14 octobre 2007

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TUNISNEWS
8 ème année, N° 2701 du 14.10.2007

 archives : www.tunisnews.net

Liberté et Equité: Communiqué

AFP: Inondations en Tunisie: treize morts, les recherches continuent

ِAFP:Tunisie: au moins neuf morts et 9 disparus dans des inondations
Reuters:Tunisia floods kill eight, 8 more missing

L’Audace:Interview exclusive avec le docteur Mustapha Ben Jaafar


 

Appel de détresse de Tunisie (*)

 

 

Au nom de Dieu le Clément, le  Miséricordieux,

Appel à toute âme charitable

A nos frères en Dieu dans le monde entier

A toute conscience vive et humanitaire

 

Nous sommes sur la terre de la Zeitouna et de Kairouan et nous sommes submergés par le malheur et le dénuement.

 

Les difficultés de vos frères et sœurs sont démesurées et il ne nous reste plus aucun espoir après Dieu et vous.

 

Chers frères, une fois sortis de prison, nos frères se sont trouvés dans une nouvelle grande prison, ils se sont heurtés à la dure réalité à laquelle ils ne s’attendaient pas.

 

Leur séjour a été si long qu’ils doivent non seulement surmonter des obstacles matériels mais  aussi psychologiques notamment au sein de leurs familles.

 

Ils ont frappé à toutes les portes recherchant du travail peu importe le salaire ; peu d’entre eux ont subvenu à leur besoin. Par contre la majorité d’entre eux se trouvent au seuil de la pauvreté alors qu’ils avaient promis à leur famille richesse et aisance et  une vie en rose ; d’autant plus que les enfants ont grandi entre temps et que leurs demandes et leurs besoins ont grandi aussi.

 

Tous les rêves et les espoirs se sont envolés, le travail se fait rare et les proches et les amis ont tournés le dos ; certains d’entre eux ont même vu partir leurs épouses et leurs enfants.

Il y a, certes,  des frères comme ceux cités par Allah : «… que l’ignorant croit riches parce qu’ils ont honte de mendier – tu les reconnaîtras à leur aspects – Ils n’importunent personne en mendiant.. » La vache/273 . Nous nous soucions d’eux et nous ressentons ce qu’ils ressentent.

Il yen a d’autres qui, par pudeur, n’ose pas sortir de chez eux refusant tout contact extérieur ; craignant le regard des autres en raison de  leur pauvreté.

 

D’autres sollicitent  Allah avant d’aller affronter les gens et leur dire « donnez moi à manger j’ai faim », et les cas similaires sont nombreux.

 

Chers frères, cette crise qui a longtemps duré a engendré des conséquences et des situations néfastes.

 

Nos frères qui sont restés en prison parfois plus de quatorze ans se sont retrouvés dans des situations alarmantes :

 

Certains ont atteint la cinquantaine et sont toujours célibataires, ajouté à cela de nombreuses maladies de l’estomac, du rein, le phénomène d’impuissance sexuelle, le cancer  entraînant  la mort dans de nombreux cas.

 

Le pire c’est que la majorité de ces frères sont privés de cartes de soins et certains d’entres eux sont au chômage ou en invalidité.

 

La situation  de leurs enfants est parfois plus alarmante. De nombreux sont ceux qui présentent des maladies psychologiques du fait du stress permanent entraînant des perturbations graves, et comme vous le savez, ces cas nécessitent de l’attention, de la prévention et une prise en charge permanente qui est coûteuse.

 

Tout cela n’est qu’un aperçu de la réalité, une goutte dans un océan.

 

Chers frères, la lecture de cette lettre ne doit pas vous laisser indifférents, nous sommes persuadés qu’après sa lecture votre cœur sera touché.

 

Notre espoir en Dieu est grand ainsi qu’en votre générosité devant pareil cas de dénuement et de pauvreté.

 

Nous ne souhaitions à personne de vivre cette situation. Nous prions Dieu pour qu’Il vous protège et vous donne la paix.

 

Nous n’avons pas voulu vous importuner avec nos souffrances mais si nous  faisons appel à vous après Dieu, c’est que la situation a atteint un seuil critique.

 

Nous demandons à toute âme charitable de nous aider afin que nos frères puissent retrouver et garder leur dignité.

 

Grâce à votre aide généreuse et votre main tendue, vous pouvez empêcher le désespoir de s’emparer de vos frères qui n’ont pour tort que d’avoir souhaiter vivre dans leur pays en harmonie avec leur religion.

 

Nous gardons espoir en Dieu qui, inchallah, nous unira sur la voie de la foi et l’amour de Dieu.

Le prophète psl dit : « celui qui soulage le fardeau d’un croyant, Dieu le soulagera d’un fardeau le jour du jugement dernier »

 

Qu’Allah vous vienne en aide et vous protège !

 

Wassalem alaikom wa rahmatoullah wa barakatouhou.

 

 

(*) Cette lettre est parvenue récemment de la Tunisie à l’Association « TAKAFUL » pour le secours et la solidarité, et nous  la transmettons à l’opinion publique  pour l’alerter sur l’inquiétante situation matérielle, sociale et psychologique d’un grand nombre de tunisiens victimes de la politique répressive du régime durant les deux dernières décennies.

Vu l’ampleur du drame et le nombre important des victimes qui sont dans le besoin et la précarité ; l’Association TAKAFUL fait  appel à votre générosité pour nous aider à secourir vos frères et les aider à sauvegarder leur dignité.

 

« Et toute dépense que vous faites dans le bien, Il la remplace, et c’est Lui le meilleur des donateurs » (34 Saba /verset 39.)

 

« Quiconque prête à Allah de bonne grâce, Il le lui rendra multiplié plusieurs fois. Allah restreint ou étend (ses faveurs).Et c’est à lui que vous retournerez » (la vache, verset 245)

 

Vous pouvez  faire parvenir vos dons:

 

* directement en donnant vos dons à des gens de confiance en contact avec l’association TAKAFUL (enregistrée en France)

 

* en envoyant vos dons à cette adresse :

TAKAFUL  16, cité vert –  94370 Sucy en Brie.

France

 

Tél: 06 09 17 22 88 / 06 80 85 92 98

e-mail :contact@hotmail.fr

 

* par virement  bancaire à l’adresse suivante :

 

la Banque Postale. / France

 

Etablissement         guichet          n° compte          clé RIP

30041                   00001        5173100R020          42

 

Identifiant International de Compte  IBAN

FR54  3004  1000   0151   7310  0R02  042


Couverture médiatique de El Arabia TV + France 24 de la grève de la faim de Maya JRIBI & Ahmed Néjib Chebbi http://www.youtube.com/watch?v=FDD57GiANr0 http://www.dailymotion.com/PDPTunisie/video/5392214  


 

 

Liberté et Equité

33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis

Tel/fax : 71 340 860

Email :liberté_équité@yahoo.fr

 

Tunis, le 14/10/2007

 

Communiqué

 

Liberté et Équité a appris que des détenus salafistes avaient bénéficié d’une libération conditionnelle. Le nombre de prisonniers concernés par cette nouvelle vague de libérations se porte actuellement à cent vingt.

 

Citons notamment :

Mejdi Machraki, Sejnane

Chedly Saksalli, Bizerte

Hamza Aouali, Bizerte

Radhouane Ben Aïssa, Bizerte

Abderrazak Arafa, Ras Jbel

Abderrazak Sfaxi, Ras Jbel

Ahmed Mellakh, Ras Jbel

Ahmed Gueddiche, Ras Jbel

Ahmed Gharbi, Ras Jbel

Oualid Mahjoub, Ras Jbel

Farouk Jemaa, Ras Jbel

Mohammed Chakroune, Ras Jbel

Hichem Galaï, Ras Jbel

Hamadi Dahmane, Ras Jbel

Lotfi Mellakh, Ras Jbel

Issam Sahli, Ras Jbel

 

Pour le bureau exécutif de l’organisation

Maître Mohammed Nouri

 

(traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


 

Inondations en Tunisie: treize morts, les recherches continuent

  AFP – Dimanche 14 octobre, 18h35 Quatre corps ont été dégagés dimanche des eaux boueuses à Sabalet Ben Ammar, au nord-ouest de Tunis, portant à treize au moins le nombre de morts provoqués par des inondations survenues samedi en Tunisie, a-t-on appris auprès des sauveteurs. Parmi ces victimes -deux hommes et deux femmes- un corps été retrouvé en plein champ à environ quatre kilomètres de l’oued Borj Touil, les trois autres ont été repêchés dans les eaux qui ont submergé la région agricole de Sabalet Ben Ammar (15 km de Tunis), ont indiqué à l’AFP des secouristes. Un bilan officiel publié samedi soir faisait état de neuf morts et huit disparus, alors que les recherches se poursuivaient dimanche après-midi pour dégager des corps ou retrouver d’éventuels survivants. Des agents de la protection civile et de la Garde nationale aidés par des brigades canines étaient à pied d’oeuvre depuis samedi, alors que de jeunes habitants des localités voisines participaient aux recherches dimanche. Des pluies diluviennes sont tombées samedi en un laps de temps très court sur Tunis et sur certaines localités du nord du pays provoquant des crues et entraînant l’interruption de la circulation sur de nombreuses routes. Parmi les neuf morts retrouvés samedi, huit ont péri à Sabalet Ben Ammar, pour la plupart des automobilistes emportés par les eaux des oueds en crue au volant de leurs véhicules sur la route nationale reliant Tunis à Bizerte. Une autre personne est décédée également au volant de sa voiture qui s’est retrouvée bloquée sur un chantier de construction inondé dans un quartier chic à la périphérie de Tunis, ont raconté des témoins. Les intempéries ont également provoqué des dégâts matériels, selon l’agence tunisienne TAP, mais aucune évaluation détaillée de ces dégâts n’a été publiée dimanche. Le soleil était de retour dimanche dans Tunis mais la météo annonçait des orages et pluies le long du littoral Est ainsi que sur les régions du Centre pour la nuit de dimanche à lundi.

 


 

Tunisie: inondations meurtrières

 

Des pluies torrentielles ont causé aujourd’hui la mort d’au moins neuf personnes et neuf autres sont portées disparues à Tunis et dans les banlieues de la capitale, a indiqué la radio nationale tunisienne. Les pluies diluviennes qui sont tombées principalement sur le nord du pays, ont gonflé les oueds qui ont débordé, entraînant l’interruption de la circulation sur de nombreuses routes et isolant certaines agglomérations. Le président Zine El Abidine Ben Ali a « donné ses directives aux structures et services concernés en vue d’assurer le suivi de la situation dans toutes les régions affectées et d’apporter, dans ces conditions climatiques exceptionnelles les secours, l’assitance et les aides nécessaires aux personnes sinistrées », a indiqué le porte-parole de la présidence. (Avec AFP).

  

ِAFP, le 13 octobre 2007 à 23h41 Tunisie: au moins neuf morts et 9 disparus dans des inondations

 
TUNIS, 13 oct 2007 (AFP) Des pluies torrentielles ont causé samedi la mort d’au moins neuf personnes et neuf autres sont portées disparues à Tunis et dans les banlieues de la capitale, a indiqué la radio nationale tunisienne. Les pluies diluviennes qui sont tombées samedi, principalement sur le nord du pays, ont gonflé les oueds qui ont débordé, entraînant l’interruption de la circulation sur de nombreuses routes et isolant certaines agglomérations.   Le président Zine El Abidine Ben Ali a « donné ses directives aux structures et services concernés en vue d’assurer le suivi de la situation dans toutes les régions affectées et d’apporter, dans ces conditions climatiques exceptionnelles les secours, l’assistance et les aides nécessaires aux personnes sinistrées », a indiqué le porte-parole de la présidence.   AFP

Reuters, le 14 octobre 2007 à 12h12 Tunisia floods kill eight, 8 more missing

 
 
TUNIS, Oct 14 (Reuters) Flooding caused by torrential rains killed at least eight people outside the Tunisian capital on Saturday, the country’s official news agency TAP said on Sunday. Eight more people were still missing after the floods swept away cars near Sabbelet Ben Ammar village, around 15 km (9 miles) north of Tunis. Forecasters said they expected more rain after downpours lashed northern and eastern Tunisia, blocking train traffic, cutting roads and threatening homes with flooding in several areas outside the capital.   REUTERS

Dans son édition numéro 152 d’octobre 2007, une énorme erreur de montage dans l’impression de « L’Audace » a rendu inintelligible l’interview du docteur Mustapha Ben Jaafar. M. Slim Bagga vient de nous l’envoyer  intégralement, nous la publions aujourd’hui  avec les sincères excuses de « L’Audace » auprès du docteur Ben Jaafar
 

Interview exclusive avec le docteur Mustapha Ben Jaafar: Ce que pense le président du Forum de la rentrée politique

Interview réalisée par Slim Bagga
 
 1- Rentrée politique ?    Cette formule, traditionnellement reprise après le long repos estival, suppose l’existence d’un jeu politique qui obéit, certes, à un rapport des forces mais  surtout aux règles de l’Etat de droit. Or, nous ne connaissons rien de tout cela, vivant depuis longtemps sous le signe de  la négation du politique. Tout est régi sur la base du seul rapport des forces, la seule règle étant ‘’Si tu ne fais pas allégeance, tu te mets hors de la normalité ’’. Les droits fondamentaux de s’exprimer, de s’organiser en parti, association ou syndicat, pourtant garantis  par la Constitution, ne sont plus considérés que comme des privilèges octroyés aux proches, refusés aux autres, selon les procédés du marchandage à l’allégeance. Ainsi le FDTL, légalisé depuis prés de cinq ans, n’a aucun accès aux médias « nationaux », Télévision, Radio… pourtant financés par les citoyens. Les lieux de réunion, publics et  privés, nous sont systématiquement refusés. Nos propres locaux sont sous surveillance policière permanente. Nos militants sont intimidés et certains de nos invités sont souvent empêchés de participer à nos réunions ou même de nous rendre visite. La situation est en train de s’aggraver quand, face à la détermination de l’opposition, on assiste à des actes inquiétants comme l’incendie criminel du cabinet de Maître Ayachi HAMMAMI ou l’expulsion du Parti Démocrate Progressiste de ses locaux conduisant ses deux leaders à une grève de la faim illimitée. En un mot, le pouvoir veut jouer tout seul ou avec des comparses, ce qui revient au même.. Comment, dans de telles conditions, peut on parler de politique, de pluralisme, de compétition ??   2- N’est ce pas le signe le plus patent de l’échec de l’opposition ?   Peut-on vraiment parler d’opposition dans le contexte qui prévaut depuis plusieurs années et en l’absence des libertés élémentaires ? Et puis même si elle a sa part de responsabilité, compte tenu des conditions dans lesquelles elle milite, on ne peut l’accabler. Nous ne sommes pas en compétition avec les militants d’un parti majoritaire dans le sens classique. Nous sommes confrontés à un Etat avec tous les moyens dont il peut disposer. Nous nous trouvons presque toujours face à des policiers en civils qui agissent selon les « TAALIMETS », instructions le plus souvent arbitraires. La responsabilité du RCD,«  parti au pouvoir » devenu «  parti du pouvoir », ne doit pas être occultée et il devra un jour rendre des comptes, ne serait ce devant l’Internationale Socialiste, organisation démocratique dont il se prévaut d’appartenir et dont il bafoue les valeurs.   3 Mais encore, n’y a t il rien à faire ?    Bien sûr qu’il y a beaucoup à faire, et en premier lieu essayer, dans ce contexte d’asphyxie systématique, de s’organiser pour se développer. Nous avons, en dépit de nos modestes moyens, lancé un journal heddomadaire Mouatinoun. En raison du verrouillage nous trouvons d’énormes difficultés pour le diffuser et le rentabiliser aux fins d’assurer sa survie. Nous avons dû prolonger la pause de l’été pendant deux mois. Et c’est par défi que nous reprenons sa diffusion le 3 octobre avec un numéro bilingue.  En deuxième lieu il est nécessaire de rassembler l’opposition démocratique et crédible derrière un mot d’ordre clair qui s’ajoute aux revendications classiques des libertés fondamentales et l’amnistie générale..   4 A quoi pensez vous ?   Je pense aux rendez vous de 2009. Le pouvoir s’y prépare depuis un an. Une campagne fiévreuse d’allégeance  est déjà en place pour appeler  le président sortant à une nouvelle candidature pour un cinquième mandat. La campagne, censée être spontanée, frise le ridicule. Y sont mêlées des organisations à caractère syndical, des associations culturelles et même sportives, des assemblées informelles dont on ne connaît ni les initiateurs ni le lieu de réunion. Cela n’a aucun sens  et consacre le mépris dans lequel on tient l’intelligence de notre peuple et ses élites. Et puis le candidat en a-t-il vraiment besoin ? Personne ne peut croire aujourd’hui à l’existence d’une vraie compétition. Mais qui nous empêche d’agir ensemble pour créer les conditions d’une vraie participation. Qui nous empêche de nous rassembler pour des Elections Démocratiques en 2009 ?   5 Cela est il possible avec les divisions qui paralysent l’opposition ?     Ces divisions son réelles mais elles sont aussi trop souvent amplifiées par la propagande officielle.  On peut penser également que certaines tentatives maladroites et inopportunes pour improviser par des coups médiatiques un leadership de l’opposition, contribuent à créer malaise et défiance. Je pense malgré tout que la partie est jouable  à condition que nous cessions, les uns et les autres, de nous comporter en donneurs de leçons comme si quelqu’un ou quelque parti détenait la vérité absolue et la solution miracle.  Plus concrètement, il y a un effort à faire pour que tous les acteurs s’accordent sur l’ordre des priorités du moment. Ce ne sera pas aisé mais c’est possible. Certains partenaires, en dehors du comité du 18 octobre pour les libertés, placent le projet de société à la tête de leurs préoccupations et, ce faisant, rechignent à mener des actions communes avec ceux qui ne partagent pas leurs idéaux. Ils ont des arguments qu’il faut prendre au sérieux et écouter. Ce ne sont pas des éradicateurs et ils ne veulent pas être des alliés objectifs du système répressif. Il faut les convaincre que la grave dégradation que connaît le pays implique une action urgente pour changer l’équilibre des forces outrageusement favorable aux tenants du pouvoir.  Comment le faire sans sacrifier le projet progressiste de modernisation de la société ? La question n’est pas insoluble et le FDTL fera tout ce qui est en son pouvoir pour rapprocher les points de vue ou tout au moins créer un climat de sérénité qui nous évitera de nous enliser dans des querelles marginales de nature à affaiblir  l’ensemble de l’opposition. Un dialogue sérieux est d’ores et déjà engagé avec nos camarades d’Ettajdid. Nous en attendons beaucoup et nous ferons en sorte que 2009 ne soit pas une occasion ratée. Il nous faudra, pour cela éviter les erreurs et les malentendus de 2004.   6- Concrètement quelles mesures préconisez vous ?   Nous allons en discuter ensemble mais certaines sont évidentes. D’abord il nous faut conquérir nos droits élémentaires pour pouvoir établir le lien avec la société  car tout est fait pour nous empêcher de communiquer avec les citoyens. Il faut que cela cesse.  Il y a ensuite des règles à modifier pour que l’opposition puisse participer aux élections. Pensez que s’il y a aujourd’hui, pour une raison ou une autre, vacation au sommet du pouvoir, selon les lois en vigueur seul le RCD est en mesure de présenter un candidat à l’élection présidentielle. Cela est  une source de blocage et d’instabilité institutionnelle. Nous en sommes là parce que le pouvoir refuse de mettre en place une règle du jeu stable et connue longtemps à l’avance, qui soit susceptible de consacrer le pluralisme des candidatures. Il  ne cherche qu’à se maintenir, à s’assurer «  le risque zéro » et pouvoir, à la dernière minute concocter une loi exceptionnelle et transitoire qui vise essentiellement à éliminer ses adversaires de la course.  Quant aux élections législatives le pouvoir, par une règle de quotas bizarre, a mis en place un système électoral dont il maîtrise les tenants et les aboutissants. Il  assure pour lui-même 80% des sièges et déplace la compétition, même si c’est pour les miettes,  dans le champ de l’opposition. Il a pu ainsi intégrer les moins farouches au décor Ce système qui ne reflète pas l’image fidèle des composantes politiques  doit changer.  Reste le problème probablement le plus délicat, qui consiste à créer les conditions de la participation effective des citoyens : inscription sur les listes électorales, liberté et secret du vote.. etc A c propos, l’idée d’une commission de contrôle indépendante me semble incontournable.   7 – Si je comprends bien, vous êtes pour une participation aux élections prochaines ?    Nous n’avons jamais été contre par principe. Jusque là nous avons refusé de participer à des pseudo élections dont les résultats sont précisément connus avant même qu’elles ne commencent. Nous avons deux ans pour tout faire afin que les conditions changent. A ce moment là, nous déciderons en fonction de l’évolution de la situation. Le meilleur scénario est que l’opposition adopte une attitude commune. Il faut y travailler dès maintenant, calmement, méthodiquement. Rassembler implique des impératifs. En premier lieu l’humilité. Il n’y a pas d’un coté les bons intransigeants accrochés à leurs principes et prêts au sacrifice suprême et , de l’autre, les opportunistes ou dans le meilleur des cas les faire valoir. Il faut certes de la clarté dans les choix. Il faut dénoncer les compromissions, pour des raisons morales certes, mais surtout parce qu’elles retardent l’heure de la délivrance. Il faut enfin se convaincre que, pour réaliser un objectif, il ne suffit pas d’avoir raison, il faut surtout que la raison soit celle de tous au  bon moment, au moment de l’épreuve. Cela ne se fera ni par les incantations ni par les décrets.   8- Un dernier mot. Quelle issue voyez vous pour la grève de la faim entamée par Maya JRIBI et Néjib CHEBBI ?    Je m’inquiète de leur état de santé. Je suis bien évidemment solidaire d’autant que ce qui arrive au PDP peut arriver à toute organisation, parti ou personne qui refuse l’allégeance. S’agissant d’un problème qui concerne toute l’opposition, j’aurais privilégié une démarche collective. Mais l’heure est à la solidarité. Cette histoire pathétique illustre bien notre sous-développement politique. Le rôle d’un Etat démocratique aurait été d’intervenir pour assurer aux organisations civiles leurs besoins vitaux : financement public, locaux, publicité dans leurs journaux. Seul le RCD dispose d’un budget illimité, de centaines de locaux gratuits et de milliers de fonctionnaires détachés aux frais de la communauté nationale. Un Etat de droit, un Etat juste, voilà ce dont la Tunisie a le plus besoin.       (Source : « L’Audace » (Mensuel tunisien publié à Paris), Numéro 152, octobre 2007)


 

 

 


 

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