunisian artists. He literally said, if I had a Kalashnikov, I would kill this (secular) filmmaker. And everybody was applauding. »
He wanted Jebali to answer this question: « Why don’t you guys take serious measures to fill the gap between what you say and what you might do in your meetings, or what I see on Facebook from your supporters? Because there is a huge gap. »
At the debate, Jebali said again and again that hard-line Islamists do not represent al-Nahda. He said the answer to dealing with extremists is not repression, but openness.
Mahbouli said the jokes back home reflect the anxiety — jokes like « This may be the last summer where we can have a beer together. Or to go swimming. »
Source: “CNN” Le 23-05-2011
Lien: http://edition.cnn.com/2011/WORLD/africa/05/23/tunisia.future/