27 avril 2010

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TUNISNEWS
9 ème année,N° 3626 du 27.04.2010
 archives : www.tunisnews.net 


Appel pour clore le dossier du bassin minier en Tunisie Tunisie Verte: Congrès des verts africains AISPP-ST- ACHR-CRLDHT-FTCR – Voix Libre- OIET:Invitation Soirée de solidarité
Assabilonline: Décès d’Ismaïl Saïdi, ex prisonnier politique, des suites d’une grave maladie

Committee to Protect Journalists : Journalist beaten by police

Reporters sans frontières: Taoufik Ben Brik  enfin libre  après six mois derrière les barreaux

AFP: Tunisie/Ben Brik: « un poète » qui a fait « 6 mois de prison pour rien » (avocat)

AFP: Tunisie: libération du journaliste Ben Brik emprisonné depuis six mois

AP: Tunisie: le journaliste Taoufik Ben Brik libéré

Reuters: Libération du journaliste tunisien Taoufik ben Brik

Reuters: Tunisia frees journalist critical of government

AP: Taoufik Ben Brik se dit déterminé à continuer d’écrire comme avant

AFP: France/interdiction du voile intégral: une loi en juillet à l’Assemblée

AFP: Arabie saoudite: la police religieuse sous pression

Anne-Marie el-Hajj: Le Prix Samir Kassir confirme sa notoriété


Appel pour clore le dossier du bassin minier en Tunisie

(Texte traduit de l’ Arabe I.D.-crldht)


  Nous association et personnalités signataires de cette appel,  devant la poursuite de la crise du bassin minier en Tunisie caractérisée par : –         Le maintien en détention de plusieurs jeunes de la région à cause de leur protestation contre le chômage et l’absence d’un équilibre régional –         La comparution, en état d’arrestation, devant la cour d’appel le 27 avril 2010 suite à sa condamnation en première instance à 4 ans de prison, de  Hassan Ben Abdallah, militant actif parmi les diplômés chômeurs, –         La comparution, en état de liberté, devant la cour d’appel le 27  avril 2010 suite à sa condamnation à 4 ans de prison en première instance, du journaliste Fahem boukaddous, accusé d’avoir couvert les évènements du bassin minier. –         Les poursuites en cours contre   Mouhieddine CHERBIB, militant des droits de l’Homme en France, accusé d’avoir soutenu le mouvement pacifique du bassin minier et condamné par contumace à 2 ans de prison –         Les poursuites en cours contre   Maher Fajraoui, condamné à 10 ans de prison par contumace. –         la « libération conditionnelle » pour les leaders du mouvement de protestation de Redeyef libérés et le refus de les intégrer dans leurs postes de travail. –         La poursuite du blocus policier imposé à plusieurs régions du bassin minier   Nous exigeons des autorités tunisiennes :   1-      La libération de toutes les personnes détenues suite aux mouvements sociaux du bassin minier 2-      L’arrêt des poursuites à l’encontre MM. Fahem Boukaddous, Hassan Ben Abdallah, Mouhieddine CHERBIB et Maher Fajraoui 3-      L’adoption d’une loi d’amnistie générale concernant les leaders du mouvement de Redeyef et leur réintégration dans leurs postes de travail. 4-      La levée du siège policier de la région.   Signataires : –         Messaoud Romdhani et Aderrahmane Hédhili : Comité Nationale de soutien des populations du bassin minier –         Néji Bghouri et Zied El Héni : Le Syndicat National des journalistes –         Mohamed Ayadi : L’Observatoire National des droits et des libertés syndicaux –         Abdessattar ben Moussa : Ancien bâtonnier, membre du comité de défense et membre du Comité Nationale de soutien des populations du bassin minier –         Sihem Ben Sedrine : Le Conseil National des Libertés –         Naziha R’jiba : L’Observatoire nationale de Presse, d’édition et de création en Tunisie –         Omar Mestiri : Directeur de Radio Kalima –         Habib Amdouni : La ligue des Ecrivains Libres –         Ali Ben Salem : L’amicale nationale des anciens résistants –         Mondher Cherni : l’Association Tunisienne de Lutte contre la Torture –         Kamel Jendoubi : Le comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie. –         Tarek Ben Hiba : Président de la Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives           Driss ElKerchi : Président de l’ Association des Travailleurs Maghrébins en France


Congrès des verts africains

Entebbe – (Ouganda)


 Le premier congrès des verts africains s’est réuni du 15 au 20 avril 2010 à Entebbe (Ouganda). Le congrès des partis et associations a regroupé 73 délègues et représentants des verts africains. Le congrès a réussi à créer la fédération des verts dans tout le continent et a désigné un conseil d’administration et notre parti « Tunisie Verte » est élu membre de ce conseil représente par notre coordinateur national, qui a été élu par ailleurs coordinateur des verts en Afrique de nord avec Mme Fatima ALAOUI du parti vert marocain. Le faux-parti vert tunisien a été classé par les verts africains et Global Greens comme parti du pouvoir représentant la dictature. Ainsi ces évènements heureux ont marqué le 6éme anniversaire du parti  « Tunisie verte ». Il est à noter que de notre parti a été soutenu durant ces dernières années par la société civile en Tunisie, l’opposition démocratique, les verts européens, les verts africains et Global Greens, qui le considèrent comme seul parti en Tunisie représentant les verts. En ces moments heureux nous tenons à remercier tous nos amis en Tunisie et nos amis verts en Europe et dans le monde pour leur soutien indéfectible depuis la création de notre parti. Ainsi aussi nous allons œuvrer avec eux pour l’émergence du pôle démocratique pour une véritable alternance Pacifique et civile. Abdelkader Zitouni Coordinateur National du parti « Tunisie Verte »

 Invitation – Soirée de solidarité (Votre présence compte pour le soutien des victimes et l’allègement de leurs souffrances)  

Une soirée de solidarité avec les citoyens tunisiens, persécutés à vie par l’abominable  procédure du contrôle administratif, aura lieu :  
 
Jeudi 29 avril 2010 (18h30) Salle AGECA 177 rue Charonne 75011 Paris Metro Ligne 2 – Station Alexandre Dumas.  
Ce serait une occasion pour présenter le dernier livre / document  élaboré par l’AISPP (Association Internationale de Soutien aux  Prisonniers Politiques) : « Citoyens en état de siège, le contrôle administratif en Tunisie » L’objectif  étant la sensibilisation et la mobilisation des tunisiens vivant en  France, de la communauté arabo-musulmane et de l’opinion française et internationale par rapport au calvaire post-carcéral des ex-détenus politiques, des militants politiques et des défenseurs des droits Humains en Tunisie (contrôle administratif, privation de droits civiques, Exil …).  
 
ORGANISATEURS :  
AISPP (Association Internationale de Soutien  aux Prisonniers Politiques) Solidarité Tunisienne Voix Libre ACHR (Commission Arabe des Droits Humains) CRLDHT (Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie) FTCR (Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives) OIET (Organisation Internationale des Exilés Tunisiens) Avec la participation de : Mme Maya JRIBI : Secrétaire Générale du PDP (Parti Démocratique Progressiste) Maître Samir DILOU : Président de AISPP Maître Abdelwahab MATAR : Vice-président de AISPP

Décès d’Ismaïl Saïdi, ex prisonnier politique, des suites d’une grave maladie


Assabilonline, Tunisie Ismaïl Saïdi, ex prisonnier politique, s’en est retourné dans la paix d’Allah lundi 26 avril 2010, vers six heures du soir (heure tunisienne), au prix d’un long combat contre une méningite tuberculeuse contractée en prison en 2000 du fait de la négligence médicale. Le défunt était depuis plus d’un mois à l’hôpital de la Rabta à Tunis où la mort l’a rejoint. Il sera inhumé demain mardi 27 avril dans le cimetière de Mourouj dans la capitale. Pour adresser ses condoléances : Son frère Abdallah est joignable au 98 535 142 Ou son frère Abdeljelil, résident en France : 00 33 62 53 94 502 [….] 26-04-2010 (traduction d’extraits, LT)


Funérailles du Jurisconsulte Ismaïl Saïdi à 16h00 au Jallaz

قال تعالى : « يا أيتها النفس المطمئنة ارجعي إلى ربك راضية مرضية فادخلي في عبادي و أدخلي جنتي » صدق الله العظيم Allahou Akbar Allahou Akbar Inna Lillahi Wa Inna Ilayhi Raji’ôun  


Le cortège funébre arrivera au cimetière de Jallaz peu avant Salat Al-Âsr, à 16h05, heure de Tunis. La prière du mort ( Salat Al Janazah) et l’enterrement auront lieu tout juste après au Jallaz à Tunis. Son frère Âïd Abdeljelil est actullement en vol à destination de Tunis-Carthage, où son avion est attendu à 12h25, heure de Tunis, après près de 20 longs année d’exil. Que Allah le Tout Puissant accueil Ismaïl dans son Paradis éterneel, qu’il accorde à sa famille patience et méséricorde Allahou Akbar Allahou Akbar Inna Lillahi Wa Inna Ilayhi Raji’ôun Genève le 27 avril 2010 Âïd Bi Idhnmi Allah Abdel Awhab Hani PS: L’adresse d ela famile Saïdi à Tunis: 6 , rue Annaba, Tunis Téléphone de son frère Abdallah: +216 98 53 51 42. Salat Al Janazah et Enterrement au Jallaz, 16h00, heure de Tunis Arrivée de Aïd Abdeljelil: 12h25 aéroport de Tunis-Carthage , en provenance de Paris

 


 

Committee to Protect Journalists Alert – Tunisia 26 April 2010

Journalist beaten by police

 


(CPJ/IFEX) – New York, April 26, 2010 – The Committee to Protect Journalists today called for a full and transparent investigation into the police beating of Zuhair Makhlouf, contributor to Tunisian news Web site Assabil Online. In a telephone interview, Makhlouf told CPJ that eight plainclothes police officers arrived at his home at 5:30 p.m. on Saturday and informed him that he was under arrest. Makhlouf said he asked them to show him an arrest warrant but instead they beat him in front of his wife and two children and took him to Borj Ouzir police station in Ariana, a town just outside of Tunis. He was interrogated and verbally abused before being released seven hours later. He suffered from a broken nose, a black eye, and several bruises. Makhlouf said that he believed authorities arrested him to prevent him from attending a dinner later that day with prominent French lawyer and head of the Paris Bar Association Christian Charrière-Bournazel, who was in Tunis to meet with journalists and rights activists. Although the Saturday incident prevented Makhlouf from going to the dinner, the two were able to meet on Sunday. He said his doctor put him on a 21-day medical leave to recover from his injuries, and that he and his lawyer « are talking about suing the police but we have little faith in the Tunisian judiciary system. » « We are outraged by this vicious attack on Zuhair Makhlouf and call on the authorities to identify and punish those who ordered and executed it, » said CPJ’s Middle East & North Africa Coordinator, Mohamed Abdel Dayem. « This is becoming an all-too familiar pattern of judicial and police harassment in Tunisia. » Makhlouf recently spent more than three months in jail after publishing an article about pollution in the industrial areas in Nabeul, south of Tunis. In other news, Taoufik Ben Brik, a well-known contributor to European media outlets is due to be released later this week after serving a six-month prison sentence on trumped-up charges. And a court in the southern mining district of Gafsa is due on Tuesday to resume hearing journalist Fahem Boukadous’ appeal against a four-year jail sentence handed down to him in a politicized trial. For more information: Committee to Protect Journalists 330 7th Ave., 11th Floor New York, NY 10001 USA info (@) cpj.org Phone: +1 212 465 1004 Fax: +1 212 465 9568 Committee to Protect Journalists http://www.cpj.org


Reporters sans frontières COMMUNIQUE DE PRESSE 27.04.2010 TUNISIE

Taoufik Ben Brik  enfin libre  après six mois derrière les barreaux


« Nous sommes soulagés d’apprendre la libération ce matin de Taoufik Ben Brik. Il va enfin pouvoir retrouver les siens. Toutefois, nous rappelons que ces six mois de détention étaient six mois de trop, tant il est évident que Taoufik a été victime d’une affaire montée de toutes pièces, payant ainsi le prix de sa liberté de pensée », a déclaré Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières. Taoufik Ben Brik a été libéré, le 27 avril 2010 à 6h00 du matin (heure locale), de la prison de Siliana (130 kilomètres de la capitale). Incarcéré le 29 octobre 2009, après la publication d’articles critiques envers le régime du président Zine el-Abidine Ben Ali par deux médias français, Le Nouvel Observateur et le site Mediapart, il avait été condamné à six mois de prison ferme <http://fr.rsf.org/tunisie-la-cour-d-appel-confirme-la-30-01-2010,36252.html> , le 26 novembre 2009. Le 26 avril au soir, Reporters sans frontières a appris que le journaliste Fahem Boukadous, dont le procès en appel devait reprendre aujourd’hui à Gafsa, était actuellement hospitalisé dans un état grave suite à une crise d’asthme.


Tunisie/Ben Brik: « un poète » qui a fait « 6 mois de prison pour rien » (avocat)


AFP | 27.04.10 | 10h24 Le journaliste et opposant tunisien Taoufik Ben Brik, libéré mardi après six mois d’enprisonnement, est « un poète », « plus combatif que jamais », qui a « supporté, alors qu’il est totalement innocent, de faire 6 mois de prison pour rien », a déclaré à l’AFP son avocat à Paris. « J’ai parlé à Taoufik. Il a une bonne voix. Il me semble plus combatif que jamais et plutôt en bonne santé », a indiqué Me William Bourdon. « Je pense qu’il faut être un poète comme lui pour supporter, alors qu’il est totalement innocent, de faire six mois de prison pour rien, qui sont juste le fait du prince », a-t-il poursuivi. Pour Me Bourdon, cette affaire montre la « très grande rigidité du pouvoir tunisien » mais aussi qu' »en France, on est encore loin du discours de Nicolas Sarkozy qui avait promis de mettre les droits de l’Homme au coeur de sa politique étrangère ». Taoufik Ben Brik a été libéré mardi à 05H00 GMT, après avoir purgé la totalité de sa peine, après une condamnation pour violence contre une jeune femme d’affaires au cours d’un procès qualifié de manipulation politique par ses proches et des organisations de défense des droits de l’Homme. Son épouse et ses proches avaient multiplié les démarches auprès des autorités françaises et du Parlement européen pour tenter d’obtenir une libération anticipée du journaliste, très affaibli par une maladie dégénérative. De son côté, l’organisation Reporters sans frontières (RSF) s’est dite soulagée de la libération de Taoufik Ben Brik, tout en déplorant une peine injuste. « Nous rappelons que ces six mois de détention étaient six mois de trop, tant il est évident que Taoufik a été victime d’une affaire montée de toutes pièces, payant ainsi le prix de sa liberté de pensée », a écrit le secrétaire général de RSF, Jean-François Julliard, sur le site de l’organisation de défense des journalistes. Le journaliste et ses défenseurs ont toujours dénoncé une machination destinée à le faire taire, après des écrits très critiques dans la presse française contre le régime du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali. Taoufik Ben Brik quitté la prison de Siliana, dans le nord-ouest tunisien, et devait rejoindre son domicile à Tunis.


 

Tunisie: libération du journaliste Ben Brik emprisonné depuis six mois


AFP, le 27 avril 2010 à 14h22
Par Hamida BEN SALAH TUNIS, 27 avr 2010 (AFP) – Le journaliste et opposant tunisien Taoufik Ben Brik a été libéré mardi après six mois d’emprisonnement, une peine à laquelle il avait été condamné pour violence dans un procès qualifié de politique. « Il a été relâché à 06H00 (nldr: 05H00 GMT) après avoir purgé la totalité de sa peine, pas un jour de moins! », a annoncé son épouse Azza Zarrad, qui venait de recevoir un appel téléphonique de son mari libéré. « Il était heureux de retrouver sa liberté après six mois en détention, une période interminable pour nous », a-t-elle dit à l’AFP, ajoutant que cette libération n’était « pas un signe de clémence ». « C’est une affaire injuste, nous n’avons rien pu faire face à l’oppression et à la complicité internationale », a poursuivi Azza Zarad, qui avait plaidé la cause de son mari au Quai d’Orsay et au Parlement européen à Strasbourg. Taoufik Ben Brik, 49 ans, a quitté la prison de Siliana, dans le nord-ouest tunisien, où il avait été transféré après sa condamnation en première instance le 26 novembre 2009. Il devait regagner son domicile tunisois en fin de matinée. Ecroué le 29 octobre, il a été condamné en appel le 30 janvier à 6 mois de prison pour « coups et blessures volontaires, dégradation des biens d’autrui et atteinte aux bonnes moeurs » suite à la plaine d’une femme qui l’accuse d’avoir embouti sa voiture et de l’avoir frappée et insultée. Auteur d’écrits satiriques ciblant le président tunisien dans les médias français, le journaliste et ses défenseurs ont dénoncé une machination destinée à le faire taire. Durant son procès, il a lui-même répété être la cible d’un « procès politique » dans le cadre d’une « affaire fabriquée par les services spéciaux » pour le punir de ses écrits. « J’ai été arrêté deux heures après la parution d’une interview imaginée » avec le chef de l’Etat, au moment de sa candidature pour sa réélection en octobre dernier, disait-il à la Cour d’appel. Taoufik Ben Brik n’est pas publié en Tunisie mais avait fait paraître en France des articles et chroniques hostiles à la réélection de Zine El Abidine Ben Ali pour un cinquième mandat consécutif de cinq ans. Très suivi en France et dénoncé comme un « procès d’opinion », son jugement avait suscité quelques crispations diplomatiques entre Tunis et Paris, où l’avocat français du journaliste Me William Bourdon a demandé son intervention au président Nicolas Sarkozy. M. Ben Ali avait laissé entrevoir avant le premier procès une possibilité de grâce, en réponse à un appel de Jean Daniel du Nouvel Observateur, auquel collabore M. Ben Brik. Sa libération avait été évoquée lors d’une visite le 15 avril à Tunis du ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, à l’occasion d’une réunion des pays du pourtour méditerranéen. Le journaliste, qui est atteint d’une maladie dégénérative de ses défenses immunitaires, aura été relâché après 180 jours de prison au terme de sa peine, alors que sa famille avait dit craindre une prolongation de sa détention.  

Tunisie: le journaliste Taoufik Ben Brik libéré


AFP, le 27 avril 2010 à 14h18 par Bouazza ben Bouazza TUNIS (AP) — Le journaliste tunisien dissident Taoufik Ben Brik a été libéré mardi matin après avoir effectué sa peine, a-t-on appris auprès de son épouse Azza Zarrad. Il avait été condamné en novembre 2009 à six mois de prison ferme pour « agression », « violence, atteinte aux bonnes moeurs et dégradation de biens d’autrui » lors d’un incident avec une femme d’affaires, Rym Nasraoui, qui avait porté plainte. « Taoufik m’a appelé ce matin à 6h (5h GMT) pour m’annoncer sa libération. Il doit prendre une voiture louage (taxi inter-urbain) à Siliana (à 130 km de Tunis où il était emprisonné) et devrait être à la maison dans trois heures », a précisé sa femme à l’AP. Lors de son jugement, le journaliste avait dénoncé un « procès politique » et s’était dit victime d’un traquenard monté par les services spéciaux », alors que les autorités avançaient qu’il s’agissait d’une « affaire de droit commun ». Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a dit mardi avoir appris sa libération « avec soulagement ». « Je partage la joie de sa famille et de ses proches et me réjouis de l’issue d’une affaire que nous avons suivie de près au cours des derniers mois », a-t-il ajouté dans un communiqué, en rappelant « l’attachement porté par la France à la liberté d’expression, partout dans le monde ». En réaction, Tunis a convenu que « les excellentes relations tuniso-françaises sont de nature à permettre la discussion de toutes les questions concernant les deux pays ». Il estime néanmoins « important de rappeler à M. Kouchner que les délits pour lesquels M. Ben Brik a été condamné à une peine de prison n’avaient rien à voir avec la liberté de presse ou d’opinion ». Dans une mise au point transmise à l’Associated Press, le ministère tunisien des Affaires étrangères ajoute que « M. Ben Brik a été reconnu coupable des délits de coups et blessures volontaires, dégradation de biens d’autrui et atteintes aux bonnes moeurs après avoir agressé une femme devant témoins et endommagé sa voiture ». Taoufik Ben Brik, 50 ans, avait publié dans la presse française une série d’articles virulents à la veille des élections d’octobre 2009, qui avaient reconduit le président Zine El Abidine Ben Ali à la tête du pays, pour un cinquième mandat consécutif de cinq ans. « J’ai été incarcéré dans une prison où on punit les prisonniers qui ont fait des gaffes. Lorsque j’ai écrit une lettre qui a été publiée, « Le poète et le dictateur », ils m’ont mis dans une prison préhistorique comme on n’en trouve plus, même dans le cinéma. Ce n’est pas une prison, c’est un tombeau ouvert, où on végète », a commenté le journaliste sur France-Info. « En plus j’ai été interdit de stylo, de papier, de livres, et tous ceux qui étaient autour de moi (…) c’étaient des analphabètes, pour que je ne puisse même pas parler des choses que j’aime, le théâtre, le cinéma, la politique. Après six mois, ma mémoire est engourdie », a-t-il poursuivi. Le journaliste a précisé qu’il comptait continuer à écrire. « Je ne sais qu’écrire, et je ne sais qu’écrire sur Ben Ali, c’est le seul truc vendable en Tunisie. Donc je ne vais pas m’en priver », a-t-il assuré. « Et en plus, ces six mois, au lieu de me casser l’échine, je (re)prends du poil de la bête, je vais prendre ma revanche », a-t-il ajouté en précisant qu’il comptait « débarquer à Paris ces jours-ci, s’ils me laissent partir ». A l’annonce de la libération de Taoufik Ben Brik, son épouse n’a pas dissimulé sa joie. « Taoufik aussi était très heureux d’être libre après six mois d’incarcération, jour pour jour », a-t-elle lâché avec un soupir de soulagement. « C’est un sentiment que ne peut connaître que celui qui vit une telle épreuve. Par moment, on a l’impression que les six mois ne vont pas finir », a encore confié cette femme frêle. Elle a exprimé également « un sentiment d’impuissance » face à ce qu’elle considère comme une « complicité des démocratie occidentale » dans cette affaire où « l’injustice était claire », selon elle. Son avocat, Me Néjib Chebbi s’est lui aussi dit « heureux » que Taoufik Ben Brik ait été libéré. « Taoufik a passé six mois en prison pour défendre notre droit à l’humour. Il n’a fait qu’exercer sa profession comme le font tous les journalistes libres dans des pays libres, en critiquant les politiques avec humour. En l’emprisonnant, ils (les autorités) voulaient nous ôter ce droit », a-t-il déploré. « Nous sommes soulagés d’apprendre la libération ce matin de Taoufik Ben Brik. Il va enfin pouvoir retrouver les siens », a réagi RSF. « Toutefois, nous rappelons que ces six mois de détention étaient six mois de trop, tant il est évident que Taoufik a été victime d’une affaire montée de toutes pièces, payant ainsi le prix de sa liberté de pensée », a déclaré Jean-François Julliard, secrétaire général de RSF. Cette affaire a été à l’origine d’une tension entre Tunis et Paris. Les réactions françaises dont celle du Quai d’Orsay ont été considérées comme des « ingérences inadmissibles dans les affaires intérieures tunisiennes ». Se déclarant dans un premier temps « déçu » par les arrestations de journalistes en Tunisie, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a ensuite joué à l’apaisement. En visite à Tunis la semaine dernière, il a tenu à féliciter ses « amis tunisiens » pour « les efforts qu’ils font pour que la société soit juste, prospère, moderne et qu’elle respecte les droits des femmes et de l’homme ».  

Libération du journaliste tunisien Taoufik ben Brik

 


Reuters, le 27 avril 2010 à 14h58 TUNIS, 27 avril (Reuters) – Le journaliste et opposant tunisien Taoufik ben Brik a été libéré mardi après six mois de détention et a aussitôt promis de continuer à dénoncer le régime du président Ben Ali. Accusé d’avoir agressé une femme, Ben Brik avait été arrêté en octobre et condamné le mois suivant à six mois de prison. Le journaliste, à l’état de santé précaire, a toujours nié les faits, se disant victime d’une machination. Les autorités ont démenti toute motivation politique et affirment que personne ne doit être au-dessus des lois. Joint au téléphone par Reuters, Taoufik ben Brik a annoncé qu’il allait commencer « dans les jours qui viennent à écrire un livre sur cette histoire misérable ». « Même si je suis libre, je ne me sens jamais en sécurité ici. (…) Le mal est fait, et ce mal ne peut que faire peur », a-t-il insisté. Ben Brik a également fait part de son intention de se rendre à Paris car, a-t-il souligné, la France est le seul pays qui l’a défendu. Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, s’est dit soulagé par l’annonce de la remise en liberté du journaliste tunisien. « Je me réjouis de l’issue d’une affaire que nous avons suivie de près au cours des derniers mois », déclare Kouchner dans un communiqué, précisant avoir évoqué le cas du journaliste lors d’entretiens avec son homologue tunisien, Kamel Morjane, à l’occasion d’une conférence à Tunis le 16 avril. Le secrétaire général de Reporters sans frontières, Jean-François Julliard, a dit son soulagement après l’annonce de cette liberation. Il a toutefois rappelé, dans un communiqué, « que ces six mois de détention étaient six mois de trop, tant il est évident que Taoufik a été victime d’une affaire montée de toutes pièces, payant ainsi le prix de sa liberté de pensée. » Selon RSF, le journaliste a été libéré tôt mardi matin de la prison de Siliana, à 130 kilomètres au sud-ouest de Tunis. Cet opposant notoire au président Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans, collabore avec plusieurs journaux français. Il avait été poursuivi sur la foi d’une plainte d’une femme, qui lui reprochait de l’avoir aggressée et d’avoir endommagé sa voiture lors d’une dispute dans la rue. L’affaire a provoqué des tensions diplomatiques entre les deux pays, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, exprimant sa déception après l’arrestation du journaliste. Le président Ben Ali a dénoncé une « ingérence étrangère » dans les affaires intérieures tunisiennes. La Tunisie est sensible aux critiques des pays de l’Union européenne car elle souhaite obtenir un statut de partenaire privilégié de l’UE. Les défenseurs des droits de l’homme accusent le pouvoir tunisien de se servir de la police et des tribunaux pour faire taire les opposants au régime.  


Tunisia frees journalist critical of government


Reuters, le 27 avril 2010 à 15h03     * Taoufik Ben Brik says unbowed, to write book about arrest     * Rights groups say he was jailed as punishment for dissent     * Tunisian authorities deny any political motive     By Tarek Amara     TUNIS, April 27 (Reuters) – A Tunisian journalist whose six-month jail sentence for assault was condemned by international rights groups said after his release Tuesday he was unbowed and would write a book about his experiences. Taoufik Ben Brik was found guilty of attacking a woman motorist during an argument in the street. He and his supporters said the charges were concocted to punish him for his criticism of Tunisian President Zine al-Abidine Ben Ali. « I will stay true to my courage, » Ben Brik told Reuters in a telephone interview soon after he was released on completion of his sentence. « In the coming days I will start writing a book about this miserable story. » Officials denied there was any political motive behind the trial, but Ben Brik’s case focused international scrutiny on human rights in Tunisia, a former French colony dominated by 73-year-old Ben Ali since he came to power 23 years ago. Freedom of speech campaign group Reporters Without Borders said Tuesday Ben Brik should never have been in prison as the case against him was « made up from start to finish. » French Foreign Minister Bernard Kouchner said he had raised the Ben Brik case with his Tunisian counterpart earlier this month and was relieved the journalist was now free. But Tunisia’s Foreign Ministry, in a statement issued in response to Kouchner’s comments, said Ben Brik was jailed because a court had found him guilty of assault. « It is … important to remind Mr. Kouchner that the crimes for which Mr. Ben Brik had been sentenced to prison had nothing to do with freedom of the press, » the ministry said. The journalist said his experience in prison, where his relatives said he became dangerously ill, would leave a permanent mark on him. « The damage has been done, and this damage will always cause me fear, » he told Reuters from his home in the Tunisian capital. « Even though I am free, I never feel safe here. » Ben Brik said he would soon be traveling to Paris, though he denied he would be leaving Tunisia permanently. He said France was « the only country that defended me, » referring to the French government’s criticism of his jail term. Tunisia is particularly sensitive to European criticism because it is preparing to apply to the European Union for « advanced status, » which could give it preferential trade terms. Tunisia’s economy is one of the most open in the region. It depends on tourists, including many from the EU, and growing investments from European firms.


Taoufik Ben Brik se dit déterminé à continuer d’écrire comme avant


Associated Press, le 27 avril 2010 à 16h34  TUNIS (AP) — Aussitôt libéré de prison, le journaliste dissident tunisien Taoufik Ben Brik a affiché mardi sa détermination à continuer d’écrire comme il l’a fait jusqu’ici, en se disant victime de « procès anormaux ».  Critique invétéré du régime tunisien, Ben Brik a été condamné en novembre dernier à six mois de prison pour l’« agression » d’une femme.  Alors que pour les autorités tunisiennes, il s’agit d’une affaire de droit commun et que « nul n’est au-dessus de la loi », les avocats du journaliste et Reporters Sans Frontières (RSF) avancent que c’est « une affaire montée de toutes pièces pour le punir en raison de ses écrits virulents ».  « Si je savais danser, moucharder ou autre chose de ce genre, je le ferai, mais je ne sais qu’écrire. C’est le seul truc avec quoi gagner le legs de mes enfants. Il (le président Ben Ali) a les prisons, moi j’ai le kalame (la plume) », a-t-il déclaré lors d’un entretien avec l’Associated Press, à son domicile à Tunis. Et de confier qu’il projetait d’écrire un livre sur « cette misérable histoire ».  « Ils voulaient me casser l’échine, mais je crois que je reprends du poil de la bête, car si je n’ai pas assez de force physique, j’ai assez de force spirituelle », a lancé le journaliste devant son épouse, Azza et son frère Jalel, visiblement heureux de l’avoir retrouvé.  Avec une pointe d’humour, il s’est déclaré redevable au président Ben Ali qui, dit-il, « m’a donné une notoriété hors du commun ».  « Il me rend service. Chaque fois que je tombe, c’est lui qui me relève », a-t-il noté.  Sur les conditions de sa détention dans la prison de Siliana, à 130 km de Tunis, Taoufik Ben Brik dit avoir été « maltraité », et explique qu’il n’avait ni stylo, ni papier ni livres.  « J’ai fait une grève de la faim pendant 11 jours, mais on m’a forcé à m’alimenter », a-t-il déploré. Associated Press  

France/interdiction du voile intégral: une loi en juillet à l’Assemblée


AFP, le 27 avril 2010 à 14h44 PARIS, 27 avr 2010 (AFP) – PARIS – Le Premier ministre François Fillon a annoncé mardi qu’un projet de loi sur l’interdiction du port du voile islamique intégral, qui fait l’objet d’un vif débat en France, serait présenté à l’Assemblée nationale début juillet. Le gouvernement français a annoncé la semaine dernière un projet de loi visant à l’interdiction générale du port du voile islamique intégral dans tout l’espace public, y compris dans la rue. Le président Nicolas Sarkozy a fait cet arbitrage alors que fin mars, le Conseil d’Etat, plus haute juridiction administrative française, avait prévenu qu’une interdiction générale du voile intégral pourrait être contestée, jugeant qu’elle « ne pourrait trouver aucun fondement juridique incontestable ». Le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon, a déclaré mardi sur la radio RMC que les socialistes étaient « contre le port du voile intégral » mais qu’ils voteraient « contre une loi d’interdiction générale du voile intégral parce qu’elle est inapplicable ». L’interdiction du port du voile islamique intégral concerne moins de 2.000 femmes en France selon les autorités; elle fait l’objet d’un débat dans le pays depuis des mois, une partie de l’opposition dénonçant un risque de stigmatisation des 5 à 6 millions de musulmans vivant en France. Le débat s’est envenimé ces derniers jours, autour du cas d’une conductrice verbalisée pour s’être trouvée au volant vêtue d’un niqab (voile intégral ne laissant voir que les yeux). Son mari, d’origine algérienne, a été menacé par le ministre de l’Intérieur d’être déchu de sa nationalité française pour cause de polygamie. L’affaire est vite devenue embarrassante pour le gouvernement, confronté à une incertitude juridique — la polygamie supposée du mari va faire l’objet d’une enquête et n’est pas en soi un motif de retrait de la nationalité — et à l’émoi de la communauté musulmane. Lies Hebbadj, le mari de la femme verbalisée, s’était défendu lundi de l’accusation de polygamie, difficile à prouver hormis par l’état civil, en soulignant que le fait d’avoir des « maîtresses » n’était « pas interdit en France ». Le porte-parole du gouvernement Luc Chatel a déclaré de son côté mardi matin que, « de la même manière que la burqa n’est pas la bienvenue dans notre pays, la polygamie est interdite et la polygamie cachée n’est pas la bienvenue ». « Quand vous voulez vous marier religieusement, vous devez être marié civilement », a-t-il encore dit. Sans aborder cette dernière polémique, le Premier ministre a déclaré mardi devant les députés de la majorité UMP qu’il fallait « éviter tout amalgame et toute stigmatisation » des Français de confession musulmane. « Je vous demande un effort d’attention à l’égard de nos concitoyens de confession musulmane. C’est à vous de faire les gestes qu’ils attendent », a-t-il déclaré, selon les participants à la rencontre.  


Arabie saoudite: la police religieuse sous pression


AFP, le 27 avril 2010 à 13h17 Par Paul HANDLEY RYAD, 27 avr 2010 (AFP) – Le limogeage puis le rétablissement du chef de la police religieuse de La Mecque, jugé libéral, semble refléter des pressions sur ce puissant organisme, qui veille à la stricte application des lois islamiques, pour qu’il relâche son emprise sur la société saoudienne. Cheikh Ahmed al-Ghamdi, qui s’est distingué en affirmant qu’il n’est pas utile de contraindre les fidèles à prier en groupe et en disant que « rien dans l’islam n’interdit la mixité », a été démis dimanche mais la décision a été  annulée sans explication. Elle serait venue de haut lieu, selon des médias. Défenseurs zélés de l’ordre islamique, les membres de la police religieuse patrouillent à la recherche de commerces qui ne ferment pas à l’heure de la prière, de couples non mariés et d’autres comportements suspects. Leur organisme, la Commission de la promotion de la vertu et de la prévention du vice, semble être dans la ligne de mire des réformateurs mais le soutien dont il jouit chez les religieux conservateurs promet une rude bataille. Pour les Saoudiens ordinaires, le contrôle des « Moutawas » (policiers religieux), est parfois étouffant. Ils veillent notamment à ce que les femmes ne conduisent pas, soient couvertes de la tête aux pieds et interdisent les concerts en public. Ils surveillent l’interdiction de la mixité et inspectent les portables des jeunes à la recherche de messages jugés « illicites ». Dès l’année dernière, la semi-officielle Association nationale saoudienne des droits de l’Homme, avait relevé que « la Commission jouit de pouvoirs étendus en matière d’arrestations, d’inspection et d’investigation ». « Ces prérogatives ne sont pas clairement définies (…) et il y a une crainte qu’ils violent les droits des individus », avait souligné l’Association. Mais pour d’autres Saoudiens, la Commission est plus efficace que la police dans la lutte contre le trafic d’alcool, la prostitution ou la pratique de la magie. Bien qu’opérant officiellement sous l’autorité du ministère de l’Intérieur, la police religieuse a une grande autonomie et des liens étroits avec la justice, dirigée par des conservateurs, ainsi qu’avec les grands oulémas. « Nous nous attaquons aux maux de la société », avait déclaré son porte-parole Mohsen al-Ghaffari, à l’AFP l’année dernière. Mais l’histoire de cette police n’est pas sans bavures. En 2002, elle avait été accusée d’avoir empêché les secours d’entrer dans une école de jeunes filles où un incendie s’était déclaré. Bilan: quatorze morts. Plus récemment, elle a arrêté une femme d’affaires américaine dans un café où elle rencontrait un client saoudien, suscitant des protestations de Washington. C’est ce qui a conduit le roi Abdallah à nommer l’année dernière cheikh Abdel Aziz al-Humain à la tête de cette police avec l’intention de la réformer. Celui-ci a consulté des défenseurs des droits de l’Homme et cherché à mieux former les membres de sa police et à punir les auteurs d’abus. La Commission n’agit plus qu’en collaboration avec la police et a cessé de faire appel aux volontaires responsables dans le passé des pires abus. Certains des habitants de Ryad disent maintenant ressentir moins l’ombre des « Moutawas », comme la militante des droits de l’Homme Fawziah al-Bakr qui dit avoir à peine remarqué cette année leur présence lors du festival culturel de Janadriayh ou la foire internationale du livre. « Je détestais aller à Janadriyah car les femmes étaient constamment harcelées par les Motawas et à la foire du livre, la seule remarque sur le fait que j’avais le visage découvert est venue d’une femme », a-t-elle dit. Christoph Wilcke de Human Rights Watch estime pour sa part qu' »une véritable réforme (de ce corps) n’a pas eu lieu » et qu’il reste à définir sa mission et lui enlever les pouvoirs de police. AFP

Le Prix Samir Kassir confirme sa notoriété

Anne-Marie el-Hajj

« Je veux faire du journalisme d’investigation ma spécialité»: Carole Kerbage, lauréate libanaise du prix Samir Kassir 2009, sait désormais quelle direction prendra son parcours professionnel. Une évidence depuis que son enquête sur les prostituées libanaises et étrangères au Liban, publiée dans Nahar ach Chabab, lui a valu la reconnaissance d’un jury international et de ses pairs libanais.

Carole travaille toujours en free lance dans la presse écrite arabophone, le temps de terminer le master en sciences politiques qu’elle prépare à l’Université Saint-Joseph. Mais la journaliste de 23 ans envisage de s’établir bientôt au sein d’une rédaction, «car un journaliste indépendant ne peut vivre uniquement de son métier», déplore-t-elle, évoquant les piges payées une misère et les nombreux articles impayés. Elle garde pourtant la tête froide et voudrait que ce prix, qui lui a permis de devenir financièrement indépendante, ne soit qu’une étape de sa vie et non pas un aboutissement. Le défi qu’a représenté son article? «Faire la lumière sur la réalité d’un dossier tabou» et «avoir accès à l’information», alors que «les autorités libanaises persistent à dire que la prostitution n’existe pas au Liban».

Informer objectivement

C’est quelques semaines à peine après la mort de Samir Kassir le 2 juin 2005, que «Patrick Renauld, alors Chef de la Délégation de la Commission européenne au Liban, propose de créer le prix Samir Kassir pour la liberté de la presse, en hommage au journaliste assassiné qu’il connaissait et appréciait», raconte Sébastien Brabant, chargé de communication au sein de la Délégation de l’Union européenne au Liban. Le prix récompense deux catégories de journalisme de la presse écrite, un journalisme d’opinion et un journalisme d’enquête reportage, sur des sujets liés à l’Etat de droit ou aux droits de l’homme. «Ces catégories représentent les deux missions de la presse, d’informer objectivement et d’attirer l’attention du citoyen sur les enjeux d’une société», précise M. Brabant.

Reconnaissance internationale

Parmi les lauréats du Prix Samir Kassir, figure notamment le journaliste marocain, Ahmed Reda Benchemsi, récompensé en 2007 pour son article publié dans le magazine francophone Telquel, sur le culte de la personnalité royale au Maroc. «C’était la première fois qu’on allait aussi loin, au fond des choses, sur un sujet aussi sensible», dit-il, tout en observant qu’«un tel sujet s’impose quand on vit au Maroc».

Le directeur de publication du Magazine Telquel n’a pas vécu de changement radical dans sa vie professionnelle après avoir été récompensé par le jury du prix Samir Kassir, mais ce prix a indubitablement réconforté sa «reconnaissance internationale». «Une reconnaissance qui, estime-t-il, a sans doute pesé dans mes confrontations, hélas nombreuses, avec le pouvoir marocain».

En effet, Ahmed et des membres de son équipe ont été condamnés, à plusieurs reprises, à des peines de prison avec sursis, accompagnées ou non d’amendes qu’il qualifie de «surdimensionnées». Le journaliste, lauréat du prix Lorenzo Natali 2004 et du prix du Syndicat marocain de la presse en 1997, a également été inculpé de «manquement au respect dû au roi», un procès pour le moment ajourné, qui n’avait aucun rapport avec l’article sur le culte de la personnalité, «mais qui peut être réactivé à tout moment».

Depuis la mise en place du Prix Samir Kassir en 2006, les candidatures n’ont cessé d’augmenter. «En 2009, 154 journalistes de 16 pays ont présenté des travaux souvent de grande qualité, et difficiles à départager», souligne Sébastien Brabant.

Rendez-vous donc le 2 juin 2010, à l’occasion de la cinquième commémoration de l’assassinat de Samir Kassir, pour la remise du prix qui porte son nom. Un prix qui devrait, cette année, attirer encore plus de candidatures et récompenser deux journalistes de la presse écrite pour leur courage, leur objectivité et le sérieux de leur travail.

(Source : Article paru sur le portail « Europa jaratouna », le 26 avril 2010)

Lien :http://www.eurojar.org/fr/reportages-euromediterraneens/le-prix-samir-kassir-confirme-sa-notori%C3%A9t%C3%A9/9316

 

 

 

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