TUNISNEWS
6 ème année, N° 2005 du 16.11.2005
Mouvement du 18 octobre – Bulletin n° 30.: Shmid sauve l’honneur des Démocraties, Ebadi brave les interdits, le général Ben Ali irrite Mouvement du 18 octobre – Bulletin n° 29: Annan se démarque de Ben Ali, Paris hausse le ton et réduit encore sa participation, Dilou quitte la clinique, L’UDU au bord de l’explosion
AFP: Experts de l’Onu: vives préoccupations sur les droits de l’Homme en Tunisie ATS: Samuel Schmid insiste sur la liberté d’_expression à Tunis
AFP: “Sommet citoyen” à l’appel d’ONG en marge de celui de Tunis AFP: “Sommet citoyen” en marge du SMSI à Tunis AFP: Une double manifestation pro et anti Ben Ali devant l’ONU à Genève AFP: Sylvan Shalom plaide en arabe pour des liens diplomatiques avec la Tunisie
AFP : La gauche veut que le sommet de Tunis soit “un moment fort” en faveur des DH AFP: Ebadi dénonce à Tunis la censure d’internet et la répression des dissidents AFP : “Sommet citoyen” en marge du SMSI à Tunis AFP: Une double manifestation pro et anti Ben Ali devant l’ONU à Genève AP: SMSI: appels pressants en faveur de la réduction de la fracture numérique et des libertés Reuters: Rights groups fault Tunis on press and Web censorship AP: Le SMSI s’est ouvert à Tunis Reuters: Rights group faults Tunisia on Internet censorship AFP: Sylvan Shalom plaide en arabe pour des liens diplomatiques avec la Tunisie AFP: Rencontre Abbas-Shalom en marge du sommet de Tunis AFP: Contrôle d’internet: la France satisfaite d’avoir une “feuille de route” (Loos) Reuters: Des experts de l’Onu critiquent la Tunisie AFP: Crispation entre Paris et Tunis mais pas de crise durable, selon les experts ATS: Droits de l’homme en Tunisie : Des experts de l’ONU critiquent la détérioration des libertés ATS: Samuel Schmid insiste sur la liberté d’_expression AFP: La société de l’information inaccessible pour trop de gens (Annan) L’Onu demande à Tunis de respecter la liberté d’__expression AFP: Ouverture à Tunis du Sommet mondial sur la société de l’information AFP: Contrôle de l’internet: compromis autour de la domination américaine AFP: La fracture numérique Nord-Sud au sommet de l’information de Tunis Balha Boujadi: le smsi ou la mise à nu d’un regime fasciste Kamis ben Ali Gacha: Les apatrides de la Tunisie de Ben Ali Sami Ben Abdallah : Mokthar Yahyaoui rend hommage à Zouhair Yahyaoui Ahmed Manaï: Marouane Ben Zineb : La sauvagerie d’un régime Swissinfo : Samuel Schmid applaudi et censuré en Tunisie Le Temps (Suisse): : La Tunisie accueille le SMSI sous un visage autoritaire Moritz Leuenberger explicite pour «Le Temps»: : «Renoncer à se rendre à Tunis: une mauvaise réponse à la question des droits de l’homme» Le Temps » (Suisse): La répression policière reste forte 24 Heures: La délégation suisse scandalisée par les méthodes tunisiennes 24 Heures (Suisse): Sommet citoyen très compromis Tribune de Genève : La grosse colère de la délégation suisse à Tunis Tribune de Genève : Sommet du ridicule en Tunisie: l’ONU s’inflige un autogoal Libération.: Christophe Boltanski: «Les autorités tunisiennes ont un sentiment d’impunité» Libération: Sommet de Tunis: Paris se fâche Libération.: Ben Ali a ouvert son sommet Le Monde: M. Douste-Blazy rappelle la Tunisie au respect des droits de l’homme Le Soir: Tunis, sommet de la pression SVENSKA DAGBLADET: Les critiques s´intesifient contre le sommet de L´ONU à Tunis. Kamel Labidi: Giving Ben Ali undeserved succor
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Shmid sauve l’honneur des Démocraties, Ebadi brave les interdits, le général Ben Ali irrite..
Annan se démarque de Ben Ali, Paris hausse le ton et réduit encore sa participation, Dilou quitte la clinique, L’UDU au bord de l’explosion
Au 29e jour du Mouvement du 18 octobre, Affecté par la démission de son Conseilelr personnel pour le SMSI, Kofi Annan a pris ses distances avec Ben Ali, son adjoint, le SG adjoint a rappelé les règles de bon sens au maître de Carthage. TV5 décide rapatrie son équipe des suites d’intimidations. La Belgique proteste. Les télés francophones enfoncent le clou. Le délégué fédéral pour les droits de l’homme se rend ches les manifestatns à Bonn. Le Sommet citoyen annulé pour protester contre l’allergie surréaliste de Ben Ali. La France hausse le ton et baisse encore son niveau de représentation. Les médias de Tunis continuent à publier les mensonges d’Etat. Kadafi et Shalom ouvrent le bal dufiasco médiatique. Les grévistes s’adressent aux hôtes de la Tunisie.
Kofi Annan et son SG adjoint montent au créno et se démarquent de Ben Ali:
Affecté par la démission de Cees Hamerlink, son Conseiller personnel pour le SMSI, le Secrétaire général des Nations Unies a fait savoir, par la voix de Madame Marie Heuzé, son porte parole à Genève qu’il “a dit ce qu’il avait à dire à Ben Ali”, ainsi qu’il “a redit tout le prix qu’il attachait à la liberté d’__expression et la liberté de la presse et à l’accès de l’information pour tous”.
Peu après dans la journée, Shashi Tharoor, le Sous-Secrétaire Sénéral de l’ONU pour la Communication et l’Information a demandé la transparence dans l’enquête sur l’agression du journaliste Christophe Boltanski: “Cela enverra aux médias du monde entier un signe montrant que le gouvernement prend au sérieux la sécurité des journalistes sur son territoire”. Le Sous-Secrétaire Général a ajouté que: “la Tunisie comprend très bien ce que le monde attend d’un pays hôte d’un sommet des Nations unies”.
C’est la première fois que les Nations Unies s’expriment avec une telle clareté diplomatique, après la lettre sue Kfoi Annan a adressé à l’ensemble de la société civile qui l’avait interpellé en septembre et octobre dernier.
Ben Ali a traité le SG des Nations Unies par le mépris en dépêchant son Ministre de la propagande l’acceuillr à l’aéroportde Tunis Carthage dimanche en milieu de journée. ce qui est un incorrection diplomatique dans une pareille mafiestation onusienne. En cas d’empêchement du chef de l’Etat, c’est le Premier Ministre qui se accueille les hôtes du Sommet. En plus de cet aspect protocolaire, le Ministre Abdallah est montré du doig de tous pour ses responsabilités incotestatbles dans le verrouillage et la crispation du paysage médiatique tunisien. Que ce soit lui qui acceuille Kofi Anna veut dire que le régime du général ne veut rien changer et ne veut céder sur rien.
La France hausse le ton et baisse encore son niveau de représentation:
Ambarrassée, la France s’achemine à baisser encore son niveau de représentation politique au SMSI. Le seul Ministre qui est annoncé en fin de soirée, c’est François Loos, Ministre délégué à l’Industrie auprès du Ministre de l’Economie. Le porte parole du Quai d’Orsay n’a pas été en mesure de dire en milieu d ejournée qui allait diriger la Délégation française. A Genève, en décembre 2003, c’était le PR J-P Raffarin assisté de Claudie Haigneré, Ministre d ela Recherche et d ela Technologie. Ce fut dans un pays démocratique.
D’un autre coté, le Ministre des Affaires Etrangères, Philippe Douste-Blazy, a tenu à rappeler ce midi: “”A la suite des incidents qui se sont produits ces derniers jours, j’appelle les autorités tunisiennes à tout mettre en oeuvre afin que la liberté d’information et le libre exercice par les journalistes de leur métier soient garantis”.
La présentation de ce point de presse du Ministre a provoqué un échange nourri avec les journalistes. Le porte-parole du Quai d’Orsay a tenu à rappeler les déclarations du Ministre à Tunis et le rôle du Parlement européene, d ela Commissioin et du Conseil dans le contrôle de l’application des termesde l’accord d’association Tunisie/Union européenne.
En fin de soirée, Madame Girardin, Ministre déléguée à la Coopération, au Développement et à la Francophonie a déclaré qu’elle n’était pas pour le boycott, car “c’est la politique de la chaise vide et les absents ont toujours tort”. Elle a rappelé ce que Douste-Blazy sur l’enquete sur l’attaque de Boltanski ainsi que sur la sécurité de l’équiope de TV 5. Un très bef entretiaen où l’on a senti que le gouvernement ne s’investi pas beaucoup, mais qui tente de dire les choses d’une manière diplomatique.
La Source officielle anonyme se réfugie dans le monsonge d’Etat:
“Inexplicables et inadmissibles” les déclarations du Quai d’Orsay, c’est ce que trouve notre “Source officielle” qui s’exprime toujours sous le couvert de l’anonymat. Elle se réfgie dans le monsonge et la négationnisme d’Etat: “Les explications du porte-parole du ministère français des Affaires étrangères concernant un soi-disant +incident+ impliquant la chaîne de télévision TV5 sont inexplicables et inadmissibles”, avant d’ajouter dans le régistre du négationnisme d’Etat: “Il aurait dû savoir qu’aucune équipe de TV5 n’était présente ce jour à Tunis”. L’équipe d eTV5 était composé de fantomes pour la “Source officielle” fantomatique du régime..
Une équipe de TV5 rapatrié en France:
Et pourtant la direction de la chaîne a informé le public en fin de journée que ladte équipe “a été confrontée à une surveillance étroite d’agents en civil” et qu’il “a été constaté que les personnes interviewées dans le cadre de ce reportage étaient par ailleurs soumises à des questions de la police”. Avant d’annoncer que: “Dans ces conditions, la direction de la chaîne a décidé de rapatrier son équipe à Paris”.
Un nombre impressionnant de journalistes bravent l’intimidation et se rendent au chevet des grévistes:
Comme pour dire leur solidarité avec leur confrère lâchement agressé par les Tonton macoute de Ben Ali, ades dizaines d ejournalistes venus du monde entier se sont rendus au 23, rue Mokhtar Atia. Télévisions, Radios, quotidiens, hebdomadaires, agences de presse… Les grévistes ont reçu ces deux derniers jours des visites recodrs de journalistes.
Les grands médias informent sur le jardin secret de Ben Ali:
Libération a titré “Mascarade”, son Rédcateur en chef Antoine de GAUDEMAR a écrit: “Cette double agression aura le mérite de mettre en lumière le visage du régime policier qui étouffe en premier lieu la liberté d’__expression et d’information du peuple tunisien.”, avant d’ajouter: “Ce Sommet n’est pas encore ouvert qu’il tourne à la «mascarade»”
Christophe Ayad écrit: “Militants agressés, reporters molestés, les réactions d’indignation se multiplient. Atteintes aux libertés : Tunis persiste, Paris dans l’embarras”.
Chirtophe Boltanski, lâchement agressé à Tunis a répondu aux questions des internautes de Libération, sur le chat du quotidien. “Il n’y aucune fierté à recevoir des coups; de la colère, oui bien sûr. Cette colère ne s’étend pas du tout aux Tunisiens, bien au contraire. J’ai été extrêmement touché de l’aide et des messages de réconfort que de très nombreux Tunisiens m’ont témoignés. Je reste donc très attaché à la Tunisie et à ses habitants malgré ce qui m’est arrivé.”
Le Monde a titré: “Entre soumission et révolte, la société tunisienne prise au piège du système Ben Ali”. Florence Beaugé donne goût de ce que viovent les tunisiens au quotidien, elle écrit: “C’est Kafka! » Michael Steiner, l’ambassadeur allemand accrédité auprès des Nations unies à Genève, n’en revient pas. il se frotte les yeux. « C’est stupide ! C’est absurde! » . Le diplomate vient de goûter une toute petite pincée de la Tunisie des temps modernes en plein centre de Tunis. Il tentait seulement de faire entrer dans les locaux du Goethe Institut, organisme allemand, une poignée de membres de la société civile tunisienne.”
Le Figaro a titré: “La Tunisie muselée avant le sommet de l’ONU”, Arielle Thedrel a écrit: “C’EST UN DRÔLE de sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) qui s’ouvre demain en Tunisie, l’un des pays au monde les plus allergiques à la liberté d’__expression. Depuis plusieurs semaines, le régime du président Ben Ali s’emploie à démontrer, bien involontairement, que la tenue de cette réunion à Tunis relève de l’incongruité. Loin de saisir l’occasion pour alléger la chape de plomb qui pèse sur la société tunisienne au nom de la lutte antiterroriste, le président Ben Ali a durci le ton.” Le Figaro fait remarquer le fiasco dilpomatique du Sommet: “Les pays de l’UE ont mis à exécution leur menace de réduire leur niveau de représentation politique. La secrétaire d’Etat américaina, Condoleezza Rice, s’y fera remplacer. Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, est arrivé à Tunis, mais selon le quotidien hollandais De Volkskrant, l’un de ses conseillers personnels, Cees Hamelink, expert en communication, a préféré démissionner, jugeant « ridicule » la tenue d’un tel sommet dans un pays en violation flagrante des droits de l’homme.
Le Figaro donne la parole à l’un des grévistes, Maître Ahmed Néjib Chebbi, bête noire du réghime du général. En affirmant: «Le gouvernement français fait la sourde oreille. Il entretient une sorte de complicité passive avec le régime tunisien», le SG du PDP dresse un tableau sans équivoque: “La peur qui règne dans le corps social tunisien trouve son origine dans l’absence de confiance en soi des dirigeants, qui n’ont rien d’autre à offrir qu’une gestion policière du pays. Le parti au pouvoir lui-même n’a plus de liberté d’action. Il n’est plus qu’une simple chambre d’enregistrement, tout comme le Parlement, le soi-disant Sénat qu’on vient d’instituer, ou la justice. En Tunisie, celui qui veut exercer ses droits doit exposer sa santé, sa liberté, sa vie.”
Le Temps titre: «Renoncer à se rendre à Tunis: une mauvaise réponse à la question des droits de l’homme». Le quotidien de Suisse Romande porte les questions qui fâchent au vice président de la Confédération. Moritz Leuenberger, qui présidera la délégation helvétique est catégorique: “Personne ne prétend que la situation des droits de l’homme est idéale dans le pays hôte. Mais renoncer à participer à ce sommet serait une mauvaise réponse à une question qui, avouons-le, se pose dans de nombreux autres pays. Je ne suis pas responsable du fait que certains Etats violent les droits de l’homme. Mais ma responsabilité m’impose d’évoquer ce sujet délicat. C’est aussi pour cela que je vais à Tunis. Je compte bien y faire connaître mon point de vue”.
Au sujet de la protestation de l’Ambassadeur Afif Hendaoui: “La discussion avec l’ambassadeur de Tunisie a été très vive et c’est bien qu’elle ait eu lieu. C’est en tout cas mieux que le contraire. Je lui ai dit que je maintenais mes déclarations.”
Coté Radio et Télévisions, TF1, France 2, TV5, LCI, RTL, Radio France et RFI, pour la France ont couvert les derniers évenements de Tunis. La RTBF en afait de même en Belgique, ainsiq que la TSR en Suisse.
Les Etats Unis comprennent les critiques de la société civile:
“Nous nous sommes servis du fait qu’il (SMSI) se tenait en Tunisie pour enjoindre au gouvernement tunisien de prendre des mesures relatives aux libertés de la presse et aux autres libertés”, a dit à Reuters à Washington le chef de délégation américaine, David Gross, avant de se rendre au sommet.
Le Canada partage pa position des USA au nom des 37:
Un discours partagé par le Canada – qui parlait au nom des 25 membres de l’Union Européenne, de plusieurs autres pays européens, des Etats-Unis, de la Nouvelle Zélande et de l’Australie – lors d’une réunion de préparation du SMSI à Tunis en septembre. “La liberté d’__expression et le droit d’émettre une opinion sans ingérence, de recevoir et de transmettre de l’information et des idées dans tout média, sans se soucier des frontières, font partie intégrante du travail du SMSI”, a précisé le coommuniqué repris par Reuters. “La Tunisie, en tant qu’hôte de ce sommet des Nations Unies, doit prouver qu’elle défend et favorise l’application de ces droits.”
La Société civile internationale réagit:
Selon l’AFP: “Plusieurs associations représentant la “société civile” ont décidé d’annuler une réunion consacrée à la liberté d’__expression. Cette décision “est une réponse directe aux circonstances anormales dans lesquelles se déroule le sommet”, a estimé Rikke Frank Joergensen, de l’association Caucus des droits de l’homme.”
Maître Dilou quitte la clinique:
Après une nuit passée sous surveillance, l’un des grévistes, Maître Samir Dilou aregagné le 23, reu Mokhtar Atia. Il se porte beacoup mieux après avoir rreçu les soins nécessaires. Maître Dilou a connu les épreuves de la prison, sous Ben Ali, pendant plus de dix ans.
Les établissements soclaires vidés jusqu’à la fin de la semaine:
Sur décisions conjointe, les Ministères de l’Education, de la Formation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ont annoncé la fermeture de tous els établissements scloares, universitaires et de formation, publics et privés, jusqu’à la fin de la semaine.
Les Palais de justice en vacances:
Pareilles “vacances” de circonstances ont été décidéses pour vider les tribuneaux des avocats qui ont décidé d’observer une journée de grève pour protester contre la visite d’une haute délégation isrlélienne.
Toutes les Administrations du Grand Tunis en congé forcé:
Et puisaue Ben Ali veut d’une ville fantôme, où ne euvent circuler que sa police et sa famillke, toutes les administrations du pays ont été priées de fermer leurs bureaux et leurs services. Ce qui va paralyser le quart du pays, en terme d’usagers et tout le pays en terme de servcies centraux de l’Etat, hormis la police. Ceci s’ajoutant aux vacances scolaires forcées.
Jamais un pays hôte n’a agit de la sorte dans l’hsitroire des Sommets des Nations Unies.
Le Colonel Kadafi et Sylvain Shalom ouvrent le fiasco diplomatique:
Le premier est arrivé avec sa chamelle par le poste frantalier terrestre de Ras Jedir, dans l’extrême sud tunisien. Personne ne l’attendait.
Le second a atterri à Djerba à 500 km au sud du lieu du Sommet. Il a été accueilli par l’eun des fils du Président de la communauté juive tuunisienne, pourtant ne disposant d’aucun titre officiel. Puis il a fait une procession religieuse à la synagiogue de la Ghriba. Son Ministère affirme qu’il se rendra jeudi à sa vilel natae à Gabés, alors que jeudi c’est le SMSI.
Cette mis en scèvne contraste avec le discours officiel de la “source officielle” tunisienne qui sa cahe derrière l’invitation des Natiosn Unies pour normaliser ses relations avec l’Etat hebreux, alors que la polutaion est fortement opposée du fait des agressions éternelles et de l’humiliation quotidienne subies par le peuple palestrinien frère. La normalisation contre la Démocratie est la denière carte aux mains du général. Mais elle risaue de le discréditer à jamais no seulement aux yeux de la population, mais aux yeux de ses propres troupes du RCD, de la Police et de l’Armée.
Le Fisaco diplomatique s’ouvre demain:
Ce fiasco diplomatique de pas plus de 22 chefs d’Etat contrsate aussi avec les espoirs escomptés du SMSI. Des chefs de délégations au rang protocoliare bas ne peuvent engager la responsabilité de leurs Etats ni celle de l’Humanité.
La Première Drame de Tunisie précède so mari et inaugure son SMSI:
Ne cachant plus ses ambitions, Leila Trabelsi Ben Ali, “Première Drame de Tunisie” selon la formule reprise par Le Monde aujourd’hui, a inauguré son SMSI à elel dans les mêmes locaux du SMSI officiel pourtant gérés par les Nations Unies. Elle a donné un discours au nom de son association Besma sur “le Handicap et la Société de l’Information”. Le Handicap physique bien sur et pas politique..
Cette apparition a fait circuler les rumeurs les plus folels sur l’incapacité de l’acteul chef de l’Etat à maîtriser la gestion des affaires du pays. Impulsif come il est, il est capable de tout.
L’UDU aux bords de l’explosion:
Une dizaine de Fédarétions ainsi que plus de 150 cadres de lUDU, l’un des partis jusqu’ici satellitaires, se sont distancés des déclaratiosn irresponsables d eleur SG Ahmed Inoubli aui a accusé les gréistes de trahison. Parmi les siognataires, Taïeb Jallli, Mustapha Yahyaoui, Abdelmalel Labidi, Bachir Thabti, membres du Bureau politique et Abiou Al Alaa Ghaouar, membre du Conseil national.
Les grévistes s’adresent aux participants du SMSI:
Dans une Adresse d’une hauteur politique, d’une très haute qualité intellectuelle et de très bonne facture, les grévistes ont adresés une lettre de bienvenue au Secrétaire général des Natiosn Unies et aux honorables hôtes de la Tunisie. Dont voici quelques passages dans l’attente de sa mise en ligne:
“C’est pour nous un grad honneur qu’un Smmet de cette importance se tienne en Tunisie…
“La réduction de la fracture numérique ne concerne pas que des problèmes d’ordre financiers…
“Le Plan d’action adopté par les travaux préparatoires de votre Sommet met l’accent sur l’impératif de la liberté d’accès de tous à l’Information..
“L’Etat dépolrable dans lequel se trouve confinée la Tunsiie est préjudiciable non seulement à la diginité humaine mais il est aussi contraire au progrès…
“La liberté est la condition première….
“… et de la mise en concordance des discours et des actions.. “
Pour contcater le Comité de soutien:
-L’universitaire Sana Ben Achour, Coordinatrice: +216 98 510 779
-Khadija Chérif, Responsable des Relations extérieures: +216 98 654 018
-Habib Masrit, Responsable des Relations extérieures: +216 21 687 533
-Abderrahmane Hedhili, Responsable de la Cooordination régionale: +216 97 456 541
Pour contacter les membres de la Commission Information-Médias:
-Rachid Khéchana:+216 98 327 235.
-Souhayr Belhassen: +216 98 318 311.
-Larbi Chouikha: +216 22 472 803.
-Maître Radhia Nasraoui: +216 98 339 960.
-Mahmoud Dhaouadi: +216 98 245 387.
-Houaïda K. Anouar: +216 98 945 881.
-Fathi Jerbi: +216 98 365 295.
Pour joindre les grévistes:
Le mercredi 16 novembre 2005
Agence France-Presse
GENEVE Trois experts de l’Onu ont fait part mercredi, de leurs vives préoccupations sur la situation des droits de l’Homme et la liberté d’_expression en Tunisie alors que s’ouvrait le même jour à Tunis le Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI).
Ces experts, dans un rapport à la Commission des Droits de l’Homme de l’Onu ont pointé du doigt “la détérioration de la situation de la liberté d’_expression, de réunion et d’association et de l’indépendance des juges et des avocats en Tunisie.”
Ils citent “des attaques répétées” contre des organisations de défense des droits de l’homme et leurs membres y compris des associations de magistrats, ainsi que contre des journalistes et certains avocats.
Ils en appellent au Gouvernement tunisien pour prendre immédiatement “toutes les mesures nécessaires au respect des libertés fondamentales”.
Ces experts indiquent qu’ils lancent cet appel en jugeant que le sommet est “une occasion de réitérer l’importance de la liberté d’opinion et d’_expression dans le monde en particulier pour la promotion et protection des droits de l’Homme.”
Les militants des droits de l’Homme, les juges, les homme de loi et les journalistes en Tunisie devraient être en mesure d’exercer leurs activités dans “dans un climat sûr, libre et constructif”, estiment-ils.
Les trois experts sont la Représentante spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’Homme, Hina Jilani, le Rapporteur spécial sur la liberté d’opinion et d’_expression, Ambeyi Ligabo, et le Rapporteur spécial sur l’indépendance des juges et des avocats, Leandro Despouy.
Le Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), organisé par l’Onu, s’est ouvert mercredi à Tunis et prendra fin le 18 novembre. Il a l’ambition de faire jouer la solidarité numérique entre pays riches et pays pauvres.
Le choix de Tunis pour tenir cette réunion a été critiqué par des organisations de défense des droits de l’Homme qui dénoncent des atteintes à la liberté d’_expression, notamment sur l’internet, et aux libertés publiques.
Deux suspects ont été arrêtés après une agression vendredi soir à Tunis contre un reporter du journal Libération venu enquêter sur la situation des droits de l’homme en Tunisie.
Samuel Schmid insiste sur la liberté d’_expression à Tunis
TUNIS – Le président de la Confédération Samuel Schmid a insisté à Tunis sur l’accès de tous les individus aux moyens d’information. Il a averti que la liberté d’_expression est la «condition sine qua non» de la résusite du sommet de l’ONU.
Le sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) a été ouvert à Tunis par le président tunisien Ben Ali, en présence d’une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement, du secrétaire général de l’ONU Kofi Annan et de dix mille délégués de 175 pays.
«Parmi les individus encore interdits d’accès aux moyens d’information, nombreux le sont pour des raisons politiques. Il n’est pas acceptable – et je le dis sans détours – que l’ONU compte encore parmi ses membres des Etats qui emprisonnent des citoyens au seul motif qu’ils ont critiqué leurs autorités sur Internet ou dans la presse», a affirmé Samuel Schmid à l’ouverture des travaux.
«Toute société du savoir respecte l’indépendance de ses médias comme elle respecte les droits de l’homme», a-t-il ajouté.
«J’attends donc que la liberté d’_expression et la liberté de l’information constituent des thèmes centraux au cours de ce sommet. Pour moi, il va de soi qu’ici à Tunis, dans ces murs mais aussi à l’extérieur, tout un chacun puisse discuter en toute liberté», a souligné le président de la Confédération.
«Pour nous, c’est l’une des conditions sine qua non de la réussite de cette conférence internationale», a averti Samuel Schmid. Plusieurs incidents ont marqué ces derniers jours à Tunis l’organisation d’événements parallèles par la société civile. Des journalistes ont été victimes d’agressions.
Le président de la Confédération a par ailleurs souhaité que le sommet, dont la première phase s’était déroulée à Genève en décembre 2003, débouche vendredi «sur des résultats très concrets». «Il faut passer à la phase de réalisation», a-t-il demandé, en vue d’atteindre les Objectifs fixés par l’ONU pour le Millénaire et de parvenir à «un monde meilleur».
“Sommet citoyen” en marge du SMSI à Tunis
“Sommet citoyen” à l’appel d’ONG en marge de celui de Tunis
Une double manifestation pro et anti Ben Ali devant l’ONU à Genève
Sylvan Shalom plaide en arabe pour des liens diplomatiques avec la Tunisie
La gauche veut que le sommet de Tunis soit “un moment fort” en faveur des DH
Ebadi dénonce à Tunis la censure d’internet et la répression des dissidents
“Sommet citoyen” en marge du SMSI à Tunis
Une double manifestation pro et anti Ben Ali devant l’ONU à Genève
SMSI: appels pressants en faveur de la réduction de la fracture numérique et des libertés
Associated Press, le 16.11.2005 ä 17h03
par Bouazza ben Bouazza
TUNIS (AP) — Le Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) s’est ouvert mercredi au Palexpo du Kram (10km de Tunis) par des appels pressants en faveur de la réduction de la fracturenumérique entre les pays du Nord et ceux du Sud, l’un des thèmes majeurs à l’ordre du jour, à côté de la gouvernance d’Internet.
Mardi soir, les participants étaient parvenus à un accord sur la gestion de la Toile: au terme d’âpres négociations, dues essentiellement à l’intransigeance des Etats-Unis, un consensus s’est dégagé pour la mise en place d’un forum international devant se pencher sur les modalités de la régulation d’Internet. Les Etats-Unis sont opposés à un transfert de gouvernance vers une institution internationale telle que l’ONU, alors que d’autres pays, notamment ceux de l’Union européenne, souhaitent remplacer la structure existante par une entité multinationale sous les auspices de l’ONU.
Le compromis reste toutefois flou puisque ce forum n’aura aucune autorité contraignante, agissant parallèlement à l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN), organisation responsable devant Washington et actuellement en charge de la gestion du Net, dont l’attribution des noms de domaines.
Plus de 17.000 délégués participent à ce “sommet planétaire”, le plus grand jamais organisé par l’ONU, selon le secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (UIT), le Japonais
Yoshi Utsumi.
Placé sous haute sécurité, le sommet de Tunis, qui rassemble représentants des gouvernements, de la société civile et du secteur privé, dont une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement principalement africains et arabes, devrait marquer la concrétisation des principes retenus lors de la première phase de Genève (décembre 2003), le but étant de favoriser l’accès de tous les peuples aux nouvelles technologies, singulièrement les moins nantis.
Considérant que “le fossé numérique est un fossé de développement avant d’être un fossé technologique”, l’hôte du sommet Zine El Abidine Ben Ali a préconisé dans son discours inaugural l’adoption d’une approche internationale solidaire efficace. “Le besoin est aujourd’hui plus impérieux que jamais de définir une vision prospective claire d’une société du savoir équilibrée”, a-t-il lancé.
Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a de son côté a appelé à la mobilisation générale pour mettre les nouvelles technologies au service des pays pauvres. Selon M. Annan, “les obstacles sont de nature politique plus que financière”.
Ces appels sont lancés à l’heure où les pays riches rechignent à s’engager dans le Fonds de solidarité numérique lancé à Genève par le président sénégalais Abdoulaye Wade.
L’ONU projette de connecter 800.000 villages à l’Internet d’ici 2015, ayant besoin d’un investissement d’un milliard de dollars, soit 1% de l’investissement annuel mondial dans la téléphonie mobile, selon l’UIT.
Yoshi Utsumi, a pressé les gouvernements de répondre aux attentes suscitées par le SMSI, afin d’en faire “un événement historique à même de faire avancer les causes de la dignité, du développement et de la paix dans le monde”.
Autre point central de cette première journée: la liberté d’accès à l’Internet et, en corollaire, le respect de la liberté d’expression et d’opinion et des droits de l’Homme. Et ce alors que l’avant-sommet aura vu une importante mobilisation des défenseurs de ces droits contre le régime tunisien, dénoncé pour le harcèlement dont sont victimes opposants et journalistes, dont l’envoyé spécial de “Libération” Christophe Boltanski, passé à tabac dans les rues de Tunis.
Kofi Annan l’a rappelé: “une société de l’information est impensable sans liberté, pour que les journalistes puissent faire leur métier et que les citoyens demandent des comptes à leurs gouvernements”.
De son côté, le président de la Confédération suisse Samuel Schmid a mis en garde contre une utilisation “à mauvais escient” de ces nouvelles technologies: “elles peuvent conduire les Etats à surveiller leurs citoyens sans respecter leur sphère privée ou leurs droits démocratiques”. Et de déplorer que “parmi les individus encore interdits d’accès aux moyens d’information, nombreux le sont pour des raisons politiques”.
“Il n’est pas acceptable -et je le dis sans détours- que l’Organisation des Nations Unies compte encore parmi ses membres des Etats qui emprisonnent des citoyens au seul motif qu’ils ont
critiqué leur gouvernement ou leurs autorités sur Internet ou dans la presse”, a martelé M. Schmid.
Aussi a-t-il suggéré que la liberté d’expression et de l’information soient “des thèmes centraux de ce sommet”, ajoutant: “il va de soi qu’ici à Tunis, dans ces murs (l’enceinte du sommet,
NDLR), mais aussi à l’extérieur, tout un chacun puisse discuter en toute liberté”. “C’est l’une des conditions sine qua non de la réussite de cette conférence internationale”, a-t-il jugé.
Rights groups fault Tunis on press and Web censorship
Reuters, le 16.11.2005 à 15h28
GENEVA/TUNIS, Nov 16 (Reuters) – U.N. envoys and Human Rights Watch have accused Tunisia, which hosts a U.N. conference on the Internet this week, of repressing press freedoms and writers and blocking Web sites critical of the government.
Three U.N. human rights envoys said in a statement that they had received “numerous reports” of abuses and that respect for human rights was deteriorating in Tunisia.
They expressed “profound concern, at the opening of the … World Summit on the Information Society, at the deterioration in the freedom of expression, of association and of the independence of judges and lawyers in Tunisia”.
Hina Jilani, U.N. rapporteur on defenders of human rights, Ambeyi Ligabo, rapporteur on freedom of opinion and expression, and Leandro Despouy, rapporteur on the independence of judges and lawyers, called on Tunis to take all necessary steps to protect “these fundamental freedoms”.
Without citing examples, they said they had information about the blocking of streets to prevent meetings; the closing down of lawyers’ associations; and physical attacks by members of security forces on journalists, lawyers and defenders of human rights.
Meanwhile, the U.S.-based Human Rights Watch criticised Tunisia for its strict regulations on access to some Web material and for jailing citizens for expressing their opinions on the Internet.
“It continues to flout its national and international legal commitments to free expression, the right to access information and the right to privacy by censoring the Internet (and) imprisoning writers for expressing their views online,” it said.
“Its record on freedom of expression online in practice has led many Tunisian human rights workers to express disbelief that (the summit) will be held in their country,” the group said in its report on censorship of the Internet by Middle Eastern governments.
About 50 heads of state are due in Tunis for the summit, being hosted by the United Nations from Nov. 16 to 18.
SUMMIT QUESTIONED
Non-governmental organisations have long questioned whether Tunis should be holding the summit when its government has been routinely accused of press repression.
The government of Tunisian President Zine al-Abidine Ben Ali strongly rejects any suggestion that it violates human rights or limits legitimate access to traditional or electronic media.
“When I first heard that the summit was to be held here, I viewed it as a humiliation that the dictatorship should have this chance to present a modern mask to hide its face,” said Mokhtar Yahyaoui of the Tunis Center for the Independence of the Judiciary, according to Human Rights Watch.
Researchers from Human Rights Watch and the transatlantic, university-based Open Net Initiative tested access to 1,947 sites from around the world in September and found that 182 of them were blocked to readers in Tunisia.
These included the Web sites of human rights groups, opposition parties, Islamist movements and organisations that provide news about Tunisia.
The group’s report said two Tunisians — Zoheir Yahiaoui and Mohamed Abou — had been jailed for Internet writings and that Abdallah Zouari, a dissident living in internal exile, had been prevented from entering Internet cafes to send messages.
Le SMSI s’est ouvert à Tunis
Rights group faults Tunisia on Internet censorship
Sylvan Shalom plaide en arabe pour des liens diplomatiques avec la Tunisie
Rencontre Abbas-Shalom en marge du sommet de Tunis
AFP, le 16.11.2005 à 13H31
RAMALLAH (Cisjordanie), 16 nov 2005 (AFP) – Le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas a rencontré mercredi à Tunis le chef de la diplomatie israélienne, Sylvan Shalom, en marge du Sommet mondial sur la société de l’information qui s’est ouvert sous l’égide de l’Onu, apprend-on auprès de son bureau.
Il s’agit de la première rencontre de M. Abbas avec un haut responsable israélien depuis plusieurs mois.
Cette rencontre à l’improviste a duré plusieurs minutes. “Les deux hommes se sont serrés la main et ont échangé des propos sur le processus de paix en panne”, a indiqué un proche collaborateur de M. Abbas à l’AFP, par téléphone depuis Tunis.
M. Abbas s’est félicité à cette occasion de l’accord intervenu la veille entre Israël et les Palestiniens sur l’ouverture des frontières de la bande de Gaza, rapportent des journalistes israéliens accompagnant M. Shalom.
“Il faut continuer dans la voie de la paix. Nous ne devons pas stopper les contacts après tout incident”, a poursuivi le dirigeant palestinien, en allusion à la réaction israélienne à un attentat suicide, à Hadera (nord d’Israël), le 26 octobre qui avait coûté la vie à six Israéliens.
M. Shalom a pour sa part réaffirmé l’opposition d’Israël à la participation du mouvement islamiste radical Hamas aux législatives palestiniennes en janvier prochain.
“Le Hamas met en danger votre régime”, a mis en garde le chef de la diplomatie israélienne, réaffirmant qu’aux yeux d’Israël le Hamas “est une organisation terroriste meurtrière¨.
La dernière rencontre de M. Abbas avec le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, remonte à juin dernier. Une rencontre prévue en octobre avait été annulée.
AFP
Contrôle d’internet: la France satisfaite d’avoir une “feuille de route” (Loos)
AFP, le 16.11.2005 à 13h29
TUNIS, 16 nov (AFP) – La France est satisfaite de l’accord sur le contrôle de l’internet entre les Etats-Unis et le reste du monde, a déclaré mercredi à Tunis le ministre délégué à l’Industrie, François Loos.
“On est satisfait qu’il y ait une avancée, une feuille de route, mais ce n’est pas le grand soir”, a déclaré M. Loos, qui participe au Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI).
Le sommet, qui s’est ouvert mercredi, a été précédé mardi soir par un accord des 170 pays participant sur le contrôle de l’internet, entre les Etats-Unis, actuels superviseurs de la toile, et de nombreux autres pays qui souhaitent mettre en place un cadre international.
Ce compromis, proche d’une proposition de l’Union européenne, prévoit la création d’un “forum” international destiné à discuter des questions relatives à l’internet, mais ne remet pas en cause les prérogatives de l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (Icann), la société californienne chargée d’attribuer les “noms de domaine” tels que .com, .org, .fr ou .ch.
Washington, qui chapeaute cet organisme privé, refusait tout changement de la situation actuelle.
Selon M. Loos, “cet accord substantiel met en place une mécanique nouvelle et reconnaît que la gouvernance d’internet mérite une évolution”.
La France “a joué la solidarité européenne en convainquant ses partenaires d’adopter une point de vue identique et a joué une partie très forte sur ce dossier avec le concours des pays émergents”, a déclaré M. Loos.
Droits de l’homme
Des experts de l’Onu critiquent la Tunisie
Reuters, le 16.11.2005 à 13h20
GENEVE, 16 novembre (Reuters) – Trois experts de l’Onu ont jugé mercredi que le respect des droits de l’homme et la liberté de la presse se détérioraient en Tunisie, où s’est ouvert le Sommet mondial sur la société de l’information.
Hina Jilani, rapporteur spécial sur les droits de l’homme, Ambeyi Ligabo, rapporteur spécial sur la liberté d’opinion et d’_expression, et Leandro Despouy, rapporteur spécial sur l’indépendance des juges et des avocats, disent avoir eu connaissance de nombreuses violations des droits de l’homme en Tunisie.
Dans un communiqué, ils ont exprimé “leur profonde inquiétude, à l’ouverture du (…) Sommet mondial sur la société de l’information, au sujet de la détérioration de la liberté d’_expression et d’association et de l’indépendance des juges et des avocats en Tunisie.
Ils ont en outre exhorté les autorités tunisiennes à prendre immédiatement toutes les mesures nécessaires pour protéger ces “libertés fondamentales”.
Le gouvernement tunisien récuse les accusations de violations des droits de l’homme et de contrôle des médias, traditionnels comme électroniques.
Crispation entre Paris et Tunis mais pas de crise durable, selon les experts
Par Christophe de ROQUEFEUIL
AFP, le 16.11.2005 à 13h03
PARIS, 16 nov 2005 (AFP) – Les récentes agressions de journalistes occidentaux en Tunisie provoquent une crispation entre Paris et Tunis, mais les experts ne s’attendent pas à un véritable durcissement de la politique française vis-à-vis de ce partenaire privilégié.
Le fait que Paris hausse le ton s’explique plus par la tenue du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), qui s’est ouvert mercredi dans la capitale tunisienne, que par une réelle volonté de forcer le pouvoir à se libéraliser sur le long terme, estiment plusieurs spécialistes du Maghreb.
Le ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a assuré mercredi que les droits de l’homme “vont jouer un rôle de plus en plus important” dans les relations entre la France et la Tunisie.
Il avait déjà appelé mardi la Tunisie, dans une déclaration écrite, à garantir “la liberté d’information et le libre exercice par les journalistes de leur métier”.
Paris a également demandé aux autorités tunisiennes de faire “toute la lumière” sur l’agression dont a été victime vendredi à Tunis l’envoyé spécial du quotidien français Libération, Christophe Boltanski.
Les autorités tunisiennes ont nié toute implication dans cette affaire, comme dans un incident dont a été victime lundi une équipe de la télévision belge RTBF, molestée lors d’un reportage sur la liberté d’_expression.
La télévision publique française TV5 a, de son côté, fait savoir qu’elle avait rappelée une équipe soumise “à une surveillance étroite” en Tunisie.
Mais, pour Eric Rouleau, ancien ambassadeur en Tunisie “les intérêts sont tellement importants en Tunisie que la France hésiterait beaucoup avant de prendre une mesure quelconque”.
L’ancienne puissance coloniale et premier partenaire économique de la Tunisie “a des concurrents”, notamment les Etats-Unis, “et n’a pas envie de perdre ses positions très privilégiées”, souligne-t-il.
Il relève que les prises de positions du Quai d’Orsay, “pas très vigoureuses au début”, se sont durcies progressivement “sous la pression des médias et de l’opinion”, mais “ne comportent aucune menace, aucune perspective de mesure”.
Paris a d’ailleurs décidé d’envoyer au SMSI de Tunis une délégation de haut niveau dirigée par son ministre de l’Economie, Thierry Breton, malgré des appels au boycott dans la presse française.
Saad Djebbar, du Royal Institute of International Affairs (RIIA) de Londres, estime aussi que “tout cela est à usage intérieur et les choses vont bientôt revenir à la normale”.
M. Djebbar assure que le refus de brusquer le régime du président Zine El Abidine Ben Ali est partagé par l’Union européenne. “L’UE, pas seulement la France, laissent faire”, estime-t-il.
Luis Martinez, directeur de recherche sur le Maghreb à la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP) de Paris, “ne voit pas de raison structurelle et stratégique pour la France de changer de cap avec la Tunisie, avec qui cela se passe plutôt bien”.
Par contre, dit-il, “la France se trouverait dans une position critique si elle ne réagissait pas à l’agression de journalistes étrangers, francophones, dans le contexte d’un sommet mondial sur l’information”.
Le président français Jacques Chirac avait, lors d’une visite en décembre 2003, félicité la Tunisie pour ses “progrès” et avait estimé que “le premier des droits de l’Homme, c’est de manger, d’être soigné, recevoir une éducation et avoir un habitat”.
Ces propos avaient provoqué un tollé en France, de nombreuses personnalités estimant qu’ils faisaient peu de cas de la liberté d’_expression et des droits politiques ou civiques.
Droits de l’homme en Tunisie
Des experts de l’ONU critiquent la détérioration des libertés
ATS, le 16.11.2005 à 11h14
Genève (ats) Trois experts de l’ONU ont exprimé mercredi leur «profonde préoccupation» quant à la situation en Tunisie. Ils ont critiqué la détérioration de la liberté d’_expression, de réunion et d’association et de l’indépendance des juges et des avocats.
Les trois experts, la représentante de l’ONU pour les défenseurs des droits de l’homme, Hina Jilani, le rapporteur sur la liberté d’_expression, Ambeyi Ligabo, et le rapporteur sur l’indépendance des juges et des avocats, Leandro Despouy, demandent au gouvernement tunisien «de prendre immédiatement toutes les mesures nécessaires au respect des libertés fondamentales».
Dans un communiqué commun, ils lancent un appel pour que le sommet sur la société de l’information (SMSI), ouvert mercredi à Tunis, soit «une occasion de réitérer l’importance de la liberté d’_expression dans le monde ainsi qu’une opportunité de renforcer la liberté d’opinion et d’_expression en Tunisie».
Attaques répétées
Les trois experts font état «d’attaques répétées contre des organisations de défense des droits de l’homme et leurs membres y compris des associations de magistrats, ainsi que contre des journalistes et certains avocats».
Ils dénoncent «les nombreux cas de mise à l’amende, mutations forcées, atteintes à l’intégrité physique, arrestation, condamnation et emprisonnement d’acteurs de la société civile et de juges pour avoir soulevé publiquement des questions de droits de l’homme et exprimé leur opinion en Tunisie».
Ils expriment également leur vive inquiétude au regard des informations «faisant état d’entraves à la liberté d’association et de réunion, notamment quant à la reconnaissance légale de l’existence de nombreuses organisations non gouvernementales et de syndicats qui se voient contraints d’opérer dans l’illégalité».
Difficultés des ONG
Les experts rappellent aussi les difficultés rencontrées par certaines ONG de défense des droits de l’homme pour accéder aux fonds étrangers destinés à leurs activités. Ils critiquent «l’interdiction systématique faite aux défenseurs des droits de l’homme, journalistes, juges et avocats de tenir leurs réunions, assemblées générales, congrès annuels ou séminaires».
À cet égard, ils disent «avoir reçu de nombreux rapports faisant état de l’encerclement des bureaux des ONG par les forces de l’ordre, voire du bouclage de quartiers entiers pour interdire l’accès aux dites réunions, ainsi que de la fermeture d’associations de magistrats».
Les trois représentants de l’ONU expriment enfin leur plus profonde inquiétude à l’égard d’informations concernant «les violences physiques perpétrées par les forces de l’ordre contre certains défenseurs des droits de l’homme, avocats et journalistes».
(Source : www.edicom.ch, le 16 novembre 2005)
Sommet de Tunis sur la société de l’information
Samuel Schmid insiste sur la liberté d’_expression
ATS, le 16.11.2005 à 10h42
Tunis (ats) Le président de la Confédération Samuel Schmid a insisté mercredi à Tunis sur l’accès de tous les individus aux moyens d’information. Il a averti que la liberté d’_expression est la «condition sine qua non» de la résussite du sommet de l’ONU.
Le sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) a été ouvert à Tunis par le président tunisien Ben Ali, en présence d’une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement, du secrétaire général de l’ONU Kofi Annan et de dix mille délégués de 175 pays.
« Parmi les individus encore interdits d’accès aux moyens d’information, nombreux le sont pour des raisons politiques. Il n’est pas acceptable – et je le dis sans détours – que l’ONU compte encore parmi ses membres des Etats qui emprisonnent des citoyens au seul motif qu’ils ont critiqué leurs autorités sur Internet ou dans la presse», a affirmé Samuel Schmid à l’ouverture des travaux.
Dans ces murs et à l’extérieur
« Toute société du savoir respecte l’indépendance de ses médias comme elle respecte les droits de l’homme», a-t-il ajouté.
« J’attends donc que la liberté d’_expression et la liberté de l’information constituent des thèmes centraux au cours de ce sommet. Pour moi, il va de soi qu’ici à Tunis, dans ces murs mais aussi à l’extérieur, tout un chacun puisse discuter en toute liberté», a souligné le président de la Confédération.
« Pour nous, c’est l’une des conditions sine qua non de la réussite de cette conférence internationale», a averti Samuel Schmid. Plusieurs incidents ont marqué ces derniers jours à Tunis l’organisation d’événements parallèles par la société civile. Des journalistes ont été victimes d’agressions.
Résultats concrets
Le président de la Confédération a par ailleurs souhaité que le sommet, dont la première phase s’était déroulée à Genève en décembre 2003, débouche vendredi «sur des résultats très concrets». «Il faut passer à la phase de réalisation», a-t-il demandé, en vue d’atteindre les Objectifs fixés par l’ONU pour le Millénaire et de parvenir à «un monde meilleur».
Il a insisté à cet égard sur le financement des infrastructures des télécommunications dans les régions les plus pauvres et la formation. Des centaines de millions d’individus sont encore exclus de la société de l’information.
« Une très grande partie des habitants de notre planète n’a pas accès aux moyens de communication, faute d’infrastructure ou parce qu’elle n’a pas l’argent nécessaire», a rappelé le président de la Confédération.
Le sommet doit également permettre de «façonner le cadre politique et légal qui interdira les abus» des nouvelles technologies de l’information, a demandé M. Schmid.
Compromis sur internet
Un accord a été trouvé mardi soir à Tunis, au terme de trois journées de discussions préparatoires. Le compromis trouvé prévoit la création d’un forum international destiné à discuter des questions relatives à l’internet, sans toucher au statut actuel de l’»Internet Corporation for Assigned Names and Numbers» (ICANN) :
Une majorité de pays participants aurait souhaité imposer une structure internationale au-dessus de l’ICANN, société californienne chargée d’attribuer les noms de domaine, mais les Etats-Unis s’y sont opposés.
Aux termes de l’accord, le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan convoquera une réunion du forum, au cours des premiers mois de 2006. Elle discutera de sujets aussi variés que le courriel indésirable (spam), les virus informatiques ou la cybercriminalité.
(Source: www.bluewin.ch, le 16 novembre 2005)
La société de l’information inaccessible pour trop de gens (Annan)
AFP, le 16.11.2005 à 10h32
TUNIS, 16 nov (AFP) – Le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, a appelé mercredi à Tunis la communauté internationale à se mobiliser pour mettre les nouvelles technologies de la communication au service des pays pauvres.
A l’ouverture du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), M. Annan a déploré que les gains attendus de la société de l’information demeurent “inaccessibles pour beaucoup trop de gens”. Il avait lancé l’idée du sommet en 2001 avec l’objectif de connecter tous les villages de la planète à l’internet en 2015.
“Les obstacles sont, en l’occurrence, de nature politique plus que financière. Il est possible de réduire le coût des connexions, des ordinateurs et des téléphones mobiles”, a-t-il lancé.
“On peut, a-t-il ajouté, rendre ces biens accessibles et abordables pour tous. Mais nous devons avoir la volonté d’agir“.
Sur six milliards d’humains, seul un milliard a accès à l’internet, rappellent les organisateurs du SMSI, qui ambitionne de résorber la “fracture numérique” entre Nord et Sud.
Mais les pays riches se sont opposés jusqu’à présent au principe d’une contribution obligatoire au développement de l’internet dans les pays du Sud.
Alors que la tenue du sommet en Tunisie a été critiquée par des associations de défense de la liberté de la presse, M. Annan a estimé que “la société de l’information est également impensable sans liberté“.
“C’est la liberté qui permet aux habitants de tous les pays de tirer parti des connaissances, aux journalistes de faire leur métier et aux citoyens de demander des comptes à leurs gouvernements”, a-t-il déclaré.
Sans elle, a-t-il ajouté, “la société de l’information que nous souhaitons bâtir ne verra jamais le jour“.
Le SMSI, qui doit s’achever vendredi, réunit 170 pays, dont une cinquantaine de dirigeants, pour la plupart de pays en développement, dans la capitale tunisienne.
AFP
L’Onu demande à Tunis de respecter la liberté d’__expression
Ouverture à Tunis du Sommet mondial sur la société de l’information
AFP, le 16.11.2005 à 10h33
TUNIS, 16 nov (AFP) – Le Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), organisé par l’Onu et durant lequel cent soixante-dix pays vont débattre de la réduction de la fracture numérique Nord-Sud et du contrôle de l’internet actuellement assuré par les Etats-Unis, s’est ouvert mercredi à Tunis.
La séance solennelle d’ouverture du SMSI a été ouverte peu après 10H00 (09H00 GMT) dans la lumière bleutée de la grande salle de conférence du Palais des expositions du Kram, localité de la banlieue Nord de Tunis, par le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali.
M. Ben Ali, qui a appelé à l’instauration d’une société de l’information “juste et solidaire”, était entouré des secrétaires généraux de l’Onu, Kofi Annan, et de l’Union internationale des télécommunications (UIT), Yoshi Utsumi, et des représentants de la société civile et du secteur privé.
Les dirigeants de 170 pays, notamment une vingtaine de chefs d’Etats essentiellement d’Afrique et du Proche-Orient, participent au SMSI, dans de trés strictes conditions de sécurité.
“Nous souhaitons que ce sommet soit l’occasion d’un véritable nouveau départ pour une société de l’information juste, équilibrée et solidaire”, a déclaré M. Ben Ali, rappelant que la Tunisie avait lancé, dès 1998, l’idée d’un tel sommet dans le cadre de l’UIT.
M. Annan a ensuite souligné que “l’Onu ne souhaite pas prendre le contrôle de l’internet” mais que “le but commun” était de le “protéger et de (le) consolider” pour que “tous puissent en bénéficier.”
La question de la gouvernance de l’internet sera au coeur des débats qui s’achéveront vendredi.
Les Etats-Unis défendent “la sécurité et la stabilité” de la toile contre toute volonté d’instaurer un contrôle international.
Un comité préparatoire, réuni à Tunis depuis dimanche, est parvenu mardi soir à un accord qui doit être formellement approuvé par le sommet. Ce compromis sur le contrôle de l’internet a été obtenu au prix d’un maintien de la main-mise américaine sur le système.
Contrôle de l’internet: compromis autour de la domination américaine
par Patrick BAERT
AFP, le 16.11.2005 à 09h55
TUNIS, 16 nov (AFP) – La communauté internationale est parvenue à écarter le risque d’un éclatement de l’internet en trouvant un compromis sur le contrôle de la toile, au prix d’un maintien de la main-mise des Etats-Unis sur le système, estimait-on mercredi à Tunis au Sommet mondial de la société de l’information (SMSI).
L’internet fait désormais l’objet d’un premier accord international après le consensus intervenu mardi soir avant l’ouverture du SMSI. L’accord, adopté par un comité préparatoire, doit être formellement approuvé par le sommet qui dure de mercredi à vendredi dans la capitale tunisienne, en présence d’une cinquantaine de dirigeants mondiaux.
Le texte, obtenu après trois jours de discussions, est un compromis entre la position des Etats-Unis, qui refusaient tout changement de l’actuel système de supervision de la toile, et celle d’une grande majorité de pays qui réclamaient un contrôle international.
Le document paraît proche d’une proposition de l’Union européenne. Il prévoit la création d’un “forum” international destiné à discuter des questions relatives à l’internet telles que le courriel indésirable (spam), les virus informatiques ou la cybercriminalité.
Ce Forum, qui sera convoqué par le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, se réunira pour la première fois l’an prochain en Grèce.
Le compromis prévoit aussi un processus de coopération sous l’égide “des organisations internationales concernées” en vue de mettre en place une supervision internationale de l’internet.
Mais ces dispositifs parallèles n’auront aucun pouvoir sur la toute puissante Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (Icann), la société californienne chargée d’attribuer les “noms de domaine” tels que .com, .org, .fr ou .ch.
Washington, qui chapeaute cet organisme privé, refusait de faie évoluer la situation actuelle.
“Nous n’avons pas changé quoi que ce soit en ce qui concerne le rôle de l’administration américaine sur les aspects techniques qui nous inquiétaient beaucoup”, s’est félicité le principal négociateur américain, David Gross.
“Les pays du monde ont reconnu l’importance de l’internet et de sa croissance et personne n’a créé de problème qui aurait pu freiner cette croissance”, a-t-il ajouté, tout en se félicitant du maintien du rôle dominant du secteur privé.
Les entreprises privées participant au débat s’étaient également prononcées pour un maintien du statu quo.
Les autres pays se sont félicité que la création du Forum permette de poursuivre le dialogue, alors qu’une rupture des discussions aurait pu se traduire par un éclatement de la toile avec l’apparition à terme de réseaux continentaux concurrents.
“Le pire a été évité, mais le meilleur n’est pas garanti pour l’avenir. On n’a pas fermé la porte à l’essentiel: la coopération internationale pour la gouvernance de l’internet”, a estimé l’universitaire français Bernard Benhamou, qui a participé à la réunion.
Washington s’opposait fermement à une mise sous tutelle de l’Icann par un organe de l’Onu, estimant que cela aurait donné à des pays qui répriment la “cyberdissidence” un pouvoir indû sur le net.
Cette crainte était partagée par l’organisation française de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières.
Le dossier du contrôle de l’internet était la principale pomme de discorde du SMSI, qui a été inauguré mercredi matin par le président tunisien, Zine El Abidine Ben Ali et par Kofi Annan et dont l’objectif est de résorber la “fracture numérique” entre pays du Nord et du Sud.
AFP
La fracture numérique Nord-Sud au sommet de l’information de Tunis
AFP, le 16.11.2005 à 03h00
TUNIS, 16 nov 2005 (AFP) – Le Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), grand’messe onusienne destinée à combattre la “fracture numérique” Nord-Sud, s’ouvre mercredi à Tunis.
Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali inaugurera les travaux à 10H00 (09H00 GMT) en présence d’une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement, originaires pour la plupart de pays pauvres, et du secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan.
Le secrétaire général de l’Union internationale des télécommuncations, Yoshio Utsumi, a souligné que le SMSI était le plus grand sommet jamais organisé par les Nations unies avec près de 23.000 délégués.
La question de la gouvernance de l’internet sera au coeur des débats. Les Etats-Unis défendent “la sécurité et la stablité” de la toile contre toute volonté d’instaurer un contrôle international, comme l’a indiqué mardi le secrétaire d’Etat adjoint américain au Commerce, chargé des Communications, Michael Gallagher.
Ce sommet de trois jours vise aussi à connecter tous les villages du monde à l’internet en 2015. L’opération en faveur des 800.000 villages encore coupés de la toile reviendrait au total à un milliard de dollars, soit 1% de l’investissement annuel mondial dans la téléphonie mobile, selon M. Utsumi.
“Ce montant est tout-à-fait à notre portée”, a-t-il déclaré, alors qu’un accord sur une évolution de la gestion de l’internet est intervenu mardi soir, quelques heures avant l’ouverture officielle du sommet, au terme de trois journées d’intenses discussions.
Le compromis, qui prévoit la création d’un “forum” international destiné à discuter des questions relatives à l’internet, sans toucher au statut actuel de l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (Icann), la société californienne chargée d’attribuer les “noms de domaine” tels que .com, .org, .fr ou .ch.
Une grande majorité de pays participants auraient souhaité imposer une structure internationale au-dessus de l’Icann, qui est actuellement chapeautée par l’administration américaine.
LE JOURNAL D’UN INSOLENT POLITIQUE (7)
BALHA BOUJADI
LE SMSI OU LA MISE À NU D’UN REGIME FASCISTE
Quand le régime tunisien a gagné le gros lot de prestige en organisant le Sommet Mondial de le Société d’Information, il s’est frotté les mains croyant qu’il va se faire une nouvelle virginité devant les caméras du monde entier, montrant à tout le monde les gloires de 7 novembre et les avancées technologiques de notre pays à l’ère du « changement ».
La société civile, s’est aussi frottée les mains croyant que pendant deux ans d’intervalle entre le sommet de la Suisse et celui de la Tunisie, le régime tunisien allait se mettre à l’heure de la démocratie et de la liberté d’expression, et que ce régime allait avoir honte de continuer avec les pratiques fascistes alors que tous les projecteurs seraient braqués sur lui.
Or, le régime fasciste ne peut pas être autre chose, les réflexes du bâton sont tellement forts qu’il ne peut pas faire autrement que cogner. C’est définitif et comme l’a bien dit Dr. Marzouki, ce régime ne change pas et il n’est pas réformable.
Non seulement il n’a pas eu honte de bâillonner et museler ses sujets, il a voulu traiter de la même façon tous les journalistes étrangers. Ces pauvres et naïfs journalistes ont débarqué en Tunisie, censé être le pays du sommet mondial de la société d’information, un sommet censé être l’occasion de parler et pratiquer la liberté d’expression, et ils ont voulu faire leur travail comme ils l’ont toujours fait partout dans le monde, tout en oubliant qu’ils sont en Tunisie, un pays bizarre où la liberté est un mot tabou, et celui qui prononce ce mot est accusé de traître et d’aveugle car il n’a pas vu les merveilles de la Tunisie depuis le 7 N.
L’un de ces journalistes « naïfs » est Christophe Boltanski de Libération qui a voulu faire un reportage sur l’autre visage de la Tunisie qui ne glorifie pas le merveilles du 7 N, et il s’est trouvé poignardé et passé à tabac dans une rue de Tunis à quelques mètres de la cathédrale du sommet mondial d’une société d’information que le régime de Ben Ali a mal compris le significatif et les objectifs, croyant qu’il s’agirait d’une société d’affaire pour gagner beaucoup d’argent et surtout pour montrer sa belle figure sur les écrans du monde entier.
La pauvre télé Canal 7 s’est mobilisée pour passer en direct le sommet, mais lorsque le président de la Confédération Suisse Samuel Schmid a prononcé cette phrase fatale : « Dans ces murs mais aussi à l’extérieur, chacun doit pouvoir parler en toute liberté », le téléphone a sonné et la connexion s’est interrompue revenant à ses habitudes de passer de la musique languide et le jeux de Sandouk, c’est beaucoup plus amusant que les discours sur la liberté d’expression. Or les tunisiens ont zappé sur Al Jazeera et ils ont applaudi Shirine Abadi et les autres qui ont mis à nu ce régime honteux.
Merci et Bravo à Kofi Anan, à Samuel Schmid, à Shirine Abadi, aux grévistes de 18 octobre, à Christophe Boltanski, à TV5, à la TV Suisse, à Al-Jazeera, à Al-Arabya… grâce à tout ces gens-là, le sommet SMSI a eu un sens pour les tunisiens, qui ont eu la satisfaction de montrer au monde entier le pays où ils vivent et les conditions socio-politques dans lesquelles ils survivent.
BALHA BOUJADI, 16/11/2005
Mokthar Yahyaoui rend hommage à Zouhair Yahyaoui
” Vous savez, je n’ai jamais fait de grève de la faim. Zouhair a été détruit par sept grèves, certaines médiatisées et d’autres non. Il a sacrifié sa vie “ à déclaré Mokthar Yahyaoui à RFI.Il avait les larmes aux yeux.
Zouhair, son neuveu, est comme le rappelle RFI, le cyberdissident Ettounsi (le Tunisien, en arabe) terrassé à trente-six ans par une crise cardiaque deux ans après sa libération de prison. Il avait été condamné en 2001 pour “divulgation de fausses nouvelles” sur le Net. Son journal en ligne, Tunezine, toujours en activité, était devenu une tribune pour l’opposition au régime Ben Ali.
Joint par téléphone depuis Paris, Mokthar Yahyaoui a tenu à rendre un hommage particulier à Zouhair et a expliqué que sa famille restreinte continue à être victime de représailles du pouvoir, sa fille a été lâchement agressée il y a quelques jours alors qu’elle s’apprêtait à lui rendre visite ” Elle a été prise à partie par les agents de la police politique qui l’ont roué de coup et lui ont cassé ses lunettes, avant que Mongi Ellouz n’intercède, ce qui lui a valu d’être agressé à son tour ” a-il-ajouté.
Il est à rappeler que la ligne téléphonique de Mokthar Yahyaoui est coupée et il est impossible de le joindre de l’étranger depuis 3 semaines.
A son trentième jour de grève de la faim, il a souligné qu’il était -à l’instar des autres grévistes de la faim- ” diminué physiquement ” mais qu’il ” tient le coup “.
MoktharYahyaoui peut être joint de l’étranger en composant le 00.216.20.669.107 (c’est une deuxiéme ligne)
Sami Ben Abdallah
Paris 15/11/2005
En ce jour d’ouverture du SMSI à Tunis
Hommage au Martyre Tunisien de l’Informatique
Marouane Ben Zineb
Jeune informaticien de 27 ans
Assassiné en juillet-août 1989 à Tunis
pour son activité informatique
par le Général Ben Ali et ses complices
Réclame justice auprès des participants au SMSI
Chadly Neffati, était Ministre de l’Intérieur à l’époque du crime
Habib Ammar
Président du comité préparatoire du SMSI – qui l’a précédé à ce poste et poursuivi en Suisse pour crimes de torture –
nous doivent des explications sur ce crime d’Etat
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Marouane Ben Zineb : La sauvagerie d’un régime,
Les apatrides de la Tunisie de Ben Ali
Le calvaire de ma famille en Tunisie au gouvernorat de Mahdia continue. Ce calvaire a débuté en 1990. C’était l’année où le régime de Ben Ali a commencé la persécution des islamistes. Tous les membres de ma famille sont devenus une cible. Ils n’ont le droit ni au travail ni au voyage. Ils sont aussi privés des documents officiels. Le régime a fait de ma famille des vrais apatrides dans leur propre patrie, des citoyens sans droit à la citoyenneté.
Mon oncle El Hadi ben Hassan Gacha qui était plus de 15 ans officier de police et qui a de sa femme deux enfants (Moujahid et Zeinab) ont été obligé á divorcer malgré eux. Pendant son incarcération ils ont confisqué sa maison située au quartier Al-Tadhamoun. Ses documents officiels sont aussi confisqués puisqu’il a refusé d’être leur complice.
Ils lui ont dit : « on te connaît bien, donc tu n’a pas besoin de documents officiels ». Il ne peut ni voyager ni consulter un médecin des hôpitaux publiques.
Mes trois enfants n’ont aucun document officiel tunisien, ni passeport ni d’autre chose. Ils ne peuvent même pas visiter ma famille en Tunisie. Le régime les a aussi condamné parce qu’ils sont les enfants d’un opposant politique, ce père qui a passé une année dans les geôles de Ben Ali et a été condamné á contumace á 15 ans de prison. Il était privé de terminer ses études et était obligé à fuir sa patrie et à vivre loin de sa famille. Il n’a même pas pu assister à l’enterrement de ses propres parents.
Mes enfants ne cessent de me poser des questions : « papa, grand père est déjà mort, maintenant grand mère aussi, pourquoi vous n’avez pas été présent dans leurs enterrements ? Pourquoi on ne visite pas leurs tombes ? Pourquoi on ne va pas en Tunisie pour rendre visite à nos tantes et à nos oncles et pour faire la connaissance des membres de notre famille? Papa, on veut les voir avant qu’ils meurent eux aussi. Vous dites que la Tunisie est un beau pays, et ses habitants sont des gens bons. Qu’on aille la voir, papa, s’il vous plait papa, laisse nous aller une fois là-bas.
Oh, les sages du régime, donnez la réponse à mes enfants pour qu’ils sachent la vérité. Dites-leur ce que ce passe en Tunisie. Que la Tunisie est un pays de droits et qu’après 7 novembre 1987 les tunisiens sont libres dans leur propre patrie et qu’il n’y a pas de persécution, pas d’incarcération et pas de torture. Dis-leur la vérité pour qu’ils soient fiers d’être tunisien.
Oh, les sages du régime de Ben Ali, cessez les violences contre ma famille, cessez la répression du peuple tunisien. Mettez fin aux graves et constantes violations des droits de l’homme.
Quel est le crime des membres de ma famille pour qu’ils perdent leurs droits de citoyenneté? Quand ca sera la fin de cette tragédie ? Quand est-ce que va cessez la violence, la torture et les exactions contre ma famille ? On a assez des répressions, aux visites nocturnes brutales de la police qui ne veut pas cesser et qui terrorise les femmes et les enfants.
C’est ça la réalité de la Tunisie démocratique, la Tunisie libre, la Tunisie de 2005, la Tunisie de Ben Ali, La Tunisie des actes brutaux et d’agressivité systématique. C’est une souffrance tragique continuelle.
J’adresse cet appel aux organisations de la société civile et à touts les militants des droits de l’Homme dans le monde pour qu’ils aident ma famille et tous les tunisiens victimes de la l’agression policière et la torture du régime de Ben Ali.
La tragédie de ma famille n’est qu’un petit exemple des violations des droits de l’Homme subies par les tunisiens, l’exaction systématique commise sur les détenus politiques, etc.
Je supplie tous les organisations mondiales des droits de l’Homme d’intervenir pour cessez cette agression contre ma famille, que mes frères Joumaa et Ammar Gacha, mes sœurs Hasnia et Ouassila Gacha, mon cousin El Hadi Ben Houssin Gacha puissent avoir un passeport et un carnet médical et que mes enfants Bilal, Houda et Ali Gacha puissent avoir eux aussi un passeport pour qu’il puissent visiter leur pays.
Kamis ben Ali Gacha – Hollande
Tel: 0031616044772
E-mail: marhabamarhaa33@hotmail.com
Mais il y a combien de « président Suisse » à Tunis?
Le site officiel www.infotunisie.com commente les déclarations du président de la Confédération Helvétique Samuel Schmid, l’agence d’information suisse commente le même discours. Mais les deux versions sont tellement contradictoires, qu’il est légitime de s’interroger : Mais combien il y a de président Suisse en suisse présent à Tunis ?
Sami Ben Abdallah
Le site tunisien officiel www.infotunisie.com, le 16 novembre 2005
http://www.infotunisie.com/2005/11/161105-4.html
Le Président de la Confédération Helvétique rend hommage à la Tunisie pour la bonne préparation et la qualité de l’organisation de la deuxième phase du Sommet sur la Société de l’information
M. Samuel Schmid, Président de la Confédération Helvetique a rendu hommage à la Tunisie pour la bonne préparation et la qualité de l’organisation de la deuxième phase du Sommet sur la Société de l’information.
Dans une allocution a prononcée, mercredi matin, lors de la séance inaugurale de la deuxième phase du SMSI, M. Samuel Schmid a indiqué que ce sommet est une occasion privilégiée pour engager un dialogue fécond sur l’information, les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), mais aussi sur les modes d’accès à ces technologies, tout autant que sur leur contenu.
Il a, par ailleurs, mis l’accent sur l’importance des nouvelles technologies qui sont porteuses de multiples possibilités à même de contribuer à jeter les fondements d’un monde meilleur, en apportant des solutions pratiques pour vaincre la pauvreté, renforcer les économies, stimuler le commerce, promouvoir la démocratie et favoriser la compréhension entre les peuples.
Après avoir dénoncé les mauvais usages des NTIC, le Président de la confédération helvétique a appelé les Chefs d’Etat et de gouvernement à mettre en place le cadre politique, permettant de faire un bon usage de ces technologies.
Il a souligné, à ce propos, le droit de chaque personne à s’exprimer librement et à aborder tous les sujets sur l’Internet.
Après avoir rappelé que la moitié de l’humanité n’a pas encore accès à ces nouvelles technologies de l’information, le Président de la Confédération Helvétique a souligné la nécessité de favoriser le financement de l’infrastructure de la communication dans les pays démunis et d’assurer la
formation des compétences, de manière à leur permettre de bénéficier des immenses possibilités offertes par les NTIC.
M. Samuel Schmid a formé l’espoir de voir le sommet de Tunis déboucher sur des solutions pratiques permettant de réduire la fracture numérique entre les pays du Nord et du Sud et de favoriser l’accès des peuples des aux pays pauvres d’utiliser ces technologies.
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Le site suisse www.edicom.ch, le 16 novembre 2005
http://www.edicom.ch/news/international/051116104700.we.shtml
Samuel Schmid applaudi et censuré en Tunisie
swissinfo, Frédéric Burnand à Tunis
Mercredi à Tunis, le président de la Confédération a clairement dénoncé les Etats liberticides et réclamé que chacun puisse s’exprimer sans entrave. Les propos vigoureux de Samuel Schmid ont été chaudement applaudis par les participants au Sommet de l’information (SMSI). Mais la télévision tunisienne les a censurés.
S’exprimant lors de la cérémonie d’ouverture du Sommet mondial de la société de l’information (SMSI), Samuel Schmid a suscité une première salve d’applaudissements en déclarant: «Il n’est pas acceptable – et je le dis sans détours – que l’ONU compte encore, parmi ses membres, des Etats qui emprisonnent des citoyens au seul motif qu’ils ont critiqué leurs autorités sur Internet ou dans la presse.»
Et les applaudissements ont redoublé lorsque le président de la Confédération helvétique a lâché: «J’attends donc que la liberté d’expression et la liberté de l’information constituent des thèmes centraux au cours de ce sommet. Pour moi, il va de soi qu’ici à Tunis, dans ces murs mais aussi à l’extérieur, tout un chacun puisse discuter en toute liberté».
L’allusion aux incidents de ces derniers jours – journalistes malmenés et ONG empêchées de se réunir à Tunis même – était évidente. C’est sans doute la raison pour laquelle Canal 7, la télévision publique tunisienne, a abrégé la retransmission de la cérémonie au moment précis où ces propos étaient tenus.
Annoncée par la presse helvétique depuis plusieurs jours, la fermeté des propos du président suisse était attendue, y compris par les autorités tunisiennes elles-mêmes.
Un accueil glacial à l’aéroport
En débarquant à l’aéroport de Tunis, Samuel Schmid avait d’ailleurs eu droit à un accueil pour le moins glacial, puisque aucun officiel tunisien n’était présent, à part le chef du protocole. Un bémol d’autant plus évident que la Suisse – qui avait organisé le premier volet du SMSI – est l’invitée d’honneur de la Tunisie.
Lors d’un point de presse tenu peu après la cérémonie d’ouverture, le président de la Confédération a choisi de répondre par l’humour à cet affront. «J’ai été reçu par le chef du protocole et l’ambassadeur de Suisse, a-t-il lâché. Que voulez-vous de plus? En Suisse, on est pragmatique et pas compliqué.»
il ne s’est pas non plus formalisé outre mesure d’avoir été censuré par la télévision tunisienne. «Il faut continuer la discussion avec les autorités tunisiennes sur ce thème, a confié Samuel Schmid aux journalistes. Il s’agit d’un processus et je suis convaincu que des événements comme ce sommet le favorise.»
Le flambeau à Moritz Leuenberger
Tout en saluant la clarté et la fermeté des proposle du président Schmid, Yves Steiner, de la section suisse d’Amnesty international, demande à la Suisse de s’engager encore plus en faveur des ONG tunisiennes et internationales qui tentent de s’exprimer à l’extérieur du sommet.
Mais là, ce sera au tour de Moritz Leuenberger de reprendre le flambeau. En effet, Samuel Schmid passe le témoin à son ministre de la Communication qui représentera la Suisse pour les deux derniers jours du sommet de Tunis.
Une chose est certaine: le discours du président de la confédération helvétique restera l’un des temps les plus forts du SMSI. Reste à savoir quels effets les propos de Samuel Schmid auront sur les relations bilatérales entre la Tunisie et la Suisse.
(Source : www.swissinfo.org, le 16 novembre 2005)
Obnibulée par la sécurité, elle tient en otage le Sommet mondial sur la société de l’information. Et commet une erreur.
La Tunisie accueille le SMSI sous un visage autoritaire
Richard Werly, Chef de la rubrique internationale du Temps
La Tunisie n’est pas la Corée du Nord ou la Biélorussie. Tunis est une capitale beaucoup plus perméable au débat d’idées démocratiques que Pyongyang ou Minsk. La proximité de la Tunisie avec l’Europe, le flux constant de la diaspora tunisienne et les allers et venues des centaines de milliers de touristes créent, malgré l’étreinte policière du régime Ben Ali, des espaces de liberté individuelle dont la population profite, à condition de ne pas revendiquer.
La relative prospérité de l’économie tunisienne doit aussi être prise en compte. La classe moyenne de Tunis ou de Carthage dispose d’un pouvoir d’achat suffisant pour espérer «s’oxygéner» à l’étranger de temps à autre. La question des passeports est bien sûr délicate, voire insupportable, pour ceux que le régime a décidé de ficher. Mais les fenêtres de la Tunisie sont ouvertes. Les violations des libertés ne s’y déroulent pas à huis clos.
C’est pour cela que l’attitude du gouvernement tunisien à la veille de l’ouverture du SMSI est en tout point dangereuse et condamnable. Car au lieu de laisser les ONG profiter de ces fenêtres, le président Zine el-Abidine Ben Ali apporte, en réprimant tous azimuts, la preuve qu’il n’a rien d’autre qu’une impasse à offrir à ses concitoyens et à la communauté internationale.
Un parallèle intéressant peut être fait à ce stade avec la Malaisie de l’ex-premier ministre Mahathir Mohammad. Sous la férule de ce dernier, ce dragon sud-est asiatique vivait à l’heure d’un régime autoritaire, peu regardant sur les droits politiques de ses opposants, prêt à manier la matraque ou plus vis-à-vis de ceux que le chef du gouvernement percevait comme des adversaires dangereux. Le docteur Mahathir, en revanche, ne prit jamais le risque d’une telle démonstration de force brutale à la veille d’un sommet international. Avocat d’un islam moderne, ce dernier surveillait les organisations non gouvernementales mais les laissait opérer. Résultat: son départ du pouvoir, en 2003, s’est fait dans le calme. Ce qui a permis à son successeur, Abdullah Badaoui, de mettre en œuvre sans convulsions une politique de libéralisation. Le pouvoir malaisien a démontré sa maturité.
La Tunisie aimerait aussi jouer ce rôle de pays musulman moderne, de pont avec l’Occident. Or son attitude aboutit aujourd’hui à la situation inverse. En étouffant sous les coups la dissidence et en intimidant les journalistes étrangers, le pouvoir verrouille le couvercle d’une cocotte-minute sociopolitique qui, le jour venu, ne manquera pas d’exploser. Pis: dans une région où les islamistes infiltrent les forces de l’ordre, le pouvoir tunisien risque de payer cher, demain, sa confiance aveugle dans ses cerbères.
La prise en otage consécutive du Sommet mondial sur la société de l’information s’annonce aussi désastreuse pour le pouvoir tunisien. Alors que les enjeux discutés au sein de cette réunion auraient pu profiler Tunis sur la carte de la nouvelle géographie de la communication, la répression policière entraîne une focalisation des médias sur les violences ou les interdictions multiples et variées faites aux ONG. Le régime Ben Ali se comporte, ce faisant, en fossoyeur d’un thème d’avenir. Tunis restera marqué au fer rouge pour tous les communicants qui ont fait le voyage.
Constat d’impasse donc. Et double retour de bâton prévisible. Bafouées, les organisations représentatives de la société civile tunisienne ne penseront qu’à leur revanche après le départ des délégués du SMSI et de la presse internationale. Quant aux participants au SMSI, les résultats de leurs négociations seront difficiles à vendre demain aux ONG restées en dehors du sommet. Les anti de tout poil s’en trouveront réconfortés. Tout le monde en sortira perdant.
L’ONU envisage de créer un Conseil des droits de l’homme dont les membres s’engageraient à respecter les libertés. Au vu du spectacle de Tunis, imposer aussi des critères aux Etats hôtes des grandes conférences internationales ne serait pas une mauvaise idée.
(Source : « Le Temps » (Suisse), le 16 novembre 2005)
SOMMET. Avant de partir pour Tunis, Moritz Leuenberger explicite pour «Le Temps» la position suisse. Pour le conseiller fédéral en charge de la communication, toutes les questions doivent êtres mises sur la table. Y compris celles qui fâchent.
«Renoncer à se rendre à Tunis: une mauvaise réponse à la question des droits de l’homme»
Le Temps: Pays hôte de la première partie du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), la Suisse occupe une place à part à Tunis, où va s’ouvrir ce mercredi le deuxième volet du SMSI. Le président Samuel Schmid sera d’ailleurs sur place. Vous prendrez ensuite le relais. Comment concevez-vous votre rôle?
Moritz Leuenberger: Il s’agit d’un sommet sous l’égide des Nations unies. Le rôle que la Suisse y joue est un peu le fait du hasard, car l’ONU avait attribué à notre pays l’organisation de la première étape. Nous venons donc à Tunis avec un savoir-faire, que nous mettrons à la disposition du nouveau pays hôte.
– La Tunisie n’est pas particulièrement réputée pour garantir la liberté d’_expression. Etes-vous porteur d’un message au gouvernement tunisien?
– La Suisse est un participant comme un autre. Nos attentes ne sont pas différentes de celles des autres pays participants. Nous n’avons pas de responsabilité particulière mais nous aborderons évidemment toutes les questions. Le thème du sommet est l’infrastructure des télécommunications dans le monde, la problématique Nord-Sud et la société de l’information. La situation des droits de l’homme en Tunisie est liée à ce dernier aspect. Il est normal de s’en préoccuper.
– Les ONG présentes à Tunis dénoncent toutes les atteintes aux libertés. Le SMSI de Tunis ne part-il pas, dans ces conditions, sur de mauvaises bases?
– Personne ne prétend que la situation des droits de l’homme est idéale dans le pays hôte. Mais renoncer à participer à ce sommet serait une mauvaise réponse à une question qui, avouons-le, se pose dans de nombreux autres pays. Je ne suis pas responsable du fait que certains Etats violent les droits de l’homme. Mais ma responsabilité m’impose d’évoquer ce sujet délicat. C’est aussi pour cela que je vais à Tunis. Je compte bien y faire connaître mon point de vue.
– L’ambassadeur de Tunisie en Suisse a vivement réagi à vos déclarations compréhensives envers les manifestations d’opposants. Vous l’avez reçu. Que lui avez-vous dit?
– La discussion avec l’ambassadeur de Tunisie a été très vive et c’est bien qu’elle ait eu lieu. C’est en tout cas mieux que le contraire. Je lui ai dit que je maintenais mes déclarations.
– Un journaliste français a été molesté avant le sommet. La sécurité de celui-ci vous paraît-elle assurée?
– Les organisateurs se doivent d’assurer la sécurité de tous les participants et des journalistes qui suivent cette manifestation.
– La Suisse est très active dans le projet de réforme de la Commission des droits de l’homme de l’ONU. Quel pourrait être le sort, dans cette réforme, d’un pays comme la Tunisie?
– Pour nous, le futur conseil devra être composé de pays qui s’engagent à respecter les droits de l’homme. C’est un processus qui prend parfois du temps. Le premier critère sera l’engagement à respecter les libertés. Mais c’est à l’ONU qu’appartiendra le choix de dire qui fera, ou non, partie de ce conseil.
– En Chine, un fournisseur d’accès sur Internet est accusé d’avoir transmis aux autorités des données sur des internautes dissidents. Une telle collaboration vous inquiète-t-elle?
– Bien sûr. C’est l’un des sujets à aborder à Tunis. S’il est clair qu’il faut combattre la criminalité, le terrorisme, la pédophilie, le racisme, l’encouragement des actes violents, etc., il faut aussi éviter les abus de ce type. Internet ne doit pas être utilisé pour restreindre la liberté d’_expression.
– Le contrôle qu’exercent actuellement les Américains sur les nouvelles technologies de l’information et, notamment, sur la gestion du Web fait l’objet de nombreuses critiques. Comment se situe la Suisse dans ce débat?
– La Suisse ne veut pas qu’un seul pays ait le contrôle d’Internet. Il faut trouver le moyen d’élargir cette responsabilité à la communauté internationale. L’idée est que tous les pays soient traités dans ce domaine de la même manière. L’objectif doit toujours être que la liberté d’Internet et son développement ne soient pas entravés. Les gouvernements n’ont pas à s’immiscer dans la gestion quotidienne de l’accès au Web ou de son contenu. Mon avis personnel est aussi qu’Internet doit favoriser le développement des diverses cultures. Je crois au droit des langues indigènes et à l’identité culturelle des pays. C’est précisément l’un des points qui me tient à cœur et que je souhaite aborder.
– Quels résultats attendez-vous de ce sommet?
– Une déclaration commune est déjà un résultat. Je vous rappelle à ce sujet que les mots, les paroles, sont au début de tout. Il faut commencer par mener ce genre de discussions. Sommes-nous mûrs pour déboucher sur une convention du genre du Protocole de Kyoto? Non. Beaucoup de gens ne sont pas encore conscients de ce que représente Internet. Un tel sommet est un forum mondial. La participation de la société civile sous la forme d’événements parallèles, ou même de grèves de la faim, prouve que la liberté d’_expression et la démocratie ne fonctionnent pas encore. Mais ces protestations contribuent aux discussions.
– Au sein des Nations unies, le dossier de l’Internet est actuellement géré par l’Union internationale des télécommunications (UIT). Ne faudrait-il pas créer une agence spécifique, calquée sur le modèle d’Onusida créé en parallèle à l’Organisation mondiale de la santé (OMS)?
– Je pense qu’il est plus réaliste de vouloir trouver une solution dans le cadre existant mais qui permette une implication de tous les partenaires: Etats, société civile, organisations internationales ou secteur privé. Les discussions à Tunis doivent permettre de mieux définir une telle solution.
– Etes-vous prêt à rencontrer à Tunis les ONG qui ne pourront pas pénétrer dans l’enceinte officielle du sommet, comme par exemple Reporters sans frontières?
– J’ai pour principe de recevoir tous ceux qui demandent à me parler et je n’ai aucune gêne à rencontrer les représentants de la société civile. J’ai agi de la sorte par exemple au World Economic Forum de Davos, même si ce n’est pas tout à fait comparable. Il faudra voir comment les choses se déroulent. Cela dit, je ne souhaite pas non plus me consacrer qu’à de telles rencontres, car je suis avant tout à Tunis pour m’exprimer à la tribune, dans mon rôle officiel. Là aussi, j’ai un message à faire passer.
(Source : « Le Temps » (Suisse), le 16 novembre 2005)
Incertitude sur la tenue du contre-sommet
La répression policière reste forte.
David Haeberli
Le «contre-sommet sur la société de l’information» aura-t-il lieu? La plus grande incertitude régnait hier à Tunis sur la tenue de cette réunion planifiée par les ONG en réponse à la non-accréditation de plusieurs membres de la société civile tunisienne au Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) qui commence ce mercredi. Chantal Peyer, coordinatrice de Comunica-ch, regroupement de plusieurs ONG helvétiques, voulait croire que la conférence alternative avait encore une chance d’exister. «Nous avons déposé une demande officielle auprès de l’Union européenne pour qu’elle nous trouve une salle à Tunis. Nous attendons leur réponse pour mercredi matin.»
Surveillance, harcèlement
Le recours à la diplomatie européenne s’est avéré nécessaire suite aux incidents qui ont émaillé les journées de lundi et mardi. Une réunion préparatoire était prévue au Goethe Institut, dans le quartier des ambassades, entre les ONG et plusieurs opposants au régime du président Ben Ali afin de discuter de la tenue de la conférence alternative.
Des policiers placés devant l’institut ont empêché les personnes de se réunir. Ils ont aussi fait écran au diplomate allemand parti chercher les membres des ONG afin qu’ils puissent entrer dans l’institut. Le repli dans un proche café n’a représenté qu’un court répit: menacé de voir son établissement fermer, le propriétaire des lieux a prié ses clients de partir.
Des Tunisiens, militants des droits humains ont été molestés et arrêtés. Un cameraman belge, qui accompagnait une activiste tunisienne, a lui aussi subi des violences. Mardi matin, des événements similaires ont eu lieu. Pour marquer leur désaccord, plusieurs responsables d’événements parallèles au sommet ont décidé de les annuler.
Le président Ben Ali semble avoir décidé que le SMSI ne connaîtrait pas de «contre-sommet». Les forces de l’ordre sont omniprésentes à Tunis où la circulation a été revue, des artères entières étant bloquées pour la durée du sommet officiel. Les hôtels où sont logés les participants au SMSI, sont également étroitement surveillés.
Par ailleurs, les négociations portant sur la gouvernance d’Internet semblent avancer favorablement en ce qui concerne la création d’un forum qui superviserait la gestion du Net.
(Source : « Le Temps » (Suisse), le 16 novembre 2005)
La délégation suisse scandalisée par les méthodes tunisiennes
Sommet de l’information A peine arrivés à Tunis en vue du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) qui ouvre officiellement ses portes aujourd’hui, les délégués helvétiques ont été mis dans le bain local: brutalités policières et insultes étaient au menu.
Les Nations Unies ont demandé hier à la Tunisie de respecter la liberté d’_expression à la veille de l’ouverture du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), après des incidents qui ont impliqué des journalistes étrangers et des militants associatifs à Tunis.
«C’est intolérable! On ne peut pas accepter que des ONG sérieuses ne puissent même pas se réunir en ville! Cela va à l’encontre des notions de libertés que l’on attend de nos partenaires tunisiens. Nous leur avons toujours demandé que la deuxième phase se déroule dans les mêmes conditions que celles de Genève. »
Simon Ammann est le Monsieur Droits de l’homme de la délégation suisse à Tunis. A peine débarqué de l’avion, il a assisté en direct à la démocratie made in Tunisia: la dispersion musclée par les forces de l’ordre, lundi matin dans la capitale, d’un rassemblement d’ONG internationales et locales.
Plus de cinquante policiers en civil ont bouclé le périmètre du Goethe Institut (le centre culturel sous protection diplomatique allemande) où devait se tenir la réunion. Ils ont ensuite brutalisé ceux qui essayaient d’y entrer.
Ambassadeur insulté
Des membres de Comunica-ch (plate-forme suisse regroupant une vingtaine d’organisations de journalistes, d’humanitaires et d’universitaires) ont été insultés. Même l’ambassadeur d’Allemagne a été menacé. «C’est idiot, quand on connaît le nombre de touristes allemands en Tunisie», soupire un diplomate.
Arrivé vers la fin des incidents, le délégué suisse a pu être témoin de menaces et d’intimidations. «A la fin, nous sommes rentrés dans un café pour discuter. Mais le patron a reçu l’ordre de ne pas nous servir. »
Simon Ammann a accepté de nous rencontrer le lendemain. Mais pas dans l’espace du sommet officiel. «Trop de monde. . . » Un café tranquille du centre-ville nous a été conseillé. Mais là aussi, Simon Ammann le trouvait «trop plein». Finalement, nous avons opté pour un sombre coin d’hôtel.
«Nous avons immédiatement réagi auprès des autorités tunisiennes. Marc Furrer (le négociateur suisse en chef) a fait une intervention très claire», poursuit Ammann.
«Terre de tolérance»
La Suisse n’est pas seule à avoir tapé sur la table. L’Union européenne et le Canada ont fait de même. Tous ces pays attendent encore, à quelques heures de la cérémonie d’ouverture officielle, un revirement d’attitude radical des autorités tunisiennes envers sa société civile indépendante. Et si rien ne change? Tous les cas de figure seraient alors possibles, laisse entendre Simon Ammann.
«Nous nous concertons en permanence avec l’UE et d’autres pays. Mais pour l’instant, notre stratégie reste confidentielle. » Ce matin, jour J, le président de la Confédération, Samuel Schmid, doit prononcer un discours après son homologue Ben Ali. «Il sera corsé», promet Simon Ammann.
Pour sa première visite en Tunisie, le délégué suisse ne se dit pas surpris. Il faut toutefois admettre qu’en dépit d’un dispositif sécuritaire parfaitement rodé, les journalistes et les ONG peuvent travailler en totale liberté au sein du Kram (enceinte réservée au sommet officiel).
Il n’empêche que des Tunisiens proches du pouvoir estiment que leur pays aurait eu tout à gagner en laissant les organisations se réunir librement durant quelques jours. N’est-il pas affiché en grand à l’aéroport: «Bienvenue en Tunisie, terre de tolérance, de solidarité, d’ouverture et de dialogue»?
carole vann / infosud
(Source : « 24 Heures » (Suisse), le 16 novembre 2005)
« société civile » : Une partie des manifestations annulée.
Sommet citoyen très compromis
C. S.
Réunions empêchées manu militari, journalistes agressés, militant arrêté. . . En signe de «protestation et de solidarité», la société civile internationale a décidé hier d’annuler plusieurs événements officiels prévus dans le cadre du SMSI. «A quoi bon parler des droits de l’homme à l’intérieur quand des gens se font tabasser dehors? Il y a un tel niveau d’exaspération chez ceux qui travaillent ici que les derniers événements ont été la goutte d’eau», argue Yves Steiner, membre d’Amnesty International et de comunica-ch, plate-forme suisse pour la société de l’information.
Le «Sommet citoyen», initié par la société civile tunisienne en parallèle au SMSI a, dans ce contexte, peu de chances d’ouvrir aujourd’hui comme prévu. Déjà les hôtels de la capitale ont annulé les réservations de salles les unes après les autres pour cause de travaux ou raisons de sécurité. «Dans le pire des cas, nous ferons une conférence de presse à l’extérieur de la ville — puisque toutes nos tentatives de réunions dans Tunis ont été entravées — et puis une autre, plus tard, à l’intérieur du sommet», poursuit Yves Steiner.
Les militants contre les violations des droits de l’homme attendent aujourd’hui un geste fort de la part des délégations officielles et notamment de la Suisse, co-organisatrice du sommet.
(Source : « 24 Heures » (Suisse), le 16 novembre 2005)
COMMENTAIRE
Journaliste
ONU. Organisation aux Nominations Ubuesques. Il y avait eu la Libye à la tête de la Commission des droits de l’homme, il y a la Tunisie à l’organisation du Sommet mondial sur la société de l’information. Peut-on espérer le Turkmenistan à la présidence d’un symposium sur la libre circulation?
Le choix de Tunis pour succéder à Genève comme hôte du SMSI fait grincer les dents de la société civile depuis qu’il est connu. Mais au moins pensait-on que Ben Ali ferait de son mieux pour sauver les apparences, que le régime userait de tout son savoir-faire dictatorial et hypocrite pour faire croire que la Tunisie est un pays où il fait bon vivre, et pas seulement pour les touristes. Même pas. Cette fois, un journaliste étranger a été traité comme le sont habituellement les locaux militants pour les droits de l’homme, les ONG ne parviennent pas à se réunir, l’intimidation est totale et permanente.
Peut-être cette situation obligera-t-elle les gouvernements à sortir de leur traditionnelle mansuétude; Samuel Schmid doit s’exprimer aujourd’hui. Difficile néanmoins de lui demander, comme aux autres, de boycotter un sommet qu’il a jusque-là cautionné. Question de diplomatie.
(Source : « 24 Heures » (Suisse), le 16 novembre 2005)
Internet sous contrôle de l’ONU?
SOMMET DE TUNIS · Alors que débute le Sommet mondial sur la société de l’information à Tunis, la polémique fait rage autour du rôle d’internet et surtout de son «contrôle»?
Propos recueillis par Thomas Schnee, berlin
Andy Müller-Maguhn est porte-parole du Chaos Computer Club, l’un des groupes de programmateurs les plus influents d’Europe. De 2000 à 2003, il a été le représentant européen au directoire de l’Icann1, la fondation américaine qui gère les noms de domaines sur Internet. Il s’élève contre la mainmise des Etats-Unis sur l’internet, mais attire l’attention sur les risques que comporte un transfert du contrôle de l’internet aux Nations Unies. Entretien.
L’une des questions centrales du Sommet mondial de l’information est le contrôle de l’internet. A quel point les Etats-Unis contrôlent-ils le réseau?
Andy Müller-Maguhn: – Sur l’internet, la visibilité et la facilité d’accès à un site conditionnent la diffusion de l’information qui se trouve sur ce site. Celui qui contrôle le système d’attribution des noms et des adresses de domaines, comme «.com», «.org» et autres, a donc un avantage déterminant. Actuellement, c’est l’Icann, une fondation privée de droit américain basée à Los Angeles, qui gère ce processus. L’Icann est une émanation du Ministère du commerce américain. Hormis la gestion des noms de domaines spécifiquement nationaux qui est du ressort de sociétés nationales, la gouvernance de l’internet est donc contrôlée par une société américaine régie par le droit américain. La conception dominante de la défense des droits d’auteurs ou du droit des marques sur internet est encore américaine. Par ailleurs, dix des treize «serveurs-racines» sur lesquels se base tout le fonctionnement de l’internet sont directement ou indirectement sous contrôle des Etats-Unis. En principe, ils peuvent déconnecter tout ou partie du réseau. Mais ils ne l’ont jamais fait.
En 2000, l’Icann a voulu qu’une partie de son directoire soit élue par les internautes du monde entier. Va-t-on vers un contrôle plus démocratique?
Ces élections ont joué un rôle essentiel. Elles ont permis de faire connaître à un large public la problématique et les controverses qui entourent la gouvernance de l’internet. Pour l’Icann, l’élection n’a cependant pas changé grand-chose. En 2003, l’Icann a décidé de ne pas renouveler l’expérience. A la place, on a organisé la création de Conseils régionaux de l’Icann, un conseil par continent, réunissant différentes personnalités et organisations liées à l’internet.
Plusieurs pays, dont la Chine, l’Iran, le Brésil mais aussi les pays européens veulent partager ce contrôle. Qu’en pensez-vous?
Je suis ravi que la communauté internationale se rebelle contre la tutelle américaine. Mais je remarque également que certains des pays qui ont le plus élevé la voix contre le système, comme l’Iran et la Chine, ne sont pas vraiment des modèles démocratiques ni des garants de la liberté d’opinion. Malgré tout ce qui s’est passé après le 11 septembre, la Constitution et les lois américaines garantissent encore un minimum de liberté d’opinion.
Vous êtes donc pour ne rien changer?
Avant de placer la gouvernance de l’internet sous le contrôle de l’ONU ou d’une organisation internationale, ce que nous sommes nombreux à souhaiter, nous devons nous demander à quel point l’ONU est capable de gérer efficacement cette gouvernance et de résister aux pressions nationales. L’un des risques est de voir l’internet se morceler sous la pression des intérêts nationaux. On peut aussi s’inquiéter pour le développement des sites internet non commerciaux ou consacrés aux droits de l’homme.
Par ailleurs, depuis que la question d’un transfert vers l’ONU est évoquée, l’Icann fait tout pour devenir irremplaçable. La société concentre une grande partie de ses efforts à renforcer sa légitimité en tissant des liens de plus en plus importants avec tous les types d’acteurs qui interviennent dans le domaine de la gestion des noms de domaines. Un transfert des missions de l’Icann vers l’ONU implique donc, soit la dissolution de tout ou partie de la structure développée par l’Icann, soit sa reprise. Ce qui supposerait alors que l’ONU s’accorde avec les représentants divers de cette toile d’araignée. Concrètement, le processus de transfert et d’harmonisation des aspects juridiques et techniques va durer plusieurs années et rencontrera la résistance de toute l’administration américaine. Il ne faut pas l’ignorer.
(1) Internet Corporation for Assigned Names und Numbers.
(Source : « La Liberté » (Suisse), le 16 novembre 2005)
La grosse colère de la délégation suisse à Tunis
Sommet de l’info■ Avant même son ouverture, le Sommet de l’information donne lieu à de nombreux débordements policiers. Les délégués suisses ont protesté auprès des autorités tunisiennes.
Tunis
«C’est intolérable! On ne peut pas accepter que des ONG sérieuses ne puissent même pas se réunir. Cela va à l’encontre des notions de liberté qu’on attend de nos partenaires tunisiens[67]. Nous leur avons toujours demandé que la deuxième phase se déroule dans les mêmes conditions qu’à Genève. » Simon Ammann est le Monsieur Droits de l’homme de la délégation suisse à Tunis. A peine débarqué de l’avion, il a assisté en direct à la démocratie made in Tunisia: la dispersion musclée par les forces de l’ordre, lundi matin, d’un rassemblement d’ONG internationales et locales.
Plus de cinquante policiers en civil ont bouclé le périmètre du Goethe Institut (le centre culturel sous protection diplomatique allemande) où devait se tenir la réunion. Ils ont ensuite brutalisé ceux qui essayaient d’y entrer. Ils ont arraché les caméras et confisqué les films d’une équipe de la chaîne de télévision belge RTBF. Ils ont fondu sur un journaliste suisse, Roman Berger, collaborateur du Tages Anzeiger, qui tentait de prendre des photos. Des membres de Comunica-ch (plate-forme suisse regroupant une vingtaine d’organisations de journalistes, d’humanitaires et d’universitaires) ont été insultés.
Même l’ambassadeur d’Allemagne a été menacé. «C’est idiot, quand on connaît le nombre de touristes allemands en Tunisie[33]», soupire un diplomate.
Arrivé vers la fin des incidents, le délégué suisse a pu être témoin de menaces et d’intimidations. «A la fin, nous sommes entrés dans un café pour discuter. Mais le patron a reçu l’ordre de ne pas nous servir. »
Ammann a accepté de nous rencontrer le lendemain. Mais pas dans l’espace du Sommet officiel. «Trop de monde…» Ce qui veut dire: trop d’oreilles baladeuses. Un café tranquille du centre-ville nous a été conseillé. Mais là aussi, Ammann le trouvait «trop plein». Finalement, nous avons opté pour un sombre coin d’hôtel. «Nous avons immédiatement réagi auprès des autorités tunisiennes[67]. Marc Furrer (le négociateur suisse en chef) a fait une intervention très claire», poursuit Ammann.
Concertation internationale
La Suisse n’est pas seule à avoir tapé sur la table. L’Union européenne et le Canada ont fait de même. Tous ces pays attendent encore, à quelques heures de la cérémonie d’ouverture officielle, un revirement d’attitude des autorités tunisiennes[67]. Et si rien ne change? Tous les cas de figure seraient alors possibles, laisse entendre Ammann. «Nous nous concertons en permanence avec l’UE et d’autres pays. Mais pour l’instant notre stratégie reste confidentielle. »
Ce matin, jour J, le président de la Confédération, Samuel Schmid, doit prononcer un discours après son homologue Ben Ali. «Il sera corsé», promet Ammann.
Pour sa première visite en Tunisie[33], le délégué suisse ne se dit pas surpris. Il faut toutefois admettre qu’en dépit d’un dispositif sécuritaire parfaitement rodé, les journalistes et les ONG peuvent travailler en totale liberté au sein du Kram (enceinte réservée au Sommet officiel). Une escouade d’étudiants et d’étudiantes filtre les entrées avec le sourire.
En privé, des Tunisiens[67] proches du pouvoir déplorent «l’absence totale de psychologie en matière de communication». Ils estiment que le pays aurait eu tout à gagner à laisser les organisations se réunir librement durant quelques jours. N’est-il pas affiché en grand à l’aéroport: «Bienvenue en Tunisie[33], terre de tolérance, de solidarité, d’ouverture et de dialogue»?
(Source : « Tribune de Genève » (Suisse), le 16 novembre 2005, page 4)
Opinion
Sommet du ridicule en Tunisie: l’ONU s’inflige un autogoal
Andrés allemand
Difficile de faire pire évidemment. Tenir à Tunis un Sommet mondial sur la société de l’information, c’est à peu près aussi crédible que de confier à la Libye la présidence de la Commission de l’ONU sur les droits de l’homme. Or, rappelez-vous, cette extravagance-là, les Nations Unies l’ont effectivement commise en janvier 2003 à Genève. Sans l’ombre d’un complexe. Alors pourquoi refuser aujourd’hui au président Ben Ali ce que la communauté internationale a octroyé hier au colonel Kadhafi! On se pince.
Il y a bien sûr, à chaque fois, des raisons «techniques» à ces décisions apparemment aberrantes. Ainsi, il y a près de trois ans, c’était au tour de l’Afrique de proposer le nom d’un ambassadeur pour présider aux débats genevois sur les droits de l’homme. Ce continent avait présenté la candidature de la Libye, qu’on sait généreuse avec ses amis.
Pour le Sommet de l’information, c’est un peu différent. La Suisse avait proposé de l’organiser à Genève, mais des Etats se sont étonnés qu’on choisisse forcément un pays occidental pour une réunion diplomatique censée réduire le fossé numérique entre le Nord et le Sud. Difficile, alors, d’ignorer la candidature tunisienne. On décida de couper la poire en deux: première phase du sommet sur les bords du Léman, deuxième mi-temps près de Carthage.
Comme d’habitude, les optimistes y ont vu l’occasion pour la Tunisie de faire mentir sa fâcheuse réputation d’Etat répressif. Or, force est de constater que le régime est en train de rater son retour en grâce. Personne ne s’attendait à une censure aussi grossière.
C’est malheureux pour ce sommet, dont les enjeux cruciaux méritaient un traitement dépassionné. Il est notamment question de décider qui contrôlera l’Internet à l’avenir. Washington veut que la société privée américaine ICANN reste aux commandes. Téhéran, Pékin, La Havane, souhaitent voir l’ONU assurer la gouvernance du réseau. L’Union européenne demande qu’un organe indépendant surveille ICANN. . .
Or, l’épisode tunisien contribue à discréditer le système onusien. Quand des pays répressifs demandent la création d’une nouvelle agence de l’ONU, on comprend que c’est à leurs yeux le meilleur moyen de verrouiller Internet, devenu un formidable outil pour contourner la censure. Donc un atout de taille dans la bataille des droits de l’homme. Pour garantir la liberté d’_expression, l’ONG Reporters sans frontières demande qu’on ne touche pas à la suprématie des Etats-Unis. C’est moins risqué!
(Source : « Tribune de Genève » (Suisse), le 16 novembre 2005, page 10)
Christophe Boltanski:
«Les autorités tunisiennes ont un sentiment d’impunité»
A la veille de l’ouverture du Sommet mondial de l’information, notre journaliste, agressé à Tunis le 11 novembre, a répondu mardi aux internautes de Libération.fr.
lora: Votre agression est-elle due aux articles que vous avez publié sur la Tunisie ou est-ce simplement une forme d’intimidation?
Christophe Boltanski: Evidemment je ne connais pas la raison exacte de mon agression. Je ne peux qu’émettre des hypothèses. Je constate que cela a coïncidé avec la publication, le même jour, d’un article que j’avais écrit sur le tabassage de défenseurs des droits de l’Homme en Tunisie. Tabassage dont j’avais été témoin et qui avait fait l’objet d’un démenti de la part des autorités tunisiennes. Mais «Libération» est interdit depuis plusieurs années de façon permanente en Tunisie et depuis mon agression une équipe de télévision belge a été également molestée, ce qui veut dire que cet acte peut aussi avoir pour but d’intimider les journalistes étrangers à la veille du Sommet mondial de l’Information.
soussi: Quel est votre sentiment aujourd’hui : la rage d’avoir été agressé ou la fierté d’avoir défié un régime policier? Reviendrez-vous un jour en Tunisie?
Il n’y aucune fierté à recevoir des coups; de la colère, oui bien sûr. Cette colère ne s’étend pas du tout aux Tunisiens, bien au contraire. J’ai été extrêmement touché de l’aide et des messages de réconfort que de très nombreux Tunisiens m’ont témoignés. Je reste donc très attaché à la Tunisie et à ses habitants malgré ce qui m’est arrivé.
antoine: Quelle suite allez-vous donner à cette affaire ? Allez-vous porter plainte et pensez-vous que l’Etat français a intérêt à vous soutenir ?
J’ai déjà déposé une plainte auprès d’un commissariat à Tunis. Malheureusement, les autorités tunisiennes ont jusqu’à présent refusé de me donner un récépissé du dépôt de ma plainte, donc je n’ai aucune preuve. J’envisage donc de prendre des mesures supplémentaires. J’espère que les autorités françaises réagiront avec fermeté car c’est le sentiment d’impunité qui autorise le régime tunisien à perpétrer de telles exactions.
test: Comment expliquer que les agresseurs aient pu oser un tel acte alors que la visibilité ne pouvait être que maximale à quelques jours du Sommet mondial sur la société de l’information?
Comme je viens de le dire, les autorités tunisiennes ont un sentiment d’impunité et bénéficient de la mansuétude d’une partie de la communauté internationale et en particulier de la France.
YezziMinBenali: y a-t-il un lien entre votre agression et l’incident qui a concerné mardi une équipe de TV5 ? La presse française est-elle une cible de choix ?
Tout d’abord, les médias français sont d’autant plus visés qu’ils sont suivis par les Tunisiens eux-mêmes. Mais on peut néanmoins se demander si le peu de réaction que ces agressions suscitent au niveau des autorités françaises, n’encourage pas le régime tunisien à continuer. Je ne suis pas sûr que ce régime oserait par exemple s’attaquer à un journaliste anglo-saxon.
sam: Pensez-vous que votre agression et celle des autres journalistes va réveiller l’opinion des intellectuels tunisiens ?
L’opinion des intellectuels tunisiens est déjà faite. Ils sont les premiers à subir les foudres du régime. De nombreuses figures de la société civile ont été victimes, comme moi, de ce genre d’agression.
Biol: Comment a-t-on confié à la Tunisie un tel sommet de l’information?
Je ne connais pas précisément les conditions dans lesquelles cette décision a été prise. Je venais en Tunisie non pas pour couvrir le sommet mais pour dresser un état des lieux des libertés publiques dans ce pays. On peut en effet s’étonner du choix de la Tunisie qui est connue pour ses exactions en matière de droits de l’Homme et de liberté d’_expression.
elkalam.com: comment expliquez vous le peu de réactions dans le monde politique à votre agression ? Que craignent tant les politiciens pour ne pas dénoncer une fois pour toute ce régime ? Le péril islamiste, la marginalisation de ce pays…
Il y a eu quand même quelques réactions, le Parti socialiste a réagi, Philippe Douste-Blazy, le ministre des Affaires étrangères, a demandé aux autorités tunisiennes d’assurer la sécurité des journalistes. Mais c’est vrai que pendant longtemps le régime tunisien a pu invoquer le drame algérien pour justifier ses atteintes aux droits de l’Homme.
hamza: La Tunisie n’a aucun moyen de faire pression sur une puissance comme la France, alors pour quoi ménage-t-on tant un régime dictatorial jusqu’à la caricature ?
Je pense d’abord qu’il y a la crainte de déstabiliser un pays qui peut se prévaloir par rapport à ses voisins d’un certain nombre d’atouts, comme la stabilité, un statut de la femme très avancé, une maîtrise de la démographie et, au moins jusqu’à une période récente, une certaine réussite économique. C’est dans ce contexte qu’il faut replacer la prudence de la diplomatie française, à quoi s’ajoutent des intérêts commerciaux et une politique qui privilégie le respect du statu quo.
vlad: Investisseur français, je passe la moitié de mon temps à Tunis pour des raisons professionnelles. Je suis inquiet. Les frères de Leila Trabelsi – Ben Ali (l’épouse du président) se comportent comme des prédateurs à l’avidité jamais satisfaite. La Tunisie a-t-elle des chances de se débarrasser d’eux ?
Effectivement, les investisseurs étrangers sont de plus en plus inquiets par la corruption et les appétits de «la famille». Cette dérive a en grande partie contribué à faire chuter l’investissement dans ce pays ces dernières années.
(Source : le site « Libération.net », le 15 novembre 2005 à 18h59)
URL: http://www.liberation.fr/page.php?Article=338629
Sommet de Tunis: Paris se fâche
Ouverture de la réunion sur la société de l’information alors que les incidents touchant la presse se multiplient.
Par Christophe AYAD
Entre Paris et Tunis, le courant ne passe plus du tout. Les dirigeants tunisiens ont dû se pincer en lisant hier le communiqué de Philippe Douste-Blazy : «A la suite des incidents qui se sont produits ces derniers jours, j’appelle les autorités tunisiennes à tout mettre en oeuvre afin que la liberté d’information et le libre exercice par les journalistes de leur métier soient garantis», a déclaré le chef d’une diplomatie française qui n’avait pas habitué Tunis à un tel langage.
Molestée. Vendredi soir, l’envoyé spécial de Libération, Christophe Boltanski, avait été passé à tabac et poignardé par quatre hommes, probablement des policiers en civil, alors qu’il effectuait une série de reportages sur les droits de l’homme et la liberté d’_expression en Tunisie avant l’ouverture du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) qui s’ouvre aujourd’hui à Tunis. Lundi, une équipe de la télévision publique belge RTBF avait été molestée et sa cassette confisquée par la police, alors qu’elle s’apprêtait à couvrir une réunion d’opposants. Hier enfin, le porte-parole du quai d’Orsay a rendu public un autre incident : la chaîne francophone TV5 a décidé de rapatrier une équipe de tournage qui effectuait un reportage sur l’action de l’Europe en Afrique du Nord parce qu’elle était suivie en permanence par la police et que tous ses interlocuteurs étaient interrogés. Le porte-parole du Quai d’Orsay a enfoncé le clou : «Nous souhaitons que cette liberté de l’information soit respectée en Tunisie comme ailleurs dans le monde et a fortiori à l’occasion de ce Sommet mondial sur la société de l’information.»
Tunis a immédiatement dénoncé les déclarations «inexplicables et inadmissibles» de Paris. La source officielle et anonyme tunisienne réfute en bloc tout «incident» concernant TV5 ou la RTBF.
Mascarade. De plus en plus critiqué, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a insisté hier sur la liberté de la presse lors d’un entretien avec le président tunisien Ben Ali. Le sous-secrétaire général de l’ONU, Shashi Tharoor, a ajouté que la manière dont serait menée l’enquête sur l’agression de Christophe Boltanski constituerait un «signe» des autorités tunisiennes au monde entier.
Ifex, un réseau d’ONG militant pour la liberté de la presse, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), et l’Organisation mondiale contre la torture avaient critiqué l’ONU. Un conseiller personnel d’Annan, l’universitaire néerlandais Cees Hamelink, a démissionné en début de semaine : «L’organisation d’un tel sommet dans un pays qui bafoue d’une façon aussi flagrante les droits de l’homme enlève au thème tout son sérieux», explique-t-il. La tenue d’un contre-sommet, comme c’est l’usage, est plus que compromise. Les autorités tunisiennes ont tout fait pour en empêcher la tenue, avec l’aval de Yoshi Utsumi, le secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (UIT).
La capitale tunisienne, pavoisée, vidée de ses habitants et quadrillée par la police, attendait une cinquantaine de chefs d’Etat ; seule une vingtaine, dont aucun Européen, est au rendez-vous. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Sylvan Shalom, dont la famille vient de Gabès, est arrivé hier à Tunis. Au printemps, l’invitation adressée à Ariel Sharon avait provoqué des manifestations durement réprimées en Tunisie.
(Source : Libération (France), le mercredi 16 novembre 2005)
URL: http://www.liberation.fr/page.php?Article=338720
Ben Ali a ouvert son sommet
Par Christophe ALIX
Tunis, envoyé spécial
Une immense salle noyée dans une lumière bleutée, plusieurs milliers d’auditeurs, des écrans géants partout et à la tribune un président tunisien qui savoure ce moment de reconnaissance internationale. Comme le craignaient les opposants tunisiens, c’est bien le chef d’Etat tunisien Zine El Abidine Ben Ali et non le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan présent à ses côtés qui a inauguré la deuxième phase du Sommet mondial sur la société de l’information. Un sommet sous haute surveillance policière et sur fond d’atteintes à la liberté de la presse et de grève de la faim d’opposants tunisiens qui se déroule dans la capitale tunisienne jusqu’à vendredi soir.
S’exprimant en arabe, le président tunisien a appelé à l’instauration d’une société de l’information «juste» et «solidaire» dans un discours inaugural pas très applaudi. «Nous souhaitons que ce sommet marque un véritable nouveau départ pour une société de l’information juste, équilibrée et solidaire», a déclaré Ben Ali en rappelant que c’est son pays qui avait lancé, en 1998, l’idée de ce sommet, sous l’égide de l’Union internationale des télécommunications. Le président tunisien a déploré «certaines utilisations qui ébranlent la confiance et posent un problème de crédibilité» sur la toile, citant les appels à la haine, le terrorisme, le crime mais aussi «la dissémination illégitime de fausses informations». Il a préconisé à ce propos l’application de «critères déontologiques contre l’usage négatif» de la toile sans préciser lesquels et relevé la menace «plus grave» à ses yeux que présente l’Internet pour la «diversité culturelle».
S’il s’est abstenu de tout mot sur le respect du droit à l’information, son homologue suisse Samuel Schmid a tenu pour sa part à rappeler les enjeux de liberté et de démocratie liés au réseau des réseaux à des congressistes, pour bon nombre Africains, surtout venus parler fracture numérique. «Il n’est acceptable et je le dis sans détour que les Nations Unies comptent encore parmi ses membres des Etats qui emprisonnent leurs ressortissants au motif qu’ils ont critiqué leur gouvernement ou leurs autorités sur l’Internet, a martelé le président helvète dont le pays a accueilli la première phase du sommet à Genève, devant une tribune impassible. Toute société du savoir, a-t-il poursuivi, respecte l’indépendance de ses médias comme elle respecte les droits de l’homme. J’attends que la liberté d’expression et d’information constituent des thèmes centraux au cours de ce sommet. Il va de soi qu’ici à Tunis, dans ces murs et aussi à l’extérieur, chacun puisse discuter en toute liberté.»
(Source : Le site Liberation.fr, le 16 novembre 2005 à 16h09)
URL: http://www.liberation.fr/page.php?Article=338878
M. Douste-Blazy rappelle la Tunisie au respect des droits de l’homme
Natalie Nougayrède
Le ministre français des affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a déclaré au Monde, mardi 15 novembre dans la soirée, qu’il était “très important que les droits de l’homme soient respectés en Tunisie”, que la France était “très attentive” à cela, et que le respect de ces droits constituait “un élément du dialogue bilatéral” avec ce pays. Il a ajouté que, “sans faire de procès” aux autorités tunisiennes, la France demandait qu'”un point exact soit fait sur l’enquête” concernant l’agression dont a été victime le journaliste de Libération, Christophe Boltanski, le 11 novembre à Tunis.
Ces propos marquent une inflexion de la position adoptée par Paris, alors que le régime du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali fait face à un regain de critiques concernant l’état des libertés publiques et le traitement réservé aux journalistes dans son pays. Tunis doit accueillir, du mercredi 16 au vendredi 18 novembre, le sommet mondial sur la société d’information, placé sous l’égide de l’ONU. La diplomatie française, tout en usant d’un langage prudent et en agissant avec un certain délai, semblait soucieuse de ne pas trop donner prise aux accusations de complaisance vis-à-vis des méthodes du régime.
Paris avait dans un premier temps attendu près de deux jours avant de réclamer, dimanche 13 novembre, que “toute la lumière soit faite” sur les violences commises contre Christophe Boltanski, passé à tabac et poignardé dans la rue par des inconnus (il n’a pas été grièvement blessé). Puis, alors que la polémique enflait dans la presse française et que des appels étaient lancés au boycottage du sommet onusien à Tunis, M. Douste-Blazy a appelé, mardi, la Tunisie à garantir “la liberté d’information et le libre exercice par les journalistes de leur métier”. Dans la soirée, il décidait d’élargir son propos, en parlant des droits de l’homme, thème évoqué dès le 10 novembre par le département d’Etat américain, qui s’est déclaré “préoccupé” par la situation en Tunisie.
D’autres cas de harcèlement de journalistes étrangers travaillant en Tunisie ont été signalés. La télévision belge RTBF a affirmé, lundi, que son équipe sur place avait été molestée, et la chaîne francophone TV5 a fait savoir, mardi, qu’elle avait rapatrié à Paris une équipe de tournage après que celle-ci a été “soumise à une surveillance étroite d’agents en civil”. Le ministère français des affaires étrangères a parlé à ce sujet d’un “incident”, ce qui a provoqué une vive réaction des autorités tunisiennes. Elles ont qualifié les propos français d'”inexplicables et inadmissibles”.
Chacun, de part et d’autre, se garde, pour autant, de reconnaître la moindre détérioration dans la relation franco-tunisienne. M. Douste-Blazy n’a pas souhaité commenter la teneur de la réaction tunisienne, mardi. Il a indiqué que la France serait représentée au sommet de Tunis, qui vise à promouvoir l’accès à Internet à travers le monde, par le ministre délégué à l’industrie, François Loos. M. Douste-Blazy souligne qu’il avait rencontré, début octobre, à l’ambassade de France à Tunis, des représentants de la société civile et de la ligue locale des droits de l’homme. Ce geste avait quelque peu tranché avec les propos tenus en décembre 2003 par Jacques Chirac, selon lesquels “le premier des droits de l’homme, c’est de manger (…), et de ce point de vue, la Tunisie est très en avance sur beaucoup de pays”.
L’ambassade de France à Tunis a par ailleurs reçu, dimanche 13 novembre, des membres du comité de soutien aux sept grévistes de la faim tunisiens réclamant une démocratisation dans le pays — mais la démarche est intervenue bien tardivement, selon les défenseurs des droits de l’homme.
(Source : Article paru dans l’édition du journal « Le Monde » du 17.11.05)
Tunis, sommet de la pression
Le sommet mondial de la Société de l’information s’ouvre officiellement ce mercredi à Tunis, où après l’agression d’un journaliste de Libération la semaine dernière, la RTBF et TV5 se sont plaintes d’incidents.
Une équipe de la télévision belge RTBF a été molestée lundi à Tunis alors qu’elle préparait un reportage sur la liberté d’expression en Tunisie en vue du sommet mondial de la Société de l’information, a annoncé la chaîne publique. L’incident s’est produit à proximité du centre culturel allemand Goethe Institut de Tunis, où se tenait une réunion d’Organisations non-gouvernementales, précise la RTBF.
Selon la chaîne, le cameraman a été pris à partie par plusieurs personnes en civil, il a été extrait de force de sa voiture, sa camera et la cassette de tournage ont été confisquées. La journaliste de l’équipe, Marianne Klaric et l’opposante tunisienne qui l’accompagnait, Radhia Nasraoui, ont pour leur part été menacées, selon la RTBF qui ajoute qu’en fin de matinée, la camera a été rendue sans la cassette.
Cet incident intervient alors que vendredi dernier, le journaliste du journal français Libération Christophe Boltanski a été attaqué par quatre hommes en soirée près de son hôtel à Tunis. Aspergé de gaz, il avait reçu des coups de poings et de pieds et un coup de couteau dans le dos. Un haut responsable des Nations unies a déclaré Tunis que la manière dont serait menée l’enquête sur l’agression d’un journaliste français, vendredi à Tunis, serait un signe des autorités tunisiennes envers le monde entier.
Démenti anonyme
Contrairement aux allégations de la journaliste de la RTBF, à aucun moment il n’y a eu ni agression, ni violence exercée à l’encontre de cette journaliste ou à l’égard de l’équipe l’accompagnant, a déclaré une source officielle qui a requis l’anonymat. Jugeant les propos de la RTBF diffamants, les autorités tunisiennes ont affirmé que la Tunisie accueille dans les meilleures conditions des centaines de journalistes venus du monde entier pour couvrir le SMSI. Ceux-ci accomplissent leur mission en toute liberté.
La ministre des Relations internationales de la Communauté française de Belgique et de la Région wallonne Marie-Dominique Simonet a adressé un courrier officiel à l’ambassadeur de Tunisie à Bruxelles, lui demandant que les autorités tunisiennes fassent diligence afin que toute la lumière soit faite sur les responsabilités de l’incident.
L’ordre des avocats et le Parti socialiste (PS) ont fait savoir qu’ils condamnaient ces incidents. Elio Di Rupo, a condamné les nombreuses atteintes aux droits fondamentaux commises par les autorités tunisiennes à la veille du sommet mondial de la société de l’information.
TV5 rapatrie son équipe
La chaîne francophone internationale TV5 Monde a indiqué que son équipe présente ces derniers jours en Tunisie avait été confrontée à une surveillance étroite samedi, et que la décision avait été prise de la rapatrier. Le ministère français des Affaires étrangères avait annoncé ce mardi qu’un nouvel incident visant des médias étrangers s’était produit à Tunis, impliquant cette fois TV5, alors que le Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) doit s’ouvrir ce mercredi dans la capitale tunisienne.
Dans un communiqué, TV5 a expliqué que son équipe était « en mission en Tunisie pour y effectuer un reportage sur l’action de l’Union européenne en Afrique du Nord ». Cette équipe « a été confrontée à une surveillance étroite d’agents en civil ». « Il a été constaté que les personnes interviewées dans le cadre de ce reportage étaient par ailleurs soumises à des questions de la police », a précisé la chaîne. « Dans ces conditions, la direction de la chaîne a décidé de rapatrier son équipe à Paris », a ajouté TV5.
La chaîne a souligné que « cet incident n’a cependant donné lieu à aucune violence physique ni intimidation particulière » de son équipe. TV5 a également « précisé que ce reportage n’avait aucun rapport avec le Sommet mondial de la société de l’information ». L’incident a eu lieu samedi et il n’y avait plus d’équipe de TV5 mardi en Tunisie, a déclaré un porte-parole de la chaîne, sans pouvoir préciser la date du retour de cette équipe à Paris. L’équipe de TV5 comptait deux personnes, a indiqué une autre porte-parole de la chaîne.
(D’après Belga et AFP)
(Source : « Le Soir » (Belgique), le 15 novembre 2005)
SVENSKA DAGBLADET: Les critiques s´intesifient contre le sommet de L´ONU à Tunis.
Giving Ben Ali undeserved succor