27 mai 2000

Accueil

 

 

  

 (MAGHREB CONFIDENTIEL n°465 – 25/05/00)
TUNISIE : Ben Ali à Washington
C’est l’été du Maghreb à la Maison Blanche : après la visite du roi Mohamed VI à Washington en juin (MC No463), ce sera au tour du président Ben Ali de se rendre dans la capitale américaine la deuxième semaine de juillet. Envisagée depuis plusieurs mois – et annoncée par Maghreb Confidentiel dès mars 2000 (MC No456) – la visite de Ben Ali a été longuement préparée et négociée par les lobbyistes de la Tunisie à Washington – aux premiers rangs desquels l’ancien sous-secrétaire d’Etat pour le Moyen Orient et ancien ambassadeur à Tunis Robert Pelletreau, du cabinet Afridi & Angell – et par les diplomates tunisiens et américains. C’est Edward Walker, Deputy Secretary pour l’Afrique du Nord au Département d’Etat, qui a ouvert le bal en se rendant à Tunis début février, suivi du ministre tunisien de la Défense, Mohamed Jegham, et du ministre des Affaires étra!ngères Habib Ben Yahia venus à Washington fin février pour négocier les termes de la visite. Le rapprochement militaire opéré entre Washington et Tunis depuis la signature, en 1996, d’un accord liant la Tunisie à l’Otan a certainement aussi fait pencher la balance. En plus de recevoir dons et transferts d’équipements de l’Oncle Sam (deux avions de transport C-130B, 23 camions M35A2, quatre véhicules de combat M728.), le Palais de Carthage bénéficie, depuis 1997, du très sélectif Foreign Military Financing (MC No449), qui lui permet d’acheter du matériel militaire américain à crédit. Dernier prêt concédé par les Etats-Unis: 7 millions $. Lors de son séjour dans la capitale américaine, le président tunisien ira peut-être revoir les établissements qu’il aimait fréquenter lorsqu’il était attaché militaire à l’ambassade de Tunisie à Washington, en particulier le café Paper Moon, sur la 30ème rue, où Ben Ali venait prendre son café matinal en treillis et bottes de combat.

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Accueil Le Monde

 
« Le Monde » vu par le président Ben Ali

 

Mis à jour le vendredi 26 mai 2000

EN PUBLIANT dans les colonnes du Monde sa tribune libre, l’ancien rédacteur en chef de l’édition arabe du Monde diplomatique, Riad Ben Fadhel, a choisi pour s’exprimer un quotidien peu prisé par la présidence tunisienne.

Interdit en Tunisie depuis l’élection présidentielle de l’automne 1999, Le Monde a été pris à partie par le chef de l’Etat au cours d’une rencontre qu’il a eu avec les responsables des médias nationaux mercredi 3 mai, à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse.

De larges extraits de la réunion ont été diffusés le lendemain par la chaîne de télévision nationale. « Il fut un temps où tout le monde lisait Le Monde , a expliqué M. Ben Ali. Il est vrai que c’était un journal où l’on pouvait trouver quoi lire. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. C’est vraiment une honte. »

Auparavant, le président Ben Ali s’était efforcé de justifier les raisons de la censure qui vise Le Monde.

« Certaines personnes, a-t-il expliqué, nous ont fait le reproche de ne pas laisser entrer en Tunisie le journal Le Monde, ou encore le quotidien Libération. Elles me disent : » Laissez ces journaux entrer et chacun sera libre de les lire ou de pas les lire «. Voici ma réponse. (…) Certes, Le Monde est libre d’écrire ce qu’il veut. Néanmoins, il doit aussi me donner un droit de réponse [dans] ses propres colonnes. Nous l’avons dit et répété à plusieurs reprises avant de nous décider finalement à interdire le journal Le Monde et d’autres qui s’étaient avisés de reproduire sciemment des données erronées. Jugez-en : 1 plus 1 égale 2. Autrement dit, il existe des chiffres et des données qui sont bien connus de tous. Or [les journalistes du Monde] en ont donné une version fausse. Ils l’ont fait sciemment (…). Alors voici notre réponse : puisq!ue vous ne voulez pas respecter les règles du jeu ; puisque vous êtes en train de publier des mensonges à notre sujet et d’induire en erreur l’opinion publique et puisque, au surplus, nous déboursons des devises péniblement acquises, nous avons décidé que votre journal n’entrera plus dans notre pays. Point final. Dites ce que vous voulez ! Dites qu’il n’y a pas de liberté de la presse et qu’il n’y a pas ceci ou cela. La question en définitive est simple : ou bien vous vous respectez les règles du jeu, et dans ce cas vous pourrez écrire autant qu’il vous plaira, à condition de nous donner l’opportunité de répliquer. Si ce n’est pas le cas, je décide de ne plus autoriser l’entrée de votre journal dans notre pays ; et libre à vous d’en dire ce que vous voudrez. »

Le Monde daté du samedi 27 mai 2000


Trois questions à Riad Ben Fadhel

 

Mis à jour le vendredi 26 mai 2000

1 L’agence officielle Tunis Afrique Presse (TAP) émet l’hypothèse que vous ayiez tiré vous-même la (ou les) balles qui vous ont atteint ? Comment réagissez-vous ?

C’est un tissu de mensonges. On ne sait pas d’où proviennent ces informations. Faute de tenir une piste, on s’oriente vers celle du pseudo-suicide, je me demande pourquoi ! Je maintiens ma version à 100 % : un individu m’a tiré dessus par la fenêtre ouverte de ma voiture, après m’avoir insulté. Les autres versions ne sont que des tentatives pour me salir. Il paraît que certains milieux évoquent la possibilité d’un règlement de comptes privé. Cela aussi, c’est du mensonge.

2 Etiez-vous en relation d’affaires avec le gendre du président Ben Ali, Slim Chiboub ?

Je le connais très bien mais je n’ai jamais été en relation d’affaires avec lui. Je ne fais partie d’aucun clan et j’ai mon franc-parler. J’ai émis beaucoup de critiques sur la gestion de notre image de marque à l’étranger et celle de l’information en Tunisie. Elle est préhistorique, digne d’avant la chute du mur de Berlin.

3 Cette tentative d’assassinat serait donc, à votre avis, exclusivement liée à la publication de votre article dans Le Monde daté du 21-22  mai ?

Je ne peux pas le dire mais je ne l’exclus pas. Je continue de penser que cela n’a pas été décidé à un haut niveau. Ce dont je suis sûr, c’est que j’aime la bonne chère et que je n’ai pas de tendance suicidaire. A trop vouloir prouver, on ne prouve rien, au contraire on se dévoile plus qu’autre chose. Je ne m’explique pas la réaction de l’agence TAP, aussi grossière. Ils donnent l’impression de s’être emballés. Leur version est une série de contre-vérités qui ne tiennent pas debout. On affirme, par exemple, que j’ai mis une heure un quart pour aller de chez moi à la clinique, alors que c’est la clinique qui a prévenu la police une heure un quart après mon arrivée, car elle essayait de parer au plus pressé en ce qui me concernait. Et si ma mère n’a été avertie de cet attentat qu’en fin d’après-midi, c’est parce que mes frères ont cherché à la ménager le plus longtemps possible.

Si l’enquête confirmait, en tout cas, une initiative incontrôlée d’individus faisant des excès de zèle, cela témoignerait d’une dérive nouvelle et inquiétante à l’échelle du pays. Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Rien, en Tunisie, n’explique ce raidissement. J’espère de tout mon coeur que l’on a tort de supposer qu’il existe un lien entre la publication de mon article dans Le Monde et cette tentative d’assassinat.

Propos recueillis par Florence Beaugé

Le Monde daté du samedi 27 mai 2000

Un attentat « révoltant », déclare Bertrand Delanoë

 

Mis à jour le vendredi 26 mai 2000

LE MONDE a interrogé Bertrand Delanoë (PS) et Philippe Séguin (RPR) au sujet de l’attentat visant Riad Ben Fadhel. Les deux candidats principaux à la Mairie de Paris sont tous deux nés en Tunisie et tous deux amis de ce pays, dans lequel ils séjournent fréquemment. M. Delanoë, qui est aussi président du groupe d’amitié France-Tunisie du Sénat, a répondu à nos questions ; M. Séguin a refusé de le faire.

Pour le sénateur socialiste, « ce qui est arrivé à Riad Ben Fadhel est révoltant ». « Je souhaite que les auteurs de cet attentat, quels qu’ils soient, puissent être identifiés et condamnés », ajoute M. Delanoë. Quant à la liberté de la presse, il déclare : « J’ignore s’il y a un lien entre la tribune que M. Ben Fadhel a publiée dans Le Monde et l’attentat dont il a été victime, mais il est clair qu’on ne se poserait pas cette question si cette tribune avait pu être publiée dans la presse tunisienne. Un des problèmes que connaît la Tunisie est celui du droit des Tunisiens à l’information et au débat. »

ENTRE LES MAINS DU PEUPLE

Partage-t-il l’opinion de ceux qui dénoncent un durcissement autoritaire, policier du régime tunisien ? « J’ai exprimé assez d’appréciations positives sur les réussites économiques, sociales et culturelles de la Tunisie, depuis un peu plus de dix ans, pour pouvoir rappeler que, dès 1995, j’avais dit aussi que la situation des droits de l’homme, dans ce pays, me paraissait contrastée », répond M. Delanoë. Observant que « les autorités tunisiennes ont rendu leur passeport à des personnalités aussi significatives que MM. Marzouki et Ben Jaafar, militants des droits de l’homme (lire ci-dessus)  », M. Delanoë affirme : « Mes convictions ne changent pas lorsque je traverse la Méditerranée. Mais je n’ai jamais voulu être dans la situation d’un donneur de leçons. Les progrès souhaitables viendront du peuple tunisien », conclut le sénateur de Paris.

Christine Garin

!
Le Monde daté du samedi 27 mai 2000

Questions à la Tunisie

 

Mis à jour le vendredi 26 mai 2000

QUI A TENTÉ de tuer Riad Ben Fadhel, et pourquoi ? L’ancien rédacteur en chef de l’édition arabe du Monde diplomatique a été grièvement blessé par balles, mardi 23 mai à Tunis. Il se trouvait jeudi dans un « état stationnnaire ». Cette tentative de meurtre a eu lieu trois jours après la publication dans les colonnes du Monde d’une tribune de Riad Ben Fadhel critique envers le président Ben Ali. Dans un entretien au Monde, l’ancien journaliste qualifie de « tissu de mensonges » les informations de l’agence officielle tunisienne TAP qui soulève l’idée d’une tentative de suicide.

Le Monde daté du samedi 27 mai 2000

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TROIS QUESTIONS A… NEJIB CHEBBI

 

Mis à jour le samedi 27 mai 2000

1 Vous êtes le secrétaire général du Rassemblement socialiste progressiste (RSP), l’un des six partis de l’opposition légale en Tunisie. Or vous boycottez ces élections municipales. Pourquoi ?

Notre mode de scrutin de liste à un tour, en vigueur dans les pays d’Europe de l’Est et du tiers-monde dans les années 50 et 60, conforte systématiquement le parti unique. Par ailleurs, les médias tunisiens sont accaparés par le parti au pouvoir. La population n’a pas les moyens de connaître les programmes des candidats en lice. Enfin, la toile de fond dans laquelle se déroulent ces élections me posait un vrai problème : aucune amélioration en matière de libertés et de respect des droits de l’homme, et un malaise social et politique grandissant. Fallait-il faire le jeu d’un système bloqué, ou saisir l’occasion de réclamer une révision des règles du jeu ? Nous avons opté pour la seconde solution. Ces élections seront un nouvel échec électoral, le Rassemblement constitutionnel démocratique les remportera avec des scores à la soviétique défiant toute concurrence…

2 Beaucoup reprochent à l’opposition légale en Tunisie de constituer un alibi au régime. Comment répondez-vous à ces critiques ?

Le statut juridique du RSP le dessert politiquement, tant l’opposition reconnue est discréditée. Mais l’action légale constitue un objectif en soi, la démocratie n’étant en fait que le droit reconnu à tous d’agir politiquement en toute légalité. De plus, nous mettons tous nos acquis légaux à la disposition de tous les démocrates.

3 Comment voyez-vous la situation actuelle en Tunisie ?

Il y a une conjugaison de trois facteurs : une pression extérieure accrue, un malaise populaire de plus en plus affirmé, et un vide politique. Il est urgent que les forces démocratiques dépassent leurs divisions, qui constituent leur faiblesse majeure, et se mobilisent pour remplir ce vide. Sinon, la situation pourrait se dégrader dangereusement.

Propos recueillis par Florence Beaugé

Le Monde daté du dimanche 28 mai 2000

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La Tunisie renouvelle ses conseils municipaux

Un scrutin qui doit consacrer le parti au pouvoir, malgré le désintérêt et le scepticisme des électeurs

 

Mis à jour le samedi 27 mai 2000

COMME tous les cinq ans, la Tunisie renouvelle, dimanche 28 mai, ses conseils municipaux. Ces élections municipales interviennent sept mois après les législatives et la présidentielle d’octobre 1999, à l’issue desquelles le parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), avait remporté une victoire écrasante au Parlement et le président Ben Ali avait été réélu pour un troisième (et en principe dernier) mandat. Le score atteint par le chef de l’Etat, 99,44 % des voix, allait susciter l’ironie en Tunisie et dans le monde entier et, contre toute attente au palais de Carthage, fragiliser le régime.

Le scrutin du 28 mai devrait consacrer une nouvelle fois le RCD, dans une ambiance faite de scepticisme mordant et de désintérêt, tant est fort le sentiment que « tout est joué d’avance ». Ce sentiment prévalait déjà lors des précédentes municipales de 1995, mais il est renforcé cette fois par une série d’événements récents, maladroitement gérés par le pouvoir : émeutes dans le sud, obsèques a minima du président Bourguiba, spectaculaire grève de la faim du journaliste Taoufik Ben Brik et enfin, le 23 mai, tentative d’assassinat de l’ancien rédacteur en chef de l’édition arabe du Monde diplomatique, Riad Ben Fadhel, aussitôt présentée par l’agence officielle Tunis Afrique Presse comme une tentative de suicide.

Le parti du président Zine El Abidine Ben Ali se présente dans l’ensemble des 257 circonscriptions électorales du pays avec 4 150 candidats, mais il se retrouvera sans concurrents dans les trois quarts des ciconscriptions. Les tentatives de coalition électorale au sein de l’opposition légale (six partis) n’ayant pas abouti, les formations concourent en ordre dispersé, notamment dans la capitale ainsi que dans les deux grandes villes du sud, Sfax et Gafsa. Un seul des six partis de l’opposition reconnue, le Rassemblement socialiste progressiste (RSP), a décidé de boycotter le scrutin. Son leader, l’avocat Nejib Chebbi, se refuse à « faire le jeu d’un système bloqué » (lire ci-dessous).

« C’EST AUTOMATIQUE »

Face au tout-puissant RCD, les représentants de l’opposition sont légalement assurés d’obtenir 20 % des sièges, à condition d’avoir recueilli un minimum de 3 % des voix. L’opposition non reconnue – islamistes du mouvement interdit Ennahda, Parti communiste ouvrier de Tunisie (PCOT), groupuscules clandestins d’extrême gauche – ainsi que les modérés du Forum démocratique ne participent pas, et pour cause, à ces élections municipales, que le Forum a d’ailleurs invité à boycotter.

« C’est un scrutin qui fait, une fois de plus, la part belle au parti majoritaire, souligne un observateur critique. Le parti qui arrive en tête rafle 50 % des sièges, c’est automatique et prévu par une loi faite sur mesure en 1997. Les 50 % restants sont attribués au prorata des scores, au bénéfice, là encore, du parti majoritaire. Il y aura donc quelques conseillers municipaux non membres du RCD, mais aucun maire, on peut le parier ! »

Fl. B.

Le Monde daté du dimanche 28 mai 2000

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CPJ Condemns Assassination Attempt on Tunisian Journalist

Riad Ben Fadhel Seriously Wounded in Drive-by Shooting Outside His Home

2000


Click here to read more about press freedom conditions in TUNISIA

New York, May 26, 2000–The Committee to Protect Journalists (CPJ) today condemned Tuesday’s assassination attempt against Tunisian journalist Riad Ben Fadhel, which occurred only days after the journalist published an article criticizing Tunisian President Zine al-Abidine Ben Ali.

Ben Fadhel, a former editor of the Arabic edition of France’s Le Monde Diplomatique, was seriously wounded by an unknown assailant outside his Carthage home on the morning of May 23. The attack occurred when an automobile with two men inside pulled up next to Ben Fadhel as he was getting into his own vehicle. According to the French newspaper Le Monde, one of the men shouted at Ben Fadhel, calling him a « traitor dog » before opening fire. Press reports have variously stated that Ben Fadhel was wounded in the shoulder, neck, or chest.

« Journalists must feel free to criticize their governments and this horrendous attack suggests that some people in Tunisia do! not accept that, » said CPJ’s Executive Director Ann Cooper. « The only way to determine the truth is for President Ben Ali to order a credible, independent investigation into this attack and make its findings public. The perpetrators, whoever they may be, must be brought to justice. »

Sources in Tunis told CPJ that the journalist is being treated at the Al-Taoufik Clinic in Tunis and that his condition had stabilized. They also said that authorities were restricting access to the journalist.

The attack took place three days after Ben Fadhel, who now works for an advertising firm, penned an opinion piece for the daily Le Monde which was critical of Ben Ali and the government’s handling of the case of journalist Taoufik Ben Brik. Ben Brik, a journalist who has frequently criticized the government, launched a 43-day hunger strike on April 3 to protest government harassment in a country where authorities have ruthlessly suppressed virtually all critical voice!s in the media.

In the article, titled « Let’s Get Rid of the Carthage Syndrome, » Ben Fadhel said that with the Ben Brik affair « [t]he apparatus of government became entangled in a case that never, never should have taken on the proportions that it did. »

« The Ben Brik affair, beyond demonstrating the necessity to endlessly renew the fight to respect everyone’s right to free expression and free movement, reveals the increasing myopia of the Tunisian administration, » he wrote.

« Why this paralysis of the Tunisian administration, which is incapable of defending the president of the republic, who considers himself the victim of a shrewdly orchestrated campaign of denigration? » he asked.

[Click here to read Ben Fadhel’s May 21 article in Le Monde. ].

In an interview published in Le Monde today, Ben Fadhel said that he « hopes with all his heart that one is wrong in su!pposing that there is a link between my article in Le Monde and this assassination attempt. »

Ben Fadhel also rejected assertions from the official Tunisian media that the journalist had attempted suicide, calling them a « a tissue of lies. »


END

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samedi 27 mai 2000, 18h47

Elections municipales dimanche en Tunisie

Par Nicolas Marmié

TUNIS (AP) — Quelque deux millions d’électeurs tunisiens sont invités aux urnes dimanche pour des élections municipales, ce scrutin marquant la première consultation électorale depuis la réélection en octobre du président Zine el Abidine Ben Ali avec 99,44% des suffrages.

Ces élections marquent également le premier temps fort institutionnel après la retentissante grève de la faim du journaliste dissident Taoufik Ben Brik, qui a démontré au niveau international les limites du régime tunisien en matière de respect des libertés publiques.

La mystérieuse tentative d’assassinat dont a été victime le 23 mai Riad Ben Fadhel, ancien rédacteur-en-chef de l’édition arabe du  »Monde diplomatique », a également brouillé l’image d’une Tunisie officiellement engagée dans un processus  »d’ancrage progressif de la pratique démocratique ».

Dans cet esprit de timide ouverture au pluralisme, le code électoral nouvellement amendé offre aux cinq partis d’opposition 20% des 4.144 sièges de conseillers municipaux à pourvoir pour cinq ans.

Autre innovation du scrutin, la proportion des conseillers municipaux de sexe féminin membres du parti présidentiel (RCD) sera portée de 16% à 21%.

Au total, six partis et 339 listes sont en concurrence pour ces élections dont l’issue ne fait toutefois guère de doute, le RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique) étant assuré de rafler 80% des sièges des 257 conseils municipaux en jeu dans les zones urbaines.

Omniprésent dans la vie politique du pays, le RCD, fort de ses deux millions d’adhérents et d’une puissante logistique, sera en outre le seul parti en lice dans deux circonscriptions sur trois.

Pour les partis d’opposition, qui se présenteront en rangs dispersés après de vaines tentatives d’alliance, le seul véritable enjeu de la consultation sera de remporter chacun le plus grand nombre des 20% de sièges que la loi électorale leur réserve. Un quota qu’ils devront par ailleurs partager avec les candidatures indépendantes, notamment présentées par des transfuges du RCD.

Sans grandes illusions sur la portée du scrutin, le mouvement Ettajdid (ex-Parti communiste) se contente  »d’une présence symbolique », avec seulement trois listes, ses demandes de report du scrutin n’ayant pas été suivies par les autorités.

Un seul des six partis de l’opposition légale, le RSP (Rassemblement socialiste progressiste), a décidé de boycotter purement et simplement un scrutin  »dénué d’enjeu électoral ».

Samedi, les principaux quotidiens tunisiens étaient une fois encore consensuels pour souligner  »l’adhésion unanime aux choix du président Ben Ali » ( »Le Renouveau », organe du RCD) ou encore  »l’enthousiasme populaire » qui aurait caractérisé cette campagne électorale ( »La Presse »).

Signe, toutefois, de la ligne de fracture qu’ont suscitée les affaires Ben Brik et Ben Fadhel dans une vie politique aseptisée, le chroniqueur du  »Temps », Hatem Belhaj, évoquait  »un effritement du mur de glace » avant de demander  »une levée immmédiate du secret de l’enquête » sur l’attentat dont a été victime Riad Ben Fadhel.
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في محاولة اغتيال الصحفي بن فاضل

فرنسا تدعو تونس للتحقيق

باريس ــ أ.ف.ب ــ طالبت فرنسا السلطات التونسية أمس بإجراء تحقيق شامل في إطلاق الرصاص على صحفي تونسي سابق أصيب في الصدر.

وقال رياض بن فاضل إنه ضرب بالرصاص يوم الثلاثاء ربما لأنه عاد لفترة قصيرة لمهنته السابقة لكتابة مقالة تنتقد الرئيس التونسي زين العابدين بن علي.

وأضاف رياض بن فاضل في مقابلة نشرتها صحيفة لوموند الفرنسية أمس »أطلق رجل الرصاص عليَّ عبر النافذة المفتوحة بسيارتي« وقال إن المسلح وصفه بأنه »كلب خائن«.

وقال متحدث باسم وزارة الخارجية الفرنسية »يجري التحقيق في الحادث. ونأمل أن يوضح كل الأمور بشكل كامل«.

وتعرض بن فاضل لاطلاق الرصاص عليه فقط بعد ثلاثة أيام من نشر صحيفة لوموند مقالة له في صفحة الرأي تنتقد الرئيس بن علي. ولوموند ممنوعة في تونس.

ووصف بن فاضل وهو رئيس تحرير سابق للطبعة العربية من مجلة »لوموند دبلوماتيك« اليسارية الفرنسية الهجوم بأنه »محاولة قتل«، ولم يستبعد وجود صلة للهجوم بالم !2;الة التي كتبها.

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مشاركة رمزية للمعارضة في الانتخابات البلدية

تونس: منع سفر ناشط بحقوق الإنسان

باريس ـ أ.ف..ب ـ منعت السلطات التونسية امس الأول الخميس الرئيس السابق للرابطة التونسية لحقوق الانسان منصف مرزوقي من التوجه الى فرنسا حسب ما اعلنت منظم!8;ان للدفاع عن حقوق الانسان.

وجاء في بيان صادر عن لجنة احترام الحريات وحقوق الانسان في تونس ان »الدكتور منصف مرزوقي الذي كان يفترض ان يتوجه الى باريس الخميس ابلغنا انه منع من مغادر!77; الاراضي التونسية«.

كما ادانت اللجنة العربية لحقوق الانسان التي يتولى مرزوقي رئاستها هذا الاجراء. ومرزوقي هو ايضا الناطق باسم المجلس الوطني للحريات في تونس.

وكان يفترض ان يتوجه الى باريس ثم لندن »بدعوة من عدة منظمات غير حكومية عربية ودولية« لمناقشة وضع حقوق الانسان في تونس.

وكان مرزوقي حصل في الاسبوع الماضي على جواز سفر بعد منعه من السفر لمدة اربع سنوات.

ومن المقرر ان تجرى في تونس غدا انتخابات بلدية يعد فوز الحزب الحاكم بها في حكم المؤكد لاسيما ان الناخبين لن يكون امامهم بديل عن انتخاب مرشحي الحزب في 75 في !المائة من الدوائر الانتخابية.

وتشارك خمسة احزاب معارضة معترف بها رسميا و»بشكل رمزي« في الانتخابات لانها تشعر ان الانتخابات لا تجرى وفقا لنظام مفتوح وديمقراطي.

وسجلت احزاب المعارضة مرشحيها في 64 دائرة انتخابية فقط من بين 257 دائرة تضم جميعها 4144 مقعدا في المجالس البلدية.

وفي الدوائر الاخرى البالغ عددها 190 لن يكون امام الناخبين خيار سوى التصويت لصالح مرشحي حزب التجمع الدستوري الديمقراطي الحاكم.

وتقاطع الانتخابات احزاب معارضة بينها المنتدى الديمقراطي الذي لم يعترف به رسميا بعد وحزب التجمع الاشتراكي التقدمي وهو حزب معترف به وغير ممثل في البر!1604;مان.

وقال حزب التجمع الاشتراكي التقدمي في بيان انه لم يتقدم بمرشحين في الانتخابات بسبب الافتقار الى الديمقراطية وعدم توافر شروط المنافسة العادلة مشيرا !575;لى ان الحزب الحاكم يسيطر على مراكز الاقتراع في انحاء البلاد.

وقال محللون سياسيون انه من المتوقع ان يحتفظ حزب التجمع الدستوري الديمقراطي الحاكم بجميع البلديات على الرغم من قانون صدر في الاونة الاخيرة يسمح بالا!1602;تراع السري.

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