6 janvier 2009

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TUNISNEWS

8 Úme année, N° 3150 du 06.01.2009

 archives : www.tunisnews.net  


FIDH & OMCT:Tunisie: Campagne de diffamation Ă  l’encontre de Mme Sihem Bensedrine

AFP: Attentat de Djerba: l’ombre de Khalid Cheikh Mohammed sur la cour d’assises

Le Monde: Christian Ganczarski avait été repéré par la police allemande

Sihem Bensedrine: L’épreuve de Gaza et la faillite de la « communautĂ© internationale »

TaĂŻeb Moalla: Gaza  – « Ils sont coincĂ©s comme des rats »

TaĂŻeb Moalla: Gaza en quelques mots

Le Monde: Nouvelle expansion pour l’Hollywood tunisien

AFP: L’AlgĂ©rie dĂ©plore le caractĂšre “politique” du secrĂ©tariat de l’UPM

 

Liste actualisĂ©e des signataires de l’initiative du Droit de Retour : http://www.manfiyoun.net/fr/listfr.html Celles et Ceux qui veulent signer cet appel sont invitĂ©s Ă  envoyer leur: Nom, Pays de rĂ©sidence et AnnĂ©e de sortie de la Tunisie sur le mĂ©l de l’initiative : manfiyoun@gmail.com

APPEL URGENT – L’OBSERVATOIRE

TUN 001 / 0109 / OBS 001

Campagne de diffamation / HarcĂšlement

Tunisie

L’Observatoire pour la protection des dĂ©fenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de la FĂ©dĂ©ration internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), vous prie d’intervenir de toute urgence sur la situation suivante en Tunisie.

Description des faits :

L’Observatoire a Ă©tĂ© informĂ© de sources fiables d’actes de harcĂšlement et d’une campagne de diffamation menĂ©e Ă  l’encontre de Mme Sihem Bensedrine, porte-parole du Conseil national pour les libertĂ©s en Tunisie (CNLT) et rĂ©dactrice en chef du journal en ligne Kalima.

Selon les informations reçues, le 11 dĂ©cembre 2008, United Press International a publiĂ© dans une dĂ©pĂȘche des accusations portĂ©es par un ancien journaliste de Kalima qui aurait subi des pressions pour rallier une entreprise de dĂ©stabilisation de Kalima et du CNLT qui serait orchestrĂ©e et financĂ©e par l’Agence tunisienne de communication extĂ©rieure (ATCE). Ce journaliste accuse notamment Mme Bensedrine “d’extorsion et de spĂ©culation sur les droits de l’Homme”, de percevoir des sommes d’argent qui dĂ©passent le demi-million d’euros de diverses parties Ă©trangĂšres et de mener un “groupe d’opportunistes qui infectent le paysage des droits de l’Homme en Tunisie”. Ces accusations ont ensuite Ă©tĂ© relayĂ©es dans divers journaux tunisiens (Quotidien, Al Chourouq, Al Hadeth, Likollennas, Assarih, Al Mulahedh, etc.), arabes (Al Charq au Liban, La Gazette du Maroc, Rose El Youssef en Egypte, etc.) et europĂ©ens (TDG blog en Suisse, Middle East Online Ă  Londres, Africa live en Allemagne, etc.) ainsi que par des chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision libanaises.

L’Observatoire craint que cette nouvelle campagne de diffamation Ă  l’encontre de Mme Bensedrine soit menĂ©e en reprĂ©sailles suite Ă  sa participation, comme tĂ©moin, au procĂšs menĂ© devant la Cour d’assises du Bas Rhin contre M. Khaled Ben SaĂŻd, ancien Vice-consul Ă  Strasbourg et ancien commissaire de police Ă  Jendouba, reconnu coupable d’avoir donnĂ© l’instruction de commettre des crimes de torture et des actes de barbarie et condamnĂ© le 15 dĂ©cembre 2008 à huit ans de prison par contumace.

L’Observatoire rappelle en outre que Kalima et ses collaborateurs ont rĂ©guliĂšrement fait l’objet d’actes de harcĂšlement. Toutefois ceux-ci se sont intensifiĂ©s depuis octobre 2008. Le 8 octobre 2008, le site de Kalima hĂ©bergĂ© en Europe a Ă©tĂ© piratĂ© et vidĂ© de son contenu. Le 27 octobre, MmeNĂ©ziha Rjiba, Ă©galement rĂ©dactrice en chef de Kalima, a Ă©tĂ© convoquĂ©e devant le Procureur de la RĂ©publique aprĂšs avoir mis en cause les services tunisiens suite Ă  la destruction du site web de Kalima. M. Dhafer Otay, coordinateur de Radio Kalima, et Mme Faten Hamdi, journaliste Ă  Radio Kalima, ont Ă©galement Ă©tĂ© interpellĂ©s et violentĂ©s par des policiers au cours de novembre 2008. M. Omar Mestiri, le directeur de la rĂ©daction de Kalima, a quant Ă  lui reçu en novembre une injonction d’exĂ©cuter une dĂ©cision de redressement fiscal de 33 000 dinars tunisiens. Ce redressement porte sur une pĂ©riode pendant laquelle M. Mestiri n’avait aucun revenu, ayant Ă©tĂ© soumis Ă  une assignation Ă  rĂ©sidence dans le district de Tunis sur une pĂ©riode de deux ans suite Ă  une dĂ©cision du juge d’instruction Ă©mise en mai 1999, en relation avec ses activitĂ©s en tant que secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du CNLT. Enfin, le 10 dĂ©cembre 2008, M. Lotfi Hidouri, secrĂ©taire de rĂ©daction de l’édition Ă©crite du journal, a Ă©tĂ© interpellĂ© Ă  l’aĂ©roport de Tunis alors qu’il se rendait au Forum de la presse arabe Ă  Beyrouth.

L’Observatoire rĂ©affirme sa prĂ©occupation quant Ă  la poursuite de la rĂ©pression par les autoritĂ©s tunisiennes de toute personne qui promeut et dĂ©fend les droits de l’Homme, et rappelle que conformĂ©ment Ă  l’article 1 de la DĂ©claration sur les dĂ©fenseurs des droits de l’Homme, adoptĂ©e par l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations unies le 9 dĂ©cembre 1998, “chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la rĂ©alisation des droits de l’Homme et des libertĂ©s fondamentales aux niveaux national et international”.

Actions demandées :

L’Observatoire vous prie d’écrire aux autoritĂ©s tunisiennes et de leur demander de :

i. Garantir en toutes circonstances l’intĂ©gritĂ© physique et morale de Mme Sihem Bensedrine et de l’ensemble des collaborateurs de Kalima ;

ii. Mettre un terme immĂ©diat Ă  toute forme de harcĂšlement, y compris judiciaire, Ă  l’encontre de Mme Sihem Bensedrine, de l’ensemble des collaborateurs deKalima ainsi qu’à l’encontre de tous les dĂ©fenseurs des droits de l’Homme tunisiens ;

iii. Se conformer aux dispositions de la DĂ©claration sur les dĂ©fenseurs des droits de l’Homme, et plus particuliĂšrement Ă  son article 1 susmentionnĂ©, ainsi que son article 12.2, qui dispose que “l’Etat prend toutes les mesures nĂ©cessaires pour assurer que les autoritĂ©s compĂ©tentes protĂšgent toute personne, individuellement ou en association avec d’autres, de toute violence, menace, reprĂ©sailles, discrimination de facto ou de jure, pression ou autre action arbitraire dans le cadre de l’exercice lĂ©gitime des droits visĂ©s dans la prĂ©sente DĂ©claration” ;

iv. Plus gĂ©nĂ©ralement, se conformer aux dispositions de la DĂ©claration universelle des droits de l’Homme et instruments rĂ©gionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiĂ©s par la Tunisie.

Adresses:

· M. Zine el-Abidine Ben Ali, Président de la République, Palais de Carthage, 2016 Carthage, Tunisie, Fax : +216 71 744 721 ou +216 71 731 009

· M. Mohamed Ghannouchi, Premier Ministre, Secrétariat Général du Gouvernement, Rue de la Kasbah, 1008 Tunis, Tunisie, Fax : +216 71 562 378

· M. Rafik Belhaj Kacem, MinistĂšre de l’IntĂ©rieur et du DĂ©veloppement local, Avenue Habib Bourguiba, 1001 Tunis, Tunisie, Fax : ++ 216 71 340 888 ; Email : mint@ministeres.tn

· M. Kamel Morjane, MinistÚre de la Défense Nationale, Avenue Bab Mnara, La Kasbah, 1008 Tunis, Tunisie, Fax : +216 71 561 804

· M. Bechir Tekkari, MinistĂšre de la Justice et des Droits de l’Homme, 57, Boulevard Bab Benat, 1006 Tunis, Tunisie, Fax : +216 71 568 106 ; Email :mju@ministeres.tn

· Ambassadeur de la Tunisie devant les Nations Unies Ă  GenĂšve, Mission permanente de la Tunisie auprĂšs de l’Office des Nations Unies Ă  GenĂšve, 58 Rue Moillebeau, Case postale 272, 1211 GenĂšve 19, Suisse, Fax : +41 22 734 06 63 ; Email :mission.tunisia@ties.itu.int

· Ambassade de la Tunisie à Bruxelles, 278 avenue de Tervueren, 1150 Woluwe-Saint-Pierre, Belgique, Fax : + 32 2 771 94 33 ; Email :amb.detenusie@brutele.be

***

Paris – GenĂšve, le 6 janvier 2009

Merci de bien vouloir informer l’Observatoire de toutes actions entreprises en indiquant le code de cet appel.

L’Observatoire, programme de la FIDH et de l’OMCT, a vocation Ă  protĂ©ger les dĂ©fenseurs des droits de l’Homme victimes de violations et Ă  leur apporter une aide aussi concrĂšte que possible.

 

L’Observatoire a Ă©tĂ© laurĂ©at 1998 du prix des Droits de l’Homme de la RĂ©publique Française.

 

Pour contacter l’Observatoire, appeler La Ligne d’Urgence :

E-mail :Appeals@fidh-omct.org

Tel et fax FIDH : 33 1 43 55 20 11 / 33 1 43 55 18 80

Tel et fax OMCT : + 41 22 809 49 39 / 41 22 809 49 29

Attentat de Djerba: l’ombre de Khalid Cheikh Mohammed sur la cour d’assises

 AFP PubliĂ© le 06 janvier 2009 L’ombre de Khalid Cheikh Mohammed, figure d’Al QaĂŻda et grand absent du procĂšs ouvert lundi pour complicitĂ© dans les attentats contre une synagogue de Djerba en 2002, a planĂ© mardi sur la cour d’assises spĂ©ciale de Paris. AccusĂ© d’en avoir Ă©tĂ© l’instigateur et le donneur-d’ordre, le Pakistanais, considĂ©rĂ© comme le cerveau des attaques du 11 septembre 2001, est actuellement jugĂ© par la justice militaire amĂ©ricaine Ă  Guantanamo, devant laquelle il plaide coupable et risque la peine de mort. Dans l’affaire de Djerba, il n’a pas Ă©tĂ© entendu par le juge d’instruction Jean-Louis BruguiĂšre, n’a fourni aucun tĂ©moignage et il n’a jamais Ă©tĂ© question qu’il puisse comparaĂźtre devant la cour composĂ©e de sept magistrats et prĂ©sidĂ©e par Yves Jacob. C’est ce que regrette l’autre principal accusĂ©, l’Allemand converti Ă  l’islam, Christian Ganczarski, lui aussi accusĂ© de complicitĂ© avec le kamikaze Nizar Nawar, qui a tuĂ©, en faisant exploser son camion piĂ©gĂ© contre la synagogue, 21 personnes, dont 14 Allemands, 5 Tunisiens et 2 Français. “Les victimes et moi-mĂȘme avons le droit de connaĂźtre la vĂ©ritĂ©”, a-t-il dit. “Il s’agit d’assassinat, je suis mis en cause dans une affaire dont je ne suis pas l’auteur (…) Khalid Cheikh Mohammed est la personne qui sait des choses sur cet attentat, mais elle n’est pas entendue”. Christian Ganczarski est accusĂ© d’avoir donnĂ© le feu vert Ă  l’attentat lors d’un coup de fil que lui a passĂ© le kamikaze. Il avait ensuite tentĂ© de contacter Khalid Cheikh Mohammed quelques minutes avant de se faire sauter. “Je ne souhaite pas qu’il vienne ou que l’on organise une vidĂ©o-confĂ©rence, je souhaite qu’il fasse une dĂ©claration Ă©crite”, a ajoutĂ© Christian Ganczarski, 42 ans, qui a ajoutĂ©: “Il faut que ce tĂ©moin important puisse tĂ©moigner d’une façon ou d’une autre”. Son dĂ©fenseur, Me SĂ©bastien Bono, et celui du troisiĂšme accusĂ©, Walid Nawar, frĂšre du kamikaze, ont demandĂ© au prĂ©sident Jacob de dĂ©cider un report du procĂšs, en attendant de trouver un moyen d’interroger celui que les AmĂ©ricains dĂ©signent par ses initiales en anglais, KSM. “C’est peut-ĂȘtre la seule personne vivante qui sache tout de cet attentat”, a plaidĂ© Me Bono, qui suggĂšre l’organisation d’une liaison en vidĂ©o-confĂ©rence avec Guantanamo. “Il va ĂȘtre exĂ©cutĂ© aux Etats-Unis. Si vous ne demandez pas son tĂ©moignage, la cour sera privĂ©e de l’unique tĂ©moin”, a fait valoir l’avocat. Mais pour l’avocat gĂ©nĂ©ral Christophe Tessier et pour Me Georges Holleaux, le principal dĂ©fenseur des parties civiles (parents d’un touriste français tuĂ© dans l’explosion), le procĂšs peut et doit avoir lieu en l’absence de KSM. “Tout le monde sait”, a lancĂ© Christophe Tessier, “que les dĂ©clarations faites Ă  Guantanamo sont obtenues dans des conditions qui vous mettraient, Monsieur le prĂ©sident, dans des conditions difficiles…” “Et une vidĂ©o-confĂ©rence”, a-t-il ajoutĂ©, “n’est pas une solution: “Khalid Cheikh Mohammed est accusĂ© et tout accusĂ© doit selon la loi assister Ă  tous les dĂ©bats. Il peut ĂȘtre jugĂ© par dĂ©faut, puisque bien Ă©videmment il ne peut pas venir Ă  l’audience”. Et pour Me Holleaux, “nous avons deux accusĂ©s prĂ©sents, nous avons des familles depuis sept ans dans la souffrance… Qu’on ne nous dise pas qu’il faut renvoyer le procĂšs ! Un co-accusĂ© qui ne se prĂ©sente pas peut ĂȘtre jugĂ©, le code le prĂ©voit. Ce procĂšs doit se tenir”. Le prĂ©sident Jacob a ordonnĂ© un “sursis Ă  statuer”, assurant qu’il prendrait rapidement une dĂ©cision sur la demande de report du procĂšs, et ordonnĂ© que commence l’interrogatoire des tĂ©moins.


 

Compte rendu

Christian Ganczarski avait été repéré par la police allemande

 
Sa barbe est longue, mais pas trĂšs fournie, et une tĂąche brune apparaĂźt sur son front, provoquĂ©e par d’intenses sĂ©ances de priĂšres. Christian Ganczarski, 44 ans, arbore les marques de sa foi. Cet Allemand nĂ© en Pologne comparaĂźt depuis lundi 5 janvier devant la cour d’assises de Paris. Assis dans le box, les yeux fermĂ©s, il psalmodie. Un interprĂšte franco-allemand assure la traduction. Christian Ganczarski est accusĂ© d’avoir coorganisĂ© l’attentat au camion piĂ©gĂ© contre une synagogue de Djerba, en Tunisie, le 11 avril 2002. Ce, en compagnie de Khaled Cheikh Mohamed, considĂ©rĂ© comme le numĂ©ro trois d’Al-Qaida, (le Monde du 6 janvier). La prĂ©sence de deux Français – Paul Sauvage, 75 ans, et Mohamed Fatmi, 50 ans – parmi les 21 tuĂ©s lors de cette attaque, avait entraĂźnĂ© l’ouverture d’une information judiciaire Ă  Paris, instruite par le juge antiterroriste Jean-Louis BruguiĂšre. Cette enquĂȘte avait mis au jour les complicitĂ©s dont avait bĂ©nĂ©ficiĂ© sur le territoire national le kamikaze qui conduisait le camion, le Tunisien Nizar Naouar. En revanche, c’est le travail de la police allemande qui a permis de confondre Christian Ganczarski. A la suite des attaques du 11 septembre 2001, ce militant islamiste avait Ă©tĂ© placĂ© sur Ă©coute. L’une d’elles, du 11 avril 2002, quelques heures avant l’attentat de Djerba, prouve qu’il Ă©tait en relation avec Nizar Naouar. InterrogĂ© Ă  dix-huit reprises par les enquĂȘteurs, Christian Ganczarski avait pourtant Ă©tĂ© relĂąchĂ©. Le parquet fĂ©dĂ©ral, qui avait demandĂ© un mandat d’arrĂȘt Ă  son encontre, n’avait pas Ă©tĂ© suivi par la Cour suprĂȘme. Pour la haute juridiction d’outre-Rhin, ces Ă©coutes ne constituaient pas une charge suffisante. A cette Ă©poque, le code pĂ©nal allemand ne rĂ©primait pas les personnes ayant des liens avec des organisations terroristes Ă©trangĂšres. Christian Ganczarski Ă©chappe Ă  la justice allemande et se rend en Arabie saoudite avec un visa de pĂšlerin. Il y est interpellĂ© en mars 2003, aprĂšs l’expiration de son visa. Deux mois plus tard, les autoritĂ©s saoudiennes l’expulsent officiellement vers l’Allemagne, mais sur un vol Air France avec une escale Ă  Roissy. Entretemps, les policiers allemands ont transmis Ă  leurs collĂšgues français leurs informations sur Ganczarski. Les lois antiterroristes en vigueur en France – notamment l’incrimination d’association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste – permettent de poursuivre le suspect. Ce qui est fait le 3 juin 2003, lorsque l’avion Ă  bord duquel Ganczarski avait Ă©tĂ© placĂ© se pose Ă  Roissy. L’Allemagne n’a pas rĂ©clamĂ© l’extradition de son ressortissant. Depuis, outre-Rhin, l’arsenal juridique contre le terrorisme a Ă©tĂ© renforcĂ©. Yves Bordenave
(Source:  “Le Monde” (Quotidien – France) le 7 janvier 2009)


 
 

L’épreuve de Gaza et la faillite de la « communautĂ© internationale »

Publié par Sihem Bensedrine dansActuel, Janvier 04, 2009

Il est de ces conflits armĂ©s dont la particularitĂ© est d’emporter avec eux non seulement des vies humaines et des espoirs déçus, mais aussi l’honneur de communautĂ©s ou d’institutions qui s’y sont compromises. Celui qui oppose aujourd’hui les Palestiniens de Gaza Ă  la machine de guerre israĂ©lienne qui a transformĂ©, depuis maintenant 7 jours, le ciel de Gaza en couvercle de projectiles crachant la mort, est de cette nature. Dans cette Ă©preuve Ă  laquelle est soumis un peuple spoliĂ© de sa terre et de tous ses droits Ă©lĂ©mentaires depuis maintenant 60 ans, on ne peut que constater la dĂ©confiture de ce que l’on nomme communĂ©ment la « communautĂ© internationale », un concept supposĂ© recouvrir l’ensemble des Etats influents de la planĂšte sensĂ©s reprĂ©senter la « conscience » du monde ; une « communautĂ© internationale » qui a tournĂ© le dos Ă  son rĂ©fĂ©rentiel, la dĂ©claration universelle des droits de l’homme, qui, ironie de l’histoire, a elle aussi 60 ans.

 

 Un Etat voyou face Ă  l’impuissance collective AprĂšs avoir reniĂ© les Accords d’Oslo et bloquĂ© toute issue Ă  une nĂ©gociation de paix juste, IsraĂ«l n’a eu de cesse d’étendre ses colonies, de multiplier les provocations et de grignoter la maigre bande de territoire qu’il concĂ©dait Ă  une « AutoritĂ© palestinienne » (AP) privĂ©e de tout attribut de souverainetĂ© et dont les dirigeants Ă©taient rĂ©duits Ă  quĂ©mander des laissez-passer aux militaires israĂ©liens pour se dĂ©placer en dehors de leur « Bantoustan ».  Ce faisant, il balisait la route Ă  la montĂ©e des radicalismes, l’extrĂ©misme appelant l’extrĂ©misme, et ne laissait d’autre choix Ă  une population excĂ©dĂ©e par les humiliations rĂ©pĂ©tĂ©es que de s’en remettre Ă  ceux qui savaient exprimer ses ressentiments. C’est ainsi que le mouvement islamiste du Hamas arrive au pouvoir Ă  l’issue d’élections dĂ©mocratiques en janvier 2006 ; Ă©lections dont la rĂ©gularitĂ© avait Ă©tĂ© supervisĂ©e par l’Union EuropĂ©enne, faut-il le prĂ©ciser.  Mais IsraĂ«l n’assume pas les consĂ©quences de sa politique de la terre brĂ»lĂ©e et ne se remet pas de l’arrivĂ©e au pouvoir du Hamas ; il parvient Ă  imposer sa politique Ă  l’UE comme aux USA qui s’alignent sur sa politique sans Ă©tats d’ñmes ; A leur tour ils ne reconnaissent pas les rĂ©sultats du scrutin et coupent brutalement les vivres Ă  l’AP vivant  sous perfusion europĂ©enne. Ici la dĂ©mocratie n’a plus cours et l’Etat « voyou » impose sa loi. IsraĂ«l serre encore plus l’étau sur les Palestiniens et soumet La Cisjordanie et Gaza – cette bande longue de 45km et profonde de 10 km et dont plus du tiers est confisquĂ© par les colonies israĂ©liennes – Ă  un rĂ©gime de bouclage le plus sĂ©vĂšre qu’ait connu l’histoire contemporaine. AprĂšs avoir presque achevĂ© la construction d’un mur trois fois plus haut et deux fois plus large que le mur de Berlin (prĂšs de 700 km), IsraĂ«l annexe une partie substantielle de la Cisjordanie, procĂšde Ă  un Ă©niĂšme dĂ©placement de palestiniens (28 000 en 3 ans), aprĂšs avoir dĂ©truit les maisons et arrachĂ© les oliveraies ; tout cela en violation de l’arrĂȘt de laCour internationale de justice (CIJ) Ă©mis le 9 juillet 2004, qui a jugĂ© ce mur illĂ©gal et « contraire au droit international ». Non seulement IsraĂ«l ne dĂ©mantĂšle pas le mur, mais il va resserrer davantage les barrages militaires autour des villes palestiniennes, y enfermant efficacement ses habitants et les transformant en autant de prisons Ă  ciel ouvert, dont les prisonniers purgent une peine indĂ©finie pour un crime dĂ©fini, celui d’ĂȘtre Palestiniens.  Selon l’Office des Nations unies pour les Affaires humanitaires dans les territoires occupĂ©s (OCHA) il existe en mars 2008 pas moins de 546 obstacles physiques  entre check points, barrages routiers et portails. Faut-il prĂ©ciser que ce bouclage des territoires anĂ©antit l’économie palestinienne et rĂ©duit 50% de la population Ă  vivre en dessous du seuil de pauvretĂ©, selon les estimations de la Banque Mondiale. Gaza ne cesse de payer le prix fort pour avoir votĂ© pour un gouvernement qui n’a pas les faveurs de la « communautĂ© internationale » ; IsraĂ«l opte pour la politique de la mort lente en empĂȘchant tout ravitaillement de Gaza en biens essentiels, ne laissant d’autre choix Ă  la population que l’insurrection. EtouffĂ©s, les Gazaouis franchissent en juillet 2008 la frontiĂšre avec l’Egypte au poste de Rafah pour se ravitailler. Au plus fort des bombardements sur Gaza Ă  la fin dĂ©cembre, ce poste restera dĂ©sespĂ©rĂ©ment fermĂ© par l’Égypte, qui a achevĂ© ainsi de se dĂ©shonorer, ajoutant Ă  l’impuissance, lacomplicitĂ© avec la puissance occupante israĂ©lienne. Quant Ă  l’attitude de la Ligue des Etats arabes, il est tout simplement superflu de l’évoquer ; avait-elle besoin de cette guerre pour achever de se discrĂ©diter, ne parvenant mĂȘme pas Ă  convoquer un sommet?  L’occupation de l’Irak l’avait dĂ©jĂ  relĂ©guĂ©e au statut de piĂšce de musĂ©e dont le rĂŽle est de tĂ©moigner du degrĂ© de soumission Ă  la volontĂ© impĂ©riale.   DĂ©bĂącle diplomatique et complicitĂ© ouverte  

 

 
 

 

A la catastrophe humanitaire, rĂ©pond la dĂ©bĂącle diplomatique de ce qu’il est convenu d’appeler la « communautĂ© internationale » qui s’était donnĂ© pour tĂąche, rappelons-le, de rĂ©soudre le conflit israĂ©lo palestinien ! Sans surprise, l’administration Bush condamne les tirs de roquette du Hamas, oubliant jusqu’à l’existence mĂȘme des bombardements israĂ©liens. Le prĂ©sident amĂ©ricain , dans uneallocution diffusĂ©e samedi 3 janvier, « impute au Hamas l’entiĂšre responsabilitĂ© de la situation actuelle et refuse un «cessez-le-feu unilatĂ©ral» qui ne serait pas assorti de mĂ©canismes de contrĂŽle et qui permettrait au Hamas de continuer ses tirs de roquettes sur IsraĂ«l Ă  partir de la bande de Gaza ». Comment appeler ce comportement irresponsable de la part de la premiĂšre puissance mondiale, sinon un blanc seing donnĂ© Ă  IsraĂ«l pour qu’il poursuive ses massacres ! Plus lisse, laprĂ©sidence de l’Union EuropĂ©enne renvoie dos Ă  dos bourreau et victime ; elle commencera par dĂ©noncer « la poursuite des tirs de roquettes visant le territoire israĂ©lien Ă  partir de Gaza » tout en dĂ©plorant « le trĂšs grand nombre de victimes civiles. Se bornant Ă  condamner « l’usage disproportionnĂ© de la force ». Jamais autant que sous la prĂ©sidence française, IsraĂ«l n’a eu de tels privilĂšges avec l’UE qui vient d’accorder lestatut avancĂ© Ă  IsraĂ«l dans le cadre de la politique europĂ©enne de voisinage (PEV). Le 9 dĂ©cembre dernier et sous l’impulsion de la prĂ©sidence française, le principe de « rehausser » les relations entre IsraĂ«l et l’Union europĂ©enne a Ă©tĂ© acceptĂ©. Ce statut place IsraĂ«l au niveau de quasi membre de l’UE. Il est dĂ©sormais associĂ© aux consultations de l’UE sur les problĂšmes stratĂ©giques ; Il participe aux rĂ©unions des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union europĂ©enne ; les responsables du ministĂšre des affaires Ă©trangĂšres israĂ©liens seront invitĂ©s rĂ©guliĂšrement aux comitĂ©s pour la politique et la sĂ©curitĂ© de l’Union. Les experts israĂ©liens seront invitĂ©s systĂ©matiquement dans les comitĂ©s travaillant notamment sur le processus de paix, les droits humains, l’antisĂ©mitisme, la lutte contre le terrorisme et le crime organisé ;  les responsables israĂ©liens seront Ă©galement associĂ©s Ă  la politique Ă©trangĂšre et de sĂ©curitĂ© de l’Union europĂ©enne et participeront aux rĂ©unions du conseil de l’Europe sur l’économie, les finances, les transports, la sĂ©curitĂ©, l’énergie et l’éducation. Ce statut privilĂ©giĂ© Ă©tait supposĂ© donner Ă  l’UE les moyens d’agir sur le conflit israĂ©lo-palestinien, c’est du moins ainsi qu’il avait Ă©tĂ© vendu. On sait aujourd’hui qui influe sur qui et combien l’Union europĂ©enne est impuissante Ă  agir sur la politique israĂ©lienne qui ne lui laisse que le rĂŽle de pompier chargĂ© de reconstruire laborieusement ce que l’armĂ©e israĂ©lienne aura dĂ©truit pour la Ă©niĂšme fois. Faut-il noter que ce « statut avancé » a Ă©tĂ© accordĂ© le mĂȘme jour oĂč l’expert de l’ONU sur les droits humains dans les territoires palestiniens,Richard Falk, DĂ©clarait « Au minimum, un effort urgent devrait ĂȘtre mis en Ɠuvre par les Nations Unies pour appliquer la norme de la ‘responsabilitĂ© de protĂ©ger’ une population civile soumise Ă  une punition collective Ă©quivalent Ă  un crime contre l’humanitĂ© », estimant que « la CPI devrait enquĂȘter sur cette situation afin de dĂ©terminer si les dirigeants civils et militaires israĂ©liens responsables du siĂšge de Gaza ne devraient pas ĂȘtre inculpĂ©s et poursuivis pour violation du droit pĂ©nal international. » Quant Ă  l’ONU qui a collectionnĂ© le plus grand nombre de rĂ©solutions sur la Palestine restĂ©es lettres mortes et dont les bĂątiments Ă  Gaza avaient Ă©tĂ© la cible des bombardements israĂ©liens, elle ne sera mĂȘme pas capable d’adopter une rĂ©solution du Conseil de sĂ©curitĂ© prĂ©sentĂ©e par le groupe arabe condamnant les violences des deux cĂŽtĂ©s ! Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’ONUBan Ki-moon dĂ©clarera « J’ai condamnĂ©, Ă  mainte reprises les tirs de roquettes du Hamas visant IsraĂ«l. Tout en admettant le droit Ă  l’auto-dĂ©fense d’IsraĂ«l, je condamne aussi IsraĂ«l pour avoir recouru Ă  la force de maniĂšre excessive dans la bande de Gaza ». On est loin de la fermetĂ© des propos du rapporteur spĂ©cial sur les droits humains dans les territoires palestiniens et gageons que rien ne sera entrepris avant l’extermination d’une grande partie de ce qui reste de population Ă  Gaza avec l’attaque terrestre. Aujourd‘hui la « communautĂ© internationale » a achevĂ© de se dĂ©shonorer et ne peut plus prĂ©tendre Ă  reprĂ©senter la conscience du monde ; Heureusement que cette conscience existe encore et s’est exprimĂ©e Ă  travers les manifestations d’hommes et de femmes libres, qui sont sortis ce samedi 3 janvier dans les rues des principales villes du monde, pour dire non Ă  ce crime contre l’humanitĂ©. Les peuples n’ont plus foi dans les institutions officielles qui rĂ©gissent la planĂšte et cette situation est extrĂȘmement dangereuse pour la stabilitĂ© et la paix dans le monde. Est-ce que ceux qui prĂ©sident aux destinĂ©es de l’Europe et des USA sont conscients qu’ils ne sont pas en train de dĂ©fendre leurs intĂ©rĂȘts, ni ceux de la «communautĂ© internationale», mais ceux d’une poignĂ©e d’extrĂ©mistes du Likoud ?

(Source: le site de “Kalima” le 4 janvier 2009)

Lien: http://www.kalimatunisie.com/fr/11/actuel/169/

 


 

Gaza

« Ils sont coincés comme des rats »

TaĂŻeb Moalla

Depuis le 27 décembre, date du début de la vaste offensive israélienne dans la bande de Gaza, Marie-Claude Tadros GiguÚre, 72 ans, se sent aussi triste que désespérée.

La quĂ©bĂ©coise d’origine palestinienne est scotchĂ©e devant son tĂ©lĂ©viseur Ă  longueur de journĂ©e. Elle se tient Ă©galement informĂ©e en tĂ©lĂ©phonant Ă  un de ses neveux qui rĂ©side Ă  JĂ©rusalem. « Il me raconte Ă  quel point les gens de Gaza manquent de tout. Ils sont coincĂ©s comme des rats et ils ont trĂšs peur. C’est l’occupation israĂ©lienne dans toute sa splendeur », ironise la retraitĂ©e qui a reçu le Journal, lundi, dans son domicile du secteur de Sainte-Foy.

MĂȘme si aucun membre de sa famille proche ne rĂ©side actuellement Ă  Gaza, l’offensive israĂ©lienne rappelle de mauvais souvenirs Ă  la quĂ©bĂ©co-palestinienne. « En 1948, ma famille a Ă©tĂ© expulsĂ©e de la ville de Jaffa (un territoire aujourd’hui israĂ©lien). Depuis plus de 60 ans, c’est la mĂȘme histoire d’occupation militaire qui se rĂ©pĂšte », clame-t-elle, au bord des larmes.

InterrogĂ©e Ă  propos des roquettes lancĂ©es rĂ©guliĂšrement par la branche armĂ©e du Hamas contre les villes israĂ©liennes limitrophes de Gaza, Marie-Claude Tadros GiguĂšre se montre catĂ©gorique. « Ce n’est rien en comparaison avec les incursions militaires israĂ©liennes et avec la violence quotidienne que reprĂ©sente l’occupation d’un territoire », rĂ©plique-t-elle.

Rejetant du revers de la main le grief israélien selon lequel les activistes du Hamas se camouflent parmi la population civile de Gaza, elle lance que « les militants de cette mouvance ne se cachent pas. Ils font partie du peuple et ils ont été élus démocratiquement (lors des élections législatives de janvier 2006) ».

De confession catholique, Mme Tadros GiguĂšre n’hĂ©site pas Ă  afficher sa sympathie envers le mouvement islamiste. « Je suis sĂ»re que tout le monde dans les territoires occupĂ©s est pour le Hamas. Moi mĂȘme si j’étais lĂ  bas, je leur serais favorable, confesse-t-elle. On est rendu Ă  un point oĂč celui qui rĂ©siste nous donne l’espoir. Avant, c’était l’OLP (Organisation de libĂ©ration de la Palestine) et le Fatah de Yasser Arafat qui incarnaient la rĂ©sistance. Aujourd’hui, c’est le mouvement islamiste qui la reprĂ©sente. »

La Coalition de QuĂ©bec pour la paix se rĂ©unit ce lundi soir pour dĂ©cider d’éventuelles actions de protestation en ville. « Un communiquĂ© de presse, une pĂ©tition ou une manifestation ne changeront probablement rien Ă  la situation sur place, souffle Marie-Claude Tadros GiguĂšre. Mais au moins, on aura rĂ©ussi Ă  exprimer notre solidaritĂ©. » (Source: “Le Journal de Quebec” le 5 janvier 2009)  


   

Proche-Orient  

Gaza en quelques mots

TaĂŻeb Moalla Au cours des derniĂšres annĂ©es, l’étroite bande de Gaza, dont la superficie est d’à peine 365 km2, est au cƓur de l’actualitĂ© du Proche-Orient. Sous contrĂŽle Ă©gyptien entre 1948 et 1967, Gaza est occupĂ©e militairement par IsraĂ«l aprĂšs la guerre Ă©clair des Six jours qui opposa l’Égypte Ă  l’État hĂ©breu. Au fil des annĂ©es, des milliers de colons juifs s’y installent progressivement. En 2005, aprĂšs 38 ans d’occupation, IsraĂ«l dĂ©cide d’évacuer ses colonies. Aujourd’hui, ce territoire compte 1,5 million d’habitants et est un des plus densĂ©ment peuplĂ©s au monde. Il est dirigĂ© par le mouvement islamiste Hamas qui a remportĂ© les Ă©lections lĂ©gislatives de janvier 2006 et qui a pris le contrĂŽle complet de la bande aprĂšs une lutte fratricide qui l’a opposĂ© au Fatah (le parti du prĂ©sident palestinien Mahmoud Abbas), Ă  l’étĂ© 2007. À partir de cette date, IsraĂ«l a qualifiĂ© ce territoire « d’entitĂ© hostile ». Les responsables de l’État juif dĂ©plorent les roquettes qui sont tirĂ©es Ă  partir de Gaza sur des villes israĂ©liennes. Depuis le 27 dĂ©cembre 2008, l’armĂ©e israĂ©lienne a lancĂ© une vaste offensive aĂ©rienne, navale et terrestre contre Gaza. L’opĂ©ration « plomb durci » vise officiellement Ă  faire cesser les tirs de roquettes sur les localitĂ©s israĂ©liennes. « Je ne crois pas Ă  ce prĂ©texte, rĂ©fute Rachad Antonius, professeur de sociologie Ă  l’UQÀM et spĂ©cialiste du Proche-Orient. Le but premier d’IsraĂ«l est de d’affaiblir militairement et politiquement le Hamas. Aussi, Ă  l’approche des Ă©lections israĂ©liennes (le 10 fĂ©vrier), les politiciens veulent montrer qu’ils sont tough en n’hĂ©sitant pas Ă  sacrifier quelques centaines de Palestiniens au nom de la dĂ©fense d’IsraĂ«l. » Au dixiĂšme jour des attaques, quelque 555 Palestiniens, dont plusieurs civils, ont Ă©tĂ© tuĂ©s. CĂŽtĂ© israĂ©lien, on dĂ©plore quatre dĂ©cĂšs, dont un soldat. (Source: “Le Journal de Quebec” le 5 janvier 2009)


Nouvelle expansion pour l’Hollywood tunisien

LE MONDE | 05.01.09 | 15h40  ‱  Mis à jour le 05.01.09 | 15h40

Homme d’affaires cosmopolite, producteur de cinĂ©ma et de tĂ©lĂ©vision, patron de chaĂźnes, leTunisien Tarak Ben Ammar, 59 ans, apporte un soin particulier au fait de devenir un partenaire incontournable comme prestataire de services. DĂ©terminĂ© Ă  faire des affaires avec Hollywood tout en maĂźtrisant le marchĂ© europĂ©en, la conquĂȘte des marchĂ©s de l’industrie cinĂ©matographique du Maghreb est tout aussi cruciale Ă  ses yeux. Il s’Ă©tait ainsi promis de planter des studios pharaoniques dans son pays natal. Il installa d’abord un vaste complexe, l’Empire Studios, Ă  Hammamet : 10 hectares dĂ©volus aux films bibliques, fictions religieuses, pĂ©plums, avec bĂątiments antiques, ateliers de costumes, de dĂ©cors, d’accessoires… C’est lĂ  que furent tournĂ©s Le Messie de Rossellini, Les Aventuriers de l’arche perdue de Spielberg, JĂ©sus de Nazareth de Zeffirelli, LaDerniĂšre LĂ©gion de Doug Lefler ou PompĂ©i, NĂ©ron, Saint Pierre, des biographies d’empereurs, nombre de sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es italiennes pour les chaĂźnes de son associĂ©Silvio Berlusconi. Actuellement en tournage, un Saint Augustin. Et, bientĂŽt, un remake de Ben-Hur.

Ben Ammar, patron de l’imposant Quinta Communications Group, qui distribua La Passion du Christ, de son ami Mel Gibson, vient maintenant d’ouvrir un nouveau studio Ă  Benarousse, Ă  dix minutes de Tunis, sur un espace de 3 hectares prĂȘtĂ© par l’Etat, une ancienne usine dĂ©saffectĂ©e. Giuseppe Tornatore vient d’y tourner Baaria, en y reconstituant la petite ville sicilienne oĂč il passa son enfance. Une rue de 500 mĂštres reproduite Ă  l’identique, 100 000 m3 de remblais : le dĂ©cor a coĂ»tĂ© plus de 15 millions d’euros. Quelque 30 000 figurants ont Ă©tĂ© mobilisĂ©s pour ce film produit par Quinta etMedusa Films (sociĂ©tĂ© de la fille de Berlusconi). Kila Nabil, son directeur de production, et Taoufik Guiga, son homme de main en Tunisie, se fĂ©licitent de la ressemblance physique de nombre de leurs concitoyens avec les Italiens. Et proposent des coĂ»ts dĂ©fiant toute concurrence. Ici, la main-d’oeuvre coĂ»te presque dix fois moins cher qu’ailleurs.

Pendant les JournĂ©es cinĂ©matographiques de Carthage, du 25 octobre au 1er novembre 2008, un riche producteur indien est venu visiter ces sites. Le nouvel atout de Quinta, qui dĂ©tient le monopole des laboratoires français aprĂšs le rachat de LTC et d’une partie d’Eclair, est le troisiĂšme site sur lequel il s’est installĂ©, un magnifique terrain prĂȘtĂ© par le Vatican. Il s’agit d’un laboratoire de dĂ©veloppement, Ă©talonnage, mixage, dotĂ© de machines dernier cri pour l’image, le son, les effets spĂ©ciaux. Il compte bien attirer lĂ -bas des entrepreneurs du monde entier, et, grĂące Ă  son groupe qui contrĂŽle toute la filiĂšre, des industries techniques Ă  la distribution, devenir un acteur-clĂ© de l’audiovisuel mondial.

Jean-Luc Douin
 
(Source:  “Le Monde” (Quotidien – France) le 6 janvier 2009)


 

L’AlgĂ©rie dĂ©plore le caractĂšre “politique” du secrĂ©tariat de l’UPM

Le ministre algĂ©rien des Affaires Ă©trangĂšres Mourad Medelci a critiquĂ© le caractĂšre “politique” et plĂ©thorique du secrĂ©tariat de l’Union pour la MĂ©diterranĂ©e (UPM) suite aux dĂ©cisions prises par les chefs de la diplomatie des pays membres en novembre Ă  Marseille. Au cours d’un entretien lundi soir Ă  la radio internationale algĂ©rienne rapportĂ© par l’agence APS, M. Medelci a affirmĂ© que les rĂŽles au sein du secrĂ©tariat de l’UPM ont Ă©tĂ© “gĂ©nĂ©reusement rĂ©partis” au cours de cette rĂ©union. “Au lieu d’un secrĂ©tariat technique et compte tenu du choix des pays, on s’est retrouvĂ© avec un secrĂ©tariat politique”, a-t-il dit, ajoutant: “Nous sommes sortis avec de nouvelles ambitions Ă  Marseille qui nous ont parues   extravagantes”. “Au lieu d’un secrĂ©tariat lĂ©ger et technique tel que dĂ©cidĂ© au sommet de   Paris”, qui a donnĂ© naissance en juillet dernier Ă  l’UPM, la rĂ©union de Marseille a dĂ©cidĂ© d’un “secrĂ©tariat composĂ© de sept secrĂ©taires gĂ©nĂ©raux adjoints”, a relevĂ© le ministre. Deux de ces postes ont notamment Ă©tĂ© attribuĂ©s Ă  l’AutoritĂ© palestinienne et IsraĂ«l. M. Medelci a aussi dĂ©plorĂ© que le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’organisation ne soit pas encore dĂ©signĂ© – poste auquel l’AlgĂ©rie “n’est pas candidate”- alors que la dĂ©claration de Paris prĂ©voyait qu’il serait opĂ©rationnel au 1er janvier 2009. Un consensus ministĂ©riel s’Ă©tait dĂ©gagĂ© Ă  Marseille pour que l’UPM siĂšge Ă  Barcelone et que la Ligue arabe en soit membre Ă  part entiĂšre en contrepartie d’un secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral adjoint pour IsraĂ«l. L’UPM comprend les 27 pays de l’Union europĂ©enne et douze partenaires du sud mĂ©diterranĂ©en : AlgĂ©rie, Egypte, IsraĂ«l, Jordanie, Liban, Maroc, Mauritanie, Syrie, AutoritĂ© palestinienne, Tunisie, Turquie et Libye en qualité   d’observateur, ainsi que cinq Etats riverains du nord de la MĂ©diterranĂ©e: Albanie, Croatie, Bosnie-HerzĂ©govine, MontĂ©nĂ©gro et Monaco. AFP

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