TUNISNEWS
8 ème année, N° 3046 du 24.09.2008
Audition au Parlement Européen
Communiqué du FDTL suite à condamnation de Zakia Dhifaoui
Allocution de Mohieddine Cherbib au rassemblement devant l’Ambassade de Tunisie le 23 septembre 2008
Communiqué de la CGT: Pour des droits en Tunisie
La LDH solidaire avec Mouhieddine Cherbib et avec la FTCR face à l’intimidation politico-judiciaire de la dictature tunisienne Yahyaoui Mokhtar: L’été tunisien Global Voices Advocacy: Tunisia: 404 not found Déclaration de Abdel Wahab Hani, au nom de la CADH, devant le Conseil des droits de l’homme Le Temps: Crise de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme : Interview de Salah Zeghidi, membre du comité directeur Le Temps: Indice de perception de la corruption – La Tunisie 62ème (elle perd une place) sur 180 pays… Reuters: La corruption est un ‘désastre humanitaire’ – ONG AFP: La corruption tue, avertit l’ONG Transparency international Al-Qaida in North Africa issues new threats AFP: Centre de lutte antidrogue en Méditerranée pour ‘aller plus loin, plus fort’ (Alliot-Marie) AP: Pierre-Philippe Pasqua définitivement condamné à un an ferme AFP: Afrique du Sud: le président Mbeki quitte ses fonctions jeudi, évincé par son parti
Audition au Parlement Européen, le 18 septembre 2008, sur la politique européenne de voisinage devant la Sous-commission des droits de l’homme. L’exemple de la Tunisie.
Intervention de Kamel Jendoubi, président du Réseau Euro méditerranéen des droits de l’homme
La Tunisie et l’Union Européenne (UE) ont établi conjointement en juillet 2005 un Plan d’Action (PA) qui couvre une période allant jusqu’à 2010. Il a été élaboré dans le cadre de la politique européenne de voisinage (PEV) qui a fixé des « objectifs ambitieux fondés sur l’attachement, réciproquement reconnu, à des valeurs communes comprenant la démocratie, l’Etat de droit, la bonne gouvernance et le respect des droits de l’homme, les principes de l’économie de marché, le libre-échange, le développement durable ainsi que la réduction de la pauvreté et le renforcement des réformes politiques, économiques, sociales et institutionnelles». Ayant pour objectif d’approfondir les relations entre la Tunisie et l’UE dans tous ces volets politiques, sociales culturelles et scientifiques ainsi qu’en matière de sécurité et d’environnement, le plan d’action a établi un large éventail de priorités dans tous les domaines correspondant aux champs d’application de l’Accord d’association, entré en vigueur en 1998, parmi lesquelles une attention particulière devrait être accordée, notamment, à : – la poursuite de la consolidation des réformes garantissant la démocratie et l’Etat de droit – le renforcement du dialogue politique et de la coopération notamment en matière de démocratie et de droits de l’homme, de politique étrangère et de sécurité, et de coopération dans e domaine de la lutte contre le terrorisme en tenant compte du respect des droits de l’homme ; – la coopération en matière d’emploi et de politique sociale et le rapprochement progressif de la législation tunisienne des normes de l’UE Après de longues négociations, un sous comité sur «droits de l’homme et démocratie» a été mis en place : il s’est réuni pour la première fois en novembre 2007. La seconde réunion de ce sous comité est prévu le 17 octobre 2008 et sera suivi par la réunion du Conseil d’association UE- Tunisie le 11 novembre 2008. Par ailleurs, la Tunisie a participé à la conférence de Paris qui a lancé l’Union pour la Méditerranée. Mais les droits de l’homme ne font pas partie des projets prévus par cette nouvelle Union ni d’ailleurs l’implication de la société civile. Madame La présidente, mesdames et messieurs : Nous allons nous intéresser, dans la présente intervention, en particulier aux actions en matière de DH inscrites dans le chapitre «Dialogue politique et réforme (point 2.1) » avec ses trois volets : La démocratie et Etat de droit ; Le Respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales ; Les droits sociaux fondamentaux et les normes fondamentales du travail. Ce dernier point prend une dimension particulière à la lumière des récents événements douloureux qui se sont déroulés dans le bassin minier du sud est tunisien De manière générale, on constate peu de progrès durant les 3 dernières années dans le respect des droits de l’homme et les objectifs du PA sont loin d’être atteints. La situation s’est même détériorée dans certains domaines (telle que la liberté d’expression, la liberté association, la liberté d’information).On peut par ailleurs noter un certain progrès dans le domaine de la lutte contre la violence contre les femmes et celui de l’action en faveur de l’égalité de traitement entre l’homme et la femme. De l’avis même de la Commission Européenne, (voir le rapport de suivi Tunisie, relatif à la mise en œuvre de la politique européenne de voisinage en 2007), un avis pourtant formulé en termes diplomatiques «l’essentiel reste à faire pour attendre les objectifs fixés, notamment, en matière des libertés d’association et d’expression et de réforme et de modernisation de la Justice ». Cette évaluation, plus complète, constitue une avancée par rapport à celle faite en 2006. Notant en particulier l’évocation de la question de la corruption de manière plus explicite. C’est la raison pour laquelle nous encourageons la Commission à établir des rapports plus complets afin qu’ils deviennent de véritables outils d’évaluation. 1- Le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales : Faute de temps nous n’allons pas aborder toutes les violations dont sont victimes les acteurs de la société civile, les défenseurs des droits de l’homme et de la démocratie telles que les restrictions à la liberté de réunion, les entraves à la liberté de mouvement, les représailles fiscales, les agressions physiques, les intimidations et les humiliations… La liberté d’association et d’expression connaît des « entraves considérables » de l’avis même de la Commission. Il en est de même dans le domaine des médias et de l’information ». Nous allons insister en particulier sur les éléments suivants : – Dans la période allant de sept 2007 à sept 2008 aucune mesure législative ou réglementaire n’est venue améliorer la situation de la liberté d’association en Tunisie. Les statistiques officielles font état de 9205 associations en 2008 (chiffre arrêté en avril 2008 par l’IFIDA, le Centre- gouvernemental- d’information, de formation, d’études et de documentation sur les associations). Seules une dizaine sont réellement autonomes. – Aucune association indépendante n’a été autorisée à exister légalement depuis… 1989. Des associations telles que le Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT), Liberté et Equité, Association internationale de soutien aux prisonniers politiques (AISPP), Association de lutte contre la torture en Tunisie (ALTT) bien qu’ayant accompli les formalités pour l’obtention du récépissé n’ont pu bénéficier de leur droit à être reconnues. Lors de l’examen du cinquième rapport périodique de la Tunisie devant le Comité des droits de l’homme ( en mars 2008), celui-ci s’est montré préoccupé par les « informations selon lesquelles un nombre très imité d’associations indépendantes a été officiellement enregistré par les autorités et , qu’en pratique, plusieurs associations de défense des droits de l’homme dont les objectifs et les activités ne sont pas contraires au Pacte rencontrent des obstacles dans l’obtention d’un tel enregistrement » – Les ONG indépendantes reconnues comme la LTDH (Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme) , l’ATFD( association tunisienne des femmes démocrates) et l’AFTURD (association des femmes tunisiennes pour la recherche sur le développement ) connaissent des restrictions sévères de leurs activités. Les plus récentes concernent le filtrage des sites web et le contrôle de la messagerie électronique. – Les trois associations susmentionnées ont été contraintes de lancer un appel commun le 13 septembre 2008 alertant l’opinion nationale et internationale : « Nous sommes sérieusement handicapés dans notre travail depuis des mois. Nos mails sont devenus inaccessibles et quand ils le deviennent ils sont invisibles, illisibles et avalés. Malgré les différentes vérifications et réclamations auprès des différents services de l’Internet et des Telecom, les blocages des mails de nos associations et des mails personnels perdurent : il ne s’agit ni de problèmes techniques ni de problèmes de connexion mais bel et bien d’un contrôle de la société civile tunisienne autonome. Nous déplorons cette forme pernicieuse de censure qui bloque nos activités au quotidien. Nous faisons appel à tous nos partenaires pour prendre en considération cette situation de verrouillage et être compréhensifs des retards répétitifs de nos feed-back ». – Par ailleurs, les autorités ont bloqué depuis plusieurs mois les sites de partage (You tube et Dalymotion..). Le réseau social Facebook où des acteurs politiques et associatifs ont crée leurs pages est lui aussi objet de surveillance et parfois de blocage. – La chaîne privée de télévision satellitaire «El Hiwar» (le dialogue) qui émet une heure par jour a été l’objet de campagne d’intimidation : ses correspondants ont subi 10 agressions au moins en un an et la confiscation illégale de 13 caméras. Son correspondant dans la région du bassin minier de Gafsa, Fahem Boukadous est en ce moment recherché par les autorités. Son directeur, Taher Belhassine est l’objet d’une surveillance policière constante et a du quitter provisoirement la Tunisie. – La LTDH se trouve actuellement dans une situation particulièrement grave : la plus ancienne des ONG africaine de défense des droits de l’homme est totalement paralysée : à l’exception du siège qui reste accessible uniquement aux membres du comité directeur sous le contrôle permanent de la police, tous les locaux des sections de la Ligue ont été fermés et sont sous surveillance policière permanente. Rappelons par ailleurs que les autorités tunisiennes ont bloqué (depuis 2006) les fonds accordés par la Commission européenne dans le cadre de l’Initiative européenne pour la démocratie et les droits de l’homme – De 2005 à 2007 plus de 1300 personnes ont été poursuivies dans le cadre de la loi du 10 décembre 2003 contre le terrorisme. Tous les témoignages des ONG tunisiennes comme ceux des ONG internationales font état de la pratique systématique de la torture, des violations des droits à la défense, de la protection des tortionnaires par l’institution judiciaire. (confère les deux rapports d’Amnesty international d’une part et celui du Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme (CRLDHT) et de l’Association de lutte contre la torture en Tunisie (ALTT) d’autre part) 2- la réforme de la justice : C’est d’ailleurs, en matière de réforme de la justice que le bilan du PA est pour le moyen très faible. Les objectifs (énumérés ci-dessous) sont certes positifs, mais soit ils sont limités à des aspects techniques et donc pas de nature à entraîner ni à appuyer une réforme de fond de la justice tunisienne, soit (dernier objectif) trop généraux. Il n’y a par ailleurs pas de calendrier, ni d’objectifs spécifiques précis, ni réellement d’obligation contraignante : a. Le renforcement de l’efficacité des procédures judiciaires et le droit à la défense; b. La consolidation des initiatives existantes dans le domaine de la réforme pénale; c. L’amélioration des conditions de détention et de vie carcérale, notamment celles relatives au placement des mineurs, et le soutien aux droits des détenus ; la formation du personnel pénitentiaire ; le développement des mesures alternatives à l’emprisonnement ; la formation et réinsertion dans la société d. La poursuite et le soutien à la réforme du système judiciaire notamment en matière d’accès à la justice et au droit et de la modernisation du système judiciaire. Le Plan d’Action n’inclut aucun objectif traitant d’une manière directe et suffisante la question clé de l’indépendance de la justice. Celle-ci nécessiterait une réforme constitutionnelle ainsi qu’une réforme profonde des conditions de son fonctionnement (réforme de la composition et du rôle du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) ; réforme des conditions de sélection, formation et nomination des magistrats ; garanties des juges ; réforme de la gestion de la carrière des magistrats et respect des garanties, etc.) Concernant les projets sur le terrain, la coopération UE-Tunisie en matière de réforme judiciaire n’a rien donné de tangible à ce jour. C’est vrai pour le programme MEDA de 22 millions € où les projets envisagés ont été systématiquement vidés de toute composante de nature à contribuer au renforcement de l’indépendance de la justice (12 millions sont destinés à la seule informatisation des tribunaux ; seuls 4 millions € sont consacrés à des activités de formation des juges et des personnels des tribunaux, pour lesquelles les autorités tunisiennes ont manifesté leurs réticences à ce qu’elles incluent la question des normes internationales des DH). C’est encore plus vrai pour les projets IEDDH (initiative européenne pour la démocratie et les droits de l’homme) où l’on constate un blocage total : le dernier projet incluant la société civile et portant sur l’indépendance de la justice ou la réforme judiciaire remonte à 2003 avec le projet de la LTDH. Il y a en fait une exclusion presque totale de la société civile de la question de la réforme judiciaire. Certains faits illustrent l’emprise de plus en plus grande du pouvoir politique sur la justice et l’absence de progrès dans ce domaine : – La question de la liberté d’association des magistrats tunisiens qui continue à être bafouée : la crise autour de l’Association des magistrats tunisiens en 2005 et le fait que 3 ans après, les membres des instances légitimes de l’AMT sont toujours l’objet de lourdes sanctions professionnelles (mutations forcées). A souligner aussi l’interdiction qui leur a été faite de sortir du pays en juin 2007 pour le séminaire du REMDH à Paris – et les magistrats tunisiens ne sont pas libres d’adhérer à l’association de leur choix pour défendre leurs intérêts professionnels. – La réforme unilatérale et arbitraire de la formation des jeunes avocats avec la création en 2007 de l’Institut supérieur de la profession d’avocat (ISPA) – une nouvelle institution placée sous la coupe directe du Ministère de la Justice et dont le barreau tunisien est totalement exclu. Donc tentative de main mise sur les avocats après s’être assuré le contrôle des magistrats. 3- le mouvement des populations du Bassin minier Ce qui se passe aujourd’hui dans les tribunaux de Gafsa (sud est de Tunisie) illustre l’instrumentalisation de la justice par les autorités tunisiennes. Nul n’imaginait que la surenchère sécuritaire allait aboutir à cette situation : plus de 150 personnes sont l’objet de 23 instructions avec des chefs d’inculpation qui pourraient entraîner plusieurs années d’emprisonnement, la perte d’emploi et de revenus pour les familles Personne parmi celles et ceux que la situation du Bassin Minier préoccupait ne s’attendait à une telle violence en réaction à des revendications sociales légitimes contre le chômage, la misère, la pollution, le déséquilibre entre les régions… Des familles contraintes de supporter les affres des voyages hebdomadaires entre les gouvernorats du sud pour visiter leurs parents prisonniers : professeurs, instituteurs, fonctionnaires, étudiants et élèves qui ont passé leurs vacances à l’ombre de sinistres prisons et qui se retrouvent menacés d’expulsion qui de son emploi, qui de ses études. Des chômeurs qui, naguère, rêvaient d’un emploi, juste d’un emploi pour une vie moins misérable et qui se retrouvent entre quatre murs. Des procès expéditifs, toutes les semaines, où défilent les manifestants des villes du Bassin Minier ; des jugements iniques prononcés en violation totale des conditions élémentaires de justice. Des réunions de solidarité avec les populations du Bassin Minier décidées par des partis reconnus et pourtant frappées d’interdiction tandis que les locaux sont encerclés par les forces de « l’ordre ». Des militant-e-s de la société civile assignée-e-s devant les tribunaux et condamnés, telle Zakhia Dhifaoui, (membre de la section de Kairouan de la LTDH, membre de l’ALTT et du forum démocratique pour le travail et la liberté), condamnée en appel, à 4 mois et 15 jours d’emprisonnement pour avoir manifesté sa solidarité avec les familles des détenus; tandis que d’autres sont assignée-e-s à demeurer, jours et nuits, assiégé-e-s par les forces de police provoquant divers embarras, voire la terreur chez la famille et les proches… Des Tunisiens résidants à l’étranger poursuivis devant la justice en Tunisie pour avoir manifesté leur solidarité, en France notamment, avec les populations du bassin minier en Tunisie. C’est le cas de Ess’ghaier Belkhiri , 29 ans , originaire de Redeyef et résidant à Nantes ( France)- C’est le cas aussi de Mohieddinne Chercbib, président de la Fédération tunisienne pour une citoyenneté des deux rives Pourtant · Les autorités ont admis l’existence d’un développement outrageusement inégal entre les régions, pointant ainsi l’incurie des responsables régionaux et légitimant les mouvements pacifiques déclenchés par les résultats du concours de la société des phosphates de Gafsa · Les autorités ont procédé à l’arrestation de militants syndicalistes puis à leur inculpation de délits graves alors que ceux-ci n’ont cessé durant les mois du mouvement protestataire, de réitérer leur volonté de dialogue et d’intervenir pour calmer les esprits, éviter la violence et tenter d’apaiser les tensions . Les politiques sécuritaires ne constituent nullement des solutions adéquates pour répondre à des problèmes de développement, de justice sociale voire les problèmes politiques. Les mouvements du Bassin Minier qui ont eu un caractère pacifique et responsable relèvent en fait de l’urgence sociale dans une région frappée de plein fouet par le chômage et la misère. Les animateurs de ce mouvement comme l’ensemble des acteurs de la société civile n’ont cessé de dénoncer la répression disproportionnée, d’appeler les autorités à libérer les détenu-e-s, à ouvrir une enquête sérieuse sur le déroulement des évènements et à établir les véritables responsabilités dans les dérives et à lancer un dialogue avec les acteurs de la vie nationale autour de l’avenir du Bassin Minier ; un dialogue responsable et transparent. La rentrée scolaire, comme le mois de Ramadan, ont été marqués par la solitude des familles des détenu-e-s qui ne possèdent pas de quoi couvrir les dépenses occasionnées par les déplacements entre Redeyef et les prisons de Gafsa, Kasserine et Sidi Bouzid pour visiter leurs enfants. Que dire alors des frais de la rentrée scolaire, du Ramadan et de l’Aïd ? La solidarité doit désormais se traduire par un soutien matériel et moral des détenus et de leurs familles. Cette solidarité concerne aussi les députés européens. S’agissant des recommandations, je souligne que le REMDH a publié des rapports notamment sur la question de l’indépendance de la justice et sur la liberté d’association. Mais, il est important d’insister auprès de vous, parlementaires européens, sur l’importance de faire pression sur la Commission et les Etats membres pour que les priorités en matière de droits de l’Homme soient mises à l’ordre du jour du dialogue et de la coopération avec la Tunisie selon une stratégie de mise en œuvre concrète avec un calendrier et des critères précis et transparents d’évaluation notamment en vue du futur rapport de suivi de la Commission en 2009. De même il est crucial d’impliquer la société civile tunisienne de manière systématique et régulière dans la mise en œuvre et l’évaluation des objectifs. Je vous remercie
Communiqué du FDTL suite à condamnation de Zakia Dhifaoui
Communiqué
17septembre 2008 Le 15 septembre 2008, la Cour d’appel de Gafsa a confirmé la décision de culpabilité à l’encontre de Mme Zakia Dhifaoui, responsable de la fédération régionale (Kairouan) du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), correspondante du journal « Mouatinoun »,membre de l’Association de lutte contre la torture en Tunisie (ALTT), et membre de la section de Kairouan de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) ramenant sa peine à quatre mois et demi de prison ferme pour « insubordination, troubles à l’ordre public, entraves à un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions, détérioration des biens d’autrui et atteinte aux bonnes mœurs ». Trois de ses coinculpés ont été condamnés à trois mois de prison ferme et les trois autre à trois mois avec sursis.¨ Le 14 août 2008, Mme Zakia Dhifaoui avait été condamnée par le Tribunal de première instance de Gafsa à huit mois de prison ferme[1], suite à sa participation le 27 juillet 2008 à une marche organisée par la population de la ville de Rdeyef pour réclamer la libération des détenus arrêtés suite aux évènements qui ont secoué la région du bassin minier tout au long des derniers mois. Il faut aussi rappeler que Zakia Dhifaoui assurait la couverture de la marche pour le compte du journal Mouatinoun. Au cours des audiences du 14 août et du 10 septembre, plus d’une vingtaine d’avocats avec à leur tête le bâtonnier Abdessattar Ben Moussa, ont démontré le caractère fallacieux des accusations qui pesaient sur elle et ses coinculpés et dénoncé les sévices qu’ils ont subis. Plusieurs violations entachant le droit à un procès équitable ont été constatées ainsi que l’absence de prise en compte dans le délibéré de la Cour des allégations de mauvais traitement formulées par les prévenus et notamment le harcèlement sexuel et la menace de viol dont Zakia Dhifaoui a été victime au cours de son interrogatoire dans les locaux de la police de Gafsa. L’audience du 10septembre fermée au grand public, s’est déroulée en présence de Maitre Martin Pradel représentant de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, un programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), et le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH), et représentant le barreau de Paris, ainsi que de Maitre Ahmed Jariri représentant de l’association marocaine des droits de l’homme (AMDH ) et de la Coordination maghrébine de défense des droits de l’homme. Etaient aussi présentes de nombreuses personnalités du monde politique, syndical et associatif tunisiens. Les condamnations prononcées le 10 septembre 2008 par la Cour d’appel de Gafsa montrent une fois de plus que le pouvoir s’entête à criminaliser la contestation pacifique et la solidarité légitime avec les victimes de la répression. Le FDTL rejette les condamnations prononcées contre la camarade Zakia Dhifaoui et ses coinculpés; il appelle toutes les forces vives du pays à poursuivre leur solidarité avec Zakia et tous ceux qui ont été emprisonnés à la suite du mouvement de contestation sociale dans le bassin minier et dont il demande la libération. Il réprouve l’hégémonie du RCD sur tous les rouages de la vie politique et dénonce son instrumentalisation du système judiciaire pour marginaliser et éliminer ses opposants, créant à un an des élections présidentielles et législatives un climat peu propice à la libre expression et incompatible avec les règles élémentaires d’une vraie compétition. Le FDTL demande aux autorités de mettre un terme à la répression, d’engager le dialogue nécessaire avec la population du bassin minier et d’ouvrir une enquête au sujet des agressions dont sont victimes les prisonniers et particulièrement au sujet du harcèlement et de la menace de viol dont a été victimes notre camarade Zakia Dhifaoui dans les locaux de la police de Gafsa. Le FDTL adresse ses remerciements à tous ceux et toutes celles qui l’ont soutenu et ont exprimé leur solidarité agissante à Zakia Dhifaoui dans cette épreuve. Il réaffirme son attachement absolu à la cause des libertés et sa condamnation de toutes formes de harcèlement et de marginalisation visant ses militants (es). Il reste déterminé à poursuivre son combat quelque soit le prix. Mustapha Benjaafar Secrétaire général
Allocution de Mohieddine Cherbib au rassemblement
devant l’Ambassade de Tunisie le 23 septembre 2008
En présence de plusieurs dizaines de citoyens Français, Arabes, Maghrébins et Tunisiens à l’appel de AMF – ATF – ATMF – ATTAC – CEDETIM IPAM – CNT – FTCR – LDH – MIB – MRAP – RACCORT- SOLIDAIRES (SUD) – UTIT – ZONE D’ECOLOGIE POPULAIRE – LCR – PCF – ETTAJDID FRANCE – PCOT – PDP FRANCE – LES VERTS – LE SYNDICAT DE LA MAGISTRATURE – AARASD- AFASPA – CORELSO – RENCONTRE CULTURELLE EURO ARABE – CRLDHT… Le Rassemblement a été animé par Kamel Jendoubi Président du CRLDHT et du REMDH Chers amis, chers camarades Je tiens d’abord à vous remercier toutes et tous pour avoir répondu à cet appel pour dire non à ce qu’il faut bien appeler « une extension du domaine du non-droit » de la part des autorités tunisiennes. En m’adressant à vous, je ne veux surtout pas me poser en martyr. Ce serait inconvenant, voire indécent. Les menaces judiciaires qui m’interdisent, pour l’heure, d’aller et venir librement entre la France et la Tunisie, et rendre visite à mes vieux parents, ne sont rien comparées au sort réservé aux centaines de prisonniers politiques, notamment aux militants, aux syndicalistes et aux jeunes qui ont encadré ou participé à la révolte du « peuple des mines ». Après leur passage par les officines de la torture, ils croupissent eux dans de sinistres geôles. Sans parler de la souffrance de leurs familles : des mères, des femmes des enfants. J’en profite pour annoncer que nous lançons avec le Comité de soutien au bassin minier à Paris, une compagne de solidarité ‘UN CARTABLE POUR LES ENFANTS DES MINES’. Je veux juste mettre l’accent sur la portée symbolique des chefs d’inculpation dont je fais l’objet. · Il s’agit en premier, personne n’en est dupe, de criminaliser la solidarité de ce côté-ci de la Méditerranée, après l’avoir si durement réprimée là-bas, comme le prouve l’exemple récent de Mme Zakiya Dhifaoui et de ses compagnons ou celui du jeune « Nantais » Sghaier Belkhiri. · Il s’agit également de faire un exemple pour étouffer toute velléité d’indépendance associative, y compris à l’étranger, surtout en France. En effet, à travers ma personne, c’est la FTCR, dont je suis le président, qui est visée. Notre « fidélité têtue » au principe d’indépendance qui fonde notre regroupement leur est proprement insupportable : – insupportable la permanence de notre engagement aux côtés de tous les démocrates tunisiens ; – insupportable notre insolente liberté de ton pour dire son fait à la dictature et dénoncer les pratiques anti-démocratiques du pouvoir en Tunisie et sa politique de casse sociale. Chers amis, chers camarades, La FTCR est habituée à ce genre de pratiques. Outre les tracasseries que subissent régulièrement ses militants à leur retour au pays, on peut rappeler l’exemple de mon ami K. Jendoubi, ici présent, ancien président de la Fédération, interdit de passeport depuis plus de 12 ans. Nous ne sommes pas les seuls dans ce cas : les calomnies et insultes dans la presse de caniveau ou sur internet visent tous les démocrates, tous les partis et toutes les associations libres comme le CRLDHT dont les réunions et manifestations sont systématiquement perturbées par la flicaille du pouvoir. · Il s’agit enfin d’une vaine tentative de déstabilisation des rapports qui nous lient aux réseaux, aux ONG et aux associations de solidarité, et de défense des droits de l’Homme. Je me contenterai, à ce propos, de citer les basses manœuvres des autorités tunisiennes pour infiltrer les forums sociaux, comme on a pu le voir lors du dernier Forum Social Maghrébin au Maroc. Je ne sais si mon inculpation est, par hasard, consécutive à cette rencontre. Quoiqu’il en soit, ils ne réussiront pas : ils ne réussiront pas à nous détourner du devoir de solidarité avec les victimes, actuelles ou à venir, de la répression en Tunisie ; ils ne réussiront pas à faire taire notre parole libre et démocratique ; ils ne réussiront pas à entamer les liens qui nous unissent à tous les démocrates au Maghreb comme en Europe. Merci Parmi les Personnalités présentes au rassemblement : Souhayr Belhassen Présidente de la FIDH – Michel Tubiana Président d’Honneur de la LDH – les Sénatrices Alima Boumedienne (Verte) – Nicole Borvo (Comministe ) – Annick Coupé porte parole de Solidaires – Patrick Farbiaz des Verts, Bernard Dréano du Cédétim, Jacques Fath – PCF, Roland Bache Solidarité Laïque, Bernadette Hetier MRTAP, Gisèle Frhendler LCR, Marie Duflo du Gisti, Jean François Courbe de la CGT – Gilles Lemaire ATTAC – Jean Paul le Marec CORESLO – Dominque Noguère LDH , Said Bouziri LDH, Umit Metin RACORTurquie- Mustapha Guye Franz Fanon, Fouzia Maksoud de l’ATMF, Idir Arselene de l’AMF, Abdallah Zneiber IDD, Tarek Kaouthari MIB/FSQP, Naceur Elfahem ATF, Tarek Toukabri ATF-Paris – Lotfi Hammami PCOT – Iyed Dahmani PDP, Khaled Faleh PDPT, Hamadi Aouina OCR Tunisie, David de la CNT, Massoued du PT Tunisie…
Communiqué de la CGT
Pour des droits en Tunisie
La CGT est particulièrement préoccupée par les attaques contre les droits humains qui se développent actuellement en Tunisie.
Les associations de défense des droits humains subissent un harcèlement et une répression permanente.
La population de la région de Gafsa vit en état de siège pour avoir revendiqué le droit à une vie décente.
De nombreux syndicalistes de cette région sont victimes de procès et de condamnations arbitraires.
Et des militants associatifs tunisiens vivant en France sont poursuivis pour avoir exprimé leur solidarité.
Nous exigeons la libération de tous les prisonniers et inculpés et l’abandon par les autorités tunisiennes de toutes ces poursuites injustifiées.
Nous demandons au gouvernement français d’intervenir en ce sens auprès des dirigeants tunisiens.
Nous exprimons notre entière solidarité envers tous ces militants qui luttent contre la pauvreté, pour le droit au travail, pour le droit à l’activité syndicale et à la solidarité.
Montreuil le 23 septembre 2008
La LDH solidaire avec Mouhieddine Cherbib et avec la FTCR face
à l’intimidation politico-judiciaire de la dictature tunisienne
L’inculpation de Mouhieddine Cherbib, président de la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives, et de 50 autres citoyens tunisiens « coupables » comme lui de solidarité avec les populations du bassin minier de Gafsa, est une nouvelle preuve du caractère massif des atteintes aux droits de l’Homme dont se rend quotidiennement coupable le régime autoritaire au pouvoir à Tunis. Qu’il s’agisse du droit au travail, de la liberté de s’associer ou de manifester, ou encore du droit à ne pas être détenu arbitrairement voire soumis à la torture, l’Etat tunisien viole sans cesse les obligations internationales qu’il a lui-même acceptées et souscrites. Le recours à de telles méthodes policières et l’instrumentalisation d’une justice privée de toute indépendance rendent insupportables le silence voire les propos arrangeants tenus par les gouvernants français actuels à l’égard de ce pouvoir dictatorial. La Ligue des droits de l’Homme, dont Mouhieddine Cherbib est aussi l’un des militants, assure la FTCR et son président de sa totale solidarité face à cette nouvelle tentative d’intimidation. Elle exprime la même solidarité avec les populations du bassin minier de Gafsa victimes d’une répression aussi violente qu’injuste, et appelle la présidence de l’Union européenne et le gouvernement français à condamner le non respect par les autorités tunisiennes de la clause protégeant les droits de l’Homme contenue dans l’accord d’association de la Tunisie à l’Union.
Le numéro 74 de Mouwatinoun organe du Forum Démocratique
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Merci aussi de diffuser l’info autour de vous.
Cordialement,
Le webmaster du FDTL (www.fdtl.org)
Yahyaoui Mokhtar L’été synonyme de vacances, de nonchalance et de répit n’existe plus depuis bien longtemps maintenant pour nombre de tunisiens. Cette saison de régénérescence pour la rentrée après un repos bien mérité profite plus aux touristes étrangers qu’au gens du pays qui appréhendent chaque été avec les plus folles suspicions sur ce que la saison peut leur réserver. Depuis vingt ans l’agenda de la dictature inchangée, elle consiste à profiter de l’été pour faire passer ses décisions les plus impopulaires et les plus controversés. C’est en pleine canicule estivales que les augmentations des prix sont annoncées. C’est aussi la saison des plus graves décisions qui hypothèquent l’avenir du pays et assure à la dictature le maintien de son pouvoir absolu. L’été tunisien est aussi la saison des règlements de comptes aux contestataires et opposants de tout bord par la répression et les procès comme par la subornation et la corruption. Après chaque été la société sort d’avantage endettée et au pouvoir d’achat laminée pour se consacrer le reste de l’année à méditer comment aborder les charges quotidiennes de la vie courante et sur les moyens pour subvenir aux besoins de ses enfants. Alors, que les élites, marginalisés s’en rendent compte combien ils ont été amoindri et leurs espace resserrés et rétréci à chaque fin de saison. L’avenir de leur pays se décide en catimini sans besoin de leur consentement ni de leurs avis. Sur ce plan la politique de la dictature peut entre résumée en deux mots : « comment réussir à dresser un troupeau pour le maitriser au moindre frais ? » en fait le mot berger en arabe désigne indifféremment le pasteur qui garde les moutons comme le chef de toute une nation. Ce système qui à fonctionné sans accrocs notable jusqu’à présent semble destiné à faire parvenir le président ben Ali à son dernier mandat théoriquement. Malgré la forte diversion exercée autour des prochaines élections présidentielles et législative de 2009 les véritables enjeux sont en réalité situés au delà de ces échéances dont plus rien ne peut perturber le scénario minutieusement préparé. Avec un président à 72 ans qui se prépare à entamer dans un an son cinquième mandat de cinq ans la Tunisie est entrée de plein fouet dans une phase transitoire de succession. Cette préoccupation semble se manifester clairement des indices concordantes qui fondent la logique des décisions et des remaniements qui ont étés opérés cet été. La prise en main directement du parti par le président et la promotion d’une nouvelle génération à sa direction d’une part et la Clarification des dispositions de transition en cas de vacance au sommet du pouvoir semblent procéder de cette préoccupation. Dénoncé comme une coquille vide par son premier vice-président Hamed Karoui au cours de la dernière réunion de son précédent comité central, le rassemblement constitutionnel démocratique n’est plus que le parti de la bureaucratie au service de sa compétition pour l’ascension dans l’hiérarchie de la dictature par la surenchère dans la manifestation des expressions d’attachement et de fidélité au président Ben Ali. Cette vérité dont personne n’ignorait n’a pas besoin de l’exposé par lequel le vieux karoui à voulu satisfaire son égo pour marqué sa retraite à 82 ans pour des raisons de santé. La seule puissance que détient encore ce parti réside dans son imprévisibilité et sa tentation de submersion en cas de conflit sociaux ou crise politique grave comme il a été vérifié cette année dans la région de Gafsa et ses environnements dans la crise qui continu à agiter le champ minier. Les structures bureaucratiques se sont révélées aux plus forts moments de tensions sans emprise sur les masses mécontentes de la population nécessitant l’intervention de l’armée en support aux forces de l’ordre complètement débordés. La nouvelle génération promu par le président Ben Ali à la tête du parti et ses comités régionales de coordination est cette génération même qui à mené directement le combat au sein de l’université par la violence contre les islamistes et les manœuvres vers la fin des années 80 pour parvenir à l’occuper depuis. C’est une génération dont le point commun est son double statut d’hommes de renseignements et d’appareil du parti. Elle est restée en contact étroit avec la réalité de l’évolution de la situation et ne semble souffrir aucune illusion sur la nature des menaces ni sur l’identité des véritables adversaires dont elle est amener à faire face aujourd’hui. Le parti n’étant qu’un appareil entres autres dont le système est doté pour défendre sa survie son rôle n’est plus de le transformer en un appareil de mobilisation de masse mais tout juste de performer son action dans l’acquittement de sa mission de contrôle et de renseignement. Si ce redéploiement de stratégie sur le plan intérieure semble procéder d’un souci sécuritaire face à une étape d’instabilité et de menaces de tensions, il semble aussi que les aménagements apportés au comité central du parti et qui ont rétabli le premier ministre dans son statut de second homme au pouvoir et au sein du parti sont destinés à l’étranger. En clarifiant l’hiérarchie du pouvoir on veut rassurer les partenaires étrangers sur l’efficacité des dispositions de transition en cas de vacance au sommet du pouvoir. Ainsi en cas d’empêchement survenu au président Ben Ali, le premier ministre est à même de se trouver en position de prise en main de l’Etat et du parti pour être le candidat désigné garantissant la continuité du système au bout de la période de présidence transitoire assurée par le président de la chambre des députés comme prévu par la constitution. Comme l’été des Indiens d’Amérique, expression utilisée pour désigner métaphoriquement un renouveau inattendu ou tardif, l’été des tunisiens qui ne se produit qu’une fois tous les 30 ans commence à se dessiner. Il risque de passer sans que personne ne s’en rend compte pour chanter :
‘C’était l’automne, un automne où il faisait beau Une saison qui n’existe que tous les trente ans Ici on l’appelle l’été des tunisiens’ Yahyaoui Mokhtar – Tunis le 22 Septembre 2008
(Source : le blog « Tunisia Watch » de Mokhtar Yahyaoui, (censuré en Tunisie), le 22 septembre 2008) Lien : http://tunisiawatch.rsfblog.org/archive/2008/09/22/l-ete-tunisien.html
posted by Lina Ben Mhenni on Sep 24, 2008 categories: News, Tunisia
Tunisian internet users are now too familiar with this error message 404 not found and they have even created an imaginary person that is responsible for censorship and nicknamed it Ammar the scissors of censorship. While in Tunisia, just try to openYoutube or Daily motion; you will get this error message! And if you want to get news from Al Jazeera or Alarabiya, the Tunisian Internet Agency is sorry because it cannot provide you with this service! You want to know more about the real life in Tunisia from the writings of Tunisian people? You try to visit sites such as Tunisinews, aafaq.org , or nawaat.org, we are again sorry, we cannot grant you this privilege. Your Tunisian friends that you had just met in Tunisia told you about his/her blog and gave you the link to take a look, we are really sorry this is impossible!
News about online censorship in Tunisia is now widespread on the net and this especially after the recent ban on the social networking website Facebook. I was in the United States when I heard about the censorship of facebook in my country and I had been really chocked by this piece of sad news. Indeed, Facebook is used by thousands of Tunisians for different goals and especially for work and business and even one of the two communication operators in Tunisia has launched an advertising campaign in it. As to me Facebook has allowed me to keep in touch with my friends worldwide, to meet childhood friends that I have lost for years and years, to communicate with my students and supervisors, and to know about different cultural, social, and sportive activities in Tunisia and abroad. Bad news succeeded one another, two days later I heard about the censorship of the blog I co-write with my boyfriend. Again I was chocked and spent the whole night looking for a definition for censorship to find some convincing reasons explaining this practice and I came out with the following results:
According to Wikipedia, Censorship is the suppression of speech or deletion of communicative material which may be considered objectionable, harmful or sensitive, as determined by a censor. The rationale for censorship is different for various types of data censored. It can be moral (pornography), military (the process of keeping military intelligence and tactics away especially from espionage), political (governments holding back secret information from their citizens. The logic is to prevent the free expression needed to rebel), religious (the means by which any material objectionable to a certain faith is removed), and finally corporate (the process by which editors in corporate media outlets intervene to halt the publishing of information that portrays their business or business partners in a negative light).
I also found out that many countries are exercising control over the internet and that few governments are open about informing their citizens about internet controls. There is no place you can get an answer as a citizen from your state about how they are filtering and what is being filtered. Filtering and censorship happen in the shadows and that is how I realized that I am not going to find an answer to my questions. We, my boyfriend and I, just reopened the blog and went ahead with writing.
On Wednesday 17th September 2008 I discovered that the blog is censored again. The first censorship occurred in August 21st, so less than a month ago. I again tried to find a logical reason for this censorship and I again spent the night reading and re-reading the different posts of the blog in the hope of finding an answer but in vain. Some bloggers with whom I had discussions explained to me that it should be due to my post about the death of a Tunisian man shot by the Tunisia police for the mere reason of taking part in a demonstration. Again we just re-opened the blog and went ahead with writing. But less than 12 hours after, the blog is censored again and for no reason again.
My blog is not the only blog censored in Tunisia the list is too long .Hardly does the sun rises without learning about the censorship of a blog here is: Astrubal,Mochageb,enne9ed,Samsoum,For Gafsa,Against Censorship, Free word, Free Race, etc . Pardon me if I cannot mention all the censored blogs; the list is so long that I cannot retain all of them. All have undergone a case of censorship and now re -censorship. But the problem does not stop at censorship it reaches arrests, punishment, and persecution of internet users. Cases include: the Tunisian journalist and blogger Slim Boukhdhir and the Online writer Mohamed Abbou. And again the list is not complete.
(Source:Global Voices Advocacy le 24 septembre 2008)
Lien:http://advocacy.globalvoicesonline.org/2008/09/24/tunisia-404-not-found/#comments
Déclaration de Abdel Wahab Hani, au nom de la CADH, devant le Conseil des droits de l’homme, lors du débat général du point 10 (Assistance technique et Renforcement des capacités) de l’ordre du jour de dans sa 9e session, au Palais des Nations à Genève
Cordialement, AW Hani
Déclaration disponible en vidéo sur le Webcast de l’ONU sur le lien suivant, version originale en français et version anglaise, 23/09/2008, matin, puis Arab Commission for Human Rights (ACHR) :http://www.un.org/webcast/unhrc/archive.asp
Commission arabe des droits humains
Arab Commission for Human Rights
Statut consultatif ECOSOC
9e session du Conseil des droits de l’homme
Point 10 : Assistance technique et Renforcement des capacités
Mardi 23 septembre 2008, après-midi
Palais des Nations, Genève
Monsieur le Président,
Honorables délégué(e)s,
Votre Assemblée examine aujourd’hui, au titre du point 10, consacré à l’Assistance technique et du Renforcement des capacités en matière des droits de l’homme, la situation dans trois pays : LeLibéria, le Burundi et la Somalie ; un pays anglophone, un pays francophone et un pays arabophone.
En même temps, votre honorable Assemblée dispose d’un outil formidable qui est le Webcast, fruit de l’intelligence humaine, permettant à cette Assemblée de communiquer avec le monde.
Outre la transparence que le Webcast apporte aux débats, cet outil permet aux personnes concernées par ces débats de les suivre à distance. Et cela fait partie du renforcement des capacités, en ligne. Renforcement des capacités des Etats, mais aussi et surtout des sociétés civiles, des médias et des institutions académiques.
Je viens d’un petit pays, la Tunisie , où un proverbe nous apprend depuis le jeune âge : « Apprendre passe par l’observation ». Et le Webcast permet cette observation, à distance.
Nous regrettons que le Webcast, de cette séance, comme de l’ensemble des travaux du Conseil, ne soit disponible qu’en Anglais et dans la langue d’origine de l’intervention, ce qui réduit considérablement son impact et la possibilité, surtout pour les petites ONG locales, loin de Genève, en Somalie par exemple, de renforcer leurs capacités, par le suivi des débats, leur analyse, voir apprendre et s’approprier vos débats, à distance.
Nous regrettons cet unilinguisme qui sévit malgré le fait que les traductions simultanées sont disponibles dans la salle et qu’elles sont souvent de bonne qualité, grâce au dévouement des interprètes qu’on ne remercie que rarement.
Nous recommandons d’assurer la diffusion du Webcast dans toutes les langues disponibles dans cette salle. Ce qui revient à rapprocher le Conseil des droits de l’homme des Peuples surtout ceux qui sont concernés par ses débats.
Je vous remercie,
Abdel Wahab Hani
Crise de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme :
« Elle se meurt et son agonie ne dérange pas grand monde »
Interview de Salah Zeghidi, membre du comité directeur
Depuis pratiquement trois ans la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LTDH) traverse une crise aigue qui bloquent ses activités et l’empêche de tenir son 6ème congrès La crise a débuté quand des présidents de sections on saisi la justice contre la fusion de leurs section décidée par le comité directeur de la Ligue.
Le tribunal de première instance a donné raison aux plaignants et a ordonné l’arrêt des préparatifs de la tenue du 6ème congrès fixé en septembre 2005.Pour débloquer la situation et trouver une solution à la crise plusieurs initiatives ont été entreprises notamment par des anciens de la Ligue mais aucune n’a abouti la dernière est celle proposée par le comité directeur de la Ligue qui s’est dit à un dialogue ouvert sur toutes les questions avec les « mécontents ».Mais apparemment cette proposition n’a pas eu d’échos favorable. Pour en savoir plus sur cette crise et les éventuelles solutions possibles nous avons invité Salah Zeghidi figure syndicale connue, personnalité indépendante et membre du Comité directeur de la LTDH. Interview.
Le Temps: Il y a un constat que tout le monde admet : La Ligue tunisienne des Droits de l’Homme traverse depuis quelques années une crise qui semble d’une gravité particulière et qui s’éternise de surcroît. On parle aujourd’hui d’un véritable blocage ! En tant que membre du Comité Directeur, comment analysez-vous cette crise et existe -t- il une possibilité d’en sortir et de dépasser le blocage actuel ?
Salah Zeghidi : Je suis membre de la Direction de la Ligue depuis 1994. Et grâce à un amendement que nous avons introduit en 1996 sur les dispositions du Règlement Intérieur, je suis en train d’achever mon ultime mandat …Et c’est avec une grande amertume que je dis avec force : la situation dans laquelle se trouve la Ligue est véritablement désespérante. Oh, je sais !.Toute l’histoire de La LTDH a été marquée par des crises. Et toutes ces crises, sans exception, ont pour origine les relations avec le pouvoir politique. Mais la crise actuelle est incontestablement la plus grave, la plus pernicieuse, la plus longue aussi. Et l’on sait qu’une crise qui dure, non seulement perdure, mais s’aggrave et se complique et l’on arrive alors à une impasse, à un blocage. Depuis maintenant 8 ans, soit depuis le dernier Congrès d’Octobre 2000, la crise n’a pas cessé de s’aggraver et de se compliquer. Pour ceux qui pensent que la présence, l’audience, la crédibilité et la représentativité de la LTDH se mesurent, non pas dans les couloirs des associations et organisations internationales des droits de l’Homme (où la ligue jouit effectivement d’un grand respect), mais sur le terrain national, dans les villes et localités où sont implantées ses sections régionales, au sein de l’opinion publique et des milieux démocratiques, ils ne peuvent que faire ce constat terrible, qui fait mal au cœur : La LTDH SE MEURT
Mais ce qui est plus terrible encore, c’est que cette agonie ne semble pas déranger grand monde. Tout le monde, ou presque, s’y fait…Mais qui a intérêt à ce que se meure la plus ancienne des ligues arabes et africaines ? Les pouvoirs publics, qui bloquent ses activités ? Se sentent-ils ‘soulagés’ quand disparaît ou se meurt une organisation dont on a répété et écrit plusieurs fois qu’elle constituait ‘un acquis national qu’il faut sauvegarder’ ? C’est d’un véritable sursaut que l’on a besoin, aujourd’hui, en urgence, pour sauver la LTDH…Et il ne sert à rien de tenter de faire croire que la crise et le conflit se réduisent à la solution de la situation de 3 ou 4 sections ‘contestataires’, ou à un ou deux sièges au prochain Comité Directeur qui seraient ‘octroyés’ généreusement aux ‘ Liguistes’ appartenant ou proches du Parti du pouvoir. Il faut prendre à bras le corps la question de la nature de la LTDH, de son positionnement nécessairement autonome sur la scène civile et politique, sur la nature de ses relations avec le pouvoir, avec l’Etat et avec les partis et mouvements politiques, y compris et notamment ceux de l’opposition. Il faut, ensuite, réhabiliter une matrice essentielle de la vision, de la démarche et du fonctionnement de la Ligue, je veux dire : le CONSENSUS.. Attachement au caractère non politique et non partisan de la Ligue, autonomie réelle et enfin consensus effectif, voilà les trois bases incontournables sur lesquelles il faut aujourd’hui RECONSTRUIRE la prestigieuse Ligue Tunisienne pour la défense des Droits de l’Homme. C’est là que se situent l’origine et le fond de la crise, celle-là même qui se répète d’une façon cyclique depuis trente ans. Pourquoi donc certains essaient de tourner les gens en bourriques. Qui croirait un seul petit instant que si nous ‘donnions’ aux destouriens 3 ou 4 sections qu’ils revendiquent et assurions au RCD 1 ou 2 sièges au prochain Comité Directeur, la crise serait terminée et ‘tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil’ ? Allons donc, soyons sérieux !
La crise est politique. Exemplairement politique. Et c’est cette crise- là, et non pas une autre, qu’il s’agit de résoudre. Il s’agit en fait, pour appeler un chat un chat, d’un besoin urgent de changement. La situation requiert en réalité un véritable ‘ aggiornamento’ salvateur. Si les pouvoirs publics se ferment à cette voie de la raison en croyant qu’une Ligue moribonde et qui finira par rendre l’âme lui ‘assurera la paix’, ils se trompent lourdement et ils assumeront une très lourde responsabilité. Ceux qui , au sein de la Ligue , refusent aussi cette démarche et se contentent de ‘gérer la crise’ ( ils ne la gèrent pas en fait , ils ‘font avec’ , et se meuvent et se meurent dedans !), en estimant peut-être que l’essentiel est qu’ils tiennent la barre et occupent la position (en monopolisant toutes les responsabilités et donc tout le pouvoir, ou le peu qui en reste !) , ceux-là aussi devraient se rendre à l’évidence : en agissant ainsi , en alimentant la crise ,en multipliant les provocations ,en monopolisant les postes de décision et en phagocytant le Comité Directeur , ils ne démontrent pas seulement leurs limites, mais surtout , ils ne rendent service ni à la Ligue , ni au mouvement des droits de l’Homme , ni au pays …
Je profite de cette occasion – et je remercie ‘Le Temps’ de me l’avoir donnée- pour lancer un appel ,un appel au secours je dirai ,à tous ceux qui estiment que la Ligue n’est pas une Organisation comme les autres (avec tous mes respects pour celles-ci) , qu’elle a marqué les 30 dernières années de l’histoire de notre pays comme aucune autre Association( je dis bien Association) ne l’a fait , que le paysage politique , culturel et social de la Tunisie serait orphelin de la LTDH si son existence ,sa présence et son audience continuaient à se réduire comme une peau de chagrin au point que , au bout de ce processus d’agonie , le constat de sa ‘mort clinique’ ne surprendrait personne..Il s’agit ni plus ni moins de SAUVER LA LIGUE!
Je lance un Appel aux autorités politiques du pays , afin que tout soit fait pour la renaissance et la reconstruction de la Ligue .J’en appelle à toutes les parties concernées ,et notamment les responsables de la Ligue à tous les niveaux ,à tous les anciens présidents aux anciens secrétaires généraux et à tous les anciens membres des Comités Directeurs successifs. Je rappelle à tous et à toutes que la Ligue est ,depuis 30 ans , la seule Association en Tunisie dans laquelle cohabitent et militent ensemble TOUTES LES SENSIBILITES POLITIQUES ET INTELLECTUELLES du pays , partisanes et non partisanes , et dans laquelle des femmes et des hommes se retrouvent PAR CENTAINES : UNIVERSITAIRES , MEDECINS , AVOCATS , ENSEIGNANTS DU SECONDAIRE , INSTITUTEURS , CADRES ET INGENIEURS , JOURNALISTES ET HOMMES ET FEMMES DES MEDIA ET DE LA CULTURE ETC.. , dont un nombre non négligeable de syndicalistes et de militants politiques..C’est un exemple unique dans notre pays, dans cette dimension et cette diversité -là au moins..C’est donc d’une richesse qu’il s’agit et c’est donc une sorte de patrimoine commun à nous tou(te)s tunisiens et tunisiennes qu’il s’agit, non plus de sauvegarder (le mal est malheureusement avancé !), mais de SAUVER D’UNE MORT ANNONCEE…
. En fait, c’est un véritable S.O.S. que vous lancez à toutes les parties? Mais comment, et dans quel cadre, ces parties peuvent-elles se rencontrer, débattre ensemble et trouver les réponses et les solutions de nature à sauver la Ligue et à opérer cet ‘aggiornamento’ dont vous parlez?:
– Bien sûr, les choses sont difficiles..Mais croyez-moi : si la volonté politique existe, si le débat est ouvert entre toutes les parties avec la sérénité, la gravité et l’esprit de responsabilité qui s’imposent, alors tout devient possible…Un Comité National pour la Sauvegarde de la LTDH pourrait se constituer dans le cadre de l’indispensable consensus réhabilité et réinstauré .Il pourrait regrouper : les anciens présidents et les anciens secrétaires généraux de la LIGUE ,ainsi évidemment que l’actuel président. Ce Comité débattrait des conditions dans lesquelles la renaissance de la Ligue et l’aggiornamento dont elle a besoin pourraient être réalisés . La ‘trilogie’ qui constitue le fondement de l’existence et de la pérennité de la Ligue : Nature non politique et non partisane, autonomie réelle et effective, consensus comme démarche et comme mode de fonctionnement, cette trilogie doit être réaffirmée et renforcée..Le Comité National pourra soulever d’autres questions ou aspects, y compris bien entendu ceux ayant trait à la structuration…A la fin de ses travaux, le Comité National pourrait organiser une conférence Nationale qui regrouperait, outre les membres du Comité National, les membres de l’actuel Comité Directeur, les présidents et anciens présidents des Sections, les membres des anciens Comités Directeurs..Cette Conférence Nationale débattrait des propositions présentées par Le Comité National et devrait s’achever par un consensus sur un document final qui constituera une référence commune pour tous les participants. Il devra être présenté par le Comité Directeur au Conseil National de la Ligue pour adoption définitive.
Je crois que cette démarche, cet esprit consensuel et ces propositions peuvent rendre possible une sortie de la crise et une sortie honorable pour toutes les parties concernées. JE crains qu’en dehors de cela, il n’y ait que du bricolage, du rafistolage pour quelques semaines ou quelques mois, un gain de temps pour tel ou tel, mais qui signifie en réalité une perte de temps pour la Ligue et une perte de temps qui risque tout juste de laisser à la Ligue le temps de mourir….
. Changeons complètement de sujet, si vous le voulez bien..Vous avez été l’un des cofondateurs de l’Initiative Démocratique, à quelques mois des élections d’Octobre 2004.Nous sommes à un peu plus d’un an de la prochaine échéance électorale de 2009..Comment analysez vous la situation de ce point de vue et que pensez vous notamment de la constitution de’ l’Initiative nationale pour la démocratie et le progrès’?
– Nous changeons effectivement et tout à fait de sujet. Il est inutile donc que je précise que le point de vue que j’exprime sur ces questions politiques est un point de vue tout à fait personnel et qu’il n’a rien à voir avec ma qualité de membre de la direction de la LTDH.
L’expérience vécue en 2004 constitue à mes yeux l’une des rares initiatives politiques importantes de l’opposition démocratique des 20 dernières années. Je n’en ferai pas ici le bilan : il a été fait à chaud en décembre 2004 par une rencontre qui a regroupé plus de 250 militants(te)s. Je rappellerai seulement que les 2 éléments qui ont fait à la fois l’originalité et le succès de cette initiative résident d’une part dans la symbolique de la présentation , pour la 1ère fois depuis près de 50 ans , d’un candidat de l’opposition démocratique, Mohamed Ali Halouani à l’élection présidentielle , et d’autre part dans la capacité de l’initiative de créer ,dès le départ ,une dynamique, tout à fait nouvelle par son ampleur ,de mise en mouvement , à côté des noyaux de Tejdid et des communistes démocrates ,des centaines ,je dis bien des centaines de militant(e)s indépendant(e)s ,dont beaucoup avaient une présence active dans le mouvement associatif et syndical ,ou dans le milieu universitaire ,ou celui de la culture et des médias
Est-ce que cette initiative (qui a pris fin en 2006) aurait pu, en y introduisant des variantes et des adaptations, être reprise ou relancée pour les prochaines élections ? A la vérité, ma réponse est quelque peu hésitante mais elle est négative. Mais, et pour répondre à votre question, je crois que le Front créé récemment entre Tejdid , et d’autres formations politiques, mais qui n’est en rien la continuation ou l’héritier de l’Initiative Démocratique de 2004 , peut être utile pour le rassemblement et l’unité des partis de l’opposition .
Ce qui me semble par contre important à propos des prochaines élections, par-delà les questions qui ne sont pas négligeables de telle ou telle candidature aux présidentielles, ou de rassemblement de l’opposition démocratique autour d’une candidature, c’est à mes yeux, une question préalable .Elle porte sur les élections elles-mêmes. Et elle est très simple, très claire, et elle s’adresse à tout le monde : au pouvoir politique, aux citoyen(e)s, aux militant(e)s politiques, aux Partis. Et elle dit ceci : Pour la 13è fois depuis l’indépendance, pour la 5è fois depuis qu’il a été très officiellement et très solennellement proclamé, il y a bientôt 21 ans, que ”notre peuple est digne d’une vie politique évoluée et institutionnalisée, fondée réellement sur le multipartisme et la pluralité des organisations de masse’, le peuple tunisien sera appelé aux urnes en Octobre 2009. Il est appelé à participer à des élections dans le cadre d’un système politico/électoral QUI EST FONDAMENTALEMENT LE MËME DEPUIS PRES DE 50 ANS Notre société a connu des changements fondamentaux aux niveaux économique ,social ,culturel ,une société dans laquelle les élites se comptent par centaines de milliers ,avec une Université qui compte 400.000 étudiants ,dont 56% de filles , et plusieurs milliers d’enseignant(e)s ,des avocats ,des magistrats ,des médecins ,des ingénieurs ,des cadres ,des techniciens supérieurs, qui se comptent par dizaines de milliers. Il est temps donc que notre société soit régie par un système politico/électoral moderne.
Un peu plus d’un an nous sépare de la prochaine échéance électorale .Ce n’est pas beaucoup, mais cela peut être suffisant. Oh, pas pour tout chambarder, mais pour que le lendemain du jour j en 2009 on puisse dire que nous avions vécu des vraies élections.
. Sur un autre volet, pouvez- vous nous dire où en est le projet de constitution de l’Association Culturelle pour la défense de la Laïcité ?
– Il y a plusieurs mois, on a fait parvenir, , le dossier de demande du visa au Gouverneur de Tunis, en totale conformité avec les dispositions de la Loi sur les Associations, Mais le silence sur notre demande demeure. Cinquante six citoyens et citoyennes : universitaires , juristes et avocats , médecins , journalistes et hommes et femmes des médias et de la culture, enseignants , cadres , sont ainsi empêchés d’exercer leur droit , celui de constituer une Association à caractère culturel qui veut faire connaître et mettre en débat la laïcité et les valeurs laïques dans notre pays. Toutes les tentatives que nous avons menées pour expliquer et clarifier la démarche qui est celle des fondateurs et fondatrices de l’Association n’ont apparemment rien donné. Les questions que notre Association voudrait prendre en charge sont essentielles. Tout le monde en parle en catimini, une bonne partie des jeunes, des femmes passent des heures à écouter ou à regarder de prétendus ‘oulama’ qui leur donnent des réponses (vous imaginez lesquelles !) à ces questions : Les rapports entre la religion et l’Etat, la place et le rôle des ‘hommes de religion’ , quelle fonction éventuelle de l’Etat en matière de religion et de culte ? Quelle fonction de l’école en matière religieuse ? Comment résoudre la contradiction entre les droits de la femme et la nécessaire égalité entre les sexes d’un côté et les préceptes inégalitaires et discriminatoires de la religion en la matière ?
Notre Association pourra contribuer, dans la clarté et la transparence à la réflexion sur ces questions. Un certain nombre parmi les fondateurs et les fondatrices de notre Association : juristes, historiens, sociologues, philosophes, publicistes, travaillent sur ces questions et certain(e)s sont devenu(e)s des références en la matière au Maghreb, dans le monde arabe et même en Europe..C’est vous dire que l’Association peut, croyez moi, apporter une contribution précieuse et utile aux débats sur ces questions vitales. Au moment où grandit l’inquiétude face à l’islamisation rampante venue de l’extérieur mais malheureusement aussi de l’intérieur ,notre association peut jouer un rôle salvateur. Ce sont les islamistes intégristes qui considèrent que les idées et les valeurs laïques n’ont pas droit de cité en ‘terre d’Islam’. Ce sont eux qui estiment que défendre la Laïcité est une hérésie, et même une apostasie si le ‘coupable’ est musulman. Ils disent cela parce qu’ils le pensent et aussi …parce que ça les arrange d’éliminer ceux qui contestent leur projet rétrograde. Une fois légalisée notre Association sera en mesure de lutter contre ce danger et c’est dans l’intérêt du pays
réalisée par Néjib SASSI
(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 23 septembre 2008)
Indice de Perception de la Corruption 2008 de Transparency International
La Tunisie se classe cette année 62éme (sur 180 pays)
Lien : http://www.transparency.ch/fr/PDF_files/CPI/IPC_2008_Classement.pdf
Indice de perception de la corruption:
La Tunisie 62ème (elle perd une place) sur 180 pays…
Moins de corruption chez nous que dans les autres pays du Maghreb et bon nombre de pays arabes Le président de « Transprency international » lance à Tunis le classement annuel mondial de 180 pays selon l’indice de perception de la corruption «5% des grands contrats d’infrastructure vont à la corruption, soit 1000 milliards de dollars dans les opérations du marché »Conscients des effets pervers de la corruption sur le développement humain et durable de toute économie, les institutions de contrôle internationales, les représentants des sociétés civiles, les associations et organismes non gouvernementaux font l’effort de garder l’œil vigilant et de scruter derrière les gouvernements pour percevoir le degré de corruption affectant les administrations publiques et la classe politique. Dès lors et en dépit de quelques progrès observés, la corruption croît de par le monde. Comment lutter concrètement contre la corruption dans un dialogue de sourds entre les « puritains » et les gouvernements ? Peter Eigen, président du comité consultatif de Transparency International (TI) : l’Organisation Internationale Non Gouvernementale (ONG) dont le secrétariat international siège à Berlin a rendu public hier à Tunis les conclusions du rapport annuel sur la perception de la corruption dans 180 économies. Les résultats sont mitigés et le président du comité consultatif de Transparency International ne semble pas être très optimiste quant à l’affaissement de la perception de la corruption de par le monde. Lors d’une conférence de presse tenue hier au siège de la Banque Africaine de Développement partenaire du programme de lutte contre la corruption, le président du comité consultatif de Transprancy International a appelé à la dynamisation de la société civile pour freiner le fléau de la corruption. «Nous comptons sur la mobilisation de la société civile que ce soit en Tunisie ou ailleurs», affirme. M Peter Eigen. L’indice composite de perception de la corruption mesure entre autres le niveau d’abus de biens publics à des fins personnelles dans une économie. Aucun pays n’est épargné de la corruption, là où il y a des rapports commerciaux il y aura sans doute quelque part une personne prête à se sucrer. En effet, il n’y a pas plus universel que les pots-de-vins et la corruption dans le monde. Et plus ancien… Selon le rapport 2008, le Danemark, la Nouvelle-Zélande et la Suède sont les pays les moins corrompus. L’Irak, Myanmar et la Somalie sont les pays les plus corrompus dans le monde. Ainsi il semble que corruption et pauvreté vont de pair. « Dans les pays pauvres, les ravages de la corruption compromettent la lutte contre la pauvreté…l’extension incontrôlée de la corruption pourrait renchérir de 50 milliards de dollars le montant des investissements nécessaires pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) », note le rapport Corruption et projets « éléphants blancs ou grands travaux inutiles : La Tunisie a été classée cette année 62ème sur les 180 pays couverts par l’étude, perdant ainsi une place au classement annuel de l’année 2007 où elle avait été classée 61ème et 12 places au classement de 2006 en occupant le 51ème rang. Le degré de corruption relevé au niveau des administrations publiques et la classe politique suit une courbe ascendante en Tunisie. Toutefois, et en lui attribuant la note : 4,4/10 sur une échelle allant de 0 à 10*, la Tunisie reste à la tête du peloton des pays du Maghreb, d’Afrique du Nord et de certains pays arabes devançant ainsi le Koweït (65ème), le Maroc (80ème), l’Arabie Saoudite (80ème), l’Algérie (92ème), l’Egypte (115ème) et la Libye (126ème). Par ailleurs, certains pays du Moye-Orient « se dégraissent » de plus en plus en améliorant considérablement l’indice de perception de la corruption. Il s’agit notamment du Qatar (28ème), les Emirats Arabes Unis (35ème) et le Bahraëin (43ème). Qu’ils soient des pays développés, en développement ou à revenus faibles, la corruption persiste et signe en touchant tous les secteurs d’activités et tous les domaines. Petite ou grande, la corruption c’est la corruption. Laquelle porte préjudice non seulement à la caisse de l’Etat mais aussi aux comptes des agents économiques et sociaux qui payent pour le compte des corrompus. «5% des grands contrats d’infrastructure vont à la corruption, soit 1000 milliards de dollars dans les opérations du marché », affirme M. Peter. En effet des milliards et des milliards de dollars normalement investis pour des projets d’infrastructure ou de développement durable vont dans l’air. Quels comptes vont-ils créditer ?. M. Peter Eigen a parlé à ce titre de projets dits « éléphants blancs » ou encore de grands travaux inutiles dont les enveloppes allouées vont pour des gens qui mettent plein les poches. Par ailleurs et en marge de la rencontre avec les médias, les représentants de TI ont présenté le rapport global 2008 sur la corruption dans le secteur de l’eau. Un premier rapport du genre qui tient compte de l’évolution de la corruption dans quatre sous secteurs, notamment, l’irrigation et la gestion de la distribution et l’hydroélectricité. La corruption dans le secteur constitue une menace pour bon nombres de population et entrave la réduction de la pauvreté et la réalisation d’un développement humain et durable. De fait, la responsabilité de lutte contre la corruption incombe à tous dans la mesure où elle nuie au développement économique et social de toute économie. La Transparancy International invite les acteurs de la société civile et de la vie politique à prendre part dans la démarche de lutte contre la corruption. « Des organismes de contrôle plus puissants, un cadre légal plus strict et des règles bien définies permettront de faire reculer la corruption », conclut le rapport. Une réunion de haut niveau sera d’ailleurs organisée à Tunis entre les représentants de l’ONG et le gouvernement tunisien en mois de novembre 2008, a annoncé hier le président du comité consultatif de Transparency International. Yosr GUERFEL (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 24 septembre 2008)
La corruption est un ‘désastre humanitaire’ – ONG
Reuters, le 23 septembre 2008 à 13h32
par Noah Barkin BERLIN, 23 septembre (Reuters) – La corruption dans les pays pauvres constitue un ‘désastre humanitaire’ qui nuit à la lutte contre la pauvreté dans le monde, estime l’organisation non gouvernementale Transparency International, qui publie mardi son classement annuel de l’indice de perception de la corruption’. Elle considère que les pays donateurs devraient aborder le problème de la corruption en accordant leurs aides au développement de manière plus prudente. L’indice de perception de la corruption classe 180 pays en fonction du niveau de corruption perçu dans le secteur public. L’échelle de notation s’élève de zéro (degré de corruption élevé) à dix (faible degré de corruption). Pour la deuxième année consécutive, la Somalie figure au dernier rang du classement avec une note de 1,0, juste derrière la Birmanie et l’Irak avec 1,3. Le Danemark, avec 9,3, conserve sa première place, ex-aequo avec la Nouvelle-Zélande et la Suède. La France perd quatre places par rapport à 2007 et arrive cette année en 23ème position avec une note de 6,9. ‘La France fait partie des pays européens enregistrant une baisse significative’, peut-on lire dans un communiqué de la section française de l’organisation, qui cite comme facteurs de détérioration la mise en examen de l’ancien président de la République Jacques Chirac, l’affaire ‘Clearstream’, celles des frégates de Taiwan ou encore celle de la caisse noire de l’UIMM. Faisant référence à l’adoption en France de la loi sur la corruption en novembre 2007, Transparency International estime qu”au-delà de nouvelles règles, il est essentiel que la France veille à leur application effective’. Au-delà du seul cas français, ‘juguler la corruption exige un contrôle étroit exercé par le Parlement, l’application effective des lois, l’existence de médias indépendants et d’une société civile dynamique’, déclare Huguette Labelle , présidente de l’ONG qui considère que les niveaux de corruption élevés dans les pays à bas-revenus sont un ‘désastre humanitaire’. ‘Lorsque ces institutions sont faibles, la corruption se développe et échappe à tout contrôle avec de terribles conséquences pour la société dans son entier, avec la persistance d’injustices et d’inégalités’, ajoute-t-elle. L’ONG basée à Berlin estime que l’extension incontrôlée de la corruption pourrait renchérir de 50 milliards de dollars (35 milliards d’euros) – soit près de la moitié de l’ensemble des aides au développement – le coût de mise en en oeuvre des objectifs du Millénaire pour le Développement, le programme des Nations-unies de lutte contre la pauvreté.
La Bulgarie, le Burundi, les Maldives, la Norvège ou le Royaume-Uni ont vu leur score se dégrader en 2008. Le Royaume-Uni a vu sa note tomber à 7,7 contre 8,4 en 2007 suite à la décision de mettre fin à une enquête criminelle concernant l’entreprise britannique de défense BAE Systems dans le cadre d’un contrat avec l’Arabie saoudite. A l’inverse, des améliorations notables ont été observées en Albanie, à Chypre, en Géorgie, au Maroc, en Corée du Sud ou encore en Turquie. Pour un tableau reprenant le classement des pays les plus mal et les mieux notés, double-cliquez sur ou consultez le site de Transparency International www.transparency.org REUTERS
La corruption tue, avertit l’ONG Transparency international
AFP, le 23 septembre 2008 à 12h55 Par Géraldine SCHWARZ BERLIN, 23 sept 2008 (AFP) – La corruption dans les pays pauvres est une véritable ‘catastrophe humanitaire’ qui tue, avertit l’ONG Transparency International (TI), dont le rapport 2008 publié mardi à Berlin montre du doigt l’Irak, la Somalie, la Birmanie ou encore Haïti.
‘Dans les pays les plus pauvres, la corruption peut être une question de vie ou de mort, par exemple quand de l’argent pour des hôpitaux ou de l’eau potable est en jeu’, a mis en garde la présidente de l’ONG, Huguette Labelle, lors d’une conférence de presse.
Mais le phénomène n’épargne pas les démocraties occidentales développées, a-t-elle souligné.
Depuis 1995, l’ONG publie chaque année un indice de perceptions de la corruption (CPD) classant 180 pays selon l’analyse d’un groupe international d’hommes d’affaires, d’experts et d’universitaires.
‘La persistance des hauts niveaux de corruption et de pauvreté touchant de nombreux pays dans le monde est comparable à une catastrophe humanitaire permanente et ne saurait être tolérée’, a relevé Mme Labelle.
L’indice va de 10 pour un Etat perçu comme ‘propre’ à zéro pour un Etat perçu comme ‘corrompu’.
Les meilleurs de la classe des pays ‘propres’ sont le Danemark, la Suède et la Nouvelle-Zélande, avec chacun un indice de 9,3 points, suivis de Singapour, avec 9,2.
Les reculs les plus sensibles sont enregistrés par la Bulgarie, le Burundi, les Maldives, la Norvège et le Royaume-Uni. Des progrès significatifs ont été réalisés par l’Albanie, Chypre, la Géorgie, l’île Maurice, le Nigeria, Oman, le Qatar, la Corée du Sud, Tonga et la Turquie, selon l’ONG.
‘Nous n’avons aucune raison d’être moins inquiets de la situation dans les pays privilégiés’, a souligné Mme Labelle. ‘Les coûts de la corruption y sont également élevés (…) directement aux dépens des citoyens et de la confiance dans le gouvernement et le monde des affaires’, a-t-elle ajouté.
TI invite en outre avec insistance les pays aisés à faire davantage pour éviter que leurs entreprises ne cherchent à corrompre les dirigeants étrangers ou que leursbanques ne ferment les yeux sur la provenance des fonds.
Cette attitude ‘mine la crédibilité des pays aisés lorsqu’ils appellent à lutter contre la corruption dans les pays pauvres’, a lancé Mme Labelle.
Les pays pauvres sont souvent pénalisés par une justice corrompue et un système parlementaire inefficace. Les pays aisés souffrent quant à eux d’une régulation insuffisante du secteur privé et d’un manque de contrôle des institutions et des transactions financières, selon TI.
‘Lutter contre la corruption nécessite un contrôle fort via des parlements, des forces d’exécution de la loi, des médias indépendants et une société civile dynamique’, selon Mme Labelle.
‘Lorsque ces institutions sont faibles, la spirale de la corruption échappe à tout contrôle avec d’horribles conséquences pour le peuple, et plus généralement pour la justice et le respect des égalités’, a-t-elle relevé.
Dans les pays pauvres, la corruption menace la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) que se sont fixées les Nations unies d’ici 2015, car elle risque d’alourdir la facture de 35 milliards d’euros, selon des calculs de l’organisation.
L’Union africaine estime que la corruption coûte 148 milliards de dollars au continent chaque année, ce qui correspond aux PIB cumulés du Kenya, de la Tanzanie et du Cameroun.
L’ONG espère que son constat encouragera les pays donateurs –qui se réunissent le 25 septembre à New York en marge de l’Assemblée générale de l’ONU– à doubler leur aide pour renforcer les institutions dans les pays pauvres.
Les quinze premiers et les quinze derniers pays au classement international 2008 du degré de perception de corruption:1. Danemark 9,3. Suède 9,3. Nouvelle-Zélande 9,34. Singapour 9,25. Finlande 9,0. Suisse 9,07. Islande 8,9. Pays-Bas 8,99. Australie 8,7. Canada 8,711. Luxembourg 8,312. Autriche 8,1. Hong Kong 8,114. Allemagne 7,9. Norvège 7,9.166. Ouzbékistan 1,8. Turkménistan 1,8. Zimbabwe 1,8. Cambodge 1,8. Kirghizistan 1,8171. République démocratique du Congo 1,7. Guinée équatoriale 1,7173. Guinée 1,6. Tchad 1,6. Soudan 1,6176. Afghanistan 1,5177. Haïti 1,4178. Irak 1,3. Birmanie 1,3180. Somalie 1,0
Al-Qaida in North Africa issues new threats
Associated Press, le 23 septembre 2008 à 02h14 By ALFRED de MONTESQUIOU, Associated Press Writer ALGIERS, Algeria (AP) _
The leader of al-Qaida in North Africa on Monday called for Muslims to unite in holy war against the region’s governments and issued new threats against western targets, including France, Spain and the United States.
The message decried a ‘new colonial offensive’ by the West in North Africa and warned Muslims not to back the local ‘regimes of apostasy and treason.’
The message was signed by Abu Musab Abdul Wadud, the pseudonym used by Abdelmalek Droukdel, the leader of al-Qaida’s North African offshoot.
The authenticity of the message could not be independently verified. The 28-minute audiotape was issued along with video of Droukdel on Web sites frequently used by Islamists. It was confirmed Monday by the US-based SITE intelligence group, which monitors militant messages.
Centre de lutte antidrogue en Méditerranée pour ‘aller plus loin, plus fort’ (Alliot-Marie)
AFP, le 24 septembre 2008 à 15h50 TOULON (France), 24 sept 2008 (AFP) – La ministre française de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie et son homologue espagnol Alfredo Perez Rubalcaba ont visité mercredi à Toulon (sud-est) le chantier du futur centre de coordination de la lutte anti-drogue en Méditerranée destiné à mieux lutter contre les trafics dans la région. Ce ‘Centre d’enquête et de coordination de la lutte anti-drogue en Méditerranée’ (CECLAD-M), installé dans la base maritime de Toulon, devrait ‘être opérationnel d’ici la fin de l’année’, a assuré la ministre qui entend ‘aller plus loin, plus fort’ pour contrer les trafics. Sa création avait été décidée le 22 mai dernier à Nouakchott, lors de la Conférence des ministres de l’Intérieur de la Méditerranée Occidentale (CIMO), regroupant dix pays: Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie, Espagne, France, Italie, Malte et Portugal. Selon les dernières statistiques disponibles de l’ONU, ‘64,9 tonnes de cocaïne, 14,8 tonnes d’héroïne et 661,3 tonnes de cannabis ont été saisies en 2006 sur l’ensemble des pays méditerranéens, a estimé Jean-Michel Colombani, chef de l’Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants de la police judiciaire française. Face à ce phénomène, les pays riverains de la méditerranée cherchent à s’organiser. Si l’échange et l’analyse de renseignements ‘sont indispensables’ pour intervenir, la coopération l’est ‘tout autant’ pour détecter les navires suspects et les arraisonner, expliquent des spécialistes français de haut niveau de la lutte contre les trafics de stupéfiants. Depuis que plusieurs pays ont mis en place des centres semblables à celui de Toulon — en Martinique pour la zone Caraïbes, et au Portugal pour l’Atlantique–, les routes du trafic ont été modifiées. Aujourd’hui les trafiquants passent par l’Afrique de l’Ouest et, via les grands déserts du Sahel et du Sahara, atteignent la Méditerranée par laquelle ils font acheminer la drogue en Europe grâce à des bateaux rapides dits ‘go-fast’. Ceux-ci, équipés de moteurs leur donnant ‘une puissance de 1.000 chevaux, peuvent atteindre jusqu’à 50 noeuds, soit environ 90 kilomètres à l’heure’, a expliqué aux deux ministres l’amiral Jean Tandonnet, préfet maritime de Toulon. Le futur CECLAD-M regroupera ‘entre une quinzaine et une vingtaine de délégués des services spécialisés de police, gendarmerie, Douanes, appuyés par les marines nationales’ des pays participants, a expliqué Mme Alliot-Marie, en ouverture d’un colloque européen consacré à ce sujet. ‘Aucun pays’ n’ayant ‘la capacité de lutter seul contre une menace qui ignore les frontières, nous devons mutualiser nos moyens’, a-t-elle estimé. AFP
Pierre-Philippe Pasqua définitivement condamné à un an ferme
Associated Press, le 24 septembre 2008 à 15h18 PARIS (AP) — La chambre criminelle de la Cour de cassation a rejeté mercredi le pourvoi formé par Pierre-Philippe Pasqua, fils de l’ex-ministre Charles Pasqua, contre sa condamnation à deux ans d’emprisonnement, dont un an ferme, dans l’affaire Alstom, qui devient ainsi définitive. La Cour a également rejeté la demande de la défense de M. Pasqua lui demandant de retarder sa décision sur le fond jusqu’à ce que son client puisse avoir accès à certaines pièces du dossier d’instruction concernant son père, Charles Pasqua, poursuivi dans la même affaire devant la Cour de justice de la République, seule habilitée à juger des ministres pour des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions. Pierre-Philippe Pasqua, qui vit en Tunisie, conteste sa condamnation par la cour d’appel de Paris, le 8 novembre 2007, pour ‘recel d’abus de biens sociaux’ au détriment d’Alstom, alors qu’il avait été relaxé en première instance, en son absence, par le tribunal correctionnel de Paris. M. Pasqua a également été condamné le 11 décembre 2007 par le tribunal correctionnel de Paris à 18 mois d’emprisonnement ferme dans l’affaire dite de la Sofremi, où il était poursuivi pour recel de détournement de fonds commis entre 1993 et 1995. Il a fait appel. En première instance, les anciens dirigeants de GEC-Alstom avaient expliqué avoir versé une commission de 5,2 millions de francs à Etienne Leandri, un proche de Charles Pasqua, décédé depuis, pour faciliter l’obtention de l’agrément ministériel pour le transfert du siège social de l’entreprise. Une somme de 700.000 dollars a été créditée en deux virements les 17 et 20 juin 1994 d’un compte suisse appartenant à Etienne Leandri vers le compte ‘Dowman’, toujours en Suisse, dont l’ayant-droit économique était Pierre-Philippe Pasqua. Associated Press
Afrique du Sud: le président Mbeki quitte ses fonctions jeudi, évincé par son parti
Le président sud-africain Thabo Mbeki, renvoyé par son propre parti sous l’accusation d’avoir influencé la justice contre son rival Jacob Zuma, quittera ses fonctions dès jeudi, a décidé mardi l’Assemblée nationale. Par 299 voix contre 10, sans aucune abstention, les députés ont adopté une motion stipulant que ‘la démission du président de la République d’Afrique du Sud prendra effet le 25 septembre 2008’. Jeudi, les députés devraient nommer immédiatement le successeur de M. Mbeki, qui dirigera le pays jusqu’aux élections générales du 2è trimestre 2009. Le nouveau président doit prêter serment dans la foulée et désigner son gouvernement. Le groupe parlementaire du Congrès national africain (ANC), parti ultra-majoritaire depuis la chute de l’apartheid en 1994, a désigné lundi son vice-président, Kgalema Motlanthe, pour prendre la succession de M. Mbeki. S’il s’est plié à la décision du comité directeur de l’ANC, le chef de l’Etat sortant n’a pas abandonné pour autant la lutte sur le front judiciaire. Lundi soir, il s’est joint à l’appel déposé par le procureur général contre le jugement qui a précipité sa chute, dans le cadre d’un procès pour corruption contre M. Zuma, le nouveau chef de l’ANC Dans les attendus du jugement invalidant le dossier d’accusation contre M. Zuma pour vice de forme, le juge Chris Nicholson avait dénoncé le 12 septembre des ‘interférences politiques’ auprès du procureur. Les alliés de M. Zuma, qui avaient chassé le chef de l’Etat de la présidence du parti lors d’un congrès houleux en décembre dernier, se sont engouffrés dans la brèche. Samedi, le comité directeur retirait sa confiance au président. Les attendus du juge Nicholson sont ‘scandaleux et préjudiciables’ et ont entaché sa réputation, en tant que personne privée et chef de l’Etat, fait valoir M. Mbeki dans la plainte déposée auprès de la Cour constitutionnelle. ‘Il est injuste que je sois jugé et condamné’ sur la base de ces attendus, ‘qui ont conduit mon parti, l’ANC, à me rappeler’, écrit-il. ‘Je crains que, si cette situation n’est pas rectifiée, je n’endure un préjudice plus élevé encore’. La décision de l’ANC, si elle est acceptable du point de vue de la Constitution puisque le président n’est pas élu par le peuple mais par la majorité parlementaire, a été vivement dénoncée en Afrique du Sud. Le prix Nobel de la Paix Desmond Tutu, autorité morale du pays, a ainsi exprimé sa ‘profonde inquiétude devant le fait que la nation (…) soit soumise à la volonté d’un parti politique, aussi majoritaire soit-il’, sous le jeu de dissensions personnelles. L’ANC détient deux tiers des sièges à la Chambre des députés. Le choix de M. Motlanthe témoigne d’une volonté d’amortir la crise. Ce stratège politique apprécié des deux camps avait intégré récemment le gouvernement Mbeki pour assurer le lien entre les deux clans. Il avait mené ces derniers mois une campagne de réconciliation, visant à rassurer la minorité blanche et les investisseurs étrangers inquiets de la réputation populiste de M. Zuma. Le parti a justifié sa décision d’évincer Thabo Mbeki par un besoin d’unification de la formation, profondément divisée depuis que le camp Zuma a emporté sa direction. Lundi, ce dernier a promis une ‘transition en douceur’. La stabilité dépendra aussi de celle du gouvernement. M. Mbeki a incité dimanche ses ministres à rester en poste, soulignant que la décision du comité directeur le visait personnellement. Toutefois, certains de ses fidèles ont déjà présenté leur démission, à l’instar de la vice-présidente Phumzile Mlambo-Ngcuka, qui a également annoncé son départ de la Chambre des députés. AFP