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FIDH & OMCT:Tunisie: Campagne de diffamation Ă l’encontre de Mme Sihem Bensedrine
AFP: Attentat de Djerba: l’ombre de Khalid Cheikh Mohammed sur la cour d’assises
Le Monde: Christian Ganczarski avait été repéré par la police allemande
Sihem Bensedrine: LâĂ©preuve de Gaza et la faillite de la « communautĂ© internationale »
TaĂŻeb Moalla: Gaza – « Ils sont coincĂ©s comme des rats »
Le Monde: Nouvelle expansion pour l’Hollywood tunisien
APPEL URGENT – LâOBSERVATOIRE
TUN 001 / 0109 / OBS 001
Campagne de diffamation / HarcĂšlement
Tunisie
LâObservatoire pour la protection des dĂ©fenseurs des droits de lâHomme, programme conjoint de la FĂ©dĂ©ration internationale des ligues des droits de lâHomme (FIDH) et de lâOrganisation mondiale contre la torture (OMCT), vous prie dâintervenir de toute urgence sur la situation suivante en Tunisie.
Description des faits :
LâObservatoire a Ă©tĂ© informĂ© de sources fiables dâactes de harcĂšlement et dâune campagne de diffamation menĂ©e Ă lâencontre de Mme Sihem Bensedrine, porte-parole du Conseil national pour les libertĂ©s en Tunisie (CNLT) et rĂ©dactrice en chef du journal en ligne Kalima.
Selon les informations reçues, le 11 dĂ©cembre 2008, United Press International a publiĂ© dans une dĂ©pĂȘche des accusations portĂ©es par un ancien journaliste de Kalima qui aurait subi des pressions pour rallier une entreprise de dĂ©stabilisation de Kalima et du CNLT qui serait orchestrĂ©e et financĂ©e par lâAgence tunisienne de communication extĂ©rieure (ATCE). Ce journaliste accuse notamment Mme Bensedrine âdâextorsion et de spĂ©culation sur les droits de lâHommeâ, de percevoir des sommes dâargent qui dĂ©passent le demi-million dâeuros de diverses parties Ă©trangĂšres et de mener un âgroupe dâopportunistes qui infectent le paysage des droits de lâHomme en Tunisieâ. Ces accusations ont ensuite Ă©tĂ© relayĂ©es dans divers journaux tunisiens (Quotidien, Al Chourouq, Al Hadeth, Likollennas, Assarih, Al Mulahedh, etc.), arabes (Al Charq au Liban, La Gazette du Maroc, Rose El Youssef en Egypte, etc.) et europĂ©ens (TDG blog en Suisse, Middle East Online Ă Londres, Africa live en Allemagne, etc.) ainsi que par des chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision libanaises.
LâObservatoire craint que cette nouvelle campagne de diffamation Ă lâencontre de Mme Bensedrine soit menĂ©e en reprĂ©sailles suite Ă sa participation, comme tĂ©moin, au procĂšs menĂ© devant la Cour dâassises du Bas Rhin contre M. Khaled Ben SaĂŻd, ancien Vice-consul Ă Strasbourg et ancien commissaire de police Ă Jendouba, reconnu coupable dâavoir donnĂ© lâinstruction de commettre des crimes de torture et des actes de barbarie et condamnĂ© le 15 dĂ©cembre 2008 Ă Â huit ans de prison par contumace.
LâObservatoire rappelle en outre que Kalima et ses collaborateurs ont rĂ©guliĂšrement fait lâobjet dâactes de harcĂšlement. Toutefois ceux-ci se sont intensifiĂ©s depuis octobre 2008. Le 8 octobre 2008, le site de Kalima hĂ©bergĂ© en Europe a Ă©tĂ© piratĂ© et vidĂ© de son contenu. Le 27 octobre, MmeNĂ©ziha Rjiba, Ă©galement rĂ©dactrice en chef de Kalima, a Ă©tĂ© convoquĂ©e devant le Procureur de la RĂ©publique aprĂšs avoir mis en cause les services tunisiens suite Ă la destruction du site web de Kalima. M. Dhafer Otay, coordinateur de Radio Kalima, et Mme Faten Hamdi, journaliste Ă Radio Kalima, ont Ă©galement Ă©tĂ© interpellĂ©s et violentĂ©s par des policiers au cours de novembre 2008. M. Omar Mestiri, le directeur de la rĂ©daction de Kalima, a quant Ă lui reçu en novembre une injonction dâexĂ©cuter une dĂ©cision de redressement fiscal de 33 000 dinars tunisiens. Ce redressement porte sur une pĂ©riode pendant laquelle M. Mestiri nâavait aucun revenu, ayant Ă©tĂ© soumis Ă une assignation Ă rĂ©sidence dans le district de Tunis sur une pĂ©riode de deux ans suite Ă une dĂ©cision du juge dâinstruction Ă©mise en mai 1999, en relation avec ses activitĂ©s en tant que secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du CNLT. Enfin, le 10 dĂ©cembre 2008, M. Lotfi Hidouri, secrĂ©taire de rĂ©daction de lâĂ©dition Ă©crite du journal, a Ă©tĂ© interpellĂ© Ă lâaĂ©roport de Tunis alors quâil se rendait au Forum de la presse arabe Ă Beyrouth.
LâObservatoire rĂ©affirme sa prĂ©occupation quant Ă la poursuite de la rĂ©pression par les autoritĂ©s tunisiennes de toute personne qui promeut et dĂ©fend les droits de lâHomme, et rappelle que conformĂ©ment Ă lâarticle 1 de la DĂ©claration sur les dĂ©fenseurs des droits de lâHomme, adoptĂ©e par lâAssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations unies le 9 dĂ©cembre 1998, âchacun a le droit, individuellement ou en association avec dâautres, de promouvoir la protection et la rĂ©alisation des droits de lâHomme et des libertĂ©s fondamentales aux niveaux national et internationalâ.
Actions demandées :
LâObservatoire vous prie dâĂ©crire aux autoritĂ©s tunisiennes et de leur demander de :
i. Garantir en toutes circonstances lâintĂ©gritĂ© physique et morale de Mme Sihem Bensedrine et de lâensemble des collaborateurs de Kalima ;
ii. Mettre un terme immĂ©diat Ă toute forme de harcĂšlement, y compris judiciaire, Ă lâencontre de Mme Sihem Bensedrine, de lâensemble des collaborateurs deKalima ainsi quâĂ lâencontre de tous les dĂ©fenseurs des droits de lâHomme tunisiens ;
iii. Se conformer aux dispositions de la DĂ©claration sur les dĂ©fenseurs des droits de lâHomme, et plus particuliĂšrement Ă son article 1 susmentionnĂ©, ainsi que son article 12.2, qui dispose que âlâEtat prend toutes les mesures nĂ©cessaires pour assurer que les autoritĂ©s compĂ©tentes protĂšgent toute personne, individuellement ou en association avec dâautres, de toute violence, menace, reprĂ©sailles, discrimination de facto ou de jure, pression ou autre action arbitraire dans le cadre de lâexercice lĂ©gitime des droits visĂ©s dans la prĂ©sente DĂ©clarationâ ;
iv. Plus gĂ©nĂ©ralement, se conformer aux dispositions de la DĂ©claration universelle des droits de lâHomme et instruments rĂ©gionaux et internationaux relatifs aux droits de lâHomme ratifiĂ©s par la Tunisie.
Adresses:
· M. Zine el-Abidine Ben Ali, Président de la République, Palais de Carthage, 2016 Carthage, Tunisie, Fax : +216 71 744 721 ou +216 71 731 009
· M. Mohamed Ghannouchi, Premier Ministre, Secrétariat Général du Gouvernement, Rue de la Kasbah, 1008 Tunis, Tunisie, Fax : +216 71 562 378
· M. Rafik Belhaj Kacem, MinistĂšre de lâIntĂ©rieur et du DĂ©veloppement local, Avenue Habib Bourguiba, 1001 Tunis, Tunisie, Fax : ++ 216 71 340 888 ; Email : mint@ministeres.tn
· M. Kamel Morjane, MinistÚre de la Défense Nationale, Avenue Bab Mnara, La Kasbah, 1008 Tunis, Tunisie, Fax : +216 71 561 804
· M. Bechir Tekkari, MinistĂšre de la Justice et des Droits de lâHomme, 57, Boulevard Bab Benat, 1006 Tunis, Tunisie, Fax : +216 71 568 106 ; Email :mju@ministeres.tn
· Ambassadeur de la Tunisie devant les Nations Unies Ă GenĂšve, Mission permanente de la Tunisie auprĂšs de lâOffice des Nations Unies Ă GenĂšve, 58 Rue Moillebeau, Case postale 272, 1211 GenĂšve 19, Suisse, Fax : +41 22 734 06 63 ; Email :mission.tunisia@ties.itu.int
· Ambassade de la Tunisie à Bruxelles, 278 avenue de Tervueren, 1150 Woluwe-Saint-Pierre, Belgique, Fax : + 32 2 771 94 33 ; Email :amb.detenusie@brutele.be
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Paris – GenĂšve, le 6 janvier 2009
Merci de bien vouloir informer lâObservatoire de toutes actions entreprises en indiquant le code de cet appel.
LâObservatoire, programme de la FIDH et de lâOMCT, a vocation Ă protĂ©ger les dĂ©fenseurs des droits de lâHomme victimes de violations et Ă leur apporter une aide aussi concrĂšte que possible.
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LâObservatoire a Ă©tĂ© laurĂ©at 1998 du prix des Droits de lâHomme de la RĂ©publique Française.
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Pour contacter lâObservatoire, appeler La Ligne dâUrgence :
E-mail :Appeals@fidh-omct.org
Tel et fax FIDH : 33 1 43 55 20 11 / 33 1 43 55 18 80
Attentat de Djerba: l’ombre de Khalid Cheikh Mohammed sur la cour d’assises
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Christian Ganczarski avait été repéré par la police allemande
LâĂ©preuve de Gaza et la faillite de la « communautĂ© internationale »
Publié par Sihem Bensedrine dansActuel, Janvier 04, 2009
Il est de ces conflits armĂ©s dont la particularitĂ© est dâemporter avec eux non seulement des vies humaines et des espoirs déçus, mais aussi lâhonneur de communautĂ©s ou dâinstitutions qui sây sont compromises. Celui qui oppose aujourdâhui les Palestiniens de Gaza Ă la machine de guerre israĂ©lienne qui a transformĂ©, depuis maintenant 7 jours, le ciel de Gaza en couvercle de projectiles crachant la mort, est de cette nature. Dans cette Ă©preuve Ă laquelle est soumis un peuple spoliĂ© de sa terre et de tous ses droits Ă©lĂ©mentaires depuis maintenant 60 ans, on ne peut que constater la dĂ©confiture de ce que lâon nomme communĂ©ment la « communautĂ© internationale », un concept supposĂ© recouvrir lâensemble des Etats influents de la planĂšte sensĂ©s reprĂ©senter la « conscience » du monde ; une « communautĂ© internationale » qui a tournĂ© le dos Ă son rĂ©fĂ©rentiel, la dĂ©claration universelle des droits de lâhomme, qui, ironie de lâhistoire, a elle aussi 60 ans.
 Un Etat voyou face Ă lâimpuissance collective AprĂšs avoir reniĂ© les Accords dâOslo et bloquĂ© toute issue Ă une nĂ©gociation de paix juste, IsraĂ«l nâa eu de cesse dâĂ©tendre ses colonies, de multiplier les provocations et de grignoter la maigre bande de territoire quâil concĂ©dait Ă une « AutoritĂ© palestinienne » (AP) privĂ©e de tout attribut de souverainetĂ© et dont les dirigeants Ă©taient rĂ©duits Ă quĂ©mander des laissez-passer aux militaires israĂ©liens pour se dĂ©placer en dehors de leur « Bantoustan ». Ce faisant, il balisait la route Ă la montĂ©e des radicalismes, l’extrĂ©misme appelant l’extrĂ©misme, et ne laissait dâautre choix Ă une population excĂ©dĂ©e par les humiliations rĂ©pĂ©tĂ©es que de sâen remettre Ă ceux qui savaient exprimer ses ressentiments. Câest ainsi que le mouvement islamiste du Hamas arrive au pouvoir Ă lâissue dâĂ©lections dĂ©mocratiques en janvier 2006 ; Ă©lections dont la rĂ©gularitĂ© avait Ă©tĂ© supervisĂ©e par lâUnion EuropĂ©enne, faut-il le prĂ©ciser.  Mais IsraĂ«l nâassume pas les consĂ©quences de sa politique de la terre brĂ»lĂ©e et ne se remet pas de lâarrivĂ©e au pouvoir du Hamas ; il parvient Ă imposer sa politique Ă lâUE comme aux USA qui sâalignent sur sa politique sans Ă©tats dâĂąmes ; A leur tour ils ne reconnaissent pas les rĂ©sultats du scrutin et coupent brutalement les vivres Ă lâAP vivant  sous perfusion europĂ©enne. Ici la dĂ©mocratie nâa plus cours et lâEtat « voyou » impose sa loi. IsraĂ«l serre encore plus lâĂ©tau sur les Palestiniens et soumet La Cisjordanie et Gaza – cette bande longue de 45km et profonde de 10 km et dont plus du tiers est confisquĂ© par les colonies israĂ©liennes – Ă un rĂ©gime de bouclage le plus sĂ©vĂšre quâait connu lâhistoire contemporaine. AprĂšs avoir presque achevĂ© la construction dâun mur trois fois plus haut et deux fois plus large que le mur de Berlin (prĂšs de 700 km), IsraĂ«l annexe une partie substantielle de la Cisjordanie, procĂšde Ă un Ă©niĂšme dĂ©placement de palestiniens (28 000 en 3 ans), aprĂšs avoir dĂ©truit les maisons et arrachĂ© les oliveraies ; tout cela en violation de l’arrĂȘt de laCour internationale de justice (CIJ) Ă©mis le 9 juillet 2004, qui a jugĂ© ce mur illĂ©gal et « contraire au droit international ». Non seulement IsraĂ«l ne dĂ©mantĂšle pas le mur, mais il va resserrer davantage les barrages militaires autour des villes palestiniennes, y enfermant efficacement ses habitants et les transformant en autant de prisons Ă ciel ouvert, dont les prisonniers purgent une peine indĂ©finie pour un crime dĂ©fini, celui dâĂȘtre Palestiniens.  Selon lâOffice des Nations unies pour les Affaires humanitaires dans les territoires occupĂ©s (OCHA) il existe en mars 2008 pas moins de 546 obstacles physiques entre check points, barrages routiers et portails. Faut-il prĂ©ciser que ce bouclage des territoires anĂ©antit lâĂ©conomie palestinienne et rĂ©duit 50% de la population Ă vivre en dessous du seuil de pauvretĂ©, selon les estimations de la Banque Mondiale. Gaza ne cesse de payer le prix fort pour avoir votĂ© pour un gouvernement qui nâa pas les faveurs de la « communautĂ© internationale » ; IsraĂ«l opte pour la politique de la mort lente en empĂȘchant tout ravitaillement de Gaza en biens essentiels, ne laissant dâautre choix Ă la population que lâinsurrection. EtouffĂ©s, les Gazaouis franchissent en juillet 2008 la frontiĂšre avec l’Egypte au poste de Rafah pour se ravitailler. Au plus fort des bombardements sur Gaza Ă la fin dĂ©cembre, ce poste restera dĂ©sespĂ©rĂ©ment fermĂ© par lâĂgypte, qui a achevĂ© ainsi de se dĂ©shonorer, ajoutant Ă lâimpuissance, lacomplicitĂ© avec la puissance occupante israĂ©lienne. Quant Ă lâattitude de la Ligue des Etats arabes, il est tout simplement superflu de lâĂ©voquer ; avait-elle besoin de cette guerre pour achever de se discrĂ©diter, ne parvenant mĂȘme pas Ă convoquer un sommet?  Lâoccupation de lâIrak lâavait dĂ©jĂ relĂ©guĂ©e au statut de piĂšce de musĂ©e dont le rĂŽle est de tĂ©moigner du degrĂ© de soumission Ă la volontĂ© impĂ©riale.  DĂ©bĂącle diplomatique et complicitĂ© ouverte Â
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A la catastrophe humanitaire, rĂ©pond la dĂ©bĂącle diplomatique de ce quâil est convenu dâappeler la « communautĂ© internationale » qui sâĂ©tait donnĂ© pour tĂąche, rappelons-le, de rĂ©soudre le conflit israĂ©lo palestinien ! Sans surprise, lâadministration Bush condamne les tirs de roquette du Hamas, oubliant jusquâĂ lâexistence mĂȘme des bombardements israĂ©liens. Le prĂ©sident amĂ©ricain , dans uneallocution diffusĂ©e samedi 3 janvier, « impute au Hamas l’entiĂšre responsabilitĂ© de la situation actuelle et refuse un «cessez-le-feu unilatĂ©ral» qui ne serait pas assorti de mĂ©canismes de contrĂŽle et qui permettrait au Hamas de continuer ses tirs de roquettes sur IsraĂ«l Ă partir de la bande de Gaza ». Comment appeler ce comportement irresponsable de la part de la premiĂšre puissance mondiale, sinon un blanc seing donnĂ© Ă IsraĂ«l pour quâil poursuive ses massacres ! Plus lisse, laprĂ©sidence de lâUnion EuropĂ©enne renvoie dos Ă dos bourreau et victime ; elle commencera par dĂ©noncer « la poursuite des tirs de roquettes visant le territoire israĂ©lien Ă partir de Gaza » tout en dĂ©plorant « le trĂšs grand nombre de victimes civiles. Se bornant Ă condamner « lâusage disproportionnĂ© de la force ». Jamais autant que sous la prĂ©sidence française, IsraĂ«l nâa eu de tels privilĂšges avec lâUE qui vient dâaccorder lestatut avancĂ© Ă IsraĂ«l dans le cadre de la politique europĂ©enne de voisinage (PEV). Le 9 dĂ©cembre dernier et sous lâimpulsion de la prĂ©sidence française, le principe de « rehausser » les relations entre IsraĂ«l et lâUnion europĂ©enne a Ă©tĂ© acceptĂ©. Ce statut place IsraĂ«l au niveau de quasi membre de lâUE. Il est dĂ©sormais associĂ© aux consultations de lâUE sur les problĂšmes stratĂ©giques ; Il participe aux rĂ©unions des chefs dâEtat et de gouvernement de lâUnion europĂ©enne ; les responsables du ministĂšre des affaires Ă©trangĂšres israĂ©liens seront invitĂ©s rĂ©guliĂšrement aux comitĂ©s pour la politique et la sĂ©curitĂ© de lâUnion. Les experts israĂ©liens seront invitĂ©s systĂ©matiquement dans les comitĂ©s travaillant notamment sur le processus de paix, les droits humains, lâantisĂ©mitisme, la lutte contre le terrorisme et le crime organisé ;  les responsables israĂ©liens seront Ă©galement associĂ©s Ă la politique Ă©trangĂšre et de sĂ©curitĂ© de lâUnion europĂ©enne et participeront aux rĂ©unions du conseil de lâEurope sur lâĂ©conomie, les finances, les transports, la sĂ©curitĂ©, lâĂ©nergie et lâĂ©ducation. Ce statut privilĂ©giĂ© Ă©tait supposĂ© donner Ă lâUE les moyens dâagir sur le conflit israĂ©lo-palestinien, câest du moins ainsi quâil avait Ă©tĂ© vendu. On sait aujourdâhui qui influe sur qui et combien lâUnion europĂ©enne est impuissante Ă agir sur la politique israĂ©lienne qui ne lui laisse que le rĂŽle de pompier chargĂ© de reconstruire laborieusement ce que lâarmĂ©e israĂ©lienne aura dĂ©truit pour la Ă©niĂšme fois. Faut-il noter que ce « statut avancé » a Ă©tĂ© accordĂ© le mĂȘme jour oĂč lâexpert de lâONU sur les droits humains dans les territoires palestiniens,Richard Falk, DĂ©clarait « Au minimum, un effort urgent devrait ĂȘtre mis en Ćuvre par les Nations Unies pour appliquer la norme de la ‘responsabilitĂ© de protĂ©ger’ une population civile soumise Ă une punition collective Ă©quivalent Ă un crime contre l’humanitĂ© », estimant que « la CPI devrait enquĂȘter sur cette situation afin de dĂ©terminer si les dirigeants civils et militaires israĂ©liens responsables du siĂšge de Gaza ne devraient pas ĂȘtre inculpĂ©s et poursuivis pour violation du droit pĂ©nal international. » Quant Ă lâONU qui a collectionnĂ© le plus grand nombre de rĂ©solutions sur la Palestine restĂ©es lettres mortes et dont les bĂątiments Ă Gaza avaient Ă©tĂ© la cible des bombardements israĂ©liens, elle ne sera mĂȘme pas capable dâadopter une rĂ©solution du Conseil de sĂ©curitĂ© prĂ©sentĂ©e par le groupe arabe condamnant les violences des deux cĂŽtĂ©s ! Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’ONUBan Ki-moon dĂ©clarera « J’ai condamnĂ©, Ă mainte reprises les tirs de roquettes du Hamas visant IsraĂ«l. Tout en admettant le droit Ă l’auto-dĂ©fense d’IsraĂ«l, je condamne aussi IsraĂ«l pour avoir recouru Ă la force de maniĂšre excessive dans la bande de Gaza ». On est loin de la fermetĂ© des propos du rapporteur spĂ©cial sur les droits humains dans les territoires palestiniens et gageons que rien ne sera entrepris avant lâextermination dâune grande partie de ce qui reste de population Ă Gaza avec lâattaque terrestre. Aujourdâhui la « communautĂ© internationale » a achevĂ© de se dĂ©shonorer et ne peut plus prĂ©tendre Ă reprĂ©senter la conscience du monde ; Heureusement que cette conscience existe encore et sâest exprimĂ©e Ă travers les manifestations dâhommes et de femmes libres, qui sont sortis ce samedi 3 janvier dans les rues des principales villes du monde, pour dire non Ă ce crime contre lâhumanitĂ©. Les peuples nâont plus foi dans les institutions officielles qui rĂ©gissent la planĂšte et cette situation est extrĂȘmement dangereuse pour la stabilitĂ© et la paix dans le monde. Est-ce que ceux qui prĂ©sident aux destinĂ©es de lâEurope et des USA sont conscients quâils ne sont pas en train de dĂ©fendre leurs intĂ©rĂȘts, ni ceux de la «communautĂ© internationale», mais ceux dâune poignĂ©e dâextrĂ©mistes du Likoud ?
(Source: le site de “Kalima” le 4 janvier 2009)
Lien: http://www.kalimatunisie.com/fr/11/actuel/169/
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Gaza
« Ils sont coincés comme des rats »
TaĂŻeb Moalla
La quĂ©bĂ©coise dâorigine palestinienne est scotchĂ©e devant son tĂ©lĂ©viseur Ă longueur de journĂ©e. Elle se tient Ă©galement informĂ©e en tĂ©lĂ©phonant Ă un de ses neveux qui rĂ©side Ă JĂ©rusalem. « Il me raconte Ă quel point les gens de Gaza manquent de tout. Ils sont coincĂ©s comme des rats et ils ont trĂšs peur. Câest lâoccupation israĂ©lienne dans toute sa splendeur », ironise la retraitĂ©e qui a reçu le Journal, lundi, dans son domicile du secteur de Sainte-Foy.
MĂȘme si aucun membre de sa famille proche ne rĂ©side actuellement Ă Gaza, lâoffensive israĂ©lienne rappelle de mauvais souvenirs Ă la quĂ©bĂ©co-palestinienne. « En 1948, ma famille a Ă©tĂ© expulsĂ©e de la ville de Jaffa (un territoire aujourdâhui israĂ©lien). Depuis plus de 60 ans, câest la mĂȘme histoire dâoccupation militaire qui se rĂ©pĂšte », clame-t-elle, au bord des larmes.
InterrogĂ©e Ă propos des roquettes lancĂ©es rĂ©guliĂšrement par la branche armĂ©e du Hamas contre les villes israĂ©liennes limitrophes de Gaza, Marie-Claude Tadros GiguĂšre se montre catĂ©gorique. « Ce nâest rien en comparaison avec les incursions militaires israĂ©liennes et avec la violence quotidienne que reprĂ©sente lâoccupation dâun territoire », rĂ©plique-t-elle.
Rejetant du revers de la main le grief israélien selon lequel les activistes du Hamas se camouflent parmi la population civile de Gaza, elle lance que « les militants de cette mouvance ne se cachent pas. Ils font partie du peuple et ils ont été élus démocratiquement (lors des élections législatives de janvier 2006) ».
De confession catholique, Mme Tadros GiguĂšre nâhĂ©site pas Ă afficher sa sympathie envers le mouvement islamiste. « Je suis sĂ»re que tout le monde dans les territoires occupĂ©s est pour le Hamas. Moi mĂȘme si jâĂ©tais lĂ bas, je leur serais favorable, confesse-t-elle. On est rendu Ă un point oĂč celui qui rĂ©siste nous donne lâespoir. Avant, câĂ©tait lâOLP (Organisation de libĂ©ration de la Palestine) et le Fatah de Yasser Arafat qui incarnaient la rĂ©sistance. Aujourdâhui, câest le mouvement islamiste qui la reprĂ©sente. »
La Coalition de QuĂ©bec pour la paix se rĂ©unit ce lundi soir pour dĂ©cider dâĂ©ventuelles actions de protestation en ville. « Un communiquĂ© de presse, une pĂ©tition ou une manifestation ne changeront probablement rien Ă la situation sur place, souffle Marie-Claude Tadros GiguĂšre. Mais au moins, on aura rĂ©ussi Ă exprimer notre solidaritĂ©. » (Source: “Le Journal de Quebec” le 5 janvier 2009) Â
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Gaza en quelques mots
TaĂŻeb Moalla Au cours des derniĂšres annĂ©es, lâĂ©troite bande de Gaza, dont la superficie est dâĂ peine 365 km2, est au cĆur de lâactualitĂ© du Proche-Orient. Sous contrĂŽle Ă©gyptien entre 1948 et 1967, Gaza est occupĂ©e militairement par IsraĂ«l aprĂšs la guerre Ă©clair des Six jours qui opposa lâĂgypte Ă lâĂtat hĂ©breu. Au fil des annĂ©es, des milliers de colons juifs sây installent progressivement. En 2005, aprĂšs 38 ans dâoccupation, IsraĂ«l dĂ©cide dâĂ©vacuer ses colonies. Aujourdâhui, ce territoire compte 1,5 million dâhabitants et est un des plus densĂ©ment peuplĂ©s au monde. Il est dirigĂ© par le mouvement islamiste Hamas qui a remportĂ© les Ă©lections lĂ©gislatives de janvier 2006 et qui a pris le contrĂŽle complet de la bande aprĂšs une lutte fratricide qui lâa opposĂ© au Fatah (le parti du prĂ©sident palestinien Mahmoud Abbas), Ă lâĂ©tĂ© 2007. Ă partir de cette date, IsraĂ«l a qualifiĂ© ce territoire « dâentitĂ© hostile ». Les responsables de lâĂtat juif dĂ©plorent les roquettes qui sont tirĂ©es Ă partir de Gaza sur des villes israĂ©liennes. Depuis le 27 dĂ©cembre 2008, lâarmĂ©e israĂ©lienne a lancĂ© une vaste offensive aĂ©rienne, navale et terrestre contre Gaza. LâopĂ©ration « plomb durci » vise officiellement Ă faire cesser les tirs de roquettes sur les localitĂ©s israĂ©liennes. « Je ne crois pas Ă ce prĂ©texte, rĂ©fute Rachad Antonius, professeur de sociologie Ă lâUQĂM et spĂ©cialiste du Proche-Orient. Le but premier dâIsraĂ«l est de dâaffaiblir militairement et politiquement le Hamas. Aussi, Ă lâapproche des Ă©lections israĂ©liennes (le 10 fĂ©vrier), les politiciens veulent montrer quâils sont tough en nâhĂ©sitant pas Ă sacrifier quelques centaines de Palestiniens au nom de la dĂ©fense dâIsraĂ«l. » Au dixiĂšme jour des attaques, quelque 555 Palestiniens, dont plusieurs civils, ont Ă©tĂ© tuĂ©s. CĂŽtĂ© israĂ©lien, on dĂ©plore quatre dĂ©cĂšs, dont un soldat. (Source: “Le Journal de Quebec” le 5 janvier 2009)
Nouvelle expansion pour l’Hollywood tunisien
Homme d’affaires cosmopolite, producteur de cinĂ©ma et de tĂ©lĂ©vision, patron de chaĂźnes, leTunisien Tarak Ben Ammar, 59 ans, apporte un soin particulier au fait de devenir un partenaire incontournable comme prestataire de services. DĂ©terminĂ© Ă faire des affaires avec Hollywood tout en maĂźtrisant le marchĂ© europĂ©en, la conquĂȘte des marchĂ©s de l’industrie cinĂ©matographique du Maghreb est tout aussi cruciale Ă ses yeux. Il s’Ă©tait ainsi promis de planter des studios pharaoniques dans son pays natal. Il installa d’abord un vaste complexe, l’Empire Studios, Ă Hammamet : 10 hectares dĂ©volus aux films bibliques, fictions religieuses, pĂ©plums, avec bĂątiments antiques, ateliers de costumes, de dĂ©cors, d’accessoires… C’est lĂ que furent tournĂ©s Le Messie de Rossellini, Les Aventuriers de l’arche perdue de Spielberg, JĂ©sus de Nazareth de Zeffirelli, LaDerniĂšre LĂ©gion de Doug Lefler ou PompĂ©i, NĂ©ron, Saint Pierre, des biographies d’empereurs, nombre de sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es italiennes pour les chaĂźnes de son associĂ©Silvio Berlusconi. Actuellement en tournage, un Saint Augustin. Et, bientĂŽt, un remake de Ben-Hur.
Pendant les JournĂ©es cinĂ©matographiques de Carthage, du 25 octobre au 1er novembre 2008, un riche producteur indien est venu visiter ces sites. Le nouvel atout de Quinta, qui dĂ©tient le monopole des laboratoires français aprĂšs le rachat de LTC et d’une partie d’Eclair, est le troisiĂšme site sur lequel il s’est installĂ©, un magnifique terrain prĂȘtĂ© par le Vatican. Il s’agit d’un laboratoire de dĂ©veloppement, Ă©talonnage, mixage, dotĂ© de machines dernier cri pour l’image, le son, les effets spĂ©ciaux. Il compte bien attirer lĂ -bas des entrepreneurs du monde entier, et, grĂące Ă son groupe qui contrĂŽle toute la filiĂšre, des industries techniques Ă la distribution, devenir un acteur-clĂ© de l’audiovisuel mondial.
LâAlgĂ©rie dĂ©plore le caractĂšre âpolitiqueâ du secrĂ©tariat de lâUPM