Slim Bagga: La vengeance de Souha Arafat Xinhua: Chine et Tunisie s’engagent Ă consolider leurs liens bilatĂ©raux
AP: L’OMT prĂ©voit une baisse du tourisme mondial de zĂ©ro Ă -3% en 2009
AFP: Des réfugiés, à Malte, racontent leurs errances
Sami Ben Abdallah: Alaya Allani: le mouvement islamiste en Tunisie
Le Quotidien: El Manar : Une fan de Jackson se suicide?
RĂ©alitĂ©s: âHabib Bourguiba, Le Bon Grain et lâIvraieâ* de BĂ©ji CaĂŻd Essebsi – Devoir de mĂ©moire
JDD: Maroc: Trois journaux condamnés
AFP: Sahara: Christopher Ross “optimiste” pour “une premiĂšre rĂ©union informelle”
AFP: Dialogue Fatah/Hamas: L’AutoritĂ© annonce la libĂ©ration de 100 dĂ©tenus
Libération: La France humiliée par Tsahal
Jeune Afrique: L’Iran s’en prend Ă l’Occident
Communiqué urgent n°9
29.06.2009 Lundi MĂȘme situation : Le contrĂŽle strict en face de notre maison se poursuit toujours 24/24 sans interruption avec un nombre de voitures et dâagents de la police civile.Urgent Release n°9
29.06.2009 Monday Same situation : The strict control in front of our house is kept 24/24 without interruption with a number of police civil cars and agents.
L’OMT prĂ©voit une baisse du tourisme mondial de zĂ©ro Ă -3% en 2009
Des réfugiés, à Malte, racontent leurs errances
Alaya Allani: le mouvement islamiste en Tunisie
A Tunis, j’ai fait le tour de plusieurs librairies Ă la recherche de cet ouvrage, aucune ne le vendait. L’ouvrage est pourtant “officiellement autorisĂ©” mais je ne sais pas dans quelle librairie on peut le trouver. Jâai posĂ© la question, on m’a dit que ça coutait 40 dinars! Et comme je ne connaissais pas le prix exact, j’ai cru. Je l’ai cherchĂ© en France, (introuvable) et j’ai mĂȘme demandĂ© Ă un ami de voir plusieurs librairies marocaines, introuvable aussi. A lire le rĂ©sumĂ©, il semble intĂ©ressant.
Commentaire dâun lecteur sur ma page Facebook :
« Le ridicule ou le rĂ©voltant est que le livre est une thĂšse de doctorat soutenue en Tunisie, dans une universitĂ© Tunisienne. Et maintenant il circule sous le manteau! A propos de “chertĂ©”, je nâai dĂ©boursĂ© que huit (8) dinars pour lâavoir». (fin)
Ou peut-on acheter cet ouvrage ? Il faut aussi reconnaitre que la maison d’Ă©dition aurait pu faire un petit effort en lui faisant de la pub et en indiquant ou on peut l’acheter!
A rappeler que lâauteur M. Alaya Allani est un membre de la commission de dĂ©veloppement politique du MDS (Mouvement des dĂ©mocrates Socialistes, opposition reconnu, plusieurs dĂ©putĂ©s au parlement).
(Source : le Blog de Sami Ben Abdallah, le 29 juin 2009)
Tunis â Le Quotidien
On croit savoir quâune jeune fille originaire dâEl Manar (Tunis nord) est dĂ©cĂ©dĂ©e vendredi soir aprĂšs avoir pris une quantitĂ© importante de comprimĂ©s. La victime aurait passĂ© toute la journĂ©e Ă Ă©couter les tubes de son idole, le roi de la POP Michael Jackson qui a trouvĂ© la mort dans des circonstances mystĂ©rieuses la veille dans son sĂ©rail Ă Los Angeles. Cette mort tragique avait marquĂ© la jeune fille qui sâest isolĂ©e dans sa chambre oĂč elle avait passĂ© la journĂ©e Ă passer et Ă repasser les tubes de la star de la POP avant que le drame ne se produise.
H.M.
(Source : « Le Quotidien » (Quotidien â Tunis), le 29 juin 2009)
âHabib Bourguiba, Le Bon Grain et lâIvraieâ* de BĂ©ji CaĂŻd Essebsi
Devoir de mémoire
Par Ahmed OunaĂŻes
Lâouvrage de M. CaĂŻd Essebsi couvre prĂšs de cinquante ans de la vie politique tunisienne. Cet Ă©pisode illustre la prise en charge du destin de la Tunisie par un parti, le NĂ©o Destour, et par un groupe de patriotes qui, sans ĂȘtre nĂ©cessairement liĂ©s entre eux par des liens dâamitiĂ©, partageaient une foi commune, irrĂ©sistible, dominante, parfois Ă©crasante. TrĂšs tĂŽt, Habib Bourguiba sâest imposĂ© comme le chef du groupe et, en dĂ©pit des pĂ©ripĂ©ties et des adversitĂ©s, il est restĂ© le chef jusquâau bout. Ce groupe formait une avant-garde : jamais passif, il prenait lâinitiative, forçait lâĂ©vĂšnement et tirait la sociĂ©tĂ© vers lâavant. Il en payait toujours le prix, mais il se posait toujours Ă lâavant-garde. BĂ©ji CaĂŻd Essebsi prĂ©sente Habib Bourguiba Ă chacune des sĂ©quences qui ont marquĂ© ce parcours ; il prĂ©sente aussi les hommes clĂ©s dont le rĂŽle Ă©tait dĂ©terminant dans lâissue de toutes les Ă©preuves, ainsi que certaines figures parmi les martyrs de la rĂ©sistance. Une place Ă part revient aux femmes qui ont entourĂ© ou accompagnĂ© Habib Bourguiba. Nous dĂ©couvrons non seulement lâenchaĂźnement et le relief des Ă©vĂšnements, mais aussi lâatmosphĂšre de lâĂ©poque ainsi que les acteurs, les plus illustres comme les plus humbles, et parfois les plus pittoresques. La contribution majeure du livre tient Ă la rĂ©flexion politique. Au-delĂ des faits, BĂ©ji CaĂŻd Essebsi pose les problĂšmes de la Tunisie en lutte et de la Tunisie en reconstruction. Je retiendrai trois thĂšmes qui, Ă mon sens, ont commandĂ© le tournant de ce demi-siĂšcle tunisien. Le projet de sociĂ©tĂ© Dans le chapitre âLe temps des rĂ©formesâ, BĂ©ji CaĂŻd Essebsi Ă©crit : « Habib Bourguiba Ă©tait porteur dâun projet de sociĂ©tĂ© longtemps avant quâil nâaccĂšde au pouvoir, et il avait hĂąte de le dĂ©livrer. CâĂ©tait le plus important. Avec ou sans la souverainetĂ© extĂ©rieure, il fallait sâattaquer aux causes profondes de lâimmobilisme et de la rĂ©gression et dĂ©livrer la sociĂ©tĂ© des pesanteurs ataviques qui lâĂ©crasaient». Lâauteur conclut : « JâadhĂ©rais de toute mon Ăąme Ă son appel, Ă sa dĂ©marche et au sens de son nouveau combat. » Câest ce projet de sociĂ©tĂ© qui identifie Bourguiba et qui le distingue des autres dirigeants arabes ou africains, notamment maghrĂ©bins. Les objectifs ne font pas problĂšme : il sâagit pour tous de moderniser le pays, le sortir de lâarchaĂŻsme, gĂ©nĂ©raliser lâenseignement, amĂ©liorer lâhygiĂšne et la santĂ©, assimiler les techniques modernesâŠOr, dans cette perspective, Bourguiba ne sâen tient pas Ă une approche Ă©volutivequi sâattache Ă amĂ©liorer lâacquis dans les structures sociales existantes, ce que le Maroc par exemple a privilĂ©giĂ©. Il vise une rĂ©novation radicale: la mise en question de lâordre social et, tout autant, la mise en relation de la Tunisie avec la civilisation de notre temps. Ce projet de sociĂ©tĂ© est compris par les Tunisiens, sadikiens et zitouniens, mais il nâest pas apprĂ©hendĂ© par la classe politique arabe du Machrek, ni par les Tunisiens disciples des Ă©coles du Machrek. Bourguiba a forcĂ© la sociĂ©tĂ© Ă se mettre en question: pour lui, lâordre social doit ĂȘtre rĂ©formĂ© dans ses fondements. A la diffĂ©rence de lâordre cĂ©leste qui relĂšve du divin, lâordre social doit procĂ©der de la volontĂ© de lâhomme. Câest lâhomme, par la force de la raison, qui doit dĂ©terminer les conditions de la vie en sociĂ©tĂ©. Il est la source de la lĂ©gislation et le garant de lâordre collectif qui commande la coexistence des citoyens. Lâhomme de notre temps ne saurait sâastreindre Ă un ordre social imposĂ©, et au surplus figĂ©, mĂȘme sâil se prĂ©vaut dâune autoritĂ© transcendante. Câest lâhomme universel qui est au cĆur du projet bourguibien. Lâhomme de lâIslam ne peut pas renoncer Ă son essence du seul fait de la foi islamique. Sâil est vrai que des prescriptions coraniques fixent des limites Ă la marge dâinitiative du lĂ©gislateur, lâeffort dâintelligence et dâinterprĂ©tation doit trancher le dilemme. Cette contrainte est Ă la mesure de lâhomme, elle nâest certainement pas au-dessus de sa capacitĂ©. Pour Habib Bourguiba, lâhomme est le centre de lâordre social, y compris en pays dâislam. el est le principe du projet de sociĂ©tĂ© bourguibien. Tout part de ce principe : la liquidation des Habous, la fin de la famille patriarcale et de lâallĂ©geance tribale, le nom patronymique, le Code du Statut Personnel, la popularisation des techniques de contrĂŽle des naissances, la suppression du voile, lâunification du systĂšme judiciaire, la fixation du calendrier lunaire au moyen du calcul astronomique⊠y compris le maintien de lâenseignement de la langue française afin de mieux accĂ©der aux voies de la modernitĂ© et de lâuniversalitĂ©. Lâhomme, y compris le Musulman, doit ĂȘtre maĂźtre de son destin sur terre. Pour la Tunisie, câest un principe rĂ©volutionnaire. Ce nâest pas une querelle des anciens et des modernes, ni un conflit droite-gauche, câest une rĂ©volution philosophique. Elle reflĂšte une Ă©volution de civilisation, en ce sens que la sociĂ©tĂ© tunisienne sâest hissĂ©e, dans letemps, Ă un niveau dâexigence oĂč le principe dâĂ©galitĂ© et le principe de responsabilitĂ© sont intĂ©riorisĂ©s et deviennent fondateurs de lâordre social. Toute entrave Ă ces principes universels est retardatrice et recĂšle une charge dâexplosion ou de rejet. Le projet de sociĂ©tĂ© bourguibien illustre un moment de dĂ©passement philosophique. Il mĂ©nage lâavĂšnement de lâindividu parce que, prĂ©cisĂ©ment, lâindividu a dĂ©jĂ Ă©mergĂ© dans un segment suffisamment large de la sociĂ©tĂ©. Toute rĂ©forme suppose une certaine dose de violence. BĂ©ji CaĂŻd Essebsi montre que Bourguiba nâa pas agi en dictateur : Ă son habitude, il a dĂ©ployĂ© les ressources de lâintelligence, de la persuasion et du compromis, en veillant Ă enraciner les rĂ©formes dans notre patrimoine, Ă en faire un dĂ©veloppement gĂ©nĂ©rique issu du gĂ©nie tunisien. Nous savons que AtatĂŒrk, confrontĂ© au mĂȘme dilemme, a simplement transposĂ© le Code Civil suisse et lâalphabet romain et coupĂ© la sociĂ©tĂ© turque de ses racines. Bourguiba, au contraire, a fait Ă©voluer lâhomme tunisien dans la dynamique de sa propre culture. Plus au fond, il lâa mis en accord avec lui-mĂȘme et en rapport avec son temps. BĂ©ji CaĂŻd Essebsi conclut : « Bourguiba est un rĂ©formateur, un visionnaire, un Ă©ducateur⊠et un fonceur ! » Le procĂšs colonial Lâautre thĂšme que je retiens est celui du procĂšs de la colonisation. Bourguiba et ses compagnons ont combattu lâordre colonial, ordre fonciĂšrement injuste et discriminatoire. Leur combat sâest poursuivi au-delĂ de lâindĂ©pendance tant que lâarmĂ©e française occupait des bases dans le pays et que les attributs de la souverainetĂ© nâĂ©taient pas parfaitement transfĂ©rĂ©s au jeune Etat indĂ©pendant. Bourguiba a Ă©galement combattu le colonialisme dans lâordre international : sur ces deux plans, il nâa jamais flĂ©chi. Mais Habib Bourguiba Ă©tablit la distinction entre lâordre colonial dâune part et la nation française dâautre part, quâil nâidentifie pas au systĂšme colonial dans la mesure oĂč elle reste la nation porteuse dâune culture de lâuniversel et quâelle est le centre dâune civilisation fondĂ©e sur lâidĂ©e de progrĂšs et qui cultive la science et la technique, moteurs du progrĂšs. Ce distinguo nâest pas aisĂ© Ă faire admettre au peuple victime de la colonisation française. CâĂ©tait lâune des gageures les plus ardues du discours politique bourguibien. Faire admettre cette nuance requiert une assurance culturelle trĂšs forte et une maĂźtrise politique sĂ»re de sa base. PrĂ©cisĂ©ment, Bourguiba sâadresse Ă lâintelligence. Habib Bourguiba a dominĂ© une telle Ă©preuve parce quâil possĂ©dait une culture arabe et islamiquetrĂšs solide et une culture française trĂšs vaste. Il a aussi dominĂ© lâĂ©preuve parce quâil Ă©tait parfaitement affranchi de ce quâon appelle la mentalitĂ© coloniale. Le phĂ©nomĂšne colonial nâest pas mĂ©taphysique, il est historique et il est maĂźtrisable. En le situant dans le contexte historique rĂ©el, la premiĂšre conclusion qui sâimpose est que la sociĂ©tĂ© tunisienne Ă©tait en crise, et quâelle avait connu avant la colonisation une chute de sa propre force Ă©conomique, culturelle et politique. Cette chute explique quâelle soit devenue une proie pour les puissances avides de conquĂȘte. Saisir les causes profondes du phĂ©nomĂšne permet de sâattaquer au mal Ă la racine : la vraie rĂ©ponse est dans le dĂ©veloppement Ă©conomique, scientifique et technique. Le procĂšs superficiel et dogmatique du colonialisme â ressasser ses mĂ©faits â ne fait que nous enfoncer dans la condition du colonisĂ© captif dâun ordre qui lâĂ©crase et quâen dĂ©finitive il ne surmonte pas. Câest la mentalitĂ© de celui qui nâen finit pas de penser colonisation et de dĂ©fier la colonisation sans sâen affranchir vĂ©ritablement. Que de dirigeants du Tiers Monde se sont Ă©puisĂ©s dans ce discours prĂ©tendu rĂ©volutionnaire, tout en piĂ©tinant dans le bourbier post-colonial sans vision et sans lendemain. Ceux-lĂ ont Ă©chouĂ© : repĂšres chaotiques, sociĂ©tĂ©s dĂ©sarticulĂ©es guettĂ©es par la violence et lâobscurantisme. Se recrĂ©er, câest dâabord poser en toute sĂ©rĂ©nitĂ© les vrais problĂšmes. Câest aussi se poser en homme libre, dĂ©barrassĂ© de toutes les gangues, de toutes les obsessions. Bourguiba a osĂ© cet affranchissement et osĂ© la mise en question globale du phĂ©nomĂšne colonial. Câest en homme libre et serein quâil a affrontĂ© la stratĂ©gie de rĂ©forme de la sociĂ©tĂ©. SĂ»r de sa cause, Bourguiba peut aussi fermement faire le procĂšs de la sociĂ©tĂ© dĂ©cadente qui se prĂȘte Ă la domination, que le procĂšs de la puissance qui la guette pour saisir une proie devenue colonisable. Câest ainsi quâil a tentĂ© de reconstruire la Tunisie non pas dans le dĂ©fi, mais en homme libre, Ă©difier une personnalitĂ© tunisienne affranchie de lâobsession coloniale et du procĂšs superficiel du colonialisme et de lâOccident. Câest par une dĂ©cision libre et souveraine quâil a maintenu lâenseignement de la langue française dans la rĂ©forme de lâĂ©ducation et quâil a pris lâinitiative de la communautĂ© francophone sur la scĂšne diplomatique. La question de lâidentitĂ© Dans le chapitre intitulĂ© âLe Bourguibismeâ, BĂ©ji CaĂŻd Essebsi prĂ©sente ainsi la notion bourguibienne de tunisianitĂ© : câest, dit-il, âlâattachement Ă la personnalitĂ© tunisiennedans ses spĂ©cificitĂ©s, en partant de lâĂ©valuation objective de la Tunisie, pays moyen par sa taille, ses ressources humaines et naturelles et par sa position gĂ©opolitique, Ă©tant un pays mĂ©diterranĂ©en, africain, maghrĂ©bin, arabe, islamique, ayant son patrimoine culturel unique, son passĂ© trĂšs chargĂ© enchaĂźnant le fond berbĂšre, la culture phĂ©nicienne et punique, la civilisation romaine, la domination byzantine, la pĂ©nĂ©tration et lâassimilation arabes, la longue interposition turque et la subtile influence europĂ©enne Ă travers lâEspagne, lâItalie et la France. Cette accumulation a produit un profil spĂ©cifique oĂč tous les paramĂštres ont une part Ă©gale, avec une capacitĂ© dâadaptation et de dĂ©passement et une marge dâaspiration qui ne se satisfont pas du contenu offert par la seule catĂ©gorie arabe et islamique. La personnalitĂ© tunisienne est Ă la fois plus diverse et plus ambitieuse, plus enracinĂ©e dans la civilisation mĂ©diterranĂ©enne et plus fidĂšle Ă lâesprit du legs arabe et du legs islamique quâĂ leurs apparences dĂ©suĂštes ». Observons dâabord quâil y a dans cette dĂ©finition des Ă©lĂ©ments constants et des Ă©lĂ©ments Ă©volutifs qui renvoient Ă une conception dynamique, non fixiste, de la personnalitĂ©. La personnalitĂ© est une construction en interaction constante avec le milieu. Cette conception explique que lâemprise arabe et la foi islamique aient exercĂ© une empreinte forte et durable. Mais Ă son tour, elle a dĂ©terminĂ© un nouveau profil qui nâest ni celui du YĂ©men, ni celui de lâIrak, ni celui de la Perse. Dans ces milieux islamisĂ©s qui ont connu, comme en Tunisie, une population urbanisĂ©e et sĂ©dentaire et des civilisations trĂšs anciennes, la personnalitĂ© nationale est spĂ©cifique. DeuxiĂšme observation : lâĂ©cart entre lâesprit du legs arabe et islamique et leurs apparences dĂ©suĂštes. La prise de conscience de lâĂ©cart est partie intĂ©grante de lâentreprise de rĂ©novation et de refondation. Les nations qui vivent un moment de transition rĂ©servent une part dĂ©cisive Ă ce type dâĂ©cart qui constitue un appel puissant pour se renouveler et, dans une certaine mesure, se recrĂ©er. Enfin, ce que lâauteur qualifie de âmarge dâaspirationâ renvoie Ă lâĂ©lĂ©ment de lâambition nationale et Ă la part optionnelle et volontariste dans les composantes de la personnalitĂ©. Nous sommes ici au cĆur du Bourguibisme. Bourguiba juge lâhomme tunisien â ou peut-ĂȘtre lui fait-il crĂ©dit â de vouloir plus que le contenu de la seule catĂ©gorie arabe, un tout autre Ă©quilibre dâambition, de raison et de joie de vivre, quâil attribue au fond mĂ©diterranĂ©en. Le discours bourguibien vĂ©hicule ces Ă©lĂ©ments desubstance oĂč se reconnaĂźt lâhomme tunisien. Ce discours, Ă la fois analytique et normatif, participe de la rĂ©volution philosophique car la vision dâensemble est cohĂ©rente et lâambition de rĂ©novation est assumĂ©e en conscience claire. Deux exemples illustrent lâapproche bourguibienne. Le discours du Palmarium le 16 dĂ©cembre 1972 en rĂ©ponse au plaidoyer de Mouammar Kadhafi pour la fusion des deux pays : la rĂ©ponse improvisĂ©e de Bourguiba reprend la genĂšse de la formation de la Tunisie dont le rĂ©sultat, sur le temps long, est une sociĂ©tĂ© spĂ©cifique qui ne saurait ĂȘtre absorbĂ©e dâun coup dans une entitĂ© radicalement diffĂ©rente. Dans le chapitre consacrĂ© Ă lâAlgĂ©rie, BĂ©ji CaĂŻd Essebsi fait le parallĂšle avec lâautre voisin (pp.331-332). Bien plus, Bourguiba voit dans la projection de la Tunisie moderne un espoir de redressement de la nation arabe. Sa longue tournĂ©e au Proche-Orient, du 15 fĂ©vrier au 30 mars 1965, Ă©tait animĂ©e du dĂ©sir dâapporter la rĂ©ponse de la rationalitĂ© politique tunisienne aux impasses de la scĂšne arabe de lâĂ©poque. Cette rationalitĂ© politique a heurtĂ© nos frĂšres du Machrek qui lâont rejetĂ©e ; or, au lendemain de la guerre de juin 1967, ce mĂȘme Ă©lĂ©ment a exaltĂ© lâimage de la Tunisie et dĂ©terminĂ© en dĂ©finitive le choix de Tunis pour abriter le siĂšge de la Ligue Arabe pendant la crise. Pour leur part, les diplomates europĂ©ens ont relevĂ© la dĂ©marche distinctive de la Ligue Arabe dĂšs quâelle fut dirigĂ©e par une personnalitĂ© tunisienne. Tout en revendiquant une personnalitĂ© distinctive, rĂ©sultante dâune expĂ©rience historique bien comprise, la Tunisie reste fidĂšle Ă elle-mĂȘme ainsi que lâaffirme lâarticle premier de la Constitution promulguĂ©e le 1er juin 1959 : un Etat libre, indĂ©pendant et souverain, sa religion Ă©tant lâIslam et sa langue lâarabe. Aujourdâhui, cette conception bourguibienne fait lâobjet de rĂ©interprĂ©tations qui, je le crains, ne relĂšvent pas de la seule recherche acadĂ©mique. Cette pensĂ©e qui a hissĂ© la Tunisie et qui lâa distinguĂ©e dans le paysage maghrĂ©bin et arabe est cavaliĂšrement dĂ©naturĂ©e et caricaturĂ©e. On peut du moins se fĂ©liciter que lâouvrage de BĂ©ji CaĂŻd Essebsi vienne Ă point pour rendre justice dâune certaine philosophie de la Tunisie de notre temps et pour rappeler la vĂ©ritable question Ă laquelle sâest attaquĂ© Habib Bourguiba : la question de civilisation. Jâai tentĂ© de prĂ©senter, Ă travers les trois axes tels quâils sont dĂ©veloppĂ©s par lâauteur, le message de Bourguiba qui, en fait, forme un tout. Quant au message de lâauteur, Ă mon sens, il est le suivant : BĂ©ji CaĂŻd Essebsi Ă©crit en conclusion : le bon grain est semĂ©, et il ajoute : il a levĂ©. Il a levĂ© ? Sâil est vrai quâil a levĂ©, il nây a pas Ă craindre pour la Tunisie de demain.
(Source: “RĂ©alitĂ©s” (Hebdomadaire â Tunisie) le 29 juin 2009)
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Maroc: Trois journaux condamnés
Sahara: Christopher Ross “optimiste” pour “une premiĂšre rĂ©union informelle”
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Dialogue Fatah/Hamas: L’AutoritĂ© annonce la libĂ©ration de 100 dĂ©tenus
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La France humiliée par Tsahal
Analyse
Par JEAN-PIERRE PERRIN
29/06/2009
La rédaction web de Jeune Afrique- Par : Lauranne Provenzano
L’Iran vient de libĂ©rer 5 des 9 membres du personnel de l’ambassade britannique arrĂȘtĂ©s dimanche. le rĂ©gime affirme vouloir maintenir ses relations avec l’Occident, mais multiplie les tentatives d’intimidation.
Parmi les neuf employĂ©s de lâambassade britannique arrĂȘtĂ©s dimanche par lâIran (et non huit, comme annoncĂ© prĂ©cĂ©demment par lâagence iranienne semi-officielle Fars), cinq ont Ă©tĂ© libĂ©rĂ©s, tandis que les autres continuaient dâĂȘtre interrogĂ©s, a annoncĂ© lundi le porte-parole du ministĂšre des Affaires EtrangĂšres Hassan Ghashghavi.
Il a par ailleurs affirmĂ© que le rĂ©gime ne souhaitait pas rĂ©duire ses relations diplomatiques avec lâOccident, insistant sur le fait que les arrestations avaient eu lieu sur la base de preuves attestant de la culpabilitĂ© de lâambassade de Grande-Bretagne en Iran.
Selon les autoritĂ©s iraniennes en effet, certains membres du personnel de lâambassade auraient encouragĂ© les Ă©meutiers qui, depuis le 12 juin, contestent la réélection jugĂ©e frauduleuse de Mahmoud Ahmadinejad.
Fins non-diplomatiques
Le ministĂšre des Renseignements soutient que lâambassade aurait eu recours Ă une sĂ©rie dâembauches fictives, destinĂ©es en rĂ©alitĂ© Ă alimenter le flot des manifestants et Ă les diriger dans la contestation qui sĂ©vit dans les rues de TĂ©hĂ©ran.
Lâambassade « embauchait trop d’employĂ©s locaux et les utilisait Ă des fins non diplomatiques », selon lâagence Inra.
Londres a de son cĂŽtĂ© appelĂ© Ă la libĂ©ration immĂ©diate de tous ses employĂ©s et lâUnion europĂ©enne a mis en garde lâIran contre une « rĂ©ponse forte et collective de lâUE », dĂ©nonçant « le harcĂšlement et lâintimidation du personnel diplomatique des pays europĂ©ens ».
Londres, nouveau « grand Satan »
Depuis le dĂ©but des troubles qui secouent lâIran, le rĂ©gime affirme quâils sont orchestrĂ©s par lâOccident, et notamment par la Grande-Bretagne. Le 19 juin dernier, lâayatollah Khamenei avait, dans un discours, accusĂ© Londres dâĂȘtre lâinstigatrice des manifestations. Il avait mĂȘme parlĂ© de « loups affamĂ©s en embuscade, prĂȘts Ă retirer le masque diplomatique de leur visage ». « Ne nĂ©gligez pas ces gens-là », avait-il ajoutĂ©.
La semaine passĂ©e, deux diplomates britanniques ont Ă©tĂ© expulsĂ©s. Londres a rĂ©pliquĂ© en expulsant Ă son tour deux diplomates iraniens. Dans les premiers jours de la contestation dĂ©jĂ , le correspondant de la BBC sâĂ©tait vu retirer son accrĂ©ditation puis avait reçu un ordre dâexpulsion du pays.
Loin de son rĂŽle dâarbitre, le guide suprĂȘme dâIran, lâayatollah Khamenei, ne cache pas son soutien Ă Mahmoud Ahmadinejad et entend bien faire taire les Etats-Unis et lâEurope. Dimanche, il a fustigĂ© leurs « remarques idiotes sur lâIran ».
Haro sur lâOccident
Mahmoud Ahmadinejad se livre Ă©galement Ă une vĂ©ritable attaque en rĂšgle des pays occidentaux, soutenant quâils encouragent la rĂ©bellion.
Barack Obama, qui sâest dit ce week-end « outrĂ© » par lâampleur de la rĂ©pression contre les manifestants, a Ă©tĂ© accusĂ© dâingĂ©rence par le prĂ©sident iranien. « Il a parlĂ© de rĂ©formes et de changement, pourquoi alors intervient-il et fait-il des commentaires contraires Ă la politesse », a ensuite dĂ©clarĂ© le chef dâEtat fraĂźchement réélu.
Le prĂ©sident iranien a Ă©galement dĂ©noncĂ© les « propos insultants de certains responsables occidentaux » envers l’Iran, en affirmant qu’il allait dĂ©sormais profiter de sa prĂ©sence « dans toutes les instances internationales pour faire le procĂšs » de ces dirigeants.
Il faisait allusion Ă la dĂ©claration du G8 de vendredi, lors de laquelle les chefs de la diplomatie des pays membres ont rĂ©clamĂ© le respect du droit dâexpression.
Ces déclarations sont « hùtives » et constituent « une ingérence », a condamné le porte-parole de la diplomatie iranienne, Hassan Ghashghavi.   (avec agences)
(Source: “Jeune Afrique” le 29 juin 09)
Lien: http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20090629133701/-Londres-Mahmoud-Ahmadinejad-contestation-Occident-L-Iran-s-en-prend-a-l-Occident.html
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