Une dépêche de l’AFP en date du 4 janvier 2006 nous apprend, comme dans un grand scoop, « la naissance d’une coalition démocratique (sans guillemets) en rupture avec les islamistes. » Cette initiative semble s’inscrire dans une action studieuse et concertée ayant accompagné tardivement et du bout des lèvres le Mouvement du 18-Octobre. Elle est le fait d’une certaine gauche tellement compromise avec le général Ben Ali dans l’édification de sa tortiocratie qu’elle est considérée à juste raison comme un appendice du régime. Les éradicationistes semblent avoir la haute main sur le groupe. Ils semblent ravis de rapporter au général Ben Ali la potion magique qui a fait sa force depuis 1987 : diviser l’opposition tunisienne sous prétexte d’anti-islamisme « démocratique ». Le processus avait commencé avant même la fin de la grève du 18-Octobre, notamment dans le magazine en ligne Alternatives citoyennes (N° 17 de novembre2005). Nadia Omrane elle-même a cru bon d’attribuer la paternité du mouvement à M. Ghannouchi en personne. Sans la moindre prudence ni le moindre souci de preuve, au moins par une honnêteté intellectuelle à laquelle Mme Omrane semblait attachée. Dans le même numéro, Neila Jrad se perdait en conjecture sur l’attitude actuelle et le sort qui attend la « gauche démocratique » pour aboutir à la conclusion que « ce ne sera certainement pas le projet démocratique tel qu’en rêve l’opposition de gauche qui triomphera…», mais les Américains et leurs alliés islamistes qu’ils auront portés au pouvoir…
On retrouvera donc le même refrain chez Mohamed Harmel et les autres tenants de son affaire. En effet, dans tous leurs les propos à l’AFP, jamais il n’a été question de la torture ni des grands crimes qui ont jalonné les longues années du règne de M. Ben Ali.
M. Harmel, vraisemblablement promoteur du projet, se dit fort curieusement hostile à toute action commune avec les Islamistes. Mais il oublie de préciser que, longtemps avant le 7-novembre, il avait constitué une vraie coalition, au grand jour et sur plusieurs années, avec MM. Rached Ghannouchi, pour le MTI, et Ahmed Ben Salah, pour le MUP. Il n’a pas mentionné non plus qu’il s’était rendu personnellement, accompagné de Mohamed Ennafaâ, autre dirigeant du PCT de l’époque, au domicile de M . Ghannouchi pour le féliciter de sa sortie de prison en 1984. Avant de devenir le sycophante d’un pouvoir auquel il a l’illusion de participer par le truchement de sa poignée de députés en carton-pâte. C’est d’ailleurs pour conserver ces postes fort lucratifs que Harmel avait refusé de faire alliance avec M. Ben Jaâfar aux élections d’octobre 2004.
Le seul souci d’Ettajdid durant la grève de la faim a été de trouver le moyen de la dynamiter en collaboration avec Mohamed Kilani, autre recrue tardive de la tortiocratie, toujours mû par les meilleurs intentions de gauche qui soient.
Ces individus ne pouvaient avoir aucun courage pour affronter directement le mouvement du 18-Octobre. Sa dynamique était telle qu’elle les eût balayés sans ménagement. Ils ont donc attendu, couchés au pied de leur maître, que l’effet SMSI retombe pour lui offrir sa vengeance.
Ceux qui marcheront dans cette combine doivent être « conscients que leur alliance avec Ettajdid, un parti dont le crédit s’est considérablement effrité au cours de la dernière décennie pour avoir soutenu la politique de verrouillage des espaces de liberté, constitue un handicap… », selon l’euphémisme de l’excellent journaliste Kamel Labidi (Le Monde diplomatique, octobre 2004. Page 3)
L’ancien président de la section tunisienne d’Amnesty International s’est laissé rabaissé à mettre la main dans la main avec un Harmel qui n’avait rien fait au plus fort de la répression contre la Section. Mais un militant qui semble hésiter dangereusement. C’est ainsi que dans le même numéro d’Alternatives citoyennes, il avait refusé de qualifier le régime actuel de dictature.
D’ailleurs M. Ben Rodhane s’était déjà retrouvé en si charmante compagnie à l’occasion de la « lettre au chef de l’Etat tunisien » publiée sur le site manifeste.org., à propos d’une obscure Charte arabe des droits de l’homme débattu par « le parleme », toujours sans guillemets…
Dans ce texte invraisemblable, où les auteurs prétendaient défendre les acquis de la femme tunisienne, on a donné du « Monsieur le Président » à un Ben Ali qui n’en demandait certainement pas tant. Et encore une fois, le nom de M. Ben Romdhane est noyé dans le magma des Harmel, Kilani et autres serviteurs de fait, zélés, inconscients ou intéressés du régime.
La société civile tunisienne, avec toute l’expérience qu’elle a accumulée durant ces années de braise est-elle capable de se remettre les chaînes aux pieds aussitôt après s’en être (presque) affranchie ? La réponse viendra de la suite ferme et énergique qui devra être donnée par l’opposition à la manœuvre du tortiocrate Mohamed Harmel. Si l’action désespérée de ces individus réussit à rallumer la sempiternelle guerre entre les grands courants anti-Ben Ali, la lutte des Tunisiens pour leur liberté prendra des années de retard, d’où la nécessité de contrecarrer cette entreprise par davantage de rapprochement et de concorde, à l’intérieur et à l’extérieur du pays, entre tous les courants et les militants qui oeuvrent pour l’émancipation du peuple tunisien. Les tenants de l’isolationnisme et du tout ou rien; ainsi que les faux opposants, doivent être dénoncés à l’opinion publique et laissés dans la marge qu’ils auront choisi d’occuper. C’est un devoir national et une nécessité politique pour éviter le sombre dessein imaginé par Neila Jrad et les Cassandre de cette gauche qui s’acharne à précipiter la gauche tunisienne militante dans un précipice de collaboration et d’infamie. Khaled Beb M’barek & Slim Bagga
Plainte contre l’administration de la prison du 9 avril
Une pétition de 86 prisonniers tunisiens
L’article ci-après contient (sur le site « Tunisie, Réveille-toi ») plusieurs photos intéressantes prises clandestinement :
Le « parloir » ou la double grille séparant le prisonnier du visiteur.
Fouille des prisonniers dans l’attente du parloir.
Attente des familles pendant la fouille.
Entrée de la prison du 9 Avril (1)
Entrée de la prison du 9 Avril (2)
Ces photos sont visibles sur le lien suivant :
http://www.reveiltunisien.org/
1ére partie de la traduction de l’article « Une pétition de 86 prisonniers tunisiens »
(voir l’original en arabe sur le lien suivant : http://www.reveiltunisien.org/article.php3?id_article=2036 )
Tunis, avril 2005
Louanges à Dieu seul
Objet : plainte contre l’administration de la prison du 9 avril
Nous prisonniers soussignés, après vous avoir salué, vous adressons depuis la prison du 9 avril, boulevard du 9 avril à Tunis, par le biais d’un « prisonnier libéré » et l’un des agents dévoués à la noblesse de sa mission, la description de ce qui se passe quotidiennement et à une grande échelle à l’intérieur de la prison du 9 avril, en termes de violations graves des droits des prisonniers : en tout premier lieu, la violence, les insultes, les injures, les relations homosexuelles, la corruption, le népotisme, le courtage, la prolifération des rats à taille de chats, les souris, les odeurs pestilentielles qui s’exhalent des canalisations, l’eau froide en hiver dans les douches, la ventilation toujours en panne en été, la surpopulation (84, 90, voire 100 prisonniers pour une seule aile), les dépassements commis par les agents pénitentiaires, un capitaine qui a le grade de directeur adjoint de la prison qui loue clandestinement son téléphone portable aux prisonniers en échange de quinze dinars pour une seule communication.
Il serait possible de vérifier immédiatement ces dépassements si l’on confiait cette tâche à une main dévouée à l’ère du président Ben Ali. Certains sont évidents au vu des indices et des preuves que nous allons exposer dans cette pétition, démasquant ainsi cette poignée de renégats évoquée par le président Ben Ali lors d’une de ses allocutions télévisées.
La santé à la prison du 9 avril
Trois médecins travaillent à la prison du 9 avril. Il s’agit de Abderrahmane Torjman, Abdelhafidh Ouertani et Lotfi Bettaieb. Ils disent ne pas être satisfaits de leur situation matérielle, d’où leur manque d’intérêt pour les plaintes des malades emprisonnés. Pire, ils vont jusqu’à les humilier et les menacer de faire des rapports à l’administration de la prison pour qu’ils soient soumis aux sanctions du cachot, c’est essentiellement le cas du docteur Abderrahmane Torjman.
L’activité de ce trio se résume à donner des sédatifs et des décès de certains prisonniers ont été tenus secrets.
On peut revoir la liste des décès et des familles des morts emprisonnés, comme ce jeune qui s’est électrocuté dans la prison à un pylône électrique et est mort sur le coup. Sa mère a été appelée et elle a donné mille dinars pour faire face aux dépenses d’enterrement. Il s’agit de
Mohammed Ali Souheili.
Nombre de prisonniers par aile :
Dans une seule aile, on emprisonne de 80 à 90 voire 100 prisonniers. Il en résulte l’étouffement des prisonniers non fumeurs, la propagation de la gale, et des cas récurrents d’homosexualité et de prostitution.
Le chauffage :
Les appareils de chauffage sont disponibles pour les bureaux des agents mais n’existent pas pour les prisonniers
La douche :
En général, chaque semaine elle est en panne. Les prisonniers ne peuvent s’y laver qu’une fois à l’eau froide, même si le prisonnier à une ordonnance médicale prescrivant deux ou trois douches.
La ventilation
Elle aussi est en général en panne en été. Il en résulte des cas fréquents d’évanouissement des prisonniers qui ont été isolés dans la prétendue infirmerie de la prison.
Méthodes et conduites des agents pénitentiaires
Il y a un colonel, nommé
Mourad Hannachi, qui travaille comme directeur adjoint et réside à Hammam Lif (nous ne cessons d’observer ses déplacements, son comportement et avons noté le numéro de portable par lequel il contacte les familles en échange de quinze ou vingt dinars pour une seule communication).
Un infirmier nommé
Mohammed Ben Brahim qui emprunte le pseudonyme de Béchir Ben Béchir, et qui travaille sous le régime de la séance unique de nuit et de jour, qui était en congés annuels et a repris son travail de nuit la dernière fois le 25 février 2005. Cet agent contacte les personnes qui nous rendent visite à nous les prisonniers. Il a piégé nombre d’entre eux en réceptionnant des médicaments ou de l’argent dont nous n’avons jamais vu la couleur. Cet agent utilise pour communiquer avec les familles un portable dont le numéro est 98 513 202
Un autre agent qui s’appelle
Abdelaziz Mejri prend les adresses de nos parents et se rend à leur domicile pour recevoir des cadeaux en échange de promettre de faire pénétrer des produits interdits comme le chocolat ou les chaussures. Il a un portable dont le numéro est 96 795 677. Nadia, son épouse, répond aux interlocuteurs et fixe les rendez-vous avec eux. Cet agent a eu une mutation disciplinaire à la prison de Gabès, lorsque l’ex directeur, isolé, Ridha Boubaker, s’en est aperçu. Il exploite un prisonnier coiffeur qui le rase dans la prison,
C’est aussi le cas de l’adjoint au directeur Mourad Hannachi.
(…) Fin de la traduction de la première partie
Liste des signataires (traduction) :
Choukri Ben Brahim Ayari
Ramzi Ben Abdelmajid Ben Mohammed
Hassen Ben Belkacem Elbarhoumi
Hassen Ben Mohammed Ali Ayari
Faouzi Ben Ali Gassoumi
Zine El Abidine Ferchichi
Nizar Ben Mohammed Salah Sellami
Mohammed Ben Béchir Jlidi
Hassen Ben Mrad Ben Hassen Hakimi
Hichem Ben Mohammed Hamadi
Mohammed Salah Kefi
Nabil Kharzi
Lotfi Ayari
Mourad Rahim
Mohammed Ali Toumi
Mohammed Mouldi Harzallah
Anis Hamdi
Krï Ferchichi
Samir Souissi
Ahmed Oueslati
Ramzi Ouali
Laroussi Ben Jaafar
Anis Jebali
Khaled Chaabani
Allala Trabelsi
Abdelwahab Hannachi
Fethi Ounas
Nizar Mohammed Salah Sellami
Taoufik Dridi
Amor Aouini
Fethi Maalaoui
Jamel Riahi
Mohammed Ali Bougarrin
Aziz Harzi
Samir Soussi
Rafik Jebali
Mohammed Ali Ayari
Samir Arfaoui
Mounir Sassi
Nabil Zarhouni
Abdallah Zouaoui
Riadh Ben Alia
Fayçal Abdessalam Bahri
Houssine Nefzi
Ouahid Jebali
Anis Jendoubi
Hassen Riahi
Nizar Hedi Ben Saïd
Badreddine Laabidi
Mohammed Rezgui
Jalel Zayati
Tarek Bahlaouani
Saber Fatnassi
Nabil Hidoussi
Béchir Almi
Abdelwahab Mouqaddam
Salah Mathlouthi
Mohsen Bahri
Mehrez Ouertani
Mohammed Zoghlami
Ahmed Hamza
Nabil Zahani
Lotfi Boulaabi
Amor Laouini
Mounir Euchhi
Saber Ben Saad
Mohammed Jomni
Hassen Dridi
Chir Ayari
Fethi Hammami
Samir Snoussi
Mehrez Chatti
Ahmed Abdi
Azzedine Hannachi
Ahmed Jeridi
Larbi Dridi
Tahar Hamouda
Moncef Hamdi
Mohammed Sassi
Tarek Riahi
Mehrez Hamrani
Ali Chahed
Youssef Chelaouati
Khaled Dridi
(86 témoins de ce qui s’est passé et de ce qui continue de se passer et que nous avons relaté dans cette pétition)
(traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version originale, LT)
(Source : www.reveiltunisien.org, le 4 janvier 2006)
Tunisia looking for ties with Israel
HILARY LEILA KRIEGER,
Tunisia is interested in establishing diplomatic relations with Israel, according to Tunisia’s only Jewish legislator, though he defended his government’s decision to close Israel’s liaison office in 2000.
« There is really a wish to open relations, » Senator Joseph Bismuth told The Jerusalem Post while in Jerusalem Wednesday, but he noted that the « when and how » remains a question, and is linked to the general relationship between Israel and the Arab world. He did say, though, that, « There are many signals that the situation will improve very soon. »
During the Oslo process, Tunisia established low-level relations with Israel by opening an office here. Israel reciprocated by opening a representation office in Tunisia. A reopening of relations should be on the embassy level, he said, adding: « They should not give it another try as a [liaison] office. It doesn’t make sense. »
But Bismuth supported the government’s closure of the Israeli office in Tunis at the beginning of the second intifada.
« I think it was a good move, because there probably would have been some problems. At the time, it was very agitated, so in closing the office it made it completely quiet, » he explained.
« It made things safer for the Tunisian population, » he added. « Tunisia never wants to show itself as a violent country. »
But Tunisia’s 1,350 Jews were never in danger, he said, because they have enjoyed peaceful relations with the Arab majority.
Bismuth said he even used to converse with members of the PLO when they were headquartered in Tunis. Following their relocation to Gaza and the West Bank, he said there has been no noticeable PLO presence.
In fact, the government was seeking to raise the profile of Jews when political figures pushed the successful businessman and president of the Jewish community to join the new senate, inaugurated last year.
« They wanted to have a Jew » in the senate, he said. « It’s a big step forward to show their will to go to more openness, to more democracy. »
He said that his Jewishness had not caused him to be treated differently from other parliamentarians. « First of all I’m a Tunisian, so I’m treated as a Tunisian member of the senate, » he said.
The government, which he is not part of, was supportive of Bismuth’s trip to Israel – the octogenarian’s first – to participate in the International Convention of Jewish Parliamentarians.
He said his visit so far had been « emotional, » though he had never considered emigrating from Tunisia like so many of his Jewish brethren did. He noted that many members of the Jewish community were Frenchmen who left when Tunisia gained independence in 1956 and others were businessmen who couldn’t tolerate the socialist system.
Though Bismuth quipped that « if the socialist period lasted one extra month, I would have been completely ruined, » he had never thought about leaving because his family – whose roots stretch back to the Spanish Inquisition – was all there.
Nowadays, however, one of his six children and two of his grandchildren live in Israel.
His wife, Aase, was born in Denmark – she met her husband while on vacation in Tunisia 42 years ago – and isn’t Jewish, but she identifies with the Jewish people and wears a Star of David around her neck.
She said that attending synagogue with her husband every Saturday – and 41 years of marriage – had made her « feel » Jewish. She, like her husband, described arriving in the Jewish state as « moving. »
Bismuth stressed that diplomatic relations would help both Tunisia and Israel.
« For the Israelis it’s very, very important to put a real foot in Arab countries, » he said. « For the Tunisians it’s also a good possibility because when you have relations with Israel, it’s a big, good sign to European countries and America. »
(Source : « THE JERUSALEM POST », le 5 janvier 2006)
Enseignement
Le niveau cale dangereusement
MOHAMED SALAH FLISS
Il est des situations qui ,à force de dégradation continue , imposent l’imminente prise en main du dossier sans plus tarder.
Ainsi, notre système éducatif est entré, de l’aveu même des éducateurs à tous les échelons, dans une phase où les interrogations ne manquent pas. Ces interrogations s’articulent autour des aspects que voici:
L’aspect quantitatif
Maintenu depuis les premières années de la tunisification de l’enseignement à un niveau hautement élevé , cet aspect a constitué , sans conteste, le point le plus fort de la politique éducationnelle tunisienne .
Conformément aux revendications des nationalistes tunisiens du temps de la lutte de libération nationale , et notamment au programme de l’union générale des travailleurs tunisiens ,la mise sur pied d’une infrastructure graduelle à l’échelle de toutes les régions du pays a été assidûment maintenue .Bon gré, mal gré , les écoles et lycées ainsi que la
jeune université tunisienne ont été dotés enseignant requis dans les limites du possible en terme quantitatif .
L’aspect qualitatif
Il a été dans un premier temps correctement acceptable puisque le niveau des différentes promotions formées dans le système tunisien étaient valablement comparables au niveau prodigué aux élèves et étudiants français par exemple .
Toutefois , la politisation de plus en plus accrue du système éducatif , les fréquentes -beaucoup plus fréquentes que nécessaire – nominations ministérielles à ce département ,et le caractère franchement discutable de la pertinence du choix du titulaire ont fait que la qualité de la formation prodiguée ont connu un début de régression qui n’a pas été jugulé à
temps par une politique consensuelle, courageuse et ambitieuse .
Qui plus est , la tendance délibérément quantitativiste a accordé la priorité au taux élevé de réussite qui a acquis une nette prééminence sur tout autre aspect .
Aussi, est-il clair que le réflexe du bilan systématisé avec l’impérative participation des techniciens ,dans l’acception la plus technicienne , c’est à dire la moins politisée dans un sens ou dans l’autre , a fait malheureusement défaut .
Ce qui n’a pas manqué d’imprégner l’effort éducationnel d’anomalies et d’insuffisances qui se sont systématisées au fil des années pour aboutir à la situation actuelle qui appelle maintes interrogations . En effet, la question du contenu des programmes a-t-elle trouvée sa pleine réponse à travers une
analyse posée et clairvoyante dans ses dimensions d’abord techniques et ensuite de choix stratégique ?
Ensuite la qualité du personnel mis à profit ne manque -t-il pas à un niveau ou à un autre d’éléments nécessaires à la réussite du projet ?
A ce titre une question mérite d’être franchement élucidée : c’est la question de la relation enseignant/enseigné dans la mouvance générale des rapports régissant les différents niveaux relationnels de la vie sociale .
A ce titre également se pose immanquablement la question du sérieux des uns et des autres dans le cadre plus général du devenir global du pays .
Enfin, en jaugeant depuis quelques années le résultat final du secteur de l’éducation on ne peut pas rester indifférent aux flagrantes faiblesses qui ne cessent d’altérer ce résultat .
Les manifestations les plus patentes relevées peuvent se résumer en un niveau culturel général laissant à coup sûr à désirer .
Rares sont les élèves qui échappent à la nouvelle règle des cours supplémentaires qui , en plus de leur dimension économique horriblement coûteux impose à l’élève notamment des classes terminales un double emploi de temps. Le premier fonctionnel,en classe ,et le deuxième réel dans les locaux privés contre paiement .Comment l’élève peut-il se concentrer pour d’éventuelles préparations ou comment peut-il trouver le temps de se documenter et se cultiver ?
Pourquoi a- t-on supprimer la neuvième année juste après la deuxième promotion ?A quelle finalité a-t-on introduit le principe des vingt cinq pour cent sur le système de décompte au baccalauréat ?
Toutes ces questions et bien d’autres méritent d’être discutées, et analysées avec tout le sérieux que revêt l’éducation de nos générations futures avec une participation des plus larges de tous les protagonistes .Aux fins de s’acquitter d’un devoir national on ne peut plus brûlant et lourd d’implications .
La capacité d’un pays à résister aux vicissitudes de la vie n’est-elle pas fonction de sa faculté a préparer les forces de la relève en leur octroyant une solide et rationnelle éducation
(Source : « Le Temps » du 7 janvier 2006)
Recherche scientifique tunisienne
Fuite des cerveaux et compétences un peu trop volatiles
SALAH BEN HAMADI
Pour beaucoup de spécialistes, qualifier, comme autrefois, l’émigration des universitaires et des scientifiques de »fuite de cerveaux », à l’heure de la mondialisation, serait anachronique et inapproprié.
Le terme adéquat pour bien apprécier le phénomène, dans le nouveau contexte est, selon eux, la libre mobilité des compétences et des populations universitaires. Mais la question n’est pas pour autant tranchée.
Le cas de la Tunisie :
Dans cette perspective, les études récentes ont même développé le concept de mobilité entrante applicable aux flux d’entrée des scientifiques et universitaires dans un pays donné et celui de mobilité sortante pour décrire le flux de sortie et d’émigration des scientifiques et universitaires d’un pays vers d’autres pays.
S’agissant de la Tunisie, des recoupements concordants estiment à 3600 le nombre des scientifiques, chercheurs et enseignants universitaires tunisiens établis à l’étranger, principalement dans les pays développés d’Europe et d’Amérique du Nord, dont 80 tunisiens hautement qualifiés dans les divers domaines des sciences informatiques exerçant dans 10 pays étrangers, essentiellement européens, selon un répertoire établi par le ministère de l’enseignement supérieur. Deux d’entre eux sont installés aux États Unis et 6 au Japon.
Parallèlement, on compte 1718 étudiants tunisiens boursiers à l’étranger, en 2004, répartis entre 1447 étudiants bénéficiant d’une bourse nationale et 271 d’une bourse de coopération.
Dans l’optique actuelle d’ouverture et de globalisation, les décideurs et beaucoup de spécialistes indépendants jugent le fait très positif et profitable pourvu de savoir en tirer le meilleur parti.
Les savants et universitaires tunisiens dans les pays développés sont considérés comme une tête de pont facilitant l’accès aux sources du savoir. Mais au même moment, la mobilité sortante des cerveaux est une forme d’exportation des compétences qui permet d’offrir à nos scientifiques et cadres supérieurs, des emplois bien rémunérés et adaptés à leurs qualifications. D’ailleurs, la Tunisie a, dans ce domaine, des traditions ancrées en matière d’envoi de cadres supérieurs tunisiens à l’étranger à titre de coopérants . D’autant que ces mêmes cadres ont toujours été nombreux à rechercher des emplois à l’étranger.
Consolider les liens :
Diverses actions sont, parallèlement, entreprises pour consolider les liens avec les scientifiques et universitaires tunisiens à l’étranger de manière à mettre à profit leurs compétences et leur contact direct avec les sources du savoir, au service du développement scientifique et économique du pays. Plusieurs associations de scientifiques, chercheurs et étudiants tunisiens à l’étranger ont été créées , à cet effet, en 2004-2005, les Universités tunisiennes ont invité 126 compétences tunisiennes à l’étranger, à venir, comme professeurs visiteurs, animer des cours intensifs semestriels dans divers établissements tunisiens d’enseignement supérieur.
Par ailleurs, près de 6000 demandes d’équivalence de diplômes étrangers sont déposés auprès du ministère de l’enseignement supérieur par des tunisiens revenus de l’étranger, ce qui montre que la mobilité sortante des étudiants est largement compensée par une mobilité entrante.
Élite :
Cependant, plusieurs esprits, parmi lesquels des professeurs universitaires, continuent de voir dans l’émigration des scientifiques et des universitaires tunisiens à l’étranger, une perte et un manque à gagner aux plans tant scientifique qu’économique, social et culturel, en arguant qu’il s’agit de l’élite et de la crème scientifique du pays dont la formation a coûté des dépenses considérables pour la collectivité nationale. Aussi, leur départ entraîne un appauvrissement certain au niveau des ressources humaines les plus créatives.
D’après eux, le fait incite d’autant plus à la méditation que les pays européens développés deviennent de plus en plus avides de compétences, de scientifiques et de chercheurs performants, à telle enseigne que la coopération scientifique et académique est utilisée par eux, parfois, comme un support pour recruter les étudiants et les éléments brillants en général, grâce à l’octroi de bourses d’études de toutes sortes, des études de premier cycle aux études post-doctorales, outre les divers encouragements consentis , à titre exclusif, aux scientifiques et universitaires, en matière d’émigration dans les pays de l’Europe occidentale et en Amérique du Nord.
Cependant, rien n’empêche tous les pays du monde entier de faire autant de sorte qu’au cours de l’année 2004-2005, la Tunisie, par exemple, a invité 365 professeurs universitaires étrangers de haut niveau ,à venir dispenser des cours intensifs, dans les établissements tunisiens d’enseignement supérieur.
(Source : « Le Temps » du 7 janvier 2006)
14 nouvelles agences pour l’UBCI en 2005
L’UBCI du groupe BNP Paribas a ouvert, en 2005, 14 nouvelles agences, dont la dernière à Bab El Jazira, outre le Kram, Sousse Corniche, Mokenine, El Mourouj, Ezzahra, Beni Khalled, Avenue de Londres, Sfax, Moulinville, Sakiet Ezzit, La Soukra, Ariana, Hammam-Sousse et Sousse Senghor.
La banque compte aujourd’hui un réseau de 66 agences, signe d’une volonté d’expansion et de repositionnement en termes de part de marché.
Toutefois, il est intéressant de constater que plusieurs banques et institutions financières de la place de Tunis multiplient les expansions de leur réseau commercial, et que le nombre des banques ne cesse d’augmenter, alors que la population bancarisée reste stable, que le taux des crédits douteux s’élève à 30% du volume total des crédits, au point de constituer l’un des taux parmi les plus élevés dans le monde arabe.
Par ailleurs, cette expansion du réseau commercial des banques ne s’est pas vraiment traduite pour les clients par des nouveautés au niveau produit, ou des conditions de crédit différentes, d’autant que la plupart des banques continuent à afficher le même taux de crédit, les mêmes conditions, les mêmes services ; rares aussi sont les banques qui font du scoring pour le crédit, ou n’offrent des cartes de crédit revolving.
Espérons que cela viendra en 2006, c’est tout le vœu qu’on peut leur souhaiter. T.B.
(Source : www.webmanagercenter.com , le 07/01/2006 à 07h00)
Je crois que le fait d’être extrêmement mal dans son quotidien , son pays , sa terre , ses proches , ses rêves , ses visions et ses projections, c’est quand même l’ état le plus primitif , le plus bestial et dégradant de la nature humaine , c’est la cas de la majorité des tunisiens , qui par la force des choses et l’horreur de la dictature , vivent dans le renoncement , la lâcheté et l’imposture . Je crois que c’est cette habitude au compromis , à l’arrangement , à une certaine forme d’atavisme socioculturel qui nous le donne , et c’est la société humaine qui nous entoure,celle , minoritaire de l’excellence , et l’autre majoritaire de la déchéance , encore plus que nous , c’est notre regard soumis porté sur eux qui nous le donne et nous fige dans la suffisance ,la surenchère , l’autosatisfaction , la frilosité et la prudence qui sont véritablement les chaînes qui nous clouent à la passivité mortelle , et à ce laisser aller , ce laisser mourir qui frappent toutes les classes et toutes les générations confondus de cette Tunisie formatée, pour toutes les desiderata du système, paupérisée sous vide, et face à ça, je ne suis pas seul dans ce cas à tourner en rond , je lis des textes limitatifs et stylistiques qui ne veulent rien dire ,des textes inquisiteurs et qui ne proposent rien , ne poussent à rien d’autre qu’à donner l’illusion de déranger les espaces lunaires de notre chère opposition , des textes réquisitoire où il est question d’islamisme et de laïcité , de lâcheté, résignation et double pensée , des discours pédants à dégorger toutes et les rares bonnes volontés .Des textes qui dénoncent évidemment comme toujours chez les autres , leurs propres tares , la facilité est aussi une forme de lâcheté et de résignation et tient toujours sans aucun doute de la multiplicité des discours. Moi qui fais partie des inexpérimentés néophytes en tout, je vois tellement d’esquisse de projets défiler,de délires avorter ect…mais ce que je vois bien , surtout, c’est qu’il n’y a que les jeunes tunisiens qui vivent la réalité tunisienne , les hittistes , les diplômés , les chômeurs , et comble de l’horreur les « harragua » les kamikaze d’un genre nouveau , notre Intifada à nous les tunisiens , qui se sacrifient pour essayer de nous libérer de cet autre colonialisme qui nous spolie de nos vies , je crois qu’il n’y’a pratiquement que ces jeunes là qui vivent vraiment le cancer qui peu à peu se généralise chez nous , et qui ont une conscience d’eux-mêmes , et de notre patrie , qui est une conscience flamboyante et dramatique. La plupart des tunisiens sont « assassinés » sur place. La plupart, ça ne les rend même pas irréductibles parce qu’ils n’ont pas conscience d’être assassinés sur place, tout cela est devenu naturel et coule de source pour eux. Même l’immonde et l’inacceptable quand ils sont matraqués finissent par trouver leur place dans le décor des peuples faibles, nous sommes un peuple faible, par manque de reconnaissance à la vie tout simplement, et par manque de respect envers nous-même.