29 juin 2009

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TUNISNEWS

9 Úme année,N° 3324 du 29.06.2009

 archives : www.tunisnews.net  


Slim Bagga: La vengeance de Souha Arafat Xinhua: Chine et Tunisie s’engagent Ă  consolider leurs liens bilatĂ©raux

AP: L’OMT prĂ©voit une baisse du tourisme mondial de zĂ©ro Ă  -3% en 2009

AFP: Des réfugiés, à Malte, racontent leurs errances

Sami Ben Abdallah: Alaya Allani: le mouvement islamiste en Tunisie

Le Quotidien: El Manar : Une fan de Jackson se suicide?

RĂ©alitĂ©s: “Habib Bourguiba, Le Bon Grain et l’Ivraie”* de BĂ©ji CaĂŻd Essebsi – Devoir de mĂ©moire

JDD: Maroc: Trois journaux condamnés

AFP: Sahara: Christopher Ross “optimiste” pour “une premiĂšre rĂ©union informelle”

AFP: Dialogue Fatah/Hamas: L’AutoritĂ© annonce la libĂ©ration de 100 dĂ©tenus

Libération: La France humiliée par Tsahal

Jeune Afrique: L’Iran s’en prend Ă  l’Occident


La vengeance de Souha Arafat
Au lendemain du fiasco politique et diplomatique enregistrĂ© lors de la tenue du CongrĂšs de l’Organisation de la femme arabe Ă  Tunis les 25 et 26 juin, LeĂŻla Ben Ali s’est, Ă  n’en point douter, remĂ©morĂ©e les coups bas qu’elle avait portĂ©s depuis deux annĂ©es, Ă  sa dĂ©sormais ennemie Souha Arafat, l’épouse de feu Yasser. DĂ©chue de sa nationalitĂ© tunisienne, ses biens et son argent confisquĂ©s pendant de longs mois, la veuve palestinienne longtemps accueillie au Palais Ă  bras ouverts, avait dĂ» quitter prĂ©cipitamment la Tunisie amie pour s’installer Ă  La Valette, Ă  Malte, chez son frĂšre ambassadeur, en attendant de rĂ©organiser sa vie bouleversĂ©e par la cupiditĂ© de Leila Ben Ali. Le monde arabe s’était Ă©mue unanimement quoique discrĂštement de la conduite de la Pharaone Leila I de Tunis Ă  l’égard de la compagne de Yasser Arafat et de sa petite fille. Du coup, les ex-amies en affaires sont devenues les pires ennemies. Et Souha ne manqua pas d’habiller pour l’hiver Leila auprĂšs des chefs d’Etats arabes mais aussi leurs Ă©pouses
 Rappelons que c’est le colonel Kadhafi et le Cheikh Mohamed Mektoum de DubaĂŻ qui avaient mis un point d’honneur Ă  ce que la veuve palestinienne rĂ©cupĂšre ses biens restĂ©s Ă  Tunis. Mais le mĂ©pris par lequel Zinochette fut traitĂ©e, plus tard, aux Emirats arabes unis, notamment par la reine Rania de Jordanie et certaines autres Ă©pouses arabes de chefs d’Etat en disait long sur les prĂ©cieuses indiscrĂ©tions qu’a distillĂ©es Souha lors de ses apartĂ©s avec elles
 Or, depuis de longues semaines, la presse tunisienne et notamment la tĂ©lĂ© se sont mobilisĂ©es pour donner au CongrĂšs de l’Organisation de la Femme arabe (0FA), que prĂ©side LeĂŻla la douce jusqu’en 2011, un Ă©vĂ©nement Ă  relent international de premier plan, Ă©vinçant souvent l’activitĂ© prĂ©sidentielle des Ă©crans. La Ligue arabe comprend 22 Etats, et autant de femmes dans l’Organisation. Mais seules trois d’entre elles, la Marocaine Lalla Salma, la palestinienne Oum Abbes et l’émiratie, prĂ©sidente sortante, Chikha Ftima ont daignĂ© se dĂ©placer Ă  un Ă©vĂ©nement qui a fait pschitt
 Des figures actives et influentes telles la reine Rania de Jordanie, Sheika Mozah du Qatar ou Suzanne Moubarak d’Egypte ont prĂ©fĂ©rĂ© se consacrer Ă  des sĂ©ances de shopping Ă  Paris tout en se dĂ©lectant de la gifle adressĂ©e Ă  une manipulatrice, prophĂšte dĂ©sormais seulement en Tunisie. Pour ne pas dire seulement auprĂšs de son PrĂ©sident de mari
 Et pour cause, comment ces femmes arabes dont la plupart s’immiscent rarement dans la vie gouvernementale, auraient-elles pu souffrir d’ĂȘtre prĂ©sidĂ©es par une femme qui a Ă©rigĂ© en art la manigance et le complot ? Comment pouvaient-elles faire table rase de la confidence de Souha Arafat Ă  Rania de Jordanie selon laquelle Leila agissait dans l’ombre pour faire marier sa jeune niĂšce au Cheikh Maktoum de Dubai, un homme dĂ©jĂ  mariĂ© Ă  la soeur du roi Abdallah II de Jordanie ? L’évĂ©nement dont nous a rebattu les oreilles s’est soldĂ© par la gifle que l’on sait Ă  prĂ©sent. Souha Arafat doit ĂȘtre aux anges, et Leila ramenĂ©e Ă  sa juste dimension sur le plan international

 
Slim Bagga (Source : le blog « CHAKCHOUKA TUNISIENNE, UN BLOG PARFUMÉ AU JASMIN » hĂ©bergĂ© par « Bakchich » (Hebdomadaire satirique – France), le 29 juin 2009) Lien: http://www.bakchich.info/La-vengeance-de-Souha-Arafat,08167.html
 

ATF
Chers-es  amis-es,   L’inhumation de Said est prĂ©vue au CimetiĂšre du Jellaz Ă  Tunis le Mardi 30 Juin 2009 Vers  16h. (aprĂšs la priĂšre de « El ASSIR »).   Adresse des parents Ă  Tunis : 14 , rue du Caire – l’Ariana – Tunis


Communiqué urgent n°9

29.06.2009 Lundi MĂȘme situation : Le contrĂŽle strict en face de notre maison se poursuit toujours 24/24 sans interruption avec un nombre de voitures et d’agents de la police civile.

Urgent Release n°9

29.06.2009 Monday Same situation : The strict control in front of our house is kept 24/24 without interruption with a number of  police civil cars and agents.

Hend Harouni


Chine et Tunisie s’engagent Ă  consolider leurs liens bilatĂ©raux
 
BEIJING, 29 juin (Xinhua) — Les ministres des Affaires Ă©trangĂšres chinois et tunisien se sont entretenus lundi Ă  Beijing, s’engageant Ă  consolider les liens entre les deux pays et Ă  renforcer une coopĂ©ration mutuellement avantageuse. Les relations sino-tunisiennes se dĂ©veloppaient rĂ©guliĂšrement depuis l’Ă©tablissement des relations diplomatiques bilatĂ©rales il y a 45 ans, a soulignĂ© le ministre chinois des Affaires Ă©trangĂšres Yang Jiechi Ă  son holomogue tunisien Abdelwahab Abdallah, en visite en Chine. “La Chine est prĂȘte Ă  travailler avec la Tunisie pour consolider cette amitiĂ© traditionnelle et promouvoir une coopĂ©ration mutuellement avantageuse”, a-t-il poursuivi. De son cĂŽtĂ©, Abdelwahab Abdallah s’est dĂ©clarĂ© satisfait du dĂ©veloppement de la coopĂ©ration et a apprĂ©ciĂ© l’assistance que la Chine a apportĂ© Ă  son pays. Il a souhaitĂ© que la Tunisie et la Chine renforcent la coopĂ©ration amicale et mutuellement avantageuse dans les domaines du tourisme, de l’informatique et de la technologie afin de repousser Ă  un plus haut niveau les relations bilatĂ©rales. Les deux ministres des Affaires Ă©trangĂšres ont signĂ© un pacte de coopĂ©ration Ă©conomique et technique Ă  l’issue de leurs entretiens.


L’OMT prĂ©voit une baisse du tourisme mondial de zĂ©ro Ă  -3% en 2009

AP | 29.06.2009 | 20:56 RĂ©sultat de la crise Ă©conomique et financiĂšre internationale, la croissance du tourisme dans le monde devrait ĂȘtre nulle en 2009, voire reculer jusqu’Ă  3%, a dĂ©clarĂ© lundi Ă  Tunis le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), Taleb Rifai. La croissance du secteur a reculĂ© de 1% pour les six premiers mois de l’annĂ©e, a-t-il expliquĂ© lors d’une confĂ©rence de presse Ă  l’occasion de sa visite Ă  Tunis. Selon lui, l’Europe, premiĂšre destination touristique de la planĂšte qui a attirĂ© 55% des 924 millions de touristes en 2008, est le continent le plus touchĂ© par la baisse du flux touristique, citant le cas de l’Espagne qui a accusĂ© une chute de 12 points Ă  la mi-2009. En revanche, l’impact de la crise sur les pays du sud de la MĂ©diterranĂ©e a Ă©tĂ© “plus modĂ©rĂ©”, a-t-il relevĂ©. Il a qualifiĂ© de “success story” l’Ă©volution de l’industrie touristique en Tunisie qui, malgrĂ© “une conjoncture trĂšs difficile” enregistre un taux de croissance “trĂšs positif” de 3%. Le ministĂšre tunisien du tourisme prĂ©voit pour 2009 une hausse des touristes maghrĂ©bins, prĂšs de deux millions de Libyens et plus d’un million d’AlgĂ©riens, qui compenserait quelque peu le dĂ©ficit des marchĂ©s traditionnels europĂ©ens. FraĂźchement Ă©lu Ă  la tĂȘte de l’OMT, une institution spĂ©cialisĂ©e des Nations unies, le Jordanien Rifai considĂšre que la crise actuelle constitue “un tournant essentiel”. Elle dĂ©bouchera dans les annĂ©es Ă  venir sur un “changement de la carte touristique”, avec de nouveaux produits et marchĂ©s, pronostique-t-il. Quelque 90 millions de touristes, ainsi, devraient venir de Chine Ă  l’horizon 2012. AP

Des réfugiés, à Malte, racontent leurs errances

AFP, le 27 juin 2009 Ă  11h51 Par Anne-Marie LADOUES LA VALETTE, 27 juin 2009 (AFP) – Ils sont 80 rĂ©fugiĂ©s, un peu empruntĂ©s devant le ministre de l’Immigration Eric Besson qui s’apprĂȘte Ă  les accueillir en France. Ils ne sont rien par rapport aux 67.000 migrants qui ont traversĂ© la MĂ©diterranĂ©e pour demander l’asile en Europe, pourtant leur errance rĂ©sume toutes les errances. Ainsi Abdul Rashid, 22 ans, qui a quittĂ© Mogadiscio en janvier 2008 pour fuir les dĂ©vastations de la Somalie. Il a eu de la chance, son parcours a Ă©tĂ© assez rapide: avec un groupe d’amis, ils ont gagnĂ© Djibouti puis, finalement, la Libye. Il se souvient trĂšs exactement que le passeur leur a demandĂ© 2.680 dollars Ă  chacun. Des souffrances qu’ils ont traversĂ©es, il ne dit rien, juste que ses compagnons sont restĂ©s en prison en Libye. Lui, il a payĂ© une fois de plus, 850 dollars cette fois, pour traverser la mer avec 27 autres migrants sur une petite embarcation. Trois jours, pour une traversĂ©e de 300 km, avec comme unique point de mire “l’Europe”. L’Europe, ce sera Malte avec, d’abord, la case “prison” – que les EuropĂ©ens baptisent pudiquement centre de rĂ©tention – pendant 4 mois. Ensuite, il obtient la “protection” du gouvernement maltais (un statut lĂ©gĂšrement infĂ©rieur Ă  celui de rĂ©fugiĂ©, selon la Convention de GenĂšve). En attendant un hypothĂ©tique job, le gouvernement maltais lui a versĂ© 130 euros par mois et la possibilitĂ© de vivre dans un camp ouvert. Il est ravi d’avoir aujourd’hui un avenir: avec 79 autres personnes, et leurs 20 enfants, il va partir s’installer en France le 9 juillet. GrĂące Ă  l’appui du gouvernement français, ils vont bĂ©nĂ©ficier d’un logement, d’une aide financiĂšre, d’un permis de sĂ©jour – un an renouvelable. Autour de lui, d’autres rĂ©fugiĂ©s racontent leurs errances. Plus longue souvent, comme celle de TourĂ©, 34 ans, qui a quittĂ© la CĂŽte d’Ivoire il y a sept ans. Lui aussi est arrivĂ© en Libye et lui aussi a errĂ© sur le rivage en quĂȘte d’un passeur: 1.000 dollars pour se retrouver Ă  235 sur une coquille de noix. Le voyage, inhumain, a durĂ© 3 jours et 4 nuits. D’autres encore racontent sobrement leurs tribulations et l’espoir, tĂ©nu, d’un avenir meilleur. Vendredi, Ă  La Valette, le ministre Eric Besson l’a promis: l’an prochain, la France renouvellera cette opĂ©ration en accueillant une centaine de personnes. “Mais ce n’est pas un engagement pluriannuel”, a-t-il prĂ©venu avant d’exhorter les autres Etats de l’UE Ă  “prendre leur part du fardeau”. L’an dernier, plus de 67.000 personnes ont traversĂ© la MĂ©diterranĂ©e pour demander l’asile en Europe, plus de la moitiĂ© d’entre eux arrivant en Italie et Ă  Malte (400.000 habitants sur 315km2). Depuis que l’Italie a repoussĂ©, il y a quelques semaines, des candidats Ă  l’immigration vers les cĂŽtes libyennes, le courant semble s’ĂȘtre quelque peu  tari. Le pĂšre Joseph Cassar, du Jesuit Refugee Service, qui opĂšre dans les trois principaux camps de rĂ©tention de l’archipel, hoche la tĂȘte: “les routes peuvent bien changer, elles sont toujours plus dangereuses. C’est comme l’eau, on ne peut l’empĂȘcher de couler….”


Alaya Allani: le mouvement islamiste en Tunisie

A Tunis, j’ai fait le tour de plusieurs librairies Ă  la recherche de cet ouvrage, aucune ne le vendait. L’ouvrage est pourtant “officiellement autorisĂ©” mais je ne sais pas dans quelle librairie on peut le trouver. J’ai posĂ© la question, on m’a dit que ça coutait 40 dinars! Et comme je ne connaissais pas le prix exact, j’ai cru. Je l’ai cherchĂ© en France, (introuvable) et j’ai mĂȘme demandĂ© Ă  un ami de voir plusieurs librairies marocaines, introuvable aussi. A lire le rĂ©sumĂ©, il semble intĂ©ressant.

Commentaire d’un lecteur sur ma page Facebook :

« Le ridicule ou le rĂ©voltant est que le livre est une thĂšse de doctorat soutenue en Tunisie, dans une universitĂ© Tunisienne. Et maintenant il circule sous le manteau! A propos de “chertĂ©”, je n’ai dĂ©boursĂ© que huit (8) dinars pour l’avoir». (fin)

Ou peut-on acheter cet ouvrage ? Il faut aussi reconnaitre que la maison d’Ă©dition aurait pu faire un petit effort en lui faisant de la pub et en indiquant ou on peut l’acheter!

A rappeler que l’auteur M. Alaya Allani est un membre de la commission de dĂ©veloppement politique du MDS (Mouvement des dĂ©mocrates Socialistes, opposition reconnu, plusieurs dĂ©putĂ©s au parlement).

(Source : le Blog de Sami Ben Abdallah, le 29 juin 2009)

Lien :http://samibenabdallah.rsfblog.org/


  El Manar : Une fan de Jackson se suicide?

Tunis – Le Quotidien

On croit savoir qu’une jeune fille originaire d’El Manar (Tunis nord) est dĂ©cĂ©dĂ©e vendredi soir aprĂšs avoir pris une quantitĂ© importante de comprimĂ©s. La victime aurait passĂ© toute la journĂ©e Ă  Ă©couter les tubes de son idole, le roi de la POP Michael Jackson qui a trouvĂ© la mort dans des circonstances mystĂ©rieuses la veille dans son sĂ©rail Ă  Los Angeles. Cette mort tragique avait marquĂ© la jeune fille qui s’est isolĂ©e dans sa chambre oĂč elle avait passĂ© la journĂ©e Ă  passer et Ă  repasser les tubes de la star de la POP avant que le drame ne se produise.

H.M.

(Source : « Le Quotidien » (Quotidien – Tunis), le 29 juin 2009)


“Habib Bourguiba, Le Bon Grain et l’Ivraie”* de BĂ©ji CaĂŻd Essebsi

Devoir de mémoire

Par Ahmed OunaĂŻes

L’ouvrage de M. CaĂŻd Essebsi couvre prĂšs de cinquante ans de la vie politique tunisienne. Cet Ă©pisode illustre la prise en charge du destin de la Tunisie par un parti, le NĂ©o Destour, et par un groupe de patriotes qui, sans ĂȘtre nĂ©cessairement liĂ©s entre eux par des liens d’amitiĂ©, partageaient une foi commune, irrĂ©sistible, dominante, parfois Ă©crasante. TrĂšs tĂŽt, Habib Bourguiba s’est imposĂ© comme le chef du groupe et, en dĂ©pit des pĂ©ripĂ©ties et des adversitĂ©s, il est restĂ© le chef jusqu’au bout. Ce groupe formait une avant-garde : jamais passif, il prenait l’initiative, forçait l’évĂšnement et tirait la sociĂ©tĂ© vers l’avant. Il en payait toujours le prix, mais il se posait toujours Ă  l’avant-garde. BĂ©ji CaĂŻd Essebsi prĂ©sente Habib Bourguiba Ă  chacune des sĂ©quences qui ont marquĂ© ce parcours ; il prĂ©sente aussi les hommes clĂ©s dont le rĂŽle Ă©tait dĂ©terminant dans l’issue de toutes les Ă©preuves, ainsi que certaines figures parmi les martyrs de la rĂ©sistance. Une place Ă  part revient aux femmes qui ont entourĂ© ou accompagnĂ© Habib Bourguiba. Nous dĂ©couvrons non seulement l’enchaĂźnement et le relief des Ă©vĂšnements, mais aussi l’atmosphĂšre de l’époque ainsi que les acteurs, les plus illustres comme les plus humbles, et parfois les plus pittoresques. La contribution majeure du livre tient Ă  la rĂ©flexion politique. Au-delĂ  des faits, BĂ©ji CaĂŻd Essebsi pose les problĂšmes de la Tunisie en lutte et de la Tunisie en reconstruction. Je retiendrai trois thĂšmes qui, Ă  mon sens, ont commandĂ© le tournant de ce demi-siĂšcle tunisien. Le projet de sociĂ©tĂ© Dans le chapitre “Le temps des rĂ©formes”, BĂ©ji CaĂŻd Essebsi Ă©crit : « Habib Bourguiba Ă©tait porteur d’un projet de sociĂ©tĂ© longtemps avant qu’il n’accĂšde au pouvoir, et il avait hĂąte de le dĂ©livrer. C’était le plus important. Avec ou sans la souverainetĂ© extĂ©rieure, il fallait s’attaquer aux causes profondes de l’immobilisme et de la rĂ©gression et dĂ©livrer la sociĂ©tĂ© des pesanteurs ataviques qui l’écrasaient». L’auteur conclut : « J’adhĂ©rais de toute mon Ăąme Ă  son appel, Ă  sa dĂ©marche et au sens de son nouveau combat. » C’est ce projet de sociĂ©tĂ© qui identifie Bourguiba et qui le distingue des autres dirigeants arabes ou africains, notamment maghrĂ©bins. Les objectifs ne font pas problĂšme : il s’agit pour tous de moderniser le pays, le sortir de l’archaĂŻsme, gĂ©nĂ©raliser l’enseignement, amĂ©liorer l’hygiĂšne et la santĂ©, assimiler les techniques modernes
Or, dans cette perspective, Bourguiba ne s’en tient pas Ă  une approche Ă©volutivequi s’attache Ă  amĂ©liorer l’acquis dans les structures sociales existantes, ce que le Maroc par exemple a privilĂ©giĂ©. Il vise une rĂ©novation radicale: la mise en question de l’ordre social et, tout autant, la mise en relation de la Tunisie avec la civilisation de notre temps. Ce projet de sociĂ©tĂ© est compris par les Tunisiens, sadikiens et zitouniens, mais il n’est pas apprĂ©hendĂ© par la classe politique arabe du Machrek, ni par les Tunisiens disciples des Ă©coles du Machrek. Bourguiba a forcĂ© la sociĂ©tĂ© Ă  se mettre en question: pour lui, l’ordre social doit ĂȘtre rĂ©formĂ© dans ses fondements. A la diffĂ©rence de l’ordre cĂ©leste qui relĂšve du divin, l’ordre social doit procĂ©der de la volontĂ© de l’homme. C’est l’homme, par la force de la raison, qui doit dĂ©terminer les conditions de la vie en sociĂ©tĂ©. Il est la source de la lĂ©gislation et le garant de l’ordre collectif qui commande la coexistence des citoyens. L’homme de notre temps ne saurait s’astreindre Ă  un ordre social imposĂ©, et au surplus figĂ©, mĂȘme s’il se prĂ©vaut d’une autoritĂ© transcendante. C’est l’homme universel qui est au cƓur du projet bourguibien. L’homme de l’Islam ne peut pas renoncer Ă  son essence du seul fait de la foi islamique. S’il est vrai que des prescriptions coraniques fixent des limites Ă  la marge d’initiative du lĂ©gislateur, l’effort d’intelligence et d’interprĂ©tation doit trancher le dilemme. Cette contrainte est Ă  la mesure de l’homme, elle n’est certainement pas au-dessus de sa capacitĂ©. Pour Habib Bourguiba, l’homme est le centre de l’ordre social, y compris en pays d’islam. el est le principe du projet de sociĂ©tĂ© bourguibien. Tout part de ce principe : la liquidation des Habous, la fin de la famille patriarcale et de l’allĂ©geance tribale, le nom patronymique, le Code du Statut Personnel, la popularisation des techniques de contrĂŽle des naissances, la suppression du voile, l’unification du systĂšme judiciaire, la fixation du calendrier lunaire au moyen du calcul astronomique
 y compris le maintien de l’enseignement de la langue française afin de mieux accĂ©der aux voies de la modernitĂ© et de l’universalitĂ©. L’homme, y compris le Musulman, doit ĂȘtre maĂźtre de son destin sur terre. Pour la Tunisie, c’est un principe rĂ©volutionnaire. Ce n’est pas une querelle des anciens et des modernes, ni un conflit droite-gauche, c’est une rĂ©volution philosophique. Elle reflĂšte une Ă©volution de civilisation, en ce sens que la sociĂ©tĂ© tunisienne s’est hissĂ©e, dans letemps, Ă  un niveau d’exigence oĂč le principe d’égalitĂ© et le principe de responsabilitĂ© sont intĂ©riorisĂ©s et deviennent fondateurs de l’ordre social. Toute entrave Ă  ces principes universels est retardatrice et recĂšle une charge d’explosion ou de rejet. Le projet de sociĂ©tĂ© bourguibien illustre un moment de dĂ©passement philosophique. Il mĂ©nage l’avĂšnement de l’individu parce que, prĂ©cisĂ©ment, l’individu a dĂ©jĂ  Ă©mergĂ© dans un segment suffisamment large de la sociĂ©tĂ©. Toute rĂ©forme suppose une certaine dose de violence. BĂ©ji CaĂŻd Essebsi montre que Bourguiba n’a pas agi en dictateur : Ă  son habitude, il a dĂ©ployĂ© les ressources de l’intelligence, de la persuasion et du compromis, en veillant Ă  enraciner les rĂ©formes dans notre patrimoine, Ă  en faire un dĂ©veloppement gĂ©nĂ©rique issu du gĂ©nie tunisien. Nous savons que AtatĂŒrk, confrontĂ© au mĂȘme dilemme, a simplement transposĂ© le Code Civil suisse et l’alphabet romain et coupĂ© la sociĂ©tĂ© turque de ses racines. Bourguiba, au contraire, a fait Ă©voluer l’homme tunisien dans la dynamique de sa propre culture. Plus au fond, il l’a mis en accord avec lui-mĂȘme et en rapport avec son temps. BĂ©ji CaĂŻd Essebsi conclut : « Bourguiba est un rĂ©formateur, un visionnaire, un Ă©ducateur
 et un fonceur ! » Le procĂšs colonial L’autre thĂšme que je retiens est celui du procĂšs de la colonisation. Bourguiba et ses compagnons ont combattu l’ordre colonial, ordre fonciĂšrement injuste et discriminatoire. Leur combat s’est poursuivi au-delĂ  de l’indĂ©pendance tant que l’armĂ©e française occupait des bases dans le pays et que les attributs de la souverainetĂ© n’étaient pas parfaitement transfĂ©rĂ©s au jeune Etat indĂ©pendant. Bourguiba a Ă©galement combattu le colonialisme dans l’ordre international : sur ces deux plans, il n’a jamais flĂ©chi. Mais Habib Bourguiba Ă©tablit la distinction entre l’ordre colonial d’une part et la nation française d’autre part, qu’il n’identifie pas au systĂšme colonial dans la mesure oĂč elle reste la nation porteuse d’une culture de l’universel et qu’elle est le centre d’une civilisation fondĂ©e sur l’idĂ©e de progrĂšs et qui cultive la science et la technique, moteurs du progrĂšs. Ce distinguo n’est pas aisĂ© Ă  faire admettre au peuple victime de la colonisation française. C’était l’une des gageures les plus ardues du discours politique bourguibien. Faire admettre cette nuance requiert une assurance culturelle trĂšs forte et une maĂźtrise politique sĂ»re de sa base. PrĂ©cisĂ©ment, Bourguiba s’adresse Ă  l’intelligence. Habib Bourguiba a dominĂ© une telle Ă©preuve parce qu’il possĂ©dait une culture arabe et islamiquetrĂšs solide et une culture française trĂšs vaste. Il a aussi dominĂ© l’épreuve parce qu’il Ă©tait parfaitement affranchi de ce qu’on appelle la mentalitĂ© coloniale. Le phĂ©nomĂšne colonial n’est pas mĂ©taphysique, il est historique et il est maĂźtrisable. En le situant dans le contexte historique rĂ©el, la premiĂšre conclusion qui s’impose est que la sociĂ©tĂ© tunisienne Ă©tait en crise, et qu’elle avait connu avant la colonisation une chute de sa propre force Ă©conomique, culturelle et politique. Cette chute explique qu’elle soit devenue une proie pour les puissances avides de conquĂȘte. Saisir les causes profondes du phĂ©nomĂšne permet de s’attaquer au mal Ă  la racine : la vraie rĂ©ponse est dans le dĂ©veloppement Ă©conomique, scientifique et technique. Le procĂšs superficiel et dogmatique du colonialisme – ressasser ses mĂ©faits – ne fait que nous enfoncer dans la condition du colonisĂ© captif d’un ordre qui l’écrase et qu’en dĂ©finitive il ne surmonte pas. C’est la mentalitĂ© de celui qui n’en finit pas de penser colonisation et de dĂ©fier la colonisation sans s’en affranchir vĂ©ritablement. Que de dirigeants du Tiers Monde se sont Ă©puisĂ©s dans ce discours prĂ©tendu rĂ©volutionnaire, tout en piĂ©tinant dans le bourbier post-colonial sans vision et sans lendemain. Ceux-lĂ  ont Ă©chouĂ© : repĂšres chaotiques, sociĂ©tĂ©s dĂ©sarticulĂ©es guettĂ©es par la violence et l’obscurantisme. Se recrĂ©er, c’est d’abord poser en toute sĂ©rĂ©nitĂ© les vrais problĂšmes. C’est aussi se poser en homme libre, dĂ©barrassĂ© de toutes les gangues, de toutes les obsessions. Bourguiba a osĂ© cet affranchissement et osĂ© la mise en question globale du phĂ©nomĂšne colonial. C’est en homme libre et serein qu’il a affrontĂ© la stratĂ©gie de rĂ©forme de la sociĂ©tĂ©. SĂ»r de sa cause, Bourguiba peut aussi fermement faire le procĂšs de la sociĂ©tĂ© dĂ©cadente qui se prĂȘte Ă  la domination, que le procĂšs de la puissance qui la guette pour saisir une proie devenue colonisable. C’est ainsi qu’il a tentĂ© de reconstruire la Tunisie non pas dans le dĂ©fi, mais en homme libre, Ă©difier une personnalitĂ© tunisienne affranchie de l’obsession coloniale et du procĂšs superficiel du colonialisme et de l’Occident. C’est par une dĂ©cision libre et souveraine qu’il a maintenu l’enseignement de la langue française dans la rĂ©forme de l’éducation et qu’il a pris l’initiative de la communautĂ© francophone sur la scĂšne diplomatique. La question de l’identitĂ© Dans le chapitre intitulĂ© “Le Bourguibisme”, BĂ©ji CaĂŻd Essebsi prĂ©sente ainsi la notion bourguibienne de tunisianitĂ© : c’est, dit-il, “l’attachement Ă  la personnalitĂ© tunisiennedans ses spĂ©cificitĂ©s, en partant de l’évaluation objective de la Tunisie, pays moyen par sa taille, ses ressources humaines et naturelles et par sa position gĂ©opolitique, Ă©tant un pays mĂ©diterranĂ©en, africain, maghrĂ©bin, arabe, islamique, ayant son patrimoine culturel unique, son passĂ© trĂšs chargĂ© enchaĂźnant le fond berbĂšre, la culture phĂ©nicienne et punique, la civilisation romaine, la domination byzantine, la pĂ©nĂ©tration et l’assimilation arabes, la longue interposition turque et la subtile influence europĂ©enne Ă  travers l’Espagne, l’Italie et la France. Cette accumulation a produit un profil spĂ©cifique oĂč tous les paramĂštres ont une part Ă©gale, avec une capacitĂ© d’adaptation et de dĂ©passement et une marge d’aspiration qui ne se satisfont pas du contenu offert par la seule catĂ©gorie arabe et islamique. La personnalitĂ© tunisienne est Ă  la fois plus diverse et plus ambitieuse, plus enracinĂ©e dans la civilisation mĂ©diterranĂ©enne et plus fidĂšle Ă  l’esprit du legs arabe et du legs islamique qu’à leurs apparences dĂ©suĂštes ». Observons d’abord qu’il y a dans cette dĂ©finition des Ă©lĂ©ments constants et des Ă©lĂ©ments Ă©volutifs qui renvoient Ă  une conception dynamique, non fixiste, de la personnalitĂ©. La personnalitĂ© est une construction en interaction constante avec le milieu. Cette conception explique que l’emprise arabe et la foi islamique aient exercĂ© une empreinte forte et durable. Mais Ă  son tour, elle a dĂ©terminĂ© un nouveau profil qui n’est ni celui du YĂ©men, ni celui de l’Irak, ni celui de la Perse. Dans ces milieux islamisĂ©s qui ont connu, comme en Tunisie, une population urbanisĂ©e et sĂ©dentaire et des civilisations trĂšs anciennes, la personnalitĂ© nationale est spĂ©cifique. DeuxiĂšme observation : l’écart entre l’esprit du legs arabe et islamique et leurs apparences dĂ©suĂštes. La prise de conscience de l’écart est partie intĂ©grante de l’entreprise de rĂ©novation et de refondation. Les nations qui vivent un moment de transition rĂ©servent une part dĂ©cisive Ă  ce type d’écart qui constitue un appel puissant pour se renouveler et, dans une certaine mesure, se recrĂ©er. Enfin, ce que l’auteur qualifie de “marge d’aspiration” renvoie Ă  l’élĂ©ment de l’ambition nationale et Ă  la part optionnelle et volontariste dans les composantes de la personnalitĂ©. Nous sommes ici au cƓur du Bourguibisme. Bourguiba juge l’homme tunisien – ou peut-ĂȘtre lui fait-il crĂ©dit – de vouloir plus que le contenu de la seule catĂ©gorie arabe, un tout autre Ă©quilibre d’ambition, de raison et de joie de vivre, qu’il attribue au fond mĂ©diterranĂ©en. Le discours bourguibien vĂ©hicule ces Ă©lĂ©ments desubstance oĂč se reconnaĂźt l’homme tunisien. Ce discours, Ă  la fois analytique et normatif, participe de la rĂ©volution philosophique car la vision d’ensemble est cohĂ©rente et l’ambition de rĂ©novation est assumĂ©e en conscience claire. Deux exemples illustrent l’approche bourguibienne. Le discours du Palmarium le 16 dĂ©cembre 1972 en rĂ©ponse au plaidoyer de Mouammar Kadhafi pour la fusion des deux pays : la rĂ©ponse improvisĂ©e de Bourguiba reprend la genĂšse de la formation de la Tunisie dont le rĂ©sultat, sur le temps long, est une sociĂ©tĂ© spĂ©cifique qui ne saurait ĂȘtre absorbĂ©e d’un coup dans une entitĂ© radicalement diffĂ©rente. Dans le chapitre consacrĂ© Ă  l’AlgĂ©rie, BĂ©ji CaĂŻd Essebsi fait le parallĂšle avec l’autre voisin (pp.331-332). Bien plus, Bourguiba voit dans la projection de la Tunisie moderne un espoir de redressement de la nation arabe. Sa longue tournĂ©e au Proche-Orient, du 15 fĂ©vrier au 30 mars 1965, Ă©tait animĂ©e du dĂ©sir d’apporter la rĂ©ponse de la rationalitĂ© politique tunisienne aux impasses de la scĂšne arabe de l’époque. Cette rationalitĂ© politique a heurtĂ© nos frĂšres du Machrek qui l’ont rejetĂ©e ; or, au lendemain de la guerre de juin 1967, ce mĂȘme Ă©lĂ©ment a exaltĂ© l’image de la Tunisie et dĂ©terminĂ© en dĂ©finitive le choix de Tunis pour abriter le siĂšge de la Ligue Arabe pendant la crise. Pour leur part, les diplomates europĂ©ens ont relevĂ© la dĂ©marche distinctive de la Ligue Arabe dĂšs qu’elle fut dirigĂ©e par une personnalitĂ© tunisienne. Tout en revendiquant une personnalitĂ© distinctive, rĂ©sultante d’une expĂ©rience historique bien comprise, la Tunisie reste fidĂšle Ă  elle-mĂȘme ainsi que l’affirme l’article premier de la Constitution promulguĂ©e le 1er juin 1959 : un Etat libre, indĂ©pendant et souverain, sa religion Ă©tant l’Islam et sa langue l’arabe. Aujourd’hui, cette conception bourguibienne fait l’objet de rĂ©interprĂ©tations qui, je le crains, ne relĂšvent pas de la seule recherche acadĂ©mique. Cette pensĂ©e qui a hissĂ© la Tunisie et qui l’a distinguĂ©e dans le paysage maghrĂ©bin et arabe est cavaliĂšrement dĂ©naturĂ©e et caricaturĂ©e. On peut du moins se fĂ©liciter que l’ouvrage de BĂ©ji CaĂŻd Essebsi vienne Ă  point pour rendre justice d’une certaine philosophie de la Tunisie de notre temps et pour rappeler la vĂ©ritable question Ă  laquelle s’est attaquĂ© Habib Bourguiba : la question de civilisation. J’ai tentĂ© de prĂ©senter, Ă  travers les trois axes tels qu’ils sont dĂ©veloppĂ©s par l’auteur, le message de Bourguiba qui, en fait, forme un tout. Quant au message de l’auteur, Ă  mon sens, il est le suivant : BĂ©ji CaĂŻd Essebsi Ă©crit en conclusion : le bon grain est semĂ©, et il ajoute : il a levĂ©. Il a levĂ© ? S’il est vrai qu’il a levĂ©, il n’y a pas Ă  craindre pour la Tunisie de demain.

(Source: “RĂ©alitĂ©s” (Hebdomadaire – Tunisie) le 29 juin 2009)


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Maroc: Trois journaux condamnés

 
29/06/2009 Trois quotidiens marocains, reconnus coupables de diffamation Ă  l’encontre du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, ont Ă©tĂ© condamnĂ©s lundi Ă  verser chacun un million de dirhams (89 000 euros) de dommages et intĂ©rĂȘts Ă  Tripoli, rapporte Reuters. Le tribunal de Rabat chargĂ© de l’affaire leur a en outre infligĂ© 100 000 dirhams (8 900 euros) d’amende chacun pour “atteinte Ă  la personne et Ă  la dignitĂ© d’un chef d’Etat”. L’ambassade de Libye au Maroc rĂ©clamait 30 millions de dirhams Ă  Al Massae, Al Jarida Al Oula et Al Ahdath Al Maghribiya pour des articles publiĂ©s en 2008 et dĂ©but 2009.
(Source: “leJDD.fr” le 29 juin 09) Lien:http://www.lejdd.fr/cmc/scanner/international/200927/maroc-trois-journaux-condamnes_223924.html?popup  

Sahara: Christopher Ross “optimiste” pour “une premiĂšre rĂ©union informelle”

 AFP 29.06.09 | 14h38 L’Ă©missaire de l’ONU pour le Sahara Occidental, M. Christopher Ross, s’est dĂ©clarĂ© lundi “optimiste” quant Ă  l’organisation d’une “premiĂšre rencontre informelle” entre le Maroc et le Front Polisario pour discuter de l’avenir de ce territoire. “Je suis optimiste quant Ă  cette premiĂšre rencontre informelle qui, j’en suis sĂ»r, apportera une contribution importante Ă  la recherche d’une rĂ©solution du conflit qui dure dĂ©jĂ  depuis trop longtemps et qui entrave le travail qui doit ĂȘtre fait au niveau de l’intĂ©gration rĂ©gionale”, a ajoutĂ© M. Ross Ă  l’issue d’un entretien avec le ministre marocain des Affaires Ă©trangĂšres et de la coopĂ©ration TaĂŻb Fassi Fihri. Selon l’envoyĂ© personnel du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’ONU, “cette deuxiĂšme tournĂ©e dans la rĂ©gion a pour but l’application de la derniĂšre rĂ©solution du Conseil de sĂ©curitĂ©, la prise en compte du rĂ©sultat du processus de nĂ©gociations jusqu’Ă  prĂ©sent et la prĂ©paration des rĂ©unions informelles dont le conseil de sĂ©curitĂ© a entĂ©rinĂ© la tenue pour prĂ©parer une cinquiĂšme session de nĂ©gociations”. InterrogĂ©e par l’AFP, une source informĂ©e a indiquĂ© que la date et le lieu de cette “premiĂšre rĂ©union informelle” n’Ă©taient pas encore fixĂ©s. AprĂšs avoir eu des discussions Ă  Alger, Tindouf et Nouakchott, Christopher Ross Ă©tait arrivĂ© samedi aprĂšs-midi au Maroc, dans le cadre d’une tournĂ©e au Maghreb. M. Ross avait effectuĂ© en fĂ©vrier une premiĂšre tournĂ©e dans la rĂ©gion dont il Ă©tait ressorti que les conditions d’une reprise des pourparlers directs Ă  Manhasset, dans la banlieue de New York, n’Ă©taient pas rĂ©unies. Quatre sĂ©ries de nĂ©gociations Ă  Manhasset ont dĂ©jĂ  eu lieu mais elles n’ont pas permis de rapprocher les points de vue. Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental a Ă©tĂ© annexĂ© en 1975 par le Maroc, qui propose un plan de large autonomie sous sa souverainetĂ©, refusant toute indĂ©pendance. Le Front Polisario rĂ©clame pour sa part un rĂ©fĂ©rendum d’autodĂ©termination dans lequel l’indĂ©pendance serait l’une des options.

 


Dialogue Fatah/Hamas: L’AutoritĂ© annonce la libĂ©ration de 100 dĂ©tenus

 

 
AFP, le 27 juin 2009 Ă  15h14 RAMALLAH (Cisjordanie), 29 juin 2009 (AFP) – Les services de sĂ©curitĂ© palestiniens ont dĂ©cidĂ© de relĂącher cent dĂ©tenus arrĂȘtĂ©s en Cisjordanie, dans un geste destinĂ© Ă  favoriser une issue favorable du dialogue de rĂ©conciliation avec le Hamas, ont indiquĂ© lundi des sources sĂ©curitaires. “Sur les instructions du prĂ©sident Mahmoud Abbas, le ministĂšre de l’IntĂ©rieur va relĂącher 100 dĂ©tenus”, a indiquĂ© Ă  la presse le porte-parole des services de sĂ©curitĂ©, Adnane Al-Damiri. Ces dĂ©tenus seront relĂąchĂ©s lundi et mardi, a-t-il ajoutĂ©. Il n’a pas prĂ©cisĂ© l’appartenance politique de ces dĂ©tenus mais des sources sĂ©curitaires ont affirmĂ© qu’il s’agissait de membres du Hamas. Les services de sĂ©curitĂ© palestiniens sont dominĂ©s par le Fatah, le parti de M. Abbas, que le Hamas a dĂ©logĂ© de la bande de Gaza lors d’un coup de force en juin 2007. Une vive tension rĂšgne entre les deux partis rivaux en Cisjordanie, oĂč les services de sĂ©curitĂ© arrĂȘtent rĂ©guliĂšrement des membres du Hamas pour dĂ©tention illĂ©gale d’armes. Cette tension compromet le dialogue de rĂ©conciliation entre les deux mouvements, dont la dernier round s’est ouvert dimanche au Caire. L’Egypte, qui assure la mĂ©diation entre les deux rivaux, a fixĂ© la date du 7 juillet pour la signature d’un accord de rĂ©conciliation au Caire. Le gouvernement du Hamas Ă  Gaza a pour sa part annoncĂ© dimanche avoir dĂ©cidĂ© de libĂ©rer 20 dĂ©tenus du Fatah mais ce dernier a affirmĂ© lundi que “plus de 90” de ses membres ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s Ă  Gaza depuis l’aube lundi. Le Hamas a dĂ©menti.


La France humiliée par Tsahal

Analyse

Les soldats israéliens ont agressé plusieurs fois des diplomates français.
 

Par JEAN-PIERRE PERRIN

Si Nicolas Sarkozy fait beaucoup d’efforts pour se rapprocher de l’Etat hĂ©breu, on ne peut pas dire que la rĂ©ciproque soit vraie. A preuve la multiplication des «bavures» commises par les forces de sĂ©curitĂ© israĂ©liennes Ă  l’encontre de ressortissants français en mission et soigneusement Ă©touffĂ©es par le Quai d’Orsay. Lundi, la directrice du centre culturel français de Naplouse (Cisjordanie) a Ă©tĂ© sortie de son vĂ©hicule, jetĂ©e Ă  terre et rouĂ©e de coups par des militaires israĂ©liens prĂšs de JĂ©rusalem. «Je peux te tuer», a lancĂ© en anglais l’un des soldats. Sa voiture portait pourtant des plaques diplomatiques. Depuis, on lui a dĂ©conseillĂ© de porter plainte pour ne pas «gĂȘner»la visite de NĂ©tanyahou. Mardi, c’est le directeur du centre culturel de JĂ©rusalem-Ouest, Olivier Debray, qui, Ă  bord d’un vĂ©hicule pourvu de plaques consulaires, a Ă©tĂ© insultĂ© par des policiers.
 
Miette. D’une façon gĂ©nĂ©rale, le corps consulaire français se plaint de la violation rĂ©guliĂšre par les policiers et les soldats israĂ©liens des usages consulaires. Le 11 juin 2008, Catherine Hyver, consule adjointe Ă  JĂ©rusalem, avait Ă©tĂ© retenue dix-sept heures sans une goutte d’eau ni une miette de pain par la sĂ©curitĂ© israĂ©lienne Ă  un point de passage de la bande de Gaza.
 
ExcrĂ©ments. Mais l’incident le plus choquant est l’occupation du domicile de l’agent consulaire français, Majdi Chakkoura, Ă  Gaza pendant l’attaque israĂ©lienne de janvier. En son absence, les soldats israĂ©liens ont complĂštement ravagĂ© les lieux – pourtant signalĂ©s Ă  l’armĂ©e israĂ©lienne -, volĂ© une grosse somme d’argent, les bijoux de son Ă©pouse, son ordinateur et dĂ©truit la thĂšse sur laquelle il travaillait. Et ils ont souillĂ© d’excrĂ©ments le drapeau français. Le Quai d’Orsay n’a lĂ  encore Ă©levĂ© aucune protestation. Une occupation semblable s’est produite au domicile d’une professeure palestinienne du centre culturel français. Avec ce tag Ă©crit en français sur la bibliothĂšque dĂ©vastĂ©e : «Sale arabe, ont va revenir te tuer». C’est, dit-on Ă  Gaza, la faute de français – le «t» en trop – qui a choquĂ© l’enseignante.
 
(Source: “LibĂ©ration” (Quotidien – France) le 25 juin 2009)  


L’Iran s’en prend Ă  l’Occident

29/06/2009

La rédaction web de Jeune Afrique- Par : Lauranne Provenzano

L’Iran vient de libĂ©rer 5 des 9 membres du personnel de l’ambassade britannique arrĂȘtĂ©s dimanche. le rĂ©gime affirme vouloir maintenir ses relations avec l’Occident, mais multiplie les tentatives d’intimidation.

Parmi les neuf employĂ©s de l’ambassade britannique arrĂȘtĂ©s dimanche par l’Iran (et non huit, comme annoncĂ© prĂ©cĂ©demment par l’agence iranienne semi-officielle Fars), cinq ont Ă©tĂ© libĂ©rĂ©s, tandis que les autres continuaient d’ĂȘtre interrogĂ©s, a annoncĂ© lundi le porte-parole du ministĂšre des Affaires EtrangĂšres Hassan Ghashghavi.

Il a par ailleurs affirmĂ© que le rĂ©gime ne souhaitait pas rĂ©duire ses relations diplomatiques avec l’Occident, insistant sur le fait que les arrestations avaient eu lieu sur la base de preuves attestant de la culpabilitĂ© de l’ambassade de Grande-Bretagne en Iran.

Selon les autoritĂ©s iraniennes en effet, certains membres du personnel de l’ambassade auraient encouragĂ© les Ă©meutiers qui, depuis le 12 juin, contestent la réélection jugĂ©e frauduleuse de Mahmoud Ahmadinejad.

Fins non-diplomatiques

Le ministĂšre des Renseignements soutient que l’ambassade aurait eu recours Ă  une sĂ©rie d’embauches fictives, destinĂ©es en rĂ©alitĂ© Ă  alimenter le flot des manifestants et Ă  les diriger dans la contestation qui sĂ©vit dans les rues de TĂ©hĂ©ran.

L’ambassade « embauchait trop d’employĂ©s locaux et les utilisait Ă  des fins non diplomatiques », selon l’agence Inra.

Londres a de son cĂŽtĂ© appelĂ© Ă  la libĂ©ration immĂ©diate de tous ses employĂ©s et l’Union europĂ©enne a mis en garde l’Iran contre une « rĂ©ponse forte et collective de l’UE », dĂ©nonçant « le harcĂšlement et l’intimidation du personnel diplomatique des pays europĂ©ens ».

Londres, nouveau « grand Satan »

Depuis le dĂ©but des troubles qui secouent l’Iran, le rĂ©gime affirme qu’ils sont orchestrĂ©s par l’Occident, et notamment par la Grande-Bretagne. Le 19 juin dernier, l’ayatollah Khamenei avait, dans un discours, accusĂ© Londres d’ĂȘtre l’instigatrice des manifestations. Il avait mĂȘme parlĂ© de « loups affamĂ©s en embuscade, prĂȘts Ă  retirer le masque diplomatique de leur visage ». « Ne nĂ©gligez pas ces gens-lĂ  », avait-il ajoutĂ©.

La semaine passĂ©e, deux diplomates britanniques ont Ă©tĂ© expulsĂ©s. Londres a rĂ©pliquĂ© en expulsant Ă  son tour deux diplomates iraniens. Dans les premiers jours de la contestation dĂ©jĂ , le correspondant de la BBC s’était vu retirer son accrĂ©ditation puis avait reçu un ordre d’expulsion du pays.

Loin de son rĂŽle d’arbitre, le guide suprĂȘme d’Iran, l’ayatollah Khamenei, ne cache pas son soutien Ă  Mahmoud Ahmadinejad et entend bien faire taire les Etats-Unis et l’Europe. Dimanche, il a fustigĂ© leurs « remarques idiotes sur l’Iran ».

Haro sur l’Occident

Mahmoud Ahmadinejad se livre Ă©galement Ă  une vĂ©ritable attaque en rĂšgle des pays occidentaux, soutenant qu’ils encouragent la rĂ©bellion.

Barack Obama, qui s’est dit ce week-end « outrĂ© » par l’ampleur de la rĂ©pression contre les manifestants, a Ă©tĂ© accusĂ© d’ingĂ©rence par le prĂ©sident iranien. « Il a parlĂ© de rĂ©formes et de changement, pourquoi alors intervient-il et fait-il des commentaires contraires Ă  la politesse », a ensuite dĂ©clarĂ© le chef d’Etat fraĂźchement réélu.

Le prĂ©sident iranien a Ă©galement dĂ©noncĂ© les « propos insultants de certains responsables occidentaux » envers l’Iran, en affirmant qu’il allait dĂ©sormais profiter de sa prĂ©sence « dans toutes les instances internationales pour faire le procĂšs » de ces dirigeants.

Il faisait allusion Ă  la dĂ©claration du G8 de vendredi, lors de laquelle les chefs de la diplomatie des pays membres ont rĂ©clamĂ© le respect du droit d’expression.

Ces déclarations sont « hùtives » et constituent « une ingérence », a condamné le porte-parole de la diplomatie iranienne, Hassan Ghashghavi.    (avec agences)

(Source: “Jeune Afrique” le 29 juin 09)

Lien: http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20090629133701/-Londres-Mahmoud-Ahmadinejad-contestation-Occident-L-Iran-s-en-prend-a-l-Occident.html

 

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