8 janvier 2006

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TUNISNEWS
6 ème année, N° 2057 du 08.01.2006

 archives : www.tunisnews.net


AISPP: Communiqué Dr Sahbi Amri Une Aberration policière Supplémentaire à mon égard  NouvelObs : Une Tunisienne victime à La Mecque Le Quotidien: UGTT- L’effervescence monte d’un cran à la Place Mohamed Ali Sonia. D:  L´engagement et la transparence Nejib : Lettre à Talbi El Ansari : Lâcheté, résignation et double pensée Al Jazzeera: Lettres de Guantanamo

 

Ouverture du cite du mouvement LIQAA

Il nous est agréable de vous annoncer l’ouverture de notre cite LIQAA.NET sous le lien

http://liqaa.net/

Toute l’équipe du Liqaa vous souhaite la bienvenue et un bon surf sur les différentes rubriques du cite.

Notre souci majeur serait de vous satisfaire et d’être à la hauteur de votre attente. Notre souhait le plus urgent et le plus important demeure une Tunisie démocrate pour tous les tunisiens et tunisiennes sans distinction ni marginalisation.

Nous restons tout ouie à vos suggestions, vos appréciations et vos critiques quant au projet politique du mouvement.

Nos routes sont peut-être les mêmes, et nous nous réjouissons… elles sont peut-être différentes, mais elles se croiseront un jour ou l’autre pour le bien-être de tous les tunisiens dans une Tunisie libre et démocratique.

Webmaster liqaa :

liqa2005@yahoo.fr


 

Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis Tel : 71 340 860, Fax : 71 351 831
Tunis le 7 janvier 2006
L’AISPP fait part du décès de Bouraoui Ferjani, père de Seyyid Ferjani, militant des droits de l’homme et réfugié politique, qui a rejoint sa dernière demeure jeudi 5 janvier à Kairouan, à près de 80 ans. Son fils Seyyid Ferjani n’a pas pu assister aux funérailles ni recevoir les condoléances car il réside hors du territoire national, en Grande Bretagne où il est réfugié politique depuis 1988. Seyyid Ferjani avait été avec d’autres militants à l’origine de la constitution du Comité International de Soutien aux Prisonniers Politiques, dont est issue l’AISPP,-cette dernière ayant pris son autonomie par la suite. (…) L’AISPP adresse à la famille du défunt ses plus sincères condoléances et réitère son exigence de promulgation d’une loi d’amnistie générale permettant le retour au pays des réfugiés et exilés (…)
Le Président de l’Association Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits, ni revue ni corrigée par les auteurs de la version originale, LT)
 


Une Aberration policière Supplémentaire à mon égard

 

 
   Les mercenaires du Général Ben Ali ont perdu les pédales à mon égard le Samedi 07 Janvier 2005 vers 11 h. du matin .j’étais contraint de rentrer à Sidi Bouzid par des agents de la voyoucratie policière .
   En effet deux jeunes délinquents porteurs chacun en main d’un téléphone sans fil m’ont demandé de les suivre au siège du secteur policier de Bab Souika à Tunis après une présentation de ma carte d’identité …. Je n’avais de quoi avoir peur .
C’était encore une occasion gratuite de faire parvenir ce qu’il fallait aux vagmestres de la mafiocratie . A mon arrivée , l’attente était si longue au point où j’ai attiré l’attention de la reception de ce local infecte de partir s’il s’agissait d’une provocation et  d’une humiliation .Dans un bureau d’un département de la police politique , la conversation , avec trois bandits bien costumés , était un “amicale   dans un schéma où l’hypocrisie était  le principal vecteur d’entente .Le policier meneur de la discussion n’avait pas un sujet déterminé   à évoquer .Mais , jai senti qu’il faisait me perdre du temps pour rater un RDV avec Mr.Houcine Mhamdi et Mr.Taiéb Smati à Megrine .Je devais prendre   le train de la banlieue 30min.avant notre rencontre .Mais les policiers de Bab Souika étaient d’un autre avis ,Je devais annuler tout :rentrer à Sidi Bouzid et ne voir plus personne.Surpris de leurs propos,je n’avais aucun moyen de porter secours à cette atteinte à ma liberté personnelle de circulation à l’interieur de mon pays .Mais, je me suis rappelé que j’étais un terroriste muni d’un stylo et d’un stéthoscope en liberté provosoire pour subir les misères de la mafiocratie politique par l’intermédiaire de l’arbitraire de la voyoucratie policière. Ce banditisme de l’état du Général-Président-Dictateur Zine El Abidine Ben Ali n’est pas étranger à la culture de ses pratiques.Si mon téléphone mobile m’a été retiré pour une transposition policière des coordonnées de la mémoire de son répertoire, les voyous de Ben Ali ont omis de transcrire les données de ma mémoire personnelles.Dans ce domaine ,mon stylo est actif pour mettre à nu la cosmétique de la démocratie du mensonge,de la torture,de la privation de travail,de la fraude ,de la complaisance aux abus et à l’arbitraire des bandits de l’état-voyou. .Du secteur de police de Bab Souika ,j’étais obligé de rentrer à Sidi Bouzid.Mes anges-protecteurs se sont portés volontaires pour me payer les frais de louage pour mon transport nocturne. A mon arrivée vers minuit à Sidi Bouzid ,le relai a été fait par une autre bande qui assure ma protection personnelle chronique devant mon domicile.Que Dieu bénisse la sécurité gratuite que me reserve le parrain de mon pays.Je suis vraiment gatté et je n’arrive pas à comprendre cet honneur policier que me reservent les barons de la mafia du Palais de Carthage.C’est de l’ingrattitude de ma part . Je ne devrais plus quitter Sidi Bouzid: C’est un avertissement policier amical qu’ont voulu me transmettre les voyous de Ben Ali. Ma réponse , après la fête d’Aïd El Kébir , je serai encore à Tunis … , mais je ne serai plus complaisant pour rentrer docilement à Sidi Bouzid .Pour les scandales à répétition , je suis toujours prêt puis que je suis en chômage forcé par le banditisme d’état. A vos marques !
 
 Dr.SAHBI AMRI Médecin Privé de sa Médecine Cité El Wouroud 1 . Sidi Bouzid 9100 Tel. 00.216.98.22.27.51  

Une Tunisienne victime à La Mecque

Une Tunisienne habitant à Villeurbanne figure parmi les 76 victimes de l’effondrement de l’hôtel. Huit Algériens d’Auvergne sont morts.

Une femme d’origine tunisienne et habitant à Villeurbanne (Rhône) figure parmi les victimes de l’effondrement d’un hôtel, jeudi à La Mecque, a-t-on appris samedi 7 janvier au soir auprès du président du conseil régional du culte musulman (CRCM) de Rhône-Alpes, Azzedine Gaci.

Cette femme d’une cinquantaine d’année, partie avec un groupe de musulmans du Rhône, se promenait devant l’hôtel quand celui-ci s’est effondré. Une autre femme appartenant à ce groupe a eu les doigts sectionnés lors de la catastrophe, a ajouté Azzedine Gaci.

Huit Algériens originaires de la région Auvergne figuraient déjà parmi les victimes, alors que quatre autres Algériens du même groupe sont encore portés disparus.

Au total, 76 personnes ont été tuées dans l’effondrement d’un hôtel à La Mecque, premier lieu saint de l’islam en Arabie saoudite, selon un bilan définitif donné vendredi soir par le porte-parole du ministère saoudien de l’Intérieur. Les recherches pour retrouver des survivants ont cessé.

Le ministre saoudien de l’Intérieur Nayef ben Abdel Aziz a chargé une commission technique de “préciser les causes exactes de l’effondrement de l’hôtel” mercredi et d’en “définir les responsabilités”, au terme d’une réunion à Djeddah, sur la mer Rouge.

Rites du Hadj

Le drame s’est produit alors que des centaines de milliers de fidèles s’apprêtent à accomplir, à partir de dimanche, les rites du hadj à la Mecque, dans l’ouest du royaume saoudien.

Le directeur régional de la défense civile, le général Adel Zamzami, a affirmé le lendemain du drame que l’immeuble Loulouat al-Kheir (La perle du bien) était vétuste et avait dépassé ses capacités d’accueil.”Après inspection du site, il nous a paru clair que l’édifice était surpeuplé”, a-t-il dit.

Vendredi soir, le porte-parole du ministère de l’Intérieur Mansour al-Tourki a annoncé un bilan définitif de 76 morts et 62 blessés et l’arrêt des opérations de secours pour retrouver des survivants.

“Nous avons terminé toutes les opérations et nous avons déblayé tous les décombres”, a-t-il dit.

Selon lui, 41 survivants ont pu être retirés des décombres lors des opérations de recherche qui ont duré 27 heures.

“Des Saoudiens, des Français d’origine arabe et des Yéménites figurent parmi les morts”, a indiqué Mansour al-Tourki, précisant que “quarante corps” n’avaient pas encore été identifiés.

Mais un porte-parole du ministère de la Santé, Khaled al-Mirghalani, a déclaré qu'”un citoyen français, ou deux au plus” figuraient parmi les morts identifiés, et fait état de la mort de Malaisiens sans préciser leur nombre.

Parmi les morts, figurent aussi quatre Tunisiens, trois Emiratis, cinq Jordaniens et deux infirmières turques, selon les autorités de ces pays. Deux autres Emiratis sont portés disparus. Huit Algériens résidant dans le centre de la France y ont également péri et quatre sont portés disparus.

(Source : le site « NOUVELOBS.COM », le 08.01.06 à 08h40)


UGTT : L’effervescence monte d’un cran à la Place Mohamed Ali

Branle-bas de combat dans les coulisses de l’UGTT. Les préparatifs pour le congrès national de la Centrale syndicale s’accélèrent et donnent libre cours à toutes sortes de tractations.

Tunis – Le Quotidien

Le 60ème anniversaire de l’UGTT qui sera célébré le 20 janvier revêt une importance cruciale au regard de sa portée symbolique. Il coïncide en effet avec la célébration du 50ème anniversaire de l’Indépendance.

Les disciples de Hached qui ont versé leur sang pour libérer le pays du joug de l’occupation profiteront de cette occasion pour redorer le blason de l’action syndicale et braquer pleins feux sur la contribution des syndicalistes à la construction de la Tunisie moderne. Une conférence ayant pour thème «Le développement et la démocratie: quel rôle pour les syndicats?» sera le point saillant des festivités.

Le 60ème anniversaire de l’Organisation ouvrière constitue aussi une occasion pour rendre hommage à de nombreuses figures emblématiques du Mouvement syndical tunisien et pour «réhabiliter» le patrimoine syndical.

L’effervescence au rythme de laquelle vit l’UGTT découle également des préparatifs pour le prochain congrès national de l’Organisation. Réuni mercredi et jeudi dernier, le Bureau exécutif de la Centrale syndicale a décidé de tenir une commission administrative vers la fin du mois en cours afin de peaufiner les préparatifs pour le Conseil national prévu pour la première semaine d’avril prochain.

Le Conseil national de l’UGTT qui représente la plus haute instance entre deux congrès dressera le bilan du mandat de l’actuel Bureau exécutif issu du congrès de Djerba et déterminera les chantiers futurs de la Centrale syndicale ainsi que les différentes alliances électorale. Une chose est désormais sûre: la compétition s’annonce serrée d’autant plus que la majorité des membres du Bureau exécutif sortant ont l’intention de briguer un second mandat.

Walid KHEFIFI

(Source : « Le Quotidien » du 8 janvier 2006)


Sommaire du nouveau numéro d’ELKHADRA. http://www.elkhadra.org  

LETTRE A TALBI ..PAR NEJIB

http://elkhadra.org/lettreatalbi.htm

SEUL LE CORAN M’OBLIGE…PAR Nour

http://elkhadra.org/coranobligemai.htm

L’ENGAGEMENT ET LA TRANSPARENCE

Par Sonia.D

http://elkhadra.org/engagtransp.htm

LIZERBOU Métou par Biju http://elkhadra.org/lizerboubiju.htm

De la Démission de l’intellectuel et..sa destitution

Parعبدالوهاب الافندي http://elkhadra.org/demisintellect.htm

LE DISCOURS ET L’ACTION

Par CHérif http://elkhadra.org/discation.htm

Appel de Rabat

http://elkhadra.org/applrabat.htm

Tariq Ramadan : ” Déclarons la Jihad contre la drogue et le sida “

http://elkhadra.org/trdeclaron.htm POINT DE RUPTURE Par SALIM http://elkhadra.org/ptrupture.htm

L’Islam et la Femme

Par Laure Marchand, Istanbul http://elkhadra.org/islamfemme.htm

Penser autrement: une nouvelle vision de la vie

Par RIADH http://elkhadra.org/thinkautrement.htm

 

 

LETTRE A TALBI .

PAR NEJIB Je ne comprends pas cette illusion que le professeur TALBI veut donner au lecteur , en affirmant qu’on peut vivre son éthique de musulman dans n’importe quelle société parce que l’on s’assume en conscience sans s’immiscer dans les affaires des autres , cela est totalement faux , la plus part des musulmans d’occident ont toujours essayé de vivre de cette façon , encore plus ceux qui sont en terre d’islam , et cela est la drame de cette communauté car elle a abandonné le champ social .En tant que citoyen et musulman d’un pays donné , les affaires des autres sont aussi leurs affaires , ils n’ont pas vocation de vivre en vase clos et en ghetto , le Coran les oblige à l’engagement , à la participation et aux débats des idées et des conditions , donc aujourd’hui plus que jamais , ils ne doivent pas laisser le champs libre , l’espace civique et politique ,comme semble les inviter TALBI, à certaines forces prédatrices qui n’ont jamais cessé de vilipender , diffamer et désigner l’islam et les musulmans comme bouc émissaire. Le musulman en tant que citoyen et dans son éthique fondamentale est plus que appelé à s’assumer comme un citoyen à part entière.Il est plus que jamais appelé à s’engager pour porter la contradiction et participer avec sa singularité à la vie de la cité , s’il inscrit culturellement et moralement dans l’alternative et le jeu démocratique , il n’y’a aucune raison ni idéologique ni spirituelle qui lui interdit de s’assumer en tant que tel , tout autre discours tient aussi d’une forme d’arbitraire et de terrorisme intellectuel , c’est un discours plus que dépassé , ce discours de la conciliation de l‘islam et de la démocratie , et s’il doit se poser , il doit l’être en Tunisie pour toute association , formation ou parti politique.La contradiction flagrante qui supporte le discours de TALBI est son affirmation du fait évident qu’il n’y a rien, absolument rien d’inconciliable entre la pratique de l’islam le plus authentique et la modernité d’origine occidentale, y compris sous ses aspects les plus extravagants , à la condition de l’abondant de la charia , je lui signale tout simplement que rares les pouvoirs musulmans , ou plutôt dits musulmans , la plus part sont des usurpateurs , qui pratiquent la charia , et que la peine de mort par exemple est un sport pratiqué , d’une façon barbare, ailleurs plus que dans le monde musulman , et plus encore que dans le monde arabe , il suffit de lire les statistiques , et ne pas se complaire dans les préjugés de circonstance et les poses intellectuels révérencieuses, bien entendu , il ne s’agit pas , ici , de discuter l’obligation vitale de la réforme du corpus des textes juridiques , qui d’ailleurs ne servent plus à rien aujourd’hui , ou qui ne servent que des archaïques qui sont le malheur de l’islam. L’islamisme est la doctrine de l’islam , c’et à dire l’ensemble des notions des dogmes de l’islam , du Coran , c’est-à-dire de son point fondamental , ce que TALBI voue aux gémonies , c’est cette notion bâtarde et médiatique qui fait la confusion entre islamisme et extrémisme , sa démarche personnelle , qui est soit dit en passant est originelle , ce retour aux sources originelles du seul coran , en ignorant les traditions et autres mœurs et coutumes sujettes à manipulations humaines , est juste , c’est même une condition sine qua non aujourd’hui pour donner à l’islam sa place dans la modernité et le progrès humain , mais c’est aussi , il faut arrêter de jouer sur les mots , une démarche SALAFITE , il n’y’a aucune honte à reconnaître cela . Et prise dans cet angle,cette démarche , n’est nullement passéiste, au contraire elle est révolutionnaire, donc il est nécessaire d’être dans l’assomption et la transparence , monsieur TALBI , et il suffit de cette auto – flagellation qui tourne à la parano. C’est bien beau votre dicible eidétique du « vecteur orienté », encore faut-il à analyser ses orientations , non seulement d’une façon suffisante et pédante dans les textes et les fatwas de tous les illuminés qui ne sont jamais appliquées faute de légitimités politiques , populaires , mais dans sa pratique , dans le quotidien des musulmans , dans leurs façons de faire et d’exister , dés qu’ils ont les moyens de le faire librement ,ceci dit je comprends aisément que cela puisse passer au dessus de votre tête , la plèbe pour les gens comme vous , ce n’est que le troupeau , un détail sans importance qui doit se soumettre en toute circonstance aux édits des élites ,je refuse cela et je dis que c’est un vieux fond de discours bourguibien très bien maîtrisé par les dinosaures et les caciques du défunt néo-destour , cher monsieur , souffrez dorénavant que le seul respect auquel vous nous obligez , est celui de votre âge , car , et c’est un drame pour moi , votre discours est plus que dépassé , l’exemple turque est le plus évident , mais il ne semble pas intéresser les orientalistes et certains penseurs en fin de cycle comme vous monsieur TALBI , idem pour les réformateurs iraniens ( je vous conseille de lire et méditer les écrits d’un certain ABDUL KARIM SOROUSH , je crois sincèrement qu’il vous apprendra l’humilité) , et autres groupes d’importance dans le monde musulman opprimé. La répétition des lieux communs décrédibilisent le discours , dans la majorité des pays musulmans déchirés par les dictatures et les agressions impérialistes , il n’existe aucune contrainte en religion , le retour religieux , qu’il soit musulman ou chrétien aujourd’hui résulte de contraintes ? cela me semble plus que faux d’affirmer cela , il n’a y a plus aucune éducation religieuse en Tunisie ou si peu , et pourtant les mosquées sont de plus en plus pleins , TALBI semble nous affirmer que ces croyants sont pour leur immense majorité des idiots conditionnés , qui ne comprennent rien à rien , ou bien des gens forcés pour ce faire ,je trouve monsieur que vous faites dans la facilité , et que vos émotions dérèglent fortement votre raison , c’est ce que pensaient les orientalistes du 19 eme siècle et ils sont aujourd’hui la risée de l’histoire.J’accepte même le discours limitatif qui affirme que ces croyants trouvent un refuge dans la religion ,et là , moi je dis que l’islam donne la preuve qu’il ne procède pas par contrainte , mais qu’il a un rôle social , culturel et politique à assumer dans la cité , par libre arbitre et par conviction malgré les risques encourus , autrement ces croyants , Hommes et citoyens avant tout , seraient militants chez Ettejdid , le POCT ou bien chez le CPR ou même dans ce qui reste de la névrose NAHDA dans la clandestinité . Dans le cas de TALBI le « nul contrainte en religion » le différencie seulement des Talibans, du GIA et de Zarkaoui, pas de MOURROU par exemple et la plus part des islamiste tunisiens, autrement c’est faire insulte à l’histoire de notre pays, qui serait à feu et à sang en suivant la logique furieuse de ce dernier. Qui honnêtement peut prétendre que les frères musulmans égyptiens n’existent presque plus , alors que beaucoup d’entre eux ont réformé la pensée d’EL BANNA , très critiquable , mais qui doit être lue dans son contexte et dans son époque , ce penseur musulmans était un résistant contre le colonialisme britannique et sa pensée était plus que limitée aux priorités de son combat , sa pensée encore une fois critiquable , qui a donné par la suite des extrémistes , mais aussi des militants politiques de grande valeur , l’islam apaisé et progressiste et aujourd’hui plus que jamais vivant en Egypte , il fait face à deux ennemis très redoutable , l’extrémisme musulman et la dictature de Moubarak , mais je conseille à TALBI de lire la profession de foi de ces indépendants , mais représentants en fait de l’islam moderniste , professeurs , savants , avocats , journalistes , médecins , pour qu’il se rende compte qu’il est lui aussi victimes de préjugés , enfin j’espère que ce n’est pas autre chose , ou un relent de ce qui reste de son passé de militant destourien , et surtout qu’il ne vienne pas nous chanter la « dissimulation » la TAQIYYA , dont à ce qu’il paraît les musulmans en sont passés maître en la matière , du vent et des mots jetés en l‘air , je pourrais en dire bêtement autant de lui , et de tout homme public ou politique tunisien , c’est ridicule et ça ne prouvera rien , ou bien si ça prouvera une seule chose , dans le marigot tunisien , c’est que le seul qui dit la vérité et qui avance à visage découvert , c’est bien ben ALI . Qui en Tunisie réclame la CHARIA ? Même les caciques les plus bornés d’Ennahda ont dépassé ce stade… Dire qu’ils affirment renoncer à la charia , mais qu’au fond c’est leur véritable objectif aux fanatiques islamistes tunisiens fanatiques , cette dizaine d’embourbés , c’est non seulement leur donner une importance qu’ils n’ont pas , mais aussi insulter l’intelligence du peuple tunisien, ce genre d’alarmisme de bon aloi , de directeur de conscience qui se veut intouchable , mais qui comme toute personnalité tunisienne intellectuelle ou politique qui a sublimer à l’usure l’enfer humaniste et la mégalomanie du dictateur Bourguiba devrait faire en premier lieu son examen de conscience , et voir la poutre qui est dans son œil, ces accusations , ces présomptions et ces réquisitoires adressés à un public qui a érigé les préjugés et la haine envers les arabes et les musulmans en une véritable philosophie et façon de vivre et de penser sont non seulement inutiles pour la Tunisie , mais plus graves totalement faux , ils ne différent en rien de la propagande de ben Ali.Et puis écrire avec autant de morve le futur d’un pays et d’une société comme la Tunisie qui est « colonisé » et qui n’existe pas en terme de souveraineté absolue , cela fait un peu diseuse de bonne aventure ou AAREF , comment affirmer cela , j’aimerais et beaucoup d’autres je présume comprendre la grille de lecture et d’analyse de TALBI, il ne suffit pas de lire dans le marc de Café pour faire illusion de rationalité , ce sont les déclarations des hommes , leurs écrits , leurs pouvoirs et leurs alliances qui définissent leur engagement ce n’est pas autre chose et certainement pas les dérives intellectuelles des uns et des autres , ce n’est vraiment pas rendre service à la Tunisie de procéder par l’anathème et la diffamation , dans l’histoire du monde musulman ceux qui ont agis ainsi , ont ou bien accentué le mal , ou bien ils sont arrivés au résultats contraires , l’exemple le plus frappant c’est l’islam turque et 70 ans de kémalisme et de répression antireligieuse , au jour d’aujourd’hui la Turquie est une démocratie. Quand pendant des années et des décennies les oiseaux de mauvis augure nous présentaient ERBAKAN comme le diable, une sorte de JANUS, tout juste parce qu’il était populaire et l’__expression authentique de la grande majorité du peuple turque, on voit le résultat aujourd’hui la Turquie n’a jamais été aussi bien sur tous les plans. . Je ne vois pas où TALBI , le musulman coranique , vois en Tunisie des adorateurs de OMAR ou de ALI , ou ces légions de wahhabites et de talibans hirsutes prêtes à mettre le pays à feu et à sang , c’est justement le credo de la dictature et la désinformation de ben Ali pour se maintenir au pouvoir , et profiter du soutien actif de ses complices étrangers . L’islam tunisien qu’il soit confiné dans la sphère religieuse et de l’intime conviction , ou public et militant politique , est dans le même esprit que l’islam turque ou l’héritage des lumières et de l’Andalousie ,c’est dans la logique de ses acquis historiques et culturels , de ses progrès humanistes , techniques et technologiques , et surtout de la haute valeur ajoutée, et de la qualité effective et potentielle du peuple tunisien , pour lui les références à Abdelwahab , ben LADEN ou bien OMAR sont des situations de régression et d’échec.Il ne s’agit pas de cataloguer quelqu’un de musulman selon son affiliation et sa naissance , il s’agit d’admettre que ceux les plus nombreux qui se reconnaissent dans l’islam ,et qui veulent avoir une représentation politique en tant que tel dans l‘espace où ils vivent , que leurs droits soient respectés , point barre.Oui la OUMMA est une entité c’est-à-dire, que l’islam constitue l’essence de l’ÊTRE musulman , c’est aussi n’en déplaise à TALBI une communauté ,car c’est une société religieuse soumis à des règles communes , ces règles sont appelés à se réformer , et philosophiquement , c’est bel est bien une nation qui a un support culturel et languistique , l’arabe , qui est la langue du Coran ,et le coran qui est le livre divin cimente cette communauté, oui tous les musulmans ne parlent pas l’arabe , mais tous les musulmans reconnaissent le coran , c’est se complaire , dans les à priori , que de croire que la majorité silencieuse des musulmans acceptent les canons de la charia, ou sont sous l’influence des oulémas.L’islam est vivant , opprimé mais vivant malgré ces oulémas. Je comprends que TALBI ,sur la question tunisienne, règle ses comptes avec un individu comme Ghannouchi qui a fait trop de mal au mouvement islamique tunisien majoritairement réformateur , mais cela ne doit pas l’aveugler, sur le plan politique aujourd’hui , au niveau du corps électoral tunisien qu’il soit de tendance islamiste ou pas , Gahnnouchi à mon humble avis ne pèse pas lourd , je ne peux pas le prouver ?TALBI non plus , ce qui est certain , c’est que le mouvement islamise tunisien est beaucoup plus diversifié et éclaté qu’on ne le croit ,et aujourd’hui, il est certainement pour beaucoup dans l’émergence de nouvelles générations de démocrates , sur ce plan là , les caciques négatifs comme Gannouchi et sa clique sont largement largués , il n’en reste pas moins , cher professeur , que ces générations là ne sont pas prêtes à prendre vos paroles pour paroles d’évangiles , car croyez moi sur certains côté , et vos avis sur certains autres penseurs islamistes sont plus que dépassés et tiennent parfois de l’affect et de l’ego , en lisant ce que vous écrivez sur eux je ressens un certains malaise quand à votre régression sur le plan de la rigueur intellectuelle , en vous écrivant cela , je me fais croyez moi beaucoup de mal , mais acceptez aussi que les nouvelles générations refusent toutes sortes d’arbitraires d’où qu’il viennent.Je saute au plafond quand vous affirmez que les islamistes tunisiens ordonnent aux femmes de ne pas aller à l’école , ce n’est non seulement faux , mais c’est débile et injuste , dans le mouvement musulman tunisien , par mis les génération d’avenir , les femmes sont majoritaires , bien plus que dans les groupuscules de gauche collaborationnistes ou des partis du bloc démocratique , et en plus ce sont des femmes diplômées et responsables , je vous avoue que vous m’étonnez , cet acquis de la femme musulmane au niveau des diplômes et de la responsabilité ne date pas d’hier en Tunisie , je trouve puéril de dénoncer faussement la condition de la femme musulmane tunisienne , à travers l’archaïsme des caciques d’ENNAHDA et qui en tout état de cause sont dans le même état d’esprit que vous sur cette question. Comment, sans aucune rigueur scientifique ou morale osez vous affirmer que les islamistes tunisiens au pouvoir feront la même chose qu’en Iran ou en Afghanistan ? Pouvez vous être un peu plus explicite sur cette question, tout juste un peu plus que ben Ali ou la réaction tunisienne ? L’opacité est un drame dans notre pauvre société et je vois que même les gens de votre hauteur et votre réputation ne s’épargnent pas cette dérive.Auriez vous le don d’ubiquité ? Lisez vous dans le marc à café ? Toutes ces affirmations tiennent de la confusion et du ridicule, et heureusement que ce dernier ne tue pas encore. Les médecins islamistes qui travaillent gratuitement pour soigner les nécessiteux, les bons gestionnaires ect , que vous admirez, croyez vous vraiment qu’ils occulteront leurs acquis intellectuels pour instaurer ou supporter un régime taliban, ou genre GIA et toute ces nébuleuses de droit communs ? Et cette façon de vous ridiculiser de donner des pourcentage sur les scores des islamistes par opposition aux musulmans coraniques, 15 ou 20 % c’est énorme, en Tunisie nous savons bien que sans les réactionnaires des deux extrêmes, ce qu’on appelle le bloc démocratique est l’essentiel de la réalité des forces politiques tunisiennes, qq. Personnalités émergent dans ce bloc, ceux la grève du 18 octobre2005, et d’autres comme AHMED MANAÏ, M.MARZOUKI, HOSNI, ABDALLAH ZOUARI ect… certains d’entre eux sont des musulmans politiques que vous vouez aux gémonies avec vos taqqiyas d’un autre âge, ces gens là à votre avis sont des adeptes de la Charia et d’un système dégradant ? Comment pouvez vous porter un jugement avec autant de désinvolture sue le travail d’Abdelmajid Charfi qui apparaît à vos yeux, sans intérêt.Il est sûr que tout travail intellectuel est et doit âtre sujet à critique , le travail de ce penseur est un travail assumé , totalement décalé et provocateur sans aucun doute , mais il ne peut-être sans intérêts ne serais qu’il pose certaines questions et interpelle l’humain ; ce qui me choque dans votre interwiew, c’est le mépris que vous avez des autres et qui certainement, vous décrédibilise et met à mal vos apparats de maître penseur, et vos slogans de ce qu’est la démocratie ou ce quelle doit être , personne ne remet en cause le fait que vous , TALBI, avait été le pionnier de l’école tunisienne de la réforme , mais cela ne vous donne aucun droit de cuissage sur la pensée déterminée des autres. À sa manière A.Charfi participe à la réforme nécessaire de l’islam, ne serais que parce qu’il provoque le débat de fond, et une conscience musulmane moderniste, à sa façon, il contribue à l’émergence d’une nouvelle religiosité qui part de la critique historique. Quand à votre sympathie pour Michel Houellebecq , elle me paraît plus que déplacée , et j’en déduis que vraiment que la vieillesse est un naufrage , vous pouvez avoir la sympathie pour qui vous voulez , défendre qui bon vous semble , même ce néonazi , mais il faut être cohérant et comprendre aussi ou arrêter de vouer aux gémonies ces pauvres hères qui éprouvent de la sympathie pour Staline , pour Zarkaoui ou pour Saddam,à leur niveau et ne parlant pas du manque de notoriété publique totale , cette notoriété publique qui est votre fond de commerce , ils ont donc , partant de la logique de votre délire démocratique , le droit moral d’aimer et d’éprouver de la sympathie pour qui ils veulent?Oui tout est permit , même l’immonde , pourquoi censure-t-on certaines œuvres de Céline et de Himmler ?Les haines de votre protégé et de la FALLACI sont-elles des vérités, Le Pen , Hitler, Ubu sont-ils des êtres francs à leurs manières ? Et que de ce fait cela justifie l’adhésion et la sympathie de leurs flagorneurs ? Quand vous parlez de l’évolution de TARIQ RAMADAN , et votre lucidité d’avoir essayé de l’acculer et de le pousser à ses limites , vraiment vous vous ridiculisez et vous faites surtout la démonstration de votre dédain et votre irrespect chronique de tout ce qui n’est pas conformes à vos postulats ,contrairement à vous TARIQ RAMADAN a toujours eu le même discours , relisez son œuvre qui est immense comparé à la vôtre , en fait c’est bien vous qui régressez et vous vous soumettez au penser correcte de votre employeur JEUNE AFRIQUE ?, qui est , et c’est un détail d’importance qui semble aussi vous échapper,tout sauf un média libre , simplement une entreprise financière et familiale qui se met au service propagandiste de toutes les dictatures africaines , il suffit qu’elles paient le service rendu , je sais que c’est hors sujet , mais dans le fond c’est pour vous signifier que l’habit ne fait jamais le moine , et qu’il ne suffit pas de jouer le rôle de moraliste pour avoir une quelconque morale , et de surcroît donner des leçons aux autres.TARIQ RAMADAN, au moins , a la légitimité d’un public d’occident et universel de plus en plus nombreux , un public libre nourrit à la rationalité et au libre arbitre , et tout ce que vous trouvez à dire à son sujet , c’est que c’est un ancien rétrograde qui évolue et qu’il faut sans cesse acculer , ce genre de discours est tenu ici par les lobbys fascisants et leurs complices sionistes .Sincèrement vous ne connaissez nullement TR ni son œuvre , ni sa personne , ou alors vous êtes tellement aveuglé par vos contradictions et tellement perdu dans vos sidérales contemplations Dire que Tariq Ramadan n’a jamais été clair au sujet de l’instauration d’un régime islamique est un mensonge , il est , il l’a à maintes fois déclaré et écrit , pour la séparation de l’église et de l’état , ou alors quoi comme à vos habitudes acculé à vos approximations vous allez encore nous sortir de derrières les fagots cette « TAQQIYA », qui a la longue va nous pousser à croire que vous en usez vous surtout à bon escient, j’espère que vous êtes conscient , que la question de la réforme de l’islam ne date pas de vous , avec tout le respect qu’on peut avoir pour vos idées et croyez moi j’en ai beaucoup ,elle va d’al Afqhani , en passant par ibn BADIS, la dynamique était engagé même bien avant , mais restons SVP dans notre histoire plus que contemporaine Je vous conseille de lire son livre , le livre de TARIQ RAMADAN pour le juger « aux sources du renouveau musulman » Bayard éditions 1998 , au lieu de tirer des plans sur la comète et de dire n’importe quoi , de la même manière que les extrémistes tunisiens plus ou moins virtuels.Vous êtes tel un don quichotte atteints de sénilité , vous essayez de combattre des moulins à vent qui sont de véritables masures et ruines , permettez l’essentiel est ailleurs et ce n’est pas de cette manière que vous pourrez influencez quoique ce soit , et je vous rassure , j’ai à peine trente ans , je ne suis pas islamiste et je n’ai jamais appartenu à un parti , les gens que je connais , que je respecte et que j’aime avaient faits partie de la grève de la faim du 18 octobre 2005 , je connais parfaitement l’université de la Manouba que vous désignez comme un fief de sectaires , l’archaïsme c’est justement de vous retrouver dans la même condamnation et la même diabolisation par opportunisme de Tariq Ramadan que ARKOUN , et tous les lobbys du terrorisme intellectuel du monde , comme BHL, Léo Strauss et toutes les cliques réactionnaires , qui effectivement, non pas par les arguments et les idées mais par la haine et la violence détruisent le monde musulman , alliés objectifs des wahhabites , et autres talibans. Je joins à cette réponse quelques extraits et réponses de TR concernant des problèmes de fond que vous semblez totalement ignorer , monsieur TALBI , dans votre harangue et vos jugements de valeur Tarek Ramadan dit : Certains Français ont interprété ce repli comme la preuve que l’islam ne pouvait pas se conjuguer avec la laïcité et la démocratie. C’est absurde ! La reconnaissance du pluralisme et le choix par le peuple de ses représentants sont inscrits dans la pensée musulmane. Plus loin, il dit : Rien, dans les principes de l’islam, n’empêche de vivre dans une société laïque. La laïcité , ce n’est pas le refus de la religion. C’est un espace de paix sociale qui respecte toutes les religions et les met sur un plan d’égalité Tarek Ramadan et l’apostasie : « Si j’ai à m’exprimer sur ce sujet, où que je sois, je dirai qu’il est autorisé et légitime, sur la base des références islamiques de changer de religion ». Q-Vous dites aussi qu’on ne doit pas persécuter celui qui abandonne l’islam ? R – J’ai écrit en effet que, sur la base des références musulmanes, il est autorisé et légitime de changer de religion. En demandant à celui qui le fait de respecter ceux qu’il quitte. 1) Reconnaissez-vous le droit aux musulmans en Occident comme en terre d’Islam de se convertir, individuellement ou en masse, au christianisme, au judaïsme… à l’athéisme ? ; 2) Pouvez-vous écrire noir sur blanc que tout musulman qui s’abandonne au terrorisme et tue civils et enfants fait, aux yeux même d’Allah, le jeu de Satan ? ; 3) Que les Juifs sont vos frères en humanité, et que toute personne qui se prend à un Juif géographiquement et politiquement non impliqué dans le conflit moyen-oriental, est un impardonnable criminel ? Réponse : 1. Oui, je reconnais ce droit 2. Oui, je l’écris 3. Oui, ils sont nos frères en humanité et plus encore “gens du Livre” Question : Je suis une femme française, chrétienne, je ne suis pas raciste et j’aimerais faire un petit tour du monde avec vous. Emmenez-moi dans tous les pays musulmans et dîtes moi dans lesquels je pourrai librement prier Jésus, en assemblée, avec d’autres chrétiens, et où je ne le pourrai pas. Pourquoi et quelles conclusions en tirez-vous ? Réponse : Vous pourrez prier Jésus dans la quasi-totalité des pays musulmans… à l’exception de l’Arabie Saoudite que j’ai dénoncée. Est-ce qu’il suffit de pouvoir prier pour ne pas être discriminé ? Non. Les discriminations sont bien plus subtiles que cela et il en existe dans de nombreux pays musulmans. Je suis de ceux qui en parlent sans crainte et qui affirment qu’il est de la responsabilité des musulmans qui vivent dans les démocraties de critiquer les mauvais traitements auxquels sont soumis les minorités en terres musulmanes aiderez vous les catholiques (ou autres)à édifier des lieux de culte que vous revendiquez ici pour vos frères, dans les pays dits d’Islam afin que chacun puisse, comme ici, pratiquer librement sa confession ?Je ne doute pas du coté positif de votre réponse,compte tenu de vos propos au sujet de votre propre religion, mais préfèrerais qu’elle vienne de vous. N’y voyez aucune agressivité mal placée mais le juste respect des croyances mutuelles de la part, qui plus est, d’un agnostique. Réponse : Merci de cette question. Non, je ne fais pas acte de prosélytisme, j’essaie simplement de trouver les moyens, pour celles et ceux qui le veulent, de pouvoir être à la fois pleinement européens, français, et pleinement musulmans. Il ne s’agit pas d’autre chose : je n’ai jamais de ma vie chercher la conversion de quiconque car cela ne regarde que le coeur des hommes et Dieu. Je suis également de ceux qui parlent et qui condamnent les discriminations dont font l’objet les minorités religieuses dans les pays musulmans et notamment en Arabie Saoudite. Il s’agit d’une question de principe sur laquelle les musulmans doivent se positionner. On ne peut pas vouloir la liberté et l’égalité ici, en tant que musulmans, et refuser ces droits fondamentaux pour les juifs, les chrétiens, les bouddhistes, etc. dans les pays majoritairement musulmans. Je le dit, je l’écrit et mes productions (livres, cassettes, articles) sont pleines de ces appels. PS : J’ai demandé à mes amis d’ELKHADRA de joindre à ce numéro un article que vous avait adressé Nour l’année dernière , et à qui vous avez dédicacé votre dernier livre , à mon avis il est très juste de l’état d’esprit général des jeunes musulmans d’aujourd’hui . (Source : http://www.elkhadra.org/lettreatalbi.htm )

L’ENGAGEMENT ET LA TRANSPARENCE

Par Sonia. D
La notion du pouvoir , pivots des politiques tunisiens de toute l’opposition réunies , celle démocratique , et celle collaborationnistes , que le pouvoir sort de sa manche , chaque fois qu’une véritable coalition vraiment démocratique s’amorce , cette notion raison d’être des partis tunisiens autorisés ou pas , est , pour les tunisiens en leur fort intérieur , fondamentale .Autour d’elle se définissent les doctrines , s’ordonnent les grandes lignes des théories et des stratégies. Prise de pouvoir et problème des voies et des moyens , organisation future du pouvoir et des institutions dans l’état démocratique tunisien , et c’est le versant révolutionnaire de cette démocratie qui ne peut être qu’une démocratie participative ; soutien, organisation , proportionnelle , participation, exercice du pouvoir politique et législatif , mais à mon humble avis , dés maintenant , c’est le versant parlementaire qu’il s’agira de définir dans les relations entre les tendances , juste pour installer la confiance et la tolérance , juste pour cela , mais c’est beaucoup de l’essentiel , et autant de question qui sont et demeurent au coeur des débats idéologiques ou tactiques , c’est un peu en cela que je trouve les dernières sortis de M.MARZOUKI ou celle de TALBI et encore plus dans sa confusion lexique celle de Dridi ( j’avoue que je n’ai pas bien saisi le sens de sa propre projection dans ses définitions des mots démocratie et liberté , moi je trouve que dans tous les cas de figure , la première ne peut-être sans la seconde , et cette dernière trouve son champ d’application d’une façon civilisée et radicale dans un système démocratique) manquent de pragmatisme ,de lucidité , de réalisme , ou plutôt de souffle , de chien , la Tunisie d’aujourd’hui dans ses fondements sous terrain est totalement différente de ce que la dictature veut bien nous montrer , ou bien celle , que les petites assemblées d’humeurs estudiantines viennent de temps en temps , à l’acculer et occuper la scène le temps d’un meeting nostalgique et sans aucune conséquence réelle sur le véritable cours des événements ,une scène plus que réduite et nullement représentative de cet élan et ces volcans de fureur qui sommeillent sous le peuple tunisien. Nos véritables vérités et notre force se trouvent dans la Tunisie profonde , celle des bas-fond , des chômeurs diplômés , des paysans expropriés , des retraités réduits à la misère , des flics , des gendarmes , des douaniers , des militaires de la troupe qui sont utilisés comme bêtes de sommes ,et ceux là , il faut bien aller les chercher un jour ou l’autre , si on a vraiment l’envie de réussir à décapiter la dictature. L’engagement simple et cohérant sur tous les terrains et à n’importe quelle échelle ,quand il est coordonné , nous emmènera toujours au cœur du problème qui nous préoccupe , en changeant notre traditionnelle position d’extériorité absolue au pouvoir établi par la violence, contre une position plus saine et plus lisible pour tout tunisien que désespère la cacophonie et la confusion , contre une position de rejet total des prétentions de la dictature et de ceux de certains partis dits d’opposition , mais qui ne cessent de coopérer avec elle directement ou indirectement , en cela il faut reconnaître, sans être militant du CPR, que ce dernier séduit par sa simplicité , sa logique et sa ligne de conduite qui est une véritable éthique politique , sa dynamique est d’une logique imparable et se pose en une véritable force de progrès et de rassemblement .Il donne beaucoup de réponse aux attentes des tunisiens, et surtout ne les trompe pas ni sur la stratégie , ni sur l’objectif à atteindre. Le CPR , il faut reconnaître , et en cela il dépasse le cadre restreint d’où l’avait limité ses fondateurs , et en premier lieu le charisme et des fois la naïveté de son président , apparaît dans l’espace politique tunisien comme un parti réformiste qui vise bien à des bouleversements structurels tels que changer la pratique politique en Tunisie , désenclaver l’état de tout état d’esprit révérencieux et spéculateur ,état tunisien qui dépérit culturellement et techniquement incompétent , par arrivisme et par frilosité du personnel administratif , changer le rapport entre le politique , le législatif et l‘institutionnel , modifier la politique du gouvernement et de son véritable pouvoir , il sera dans la seule obligation d’obéir aux limites de la constitution, garante de la démocratie , et qui aura toujours des comptes à rendre au parlement élu par le peuple , et surtout introduire des réformes socio-économiques nécessaires pour pérenniser la démocratie en T UNISIE. Le plus important à mes yeux (malgré le dernier texte de MM un peu racoleur à mon goût sur la question de la laïcité et l’islamisme qui ne s’imposait vraiment pas , car on sait bien qu’en Tunisie le problème n’est pas l’islam ou l’islamisme , mais bien la dictature et ses tares) c’est que le CPR répudie toutes les techniques propres à mettre en question la légitimité et à empêcher le fonctionnement normal du régime républicain ( techniques qui servent de bases de travail et de propagande pour le PCOT par exemple , ou cette risée de coalition démocratique , techniques, qui par exemple dans l’histoire de l’humanité, avaient employé les communistes allemands à l’égard de la république de Weimar ). Dans les conditions actuels il n’y a pas de tâches plus importantes et plus immédiates pour les démocrates tunisiens que de réaliser l’unité d’action dans la lutte contre la dictature et ses officines , comme cette baudruche de la « coalition démocratique », et avant tout pour organiser la marche en avant des tunisiens opprimés vers leur libération .
(Source : http://www.elkhadra.org/engagtransp.htm )


 

Lâcheté, résignation et double pensée

El Ansari – Paris, France “L’horrible, dans ces Deux Minutes de la Haine, était, non qu’on fût obligé d’y jouer un rôle, mais que l’on ne pouvait, au contraire, éviter de s’y joindre. Au bout de trente secondes, toute feinte, toute dérobade devenait inutile.” G.Orwell, 1984 Il est aisé de comprendre que certains sujets sont difficiles à aborder. Comme il est facilement admissible que faire face à certaines réalités, exige du courage, tout ou moins, une certaine témérité. Mais ce qui est le plus dégradant pour la dignité humaine, plus encore que la lâcheté, c’est de s’y complaire. Quand la lâcheté est revendiquée comme un mode de vie ; Quand elle est érigée en model social ; Quand on arrive à en être fier, plus encore, quand elle devient, pour certains, synonyme de bon sens et de sagesse ! Quand elle devient in fine une philosophie positive de la vie. Que reste t-il, alors, à l’Homme pour continuer à revendiquer la condition de sa naissance : sa condition d’Homme libre ?
Il ne s’agit point de blâmer ceux et celles qui ont choisi la résignation, le fatalisme ou le désintéressement, ni ceux et celles, qui par facilité ou par envie, préfèrent débattre de la pluie et du beau temps. Mais que faire de ceux et celles qui érigent autours d’eux des tours de certitudes, pour ne pas voir leurs conditions réelles ? Que faire, quand la résignation transcende la réalité et la réinvente continuellement, dans une course pathétique derrière une joie de vivre chimérique ? Que faire quand on a, résolument, fait le choix de la double-pensée permanente et particulièrement lorsque celle-ci est utilisée comme technique d’auto- endoctrinement ? Quand la réflexion est marquée par l’acceptation de grosses contradictions et de mensonges éhontés et quand celle-ci s’opère au moyen de la récurrence spiralique de la double-pensée ? Que faire quand on emploie la logique contre la logique dans un combat ou les deux forces protagonistes et au même temps identiques, s’annulent pour plonger l’individu dans le néant intellectuel.
Qui faut-il, alors, blâmer ? Le système, qui, en fin de compte, n’asservit point pour asservir mais pour se perpétuer ? Ou les auto-résignés et plus précisément les plus intellectuellement développés parmi eux, qui par un contrôle strict et permanent de leurs réalités se forcent de se trouver en permanence en conformité avec les orientations et les volontés du système. Que faut-il combattre ? Le pouvoir qui contrôle l’imagination à cause de son pouvoir d’élaboration de vérités parallèles qui sont par nature incontrôlable ? Ou ceux qui par l’autohypnose et l’étouffement délibéré de la conscience, finissent par se rendre incapable d’agir par eux même, et non pas comme une partie indissociable d’autre chose.
En fin de compte, si, on ne sait pas ce que l’on dit au sein de nos sociétés totalitaires, on ne dit pas ce que l’on sait non plus. Les deux acteurs du système sont à blâmer, et les deux sont à combattre ! Ils ne peuvent exister l’un sans l’autre. Ils forment ainsi le miroir déformant de notre réalité artificielle.
 Posted by El Ansari at samedi, le 7 janvier 2006
http://stranger-paris.blogspot.com/
 


 

Lettres de Guantanamo

 
Trois lettres du détenu de Guantanamo Sami Muhydine Al Hajj, caméraman d’Al Jazzeera, à son avocat britannique Clive Stafford-Smith,
Original :
http://www.aljazeera.net/NR/exeres/08DE9B0F-391A-42B4-B391 A73AE742F133.htm
 
Traduit de l’arabe par Ahmed Manaï, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique (transtlaxcala@yahoo.com). Cette traduction est en Copyleft. ___________________________________________________________________________ 9 Août 2005-
Mon cher Clive,
Je te livre ces quelques impressions sur la grève de la faim.
J’ai commencé la grève de la faim le 12 Juillet dernier au camp N°4 et plus exactement au whisky Bloc. Cent quatre vingt dix détenus y ont participé.
Nos revendications tenaient en deux points :
-L’arrêt de la main de fer à laquelle étaient soumis les détenus, surtout au camp N°5. -La garantie d’une couverture médicale et l’arrêt des pratiques arbitraires systématiques qui consistaient notamment à droguer les détenus et à se jouer de leur santé mentale.
Le 15 juillet, de nombreux visiteurs sont arrivés au camp Delta. Je crois que c’étaient des membres du Congrès américain. Pour des raisons connues des seules autorités du camp, les visiteurs ont été empêchés de rendre visite normale au camp 4. C’est peut-être en raison de la tension qui y régnait. Il y a eu quand même une visite de l’hôpital proche de whisky bloc.
Abattus et désespérés, les détenus ont commencé aussitôt à hausser la voix et à crier pour attirer l’attention des visiteurs, dans l’espoir de pouvoir leur expliquer leur situation. Certains criaient des slogans « Liberté », d’autres « Bush= Hitler », ici c’est un « Goulag », c’est un scandale, c’est l’esclavage ».
A ce moment là, certains visiteurs ont tenté de s’approcher de whisky bloc pour mieux entendre les cris, passant outre les consignes des gardiens. Certains visiteurs se sont intéressés à nous alors que d’autres nous regardaient avec mépris.
Le 15 juillet à 17 heures, les autorités du camp Delta ont entrepris de faire évacuer les détenus du bloc whisky contre leur volonté (je crois que c’était le résultat de la visite des Congresman). Ainsi, ils ont ramené dix huit détenus aux camps 2 et 3, où les conditions de détention sont extrêmes. Parmi ces détenus, il y avait un de tes clients Jamel El Bannas. Bien qu’il n’y avait aucune résistance de la part des détenus, on a fait appel aux forces de maintien de l’ordre, connues sous le nom de ERF. A la fin de cette opération, ce sont dix huit détenus qui ont été transférés aux blocs 2 et 3.et les autres détenus de whisky bloc ont demandé aussitôt de rejoindre leurs amis aux blocs 2 et 3.
Entre temps, les conditions s’étaient dégradées au bloc 4. Ses détenus ont eux aussi demandés à être transférés aux blocs 2 et 3, connus pour leurs très mauvaises conditions. En fin de compte ce sont 40 détenus qui ont été transférés en suivant la procédure pour évacuer le bloc 4 : ils ont abandonné tous leurs biens et se sont avancés devant le bloc, afin que les autorités les prennent au sérieux.
Le 18 juillet à 15 heures, les autorités ont commencé le transfert des détenus aux camps 2 et 3.
Au fil des jours de la grève, un autre slogan est apparu : Pourquoi sommes-nous des ennemis ? Scandé par tous les détenus. Le général nous a dit qu’il n’avait pas le pouvoir de changer cette situation. On nous raconté que Donald Rumsfield, le ministre de la défense, avait envoyé une lettre de Washington demandant au général d’appliquer la convention de Genève aux détenus.
Le plus important pour nous était de faire fermer le bloc 5 parce que les conditions y étaient vraiment extrêmes.
Des officiers sont venus nous voir et nous ont promis qu’ils allaient ouvrir une cantine où nous pourrions nous approvisionner. Ils nous ont fait savoir que nos familles pouvaient nous envoyer de l’argent et qu’ils allaient donner 3 dollars par semaine à chaque détenu qui n’a pas d’argent.
Il y avait un conseil de détenus pour leur permettre de débattre de leurs problèmes, de définir leurs positions et de négocier avec les autorités. Les détenus étaient autorisés à tenir leur conseil mais non pas à débattre dans la confidentialité. Aussi, ils ont été obligés de faire passer entre eux des bouts de papier dans lesquels étaient consignés leurs observations, qu’ils avalaient. Cela a provoqué l’ire des autorités.
Le 5 août, l’affaire Hicham Sliti provoqua de graves problèmes. Ce dernier était battu pendant son interrogatoire. Le Coran était aussi profané. Il y avait beaucoup de problèmes concernant le Coran : ainsi par exemple : la police militaire a demandé quelque chose à Chamrani- originaire du Yémen- alors qu’il faisait sa prière. Il a répondu qu’il allait accomplir ce qui était demandé après avoir fini sa prière. C’est alors que la police militaire se rua sur lui en le battant. Son visage était ensanglanté, puis ils ont commencé à profaner et à piétiner le Coran.
Ce n’était pas la première fois que cela se produisait. On a dit à Hakim- lui aussi originaire du Yémen- qu’il constituait une grave danger pour les Américains parce qu’il apprenait par cœur tout le Coran. C’est une véritable humiliation pour la foi musulmane.
Il y avait aussi le cas de Sâad, originaire du Koweit, qui a été pris par la force à l’interrogatoire. Une autre fois, il a été contraint de rester cinq heures avec une femme qui le sexuellement. Le cas aussi du jeune Omar Khadr, du Canada, lui aussi extrait par la force pour un interrogatoire.
Au bloc 3, les détenus étaient emmenés dans un lieu dit Roméo, où leur dignité était bafouée et où on les obligeait à porter des shorts.
Les autorités ont coupé l’eau pendant 24 heures et ont privé les détenus de nourriture.
Le 8 août, le général a interdit les réunions du conseil des détenus. Les blocs 2 et 3 ont commencé leur grève de la faim le 7 août et le bloc 1, deux jours plus tard.
Dès la reprise de la grève, un colonel est venu avec un haut parleur demander à parler aux chefs des blocs, mais nous avons refusé.
Nous avons été contraints de reprendre cette grève quoique personnellement elle ne m’enchante pas, mais c’est le devoir de solidarité. Nous sommes obligés d’être solidaires entre nous et surtout avec les détenus du bloc 5.
Mon grand espoir est de rester en vie et je te prie de transmettre à mon épouse et à mon fils que je les aime beaucoup.
Ton ami et client. Sami Muhydine Al Hajj. Jeudi 17/09/1426H-20/10/2005 J.C.

Mon Cher Clive, bonjour.
Je voudrais te dire encore une fois qu’au cas où je serais libéré, je décide de rentrer dans ma chère patrie le Soudan et je ne veux aller nulle part ailleurs.
Je souhaite retourner au Soudan pour y mener ma vie normale avec ma chère famille et continuer à assumer mes devoirs envers mes petits frères et sœurs, d’autant qu’ils sont sous ma responsabilité maintenant que mes chers et regrettés parents ont été rappelés à Dieu.
Je souhait aussi que mon fils bien aimé Mohamed El Habib, rejoigne l’école Soudanaise qui le préparera, j’en suis sûr, à un avenir radieux par la Grâce de Dieu.
Je te remercie et je t’exprime toute ma considération et tout mon respect pour ce que tu as fait pour moi.
En fidèle amitié Sami Muhydine El Hajj _________________________________________________________________________________

Puni pour trois grains de riz et quatre fourmis :

Original :
Dimanche 4/10/1426 H- 6/11/05 J.C. Mon Cher Clive,
Permets-moi de te faire cette confidence : je suis taraudé par cette question : pourquoi suis-je puni ? Cette question obsède mon esprit et tourne en boucle dans ma tête. Mon histoire avec les sanctions a commencé à la prison de Bagram. On ne nous autorisait à aller aux toilettes que deux fois par jour : la première juste après l¹aube et la seconde avant le crépuscule et tu ne peux y aller que lorsque son tour arrive.
Je me souviens d¹une fois où j¹étais vraiment pressé. J¹ai chuchoté alors à l¹oreille de la personne qui était devant moi, de me laisser passer avant elle. C¹est alors que le soldat en colère me crie au visage : ne parle pas, et il m¹ordonne d¹aller à la porte. Là, il m¹accroche les mains à un fil de fer et je suis demeuré debout toute la journée à trembler de froid, si bien que j¹ai pissé dans mon pantalon ce qui a provoqué les rires moqueurs des soldats et des putains.
Puis à Kandahar :
En plein été, sous un soleil de plomb et sur un sol brûlant, un soldat crie : toi, arrête, le deuxième, le troisième et le quatrième aussi ! Pourquoi vous parlez ? Mettez-vous à genoux, les mains sur la tête. Nous nous exécutons et il nous laisse ainsi sous une chaleur torride, les genoux sur une caillasse chauffée à blanc jusqu¹à ce que l¹un d¹entre nous s¹évanouisse et que les autres viennent à son secours.
Une semaine après notre arrivée à Guantanamo, les soldats sont venus de très bonne heure et ont ordonné aux détenus de sortir le bras par le guichet de la porte par laquelle on nous sert d¹habitude la nourriture et ce pour nous faire vacciner contre le tétanos, disaient-ils.
Quand mon tour est venu, je les ai informés qu¹avant de quitter Doha, je m¹étais fait vacciner contre le tétanos, la fièvre jaune, le choléra et autres maladies et que selon le médecin, ces vaccins étaient valides durant cinq ans. Je n¹avais donc pas à les refaire.
L¹officier me cria au nez et m¹ordonna de ne pas discuter : « sors ton bras pour le vaccin, sinon on va te faire sortir de force », me dit-il. J¹ai refusé.
Ils m¹ont laissé puis sont revenus me voir après avoir terminé avec le bloc. Mais j¹ai persisté à ne pas accepter de me refaire vacciner. Alors ils m¹ont confisqué toutes mes affaires, du matelas à la brosse à dents et m¹ont laissé coucher à même le sommier en fer durant trois jours et trois nuits.
Et c¹est toujours la même question qui me revient et me tourmente: pourquoi suis-je puni ?
Les soins sont-ils obligatoires ? Sommes-nous devenus un troupeau de moutons qu¹on conduit et parque ? Devrons-nous accepter tout sans discuter, sans émettre la moindre objection et sans même nous informer ?
Il m¹est arrivé pire encore. Une nuit, je m¹étais couché très tôt. J¹étais exténué après avoir été interrogé à la salle d¹interrogatoire durant des heures. C¹est alors que j¹ai commis l¹erreur de me couvrir la tête et les mains. J¹étais plongé dans le sommeil quand j¹entendis les cris et les ordres d¹un soldat : sors ta tête et les mains de sous la couverture. Je me suis réveillé en sursaut et j¹ai aussitôt obéi aux ordres. Il nous était interdit en effet de dormir la tête ou les mains sous la couverture.
A peine je me rendors que le soldat est venu frapper violemment à la porte de ma cage et me crier très fort : pourquoi tu as mis la pâte dentifrice à la place de la brosse ? Il m¹accusa de désobéir délibérément aux lois et règlements militaires et m¹ordonna de ramasser mes affaires. Ma punition dura une semaine entière.
Et la sempiternelle question me revient : pourquoi suis-je puni ? Est-ce que cela constitue une raison suffisante pour me punir en me retirant toutes mes affaires et en me laissant dormir toute une semaine à même le fer, sans matelas ni couverture ?
Une autre fois, j¹étais en train de prendre mon déjeuner qui consistait en un repas froid en boîte. Après avoir fini de manger, un soldat est venu ramasser les restes du repas et les sachets d¹emballage. Il s¹est arrêté à la porte de ma cage et a commencé à compter les morceaux du sac d¹emballage et à les assembler. Aussitôt il me cria à la figure : où est l¹autre morceau ? je commençais aussitôt à fouiller dans mes affaires, vainement. C¹est alors qu¹il prit contact avec son administration et revint avec la sentence : je méritais une sanction exemplaire pour dissuader d¹autres détenus d¹un tel écart.
Alors on me confisque mes affaires pendant 3 jours pendant lesquels je me suis creusé la tête par cette question lancinante : pourquoi suis-je puni et qu¹aurai-je fait avec ce morceau d¹emballage de plastique introuvable ?
Une autre fois, la providence m¹a réuni dans le même bloc avec Jamel l¹Ougandais, Mohamed le Tchadien et Jamel Blama le Britannique. Nous étions réunis ensemble mais aussi unis par la même couleur noire de peau et la même couleur détestable de notre tenue orange. Notre peau noire suffisait à elle seule à exciter nos gardiens blancs contre nous pour nous harceler et nous coller des sanctions avec ou sans motif.
Ils nous réveillaient souvent en pleine nuit au motif de fouiller la geôle. Une certaine nuit, ils m¹ont réveillé pour une fouille. Ils n¹ont rien trouvé de suspect à part 3 grains de riz par terre qui avaient attiré quelques fourmis. Alors ils me collèrent une sanction de 7 jours. Encore une fois, je les ai mis à profit pour creuser cette obsédante question : pourquoi suis-je puni ? Il me paraissait débile en effet que je le sois à cause de 3 grains de riz et de quatre fourmis.
Une autre nuit, deux soldats s¹arrêtèrent à la porte de ma cage. Ils avaient des chaînes et des menottes. Ils frappèrent violemment à la porte ce qui me réveilla terrorisé. Ils me menottèrent et me conduisirent au bloc Roméo où ils m¹ont mis dans une cage après m¹avoir déshabillé entièrement sauf du caleçon et du tricot de peau. Rien d¹autre, ni même savon ou brosse à dents.
J¹ai eu beau demander une explication à cette sanction, sans réponse jusqu¹au lendemain, quand sur mon insistance, un responsable est venu me dire que j¹étais puni à passer deux semaines en cage, parce qu¹un soldat a trouvé un clou sur le bord extérieur de l¹ouverture d¹aération de ma cage !
J¹ai alors dit au responsable : comment aurai-je eu ce clou, d¹où me viendrait-il et comment aurai-je pu le mettre sur le bord extérieur de cette ouverture et dans quel but ? Mais il me tourna le dos et partit, ignorant mes questions.
Ainsi, je suis resté pendant 14 jours en position assise évitant, par pudeur, de faire mes prières les fesses en l¹air, et j¹ai dormi pendant 14 nuits froides d¹hiver, à même le fer, sans couverture ni matelas.
Les harcèlements et les provocations des soldats se multiplièrent et se diversifièrent.
Une fois, nous avons appris qu¹un soldat avait piétiné le Saint Coran, y imprimant les traces de ses chaussures. Tous les détenus se révoltèrent et décidèrent de rendre les exemplaires du livre Saint à l¹administration américaine pour éviter qu¹ils ne soient profanés sous nos yeux, surtout que le général s¹était engagé précédemment que ce genre de provocation ne se renouvellerait pas. Mais ils faillirent à leur promesse.
Suite à cela, les détenus décidèrent de ne pas quitter leurs cages, pas même pour aller en promenade et la douche dont ils avaient tant besoin, et cela pour obtenir le ramassage des exemplaires du Coran.
Comme à leur habitude, les responsables sont aussitôt venus pour donner des ordres et proférer des menaces. Au bout d¹un moment, ils lâchèrent les valeureuses forces anti-émeutes qui forcèrent les geôles et se mirent à battre les détenus avant de les enchaîner et de les menotter. Ils leurs coupèrent les cheveux, les barbes et les moustaches et les jetèrent dans des cages individuelles.
Comme tout détenu, mon tour arriva. Ils m¹aspergèrent les yeux d¹un gaz, puis 5 soldats se mirent à me battre, me conduisirent à l¹aire de promenade et me jetèrent au sol. Alors que j¹étais par terre, l¹un d¹eux me prit la tête et la frappa contre le sol en ciment. Un autre me frappa sur l¹arcade sourcilière et l¹entailla. Le sang gicla et me couvrit le visage. Tout cela, alors que j¹étais au sol, menotté et enchaîné. Ils me coupèrent cheveux, moustaches et barbe et me jetèrent dans une cage individuelle, baignant dans le sang.
Au bout d¹une heure, un soldat est venu me demander, à travers l¹ouverture, si je voulais des soins médicaux. Je refusais l¹offre et plaçais ma confiance en Dieu auprès duquel je dénonçais l¹injustice de mes geôliers. A un certain moment, j¹ai senti que je perdais connaissance à cause de la perte de sang, je demandais alors des soins. Ils sont venus et m¹ont fait trois points de suture à l¹arcade sourcilière, un pansement à la tête et ils m¹ont donné des somnifères, des antibiotiques disaient-ils. Tout cela à travers une lucarne de quelques centimètres de côté.
Je me suis endormi, écrasé par l¹injustice criarde des hommes.
Le lendemain matin, à peine ai-je ouvert les yeux, que je me suis retrouvé confronté de nouveau à l¹obsédante question : pourquoi je suis puni ?
Est-ce que la défense de ma foi et de ma religion, serait un crime puni de prison ? Nos demandes de ramasser les exemplaires du Coran afin qu¹ils ne soient pas profanés devant nos yeux serait aussi un crime ? Pourquoi suis-je ici ? Est-ce que le départ en Afghanistan pour quatre semaines avec une caméra d¹Aljazeera après la guerre d¹agression contre un peuple afghan désarmé,, est aussi un crime pour lequel je dois être puni de prison pour plus de quatre ans ? Et même de me faire accuser de terrorisme ?
De nombreuses questions fourmillent dans ma tête, me tourmentent l¹esprit et viennent toutes buter contre le fatras de slogans racoleurs dont se targuent les promoteurs de la liberté, les défenseurs de la démocratie et les protecteurs de la paix, sur toute l¹étendue de la planète.

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27 août 2007

Home – Accueil – الرئيسية TUNISNEWS 8 ème année, N° 2652 du 27.08.2007  archives : www.tunisnews.net   Oum Ahmed, Luiza Toscane:

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