3 juin 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2203 du 03.06.2006

 archives : www.tunisnews.net


Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme Section de Bizerte:Communiqué CNLT: Agressions et poursuites contre Ali Ben Salem Ligue Tunisienne pour la défense des Droits de l’Homme:Communiqué AFP: Quatre militants interpellés après la dénonciation d’actes de torture AP: Tunisie: Quatre militants des droits de l’Homme interpellés AFP:  Procès Ligue tunisienne des droits de l’Homme: verdict reporté au 8 juillet AP: Tunisie: le verdict du procès de la LTDH renvoyé au 8 juillet Yahyaoui Mokhtar : Pouvoir et pressions etrangeres Sami Ben Abdallah: Slim Klibi  » mort pour rien  » Houcine Mhamdi: Méthodes archaïques ou connivences ? C’était bien un certain 16 juin2001

Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme Section de Bizerte, Le 1er juin 2006

  Communiqué  

Profanation d’ouvrages sacrés et torture à la prison de Bizerte   Le comité de section de Bizerte de la LTDH informe l’opinion publique de ce qui suit :   La prison de Bizerte est le théâtre de pratiques très dangereuses visant les prisonniers politiques et leur foi, sans que les autorités, informées, ne prennent les mesures nécessaires pour y mettre fin. Des familles de prisonniers politiques ont pris contact avec la Ligue et ont donné des informations, en substance : le prisonnier politique Aymen Ben Belgacem Dridi, déféré en vertu de la loi antiterroriste dans l’affaire instruite sous le matricule 1110/1, a été soumis à une torture abominable : coups, falaka, piétinement, coups sur tout le corps, le jeudi 4 mai 2006, par un groupe d’agents autorisés en cela par le directeur de la prison, Imed Ajmi, car il s’était plaint à sa famille de sa mise en isolement depuis sont transfert de la prison de Tunis, au mépris de la loi sur les prisons. Son avocat, Maître Anouar Kousri, a porté plainte pour torture et crimes adjacents et a demandé l’ouverture d’une enquête immédiate, un examen médical urgent de son client, et des soins, pour que les traces ne s’estompent pas avec le temps. La plainte a été enregistrée au tribunal de première instance de Bizerte le 17 mai 2006 et le parquet a autorisé l’extraction du prisonnier pour qu’il soit auditionné, fait par monsieur le procureur adjoint de la République en date du 20 mai 2006. La LTDH a su qu’en guise de réponse le prisonnier Aymen Dridi a été agressé à nouveau par le directeur et ses agents qui l’ont frappé aussi avec un exemplaire du Coran dans lequel ils ont donné des coups de pieds lorsqu’il est tombé à terre. Face aux protestations du prisonnier Aymen Dridi, le Directeur l’a sanctionné en le mettant au cachot et en le privant de visites. Sa mère nous a informés qu’elle s’est rendue à la prison les 25 mai et 1er juin 2006 et qu’à chaque fois elle en avait été chassée au motif que son fils était puni et privé de visites. La LTDH a appris que le prisonnier avait entamé une grève de la faim et que son état de santé s’était dégradé et que les prisonniers politiques de la prison de Borj Er Roumi avaient fait une grève de la faim de trois jours du 26 au 29 mai 2006 ; parmi leurs revendications, figure l’adoption de mesures contre les agresseurs, mais l’administration faisant la sourde oreille, ils ont décidé de mener une nouvelle grève à compter du 5 juin 2006. La section de Bizerte de la LTDH Dénonce vigoureusement la profanation du Coran et l’agression des croyances des prisonniers politiques. Dénonce les tortures qui sont de mise dans les prisons tunisiennes et qui ont concerné ces derniers temps nombres de prisonniers déférés en vertu de la loi antiterroriste et d’autres prisonniers ; en dépit de la visite de la Croix Rouge qui a signalé aux autorités tunisiennes la généralisation de cette pratique dans les prisons, ces dernières, parfaitement au courant, n’ont pas réagi, explicitant ainsi leur responsabilité première dans l’impunité dont se sentent investis les agents pénitentiaires. Informe l’opinion qu’elle suivra ce dossier afin que les criminels soient punis et ne cessera de les dénoncer pour qu’un terme soit mis à ces pratiques abjectes.   Pour le Comité de Section Le Président de Section Ali Ben Salem   (traduction ni revue ni corrigée par l’auteur de la version en arabe, LT)


CONSEIL NATIONAL POUR LES LIBERTES EN TUNISIE
 
Tunis le 3 juin 2006  

Agressions et poursuites contre Ali Ben Salem

 

    Aujourd’hui à 6 heure du matin, une brigade entière de plus de vingt policiers est entrée par effraction au domicile de Ali Ben Salem, président de la section de Bizerte de la LTDH, membre fondateur du CNLT et président de l’Amicale nationale des anciens combattants. Il ont brisé les serrures de la porte d’entrée et arraché Ali Ben Salem de son lit, usant de violences contre lui et contre sa femme qui tentait de s’interposer. Ils l’ont emmené manu militari en caleçon et pieds nus, refusant de le laisser s’habiller. Agé de 75 ans, Ali Ben Salem vient de subir une intervention chirurgicale sur le cœur il y a seulement quelques semaines et souffre de lombalgies, séquelles de tortures qu’il a subies au poste de police d’El Manar en 2000 et qui a fait l’objet d’une plainte à l’ONU introduite par l’OMCT;        Ali Ben Salem a été interrogé sous commission rogatoire par la police judiciaire de Bizerte et déféré en début d’après midi devant le juge d’instruction qui l’a inculpé de « diffusion de mauvaise foi de fausses nouvelles de nature à troubler l’ordre public », il a été relâché en début d’après midi. Il comparaîtra prochainement devant une juridiction pour répondre de cette accusation qui se rapporte à la publication le 1er juin courant d’un communiqué de la section de Bizerte de la LTDH, signé par son président où il est fait état d’actes de violences perpétrés contre le prisonnier politique Aymen Dridi par le directeur de la prison de Borj Erroumi, le tristement célèbre Imed Laajimi, réputé pour sa pratique de torture à l’encontre des prisonniers ; Laajimi aurait utilisé le Coran pour frapper le détenu. Ali Ben Salem est dans la ligne de mire de la police politique depuis très longtemps et son domicile est sous constante surveillance, son téléphone souvent coupé et ses visiteurs ainsi que sa proche famille très souvent empêchés par la police de franchir sa porte. Ali Ben Salem n’a jamais cessé d’être harcelé par le régime de Ben Ali qui est allé jusqu’à le priver de sa pension de retraite pour le punir de son engagement humanitaire. Ces procédés de délinquants utilisés pour terroriser la famille d’un grand militant, inlassable défenseur de droits humains, témoignent de la fragilité d’un régime qui a besoin de mobiliser un escadron de policiers pour venir chercher un homme pacifique, connu pour son courage et sa fermeté dans la défense des droits humains depuis son jeune âge. Le même jour, trois autres militants de la section de Bizerte, Lotfi Haji, vice président de la section de la LTDH de Bizerte, président du SJT et correspondant d’Aljazeera, Hamda Mezguiche, membre du bureau de la section et Mohamed Ben Saïd, membre de la section ont été tous gardés à vue au commissariat central de Bizerte durant plusieurs heures, interrogés sur les mêmes faits, puis relâchés.     Le CNLT –          Condamne avec la plus grande vigueur ces procédés de bandits utilisés contre un défenseur de droits humains âgé, et assure le militant Ali Ben Salem et sa famille de son entière solidarité. –          Considère que ces actes comme la poursuite de l’offensive contre la société civile engagée dernièrement par les autorités publiques, qui a pris une ampleur inégalée avec l’interdiction du congrès de la LTDH le 27 mai. –          Exige l’arrêt de toutes les poursuites engagées contre le militant Ali Ben Salem et la poursuite pénale de tous ceux qui ont commandité et exécuté son agression ainsi que celle de sa femme. –          Estime que cette politique du tout sécuritaire révèle une fragilité du régime face à des revendications pacifiques des citoyens tunisiens.   Pour le Conseil La porte-parole Sihem Bensedrine
 


Ligue Tunisienne pour la défense des Droits de l’Homme   Tunis le 03 juin 2006  

Communiqué (Traduit de l’arabe)

Mr. Ali Ben Salem Président de la section de Bizerte de la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme a été interpellé Samedi 03 juin 2006 par la police pour être conduit au siège de la Brigade d’investigations judiciaires de Bizerte.   Ont été également appréhendés M. Hamda Mezguich membre de la section de Bizerte, alors qu’il était à l’école primaire de Zarzouna où il travaille comme instituteur et M. Lotfi Hajji également membre de la section de Bizerte et Président du Syndicat des Journalistes Tunisiens alors qu’il se trouvait devant le siège de la section Tunisienne d’Amnesty International à Tunis où se tenait une conférence de presse de la direction nouvellement élue.   M. Mohamed Ben Saïd, défenseur des droits de l’homme résidant à Bizerte a été quant à lui retenu dans les locaux de la police alors qu’il s’y rendait pour s’informer du sort de M. Ali Ben Salem.   L’arrestation de M. Ali Ben Salem et des deux autres membres de la section, comme celle de M. Mohamed Ben Saïd font suite à la publication par la section d’un communiqué portant sur la « La profanation du Coran, les violations des croyances des détenus d’opinion et la pratique de la torture qui se poursuit dans les geôles Tunisiennes ».   L’affaire serait entre les mains du juge d’instruction du 1er cabinet du Tribunal de 1ère instance de Bizerte, lequel aurait délivré une commission rogatoire à la police judiciaire de la région pour instruire le dossier.   Le Comité Directeur qui craint pour la vie de M. Ali Ben Salem dont l’état de santé est gravement altéré au point d’avoir nécessité récemment une intervention dans un service cardio-vasculaire, exprime son entière solidarité avec le président, les membres du comité de section et ses militants et tous ceux que cette procédure pourrait toucher.   Le Comité Directeur demande leur libération immédiate.   Le Comité Directeur, rappelle qu’il est du devoir de la direction de la LTDH comme de ses sections de dénoncer tout abus dont elles pourraient avoir connaissance. C’est dans ce cadre que le Comité de section de Bizerte a publié son communiqué comportant des informations qu’elle a vérifié et dont la source est citée c’est à dire « les familles de détenus ». Au lieu d’occulter ces faits, il aurait été plus opportun pour les autorités d’ouvrir une enquête sérieuse sur l’objet du communiqué et de sanctionner tous ceux dont la responsabilité est avérée.     Pour le Comité Directeur Le Président

 


Série d’interpellations au sein de la LTDH de Bizerte  

A la suite de la parution de ce communiqué en arabe, quatre membres de la section de Bizerte de la Ligue Tunisienne de la Défense des Droits de l’Homme ont été arrêtés ce samedi 3 juin. Il s’agit de : Ali Ben Salem, l’auteur du comité et Président de la Section de Bizerte, arrêté à son domicile, la police y ayant fait irruption et ayant usé de violence envers lu et son épouse, Hamda Mezguich, du comité de section, instituteur, arrêté à son école. Lotfi Hajji, président du syndicat des journalistes, et membre du comité de section de la LTDH de Bizerte, arrêté à Tunis Mohammed Ben Saïd, membre de la section de Bizerte de la Ligue arrêté devant le poste de police où il venait s’informer du devenir d’Ali Ben Salem.

Luiza Toscane

 

Tunisie : Arrestations de quatre militants de la LTDH Bizerte

   

Après l’arrestation de Ali Ben Salem ce matin, nous apprenons à l’instant que trois autres militants de la section de la LTDH de Bizerte viennent d’être également arrêtés. Il s’agit de : – Lotfi Haji, président du syndicat des journalistes, membre de la section de la LTDH de Bizerte et correspondant d’Aljazeera. Son arrestation a eu lieu à Tunis devant le siège de la section d’Amnesty international. – Hamda Mezguiche, membre du bureau de la section de la LTDH de Bizerte. Il a été arrêté à l’école où il travaille dans la localité de Zarzouna près de Bizerte. – Mohamed Ben Saïd, adhérant de la LTDH. Il a été arrêté devant le poste de police de Bougatfa, alors qu’il était venu protester avec d’autres militants contre les arrestations. Ces arrestations ont eu lieu sur commission rogatoire du juge d’instruction suite au communiqué publié par la section de la LTDH de Bizerte condamnant les agissements du directeur de la prison de Borj Erroumi (voir notre alerte précédente). Un groupe de militants qui se sont déplacés au poste de police de Bougatfa, pour avoir des nouvelles des personnes arrêtées et demander leur libération, ont été repoussés de force par la police. *** Ali Ben Salem, président de la section de Bizerte de la LTDH et inépuisable militant des droits de l’Homme, a été enlevé ce matin de son lit par la police. Ali Ben Salem, âgé de 75 ans, a été opéré du coeur au début du mois de mai 2006, cette arrestation risque d’être lourde de conséquences sur son état de santé. Cette arrestation serait liée au communiqué que Ali Ben Salem a publié en sa qualité de président de la section de la LTDH de Bizerte pour dénoncer les multiples violences perpétrées par le directeur de la prison de Borj Erroumi, le dénommé Imed Ajimi, contre le prisonnier Aymen Ben Belgacem Dridi, poursuivi dans le cadre d’une affaire régie par la fameuse loi anti-terroriste du 12 décembre 2003. Au cours de ces agressions Aymen Ben Belgacem Dridi a été frappé par le Coran qui a été foulé par la suite par le directeur de la prison au mépris des croyances du détenu. (Source : Info diffusée « PCOT » <pcot@albadil.org>  sur la liste (albadil) le 3 Juin 2006 à 13:34:33 heure de Paris)
 
 

Quatre militants interpellés après la dénonciation d’actes de torture

 (AFP) TUNIS, 3 juin 2006   Les autorités tunisiennes ont interpellé samedi quatre défenseurs de droits de l’Homme, dont un a été traduit devant le juge d’instruction pour avoir dénoncé dans un communiqué des actes de torture et de profanation du coran dans une prison, a-t-on appris de sources concordantes. Ali Ben Salem, 75 ans, président de la section de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH), à Bizerte (nord), signataire du communiqué incriminé, a été arrêté et présenté devant un juge d’instruction, qui a ordonné des poursuites tout en le laissant en liberté « en raison de son âge et de son état de santé », a-t-on indiqué de source officielle à Tunis. De même source on dément l’existence de « mauvais traitements de détenus » et d' »atteinte à la sainteté du coran ». La section de la LTDH à Bizerte avait affirmé qu’un détenu à la prison de Borj Erroumi a été l’objet d' »actes de torture atroces » et mis en cause le directeur du pénitencier, qui aurait, entre autres, frappé le prisonnier avec un exemplaire du Coran en donnant des coups de pieds au livre saint. Le détenu, Aymen Dridi, jugé selon une loi anti-terroriste, a fait déposer une plainte par son avocat le 17 mai et décidé d’observer une grève de la faim de protestation, selon le communiqué de la LTDH. De source officielle on affirme cependant que « la Tunisie, pays arabo-musulman, est attachée à la protection et au respect des symboles sacrés de l’islam (et) ne peut, de ce fait, permettre que ces symboles sacrés soient abusés pour diffuser de fausses nouvelles ». La chaîne de télévision qatari Al-Jazira a diffusé le communiqué vendredi et son correspondant à Tunis, Lotfi Hajji, a indiqué à l’AFP avoir lui-même été e interpellé durant quelques heures, ainsi que deux autres militants locaux, avant d’être relâchés.  
 

Tunisie: quatre militants des droits de l’Homme interpellés

AP | 03.06.06 | 18:20 TUNIS (AP) — Quatre militants des droits de l’Homme dont Ali Ben Salem, président de la section de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH) de Bizerte, ville située à 60km au nord de Tunis, ont été interpellés samedi par la police puis relâchés, a-t-on appris auprès du président de la LTDH, Me Mokhtar Trifi. Parmi les personnes interpellées figurent deux membres de cette section, dont Lotfi Hajji, qui est aussi président du syndicat des journalistes tunisiens (SJT/non reconnu). Selon la LTDH, ces interpellations seraient motivées par la publication d’un communiqué par la section de Bizerte dénonçant « la profanation du Coran, l’atteinte aux croyances des prisonniers politiques et la pratique de la torture qui se poursuivent dans les prisons tunisiennes ». Ces informations ont été recueillies auprès des « familles des prisonniers », ajoute le document. Les autorités affirment que les « allégations » contenues dans le communiqué publié sous la signature de M. Ben Salem « sont dénuées de tout fondement ». Selon une source officielle reflétant la position du gouvernement, le parquet de Bizerte a ordonné l’ouverture d’une instruction judiciaire sur ces allégations « afin de délimiter les responsabilités éventuelles à ce sujet ». « La Tunisie, pays arabo-musulman, est attachée à la protection et au respect des symboles sacrés de l’islam et ne peut, de ce fait, permettre que ces symboles sacrés soient abusés pour diffuser de fausses nouvelles à même de provoquer les sentiments du peuple tunisien et de porter atteinte aux fondements de sa foi », ajoute cette source. M. Ben Salem qui devra comparaître devant le juge d’instruction chargé de l’affaire, a été cependant remis en liberté « en raison de son âge avancé (75 ans) et de son état de santé », selon cette source. Les trois autres militants ont été également relâchés, mais ne feront pas l’objet de poursuites judiciaires, a précisé Lotfi Hajji. Les autorités nient, par ailleurs, l’existence de prisonniers politiques en Tunisie, faisant valoir que les détenus auxquels il est fait allusion, estimés à 300, la plupart appartenant au mouvement islamiste interdit Ennahdha, ont été condamnés pour des délits de droits commun, notamment des actes de violence. AP

Procès Ligue tunisienne des droits de l’Homme: verdict reporté au 8 juillet

AFP, samedi 3 juin 2006

  TUNIS – Le tribunal de première instance de Tunis a reporté samedi au 8 juillet son jugement dans le procès intenté à la direction de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH) par plusieurs adhérents proches du parti au pouvoir. L’annonce du jugement, initialement prévue samedi, a été repoussée au 8 juillet selon une décision consignée aux greffes, a-t-on constaté au Palais de justice. Aucune indication n’a été donnée sur le motif de ce report. Celui-ci intervient une semaine après l’interdiction par la force publique du 6ème congrès national de LTDH le 28 mai en vertu d’une décision de justice rendue en faveur d’une vingtaine d’adhérents dissidents proches du parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD). Ces opposants à la direction de la LTDH avaient intenté une procédure en référé et obtenu l’interdiction du congrès en septembre 2005 « pour violation du règlement intérieur » et « abus de pouvoir », la procédure se poursuivant quant au fond de l’affaire. Les vingt-deux plaignants avaient partiellement retiré leur plainte en novembre 2005 laissant espérer un règlement amiable, mais ils sont revenus à la charge, reprochant à la direction de la Ligue d’avoir procédé à une restructuration destinée à exclure les adhérents membres et proches du RCD. La direction de la Ligue a récemment décidé d’ignorer les poursuites judiciaires à son encontre fixant une date à son congrès qui a été finalement empêché. La LTDH, doyenne des organisations de défense de droits de l’homme dans le monde arabe et en Afrique, fondée en 1977, accuse les autorités d’avoir provoqué la contestation dans ses rangs, mais le pouvoir s’en défend et souligne que la Ligue est en proie à une crise interne. L’empêchement du congrès avait donné lieu à des incidents et la Ligue a souligné « sa persévérance et sa détermination à tenir son congrès national dans les plus brefs délais et en toute indépendance ».

 


Tunisie: le verdict du procès de la LTDH renvoyé au 8 juillet

Associated Press, le 3 juin 2006 à 13h56  TUNIS (AP) — Attendu pour samedi, le verdict du procès intenté à la direction de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) a été reporté au 8 juillet prochain, a-t-on appris de source judiciaire. Aucune explication n’a été fournie sur les raisons de ce nouveau report. Le marathon judiciaire dure depuis septembre dernier lorsqu’une vingtaine d’adhérents de cette organisation non gouvernementale ont porté plainte contre le comité directeur pour «abus de pouvoir et de violation des statuts et du règlement intérieur» dans le but de les en exclure. Les dirigeants de la Ligue avancent quant à eux que les plaignants sont «noyautés» par le pouvoir qu’ils accusent de vouloir »domestiquer» cette organisation, la plus ancienne du genre en Afrique et dans le monde arabe. Les autorités rejettent ces accusations en affirmant «n’avoir en aucune manière interféré dans les affaires de la LTDH». Elles assurent que la crise dans laquelle elle se débat «est due à un conflit interne entre ses membres». Un congrès de cette organisation non gouvernementale avait été empêché samedi dernier par la police, en raison d’une décision de justice suspendant ces assises en attendant le jugement sur le fond dans cette affaire. L’interdiction a donné lieu à des incidents entre congressistes et invités et forces de l’ordre.  

Réflexions et lumières sur la notion du « POUVOIR » :   

III – POUVOIR ET PRESSIONS ETRANGERES

15 Chaque pouvoir évolue dans son environnement propre à chaque pays ou les facteurs internes, politiques sociaux et économiques de pression sont les plus déterminants dans la détermination de sa nature et la définition de sa stratégie face aux différents variables dont il est amené à confronter. Notre histoire nous enseigne que notre pays qui a connu toute sortes d’occupations et de dominations n’a jamais été à l’abri ni épargné des bouleversements et des changements qui se sont produit en dehors de ses frontières. Par sa position charnière dans la carte du monde, depuis l’antiquité elle demeure aussi largement dépendante de facteurs exogènes, extérieurs dont elle n’a pas nécessairement de moyens d’action sur leur évolution et leurs implications. C’est un pouvoir sous le double effet des pressions endogènes et exogènes qui cherche à négocier une souveraineté qui semble de plus en plus se réduire à défendre le maintien du pouvoir aux mains de ceux qui l’ont confisqué depuis cinquante ans.   16 Aujourd’hui le pouvoir semble se complaire à se présenter en défenseur de la souveraineté nationale face aux pressions étrangères. Ce regain d’intérêt à raviver une fibre patriotique réprimée ne procède pas d’une mobilisation contre des interférences étrangères bien déterminées mais à des fins de politique interne en proférant l’accusation de suppôt de l’étranger à l’encontre de certains opposants. En réalité le pouvoir n’a jamais autant dépendant de l’étranger auparavant, depuis la fondation de l’état national n’a pas cherché de changer la nature des rapports d’ex colonie qui font subsister les rapports de protectorat liés à la colonisation française du pays. 80% des échanges commerciaux continuent à passer par la France qui occupe la première position sur tous les tableaux de subvention, de crédits et d’investissements, avec des proportions qui dépassent le simple statut de partenaire privilégié. Une situation qui ne laisse aucun doute sur le poids de la dépendance politique que le pouvoir subit de cet effet. Le pouvoir peut certes crier au scandale et tout remuer pour dénoncer « l’intolérable interférence Suisse dans les affaires internes du pays » mais cela ne peut duper personne sur la dépendance de son sort d’un changement d’attitude de l’occident et de la France en particulier à son égard.   17 Quand la question de l’indépendance nationale à été posée au milieux du vingtième siècle, annonçant la fin de l’ère coloniale le plus grand problème que les dirigeants de la lutte de libération ont du affronter été leur division sur la question de savoir si l’indépendance de la Tunisie pouvait être considérée comme acquise indépendamment de la continuation de l’occupation française de l’Algérie. Cette question a fini par diviser le mouvement national et plonger le pays dans une guerre civile non déclarée. Bourguiba qui a pris la direction du camp isolationniste aidé par l’administration coloniale et l’armée française pour venir à bout du front nationaliste qui liait l’indépendance de la Tunisie à l’indépendance de l’Algérie à certes aboutit à ses fins mais cette indépendance à-t-elle vraiment assurer l’invulnérabilité du pays face aux pressions et son indépendance de décision ?   18 Malgré les conditions dans lesquelles l’indépendance de la Tunisie a été acquise, la constitution proclamée le 1er juin 1959 ne considère pas l’état mise en place comme l’aboutissement de la construction nationale dans la quelle le peuple tunisien se reconnaît. L’article 2 de la constitution précisait en effet que : « La république tunisienne constitue une partie du Grand Maghreb Arabe à l’unité duquel elle œuvre dans le cadre de l’intérêt commun. » Dans la logique de cette proclamation la Tunisie ne reconnais pas aussi dans les autres pays du Maghreb que des parties de cette nation commune qui doit nous être construit. Cette logique qui a bien fonctionné dans la gestion de la question de l’indépendance de la Mauritanie et du conflit frontalier algéro-marocain a fait gravement défaut quand la question de l’indépendance du territoire du Sahara occidental a été posée. Ce territoire qui n’avait aucun rapport de plus avec le Maroc que ceux qui l’unissent aux autres parties du Maghreb a été revendiqué par sa monarchie comme elle avait précédemment revendiquée la Mauritanie. L’ambivalence de la position tunisienne et les désastreux retournements de positions libyennes ont installé toute la région dans une grave situation d’instabilité en poussant les deux grands pays de la région, l’Algérie et le Maroc, dans une course d’influence que l’objectif d’un Maghreb uni a gravement pâti jusqu’à présent.   19 Ce problème occulté au dépend des intérêts supérieur du pays constitue pourtant le principal défi autour duquel toute la stratégie du pouvoir et entrain de tourner. Aujourd’hui la question du pouvoir en terme de bonne gouvernance n’est pratiquement jamais abordé dans son aspect géographique de construction nationale non accomplie. Malgré les échecs partout confirmés des constructions nationale sur la base de la partition coloniale et la régénérescence des pratiques despotiques d’un héritage des rois corsaires et de roitelets turcs domaniaux dans les rapports des détenteurs du pouvoir avec la société l’idée de l’état nation que constitue le Maghreb pour ses habitants n’a pas encore réussi à se mettre en avant.   20 Ce pouvoir répond en réalité à une situation géostratégique internationale bien déterminée. Tracée à la fin de la 2ème guerre mondiale qui correspond à un modèle commun aux pays du tiers monde récemment émancipés de la colonisation directe. Cette stratégie fondée sur l’inviolabilité des frontières héritées de la colonisation, un principe dont étés exceptés les pays sous domination de l’ancien Union soviétique jusqu’à son effondrement à abouti à la formation de domaines de pouvoirs investies d’une légitimité internationale que seul la brutalité de l’exercice du pouvoir les maintenaient unies malgré leurs diversités ou empêchait leur intégration dans leurs nations naturelles condamnés aux démembrement. Aujourd’hui cette stratégie géopolitique internationale semble avoir été abandonnée et ne répondait plus aux impératifs qui gouvernent le monde aujourd’hui. Depuis le début des années quatre-vingt-dix, la chute du mur de Berlin annonçait ce tournant, l’unité allemande et l’éclatement du Balkan étés les premiers signes de ce nouveau déploiement.   21 Il semble aujourd’hui que ce double effet constructeur et destructeur de nations de la nouvelle stratégie mondiale n’a pas été bien saisi par beaucoup d’élites dans notre région dans ses répercussions sur leurs propres pays. Ses manifestations contradictoires n’ont fait que brouiller d’avantage l’intelligibilité. L’observation des événements qui se déroulent en Irak, au Soudan et en Somalie n’annoncent il est vraie que le début d’une ère de grandes bouleversements et de désintégrations généralisées. Les premiers effets d’une demi siècle d’oppression semblent être partout marqués par l’explosion des revendications identitaires refoulés. Pour ceux qui ont annoncé « la fin de l’histoire » il semble que ces événements viennent leur signifier que pour beaucoup de peuple de notre humanité l’histoire n’a pas encore commencée.   22 Pour revenir à la question du pouvoir en Tunisie face à ce retournement de géostratégique objet de cet essai, il semble jusqu’à présent l’appréhension manifesté par la nervosité face à la moindre manifestation de sa remise en question procède essentiellement d’un manque de visibilité et d’une incapacité de lecture des véritables retombés sur le pays en général et sur le pouvoir en particulier. Il semble que le pouvoir a épuisé son discours sur le respect des droits de l’homme et la consécration de l’Etat de doit et des institutions inauguré avec le changement de 1987 en l’absence de signe concrets et par le déphasage entre le discours et la réalité. Aujourd’hui le non droit est entrain de déborder sur le droit dans le traitement des questions relatives aux libertés publiques et privées, d’autre part le pouvoir semble ne plus distingué entre l’autorité de la loi et l’autorité par la loi (Rule of law /Rule by low) et oublier que l’Etat de Droit n’est pas l’Etat de n’importe quel droit. Par incompréhension ou par opportunisme pour gagner du temps le pouvoir ne fait concrètement que renforcer son autoritarisme.   23 Sur un autre plan, si la politique n’est pas encore parvenue à dissocier le pouvoir de son instrumentalisation en moyen de domination dans la plupart des pays et moins encore dans les rapports internationaux, d’énormes acquis sont universellement reconnu quant au statut de l’être humain et la reconnaissance de droits fondamentaux inhérentes à sa personne indépendamment de son appartenance de race, de religion de sexe ou de pays. Les rapports de domination qui ont prévalu dans les sociétés humaines depuis le début de son histoire semblent révolus à jamais ou en voie de disparition. Après l’abolition de l’esclavage, d’autres formes de discrimination sont universellement combattues tel que le racisme et l’antisémitisme et les différentes formes de ségrégation dont certaines communautés ont fait longtemps objet et qui procède de doctrine procédant d’un ordonnancement des êtres humains selon leur race, pays ou religion pour asseoir le pouvoir et la domination des leurs.   24 Au cours des dernières décennies d’autres formes aussi répugnantes de domination ont fait l’objet d’efforts internationaux sans précèdent pour leur abolition. L’émancipation de la femme de la domination de l’homme et avec elle le moitié de l’humanité été jusqu’à quelques dizaines d’années un discours creux sans contenu concret. Privée jusqu’en Europe il y a moins d’un demi siècle de la pleine citoyenneté par sa privation du travail, du droit de vote et de participation à l’exercice du pouvoir, elle été incapable de disposer de son corps par la dissolution du lien d’un mariage inapproprié ou l’avortement d’une conception non désirée. Aujourd’hui d’autres rapports de domination aussi important mais moins perceptibles encore sont en cours de démantèlement au profit d’une autre partie plus vulnérable encore de l’humanité. La protection de l’enfance et l’élaboration d’un statut mondial pour sa préservation de l’exploitation précoce de la traite et de la pédophilie et par la garantie d’une modération du pouvoir parental et l’assurance d’un niveau d’éducation, de formation et de soins égal pour tous procède d’une vision d’un monde meilleur ou le pouvoir gagnera davantage à être débarrassé de ses aspects d’horreur au profit des générations futures.   25 Ces différents aspects de cette évolution de fond sont en train de changer le déséquilibre de pouvoir dans les rapports sociaux dans ses différentes manifestations de la famille jusqu’à l’Etat et d’agir profondément sur les mœurs et sur la conception même du pouvoir dans l’esprit commun. Cette tendance à instaurer une culture de rapports humains égalitaires face à laquelle les pratiques despotiques et tyrannique s’ils continues à exister dans les faits ils n’ont plus le pouvoir de se proclamer ni d’être avoués. Ce sont des absolutismes dissimulés et des despotismes maquillés qui cherchent à subsister tentant en vain de justifier leurs hideuse pratiques par une panoplie d’alibis tenants aux particularités historiques, ethniques, culturelles, religieuses de leur sociétés tentant de retarder le plus possible de temps leurs émancipation.   26 le développement parallèle du droit international, ces dernières années, est en train de s’orienter vers l’instauration de normes universelles de gouvernance moyennant traités, conventions et accords multilatéraux et bilatéraux qui comportent des obligations de respect par les états de règles bien définit dans leur exercice du pouvoir dans leurs propre pays. Si cette tendance est en train de mettre à rude épreuve la notion de souveraineté que tous les tyrans se sont prévalu pour dominer en maîtres absolu leurs pays et faire passer leurs plus sinistre dessins dans la persécution de leurs concitoyens le renouveau de la notion de légitimité est entrain de faire évoluer la notion même du pouvoir vers des paramètres internationaux et des normes communes en dehors de leur respect tout pouvoir risque de se trouver en banc d’accusation devant la communauté internationale de plus en plus portée à s’ingérer dans de telle situations.   27 Le pouvoir en tant que forme d’organisation de l’autorité ou en tant que substance manifesté par son exercice effectif subit les effets de facteurs endogènes et exogènes qui déterminent sa nature et lui donne l’aspect qu’il revêt à un moment donné. Si l’essentiel de son rôle est de gérer des situations il fini lui-même par se transformer sous l’effet des mutations que les différentes situations ne sont que les signes extérieurs du changement dans l’environnement qu’il est sensé gouverner.   Yahyaoui Mokhtar – Tunis le 27 Mai 2006   A suivre : VI – DE LA MORALE DU POUVOIR   __________________________   1 – Sous les effets des bouleversements stratégiques en cours la Tunisie ne semble pas appartenir à une région menacée de désintégration. Une lecture attentive de la situation peut nous révéler un pays appelé à jouer un rôle pionnier dans l’intégration de toute sa région. Aujourd’hui l’union du Maghreb semble devenir un vœu occidental qui ne s’oppose à aucun intérêt stratégique majeur. Sur les divers plans de stabilité régionale, d’aire déploiement économique convoitée et de rôle dans la contenance du phénomène d’immigration qui inquiété l’Europe et celui du contrôle des immenses espaces sous gouvernés sur son flanc sud qui inquiète les américains dans leur guerre contre le terrorisme une intégration maghrébine semble destinée à se présenter comme la meilleure solution à toute ces questions.     (Source: le blog de M. Mokhtar YAHYAOUI, le 27 mai 2006 à 7h12 PM) URL: http://yahyaoui.blogspot.com/  

 


 

Slim Klibi  » mort pour rien « *

 

Slim Klibi n’est pas un de ces milliers de jeunes tunisiens qui partent clandestinement à l’étranger pour périr durant le voyage et décéder aux abords des côtes italiennes. Il n’est pas non plus un opposant de M. Ben Ali pour se voir condamné à quelques années de prison ou mourir sous les bottes des tortionnaires tunisiens dans les locaux du Ministère de l’intérieur. Slim Klibi est un jeune tunisien ordinaire, son seul crime jusque-là, c’est qu’il est supporter d’un Club Sportif … Il est mort hier après avoir succombé à ses blessures.

 

L’enterrement a eu lieu aujourd’hui, samedi 3 juin 2006, au cimetière du Jellaz, après la prière d’El Asr.

 

Que Dieu le Tout-Puissant lui accorde Son infinie Miséricorde et l’accueille dans Son éternel Paradis

 

Paix à ton âme Slim

 

Par Sami BEN ABDALLAH

 

Vendredi en début de soirée, un internaute publie la triste nouvelle sur le forum de discussion www.clubafricain.net rattaché au site officiel du Club Africain. Il écrit  » La nuit de la finale de la coupe de Tunisie de football, notre ami Slim Klilib, 25 ans, un fervent supporter clubiste abonné et forumien s’est dirigé vers une pizzeria à l’Ariana avec sa voiture, vêtu d’un drapeau du Club Africain. Des supporters de l’Espérance Sportive de Tunisie en 4 x 4 ont insulté le Club Africain au passage. Slim a répliqué, puis il est entré dans la pizzeria pour prendre un sandwich, ayant oublié l’incident. Notre ami forumien se dirigeait tranquillement vers sa voiture et c’est à cet instant que les supporters espérantistes (apparemment saouls) l’ont [renversé] avec leur voiture puis il a eu droit à un passage à tabac. Ce matin Slim Klilib nous a quitté ainsi sa place à l’enceinte d’EL Menzah est vide à jamais. Nos condoléances pour sa famille et ses proches, que dieu bénisse son âme « . (Le même internaute a précisé que les agresseurs  » auraient été  » arrêtés par des policiers en civil qui ont assisté à la scène sans pourtant pouvoir confirmer cette information)

 

Solidarité entre  » petit peuple  » capable d’éprouver des  » sentiments nobles « 

 

Très vite, la nouvelle se répand sur les forums sportifs tunisiens et suscite la tristesse des internautes. L’un d’eux se rappelle  »  j’étais connecté sur les sites du Club Africain, en train de discuter des problèmes du Club avec d’autres personnes. Sur les forums, l’ambiance était bon enfant et on se passait des dédicaces sur la Radio quand l’animateur a arrêté l’émission et a annoncé la triste nouvelle. Après une courte concertation entre les participants, la majorité a convenu de suspendre les débats sur le forum durant 24h, les sites Forza-CA.com ainsi que.virage12.com ont annoncé qu’ils observeraient un deuil de 24h et ont mis en ligne une grande bannière noire en signe de deuil. Depuis, la Radio du site diffuse du Coran, la Radio du site de l’Etoile sportive du Sahel a pris également la même initiative  « .

 

Il ajoute  » un sujet pour présenter les condoléances a été ouvert sur les deux forums de discussion et les internautes ont présenté massivement leurs condoléances, il y avait des supporters d’autres équipes, de l’Etoile sportive du Sahel, de l’Espérance sportive de Tunisie …. Aucuns des internautes ne connaissait personnellement ce jeune, mais plusieurs ne cachaient pas leur ras-le-bol, moi j’avais les larmes aux yeux. Quelque part, on sentait que ce qui était arrivé à ce jeune Tunisien pouvait arriver à n’importe quel autre jeune. La tristesse nous a rendu solidaire et proches l’un de l’autre, on avait l’impression que c’était l’un des nôtres qui était mort… un de ceux qui forment le petit peuple  « .

 

Le Samedi, embarrassé peut être par la solidarité des Internautes, c’est le site officiel du Club Africain qui confirme la triste nouvelle et écrit  » Sincères condoléances à la famille Klilib. Le Club Africain a appris avec beaucoup de tristesse et de consternation la nouvelle du décès d’un de ses supporters Slim Klilib. Le Club Africain partage le deuil de sa famille et lui présente ses plus sincères condoléances « .

 

Un petit mot jugé insuffisant par la majorité des Supporters qui appellent les responsables du Club à rendre visite à la famille du défunt pour présenter des condoléances officielles au nom du Club.

 

La colère des supporters

 

Quelques autres internautes ne voulaient pas respecter ce deuil. Ils ont vite été rappelés à l’ordre par la majorité qui s’indignait d’un tel comportement. Un Internaute commente ce malheureux épisode :  »  Ce n’est quand même pas un chien qui est décédé. C’est un jeune de 25 ans qui mérite bien qu’on fasse quelque chose, fut-elle symbolique pour lui. Le pouvoir nous méprise, et nos autres responsables se montrent indifférents à nos malheurs. Alors qu’on soit au moins solidaires entre nous, sinon ou va-t-on ? Dans quelle société vivront-nous demain ? … S’ils veulent faire de nous un troupeau d’animaux, que ceux d’entre nous qui le refusent leur montrent que nous sommes capables d’éprouver des sentiments nobles et que nous ne sommes pas ce troupeau d’animaux « .

 

Tristesse, deuil, mais très vite la colère et le ras-le-bol des supporters prennent le dessus sur la tristesse qu’ils manifestent. Nombre d’entre eux ont condamné cette agression gratuite et se sont interrogés sur les origines de cette violence. Certains ont essayé de s’organiser pour essayer de retrouver les coordonnées de la famille du défunt quand d’autres ont dénoncé le silence des médias qui ne rapportent pas pareilles nouvelles.

 

Il est vrai que la mort de ce jeune Tunisien n’est pas un cas isolé. Il y a quelques mois, des violences ont éclaté sur l’autoroute, à la station de péage d’Hergla, entre des supporters de l’Etoile sportive du Sahel et des supporters de l’Espérance de Tunisie. Des dizaines de blessés, de victimes et des dégâts qui se chiffrent à des milliers de dinars. Une fille de 11 ans a même failli mourir et la chaîne de télévision Hannibal TV s’était emparé de l’affaire et l’a médiatisée. M.Moez Ben Gharbia, journaliste vedette de la chaîne avait même essayé dans une émission qu’il anime d’organiser un débat sur l’origine d’une telle violence avec son équipe qui se compose de l’avocat Fethi Mouldi**, des journalistes Sami Akrimi, Moncef Ben Said et Abdelmejid Ben Ismail. Néanmoins, ne pouvant pas s’attarder sur un problème aussi sensible et ne pouvant mettre en lumière la dimension politique des choses, le sujet n’a été évoqué que superficiellement sans aller à la vraie problématique :

 » La violence que vit la société n’est elle pas l’autre facette de la violence politique que vit le pays ? Comment peut-il en être autrement, à voir les pratiques de torture dans les prisons tunisiennes et la répression presque quotidienne de toute voix contestataire ?  »

 

Plusieurs émigrés qui passent leurs vacances en Tunisie ne manquent pas de faire ce constat une fois au pays. Ils s’étonnent de l’insécurité qui règne en Tunisie .  » Chaque jour, on entend des histoires de tunisiens qui se font braquer pour un téléphone portable ou pour une poignée de dinars et qui décèdent suite à leur agression.  » déclare un émigré tunisien. Pourtant, ce n’est pas faute de présence de policiers. Le régime tunisien se vante officiellement de la stabilité et de la sécurité qui règne dans le pays et qui est le fruit de sa politique ultra-sécuritaire qu’il applique depuis la fin des années quatre-vingt.

 

Que fait la police ?

 

Cette insécurité révèle de plus en plus l’échec de l’orientation ultra-sécuritaire du régime. Tous les effectifs du pays sont mobilisées pour réprimer les contestataires politiques, laissant la violence régner dans la société. Que fait la police ? Où sont passés ces 120.000 policiers en Tunisie ?

 

On les retrouve sur d’autres  » fronts « . Ainsi, plusieurs d’entre eux avaient donné l’assaut Samedi tôt dans la matinée pour arrêter Ali Ben Salem, ancien résistant et président de la section de la Ligue tunisienne des droit de l’Homme à Bizerte, âgé de 75 ans, opéré du cœur il y a peu. Ces  » courageux agents de la police politique  » s’en sont ensuite pris à Zeineb, la femme d’Ali Ben Salem. Ce dernier avait publié il y a 2 jours un communiqué révélant que le Directeur de la prison de Bizerte avait agressé des prisonniers en les frappant avec le Coran. Une information vite démentie comme à l’accoutumée par le Ministère de la justice.

 

Incontestablement, la montée de la violence et du sentiment d’insécurité qui ravage la société tunisienne témoigne de l’échec de la politique ultrasécuritaire de M. Ben Ali. Cependant, ce bilan catastrophique qui présage des lendemains  » dangereux  » pour le pays est aussi à mettre à l’actif d’autres haut responsables du régime, tels le Secrétaire d’Etat de l’intérieur M. Mohamed Ali Ganzoui, le premier Ministre Mohamed Ghannouchi ou l’actuel Ministre de l’intérieur, Rafiq Haj Kacem (ancien Conseiller pour les Droits de l’Homme) ainsi que d’autres hauts responsables du régime comme M. Hamed Karoui, M. Hedi Baccouche ou d’anciens Ministres Bourguibistes longtemps épargnés des critiques et de toute responsabilité dans la répression que subit le pays depuis son indépendance sous prétexte qu’ils seraient des  » authentiques démocrates*** « , et qui  » n’appliqueraient que les instructions de M. Ben Ali ou bien avant lui celles de Bourguiba « .

 

Jusque-là, ils ne s’estiment pas concernés. Tout d’abord, car ils ont pu compter sur le silence des Tunisiens qui pensaient que les conséquences de la violence politique s’arrêteraient au champs politique et qu’on pourrait vivre en paix dans  » le bonheur Kobziste « . Un calcul qui s’avère faux au vu de la montée de la violence qui n’épargne aucun Tunisien.

 

Ensuite, parce qu’ils ont pu compter sur la complaisance et sur l’hypocrisie d’une grande partie du microcosme politique tunisien (qu’il soit de Gauche ou Islamiste), victime depuis 50 ans d’amnésie. Celui-ci lutte et fait des efforts considérables…pour ne pas retrouver la mémoire et ne pas se rappeler que les Tunisiens souffrent de la répression, de la corruption et de la torture depuis l’ère de Bourguiba et que M. Ben Ali n’a fait qu’inscrire l’action de son régime dans la continuité.

 

Mais ce n’est pas une fatalité…

 

Sami BEN ABDALLAH

 

Sami_tunisie_soir@yahoo.fr

 

*Selon l’_expression d’un internaute anonyme

 

** Auteur d’un courageux  » appel à la raison  » paru au journal tunisien  » Le Temps  » (en date du 1 juin 2006 repris par Tunisnews https://www.tunisnews.net/1juin06f.htm) à propos du conflit qui oppose la majorité des avocats tunisiens au Ministre de la justice M. Bechir Takkeri.

 

*** Une argumentation souvent mise en avant par les anciens Ministres ou hauts responsables tunisiens pour se dédouaner de la répression qu’ils ont cautionnée étant alors au pouvoir.


  Nous avons reçu de M. Houcine M’hamdi le correctif suivant:   « En lisant l’article le 2/6/2006, le nom du docteur amri sahbi est tombé du ciel, alors qu’il n’a rien à foutre là dedans, C’est un lapsus calami. A cet effet veuillez, publier, l’article tel qu’il est corrigé, avec mes excuses pour docteur sahbi.   Houcine mhamdi Tunisie le 3/6/2006   Nous re-publions ci dessous la version corrigée de l’article sus-cité:  

 Méthodes archaïques ou connivences ? C’était bien un certain 16 juin2001

 

Houcine mhamdi Tunisie 31Mai2006 Ce qui suit, a été présenté,le 16juin2001.Je dis bien le 16juin2001,c’était bien avant le 11septembre2001. Ceci a été non seulement refusé, mais je me suis devenu criminel? par les ben dhia,ghannouchi,karoui,mhenni?rouici?et autres ..… Ni hommes en place, Ni ceux qui se disent démocrates, ne méritent, nos sacrifices. Tous vivent de notre naïveté. Alors j’ai décidé, de publier de nouveau, espérant rappeler ben dhia , les Chirac et autres, qui ne cessent de trouver a ce régime toutes les excuses avec des yeux ouverts, et ainsi je rappelle aussi, les hommes qui trouvent le courage d’écrire et de parler en avançant les crimes de cette équipe comme étant…un HIKMA JAMAIS VU DANS UN PAYS, autre que le notre? .Nous étions trois personnes,qui prenaient toutes les risques a cause de la liberté et l’espérance d’une possibilité de mener des changements de l’intérieur du régime a travers une amitié ici et des idées par là. .La tache était lourde et dangereuse même. Nous avons tenus (touts les 3) bon, malgré des trahisons qui viennent des grands responsables,pire,de ceux qui se disaient venir avec le 7novembre 1987 pour instaurer un Etat de droit jamais exister dans un pays arabe? .Le 16juin2001(bien avant le 11septembre,on a décidé,comme ultime tentative?de l’intérieur des appareils de l’état(pour le parti la porte a été claquée depuis juillet1996,) de remettre ce papier au président ben ali,en espérant,pour lui une exception qui permettra a notre pays,une démocratisation certaine. .Avec toute volonté et patriotisme, nous nous sommes mis d’accord, et le papier s’est trouvé sur le bureau de ben ali puis d’autres personnalités locales et internationales ont pris actes vu que les informations requises par nos propres moyens après que ce contenu a trouvé les chemins des karoui, ghannouchi, kallel, ben dhia…..d’un seul mot…ceux qui veulent la place de ben ali,le clan régionaliste,et les corrompus,disaient que nous sommes devenues les personnes les plus dangereuses. Le papier tel qu’il a été présenté  intégralement Chers lecteurs, n’oubliez pas que j’ai une ambition morbide? Que je veux la place de ben ali? Ce papier, résume mon différend avec le clan des 8. Objectif2004 Introduction Malgré tous les efforts consentis par le président ben ali depuis le changement pour asseoir un état de droit basé sur une structure institutionnelle crédible et fiable,on se retrouve aujourd’hui devant un mouvement contestataire intra et extra-muros animé par une opposition de divers tendances à l’encontre de laquelle sont utilisées des approches archaïques et dépassées qui ne cessent de la renforcer intentionnellement ….têtes de Staline… Nous allons tenter à travers ce document de passer en revue les divers dysfonctionnements du système actuel ainsi que nous tenterons de proposer des alternatives qui permettront au président de mettre fin au dit dysfonctionnement Et de préparer dans les meilleures conditions sa réélection pour2004,en sachant que cela ne pourra que garantir,la stabilité,l’intégrité et le développement de la Tunisie.(les 8ont rendu ben ali prisonnier de leurs présences et actes?)

1-dysfonctionnement

1-1La dislocation de la vie politique par une gestion excessivement sécuritaire des dossiers politiques notamment en ce qui concerne la ltdh..la presse..la vie associative..les partis politiques.. ce qui se passe aujourd’hui le 31mai2006?a la lettre. Le corrompu n’a que des mains et des bottes.

1-2L’absence d’une gestion intelligente des ressources aboutissant a la mise a l’écart si non la mise  dans l’adversité de toutes compétences intègres,crédibles et de tendances libérales

1-3L’incapacité des 8?a développer des stratégies politiques claires basées sur des analyses clairvoyantes et objectives…

1-4Le caractère malsain des grands 8 esprits qui tentent (nous sommes le 31  mai 2006)a travers  leurs positions privilégiées d’abuser de la confiance qui a été mise en eux par le chef de l’état (réellement ils sont bien ciblées par le chef de l’Etat lui-même),se souciant peu des retentissements que cela peut avoir sur sa propre personne…(A travers toutes ses sorties a l’étranger il a été humilié mais il ne pouvait pas se séparer d’eux,ce qui prouve notre thèse. L’un a choisi l’autre.)

2 Stratégies

Celles-ci ont pour objectif de permettre un assainissement du climat politique en vue de permettre au président  de préparer l’échéance 2004 dans des conditions favorables,sans que la Tunisie tombe dans un acte antirépublicain(..Le monde a vu un referendum? Et un karakouse a la ben dhia.)mais bien au contraire cela devrait être vécu comme étant une volonté du peuple tunisien et un acte de gratitude et de reconnaissance envers l’homme qui a toujours œuvré pour la prospérité du pays et son intégrité,avec une approbation des démocraties occidentales qui verra dans le président ben ali le symbole de l’unité du peuple tunisien,mais aussi son guide sur le chemin d’une démocratisation progressive et certaine de la tunisie.( Donc entre moi-même et les autres, il y a, une approche d’un coté et des mains et des bottes de l’autre)

2-1Réitérer les principes républicains..25juillet2001 (bien avant le 11/9/2001)

Devant les attaques portant atteinte a l’action du président dans sa volonté de préserver la république et qui font allusion à l’échéance électorale 2004,le président devra dans son discours du 25juillet2001(oui25/7/2001) insister sur sa volonté de préserver les principes républicains et l’accompagner par des décisions présidentielles significatives tel que..     -abaissement de l’age des électeurs a 18ans    -la simplification des procédures électorales   -l’annonce de deux sujets référendaires touchant directement a la vie quotidienne du citoyen. (par exemple..la possibilité d’avoir un congé de fin de semaine de deux jours)   -l’abrogation des cumuls au niveau des responsabilités politiques et l’introduction de la règle de la parité.

2-2Annoncer la restructuration du gouvernement..7novembre2001 Le dimanche 5novembre2001 sera organisé le premier référendum dans l’histoire de la république tunisienne. Dans son discours du 7novembre 2001,le président annoncera la création de 3nouveaux ministères..    -Ministère de la Ville et des Collectivités locales qui aura pour mission d’améliorer le quotidien du citoyen au niveau de son habit,de ses loisirs et de l’environnement.   -Ministère de la Vie Civile et des Activités associatives Qui aura pour mission de développer l’activité associative et de promouvoir la société civile en se démarquant du caractère sécuritaire du ministère de l’intérieur.   -Ministère de la Sûreté qui remplacera le ministère de l’intérieur actuel en concentrant ses activités sur l’aspect sécuritaire à fin de revaloriser son rôle et mieux s’acquitter de  sa tache. La création de ces ministères s’accompagnera d’un remaniement ministériel partiel.

2.3-Démission du président de la tête du RCD..25juillet2002 Cet acte de démission laissera penser que le président ne compte plus se présenter a la magistrature suprême. Cela devra par la suite au président de se démarquer de toute appartenance partisane en vue de préparer le referendum qui devra le consacrer comme le candidat de tous les tunisiens.( Les grands 8 ont vu autrement…avant la fin du mois de juillet je reviendrai avec des témoignages terribles sur ce dit referendum et les mentalités des docteurs?)

2.4 –Campagne de soutien..du 25juillet2002 au 7novembre2003 Devra avoir l’apparence spontanée par la constitution de comités de soutien populaires au président qui en récoltant un nombre important de signataires d’un pacte de soutien, demanderont a la chambre du peuple d’organiser un referendum aboutissant a l’élaboration d’une exception législative qui se couronnera le 7novembre2003 par la proclamation du président ben ali comme candidat de tous les tunisiens.

2.5 –Campagne électorale…du 7novembre2003 aux élections Sera ponctuée par des décisions présidentielles populaires et également politiques,en fonction de la conjoncture nationale et internationale , tel que..   -Eponger le surendettement des familles.    -Des amnisties générales.   -Etc.. Cette campagne sera menée par une équipe rattachée directement a la présidence. La présence entre autres de candidats rivaux, notamment du RCd mettra fin définitivement au mythe du parti unique et permettra au président d’instaurer le pluralisme politique. Le résultat pour la Tunisie aujourd’hui le 31/5/2006…un pays gouverné a la Staline …Nous sommes la,nous dévoilons de loin, l’état de connivence ?…la Tunisie n’est pas a vendre monsieur ben dhia et autres.

Houcine mhamdi 31/5/2006


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