TF1: TRAFIC EN HAUTE MER TTU MONDE ARABE: TUNISIE : SPÉCULATIONS RELANCÉES
Communiqué de Mohamed Bouebdelli
Liberté et Equité: Nouvelles des libertés en Tunisie AP: Tunisie: rejet de la candidature à la présidentielle de l’opposant Ben Jaâfar AFP: Tunisie : Ben Jaafar écarté de la présidentielle Le Monde: Tunisie : l’opposant Mustapha Ben Jaafar écarté de la course à la présidence JDD: Tunisie: Le NPA soutient le bassin minier Reuters: L’Otan annonce la reprise de sa coopération avec la Mauritanie Taoufik Ben Brik: Benaligrad Houcine Ghali: LES TRAVAILLEURS TUNISIENS A L’ ETRANGER VACHES A LAIT DU POUVOIR DESTOURIEN Dr Sahbi Amri: Merci Mr le Président AFP: Kadhafi à l’ONU fait craquer un interprète La Nouvelle République: Droits de l’Homme Quel standard pour le Maghreb ? UNHCR: ExCom : La complexité grandissante des conflits met en péril l’action humanitaire, a indiqué le chef du HCR lors de la session annuelle Courrier International: Des sanctions qui ne serviront rien Pointscommuns: Wunderbach mein herr !
TRAFIC EN HAUTE MER
Imed Trabelsi, se défend d’être un voleur de yachts. Il répond en exclusivité à Sept à Huit.
Ce sont des bateaux de luxe, des yachts de 18 mètres, dotés de meubles chics et de pièces confortables qui ont été volés ! Trois grands navires dérobés sur la Côte d’Azur et en Corse, qui ont ensuite sillonné la Méditerranée de part en part pour se dissimuler. Les voleurs présumés doivent être jugés cette semaine à Ajaccio. Parmi les onze personnes soupçonnées d’avoir volé ces bateaux, on compte deux des neveux du Président tunisien Ben Ali ! L’un d’eux, Imed Trabelsi, commanditaire présumé, se défend d’être un voleur de yachts. Il répond en exclusivité à Sept à Huit. Un reportage de Christophe Dubois, David Peressetchensky et Yannick Valluet.
Pour voir la vidéo, cliquer su ce lien :
http://www.wat.tv/video/trafic-en-haute-mer-1tjkk_1f8e2_.html
TUNISIE : SPÉCULATIONS RELANCÉES
A quelques semaines de l’élection présidentielle en Tunisie, les spéculations sont relancées sur la succession du Président Ben Ali.
Des rumeurs alarmistes circulent en effet sur sa santé, suite à ses fréquentes absences des écrans de télévision — qui, habituellement, couvrent tous ses faits et gestes.
Surtout lors de la fête du Fitr, pour la première fois depuis vingt-deux ans de règne, Ben Ali n’a pas paru à la télévision, un simple message de voeux ayant été lu en boucle.
De plus, aucune réception n’a été organisée au Palais pour les voeux du gouvernement et des corps constitués.
Déjà, lors de la prière à la mosquée El Abidine de Carthage, durant le ramadan, le Président avait paru très affaibli.
Autre événement ayant alimenté les rumeurs : l’ouverture de l’année “Kairouan, capitale de l’islam”. Laquelle devait être inaugurée par le Président, en présence de notables musulmans du monde entier.
Ben Ali s’est toutefois désisté, à la dernière minute, déléguant son Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, tandis que des sources proches des services de sécurité évoquaient un risque d’attentat.
Officiellement, le Président souffrirait de la gorge. Rappelons qu’il se fait régulièrement soigner en Allemagne et à l’hôpital de la VIe Flotte américaine, basée à Malte.
(Source : « TTU MONDE ARABE », (Lettre hebdomadaire d’informations stratégiques- France), N° 616 – 24 SEPTEMBRE 2009)
Communiqué de Mohamed Bouebdelli
Paris le 28 / 09/2009
Nouvelles des libertés en Tunisie
Jeudi 24 septembre 2009, les jeunes Mouazz Ben Salem Ben Ammar Bousnina, Saber Rahili et Saber Mastouri ont été déférés devant le juge d’instruction du sixième Bureau du Tribunal de Première Instance de Tunis pour l’examen de l’affaire n°16215, pour y répondre des accusations d’adhésion à une organisation terroriste et de mise à disposition d’un local de réunions. Pour le Bureau exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Tunisie: rejet de la candidature à la présidentielle de l’opposant Ben Jaâfar
Associatee Press, le 26 septembre 2009 à 22h30
TUNIS (AP) — La candidature de l’opposant tunisien Mustapha Ben Jaâfar, chef du Forum démocratique pour les libertés et le travail (FDLT, légal), à l’élection présidentielle prévue enTunisie le 25 octobre a été rejetée par le Conseil constitutionnel, a-t-on appris dimanche auprès de l’intéressé.
Selon le Dr Ben Jaâfar, ce rejet semble être motivé par une interprétation qu’il conteste de la loi constitutionnelle « contraire à la lecture des juristes » et aux « motivations officielles » visant à élargir le champ des candidatures.
« Je suis surpris, sans l’être tout à fait », a-t-il déclaré au téléphone à l’Associated Press. Il a dénoncé « une décision politique » à la base de sa mise à l’écart, en déplorant « une occasion perdue » dans le sens de l’ouverture. Lors du dépôt de sa candidature, ce vieux routier de la scène politique tunisienne, 69 ans, s’était dit convaincu que son dossier était « conforme à toutes les conditions constitutionnelles et présentait des arguments juridiques sérieux ». Il avait prôné l’alternance au pouvoir et la limitation à deux du nombre des mandats présidentiels, rendu illimité par un amendement constitutionnel adopté par référendum en 2002. Le Dr Ben Jaâfar est le deuxième dirigeant de l’opposition à se trouver hors course, après le chef historique du Parti démocratique progressiste (PDP), l’avocat Néjib Chebbi. Restent en course trois candidats de l’opposition, dont deux modérés, Mohamed Bouchiha (PUP) et Ahmed Inoubli (UDU), considérés comme proches du pouvoir, et Ahmed Brahim (Ettajdid) qui se présente comme un « vrai candidat de l’opposition ». Leurs candidatures ont été, en revanche, validées, ainsi que celle de l’actuel président Zine El Abidine Ben Ali qui, fort du soutien du parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), est quasiment sûr d’être réélu pour un cinquième mandat successif de cinq ans
Associated Press
AFP: Tunisie : Ben Jaafar écarté de la présidentielle
28/09/2009 | AFP
L’opposant tunisien Mustapha Ben Jaafar, chef du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), a été écarté de la course à l’élection présidentielle du 25 octobre en Tunisie, a annoncé dimanche le conseil Constitutionnel.
« Le conseil Constitutionnel a invalidé la demande de candidature de M. Mustapha Ben Jaafar », selon une décision rendue dimanche et publiée par l’agence gouvernementale TAP.
« Ma candidature a été jugée illégale par le conseil, qui conteste le fait que je sois élu, quand bien même je dirige mon parti depuis sa légalisation en 2002 », a indiqué M. Ben Jaafar à l’AFP.
« La validation de ma candidature n’aurait pas signifié que nous vivons en démocratie, mais elle aurait constitué un pas dans le sens de l’ouverture », a-t-il déploré.
Mustapha Ben Jaafar, 69 ans, postulant pour la première fois, avait annoncé sa candidature le 31 mai, lors du premier congrès de son parti, petite formation membre de l’Internationale socialiste, qu’il a lui-même fondée en 1994. Le FDTL qui fait partie de l’opposition dite « démocratique » est devenu légal en 2002, sans jamais disposer de siège au parlement.
Décision politique
La candidature d’opposants à la présidentielle a été rendue possible par une loi provisoire les autorisant exceptionnellement à postuler, à condition d’être des chefs « élus » de leurs formations depuis deux ans au moins.
M. Ben Jaafar se considère comme le chef « élu » de sa formation depuis 2002, mais n’a réussi à organiser un congrès de son parti qu’en mai dernier.
La loi exceptionnelle votée à l’initiative du président Zine El Abidine Ben Ali est destinée à contourner le parrainage de 30 élus au moins pour tout postulant à la présidence, une condition inscrite dans la Constitution et qu’aucun parti d’opposition ne peut réunir à lui seul.
« Contrairement à son application, la réforme allait dans le sens de l’ouverture », a regretté M. Ben Jaafar, qualifiant de « politique » sa sortie de la course à la présidence.
Ce médecin défenseur des droits de l’Homme affirme vouloir consacrer « l’alternance au pouvoir » et plaide notamment pour la limitation à deux du nombre de mandats à la présidence.
Un amendement de la Constitution a supprimé en 2002 la limitation des mandats présidentiels qui ont une durée de cinq ans et peuvent être successifs.
Le conseil Constitutionnel a validé la candidature de trois opposants, chefs de formations parlementaires modérées, outre celle du président sortant Zine El Abidine Ben Ali, candidat à un cinquième quinquennat.2009 AFP
Tunisie : l’opposant Mustapha Ben Jaafar écarté de la course à la présidence
Le 28 sept. 09
Le docteur Mustapha Ben Jaafar, fondateur et secrétaire général du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), l’une des personnalités les plus respectées de l’opposition tunisienne, a été écarté, dimanche 27 septembre, de la course à la présidentielle du 25 octobre, date à laquelle le président Zine El Abidine Ben Ali briguera un cinquième mandat.
Le conseil constitutionnel a invalidé la candidature de M. Ben Jaafar au motif que ce médecin de 69 ans n’a pas été élu à la tête de son parti depuis plus de deux ans, comme l’exige une « loi électorale provisoire » adoptée l’année dernière.
« On joue sur les mots et on se moque des gens. Je dirige mon parti depuis sept ans. Cet habillage juridique d’une décision politique ne trompe personne », commente l’intéressé. Pour lui, la décision du conseil constitutionnel souligne « le seuil de tolérance » du pouvoir aux candidats crédibles. « Nous avons la confirmation que la loi électorale n’a pas été faite pour élargir le champ de la participation [comme annoncé officiellement] mais pour éliminer des adversaires gênants », déplore M.Ben Jaafar, tout en regrettant « cette occasion perdue » d’animer la vie politique en Tunisie et de tenter de « sortir la population de sa léthargie. »
« INVALIDATION ABUSIVE »
La nouvelle loi électorale autorise les candidats à postuler à condition qu’ils soient les chefs « élus » de leurs partis politiques depuis au moins deux ans. Or Mustapha Ben Jaafar, s’il dirige le FDTL depuis 2002, année de sa légalisation, n’a réussi à organiser un congrès de son parti qu’en mai 2009.
En août, une autre figure de l’opposition tunisienne, l’avocat Néjib Chebbi, 60 ans, fondateur du Parti démocratique progressiste (PDP), avait annoncé qu’il boycotterait la présidentielle du 25 octobre, la loi électorale étant, disait-il « taillée sur mesure pour fermer la voie à toute candidature libre et priver le peuple tunisien du libre choix de ses dirigeants ».
Le FDTL, comme le PDP, ont toutefois l’intention de participer aux élections législatives qui se dérouleront le même jour que la présidentielle, le 25 octobre, afin, disent-ils, de « ne pas déserter la bataille politique » et de ne pas rater l’occasion de garder le contact avec la population.
Reste à savoir si, là encore, ces deux partis ne seront pas réduits à la portion congrue. Sur les huit listes électorales qu’il a jusque là présentées, le parti de Mustapha Ben Jaafar en a déjà vu quatre éliminées par les autorités tunisiennes.
Quant au parti de Néjib Chebbi, sur les vingt-six listes présentées, vingt ont été rejetées. Le PDP dénonce une « invalidation abusive » et une « atteinte aux règles du jeu politique ainsi qu’au code électoral ».
Florence Beaugé
(Source: »Le Monde » (Quotidien- France) le 28 s)
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Politique | 28/09/2009 – 16:49
Tunisie: Le NPA soutient le bassin minier
Le NPA exprime sa « solidarité avec les militants du mouvement du Bassin Minier » de Gafsa en Tunisie. Le parti explique qu’« après le rejet de leur pourvoi en cassation le 22 août, les militants emprisonnés suite aux événements du bassin minier effectuent des peines d’emprisonnement allant de deux ans avec sursis à huit ans, parmi eux des syndicalistes, notamment de l’enseignement de base de Redeyef ». Le 5 octobre, « journée mondiale des enseignants décrétée par l’UNESCO, » le NPA soutiendra cette grève pour « la libération des prisonniers détenus arbitrairement ».
(Source: leJDD.fr 2009) le28 septembre 2009)
L’Otan annonce la reprise de sa coopération avec la Mauritanie
Reuters, le 25 septembre 2009 à 15h46 BRUXELLES, 25 septembre (Reuters) – L’Otan a annoncé vendredi avoir décidé de reprendre une coopération normale en matière de sécurité avec la Mauritanie dans le cadre du Dialogue méditerranéen. L’Alliance atlantique justifie sa décision par les progrès accomplis vers un retour à un régime civil à la faveur de l’élection présidentielle du mois de juillet. Le Dialogue méditerranéen a été lancé en 1994 dans le but de renforcer la sécurité régionale. Ce forum réunit les Etats de l’Otan et sept pays du Maghreb et du Moyen-Orient: l’Algérie, l’Egypte, Israël, la Jordanie, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie. L’Alliance tenait à sa coopération en matière de sécurité avec Nouakchott en raison de l’activisme d’Al Qaïda au Maghreb islamique dans cette ancienne colonie française en très grande majorité désertique. La semaine dernière, le Fonds monétaire international s’est lui aussi dit prêt à reprendre ses relations avec la Mauritanie, rompues lors du coup d’Etat militaire de l’an dernier, dont le leader, Mohamed ould Abdel Aziz a été régulièrement élu en juillet. L’Union européenne s’est elle aussi déclaré disposée à reprendre sa coopération avec la Mauritanie à la suite de ce scrutin, que l’opposition a dénoncé comme truqué mais que les observateurs de l’UE on jugé régulière et sans incident majeur.
Benaligrad
Par Taoufik Ben Brik (*)
Tunis n’est pas Tunis. Pas de bas-fonds. Pas de pègre. Un nulle part. Ce n’est pas un roman noir, un film policier. Elle vit la paix bucolique des villes saoudiennes. Une ville où il n’y a pas de trottoirs, de maisons closes, un pays qui pue le mâle, a besoin de défenseurs des belles de la nuit. Mes belles, sont une troupe bigarrée de jupes qui voltigent, manteaux, châles râpés qui ont connu des jours meilleurs. Je les suis, toutes. Depuis les filles aux joues fardées, qui, quelques heures par jour, échangeaient leur corps contre les misères d’autrui jusqu’aux joyeuses danseuses de cabarets, le Crazy Horse ou la Boutonnière, qui n’étaient pas pressés de tomber amoureuse d’un flic ou d’un commerçant grossiste. Je rôde toujours dans leurs jupes : dans les bars, les salons de narguilé, les antichambres de bordels ou les arrière-boutiques. A part ça…Tunis part en lambeaux. Benaligrad prend sa place.
Tunis trouvait au sud son prolongement prolétaire dans les banlieues de Bir El Kassâa, Jebel Jloud, Ben Arous… Des bourgades reliées à la ville par des routes qui partaient de n’importe où. Des rues empierrées qui formaient des labyrinthes, des ruelles qui débouchaient toujours sur les grandes usines chimiques qui occupaient les bâtiments d’anciens haras. Entourées de crasseuses maisons prolétaires attribuées aux travailleurs, les usines suaient la teinture. Autour des maisonnettes, on trouvait de petits jardins où les ouvriers travaillaient quelques heures par semaine, essayant de ne pas oublier leurs origines paysannes. Au sud, il pleuvait. Et cette ville née de la pluie, la pluie la rendait folle. Les rues se transformaient en torrents qui convergeaient vers la petite place de Megrine. Automobiles et camionnettes pleines de marchandises s’enlisaient dans les rivières de boue. Cela rendait fous les cyclistes et nerveux les policiers qui patrouillaient régulièrement dans le secteur. Dans le café l’Olivier Bleu, au nord, la pluie était aussi violente. Un vendeur de cigarettes s’était abrité sous l’arcade et me bouchait la vue de la rue Azouz Errbaï. Mon colon me faisait souffrir: une douleur douce et diffuse autour du bas ventre. Cela m’empêchait de me concentrer. La pluie me rappelle les vieilles histoires d’amour. Presque toujours des amours gâchées par l’impatience et le désir de propriété qui semblent devoir toujours accompagner l’amour.
C’est un samedi après-midi et, suivant la coutume, les bonnes se promenaient au bras de petits policiers dans l’avenue Mohamed V. Au parc Gambetta, les couples étaient particulièrement nombreux. À cette heure de l’après-midi, où les premières ombres grignotaient la lumière, le centre ville se transfigurait. Les commerces et les restaurants, normalement ouverts à tous commençaient à changer de clientèle. Les populations d’origine rurale s’appropriaient les rues. Le vin caché au début du jour dans les débits et autres étalages, sortait timidement à l’air libre. Mendiants, pères de famille ou amoureux éperdus se transformaient en ivrognes. Des épaves humaines s’écroulaient dans les rues et les gens les enjambaient sans y faire attention.
La pluie avait rendu boueux le sol empierré des rues mal éclairées. J’avais échappé à un vendeur de jasmin qui me poursuivait avec son plateau. Il s’arrêta devant le restaurant «chez Slah ». Mon visage fut illuminé à deux reprises quand la porte battante s’ouvrit. Deux couples étaient en train de manger et deux visages pâles buvaient en parlant affaire avec un Sénégalais, près d’un comptoir laqué de rouge. À cette heure, l’endroit était plutôt désolé. Après avoir observé attentivement la porte de derrière, par laquelle le garçon s’était éclipsé, j’avais allumé une cigarette et je me préparais à foutre le camp. Je me sentais étranger. Au fond, je suis tunisien par accident. Où est Tunis ? Tunis de mes bottes.
Il y avait, monsieur Abdallâh le boiteux, le petit gros boulanger qui, tous les jours vers 18 heures, sortait de son appartement, au 9 bis avenue de la Liberté, avec sa démarche inimitable et chaloupée. La tête rentrée dans Les épaules, il passait en vitesse devant la mosquée El Fath, entrait par la porte, et dans la pénombre ambiante, psalmodiait:
Par le ciel et par l’étoile du soir
Mais comment sais-tu que c’est l’étoile du soir?
C’est l’astre à clarté perçante…
Il y avait monsieur Lakhdar, le maître réparateur des tourne-disques qui, tous les matins à 8 heures, levait le rideau de sa boutique située derrière la rue de Palestine, jetait un coup d’œil sur la vitrine étroite près de la porte pour savoir si tout allait bien, si aucun appareil n’avait bougé pendant la nuit, puis entrait dans le magasin, s’asseyait derrière la table de travail, sur la chaise spécialement adaptée à son dos bossu, chaise dont le dossier était troué et matelassé à la hauteur de la bosse, allumait sa cigarette préférée, une Arti, et par sa façon de souffler longuement la fumée vers le haut pendant qu’en deux mouvements rapides il éteignait l’allumette dans l’air, annonçait à la ville qu’il avait ouvert et qu’on pouvait lui envoyer les tourne-disques à faire chanter. Il y avait monsieur Mahmoud, le beau professeur du Lycée Bab El Khadhra qui, tous les vendredis après-midi, faisait monter avec lui dans son studio situé à l’avenue Madrid une lycéenne en fleurs, intéressée par l’art des échecs, pour qu’après s’être dévoués à cette passion jusque vers 18 heures, ils se penchent finalement par la fenêtre et, contents, souriant l’un à l’autre, constatent: tout est trop bruyant en bas, il n’y a qu’ici, en haut, que règne un silence suffisant pour Les échecs. Et il y avait l’ivrogne et terriblement chétif docteur Marchika le Maltais; qui outre sa capacité à calmer en quelques mots même l’enfant que la fièvre ne cessait de faire pleurer, était surtout connu parce qu’en dépit de tout conseil de bonne volonté et toute supplication, il n’allait jamais en visite chez ses patients sans chevaucher une mobylette. Ce n’était donc pas étonnant qu’au moins une fois par semaine, il tombât dans le bas côté avec le même engin, puisque aussi soudée que fût la moto à son propriétaire, elle ne pouvait garder, sans défaillir, sur sa selle l’homme constamment ivre. Il y avait monsieur Abdelaziz, le juge que seul l’art de collectionner les timbres intéressait et qui, sur les étagères en chêne de sa bibliothèque vitrée, alignait des albums de timbres à n’en pas finir. Il était en correspondance avec soixante pays du monde pour échanger de temps en temps l’une des pièces rares de sa collection hors pair contre une pièce encore plus rare. Et il y avait monsieur Merdassi, le pâtissier toujours un peu agité qui, au beau milieu de ses baklawas et sorbets, ne trouvait sa tranquillité que s’il pouvait s’en affranchir, en sautant, avant L’ouverture du matin et après la fermeture du soir, sur son vélo de marque allemande, habillé du maillot jaune dans lequel, jeune il avait gagné une fois une course d’amateurs, pour pédaler pendant des heures et des heures vers un ruban d’arrivée imaginaire. Et il y avait monsieur Manoubi, l’unique aventurier de Tunis qui, de ses aventures, était revenu ici, notamment du Pakistan, au bout de longues années, avec Houriya, sa magnifique épouse pachtoune qui, pendant des mois, voire des années, enfiévra la ville; ils se jetaient l’un sur l’autre avec une régularité hebdomadaire et, à La grande consternation et indignation des voisins, passaient des nuits entières à se rouer de coups et à crier en une langue non identifiable, c’est-à-dire afghane avant de se taire brusquement. Et il y avait Monsieur S’lah, le couturier de la rue Abbès EL Akkad qui noyait son amour insatiable à l’égard des femmes dans l’étude approfondie des poètes soufis; c’est ainsi qu’il était devenu le préféré des femmes de la ville, car pour cela, c’est-à-dire pour devenir ce genre de brise glace, il avait suffi de jouer sur la capacité des femmes à ressentir; par ses étranges tirades béates lors de la prise des mesures, monsieur S’lah essayait simplement d’exprimer ses compliments inconditionnels et sincères à leur égard; à partir de là, le fait qu’elles ne pouvaient point s’y retrouver devant la complexité de sa prose n’avait aucune, mais alors aucune importance, car que pouvait faire une femme, où n’importe qui, de Tunis de la question de savoir par exemple si le fossé du SUBLIME le plus insurmontable se situait entre Ibn Arabi et Niffari, ces immenses soufis du XIIIe siècle. Et il y avait monsieur Sarkachi, le coiffeur hâbleur de la place Jeanne d’Arc, qui circulait entouré de nuages des parfums les plus pénétrants du monde, et qui n’arrêtait pas d’expliquer que cela lui avait été infligé tout simplement par le destin, rançon du métier. Et il y avait monsieur Riahi, le chanteur homo, dont le chien bâtard à courtes pattes, sans âge, traînant son ventre par terre et cherchant sans cesse, les yeux voilés et la voix glapissante, le regard des gens, faisait peur à tout le monde sans exception. Et il y avait monsieur Garmadi, le poète, qui, un jour de printemps, choqua les jeunes esprits de Tunis, en leur déclarant que, finalement, n’est poète que celui qui est prêt à sacrifier sa vie pour un seul et magnifique vers, pour une seule et magnifique danseuse du ventre.
C’était vraiment comme ça qu’ils existaient. Lorsque j’avais voulu poser mon regard sur eux, il arriva quelque chose de vraiment, vraiment stupéfiant, à savoir que tout disparut brusquement, et un jour, ON AVAIT PERDU POURTOUJOURS TUNIS. À plusieurs reprises, j’avais essayé de savoir ce qui avait pu se passer. Je m’aperçus tout de suite que la ville n’était pas à sa place, pis, non seulement elle n’était pas à sa place, mais elle n’existait plus, du tout, et j’errais, hanté et perdu, dans une ville qui se prétendait être Tunis, mais qui ne l’était plus. Je parcourais les rues et interrogeais les gens, mais en vain, personne ne savait rien, personne ne se souvenait de rien.
Et, ce qui était plus grave, ils n’avaient que de faux souvenirs et essayaient de parler d’un passé dans lequel quelque chose s’était perdu, mais soient ils ne savaient pas ce que c’était, soit ils estimaient que ce n’était guère dommage; en un mot, ils avaient occupé la ville, détruit ce qui avait existé, et en avaient construit une autre pour eux. D’abord, ils avaient rasé l’ancienne, ensuite, ils s’y étaient installés, et avaient fait comme si de rien n’était et que de la matière poétique d’antan, ils ont fait quelque chose de brutalement neuf dont ils disaient que c’était l’ancien même. Au début, ils savaient qu’ils mentaient, puis ils ne le savaient même plus, car ils l’avaient oublié. Je leur demandais s’ils se souvenaient de monsieur S’lah ou de monsieur Riahi, ils m’avaient répondu: « Non, nous ne nous souvenons pas ». Je leur demandais s’ils se souvenaient de monsieur Garmadi. Ils disaient: «Non, nous ne nous souvenons pas de la poésie qui était dans cette ville ». Je voyais que, pour eux, cela ne serait pas une perte. J’arrêtais donc de les interroger, je constatais seulement que le Palmarium, la grande salle de Cinéma, était occupée par un grand complexe répugnant et tout autour une salle de jeu répugnante, Une friperie répugnante, et je constatais que le café Chez les Nègres était colonisé par une bande de crapules.
(*) Journaliste et écrivain tunisien, Taoufik Ben Brik écrit et vit à Tunis. Auteur de plusieurs livres importants sur le contexte politique et social tunisien, son dernier essai, Je ne partirai pas, est paru 2007 en Algérie. Figure importante de l’opposition tunisienne régulièrement harcelée par le régime de Ben Ali, il est l’une des rares personnalités à mener son combat en Tunisie même. Ce texte, que Taoufik Ben Brik a écrit pour Mediapart (par ailleurs inaccessible en Tunisie), est sa façon, nous dit-il « de contrer Ben Ali », dont la réélection à la présidence de la Tunisie apparaît comme inéluctable lors du scrutin prévu à la fin du mois d’octobre.
(Source: « Mediapart » (un Journal doublé d’un Club – France), le 28 Septembre 2009 )
Lien :http://www.mediapart.fr/club/edition/les-invites-de-mediapart/article/280909/benaligrad
LES TRAVAILLEURS TUNISIENS A L’ ETRANGER VACHES A LAIT DU POUVOIR DESTOURIEN
Merci Mr le Président
Dr Ahmed El Euch a déposé ce matin du 25.9.2009 les documents necessaires pour l’obtention de son passeport Tunisien au ministère de l’intérieur début d’après-midi, ce document de voyage est entre ses mains par instructions suprêmes.
L’accueil chaleureux que lui a réservé les responsables du M.I au cours d’un Vendredi après-midi chômé ne peut lui faire oublier les sept semaines d’arrestation dont 16 j. à Sfax et le reste à Mornaguia. Entre le 30 Juillet et le 16 Septembre 2009, la facture de ce passeport était salée, mais, une épreuve inoubliable.
En liberté conditionnelle jusqu’au 05 Octobre 2009, le verdict de la cours d’appel ne pourrait être au dessus de la parole du Président Ben Ali, Dr Ahmed El Euch regagnera Paris le 26.9.2009 sur le vol de 15 h de Tunis pour y revenir le 04 Octobre 2009 afin d’assister à la prononciation du verdict final qui mettrait terme au doute en la parole de son excellence Mr le Président Zine El Abidine Ben Ali.
Dr Sahbi Amri
(Source : message reçu le dimanche 27 Septembre 2009 à 21h 42mn 52s de la part de M. HANI Abdel Wahab awhani@yahoo.fr )
Kadhafi à l’ONU fait craquer un interprète
Droits de l’Homme Quel standard pour le Maghreb ?
28 sept. 09 Une délégation de la Coordination des organisations maghrébines des droits de l’homme (CMODH), dont fait partie la LADDH, séjourne, depuis samedi, en Algérie. C’est avec les représentants du mouvement associatif algérien que la mission maghrébine a choisi de s’entretenir dès le premier jour. Hier, lors d’une conférence de presse, les journalistes ont rencontré les membres de cette délégation que sont MM. Ahmed Gaili (Tunisie), Hadj Sidi (Mauritanie) et de Me Hocine Zehouane (Algérie). On note l’absence de M. Abdelhamid Amine (Maroc) à cause du décès d’un parent survenu juste avant qu’il prenne l’avion à destination d’Alger. La conférence de presse autour de la «Problématique des droits de l’homme : quel standard pour le Maghreb ?» a connu une participation active des journalistes présents avec leurs questions pertinentes et de grande importance. Le Tunisien Ahmed Gaili précise que «l’idée de création de cette coordination est ancienne, elle consiste à créer un espace maghrébin des droits de l’homme, une entité homogène et autonome vis-à vis des politiques. Cette initiative remonte, ajoute-t-il «au Forum maghrébin de 2005 qui s’était tenu à Barcelone». Outre la protection et la défense des droits de l’homme, «la coordination, qui ne remplace en aucun cas les ligues locales dans leurs missions, demeure un allié pour elles. Elle assure le soutien des antennes dans chaque pays du Maghreb pour le règlement des conflits dans la région», dit-il. M. Hadj Sidi de la Mauritanie précise que «sans la presse, les droits de l’homme n’auraient pas eu aujourd’hui la place qui est la leur». Il affirme que la coordination ouvre ses portes à toutes les sections des droits de l’homme «qui doivent associer leurs efforts pour la promotion de ces droits». Pour ce faire, l’orateur a cité les moyens de faire connaître les droits fondamentaux de la personne humaine et élever la conscience des populations avec la tenue de journées de sensibilisation, de séminaires et de journées de réflexion à titre d’information. La coordination, parrainée par l’association espagnole «Acsur», réunit son conseil une fois tous les deux ans et son bureau tous les 6 mois, et ambitionne d’étendre son action par la multiplication de réseaux, seul moyen pour se faire connaître et prendre contact avec l’ensemble des militants. H. A. (Source: »La Nouvelle République » (Quotidien- Algérie) le 28 sept. 09) Lien:http://www.lanouvellerepublique.com/actualite/lire.php?ida=81051&idc=4&date_insert=20090928
ExCom : La complexité grandissante des conflits met en péril l’action humanitaire, a indiqué le chef du HCR lors de la session annuelle
Wunderbach mein herr !
Le 28 September 2009 Les approximations occidentales sur le port de la burka, émises par des suppôts de la France éternelle qui ne sont pas capables de faire la différence entre la liberté et la démocratie, me font rire. Nul n’a lu Averroès et pourtant chacun se permet de poser des jugements sur le fait que les femmes voilées sont une insulte à la liberté et un coercition inadmissible sur la femme ! Par ailleurs le monde occidental , regorge d’exemples où la liberté de la femme se fait au détriment de la structure même de la pensée rationnelle qui a permis à notre civilisation d’avancer sur le chemin du progrès. Mais personne n’a vu que le progrès scientifique avait cessé à la création de l’unisexe social qui n’a que pour but le productivisme. Or, ce progrès est remis en cause de manière totale et parfaite, écologie, taxe carbone, croissance inopportune, pour aller vers un monde qui dénie aux valeurs passées un quelconque droit à une pertinence. Bref , pour faire simple, nos compagnes sont instrumentalisées pour démontrer que toute idée qui ne seraient pas une idée démontrant que le passé avec « son progrès », a été source d’erreurs , est une idée à bannir. Alors les musulmans avec leurs pratiques obsolètes dans un monde qui bouge, sont forcément compris comme les pires des machistes occidentaux. Mais le vrai machisme moderne c’est quoi ? Simplement un androginisme absurde, une société dans laquelle , le sexe n’est plus un facteur intervenant dans le raisonnement sauf à être taxé d’anti-libertaire. Les copines qui portent le voile, Tarik Ramadan les connait bien, elles sont révolutionnaires sur notre territoire , alors qu’elles sont femmes intégrées sur celui du Maghreb. Or le paradoxe est que nos soit disant penseurs , pensent l’inverse…. Comment est-ce possible de penser à l’envers à 30 kms à vol d’oiseau de Gibraltar ? Comment est-on moderne et intelligent à 30 kms près ? Tout ça , c’est du pipeau, l’important est de savoir quel type de développement nous voulons pour notre monde occidental, le problème ne se pose pas pour la civilisation orientale qui veut conserver les valeurs historiques en les aménageant au mieux. En occident, les valeurs historiques sont considérées comme des bouquets de fleurs dont on choisir les variétés de fleurs qui vont le composer. La nation a encore du sens, certes, mais elle est vidée de son sens pour satisfaire le conformisme intellectuel Ce faisant, nous sommes vraiment en crise identitaire, en défaut de pensée novatrice, avec des acteurs qui ont pris le pouvoir présentant tous le même gabarit, les ayatollahs de l’œcuménisme républicain qui ont interprété les textes fondamentaux de la naissance de la république pour les appliquer de manière doctrinale. Le coté flicard qui sommeille en chacun de nous probablement. Un jeune noir dans l’avion que me ramenait à Paris aujourd’hui, qui me disait combien il était difficile dans notre monde de ne pas subir une certaine forme de racisme (encore qu’il était de bonne famille…) et à qui je disais qu’il y avait des cons partout, et que si on allait à la plage, c’était le meilleur moyen d’attraper des coups de soleil, m’a répondu : pour nous les coups de soleil on les prend même en allant pas à la plage. Il a raison, ce petit gars là, les occidentaux sont pour la plupart racistes, même si j’applaudis aux miens qui ne le sont pas, et nous ne sommes pas nombreux. Ils refusent le port du voile ou des signes ostentatoires religieux , non pas par républicanisme historique, mais bel et bien par rejet de la religion musulmane. Le rejet du port du voile c’est du racisme ordinaire en fait, mais caché derrière le laïcisme. Je le dis à la place de mes amis arabes, parce qu’aucun occidental chértien n’ose le dire, alors je le fais. La République est tellement au dessus des Êtres et des pensées qu’elle est capable , en séparant l’église et l’État, d’admettre qu’on puisse s’habiller différemment dans la rue. Qu’on ne me dise pas , qu’il faut séparer la vie privée et la vie publique, ben parlons en, quand je me promène en jean et tee shirt dans les rues de Tanger et que j’y croise des gens en djellabas, des jeunes en jean comme (lol le djeune!!!), des costards cravate du coté des garçons, des filles en mini avec les seins généreux et le nombril à l’air, d’autres en tenue strictes et d’autres en djellabas, avec voile ou pas, j’ai un grand sentiment de liberté, alors que le fascisme républicain, qui n’est pas la république que j’ai appris, rejette les comportements non idéologiquement validés. Vive la liberté ! A bas les facistes de la liberté (Source: »pointscommuns.com » le 28 sept. 09) Lien: http://www.pointscommuns.com/averroes-commentaire-lecture-82340.html
Des sanctions qui ne serviront rien
28.09.2009Roger Cohen Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux semblent décidés à mettre la pression sur Téhéran. Mais, en ne se concentrant que sur le dossier nucléaire, Obama risque d’échouer.
La France et l’Allemagne se sont affrontées à trois reprises en soixante-dix ans avant que ne leur vienne l’idée brillante d’intégrer leur problème à quelque chose de plus grand : la Communauté européenne. Les Etats-Unis et l’Iran n’ont jamais été en guerre, mais leurs relations sont marquées par une méfiance psychopathologique. Ils n’ont qu’à s’inspirer des Français et des Allemands, en élargissant le contexte de leurs rapports. Les révélations sur une deuxième usine d’enrichissement d’uranium construite en secret par l’Iran ne modifient pas l’équation nucléaire, si cette dernière se mesure à la capacité du pays à fabriquer une bombe. Ce qui a changé, c’est la psychologie du programme nucléaire iranien. La méfiance était déjà profonde, elle est désormais sans fond. Avec l’usine d’enrichissement de Natanz, capable d’accueillir 54 000 centrifugeuses (à peine plus de 8 000 s’y trouveraient), et alors que son unique centrale nucléaire en est encore au stade expérimental, l’Iran n’a manifestement pas 54 000 raisons de creuser dans le flanc d’une montagne près de la ville sainte de Qom pour en installer 3 000 de plus.
Téhéran veut disposer d’une option nucléaire militaire bien que la réalité suscite autant sa nervosité que son hésitation. Le projet nucléaire de Qom est révélateur de l’état d’esprit qui règne chez les dirigeants iraniens. Le programme d’enrichissement est dorénavant sacré car il symbolise l’indépendance du pays, un peu comme la nationalisation du secteur pétrolier dans les années 1950. Les usines de Natanz et de Qom ont pour effet de précipiter la menace de nouvelles sanctions. Nicolas Sarkozy a évoqué l’idée de les imposer en décembre si aucun « changement en profondeur » n’était constaté. Le président Obama, qui préfère laisser le côté va-t-en-guerre aux Européens, a évité le mot « sanction », mais s’est montré aussi sévère que possible. Toutefois, plus que les mots, ce sont les absents qui ont pesé lourd. L’Iran se serait immédiatement repris si Obama avait eu à ses côtés les dirigeants de l’Allemagne, de la Russie et de la Chine. Ces trois pays sont les principaux partenaires commerciaux de l’Iran. La chancelière Angela Merkel n’a pas trouvé le temps. La Russie a fait part de ses « inquiétudes sérieuses ». La Chine a grommelé quelque chose à propos du « dialogue ». Un peu faible, en guise de ferme résolution.
J’ai déjà dit que les sanctions ne marcheront pas. Ray Takeyh, qui a travaillé sur l’Iran avec Dennis Ross au ministère des Affaires étrangères avant de perdre son emploi, en août, m’a expliqué que « les sanctions, c’est la solution pour se donner bonne conscience ». Bonne conscience, parce qu’on a le sentiment d’avoir fait quelque chose, mais cela n’aide guère. Dans cette affaire, les sanctions n’aideront effectivement pas, pour quatre raisons. Un : l’Iran est immunisé contre les sanctions. Il vit avec depuis des années, et Dubaï lui permet d’importer des produits au prix d’une surtaxe tolérable. Deux : la Russie et la Chine ne soutiendront jamais des sanctions autrement que du bout des lèvres. Trois : ce n’est pas en interrompant les ventes d’essence que l’on sape un symbole presque sacré, à savoir la puissance nucléaire. Quatre : les sanctions alimentent le complexe de persécution qui permet au régime iranien de prospérer. « On ne parle jamais vraiment de l’efficacité des sanctions car, dans ce cas, on ne se retrouve qu’avec deux possibilités : une frappe militaire ou un Iran nucléarisé, ce dont personne ne veut. Par conséquent, la réponse est : imposons d’autres sanctions ! C’est un débat biaisé », affirme d’ailleurs un haut responsable du ministère des Affaires étrangères allemand.
La malhonnêteté est un élément inévitable du programme nucléaire iranien. Téhéran pratique la dissimulation. Israël, à l’origine de l’ambiguïté nucléaire dans la région, a répété à l’envi depuis le début des années 1990 que les Iraniens étaient sur le point d’avoir la bombe. Or, à en croire les renseignements américains, il leur faudra encore quelques années. Nous avons donc bel et bien le choix : soit nous procédons à une frappe militaire, soit nous acceptons de vivre avec un Iran nucléarisé. Mais qu’est-ce qu’un « Iran nucléarisé » ? Est-ce un Iran qui dispose d’armes atomiques – développement dangereux s’il en est – ou bien un Iran dont les installations d’enrichissement sont supervisées par l’AIEA ? Je pense qu’un enrichissement sous surveillance sur le territoire iranien, au nom de ce qu’Obama a appelé le « droit » de l’Iran à « une énergie nucléaire pacifique », constitue une base possible pour parvenir à un accord qui mettrait un terme à la militarisation. Zéro enrichissement, aujourd’hui, ce n’est plus envisageable. Pour éviter que ne soient votées des sanctions stériles, les Etats-Unis ne doivent pas oublier qu’il faut élargir le contexte. Le régime iranien est faible. Son désarroi a une fois de plus été patent.
William Burns, le sous-secrétaire d’Etat américain aux Affaires politiques, qui assiste aux discussions multilatérales avec l’Iran, se doit d’ouvrir en parallèle des négociations directes avec Téhéran, du moins sur l’Afghanistan et l’Irak (où les intérêts des deux pays sont souvent convergents), le Hezbollah et le Hamas (où ce n’est pas le cas), les droits de l’homme, les actifs iraniens bloqués, les relations diplomatiques, les accords de sécurité régionaux, le trafic de drogue, la lutte contre Al-Qaida, les visas et la libre circulation des personnes. Isolées, les discussions sur le nucléaire sont vouées à l’échec ; intégrées à un cadre plus général, peut-être qu’elles ne capoteront pas. L’Iran souffre d’un complexe vis-à-vis de l’Amérique, source de son sentiment d’humiliation. Son programme nucléaire a avant tout pour but de renouer avec son orgueil national. Il faut résoudre ce complexe pour freiner le programme. Il faut trianguler, penser en grand. Penser Union européenne, pas traité de Versailles.
(source: »Courrierinternational.com » le 28 sept. 09)
Lien:
http://www.courrierinternational.com/article/2009/09/28/des-sanctions-qui-ne-serviront-rien
Wunderbach mein herr !
Le 28 September 2009
Les approximations occidentales sur le port de la burka, émises par des suppôts de la France éternelle qui ne sont pas capables de faire la différence entre la liberté et la démocratie, me font rire. Nul n’a lu Averroès et pourtant chacun se permet de poser des jugements sur le fait que les femmes voilées sont une insulte à la liberté et un coercition inadmissible sur la femme ! Par ailleurs le monde occidental , regorge d’exemples où la liberté de la femme se fait au détriment de la structure même de la pensée rationnelle qui a permis à notre civilisation d’avancer sur le chemin du progrès. Mais personne n’a vu que le progrès scientifique avait cessé à la création de l’unisexe social qui n’a que pour but le productivisme. Or, ce progrès est remis en cause de manière totale et parfaite, écologie, taxe carbone, croissance inopportune, pour aller vers un monde qui dénie aux valeurs passées un quelconque droit à une pertinence. Bref , pour faire simple, nos compagnes sont instrumentalisées pour démontrer que toute idée qui ne seraient pas une idée démontrant que le passé avec « son progrès », a été source d’erreurs , est une idée à bannir. Alors les musulmans avec leurs pratiques obsolètes dans un monde qui bouge, sont forcément compris comme les pires des machistes occidentaux. Mais le vrai machisme moderne c’est quoi ? Simplement un androginisme absurde, une société dans laquelle , le sexe n’est plus un facteur intervenant dans le raisonnement sauf à être taxé d’anti-libertaire. Les copines qui portent le voile, Tarik Ramadan les connait bien, elles sont révolutionnaires sur notre territoire , alors qu’elles sont femmes intégrées sur celui du Maghreb. Or le paradoxe est que nos soit disant penseurs , pensent l’inverse…. Comment est-ce possible de penser à l’envers à 30 kms à vol d’oiseau de Gibraltar ? Comment est-on moderne et intelligent à 30 kms près ? Tout ça , c’est du pipeau, l’important est de savoir quel type de développement nous voulons pour notre monde occidental, le problème ne se pose pas pour la civilisation orientale qui veut conserver les valeurs historiques en les aménageant au mieux. En occident, les valeurs historiques sont considérées comme des bouquets de fleurs dont on choisir les variétés de fleurs qui vont le composer. La nation a encore du sens, certes, mais elle est vidée de son sens pour satisfaire le conformisme intellectuel Ce faisant, nous sommes vraiment en crise identitaire, en défaut de pensée novatrice, avec des acteurs qui ont pris le pouvoir présentant tous le même gabarit, les ayatollahs de l’œcuménisme républicain qui ont interprété les textes fondamentaux de la naissance de la république pour les appliquer de manière doctrinale. Le coté flicard qui sommeille en chacun de nous probablement. Un jeune noir dans l’avion que me ramenait à Paris aujourd’hui, qui me disait combien il était difficile dans notre monde de ne pas subir une certaine forme de racisme (encore qu’il était de bonne famille…) et à qui je disais qu’il y avait des cons partout, et que si on allait à la plage, c’était le meilleur moyen d’attraper des coups de soleil, m’a répondu : pour nous les coups de soleil on les prend même en allant pas à la plage. Il a raison, ce petit gars là, les occidentaux sont pour la plupart racistes, même si j’applaudis aux miens qui ne le sont pas, et nous ne sommes pas nombreux. Ils refusent le port du voile ou des signes ostentatoires religieux , non pas par républicanisme historique, mais bel et bien par rejet de la religion musulmane. Le rejet du port du voile c’est du racisme ordinaire en fait, mais caché derrière le laïcisme. Je le dis à la place de mes amis arabes, parce qu’aucun occidental chértien n’ose le dire, alors je le fais. La République est tellement au dessus des Êtres et des pensées qu’elle est capable , en séparant l’église et l’État, d’admettre qu’on puisse s’habiller différemment dans la rue. Qu’on ne me dise pas , qu’il faut séparer la vie privée et la vie publique, ben parlons en, quand je me promène en jean et tee shirt dans les rues de Tanger et que j’y croise des gens en djellabas, des jeunes en jean comme (lol le djeune!!!), des costards cravate du coté des garçons, des filles en mini avec les seins généreux et le nombril à l’air, d’autres en tenue strictes et d’autres en djellabas, avec voile ou pas, j’ai un grand sentiment de liberté, alors que le fascisme républicain, qui n’est pas la république que j’ai appris, rejette les comportements non idéologiquement validés. Vive la liberté ! A bas les facistes de la liberté
(Source: »pointscommuns.com » le 28 sept. 09)
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http://www.pointscommuns.com/averroes-commentaire-lecture-82340.html