30 septembre 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2322 du 30.09.2006

 archives : www.tunisnews.net


Maghreb Confidentiel: Tunisie: Des privatisations très « politiques »… APK-inform : Tunisia rejected ukrainian wheat

Le journal: Quand la banque centrale marque son independance

Le journal Mères célibataires:un drame que boude la societe civile

Le journal: Tourisme à la tunisienne: indigenes chez nous

 
URGENT
Le secrétaire général du parti démocrate progressiste et directeur du journal « Al Mawkef » a reçu une convocation pour se présenter devant le procureur de la république du tribunal primaire de Tunis le lundi 2 octobre 2006 « pour avoir contrevenu au règlement de l’article14 bis du code la presse ».
Sachant que cet article stipule que : « Tout changement d’imprimerie, ou un périodique est imprimé conformément à l’article 14 du présent code, ne peut avoir lieu qu’après une déclaration envoyée, par lettre recommandée avec accusé de réception au ministère de l’Intérieur, cinq jours avant ce changement. »
Alors que le journal « Al Mawkef » n’a jamais changé d’imprimerie, seulement que l’imprimeur, suite à une panne technique,  a été obligé lors de l’avant dernier tirage de faire appel pour effectué ce tirage et d’une façon exceptionnelle  à une autre imprimerie après quoi et pour le numéro de cette semaine de revenir effectué tout les travaux à l’imprimerie initiale. Alerte éléctronique. Traduction de l’administrateur du site (ni revue ni corrigée)
 
(Source: La Liste de diffusion du PDP le 30 septembre 2006)
 

MAGHREB CONFIDENTIEL N° 756, du 28/09/2006 TUNISIE

Des privatisations très « politiques »…

Chercheur au CNRS, Béatrice Hibou vient de commettre un livre puissant sur la Tunisie sous le titre La force de l’obéissance, économie politique de la répression (éd La Découverte). Une fois décantées les pages sur la méthodologie de cette somme savante, ressortent de « pures infos » sur les réseaux politico-financiers au pays du jasmin. Pour les plus pressés, Maghreb Confidentiel recommande le chapitre sur « les créances douteuses » dont bénéficient les « proches du pouvoir à qui le banquier ne peut refuser un prêt même si, par avance, il sait qu’il ne sera jamais remboursé ». En 1986, 136 sociétés et individus monopolisaient 50% des crédits. Aujourd’hui, même si aucune information n’est accessible « l’impression domine que le phénomène s’est, au mieux, maintenu, probablement renforcé ». Beau développement également sur le « nationalitarisme » ambiant avec les difficultés d’Alcatel pour des recrutements ad hoc, de la BNP dans l’UBCI, d’Allianz dans les assurances, de Telefonica dans les télécoms, etc. Quant aux privatisations, à l’exception notable des cimenteries, elles sont d’abord tunisiennes. « Jusqu’en 1998, quasiment aucune entreprise publique n’a été cédée à des groupes privés non tunisiens ». Les compagnies étrangères ne sont pas formellement exclues de la compétition mais simplement « découragées par des blocages administratifs ». Après le résultat de ces courses très « nationalistes », les vrais repreneurs sont masqués, dans les documents officiels, par « divers repreneurs tunisiens », « plusieurs personnes physiques tunisiennes ».… Cela n’empêche pas les bailleurs de fonds, bons princes, d’avoir placé la Tunisie au premier rang de l’aide publique au développement. Tunis reçoit 14% du total des engagements européens du fonds MEDA alors que sa population ne représente que 4% des habitants de la région. Encore bravo !  

Tunisia rejected Ukrainian wheat

 

 
L’Agence d’information ukrainienne « APK-Inform », le 28 septembre 2006 à 13h15  Ukrainian milling wheat exported to Tunisia was rejected and recognized as feed one, reported market operators to APK-Inform on September, 28. According to some data Tunisia did not accept two vessels with wheat of Ukrainian origin because of grain unfitness for food purposes. According to one of the versions wheat was badly damaged by bug-ridden grain. But there is no official confirmation of this information. In the current year Tunisia takes the first place in purchasing of Ukrainian wheat. According to APK-Inform reference to Customs data in July-August 2006 Ukraine exported 127.700 tonnes of wheat to this country for $17.27 mln (against 31.700 tonnes for $3.5 mln for the first two months in the previous marketing year). © 2001-2003 APK-Inform Information Agency (Source : le portail ukrainien http://www.agrimarket.info , le 28 septembre 2006) Lien : http://www.agrimarket.info/showart.php?id=39865

ASSASSINAT D’UN BLOG EN TUNISIE PAR DES AGENTS DE ZABA

 

Salut à toutes et à tous,

 

Le modeste Blog  http://espace.tunisie.over-blog.com/  n’a vécu  que 7 jours en Tunisie  avant que les mercenaires de l’Internet ne l’ interceptent et le censurent pour empêcher les tunisiens d’être au courant de ce qui se passe chez eux, mais pendant ce très cours temps de sa vie il a touché pas mal d internautes en Tunisie et c’est un exploit qu’il a échappé aux assassins de l`ATI,  pendant  1 petite semaine et ce malgré les précautions prises pour ne pas le rendre public .

 

Bientôt un nouveau blog sera mis en ligne  et je vous remercie de votre visite

 

Avec mes meilleures salutations

 

Chokri Yacoub


QUAND LA BANQUE CENTRALE MARQUE SON INDEPENDANCE

Par Houcine BEN ACHOUR                        C’est réellement une première dans les annales de la Banque Centrale de Tunisie (BCT). En effet, l’autorité monétaire semble marquer un peu plus son indépendance d’analyse sur la situation économique et financière du pays. Et elle agit en conséquence, c’est-à-dire en toute indépendance, mais également en toute simplicité, comme si tout cela est dans la logique des choses. En tout cas, c’est ce que révèle, plus qu’il ne suggère comme auparavant, le dernier communiqué issu de la réunion mensuelle du Conseil de la Banque. Certes, on savait que la BCT était tenue d’adopter le Nouveau système de diffusion des données (NSDD) qui impose des normes internationales strictes de transparence sur l’information économique et financière pour toute banque centrale qui veut lever des fonds sur les marchés financiers internationaux. Il suffit d’ailleurs de visiter le site Internet de la BCT pour s’en convaincre. Une véritable mine statistique, d’une fiabilité à toute épreuve. Cela n’empêche pas l’institut d’émission de s’en tenir à une certaine réserve lorsqu’elle procède à une lecture de la conjoncture économique et financière du pays. Le nouveau pas qu’elle a franchi, à travers le communiqué de son dernier Conseil, semble combiner les contraintes précitées et les nouvelles prérogatives que la Banque assume en vertu des amendements apportés dernièrement à son statut. Il ne serait nullement étonnant de voir, d’ici quelque temps, le gouverneur de la BCT consentir, à l’instar de ses pairs Européens, Américain et Japonais, à organiser une conférence de presse, dans la foulée de chaque réunion de son Conseil d’Administration. Ainsi, la Banque des banques a décidé de relever de 25 points de base son taux directeur, qui passe ainsi de 5% à 5,25%. Une information de taille, qui est passée presque inaperçue, les médias s’étant focalisés quasi-exclusivement sur le Rapport 2006 du Forum économique mondial de Davos qui classe la Tunisie au 30ème rang d’une liste de 125 pays en termes de compétitivité globale de son économie. En décidant d’un relèvement de son taux directeur, l’autorité monétaire veut manifestement ramener tout le monde à la réalité. Et celle-ci n’est pas totalement rose. C’est en quelque sorte un coup de tonnerre dans un ciel bleu limpide. Depuis quelques temps, l’économie tunisienne souffre. Elle plie sous le poids des contraintes intérieures et de la flambée des cours du pétrole et de certaines matières premières. Comme pour arrondir les angles, la Banque Centrale se garde bien de livrer des statistiques sur l’évolution de l’activité industrielle. Il en est de même de la balance commerciale. Toutefois, la BCT ne se gêne nullement pour livrer les statistiques dont elle a la charge. Le déficit de la balance courante s’est creusé davantage par comparaison à la même période 2005. Même le tourisme et les transferts des Tunisiens à l’étranger n’arrivent plus à en endiguer les flots. Car si l’on tient compte de l’inflation, les recettes touristiques n’ont presque pas augmenté et les transferts ont très légèrement évolué. Ce déficit courant a réduit en conséquence nos avoirs en devises. Certes, la Tunisie affiche en la matière l’équivalent de 165 jours d’importation contre 126 l’année d’avant. Mais, sans la privatisation de Tunisie Télécom, ces avoirs ne représenteraient, en fait, que 108 jours. Là n’est pas la seule crainte de la BCT. L’inflation prend des proportions menaçantes : 4,7% en huit mois, c’est beaucoup ; surtout pour le taux de change. Parallèlement, on observe l’émergence de tensions inflationnistes : la masse monétaire marque un dérapage certain, en raison d’une part de l’accroissement des concours à l’économie, c’est-à-dire des crédits, et d’autre part des créances nettes sur l’Etat. En somme, tout le monde est en train de s’endetter à tout va. La surchauffe est évidente. Du coup, la BCT n’a pas hésité à lancer un signal ferme. D’autant que ces nouvelles missions le lui permettent. Notamment sa stratégie de ciblage de l’inflation plus que du contrôle de la monnaie. C’est réellement inédit. Et cela va faire grincer bien des dents. (Source : « Le journal », N° 42 du 30 septembre 2006) Lien : http://www.gplcom.com/journal/fr/

Mères célibataires

UN DRAME QUE BOUDE LA SOCIETE CIVILE

Par Elyès BEN SAAD Entre rejet social, sentiment de culpabilité et problèmes matériels, les mères célibataires et leurs enfants souffrent en silence. C’est que la société civile reste en définitive insuffisamment impliquée dans leur prise en charge, ainsi que dans la lutte contre ce phénomène. Bien que la télé ait eu l’audace d’en parler. Sana a 22 ans. Cette mère d’un enfant âgé de 4 ans né en dehors du cadre du mariage légal, commence à reprendre goût à la vie après une tentative de suicide. Elle vient même de trouver un boulot dans un atelier de confection moyennant un salaire de 180 dinars par mois. Une somme modique, certes, mais qui peut atténuer considérablement sa souffrance. La peur, le froid, la misère, Sana en a vu des vertes et des pas mûres. «J’ai vu l’enfer sur terre et tout ce que Dieu promet aux auteurs de ce genre de péché, que j’ai commis. Le jour du jugement dernier me paraît beaucoup plus clément que ce que j’ai vécu ici bas», confie-t-elle amère. Orpheline à l’âge de sept ans, cette fillette originaire du nord-ouest a été jetée dans la rue par ses proches. A l’âge de 13 ans, elle a commencé à se prostituer, «pour survivre» justifie-t-elle. N’ayant même pas achevé ses études primaires, elle ne savait pratiquement rien sur la sexualité et les risques des rapports non protégés. Conséquence : elle est tombée enceinte à son 18ème printemps. Mère courage, dans son genre, elle a décidé malgré tout de garder son enfant. «Etant moi-même un enfant de la rue, je ne veux pas que mon fils connaisse la même expérience», lance-t-elle affirmative. L’histoire de Latifa, mère célibataire d’une fille de14 ans, prend, elle aussi, les allures d’un véritable drame. Issue d’un milieu social défavorisé, cette femme âgée de 30 ans a grandi à la cité Hélal, un quartier populaire situé à quinze kilomètres de Tunis, avec son père alcoolique, sa mère malade mentale et ses cinq frères qui ne quittent la prison que pour y revenir quelques jours après. Voulant fuir cette misère, la jeune fille s’est jetée dans la gueule du loup en se réfugiant dans une relation amoureuse avec un délinquant du quartier. Harcelée par ses frères, elle a fini par quitter la maison pour s’installer chez son «prince charmant» au centre ville de Tunis, où elle tomba enceinte sans même s’en rendre compte. Drame commun : le père biologique de sa fille n’a jamais avoué sa paternité ; avant de partir tenter sa chance en Italie sur une «embarcation de la mort». Aujourd’hui, Latifa culpabilise de manière continue : «c’est vrai que j’ai tiré le mauvais numéro dans la loterie du mektoub (le sort), mais je suis bien responsable de tout ce qui m’est arrivé. Je le sens dans le regard de ma fille». Crise de sexualité Le phénomène des mères célibataires est encore souvent passé sous silence en Tunisie, en raison du tabou social qui l’entoure. Ces femmes sont dans la plupart des cas rejetées par leurs familles et la société, tout comme leurs enfants, étant les fruits du péché. «La culture arabo-musulmane considère le fait d’avoir des rapports sexuels avant le mariage comme une atteinte aux mœurs et à la pudeur», souligne le professeur Héla Chelly, chef du service de gynécologie-obstétrique au Centre de Maternité et de Néonatologie de Tunis (CMNRT). Et d’ajouter : «les études de sciences sociales expliquent le phénomène comme étant l’un des symptômes de la crise de la sexualité et de la foi dans le monde arabo-musulman qui connaît des mutations profondes». Quoiqu’il en soit, le nombre des mères célibataires ne cesse d’augmenter au fil des années. En tout cas, les cas recensés. On en comptait 151 en 1962. Ce chiffre a atteint la barre de 1600 en 2003. A titre d’exemple, en 2005, le CMNRT a fait accoucher 76 mères célibataires en, dont 15 âgées de moins de 20 ans et 47 entre 20 et 29 ans. La majorité de ces mères célibataires (47%) ont entre 21 et 25 ans. 15% d’entre elles sont âgées entre 26 et 30 ans et 10% se situent dans la tranche d’âge 13-18 ans. Souvent, les mères célibataires se trouvent être des ouvrières, des femmes de ménage ou des sans profession. Fait inquiétant, cependant, des écolières représentent 25% du total. Pourtant, la recrudescence du phénomène ne semble pas inquiéter outre mesure la société civile. C’est à peine si quelques associations féministes s’émeuvent, de temps à autre, de la situation des ces femmes et de leurs enfants. La réalisation d’études exhaustives permettrait, certes, de mieux appréhender le phénomène, mais le plus important serait de voir la sensibilisation des catégories à risque prendre l’ampleur utile. Afin que ce drame puisse être bien cerné, en attendant qu’on puisse mettre fin aux ravages de cette courbe ascendante. (Source : « Le journal », N° 42 du 30 septembre 2006) Lien : http://www.gplcom.com/journal/fr/article.php?article=733&gpl=42

Tourisme à la tunisienne

INDIGENES CHEZ NOUS

Par Hella HABIB Une image s’arrête parfois dans notre esprit, sans l’avoir réellement vue, ou vécue, telle cette illustration, chargée de souvenirs lointains, jaunie par le temps et dépassée par les événements, de femmes étrangères grandes et belles, à la peau dorée, se baignant et bronzant, et des gosses entre l’enfance et la première jeunesse, bruns et poussiéreux, habillés en guenilles, les lorgnant à travers les quadrillés des fils barbelés. Ces entrelacs frontaliers et hauts séparent deux mondes, celui d’un monde opulent et civilisé, quoique expatrié, et l’autre pauvre et sous-développé mais sur terre sienne. Depuis, les temps ont changé, les créatures ne sont plus aussi belles ou la catégorie des “visiteuses” a bien changé et les enfants “voyeurs” ont grandi et ont pu franchir ces fils limitrophes de ce qui semblait être le paradis sur terre, qui leur était, il fût un temps, interdit. C’est pourquoi, ce cliché naïvement symbolique, ne suscitant plus ni dédain, ni slogans, ni bouillonnante révolte, a perdu l’essentiel de sa signification. S’il vous traverse l’esprit, chassez le. Les hôtels en Tunisie, produits de recherches architecturales et de mixtures artistiques, tous courants confondus, peints à la chaux pour faire original ou couverts de marbre pour faire grand ; patrimoine moderne, faisant notre fierté, résultat d’un choix politique, quand les choix étaient difficiles, ne sont plus ce sésame qui ne s’ouvre qu’à coups de monnaies étrangères, mais le dinar, convertible ou non, a lui aussi son droit d’entrée. Des hôtels, selon une option prônée par l’Etat, clamée par les professionnels, réclamée par les tunisiens eux mêmes, se sont ouverts à ces tunisiens. Cependant, est-il permis à tout tunisien, gagnant correctement sa vie, ne possédant ni carte d’adhèrent ni ne payant aucune autre forme de cotisation durant l’année, d’accéder à un hôtel ou à un club pour y passer quelques jours ? Est-ce suffisant de se munir d’un carnet de chèque pour pouvoir en profiter ? Selon les bruits qui courent, non. Il faudra en plus, avoir une connaissance, un bras long ou même court, un simple commis travaillant à l’intérieur de l’établissement suffirait, encore faut-il qu’il soit en mesure de prêter assistance, pour être bien reçu, bien servi ou pour ne pas risquer d’être tout simplement refoulé, dès le portail extérieur et humilié devant femme et enfants. Car, en plus du gabarit bien choisi des gardiens de ces chasses bien gardées, et selon un mot d’ordre manifestement donné, les gardiens peu accueillants, à la limite de l’agressivité, le regard scrutateur et le torse avancé, se sentent investis du rôle important de ramener à leur juste valeur, ces tunisiens insistants, n’ayant pour autre munition que des bagages et une bourse pourtant bien garnie. Le secret, ouvrant l’accès de ce sanctuaire, est une sorte de mot de passe à formuler à l’entrée, et s’il le faut, à chaque commande passée, tel énoncer le nom de cette fameuse connaissance, ou mieux encore, le nom d’un proche ou d’un ami du gérant, ou, question de faire de l’effet, se faire passer, carrément, pour une connaissance du maître des lieux. Accéder donc à un hôtel, pour un touriste bien de chez nous, n’est plus seulement une affaire de sou, mais pour y être reçu correctement et y séjourner agréablement, il se doit de gérer tout un programme relationnel compliqué. Comme s’il ne suffisait pas à notre touriste “autochtone” de payer quatre fois plus cher son séjour que le touriste étranger, il lui faudra, en plus, bénéficier d’un quelconque appui qui lui accordera ou donnera l’ordre de lui accorder de petites faveurs ; une coupe de glace pour les enfants, un poisson plus gros que celui de la table voisine, une assiette de fruits ou de gâteaux traditionnels présentée dans la chambre. A ce niveau, la connaissance n’est pas indispensable, la coupe de glace, les enfants s’en passeront bien. Mais quand il s’agit de consentir une remise, quand les tarifs hôteliers sont exorbitants, par rapport, non seulement, aux services présentés, mais par rapport aux rentrées d’argent de la plupart des tunisiens, ou alors de baliser les contraintes quotidiennes qui se soulèvent à tout moment du séjour, cet appui devient nécessaire. À l’instar de ces incidents fréquents, rater, par exemple, le petit déjeuner et trouver les portes du restaurant à 9h du matin, désespérément closes, lorsqu’on dort, chaleur et esprit de vacances y sont pour beaucoup, à 3h du matin. Les restaurants des hôtels, par un planning inqualifiable, le même d’ailleurs, été comme hiver, ouvrent à 6 h du matin et ferment à 9h30, pour servir le déjeuner à midi et le dîner à 18.30, c’est à dire, avec le décalage horaire estival, carrément pendant la sieste. La connaissance devient alors utile pour vous débrouiller quelque chose de comestible à vous mettre sous la dent, et il ne faut surtout pas compter sur les serveurs qui vous lorgnent de derrière, quand vous avez le visage aplati sur la vitre pour leur demander d’ouvrir. Rien n’a y faire, rigueur oblige, un horaire étrangement bien suivi dans une aire de laisser-aller presque généralisé. Ou alors, s’ils daignent finalement vous ouvrir, c’est pour trouver les plateaux vides et le buffet dégarni parce qu’ils ont débarrassé avant l’heure, ou encore, événement ordinaire, la ration suffisante à tous les clients n’a pas été prévue. Ce personnel hôtelier, assigné aux mêmes tâches répétitives, tous les jours et à la même heure, fait voir sa lassitude et son exaspération, sans autre forme de gêne, avec de l’insolence dans les manières et des obscénités qui fusent de partout, sous prétexte que les clients, les “vrais”, ceux grâce à qui l’établissement est rentabilisé, ne déchiffrent pas leurs grossièretés. Notre touriste “indigène”, avec sa famille, devient ainsi le souffre douleur des serveurs et du personnel et ses mésaventures sont nombreuses et ridicules, elles font rire quand elles ne font pas pleurer. A qui s’en prendre ? A tout le monde, sauf aux garçons et serveurs, ils ne se situent que vers le bas d’une échelle hiérarchique bien achalandée ; du patron, au gérant, au chef du personnel en passant par les directeurs toutes options, la liste est longue. Tout ce beau monde, par les formations requises ou des expériences acquises ou les deux à la fois, sait gérer des établissements et sait se faire obéir. Il suffit d’observer ces mêmes serveurs faire leur travail et bien le faire, quand il s’agit de servir la famille du patron, son fils, son petit fils, la belle fille et les amies de la belle fille. Les plateaux étincelants et les feuilles de menthe surélevées sur des coupes de thé glacé ou autres produits appétissants, que le commun des clients, n’a ni vus ni goûtés, et dans tous les cas, jamais servis de cette manière si exquise. Ces employés servant le patron et les familles parentes et alliées avec le sourire et une assiduité qui font plaisir à voir, font leur travail avec diligence et professionnalisme, sans jamais se départir d’une mine alliant la bonne humeur et la discrétion, pour servir cette bande bruyante autour de la piscine ou ces dames parées de tenues de bain, aux coupes parfaites et aux couleurs assorties, remarquées par leur chic époustouflant d’élégance. Sans doute, par instinct de conservation de l’emploi ou à cause de cette malheureuse mentalité d’asservissement qui sévit largement, encore de nos jours, ces dits serveurs, quelque temps auparavant, insolents et traînant le pas, font preuve d’empressement et d’un sens du détail, pour servir et resservir aussi longtemps, que ce clan de jeunes animés ou ces dames gracieuses, le souhaiteraient. Il aurait été préférable de voir la même fermeté se faire valoir pour présenter le même type de services, sur le même pied d’égalité, à tous les clients de l’hôtel, payants ou non. Ou alors se montrer plus discrets pour ne pas permettre cette redoutable comparaison. Entre un touriste étranger, décontracté, maniant une aisance déroutante, quoiqu’il arrive, sans faire de remarques quant à la qualité du service, ni réagir aux mauvaises manières, parfois visibles, mais décide, rarement de revenir vers notre destination, et entre la bande bruyante ou élégante du paternel et le dénigrement du personnel, notre touriste local, profitera comme il pourra de son séjour. Un séjour, qui a saigné à blanc son budget et quelques fois son amour propre, sur cet îlot off shore, situé pourtant en terre natale, reconquise. Oui, reconquise, car par des temps non lointains et heureusement révolus, les tunisiens n’avaient pas le droit de traverser une plage de bout en bout et longer les plages privées attenantes à ces hôtels, aujourd’hui, la promenade au bord de la mer est permise, mieux encore, et suite à des efforts louables, à côté de ces plages réservées, des parcelles ont été aménagées avec location de parasols et chaises longues, ouvertes à ceux qui le souhaitent et très abordables pour les bourses moyennes. Quant à notre touriste “made in tunisia”, il a tiré quelques profits de son séjour, malgré tout ; ses enfants, ceux qui, naguère, observaient à travers les fils de fer, se sont, aujourd’hui, bien amusés ! Sinon, la peau brunie et l’air convaincu, il annoncera à tout le monde, dès son retour, à ses collègues et à sa belle famille, que son séjour à l’hôtel, devenu un critère d’évaluation sociale, s’est très bien déroulé. (Source : « Le journal », N° 42 du 30 septembre 2006) Lien : http://www.gplcom.com/journal/fr/article.php?article=736&gpl=42

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