4 mars 2008

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TUNISNEWS
 8 ème année, N°  2841 du 04.03.2008

 archives : www.tunisnews.net

 


Reporters sans frontières: Sihem Bensedrine et Omar Mestiri victimes d’un contrôle policier abusif AISPP: Dangereuse escalade AISPP: Procès du 3 mars Liberté et Equité:  Arrestation d’Abdelwahab Ben Hamdi AFP: Tunisie: troisième hausse des prix pétroliers en moins d’un an Le Temps: Toxicomanie en Tunisie entre la réalité et les « non-dit » – Le silence coupable AFP: L’ONU devrait parler directement au Hamas, selon un expert des Nations unies Le Monde: Incontournable Hamas Le Monde: Le chef d’un groupe terroriste arrêté au Maroc aurait été un indicateur des services belges


 

REPORTERS SANS FRONTIERES
Tunisie
4.03.2008
Sihem Bensedrine et Omar Mestiri victimes d’un contrôle policier abusif
 

 
Reporters sans frontières condamne fermement le contrôle de police abusif qu’ont subi, le 3 mars 2008, Sihem Bensedrine, journaliste tunisienne et présidente du Groupe de travail pour la liberté de la presse en Afrique du Nord, et son mari, Omar Mestiri, directeur de publication de Kalima, à leur arrivée au port de La Goulette, dans la banlieue nord de Tunis. Les policiers ont copié les disques durs de leurs ordinateurs.
 
“Le contrôle abusif et violent réservé à ces journalistes et militants de droits de l’homme tunisiens par les autorités de leur propre pays est scandaleux pour un pays qui se réclame à l’avant-poste de la modernité dans la région. La Tunisie occupe la 145e place du classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières. Nous demandons aux autorités tunisiennes de faire toute la lumière sur ce dérapage policier”, a déclaré l’organisation.
 
Le 3 mars 2008, lors de leur arrivée au port de La Goulette, à Tunis, Sihem Bensedrine et son mari Omar Mestiri ont été séquestrés par des agents de la douane durant six heures et physiquement agressés par la police politique. Arrivés à 8h15, ils ont été conduits dans un bureau de la police où ils ont subi une fouille corporelle tatillonne.
 
Contactée par Reporters sans frontières, Sihem Bensedrine a expliqué qu’une soixantaine de documents numériques onrt été confisqués par la police qui a copié sur un disque externe le contenu de leurs ordinateurs portables. Les autorités douanières ont refusé de remettre aux deux journalistes un document de saisie de leurs biens, comme le prévoit la loi. Sihem Bensedrine, qui a eu plusieurs hématomes sur le corps, a décidé avec son mari de porter plainte contre les autorités douanières pour “violence” et “séquestration”.
 
Le 7 février 2008, Sihem Bensedrine, dont l’association qu’elle préside est partenaire de Reporters sans frontières, avait obtenu le Prix de la paix 2008, décerné par la Fondation danoise pour la paix.
 
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Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays Association Internationale de Soutien aux prisonniers politiques 43 rue Eldjazira, tunis e-mail : aispptunisie@yahoo.fr Tunis, le 4 mars 2008 Dangereuse escalade

[…] La section de Bizerte a eu connaissance de nombreux cas de harcèlement, notamment : * La situation de l’étudiant Lazhar Ben Mabrouk Ben Mohammed Hilali qui se heurte depuis sa libération le 23 janvier 2008 au refus de l’administration de la faculté des sciences de Bizerte de l’inscrire pour l’année universitaire en cours alors qu’il s’est acquitté du premier versement des frais d’inscription. Il fait toujours l’objet d’une filature sécuritaire qui englobe ses proches et ses amis; il a été convoqué dans les postes de police de Ben Gardane et Bizerte une dizaine de fois. Il y a été menacé et sommé d’avertir la police de tous ses déplacements. L’étudiant Lazhar Ben Mabrouk Ben Mohammed Hilali (qui vit à Maamarat, Ben Gardane-Médenine) est en deuxième année de physique à la faculté des sciences de Bizerte. Il avait été arrêté au cours de l’année 2006-2007, condamné à un an d’emprisonnement avec sursis et libéré le 23 janvier 2008. * A la suite de la visite d’une délégation du comité directeur et de membres de la section de Bizerte de l’AISPP à la famille du prisonnier Mohammed Saïdani, livré par les autorités italiennes à la police tunisienne, deux agents, Mourad Labidi et Nabil Ben Houssine s’est sont pris à ses frères Nacer et Mansour et les ont convoqués au poste de police après avoir pris la carte d’identité du premier et harcelé le second sur son lieu de travail. * Hamed Mekki, lycéen, fils de l’ex prisonnier politique Hechmi Mekki, est soumis à une surveillance étroite et permanente depuis un mois (une voiture banalisée blanche, une Citroen immatriculée 94 Tunisie 8537, stationne devant son domicile de Menzel Bourguiba). Le jeune Hamed Mekki a été interrogé à plusieurs reprises et a dû affronter humiliations et menaces dans les locaux de la brigade de l’Orientation de la ville de Monastir. Il s’est vu interdire d’y travailler l’été dernier et est en butte à un harcèlement permanent depuis plusieurs semaines alors qu’il passe le baccalauréat cette année. * Quant au jeune Samir Ben Abdelwahed Gafsi, originaire de Bizerte et âgé de 23 ans, bi national tunisien et allemand, il s’est vu retirer son passeport tunisien et confisquer son passeport allemand, son ordinateur portable lors de son arrivée à l’aéroport de Tunis le 22 avril 2007. Il a été en garde à vue au ministère de l’Intérieur puis écroué à la prison de Mornaguia dont il n’a été libéré que le 11 octobre 2007. Samir Gafsi est toujours privé de son passeport allemand et interdit de voyage . Il ne peut rejoindre sa famille en Allemagne où habitent ses parents. * Le 4 mars 2008, Slim Belghouti, ex prisonnier politique, syndicaliste et militant des droits de l’homme, a été convoqué par le poste de police de Jarzouna. Il a été accusé de tenue de réunions sans autorisation et invité à signer un engagement à ne plus tenir de réunions à son domicile. * Monsieur Khaled Boujemaa, membre de l’AISPP, a subi des violences perpétrées par un agent de la Sûreté du poste de la police des frontières du port de Bizerte alors qu’il aidait un employé du port. […] Pour la section de Bizerte Othman Jemili (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays Association Internationale de Soutien aux prisonniers politiques 43 rue Eldjazira, tunis e-mail : aispptunisie@yahoo.fr Tunis, le 3 mars 2008  

La cinquième chambre criminelle du Tribunal de Première Instance de Tunis, présidée par le juge Touhami Elhafi, a examiné aujourd’hui, lundi 3 mars : * L’affaire n°14585 dans laquelle sont déférés Ridha Moulahi, Samir Bouallagui, Fayçal Harizi, Kaïs Barhoumi, Kamel Bouallagui, Mejdi Charfi, Mohammed Ali Charfi et Mondher Charfi, accusés d’adhésion sur le territoire de la République à une entente ayant fait du terrorisme un moyen de réaliser ses objectifs, d’appel à adhérer à une organisation en relation avec des infractions terroristes, d’utilisation d’un nom, d’un mot et d’un symbole pour désigner une organisation terroriste, son activité et ses membres, ainsi que Moussa Mohammedi, accusé de ne pas avoir révélé aux autorités concernées les faits ou informations dont il avait eu connaissance à propos de la commission d’infractions terroristes ; la commission de la défense était composée de Maîtres Mohammed Néjib Ben Youssef, Samir Ben Amor, Chaouki Tayeb et Ahmed Seddik. A l’issue des plaidoiries, le juge a décidé de prononcer le jugement après le délibéré. * la première chambre criminelle du Tribunal de Première Instance de Tunis, présidée par le juge Hédi Ayari, a examiné aujourd’hui, lundi 3 mars 2008 : – L’affaire n°15042 dans laquelle est déféré Foued Cherif, accusé d’adhésion hors du territoire de la République à une organisation ayant fait du terrorisme un moyen de réaliser ses objectifs. Maître Samir Ben Amor s’est présenté pour le défendre. Il a plaidé faisant valoir surtout que le dossier était vide et les accusations creuses, ainsi que l’absence de tout élément étayant la culpabilité de son client. Il a demandé un non-lieu. Le juge a alors décidé de lever la séance pour les délibérations et le prononcé du jugement.. – l’affaire n°14235 dans laquelle sont déférés Aymen Hakiri, Adam Boukedida, Nasreddine Aloui et Heulmi Rtibi, accusés d’adhésion sur le territoire de la République à une entente ayant fait du terrorisme un moyen de réaliser ses objectifs, d’appel à adhérer à une organisation terroriste, de fourniture d’armes, d’explosifs, de munitions et de matières et équipements similaires à une organisation terroriste et d’avoir donné des informations à une organisation terroriste; à l’issue des plaidoiries de Maîtres Anouar Aouled Ali, Samir Ben Amor, Abderraouf Ayadi et Radhia Nasraoui, le juge a décidé de lever la séance pour le délibéré et le prononcé du jugement. * la douzième chambre criminelle de la Cour d’Appel de Tunis, présidée par le juge Ridha Derouiche, a examiné aujourd’hui, lundi 3 mars 2008, l’affaire n°10619 dans laquelle sont déférés Mohammed Amine Latreche, Tarek Aïssa, Chedli Mahjoub, Mohammed Ouassim Belhajj, Ghassan Bouamrin et Nizar Razgallah, accusés d’adhésion à une entente ayant fait du terrorisme un moyen de réaliser ses objectifs, de collecte de fonds destinés à financer une organisation en relation avec les infractions terroristes. En première instance, ils avaient été condamnés à cinq ans d’emprisonnement. Maîtres Abdelfattah Mourou, Samir Ben Amor, Radhia Nasraoui, Choukri Belaïd, Thoraya Bouhajer et Slimane Halassi ont plaidé en leur faveur. Le juge a ensuite décidé de lever la séance pour le délibéré et le prononcé du jugement. On s’attend à ce que les jugements dans ces quatre affaires soient rendus tard dans la soirée. Pour la commission de suivi des procès Le secrétaire général de l’Association Maître Samir Dilou (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)  

Sauvez la vie du prisonnier politique et ingénieur Ridha Boukadi Liberté pour Slim Boukhdhir, la plume libre Liberté et Equité Organisation de droits de l’homme indépendante 33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis Tel/fax: 71 340 860 Email : Liberte_équite@yahoo.fr Tunis, le 3 mars 2008 […]
 
 

Arrestation d’Abdelwahab Ben Hamdi

Vendredi 29 février 2008, les agents de la police politique ont précédé à l’arrestation du jeune Abdelwahab Ben Chedli Ben Hamdi, étudiant en quatrième année à l’école d’instituteurs et l’ont conduit vers une destination inconnue. Sa famille ignore jusqu’à aujourd’hui ce qu’il est advenu de lui. Abdelwahab Ben Hamdi est né en 1985. Il est originaire de Médenine et réside actuellement à la résidence universitaire de Bab El Khadhra à Tunis Pour le bureau exécutif de l’organisation Le président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version originale, LT)


          
Tunisie: troisième hausse des prix pétroliers en moins d’un an
AFP, le 3 mars 2008
 
TUNIS – Le prix des produits pétroliers en Tunisie a augmenté pour la troisième fois en moins de douze mois, l’essence à la pompe étant servi lundi à 1,250 dinar (0,7 euro) le litre, en hausse de 4,16%.
 
L’augmentation a également concerné le gazole, le fioul domestique, le pétrole lampant et le gaz de pétrole liquéfié (GPL), a précisé le ministère de l’Industrie et de l’Energie.
 
Des hausses de prix étaient intervenues en mai et octobre 2007 avec des taux de 4,5% en moyenne, soit près de 15% au total en onze mois.
 
Ces majorations « limitées » sont justifiées par la flambée des prix sur le marché international qui devrait porter la subvention de l’Etat à 2,5 milliards de dinars en 2008, le budget de l’Etat ayant été établi sur la base du baril à 75 dollars.
 
La Tunisie ne couvre que 46% de ses besoins en produits pétroliers.
 
Sa production de pétrole a atteint 3,5 millions de tonnes équivalent pétrole en 2007, en hausse de 6% par rapport à 2006, selon le ministère de l’Industrie et de l’Energie.
 
Le gouvernement tunisien avait lancé début janvier un programme d’économie d’énergie touchant tous les secteurs d’activité économique pour réduire la consommation de 20% d’ici 2011.
 
AFP
 


Toxicomanie en Tunisie entre la réalité et les « non-dit »
Le silence coupable

 
    * Sujet-tabou mais il est temps d’y faire face…
    * Que disent les spécialistes ?
    * Sanim Ben Adallah, sociologue : « Il faut oser aborder ce phénomène »
    * Fathi Touzri, Psychiatre : « La planification et la programmation sont les meilleurs moyens pour cerner la question ».
    * Témoignages des jeunes victimes de la drogue
    * Jeune ouvrier dans une usine, âgé de 28 ans
    * Jeune chômeur de Sfax, 20 ans
 
La consommation de la drogue ou la toxicomanie, est encore un sujet tabou, pourtant il ne cesse de faire la Une des journaux de la place. « Démantèlement d’un réseau de trafic de drogue, arrestation d’un groupe de consommateurs de hachich… », il s’agit notamment, des titres que nous lisons presque tous les jours. Ce phénomène est encore sous-estimé. Par contre les sociologues et les spécialistes dans le domaine commencent à tirer la sonnette d’alarme, d’où l’urgence de réaliser des enquêtes approfondies sur la question pour saisir son ampleur. En effet, les différentes tranches d’âge issues de toutes les couches sociales (riches, moyennes ou pauvres) sont concernées directement ou indirectement par la toxicomanie. Il ne faut pas croire que cela n’arrive qu’aux autres.
« L’usage de la drogue est malheureusement sous-estimé en raison des conséquences pénales et sociales qu’encourt le consommateur des drogues », c’est ce qu’a démontré le rapport des Nations Unies « Adolescents et jeunes, données et défis » publié l’année dernière. Les sociologues, les psychologues et encore les médecins spécialistes confirment cette idée. En fait, la société tunisienne n’est pas à l’abri de ce problème, il s’agit même d’un thème qui est à l’ordre du jour à la faveur des mutations sociologiques que nous connaissons. Cela s’explique par la transition démographique de notre société, d’où l’importance à analyser de manière approfondie l’ampleur de la toxicomanie chez nous. Les recherches réalisées jusqu’à présent sont d’ordre académique. « C’est important d’avoir autant d’analyses, mais c’est important aussi de traduire ces recherches dans la réalité », insiste M. Sanim Ben Abdallah, Sociologue. Il précise qu’il existe même une faille à ce niveau.
 
Enquêtes non approfondies
 
Même, les enquêtes réalisées ne touchent pas le fond du problème. Elles sont limitées aux questions « culturellement acceptables » soulève le rapport. En effet, « la pratique sexuelle, la consommation de drogue et toutes les questions non-conformes aux valeurs de la société ont été souvent escamotées ou abordées de manière indirecte », toujours d’après la même source. Les conséquences sont dès lors lourdes, car nous ne pourrons pas avoir une idée sur l’état des lieux ni cerner la réalité. Les spécialistes soulèvent un autre point qui ne manque pas d’importance ; l’absence des données statistiques et d’informations fiables sur la toxicomanie et la consommation de la drogue. Il est essentiel de disposer des chiffres révélateurs pour mesurer l’ampleur du phénomène et identifier les priorités d’intervention dans le domaine.
 
Les comportements à risque
 
Les comportements à risque sont plus fréquents chez les jeunes qui s’adonnent, entre autres à la drogue. C’est une menace réelle qu’il faudrait contrer par une véritable politique d’information et de formation. Grâce à cette démarche, nous pourrons protéger ceux qui sont tentés par les stupéfiants et qui sont manipulés par les trafiquants. D’ailleurs le rapport parle même d’une mutation des produits sur le marché. « Les changements perceptibles au niveau de la circulation des produits et l’apparition des drogues dures, héroïne, cocaïne en plus des dérivés cannabiques et des médicaments psychotropes, témoignent de la gravité de la situation ».
 
Les chiffres disponibles actuellement, ne reflètent pas réellement l’état des lieux. Notamment le Centre de l’Espoir « Amal » du complexe sanitaire de Jebal-Oust a traité depuis son inauguration il y a presque dix ans, 1500 toxicomanes, dont 500 personnes en liberté. Par ailleurs, une enquête réalisée en 2005 par l’Institut National de Santé Publique auprès d’un échantillon formé de 2953 jeunes âgés de 15 à 24 ans a démontré que 10 % de cet échantillon ont consommé la drogue et 3,3 % continuent à consommer au moment de l’enquête. Elle a également révélé que 3,5 % de cette population consomme la drogue par voie injectable. Une très forte prévalence est enregistrée dans le gouvernorat de Nabeul, viennent par la suite successivement, Beja et Mahdia.
 
« Une autre étude rétrospective sur 5 ans, réalisée dans le cadre d’obtention du DESS en médecine de travail et portant sur 367 patients de sexe masculin hospitalisés pour une prise en charge de leur toxicomanie, a permis de cerner le profil des toxicomanes. 93 % d’entre eux ,  sont célibataires, 78 % ont commencé à consommer la drogue avant l’âge de 20 ans et 63 % entre 15 et 20 ans. Le produit d’initiation est le cannabis dans 84 % des cas, 88 % sont dépendants, 51 % sont poly intoxiqués. Les principaux produits consommés sont les cannabis (90,2 %) et l’artane (28,5 %) », selon le rapport.
 
Crises existentielles ?
 
Mais quelles sont les causes qui poussent les jeunes ou autres personnes à s’adonner à la drogue ? Les spécialistes justifient ce comportement par les crises et les difficultés existentielles. Cette population souffre de carence affective voire de maladies mentales caractérisées. D’autres facteurs expliquent ce comportement à risque qui peut même coûter la vie dans des cas extrêmes. Ils sont d’ordre psychologique, plus particulièrement, éducatif, familial et environnemental. La famille a, certes un rôle primordial dans la formation et l’éducation des enfants. Dès lors, prendre en charge ces enfants est d’une importance majeure. Il existe aussi une autre cause qui ne manque pas d’importance. Mais nous ne pouvons pas parler de la consommation de la drogue sans relater les problèmes relatifs à la pauvreté, le chômage, en d’autres termes, les problèmes d’aspect social.
 
Toujours dans le même contexte, le rapport a démontré que « la perception des risques de toxicomanie par les jeunes et les ados et les facteurs favorisant la consommation des drogues n’ont pas fait l’objet d’analyse approfondie ». Toutefois, quelques « travaux ont montré que les jeunes disposent d’informations riches et précises sur les différentes formes de toxicomanie. Ils pensent que c’est un phénomène qui concerne une frange de la population issue d’un milieu socio-économique défavorisé. Ils imputent la toxicomanie à des causes personnelles sociales et environnementales. La défaillance de la famille dans l’éducation des enfants, les mauvaises fréquentations, la coercition sociale et la relative facilité d’accès aux substances seraient les facteurs de risque de la toxicomanie dans notre pays ».
 
Dispositifs interventionnels
 
En dépit des carences en termes de dispositifs interventionnels, il existe des structures et des textes législatifs qui régissent la question. La loi tunisienne interdit strictement la consommation et le trafic des drogues. En plus de ces dispositifs, la société civile vient en aide aux toxicomanes, à l’instar de l’Association Tunisienne de Prévention contre la Toxicomanie fondée en 1995 à Sfax. Cette ONG assure la prise en charge des personnes qui dépendent de la drogue et qui manifestent une volonté à s’en débarrasser. Le centre d’aide et d’écoute de l’association a une capacité d’accueil de 20 lits. Il dispose d’un atelier de formation professionnelle, d’une salle Internet, d’un espace sport et loisirs et d’une bibliothèque. Le centre ouvre ses portes 24 heures sur 24 à tous ceux qui désirent de reprendre une vie normale.
Le trafic et la consommation de la drogue sont indéniablement un problème qui se pose dans la société tunisienne. Apporter des solutions adéquates à ce phénomène avant qu’il ne soit tard est d’une importance primordiale. Il faut informer et sensibiliser toutes les franges quant aux dangers de la consommation de la drogue.
Sana FARHAT
 
Que disent les spécialistes ?
 
Sanim Ben Adallah, sociologue : « Il faut oser aborder ce phénomène »
« Nous ne pouvons pas se taire par rapport au problème de la drogue en Tunisie. Il est important de trouver un moyen pour informer sur la question », c’est ainsi que le sociologue appelle à mieux prendre au sérieux la question de la drogue dans notre pays. Il précise dans ce cadre qu’il « existe encore une résistance sociale qui nous empêche de parler ». Mais « il faut oser aborder ce phénomène et informer sur la question », appelle-t-il. Et d’insister ; « Il y a un travail à faire à ce niveau. Il y a des jeunes qui vivent un malaise ». Ils peuvent se réfugier dans les stupéfiants ou les drogues d’où l’importance de les soutenir et de les sensibiliser », conclut-il.
 
Fathi Touzri, Psychiatre : « La planification et la programmation sont les meilleurs moyens pour cerner la question ».
M. Touzri critique le fait que nous ne disposions pas d’un système d’information ni d’un tableau de bord ou des statistiques sur la toxicomanie, ni le profil des dépendants à cette substance. Il considère que la planification et la programmation sont les meilleurs moyens pour cerner la question. « Elles sont même indispensables pour la résoudre et réduire le gap dans le domaine ».
 
Témoignages des jeunes victimes de la drogue
 
Préférant bien sûr  garder l’anonymat, ces jeunes nous racontent leur expérience avec les stupéfiants, la drogue et les matières hallucinogènes. Ils ont recours à ces matières sans en calculer les conséquences. Ils se sont rendus un peu en retard qu’ils avaient tort. Ils considèrent qu’ils sont victimes d’un concours de circonstances.
 
Jeune ouvrier dans une usine, âgé de 28 ans
Ce jeune se drogue dès l’âge de 23 ans. Il a fini par s’injecter le SUBUTEX, un médicament aussi dangereux que l’héroïne. Il justifie son comportement par le chômage, les difficultés financières et les problèmes familiaux. La nouvelle fut catastrophique pour les parents qui n’arrivent pas à concevoir que leur enfant adopte ce comportement à risque. Mais ils ne l’ont pas assisté pour surmonter cette expérience douloureuse pour lui. Il continue de la vivre en silence et difficilement. 
 
Jeune chômeur de Sfax, 20 ans
Sa première expérience avec les drogues remonte à cinq ans. A l’âge de 15 ans, l’enfant sniffait la colle. Il se réfugiait dans cette matière pour surmonter les problèmes familiaux dont il souffre. La mauvaise fréquentation et l’environnement où il vit ont eu aussi un impact négatif sur le comportement du jeune qui a fini par être dépendant de la drogue. Cette dernière l’a mené vers la prison plusieurs fois, à cause des crimes, du vol et des braquages qu’il a commis inconsciemment. Le jeune juge que le rôle de la famille dans l’éducation est très important et même indispensable. Elle en est même responsable à 80 %. Viennent par la suite l’école et la société.
 
Chiffres
*30 % des personnes portant le VIH en Tunisie sont toxicomanes
*30 millions, c’est le nombre des toxicomanes dans le monde
*1500 toxicomanes, dont 500 personnes libres ont été traités dans le Centre de l’Espoir
 
(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 4 mars 2008)
 

L’ONU devrait parler directement au Hamas, selon un expert des Nations unies

 

AFP, le 3 mars 2008 à 16h27

 

GENEVE, 3 mars 2008 (AFP) – Les Nations unies devraient entamer des pourparlers directement avec le mouvement islamiste du Hamas pour tenter de mettre un terme à la violence à Gaza, a déclaré lundi l’expert de l’ONU pour les territoires palestiniens occupés.

 

« Il est impératif que tous les efforts soient faits pour mettre un terme à la violence. Ceci peut être fait seulement à travers la négociation et la médiation », a indiqué dans un communiqué John Dugard, le rapporteur spécial sur les droits de l’homme des Palestiniens.

 

« Les Nations unies sont l’organe approprié pour démarrer de tels pourparlers, entre le Hamas à Gaza, le gouvernement israélien et l’autorité palestinienne à Ramallah », a affirmé M. Dugard.

 

« Pour le moment, les Nations unies sont empêchées par les Etats-Unis, l’Union européenne et Israël de parler au Hamas, et ceci les a laissé sans pouvoir pour remplir leur principal mandat qui est de maintenir la paix internationale », a-t-il ajouté.

 

Le rapporteur spécial a également critiqué la réponse « excessive et disproportionnée » d’Israël aux tirs de roquettes palestiniens sur son territoire.

 

L’armée israélienne a mis fin lundi à une opération dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de morts en deux jours, mais le Premier ministre israélien Ehud Olmert a affirmé que l’armée continuerait ses attaques contre le mouvement islamiste Hamas, qui a pris le contrôle du territoire en juin.

 

Baptisée « Hiver Chaud », l’incursion avait pour but de réduire au maximum les tirs de roquettes depuis Gaza contre Israël.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné dimanche les violences à Gaza et dans le sud d’Israël, que le secrétaire général Ban Ki-moon a qualifiées d' »escalade profondément alarmante« .


Edito du Monde
Incontournable Hamas
 

 Trois mois après la réunion internationale organisée par les Etats-Unis à Annapolis, le 27 novembre 2007, peut-on encore parler de processus de paix israélo-palestinien ? Après sept ans de sous-traitance du dossier palestinien aux autorités israéliennes, avec le succès que l’on sait, George Bush, soutenu par les Européens, avait imaginé un réengagement de la dernière heure, pour sauver une politique régionale naufragée en Irak.
 
Profitant de la rupture sanglante entre les islamistes du Hamas, seuls maîtres de Gaza, et le Fatah du président Mahmoud Abbas, Washington avait imaginé le plan suivant : privilégier la Cisjordanie, contrôlée par le Fatah, en faire le laboratoire d’un Etat à venir irrigué par les dons glanés lors de la conférence de Paris, en décembre 2007, pour que le Hamas, isolé à Gaza, concentre sur lui la colère et la frustration et que l’opinion publique palestinienne s’en détourne.
 
Pour que ce plan réussisse, il aurait cependant fallu que la bande de Gaza, assiégée par l’armée israélienne depuis son retrait unilatéral en septembre 2005, disparaisse dans un oubli entretenu par les perfusions onusiennes. Il n’en a rien été, du fait des tirs de roquettes palestiniens, qui ont spectaculairement renversé l’échelle de la dissuasion au cours des deux dernières années d’une deuxième Intifada trop rapidement considérée comme une indiscutable victoire militaire israélienne. Par deux fois en quelques semaines, les tentatives israéliennes pour mettre un terme à ces tirs, qui touchent en premier lieu des civils, même s’ils sont moins meurtriers que les attentats de groupes armés palestiniens de 2001 à 2004, ont tourné à leur désavantage.
 
Le blocus souhaité par le ministre de la défense, le travailliste Ehoud Barak, a tout d’abord entraîné, en janvier, le dynamitage de la partie de frontière gardée par l’armée égyptienne, très méfiante vis-à-vis du Hamas, épigone des Frères musulmans que le régime de Hosni Moubarak ne cesse d’embastiller.
 
Le retour des blindés israéliens dans les venelles du camp de réfugiés de Jabaliya, les 1er et 2 mars, n’a pas été plus fructueux que les tentatives précédentes, décimant une population civile palestinienne prise au piège sans que les tirs de roquettes cessent. De ce point de vue, le bilan s’avère même catastrophique puisque la ville israélienne d’Ashkelon, à dix kilomètres au nord de Gaza, se trouve désormais sous le feu d’un armement palestinien plus sophistiqué que par le passé et, selon Jérusalem, acquis grâce au soutien de l’Iran.
 
Le plan « Cisjordanie d’abord » a donc abouti à ce qu’il devait permettre précisément d’éviter : installer le Hamas au centre du jeu. A tel point que la pertinence du boycottage d’une organisation radicale, mais également capable de pragmatisme, par Israël, les Etats-Unis et les Européens, est plus que jamais sujette à interrogation.
 
(Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 5 mars 2008)
 

Le chef d’un groupe terroriste arrêté au Maroc aurait été un indicateur des services belges

 

BRUXELLES CORRESPONDANT

 

bdelkader Belliraj, chef supposé d’un groupe islamiste terroriste, arrêté au Maroc le 18 février avec une trentaine de suspects, était un informateur de la Sûreté de l’Etat, les services belges de renseignement. Le Belgo-Marocain aurait été payé depuis huit années pour renseigner la Sûreté sur des islamistes radicaux en Belgique et à l’étranger. Il a fait des aveux à Rabat, où il aurait notamment admis avoir commis une demi-douzaine d’assassinats à Bruxelles, à la fin des années 1980.

 

L’information sur ses liens avec la Sûreté belge a été lancée, il y a quelques jours, par un média flamand qui ne citait aucune source. Elle n’a pas été confirmée officiellement, mais a toutefois été jugée suffisamment crédible pour que le ministre de la justice ordonne une enquête.

 

Diverses sources confirment désormais l’hypothèse selon laquelle Abdelkader Belliraj était un indicateur des services belges, mais soulignent que la Sûreté ignorait sans doute tout des assassinats de personnalités arabes modérées et juives apparemment commis par l’intéressé. Interrogé par la police après ces attentats ciblés, M. Belliraj ne fut d’ailleurs jamais vraiment suspecté.

 

GUERRE DES POLICES

 

L’affaire illustre à merveille les lacunes d’une enquête, ainsi qu’une forme habituelle de « guerre des polices ». Même après la révélation par les autorités marocaines de l’arrestation de M. Belliraj, la Sûreté aurait continué à affirmer qu’elle ne connaissait pas l’intéressé. Le gouvernement belge a tenté, depuis 2006, de mieux coordonner l’échange d’informations dans le domaine de l’antiterrorisme mais, à plusieurs reprises, le service de renseignement a été pris en défaut. Il se défend en affirmant que ses homologues étrangers refusent que certains détails qu’ils fournissent soient communiqués à des tiers.

 

Pour l’instant, les diverses autorités belges tentent d’étouffer le scandale en s’interrogeant sur le contenu précis des révélations d’Abdelkader Belliraj et la manière dont elles ont été obtenues. Six policiers sont arrivés à Rabat, lundi 3 mars, pour tenter d’éclaircir certains points.

 

Le Maroc affirme, de son côté, avoir mis au jour un groupe terroriste de grande importance, qui préparait notamment une tentative de déstabilisation en visant des personnalités de premier plan, dont André Azoulay, proche conseiller du roi Mohammed VI. Des armes auraient été saisies en grande quantité et le groupe aurait blanchi quelque 3 millions d’euros provenant de vols commis en Europe, via des propriétés immobilières et des commerces.

 

« Le groupe possédait à la fois une entité politique qui tentait d’investir les institutions et une aile militaire chargée de préparer des attentats », affirme l’Esisc, un centre bruxellois d’information sur le terrorisme.

 

Jean-Pierre Stroobants

 

(Source : « Le Monde » (Quotidien – France) du 5 mars 2008)

 

 

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