26 mai 2000

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 Article de Slah Jourchi à ALHAYAT :

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Tunisie : controverse autour de la tentative de meurtre de Riad Ben Fadhel

L’ancien rédacteur en chef de l’édition arabe du « Monde diplomatique », blessé par balles mardi 23 mai, est dans un état stationnnaire. L’agence officielle TAP évoque l’idée d’un suicide, hypothèse qui semble montée de toutes pièces.

 

Mis à jour le vendredi 26 mai 2000

Jean-Pierre Tuquoi

QUI a tenté de tuer Riad Ben Fadhel et pour quels motifs ? Mardi 23 juin aux alentours de 6 heures, l’ancien rédacteur en chef de l’édition arabe du Monde diplomatique a été blessé par balles alors qu’il venait de quitter son domicile de Carthage, dans la banlieue huppée de la capitale, pour rejoindre les bureaux de sa société de communication, Media Impact, à Tunis. Une voiture s’était portée à sa hauteur avant de ralentir. Des coups de feu ont alors été tirés par la vitre entrouverte, blessant grièvement M. Ben Fadhel. Admis en urgence dans une clinique de la capitale, il se trouvait jeudi après-midi, « dans un état stationnaire », selon l’un de ses frères, le docteur Hakim Ben Fadhel. La veille, ce dernier avait indiqué que son frère « avait eu de la chance car aucun organe ou vaisseau importants n’ont été touchés ». Les jours de M. Ben Fadhel ne seraient donc pas en danger.

La tentative de meurtre de mardi intervient trois jours après la publication dans les colonnes du Monde d’une tribune critique de M. Ben Fadhel à l’encontre du chef de l’Etat (Le Monde daté 21-22 mai). Cette tribune se concluait par un appel au président Ben Ali à ne pas chercher à se maintenir au pouvoir. « Il est temps, écrivait l’ancien journaliste, de donner au pays un nouvel élan. [La Tunisie] a besoin d’un New Deal, d’autant plus que l’hypothèse islamiste a été écartée. Ben Ali (…) dont le mandat est constitutionnellement le dernier, a le devoir de préparer le passage de relais. » Et de conclure : « Il le faut pour que soit enfin démenti “le syndrome de Carthage “ [où est situé le palais présidentiel], auquel avait déjà succombé Bourguiba. »

Nombre d’opposants ont signé ces derniers mois dans la presse française des textes autrement plus virulents. Mais le problème avec celui de M. Ben Fadhel tenait moins à son contenu qu’à la personnalité de son auteur et à sa position dans la Tunisie du président Ben Ali.

PERSONNALITÉ À PART

De mère libanaise et de père tunisien, Riad Ben Fadhel, trente-huit ans, est une personnalité à part. Sensible à la cause palestinienne dans les années quatre-vingt (il était proche du Front démocratique de la libération de la Palestine, le FDLP de Nayef Hawatmeh), cet économiste de formation, cofondateur de la librairie arabe de Genève, s’était ensuite tourné vers le journalisme jusqu’à devenir, en 1988, le rédacteur en chef de l’édition arabe du Monde diplomatique, jusqu’au transfert de cette édition à Beyrouth en mai 1998.

Tout en poursuivant cette expérience, M. Ben Fadhel s’était lancé dans la communication et la publicité, un secteur en pleine expansion dans la Tunisie des années 1990 friande de consommation. Doté d’un solide sens commercial et d’un carnet d’adresses bien rempli (son père était ambassadeur, son grand-père et l’un de ses oncles, des proches de l’ancien président Bourguiba), M. Ben Fadhel avait su développer son entreprise, Media Impact, devenue en quelques années l’une des plus florissantes du secteur de la publicité. Cette réussite s’était accompagnée d’un éloignement de la vie publique du jeune patron de Media Impact. Certes, l’ancien journaliste continuait à fréquenter certains opposants et, en privé, il n’hésitait pas à critiquer avec véhémence les dérapages du régime, mais officiellement il se tenait à l’écart. Pour une raison simple : le développement de son entreprise passait par la fréquentation obligée de certains membres des « clans » qui gravitent autour de la pr!ésidence.

Dans ce contexte, la tribune libre dans Le Monde prend une autre dimension. Par les critiques – pourtant mesurées – à l’encontre du chef de l’Etat qu’il contenait, l’article a pu être perçu par certains milieux proches du pouvoir comme un coup de poignard dans le dos donné par un allié supposé. Et ce à un moment particulièrement mal choisi : depuis l’élection présidentielle de l’automne 1999, marquée par un score « à la soviétique » du chef de l’Etat sortant (plus de 99 % des suffrages), la Tunisie, coupable de bafouer les droits de l’homme, est montrée du doigt en France où son image de marque est écornée.

LA THÈSE DU SUICIDE

L’insulte lancée à la figure de M. Ben Fadhel en arabe dialectal par son meurtrier –« chien de traître » – donnerait du crédit à l’hypothèse d’un coup tordu manigancé par une officine appartenant à la mouvance du régime. « Je ne pense pas que l’ordre de me tuer est venu de très haut », confiait M. Ben Fahdel jeudi matin au Monde (

Une implication directe du chef de l’Etat paraît peu probable. Jusqu’à présent, Carthage n’a jamais tenté d’élimininer par la violence les opposants laïques préférant les brimades infinies ou l’intimidation physique.

Curieusement, une dépêche publiée mercredi par la Tunis Afrique Presse (TAP), l’agence de presse officielle, s’efforce d’accréditer l’idée que la tentative de meurtre ne serait qu’une mise en scène masquant une tentative de suicide. S’appuyant sur les résultats de l’enquête préliminaire menée par la police, la TAP – au mépris du secret de l’instruction – écrit que la trajectoire de la balle « démontre que le coup de feu a été tiré de très près et que le tir pourrait provenir de l’intéressé lui-même, ou lors d’une altercation avec une tierce personne l’accompagnant ». Et l’agence officielle d’ajouter à l’appui de sa thèse que des « traces de poudre ont été relevées sur la main droite de l’intéressé, alors qu’aucune trace n’a été décelée sur la main gauche » et, enfin, que M. Ben Fadhel « ne s’est rendu à la clinique qu’une heure et quart après l’incident » et qu’il n’a pas, quand il rentré chez lui pour changer de voiture, « alerté ses deux frères et sa mère qui habitaient d!ans le voisinage ». M. Ben Fadhel dément formellement dans nos colonnes ces informations.

La publication par l’agence officielle TAP d’un tel scénario qui semble bel et bien monté de toutes pièces, conforte paradoxalement la thèse d’une implication du régime, à un niveau qui reste à déterminer.

Tunis alterne Les gestes d’ouverture et de fermeture

 

Mis à jour le vendredi 26 mai 2000

Florence Beaugé

L’ATTENTAT perpétré contre Riad Ben Fadhel est intervenu alors que le régime tunisien s’efforce d’améliorer son image de marque, mise à mal par les 42 jours de grève de la faim du journaliste Taoufik Ben Brik. Sous la pression internationale, le Palais de Carthage s’est résolu à faire, ces dernières semaines, quelques concessions. La première d’entre elles est d’avoir accédé à plusieurs des requêtes de M. Ben Brik, comme la libération, le 15 mai, de son frère Jalal – placé en détention après une altercation avec les forces de l’ordre – ou la restitution de son passeport, document dont le journaliste était privé depuis un an.

Deux figures marquantes de l’opposition tunisienne viennent également de récupérer leur document de voyage : Mustapha Ben Jaafar et Moncef Marzouki, mais le second s’est vu interdire, jeudi 25 mai, de sortir du territoire tunisien alors qu’il s’apprêtait à prendre l’avion pour Paris où il était attendu. Docteur en médecine, ancien président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), M. Marzouki est poursuivi par la justice de son pays pour ses activités menées dans le cadre du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNTL, association qui attend depuis dix-huit mois sa légalisation), ce qui explique, selon les autorités, qu’il se soit retrouvé empêché, à la dernière seconde, d’effectuer ce déplacement.

« Je viens, moi aussi, de récupérer mon passeport après six ans d’attente, mais je peux me retrouver interdit de voyager au dernier moment, comme mon confrère Marzouki », souligne le docteur Ben Jaafar, dont le téléphone a été rétabli. « Le CNTL, ou le parti que j’ai créé il y a six ans, le Forum démocratique, ou encore Raid (Attac Tunisie) attendent toujours d’être légalisés. Il n’y a aucun changement de fond en Tunisie, c’est toujours le règne de l’arbitraire. On assiste à un saupoudrage de mesures qui ne sont que du spectacle », poursuit-il. L’avocate Radhia Nasraoui a finalement été autorisée, le 19 mai, à quitter le territoire tunisien après en avoir été empêchée deux semaines auparavant. Ses trois enfants, en revanche, sont toujours privés de leur passeport, en raison de l’engagement politique de leur père, Hamma Hammami, dirigeant du Parti communiste ouvrier tunisien (PCOT, interdit), qui vit dans la clandestinité depuis plus de deux ans.

SEPT PRISONNIERS D’OPINION EN GRÈVE DE LA FAIM

« Il y a quelques gestes, mais il y a aussi des signes inverses, ça part dans tous les sens, estime l’avocat Mokhtar Trifi, militant des droits de l’homme. Certains récupèrent leur passeport ou leur ligne de téléphone, d’autres non. Pour Omar Mestiri, Sihem Ben Sedrine ou encore Khémaïs Ksila, rien n’a changé, absolument rien. De même, on ne dit toujours pas un mot des grèves de la faim qui se déroulent en ce moment même dans les prisons tunisiennes. » Sept prisonniers d’opinion – dont Abdelmoumem Belanès et Fahem Boukadous, accusés d’appartenir au PCOT – ont, en effet, entamé, début et mi-mai, une action destinée à « protester contre leurs conditions inhumaines de détention ». Le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDH), dont le siège est à Paris, rappelle « l’abandon sanitaire dont ces prisonniers font l’objet, l’isolement, les mauvais traitements, et l’éloignement de leurs familles [et souligne qu’en Tunisie] les conditions d’incarc!ération, loin de s’améliorer, se sont dégradées ».

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Deux coups de feu ébranlent la Tunisie
La tentative d’assassinat d’un journaliste, mardi, éclipse les municipales.

Par FLORENCE AUBENAS

Le vendredi 26 mai 2000

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«Deux coups de feu viennent de frapper le début d’une nouvelle pièce. Désormais, nous ne savons plus ce qui peut arriver chez nous.»
Un avocat

 

Le Conseil National pour les Libertés en Tunisie

Bourguiba.net met en ligne le contenu intégral du livre de Tahar Belkhodja, proche collaborateur du Président Bourguiba durant les trois premières décénnies de l’indépendance.

Le site du Gouvernement Tunisien.

Site retraçant les années du « changement », de 1987 à1997.

Tunisia & the world présente la politique étrangère de la République de Tunisie. En anglais.

Sur le site de « Reporters sans Frontières », un rapport sur la situation des médias en Tunisie et notamment sur l’Internet.

 

 

Tunis envoyée spéciale

Il y a eu le roi du Maroc mercredi, il y aura des élections municipales dimanche. Mais c’est une tentative d’assassinat, classée «fait divers» par la presse tunisienne autorisée, qui fait changer le pays de couleur. «Deux coups de feu viennent de frapper le début d’une nouvelle pièce. Désormais, nous ne savons plus ce qui peut arriver chez nous», explique un avocat.

Ryad Ben Fadhel sort toujours très tôt de chez lui, à Carthage, banlieue huppée de Tunis. «Directeur d’entreprise», dit sa carte de visite, et c’est bien peu. Depuis l’université, il s’est totalement engagé dans la cause palestinienne. A la fin des années 80, il a lancé à Tunis une édition arabe du Monde diplomatique, accueillant quelques-uns de ces journalistes maudits, chassés de la presse officielle. Les affaires, il en fait depuis quelques années seulement. Dans ce monde ténébreux, où les sphères du pouvoir se partagent licences et marchés, personne ne lui a offert en cadeau sa société de communication. Sa marge de manœuvre, il la doit à une incroyable capacité de travail et au fait que la majorité de ses contrats se négocie à l’étranger, avec par exemple de grosses boîtes, comme Coca-Cola. Ryad Ben Fadhel, la quarantaine, monte en voiture. Il va être 6 h 30 du matin.

Plutôt souriant. Partout, en ville, les rues sont pleines de banderoles pour les municipales de dimanche : «Tout ce qu’on a, c’est au président Ben Ali qu’on le doit». A la présidentielle d’octobre, son score a paru tomber d’une autre planète : 99,44 %. Mais le pays est aujourd’hui plutôt souriant. Depuis quelque temps, on a l’impression de respirer un peu.

Ryad Ben Fadhel démarre. Jusqu’ici, il s’est plutôt tenu à l’écart de la politique tunisienne. Et puis, il y a deux jours, à la surprise générale, il a publié dans le quotidien français Le Monde une tribune libre plutôt critique. Il parle de la situation politique ubuesque, d’opacité des circuits financiers. «Ben Ali […], dont le mandat est constitutionnellement le dernier, a le devoir de préparer le passage de relais […].» A Carthage, ce mardi, un autre véhicule avec deux personnes à bord arrive en sens inverse, ralentit comme pour demander la route, Ryad baisse sa vitre. Deux coups de feu dans la poitrine. De ses agresseurs il dira : «Ils ont crié « sale traître ».» Hors de danger, il est depuis sous surveillance policière dans une clinique.

Dans Tunis, ces coups de feu vont faire un bruit énorme. Depuis l’indépendance, le pays n’a jamais connu un seul assassinat politique et même les voyous préfèrent le couteau. «Ici, on peut tout vous faire, la torture, la détention illégale, les persécutions policières et administratives. On apprécie même avec délice de voir son ennemi se traîner sans fin sur un chemin de souffrance et d’humiliation. Mais tuer, jamais», raconte un militant des droits de l’homme. Mais, dans cet Etat policier – 130 000 flics et un indicateur sous chaque porche -, qui peut aujourd’hui sortir impunément une arme en plein Carthage ?

Dès mardi après-midi, à Tunis, la photocopie de l’article de Ryad passe de main en main. Officiellement, c’est toujours le silence. Seules les quelques forces indépendantes, qui ont réussi à ne pas étouffer en treize ans, réagissent publiquement. Moncef Marzouki, du Conseil national des libertés en Tunisie, organisation non reconnue, relève «un dérapage dangereux dans [nos] mœurs politiques». L’OCR (communiste révolutionnaire) évoque «la logique des escadrons de la mort».

Zorro. Depuis, le pays vit dans une drôle d’ambiance, comme si deux courants contradictoires le traversaient. D’un côté persiste une sorte de bonne humeur, de l’autre une exaspération croissante contre le régime. Connus pour assurer la claque aux manifestations du parti au pouvoir, les ouvriers modèles des entreprises nationales se sont mis à faire des grèves. Sporadiquement, dans le sud du pays, ont éclaté des émeutes d’étudiants et de chômeurs. Sur ce terreau, la grève de la faim victorieuse du journaliste Taoufik Ben Brik a provoqué un électrochoc. Dans la rue, des jeunes gens s’enthousiasment pour lui. «Il a fait Zorro. Tout seul, il a défié le plus puissant. Ça nous donne la force au ventre.» Et de dire cela en agitant des pancartes à la gloire du puissant en question. «Ça, ça ne compte pas. A l’école, ils nous ont donné un jour de congé pour soutenir sa campagne, c’est tout.» Une commerçante raconte : «Ce n’est pas Ben Ali qui a changé, c’!est nous, la peur nous serre moins le cœur.» Et elle ose avouer, en pleine rue, qu’elle n’ira pas voter dimanche pour le parti du président.

Des signaux très ciblés, et volontairement voyants, sont d’ailleurs venus conforter ce sentiment. Alors qu’ils étaient privés de passeport depuis des années, quelques opposants en vue ont été rétablis dans leur droit, comme Mustapha Ben Jafaar, dont le Forum démocratique n’a jamais été autorisé. Chez d’autres, le téléphone, muet depuis des années, s’est remis à sonner.

Mais, dans le même temps, une violence plus forte commence à se manifester. Lors des mouvements de soutien à Ben Brik, fin avril, des militants et des membres d’organisations internationales ont été tabassés par un groupe de policiers, alors que d’autres, présents, ne bougeaient ostensiblement pas. «Pour la première fois apparaissent des fissures à l’intérieur du pouvoir», note un proche du régime. Contrairement à l’ère de Bourguiba, fin politique qui jouait des rivalités de clans au sein de son entourage, Ben Ali a toujours demandé aux siens une discipline inconditionnelle et monolithique. Face à la contestation intérieure, qui dénonce également l’affairisme, et aux pressions internationales croissantes, deux courants contradictoires semblent entrer en conflit. «C’est le début du billard à trois bandes, des coups tordus. Accrochez-vous, ça va tanguer», dit un homme politique, proche du Palais de Carthage.

Mariage. Hier matin, le journal La Presse faisait pour la première fois état «des coups de feu contre le dénommé Ryad Ben Fadhel». «Le tir pourrait venir de l’intéressé lui-même ou […] d’une personne l’accompagnant», assure notamment l’article. Ryad attendait la fin de la semaine. Issu d’une grande famille, respecté, connu, il venait d’envoyer à Tunis, à Paris, partout dans le monde, 1 500 cartons d’invitation pour son mariage, samedi..


vendredi 26 mai 2000, 17h39

Intempéries dans le nord-ouest de la Tunisie: 13 morts

TUNIS (AP) — Treize personnes ont trouvé la mort lors d’un orage d’une rare violence qui s’est abattu sur la région de Sakiet Sidi Youssef, dans le nord-ouest tunisien à 190km environ de Tunis, a-t-on appris vendredi de source officielle à Tunis.

Les victimes, membres de trois familles, ont péri par noyage dans la nuit de mercredi à jeudi après que le courant d’eau eut emporté le véhicule à bord duquel elles étaient entassées, précise l’agence officielle TAP.

Elles ont été surprise par l’orage sur le chemin de retour après s’être rendues à une cérémonie au mausolée d’une sainte à 12km de la ville de Sakiet, zone montagneuse située près de la frontière algérienne.

Les pluies torrentielles persistantes se poursuivaient vendredi, causant des dégâts matériels importants en infrastructures et à la récolte céréalière.

Selon le le directeur régional de la santé publique, neuf corps ont été repêchés et transférés à la morgue de l’hôpital régional du Kef (chef lieu de la région) pour autopsie. Les services de la protection civile poursuivaient activement les recherches pour retrouver d’autres disparus.

Par ailleurs le niveau d’eau est monté partout dans les barrages et les lacs collinaires de la région, certains ouvrages ayant même connu un trop plein d’eau, notamment le barrage Mellègue, où les responsables ont été contraints d’ouvrir les vannes de sécurité.


 

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Riadh Ben Fadhel perplexe sur la version officielle de son agression

PARIS, 25 mai (AFP) – L’ancien rédacteur en chef de l’édition en arabe du Monde Diplomatique, Riadh Ben Fadhel, 40 ans, blessé par balles mardi à Tunis, maintient avoir été agressé et se dit perplexe devant la présentation officielle de l’incident.

« Je maintiens ma version à 100%: un individu m’a tiré dessus par la fenêtre ouverte de ma voiture après m’avoir insulté. Les autres versions ne sont que des tentatives pour me salir », déclare-t-il dans un entretien publié vendredi par le quotidien Le Monde.

L’agence officielle Tunis Afrique Presse (TAP) a évoqué l’idée d’un suicide en faisant état jeudi des premières conclusions de l’enquête de police.

« C’est un tissu de mensonges. On ne sait pas d’où proviennent ces informations », s’insurge le journaliste.

« Il parait que certains milieux évoquent la posssibilité d’un réglement de compte privé. Cela aussi c’est du mensonge », affirme-t-il.

Riadh Ben Fadhel avait adressé au Monde une tribune critique contre le président tunisien Ben Ali publiée trois jours avant son agression.

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C.R.L.D.H.  Tunisie

 

Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie

21 ter rue Voltaire 75011  Paris- France

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membre du Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme

 

Communiqué

Manoeuvres suspectes dans l’enquête sur l’affaire Riadh Ben Fadhl. L’opinion  exige la vérité

 

A la suite de l’attentat dont a été victime tôt dans la matinée du lundi 22 mai 2000 Riadh Ben Fadhl alors qu’il sortait de son domicile à Carthage  dans la banlieue de Tunis (cf. communiqué du CRLDHT du 24 mai 2000), les circonstances de ce grave et dramatique événement continuent de susciter inquiétudes et interrogations.

Relégué au rang “ d’un fait divers ” par l’agence  officielle TAP et la presse gouvernementale, dans le style inimitable qui est le leur, cet attentat contre “ le dénommé Riadh Ben Fadhl ” (sic )  a fait  l’objet d’un commentaire pour le moins  tendancieux de cette agence  et de cette presse aux ordres.

Faisant fi du secret de l’instruction, qu’on oppose  bien volontiers aux démocrates et aux opposants pour “ étouffer ”  leur  affaire ou pour engager contre eux  des procédures  pour divulgation de ce “ secret ”, la version officielle “ dévoile ” tous les détails présumés de l’enquête pour conclure  que “ la balle a pénétré par le haut de l’épaule gauche et s’est logée, dans ses deux parties, en bas du ventre et de la côte  inférieure gauche, ce qui démontre que  le coup de feu a été tiré  de très près et que le tir pourrait provenir de l’intéressé lui-même, ou lors d’une altercation avec une tierce personne qui l’accompagnait ”.

Cette version, présentée avec une insistance  suspecte, a suscité  le scepticisme des milieux associatifs et d’opposition dont l’émotion légitime est très grande. La dépêche da la TAP a, en effet, toutes les allures d’un communiqué de police cherchant à dédouaner par avance les milieux proches du pouvoir et de ses appareils de sécurité. Alternant les détails techniques les plus pointilleux et les insinuations les plus tendancieuses, cette dépêche confirme , si l’en était besoin, que la tragique affaire Ben Fadhl, intervenant 36 heures après la parution de son article dans le quotidien  français “ Le Monde ” intitulé “  le syndrome de Carthage”,  provoque gène et embarras au sein du pou!voir de l’Etat.

Parallèlement à cette dépêche sujette à caution, les différents services et officines politico- policières à la solde de Carthage (palais présidentiel) et du ministère de l’Intérieur, sont à la source des rumeurs  les plus invraisemblables  destinées à “ brouiller les pistes “ et à susciter toutes sortes de spéculations  sur la situation privée et professionnelle de Riadh Ben Fadhl dont l’objectif  implicite est de multiplier les “ contre-feux ”  pour tenter d’écarter  l’hypothèse – malheureusement vraisemblable –  d’un acte d’intimidation..

Il est à craindre , dans ces conditions, que les très fortes pressions  exercées sur Riadh Ben Fahdl  et sur sa famille , provoquent de nouveaux dérapages.

Au stade actuel de l’enquête et compte tenu de l’opacité de celle-ci et de l’importante présence policière  autour de Ben Fadhl  et de sa famille, le CRLDHT relayant notamment la position du CNLT- réitère  sa demande d’un enquête indépendante  pour trouver et châtier les coupables  de ce qui a toutes les allures d’un grave attentat politique dont les conséquences sur la dérive séucritaire du pouvoir peuvent être redoutables.

Paris, le 26 mai 2000

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communiqué

 

Calomnies, sexisme, racisme et … bêtises

Au service du pouvoir Tunisien

 

La traduction ci-jointe d’un article d’Al Hadath se passe de longs commentaires. On y trouve un condensé d’inanités et de bêtises qui n’honorent ni ses auteurs, ni surtout ses commanditaires officiels.

Cet hebdomadaire, dirigé par Abdelaziz Jéridi dépendant directement de Carthage et du ministère de l’Intérieur, n’en est pas à son coup d’essai. Celui-ci vient en tête du “ hit parade ” de la presse de caniveau et des médias de la haine, “Al Hadeth”.  Il s’est pourtant surpassé le 17 mai 2000 par la publication d’un torchon  haineux, sexiste et raciste mettant en cause Khémaies Chammari mais surtout, et de façon scandaleuse, les députés européennes, socialistes notamment ainsi que Harlem Desir “ député français au teint basané ” !!. Ignoble et révélateur des mœurs des malfrats qui animent cette  presse du déshonneur et utilisent pour  informateurs à Bruxelles  et à Strasbourg  des “ petits  diplomates et journalistes ”  plus à l’aise  dans le rôle “ d’indic ” que  dans celui d’acteur loyal et compétent du Partenariat euro-méditerranéen.

 

Ci-joint donc la traduction en français  de l ”article d’El Hadeth ”  qui est agrémenté d’une caricature  représentant Khémaies Chammari  harcelé par les membres (du sexe féminin bien entendu) de “ l’euro club des socialistes frustrées ” !!

Proses et desseins lamentables mais  bénéficiant malheureusement de la caution et de la protection officielle à moins qu’on veuille nous faire  croire qu’il s’agit ( oh miracle tunisien) d’une presse indépendante !

Paris, le 26 mai 2000

 

“ Les femmes de Chammari : business europarlementaire ”

 

article publié dans l’hémorroïdaire Al Hadeth du 17 mai 2000 (traduction)

 

“  Chasser le naturel , il revient au galop ”. ce proverbe s’applique à “ khammous ”, connu pour ses instincts sexuels bestiaux qui guident ses choix  et ses principes. Ses proches connaissent l’influence des appareils génitaux de Khémaies sur ses positions et ses choix politiques .

Lorsqu’il n’est pas chargé de missions secrètes en Afrique par les milieux qui financent ses déplacements dans les pays étrangers, Khémaies – Que Dieu le préserve du mauvais œil- se rend à Bruxelles  où abondent  les proie sexuelles . Khammous est donc arrivé jeudi dernier à Bruxelles en provenance de Paris pour une mission consistant à “ draguer ” l’une de ces députés européennes qui raffolent des bruns. Il s’est dirigé illico presto vers le Parlement européen où l’attendait l’adjoint d’un député. Il a pris l’ascenseur pour le 12eme étage, réservé au groupe de la gauche débauchée, où l’attendait B.A, une député italienne que lui avait offert son ami A.D, lui-même député italien  bien connu pour ses positions hostiles&n!bsp; à la Tunisie depuis qu’il a pris part l’été dernier  à une soirée sodomique bien arrosée  dans une grande propriété d’Hammamet..

Khémaies et sa proie italienne  sont descendus au 3eme étage  où se trouve la cafétéria, un endroit propice aux rendez-vous amoureux. N’ayant pas trouver en Khammous de quoi assouvir  son appétit sexuel, l’italienne l’a quitté sur le champ, cédant la place à sa collègue  Elisabeth, représentante de la confédération internationale du droit  de calomnier et d’Amnesty international en Belgique auprès du Parlement européen. Commence alors le langage des yeux entre nos deux tourtereau, jusqu’à l’arrivée de H.D, Français au teint basané et député européen du groupe socialiste  connu lui aussi pour ses aventures sentimentales. Khémaies lu!i fait comprendre qu’il n’a pas l’intention d’abandonner sa proie

Quand une deuxième parlementaire européenne joint au trio pour un partage équitable  des patrimoines. Désir quitte la table accompagné de la députée socialiste  italienne tandis que Khémaies  se dirige vers la sortie en tenant par la main Elisabeth. Il va se réfugier dans un nid d’amour et assouvir ses appétits  avec madame après avoir rendu d’éminents services de délation aux députés socialistes européens, nostalgiques de l’époque coloniale.

C’est ainsi que vivent les intellectuels  mercenaires à l’étranger, à l’époque des primates et des imbéciles !

Interrogeons-nous pour conclure :

1)      le socialisme européen est-il un socialisme du sexe dans lequel les femmes dominent les hommes ?

2)      le socialisme européen admet-il pour principe que les femmes sont plus viriles  que les hommes ?

3)      le sexe est-il la base de la doctrine socialiste  européenne ?

pour avoir une réponse à ces questions , adressez-vous à Chammari dont les activités euro parlementaires sont payées “ en nature ” !

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C.R.L.D.H.  Tunisie

 

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Déclaration

 

Le passeport qui m’avait été remis il y a quelques jours après quatre années de confiscation illégale s’est avéré inutilisable puisque j’ai été empêché de prendre l’avion hier soir pour Paris. Le motif invoqué  est l’existence de procédures judiciaires engagées contre moi, pour mes activités, à la tête du CNLT toujours non reconnu.

Quand on sait à quel point l’arbitraire est la règle dans ce pays et la loi sa couverture, on mesure tout l’humour de la justification. Qui plus est nul ne sait quelle magistrature indépendante a ordonné de couper mon téléphone pendant quatre ans, puis de le rétablir 24 heures, puis de le couper à nouveau à partir d’hier soir.

Ainsi, je dispose d’un passeport que je peux encadrer et d’un téléphone sur lequel je peux faire chauffer mon café.

Qui plus est je viens de recevoir ce matin une lettre du doyen de la faculté de médecine de Sousse ou j’enseigne depuis 20 ans, me demandant un rapport sur de prétendues absences.

J’ai appris par ailleurs que l’administration enquête sur le volume horaire de mon enseignement. Sachant que mon service a été dissous en 1992, que j’ai été chassé des deux policliniques ou j’exerçais en 1994, que tous les projets de recherche où j’ai été impliqué ont été éliminés et que ma mise au placard est savamment organisée, on mesurera là aussi le cocasse de la démarche.

Tout cela ne serait que risible s’il ne participait pas à aggraver une situation de plus en plus incontrôlable par tous les acteurs.

D’un côté, une crise profonde dont les derniers éléments sont le saccage d’Aloès, édition dirigée par Sihem Ben Sedrine, la grève de la faim de cinq prisonniers politiques de divers tendances dont Sadok Chourou, Abdelmoumen Belanes et Fahem Bou Kaddous, la tentative d’assassinat contre Riadh Ben Fadhl, de mystérieux  accrochages à la frontière, tout cela sur fond de face électorale qui a atteint les sommets dans le mépris du peuple et de la démocratie.

De l’autre côté, un régime qui n’est  capable que de demi mesures, de tergiversation, de poudre aux yeux, et de spectaculaires ouvertures sur lui-même.

Face à cette situation de plus en plus dangereuse, ou la Tunisie apparaît comme un pays à la dérive, je tiens à :

1-       Elever ma protestation la plus vive contre les violations systématiques de mes droits les plus élémentaires y compris mon droit au travail sans pression et intimidation

2-       Exprimer ma solidarité avec les cinq grévistes de la faim dans les prisons et tous les tunisiens qui souffrent pour avoir le droit de vivre en citoyens libres et égaux

3-       Réaffirmer ma détermination et celle de tous mes amis de continuer à défendre nos droits et nos libertés avec encore plus de sérénité et détermination.

4-       Appeler toute la société civile à s’unir autour de la conférence nationale démocratique, conviée par le CNLT pour asseoir le principe de la souveraineté du peuple, élaborer les bases d’un état de droit et d’une société démocratique.

Moncef  MARZOUKI.

Le 26 mai 2000

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Rouge  du 25 mai

Tunisie
La liberté recouvrée

Le Raid (Attac-Tunisie) a été constitué à la suite des rencontres internationales organisées par Attac à Paris, en juin dernier. Depuis, le Raid n’a cessé de développer son action et d’étendre son influence, et cela malgré l’hostilité des autorités tunisiennes à son égard. Nous avons rencontré Fathi Chamkhi, président du Raid, récemment libéré.

– Après un mois d’emprisonnement avec Mohamed Chourabi et Iheb El Heni, comment vivez-vous votre libération?
Fathi Chamkhi –
D’abord, c’est un sentiment de soulagement et de joie qui nous a envahis à la fin de cette dure épreuve. En effet, l’enfer carcéral tunisien est à la limite de ce que peut supporter un être humain. C’est ensuite le bonheur d’être de nouveau parmi les siens; retrouver nos familles, notre travail, nos amis… La prison nous avait privés brutalement de tout cela et toute relation avec le monde extérieur était désormais limitée à une très courte visite hebdomadaire avec la famille la plus proche, dans des conditions déplorables. Et surtout, malgré les souffrances endurées, nous sommes fiers d’avoir contribué à faire reculer l’arbitraire. Mais il reste beaucoup à faire et je ne peux oublier le millier de prisonniers politiques et tous ceux qui croupissent encore dans des conditions parfois plus ter!ribles que celles que j’ai vécues.

– Que représente cette victoire pour le Raid et pour tout le mouvement démocratique tunisien?
F. Chamkhi –
Notre libération est sans aucun doute une victoire pour notre association, ainsi que pour tous les militants de la liberté en Tunisie et pour tous ceux qui, en France, en Suisse, en Belgique, au Maroc, au Canada et ailleurs, nous ont soutenus dans cette épreuve.
Nous avons fait reculer la dictature. Le fait d’avoir contraint le pouvoir à nous libérer de prison dans une affaire politique de ce genre est en soi quelque chose d’important. Même, bien sûr, si notre victoire n’est que partielle: le Raid n’a toujours pas reçu l’agrément légal et les charges retenues contre nous sont maintenues. A ma connaissance, jamais auparavant des prisonniers d’opinion n’ont été libérés avant d’avoir été jugés et d’avoir passé une assez longue période d’emprisonnement. Il faut aussi appréhende!r cette victoire comme faisant partie d’une série d’autres victoires, telles que la restitution de leurs passeports à des opposants notoires comme le journaliste Taoufik Ben Brik et le porte-parole du CNLT, Moncef Marzouki. D’autres concessions significatives ont été faites: ainsi une réunion publique ayant rassemblé plusieurs centaines de démocrates a pu se tenir à Tunis à l’occasion de la journée internationale de la liberté de la presse.

– Quelles sont les prochaines échéances qui attendent le Raid?
F. Chamkhi –
Tous nos efforts sont déjà concentrés sur la préparation du contre-sommet de Barcelone iv en novembre prochain à Marseille. Nous travaillons en collaboration avec Attac-France et Attac-Maroc et des contacts sont en cours pour intégrer dans l’équipe de travail des groupes d’autres pays méditerranéens comme l’Algérie, l’Egypte, l’Italie ou la Grèce… Nous comptons à cette occasion proposer un bilan critique des accords de libre-échange entre l’Europe et les pays du Maghreb (la Tunisie et le Maroc ont déjà ratifié de tels accords) et proposer une alternative, c’est-à-dire un autre projet de partenariat qui ait pour perspective de répondre aux besoins des populations du Sud et du Nord. Nous avons également des travaux en chantier concernant le problème de la dette extérieure ou bien le dossier des privatisations en Tunisie; essentiellement aprè!s le coup d’accélérateur qui a été donné à ce processus depuis 1996 et qui a abouti notamment à liquider des centrales électriques et l’ensemble des cimenteries. Nous poursuivons par ailleurs la campagne pour la reconnaissance légale du Raid.

Propos recueillis par Ali Abdallah


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