Tunis, le 14 mai 2009
Communiqué commun de L’inter associatif La coordination des associations autonomes de la société civile en Tunisie
L’inter-associatif, coordination des associations autonomes de la société civile, suit avec inquiétude l’évolution de la dernière campagne de déstabilisation menée contre le Syndicat national des Journalistes tunisiens (SNJT). Cet événement coïncide avec la publication par le SNJT de son rapport annuel sur la situation de la presse à l’occasion de la Journée mondiale de la Liberté de la Presse. Cette campagne de déstabilisation, dont le but est la dissolution de force du Comité exécutif du SNJT et la tenue d’une Assemblée générale extraordinaire élective, a été orchestrée au moyen d’une pétition visant à retirer par ses signataires leur confiance au Comité exécutif et par la démission de trois de ses membres. Ces faits sont d’autant plus déplorables qu’une pression est exercée par les responsables des entreprises de presse pour obtenir les signatures et qu’une campagne de dénigrement est menée contre certains des membres du Comité exécutif. Devant la gravité de cette situation, l’Inter-associatif : – Appelle les journalistes à rester solidaires entre eux afin de préserver leur jeune structure, à mesurer tout l’intérêt qu’il y a à conserver l’autonomie d’un syndicat de défense des droits sociaux, économiques et moraux de la profession. – Exprime son entière solidarité à tous les journalistes qui tiennent à la légitimité de leur Comité exécutif, élu démocratiquement, et à œuvrer en faveur des intérêts de la profession ainsi qu’à défendre la liberté de la presse et d’expression. – Dénonce vivement ces méthodes, devenues courantes, qui ne visent, en dernière analyse, qu’à étouffer la société civile autonome en tentant de diviser ses rangs. Ces manœuvres – qui auparavant ont ciblé la Ligue tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LTDH) et l’Association des magistrats tunisiens (AJT)- relèvent d’une même politique de verrouillage des libertés et de monopolisation de l’espace public. L’inter-associatif, appelle, à cet effet, les organisations professionnelles notamment le Conseil de l’Ordre des Avocats, les Universitaires, les structures syndicales et toutes les organisations de la société civile autonome ainsi que les personnalités nationales, à se mobiliser aux côtés du Syndicat national des journalistes tunisiens dans son combat pour l’autonomie et la défense des libertés de presse et d’expression.
Ligue tunisienne pour la défense des Droits de l’Homme (LTDH) Association tunisienne des Femmes démocrates (AFTD) Association tunisienne pour la Recherche et le Développement (AFTURD) Conseil national des Libertés en Tunisie(CNLT)
Tunisie, le chouchou de Leila et voleur de yacht renvoyé devant la justice française
Injustice / vendredi 15 mai par La princesse enchantée Dans l’affaire du yacht volé du Pdg de la banque Lazard frères, le proc’ réclame le renvoi en correctionnelle d’un proche du président Ben Ali, Imed Trabelsi, qui se défausse sur un badaud. L’affaire du yacht volé en mai 2006 du patron de la banque Lazard frères, Bruno Roger, suit son bonhomme de chemin devant la justice française. A la fin du mois d’avril, le procureur de la République a rendu son réquisitoire. En voilà une mauvaise nouvelle pour celui que le régime tunisien présente comme le neveu de l’épouse du président Ben Ali, la vénéneuse Leila, mais qui serait en réalité son fils issu d’un premier lit : Imed Trabelsi. Le procureur requiert son renvoi (avec d’autres acteurs de cette affaire) devant le tribunal correctionnel au motif d’être « complice du vol du navire Le Beruma (…) par fourniture d’instruction, aide et assistance, avec cette circonstance que les faits ont été commis en réunion ». Rien que cela !
Imed choisit un pigeon pour lui faire porter le chapeau Pourtant Imed aura tout fait pour échapper à la justice française. Il a même été jusqu’à faire embastiller un innocent à qui il essaie de faire porter le chapeau. Il s’agit d’un certain Naoufel Benabdelhafid qui affiche un honorable CV de docteur en droit et d’ancien doyen de la faculté de médecine de Tunis. Dans le passé, le pauvre homme a eu la mauvaise idée de rejoindre dans le monde du business son frère qui dirige une entreprise d’import-export implantée en Tunisie… Il semblerait que les deux garçons aient de surcroît fortement énervé Imed en refusant de l’aider à gérer ses affaires alors que le rejetton présumé de Leila Ben Ali le leur avait demandé avec insistance et leur promettait monts et merveilles. Il y a environ un an, après avoir fait l’objet d’une surveillance policière à son domicile, Naoufel Benabdelhafid est soudainement capturé par la flicaille du président Ben Ali et jeté dans une geôle de la prison le 9 avril, à Tunis. Motif invoqué : un feu rouge grillé ! Plus sérieusement, Imed Trabelsi fait alors savoir à la famille éplorée de son prisonnier qu’il doit témoigner devant les deux juges français attendus en mai 2008 à Tunis pour faire la lumière sur l’affaire du yacht volé. Et, foi d’Imed, dès qu’il aura certifié que les Trabelsi n’y sont pour rien, Naoufel sera libéré. Comme si de rien n’était.
Emmené de force devant les juges français C’est ainsi que le 17 mai 2008, le captif a eu la surprise de voir débarquer dans sa cellule des éléments de la garde présidentielle qui l’ont emmené devant les juges français de passage en Tunisie dans le cadre d’une commission rogatoire internationale. Selon l’enquête, Naoufel a alors déclaré que, le 9 mai 2006, il avait été contacté par l’un des acteurs présumés de cette affaire dans le but de trouver un acquéreur potentiel pour le navire volé quatre jours plus tôt en Corse. Mais aussi qu’il avait donné rendez-vous sur le quai du port de Sidi Bou Saïd à Imed Trabelsi qu’il connaissait pour être un « amateur de plaisance nautique », puis qu’il lui avait fait visiter le bateau avant que Trabelsi ne quitte les lieux en indiquant qu’il n’était pas intéressé… Ce tour de passe-passe a bien servi Imed lorsque, le 2 mars 2009, il a été entendu dans le cadre d’une confrontation avec deux complices présumés. Il a alors indiqué qu’il était monté à bord du yacht pour le visiter après que son « ami » Naoufel lui ait présenté le rafiot de luxe comme étant à vendre. Au vu de la demande de renvoi d’Imed en correctionnelle par le procureur, en France, l’argument était sans doute un peu léger.
Crises de nerfs Par contre, aujourd’hui Naoufel croupit toujours en prison. Et refuse de s’auto-dénoncer devant la justice tunisienne cette fois, comme le lui demande Imed Trabelsi. Bref, il fait de la résistance, ne veut pas porter le chapeau et clame son innocence. Il peut d’ailleurs compter sur le soutien de sa sœur, avocate, qui est parvenue à mobiliser de courageux confrères pour assurer la défense du captif. Hélas, en Tunisie, justice rime souvent avec injustice. En mars dernier, Naoufel Benabdelhafid est présenté devant un juge… sans avocat. Le manège recommence alors pour lui faire avouer le vol du yacht qu’il n’a ni commis ni commandité selon des membres de son entourage. Il semblerait même qu’il se trouvait en France au moment où le bateau du Pdg de Lazard frères a accosté à Sidi Bou Saïd. Lors de sa comparution à Tunis, un juge lui promet une libération imminente, un second lui affirme qu’il va prendre quarante ans. Si ce n’est pas perpétuité. On fait mumuse avec ses nerfs. Officiellement, on lui reproche pèle-mêle d’avoir grillé un feu, d’avoir agressé un agent de la circulation et de truander les douanes. Panique à bord. Naoufel Benabdelhafid craque et se blesse lui-même avec un verre d’eau. La scène a été filmée par des avocats horrifiés et présents sur les lieux. Comme d’habitude dans ce type d’affaires, la famille de la victime est soumise à rude épreuve. La sœur a été interdite de quitter le territoire tunisien. Même punition pour son frère qui dispose d’un titre de séjour français et qui s’est, en plus, vu retirer bon nombre de ses licences d’import-export en Tunisie.
(Source: « Bakchich » (Satirique – France) le 15 mai 2009)
L’Italie propose d’aider Tunis pour le rapatriement de clandestins tunisiens
AFP 15.05.2009 |
TUNIS (AFP) — L’Italie a offert à la Tunisie une aide de 50 millions euros avec un doublement du quota de ses migrants légaux en échange de sa collaboration pour la réadmission des immigrés clandestins, a indiqué mercredi le ministre italien des Affaires étrangères. « Nous avons proposé une aide supplémentaire jusqu’à 50 millions d’euros pour développer les régions d’origine des immigrés illégaux en attente de leur rapatriement », a déclaré Franco Frattini à la presse à l’issue d’une brève visite de travail en Tunisie. « L’Italie est prête à envisager le doublement du quota de l’immigration régulière dans le cadre d’un paquet global », a-t-il ajouté, évoquant une formation professionnelle préalable et une coopération « opérationnelle » entre forces de sécurité. Le chef de la diplomatie italienne a été reçu par le Président Zine El Abidine Ben Ali et s’est entretenu avec son homologue tunisien Abdelwaheb Abdallah sur l’immigration, la coopération et le Proche-Orient. Ils ont aussi discuter de la révision des accords bilatéraux sur l’immigration conclus en 1999 et en application desquels 4.000 Tunisiens travaillent légalement en Italie. En revanche, quelque « 250 à 300 » illégaux seulement ont été rapatriés en application de ces accords, a noté M. Frattini, évoquant « un problème d’identification » et « une proposition tunisienne à l’étude ». « Nous avons actuellement certains immigrants illégaux qui n’ont pu être rapatriés faute de leur identification », a-t-il indiqué, ajoutant que la coopération avec Tunis devrait inclure cet aspect. « On n’a pu rapatrier ni en Tunisie, ni vers d’autres pays », a-t-dit, expliquant qu’à leur arrivée en Italie les migrants illégaux détruisent tout leurs documents. Interrogé sur le refoulement critiqué en Europe de plusieurs centaines de clandestins vers la Libye, il a répondu: « Ce que nous avons déjà fait, nous continueront de le faire ».
Prochaine visite du couple royal espagnol en Tunisie
AP | 15.05.2009 | 21:52 Le roi Juan Carlos et la reine Sofia d’Espagne effectueront une visite en Tunisie avant la fin de l’année en cours pour insuffler « une nouvelle dynamique » aux relations entre les deux pays méditerranéens, a annoncé vendredi le ministre espagnol des Affaires étrangères Miguel Moratinos. L’Espagne est le quatrième partenaire économique de la Tunisie après la France, l’Italie et l’Allemagne. Tunis et Madrid sont par ailleurs liés depuis 1995 par un « Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération », le premier que la Tunisie signe avec un partenaire européen. Le chef de la diplomatie espagnole venait de rencontrer le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali au terme d’une visite de 24h à Tunis axée sur le « redémarrage » de l’Union pour la Méditerranée (UPM) gelée à la suite de l’offensive israélienne à Gaza. Plusieurs pays arabes considèrent que leur présence au sein du secrétariat général de l’UPM basé à Barcelone équivaudrait à une normalisation de fait avec Israël. Selon M. Moratinos, qui a également eu des entretiens avec son homologue tunisien Abdelwahab Abdallah, « les moyens diplomatiques sont actuellement examinés pour mettre en application la déclaration du sommet de Paris et celle de la réunion de Marseille » et lancer les projets décidés. AP
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La crise au sein du syndicat des journalistes tunisiens menace la presse nationale
Jamel Arfaoui à Tunis a contribué à cet article – 15/05/09
La direction du Syndicat National des Journalistes Tunisiens accuse le gouvernement d’être à l’origine des tentatives visant à la renverser. Certains membres rétorquent que la direction agit contre leurs intérêts.
La discorde entre la direction du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) et certains de ses membres concernant des allégations de mauvaise représentation est entrée dans sa deuxième semaine, et laisse craindre que ce conflit ne porte préjudice à l’industrie de la presse nationale si aucune solution n’est trouvée.
La crise a éclaté lors d’une conférence de presse du SNJT à l’occasion de la Journée mondiale de la presse, le 4 mai, lorsque le comité directeur du syndicat a présenté le rapport annuel sur l’état de la liberté de la presse en Tunisie. Ce rapport critiquait les autorités pour le harcèlement dont sont victimes certains journalistes et les atteintes à leur liberté de travail en limitant leur accès à l’information. Ce rapport demandait par ailleurs une amélioration des conditions financières et sociales des journalistes.
Lors de cette conférence, le président du SNJT Neji Bghouri avait accusé le ministère de l’Information de restreindre et de ne pas traiter les conditions « misérables » des journalistes tunisiens, malgré le fait que le Président tunisien s’était engagé à y répondre en mars dernier.
Certains membres du syndicat ont considéré ce rapport comme brûlant et « équivalent à une confrontation avec les autorités tunisiennes ». Ces accusations ont dégénéré en confrontations verbales et physiques lors de la conférence.
« La direction actuelle du syndicat est décevante », a déclaré Kamel ben Younes, président du comité d’éthique du syndicat, à Aljazeera.net. « [I]l empêche les négociations avec le ministère de l’Information pour tenter de résoudre les problèmes des journalistes, au lieu d’ouvrir le dialogue. »
Dans un communiqué daté du 12 mai, Younes accuse Bghouri de « bloquer la résolution du dossier de plus de deux cents pigistes, malgré l’existence d’une décision politique sur cette question. » Younes accuse le président du SNJT d’obstruer les négociations avec les autorités par suite de « positions politiques relatives à l’élection présidentielle et envers certains membres du gouvernement ».
Le président du comité des libertés Jamel Kermaoui accuse également la direction de la centrale de s’aligner sur l’opposition et de manquer à défendre les droits des journalistes.
En signe de protestation contre le syndicat et ce rapport, quatre membres du comité directeur ont donné leur démission, ce qui, selon le règlement interne du syndicat, pourrait entraîner la dissolution de l’actuelle direction et nécessiter la tenue de nouvelles élections dans un délai de soixante jours.
M. Bghouri a défendu le rapport et le syndicat, accusant les autorités et le ministère de l’Information de soutenir une pétition visant à discréditer le comité directeur. « Les autorités tunisiennes ont incité certains journalistes pro-governmentaux à fomenter un coup d’Etat contre la légitimité », a-t-il déclaré.
Samira Ghannouchi, l’une des membres à avoir démissionné, affirme ne pas avoir été mise sous la pression des autorités pour démissionner. « La raison de ma démission est claire », a-t-elle déclaré à Magharebia. « Il était devenu impossible de tromper les journalistes en leur faisant croire que nous faisions quoi que ce soit pour la défense de leurs intérêts. »
Mme Ghannouchi a accusé le comité directeur de « mentir aux journalistes en prétextant qu’il existe d’autres entités qui nous empêchent d’aller de l’avant. »
« Je me demande pourquoi nous avons été élus. N’était-ce pas pour servir les intérêts des journalistes ? Je n’ai eu à aucun moment l’impression que nous le faisions, ni que nous avancions dans la bonne direction. »
Pour leur part, les journalistes s’inquiètent de voir ce problème affecter les médias dans le pays.
« Je pense que le problème est allé au-delà de l’évaluation du travail du comité exécutif », a éclaré Nejla Bensalah, une journaliste qui craint que cette crise n’entraîne des restrictions à la liberté de la presse et marginalise encore un peu plus les journalistes, en particulier les jeunes.
« Les victimes sont les journalistes marginalisés. Cette nouvelle crise affectera certainement nos conditions de travail, parce que l’attention sera détournée des problèmes de base concernant la liberté d’expression et d’opinion », a-t-elle déclaré.
Un avis partagé par son collègue Sofiene Chourabi, pour qui cette dernière crise en date est le reflet d’un problème qui gangrène depuis longtemps les syndicats. « Tous les efforts et toutes les énergies doivent être rassemblés pour améliorer les conditions de travail des journalistes. Or, les craintes de mise sous tutelle et de monopole ressenties par un certain nombre d’entre nous entravent la réalisation de cet objectif. J’en appelle à toutes les parties pour qu’elles surmontent leurs différences marginales et rapprochent leurs points de vue au bénéfice de la profession. »
Noureddine Mbarki, journaliste au quotidien d’oppositionAl Watan, défend pour sa part le rapport du SNJT.
« Je pense que ce rapport traite positivement des principales préoccupations sociales et financières des journalistes tunisiens », a-t-il expliqué. « Cela apparaît clairement dans le signalement des conditions fragiles et du manque de respect des lois du travail dans plusieurs organes de presse. Cela est important, en particulier lorsque nous savons que l’indépendance des journalistes et leur capacité à mener à bien leurs missions sont liées à la stabilité de leurs conditions financières et sociales. »
Un communiqué publié le 11 mai par la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) dénonce ce qu’elle considère comme une campagne organisée par les autorités pour saper le SNJT, « autre preuve de l’absence de toute tolérance politique et de l’inimitié envers les défenseurs de la liberté d’expression et des droits de l’Homme. »
La fédération, basée à Bruxelles, soutient la position du SNJT et son « droit à publier des rapports indépendants. »
« Nous devrions nous élever contre cette dernière attaque contre le courage et l’intégrité de nos collègues qui défendent la liberté de la presse », a déclaré Aidan White, le secrétaire général de la FIJ.
Le 11 mai, International Freedom of Expression Exchange, Tunisia Monitoring Group (IFEX-TMG), une alliance composée de dix-huit organisations régionales et internationales, avait envoyé un message au Président Zine El Abidine Ben Ali, dans lequel elle faisait part de sa « sérieuse préoccupation concernant les mesures prises par votre gouvernement pour miner l’indépendance du SNJT et interférer dans ses affaires internes ».
Le 3 mai, le Président Ben Ali avait envoyé un message à la presse tunisienne à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, dans lequel il exprimait son respect pour « tous les hommes et toutes les femmes qui travaillent dans ce secteur ».
Dans son message, M. Ben Ali affirmait que le gouvernement tunisien reconnaît les efforts faits par les journalistes pour « accomplir leur noble mission et respecter les valeurs et les principes nationaux, ainsi que l’éthique de la profession ».
« Nous leur renouvelons notre appel en faveur de plus de recherche, de création et de diversification des initiatives et des efforts dans tout ce qui aidera à porter la presse tunisienne aux plus hauts niveaux », avait déclaré le Président.
(Source : «Magharebia » (site financé par le pentagone US) Le 15 mai 2009)
http://www.magharebia.com/cocoon/awi/xhtml1/fr/features/awi/features/2009/05/15/feature-01
Cinéaste chevronné, journaliste et historien du cinéma, Férid Boughdir est aussi connu comme réalisateur. Né à Hammam-Lif en 1944, Boughdir a un parcours cinématographique jalonné de succès. Placé à l’avant-garde du renouveau du cinéma tunisien, ce réalisateur éclectique aux yeux des uns, réaliste aux yeux des autres, s’est éloigné des sentiers battus pour se pencher vers la modernité en multipliant les projets de sa société, puisés dans le patrimoine culturel de son pays et dans la mémoire collective de son peuple : son œuvre réunit rêve et réalité, souvenirs et ambitions, passé et présent. Ses films évoquent non seulement la figure d’un réalisateur engagé, passionné de cinéma, mais aussi ils reflètent la philosophie de ce cinéaste imprégné de réalisme et d’humanisme qui appelle à l’ouverture, à la tolérance et au dialogue des civilisations. Si la réussite des premières tentatives de réalisation demeure tout à fait locale , ses deux derniers longs-métrages « Halfaouine » (1990) et « Sif Halk Eloued » (1995) ont en revanche passé la rampe et ont connu un succès retentissant à l’échelle mondiale en contribuant ainsi à la résurrection du cinéma tunisien alors plongé dans une profonde léthargie. Ces deux films ont suscité des polémiques dans les milieux artistiques tunisiens, maghrébins et arabes, mettant en cause le courage du réalisateur d’avoir eu recours à des images osées pour peindre des réalités propres à des époques et des lieux bien déterminés de notre histoire. Malgré les réactions hostiles émanant d’esprits chagrins qui appelaient au scandale après avoir vu « Halfaouine », le film a été en général bien reçu au Maghreb arabe et en Europe. A part son talent de réalisateur, Férid Boughdir est un historien du cinéma arabe et africain, Il est toujours sollicité par les organisateurs des grands festivals cinématographiques du monde soit pour donner une conférence soit pour être membre de jury. Il fut invité d’honneur dans plusieurs manifestations internationales : de Berlin à Ouagadougou, de l’Espagne à Beyrouth et de la France au Maroc. Cette année encore, il est désigné membre du jury de la section Courts-métrages par les organisateurs du Festival de Cannes dans sa 62è session qui se déroule du 13 au 24 mai 2009. Rappelons qu’il a déjà été par le passé choisi membre du jury pour la section Longs-métrages dans le même festival en 1991, une année après le grand succès de son film « Halfaouine ». Le cinéma tunisien est certes absent de toutes les sections de cette 62è session du festival de Cannes, cependant notre réalisateur peut honorer de sa présence, en tant que membre du jury, le cinéma tunisien. Il ne manquera jamais, comme il l’a toujours fait, de mettre en relief à ces collègues du monde entier la production cinématographique tunisienne et de les inviter à venir tourner leurs films dans notre pays où plusieurs films étrangers ont été tournés. Des projets ? Férid Boughdir en a certainement. En effet, en tant que coordonnateur de la Consultation Nationale du cinéma et des moyens audio-visuels, il aura à constituer les commissions pour mener les enquêtes et recueillir les témoignages et les suggestions de toutes les personnes concernées par le secteur audio-visuel pour enfin arrêter les recommandations nécessaires susceptibles de promouvoir ce secteur en Tunisie. Ces recommandations seront soumises aux autorités compétentes qui les prendront en considération lors de l’élaboration des projets ayant trait au cinéma et aux autres activités audio-visuelles. Après quoi, notre cinéaste va se consacrer à son nouveau film qu’il a intitulé « Les Anges ». Le projet est, croit-on savoir, fin prêt et le tournage est imminent. A vrai dire, ce nouveau film n’a que trop tardé, mais soyons sûr que notre attente ne sera pas déçue ! Hechmi KHALLADI (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 15 mai 2009)
AFP, le 15 mai 2009 à 14h53 TUNIS, 15 mai 2009 (AFP) – L’Etoile Sportive du Sahel a limogé son entraîneur franco-allemand Gernot Rohr, a annoncé jeudi la direction du club tunisien sur son site internet. Ce limogeage intervient après l’amère défaite cette semaine lors de l’ultime journée du Championnat de Tunisie du club de Sousse (sud) contre son rival domestique, l’Espérance Tunis (4-1). A l’issue de sa victoire, l’Espérance a remporté le titre, l’Etoile du Sahel terminé 3e du Championnat, derrière le Club Africain. Gernot Rohr « n’a pas réussi à s’adapter aux réalités du football tunisien et a été incapable de comprendre la mentalité culturelle, c’est pourquoi nous mettons fin à notre collaboration », a indiqué le site internet. « Certains joueurs n’ont participé qu’à deux ou trois séances d’entraînement avant ce match final, cela n’est pas acceptable », ajoute le site. Arrivé en novembre dernier en Tunisie, Rohr avait signé un contrat jusqu’au 30 juin 2010 avec l’ES Sahel, en remplacement du Suisse Michel Ducastel, limogé pour résultats insuffisants. Gernort Rohr, 55 ans, ancien joueur professionnel originaire d’Allemagne, a rejoint à 24 ans Bordeaux, club avec lequel il a été triple champion de France (1984, 1985 et 1987). Devenu entraîneur, il a notamment dirigé Nice (1re div. française) et Ajaccio (2e div. française), qui l’avait licencié le 28 août 2008.