15 octobre 2007

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TUNISNEWS
8 Úme année, N° 2702 du 15.10.2007

 archives : www.tunisnews.net

Luiza Toscane: Rendez-vous demain Ă  la prison de Mornaguia Reuters: Tunisie – Les inondations du week-end ont fait onze morts Associated Press: Report: 11 killed, 6 missing after heavy storms in Tunisia Associated Press: Tunisie: le bilan des intempĂ©ries s’alourdit La Presse Canadienne: L’imam SaĂŻd Jaziri arrĂȘtĂ© par les services frontaliers AFP: Tunisie: un couple d’enseignants amĂ©ricains retrouvĂ© mort Le Figaro: Deux opposants tunisiens en grĂšve de la faim Le Monde: A Mahdia, les Tunisiens cĂ©lĂšbrent l’AĂŻd, entre don et pardon KhĂ©rridine   SALHI: VĂ©ritĂ©


 

Appel de détresse de Tunisie (*)

 

 

Au nom de Dieu le Clément, le  Miséricordieux,

Appel Ă  toute Ăąme charitable

A nos frĂšres en Dieu dans le monde entier

A toute conscience vive et humanitaire

 

Nous sommes sur la terre de la Zeitouna et de Kairouan et nous sommes submergés par le malheur et le dénuement.

 

Les difficultĂ©s de vos frĂšres et sƓurs sont dĂ©mesurĂ©es et il ne nous reste plus aucun espoir aprĂšs Dieu et vous.

 

Chers frĂšres, une fois sortis de prison, nos frĂšres se sont trouvĂ©s dans une nouvelle grande prison, ils se sont heurtĂ©s Ă  la dure rĂ©alitĂ© Ă  laquelle ils ne s’attendaient pas.

 

Leur sĂ©jour a Ă©tĂ© si long qu’ils doivent non seulement surmonter des obstacles matĂ©riels mais  aussi psychologiques notamment au sein de leurs familles.

 

Ils ont frappĂ© Ă  toutes les portes recherchant du travail peu importe le salaire ; peu d’entre eux ont subvenu Ă  leur besoin. Par contre la majoritĂ© d’entre eux se trouvent au seuil de la pauvretĂ© alors qu’ils avaient promis Ă  leur famille richesse et aisance et  une vie en rose ; d’autant plus que les enfants ont grandi entre temps et que leurs demandes et leurs besoins ont grandi aussi.

 

Tous les rĂȘves et les espoirs se sont envolĂ©s, le travail se fait rare et les proches et les amis ont tournĂ©s le dos ; certains d’entre eux ont mĂȘme vu partir leurs Ă©pouses et leurs enfants.

Il y a, certes,  des frĂšres comme ceux citĂ©s par Allah : «  que l’ignorant croit riches parce qu’ils ont honte de mendier – tu les reconnaĂźtras Ă  leur aspects – Ils n’importunent personne en mendiant.. » La vache/273 . Nous nous soucions d’eux et nous ressentons ce qu’ils ressentent.

Il y en a d’autres qui, par pudeur, n’ose pas sortir de chez eux refusant tout contact extĂ©rieur ; craignant le regard des autres en raison de  leur pauvretĂ©.

 

D’autres sollicitent  Allah avant d’aller affronter les gens et leur dire « donnez moi Ă  manger j’ai faim », et les cas similaires sont nombreux.

 

Chers frÚres, cette crise qui a longtemps duré a engendré des conséquences et des situations néfastes.

 

Nos frÚres qui sont restés en prison parfois plus de quatorze ans se sont retrouvés dans des situations alarmantes :

 

Certains ont atteint la cinquantaine et sont toujours cĂ©libataires, ajoutĂ© Ă  cela de nombreuses maladies de l’estomac, du rein, le phĂ©nomĂšne d’impuissance sexuelle, le cancer  entraĂźnant  la mort dans de nombreux cas.

 

Le pire c’est que la majoritĂ© de ces frĂšres sont privĂ©s de cartes de soins et certains d’entres eux sont au chĂŽmage ou en invaliditĂ©.

 

La situation  de leurs enfants est parfois plus alarmante. De nombreux sont ceux qui prĂ©sentent des maladies psychologiques du fait du stress permanent entraĂźnant des perturbations graves, et comme vous le savez, ces cas nĂ©cessitent de l’attention, de la prĂ©vention et une prise en charge permanente qui est coĂ»teuse.

 

Tout cela n’est qu’un aperçu de la rĂ©alitĂ©, une goutte dans un ocĂ©an.

 

Chers frĂšres, la lecture de cette lettre ne doit pas vous laisser indiffĂ©rents, nous sommes persuadĂ©s qu’aprĂšs sa lecture votre cƓur sera touchĂ©.

 

Notre espoir en Dieu est grand ainsi qu’en votre gĂ©nĂ©rositĂ© devant pareil cas de dĂ©nuement et de pauvretĂ©.

 

Nous ne souhaitions à personne de vivre cette situation. Nous prions Dieu pour qu’Il vous protùge et vous donne la paix.

 

Nous n’avons pas voulu vous importuner avec nos souffrances mais si nous  faisons appel à vous aprùs Dieu, c’est que la situation a atteint un seuil critique.

 

Nous demandons à toute ùme charitable de nous aider afin que nos frÚres puissent retrouver et garder leur dignité.

 

GrĂące Ă  votre aide gĂ©nĂ©reuse et votre main tendue, vous pouvez empĂȘcher le dĂ©sespoir de s’emparer de vos frĂšres qui n’ont pour tort que d’avoir souhaiter vivre dans leur pays en harmonie avec leur religion.

 

Nous gardons espoir en Dieu qui, inchallah, nous unira sur la voie de la foi et l’amour de Dieu.

Le prophĂšte psl dit : « celui qui soulage le fardeau d’un croyant, Dieu le soulagera d’un fardeau le jour du jugement dernier »

 

Qu’Allah vous vienne en aide et vous protùge !

 

Wassalem alaikom wa rahmatoullah wa barakatouhou.

 

 

(*) Cette lettre est parvenue rĂ©cemment de la Tunisie Ă  l’Association « TAKAFUL » pour le secours et la solidaritĂ©, et nous  la transmettons Ă  l’opinion publique  pour l’alerter sur l’inquiĂ©tante situation matĂ©rielle, sociale et psychologique d’un grand nombre de tunisiens victimes de la politique rĂ©pressive du rĂ©gime durant les deux derniĂšres dĂ©cennies.

Vu l’ampleur du drame et le nombre important des victimes qui sont dans le besoin et la prĂ©carité ; l’Association TAKAFUL fait  appel Ă  votre gĂ©nĂ©rositĂ© pour nous aider Ă  secourir vos frĂšres et les aider Ă  sauvegarder leur dignitĂ©.

 

« Et toute dĂ©pense que vous faites dans le bien, Il la remplace, et c’est Lui le meilleur des donateurs » (34 Saba /verset 39.)

 

« Quiconque prĂȘte Ă  Allah de bonne grĂące, Il le lui rendra multipliĂ© plusieurs fois. Allah restreint ou Ă©tend (ses faveurs).Et c’est Ă  lui que vous retournerez » (la vache, verset 245)

 

Vous pouvez  faire parvenir vos dons:

 

* directement en donnant vos dons Ă  des gens de confiance en contact avec l’association TAKAFUL (enregistrĂ©e en France)

 

* en envoyant vos dons à cette adresse :

TAKAFUL  16, citĂ© vert –  94370 Sucy en Brie.

France

 

Tél: 06 09 17 22 88 / 06 80 85 92 98

e-mail :contact@hotmail.fr

 

* par virement  bancaire à l’adresse suivante :

 

la Banque Postale. / France

 

Etablissement         guichet          n° compte          clé RIP

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Identifiant International de Compte  IBAN

FR54  3004  1000   0151   7310  0R02  042


La police politique continue à  empĂȘcher certains membres influents de la sociĂ©tĂ© civile à  visiter les grĂ©vistes de la faim, les agents, en civil, utilisent la force physique pour emmener les gens loin des objectifs des camĂ©ras du local du PDP.   Voici un exemple: http://www.youtube.com/watch?v=ArXm_BrRDMw

 

Rendez-vous demain Ă  la prison de Mornaguia

 
Rendez-vous demain mardi 16 octobre Ă  la prison de Mornaguia pour accompagner Abdelmajid Bouhjila, qui s’y rendra comme chaque semaine, dans l’espoir de pouvoir rendre visite Ă  son fils Abdellatif.   A trois reprises ce mois-ci Abdelmajid Bouhjila s’est vu empĂȘcher de parler Ă  son fils qui n’avait pas Ă©tĂ© extrait de sa cellule au motif qu’il Ă©tait « puni ». En rĂ©alitĂ©, Abdellatif Bouhjila est victime de reprĂ©sailles pour avoir tentĂ© d’écrire des courriers aux autoritĂ©s de tutelle oĂč il se plaignait des mauvais traitements.   Ce faisant, l’administration pĂ©nitentiaire se met deux fois hors la loi, une premiĂšre en sanctionnant l’exercice d’un droit, une seconde en n’appliquant pas son propre rĂšglement qui limite la durĂ©e de l’interdiction de visites.   Pour rappel, Abdellatif Bouhjila (*), condamnĂ© Ă  onze annĂ©es d’emprisonnement, est incarcĂ©rĂ© depuis neuf ans : neuf ans de grĂšves de la faim, de combats solitaires contre l’injustice, l’arbitraire et l’impunitĂ©. Neuf ans d’une obstination qui fait Ă©cho Ă  celle de son pĂšre, dĂ©terminĂ© Ă  se battre pour son fils, indĂ©finiment.   Luiza Toscane   (*) Pour Ă©crire Ă  Abdellatif Bouhjila: Abdellatif Ben Abdelmajid Bouhjila N° 40533 Prison de Mornaguia, 1110 Gouvernorat de Manouba, Tunisie

Tunisie – Les inondations du week-end ont fait onze morts

Reuters, le 15 octobre 2007 Ă  12h36
TUNIS, 15 octobre (Reuters) – Les inondations provoquĂ©es par des pluies torrentielles le week-end dernier au nord de Tunis s’est alourdi lundi Ă  11 morts, rapporte l’agence de presse officielle TAP, qui fait Ă©tat en outre de cinq disparus.   


Report: 11 killed, 6 missing after heavy storms in Tunisia

Associated Press, le 14 octobre 2007 Ă  21h53
TUNIS, Tunisia (AP) _ Rising flood waters caused by devastating rains swept across northern Tunisia, killing at least 11 people and leaving six others missing, the official news agency reported Sunday.  The deaths, which followed an unusual downpour Saturday, prompted President Zine El Abidine Ben Ali to cancel a planned visit Monday to the town of Bizerte, the TAP agency reported.  Nine people died after their vehicles were swept away by the swelling flood waters, TAP reported. One person was killed outside Tunis and eight others died in the region of Sabbalat Ben Ammar, some 30 kilometers (18 miles) to the northwest on the road to Bizerte.  Search teams discovered another two victims later Sunday, and the search was continuing, TAP said. Rescuers who rushed to the scenes Saturday pulled out several survivors. National news broadcasts showed images of several inundated neighborhoods in the capital, Tunis, with floodwaters rising into some homes. Several professional soccer matches were called off. After a respite Sunday, national weather forecasters predicted further rains on Monday.   Associated Press


Tunisie: le bilan des intempĂ©ries s’alourdit

Associated Press, le 14 octobre 2007 Ă  20h58
TUNIS (AP) — Trois nouveaux corps ont Ă©tĂ© repĂȘchĂ©s dimanche par les secouristes portant Ă  onze morts le bilan officiel des victimes des pluies diluviennes qui se sont abattues samedi sur la plupart du territoire tunisien, selon l’agence de presse officielle TAP.  La tĂ©lĂ©vision et la radio publiques avaient dans un premier temps fait Ă©tat de neuf morts et neuf disparus, mais le nouveau bilan n’explique pas la diffĂ©rence entre les diffĂ©rents chiffres annoncĂ©s.  Toutes les personnes ont pĂ©ri emportĂ©es par les eaux alors qu’elles se trouvaient dans leur voiture.  Les opĂ©rations de secours, auxquelles participent des unitĂ©s de la protection civile, de la garde nationale et de l’armĂ©e, se poursuivent encore pour porter assistance aux populations sinistrĂ©es et rechercher les corps des six personnes encore portĂ©es disparues.   Associated Press


 

L’imam SaĂŻd Jaziri arrĂȘtĂ© par les services frontaliers

La Presse Canadienne Le lundi 15 oct 2007 MontrĂ©al L’imam montrĂ©alais SaĂŻd Jaziri a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© par les services frontaliers, lundi matin, en vertu de la Loi sur l’immigration et la protection des rĂ©fugiĂ©s. Le Tunisien d’origine n’avait plus de statut juridique au Canada puisqu’il avait perdu son statut de rĂ©fugiĂ© en 2006, entre autres parce qu’il avait omis de rĂ©vĂ©ler aux autoritĂ©s canadiennes qu’il avait un casier judiciaire en France. Il sera dĂ©tenu au Centre de prĂ©vention de l’immigration Ă  Laval jusqu’Ă  mercredi aprĂšs-midi, compte tenu des risques prĂ©sumĂ©s de fuite. La Commission de l’immigration et du statut de rĂ©fugiĂ© se penchera alors sur les motifs de dĂ©tention. La porte-parole de l’Agence des services frontaliers du Canada, Kareen Dionne, explique que l’organisme peut demander la dĂ©tention d’un individu qui fait l’objet d’une ordonnance d’expulsion lorsqu’elle a des motifs de croire qu’il ne se prĂ©sentera pas Ă  son audition ou Ă  son renvoi. En dĂ©cembre dernier, l’imam Jaziri s’Ă©tait barricadĂ© dans sa mosquĂ©e aprĂšs la rĂ©vocation de son statut de rĂ©fugiĂ©, qu’il avait obtenu en 1998.


Tunisie: un couple d’enseignants amĂ©ricains retrouvĂ© mort

 

Agence France-Presse Le lundi 15 oct 2007

Tunis

Le directeur adjoint de l’Ă©cole amĂ©ricaine en Tunisie et son Ă©pouse, enseignante dans la mĂȘme Ă©cole, ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s morts lundi dans leur rĂ©sidence Ă  Gammarth, banlieue rĂ©sidentielle en front de mer dans le nord de Tunis, a-t-on appris de sources concordantes.

Les corps inertes de Michael Adams, sous-directeur de l’Ă©cole amĂ©ricaine Ă  Tunis, et de son Ă©pouse Kathryn, ont Ă©tĂ© dĂ©couverts Ă  l’intĂ©rieur de la maison, a indiquĂ© l’agence tunisienne TAP (officielle). L’Ă©cole a confirmĂ© lundi la mort de M. Adams et de son Ă©pouse, tous deux enseignants au niveau Ă©lĂ©mentaire de l’Ă©tablissement depuis aoĂ»t 2003. Le couple, dont le dĂ©cĂšs datait de deux jours au moins, aurait Ă©tĂ© intoxiquĂ© par des Ă©manations de monoxyde de carbone produites par un chauffage Ă  gaz, selon les premiers Ă©lĂ©ments de l’enquĂȘte policiĂšre. Ces Ă©lĂ©ments excluent, selon la TAP, tout acte criminel d’autant qu’aucune trace d’effraction ou de vol n’a Ă©tĂ© relevĂ©e au domicile dans lequel le couple s’Ă©tait enfermĂ©. L’Ă©cole a repris cette hypothĂšse en citant l’enquĂȘte de la police et affirmĂ© que des indications supplĂ©mentaires pourraient ĂȘtre obtenues Ă  l’issue des investigations menĂ©es par les autoritĂ©s tunisiennes.


Deux opposants tunisiens en grĂšve de la faim

 
A. T.   TUNISIE. Deux dirigeants du Parti dĂ©mocratique progressiste (PDP, opposition) Maya Jribi, 48 ans, et NĂ©jib Chebbi, 64 ans, poursuivaient hier Ă  Tunis leur grĂšve de la faim entamĂ©e le 20 septembre pour protester contre une procĂ©dure d’expulsion orchestrĂ©e, selon eux, par le gouvernement. La justice tunisienne a dĂ©cidĂ© d’expulser le PDP de son siĂšge central, un appartement au coeur de Tunis Ă©troitement surveillĂ©.   Les dirigeants du PDP accusent le rĂ©gime du prĂ©sident Ben Ali d’avoir poussĂ© le propriĂ©taire des locaux Ă  rompre le bail sous prĂ©texte d’usage abusif du siĂšge qui abritait depuis seize ans les activitĂ©s du parti. Mme Jribi et M. Chebbi affirment que cette procĂ©dure fait partie d’une sĂ©rie de jugements destinĂ©s Ă  paralyser ses reprĂ©sentations dans plusieurs villes du pays et dĂ©noncent « une parodie de justice destinĂ©e Ă  couvrir une manƓuvre politique visant Ă  Ă©touffer toute voix discordante » .   Le comitĂ© de soutien Ă  Maya Jribi et NĂ©jib Chebbi a protestĂ© contre cette dĂ©cision qui revient, selon lui, « Ă  condamner un parti d’opposition au silence dĂ©finitif comme ce fut le cas de la Ligue tunisienne des droits de l’homme ou l’Association des magistrats tunisiens » .   Samedi, des dizaines de policiers en civil ont barrĂ© la route Ă  une vingtaine de membres de ce comitĂ© qui tentaient de rendre visite aux deux grĂ©vistes de la faim, dont l’Ă©tat de santĂ© se serait dĂ©tĂ©riorĂ© de maniĂšre inquiĂ©tante, selon un communiquĂ© mĂ©dical.   (Source : « Le Figaro » (Quotidien – France), le 15 octobre 2007)


A Mahdia, les Tunisiens cĂ©lĂšbrent l’AĂŻd, entre don et pardon

 
Florence BeaugĂ©   Le soleil ne s’est pas encore levĂ©, mais elles sont dĂ©jĂ  lĂ . Assises sur les tombes, revĂȘtues de djellabas ou d’HaĂŻks (voiles) blancs qu’elles ont coincĂ©s entre leurs dents pour les empĂȘcher de s’envoler, elles bavardent. Leurs voix sont couvertes par le bruit de la mer. Ces femmes sont venues par groupe de cinq ou six. Leurs familles dorment encore. Pour rien au monde, elles ne manqueraient Ă  la tradition.   Le premier devoir, le jour de l’AĂŻd, est de rendre visite aux morts. Difficile de trouver un endroit plus idyllique que le cimetiĂšre marin de Mahdia, ce port de pĂȘche proche de Monastir, Ă  200 km au sud de Tunis. Petites, blanches, bien entretenues, les tombes s’Ă©talent par milliers le long d’une eau turquoise et limpide.   Avec 24 heures d’avance sur l’AlgĂ©rie et le Maroc, la Tunisie a fĂȘtĂ© l’AĂŻd, vendredi 12 octobre. Dans toutes les familles, on a poussĂ© un soupir de soulagement, jeudi soir Ă  20 heures, quand le mufti de la RĂ©publique, la plus haute autoritĂ© religieuse du pays, est apparu Ă  la tĂ©lĂ©vision nationale pour annoncer que le ramadan Ă©tait terminĂ©.   Le nouveau croissant de Lune avait Ă©tĂ© observĂ© dans le ciel. Des pĂ©tards ont Ă©clatĂ© dans les rues de Mahdia. Les gens Ă©taient Ă  bout de force au terme de ce mois de jeĂ»ne. Trente jours pendant lesquels les musulmans sont invitĂ©s Ă  se priver de boire et de manger, du lever au coucher du soleil. Or, cette annĂ©e, le ramadan avait commencĂ© Ă  la mi-septembre. A l’idĂ©e que l’annĂ©e prochaine, il dĂ©butera fin aoĂ»t, les Mahdouas frĂ©missent. ” Combien serons-nous Ă  accepter de jeĂ»ner dans ces conditions ? “, s’interroge dĂ©jĂ  Zohra, jeune enseignante.   Avec l’AĂŻd KĂ©bir (la fĂȘte du mouton), l’AĂŻd El Fitr – qui tient Ă  la fois de la Toussaint et de NoĂ«l – est la fĂȘte la plus importante du monde musulman. On cĂ©lĂšbre les morts en mĂȘme temps qu’on gĂąte outrageusement les enfants. Garçons et filles sont rhabillĂ©s de la tĂȘte aux pieds. On leur donne de l’argent et on les couvre de cadeaux. Les parents, dĂ©jĂ  couverts de dettes avec les dĂ©penses du ramadan, continuent les achats, anxieux et fatalistes. Pendant deux jours, on passe de famille en famille pour s’embrasser. Ceux qui ont des ennemis sont tenus de se rĂ©concilier. ” L’AĂŻd nous donne l’occasion d’oublier le passĂ© et le mal qu’on nous a fait “, souligne Sonia, mĂšre de quatre enfants.   A Mahdia, la tradition, c’est aussi d’aller Ă  la foire, en ce jour de fĂȘte. Connue de tout le Sahel, elle est destinĂ©e aux enfants. Fleurs et barrettes dans les cheveux, les petites filles exhibent leurs collants blancs et leurs souliers vernis, en dĂ©pit de la chaleur, tandis que leurs frĂšres paraissent guindĂ©s dans des jeans et baskets neufs, parfois mĂȘme dans de petits costumes d’hommes, avec cravates ou noeuds papillons.   Sur la plage, pendant ce temps, les touristes sont encore nombreux – Russes et Allemands surtout. Certaines femmes se baignent les seins nus ou dĂ©ambulent en string. L’AĂŻd ? Le ramadan ? Ce n’est pas leur affaire.   (Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 15 octobre 2007)


Vérité
 
 

Suite Ă  la parution de l’article de M. Taieb Baccouche Ă  Tunisnews ,  je me permets d’éclaircir certains points syndicales qu’il a citĂ©es et au congrĂšs de l’U.G.T.T du 30 Avril 1977, il est devenu  membre du bureau exĂ©cutif  jusqu’au 26 janvier 1978, date de notre incarcĂ©ration ; Ă  notre retour Ă  l’U.G.T.T  et lors du congrĂšs de Gafsa , le camarade T. Baccouche  fut Ă©lu contre toute attente, SĂ©crĂ©taire GĂ©nĂ©ral le 30 Avril 1981 jusqu’au 30 novembre 1981, date du retour du camarade Habib Achour, Ă©lu par le conseil national , prĂ©sident de l’organisation, ainsi T. Baccouche est devenu le deuxiĂšme responsable.
En effet, sollicitĂ© par de nombreuses revues et fondations , particuliĂšrement celle de TEMIMI, en vue de tĂ©moigner sur la pĂ©riode des annĂ©es 70 et 80, je m’abstenais Ă  chaque occasion  de tout commentaire ; histoire de ne pas nuire Ă  l’ingratitude et Ă  l’audace de certaines personnes Ă  l’instar de  monsieur T. Baccouche, habilitĂ© Ă  tracer des assertions sciemment contraires Ă  la vĂ©ritĂ© et des rĂ©cits riches en jeux de mots au dĂ©triment de l’histoire et de la rĂšgle des principes syndicaux.
Avant de rĂ©pondre aux allĂ©gations de monsieur T.Baccouche , j’insiste sur le fait que c’est bien lui qui a  inversĂ© les rĂŽles, domaine dans lequel  il excelle. Par ailleurs et afin de rĂ©diger son ouvrage , le camarade Mustapha Kraiem que j’ai connu au mouvement  syndical , m’a demandĂ© de rĂ©pondre Ă  certaines questions auxquelles j’ai rĂ©pondu en toute objectivitĂ© et en toute vĂ©ritĂ© et ce en prĂ©sence du camarade Abdelhamid Belaid qui est disposĂ© Ă  tĂ©moigner .
Il est malheureux de constater que le camarade Baccouche se base sur des contrevĂ©ritĂ©s et avance des propos infondĂ©s pour consolider sa thĂšse. En effet, il semble oublier, ou feignant oublier que pendant cette pĂ©riode de crise entre le pouvoir et l’U.G.T.T, j’étais le premier Ă  prĂ©senter ma dĂ©mission en tant que membre du comitĂ© central du Parti, estimant que je ne pouvais plus concilier mes responsabilitĂ©s syndicales  avec mon appartenance au comitĂ© central du P.S.D. De ce fait tout ce qu’il a avancĂ© sur la dĂ©putation n’est qu’une  pure fiction. En ayant l’art d’inverser les rĂŽles et de prĂ©senter des fausses informations, le camarade Baccouche a cru convaincre ses lecteurs ; en effet  ma position Ă©tait toujours claire sur les Ă©lections lĂ©gislatives de 1981, Ă  savoir participer Ă  la campagne sans ĂȘtre candidat. Le camarade Baccouche, usant de beaucoup de  moyens, a rĂ©ussi Ă  me convaincre de la nĂ©cessitĂ© d’une alliance avec le Parti.    
  Lors de la rĂ©union du bureau exĂ©cutif de l’U.G.T.T tenue Ă  l’hĂŽtel Amilcar contrairement Ă  l’habitude qui consiste  Ă  ce que le SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral prĂ©sente l’ordre du jour avec ses explications et sa position, le camarade Baccouche a demandĂ© de chacun de nous,  son avis sur les Ă©lections et la participation .
Les douze membres du bureau exĂ©cutif ont donc optĂ© pour la participation aux Ă©lections et l’alliance avec le Parti au pouvoir croyant ainsi s’aligner avec l’avis du SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral. Mais Ă  la surprise gĂ©nĂ©rale, prenant en dernier la parole, le camarade Baccouche a annoncĂ© une position contraire . Cette  volte-face a engendrĂ© l’étonnement et la rĂ©volte de tous les membres du bureau exĂ©cutif, Baccouche a essayĂ© de se justifier avec des arguments insoutenables. Ainsi un climat de dĂ©ception et d’incertitude rĂ©gnait sur la salle d’autant plus que  la commission administrative de l’U.G.T.T devait se tenir dans les prochains jours avec deux positions apposĂ©es, l’une du SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral et l’autre  des membres du bureau exĂ©cutif. PrĂ©cisons Ă©galement que c’est Baccouche en personne qui a menĂ© les pourparlers avec le parti et qui a signĂ© le manifeste Ă©lectoral avec le Parti ; il a en outre  dĂ©signĂ© son propre frĂšre Ă  la dĂ©putation, et a bien participé  Ă  la campagne Ă©lectorale avec Monsieur Le Premier ministre de l’époque.
  Contrairement Ă  ce qu’il a voulu insinuer, le camarade T. Baccouche sait trĂšs bien, qu’effectivement  un profond respect mutuel entre le camarade Habib Achour et moi-mĂȘme a toujours existĂ© , et ce malgrĂ© le malheureux dĂ©saccord de 1983. AprĂšs la fameuse rĂ©union du bureau exĂ©cutif du 10 Novembre 1983, T. Baccouche a insistĂ© Ă  ce qu’on se rencontre chez le camarade  Sadok BĂšbĂšs.
Lors de cette rencontre  nous Ă©tions neuf membres du bureau exĂ©cutif, et le camarade Baccouche, en a profitĂ© pour nous demander d’ĂȘtre mĂ©fiants du camarade Habib Achour et d’Ă©tablir un rapport  Ă  la commission administrative relatant les agissements de ce dernier dans la gestion des affaires. Feu Khalifa Abid a dĂ©cidĂ© de ne pas s’associer Ă  ces critiques . de  ma part je prĂ©conisais qu’il ne fallait pas donner a cet incident plus d’ampleur qu’il ne mĂ©rite, et Ă  mon avis , le camarade NĂ©ji Chaari devrait prendre une dĂ©cision bien dĂ©terminĂ©e et que chacun de nous  avait la libertĂ© de rĂ©agir comme bon lui semblait. Furieux et hors de lui , T. Baccouche  prit de nouveau la parole et m’accusa de me soumettre aveuglement au camarade Habib Achour et de refuser toute critique Ă  son Ă©gard. Face Ă  ses propos, j’ai rĂ©torquĂ© que  cela  n’était pas une  soumission mais une relation de profond respect mutuel et qu’aucune de mes dĂ©cision n’a jamais Ă©tĂ© prise au dĂ©triment des principes syndicaux.
D’ailleurs, le Camarade NĂ©ji Chaari peut tĂ©moigner qu’à la fameuse rĂ©union  durant laquelle a eu l’incident, je me suis levĂ© et je me suis interposĂ© entre les deux camarades Habib Achour et NĂ©ji Chaari ; pour neutraliser la tension en leur rappelant le respect  qui devait ĂȘtre maintenu, alors que le camarade T. Baccouche n’a fait aucun effort en ce sens .
Comme convenu, nous avions organisĂ© plusieurs rĂ©unions pour prĂ©parer un manifeste ; T. Baccouche  a insistĂ© sur le fait  que nous  n’allons plus Ă  la centrale de l’U.G.T.T, il est mĂȘme allĂ© voir feu Abderrazak Ghorbel pour lui demander la mĂȘme chose. Le manifeste a Ă©tĂ© corrigĂ© par monsieur Baccouche. Par ailleurs, notre camarade T. Baccouche  nous a fait savoir qu’il ne signera pas le manifeste afin de pouvoir assister Ă  la rĂ©union de la commission administrative dans le but de nous dĂ©fendre et nous a fait savoir que s’il  Ă©chouait, il prĂ©senterait sa dĂ©mission avec une dĂ©claration aux journalistes. C’est ainsi que  j’ai pris la parole pour manifester  mon objection et suggĂ©rer une  solidaritĂ© entre tous les membres .
 En rĂ©alisant que les autres camarades n’approuvaient pas mon opinion, j’ai quittĂ© les lieux sans jamais y retourner. Trois jours aprĂšs, les camarades NĂ©ji Chaari, feu Ghorbal et feu Gharbi m’ont rendu visite vers minuit, en me demandant de signer le manifeste  lequel  ne portait  pas la signature de T. Baccouche  . En demandant des explications Ă  propos de ce fait , mes camarades m’informent que T. Baccouche  a laissĂ© au camarade Bouraoui un ProcĂ©s Verbal interne signĂ© reconnaissant et approuvant le contenu du manifeste. Le lendemain matin, je suis allĂ© chez le camarade Bouraui. A pour vĂ©rifier du P.V par monsieur T. Baccouche ; notre camarade  Bouraui m’annonce que T. Baccouche avait repris le ProcĂšs Verbal pour le corriger et avait promis de le remettre le matin mĂȘme. Je lui ai communiquĂ© mes impressions en lui affirmant que j’étais  persuadĂ© dĂšs le dĂ©part qu’il n’y aura plus de retour du P.V de la part de T.Baccouche  .
A la rĂ©union de la commission administrative, T.baccouche  a failli Ă  ses engagements Ă  notre Ă©gard, brillant par son silence, il a mĂȘme votĂ© contre nous aprĂšs avoir proposer un gel Ă  nos activitĂ©s.
Tout cela me laisse perplexe, cela semble ĂȘtre prĂ©mĂ©ditĂ©, est-ce cela est du Ă  un manque de courage ?
 
Khérridine   SALHI
Membre de Bureau  Exécutif de
L’U.G.T.T KhĂ©rridine   SALHI Membre de Bureau  ExĂ©cutif de L’U.G.T.T

 


 

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