Sauvez la vie du prisonnier politique et ingĂ©nieur Ridha Boukadi LibertĂ© pour Slim Boukhdhir, la plume libre LibertĂ© et EquitĂ© Organisation de droits de lâhomme indĂ©pendante 33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis Tel/fax: 71 340 860 Email : liberte.equite@gmail.com Tunis, le 28 mai 2008
Le citoyen Nabil Labidi nous a envoyĂ© une lettre que nous reproduisons telle quâelle nous est parvenue :
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Ă toutes les composantes de la sociĂ©tĂ© civile et aux dĂ©fenseurs des droits Moi, Nabil Ben Khalil Ben Othman Labidi, je vous adresse une requĂȘte et vous informe que je suis importunĂ© et par la police politique de Menzel Bourguiba. Depuis que je suis sorti de prison aprĂšs avoir Ă©tĂ© condamnĂ© en vertu de la loi antiterroriste, je suis constamment en butte Ă des brimades causĂ©es par le contrĂŽle administratif et lâĂ©margement quotidien dans les postes de police. Le 1er mai 2008, une voiture de police sâest arrĂȘtĂ©e devant chez moi et on mâa demandĂ© de les accompagner au poste de police, sans prĂ©senter de convocation en rĂšgle. Jâai refusĂ© et jâai Ă©tĂ© au poste de la SĂ»retĂ© pour signer comme tous les jours. On mâa menacĂ© si je nâobtempĂ©rais pas, de me faire renvoyer de mon travail et de bloquer les revenus que jâai touchĂ©s depuis deux mois. Aussi, je demande Ă toutes les composantes de la sociĂ©tĂ© civile et Ă tous les dĂ©fenseurs des droits ainsi quâaux partis politiques de se solidariser de moi pour dĂ©fendre mon droit Ă lâemploi. Nabil Labidi Pour le bureau exĂ©cutif de lâorganisation Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral Monsieur ZouhaĂŻer Makhlouf (traduction ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT) Â
11 accusĂ©s devant le tribunal de premiĂšre instance de Gafsa Â
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Tunis-le Temps : Dans une salle archicomble, sous haute sĂ©curitĂ©, le tribunal de premiĂšre instance de Gafsa a jugĂ©, jeudi dernier, 29 mai, 11 accusĂ©s impliquĂ©s dans les affaires des derniers troubles Ă l’ordre public dans la rĂ©gion miniĂšre de Gafsa. Originaires de Rdayef , pour la plupart, un seul Ă©tant de Mdhilla, ils comparurent tous en Ă©tat d’arrestation pour rĂ©pondre de plusieurs chefs d’inculpation dont :violence et menace sur agents publics, attaque par des armes blanches et des objets solides, port prohibé d’armes blanches , attentat Ă la pudeur, ivresse publique et trouble Ă l’ordre public. A la barre ils niĂšrent en bloc les faits incriminĂ©s. L’accusĂ©, originaire de Mdhilla, avait sciemment tentĂ© de s’immoler par le feu, s’aspergeant d’essence, en menaçant de craquer une allumette. Ce qui entraĂźna un trouble considĂ©rable de l’ordre public en causant la panique et la frayeur dans le voisinage parmi les citoyens. Quant aux dix autres, originaires de Rdayef, ils ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s, suite aux derniers troubles qu’ils causĂšrent Ă la rĂ©gion miniĂšre de Gafsa, en procĂ©dant Ă des jets de pierres Ă l’encontre des forces de l’ordre, et en les menaçant par des lames de rasoir , saisies sur eux , ainsi qu’en leur profĂ©rant des obscĂ©nitĂ©s , attentatoires Ă la pudeur. Au cours des dĂ©bats, qui ont durĂ© plus de cinq heures de temps, les accusĂ©s ont tous niĂ© ces faits, dĂ©clarant que leurs aveux, au cours de l’enquĂȘte prĂ©liminaire, ” ont Ă©tĂ© extorquĂ©s sous la violence ” . Les 15 avocats qui reprĂ©sentaient les accusĂ©s avaient sollicitĂ© l’acquittement pour certains et les circonstances attĂ©nuantes pour d’autres. AprĂšs dĂ©libĂ©rations, le tribunal prononça des condamnations Ă des peines variant entre 3 et 4 mois fermes pour certains et assortis du sursis pour quelques autres. (Source: « le Temps » (Quotidien â Tunis), le 31 mai 2008)â
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Tunisie: Belhassen Trabelsi et Abdelwaheb Abdallah prennent le pouvoir !
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Par Al Mouwaten Rakib Ăa se confirme de plus en plus et la ligne droite est bien entamĂ©e : Belhassen Trabelsi et Abdelwaheb Abdallah sâassocient pour le meilleur et pour le pire (surtout pour le pire !) pour consolider leurs acquis, renforcer leur pouvoir et boucler la succession de Ben Ali Ă la tĂȘte du pays. La rĂ©partition est simple : Belhassen Trabelsi occupe tout le terrain Ă©conomique et Abdelwaheb Abdallah le terrain politique. Et le sprint final est presque lancĂ© ! On le constate trĂšs bien ces derniers temps. Dâabord avec cette prise de pouvoir par la force Ă la Banque de Tunisie, oĂč Alya Abdallah (lâĂ©pouse de Abdelwaheb) et Belhassen Trabelsi ont pris les rĂȘnes du pouvoir. Ensuite, la prĂ©paration de lâ « attaque » sur Tunisair qui se profile doucement mais qui ne va pas tarder. Plus prĂ©cisĂ©ment Ă ce niveau, Tunisair est dans un Ă©tat catastrophique ! Des charges de plus en plus Ă©normes pour diffĂ©rents facteurs, manque de rentabilitĂ©, mauvaise gestion, conflits internesâŠLâexercice 2007 est certainement dĂ©ficitaire mais des pressions Ă©normes sont exercĂ©es sur les experts comptables et le commissaire aux comptes pour maquiller le bilan et nâopposer aucune rĂ©serve ! De lâautre cĂŽtĂ©, Belhassen prĂ©pare la fusion de Karthago avec Nouvelair[1] pour occuper tout le terrain des charters et du low cost. La nouvelle entitĂ© va se rĂ©introduire en Bourse aprĂšs lâOPR de Karthago et va pouvoir ramasser encore des liquiditĂ©s en annonçant des fausses perspectives et en trompant les Ă©pargnants ! La suite on la connaĂźt dĂ©jĂ : Tunisair se fragilise de plus en plus, grĂące notamment Ă la complicitĂ© de Nabil Chettaoui le PDG, et Karthago-Nouvelair consolide leur fusion, ramasse des actions bradĂ©es de Tunisair sur le marchĂ© financier et se porte in fine acquĂ©reur de la compagnie nationale dans le cadre dâun plan de privatisation « imposĂ© » soit disant par la Banque mondiale et le FMI, dans lâobjectif de concentrer lâactivitĂ© et de rendre la gestion plus efficiente ! A la lumiĂšre de ces dĂ©veloppements, dressons un premier bilan : Belhassen Trabelsi chapeautera en toute vraisemblance tout le secteur du transport aĂ©rien et du tourisme sans oublier une partie du secteur financier avec la BT. Reste un autre secteur stratĂ©gique : les TĂ©lĂ©com. Et lĂ aussi, le tour est presque jouĂ©. Tunisie Telecom qui est partiellement privatisĂ© aux Emiraties de Dubai Tecom (trĂšs « potes » avec Belhassen), le sera sous peu majoritairement avec une intermĂ©diation de Belhassen en contrepartie dâune bonne commission et Ă©ventuellement dâune part dans le capital, et pourquoi pas un siĂ©ge au Conseil dâadministration. VoilĂ pour le terrain Ă©conomique ! Concernant le terrain politique, câest Abdelwaheb Abdallah qui sâen occupe en avançant ses pions avec beaucoup de ruse et dâhabilitĂ©. Si vous le constatez, il nâ y a pas une journĂ©e qui passe sans quâil yâa une actualitĂ© sur Abdelwaheb, câest notre Sarko local ! LĂ cette semaine mĂȘme, aprĂšs avoir rencontrĂ© le PrĂ©sident et le Premier Ministre Turcs, il sâest envolĂ© pour Moscou pour « faire connaissance » avec le nouveau PrĂ©sident et rencontrer lâex-futur PrĂ©sident, Vladimir Poutine. Lâobjectif maintenant est dâarracher un apartĂ© quelques part dans le monde avec Tzipi Livni le Ministre des affaires Ă©trangĂšre dâIsraĂ«l qui succĂ©dera fort probablement Ă Olmert et qui sera un grand atout pour Abdelwaheb[2] ! Ben Ali pour sa part, adhĂšre complĂštement Ă ce plan, ça lui convient et qui convient aussi Ă sa chĂšre Ă©pouse ! Il verrouille ainsi sa succession en sachant dĂ©s maintenant entre les mains de qui elle se prĂ©pare, et se rassure quant aux quelques annĂ©es qui lui reste au pouvoir !Â
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Forum eljahedh INVITATION
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Forum eljahedh a le plaisir de vous inviter aux confĂ©rences DonnĂ©es par Dr. Hassan Hanafi Les confĂ©rences auront lieu le lundi 2/6/2008Ă 18h au local ,le mardi3/6/2008 à 18h et le mercredi 4/6/2008 à 18h . Veuillez recevoir nos meilleures salutations. le prĂ©sident Jourchi Salahedd Â
Afif Ben Yedder : « Nous avons la passion de lâAfrique » Interview du prĂ©sident du groupe de presse IC Publications Â
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Le Tunisien Afif Ben Yedder, qui cultive par pudeur une discrĂ©tion proverbiale, est un patron de presse ayant une parfaite double culture : la connaissance intime de lâunivers anglo-saxon et celle du monde francophone. Il nous fait part de sa passion et explique les raisons qui lâont poussĂ© Ă lancer une Ă©dition internationale du magazine New African en français. Entretien. Â
Par Sami Utique FondĂ© il y a 51 ans par le Tunisien Afif Ben Yedder, le groupe de presse IC Publications, basĂ© Ă Londres et Ă Paris, publie cinq revues en anglais : New African, The Middle East, African Business, African Banker, etc. En position leader depuis des annĂ©es, il a lancĂ© une Ă©dition internationale de New African en français, qui en est Ă son troisiĂšme numĂ©ro, avec deux « covers » (couvertures), une pour le Maghreb et une autre pour lâAfrique subsaharienne. Selon le prĂ©sident du groupe, ce lancement est une façon de multiplier lâoffre pour des lecteurs francophones fĂ©rus dâune presse de qualitĂ©. Les rĂ©sultats des ventes des premiers numĂ©ros, mĂȘme sâil est encore trop tĂŽt pour se faire une idĂ©e prĂ©cise, semblent extrĂȘmement prometteurs et justifient le pari de lancer ce nouveau magazine. La revue qui est trimestrielle, pour le moment, va passer aprĂšs cette phase de dĂ©marrage Ă un rythme mensuel. Afrik.com : Votre Groupe de presse IC Publications existe depuis plusieurs dĂ©cennies (51 ans) et publie plusieurs titres. Quâest-ce qui explique votre choix de vous orienter vers le monde de la presse anglophone ? Quel a Ă©tĂ© le dĂ©clic ? Afif Ben Yedder : Le Bulletin de lâAfrique Noire, notre tout premier titre existe en effet depuis 51 ans et nous en sommes Ă notre 2262iĂšme numĂ©ro ! New African et African Business existent depuis 42 ans et sont les titres panaficains anglophones les plus vendus dans le monde. Nous nâavons jamais ratĂ© une seule parution ! Notre groupe de presse publie cinq magazines dont quatre en anglais et dix lettres confidentielles en français. Nous sommes basĂ©s Ă Londres et Ă Paris et nous sommes prĂ©sents partout en Afrique et dans le monde. Nous sommes dâabord et avant tout des Africains. Il y a une seule Afrique qui rĂ©unit les francophones, anglophones, lusophones, arabophones… Il Ă©tait donc tout Ă fait naturel de publier en anglais et en français pour toucher toute lâAfrique. Nous avons mĂȘme durant plusieurs annĂ©es publiĂ© un mensuel en arabe que nous avons vendu pour pouvoir acheter les parts dâun Ă©diteur. Afrik.com : MalgrĂ© les difficultĂ©s de la presse Ă©crite en gĂ©nĂ©ral, vous avez durĂ© et perdurĂ©. Et vous ĂȘtes un groupe qui compte. Quels sont les atouts et les faiblesses du marchĂ© de la presse Ă destination de lâAfrique ? Afif Ben Yedder : Nous sommes effectivement fiers de notre performance. MalgrĂ© tous les alĂ©as, nous avons pu crĂ©er un groupe de presse solide et prospĂšre. Cela ressemble Ă une vĂ©ritable gageure en Afrique oĂč le marchĂ© de la presse est extrĂšmement difficile. Il suffit pour sâen convaincre de compter le trĂšs grand nombre de titres qui ont disparu ! La raison de notre succĂšs est trĂšs simple. Nous sommes indĂ©pendants et nous sommes des professionnels de la presse et de lâĂ©dition. Nous nâavons pas dâautres intĂ©rĂȘts politiques ou commerciaux. Nous vivons uniquement de notre mĂ©tier et nous nâavons pas dâautres ressources financiĂšres. Ce qui nous oblige Ă ĂȘtre prudents et Ă faire toujours trĂšs attention. Nous avons une excellente Ă©quipe, trĂšs expĂ©rimentĂ©e qui connaĂźt parfaitement lâAfrique. Câest la clĂ© du succĂšs. Nous avons tous la passion de lâAfrique, nous aimons ce que nous faisons et nous travaillons beaucoup.  Le marchĂ© ne se limite pas seulement Ă la presse. Il y a dâautres formes de communication qui sont parfaitement complĂ©mentaires aux activitĂ©s dâun groupe de presse. Nous avons des atouts et un savoir-faire que nous mettons au service des organismes et entreprises qui en ont besoin. Nous les aidons Ă mieux communiquer et Ă mieux se faire connaĂźtre. Nous avons dâautres activitĂ©s comme celles de relations publiques et de conseil. Nous organisons des confĂ©rences internationales et nous dĂ©cernons des Prix et des TrophĂ©es aux banques et entreprises les plus performantes en Afrique. Nous voulons en effet honorer les hommes et les femmes dâAfrique qui rĂ©ussissent et les montrer en exemple. Câest lâAfrique qui gagne, lâAfrique des nouvelles gĂ©nĂ©rations formĂ©es dans les meilleures universitĂ©s europĂ©ennes et amĂ©ricaines. Ces jeunes Africains talentueux sont parmi les meilleurs au monde et sont en train de rĂ©aliser de vĂ©ritables  exploits dans leurs domaines dâactivitĂ©s. Ils reprĂ©sentent lâAfrique de demain et donneront une toute autre image de lâAfrique que celle, dĂ©sastreuse, vĂ©hiculĂ©e par les mĂ©dias occidentaux qui dominent le monde et ne sâintĂ©ressent Ă nous que lorsquâil y a des catastrophes. Câest exactement ce qui nous a poussĂ©s il y a trĂšs longtemps, au moment des indĂ©pendances de nos pays, Ă donner Ă notre continent une voix forte et crĂ©dible, et Ă crĂ©er des publications dignes de notre Afrique. On peut les comparer avantageusement Ă ce qui se fait de mieux dans le monde. La situation de la presse et des mĂ©dias, Ă lâexception malheureusement de quelques pays retardataires dans ce domaine, ne cesse de sâamĂ©liorer en Afrique. Cette Ă©volution trĂšs positive est un signe extrĂȘmement encourageant pour lâavenir. Elle permettra, tĂŽt ou tard, aux rĂ©gimes autoritaires, encore rĂ©fractaires Ă toute idĂ©e de changement, de se rendre Ă Â lâĂ©vidence et de cĂ©der aux forces irrĂ©sistibles de libertĂ© dâexpression et de crĂ©ativitĂ© qui existent dans tous nos pays . Afrik.com : Vous avez choisi de privilĂ©gier, dans votre groupe, les informations Ă©conomiques et financiĂšres. Quelles sont les attentes des Ă©lites africaines dans ce domaine ? Et comment crĂ©ez-vous cette valeur ajoutĂ©e ? Afif Ben Yedder : Nous privilĂ©gions les informations Ă©conomiques au mĂȘme titre que les informations politiques et culturelles. LâAfrique a fait des progrĂšs considĂ©rables sur le plan de la dĂ©mocratisation de nos rĂ©gimes, Ă lâexeption encore une fois de quelques-uns qui se situent de plus en plus Ă lâarriĂšre du peloton. Tant pis pour eux ! Le jour viendra oĂč ils se rendront compte que les freins politiques les empĂȘchent de progresser aussi vite quâils le veulent. Ils auront le choix entre la stagnation et lâouverture. Comme le monde bouge de plus en plus vite, ils risquent de se rendre compte, un peu trop tard, que leur politique les met en dehors de la course ! LâAfrique est le berceau de lâhumanitĂ© et les Africains devraient ĂȘtre trĂšs fiers de leur histoire (qui reste Ă Ă©crire), de leur passĂ©, et de leur civilisation. Nous nâavons de leçon Ă recevoir de personne et les nouvelles Ă©lites affirment haut et fort leur  attachement viscĂ©ral aux valeurs africaines de compassion, dâhumanitĂ©, de solidaritĂ© et dâentraide. LâAfrique a beaucoup donnĂ© au monde et sa contribution ne sera pas moindre Ă lâavenir. Au contraire, le siĂšcle dans lequel nous vivons sera le siĂšcle de lâAfrique. Il y a donc tellement de sujets importants qui intĂ©ressent non seulement les Africains, mais toute la diaspora et tous les Ă©trangers que lâAfrique intĂ©ressent. Notre continent reste encore Ă dĂ©couvrir. Par les Africains eux-mĂȘmes, bien sĂ»r ! Afrik.com : AprĂšs avoir longtemps occupĂ© le crĂ©neau de la presse anglophone, vous avez dĂ©cidĂ©, ces derniers mois, dâĂ©largir lâoffre en lançant une Ă©dition internationale francophone de New African. Quâest-ce qui explique ce choix ? Et quelles sont vos ambitions Ă©ditoriales de ce point de vue ? Afif Ben Yedder : Il nây a pas de limite Ă nos ambitions Ă©ditoriales. Il faut toujours mieux faire. Mais nous sommes restreints par nos moyens financiers qui ne nous permettent pas dâavoir des budgets rĂ©dactionnels comparables Ă nos confrĂšres occidentaux. Nous sommes donc obligĂ©s de compenser en apportant un plus et en Ă©tant diffĂ©rent. La valeur et le talent de nos journalistes, les meilleurs sur le marchĂ©, sont mondialement reconnus. Le vĂ©ritable problĂšme de la presse en gĂ©nĂ©ral en Afrique est que les journalistes ne parviennent pas encore Ă bien gagner leur vie dans la plupart des pays du continent. DâoĂč les abus quâon constate ici et lĂ . Il est malheureux de voir dâexcellents journalistes africains peiner Ă arrondir leurs fins de mois.Tant que cette situation demeurera, il ne faudra pas se plaindre du niveau de la presse en Afrique. A cela sâajoute, bien sĂ»r, lâĂ©troitesse de la plupart des marchĂ©s, le pouvoir  dâachat des lecteurs, la censure, le prix du papier etc. Ce qui explique que, trĂšs souvent, la presse est contrĂŽlĂ©e par des organismes Ă©tatiques ou politiques et des hommes dâaffaires qui cherchent Ă avoir de lâinfluence avant tout. En ce qui nous concerne, nous avons voulu profiter de la situation actuelle extrĂȘmement favorable du marchĂ© africain, qui est trĂšs porteur, et qui connaĂźt des taux de croissance Ă©conomique Ă©levĂ©s, pour enrichir le marchĂ© de la presse panafricaine francophone et ajouter notre propre contribution. La rĂ©ponse des annonceurs et des lecteurs a Ă©tĂ© instantanĂ©e et trĂšs encourageante. Câest la preuve que quand on a un bon produit et quâil rĂ©pond Ă un besoin, il y a de trĂšs fortes chances pour que ce produit sâimpose naturellement sur le marchĂ©. Nous sommes trĂšs confiants car les premiers sondages et les premiers rĂ©sultats sont trĂšs encourageants. Nous offrons un nouveau choix aux lecteurs et aux  annonceurs qui sont ravis de pouvoir en profiter. Notre objectif est dâagrandir le marchĂ© pour que tout le monde y trouve son compte. Chaque fois quâun nouveau (bon) support est lancĂ© en Afrique, je suis le premier Ă fĂ©liciter ceux qui sont derriĂšre cette passionnante et difficile aventure car, en vĂ©ritĂ©, tout le monde y gagne en fin de compte. En ce qui nous concerne, tous les mĂ©dias qui rĂ©ussissent en Afrique nous aident Ă mieux exercer notre mĂ©tier. Nous leur sommes reconnaissants dâagrandir et dâassainir avec nous le marchĂ©. Nous avons les meilleurs rapports avec tous nos confrĂšres.  Consulter le site dâIC Publications  http://www.afrik.com/article14429.html Source: afrik.com le 31 mai 2008 Â
SPORT POUR TOUS OU SPORT POUR L’ ELITE?
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Les quotidiens tunisiens dissertent souvent sur la pratique du sport dans le pays sous une rubrique pompeuse appelĂ©e “sport pour tous”. DĂ©cidĂ©ment, la pratique de la langue de bois, l’ appel Ă la dĂ©magogie, l’ usage de conceptes qui ne vĂ©hiculent pas leur vĂ©ritable sens et le recours aux slogans qui ne reflĂštent pas la rĂ©alitĂ© objective pour faire avaler au petit peuple une idĂ©ologie destourienne Ă bout de souffle, sont devenus depuis de nombreuses annĂ©es les armes favorites des journalistes et autres rĂ©dacteurs Ă la solde du pouvoir. En effet, pour parler effectivement de sport pour tous, il faut d’abord mettre en place des structures sportives pour tous, c’est Ă dire construire des stades dans les quartiers populaires, fournir le matĂ©riel adĂ©quat, le personnel qualifiĂ© et encourager la pratique des diffĂ©rentes sortes de sport, Ă savoir le volley ball, le hand ball, le basket ball, la course, le jeu d’Ă©chec, le bouling, le tire Ă l’ arc, le rugby, la natation, le tennis, la boxe, et pourquoi pas des sports qui Ă©taient propres Ă des rĂ©gions du pays, tels que le gĂąb ( un trou de 3 centimĂštres de diamĂštre et 4 de longueur dans lequel on jĂšte des piĂšces d’une distance de 3 Ă 4 mĂštres ), le boutchi ( jeu de miniscules boules ),etc.. Or, que voyons nous en Tunisie? Il s’uffit de quitter la capitale et sa banlieue et le constat est sans appel : Une Ă©quipe fanion de foot ball, un seul stade et basta. Les milliers d’enfants, de jeunes, de travailleurs et de chĂŽmeurs ne pratiquent nullement le sport et constituent seulement des spectateurs le jour du match ou devant la tĂ©lĂ©vision lors du championat national oĂč des rencontres internationales. Il suffit de parcourir l’ensemble du pays pour faire ce constat. Dans tous les villages et les petites villes, ce qui constitue la majoritĂ© de la Tunisie, il n’ y a guĂšre de lieu de pratique du sport et il n’y a rien d’autres que le stade de l’Ă©quipe locale de foot ball. Certes, quelques salles couvertes ont vu le jour ici et lĂ , mais elles ne rĂ©pondent mĂȘme pas au 0, 1% des besoins des habitants et ceux qui les frĂ©quentent doivent payer un “droit d’entrĂ©e”, ce qui fait qu’elles ne profitent qu’aux enfants de riches et les nombreux garçons et filles appartenant aux classes moyenne et dĂ©favorisĂ©e doivent rester sur le carreau. Dans la majoritĂ© des villes moyennes et notamment dans les nombreux villages, les stades de foot se trouvent vĂȘtustes, construits depuis les annĂ©es soixante, ne rĂ©pondant pas aux normes actuelles de la pratique sportive, dĂ©pourvus de douches et d’eau chaude, non gazonnĂ©s et les Ă©quipes se trouvant Ă longueur d’annĂ©es dans des difficultĂ©s matĂ©rielles Ă©normes : subventions municipales insignifiantes, manque de ballons et d’ Ă©qipement, absence de bus et dĂ©placements dans des conditions lamentables, joueurs, supporters et dirigeants entassĂ©s dans des voitures privĂ©es oĂč des vĂ©hicules du transport rural. C’est le cas des vilages de Hzeg, Ellouza, Jebeniana, Agareb, El Hencha, Eljem, Karkar, Mahres, Ksour Essef, Lamta, Melloulech, El Amra, Ouled Bousmir, Sidi Hsen Belhaj, Lehwareb, Ouled Youssef, ainsi que des centaines d’autres bleds dont la population ne pratiquent aucun sport et oĂč, Ă part le stade de foot ball vĂ©tuste il n’ existe aucun autre terrain pour se donner aux autres diffĂ©rentes sortes de sport. A leur tour, les Ă©coles primaires et secondaires de la majoritĂ© des villages et petites villes de la Tunisie manquent totalement de structures pour la pratique du sport. La plupart du temps seule la cour sert pour quelques exercices factices et des maĂźtres de sport n’hĂ©sitent pas Ă libĂ©rer leurs Ă©lĂšves de la sĂ©ance de sport sans craindre une quelconque inspection ou remontrance car les responsables des Ă©coles savent trĂšs bien qu’il n y a pas de terrain ni matĂ©riel pour occuper les Ă©lĂšves. Alors ils ferment les yeux et tout le monde est content d’avoir recouru au laissez aller, Ă l’inconscience et Ă l’hypocrisie. Faute de terrains et de moyens pour la pratique du sport, les jeunes se tournent vers la violence, la consommation d’alcool et souvent de droques. Leur mal ĂȘtre les poussent Ă se bagarrer rĂ©guliĂšrement et Ă perdre le sens de la sociabilitĂ©, de la resaponsabilitĂ©, du bien commun et du respect des lois. Ils se vengent sur tout ce qui symbilise l’Etat, s’alissant les rues, arrachant les arbustes que les municipalitĂ©s ont plantĂ©s durant la fĂȘte de l’arbre et crayant mille problĂšmes Ă leurs familles suite Ă l’ennui qui les envahit et au spleen qu’ils trainent Ă longueur de journĂ©e. D’ailleurs, tout ce malaise, ils le manifestent lors des rencontres de matchs de foot, dans la violence et le dĂ©foulement d’une rare intensitĂ©, et la nombreuse prĂ©sence de policiers et autres “wahadat ettedekhoul” prouve incontestablement la rĂ©alitĂ© de ce phĂ©nomĂšne. Mais le pouvoir tunisien n’en a cure. Face Ă son incapacitĂ© de satisfaire les besoins de la population, il use de la rĂ©pression, fĂ©roce s’il le faut, aussi bien lors d’une quelconque contestation politique que d’une paisible revendication socio-Ă©conomique. Houcine Ghali, GenĂšve Â
Sami Ayoub, nouveau directeur général adjoint de Tunisie Telecom  Coopération technique
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Recrutement de comptables au Qatar Recrutement d’experts en gĂ©nie chimique au Qatar  Tunisie Telecom a annoncĂ© jeudi 29 mai 2008 la nomination de M. Sami Ayoub au poste de directeur gĂ©nĂ©ral adjoint de Tunisie Telecom, en remplacement de M. François Lucas. M. Ayoub a Ă©tĂ© recrutĂ© par le partenaire stratĂ©gique de Tunisie Telecom, en l’occurrence l’Emirates International Telecommunications (EIT). Avant de rejoindre Tunisie TĂ©lĂ©com, M. Ayoub Ă©tait le Chief Operating Officer de l’opĂ©rateur de tĂ©lĂ©phonie mobile belge « BASE ». Economiste de formation, son expĂ©rience entrepreneuriale a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©e par le passĂ© Ă travers la crĂ©ation de deux entreprises dont notamment EXELL, un distributeur de produits IT de rĂ©fĂ©rence. Cette entreprise a Ă©tĂ© Ă©lue Ă deux reprises « Entreprise de l’annĂ©e » par Ernst and Young. M. Ayoub est apparu Ă deux reprises dans le classement des « 500 entrepreneurs europĂ©ens ».  CoopĂ©ration technique Une clinique privĂ©e aux Emirats Arabes Unis dĂ©sire recruter des dermatologues femmes titulaires d’un doctorat dans la spĂ©cialitĂ©, justifiant de 4 ans d’expĂ©rience maĂźtrisant l’anglais et ne dĂ©passant pas les 40 ans. Toute personne intĂ©ressĂ©e par cette offre peut consulter le site www.atct.nat.tn ou tĂ©lĂ©phoner au 71-234-720. Les demandes de candidature doivent parvenir au siĂšge de l’ATCT (Agence tunisienne de coopĂ©ration technique) avant le 10 juin 2008.  Recrutement de comptables au Qatar Une institution universitaire dĂ©sire recruter des comptables titulaires d’une maĂźtrise dans la spĂ©cialitĂ©, justifiant d’une expĂ©rience de 3 ans en comptabilitĂ© et finances dans une institution de l’Enseignement supĂ©rieur, ne dĂ©passant pas les 30 ans et maĂźtrisant l’anglais. Toute personne intĂ©ressĂ©e par cette offre peut consulter le site www.atct.nat.tn ou tĂ©lĂ©phoner au 71-234-720. Les demandes de candidature doivent parvenir au siĂšge de l’ATCT (Agence tunisienne de coopĂ©ration technique) avant le 10 juin 2008.  Recrutement d’experts en gĂ©nie chimique au Qatar Une institution industrielle Ă Qatar dĂ©sire recruter des experts titulaires d’un mastĂšre ou d’un doctorat en gĂ©nie chimique, justifiant d’une expĂ©rience dans l’implantation et l’Ă©valuation des projets industriels, maĂźtrisant l’anglais et ne dĂ©passant pas les 50 ans. Toute personne intĂ©ressĂ©e par cette offre peut consulter le site www.atct.nat.tn ou tĂ©lĂ©phoner au 71-234-720. Les demandes de candidature doivent parvenir au siĂšge de l’ATCT (Agence tunisienne de coopĂ©ration technique) avant le 10 juin 2008. (Source: « le Temps » (Quotidien â Tunis), le 31 mai 2008)â
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Détournement de fonds Fils indigne Vol en plein jour
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 Le PrĂ©sident Directeur GĂ©nĂ©ral d’une sociĂ©tĂ© s’est prĂ©sentĂ© Ă la police pour porter plainte contre son directeur financier qu’il soupçonnait d’escroquerie.  Ledit agent comptable central aurait transfĂ©rĂ© les montants fruits de plusieurs transactions faites par la sociĂ©tĂ© avec des clients Ă©trangers sur un compte ouvert aux Ăźles CaĂŻman dont il Ă©tait le titulaire. Le pot aux roses a Ă©tĂ© dĂ©couvert suite Ă la requĂȘte d’un client sur une erreur dans les virements et dont une copie est parvenue au PDG. Une enquĂȘte a Ă©tĂ© ouverte. Le directeur financier en question a disparu de la circulation et un avis de recherche a Ă©tĂ© lancĂ© Ă son encontre.  Fils indigne Un vieil homme de 74 ans entretenait son fils chĂŽmeur, mariĂ© et pĂšre de deux enfants. Le grand-pĂšre avait une maigre retraite et un petit lopin de terre destinĂ© aux cultures maraĂźchĂšres qui lui rapportait de quoi subvenir Ă ses besoins et Ă ceux de son fils. Pourtant, ce n’Ă©tait pas suffisant car le fils ne travaillait pas et n’aidait pas son pĂšre, il ne cessait pourtant pas de rĂ©clamer la vente du lopin de terre pour s’acheter une maison dans le village. Le pĂšre ne l’entendait pas de cette oreille et tenait Ă son terrain. Le fils ingrat est allĂ© jusqu’Ă violenter le vieillard pour l’obliger Ă lui signer un contrat de vente. Ce dernier s’est prĂ©sentĂ© au poste de la garde nationale pour porter plainte. Une enquĂȘte a Ă©tĂ© ouverte et le fils a Ă©tĂ© interpellĂ©.  Vol en plein jour Une boutique de vente de matĂ©riel informatique Ă La Fayette a Ă©tĂ© cambriolĂ©e au milieu de la journĂ©e du mercredi 21 mai 2008. Les voleurs ont exploitĂ© la fermeture entre les horaires du point de vente pour s’introduire Ă l’intĂ©rieur en usant d’un passe-partout et emporter quatre ordinateurs portables qui venaient d’ĂȘtre livrĂ©s. Les voleurs ont refermĂ© la boutique aprĂšs avoir commis leur forfait. A son retour, la vendeuse a alertĂ© son patron qui s’est prĂ©sentĂ© Ă la police pour porter plainte. Une Ă©quipe spĂ©cialisĂ©e s’est dĂ©placĂ©e sur les lieux pour les besoins de l’enquĂȘte. (Source: « le Temps » (Quotidien â Tunis), le 31 mai 2008)â
TGI Lille : âLâĂ©pouse a menti sur sa virginitĂ©, le mariage est annulĂ©â
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Juste deux mots avant de reproduire lâarticle de C. Rotman relatif Ă la dĂ©cision du Tribunal de grande instance de Lille annulant un mariage entre un couple de musulmans pour cause de mensonge sur la virginitĂ© de la mariĂ©e. Câest Ă©tonnant le nombre de papiers et de commentaires que lâon croise sur ce sujet. Et aussi invraisemblable que cela puisse paraĂźtre, je nâen ai pas vu un, mais alors un seul qui ait reproduit la dĂ©cision des juges lillois. Pire encore, il nây en a pas un qui ait repris textuellement le moindre âconsidĂ©rantâ de la dĂ©cision pour informer des rĂ©els enjeux de cette dĂ©cision. On voit de tout : âles juges ont pensĂ©â, âles juges ont estimĂ©â, âles jugent ont fait savoirâ etc, sans que lâon sache exactement au mot prĂšs ce quâils ont dit. Forcement, puisque, hormis le juriste qui a commentĂ© la dĂ©cision sur le Dalloz, aucun journaliste nâa fait son boulot jusquâau bout. Et en guise dâinformation, lâon se retrouve Ă surenchĂ©rir sur le terrain de la dĂ©magogie⊠Quand ce nâest pas pour annoncer: âon y est, la justice française se met Ă appliquer la chariĂą sur le sol de la RĂ©publique.â Du coup, tout le monde y perd : la sĂ©rĂ©nitĂ© de la justice, le citoyen et surtout lâĂ©thique des choix de sociĂ©tĂ© que lâon dĂ©sire adopter. Car contrairement aux apparences, il ne mâa pas semblĂ© que les magistrats lillois se soient prononcĂ©s sur une question religieuse, mais bel et bien sur la question de la formation dâun contrat et ses consĂ©quences sur sa validitĂ© ultĂ©rieure. Les commentateurs, dans leur fougue, ont eu, dans leur ensemble, la facheuse tendance Ă nĂ©gliger que le mariage est dâabord un CONTRAT CIVIL, obeissant de ce fait aux rĂšgles relatives Ă la validitĂ© des consentements exprimĂ©s. Et en lâespĂšce, le mensonge pour ne pas compromettre ce contrat de mariage, peut-il ĂȘtre sanctionnĂ© par son annulation ? Peut-on mentir sur son casier judiciaire pour ne pas effrayer sa âfuture moitiĂ©â, sur son compte en banque, sur une maladie incurable, sur sa virginitĂ© tant du cĂŽtĂ© de lâhomme que de la femme, sans que ces mensonges ne puissent ultĂ©rieurement constituer une cause dâannulation du mariage, car ayant viciĂ© le consentement du conjoint ? Les sociĂ©tĂ©s sont en constante Ă©volution tout comme les rĂ©ponses Ă ces questions. Que les juges lillois aient eu tord ou raison par rapport aux attentes de la sociĂ©tĂ©, cela peut se discuter. En revanche, ce que je trouve non susceptible dâĂȘtre discutĂ©, câest le flot de la dĂ©magogie des nombreux articles que jâai parcourus concernant cette dĂ©cision de justice. Plus rien dâautre Ă dire ! je vous laisse avec lâarticle de C. Rotman de LibĂ©, et lequel article mâa semblĂ©, pourtant, dĂšs plus âmodĂ©rĂ©sâ parmi ceux que jâai lus: Charlotte Rotman, LibĂ©ration du 29 mai 2008 Â
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La mariĂ©e nâĂ©tait pas vierge. Le mariage a Ă©tĂ© annulĂ©. Et câest arrivĂ© prĂšs de chez vous. La dĂ©cision a Ă©tĂ© rendue au mois dâavril par le tribunal de grande instance de Lille. Elle vient dâĂȘtre commentĂ©e dans une revue juridique (1). Les juges ont pensĂ© que le mari plaignant avait Ă©tĂ© trompĂ© sur la virginitĂ© de sa femme, considĂ©rĂ©e en lâoccurrence comme «une qualitĂ© essentielle.» Nuit de noces. X et Y (ils veulent rester anonymes) sont des musulmans français «pas du tout extrĂ©mistes», prĂ©cise lâavocat du mari. Lui est ingĂ©nieur, la trentaine. Elle Ă©tait Ă©tudiante quand ils se sont rencontrĂ©s. «Elle lui a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e comme cĂ©libataire et chaste», note le jugement lillois. Y, elle aussi, assure Ă X quâelle est pure comme il le souhaite et nâa jamais eu de relations sexuelles. Câest ce que croit toute sa famille. Le mariage se fait en grande pompe, comme il se doit. La nuit de noces, le mariĂ© dĂ©couvre que son Ă©pouse a menti. Au bout de quelques heures, il dĂ©barque au milieu des invitĂ©s qui sirotent un dernier jus. Il nâa pas de drap tachĂ© de sang Ă exhiber. Son pĂšre ramĂšne immĂ©diatement Y, sa belle-fille, chez ses parents. Tout le monde se sent dĂ©shonorĂ©. DĂšs le lendemain, lâĂ©poux cherche Ă faire annuler son mariage. Il ne sâagit pas dâune procĂ©dure de nullitĂ© absolue qui frappe les mariages blancs par exemple. Dans ces cas-lĂ , le procureur poursuit le ou les fraudeur(s) qui ont utilisĂ© le mariage Ă dâautres fins que matrimoniales. Ici, il sâagit dâune nullitĂ© relative, rĂ©clamĂ©e par celui qui sâestime victime dâune erreur. Câest une procĂ©dure rare. Lâun des Ă©poux dit quâil sâest trompĂ© sur lâune des «qualitĂ©s essentielles» de lâautre. Mais comment le prouver ? Le problĂšme ne sâest pas posĂ© : la femme a trĂšs vite reconnu avoir dĂ©jĂ eu des rapports sexuels auparavant. «La jeune mariĂ©e avait cachĂ© la vĂ©ritĂ©, convaincue que son fiancĂ© ne lâaurait jamais Ă©pousĂ©e sâil avait connu la rĂ©alité», note le commentateur de la publication juridique. Le plaignant lui a donc reprochĂ© son manque de sincĂ©ritĂ©. «Il mâa expliquĂ© quâelle lui avait menti, se souvient son avocat Xavier LabbĂ©e. Il mâa dit : âJe ne peux pas faire une union solide, basĂ©e sur un mensonge.â» Devant le tribunal, la jeune femme reconnut une fois de plus sa dissimulation. X, lui, voulait non seulement rompre, mais surtout effacer cette union. «Faire comme sâil nây avait jamais rien eu.» Les juges lui ont donnĂ© raison. Ils ont estimĂ© que le mariage avait Ă©tĂ© conclu «sous lâemprise dâune erreur objective» mais aussi quâune telle erreur Ă©tait «dĂ©terminante dans le consentement». En lâespĂšce, Ă leurs yeux, la virginitĂ© lâĂ©tait. Des jugements prĂ©cĂ©dents ont dĂ©jĂ retenu cet article de loi (le 180 du code civil), par exemple quand un Ă©poux a ignorĂ© que son conjoint Ă©tait divorcĂ© ou prostituĂ©, lorsquâil sâest trompĂ© sur son Ă©tat mental ou son aptitude Ă avoir des relations sexuelles normales, note la revue. Salles dâattente. Ce jugement va-t-il servir dâinstrument de menaces au service des fiancĂ©s musulmans (ou dâune autre religion prĂŽnant «le jamais avant le mariage») ? Va-t-il contribuer Ă remplir les salles dâattente des mĂ©decins qui pratiquent les reconstitutions dâhymen ? Ou, derniĂšre hypothĂšse plus optimiste (et plus tordue), cela va-t-il permettre Ă des jeunes femmes poussĂ©es par leur famille dans les bras dâun mari dont elles ne veulent pas de sâen dĂ©barrasser ? (1) Dans le Recueil Dalloz, datĂ© du 22 mai 2008. Source: http://www.liberation.fr
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