28 juillet 2008

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TUNISNEWS

8 ème année,N° 2988 du 28.07.2008

 archives : www.tunisnews.net  


AFP: GB: feu vert de la justice à l’extradition vers l’Italie de trois Tunisiens AFP: Deux clandestins morts et six disparus au large de la Tunisie (presse) AFP: Turquie: les juges réunis pour trancher le sort du parti au pouvoir

Reuters: Le sort de l’AKP entre les mains de la justice turque


GB: feu vert de la justice à l’extradition vers l’Italie de trois Tunisiens

 
AFP, le 28 juillet 2008 à 16h39          LONDRES, 28 juil 2008 (AFP) – La Haute cour de Londres a donné lundi son feu vert à l’extradition de trois Tunisiens vers l’Italie, estimant que leurs avocats n’avaient pas apporté les éléments démontrant un « risque réel » qu’ils soient ensuite expulsés vers leur pays d’origine. Habib Ignaoua, Mohamed Khemiri et Ali Chehidi avaient fait appel de la décision d’un juge de première instance qui avait estimé en mai que les trois hommes –alors âgés de 37 ans, 53 ans et 35 ans– devraient être extradés. Indiquant que l’appel était rejeté, le juge Malcolm Pill a expliqué lundi que « la partie appelante n’a pas établi qu’il existe un risque réel d’expulsion vers la Tunisie ». Ils ont désormais 14 jours pour décider de se tourner vers la Chambre des Lords, plus haute instance judiciaire du Royaume-Uni. Les trois hommes avaient été arrêtés près de Londres et Manchester fin 2007 dans le cadre d’opérations coordonnées au niveau européen contre un réseau présumé de recrutement de combattants pour l’Irak et l’Afghanistan, installé dans le nord de l’Italie. Ils étaient visés par des mandats d’arrêts européens émis par un magistrat à Milan. M. Ignaoua et M. Khemiri ont été déjà jugés et condamnés par contumace en Tunisie pour des infractions liées au terrorisme. Anthony Lester, avocat des trois Tunisiens, avait affirmé la semaine dernière devant la Haute cour qu’il existait un risque important que les autorités italiennes utilisent la législation antiterroriste pour transférer les trois hommes vers la Tunisie avant qu’ils n’aient eu la possibilité de faire appel de leur expulsion. Il avait accusé l’Italie d’enfreindre la législation européenne en matière de droits de l’Homme dans les affaires liées au terrorisme, soulignant que la loi italienne dite « Pisanu » avait été utilisée pour extrader un homme vers la Tunisie et qu’il aurait depuis disparu. Selon lui, ils courraient également le risque être torturés. Les autorités tunisiennes ont de leur côté fermement démenti ces allégations de disparition et affirmé respecter les droits des détenus. Selon Tunis, cet homme, Essid Sami Ben Kemais, expulsé le 3 juin par l’Italie, a depuis été déféré devant la justice pour faire réviser sa condamnation par défaut à une peine cumulée de 115 ans de prison. Les deux juges de la Haute cour ont estimé qu’il fallait faire confiance aux autorités italiennes et qu’elles s’assureraient que les trois hommes ne subiront pas de traitements inhumains ou dégradants. Tout en qualifiant de « troublantes » les informations concernant une éventuelle expulsion vers la Tunisie, le juge Pill a souligné que l’extradition était réclamée en vertu d’un mandat d’arrêt européen et que l’Italie devait respecter la législation européenne en la matière. Selon lui, les autorités britanniques peuvent par conséquent avoir « un haut niveau de confiance et de certitude » que les Italiens ne vont pas expulser ces hommes.

Deux clandestins morts et six disparus au large de la Tunisie (presse)

28/07/2008-[17:21] – AFP TUNIS, 28 juil 2008 (AFP) – Deux clandestins tunisiens sont morts de déshydratation et de faim et six autres sont portés disparus au large de la Tunisie à la suite d’une tentative d’immigration illégale vers l’Italie, a révélé lundi l’hebdomadaire privé Assabah Alousboui. Les corps des clandestins âgés de 21 et 24 ans ont été découverts avec trois survivants par les garde-côtes à bord d’une barque à la dérive au large de la ville côtière d’Echabba (200 km au sud-est de Tunis), a ajouté le journal qui publie des photos des victimes. L’embarcation, partie le 9 juillet de la côte nord-est avec onze Tunisiens cherchant à rallier l’île italienne de Lampedusa, a eu une panne de moteur et était restée à la dérive durant onze jours, selon le récit d’un survivant cité par le journal. Selon la même source, les six disparus s’étaient jetés à la mer au fil des jours dans l’espoir de rallier la côte à la nage mais aucun d’entr’eux n’a pu être retrouvé malgré les recherches de la marine au large d’Echabba. En Tunisie seule la presse privée fait état des opérations d’immigration clandestine, les autorités et la police ne communiquant pas sur le sujet. Selon le ministre italien de l’Intérieur Roberto Maroni, 10.611 clandestins ont été interceptés au cours des six premiers mois de 2008, contre 5.378 de janvier à juin 2007.


Turquie: les juges réunis pour trancher le sort du parti au pouvoir

Par Burak AKINCI
 
AFP – Lundi 28 juillet, 15h54 ANKARA (AFP) – La Cour constitutionnelle turque s’est réunie lundi pour délibérer sur une possible interdiction du parti au pouvoir accusé d’atteinte aux principes laïques, ce qui pourrait replonger le pays dans une crise politique et mener à des élections anticipées. La réunion cruciale des onze magistrats intervient alors que les tensions déjà fortes ont été exacerbées par l’explosion dimanche soir de deux bombes à Istanbul qui ont fait, selon un dernier bilan, au moins 17 morts et des dizaines de blessés. Les juges se sont réunis dès 06H35 GMT et ont prévu de débattre tous les jours, pendant une durée indéterminée. Mais selon Osman Paksüt, vice-président de la Cour, les juges souhaitent rendre un verdict « le plus rapidement possible ». Ce procès est le premier ouvert en Turquie contre un parti au pouvoir. Théoriquement, le verdict, qui requiert une majorité de sept voix, peut tomber dès le premier jour, mais un tel cas de figure semble assez improbable, selon les spécialistes. Le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) est accusé d' »activités allant à l’encontre de la laïcité » et doit être interdit, estime le procureur de la Cour de cassation, à l’origine de la procédure déposée en mars. Le tribunal pourrait accepter ou rejeter le recours, ou choisir une voie intérmédiaire, privant, par exemple, l’AKP de financement public. Mais la dissolution de la formation islamo-conservatrice est le pronostic le plus souvent avancé. En 1998 et en 2001, la Cour constitutionnelle avait déjà interdit, respectivement, les partis islamistes de la Prospérité et de la Vertu, dont est issu l’AKP, également au motif qu’ils menaient « des activités anti-laïques ». Au pouvoir depuis 2002, très largement victorieux aux législatives de 2007, l’AKP s’est attiré depuis les foudres des milieux pro-laïcs en voulant légaliser le voile islamique dans les universités, sujet hautement sensible dans ce pays majoritairement musulman, mais fondé sur une stricte laïcité. En plus de la dissolution du parti, la justice demande aussi que 71 de ses dirigeants, dont le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et le président Abdullah Gül, soient interdits d’appartenance à un parti politique pendant cinq ans. De l’avis général, si l’AKP venait à être dissous, des législatives anticipées devraient être organisées. Pour les milieux libéraux une fermeture de l’AKP serait anti-démocratique dans un pays qui aspire à intégrer l’Union européenne. « Même si l’AKP a un bilan très mitigé en matière de laïcité, interdire un parti au pouvoir serait un grand coup porté à la démocratie et provoquerait des turbulences politiques », estime Sedat Ergin, rédacteur en chef du journal libéral Milliyet sur la chaîne Habertürk. L’AKP, qui dénonce un « coup d’Etat judiciaire », a annoncé avoir mis au point des solutions de rechange, dont la possible création d’une nouvelle formation. Selon les sondages, le parti qui succéderait ainsi à l’AKP aurait toutes les chances de remporter les élections et, de l’avis des juristes, M. Erdogan pourrait retourner au Parlement comme député indépendant. Le chef du gouvernement s’est livré ce week-end a un exercice d’autocritique dans un entretien au quotidien Hürriyet, en admettant qu’il avait « commis des erreurs », allusion probable à l’autorisation du port du voile islamique dans les universités. M. Erdogan estime que « si les tensions augmentent », son gouvernement aurait « le devoir de devoir de rétablir la paix sociale ». La tenue d’élections anticipées, que le parti soit ou non interdit, est de plus en plus évoquée dans les coulisses politiques. Elles pourraient avoir lieu dès l’automne. Les tensions sont très vives entre les islamo-conservateurs et le camp laïc, mené par l’administration judiciaire et universitaire ainsi que par l’armée. Un complot présumé nommé « Ergenekon » visant à renverser le gouvernement a provoqué l’arrestation de nombreuses personnalités pro-laïques. Leur procès doit s’ouvrir en octobre.  

Le sort de l’AKP entre les mains de la justice turque

 
Reuters, le 28 juillet 2008 à 12h17 par Selcuk Gokoluk ANKARA, 28 juillet (Reuters) – La Cour constitutionnelle de Turquie a entamé lundi ses délibérations sur la demande de dissolution de l’AKP, le parti au pouvoir accusé d’atteinte au principe de laïcité. A quelques heures de l’ouverture de cette audience de la plus haute importance, un double attentat a frappé un quartier animé d’Istanbul, faisant 17 morts et plus de 150 blessés. « La terreur prend pour cible des civils à une période cruciale », titrait lundi matin le quotidien turc Sabah, alors que l’explosion de ces deux bombes n’avait toujours pas été revendiquée. Les responsables politiques du pays attendent avec nervosité le verdict de la Cour constitutionnelle afin de mettre un terme à cette affaire qui a plongé depuis mars le pays dans un climat d’incertitude politique et économique. Outre la demande de dissolution, le tribunal a été saisi par le procureur en chef de la Cour de cassation d’une requête d’interdiction de toute appartenance à un parti politique pendant cinq ans à l’encontre du Premier ministre Tayyip Erdogan, du président Abdullah Gül, et de 69 autres dirigeants du parti. La Cour peut estimer que le Parti de la justice et du développement n’est pas coupable et prononcer un non-lieu. Dans l’hypothèse inverse, elle peut condamner l’AKP à une amende ou prononcer sa dissolution, ce qui entraînerait la chute du gouvernement et la tenue d’élections législatives anticipées, probablement en novembre. La dissolution doit obtenir l’aval de sept des onze juges de la plus haute instance judiciaire de Turquie pour être effective. Les analystes s’attendent à un verdict début août et la plupart d’entre eux pronostiquent une interdiction de l’AKP. « Nous pouvons voir cette proposition de dissolution (…) comme le dernier recours légal dont peut user l’élite dans son combat contre les activités anti-laïques de l’Islam politique », écrit lundi un éditorialiste du quotidien libéral Milliyet. ERDOGAN RECONNAIT AVOIR COMMIS DES ERREURS La dissolution d’un parti populaire qui a remporté près de la moitié des voix lors des élections législatives de juillet 2007 n’irait pas sans difficultés au plan politique et pourrait entraver la lente progression de la Turquie dans le processus d’adhésion à l’Union européenne. Certains commentateurs estiment que quel que soit le verdict de la cour, l’hostilité qui s’est encore accrue entre l’AKP et les élites laïques va porter préjudice à la vie politique et à l’économie du pays. Si la Cour constitutionnelle décide d’interdire l’AKP, ses députés auront le choix entre rester au parlement sous une étiquette indépendante avant de former un nouveau parti ou rejoindre des formations déjà existantes. Pour la plupart des observateurs, la convocation d’élections législatives anticipées est le scénario le plus probable. Erdogan pourrait alors briguer à nouveau le poste de Premier ministre sous une étiquette d’indépendant. Il a reconnu pour la première fois dans une interview publiée dimanche que son parti avait commis des erreurs qui avaient contribué à cette situation. La décision de son gouvernement de lever l’interdiction du voile à l’université en janvier a suscité une levée de boucliers avant d’être invalidée par la Cour constitutionnelle en juin. Le gouvernement de l’AKP, issu de la mouvance islamiste, a présidé à cinq années de croissance économiques et de réformes politiques mais se heurte à l’opposition des élites laïques, qui le soupçonnent d’avoir pour dessein d’imposer la loi islamique dans un pays à majorité musulmane mais officiellement laïque. L’AKP bénéficie d’une forte popularité qui va au-delà de ses bases traditionnelles dans les classes moyennes mais l’instabilité générée par le procès et son bras de fer avec les élites laïques risque de laisser des traces pour toute formation prétendant à lui succéder, en cas de dissolution. « Le nouveau parti n’aura probablement pas le même niveau de soutien que celui dont l’AKP a bénéficié dans les circonscriptions libérales et urbaines de Turquie, remportées grâce au bilan économique du parti, à des réformes économiques saines, et surtout grâce à sa retenue », estime Wolfango Piccoli, économiste au Groupe Eurasia. La justice turque a interdit par le passé une vingtaine de formations politiques au motif qu’elles portaient atteinte à la laïcité ou parce qu’elles étaient soupçonnées de soutenir la rébellion kurde. L’AKP est issu d’un parti interdit par la justice en 2001. REUTERS

 

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