Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme
Flash Infos
3 juin 2006
Libération d’Ali Ben Salem et des autres
Le 3 juin 2006 a vu la remise en liberté (aux environs de 16 H 30) d’Ali Ben Salem, président de la section de Bizerte de la LTDH, qui avait été arrêté le matin même à la suite de la publication, la veille, d’un communiqué qui condamnait la profanation du Coran et l’agression des croyances des prisonniers politiques ainsi que la pratique de la torture qui perdure dans les prisons tunisiennes.
Monsieur Ben Salem a été déféré devant le juge d’instruction du premier bureau du tribunal de première instance de Bizerte qui l’a inculpé des chefs de publication de fausses nouvelles de nature à troubler l’ordre public et de diffamation d’agents de l’autorité publique, en vertu des articles 49 et suivants du code de la presse.
A la demande de la défense, le juge d’instruction a décidé de reporter l’interrogatoire de monsieur Ali Ben Salem à une échéance convenable, de le laisser en liberté et de lui interdire de voyager.
Peu auparavant, avaient été relâchés messieurs Lotfi Hajji, membre du comité de section et président du Syndicat des Journalistes Tunisiens, monsieur Hamda Mezguich, membre du comité de section de Bizerte, et monsieur Mohammed Ben Saïd, militant connu à Bizerte, après qu’ils eurent été détenus pour des durées variables dans les locaux de la police. Ces derniers n’ont pas été accusés ni déférés devant le juge d’instruction.
M. Hamda Mezguich
Membre du comité de section de Bizerte
(traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Tunisie: des salafistes présumés devant la justice
Associated Press, le 03 juin 2006 à 19h02 TUNIS (AP) — Un procès de salafistes tunisiens présumés a débuté samedi devant le tribunal de première instance de Tunis qui a renvoyé l’examen de l’affaire au 28 juin en raison d’une opposition engagée par l’un des détenus contre le rapport de l’instruction, a-t-on appris auprès de leur avocat, Me Samir Ben Amor. L’affaire concerne 25 inculpés, dont 10 ont été arrêtés et cinq laissés en liberté tandis que 10 autres sont en fuite. Les dix premiers ont été arrêtés en Algérie et remis aux autorités tunisiennes le 17 juin 2005. Ils faisaient l’objet d’un mandat de dépôt et d’»avis de recherches spéciaux et urgents». Quant aux cinq personnes en liberté, elles sont accusées d’avoir «aidé» les autres à franchir la frontière. Selon les documents figurant dans leur dossier judiciaire, les inculpés étaient actifs dans la ville de Menzel-Bourguiba, une ville industrielle située à 60km au nord de Tunis. Selon des sources proches du dossier, ils sont allés en Algérie pour rejoindre les camps du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), y recevoir des entraînements et retourner en Tunisie pour commettre des actes terroristes. Certains parmi eux ont confié que l’Algérie était pour eux une étape de transit avant de se rendre en Syrie pour des «études» ou en Irak pour se joindre à «la résistance» contre les forces de la coalition. Selon l’acte d’accusation, ils doivent répondre de plusieurs délits dont l’appel à commettre des crimes terroristes et à l’adhésion à une organisation ayant des liens avec de tels crimes et l’utilisation du territoire tunisien pour le recrutement d’un groupe de personnes dans le but de commettre un acte terroriste en Tunisie et à l’étranger. Ils sont également accusés d’avoir suivi d’une formation militaire à l’étranger dans le but de commettre des crimes terroristes à l’intérieur et à l’extérieur du territoire tunisien et d’avoir fourni des informations à une organisation dans le but d’aider à perpétrer des crimes terroristes. Associated Press
Huit morts dans l’effondrement d’un mur à Gabès dans le sud de la Tunisie
Associated Press, le 04.06.06 à 14h47 TUNIS (AP) — Huit personnes ont péri et de nombreuses autres ont été blessées dimanche à la suite de l’effondrement d’un mur à proximité d’un marché de la ville de Gabès, dans le sud de la Tunisie, a-t-on appris de source officielle. Selon l’agence de presse tunisienne TAP, aussitôt informé du drame, le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a dépêché sur place le gouverneur (préfet) de la région pour superviser les opérations de secours. Selon un témoin joint par l’Associated Press, le mur était haut de près de huit mètres et long d’environ quinze mètres. Le souk hebdomadaire connaissait une forte affluence en cette journée dominicale. Des unités de la protection civile et des ambulances ont été mobilisées pour transporter les blessés à l’hôpital de la ville. Le parquet a ouvert une enquête pour déterminer les causes et les circonstances du drame, ajoute la TAP.
Précisions de source officielle à Tunis
Une source officielle annonce qu’à la suite d’un communiqué publié sous la signature de M. Ali Ben Salem et alléguant de »mauvais traitement de détenus » et »d’atteinte à la sainteté du Saint Coran », le Parquet de Bizerte a ordonné l’ouverture d’une instruction judiciaire sur ces allégations afin d’apporter les éclaircissements nécessaires et de délimiter les responsabilités éventuelles à ce sujet. Il ressort de l’instruction, au cours de laquelle ont été entendues les diverses parties concernées, que ces allégations sont dénuées de tout fondement. Suite à cela, et en conformité avec la loi, il a été décidé du maintien en garde à vue de M. Ali Ben Salem, et de sa présentation devant le juge d’instruction prés le tribunal de première instance de Bizerte. Le juge a, cependant, autorisé le maintien de M. Ben Salem en liberté, et ce en raison de son âge avancé et de son état de santé, et a ordonné la poursuite de l’instruction à ce sujet. La même source souligne que la Tunisie, pays arabo-musulman, est attachée à la protection et au respect des symboles sacrés de l’islam. Elle ne peut, de ce fait, permettre que ces symboles sacrés soient abusés pour diffuser de fausses nouvelles à même de provoquer les sentiments du peuple tunisien et de porter atteinte aux fondements de sa foi. (Source : www.infotunisie.com (Officiel), le 3 juin 2006)
DROITS DE L’HOMME EN TUNISIE
L’Observatoire Lyonnais pour la défense des libertés fondamentales en Tunisie vous invite à une rencontre – débat
mardi 13 juin – 19 heures. Librairie « La Gryffe » 5, rue Sébastien Gryphe – Lyon 7e
Intervenants Chérif FERJANI – Professeur de civilisation arabe et de science politique à l’université lyon 2 – auteur de travaux sur les rapports entre le politique et le religieux Ahmed JLASSI – RAID – attac/Tunisie Abdelaziz AGOUBI – Ligue des Droits de l’Homme / Rhône · situation et évolution du respect des droits de l’homme, de la liberté d’_expression et d’association, en Tunisie. · état des lieux · questions-réponses avec le public
Tunisian activist defiant under oppression
By Sharon Otterman For Neila Charchour Hachicha, a blogger and democracy activist who seeks increased political freedom in Tunisia, the crackdown came quickly and steadily, until she was no longer able to stand it. In January, her husband was sentenced to 10 months in prison for violating a zoning law in a real-estate sale. Next, her car disappeared while she was shopping. In March, state security agents appeared at her daughter’s engagement party, photographing guests and cars. A few weeks later, doctored and sexually explicit photos of her daughter arrived in the mailboxes of all the those who had attended the party. Mrs. Hachicha, 51, a mother of three whose political activism is carried out through the Internet, then lost access to her e-mail, and the Web site of her one-woman political entity, the Mediterranean Liberal Party, was blocked throughout Tunisia. Fighting back, she wrote in April to the Lebanon Star ,decrying her treatment and calling for freedom of speech in Tunisia. In response, she was taken to a police station for four hours of questioning. In mid-April, the U.S. State Department issued a statement supporting Mrs. Hachicha. The actions against her and other « citizens seeking to express dissident views peacefully and organize legally … are part of a pattern of harassment » by the Tunisian government, it said. Her obligation Mrs. Hachicha remained defiant. In an April 27 interview at her spacious Tunis home, she said it was her obligation as a mother and a citizen to help move Tunisia, a single-party state under President Zine El Abidine Ben Ali, toward a dialogue about democracy. « This is no longer Tunisia; this is Ben Ali’s land, » she said. « The constitution is made for him; justice is used in his service. The press is used in his service; it’s all propaganda for him and his family. » As the date of her husband’s imprisonment approached, Mrs. Hachicha began to lose her nerve. Her daughter began to blame her for her husband’s situation. Her brother stopped calling. Friends began to avoid her house, showing up only in taxis so they couldn’t be identified easily. « If my husband is freed, I will stay silent, at least for a while, » she said earlier this month. « But if he is imprisoned, I will need more than ever to speak out. » On May 18, her husband lost his final appeal; he is now behind bars. Mrs. Hachicha visits him four times a week. Instead of defiance, however, she feels only defeat. « I’m retiring from politics, » she said. « I’m facing the terrible reality that I have failed. If I’m not able to face that now, I’m a fool. » Image vs. reality The Tunisian government denies playing any role in any crackdown against Mrs. Hachicha or other political activists in Tunisia, a small Mediterranean coastal nation of 10 million between Libya and Algeria. « The allegations are baseless. Tunisian civil society is operating freely, » said Taoufik Chebbi, press counselor at the Embassy of Tunisia in Washington. Political opposition figures and human rights organizations say what is happening to Mrs. Hachicha is common government practice in Tunisia. Her case and others like it, they say, expose the distance between the postcard-perfect Tunisia marketed to the 5 million tourists who visit each year and the tough reality of Tunisian politics. Tunisia, the site of ancient Carthage and a protectorate of France for 75 years until 1956, is one of the most Westernized and secular corners of the Arab world. Its economy is growing, and its literacy rates are high. Women are guaranteed equal rights and polygamy is banned. In Tunis, French-style boulevards and sleek trams give the impression of a modern, progressive Arab state, but Western diplomats and analysts say the regime has bought stability by cracking down on even moderate public dissent. As Islam rises as a political force in the region, Tunisian officials consider the government to be the bulwark that can prevent this traditionally secular country from falling to religious rule. Activists challenged Telephones are tapped and many Internet sites — including those of Amnesty International and even at times the U.S. Embassy — are blocked. E-mails that mention the president’s name are unlikely to reach their destinations. Newspapers and other forms of media are tightly controlled, and public figures are monitored. « It is theater, » said Kadija Cherif, who heads the Tunisian Association of Women Democrats, explaining the distance between appearance and reality in Tunisia. « Whether you are moderate or radical, the government cannot accept your activity and the response is the same. All activists are treated this way for the past 10 years. The government confiscates their cars, fires them from their jobs, goes after their husbands or wives or even their children, » she said. Mrs. Hachicha tried to chart her own path among activists in Tunisia. Most people involved in the small community of democracy activists here — perhaps 500 to 1,000 people — band together in human rights groups, nongovernmental organizations or recognized political parties. Mrs. Hachicha worked mainly alone. She approves of the Bush administration and its military overthrow of Iraqi dictator Saddam Hussein in a region where U.S. foreign policy is widely despised. Most democracy activists here come from a leftist tradition; Mrs. Hachicha’s ideas are rooted in Western liberalism. In French and English on her Web site (plmonline.blogs.com), she sought international support, which she felt was the only way to influence the Tunisian regime. Calls for help Though she has run her unofficial political party since 1999, her profile did not begin to rise until last year, after she began an Internet correspondence with American newspaper columnist Daniel Pipes, a prominent conservative. Mr. Pipes put her in touch with the American Enterprise Institute (AEI), a Washington think tank known for its neoconservative views. In January, she traveled to Washington to speak at an AEI conference that brought together democracy activists from throughout the Arab world. She then appeared on Al Jazeera television and spoke about political repression in Tunisia. « In Tunisia, there is no freedom of expression and no freedom of association. For three people to gather, they need a license from the Ministry of Interior. How can a dialogue be established under this pressure? » she asked on the air. A few weeks after she returned home, the crackdown began. Mrs. Hachicha said she hoped that the U.S. government would continue to back her against the government of Mr. Ben Ali, much as President Bush promised in his second inaugural address when he said the United States would stand with democratic reformers facing repressive regimes. Activists in Tunisia say she feels isolated. « I thought that speaking out would be my protection, » she said after her husband’s imprisonment, as she weighed out loud whether to write articles and continue her Web site. « But I am discovering the hard reality that, in a regime like this, it is not. » (Source: The Washington Times Published May 31, 2006)
Lettre à Sami Ben Abdallah
Slim Klibi « mort pour rien » Que son âme repose en paix
Mea culpa
J’ignore si vous êtes comme « Slim Klibi (qui) n’est pas un de ces milliers de jeunes tunisiens qui partent clandestinement à l’étranger pour périr durant le voyage et décéder aux abords des côtes italiennes. J’ignore aussi si vous n’êtes pas … »non plus un opposant de M. Ben Ali pour ..(vous) voir condamné à quelques années de prison ou mourir sous les bottes des tortionnaires tunisiens dans les locaux du Ministère de l’intérieur. Où encore si vous êtes comme Slim (qui) « est un jeune tunisien ordinaire… »
Peut importe. Qui que vous soyez, le plus important est que votre message est reçu 5/5. Et personellement votre témoignage sur cette disparition inadmissible du regretté « citoyen anonyme » Slim, je l’ai reçu en pleine figure comme une giffle humiliante. Voilà c’est dit. Car au-delà du témoignage, il y a le cri du coeur d’un révolté, le sentiment de solitude et d’abondon de toute une jeunesse à son propre sort, sans repères et sans référents. Et vous avez tout à fait raison -tout compte fait- de dénoncer une certaine indifférence manifeste et manifestée par vos aînés, non seulement ceux qui appartiennent au pouvoir, dont les raisons se passent de toute énumération et commentaires, mais de ceux qui constituent « le microcosme » comme vous le dites à juste titre, dont une bonne partie partage la responsabilité de la mort de tous les Slims « pour rien ».
En tant que membre de la société civile tunisienne aujourd’hui, je vous fais pour ma part, à vous mêmes et à toute la jeunesse tunisienne, encore « capable d’éprouver des sentiments nobles » ici et ailleurs, en mon nom propre et, -je prends le risque- au nom de tous les « militants » et les « militantes » de tous bords, qui sommes là depuis, 20, 30, 40 ans et plus, notre « mea culpa » pour vous avoir laisser ce leg plein d’interrogations et sans réponse aucune, visiblement encore pour quelque temps.
Mea culpa, juste pour que nous ne mourrons pas tous « pour rien ».
Amel Bejaoui
Tunis
Collectif de la Communauté Tunisienne en Europe 1 rue Cassini, 75014 Paris – 01 43 29 68 98 – Port. : 06 60 06 59 98 dim. 4 juin 2006 à 16h45
Télégramme Urgent :
Une centaine de personnes interpellées et embarquées pour divers commissariats de Paris suite à interdiction de manifestation en solidarité avec le peuple palestinien.
Manifestation de Denfert Rochereau en « Solidarité avec le peuple palestinien » et « afin de dénoncer la politique européenne et française à l’encontre du peuple palestinien » et l’embargo économique contre le nouveau gouvernement palestinien élu – cette manif prévue aujourd’hui 4 juin 2006 à 15h pour se diriger vers l’Assemblée Nationale a été interdite, pour motif de préservation de « l’ordre public », une centaine de personnes interpellées et embarquées à Denfert Rochereau vers 15h15. Personnes interpellées et embarquées : – Ginette Skandrani qui a appelé à la manifestation au nom de la « Pierre et l’Olivier », – Abdelhakim Sefrioui, sa femme et ses enfants, A. Sefrioui, co-organisateur de la manif au nom du Comité Cheikh Yassine ; – des membres du Bureau de la Campagne électorale de Dieudonné – Maria Poumier, Présiente de l’association Entre la Plume et l’Enclume, – Jean-François Poirier, Philosophe ; – de nombreux militants pour la cause palestinienne Le Collectif précise que les organisateurs ont appelé à la dispersion en accord avec les représentants de l’ordre venus nombreux sur place. Le Collectif dénonce ces interpellations abusives et demande la libération immédiate de tous les interpellés dont des femmes et des enfants.
P/ Le Bureau : Mondher Sfar
06 60 06 59 98 Texte de l’appel à manifester :
LES PALESTINIENS ONT BESOIN DE NOUS VENONS NOMBREUX LES SOUTENIR !
Le dimanche 4 juin 2006 à 15h De la Place Denfert-Rochereau A l’Assemblée Nationale
Autrefois comme vous, les Palestiniens avaient un toit qui était le royaume de leurs joies et de leurs malheurs.
Comme vous, ils avaient une patrie et leurs grands-mères leur racontaient les histoires quelles avaient elles-mêmes entendues de leurs propres grands-mères.
Comme vous, ils regardaient grandir et jouer leurs enfants et souriaient en les écoutant parler de leurs rêves d’avenir.
Tout cela, ils l’ont possédé, jusqu’à ce que soit proclamée la déclaration des droits de l’homme, jusqu’à ce que les Nations Unies décident de leur exil, les privant ainsi de leur passé, de leur présent et de leur futur. Aujourd’hui, leurs maisons ne sont plus que champs de ruines sous les bombardements quotidiens, rasées comme des châteaux de cartes sous les assauts répétés de monstrueux bulldozers bien décidés à ensevelir leur existence passée. Nous interpellons les instances européennes et françaises et les appelons à revoir leur politique de non assistance à peuple en danger et les démocrates du monde entier à se soulever contre la barbarie sioniste qui perpétue un nouveau génocide sous nos yeux. Nous ne pourrons jamais dire : Nous ne savions pas Nous contacter : manifpalestine@yahoo.fr Tel : 06.61.02.23.19 La Pierre et l’Olivier, l’AZLS, le Comité Cheikh Yassine, le collectif de la Communauté tunisienne en Europe, le collectif Guantanamo et Dieudonné.
Provencher, Normand
On dit de Québec qu’elle est incapable de retenir ses jeunes et ses immigrants. Suivant cette logique, à 28 ans et originaire de la Tunisie, Taïeb Moalla devrait avoir mis les voiles depuis un moment pour aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs. À Montréal, par exemple, pôle d’attraction numéro un de la plupart des nouveaux arrivants québécois.
Pourtant, Taïeb se plaît à défier la logique. Il est toujours ici, bien installé depuis cinq ans avec sa blonde dans le quartier Montcalm, convaincu plus que jamais que c’est à Québec qu’il veut s’installer à demeure.
« Ma vie est ici. Je ne peux pas dire pourquoi, mais je l’ai tout de suite senti lorsque je suis arrivé », me confie le jeune journaliste pigiste, entre deux bouchées, au resto algérien Aux 2 Violons, rue Crémazie.
J’avais croisé Taïeb quelques instants auparavant, rue Cartier, alors qu’il se rendait, comme tous les vendredis, acheter son sacro-saint exemplaire du Canard enchaîné. Tout un changement de cette époque où il habitait Tunis et qu’il devait se rendre à l’aéroport pour quémander le journal aux touristes français qui venaient de débarquer… Il faut dire que Taïeb est un véritable maniaque de tout ce qui touche l’actualité internationale, particulièrement ce qui se passe au Proche-Orient. Il collabore à plusieurs médias québécois, écrits et électroniques. Sans doute avez-vous aperçu sa signature dans Le Soleil, où il avait été stagiaire l’été dernier.
À son arrivée à Québec, en août 2001, Taïeb aurait pu faire comme la plupart des immigrants et rechercher la compagnie de ses compatriotes. Mais « la culture du ghetto », très peu pour lui. Pas de meilleure façon, croit-il, pour encourager l’exclusion sociale. Il a préféré se fondre dans le paysage de sa ville d’adoption. Au fil des ans, il a apprivoisé la poutine, a pris un peu l’accent québécois, surtout lorsqu’il parle avec sa blonde, et s’est découvert une véritable passion pour les chansons du groupe Mes Aïeux, grâce à qui il s’est offert un cours d’histoire du Québec 101.
Car, avant de venir s’installer au Québec, il ne savait rien de la vie ici. Sa connaissance de l’endroit se limitait à la célèbre phrase du général de Gaulle. Et aussi de cette autre, il ne se souvient plus très bien où il l’avait lue, voulant que les Québecois formaient l’un des rares peuples à avoir refusé deux fois de faire leur indépendance… Taïeb sait qu’il aurait de meilleures chances de décrocher un emploi à Montréal, mais il ne veut rien savoir. À travail égal, voire moindre, il préférerait de loin rester à Québec. La qualité de vie y est meilleure, il se sent en sécurité, il apprécie les services de proximité au centre-ville et l’efficacité du transport en commun, lui qui a fait le choix de ne pas avoir d’automobile. « On dit souvent de Québec que c’est un gros village, mais toujours dans un sens péjoratif. Mais être un village, ça peut être aussi pittoresque, ce n’est pas forcément une insulte. »
Taïeb apprécie aussi l’ouverture de ses concitoyens. Jamais n’a-t-il senti d’intolérance de leur part. Arrivé au Québec un mois avant un certain 11 septembre, il n’a jamais été montré du doigt.
Alors, si Québec est si tolérante, si ouverte à l’égard des immigrants, pourquoi la plupart fout le camp ?
Le manque de travail, encore et toujours. Québec devrait peut-être commencer à mettre en pratique ce qu’elle prêche, estime Taïeb. Autrement dit, en donnant des emplois aux nouveaux arrivants à la mesure de leurs qualifications. Tout passe par là. Où sont les minorités visibles à l’hôtel de ville, chez les policiers, les services publics municipaux, dans les médias ? demande Taïeb. « C’est l’écart entre le discours officiel et les faits qui est fatigant. En même temps, ce n’est pas parce qu’un gars s’appelle Mohammed qu’il doit être embauché. Il doit aussi faire ses preuves. Moi, en tout cas, je n’ai jamais voulu jouer à l’Arabe de service. Je ne veux pas être l’Arabe qui cache la forêt… », lance-t-il avec humour.
L’heure du midi achève, notre entretien aussi. Taïeb a hâte de rentrer chez lui pour regarder les matchs de Roland-Garros à la télé. La semaine prochaine, c’est la Coupe du monde de foot, alors là, il ne se pourra plus. Surtout lorsque la Tunisie affrontera l’Arabie Saoudite. Ce jour-là, Québec cessera d’exister, son coeur et sa tête seront très loin, dans le pays qui l’a vu naître…
(Source : Le Soleil (Québec), le 4 juin 2006)
Suisse: les services secrets piégés par leur taupe
Selon un ancien agent, Berne voulait compromettre Hani, le frère de Tariq Ramadan.
par Luc HILLY Genève de notre correspondant Le Centre islamique de Genève, fief des extrémistes et autres apprentis terroristes ? Les services secrets suisses semblent en tout cas en avoir été convaincus, au point de mener une opération de déstabilisation contre son directeur, Hani Ramadan, frère de l’intellectuel Tariq Ramadan et figure de la communauté musulmane locale. Dans une série d’entretiens donnés à la presse depuis Le Caire où il est en cavale, un ancien amateur de boxe thaïlandaise converti à l’islam, Claude Covassi, 36 ans, affirme avoir été recruté par les espions helvètes pour impliquer Hani Ramadan dans l’envoi de volontaires pour la guerre sainte en Irak. Vrais-faux messages d’appels au jihad, manipulation de fichiers informatiques du centre islamique… «L’objectif était triple : prendre Hani Ramadan en flagrant délit, le discréditer auprès de sa communauté et localiser d’éventuels complices», juge un familier des lieux. Une manipulation que la piété nouvelle de Covassi a fait avorter : ex-indicateur de la police genevoise en matière de stupéfiants, il aurait décidé de tout balancer «par dégoût» après sa conversion. Le feuilleton, entre Genève et Le Caire, est en passe de devenir une affaire d’Etat. D’abord, parce que la commission parlementaire de contrôle des services de renseignements s’est emparée de l’affaire (elle pourrait prochainement entendre à Berne l’apprenti espion Covassi, qui demande en échange des garanties pour sa sécurité). Ensuite, parce qu’au milieu d’un fatras d’informations non vérifiées, quelques tuyaux donnés par l’ex-taupe semblent accréditer les liens dans cette affaire entre les services suisses et leurs homologues israéliens et américains. Les renseignements obtenus par Claude Covassi auraient ainsi amené la compagnie aérienne israélienne El Al à interrompre pendant une semaine en décembre sa desserte de Genève, en raison de menaces d’attaques par missile. Claude Covassi aurait aussi fourni des indications sur un réseau de jihadistes de la région lémanique, piloté par les services secrets syriens. Hani Ramadan, la cible d’origine, se tire pour l’heure sans dommages de cette barbouzerie. Rien ne semble avoir été retenu contre ce professeur très pieux, soupçonné de longue date d’avoir un rôle au sein de la nébuleuse islamiste. Tous deux de nationalité suisse, Hani et son frère Tariq sont les petits-fils de Hassan el-Banna, l’un des fondateurs du mouvement égyptien des Frères musulmans. Déjà accusé de prosélytisme, Hani Ramadan avait été limogé de son emploi de professeur, puis réinstallé. Tariq, lui, bénéficie actuellement d’une bourse de l’université d’Oxford, où il travaille sur le terrorisme, en lien avec le gouvernement britannique.
(Source : « Libération » (France), le 3 juin 2006)
Michel Decastel, star du foot tunisien
Michel Decastel, entraîneur de football à succès dans le sud tunisien.
Depuis sept ans, l’ancien international neuchâtelois exerce ses talents d’entraîneur dans le Maghreb, avec succès. Adulé, respecté, il n’a que deux mots à la bouche: adaptation et tolérance. Derrière ses yeux verts se cachent la rigueur européenne alliée à un fatalisme de circonstance. Fred Hirzel, Sfax On lui donne du «monsieur Michel» par-ci, du «monsieur Decastel» par-là. «Merci pour le titre national, monsieur Michel!» «Bravo pour la qualification en Ligue des champions, monsieur Decastel!» Dans les rues, le souk, les bistros de Sfax, il n’est pas un regard qui se détourne de lui, pas une main qui ne se tende avec une courbette dévote. Lui répond par un simple geste de la main, un demi-sourire entendu. Empereur sans toge ni orgueil. Ici, «monsieur» est une star. Pas le genre à susciter l’hystérie de midinettes affriolantes. Mais à encourager un sentiment peu répandu chez l’homme: le respect. Quand Michel Decastel, 50 ans, Neuchâtelois de Colombier – sa famille trouve ses racines en la glaise d’une autre terre lacustre, celle de Lutry (VD) – atterrit en 2004 sur le sol sablonneux de la métropole laborieuse du Sud tunisien, l’équipe locale de football, le Club sportif sfaxien (CSS) n’a plus rien remporté depuis dix années, vivant dans l’ombre des géants tunisois (l’Espérance et le Club Africain), ou soussien (l’Etoile Sportive du Sahel). Et voici que le coach romand réussit le miracle de la multiplication des trophées. Coupe de Tunisie 2004, champion 2005, et, tout récemment, entrée parmi le gotha des poules finales de la Ligue africaine des champions, les huit derniers clubs en lice sur 64 au départ de la compétition. Cela après un double duel homérique face aux puissantes Forces armées royales (FAR) de Rabat, Maroc: 1-1 à domicile, 1-0 à l’extérieur, en évoluant à dix dès la 18e minute, suite à l’expulsion d’un défenseur central. Alors, forcément, l’étiquette de prophète lui colle aux basques. Lui-même, féru de foot afro-arabo-maghrébin, depuis janvier 2000 – Côte d’Ivoire, Tunisie, Emirats, Maroc, re-Tunisie – tempère avec philosophie: «Tu sais, ici, tu gagnes deux ou trois matches importants et tu deviens un dieu vivant. Mais si tu perds celui qu’il ne fallait pas, t’es viré aussi sec. Ils sont un peu fous!» La preuve par les circonstances de son arrivée à Sfax, cité jadis touristique, désormais polluée par la pétrochimie et les industries textiles, où personne n’attendait un entraîneur nanti d’une telle aura: deux championnats avec l’ASEC Mimosas d’Abidjan, un autre avec l’Espérance Tunis, encore un avec le WAC Casablanca. Casa, justement, saison deux. A quatre journées du terme de l’exercice 2003-2004, le WAC est toujours en lice pour le titre. Las, il se fait sortir en quart de finale de la Ligue africaine des champions et, surtout, s’incline lors du derby contre le Raja, l’ennemi héréditaire. Decastel prend la porte, «d’un commun accord» avec les dirigeants, comme on l’écrit poliment sur papier alambiqué. La Tunisie se souvient. Les offres virevoltent sur son bureau. Pourquoi pas un nouveau défi? Ce sera le Club sportif sfaxien, auquel il redonnera sa fierté, ainsi qu’à une population d’un million d’âmes, ulcérée par la domination sempiternelle des équipes du nord. Comment? Grâce à une recette simpliste en apparence, ô combien délicate à mitonner aux confins bouillonnants de la Grande Bleue: rigueur, discipline, foi dans une idée certaine du jeu offensif spectaculaire. «Les footballeurs africains, maghrébins ou noirs, se révèlent hyperdoués sur le plan technique. Le problème est qu’ils rechignent à travailler les fondamentaux, et sont déstabilisés par n’importe quoi.» Onze heures du matin, entraînement sur une pelouse genre billard, jouxtant le bijou de stade Taïeb-Mhiri, 25000 places assises. Le gardien remplaçant refuse, en geignant comme un gosse, d’y prendre part. «Non, coach, aujourd’hui je peux pas…» William Niederhauser, préparateur physique professionnel que Decastel a recruté à Genève voici deux ans, lui intime l’ordre: «Tu y vas, pas de discussion!» Puis, se tournant vers nous: «Il fait son cinéma parce qu’il n’a pas encore reçu sa prime de la semaine.» Inconcevable en Europe. Où qu’il soit passé sur le continent noir, Michel Decastel – «Mini», surnom incongru pour un beau gosse élancé aux yeux d’un vert profond – a dû commencer par ce b.-a. ba. Faire en sorte que les gars daignent venir s’entraîner, si possible à l’heure, et bossent leur condition athlétique. Un vrai pensum. Pourtant, «Mini» et Françoise, son épouse (28 années de vie conjugale), n’ont jamais renié ni regretté leur existence au sein d’une société et d’une culture qu’ils ont dû appréhender de fond en comble. Au contraire. «En six années passées dans des pays musulmans [ce n’est pas fini, puisque Decastel va rempiler au CSS ou émigrer dans le Golfe], le maître mot que j’ai appris se nomme tolérance. Tout en apportant la rigueur européenne à un club de foot qui ne connaissait que la fantaisie «artistique», tu ne peux pas ignorer comment sont les joueurs, leur façon d’être ou de réagir. Tu dois t’adapter à leur mentalité, non sans leur inculquer quelques valeurs essentielles. Par exemple, ici, les pros ne se respectent pas comme en Europe. Ils sont trop accoutumés à la compétition à outrance dès l’âge des minimes. J’ai dû plusieurs fois en flanquer un hors de l’entraînement, parce que trop revanchard. Ils considèrent que, si tu te fais dribbler, tu es déshonoré. Ça doit leur passer.» Françoise s’aventure plus loin encore sur le chemin du partage. «Je suis presque immédiatement devenue amie avec Wafa, l’épouse du président du club, Slaheddine Zahaf. Nous ne faisons pas que boire le thé ensemble. Nous allons prier, elle avec son Coran, moi avec ma Bible.» Le président, un riche expert-comptable de Sfax, a annoncé sa démission après quatre années de direction fructueuse sur le plan sportif. Sans doute las des luttes de clans qui minent ce microcosme passionnel. Hicham Jaziri, volubile entraîneur des gardiens, résume: «La moitié de la ville, des médias et des supporters soutiennent M.Zahaf, l’autre non. Rien à voir avec le football ou les résultats de l’équipe. C’est juste une histoire de business, de jalousies professionnelles parce qu’il a bien réussi. A Sfax, tu ne peux pas travailler sereinement dans la continuité. On s’en accommode.» Michel Decastel, lui, hésite encore. Pas pour une question d’argent, mais en attendant des garanties. «Au pays, les gens croient que je reçois un salaire de ministre en Tunisie. A dire vrai, je suis payé au même niveau que l’entraîneur du FC Zurich, de Grasshopper ou Young Boys. En tout cas beaucoup moins que Christian Gross au FC Bâle! Mais à Sfax, je dépense très peu. Il n’y a même pas une discothèque où aller danser! Alors, j’ai un bon niveau de vie et je mets de l’argent de côté.» La preuve, on l’a touchée du doigt. «Mini» roule en Clio et habite un trois-pièces moderne mais dénué de luxe, proche de la médina historique. Un appartement où trônent les tableaux de son épouse, passée maîtresse en matière d’art figuratif.
«La Suisse fait fausse route»
Selon Michel Decastel, son pays natal est devenu celui des vaches à traire. Et aurait tout à perdre en se fondant au sein de l’Union européenne. Fred Hirzel, Sfax Michel Decastel, le «Tunisien», a conservé ses racines helvétiques. Ses papiers sont restés au pays, et il possède une demeure à Colombier (NE), où il se rend, avec son épouse, environ chaque trois mois, façon sauts de puces. Ne serait-ce que pour voir leurs fils Johan et Jérémy. «Nous avons choisi une voie différente, mais nous sommes toujours suisses. Quand je reviens à Colombier, je me replonge dans mes racines. Pourtant, au bout de trois jours, je ressens le besoin de retourner en Tunisie.» Car «Mini» porte un regard critique sur sa terre natale. «C’est devenu un pays beaucoup trop cher, celui des vaches à traire. On n’y gagne pas de l’argent pour soi, mais pour le donner à l’Etat. Sa beauté naturelle ne masque pas cette réalité choquante.» «Je pense que la politique sociale de la Suisse est un leurre. L’ouvrier ne parvient plus à joindre les deux bouts, la classe moyenne étouffe sous le poids des charges. Nous faisons fausse route. Cela a l’air d’un paradoxe, pourtant les fossés socio-économiques se creusent beaucoup plus vite qu’en Tunisie.» Aux confins de son raisonnement, Michel Decastel n’estime pas que l’entrée dans l’Union européenne constituerait une bouée de sauvetage. «Je ne me suis jamais trop intéressé à la politique. Néanmoins, je pense que la Suisse doit demeurer hors de l’UE, sous peine de voir son niveau de vie chuter. Ce serait une faute majeure par rapport à ce qui lui reste de richesses. Regardez la situation actuelle de la France. Une vraie catastrophe! Je suis un anti-Blocher convaincu, avec ses théories de réduit national, mais aussi opposé à l’Europe de Maastricht.»
Fred Hirzel, Sfax «La communauté suisse de Sfax? C’est simple, nous sommes trois!» Autrement dit le couple Decastel et William Niederhauser, le préparateur physique genevois. Deuxième ville de Tunisie – un million d’âmes – Sfax se présente comme une cité portuaire et industrielle plate, enserrée dans un tissu urbain en toile d’araignée, à 270 km au sud-est de la capitale Tunis. Un vieil autochtone nous dit, sous le couvert de l’anonymat (là-bas, il n’est jamais bon de critiquer le régime): «Il y a encore 30 ans, Sfax était une destination touristique, avec ses immenses plages de sable fin et son souk unique. Mais feu le président Habib Bourguiba a décidé que le tourisme devait se développer plus au nord, à Tunis-Carthage, Hammamet, Monastir ou Port el-Kantaoui, et que le sud du pays deviendrait industriel. Aujourd’hui, nos plages sont fermées, interdites par des grillages, polluées par la pétrochimie et les textiles qui déversent leurs déchets directement dans la Méditerranée.» Parmi ces textiles, plusieurs fabriques de vêtements de sports et de dessous féminins. Produits pour trois fois rien et vendus au prix fort en Europe, tout en souillant la Grande Bleue au mépris de l’écologie la plus élémentaire.
Bio express Fred Hirzel, Sfax
1955: Naissance de Michel Decastel à Neuchâtel, le 22 octobre sous le signe de la Balance 1974: Devient footballeur professionnel à Neuchâtel Xamax 1976: Rencontre Françoise, qu’il épousera en 1978. Deux garçons (Johan, 1978, Jérémy 1981) naîtront de cette union 1979: S’en va jouer au RC Strasbourg. Il est l’un des pionniers du football helvétique exporté 1981: Rejoint le Servette FC jusqu’en 1988. Il gagne la Coupe de Suisse (1984), le championnat (1985) et comptera 19 sélections en équipe nationale durant cette période 1988: Retour aux sources, fin de carrière de joueur à NE Xamax 1990: Entraîneur à Colombier (NE), 1re ligue 1994: Coach d’Yverdon-Sports 1995: Entraîneur du FC Sion, vainqueur de la Coupe, vice-champion suisse et… limogé par le président Christian Constantin 1997: A la barre des Sports réunis Delémont, promus en LigueA en 1999 2000: A la demande de Jean-Marc Guillou, son ex-mentor au Servette, prend la tête de l’ASEC Mimosas Abidjan, deux titres de champion de Côte d’Ivoire à la clé. S’en va fin 2001 sur fond de guerre civile 2002: Espérance sportive Tunis (le club «protégé» par le président Ben Ali), champion de Tunisie 2003: Six mois sans grand succès aux Emirats arabes unis 2003: Recruté au Maroc par le WAC Casablanca, licencié après la défaite face au rival local de toujours, le Raja 2004: Signe au Club sportif sfaxien (CSS), remporte la Coupe puis le championnat de Tunisie, dispute la finale de la Coupe arabe. Qualifie Sfax pour les poules finales de la Ligue africaine des champions 2005-2006 (8 derniers clubs sur 64 au départ). Voilà dix ans que l’équipe du Sud tunisien n’avait rien gagné. Restera à Sfax au moins jusqu’au 30 juin 2007. (Source : « Le Temps » (Suisse), le 3 juin 2006) URL:
http://www.letemps.ch/dossiers/dossiersarticle.asp?ID=182439