26 janvier 2009

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TUNISNEWS

8 Úme année, N° 3170 du 26.01.2009

 archives :www.tunisnews.net  

Collectif nantais de soutien aux Tunisiens de Redeyef : Conference de presse AFP: A Lampedusa, la brĂšve mais spectaculaire rĂ©volte de centaines de clandestins AFP: Lampedusa: situation calme dimanche aprĂšs l’escapade massive de samedi (24 janvier) Le Temps Lundi: Emigration clandestine : Chronique d’un Ă©chec collectif Le Temps Lundi: WaĂȘl, un Ă©migrĂ© clandestin expulsĂ© d’Italie: « Je regrette mon lopin de terre vendu pour des projets chimĂ©riques » Reuters: Bangkok mis en cause aprĂšs la disparition de boat-people birmans (de minoritĂ© musulmane, NDLR) Le Temps Suisse:  Boat people birmans: l’armĂ©e thaĂŻlandaise accusĂ©e Reuters: L’offensive israĂ©lienne Ă  Gaza a « tué » l’UPM, estime la Libye AFP: La guerre de Gaza a « portĂ© un coup » Ă  l’Union pour la MĂ©diterranĂ©e (Kadhafi) AFP: Trois ex-diplomates occidentaux devenus avocats du dialogue avec le Hamas Reuters: TollĂ© autour d’une directive rabbinique durant la guerre de Gaza

AP: Sky News refuse de diffuser une appel aux dons en faveur de Gaza

Pr. Saïd Mestiri: A propos des nouvelles armes utilisées par Israël à Gaza : Des interrogations légitimes

Sihem Bensedrine: L’épreuve de Gaza et la faillite de la « communautĂ© internationale » Le Temps Lundi: Bombardez- moi : je suis arabe AP: The former Cat Stevens performs song for Gaza AFP: Albanie: les musulmanes pourront garder le foulard sur les photos d’identitĂ©

Nour el Hoda: L’important c’est d’exister, l’important


Liste actualisĂ©e des signataires de l’initiative du Droit de Retour : http://www.manfiyoun.net/fr/listfr.html Celles et Ceux qui veulent signer cet appel sont invitĂ©s Ă  envoyer leur: Nom, Pays de rĂ©sidence et AnnĂ©e de sortie de la Tunisie sur le mĂ©l de l’initiative : manfiyoun@gmail.com

 

Le Collectif nantais de soutien aux Tunisiens de Redeyef vous invite Ă  une

CONFERENCE de PRESSE

ce mardi 27 janvier Ă  18h

Maison des associations – 21, allĂ©e Baco – Nantes

33 tunisiens, syndicalistes, enseignants, ouvriers, jeunes chĂŽmeurs ont Ă©tĂ© condamnĂ©s, le 11 dĂ©cembre dernier, par le tribunal de Gafsa (sud-ouest de la Tunisie) Ă  des peines allant de 1 an Ă … 10 ans de prison. Ils avaient manifesté pacifiquement contre le chĂŽmage, l’injustice et la vie chĂšre et ont Ă©té accusĂ©s de  » participation Ă  une entente criminelle en vue de commettre des attentats contre les personnes et les biens, rĂ©bellion armĂ©e et troubles Ă  l’ordre public ».  Le procĂšs du 11 dĂ©cembre s’est affranchi du respect de la lĂ©galité : pas d’audience des prĂ©venus, pas de plaidoirie d’avocats malgrĂ© la prĂ©sence de plus de 70 avocats, pas d’énoncĂ© public des verdicts. Le prĂ©sident du tribunal a dĂ©clarĂ© la sĂ©ance ouverte, a annoncĂ© que les verdicts avaient Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©s et clos aussitĂŽt la sĂ©ance, invitant les avocats Ă  prendre connaissance des dĂ©cisions du tribunal auprĂšs du secrĂ©tariat. Du jamais vu !

Tous les inculpés ont été condamnés pour avoir seulement exprimé leurs demandes légitimes de travail, de pain et de justice. Leur procÚs en appel se tient le 3 février prochain. 

Dans le mĂȘme temps, Ă  Nantes, plusieurs tunisiens originaires de Redeyef sont arrĂȘtĂ©s et enfermĂ©s au centre de rĂ©tention de Rennes (celui de Nantes Ă©tant fermĂ©) pour ĂȘtre reconduits Ă  la frontiĂšre. Les tunisiens arrĂȘtĂ©s sont des personnes qui veulent Ă©chapper Ă  la rĂ©pression en Tunisie. La ville de Redeyef subit un contrĂŽle renforcĂ© du dĂ©placement des habitants aboutissant Ă  un vĂ©ritable Ă©tat de siĂšge, des perquisitions, les pressions sur les familles, la chasse aux jeunes… Il faut rappeler le bilan du mouvement : trois personnes mortes dont deux manifestants tuĂ©s par des balles policiĂšres, de trĂšs nombreux blessĂ©s, plus de 200 personnes poursuivies, des dizaines d’entre elles torturĂ©es dans les prisons…

Le Collectif appelle à un rassemblement devant la Préfecture de Nantes ce samedi 31 janvier à 15h pour demander :

– la relaxe de tous les prĂ©venus, justice et libertĂ© pour les Tunisiens en Tunisie,

– le respect du droit d’asile des Tunisiens en France, notamment de ceux de Redeyef.

Cette conférence de presse sera principalement animéepar : 

– deux tunisiens originaires de Redeyef et rĂ©sidantdans la mĂ©tropole nantaise dont des trĂšs proches sont aujourd’hui condamnĂ©es à 6 ou 10 ans de prison et qui font partie des 33 personnes condamnĂ©es le 11 dĂ©cembre dont le procĂšs en appel aura lieu le 3 fĂ©vrier et

– deux autrestunisiens de Redeyef qui ont participĂ© au mouvement social dans le bassin minier de Gafsa, ont quittĂ© trĂšs rĂ©cemment la Tunisie pour Ă©chapper Ă  la rĂ©pression, sont aujourd’hui sans papier et demandent leur rĂ©gularisation dans notre pays Ă  Nantes.  


A Lampedusa, la brÚve mais spectaculaire révolte de centaines de clandestins

AFP Samedi 24 janvier, 17h07  Katia DOLMADJIAN Quelque 700 immigrĂ©s, selon les estimations du maire Bernardino De Rubeis – 1.300 selon certains mĂ©dias – ont forcĂ© dans la matinĂ©e les grilles du centre fermĂ© pour aller manifester pendant plusieurs heures devant la mairie de Lampedusa, aux cris de « libertĂ©, aidez-nous! ». Ils entendaient protester contre la mise en place sur l’Ăźle d’un nouveau Centre d’identification et d’expulsion (CEI), opĂ©rationnel depuis vendredi et qui permet des rapatriements plus rapides, et Ă©galement dĂ©noncer leurs conditions de dĂ©tention dans un centre surpeuplĂ©. Les clandestins, majoritairement des Africains partis des cĂŽtes libyennes pour gagner l’Europe, s’entassaient encore vendredi Ă  plus de 1.600 dans une structure prĂ©vue pour 850, avant le transfert d’urgence le mĂȘme jour de prĂšs de 300 d’entre eux dans d’autres rĂ©gions italiennes. AprĂšs leur manifestation la totalitĂ© des migrants a regagnĂ© dans le calme le centre de rĂ©tention, a constatĂ© un photographe de l’AFP, mais leur action coup-de-poing a suscitĂ© une controverse entre le gouvernement et des associations humanitaires. « Il n’y a pas de problĂšme Ă  Lampedusa. Ceux qui arrivent lĂ -bas sont libres de leurs mouvements. Ce n’est pas du tout un camp de concentration, ils sont libres d’aller se boire une biĂšre. (Samedi) ils sont allĂ©s en ville comme ils le font d’habitude », a dĂ©clarĂ© le chef du gouvernement Silvio Berlusconi, citĂ© par l’agence Ansa. Le ministĂšre de l’IntĂ©rieur a renchĂ©ri en affirmant dans un communiquĂ© que le centre « d’accueil » pour clandestins, Ă  la diffĂ©rence du nouveau Centre d’identification et d’expulsion, ne prĂ©voyait pas « l’obligation de sĂ©jour » et qu’il n’y avait donc pas eu de « fuite » de clandestins Ă  proprement parler. « Toutes les organisations qui travaillent Ă  Lampedusa pourront le confirmer, c’est un centre gardĂ© par les forces de l’ordre, et personne ne peut sortir pour aller prendre un café », a dĂ©clarĂ© Ă  l’AFP Antonio Virgilio, responsable en Italie de MĂ©decins sans frontiĂšres (MSF). « Je ne comprends pas ce qui se passe car jusqu’Ă  hier, il n’y avait aucune libertĂ© de mouvement pour les demandeurs d’asile du centre et personne ne peut entrer ou sortir librement. Alors y a-t-il eu un changement de politique depuis vendredi? Nous ne sommes pas au courant! », a rĂ©agi Laura Boldrini, porte-parole en Italie du Haut commissariat des Nations unies pour les rĂ©fugiĂ©s (HCR). Pour la seule annĂ©e 2008, prĂšs de 31.700 immigrants ont dĂ©barquĂ© Ă  Lampedusa, une augmentation de 75% par rapport Ă  l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente selon des chiffres du ministĂšre de l’IntĂ©rieur. Jusqu’Ă  prĂ©sent, les immigrĂ©s dĂ©barquĂ©s Ă  Lampedusa n’y restaient que quelques jours avant d’ĂȘtre dirigĂ©s vers d’autres centres en Italie pour qu’il soit statuĂ© sur leur sort. Mais devant les arrivĂ©es massives de ces derniĂšres semaines, le gouvernement a dĂ©cidĂ© d’expulser au plus vite les candidats Ă  l’immigration ne rĂ©pondant pas aux critĂšres pour obtenir l’asile. Ainsi, depuis le 1er janvier, 150 clandestins – principalement des Egyptiens et des NigĂ©rians – ont Ă©tĂ© renvoyĂ©s dans leur pays d’origine, en vertu d’accords de coopĂ©ration entre l’Italie et ces pays, avait indiquĂ© vendredi le ministre de l’IntĂ©rieur, Roberto Maroni.

Lampedusa: situation calme dimanche aprĂšs l’escapade massive de samedi (24 janvier)

AFP, le 25 janvier 2009 Ă  11h42 ROME, 25 jan 2009 (AFP) – La situation Ă©tait calme dimanche dans le centre de rĂ©tention de Lampedusa (sud de l’Italie), d’oĂč se sont Ă©chappĂ©s samedi plusieurs centaines de clandestins, a indiquĂ© Ă  l’AFP une responsable. « Tout est calme. Les immigrĂ©s qui s’Ă©taient enfuis sont tous rentrĂ©s », a dĂ©clarĂ© par tĂ©lĂ©phone Ă  l’AFP Paola Silvina. Quelque 700 immigrĂ©s, selon les estimations du maire de Lampedusa, Bernardino De Rubeis, ont forcĂ© samedi matin les grilles du centre pour aller manifester pendant plusieurs heures devant la mairie, aux cris de « libertĂ©, aidez-nous! ». Ils entendaient protester contre les conditions de vie dans le « centre de premier accueil » de l’Ăźle et l’ouverture vendredi d’un nouveau Centre d’identification et d’expulsion (CEI) qui doit permettre des rapatriements plus rapides. La population de l’Ăźle, dĂ©jĂ  hostile au premier centre, a manifestĂ© Ă  plusieurs reprises contre l’ouverture de la nouvelle structure, estimant que la prĂ©sence massive de clandestins sur l’Ăźle nuit Ă  son image touristique. Jusqu’Ă  prĂ©sent, les clandestins dĂ©barquĂ©s Ă  Lampedusa n’y restaient que quelques jours pour une identification rapide avant d’ĂȘtre acheminĂ©s vers des centres de rĂ©tention sur le continent oĂč il Ă©tait statuĂ© sur leur sort. Quelque 1.300 clandestins se trouvaient dimanche dans le centre d’accueil, qui a une capacitĂ© thĂ©orique de 850 places. Le ministre de l’IntĂ©rieur Roberto Maroni a rĂ©affirmĂ© dimanche sa volontĂ© d’une accĂ©lĂ©ration des expulsions. « Ceux qui pensent pouvoir entrer clandestinement en Italie et y circuler librement se trompent. Ceux qui arrivent Ă  Lampedusa y resteront en attente de leur rapatriement », a-t-il dĂ©clarĂ© dans une interview au Corriere della Sera. Pour la seule annĂ©e 2008, prĂšs de 31.700 immigrants ont dĂ©barquĂ© Ă  Lampedusa, une augmentation de 75% par rapport Ă  l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente, selon le ministĂšre de l’IntĂ©rieur. Ces clandestins ne reprĂ©sentent cependant qu’une faible part – de l’ordre de 15/20 % – du nombre total des immigrĂ©s illĂ©gaux prĂ©sents en Italie, selon la presse. AFP

 

Emigration clandestine : Chronique d’un Ă©chec collectif

Par Mourad SELLAMI 170 millions de migrants lĂ©gaux dans le monde. Sans doute 20 ou 30 millions d’illĂ©gaux, dont 4 millions dans l’Europe des vingt-sept. Un trafic humain estimĂ© par les experts Ă  quelque 15 milliards de dollars par an, organisĂ© par d’habiles passeurs et de cyniques parrains. Avec, pour principales destinations, les Etats-Unis, qui n’ont jamais accueilli autant d’Ă©trangers depuis la vague d’immigration du dĂ©but du siĂšcle, et l’Union europĂ©enne, une forteresse dont l’idĂ©al semble ĂȘtre la « tolĂ©rance zĂ©ro ». DerriĂšre ces chiffres, il y a la tragĂ©die de ces clandestins noyĂ©s en mer ou morts sur les sentiers de l’Eldorado. Tout le monde se rappelle le drame de ces travailleurs philippins battus, celui de ces enfants mexicains travaillant en AmĂ©rique du Nord et de ces filles russes faisant partie des rĂ©seaux de traite des blanches…En Tunisie, on se rappelle des multiples Ă©pisodes de problĂšmes avec la Libye et des diffĂ©rentes tentatives de passer clandestinement en Italie. La derniĂšre en date, se produisant il y a une semaine Ă  la Marsa, n’a pas encore livrĂ© tous ses secrets. ImmigrĂ©, une profession ? Une profession de foi en un avenir meilleur assurĂ©ment. Mais, Ă©migrer, n’est-ce pas une prĂ©tention vaine ? Quel est le prix Ă  payer pour tous ceux qui, malgrĂ© des barriĂšres quasi infranchissables entre les deux zones du monde (Nord/Sud) osent braver le franchissement de tous les remparts ? Quelles sont les raisons impĂ©rieuses qui poussent tant d’individus, citoyens des pays du Sud ou de l’Est Ă  se jeter sur les routes de l’Ă©migration ? Pour mettre un terme Ă  ces drames devenus quotidiens au Sud de la MĂ©diterranĂ©e ou ailleurs dans d’autres contrĂ©es de notre planĂšte, il faut envisager un dĂ©veloppement global soucieux d’Ă©tablir, sur toute la terre, le plus d’Ă©quilibre possible entre les croissances Ă©conomiques et les responsabilitĂ©s sociales. Un autre monde humain est possible si on le veut : un monde plus juste, plus Ă©quitable, plus durable, plus solidaire ; dont l’Ă©conomie serait davantage complĂ©mentaire que concurrentielle. Sans l’engagement de l’humanitĂ© future dans la perspective de l’Ă©conomie complĂ©mentaire, on sera toujours dans la logique de la concurrence commerciale qui est, par nature injuste, selon les lois de la nature et non de la raison ou de l’humanitĂ©. DĂšs lors ce sont toujours les forts de fait qui gagnent. On comprend aisĂ©ment qu’encourager les pays du Sud, par exemple les pays africains, Ă  se dĂ©velopper suivant la logique de l’Ă©conomie occidentale actuelle, n’a aucun sens. Plus que l’aide publique au dĂ©veloppement des pays pauvres, des investissements de pays Ă  pays ou privĂ©s, les micros projets des ONG et des Associations sont de nature plus efficaces. Celles-ci travaillent de concert avec les populations locales, tĂąchant de les impliquer dans l’acheminement Ă  leur terme des projets, en ce que ceux-ci les concernent en tout premier lieu. C’est ainsi que, sans l’action remarquable des ONG et des Associations, les populations auraient certainement plus de difficultĂ©s de survie. Ces organisations souvent philanthropiques s’activent dans les divers secteurs de la rĂ©alitĂ© de leur vie : des mĂ©thodes nouvelles culturales et de rĂ©tention des sols, de la rentabilisation de ceux-ci, des investissements, des centres d’apprentissage des techniques utiles sur place, des structures sanitaires et de loisir, etc. Toutefois, les hommes des pays du Sud n’attendent pas toutes les initiatives de ceux du Nord. Dans l’ensemble des pays du Sud, en AmĂ©rique latine, en Asie, en Afrique etc., l’Ă©conomie informelle s’organise pour viser Ă  plus de rentabilitĂ© par une organisation qu’on pourrait qualifier des plus rationnelles. Cette nĂ©cessitĂ© rĂ©pond Ă  des donnĂ©es nouvelles, consĂ©quences de l’Ă©conomie libĂ©rale. Outre l’exode massif qui se poursuit dans ces pays, on sait que, depuis une quinzaine d’annĂ©es environ, les institutions financiĂšres internationales (FMI et Banque mondiale), en voulant gĂ©rer l’Ă©conomie mondiale selon des schĂšmes rĂ©gulateurs gĂ©nĂ©raux et simplistes imposĂ©s par les technocrates de l’École de Chicago, entre autres, ont contraint les pays du Sud Ă  des mesures draconiennes sans nuance aucune pour des situations particuliĂšres. Ces mesures de privations des sociĂ©tĂ©s publiques les plus rentables en faveur des Fonds de pension occidentaux ont eu pour effet des licenciements massifs, des coupes claires dans les budgets sociaux. DĂšs lors, des millions de citoyens de ces pays dĂ©shĂ©ritĂ©s, pour survivre, n’ont pas eu d’autres solutions que s’adonner au travail informel, lot quotidien d’une vie de « dĂ©brouille » ; d’autant plus que le secteur formel n’a pu absorber le surplus de salariĂ©s licenciĂ©s. Ainsi, dans les annĂ©es 1990, on a estimĂ© que les revenus du travail informel Ă©taient supĂ©rieurs au taux du salaire minimum dans beaucoup de pays du Sud. Et ce travail informel est gĂ©nĂ©rateur de potentiels Ă©migrĂ©s clandestins car il permet Ă  ses adeptes suffisamment d’argent pour penser Ă  l’Ă©migration. Courir Ă  sa perte MalgrĂ© le froid et la rĂ©pression, les candidats Ă  l’Ă©migration clandestine ne se dĂ©couragent pas. Ils continuent d’emprunter les embarcations de fortune. Les derniers en date en Tunisie, sont les 35 jeunes qui se sont aventurĂ©s en mer Ă  partir de la Marsa (Nord de Tunis). Leur aventure continue encore Ă  dĂ©frayer la chronique et Ă  tenir en haleine leurs parents. D’aprĂšs les chiffres donnĂ©s dans un communiquĂ© officiel, six rescapĂ©s sont aux arrĂȘts, deux sont en fuite et le corps d’un Ă©migrĂ© clandestin a Ă©tĂ© repĂȘchĂ©. Aucune nouvelle n’a Ă©tĂ© obtenue Ă  propos des 26 disparus. Selon les informations disponibles, la felouque volĂ©e, Ă  bord de laquelle se trouvaient ces candidats Ă  l’Ă©migration clandestine, a chavirĂ© aux larges de la Marsa. Ce sont les rescapĂ©s revenus Ă  la nage qui ont donnĂ© l’alerte. La felouque a Ă©tĂ© ramenĂ©e mais pas de traces des 26 disparus. Ces flux migratoires soulĂšvent avec acuitĂ© l’Ă©chec des politiques Ă©conomiques et sociales jusque-lĂ  menĂ©es par les pays du Sud. Des politiques qui sont loin de faire sortir du sous-dĂ©veloppement une bonne partie des populations. C’est vrai que les clandestins sont eux-mĂȘmes des hors-la-loi. Mais cela ne doit pas dĂ©gager la responsabilitĂ© qui incombe aux autoritĂ©s en pareille circonstance, Ă  savoir le devoir d’assistance Ă  ses ressortissants partout oĂč ils se trouvent en situation de prĂ©caritĂ© dans le monde. On admet cependant qu’il est plus aisĂ© d’assister ceux de ses ressortissants qui vont ou s’Ă©tablissent lĂ©galement Ă  l’Ă©tranger. C’est dire que les clandestins ne facilitent pas la tĂąche Ă  leur Etat. On peut tout de mĂȘme dire que c’est bien fait pour ces clandestins qui, aussi paradoxal que cela puisse paraĂźtre, ne sont pas les plus mal lotis des masses de leurs pays respectifs, Ă  juger seulement par les sommes qu’ils engagent dans leur aventure. Ainsi, des biens meubles et immeubles sont vendus, et le produit, remis Ă  l’aventurier qui quitte son pays avec pas moins de trois mille dinars (2500 $). Avec cette mĂȘme somme, en restant au pays, on peut aisĂ©ment entreprendre une activitĂ© porteuse avec, en sus, le bonheur d’ĂȘtre chez soi, de jouir de la chaleur familiale. La responsabilitĂ© de l’Europe est pareillement engagĂ©e dans ce drame humain qui se joue aux abords de ce continent. La nature est ainsi faite, l’homme se dirige toujours lĂ  oĂč il croit qu’il aura de quoi manger. C’est donc normal que l’Europe prospĂšre attire les Africains en quĂȘte de mieux-ĂȘtre. Cette Europe qui refuse de pratiquer Ă  fond la solidaritĂ© avec le berceau de l’humanitĂ©, qu’elle a pourtant exploitĂ© honteusement des siĂšcles durant depuis la traite nĂ©griĂšre en passant par la colonisation jusqu’au nĂ©ocolonialisme politique et Ă©conomique qu’elle exerce aujourd’hui. L’injustice a souvent caractĂ©risĂ© le rapport avec l’Occident surtout en matiĂšre de commerce international qui s’effectue au dĂ©triment de l’Afrique. Il y a aussi l’insignifiance, voire la raretĂ© de l’aide publique au dĂ©veloppement et de l’aide budgĂ©taire qui sont deux appuis dĂ©terminants dans les finances de nombre d’Etats du Sud.  Les raisons profondes de l’Ă©migration L’Ă©migration est un phĂ©nomĂšne socio-Ă©conomique liĂ© Ă  plusieurs facteurs d’ordre dĂ©mographique, Ă©conomique, socio-culturel et politique. Elle touche une bonne partie des pays du Sud et n’Ă©pargne pas le Maghreb. Plusieurs raisons se trouvent Ă  l’origine de ce phĂ©nomĂšne socioĂ©conomique. Tout d’abord, la croissance dĂ©mographique Ă©levĂ©e agit directement sur le marchĂ© du travail oĂč la demande additionnelle d’emploi devient de plus en plus difficile Ă  satisfaire. La population active est de plus en plus instruite et le chĂŽmage atteint Ă©galement les diplĂŽmĂ©s. L’afflux croissant des femmes sur le marchĂ© du travail, s’accompagne d’une augmentation des demandes fĂ©minines d’emploi non satisfaites. Les secteurs porteurs et Ă  haute valeur ajoutĂ©e demeurent peu crĂ©ateurs d’emplois. La rĂ©glementation du travail n’arrive pas Ă  concilier les entrepreneurs et les travailleurs. Les politiques actives de l’emploi restent peu efficaces et mal Ă©valuĂ©es malgrĂ© les multiples programmes. Ceci sans occulter les disparitĂ©s Ă©conomiques entre les deux rives de la MĂ©diterranĂ©e qui  constituent l’un des principaux facteurs gĂ©nĂ©rateurs d’Ă©migration. Le revenu national par habitant, dans les pays maghrĂ©bins, est beaucoup plus faible que celui des pays de destination des flux migratoires. Tous les rapports sont Ă  revoir et Ă  corriger si vraiment on veut rĂ©duire comme peau de chagrin ces importants flux migratoires d’Afrique vers l’Europe. Il faudrait aussi encourager, voire contraindre les pays africains Ă  pratiquer la bonne gouvernance Ă  tous les niveaux ainsi qu’une vĂ©ritable dĂ©mocratie. Toute initiative qui ne s’inscrira pas dans ces schĂ©mas ne sera que de la diversion et dans ce cas, rien ne pourra arrĂȘter les flux migratoires pas mĂȘme les barbelĂ©s ou les risques divers que courent les clandestins. C’est un problĂšme global auquel il faut une solution intĂ©grale. Il est donc nĂ©cessaire que s’ouvre un dĂ©bat, mais un vrai dĂ©bat entre Occidentaux et Africains pour discuter franchement de ces questions. (Source : « Le Temps Lundi » (Hebdomadaire – Tunis), le 26 janvier 2009)


TĂ©moignages:

WaĂȘl, un Ă©migrĂ© clandestin expulsĂ© d’Italie: « Je regrette mon lopin de terre vendu pour des projets chimĂ©riques »

Si l’Ă©migration clandestine est une solution de dĂ©sespoir, il n’empĂȘche qu’elle ne soit pas Ă  la portĂ©e de tout le monde. Les « passeurs » professionnels sont exigeants. Le montant diffĂšre suivant les filiĂšres mais il ne descend pas sous la barre de deux mille dinars. La filiĂšre libyenne dĂ©passe mĂȘme les trois mille dinars. Ces rĂ©seaux sont certes opaques et il n’est pas facile de les approcher ni d’en avoir les dĂ©tails. Mais le hasard a placĂ© un Ă©migrĂ© clandestin sur notre chemin et il a acceptĂ© de raconter son histoire. Interview : Le Temps : Comment t’es-tu rĂ©signĂ© Ă  Ă©migrer clandestinement ? WaĂȘl : C’est une longue histoire qui a commencĂ© avec ma sĂ©paration de mon ex-fiancĂ©e parce que je ne parvenais pas Ă  obtenir un emploi stable. Je gagnais ma vie en travaillant ça et lĂ  : dans une huilerie en hiver, manƓuvre de bĂątiment en Ă©tĂ©, commerçant itinĂ©rant, etc. Je n’arrĂȘte pas de bouger. Mais ce n’Ă©tait pas du tout rassurant et je n’avais pas de vĂ©ritable statut social. Je m’occupais de travaux subalternes et je suis chĂŽmeur aux yeux des autres. C’est pourquoi mon ex-fiancĂ©e m’a laissĂ© tomber et a forcĂ© ma dĂ©cision pour quitter le pays et partir Ă  l’aventure. . Est-ce que c’est simple de prendre une telle dĂ©cision ? – Pas du tout, les Ă©migrĂ©s clandestins sont conscients des risques encourus. Ils savent pertinemment que les embarcations sont surchargĂ©es et qu’il y a le risque de finir au fond de la mer en cas d’accident, ou entre les mains des patrouilles tunisiennes ou italiennes. Et puis, ce n’est pas Ă©vident de trouver rapidement une situation stable en Sicile. Sans parler des risques de tomber entre les mains des « carabinieri ». C’est une dĂ©cision de lassitude, de dĂ©sespoir et prĂ©tention Ă  un avenir meilleur. L’Ă©migrĂ© clandestin veut en finir avec une situation qui le bloque et ne lui permet pas d’avancer. Il est vrai qu’avec l’argent de l’Ă©migration, on peut monter une petite affaire. Mais, on va vivre dans la misĂšre durant toute sa vie. Donc, Ă©migrer clandestinement, c’est courir le risque. La solution n’est pas rose dans tous les cas de figure. Mais il y a une chance sur deux pour que ça marche. J’ai dĂ» vendre mon lopin de terre pour payer le passeur et emmener de l’argent avec moi en Italie. C’est avec un grand regret que je me rappelle de cette histoire. . Est-ce que votre traversĂ©e a Ă©tĂ© dangereuse ? – Il n’y a pas de traversĂ©e clandestine qui n’est pas dangereuse. Il est vrai que la mĂ©tĂ©o Ă©tait clĂ©mente lors de notre passage. La mer n’Ă©tait pas agitĂ©e et on a eu Ă©galement la chance de ne pas tomber sur les patrouilles marines et d’ĂȘtre reçus par des copains en terre italienne. Mais, ceci n’est pas le cas pour toutes les traversĂ©es qui comportent des risques Ă©vidents et entraĂźnent d’innombrables catastrophes. Il suffit de voir le nombre de victimes dĂ©clarĂ©es sans parler de ceux qui ne le sont mĂȘme pas. Une traversĂ©e clandestine, c’est un danger de mort. La chance peut sourire pour quelques uns et c’est la richesse au bout de l’aventure. . Mais, vous voilĂ  de nouveau en Tunisie et en chĂŽmage par-dessus le marchĂ© ! – Je regrette d’avoir dĂ©viĂ© du droit chemin et d’avoir cherchĂ© Ă  m’enrichir rapidement. Pourtant, j’avais une situation stable comme travailleur agricole et j’avais mĂȘme la chance de rĂ©gulariser ma situation au bout de deux ans. Le gain facile m’a attirĂ© et je m’Ă©tais associĂ© Ă  des rĂ©seaux illĂ©gaux de trafic. Heureusement que ma sanction se soit limitĂ©e Ă  l’emprisonnement durant deux ans. Mon ami a Ă©tĂ© abattu par une bande rivale pendant un rĂšglement de comptes. M.S. (Source : « Le Temps Lundi » (Hebdomadaire – Tunis), le 26 janvier 2009)


Bangkok mis en cause aprÚs la disparition de boat-people birmans (de minorité musulmane, NDLR)

 
Reuters, le 26 janvier 2009 Ă  10h10 BANGKOK, 26 janvier (Reuters) – Les demandes d’explications se multiplient auprĂšs des autoritĂ©s thaĂŻlandaises aprĂšs la dĂ©couverte ces derniĂšres semaines de rĂ©fugiĂ©s birmans de l’ethnie Rohingya Ă©chouĂ©s sur l’Ăźle indonĂ©sienne d’Aceh et dans une Ăźle indienne de l’archipel des Andaman. Ces rĂ©fugiĂ©s, certains pris en charge par l’armĂ©e indonĂ©sienne, ont dĂ©clarĂ© qu’ils avaient fui par centaines le nord-ouest de la Birmanie dĂ©but dĂ©cembre Ă  bord de six bateaux et avaient d’abord accostĂ© en ThaĂŻlande. LĂ , des soldats thaĂŻlandais les auraient arrĂȘtĂ©s, et parfois battus, avant de les faire remonter dans les embarcations, sans moteurs, et de les remorquer au large oĂč ils ont Ă©tĂ© abandonnĂ©s Ă  la dĂ©rive. Cinq des six bateaux auraient ensuite coulĂ©. La chaĂźne de tĂ©lĂ©vision amĂ©ricaine CNN a diffusĂ© des images de rescapĂ©s racontant leur calvaire. Des groupes de dĂ©fense des Rohingya, une minoritĂ© musulmane de Birmanie, et plusieurs rescapĂ©s ont affirmĂ© que prĂšs d’un millier d’immigrants avaient Ă©tĂ© remorquĂ©s en pleine mer par les ThaĂŻlandais, en deux fois le mois dernier. Plus de la moitiĂ© sont portĂ©s disparus, ont-ils ajoutĂ©. Le gouvernement thaĂŻlandais n’a pas commentĂ© ces informations mais le colonel Manat Kongpan, mis en cause par les rescapĂ©s, a rejetĂ© les accusations et a dĂ©noncĂ© une campagne de diffamation contre son pays. Selon lui, les rĂ©fugiĂ©s ont Ă©tĂ© ravitaillĂ©s, leurs bateaux ont Ă©tĂ© rĂ©parĂ©s par la population et ils ont pu ensuite reprendre leur voyage. Le Premier ministre Abhisit Vejjajiva a promis une enquĂȘte tout en appuyant la version donnĂ©e par les militaires. Le Haut Commissariat des Nations unies pour les rĂ©fugiĂ©s (HCR) a dĂ©clarĂ© la semaine derniĂšre que 126 autres Rohingyas pourraient ĂȘtre encore dĂ©tenus par les militaires en ThaĂŻlande et a demandĂ© Ă  les voir, sans recevoir de rĂ©ponse. « Nous ne savons pas oĂč ils sont », a dit la porte-parole du HCR, Kitty McKinsey.


 

Boat people birmans: l’armĂ©e thaĂŻlandaise accusĂ©e

Par Sylvie Kauffmann, Le Monde Des rĂ©fugiĂ©s Ă©chouĂ©s sur la cĂŽte sont maltraitĂ©s par les militaires thaĂŻlandais avant d’ĂȘtre rejetĂ©s sur leurs bateaux, livrĂ©s Ă  eux-mĂȘmes sans vivres ni moteur Le 26 dĂ©cembre 2008, un clandestin est interpellĂ© par la police indienne sur l’une des Ăźles Andaman, dans le golfe du Bengale. Il vient du Bangladesh et faisait partie, dit-il, d’un groupe de 412 hommes partis sur un bateau pour Ă©migrer. Leur barge a dĂ©rivĂ©, ils n’avaient plus de vivres et lorsqu’ils ont vu la lumiĂšre d’un phare, ils ont sautĂ© Ă  l’eau. L’histoire n’étonne pas les policiers qui, chaque annĂ©e aprĂšs la mousson, voient s’échouer des bateaux de malheureux poussĂ©s par la misĂšre vers la ThaĂŻlande, d’oĂč ils espĂšrent gagner la Malaisie et l’IndonĂ©sie. Beaucoup sont des Rohingyas, minoritĂ© ethnique musulmane persĂ©cutĂ©e en Birmanie, qui ont d’abord fui au Bangladesh. Moteur dĂ©truit, vivres jetĂ©s Les garde-cĂŽtes indiens se mettent Ă  la recherche des 411 autres. Le lendemain, dix hommes sont retrouvĂ©s et hospitalisĂ©s, Ă©puisĂ©s et dĂ©shydratĂ©s. Le plus jeune a 15 ans. Les jours suivants, des dizaines d’autres sont secourus. Le 1er janvier, les garde-cĂŽtes font les comptes: 105 survivants, 307 disparus. Les survivants commencent Ă  parler. Certains racontent que, en route vers la Malaisie, ils ont Ă©tĂ© interceptĂ©s par des ThaĂŻlandais, puis forcĂ©s de repartir en mer dans la barge sans moteur. Les policiers indiens, sceptiques, relĂšvent beaucoup d’incohĂ©rences dans leurs rĂ©cits. A 800 km de lĂ , le 7 janvier, 193 boat people, repĂ©rĂ©s par des pĂȘcheurs sur une embarcation, sont secourus prĂšs de l’üle de Sabang, Ă  la pointe nord de l’archipel indonĂ©sien, prĂšs de Banda Aceh. Ceux-lĂ  disent ĂȘtre partis de Birmanie beaucoup plus nombreux, le 23 dĂ©cembre, dans quatre petits bateaux. Tous Rohingyas, ils voulaient rejoindre des pays musulmans. Mais, parvenus Ă  la cĂŽte thaĂŻlandaise, ils ont Ă©tĂ© interceptĂ©s par des militaires, qui les ont brutalisĂ©s et remis dans leurs bateaux. Ils les ont remorquĂ©s hors des eaux territoriales, ont dĂ©truit leurs moteurs, jetĂ© leurs vivres. Puis les ont abandonnĂ©s. Rumeurs de dĂ©tention Ces informations, relayĂ©es par le Andaman Chronicle et le Jakarta Post, passent d’abord inaperçues. Mais lorsque, de l’autre cĂŽtĂ© de la mer de Chine, Ian Young, chef du service international au South China Morning Post, le grand journal de Hongkong, reçoit un courriel de son correspondant Ă  Phuket, Ă©voquant des «rumeurs sur la dĂ©tention secrĂšte de rĂ©fugiĂ©s Rohingyas sur une Ăźle par des paramilitaires», il lui conseille de s’y rendre avec un collĂšgue. Le 12 janvier, le South China Morning Post tire sa premiĂšre salve. Les deux journalistes n’ont pas vu de rĂ©fugiĂ©s sur l’üle de Sai Daeng, mais leurs bateaux, et ont interrogĂ© des gens enrĂŽlĂ©s par l’armĂ©e thaĂŻlandaise pour participer aux opĂ©rations de «rapatriement» des Rohingyas. L’un de ces civils affirme que, le 18 dĂ©cembre, un groupe de 412 clandestins a Ă©tĂ© remorquĂ© vers le nord dans les eaux internationales. CoĂŻncidence? 412, c’est aussi le nombre citĂ© par les survivants Ă©chouĂ©s sur les plages des Ăźles Andaman. Et les dates correspondent. Mais, surtout, le South China Morning Post a parlĂ© au gouverneur de la province, qui a dit que «tous les Rohingyas arrivant le long de cette cĂŽte sont remis Ă  la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure. Allez donc en parler au colonel Manat!» lance-t-il. Le colonel Manat est le chef rĂ©gional d’une unitĂ© de l’armĂ©e chargĂ©e de la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure. Tous les autres services interrogĂ©s, y compris la marine, rĂ©pondent que les instructions sont de remettre les boat people rohingyas non pas aux services de l’immigration mais Ă  l’armĂ©e. Le colonel Manat dĂ©ment, lui, dĂ©tenir des Rohingyas. Depuis, chaque jour apporte un nouvel Ă©lĂ©ment, une photo, un tĂ©moignage accablant. Tous convergent vers la mĂȘme hypothĂšse: l’existence d’un programme secret de l’armĂ©e thaĂŻlandaise visant Ă  intercepter les Rohingyas pour les ramener en mer et les y abandonner. ExĂ©cutions sommaires Un jour, c’est un touriste qui appelle le Morning Post pour raconter une scĂšne observĂ©e avec d’autres le 23 dĂ©cembre sur une Ăźle en ThaĂŻlande, scĂšne qu’il a photographiĂ©e, oĂč l’on voit des rangĂ©es de rĂ©fugiĂ©s Ă  plat ventre sur le sable, en plein soleil, gardĂ©s par des militaires armĂ©s de M16. Selon les tĂ©moins, ils sont restĂ©s lĂ  plusieurs heures et recevaient des coups sur la tĂȘte s’ils tentaient de bouger. Un autre, c’est la police indienne qui rend publics les interrogatoires des rescapĂ©s des Ăźles Andaman; ceux-lĂ  parlent d’exĂ©cutions sommaires pour les forcer Ă  reprendre la mer. Ils dĂ©crivent comment, aprĂšs avoir Ă©tĂ© lĂąchĂ©s au large par l’armĂ©e thaĂŻlandaise avec deux sacs de riz cuit et huit litres d’eau pour plus de 400 hommes, la barge a dĂ©rivĂ© tandis que ses occupants commençaient Ă  mourir de faim et de soif. Puis comment ils ont plongĂ© en voyant un phare, mais, Ă  bout de forces, n’ont pas pu surnager. Un autre jour, c’est une photo du colonel Manat, qui disait n’avoir rien Ă  voir avec cette affaire, debout sur la plage de Koh Sai Daeng, entourĂ© d’officiers, devant des rĂ©fugiĂ©s rohingyas accroupis. Si cela ne suffit pas, il y a aussi une vidĂ©o
 Le South China Morning Post affirme que, au total, un millier de Rohingyas ont Ă©tĂ© dĂ©laissĂ©s en mer depuis dĂ©cembre et que la moitiĂ© d’entre eux (538 au 18 janvier) sont morts ou disparus. Le journal a remis son dossier, sources comprises, au Haut-Commissariat pour les rĂ©fugiĂ©s de l’ONU, qui, le 20 janvier, a demandĂ© Ă  Bangkok de lui donner accĂšs Ă  un groupe de 126 boat people rohingyas rĂ©cemment interceptĂ©s, puis aux autoritĂ©s indonĂ©siennes de lui donner accĂšs aux 193 dĂ©tenus sur la base navale de Sabang. Un responsable militaire thaĂŻlandais a fini par admettre que l’armĂ©e finançait un programme visant Ă  «aider» les Rohingyas Ă  repartir vers la Malaisie et l’IndonĂ©sie, mais a niĂ© qu’ils soient maltraitĂ©s ou remis en mer. A Bangkok, le nouveau premier ministre, Abhisit Vejjajiva, a annoncĂ© une enquĂȘte et s’est engagĂ© Ă  faire punir les Ă©ventuels coupables. Mais il a aussi promis de «renvoyer les immigrants clandestins» et a expliquĂ© la prĂ©occupation de l’armĂ©e Ă  l’égard de l’afflux de Rohingyas: «C’est une question de sĂ©curitĂ© nationale», a-t-il dit, confirmant la crainte qu’ils n’aillent renforcer les insurgĂ©s musulmans au sud de la ThaĂŻlande, oĂč le conflit a fait plus de 3300 morts depuis 2004. C’est aussi dans cette rĂ©gion que, selon Amnesty International, l’armĂ©e thaĂŻlandaise a fait un usage systĂ©matique de la torture Ă  l’égard des sĂ©paratistes musulmans. (Source : « Le Temps » (Quotidien – Suisse), le 26 janvier 2009) Lien :

L’offensive israĂ©lienne Ă  Gaza a « tué » l’UPM, estime la Libye

Reuters 25.01.09 | 18h58 L’offensive israĂ©lienne Ă  Gaza a signĂ© l’arrĂȘt de mort de l’Union pour la MĂ©diterranĂ©e (UPM), a estimĂ© dimanche la Libye, qui, contrairement Ă  IsraĂ«l et Ă  la Syrie, a boycottĂ© cet Ă©tĂ© Ă  Paris le sommet de lancement de cet ambitieux projet de coopĂ©ration rĂ©gionale cher au prĂ©sident français Nicolas Sarkozy. Aux yeux de la prĂ©sidence libyenne de l’Union du Maghreb arabe (UMA), autre projet ambitieux paralysĂ© par la persistance du conflit du Sahara occidental, la seule rĂ©alisation concrĂšte « visible » de l’UPM auront Ă©tĂ© « le bruit des bombes, les flammes et la fumĂ©e » Ă  Gaza. « Les victimes, elles, sont tangibles et ont Ă©tĂ© inhumĂ©es par milliers », ajoute le communiquĂ© libyen. L’UPM « a Ă©tĂ© tuĂ©e par les bombes israĂ©liennes ainsi que les missiles palestiniens (…) Elle est consumĂ©e et n’est plus qu’un corps sans vie.


La guerre de Gaza a « portĂ© un coup » Ă  l’Union pour la MĂ©diterranĂ©e (Kadhafi)

 

 
AFP, le 24 janvier 2009 Ă  12h26 TRIPOLI, 24 jan 2009 (AFP) – Le numĂ©ro un libyen Mouammar Kadhafi a estimĂ© que l’offensive israĂ©lienne dans la bande Ă  Gaza avait « portĂ© un coup Ă  l’Union pour la MĂ©diterranĂ©e » (UPM), dans un discours publiĂ© samedi par l’agence libyenne Jana. « Nous regrettons ce coup portĂ© Ă  l’UPM alors qu’il Ă©tait Ă  ses dĂ©buts », a assurĂ© le colonel Kadhafi, pourtant un fervent opposant au projet, lors d’un dĂźner vendredi soir Ă  Tripoli en l’honneur du roi d’Espagne Juan Carlos. Le numĂ©ro un libyen n’a toutefois pas tardĂ© Ă  reprendre un ton plus coutumier sur la question. « Est-ce que la destruction de Gaza et le meurtre d’enfants sont parmi les projets concrets promis par l’UPM? », s’est-t-il interrogĂ©. « Je pense que les partenaires du sud (de la MĂ©diterranĂ©e) vont rĂ©viser leur adhĂ©sion Ă  l’UPM », dont fait partie IsraĂ«l, a-t-il ajoutĂ©. OpposĂ© Ă  l’UPM, Kadhafi a proposĂ© que cette Union se limite aux pays nord-africains et du sud de l’Europe occidentale. « La partie asiatique doit ĂȘtre exclue de la coopĂ©ration euro-africaine », a-t-il dĂ©clarĂ©, affirmant qu’il tenait au dialogue « 5+5 », qui regroupe cinq pays du sud de l’Europe (Espagne, France, Italie, Malte et Portugal) et les cinq Etats de l’Union du Maghreb arabe (UMA). Se fĂ©licitant des liens « d’amitiĂ©s et de partenariat » entre la Libye et l’Espagne, le roi Juan Carlos a affirmĂ© que son pays souhaitait « continuer Ă  participer aux cĂŽtĂ©s de la Libye Ă  d’autres cadres de dialogue et de partenariat, comme celui de la MĂ©diterranĂ©e occidentale » (5+5). Un porte-parole de la prĂ©sidence libyenne de l’UMA (AlgĂ©rie, Libye, Mauritanie, Maroc et Tunisie) avait affirmĂ© mercredi que les pays du Maghreb avaient « commencĂ© Ă  revoir » leur participation Ă  l’UPM. Depuis le 27 dĂ©cembre, date du lancement de l’offensive israĂ©lienne meurtriĂšre dans la bande de Gaza, les mĂ©dias officiels libyens mĂšnent une campagne virulente quasi-quotidienne contre l’UPM, estimant que la guerre de Gaza Ă©tait le « rĂ©sultat » de cette union. Ils ont dĂ©noncĂ© notamment la position des pays europĂ©ens membres de l’UPM, qui soutiennent selon eux l’Etat hĂ©breu.  
 

Trois ex-diplomates occidentaux devenus avocats du dialogue avec le Hamas

AFP, le 26 janvier 2009 Ă  11h41 Trois anciens diplomates, un AmĂ©ricain, un Français et un Britannique, sont devenus des avocats, avec leurs nuances, d’un dialogue Occident-Hamas aprĂšs la guerre de Gaza. Ayant, eux, dĂ©jĂ  franchi le pas, l’amĂ©ricain Robert Malley, le français Yves Aubin de la MessuziĂšre et le britannique Jeremy Greenstock ont eu plusieurs contacts avec des chefs du mouvement islamiste palestinien. « Nous ne formons pas un trio, mais partageons ce constat: le Hamas existe. Il faut cesser la politique de l’autruche », note Malley, un ancien de l’Ă©quipe de Bill Clinton, devenu un analyste rĂ©putĂ©. Directeur Moyen-Orient du centre de rĂ©flexion International Crisis group (ICG), il avait du se distancier de la campagne de Barack Obama, une fois rĂ©vĂ©lĂ©s ses contacts avec un groupe classĂ© « terroriste » par Washington. DĂ©fenseur d’une approche « pragmatique », il considĂšre que les politiques mises en oeuvre pour isoler ou Ă©liminer depuis trois ans le Hamas, au profit de son rival, le Fatah de Mahmoud Abbas, ont Ă©tĂ© « un Ă©chec cuisant ». Pour lui, la guerre meurtriĂšre de 22 jours menĂ©e par IsraĂ«l dans la bande de Gaza, fief du Hamas, n’a fait que le renforcer « politiquement aux yeux de l’opinion palestinienne et arabe ». « Ce qui ne signifie pas nĂ©cessairement un dialogue direct avec le Hamas mais une rĂ©flexion sur comment traiter cette question de maniĂšre plus intelligente », sans croire « qu’il faut ĂȘtre plus gentil et que tout ira bien ». Lancer des passerelles avec le Hamas est aussi plaidĂ© par un ex-patron du Moyen-Orient au ministĂšre français des Affaires Ă©trangĂšres, Aubin de la MessuziĂšre, qui estime incontournable le mouvement islamiste dans un processus de paix. Mais lui soutient que le Hamas, issu du creuset des FrĂšres Musulmans Ă©gyptiens, a fait sa mue idĂ©ologique et que sa charte, un brĂ»lot antisĂ©mite, ne serait qu’un vieux document sans valeur. Devenu chercheur, il a nouĂ© des contacts avec le Hamas jusqu’a se faire sĂ©vĂšrement dĂ©savouĂ© Ă  l’Ă©tĂ© par le Quai d’Orsay. « C’Ă©tait une fatwa, je leur ai fait des notes, mais je n’ai jamais dit que j’Ă©tais en mission ». La France s’orienterait vers un assouplissement des exigences posĂ©es au Hamas par le Quartette sur le Moyen-Orient (USA, UE, ONU et Russie) insistant davantage sur l’abandon de la violence que sur la reconnaissance d’IsraĂ«l. « C’est un bon pas. Exiger la reconnaissance d’IsraĂ«l n’a aucun sens, cela serait l’aboutissement d’un Ă©ventuel dialogue », a-t-il dit. Pour Malley il est illusoire d’attendre cela du Hamas pour des raisons politiques et idĂ©ologiques. Mais il faut « traduire » ces exigences « en termes concrets et digestibles », comme une trĂȘve illimitĂ©e des violences et l’engagement d’accepter un accord de paix avec IsraĂ«l qui serait plĂ©biscitĂ© par le peuple palestinien. Sur un mode engagĂ©, Jeremy Greenstock, ex-ambassadeur britannique aux Nations unies, milite en faveur d’un dialogue sans conditions avec le Hamas, l’estimant modĂ©rĂ© et dĂ©nuĂ© de liens politiques avec l’Iran. Consultant pour l’ONG Forward Thinking, il a Ă©tĂ© sur la BBC jusqu’Ă  dĂ©douaner le Hamas de violences et Ă  accuser ses rivaux, dont le Fatah, d’ĂȘtre responsables des tirs de roquettes vers le sud d’IsraĂ«l. Si leurs vues diffĂšrent sur la nature rĂ©elle du Hamas, les trois hommes sont fustigĂ©s sur des blogs oĂč ils sont accusĂ©s de naivetĂ© ou de faire le jeu du Hamas. « Obama peut entendre mon opinion, mais il ne la partage pas », note Robert Malley, pour qui « le paradoxe est qu’il est plus facile de parler du Hamas en IsraĂ«l, y compris avec les faucons, qu’aux Etats-Unis ».

 

TollĂ© autour d’une directive rabbinique durant la guerre de Gaza

Reuters 26.01.09 | 14h46  L ‘aumĂŽnier principal de l’armĂ©e israĂ©lienne, le rabbin AvichaĂŻ Rontzki, a distribuĂ© aux militaires participant Ă  l’offensive contre le Hamas Ă  Gaza un texte les incitant se montrer sans pitiĂ© avec l’ennemi, a rĂ©vĂ©lĂ© lundi l’ONG Yesh Din. Ce groupe de dĂ©fense des droits de l’homme dans les territoires occupĂ©s par IsraĂ«l a invitĂ© le ministre de la DĂ©fense, Ehud Barak, a dĂ©mettre de ses fonctions Rontzki, qui a rang de gĂ©nĂ©ral de brigade. Le texte distribuĂ© par Rontzki contenait une directive du rabbin Shlomo Aviner, figure du mouvement des colons, affirmant que les soldats combattent des « meurtriers » et qu’il serait « terriblement immoral » de faire preuve de pitiĂ© envers ce « cruel ennemi ». Selon Yesh Din, cette directive pourrait avoir Ă©tĂ© interprĂ©tĂ©e par certains soldats comme les invitant Ă  dĂ©passer les limites fixĂ©es par le droit international en temps de guerre. L’armĂ©e israĂ©lienne a Ă©tĂ© accusĂ©e Ă  l’Ă©tranger de crimes de guerre durant son offensive de 22 jours Ă  Gaza et le Premier ministre Ehud Olmert a promis dimanche aux officiers et soldats y ayant participĂ© l’assistance juridique de l’Etat d’IsraĂ«l face Ă  ces accusations.

Sky News refuse de diffuser une appel aux dons en faveur de Gaza

Associated Press, le 26 janvier 2009 Ă  14h35 La chaĂźne britannique Sky News a emboĂźtĂ© le pas Ă  la BBC lundi en refusant de diffuser un spot publicitaire d’un groupe d’ONG appelant Ă  envoyer d’urgence des dons pour les habitants de la bande de Gaza. Les responsables de la chaĂźne, qui ont pris la dĂ©cision aprĂšs un week-end de dĂ©libĂ©rations, invoquent un souci d’impartialitĂ©. « Notre engagement en tant que journalistes est de couvrir tous les aspects de ce sujet avec une objectivitĂ© sans compromis », a expliquĂ© John Ryley, directeur de Sky News. L’appel avait Ă©tĂ© soumis Ă  la chaĂźne par le ComitĂ© d’urgence pour les catastrophes, un groupe d’ONG comprenant la Croix-Rouge, Oxfam et Save the Children. Selon ses partisans, ce message devrait ĂȘtre diffusĂ© pour aider les Palestiniens Ă  recueillir une aide humanitaire dont ils ont grand besoin aprĂšs trois semaines de bombardements dans la bande de Gaza. Des chaĂźnes britanniques craignent en diffusant le spot d’ĂȘtre vues comme prenant partie dans le conflit entre IsraĂ«l et le Hamas. La question a dĂ©chaĂźnĂ© les passions dans toute la Grande-Bretagne. La BBC a reçu plus de 10.000 plaintes et a Ă©tĂ© l’objet de manifestations ce week-end aprĂšs le refus de la chaĂźne de diffuser l’appel. La dĂ©cision de la BBC a Ă©tĂ© critiquĂ©e par des dĂ©putĂ©s et des dignitaires religieux, dont l’archevĂȘque de CantorbĂ©ry, Rowan Williams. D’autres chaĂźnes britanniques, dont Channel 4, ITV, et Five, ont annoncĂ© qu’elles diffuseraient le spot. AP

A propos des nouvelles armes utilisées par Israël à Gaza : Des interrogations légitimes

Publié par Pr. Saïd Mestiri dansActuel, Janvier 25, 2009

 A mesure que se poursuivent les massacres perpĂ©trĂ©s par l’armĂ©e israĂ©lienne Ă  Gaza, les interrogations au sujet de l’armement utilisĂ© deviennent plus pressantes et plus lĂ©gitimes. On connaĂźt dĂ©jĂ  les horribles effets immĂ©diats et tardifs des bombes Ă  fractionnement (cluster munitions) largement utilisĂ©es par l’armĂ©e israĂ©lienne lors de la guerre du Liban, contre le Hesbollah. Leur usage fut alors vigoureusement dĂ©noncĂ© par de larges secteurs de la presse amĂ©ricaine et par l’ensemble de l’opinion internationale (voir Kalima fĂ©vrier 2007). On n’a pas encore suffisamment d’informations pour savoir si ce type de bombes a Ă©tĂ© repris Ă  Gaza, mais on dispose dĂ©jĂ  de trĂšs sĂ©rieuses donnĂ©es qui rĂ©vĂšlent l’horreur de l’escalade atteinte par l’usage d’autres types d’engins de mort encore plus « perfectionnĂ©s ».

Rappelons, sans entrer dans les dĂ©tails techniques, que la bombe Ă  fractionnement libĂšre en explosant une quantitĂ© trĂšs considĂ©rable de bombelettes qui vont exploser Ă  leur tour soit immĂ©diatement soit aprĂšs un intervalle de temps plus ou moins long. Cristopher Clark responsable de Mine action service, dĂ©pendant des Nations-Unies, dĂ©clare en avoir localisĂ© et dĂ©truit 800 bombes et prĂšs de 95 000 bombelettes, au cours de la guerre du Liban. Ce qui apparaĂźt maintenant nettement plus prĂ©occupant est que  l’on sait depuis peu que les israĂ©liens auraient adjoint un perfectionnement technique supplĂ©mentaire, Ă  ce type ce bombe, en y incorporant peut-ĂȘtre un composant nuclĂ©aire. Il se trouve, par ailleurs, que les observations  mĂ©dicales opĂ©ratoires Ă©manant des diffĂ©rentes Ă©quipes opĂ©rant sur le terrain Ă  Gaza (mĂ©decins du C.I.CR, mĂ©decins palestiniens et Ă©trangers)  aboutissent Ă  des constatations nombreuses, concordantes et prĂ©cises, relatives Ă  certaines lĂ©sions complexes et graves dues Ă  des bombes Ă  composants phosphorĂ©s. (Rendons hommage, Ă  cette occasion,  Ă  l’abnĂ©gation et au professionnalisme de ces mĂ©decins, palestiniens et Ă©trangers, et aux Ă©quipes sanitaires ; Six mĂ©decins sont morts Ă  Gaza, victimes des tirs ennemis ).    Ces constatations se rĂ©sument Ă  deux points essentiels :  1° Sous des effractions cutanĂ©es trĂšs minimes et des plaies punctiformes et linĂ©aires des tĂ©guments, peu apparentes, on trouve dans la plupart des cas, des lĂ©sions viscĂ©rales profondes, complexes et Ă©tendues, si bien que souvent un examen rapide de ces blessĂ©s risque de les assimiler Ă  des cas apparemment bĂ©nins . 2° On a observĂ© trĂšs frĂ©quemment, en plus de brĂ»lures Ă©tendues, une diffusion rapide des lĂ©sions phosphorĂ©es Ă  l’ensemble de  l’organisme, se situant parfois trĂšs loin du point d’impact. Ces types de lĂ©sions, Ă  une plus petite Ă©chelle, ont des caractĂšres  trĂšs similaires  Ă  celles dĂ©terminĂ©es  par un engin nuclĂ©aire, Ă  une Ă©chelle plus considĂ©rable. En effet, l’analyse au plus prĂšs des lĂ©sions provoquĂ©es par un engin nuclĂ©aire montrent qu’elles sont schĂ©matiquement dues Ă  deux phĂ©nomĂšnes, d’une part celui dĂ©terminĂ© par le contact physique et l’effet de souffle plus ou moins violents, et celui d’autre part provoquĂ© par la diffusion locale et Ă  plus ou moins longue distance de rayonnement de lethal et de substances radioactives extrĂȘmement nocives ; ces  deux effets sont Ă©videmment douĂ©s d’une intensité  variable,  selon la puissance de la bombe . Peut-on donc, en l’occurrence, Ă  propos des lĂ©sions par corps phosphorĂ©s observĂ©s sur les morts et blessĂ©s de Gaza parler  de bombes nuclĂ©aires miniaturisĂ©es ? Il convient, sans doute, pour gagner en crĂ©dibilitĂ© d’attendre d’autres documents et des  Ă©tudes qui doivent  s’attacher surtout Ă  dĂ©montrer la nature et l’intensitĂ© radioactive des engins Ă  composants phosphorĂ©s . En toute logique, il appartient  Ă  la cour pĂ©nale internationale de La Haye, compte tenu des rĂ©solutions des Nations-Unies, de prendre en charge ce dossier de crimes de guerre et d’instituer une commission internationale chargĂ©e d’évaluer les armes utilisĂ©es . Le fera-t-elle ?  

Mais d’ores et dĂ©jĂ , par contre, avec les Ă©lĂ©ments en notre possession, on peut lĂ©gitimement affirmer qu’il s’agit d’armes de destruction massive. Selon la prĂ©sidente de l’O.N.G.italienne ,Un Ponter, Martina Pignatti , « les images sont les mĂȘmes qu’à Fallouja, le phosphore blanc utilisĂ© comme arme chimique est incontestablement une arme  de destruction massive . » Pour Raji Sourani,directeur de l’O.N.G. : « des bombes incandescentes Ă  phosphore blanc ont Ă©tĂ© utilisĂ©es Ă  Khan YounĂšs contre des civils » .   Le prĂ©sident Bush, revenant sur certaines erreurs, dans son ultime confĂ©rence de presse, a citĂ© sa dĂ©ception  – dĂ©ception, sans plus !- de ne pas avoir trouvĂ© d’armes de destruction massive en Irak. Le voilĂ  donc servi !   Faudrait-il maintenant de nouveau, comme le dit le New York Times citĂ© plus haut  que :‘’Some officials  are trying to find a way to not have to call this a substancial violation of the agreement ‘’(Certains responsables tentent de trouver un moyen de ne pas avoir Ă  appeler cela une violation substantielle de l’accord »), et que derechef avec la nouvelle administration:’’Any sanction against IsraĂ«l would be an extraordinary move’’( »Toute sanction contre IsraĂ«l serait une extraordinaire rĂ©volution ») .  Attendons .  

(Source: Le site de Kalima le 25 janvier 2009)


L’épreuve de Gaza et la faillite de la « communautĂ© internationale »

Publié par Sihem Bensedrine dansActuel, Janvier 25, 2009

Il est de ces conflits armĂ©s dont la particularitĂ© est d’emporter avec eux non seulement des vies humaines et des espoirs déçus, mais aussi l’honneur de communautĂ©s ou d’institutions qui s’y sont compromises. Celui qui oppose aujourd’hui les Palestiniens de Gaza Ă  la machine de guerre israĂ©lienne qui a transformĂ©, depuis maintenant 7 jours, le ciel de Gaza en couvercle de projectiles crachant la mort, est de cette nature. Dans cette Ă©preuve Ă  laquelle est soumis un peuple spoliĂ© de sa terre et de tous ses droits Ă©lĂ©mentaires depuis maintenant 60 ans, on ne peut que constater la dĂ©confiture de ce que l’on nomme communĂ©ment la « communautĂ© internationale », un concept supposĂ© recouvrir l’ensemble des Etats influents de la planĂšte sensĂ©s reprĂ©senter la « conscience » du monde ; une « communautĂ© internationale » qui a tournĂ© le dos Ă  son rĂ©fĂ©rentiel, la dĂ©claration universelle des droits de l’homme, qui, ironie de l’histoire, a elle aussi 60 ans.

<!–[endif]–> Un Etat voyou face Ă  l’impuissance collective AprĂšs avoir reniĂ© lesAccords d’Oslo et bloquĂ© toute issue Ă  une nĂ©gociation de paix juste, IsraĂ«l n’a eu de cesse d’étendre ses colonies, de multiplier les provocations et de grignoter la maigre bande de territoire qu’il concĂ©dait Ă  une « AutoritĂ© palestinienne » (AP) privĂ©e de tout attribut de souverainetĂ© et dont les dirigeants Ă©taient rĂ©duits Ă  quĂ©mander des laissez-passer aux militaires israĂ©liens pour se dĂ©placer en dehors de leur « Bantoustan ».  Ce faisant, il balisait la route Ă  la montĂ©e des radicalismes, l’extrĂ©misme appelant l’extrĂ©misme, et ne laissait d’autre choix Ă  une population excĂ©dĂ©e par les humiliations rĂ©pĂ©tĂ©es que de s’en remettre Ă  ceux qui savaient exprimer ses ressentiments. C’est ainsi que le mouvement islamiste du Hamas arrive au pouvoir Ă  l’issue d’élections dĂ©mocratiques en janvier 2006 ; Ă©lections dont la rĂ©gularitĂ© avait Ă©tĂ© supervisĂ©e par l’Union EuropĂ©enne, faut-il le prĂ©ciser.  Mais IsraĂ«l n’assume pas les consĂ©quences de sa politique de la terre brĂ»lĂ©e et ne se remet pas de l’arrivĂ©e au pouvoir du Hamas ; il parvient Ă  imposer sa politique Ă  l’UE comme aux USA qui s’alignent sur sa politique sans Ă©tats d’ñmes ; A leur tour ils ne reconnaissent pas les rĂ©sultats du scrutin et coupent brutalement les vivres Ă  l’AP vivant  sous perfusion europĂ©enne. Ici la dĂ©mocratie n’a plus cours et l’Etat « voyou » impose sa loi. IsraĂ«l serre encore plus l’étau sur les Palestiniens et soumet La Cisjordanie et Gaza – cette bande longue de 45km et profonde de 10 km et dont plus du tiers est confisquĂ© par les colonies israĂ©liennes – Ă  un rĂ©gime de bouclage le plus sĂ©vĂšre qu’ait connu l’histoire contemporaine. AprĂšs avoir presque achevĂ© la construction d’un mur trois fois plus haut et deux fois plus large que le mur de Berlin (prĂšs de 700 km), IsraĂ«l annexe une partie substantielle de la Cisjordanie, procĂšde Ă  un Ă©niĂšme dĂ©placement de palestiniens (28 000 en 3 ans), aprĂšs avoir dĂ©truit les maisons et arrachĂ© les oliveraies ; tout cela en violation de l’arrĂȘt de laCour internationale de justice (CIJ) Ă©mis le 9 juillet 2004, qui a jugĂ© ce mur illĂ©gal et « contraire au droit international ». Non seulement IsraĂ«l ne dĂ©mantĂšle pas le mur, mais il va resserrer davantage les barrages militaires autour des villes palestiniennes, y enfermant efficacement ses habitants et les transformant en autant de prisons Ă  ciel ouvert, dont les prisonniers purgent une peine indĂ©finie pour un crime dĂ©fini, celui d’ĂȘtre Palestiniens.  Selon l’Office des Nations unies pour les Affaires humanitaires dans les territoires occupĂ©s (OCHA) il existe en mars 2008 pas moins de 546 obstacles physiques  entre check points, barrages routiers et portails. Faut-il prĂ©ciser que ce bouclage des territoires anĂ©antit l’économie palestinienne et rĂ©duit 50% de la population Ă  vivre en dessous du seuil de pauvretĂ©, selon les estimations de la Banque Mondiale. Gaza ne cesse de payer le prix fort pour avoir votĂ© pour un gouvernement qui n’a pas les faveurs de la « communautĂ© internationale » ; IsraĂ«l opte pour la politique de la mort lente en empĂȘchant tout ravitaillement de Gaza en biens essentiels, ne laissant d’autre choix Ă  la population que l’insurrection. EtouffĂ©s, les Gazaouis franchissent en juillet 2008 la frontiĂšre avec l’Egypte au poste de Rafah pour se ravitailler. Au plus fort des bombardements sur Gaza Ă  la fin dĂ©cembre, ce poste restera dĂ©sespĂ©rĂ©ment fermĂ© par l’Égypte, qui a achevĂ© ainsi de se dĂ©shonorer, ajoutant Ă  l’impuissance, lacomplicitĂ© avec la puissance occupante israĂ©lienne. Quant Ă  l’attitude de la Ligue des Etats arabes, il est tout simplement superflu de l’évoquer ; avait-elle besoin de cette guerre pour achever de se discrĂ©diter, ne parvenant mĂȘme pas Ă  convoquer un sommet?  L’occupation de l’Irak l’avait dĂ©jĂ  relĂ©guĂ©e au statut de piĂšce de musĂ©e dont le rĂŽle est de tĂ©moigner du degrĂ© de soumission Ă  la volontĂ© impĂ©riale.   DĂ©bĂącle diplomatique et complicitĂ© ouverte  

 

 
 

 

A la catastrophe humanitaire, rĂ©pond la dĂ©bĂącle diplomatique de ce qu’il est convenu d’appeler la « communautĂ© internationale » qui s’était donnĂ© pour tĂąche, rappelons-le, de rĂ©soudre le conflit israĂ©lo palestinien ! Sans surprise, l’administration Bush condamne les tirs de roquette du Hamas, oubliant jusqu’à l’existence mĂȘme des bombardements israĂ©liens. Le prĂ©sident amĂ©ricain , dans uneallocution diffusĂ©e samedi 3 janvier, « impute au Hamas l’entiĂšre responsabilitĂ© de la situation actuelle et refuse un «cessez-le-feu unilatĂ©ral» qui ne serait pas assorti de mĂ©canismes de contrĂŽle et qui permettrait au Hamas de continuer ses tirs de roquettes sur IsraĂ«l Ă  partir de la bande de Gaza ». Comment appeler ce comportement irresponsable de la part de la premiĂšre puissance mondiale, sinon un blanc seing donnĂ© Ă  IsraĂ«l pour qu’il poursuive ses massacres ! Plus lisse, laprĂ©sidence de l’Union EuropĂ©enne renvoie dos Ă  dos bourreau et victime ; elle commencera par dĂ©noncer « la poursuite des tirs de roquettes visant le territoire israĂ©lien Ă  partir de Gaza » tout en dĂ©plorant « le trĂšs grand nombre de victimes civiles. Se bornant Ă  condamner « l’usage disproportionnĂ© de la force ». Jamais autant que sous la prĂ©sidence française, IsraĂ«l n’a eu de tels privilĂšges avec l’UE qui vient d’accorder lestatut avancĂ© Ă  IsraĂ«l dans le cadre de la politique europĂ©enne de voisinage (PEV). Le 9 dĂ©cembre dernier et sous l’impulsion de la prĂ©sidence française, le principe de « rehausser » les relations entre IsraĂ«l et l’Union europĂ©enne a Ă©tĂ© acceptĂ©. Ce statut place IsraĂ«l au niveau de quasi membre de l’UE. Il est dĂ©sormais associĂ© aux consultations de l’UE sur les problĂšmes stratĂ©giques ; Il participe aux rĂ©unions des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union europĂ©enne ; les responsables du ministĂšre des affaires Ă©trangĂšres israĂ©liens seront invitĂ©s rĂ©guliĂšrement aux comitĂ©s pour la politique et la sĂ©curitĂ© de l’Union. Les experts israĂ©liens seront invitĂ©s systĂ©matiquement dans les comitĂ©s travaillant notamment sur le processus de paix, les droits humains, l’antisĂ©mitisme, la lutte contre le terrorisme et le crime organisé ;  les responsables israĂ©liens seront Ă©galement associĂ©s Ă  la politique Ă©trangĂšre et de sĂ©curitĂ© de l’Union europĂ©enne et participeront aux rĂ©unions du conseil de l’Europe sur l’économie, les finances, les transports, la sĂ©curitĂ©, l’énergie et l’éducation. Ce statut privilĂ©giĂ© Ă©tait supposĂ© donner Ă  l’UE les moyens d’agir sur le conflit israĂ©lo-palestinien, c’est du moins ainsi qu’il avait Ă©tĂ© vendu. On sait aujourd’hui qui influe sur qui et combien l’Union europĂ©enne est impuissante Ă  agir sur la politique israĂ©lienne qui ne lui laisse que le rĂŽle de pompier chargĂ© de reconstruire laborieusement ce que l’armĂ©e israĂ©lienne aura dĂ©truit pour la Ă©niĂšme fois. Faut-il noter que ce « statut avancé » a Ă©tĂ© accordĂ© le mĂȘme jour oĂč l’expert de l’ONU sur les droits humains dans les territoires palestiniens,Richard Falk, DĂ©clarait « Au minimum, un effort urgent devrait ĂȘtre mis en Ɠuvre par les Nations Unies pour appliquer la norme de la ‘responsabilitĂ© de protĂ©ger’ une population civile soumise Ă  une punition collective Ă©quivalent Ă  un crime contre l’humanitĂ© », estimant que « la CPI devrait enquĂȘter sur cette situation afin de dĂ©terminer si les dirigeants civils et militaires israĂ©liens responsables du siĂšge de Gaza ne devraient pas ĂȘtre inculpĂ©s et poursuivis pour violation du droit pĂ©nal international. » Quant Ă  l’ONU qui a collectionnĂ© le plus grand nombre de rĂ©solutions sur la Palestine restĂ©es lettres mortes et dont les bĂątiments Ă  Gaza avaient Ă©tĂ© la cible des bombardements israĂ©liens, elle ne sera mĂȘme pas capable d’adopter une rĂ©solution du Conseil de sĂ©curitĂ© prĂ©sentĂ©e par le groupe arabe condamnant les violences des deux cĂŽtĂ©s ! Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’ONUBan Ki-moon dĂ©clarera « J’ai condamnĂ©, Ă  mainte reprises les tirs de roquettes du Hamas visant IsraĂ«l. Tout en admettant le droit Ă  l’auto-dĂ©fense d’IsraĂ«l, je condamne aussi IsraĂ«l pour avoir recouru Ă  la force de maniĂšre excessive dans la bande de Gaza ». On est loin de la fermetĂ© des propos du rapporteur spĂ©cial sur les droits humains dans les territoires palestiniens et gageons que rien ne sera entrepris avant l’extermination d’une grande partie de ce qui reste de population Ă  Gaza avec l’attaque terrestre. Aujourd‘hui la « communautĂ© internationale » a achevĂ© de se dĂ©shonorer et ne peut plus prĂ©tendre Ă  reprĂ©senter la conscience du monde ; Heureusement que cette conscience existe encore et s’est exprimĂ©e Ă  travers les manifestations d’hommes et de femmes libres, qui sont sortis ce samedi 3 janvier dans les rues des principales villes du monde, pour dire non Ă  ce crime contre l’humanitĂ©. Les peuples n’ont plus foi dans les institutions officielles qui rĂ©gissent la planĂšte et cette situation est extrĂȘmement dangereuse pour la stabilitĂ© et la paix dans le monde. Est-ce que ceux qui prĂ©sident aux destinĂ©es de l’Europe et des USA sont conscients qu’ils ne sont pas en train de dĂ©fendre leurs intĂ©rĂȘts, ni ceux de la «communautĂ© internationale», mais ceux d’une poignĂ©e d’extrĂ©mistes du Likoud ?

(Source: Le site de Kalima le 25 janvier 2009)


Bombardez- moi : je suis arabe

Par Hechmi GHACHEM Maintenant que la guerre est finie, qu’allons- nous faire de tous ces jours, de toutes ses nuits oĂč nous n’existions plus, oĂč nous sommes retombĂ©s dans l’oubli ? Cela fait des siĂšcles que nous n’existons que par la guerre. Combien de croisades avons-nous subies ? Combien de reprĂ©sailles, de ratissages, de liquidations en masse, ou de tentatives d’Ă©radications toujours avortĂ©es, mĂȘme si le prix Ă  payer a souvent Ă©tĂ© celui du sang versĂ©, de la torture, de villages et de douars rasĂ©s, des villes nouvellement construites, rapidement dĂ©truites et toujours ressuscitĂ©es. Qu’allons- nous faire aprĂšs la guerre ? Attendre la suivante. Car nous la demandons de toutes nos forces. Si le monde nous hait Ă  ce point, c’est que nous sommes haĂŻssables. Si les Français, les Anglais, les AmĂ©ricains, les « TsahĂ©liens » nous bombardent, c’est que nous sommes bombardables. Alors, s’il vous plaĂźt, ne prolongez pas trop longtemps cette trĂȘve factice, et pressez-vous de me bombarder, oĂč que je sois. A Rabat, Ă  Alger, Ă  Tunis, Ă  Tripoli, au Caire, Ă  Beyrouth, ou dans n’importe quelle autre capitale de ce corps, mille fois mutilĂ©, mille fois brĂ»lĂ©, et mille fois guĂ©ri de ses blessures et sorti de ses cendres. Ce monde qu’on appelle le monde arabe, qui existe sans exister, qui subit les guerres sans les dĂ©clarer, et qui rĂ©siste, malgrĂ© ses ennemis ancestraux et surtout malgrĂ© ses faux frĂšres. Alors que, les chaĂźnes publiques françaises font de leur mieux, pour se disculper, de la prise de position honteuse et irrĂ©cupĂ©rable qui fut la leur tout au long des terribles Ă©vĂšnements de Gaza, en tentant de mĂ©nager et le loup et l’agneau. Alors que Tsahal fanfaronne en dĂ©clarant qu’elle avait atteint ses buts, et que Hamas dĂ©clare, Ă  tue-tĂȘte qu’il avait gagnĂ© la guerre, nous affirmons que les seuls Ă  avoir gagnĂ© la guerre sont les morts. Parce que les morts n’ont plus besoin de mots, plus besoin de sang, plus besoin de maisons, plus besoin de leçons, et surtout parce qu’ils sont au-dessus de toute manipulation. Les morts ne sont pas sous les dĂ©combres, ne sont pas sous terre. Ils voguent dans le ciel, Ă  des annĂ©es-lumiĂšre au-dessus des faucons, des aigles, et des avions militaires. Les morts ne disent rien. Et ne donnent pas leurs avis lors des dĂ©bats tĂ©lĂ©visĂ©s ou sur les ondes radiophoniques. Les morts voguent au-dessus de nous pour nous prĂ©server des bombes et du soleil. Et quelque fois, ils pleurent comme on pleure, quand on a perdu sa maman. Car, une maman n’a pas d’Ăąge, n’est-ce pas ? La patrie non plus. Alors, ne tardez pas s’il vous plaĂźt. Sortez de votre rĂ©serve. Et bombardez-moi, rien qu’une fois… encore une fois. Car, ce n’est qu’en Ă©tant mort que je peux, encore une fois, me mettre debout, et vous balancer en pleine tronche : JE SUIS LE MAURE… Je suis Arabe. Et mĂȘme si j’ai perdu toutes les guerres, je vous ai toujours vaincus. Je marche de travers, Ă  contre-sens de l’Histoire, Ă  contre-courant de toutes les vagues, de toutes les mers. Je suis le fantĂŽme du vide, le prince du dĂ©sert ; celui qui n’obĂ©it qu’aux douceurs de la nuit, parce que toutes les nuits sont belles, hormis celles que vous souillez, de vos bombes phosphorigĂšnes. Ce n’est ni Hamas, ni Tsahal qui ont gagnĂ© cette guerre. Cette guerre qui n’est mĂȘme pas une guerre. Mais une maniĂšre exceptionnelle de mater une prison, hermĂ©tiquement verrouillĂ©e, peuplĂ©e de crĂ©atures, prisonniĂšres de leur destin, prisonniĂšres de leurs maĂźtres, prisonniĂšres de leurs voisins, prisonniĂšres de leurs frĂšres, et prisonniĂšres de leurs ennemis : voisins, et lointains. C’est connu, depuis la nuit des temps : l’Histoire a toujours Ă©tĂ© Ă©crite par ceux qui gagnent la guerre. Les perdants en sont absents. Ils n’ont donc aucun mot Ă  dire. Que les Turcs se relĂšvent et parlent de la Grande Porte Sublime, en rappelant aux juifs, que l’empire Ottoman les a toujours sauvegardĂ©s. Que les Perses menacent d’un chaos total, Olmert et ses coreligionnaires, ne peut que rĂ©veiller et fortifier la conviction qu’ont les peuples arabes, de ne pouvoir sortir des sous-sols nausĂ©abonds de l’Histoire, qu’en comptant sur eux-mĂȘmes. Car ce n’est ni Tsahal, ni Hamas qui ont gagnĂ© la guerre. Cette guerre a rĂ©veillĂ© les peuples qui Ă©taient, non seulement Ă©crasĂ©s par leurs ennemis, mais surtout par ceux qui les commandent. Depuis la chute de Grenade, les Arabes n’ont plus jamais Ă©tĂ© commandĂ©s par des Arabes. MĂȘme si les rĂ©gimes qui ont Ă©mergĂ© aprĂšs les mouvements de libĂ©ration nationale, donnent la fĂącheuse impression, dans leur majoritĂ©, d’ĂȘtre des rĂ©gimes arabes, alors qu’ils ne sont en rĂ©alitĂ©, que des rĂ©gimes contre les Arabes, cautionnĂ©s par les puissances qui ne tolĂšrent l’existence arabe, que parce que cette existence est tenace. Non, ce n’est ni Tsahal, ni Hamas qui ont gagnĂ© cette guerre. Ce sont les peuples arabes. Alors, s’il vous plaĂźt, bombardez-moi encore une fois. Rien qu’une fois. Car, c’est ma mort qui enfante ma vie. Aucun enfant n’est mort Ă  Gaza, aucune maison n’a Ă©tĂ© dĂ©truite Ă  Gaza. Il n’y a eu aucun drame Ă  Gaza. Il n’y a pas de Palestiniens Ă  Gaza. Il y a pire que tout cela. Il y a le cƓur de ce grand corps malade, qui bat, qui rebondit, et qui combat. Le peuple arabe est encore appelĂ© Ă  combattre, pour sauvegarder son existence. Comment, avec quelles armes et contre qui ? Maintenant qu’il n’a plus aucun ennemi. Ou du moins, aucun ennemi valable. Car tous les masques sont tombĂ©s, le peuple arabe est appelĂ© Ă  combattre tous les dĂ©mons qui l’habitent. Il est appelĂ© Ă  s’auto-Ă©radiquer, pour se lever et jeter ses vielles babouches, Ă  la face d’un monde sclĂ©rosĂ©. Alors, bombardez-moi, bombardez-moi encore une fois. Je n’attends que cela. H.G (Source : « Le Temps Lundi » (Hebdomadaire – Tunis), le 26 janvier 2009)

 

The former Cat Stevens performs song for Gaza

 
Associated Press, le 26 janvier 2009 Ă  16h01 By ARON HELLER, Associated Press Writer Aron Heller, Associated Press Writer – 7 mins ago JERUSALEM – The musician formerly known as Cat Stevens released a charity song on Monday to help the children of Gaza. The United Nations said the London-born Yusuf Islam recorded a rendition of the George Harrison song « The Day the World Gets Round, » along with the German bassist and former Beatles collaborator Klaus Voorman. All proceeds from the song will be donated to the U.N. agency in charge of Palestinian refugees, UNRWA, and to the nonprofit group Save the Children to be directed to aiding Gaza residents. Gaza officials say 280 of the 1,285 Palestinians killed in the three-week Israeli offensive were children. Children make up 56 percent of Gaza’s 1.4 million people. The offensive aimed at stopping rocket fire by Gaza’s Hamas rulers into southern Israel. Islam explained on his Web site that he hoped the song would « help remind people of the immense legacy of love, peace and happiness we can share when we get round to looking at mankind’s futile wars and prejudices, and start to change our foolish ways. » UNRWA said the donation would help it continue its vital work in the Gaza Strip. « This is a fantastically generous act and we hope to reach new audiences in bringing a message of hope at a time when Gaza so badly needs it, » said Christopher Gunness, an UNRWA spokesman. Cat Stevens sold 60 million albums in a prolific musical career that included the hit songs « Wild World, » « The First Cut is the Deepest » and « Peace Train. » In 1977, he converted to Islam, changed his name and largely distanced himself from popular music. Israeli authorities have barred Islam twice from entering the country on suspicion he gave money to charity groups linked to Islamic militants. He has denied the accusation. He raised controversy in 1989 by making comments construed as supporting Iran’s Islamic edict calling for the death of author Salman Rushdie. He said later he was misunderstood. Throughout the years, Islam recorded a handful of spoken word records on Islamic topics, some with percussion. In 2006, he made a mini-comeback to pop music recording his first album since his conversion titled « An Other Cup. »

Albanie: les musulmanes pourront garder le foulard sur les photos d’identitĂ©

 
AFP, le 23 janvier 2009 Ă  18h32 TIRANA, 23 jan 2009 (AFP) -Les autoritĂ©s albanaises ont dĂ©cidĂ© de permettre aux musulmanes de garder le foulard sur les photos destinĂ©es aux cartes d’identitĂ© et aux passeports biomĂ©triques, a annoncĂ© vendredi le ministĂšre albanais de l’IntĂ©rieur. “Les femmes musulmanes auront le droit d’ĂȘtre photographiĂ©es avec leur foulard pour la carte d’identitĂ© et le passeport biomĂ©triques”, a dĂ©clarĂ© le ministre albanais de l’IntĂ©rieur, Ferdinand Poni, Ă  l’issue d’un entretien avec des reprĂ©sentants de la communautĂ© musulmane d’Albanie. Ces reprĂ©sentants avaient protestĂ© jeudi contre le refus initial des autoritĂ©s de permettre aux femmes de porter le foulard sur les photos de leurs piĂšces d’identitĂ©. “Les autoritĂ©s albanaises et les reprĂ©sentants de la communautĂ© musulmane se sont mis d’accord que le foulard ne cache pas le visage et le front”, a dĂ©clarĂ© Ă  l’AFP le porte-parole du ministĂšre de l’IntĂ©rieur Fatmir Konja. Les lois appliquĂ©es dans certains pays, dont la France, exigent que sur les cartes d’identitĂ© le visage soit photographiĂ© de face et que la tĂȘte soit dĂ©gagĂ©e, sans aucun objet qui en dissimulerait la totalitĂ© ou une partie. L’Albanie est un pays majoritairement musulman avec d’importantes minoritĂ©s orthodoxe et catholique. La sociĂ©tĂ© française Sagem SĂ©curitĂ© avait Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©e en septembre dernier par le ministĂšre albanais de l’IntĂ©rieur, Ă  l’issue d’un appel d’offres international, pour rĂ©aliser ces cartes d’identitĂ© et passeports biomĂ©triques.
 

L’important c’est d’exister, l’important.

Par Nour el Hoda Beaucoup de tunisiens encore  , coupĂ©s des rĂ©alitĂ©s  du monde par la violence et les censures de la dictature ,croient , que la dĂ©mocratie est mauvaise pour la vie morale dans notre pays, pour son quotidien tout court , et c’est ainsi , comble  de l’ignominie, que les opposants dĂ©mocratiques tunisiens,  sont dĂ©signĂ©s par les services de ben Ali,  comme  des aigris qui ternissent l’image de la Tunisie , et par une certaine rĂ©action revancharde comme des aventuriers , alors qu’ils sont l’honneur Ă©vident de la Tunisie  ,leur engagement est salutaire , c’est   une opposition crĂ©dible par les diffĂ©rences et les statures de ses animateurs, espĂ©rons que cette dynamique perdure, espĂ©rons qu’elle s’amĂ©liore, espĂ©rons qu’elle s’unisse, du moins sur l’essentiel , et ne rend pas les armes Ă  cause des Ă©ternels  bisbilles  et autres ego dĂ©mesurĂ©s qui Ă©touffent  quelques uns , Ă  cause aussi des nuisances de quelques uns et de quelques unes qui s’imaginent qu’ĂȘtre opposant Ă  une dictature, c’est un acquis confortable, qui ignore le travail politique en ce qu’il a de plus contraignant et plus lourd , ces gens  Ă  qui trop facilement on Ă  permis dans le premier cercle de l’opposition dĂ©mocratique Ă  parler en son nom , d’une façon unilatĂ©rale et sans la moindre concertation Ă  en ĂȘtre les porte-parole  « officiel » et « officieux » , comme si c’était  une mission Ă  donner Ă  n’importe qui , et malheureusement elle fut donnĂ©e, quelques fois,  Ă  n’importe qui  , initiative irresponsable qui par la rĂ©putation de ces personnes, ainsi nommĂ©es ,   salira le mouvement dans son ensemble et fera fuir plus qu’un , ça c’est sĂ»r. Les permissivitĂ©s dont usent certains  sans aucun consensus ,  imposent Ă  la longue un prix  exorbitant Ă  nous tous , il n’est pas question, sous le fallacieux prĂ©texte  de la gravitĂ© de la situation , d’oublier les nuisances mortelles de certains et certaines impostures,en tant que dĂ©mocrates, nous devons donner l’exemple Ă  l’opinion publique tunisienne et internationale, c’est le sens mĂȘme des responsabilisassions politiques et sociales , qui doivent clairement se formuler, pour espĂ©rer une vĂ©ritable mobilisation des tunisiens . et pire, ne pas ĂȘtre clair,  c’est faire fuir beaucoup de bonnes volontĂ©s ,c’est aussi  faire le jeu de la dictature qui excelle dans le pourrissement , et c’est tout simplement anti-dĂ©mocratique.Ce genre de pratique, le choix  unilatĂ©ral de l’action individuelle, le clanisme,  Ă  l’échelle profane,  ravalent les relations  publiques , humaines , naturelles au degrĂ© zĂ©ro de la conscience politique  , ce fut souvent  le cas   dans les façons de faire  de l’opposition tunisienne , ou du moins de certains  de ses membres, il est temps que cela change sous peine de pĂ©ricliter dans les sales habitudes  de la rhĂ©torique et de la dĂ©magogie. Dans une autre  perspective, pour parler de choses plus importantes, mais personne n’est dupe du cirque qui se trame Ă  Tunis depuis toujours, on ne peut qu’espĂ©rer que les « Ă©lites » de l’opposition dĂ©mocratique tunisienne et leur entourage ne soient pas naĂŻfs, et ne tombent pas  dans ce genre de piĂšges  grossiers , des faux compromis et autres compromissions, en vue des Ă©lections truquĂ©es de 2009 organisĂ©es par la dictature et le RCD,  dans un tel cas,  ils ne doivent plus s’étonner  du pourquoi de l’attentisme et de l’indiffĂ©rence des tunisiens . Une dĂ©mocratie Ă  l’échelle de notre minuscule pays , ne peut-ĂȘtre que dans une sociĂ©tĂ© libĂ©rale , sociale et  libĂ©rale, parce que la culture et l’histoire , une sociĂ©tĂ© tunisienne moderne , dĂ©barrassĂ© de la dictature , ne devra pas tomber vers  le  consommer davantage de capital social qu’elle n’en produit , pour rĂ©fĂ©rence Ă  FUKUYAMA,  qui a sur cette question un point de vue assez juste , mais aussi il s’agit  pour l’opposition dĂ©mocratique  de donner Ă  la future dĂ©mocratie tunisienne telle qu’il l’a conçoivent  dans leurs diffĂ©rents projet ,un visage transparent ; sans jamais perdre de vue  qu’il ne faut pas donner aux tunisiens de fausses illusions . Ne pas leur dire la vĂ©ritĂ© et leurs vĂ©ritĂ©s ,   qui seront les seules vĂ©ritĂ©s  qui tiendront Ă  bout de bras une Tunisie sinistrĂ©e par les mĂ©faits de la dictature , ne pas leurs dire la rĂ©alitĂ© des sacrifices qu’ils auront encore Ă  faire  pour redresser le pays et ainsi pĂ©renniser la dĂ©mocratie , la dĂ©mocratie qui se mĂ©rite bien sĂ»r ,  mais qui coĂ»te chĂšre aussi sur tous les plans , surtout quand comme dans notre cas , nous devons rĂ©pondre Ă  un incroyable dĂ©ficit moral et matĂ©riel , et un endettement  diabolique  qui rĂ©sulte de la gabegie et du pillage systĂ©matique de la Tunisie  , et ce depuis l’indĂ©pendance , Bourguiba  comme ben Ali sont liberticides et irresponsables , nous payons et nous continuerons encore Ă  payer leurs crimes sur le plan humain , ainsi que sur le plan matĂ©riel, ne pas ĂȘtre  honnĂȘte Ă  ce niveau avec le peuple tunisien, c’est  lui prĂ©parer un avenir de fureurs et de tumultes, Ă  cĂŽtĂ© du quel, la dictature  ne serait qu’un moindre mal  . Il faut ĂȘtre pragmatique,  et ne pas pour des calculs politiciens , tromper les citoyens, notre consommation  dans une future dĂ©mocratie , il faut le dire et insister lĂ -dessus, doit ĂȘtre basĂ©e sur un capital Ă©conomique rĂ©el pour sauvegarder sur le long terme  le capital social , ceci passera bien sĂ»r par des dĂ©cisions impopulaires et restrictives , mais la transparence dĂ©s maintenant des programmes et des projets Ă©vitera certainement au bloc dĂ©mocratique dans son ensemble  les dĂ©chirements futures. Aujourd’hui en Tunisie , des  rĂ©alitĂ©s catastrophiques tels que la passivitĂ© , la perte de confiance en soi , le mĂ©pris  des institutions  vidĂ©es de leurs sĂšves et leurs sens par la dictature , cette rĂ©duction flagrante depuis cinquante ans du pĂ©rimĂštre de confiance  gĂ©nĂ©rale dans le pays , l’augmentation de l’indigence , de la misĂšre , de la solitude et bien Ă©videmment de la criminalitĂ© , l’éclatement des familles et des liens de parentĂ©s ,  l’affaiblissement des repĂšres culturels et citoyens  , qui existaient sous le protectorat français ,en ces temps lĂ  ,  nous Ă©tions un peuple occupĂ©s par une puissance Ă©trangĂšre et nous n’acceptions pas ses normalisations , tous ces Ă©piphĂ©nomĂšnes  suggĂšrent  des Ă©ventualitĂ©s dĂ©rangeantes pour la dictature arrivĂ©e Ă  ses limites , mais pas pour elle seulement. Une chose qui me semble bien difficile,pour nous tous  , mis devant  les rĂ©alitĂ©s  de notre pays ,  c’est d’arriver Ă  comprendre et mĂȘme voir les liens entre les situations, les causes, les consĂ©quences, les mĂ©thodes utilisĂ©es et leur sens par la dictature tunisienne  ,cela est frappant autant que notre cĂ©citĂ© et se vĂ©rifie tous les jours , cette dictature est plus que faible , sa seule et grande force  elle la puise Ă  satiĂ©té  dans nos errements et nos suffisances . Si on n’arrive pas Ă  mettre de l’ordre dans nos rangs et Ă  clarifier les positions,  Ă©tablir les prioritĂ©s et les logiques, dĂ©finir une ligne de conduite et une stratĂ©gie, lĂ  maintenant, pendant   que le fer est dans le feu , oui penser tout de suite et illico presto  Ă  l’aprĂšs dictature,  et comment bonifier et les mouvements sociaux, la plus art spontanĂ©s, comme ceux du bassin minier par exemple ,on peut dire qu’on aura plutĂŽt rĂ©gressĂ©. LĂ  , nous sommes entrĂ©s dans la perspective d’un combat de longue haleine avec la dictature , maintenant que nous avons rĂ©ussi plus ou moins Ă  faire tomber certains masques , Ă  avoir quelques atouts , ils nous faut assumer  jusqu’à la dĂ©faite totale de  rĂ©gime horrible et abject.  Ce nouveau visage et statut de l’opposition dĂ©mocratique , du bloc dĂ©mocratique, ne pourra ĂȘtre que par  la bonne volontĂ© de TOUTES se composantes, et assumer le combat pour la libertĂ©s de TOUS les tunisiens . Comment en effet ĂȘtre un tant soit peu efficace, si l’on n’arrive mĂȘme pas Ă  cerner la machine qui nous Ă©crase, impossible de trouver/crĂ©er le grain de sable, sans connaĂźtre les rouages de cette machine, sans savoir et reconnaĂźtre  dĂ©jĂ  qu’il existe une machine organisĂ©e ,  structurĂ©e,  qu’il faut obliger Ă  sa propre recomposition par la multiplication des fronts  et des revendications. De plus en plus, il semble Ă©vident que le fameux « miracle tunisien «  est une de ces machines qui a Ă©tĂ© savamment construite de toutes piĂšces… Demandez au tunisien  de vous le  dĂ©crire ce miracle  et il  vous rĂ©pondra : « dessine-moi un mouton… non, un Dinosaure » !!! Ils ont  beau se tourner de tous les cĂŽtĂ©s, se prendre des maux de tĂȘte pas possible, des torticolis existentialistes, personne en Tunisie n’est capable de dessiner ce « miracle tunisien » !!!!C’est un grand vide sidĂ©ral  qui pompe l’oxygĂšne de tout un pays , et lui donne des cauchemars suicidaires. En tous les cas, il est clair qu’une partie des rouages est visible ,dans la façon de gĂ©rer et d’appauvrir sur tous les plans la grande  majoritĂ© des tunisiens ,dans cette sociĂ©tĂ©s tunisienne dites Ă©mergente.Les failles  sont Ă©normes dans le systĂšme , l’opposition pour une fois unie les a drĂŽlement accentuĂ©es pendant le drame du bassin minier, et son lot habituel d’injustices et de crimes, s’arrĂȘter en si bon chemin , c’est donner du caviar pour les porcs. La dĂ©mocratie des partis  , la presque , qui semble exister aujourd’hui  au sein des courants qui forment le bloc dĂ©mocratique , doit absolument en ces temps d’incertitude, pour avoir une grande chance de nous dĂ©barrasser de ben Ali, devenir la DĂ©mocratie du peuple  tunisien.Exit cette dĂ©mocratie branlante des notables , celles plus ou moins versatiles des partis , notre fidĂ©lité  et notre vision dĂ©mocratique , du moins Ă  cette Ă©tape, ne doit ĂȘtre fidĂšle qu’au peuple tunisien , avec la dĂ©mocratie du peuple,  une volatilitĂ© nouvelle doit absolument apparaĂźtre pour pĂ©renniser la crĂ©dibilitĂ© des revendications , et  donner une autre dimension au bloc  dĂ©mocratique unifiĂ©.

 

 

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