8 octobre 2008

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TUNISNEWS

8 ème année, N° 3060 du 08.10.2008

 archives : www.tunisnews.net  

 


CIDT-tunisie: Relance de l’affaire Barakat dix-sept ans apres son supplice Vérité-Action: Tunisie – La rentrée politique s’annonce chaude

Confédération Nationale des Travailleurs en France: Tunisie : Solidarité avec les Enseignants Réprimés

AFP: UPM: Tunis a des « atouts » pour abriter le siège permanent (Alain Joyandet) AFP: L’Afrique souffrent de la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation

Sami Ben Abdallah: Les Présidentielles de 2009 et Ahmed Nejib Chebbi, César, Brutus et…les fantômes de la Tunisie


 

CENTRE  D’INFORMATION  ET  DE  DOCUMENTATION  SUR  LA  TORTURE  CIDT-TUNISIE Association de citoyens du monde pour le droit des Tunisiens à ne pas être torturés Membre du Réseau SOS-Torture de l’OMCT-Genève  
    Comité d’honneur :     M. Jacques  FRANÇOIS     Mgr. Jacques  GAILLOT     Dr. Hélène  JAFFÉ     M. Gilles PERRAULT     M. François DE  VARGAS              Besançon, le 8 octobre  2008     Président :     Jean-Marc MÉTIN Pour une solidarité active avec la famille dans sa recherche de la vérité :

Relance de l’affaire Barakat dix-sept ans apres son supplice

 

 

Il y a 17 ans jour pour jour, le 8 octobre 1991, vers midi, une voiture banalisée s’arrête en trombe devant le poste de la Garde nationale de Nabeul, à la sortie de la ville en direction de Tunis. Des agents en civil en descendent, traînant un jeune homme en slip, le visage ensanglanté. Dans le bureau d’accueil, des agents s’alertent les uns les autres en hurlant, dans une mise en scène bien élaborée. Ils se ruent sur le jeune homme recroquevillé par terre, toujours menotté, protégeant instinctivement son visage et tremblant de froid et d’effroi. Après une bastonnade en règle, Faïsal est introduit au bureau du chef de la Brigade de Recherches – al abhath wattaftich -, le capitaine Abdelfattah LADIB. Une huitaine d’agents se relaieront sur lui durant toute l’après-midi. Jusqu’à ce que mort s’ensuive. La reconstitution du crime aboutit au scénario suivant avec une probabilité d’erreur proche de zéro: au bout de quelques heures d’agressions physiques systématiques, l’un des agents – une enquête sérieuse devra déterminer son identité – a introduit un long objet pointu dans l’anus de la victime sur une profondeur d’au moins quinze centimètres, parcourant le rectum et perforant mortellement l’intestin. Le Comité contre la Torture (CAT), au bout de cinq années et demi de procédure*, a reproché à Tunis ses manquements à la Convention contre la Torture, dans cette affaire. Il a épinglé le système, du procureur de Grombalia au ministre de la justice. Il a demandé au gouvernement tunisien de procéder à l’exhumation du squelette – sous le contrôle des médecins qui ont déjà étudié le cas – en vue de départager les deux thèses : soit il s’agit d’un accident de la route et on trouvera des os fracturés, les os se conservant plusieurs centaines d’années; soit il s’agit d’une agression délibérée et les os s’avéreront intacts. Si jamais la vérité venait à être admise par quelque gouvernement tunisien, la victime réhabilitée et sa famille équitablement indemnisée, ce sera – on ne le rappellera jamais assez – grâce à l’action et à la ténacité d’Amnesty International et du Département Maghreb/Moyen-Orient en particulier. Sans l’engagement et le professionnalisme de la prestigieuse organisation, Faïsal Barakat aurait sombré dans l’oubli. En 2002, une lettre a été envoyée par la Coalition des ONG internationales contre la torture (CINAT : Amnesty International, OMCT, APT, REDRESS et FI-ACAT) au président du Comité, le canadien Burns, lui demandant d’agir en vue d’amener le gouvernement de Tunis à coopérer avec le Comité. L’on croit savoir que ce dernier a convoqué un représentant du gouvernement tunisien pour une entrevue apparemment restée vaine. Le gouvernement joue l’obstruction systématique face au Comité contre la Torture, qui n’a jamais déclaré l’affaire close. C’est pourquoi l’affaire est en voie d’être relancée auprès des tribunaux tunisiens.  Ce n’est pas que l’on accorde le moindre crédit à cette justice, mais juste le moyen de démontrer par la preuve immédiate, à l’attention d’organismes intergouvernementaux, que c’est bien le gouvernement de Tunis en tant que tel qui fait obstruction à une vérité facile à établir, mais dépendant de sa seule volonté. Cela dit, il revient à la société civile tunisienne , d’appuyer le combat de la famille martyrisée en vue d’établir – officiellement et sans le moindre doute possible – une vérité devenue secret de polichinelle. Dans ce rude combat qui s’annonce, les BARAKAT auront besoin de la présence de tous, hormis les mezrifiés, recrues tardives d’un pouvoir calcifié et faux témoins, orfèvres dans l’art de baiser la main monstrueuse qu’ils ont si longtemps mordue. Aussi, nous appelons l’ALTT, la LTDH, Liberté-Equité, l’AISPP, RAID, Amnesty Tunisie, ainsi que les partis politiques de toutes tendances, à manifester leur soutien effectif à la famille. Des actions exigeant du gouvernement de Tunis qu’il se conforme aux décisions du Comité contre la torture seront très utiles pour accélérer ce processus inexorable vers la vérité. Nous voudrions espérer que les ONG et les médias  tunisiens et internationaux se joindront à ce mouvement en vue de permettre enfin à la famille de vivre un deuil qui n’a jamais eu lieu et n’aura lieu que si la vérité est définitivement mise au jour et reconnue.             Khaled BEN M’BAREK, Coordinateur             Auteur des Communications  CAT 14/1994  &  CAT 60/1996 * Les liens suivants portent les textes du Comité contre la Torture sur l’affaire Barakat : http://www.unhchr.ch/tbs/doc.nsf/23a89bf90e53e6ccc125656300593189/46b5caf9f05f83f9802567a6004cfd23?OpenDocument&Highlight=0,barakat

http://www.unhchr.ch/tbs/doc.nsf/23a89bf90e53e6ccc125656300593189/3a3747c41a942b8e802568b8005058fb?OpenDocument&Highlight=0,60%2F1996

 


Vérité-Action  

Tunisie La rentrée politique s’annonce chaude

 

 La rentrée scolaire et politique s’avère difficile en Tunisie. Les revendications sociales et politiques se poursuivent avec un rythme qui s’accélère de jour en jour tant que la politique du pouvoir en place continue à passer sous silence des dossiers accablants comme : les arrestations arbitraires, la torture, les persécutions, l’étouffement des revendications de toutes les classes sociales, etc…   L’actualité des dernières semaines, dont Vérité-Action en exposera les événements les plus importants ci-après, atteste de ce climat de blocage et de fuite de l’avant qui continue à caractériser le comportement politique du régime tunisien.   Sous les verrous du contrôle administratif   Les ex-prisonniers tunisiens continuent à subir la loi de l’arbitraire après l’expiration de leurs peines. Entre la privation de passeport, du droit au traitement médical, du droit au travail et au déplacement libre, etc … la vie des ces prisonniers n’est pas des plus aisées.   Ainsi, le 11 septembre 2008, M. Ali ROUAHI de Bizerte, dans le nord de la Tunisie, a été arrêté. Ex-prisonnier libéré en 2003, il a mené une grève de la faim pour avoir un passeport, il a arrêté sa grève après une promesse donnée de lui délivrer son passeport, mais la promesse est restée sans résultat. Il a été libéré une semaine après, soit le 17 septembre 2008.   De son côté, M. Abdellatif BOUHJILA, libéré en 2007, après des grèves de la faim interminables en prison qui l’ont gravement atteint dans sa santé, souffre de beaucoup de maladies dont le cœur. Ses médecins lui ont conseillé de se faire soigner à l’étranger. Privé de passeport, il menace d’entamer une nouvelle grève de la faim pour accéder à ce droit élémentaire garanti tant par la constitution tunisienne que par le droit international humanitaire dans son ensemble. Le même sort frappe M.. Mustapha BEN KHALIL qui est en attente de son passeport depuis juillet 2000, malgré les demandes faites et les réclamations adressées au ministère de l’intérieur.     Jouant la confusion entre contrôle administratif prononcé judiciairement et contrôle administratif laissé à la pleine discrétion de la police, les autorités tunisiennes ne manquent pas de moyens pour livrer les ex-prisonniers d’opinion à un calvaire administratif insoutenable.   C’est le cas du Dr Mohamed MAHJOUB, qui après avoir fini la mesure du contrôle administratif en août 2007, subit encore un contrôle policier régulier qui lui est imposé de manière totalement arbitraire. Le comble de ce suivi injuste et illégal réside dans le fait que les policiers se rendent souvent chez sa mère, âgée de 75 ans et souffrant de beaucoup de maladies, malgré qu’ils savent que Dr MAHJOUB n’habite pas là. Récemment, des visites de polices ont engendrés des complications de l’état de santé de la vielle dame.   Dans ce cadre, on ne peut oublier le quotidien douloureux du journaliste Abdallah ZOUARI, exilé de force à Hassi Jirbi au sud tunisien, qui s’est vu refuser un certificat de résidence à cette localité. M. Zouari a fini la peine illégale du contrôle administratif, qui lui a été imposée sans droit par  la police, mais reste interdit de séjour auprès de sa famille à Tunis.  Cela dure depuis des années maintenant au point de former une des plus longues histoires d’exil interne pour un opposant politique.   Enfin, l’ex leader estudiantin M. Abdelkarim HAROUNI fait l’objet d’un harcèlement policier interminable. Ce harcèlement s’est intensifié depuis l’élection de M. Harouni au poste de secrétaire général de l’association « Liberté-Equité » qui défend les droits de l’homme en Tunisie. En plus de la garde policière rapprochée et les policiers en civil qui « veillent sur lui »  juste devant la porte de l’immeuble où il habite et des appels téléphoniques tardifs et insultants, les amis de M. Harouni ne sont pas autorisés à lui rendre visite. Le 20 septembre 2008, Me  Mohamed NOURI ainsi que deux membres du bureau exécutif de « Liberté-Equité » ont été interdits d’accéder à l’immeuble où réside M. HAROUNI pour lui rendre visite.     Victimes de la loi anti terroriste : plus de 100 personnes devant les juges !!! en 1 mois   Il faut dire que la répression continue de ces ex-prisonniers politiques s’inscrit dans le cadre du durcissement de la mainmise sécuritaire après l’adoption fin décembre 2003 d’une loi dite de lutte contre le terrorisme.   Il suffit de revoir sommairement les événements judiciaires de ces dernières semaines pour constater à quel point la situation devient catastrophique. Le tableau ci-après, dressé par Vérité-action sur la base des informations fournies notamment par les Comité du suivi de l’Association internationale de soutien aux prisonniers politiques en Tunisie (AISPP), démontre sans équivoque l’ampleur de cette politique répressive :  Ainsi, comme cela ressort du tableau, plus d’une centaine de jeunes sont passés devant les tribunaux, victimes de cette loi très controversée de 2003. Selon les rapports des associations de défense des droits de l’homme, les jeunes inculpés ont subi des mauvais traitements et les garanties élémentaires d’une justice impartiale étaient absentes.   Comme d’autres citoyens tunisiens, ces jeunes ne trouvent de moyen pour exprimer leur rage qu’en entamant des grèves de la faim. C’est le cas du prisonnier Zied FAKRAOUI qui a entamé une grève illimitée de la faim depuis le 05 septembre 2008.   L’affaire du Bassin minier : Droits économiques et sociaux bafouées   Les manifestations qui ont eu lieu au bassin minier (gouvernorat de Gafsa, au sud tunisien) se sont soldés par deux morts. Le dernier en date est M. Abdelkhalek AMIDI, décédé le 13 septembre 2008 des suites de ses blessures. Il a été touché à l’épaule par une balle tirée par un policier lors de la manifestation du 07 juin 2008 à la ville de REDAYEF.   Une soixantaine de personnes sont poursuivies suite à ces manifestations du début juin 2008.   Dans le cadre de ces procès, Mme Zakia DHIFAOUI, enseignante et militante politique et associative, a été condamnée à 4 mois et 15 jours de prison ferme. Lors de son procès, elle a accusé le policier Mohamed MOUSSLI de menace de viol, sans qu’aucune suite ne soit donnée à cette affaire. Elle a été arrêtée après la manifestation du 27 juillet 2008 à REDAYEF. Lors du même procès, 3 autres personnes ont été inculpées de 3 mois de prison ferme et 3 autres de 3 mois avec sursis.   D’autres jugements allant de quelques mois à plus de 3 ans de prison ferme ont été prononcés, suite aux événements de REDAYEF, MDHILLA et METLAOUI.   Les libertés religieuses toujours dans la visée de la répression   Depuis quelques années, le début de l’année scolaire et universitaire annonce le retour de l’interdiction du port du voile pour les élèves et les étudiantes. Certains directeurs menacent les étudiantes de punitions allant jusqu’à l’exclusion de l’établissement.   Au tout début du mois de septembre, des étudiantes voilées de l’école supérieure des études technologiques de Sidi Bouzid (450 km de Tunis) ont adressé un appel à l’opinion publique. Elles se sont plaintes des mauvais traitements de la direction de l’école. Lors des inscriptions, l’administration a interdit à toutes les étudiantes portant le voile de s’inscrire avant d’enlever le voile et de signer un engagement de ne plus le mettre. De même, certaines ONGs tunisiennes ont fait état d’interdictions faites aux étudiantes voilées de loger dans les foyers universitaires, comme à titre d’exemple le foyer universitaire de la Cité Olympique à Tunis.   Cette campagne touche tous les établissements de l’enseignement secondaire et supérieur à travers le pays. L’interdiction de fréquenter les cours aux filles portant le voile a été observée dans plusieurs universités et lycées (Lycées de MANOUBA, SOUKRA, NABEUL, etc..)   La prison pour punir les militants   Suite à une interview donnée à la chaine de télévision AL-JAZEERA concernant l’arrestation de quelques jeunes à la ville de Bizerte, la police a procédé à une arrestation musclée du militant et l’un des fondateurs de l’association internationale de soutien des prisonniers politiques (AISPP), M. Tarek SOUSSI. Ce dernier souffre d’un handicap et ne peut pas se tenir debout sans ses béquilles. Il a été emmené sans béquilles et jeté dans la voiture de la police. Après environ un mois de détention, il a été libéré « temporairement » en attendant son procès.   Le 04 septembre 2008, le tribunal de première instance de Tunis a confirmé la peine du militant des droits de l’homme M. Mohamed BEN SAÏD. Il a été arrêté après la manifestation pacifique faite à Bizerte le jour de la fête de la République (25 juillet). Il a été jugé de n’avoir pas obtempéré à une injonction d’agents de la circulation. Sa peine est de deux mois de prison ferme.   M. Massaoud ROMDANI, président de la section de Kairouan de la Ligue tunisienne des droits de l’homme et coordinateur du comité national de soutien des habitants du bassin minier, fait l’objet d’un contrôle policier rapproché.   Et la répression n’épargne pas le virtuel :   Après les sites internet de l’opposition et de la société civile, le très connu site Facebook a été censuré en Tunisie. Après des protestations, c’est après une « intervention de Ben Ali » que la censure a été levée. Le site YouTube a subi le même traitement. Ironie du sort que le président tunisien intervienne dans les moindre détails de la vie du citoyen à la fois quand il s’agit de réprimer et de lever la sanction.   Des blogueurs se plaignent du blocage de leurs blogs et des militants et des associations se voient leurs emails spammés et déviés. De telles pratiques mettent encore des barrières devant la société civile tunisienne et tendent à museler l’ensemble de la population du simple citoyen à l’élite.  En attirant l’attention sur la gravité de la situation générale en Tunisie, Vérité-Action saisit la présente pour :   1. exprimer sa solidarité avec les ex prisonniers persécutés dans leurs droits les plus élémentaires de travail, de liberté de déplacement et d’avoir des soins médicaux comme tout citoyen. Et appelle à la libération de tous les prisonniers d’opinion quelque soit leur tendance.   2. exprimer sa solidarité avec les victimes de la loi dite anti terrorisme. Chaque personne a le droit d’être respectée en tant que personne humaine, il a le droit à un jugement équitable et à un traitement non dégradant.   3.  dénoncer la réaction disproportionnée des forces de police contre des manifestations pacifiques qui expriment un malaise dans une région défavorisée de la Tunisie. Le bilan humain de l’intervention policière est très lourd. Elle appelle à ouvrir une enquête nationale indépendante et à juger les policiers responsables de la mort des deux jeunes manifestants.   4.  exprimer sa solidarité avec les défenseurs des droits de l’homme persécutés. Elle les encourage à continuer à œuvrer pour que les droits de l’homme soient respectés en Tunisie et appelle les autorités tunisiennes à reconnaître leur droit à l’expression libre.   Enfin, Vérité-action appelle à la levée de toutes les mesures de contraintes abusives à l’encontre des jeunes tunisiens et tunisiennes touchant leurs libertés religieuse et d’expression.     Vérité-Action Genève le 7 octobre 2008               Source: www.verite-action.org Contact: info@verite-action.org


Tunisie : Solidarité avec les Enseignants Réprimés

 

Secrétariat International de la Confédération Nationale des Travailleurs en France – CNT – SI

 

En date de : Mar 7.10.08, international@ cnt-f.org <international@ cnt-f.org> a écrit :

 

De: international@ cnt-f.org <international@ cnt-f.org> Objet: Soutien de la CNT aux syndicalistes tunisiens des secteurs de l’enseignement traduits devant les conseils de discipline À: ouertataninoureddine@yahoo.com Date: Mardi 7 Octobre 2008, 18h57

Salut camarades,

 

Au nom du secrétariat international de la CNT (France), nous exprimons notre entière solidarité avec les camarades enseignants en prise avec la justice inique de l’État tunisien.

 

En France, en Tunisie, comme ailleurs, une fois de plus, ceux et celles qui luttent payent le prix de leur combat pour la défense de la dignité des travailleurs et des travailleuses.

 

Nous vous informons en outre que nous avons mis en ligne sur notre page web votre

 pétition : http://www.cnt-f.org/international/spip.php?article217

 

– Vive la solidarité internationale des travailleurs-seuses en lutte !

 

– Salutations anarco-syndicalistes et syndicalistes révolutionnaires.

 

Pour le Secrétariat International de la CNT ,

David Duslam, Jérémie Berthuin et Fred Simeon.

—————————

Pétition Publiée sur le site de la CNT-SI : (Traduction partielle de celle, en Arabe qui circule dans les milieux syndicaux en Tunisie)

 

     Malgré l’absence de toute preuve appuyant les accusations du MES et malgré la forme juridiquement contestable des conseils de discipline qui ont privé nos camarades de préparer leur défense, par le refus des demandes de reports pour se faire assister par des avocats et pour convoquer des témoins, et par le refus d’accepter la présence des cadres syndicaux comme le permettent les coutumes en vigueur, le MES vient, d’annoncer, avec la rentrée universitaire, sa décision de muter le camarade Ouertatani Noureddine.

    Ouertatani Noureddine est le Secrétaire Général du SB de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Nabeul (FSEG.N) et il est membre du Conseil des Cadres de la  Fédération Générale de l’Enseignement et de la Recherche Scientifique – FGESRS / UGTT. A ce titre d’ailleurs, il aurait dû être normalement protégé par la convention internationale N° 135 sur la protection des responsables syndicaux dont notre pays est signataire.

    En outre, le MES vient de décider d’une mise à pied de 4 mois sans solde à l’encontre du camarade Rchid Chemli. De même, le MES vient de donner des directives pour empêcher les camarades ci haut  mentionnés d’accéder aux locaux de leurs institutions universitaires.

    Tout cela, malgré les promesses données par le MES au SG Adjoint de l’UGTT chargé de la fonction publique et malgré les interventions du camarade Abdessalem Jrad SG de l’UGTT auprès du Premier Ministre et auprès du bureau de la présidence.

    Ces décisions, bafouant le droit et les libertés syndicales, sont prises au moment même où les représentants du gouvernement négocient avec la centrale syndicale la question du droit syndical.

    Notons que ce déplacement forcé et arbitraire du camarade Ouertatani Noureddine n’est pas la premier. En effet, déjà en 2004, et alors qu’il assumait la responsabilité du SG du SB des Enseignants universitaires à la Faculté de Droit et des Sciences Économiques et de Gestion de Jendouba, il avait été muté à Nabeul pour essayer de démanteler le syndicat qu’il venait de créer.

    Ceci montre clairement que le vrai objectif du MES est le démantèlement des syndicats et la liquidation du travail syndical dans les secteurs de l’enseignement.

– La campagne de collecte des signatures se poursuit, prière de signer et faire signer vos camarades, vos amis et vos collègues.

– Faxez des communiqués de protestation et de solidarité au MES et à l’UGTT, ou écrivez directement au Ministre de l’enseignement supérieur et aux journaux hebdomadaires de l’opposition politique et de la Centrale Syndicale tunisienne – UGTT (Echaab) :

* Fax du Ministre de l’Enseignement Supérieur : 00216 71 786711

* Fax du SG de l’UGTT : 00216 71 354114

* Fax de la FGESRS (Enseig Sup) / UGTT : 00216 71 255815

* Fax du SGES (Enseig Secondaire) / UGTT : 00216 71 337667

* Fax du SGEB (Enseig de Base) / UGTT : 00216 71 337593

* Adresse du Ministre de l’Enseignement Supérieur : Av. Ouled Haffouz 1030 Tunis, Tunisie

* Mail de Mouatinoun :mouatinoun@gmail.com

* Mail d’Ettariq Eljadid :attariq.aljadid@gmail.com

* Mail d’Elmawkef :mawkef21@gmail.com , mawkef_21@yahoo.fr

* Mail d’Elwehda :elwahda@gnet.tn

*Mail d’Echaab (UGTT) :echaab.redaction@planet.tn

* Envoyez une copie à l’adresse : soutien_syndical@yahoo.fr

* Pour signer la pétition écrivez à :soutien_syndical@yahoo.fr

 

–  Défendons les Droits et Libertés Syndicales. 

– Vers un Maghreb de la démocratie et des libertés syndicales et des mouvements de lutte contre l’appauvrissement des peuples et l’enrichissement des opportunistes.

–  Construisons le Maghreb des solidarités, le Maghreb des travailleurs.

– Vive la solidarité maghrébine.

–  Vive la solidarité internationale.

Le coordinateur de la collecte des signatures

 

Source :Site du Secrétariat International de la Confédération Nationale des Travailleurs en France – CNT

Pétition Publiée sur le site de la CNT-SI

Lien :http://www.cnt-f.org/international/spip.php?article217


 

UPM: Tunis a des « atouts » pour abriter le siège permanent (Alain Joyandet)

TUNIS, 8 oct 2008 (AFP) – 08/10/2008 16h50 La France considère que la Tunisie a plusieurs « atouts » pour accueillir le siège du secrétariat de l’Union pour la Méditerranée (UPM), a estimé mercredi le secrétaire d’Etat français à la Coopération et à la Francophonie, Alain Joyandet. « La France juge la candidature de la Tunisie comme une candidature particulièrement intéressante et qui a beaucoup d’atouts », d’autant que le Maroc a retiré la sienne, a-t-il déclaré à la presse à Tunis, à l’issue d’une visite de 24 heures en Tunisie. Le pays qui abritera le siège permanent du secrétariat de l’UPM sera choisi « par consensus » à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union prévue le 3 novembre à Marseille, dans le sud de la France. La candidature de Tunis a été au menu des discussions mercredi entre le secrétaire d’Etat français et le Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi. M. Joyandet a salué le « rôle majeur » de la Tunisie dans le cadre de la création de l’UPM, affirmant que ce pays avait été pour la France « un partenaire privilégié » pour le lancement d’un grand projet entre le sud et le nord de la Méditerranée. Outre Tunis, Barcelone et Marseille, Bruxelles, La Valette et Rabat étaient sur les rangs pour abriter le secrétariat de l’UPM, alors que la France, co-présidente de l’Union avec l’Egypte, avait fait connaître sa préférence pour un pays de la rive sud de la Méditerranée. L’UPM, officiellement lancée le 13 juillet à Paris, regroupe les 27 pays de l’Union européenne et les pays suivants: Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Mauritanie, Syrie, Tunisie, Turquie, Autorité palestinienne, Albanie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro et Monaco. Sur le plan bilatéral France-Tunisie, « nos relations sont au très beau fixe », a par ailleurs affirmé M. Joyandet. Il a écarté un éventuel recul du financement des programmes de coopération en conséquence de la crise financière, jugeant « solide » l’Agence française de développement (AFD), organisme public produisant l’essentiel des engagements français. Avec 120 millions d’euros d’aide publique, la France est le premier bailleur de fonds de la Tunisie au niveau bilatéral.


 

L’Afrique souffrent de la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation

WASHINGTON – Les pays d’Afrique subissent pour la plupart la hausse des prix de l’alimentation et de l’énergie même si certains bénéficient de celle des matières premières qu’ils exportent, constate le Fonds monétaire international (FMI) dans ses prévisions semestrielles mercredi. Le rythme de croissance devrait toutefois se maintenir sur le continent africain à 5,9% en 2008 et 6% en 2009 après 6,3% en 2007 mais ralentir plus sensiblement en Afrique sub-saharienne à 6,1% en cette année et 6,3% en 2009 après 6,9% l’année dernière. Les pays qui subiront le moins ce ralentissement seront les exportateurs de pétrole alors que certains pays importateurs bénéficieront de la hausse des cours de matières premières comme le cacao, le café et le coton. L’impact du ralentissement mondial devrait se faire sentir le plus dans des pays comme la Gambie, le Ghana, la Mauritanie et le Swaziland en raison de leur forte dépendance aux importations et leurs faibles revenus. En Afrique du sud, principale économie de la zone sub-saharienne, la croissance va sensiblement ralentir par rapport aux 5,1% enregistrés en 2007 pour passer à 3,8% cette année et 3,3% en 2009. Les pénuries d’électricité et une hausse de 5 points de pourcentage des taux d’intérêt depuis la mi-2006 pour lutter contre l’inflation contribuent à ce ralentissement. « Le principal défi pour la région est de savoir comment elle peut répondre à un choc important sur les prix des matières premières et à un ralentissement de l’apport en capital étranger. Dans le cas des pays non exportateurs de pétrole, des ajustements budgétaires et monétaires sont nécessaires dès maintenant. Les retarder pourrait avoir des conséquences négatives sur la croissance et l’équilibre macro-économique général, indique le FMI. Concernant le Maghreb, les prévisions sont de 5,5% de croissance cette année et 4,9% l’année prochaine après 4,3% en 2007. Par pays, l’Algérie devrait enregistrer 4,9% de croissance cette année et 4,5% l’an prochain, le Maroc respectivement 6,5% et 5,5% et la Tunisie 5,5% et 5,0%. (©AFP / 08 octobre 2008 12h53)


 
 

A CONTRE COURANT :

Les Présidentielles de 2009 et Ahmed Nejib Chebbi César, Brutus et…les fantômes de la Tunisie

 

 
  Par Sami Ben Abdallah www.samibenabdallah.com   Pour les présidentielles de 2009, Ahmed Nejib Chebbi ira-t-il  jusqu’au «bout » ou jusqu’au «boue ? ». Ahmed Nejib Chebbi est-il vraiment un «présidentiable » ? Peut-il constituer une alternative «crédible » au président Ben Ali ? Que pense le président  de son adversaire ? Quel est le programme de Nejib Chebbi ? Politiquement, Nejib Chebbi c’est  quoi ? Que valent ses soutiens politiques ? Les oppositions ? Ennahdha ? On pourrait se poser des milliers de questions mais à quoi bon ? La politique c’est le concret et les faits sont têtus. Petit rappel du mode de réussite de quelques présidentiables qui ont marqué l’Histoire.     L’argent, le nerf de la guerre   La majorité connaît Charles de Gaulle, l’homme qui a sauvé l’honneur de la France. Mais pour l’ascension de Gaulle au pouvoir, il y a eu une part de mystification de l’Histoire et, des épisodes décisifs sont peu connus. Oui, c’est vrai, le grand Churchill a fait un pari  sur le général français, le sens de l’histoire avantageait de Gaulle et  nul doute que le grand Charles fut un excellent stratège, un homme d’exception doté d’un grand charisme… mais que serait-il advenu de Charles de Gaulle, si Paul Rénaud (alors président du Conseil, soit le vrai président de la république sous le régime de la quatrième république), quelques heures avant la prise du pouvoir du Maréchal Pétain, n’avait pas passé à de Gaulle 100.000 francs français puisés dans les fonds spéciaux. 100.000 FF à considérer avec la valeur du franc en 1940 !   De Gaulle est un homme d’exception mais en politique, l’exception à elle seule ne suffit pas. L’argent demeure le nerf de la guerre. En témoigne aussi l’ascension de Habib Bourguiba au pouvoir. Bourguiba avait souvent mis l’accent sur la pauvreté  de sa famille omettant de rappeler comme le précise Omar khlifi dans « L’assassinat de Salah Ben Youssef »,p29, « qu’en tant que Zaim politique tunisien, Bourguiba avait une allocution mensuelle de 30 livres égyptiennes, octroyées par la ligue arabe. En outre, il recevait régulièrement du trésorier du Parti à Tunis une centaine de livres pour ses frais ». Et d’ajouter à la page 32, en expliquant les dessous du différend  Bourguiba-Abdelkarim Khatabi : «  ce dernier accusa ouvertement Habib Bourguiba d’avoir gardé pour lui la somme de milles livres égyptiennes remise par des souverains arabes pour aider les défenseurs de la cause nord-africaine ». 30, 1000 et 1000 livres égyptiennes à considérer avec la valeur de la livre en 1948 !   En France, un des enjeux  du différend qui a opposé le candidat Nicolas Sarkozy à Dominique Devillepin (l’ancien Premier ministre) à propos de la désignation du candidat du parti de l’UMP aux présidentielles de 2007, fut l’argent qui servira à financer la campagne présidentielle. Nicolas Sarkozy avait exigé et obtenu une condition restrictive : seul le candidat investi par le  parti aura droit aux financements de sa campagne par l’UMP. Devillepin a songé un moment à se présenter en constituant une association qui recueillerait des fonds pour lui ! Mais il a vite compris que cet argent restera sans commune mesure avec les moyens qui seront à la disposition de lUMP.   Pour le cas de Nejib Chebbi, la problématique se pose avec acuité et, il devra y réfléchir dés maintenant. Candidat, oui, mais sa fortune personnelle, quelle qu’en soit petite ou grande, demeurera insuffisante pour financer tous les frais que nécessiteraient les présidentielles, les déplacements, les meetings, les locations de salles, les déplacements à l’étranger.   Les Hommes, la Task force   Retour à Charles de Gaulle. Ce dernier a connu  une traversée de désert et ne dût son retour politique qu’au concours de l’armée en Algérie (ce que Mitterrand appellera «  Le Coup d’Etat permanent). Précisément à un homme envoyé par Chaban Delmas (du temps où il était le ministre de la défense) en Algérie. Cet homme s’appelait Léon Delbecque. C’est un vrai professionnel de l’agitation  politique qui a entamé un travail de pourrissement politique en Algérie (ce qui précipitait  les chutes des gouvernements sous la quatrième république). Léon Delbecque réussit  de convaincre  les généraux français en Algérie de constituer un comité de Salut public (il en fut le vice-président). Les rumeurs les plus folles ont été propagées : «  les paras encercleraient Paris et une dictature militaire serait installée en France ». Puis les appels au retour de «de Gaulle » au pouvoir ont jaillit…spontanément. Le tour était bien joué et le grand Charles est revenu au pouvoir à ses conditions. Cruzio Malaparte n’a pas pu mentionner dans son célèbre livre «technique du Coup d’Etat » la méthode Delbecque…Ce que  a fait Delbecque, c’est vraiment de l’art…en politique.   On pourrait s’interroger aussi : que serait-il advenu de Habib Bourguiba s’il n’avait pas à sa disposition des hommes de mains tels que Bechir Zarg Layoun, Mohamed Sayah, et ses milices.   Les temps ont changé et, un présidentiable aujourd’hui peut compter  sur une Task force médiatique. C’est Nicolas sarkozy qui illustre au mieux cette tendance. Le président de la République française, déjà surdoué au niveau de la com, n’a pas hésité à s’entourer du sondeur Pierre Giacometti, de  conseillers en com, de publicitaires pour sa campagne, de chercher le soutien des peoples et des intellectuels français (à commencer par Bernard Henri Lévy qui aurait préparé avec lui  le face à face qui a marqué les débats en France entre Sarko et Tarek ramadan). Contrairement à la tradition orientale où le candidat ou le présidentiable prépare tout, comprend tous les sujets (de l’économique, au social, au politique, ce qui est impossible), l’homme politique occidental n’a pas peur d’avoir besoin des autres. Le candidat s’entoure d’une équipe de conseillers (conseiller politique, en com, en économie, en international,  y compris même pour la rédaction de ses discours). C’était le cas avec François Mitterrand avant 1981 quand ses conseillers, dans leur majorité des bénévoles et qui venaient à peine d’obtenir des diplômes se réunissait en un F2 pour aider le candidat Mitterrand. C’est le système de « fiches ». Chaque conseiller et chaque équipe travaille sur un sujet et fait un résumé au candidat.  La force de Ségolene Royale qui a cannibalisé tous les éléphants du Parti Socialiste, c’est qu’elle s’est inspirée de ce modèle et n’a pas eu froid aux yeux en lançant son association « désirs d’avenirs » qui a donné naissance à un site Internet portant le même nom et qui a connu un grand succès en France. Grâce à ce site, Royal a pu instaurer un lien direct avec les militants et s’imposer dans les sondages court-circuitant ainsi la hiérarchie du PS.   Dernière innovation venue des Etats-Unis et que les Français ont adopté en rompant ainsi avec la tradition gaulliste où les présidentielles constituent la rencontre entre un homme et un peuple, Sarko, comme Royal n’a pas hésité à dévoiler les noms de ses futurs ministres en cas de succès aux présidentielles. Les présidentielles ainsi ne sont plus l’affaire d’un Homme, mais d’une « équipe ».   La task force de Nejib Chebbi : Khemais Chammari, maillon faible ou maillon fort ?   Retour à Nejib Chebbi. Parmi les présidentiables tunisiens, c’est Nejib Chebbi qui a introduit des innovations dans le champ politique tunisien. Bien sûr comparativement à des hommes politiques occidentaux, la comparaison n’a aucun sens. Mais dans le paysage politique tunisien assez conservateur dans ses mœurs politiques, qui fonctionne selon le modèle : une réunion, un communiqué, ce que fait Nejib Chebbi paraît assez novateur.   A l’annonce de sa candidature, Nejib Chebbi a retenu 3 noms : ceux de Khemais Chammari, de Ayyechi Hammami et de Samia Abbou.   Samia Abbou est une femme (ce qui est déjà un avantage en soi dans le sens où Nejib Chebbi annonce que sa campagne ne sera pas complètement masculine et présente l’avantage d’avoir un nom assez médiatique, celui de « Abbou »,Samia Abbou étant l’épouse de Mohamed Abou).   Ayechi Hammami est considéré comme étant proche de l’extrême gauche. Et dans ses calculs politiques, Nejib Chebbi a pensé que Ayechi Hammami pourrait lui amener tous les sympathisants de l’Initiative Démocratique de 2004 (qui a pris naissance suite à une idée/proposition de Ayechi Hammami)   Enfin, le grand pari était « Khemais Chammari ». Cet ancien de l’extrême gauche, ancien du MDS, ancien vice-président de la FIDH, et ancien député  est régulièrement présenté comme «un homme qui pèse lourd politiquement parlant ». Il aurait des entrées au parti socialiste français, au lobby des droits de l’homme (Khemais Chammari aurait été un consultant  des droits de l’homme auprès du parlement européen). Recruté Khemais Chammari  qui s’est auto-proclamé directeur de campagne du candidat Nejib Chebbi, apporterait à ce dernier tous les soutiens du microcosme politiquo-médiatique. L’annonce de l’adoption de Khemais Chammari a laissé sceptique plusieurs dissidents tunisiens.  Les uns  croient en la valeur politique de Khemais Chammari, les autres pensent que cette dernière est largement « surestimée »  et, que Khemais Chammari serait un bon conseiller politique de Nejib Chebbi  mais ne sera pas utile comme directeur de campagne.   Quand au dossier « islamiste », c’est Nejib Chebbi qui s’en occupe en personne et ses relations plus qu’amicales avec M. Rached Ghannouchi feraient l’affaire.    Jusque-là, ce montage est un vrai échec et les seules avancées enregistrées sont dues à la notoriété de Nejib Chebbi plutôt qu’à ses soutiens.  Son avant dernière visite en France n’a pas été un franc succès et les hommes politiques français qu’il a vu sont considérés comme des seconds des seconds voir même des anciens de la génération Khemais Chammari .   Un des moments de grande tension dans l’avant campagne et de grande réussite médiatique, fût celui où Nejib Chebbi a  proposé un débat avec le président Ben Ali,  chose qui a été perçue comme une grande provocation et a poussé Nejib Chebbi à corriger le tir des jours après en précisant qu’il n’a aucun conflit personnel avec le président.   Une chance médiatique à saisir   En Tunisie, il est clair que les possibilités de faire des réunions  populaires sont plus que limitées. La même histoire se répète : « des flics en civils filtrent les entrées, des hôtels  se désistent à la dernière minute et refusent de louer leurs salles et puis la peur qui ronge plus d’un ». La bouffée d’oxygène est venue d’Internet et le site pdpinfo.org a vu une réelle transformation grâce à ses webmasters. Par moment, le site nejibchebbi.com était consultable, mais il a  disparu de la toile.  Si censure il y a  en Tunisie, les possibilités de la contourner sur Internet sont possibles (rappelons-nous le cas de Ségoléne Royal avec son site « désirs d’avenirs »). La force d’un grand stratège comme Hannibal était toujours d’amener son adversaire vers un terrain qui avantageait Hannibal. Nejib Chebbi pourrait s’inspirer de Hannibal dans le texte et faire un choix stratégique : celui de communiquer à volonté sur Internet en trois langues (arabe, français, anglais). Son entrée remarquée sur facebook qui compterait 28.000 adhérents tunisiens  et ses vidéos disponibles sur les sites de partage de vidéos témoignent de ce choix stratégique. Chose qui posera tôt ou tard des grands problèmes au pouvoir après la décision du président de revenir sur la censure de facebook.   Manque des hommes…   Mais la pression médiatique à elle seule demeurera insuffisante et  tôt ou tard les questions plus politiques terre à terre se poseront : va-t-il laisser Maya Jribi se présenter à sa place ? Nejib Chebbi est assez intelligent politiquement pour ne pas commettre cette bêtise politique qui signera sa mort politique.  Car il sait que son PDP n’est pas homogène et  il pourrait être trahis, chose qui l’a poussée à laisser le secrétariat à Maya Jribi tout en gardant une main sur le parti : le dernier congrès l’avait désigné à la majorité comme « délégué  du parti aux affaires politiques et internationales tout en conservant son siège au bureau politique ». Certes, il y a eu officiellement une « alternance », mais Nejib Chebbi est sorti de la grande porte du PDP sous les applaudissements pour revenir par la petite fenêtre quand la foule est partie. Le PDP, c’est lui et, qu’on le veuille ou pas, il est « la »  figure imposante au parti et un des  deux ou trois « présidentiables » assez crédibles en Tunisie.   Depuis un temps, il semble  en phase d’interrogation politique sur le premier montage de sa campagne. Continuer avec la même conception  serait un suicide politique et le conduirait à une impasse. S’il affiche une certaine  courtoisie vis-à-vis du parti islamiste Ennahdha et semble être partisan de son intégration dans le jeu politique, il commence à  réaliser les limites de ce parti. Ennahdha vit depuis des années la même crise qu’avait vécu l’OLP du temps de Yesser Arafat. Quand Arafat était vivant, le mouvement a échappé à l’explosion. C’est exactement la position du parti islamiste aujourd’hui. Il tient grâce à la présence du Cheikh Rached ghannouchi, mais ce dernier est dans une position plus que délicate : il ne peut pas avancer, ni reculer, ni aller à droite ni à gauche. Il y a un retour du religieux qui marque la société tunisienne, mais ce dernier échappe à l’emprise du parti et il suffit que Rached Ghannouchi quitte la direction d’Ennahdha pour que le parti explose en une dizaines de sous partis.   Le comité du 18 octobre non plus n’était pas un franc succès et Nejib Chebbi semble ne plus croire en l’importance du dit comité. Avec le microcosme tunisois, c’est un réel «je t’aime, moi non plus ». Et Nejib Chebbi  sait mieux que quiconque, qu’une partie de ce microcosme ne le soutiendra jamais même s’il  deviendrait l’ange Gabriel.   Mais la politique ne se réduit pas au microcosme et s’il est clair que Nejib Chebbi manque d’hommes et de minutions.Il devrait penser à intégrer plus de jeunes dans sa campagne et d’hommes porteurs d’une légitimité indiscutable, tel Mokthar Yahyaoui pour ne citer qu’un cas parmi tant d’autres. Entre les deux hommes, le courant ne passe plus depuis  la célèbre grève de la faim du 18 octobre 2005 quand le dernier jour, un échange assez violent les a opposé. Nejib Chebbi n’a pas apprécié plus tard, la prise de position de Mokthar Yahyaoui contre la grève de la faim qu’il avait faite avec Maya Jribi en septembre 2007. Mais il faut reconnaître que cette tension a été alimentée par les amis de chacun pour prendre des dimensions assez exagérées où la part du «personnel » est maquillée aujourd’hui  en une différence stratégique d’un premier qui appelle à la participation et d’un second qui appelle au boycott.  Napoléon disait : le vrai chef, c’est celui qui a besoin des autres et il est clair que l’intérêt politique des deux hommes, c‘est d’apprendre à cohabiter en dépit de leurs différences et de leurs ambitions légitimes, car chacun a besoin de l’autre. Que le courant politique passe de nouveau entre les deux hommes semble une chose faisable, d’autant plus qu’il y a quelques années, avant l’introduction des mauvaises langues,  chacun avait une forte estime de l’autre.   Que fera M. Ben Ali ?   Demeure le grand mystère « Ben Ali ». Entre les phases d’ouverture et la répression devenue  presque invisible mais toujours réelle, les meilleurs analystes politiques se perdraient dans l’analyse des intentions du président. Ce dernier  a une grande partie de l’initiative politique et peut apporter des éléments de réponses à ce grand dilemme qu’est la transition démocratique. Car ce  processus démocratique qui dure depuis 20 ans  a montré des limites.   Vis-à-vis de son adversaire Nejib Chebbi, le président a observé une certaine retenue même si le dernier énième amendement de la  Constitution a exclu Nejib Chebbi de la  course aux présidentielles et les reports éternels des procès contre Al Mawquif laissent tout en suspens.   Dans l’attente, Nejib Chebbi n’a pas le choix. La politique c’est le concret  et il est condamné à avancer à une vitesse supérieure. Car plus  il  enregistrera des succès concrets, plus ceux qui hésitent aujourd’hui, le rejoindront et, ceux qui le rejettent se trouveront devant le fait accompli….de le soutenir. Avec le pouvoir, il sait que tout se jouera au dernier quart d’heures, soit quelques semaines avant les présidentielles en fonction du rapport de force du jour J, car la politique aussi est une question d’arrangements, de compromis et, de négociation.   Comment composer avec le pouvoir tout en affichant une vraie rupture avec lui ?  Comment être candidat aux présidentielles alors que la Constitution l’en a exclu ? Comment convaincre ceux qui n y croient plus, ceux que la peur a rongé, ceux qui ont déserté, ceux qui ont démissionné qu’ensemble, tout devient possible ?   En Tunisie, la célèbre pièce de Scheaspeare se joue de nouveau. Mais cette fois-ci, Brutus est embastillé  par  des fantômes qui travaillent pour le compte de César…   Ils  demandent à Brutus de mourir pour César par amour pour Rome…

 

 

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