8 avril 2009

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TUNISNEWS

8 ème année, N° 3242 du 08.04.2009

 archives :www.tunisnews.net  

Luiza Toscane: Une fratrie derrière les barreaux Jamel Jani arrivera à Tunis-Carthage dimanche soir AP: Une association caritative pour les petits cancéreux victime de détournements AP: Accident de l’ATR tunisien: la fédération internationale des pilotes de ligne déplore le verdict italien AP: Le tourisme tunisien résiste à la crise, selon le gouvernement AFP: USA: la justice autorise des transferts de Guantanamo sans recours possible AFP: La Commission internationale de juristes salue la condamnation de Fujimori Syfia: Tunisie : militantes malgré elles Heikel Ben Mustapha:  Universitaires, l’heure est à la solidarité et non à la politique de la terre brûlée!

Larbi Chouikha:  « Le pays où il fait bon vivre »!


Liste actualisée des signataires de l’initiative du Droit de Retour : http://www.manfiyoun.net/fr/listfr.html Celles et Ceux qui veulent signer cet appel sont invités à envoyer leur: Nom, Pays de résidence et Année de sortie de la Tunisie sur le mél de l’initiative : manfiyoun@gmail.com

 

Une fratrie derrière les barreaux

 
Ils sont quatre : Hassen, Hosni, Okba et Kabil Nasri, quatre frères dont plus aucun n’est libre aujourd’hui. Hassen et Okba sont incarcérés en vertu de la loi antiterroriste, pour de longues peines, dans des prisons différentes et aussi éloignées l’une que l’autre du domicile de leur parents à Menzel Bourguiba. Kabil et Hosni, deux anciens prisonniers, sont en garde à vue depuis vendredi dernier au ministère de l’Intérieur à Tunis. Kabil est un ancien prisonnier qui avait été libéré au terme de deux ans et 8 mois d’emprisonnement dans l’affaire dite de l' »Ariana », avant la promulgation de la loi antiterroriste du 10 décembre 2003 : cette dernière allait faire « tomber » Hassen, Hosni et Okba. Jamais les trois frères n’ont été réunis dans la même prison. Ils ont été maltraités, tandis que Kabil subissait le harcèlement de la police politique, notamment des pressions l’empêchant de travailler. Hosni a été libéré récemment, mais sa « liberté » a été de courte durée. Vendredi dernier, le 3 avril, alors qu’il exerçait son métier de vendeur ambulant de parfums, la police l’a arrêté. Kabil était interpellé le même jour sur son lieu de travail à Mateur. Une descente de police musclée au domicile de Mohammed et Baya Nasri, leurs parents, s’est soldée par la saisie de documents personnels et de littérature licite, ainsi que par l’évanouissement de la mère, sujette à des problèmes de tension. La durée légale de garde à vue s’achève aujourd’hui en principe. Leurs parents, désemparés, lancent un appel à l’opinion publique pour que leurs fils soient remis en liberté sans charges.
Luiza Toscane 8 avril 2009
 

Jamel Jani arrivera à Tunis-Carthage dimanche soir

 Le militant Jamel Jani, porte-parole de l’Association des droits de la personne au Maghreb, rentrera en Tunisie pour un bref séjour consécutif au décès de sa mère, la regrettée Jazia Ben Halima.   Notre ami Jamel, qui n’a plus remis les pieds en Tunisie depuis 1997, y passera quatre jours. Jamel devrait arriver à l’aéroport Tunis-Carthage le dimanche 12 avril par un vol NouvelAir dont l’atterrissage est prévu à 23h40.  Soyez nombreux à l’accueillir.
 
Taïeb Moalla Mercredi, 8 Avril 2009, 17h49mn

FILIGRANES (association membre de la FTCR)  VOUS INVITE A LA PRESENTATION DE L’OUVRAGE DE GILBERT NACCACHE Qu’as-tu fait de ta jeunesse ? Itinéraire d’un opposant au régime de Bourguiba Suivi de Récits de prison (1954-1979) Présentation par Hichem Abdessamad en présence de l’auteur Un pot de l’amitié sera offert. 1, rue de Nantes 75019 Paris M° Crimée – M° Ourcq – Bus 54 Vendredi 10 Avril à 19H00

Une association caritative pour les petits cancéreux victime de détournements

Son président (actuellement en Tunisie, NDLR) aurait détourné plus d’un million de francs – Enquête pénale ouverte

 
AP | 08.04.2009 | 14:05  Genève (AP)  Une enquête pénale a été ouverte à Genève, suite à des suspicions de détournements de fonds au sein d’une association caritative pour les enfants cancéreux. Celle-ci soupçonne son président d’avoir puisé plus d’un million de francs dans la caisse. Les malversations se seraient produites sur plusieurs années. L’intéressé serait actuellement à l’étranger. L’Association romande des familles d’enfants cancéreux (ARFEC-APG), à Genève, ne fonctionnait plus depuis plusieurs années et elle a été dissoute l’automne dernier, a expliqué mercredi Alain Chanson, un membre de la dernière heure, confirmant une information de la Radio romande. L’examen rétroactif des comptes a révélé des détournements pour plus d’un million de francs. L’argent provenait de legs et de dons de tous horizons. Le président, soupçonné d’avoir mélangé les comptes de sa propre société et ceux de l’association caritative, se trouverait aujourd’hui en Tunisie. Deux plaintes, l’une pénale et l’autre civile, ont été déposées auprès du Parquet genevois, qui a confirmé mercredi à l’AP l’existence d’une procédure pénale. A noter que l’ARFEC-APG se distingue totalement de l’ARFEC, l’Association romande des familles d’enfants atteints d’un cancer, basée à Lausanne et fondée en 1987.


Accident de l’ATR tunisien: la fédération internationale des pilotes de ligne déplore le verdict italien

Associated Press, le 7 avril 2009 à 21h30  TUNIS (AP) — Le président de la fédération internationale des associations de pilotes de ligne (IFALPA), Carlos Limon, a déploré mardi les sentences prononcées fin mars par le tribunal de Palerme condamnant à de lourdes peines des membres de l’équipage de l’ATR de la compagnie tunisienne Tuninter, qui s’était abîmé en mer en août 2005 au large de la Sicile. L’accident avait fait 16 morts et 23 blessés. Au terme de ce procès, le pilote et le copilote ont été condamnés à 10 ans de prison. Le directeur général de la compagnie, Moncef Zouari, et le directeur technique, Zouhair Chétouane, ont écopé de neuf ans d’emprisonnement chacun, deux responsables de la manutention et un mécanicien de huit ans. Lors d’une conférence de presse, M. Limon s’est déclaré « solidaire » avec le pilote et le copilote qu’il a rencontrés à Tunis. « Je suis persuadé que les pilotes ont accompli leur tâche dans les règles. Après l’arrêt des deux réacteurs, ils ont tout tenté et réussi un amerrissage conforme aux procédures utilisées à l’échelle internationale. Il n’y a pas de reproches à leur faire », a-t-il martelé. Selon lui, de telles circonstances « ne justifient pas de poursuites criminelles et il ne devait pas y avoir de procès du tout ». Le président de l’IFALPA a confirmé qu’une erreur d’installation d’une jauge de carburant sur l’ATR-72 de la Tuninter due à un défaut de fabrication est à l’origine de l’accident, notant que le constructeur franco-italien a depuis corrigé. Il a par ailleurs reproché aux autorités italiennes de ne pas s’être conformées à l’annexe 13 de l’OACI (Organisation internationale de l’aviation civile) qui leur commandait d’impliquer le gouvernement tunisien dans l’enquête, « ce qui n’a pas été fait », a-t-il regretté. Il a fait état d’une action conjointe en cours entre l’IFALPA et l’ECA (Europeen Cockpit Association) pour y remédier. « Nous allons soutenir les pilotes tunisiens comme nous l’avons fait précédemment avec un pilote japonais dont l’affaire a été portée devant la Cour suprême et qui a été acquitté », s’est-il engagé. AP Associated Press

 

Le tourisme tunisien résiste à la crise, selon le gouvernement

Associated Press, le 7 avril 2009 à 18h42 TUNIS (AP) -Particulièrement exposé aux retombées de la crise économique mondiale, le tourisme tunisien a « bien résisté » à l’impact de la récession notamment en Europe, son plus gros pourvoyeur, durant le premier trimestre 2009. Le ministre tunisien du Tourisme, Khélil Laâjimi, a fait état mardi lors d’une conférence de presse de 1.300.000 entrées enregistrées à fin mars dernier, soit une « légère baisse de 1% », par rapport à la même période de 2008. « Plus important » que le nombre de visiteurs, les recettes ont évolué de 0,9% en euros, a-t-il relevé. Optimiste, M. Laâjimi a relevé de « bons signes » pour avril 2009, « un mois repère », prévoyant qu’il sera même meilleur que celui de l’année précédente, qui avait marqué un « record » avec plus de sept millions de touristes étrangers ayant visité la Tunisie. Il espère maintenir le cap des 1,4 million de touristes français de 2008. Deuxième pourvoyeur en devises avec des recettes d’environ 1,9 milliard d’euros en 2008, le tourisme contribue à raison de 7% au PIB de la Tunisie et couvre 65% du déficit de la balance de paiement du pays. Avec 230.000 lits répartis sur 814 unités hôtelières, il génère 380.000 postes d’emploi directs et indirects. AP


USA: la justice autorise des transferts de Guantanamo sans recours possible

 
         WASHINGTON, 7 avr 2009 (AFP) – Une cour d’appel fédérale de Washington a autorisé mardi le transfert de détenus de Guantanamo vers d’autres pays, sans que leurs avocats en soient prévenus à l’avance, empêchant de fait tout recours en justice contre ce transfert.     Neuf Chinois musulmans ouïghours avaient demandé à la justice américaine de les protéger au cas où ils seraient renvoyés vers la  Chine, leur pays d’origine où ils disent être persécutés.     En première instance un juge fédéral avait contraint le gouvernement américain à prévenir les avocats trente jours avant le transfert.     Mais mardi, la cour d’appel fédérale a estimé que « tant que l’Exécutif certifie (…) que les Etats-Unis ne transfèreront pas un détenu +dans un environnement où il pourrait être torturé+ », les détenus n’ont pas à craindre un transfert contre leur gré.     Une soixantaine de détenus de Guantanamo ont été totalement blanchis par les Etats-Unis mais demeurent prisonniers car ils craignent d’être emprisonnés, torturés, persécutés voire exécutés s’ils sont rapatriés dans leur pays d’origine.     Pour le Centre pour les Droits constitutionnels (CCR), qui défend des dizaines de prisonniers de Guantanamo, « la cour a abdiqué on rôle de protection de ces hommes détenus par les Etats-Unis ». « Faire confiance au président n’est pas suffisant en 2009 pour éviter que les Etats-Unis ne se fassent complices de torture et pour protéger un droit individuel », a estimé dans un communiqué, Emi MacLean, une avocate du CCR.      Elle a raconté comment les tribunaux fédéraux avaient par deux fois ces dernières années sauvé un de ses clients d’un rapatriement en Libye où « il aurait disparu en prison ».     Cette décision, a-t-elle ajouté, créée une situation de « crise » pour les détenus libérables de Guantanamo et « il est urgent que des pays (tiers) leur offrent un asile sûr ». Selon elle, les détenus concernés viennent d’Algérie, d’Azerbaïdjan, de Chine, de Libye, des territoires palestiniens, de Russie, de Syrie, du Tadjikistan, de Tunisie ou d’Ouzbékistan.  

La Commission internationale de juristes salue la condamnation de Fujimori

AFP, le 8 avril 2009 à 11h46 GENÈVE, 8 avr 2009 (AFP) – La Commission internationale de juristes (CIJ) s’est félicitée mercredi de la condamnation de l’ancien président péruvien Alberto Fujimori à 25 ans de prison pour « crimes contre l’humanité ». La sentence, prononcée mardi à Lima par un tribunal spécial, « constitue une importante étape dans la lutte contre l’impunité au Pérou et en Amérique Latine », a estimé cette organisation dans un communiqué. C’est « un nouveau succès pour la justice en Amérique latine et dans le monde: un ancien chef d’Etat, élu démocratiquement, a été condamné pour crimes contre l’humanité par un tribunal national », a souligné Wilder Tayler, secrétaire général de la CIJ. « En dépit des difficultés, le Pérou a démontré que ces crimes ne peuvent rester impunis et qu’il est possible de garantir un procès équitable dans le pays où ces faits graves ont été commis », a-t-il ajouté. La CIJ, créée en 1952, est composée de 60 juristes éminents. L’organisation, dont le secrétariat général est basé à Genève, a joué un rôle actif dans la procédure. « D’abord en présentant un affidavit (rapport juridique) devant la justice chilienne (alors que Fujimori était réfugié au Chili, ndlr) pour analyser l’obligation internationale d’extrader ou juger Fujimori », a rappelé la CIJ. La CIJ a également envoyé au Pérou un observateur qui a assisté à plusieurs audiences et elle a présenté des rapports d’expertise à la justice péruvienne.  

 


Tunisie : militantes malgré elles

Féthi Djebali, Youad Ben Rejeb (Syfia Tunisie) La guerre contre le terrorisme provoque des dégâts, notamment sur les femmes. En Tunisie, des mères et des épouses de présumés terroristes sont sorties de leurs cuisines pour mener un combat infatigable afin de prouver l’innocence des leurs. « Mère, Ô combien j’aurais aimé que tu sois à mes côtés afin de me rouler en boule comme le hérisson apeuré, de me réfugier en ton giron et pleurer… Afin de me répandre en sanglots jusqu’au petit matin… » Des lettres comme celle de Hâfidh Barhoumi à sa mère, Zaineb Chebli, Houda, Faouzia, Fatima et beaucoup d’autres femmes tunisiennes en ont reçues. Jadis femmes au foyer, nombre d’entre elles se sont aujourd’hui arrachées à leurs fourneaux pour se jeter dans un combat qui, malgré elles, est devenu le leur. « La politique ne m’intéressait pas du tout. Je n’ai jamais voté aux élections. Ce qui comptait pour moi c’était ma maison et ma famille », confie Zaineb Chebli. La cinquantaine passée, la tête recouverte d’un voile, elle a appris beaucoup dans le combat qu’elle mène pour innocenter son fils : reconnaître un policier en civil qui la prend en filature, prendre la parole en public, organiser des sit-in et faire signer des pétitions. Les ennuis ont commencé le jour où on est venu prendre son fils. « Un interrogatoire de routine », dit-on aux proches des personnes arrêtées. Mais leurs fils ou époux ne reviendront peut-être jamais, et leur vie relativement tranquille a alors sombré dans la précarité et l’attente. « Jamais je ne pourrai trouver les mots pour décrire ma peine. Toute la famille vit dans la douleur et le sentiment d’impuissance », témoigne Om Anis, qui attend la sortie de son fils depuis plus que 4 ans. « Ils m’ont pris ce qu’il y a de plus cher pour moi. Toute ma vie a été bouleversée », ajoute-t-elle, les larmes aux yeux. Le refus de l’arbitraire En Tunisie, la loi du 10 décembre 2003, dite « de soutien aux efforts internationaux de lutte contre le terrorisme », a été promulguée le jour de la célébration de la Journée mondiale des droits de l’Homme. Elle a entraîné jusqu’à aujourd’hui 1 254 arrestations, selon l’association de lutte contre la torture en Tunisie, pour la plupart des jeunes. Beaucoup d’entre eux n’ont pas eu droit à des procès équitables. Cette loi prévoit des peines allant de 5 à 15 ans de prison et va jusqu’à priver les avocats de leur droit au secret professionnel, au cas où ils seraient informés de faits ou de propos prouvant la culpabilité de leurs clients. Selon Me Abdel Raouf El Ayadi, qui défend la cause de ces femmes dont la société tunisienne refuse d’entendre les histoires, « la totalité des dossiers que j’ai pris en charge ont été des procès sur aveu et non des procès sur preuves alors que les aveux ne peuvent jamais constituer un moyen de preuve ». Avouer est souvent le résultat de mauvais traitements, comme en témoigne cette lettre de K. L. à sa mère : « On m’a mis dans un cachot obscur, dénué de toute installation hygiénique et sans propreté. L’aération faisait défaut, tout comme la lumière. Les cafards infestaient le lieu et j’en ai gardé les marques sur mes jambes. Fatima vit aujourd’hui de l’espoir de retrouver son fils. Elle ne fête plus rien. Chaque semaine, elle doit lui rendre visite avec de quoi manger pour toute la semaine, pour lui épargner la nourriture infecte servie dans l’institution carcérale. « Quand je regarde derrière moi, je me rends compte que j’ai passé 4 ans sur le même rythme. Entre le marché, la cuisine et la prison », s’époumone-t-elle. Fatima est aujourd’hui membre du Comité des mères des victimes de la loi du 10 décembre 2003. C’est Zaineb Chebli qui a eu l’idée de créer ce comité dont elle est la présidente. « Mon fils avait 19 ans quand ils me l’ont pris. Je savais qu’il n’était pas impliqué et jusqu’à aujourd’hui, je crois en son innocence. Alors, j’ai décidé de lutter pour sa cause » : c’est ainsi qu’elle explique les raisons qui l’ont poussée à créer ce comité. « On m’a expliqué que ça ne serait pas facile, même dangereux. On m’a demandé si j’étais prête à affronter la police qui ne me laisserait plus tranquille. Et j’ai dit oui. » Solidarité dans la détresse Avant, ces femmes ne se connaissaient pas. Elles se sont rencontrées pendant les longues heures d’attente devant la prison ou à la sortie des commissariats où elles étaient venues chercher des renseignements. Elles ont fini par s’organiser souvent dans la solitude et l’absence du mari ou du fils. À présent, elles s’appellent, se consolent, se racontent leur quotidien et leurs espoirs de voir un jour leurs familles reconstruites. Le comité organise des manifestations et des sit-in, et ses membres ont aussi appris à jouer la carte des médias. C’est à la faveur de cette solidarité entre victimes que des liens se sont tissés et des actions d’entraide ont vu le jour. « Cela a été frustrant et douloureux pour moi de voir mes enfants embrasser leur père à travers une vitre, raconte Houda, dont le mari est emprisonné dans le cadre de cette loi. Je remarque toujours l’absence du père dans leurs dessins. » (Source : Agence de presse Syfia international (France), le 6 mars 2009) Lien: http://www.syfia.info/index.php5?view=articles&action=voir&idArticle=5084


 

Universitaires, l’heure est à la solidarité et non à la politique de la terre brûlée!

 
Heikel Ben Mustapha
Il va sans dire que l’université tunisienne vit depuis quelques deux mois une crise sans précédent. Cela a été dit plus d’une fois et il est maintenant inutile de dire pourquoi. Cela se résume en deux mots, les autorités de tutelle ont commencé ce qui a été achevé par un BE dont le salut politique passe par l’immolation d’un secteur. Depuis, des solutions ont été suggérées sur le net ou dans des AG locales. Or, en relisant la production universitaire, j’ai constaté que toute la littérature produite en réaction à la crise syndicale de l’université, y compris ma modeste contribution qui n’engage personne d’autre que moi, ne se suffisait qu’à mettre le doigt sur la crise sans pour autant évaluer les choix défendus par les uns et par les autres, notamment la nécessité de créer un syndicat autonome et la nécessité de poursuivre nos luttes à l’intérieur de l’UGTT. Même si je ne suis pas hostile au principe du syndicat autonome, j’aimerais bien émettre quelques remarques sur cette stratégie ou plutôt l’allure que cette tentative est en train de prendre. D’abord, il est déplorable que ce choix soit défendu avec comme arguments majeurs, la diffamation du BN de la FGESRS ou particulièrement son SG Sami Aouadi, d’un côté, et la publication de listes de signataires d’une présumée pétition nationale où ils déclarent leur démission de l’UGTT et la formation d’une commission nationale œuvrant pour la création d’un syndicat autonome. Car, si le SG est impliqué dans « une trahison » comme certaines personnes le font dire à une certaine base, et que ceux qui l’en accusent en détiennent les preuves, il est un peu étonnant qu’ils veuillent rester les dépositaires de ces preuves secrètes. Ceci dit, il s’agit là d’une basse stratégie qui ne fera que détruire un secteur déjà impénitent. A mon avis, ces preuves, demeurées jusque là secrètes, sont un fantasme dû à certains griefs personnels que certains ont contre Sami Aouadi. Qu’il soit bien compris que je ne défends le SG que pour deux raisons essentielles : l’absence de preuves tangibles de la trahison dont on l’accuse, d’abord, et la sauvegarde de la cohésion qui a représenté notre attitude lors de la réunion du 31/01/09, laquelle cohésion est minée par cette attitude casse-cou à laquelle se livrent les instigateurs de la pétition (j’y reviendrai plus bas). Venons en maintenant au second pilier de la création de l’autonomie syndicale tel qu’il est présenté à la base, à savoir cette liste de signatures. En effet, je crains que cette méthode ne soit pas la meilleure des stratégies pour convaincre les militants de démissionner à leur tour. Que représentent en effet ces signatures ? A mon avis, ce n’est que l’expression d’un ras-le-bol face aux agissements récents de la centrale syndicale. Du coup, je ne pense pas que cette pétition soit signée pour se lancer dans une aventure de cascadeurs syndicaux. Autrement dit, en admettant que ces listes soient bien réelles, je doute fort que notre base syndicale, qui sait bien évaluer la situation politique du pays, veuille se lancer dans le connu-inconnu. J’incline à penser que nous ne sommes pas tous amateurs de tunnels sans bout !! Toutefois, une solution est assurément urgente, mais elle doit se faire, à mon sens, dans un consensus démocratique. Si on peut reprocher à nos amis du BN certaines choses, cela ne signifie pas que nous devrions leur forcer la main et présenter le secteur dans une image de tiraillement. Certes, nous sommes tiraillés entre deux choix amers, mais cela fait-il que les deux tendances sont ennemies ou en conflit ? Si divergence il ya, elle n’est en ce moment qu’idéelle, ce qui est bien sûr légitime. Car, j’aime bien à croire que nous sommes plus unis que jamais, par la force des choses. La question est de savoir, dans l’union, trouver des solutions viables !! L’appel au rassemblement parallèle au conseil sectoriel du 11/04 est non seulement une action insignifiante, mais elle témoigne aussi d’un certain dilettantisme syndicalo-politique si ce n’est pas la politique de la terre brûlée. Car, pourquoi veut-on se rassembler devant une organisation que l’on a quittée. Je pense qu’une attitude raisonnée serait de laisser se tenir sereinement ce conseil sectoriel, qui en vérité n’a pas été bien préparé et s’annonce clos, en appelant d’urgence à un meeting dans l’une des institutions universitaires où nous pourrions débattre sereinement de l’avenir du travail syndical à l’université. Il est nécessaire, également, que les universitaires s’expliquent sur leur choix librement, quitte à organiser une consultation nationale visant à comprendre ce que voudrait la base. Pour finir, je pense que l’heure est à la solidarité et non aux règlements de compte et à l’improvisation casse-cou ! Car, que l’on ait des griefs contre le BN de FGESRS -et Dieu sait que j’en ai beaucoup-, il n’est pas salutaire pour l’université de les mettre sur la table, en ce moment de crise, dangereuse.
Heikel Ben Mustapha Enseignant à la fac des Lettres de Manouba et, jusqu’à décision contraire, militant syndicaliste au sein de la FGESRS  


« Le pays où il fait bon vivre »!

Larbi Chouikha A l’approche des grandes échéances électorales, la communication publique – officielle – se déploie dans tous les sens, et il lui arrive parfois de manquer de discernement, de retenue et de bon sens. La semaine dernière, une ONG basée en Irlande, nous dit-on, nous gratifie d’un rapport et surtout, d’un classement, qui débordent d’éloges et de compliments à l’égard de ce pays «où il fait bon vivre» ! On apprendة par les médias officiels, que notre pays est classé «en tête des pays arabes» pour «sa qualité de vie», et que neuf critères ont été choisis pour dresser cette lumineuse taxinomie : «le coût de la vie», «l’offre culturelle et de loisirs», «l’économie», «la santé», «la sécurité» et…… «les libertés» (sic) ! Bien évidemment, on ne saura jamais les termes du protocole de cette étude, ni ses tenants et ses aboutissants, ni si tous les Tunisiens avaient été interrogés et surtout, comment ils l’auraient été ?… Et après tout…! Le plus cocasse dans cette histoire, c’est que tous les grands médias ont été convoqués à la célébration de cet évènement en pavoisant sous toutes les coutures : des manchettes aux titres dithyrambiques ornent la Une des grands quotidiens, des stations de radio sollicitent les avis des «grands experts», et notre chaîne nationale de télévision s’offre même «le luxe» de louer des canaux satellitaires pour interviewer experts et universitaires arabes basés au Caire, à Beyrouth et même aux USA ! Evidemment, tous félicitent à cœur joie nos gouvernants pour ces performances «jamais atteintes dans aucun pays arabe». A écouter nos médias, à lire nos journalistes, à scruter les propos des experts et universitaires devenus orfèvres en la matière, on a l’impression que le Tunisien ne réalise pas son bonheur et sa chance de vivre dans ce pays ! A force d’entendre ressasser ce discours mirifique, on est amené à nous demander si ce pays dans lequel nous vivons ne s’est pas subitement métamorphosé à notre insu. Que les dizaines de jeunes désœuvrés qui se lancent dans l’aventure de l’immigration clandestine pour atteindre les côtes européennes au risque de leur vie, ne sont que mensonge et supercherie. Que les événements sociaux qui ont secoué les régions du bassin minier du Sud-Ouest du pays ainsi que le malaise social qui s’empare de plusieurs catégories de travailleurs ne sont que fumisteries ou épiphénomènes…. Et pour puiser encore plus dans les sources de l’imagination fertile des laudateurs de tous poils, pourquoi ne pas imaginer aussi que notre pays s’est mué en un havre de paix et de liberté où tous les démocrates et militants persécutés arabes trouvent – paisiblement – refuge ! Que des milliers de boat people venus des différents pays arabes débarquent – clandestinement – sur nos côtes, en quête d’un mieux-être dans «ce pays où il fait bon vivre», … Sur cette lancée, on peut aller encore plus loin, s’il le faut, au risque de nous fondre dans le ridicule et le burlesque. En tout cas, si l’on se découvre une exaltation pour les classements de ce genre, je propose aussi que nos médias et nos experts patentés plongent leur regard adulé dans le dernier rapport 2008 de Reporters Sans Frontières (RSF) sur l’état de la liberté de la presse dans le monde, ou dans celui du Pnud à propos du développement humain dans le monde arabe, ou encore, dans celui de Transparency International qui dresse chaque année un état de la corruption dans le monde… On constatera ainsi que le tableau qui y est esquissé est plus nuancé. (Source: le blog des amis d´Attariq Aljadid le 23 février 2009) Lien: http://amisattariq.blogspot.com
 
 
 

 

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