24 mai 2002

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TUNISNEWS
3ème année, N° 736 du 24.05.2002

Pour consulter les archives de notre liste, cliquez ici: : http://site.voila.fr/archivtn

LES TITRES DE CE JOUR:

 

 

L.T.D.H: Infos –Express du 24 mai
Comité National de Soutien à Hamma Hammami : Appel à un rassemblement & Harcèlement policier
AFP: Réforme de la Constitution: les Tunisiens aux urnes dimanche
Reuters: Tunisie – Le référendum devrait renforcer le pouvoir de Ben Ali
Reuters: Tunisian referendum seen endorsing Ben Ali’s rule
AFP: Le Parlement européen envoie 5 observateurs à l’occasion du référendum
AFP: Maghreb/Europe – Terrorisme et immigration au menu à Tripoli
AFP: Arraisonnement de deux bateaux chargés d’immigrés clandestins pour l’Italie
Vérité-Action: Premier bilan de la visite de Me Abdelwaheb Maater en Suisse
RAID Attac Tunisie: Lutter pour une alternative constitutionnelle démocratique et sociale
Le Monde: Ben Ali l’inconnu
Libération: «Pour Ben Ali, c’est le moment de s’offrir une dictature légale» – Interview de S. B. Sedrine
Liberation: Moncef Marzouki: Un barrage contre les dictateurs
TAZ: Tunesien: Des Präsidenten neue Verfassung
Mohamed Charfi: La Tunisie n’est pas différente des autres républiques monarchiques
Dr. Moncef Marzouki: Non à l’appel au  boycott du tourisme
Le Progrès de Lyon: Il y a des leçons à valeur universelle
T.Tounsi: Fiction-réalité dans le pays d’Ulysse
Anti BenAli: Aies un peu de dignité!!! – L’avenir de la Tunisie est entre tes mains!
“Perspectives” et TBB: « il est grand temps que le fou du village soit enfin considéré comme fou tout court »


رويترز: استفتاء تونس ينظر اليه على انه لاقرار حكم بن علي
أ.ف.ب : تونس: التغيير الدستوري مهم وعميق « لا يستهدف فقط تأمين ولاية جديدة لبن علي »
الحياة: تونس : 7 جمعيات تجتمع اليوم لإعلان رفضها تعديل الدستور
صلاح الدين الجورشي : المشهد السياسي عشية الاستفتاء
السفير: أمين عام حزب الوحدة الشعبية : نطمح لأن يصبح المجلس الدستوري محكمة دستورية
موقع إيلاف : تونس تراهن على الاسواق العربية لتطوير قطاعها السياحي‏
الحياة: تونس : العازبون اكثر تهوراً في قيادة السيارات
القدس العربي : الإدارة الأمريكية وهاجس ترتيب البيت الإسلامي المغربي
نديم المحجوب: تاملات في مظاهرة  18 ماي بلندن
القدس العربي : نزيف الظل رواية لمصطفي الكيلاني: عمل تجريبي مسكون بالسؤال الفلسفي
أحمد مطر: قصيدة جديدة عن الغطرسة الأمريكية وسياستها المساندة للكيان الصهيوني

 
Ligue Tunisienne pour la défense des droits de l’homme

Infos –Express         le 24 mai 2002-05-24


Une rencontre sur le thème «  la constitution et- la citoyenneté » sera organisée cet après midi (16h) au local de l’Association tunisienne des femmes démocrates.
L’ATFD , la Ligue Tunisienne pour la défense des droits de l’homme (LTDH) , le Conseil national pour les libertés (CNLT) , l’association tunisienne des jeunes avocats (AJAT)  , le centre  de Tunisie pour
l’indépendance  de la magistrature et de l’avocatie (CIJ) l’union générale des étudiants de Tunisie(UGET) le rassemblement pour une alternative internationale de développement (RAID/ATTAC-Tunisie)  et la ligue des écrivains libres  participeront a cette rencontre .


une réunion qui devait être tenue par le comité national de solidarité avec Hamma Hammami et ses camarades le mercredi 22 mai 2002 a148h au domicile de son président M Salah Hamzaoui a été interdite, le domicile de M Hamzaoui a été encerclé par un nombre important de policiers, ont interdit l’accès aux membres du comité et aux invités M Tahar Chaieb , M Jalloul Azzouna , Mme Radhia Nasraoui , M Chokri Latif et M Habib Ziadi se sont vu interdire l’accès au domicile de M Hamzoui et ont été l’objet de filature .


M Habib Ziadi  en tant qu’avocat  a pu visiter M Hamma Hammami mardi 21 mai 2002 , M Hamma Hammami a mis fin à sa grève de la faim (entamée depuis le 10 mai 2002 ) suite à la réponse positive de la part des autorités pénitentiaires  à un nombre de ses revendications concernant l’amélioration de ses conditions carcérale M Hammami a déclaré qu’il  revendique le reste de ses demandes concernant   ses conditions carcérales  sa libération ainsi que ses camarades et ses droits civiles et politiques
.

Mme Radhia Nasroui a été interdite d’accompagner sa fille lors de sa visite a M Hamma Hammami  rappelons que Mme Nasroui est jusqu’à maintenant interdite de visiter M Hamma Hammami en tant que sa femme . M Maher Hanine coordinateur du comité régionale de Sfax  de solidarité avec Hamma Hammami et ses camarades fait l’objet de filature et de surveillance policiere poussée.


La LTDH a été informée que M Ammar  Amroussia entame une grève de la faim depuis mercredi 14 mai 2002 en protestation contre les mauvaises conditions carcérales, suite a cette protestation il a été transféré à la prison civile de Kairouan.


la LTDH a été informé de la détérioration de l’état de santé de M Kamel Hajjam (prisonnier d’opinion jugé en 1991, condamné à 20 ans de prison /affaire ennahda, actuellement incarcéré à la prison civile de Sfax) M Hajjam  est atteint de maladie cardiaques, du rhumatisme et il souffre de des séquelles des conditions carcérales.la section de Monastir de la LTDH a quitté son ancien local à Ksibet el Mediouni (fin du contrat), les autorités locales et les structures  du RCD ont engagé une troupe musicale  pour fêter ça !!!!!! d’autre part ,  après avoir  louer un  local  à la section de Monastir de la LTDH et après  la signature du contrat et après avoir reçu le loyer de 12 mois et la remise des clefs à M Abderrahamn Hedhili et suite aux pressions énormes dont elle a été l’objet de la part des autorités administratives locales et régionales et de la part des responsables du RCD , la propriétaire du nouveau local a changé les serrures de la porte d’entrée et a empêché l’accès au local et essaye de résilier le contrat.

 
CNSHH
Comité National de Soutien à Hamma Hammami

Appel à un rassemblement


Le Comité appelle tous les démocrates et les militants des droits humains à se retrouver, samedi 25 mai 2002, à midi, devant la prison civile de Tunis, pour exprimer leur solidarité avec Hamma Hammami, Abdeljabbar Maddouri, empisonnés depuis le 2 février 2002.

Le Comité espère, grâce à cette action :

– alerter l’opinion publique, nationale et internationale sur la gravité de la situation de ces prisonniers d’opinion qui ont dû recourir, à plusieurs reprises, à la grève de la faim pour que soient améliorées leurs conditions de détention ;

-exiger la libération immédiate de ces deux militants, ainsi que celle de leurs deux camarades Ammar Amroussia et Samir Taamallah, respectivement détenus à la prison de Gafsa et de Kairouan.

Tunis, le 23 mai 2002
Pour le Comité,
le président,
Salah Hamzaoui.


Harcèlement policier

1- Mercredi, 22 mai 2002, un nombre impressionnant de policiers a encerclé, dès 17h30, le domicile de Salah Hamzaoui, président du Comité. Tous les amis qui sont venus lui rendre visite en ont été empêchés. Aussi bien Chokri Latif, Habib Ziadi, Jalloul Azzouna, Tahar Chaïeb, Abdelmoumen Belanès, que Radhia Nasraoui ont été refoulés, insultés, physiquement malmenés et poursuivis par des motards.

2- Ce n’est pas la première fois que la police recourt à ces procédés. Tout au long du mois de janvier 2002, le domicile de Salah Hamzaoui a été mis sous surveillance policière et, pendant près de deux semaines, interdit à toute visite. Le 31 janvier et le 1er février derniers, la police a été jusqu’à bloquer la rue où il réside à toute circulation. Contre cette atteinte à sa liberté, Salah Hamzaoui a demandé à M° Faouzi Ben M’Rad de déposer une plainte auprès du Procureur de la République; il attend toujours qu’une  suite soit donnée à sa requête.

3- Tout en condamnant ces agissements inadmissibles, le Comité réaffirme sa volonté de continuer à agir pour la libération de Hamma Hammami et de ses camarades Ammar Amroussia, Abdeljabbar Maddouri et Samir Taamallah, d’une part, et à exercer tous ses droits légitimes, y compris celui de se concerter et de se réunir, d’autre part.

Tunis, le 22 mai 2002
Pour le CNSHH,
le président,

Salah Hamzaoui.

 

Réforme de la Constitution: les Tunisiens aux urnes dimanche

AFP, le 24.05.2002 à 07h35

TUNIS, 24 mai (AFP) – Plus de trois millions et demi de Tunisiens sont invités dimanche à se prononcer par référendum sur une réforme de la Constitution qui ouvrira la voie à un quatrième mandat pour le président Zine El Abidine Ben Ali en 2004.

La réforme constitutionnelle, qui touche la moitié des articles de la Constitution est contestée par une partie de l’opposition, qui a appelé au boycottage du référendum, le premier du genre dans ce pays de plus de 10 millions d’habitants.

Quatre formations de l’opposition parlementaire appuient en revanche le projet qui a été adopté en avril dernier par la Chambre des députés et dont l’approbation définitive ne fait aucun doute.

Les amendements proposés prévoient le renouvellement, sans limite, des candidatures à la présidence de la République (la précédente Constitution prévoyait trois mandats maximum, le président Ben Ali achevant son 3ème mandat en 2004), et repoussent de 70 à 75 ans l’âge limite pour postuler à la magistrature suprême.

Le président Ben Ali, âgé de 65 ans, aura ainsi deux nouvelles possibilités de postuler pour un mandat présidentiel. Arrivé au pouvoir en 1987 après en avoir écarté l’ancien président Habib Bourguiba pour cause de « sénilité », il avait aussitôt abrogé la présidence à vie instaurée par son prédécesseur, qui avait assuré un pouvoir sans partage pendant 30 ans.

Le nouveau texte constitutionnel prévoit également « des élections présidentielles à deux tours », l’instauration d’une Chambre des Conseillers aux côtés de la Chambre des députés et un élargissement des attributions du Conseil constitutionnel.

3.652.314 inscrits sont invités à participer au référendum dans 15.000 bureaux de vote équipés d’isoloirs. Ils auront à se prononcer sur l’ensemble des nouvelles dispositions en répondant par « oui » ou « non » à la question suivante:

« Etes-vous d’accord sur le projet de loi constitutionnelle relative à l’amendement de certaines dispositions de la Constitution, adoptée par la Chambre des députés lors de sa séance plénière du 2 avril 2002 et publiée au Journal officiel de la république tunisienne ? »

Durant la campagne de sensibilisation, les membres du gouvernement et officiels du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, au pouvoir) qui dispose de 148 sièges sur 182 à la Chambre des députés, ont sillonné le pays pour « expliquer » aux Tunisiens « la portée » de la réforme « destinée à jeter les fondements de la république de demain ».

En revanche, les manifestations de l’opposition, favorable ou hostile, à la réforme, ont été plus timides. Les quatre formations parlementaires favorables au oui ont peiné à occuper l’espace qui leur est consacré sur les panneaux d’affichage aux côtés du RCD.

Parmi elles, Ettajdid, dont les cinq députés s’étaient abstenus à l’adoption de la réforme au parlement, avait décidé « la non-participation » avant de se raviser.

Ce parti avait exprimé des réserves concernant la réforme et affirmé la nécessité d’un « assainissement préalable du climat politique », par une amnistie générale des prisonniers politiques, une revendication partagée par d’autres mouvements et associations, reconnus ou non reconnus, appelant au boycottage du référendum.

En dehors des partis ou associations, des pétitions appelant à un « boycottage actif et résolu » de la réforme ont circulé dans les milieux universitaires et professionels.

Pour ses détracteurs, la réforme vise essentiellement à permettre au président Ben Ali de contourner l’interdit constitutionnel pour qu’il puisse se représenter, certains parlant de la réinstauration d’une « présidence à vie » en plus d’une « immunité pénale à vie ».

Selon l’article 41 de la future constitution le président bénéficie d’une immunité judiciaire durant l’exercice de son mandat et après la fin de son mandat.

En donnant le coup d’envoi de la campagne le président Ben Ali avait affirmé le 12 mai que le réforme permettra de conforter « l’ensemble des valeurs de référence du système républicain », dont « les droits de l’Homme et la solidarité ».

Il avait appelé observateurs et journalistes étrangers à suivre le référendum, « pour mesurer les avancées » de la Tunisie « en matière d’exercice démocratique ». Le Parlement européen a annoncé le 18 mai son intention de déléguer des observateurs.

AFP

 

استفتاء تونس ينظر اليه على انه لاقرار حكم بن علي

 

تونس (رويترز) – بالنسبة للرئيس التونسي زين العابدين بن علي فان الاصلاحات الدستورية التي طرحت في استفتاء يجري يوم الاحد ستسمح لتونس بتحقيق قفزة كبيرة نحو مزيد من الديمقراطية.
لكن بالنسبة للخصوم الذين يتهمون الحكومة بارتكاب انتهاكات مستمرة لحقوق الانسان فان الاصلاحات المقترحة تهدف الى استعادة نظام الرئاسة مدى الحياة.
وسوف يطلب من التونسيين في الاستفتاء الذي لم يسبق له مثيل ان يقروا عدة تعديلات في الدستور من بينها انشاء برلمان من مجلسين وتوفير حماية افضل لحقوق الانسان واصلاح القانون الانتخابي.
لكن جماعات معارضة ودعاة حقوق الانسان ودبلوماسيين قالوا ان البنود الرئيسية التي لم تسلط وسائل الاعلام المحلية التي تخضع لرقابة صارمة الضوء عليها تلغي القيود على عدد مرات تولي الرئاسة وتسمح برفع عمر مرشح الرئاسة الى 75 عاما بدلا من 70 عاما.
وتسمح هذه التعديلات للرئيس بن علي البالغ من العمر 65 عاما بالسعي لاعادة انتخابه في عام 2004 في نهاية فترة ولايته الحالية التي تبلغ خمس سنوات لمنصب الرئيس.
والزعيم التونسي الذي يتولى الرئاسة منذ نحو 15 عاما يمكن من الناحية النظرية ان يعاد انتخابه في عام 2009 وان يتمتع وفقا لبند جديد بحصانة مدى الحياة.
وبن على ضابط بالجيش تولى السلطة في عام 1987 وهو حدث يعرف محليا باسم « التغيير » عندما حل بن علي محل الرئيس التونسي انذاك الحبيب بورقيبة وقيل انه غير قادر على القيام بمهام منصبه بسبب الشيخوخة.
وبورقيبة هو مهندس استقلال تونس عن فرنسا في عام 1956 وتحديث البلاد في العقود الثلاثة التالية.
ودعت شخصيات معارضة بارزة الى مقاطعة الاستفتاء دون ان تستخدم هذه الكلمة فعليا لكن دبلوماسيين قالوا انه من غير المرجح ان يكون لهذه الدعوة تأثير يذكر على النتيجة.
ولا يبدو ان الحكومة منزعجة.
وفي صفحة نشرت الاسبوع الماضي في صحيفة دولية بارزة نقل عن بن علي قوله ان الاصلاح سيسمح لتونس بتحقيق « قفزة كمية ونوعية » نحو نظام سياسي جديد.
وفي التماسين حصلت عليهما رويترز يوم الثلاثاء الماضي حذر المعارضون من ان تونس ستفقد استقرارها وأي امكانية للتغيير السلمي للسلطة اذا اقرت التعديلات المقترحة في الاستفتاء الذي سيجري يوم الاحد.
وجاء في احد الالتماسين ان التعديلات المقترحة من شأنها ان تزيد مشاعر الاحباط المشروعة للمواطنين وان تثير سخطا عاما وتجعل تهديدات خطيرة تخيم على البلاد وهو الامر الذي قد يؤدي الى العنف.
وفي الالتماس الثاني الذي دعا الى مقاطعة الاستفتاء قال معارضون ان الافتقار الى حرية التعبير وحرية الصحافة حرم التونسيين من حق التعبير عن أي رأي قد يختلف مع اهداف الحكومة.
وكان بن علي قد قرر في عام 1999 الا يزيد عدد مرات تولي الرئاسة عن ثلاث ولايات لطمأنة التونسيين الى انه لن يمكث في السلطة مدى الحياة.
ويقول مؤيدوه انه مازال يعارض نظام الرئاسة مدى الحياة وان التعديلات المقترحة تهدف الى دعم الديمقراطية.
 
24.05.2002 14:00, Reuters

 
 

Tunisie – Le référendum devrait renforcer le pouvoir de Ben Ali

Reuters, le 24.05.2002 à 13:24:41

par Gilles Tréquesser

TUNIS, 24 mai (Reuters) – Pour le président Zine al Abidine Ben Ali, les réformes constitutionnelles soumises dimanche à référendum en Tunisie amélioreront fortement la démocratie.

Mais pour ses opposants, qui accusent le gouvernement de violations régulières des droits de l’homme, les changements proposés visent à restaurer un système de présidence à vie.

Les Tunisiens auront à répondre par oui (bulletin blanc) ou par non (bulletin noir), dans ce scrutin sans précédent, à une série d’amendements à la constitution incluant la création d’un parlement bicaméral, une meilleure protection des droits de l’homme et des modifications du code électoral. Au total, le gouvernement propose la révision de 38 articles du texte fondamental, qui en compte 78.

Mais les partis d’opposition, militants des droits de l’homme et diplomates soulignent que les changements cruciaux, sur lesquels la presse tunisienne étroitement contrôlée ne s’est guère appesantie, concernent la supression de la limitation du nombre de mandats présidentiels ainsi que l’extension de l’âge limite des candidats à la présidence, de 70 à 75 ans.

Si elle est approuvée, la révision constitutionnelle permettrait ainsi à Ben Ali, qui est âgé de 65 ans, de briguer sa réélection en 2004 à l’expiration de son actuel mandat de cinq années.

Le dirigeant tunisien, au pouvoir depuis près de 15 ans, pourrait aussi théoriquement être reconduit en 2009 et, en vertu d’un nouvel article, jouir d’une immunité judiciaire à vie.

Les amendements proposés contredisent ainsi sa décision de limiter à deux le nombre de mandats présidentiels, prise en 1999 afin de signifier à la population qu’il ne resterait pas au pouvoir indéfiniment.

Ben Ali, un général, est arrivé au pouvoir en novembre 1987 – « le changement » selon la dénomination locale – quand il a remplacé l’architecte de la Tunisie indépendante et président à vie Habib Bourguiba, officiellement jugé sénile et dans l’incapacité d’exercer ses fonctions.

APPEL AU BOYCOTT

Plusieurs formations d’opposition ont réclamé un boycott – sans en prononcer le mot – mais les diplomates estiment que cet appel ne produira que peu d’effet sur le résultat final.

Le gouvernement ne paraît guère inquiet.

Dans une page de publicité parue la semaine dernière dans un quotidien international influent, il reprenait les propos de Ben Ali évoquant à propos des réformes constitutionnelles la possibilité offerte à la Tunisie de faire « un bond qualitatif prodigieux » vers un nouveau système politique.

« Visant à approfondir l’esprit de la démocratie et du pluralisme, le référendum devrait être adopté avec une marge importante », ajoutait-il.

Dans les cercles d’opposition circulent deux pétitions – ignorées par les médias – qui jugent que les réformes proposées ne permettent pas de répondre aux aspirations et aux griefs de la population.

« Elles renforcent les frustrations légitimes de la population, réveillent le ressentiment général et font planer sur le pays de graves menaces de crise », peut-on lire sur l’une des pétitions.

Les opposants estiment que l’absence d’une parole et d’une presse libres prive les 10 millions de Tunisiens du droit d’exprimer tout point de vue contraire à celui du gouvernement.

« Le référendum du 26 mai ne répond pas à ces demandes. Nous ne pouvons qu’exprimer notre rejet en ne prenant pas part à ce référendum », déclare le second texte.

UNE PROSPERITE RELATIVE

Du côté des partisans de Ben Ali, on souligne que ce dernier est fermement opposé à l’idée d’une présidence à vie et qu’il tente, à travers les réformes, de renforcer le pluralisme et l’émergence d’une démocratie libérale.

Dans un éditorial publié par un quotidien gouvernemental cette semaine, le ministre de l’Enseignement supérieur Sadok Chaabane a exhorté les Tunisiens à « dire oui à la République de demain ».

« Le président Ben Ali, qui a sauvé la République des griffes de la théocratie religieuse obscurantiste et du despotisme du régime d’un seul homme, a été capable de reconstruire le système républicain en quinze ans à peine », estimait-il.

Ben Ali est crédité d’avoir réprimé l’opposition fondamentaliste islamique, apporté au pays une stabilité gouvernementale et entretenu une prospérité économique relative se reflétant dans l’importance de la classe moyenne, qui représenterait environ 70% de la population selon les chiffres officiels. Le petit pays de 165.000 km2 est une destination touristique très prisée par les Européens.

Mais les opposants estiment que tout cela s’est fait au détriment d’une opposition muselée et a permis d’abord à des clans de s’enrichir.

Sur son site internet, l’opposant Mondher Sfar note: « Le référendum cherche à rassurer les clans mafieux, qui savent que leurs biens et leurs vies sont liées à la survie de leur protecteur à Carthage », allusion au palais présidentiel situé dans la mythique ville des faubourgs de Tunis.

REUTERS

 

Tunisian referendum seen endorsing Ben Ali’s rule

Reuters, le 24.05.2002 à 10:52:05

By Gilles Trequesser

 
TUNIS, May 24 (Reuters) – For President Zine al-Abidine Ben Ali, constitutional reforms put to a referendum on Sunday will allow Tunisia to make a big leap towards more democracy.
But for opponents, who accuse the government of sustained human rights violations, the proposed reforms aim at restoring a presidency-for-life system.
Tunisians will be asked in the unprecedented referendum to approve several amendments to the constitution, including the creation of a two-chamber parliament, better protection of human rights and reforms to the electoral code.
But opposition groups, rights activists and diplomats say key articles — which the tightly controlled local media has not highlighted — cancel presidential term limitations and extend the age limit for candidates to 75 from 70.
This would allow the 65-year-old Ben Ali to seek reelection in 2004 at the end of this five-year mandate as president of the small country, a favoured tourist destination for Europeans on the North African coast sandwiched between Algeria and Libya.
The Tunisian leader, in power for nearly 15 years, could also theoretically be re-elected in 2009 and, according to one new article, enjoy life-long judicial immunity.
The constitutional amendments contradict his imposition of a two-term restriction in 1999 in a bid to reassure Tunisians he would not cling to power indefinitely.
An army general, Ben Ali took over in November 1987 — an event known locally as « The Change » — when he replaced then president-for-life Habib Bourguiba who was deemed senile and incapacitated.
Bourguiba was the architect of Tunisia’s independence from France in 1956 and its modernisation in the next three decades.
OPPOSITION CALLS FOR BOYCOTT
Leading opposition figures have called for a boycott of the referendum — without actually using the word — but diplomats said the call was unlikely to have much effect on the outcome.
The government does not look too worried.
In a sponsored page published last week in a leading international daily newspaper, it quoted Ben Ali as saying the reform will allow Tunisia to take « a quantum, qualitative leap » towards a new political system.
« Aimed at deepening the spirit of democracy and pluralism, the referendum is expected to pass by a wide margin, » it said.
Two petitions circulated among opposition circles but ignored by the local media said the proposed reforms failed to address the grievances and aspirations of the population.
« They intensify the legitimate frustrations of the population, arouse general resentment and let serious threats of crisis hang over the country, » one petition said.
Opponents say a lack of free speech and press has deprived the 10 million Tunisians of the right to express any view contrary to the government.
« The May 26 referendum does not answer these demands…we can only express our rejection by not taking part in this referendum, » the second text said.
LARGE MIDDLE CLASS
Ben Ali’s supporters insist he is firmly opposed to a presidency-for-life and that he seeks through the proposed reforms to strenghten pluralism and a liberal democracy.
In an editorial published in a government daily newspaper this week Higher Education Minister Sadok Chaabane urged Tunisians « to say yes to the republic of tomorrow ».
« President Ben Ali, who saved the republic from the clutches of obscurantist religious theocracy and the despotism of a one-man regime, was able in just 15 years to rebuild the republican system, » he wrote.
Ben Ali is credited for crushing an Islamic fundamentalist opposition, bringing government stability and fostering relative economic prosperity reflected in a large middle class which, according to government figures, represents about 70 percent of the population.
But opponents say this was achieved to the detriment of a stunted opposition and has helped cronies amass more riches for themselves and their families.
Dissident Mondher Sfar wrote on an opposition website: « The referendum seeks to reassure the mafia clans, who know that their properties and lives are linked to the survival of their protector in Carthage » — a reference to the Carthage presidential palace outside Tunis.
 
REUTERS
 

تونس : 7 جمعيات تجتمع اليوم لإعلان رفضها تعديل الدستور

دعت سبع روابط وجمعيات مستقلة الى لقاء تعقده اليوم لإعلان معارضتها مشروع تعديل الدستور الذي يعرض على الاستفتاء الشعبي الاحد المقبل. وقالت رئيسة جمعية النساء الديموقراطيات (مستقلة) الدكتورة هالة عبدالجواد لـ(الحياة) ان اللقاء سيعقد في مقر الجمعية في وسط العاصمة تونس, ويضم ممثلين لكل من رابطة حقوق الانسان وجمعية المحامين الشباب والمجلس الوطني للحريات (غير مرخص له) والاتحاد العام للطلاب ومركز تونس لاستقلال القضاء والمحاماة (غير مجاز) و(التجمع من اجل بديل عالمي للتنمية), وهو فرع لمنظمة دولية تنموية لم تحصل على ترخيص للعمل في تونس.
وأوضحت عبدالجواد ان اللقاء الذي وضع تحت عنوان (الدستور والمواطنة) لا يندرج في اطار الصراع السياسي مع الحكم, وانما هو تعبير عن موقف المجتمع المدني الذي (يرفض التعديلات, لأنها تضيق على الحريات وتهدد التعددية).
وكانت غالبية الجمعيات والروابط المشاركة في لقاء اليوم ساهمت في (ندوة الديموقراطية) التي أقامتها أربعة أحزاب معارضة في 12 من الشهر الجاري في المقر المركزي للحزب الديموقراطي التقدمي (مرخص له) وسط العاصمة. وأصدرت في أعقابها بياناً أعلنت فيه رفضها تزكية الرئيس بن علي (رئيساً مدى الحياة).
واكد بن علي لدى افتتاحه حملة واسعة لـ(شرح) التعديلات في اليوم نفسه قادها حزبه (التجمع الدستوري الديموقراطي) على انها ستوسع الديموقراطية. وسيتيح التعديل الذي اعتمده مجلس النواب الذي يسيطر (الدستوري) على غالبية مقاعده, للرئيس بن علي الترشيح لولاية رابعة تستمر خمسة اعوام بعد نهاية ولايته الثالثة والأخيرة في 2004, طبقاً للدستور الحالي. الى ذلك رفع التعديل السن القصوى للترشيح للرئاسة من 70 الى 75 عاماً, ما يفسح في المجال أمام بن علي (65 عاماً) للترشيح لولاية خامسة في 2009.
واكد الامين العام لـ(الدستوري) السيد علي الشاوش امس ان التعديل لا يهدف فقط الى تأمين ولاية جديدة للرئيس بن علي.
وقال ردا على اسئلة وكالة (فرانس برس): (لو كان الهدف من اصلاح الدستور فقط السماح للرئيس بن علي بالحصول على ولاية اخرى سنة 2004 كان يكفي تغيير فقرة في احد بنوده), مؤكدا « ان التعديل الدستوري عميق وانه الاهم منذ سنة 1959 لانه يطاول نصف بنود الدستور ويحمل تصورا شاملا للتطور المؤسساتي في البلاد ». ونفى من جهة اخرى ان تكون المعارضة التونسية (مهمشة), مؤكدا انها (قامت بدورها كاملا في الحملة من اجل الاستفتاء على تعديل الدستور) وعقدت العديد من الاجتماعات العامة في اطارها.

(نقلا عن صحيفة الحياة الصادرة يوم 24/5/2002 )

 

« لا يستهدف فقط تأمين ولاية جديدة لبن علي »
تونس: التغيير الدستوري مهم وعميق

تونس ــ أ.ف.ب ــ اكد الامين العام للتجمع الدستوري الديمقراطي الحاكم في تونس، علي الشاوش، ان التعديل الدستوري الذي سيجرى بشأنه استفتاء في 26مايو الجاري لا يهدف فقط الى تأمين ولاية جديدة للرئيس التونسي زين العابدين بن علي سنة 2004. وقال ردا على اسئلة وكالة فرانس برس «لو كان الهدف من اصلاح الدستور فقط السماح للرئيس بن علي بالحصول على ولاية اخرى سنة 2004 كان يكفي تغيير فقرة في احد بنوده» مؤكدا «ان التعديل الدستوري عميق وانه الاهم منذ سنة 1959 لانه يطال نصف بنود الدستور ويحمل تصورا شاملا للتطور المؤسساتي في البلاد». واكد ان الكثير من الدول لا تحد من عدد المدد الرئاسية مشيرا «الى ان عدم تحديدها يعزز سيادة الشعب خاصة وان على الرئيس الذي يرغب في تجديد ترشحه ان يخضع لسيادة الشعب كل خمس سنوات». ونفى من جهة اخرى ان تكون المعارضة التونسية «مهمشة» مؤكدا انها «قامت بدورها كاملا في الحملة من اجل الاستفتاء على تعديل الدستور» في تونس وعقدت عديد الاجتماعات العامة في اطارها. وقال «لا يمكن القول ان مجلس النواب لا يعبر عن آراء مختلفة وان القول بان المعارضة مهمشة خاطىء».

(نقلا عن صحيفة الوطن القطرية ليوم 24 ماي 2002)

صلاح الدين الجورشي يلمح في تقرير تنشره سويس إنفو من العاصمة التونسية إلى احتمال الإفراج عن حمة الهمامي وعدد من المساجين  الإسلاميين بعد 26 ماي

المشهد السياسي عشية الاستفتاء

 
التوقيت المحلي السويسري 18:52, الجمعة 24.05.2002


اجماع بين فصائل المعارضة التونسية على ان الهدف الرئيسي من الاستفتاء هو تمديد ولاية جديدة لبن علي [Keystone]

اجماع بين فصائل المعارضة التونسية على ان الهدف الرئيسي من الاستفتاء هو تمديد ولاية جديدة لبن علي [Keystone]
يتوجه التونسيون يوم الأحد 26 مايو إلى نفس المكاتب التي يعرفها الكثير منهم، لكن هذه المرة ليس للانتخاب، بل للمشاركة في الاستفتاء الذي دعا إليه الرئيس زين العابدين بن علي، لإضفاء شرعية شعبية على التعديلات الدستورية التي شملت قرابة نصف بنود الدستور.

مع اقتراب موعد الاستفتاء، تكثفت الحملة التحسيسية التي يقوم بها أعضاء الحكومة والمسؤولون في هياكل الحزب الحاكم، وتتولى مختلف وسائل الإعلام تغطيتها ومساندتها بقوة، حرصا على أن تكون نسبة المشاركة مرتفعة جدا. فالموالون لنظام الحكم يعتقدون بأن الاستفتاء مناسبة لاختبار مدى شعبية السلطة والتفاف التونسيين حول رئيس الدولة.

أما المعارضون للاستفتاء فقد كثفوا من جهتهم تحركاتهم واحتجاجاتهم، محاولين أن يجعلوا من هذه المناسبة فرصة للشروع في بناء قطب معارض يكون أكثر فعالية خلال المرحلة القادمة. فبعد أن تبلورت الصيغة النهائية للتحوير الدستوري، انقسمت الساحة السياسية إلى ثلاثة مواقف متداخلة أحيانا، ومتباينة كليا أحيانا أخرى. أولا موقف المساندة الذي دافعت عنه مختلف أجهزة الدولة والحزب الحاكم وكل المنظمات التابعة له أو الأحزاب المتحالفة معه.

فعلى الصعيد الرسمي، تم توزيع الأدوار لتولي الدفاع عن محتوى التعديلات، وتبريرها والتصدي لكل المناوئين لها، وتشكيل تحالف واسع حولها يضم منظمات وأحزابا وجمعيات وصحفا وكتابا وجامعيين وشخصيات من خارج تونس. وتأسست حملة الدفاع على عدة مقولات واعتبارات من بينها، التركيز على شمولية التعديلات مع التأكيد على الجوانب الخاصة ببعض حقوق الإنسان، إبراز أن الهدف من الاستفتاء هو التمهيد لقيام « جمهورية الغد » (وليس الجمهورية الثانية)، وأن مصلحة تونس تقتضي تحقيق الاستمرارية، وأن « الواجب الوطني يقتضي الوفاء للرئيس بن علي ».


 تاييد مطلق

ومن الطبيعي أن تنخرط كل المنظمات المرتبطة عضويا بالتجمع الدستوري الديمقراطي الحاكم، مثل الاتحاد الوطني للمرأة واتحاد الفلاحين أو اتحاد الأعراف، الذي قال رئيسه السيد الهادي الجيلاني إنه « لا خيار أمام رجال ونساء الأعمال سوى القول (نعم) للرجل الذي أخرج البلاد من التدهور والخوف من المستقبل »، وأضاف « إذا كان هناك من يقول إن التحوير الدستوري يهدف إلى تمكين بن علي من البقاء في السلطة، فنحن لا نخفي في اتحاد الصناعة والتجارة راينا، ونقولها بوضوح إننا نريد بن علي في الحكم بعد 2004 ».

أما بالنسبة للاتحاد العام التونسي للشغل، فقد أحدث موقفه جدلا في صفوف النقابيين وأوساط المعارضة الاحتجاجية. فبالرغم من أن المسألة لم تناقش بتوسع، ورغم أن صياغة الموقف نحت إلى التعميم قدر الإمكان، غير أن ذلك لم يحل دون انتقاد موقف المساندة من قبل الأوساط النقابية المتجذرة، وكذلك بعض التنظيمات المعارضة التي كانت ترجو حياد المركزية النقابية في مثل هذه المناسبة.

وقد ربط الكثيرون بين دعوة الأمين العام للاتحاد العمال إلى التصويت بكثافة لصالح التحويرات الجديدة وبين المفاوضات الاجتماعية التي انطلقت، والتي تحاول قيادة الاتحاد أن تحقق فيها بعض المكاسب رغم الظروف الاقتصادية الصعبة التي كشف عنها الوزير الأول في أول جلسة لانطلاق هذه المفوضات، كما كثر اللغط في الساحة النقابية حول مجلس المستشارين الذي سيتم إنشاؤه مباشرة بعد انتهاء الاستفتاء، والذي سيمثل فيه النقابيون بشكل بارز.

إلى جانب هذه المنظمات، هناك أربعة أحزاب اختارت دعم عملية الاستفتاء، وأيدت التعديلات الدستورية، وشاركت في الحملة التحسيسية. وقد رأت في ذلك فرصة لإثارة عدد القضايا التي تشغلها، وأن تذكر بمطالبها السياسية خلال الحصص التلفزيونية والإذاعية التي خصصت لها طيلة أسبوعين. وحتى تحاول هذه الأحزاب امتصاص الانتقادات الموجهة إليها من قبل التنظيمات التي تقف على يسارها، ألح ممثلوها وعلى راسهم السيد عبد الرحمان التليلي، زعيم الحزب الديموقراطي الوحدوي، على التأكيد بأن مساندتهم تهدف أيضا إلى « إثبات خصوصيتهم وأسلوب تصورهم للمستقبل والإصلاحات المطلوب تحقيقها ».


 مواقف معارضة

أما الموقف الثاني فقد مثلته حركة التجديد التي حاولت أن تقف في الوسط، فلم تؤيد التحويرات الدستورية كما لم تتبنى صيغة المقاطعة، وفضلت المشاركة في الحملة التحسيسية لإبلاغ الرأي العام بتحفظاتها حول محتوى التعديلات الدستورية. لكن قيادة الحركة فوجئت بحرمانها من حقها في الحصص الإذاعية والتلفزيونية وتوزيع بياناتها أو تنظيم تجمعات بحجة أن موقفها يندرج ضمن خانة المقاطعة.

الموقف الثالث هو الذي عبرت عنه التنظيمات الحزبية والجمعيات التي دعت إلى تنظيم اجتماع يوم 12 مايو بمقر الحزب الديمقراطي التقدمي تحت عنوان « الندوة الوطنية الديمقراطية حول الدستور ». وقد أصدر المشاركون بيانا أكدوا فيه أنه عوضا أن يتجه التعديل الدستوري نحو « القطع نهائيا مع الرئاسة مدى الحياة وضمان التداول السلمي على السلطة، فإنه سار في الاتجاه المضاد لمطامح المجتمع ونخبه الحية، ولم تكن غايته سوى تمكين الرئيس الحالي من البقاء أطول مدة ممكنة في السلطة، وإكسابه فوق ذلك حصانة قضائية دائمة ».

ولم تكتف هذه الأطراف بذلك التحرك، بل تداعت إلى اجتماع مماثل نظم في العاصمة الفرنسية يوم 19 من الشهر الجاري شارك مختلف الأطراف المعارضة بما في ذلك حركة التجديد وحركة النهضة المحظورة والسيد محمد الشرفي وزير التعليم السابق. كما نظمت سبع جمعيات من بينها رابطة حقوق الانسان والمحامون الشبان واتحاد الطلبة بمقر جمعية النساء الديمقراطيات، تجمعا يوم الجمعة 24 مايو، وأصدرت في ختامه بيانا وصفت فيه الاستفتاء ب « استفتاء المبايعة »، واعتبرته « ضربا لقيم المواطنة »، وانتقدت السلطة لكونها « لم تترك أي مجال للتعبير عن الرأي أو مناقشة محتوى التعديل الدستوري ».

واللافت للنظر أن مختلف هذه التحركات، وإن لم تحض بأي تغطية إعلامية من التلفزيون أو الصحافة المحلية، غير أن أصحابها لم يتعرضوا عموما للمضايقة أو المنع، وهو ما اعتبره البعض مؤشرا إيجابيا.


 وماذا بعد؟

إن الفاعلين السياسيين والمراقبين للشؤون التونسية لا تشغلهم النتائج الرسمية التي سيعلن عنها مساء الأحد القادم أو فجر يوم الإثنين، والتي يتوقع ألا تبتعد كثيرا عن نسب الانتخابات الرئاسية السابقة، وإنما الذي يبحثون عنه هو الجواب عن أكثر الأسئلة رواجا في صفوف التونسيين هذه الأيام ، ثم ماذا بعد هذا الجدل الذي ميز الساحة التونسية منذ أسابيع طويلة؟

في هذا السياق ينقل عن مقربين من الحكم، احتمال أن تشهد الأيام أو الأسابيع الموالية للاستفتاء، اتخاذ إجراءات رئاسية ربما توحي برغبة في إحداث انفراج سياسي قد يكون جزئيا. وإذا كانت مسألة إحداث تحوير وزاري واسع يشمل منصب الوزير الأول احتمالا واردا بقوة، فإن البعض لا يستبعد فتح ملفات أصبحت أوضاعها مزمنة مثل الإعلام وإطلاق سراح دفعة من مساجين الرأي قد يكون السيد حمّة الهمامي وبعض المعتقلين الإسلاميين من بينهم.

صلاح الدين الجورشي – تونس


24.05.2002 – 17:13
 
 
 

نطمح لأن يصبح المجلس الدستوري محكمة دستورية

 
بقلم: محمد شريدة
 
دعا أمين عام حزب الوحدة الشعبية المعارض محمد بوشيحة المواطنين التونسيين الى المشاركة في الاستفتاء على الإصلاح الدستوري الذي ستشهده تونس الأحد المقبل وتحديدا المعارضين لكي يوضحوا معارضتهم، مشيرا الى ان الإصلاح خطوة على طريق تدرجي نحو إرساء ديموقراطية ثابتة.
وقال بو شيحة في حديث مع <<السفير>> ان حزبه كان يطمح لأن يكون المجلس الدستوري محكمة دستورية، وأضاف ان لا مآخذ لحزبه على المشروع الإصلاحي الذي كان يجب ان يتضمن المزيد من الأمور لسد بعض النواقص، وجدد الدعوة الى تنقيح القانون الانتخابي الذي رأى انه مفصل على قياس حزب قوي (الحزب الحاكم) مما يؤدي الى تثبيت هيمنة هذا الحزب.
وأشار بو شيحة الى ان أهم ما جاء في الإصلاح الدستوري، كان واردا في <<برنامج تبنيناه منذ عدة سنوات فيه العديد من الأشياء التي جاء بها مشروع الرئيس زين العابدين بن علي، وفي مقدمتها مثلا إنشاء غرفة ثانية لدعم العمل التشريعي، ستمكن العديد من الأطراف الاجتماعية والمهنية، والأطراف غير الممثلة كما يجب من التمثيل فالاستفتاء هو جزء من تطوير الحياة السياسية بتفعيل الحوار بين مكونات الدولة بمفهومها الشامل>>.
أضاف أمين عام حزب الوحدة الشعبية ان العنصر الثاني الأساسي من الإصلاح الدستوري هو تطوير المجلس الدستوري. وقال انه <<في 7 نوفمبر 1987 بعد التحول كان هناك محكمة أمن الدولة التي جرى إلغاؤها، وعرفنا بدلا منها إنشاء المجلس الدستوري الذي لم يكن لديه صلاحيات كبرى، وكان بمثابة هيئة استشارية لدى رئيس الدولة، وبعد عشر سنوات أصبح المجلس الدستوري يتمتع بجزء كبير من الاستقلالية>>.
وقال بوشيحة ان حزبه يوافق على التعديلات المطروحة <<ونطالب بالمزيد ولو بعد سنوات، ونحن نؤكد على ضرورة ان يكون المجلس الدستوري محكمة دستورية تنظر في دستورية القوانين ومحكمة دستورية فاعلة في المجتمع>>.
وأشار الى ان العنصر الثالث المهم في الإصلاح الدستوري هو التعددية <<على مستوى الترشح للانتخابات الرئاسية، فأيام الرئيس الراحل الحبيب بورقيبة، كان عندنا حكم فردي مدى الحياة. الآن وصلنا الى انتخابات رئاسية تعددية بمبادرة من رئيس الدولة وبتنقيح استثنائي للدستور تمكن حزب الوحدة الشعبية من تقديم مرشحه للانتخابات الرئاسية في 1999>>.
وحول مآخذ حزبه على مشروع الاصلاح الدستوري قال انه <<ليس هناك مآخذ بل نواقص، مثلاً كان بودنا ان يكون المجلس الدستوري محكمة دستورية>> واضاف <<نحن انخرطنا في مشروع الاصلاح، وهو تمشٍّ تدريجي ولنا الثقة بأن تتطور الامور، وبرنامجنا طموح دائما، وطموحنا ان يقع انجاز يأخذ تطلعات المجتمع نحو ارساء ديموقراطية ثابتة، ونحو ارساء ثقافة تقدمية تتجنب مخاطر الانزلاق نحو التطرف>>.
وعن الانتقادات الموجهة الى الاصلاح الدستوري والقائلة انه أُعدّ خصيصا لإتاحة المجال للرئيس بن علي اعادة الترشح قال ان <<احدى نقاط الاصلاح هي لتمكين الرئىس بن علي من مواصلة القيام بمهامه كرئيس للدولة، ولكن هذا العنصر ليس مهما اكثر من ضمان تمشٍّ اصلاحي لتونس يبني للمستقبل على اساس الحوار بين كل مكونات المجتمع المدني وبين السلطة>> واشار الى ان احدا لا ينكر الانجازات التي تحققت في تونس في العديد من المجالات وهو ما يدفعنا الى القول ان تونس بحاجة لرجل كالرئيس بن علي لأنه صاحب مشروع لم يتخل ّعنه>> واضاف <<نحن نرحب بالذين يقولون لا للاستفتاء، والامكانية متوفرة في تونس لقول لا، ولكن يجب ان يشاركوا في الحملة ويتمتعوا بكل امكانات الحملة والاذاعة والتلفزة ليشرحوا موقفهم ولماذا يقولون لا. المجال مفتوح للجميع وانا ارى هذا التنوع في المواقف، تنوعا ايجابيا جدا يؤكد ان لب الديموقراطية هو الحوار مع الغير مهما كان موقفه>>.
وقال ان حزب الوحدة كان الحزب الوحيد الذي ثمّن التوجه نحو الاصلاح <<وقلنا ان هذه الاصلاحات يجب ان تتطور نحو ارساء جمهورية ثانية، فيها تأسيس للدولة التونسية، وفيها وضع مشروع اجتماعي ثقافي يؤسس لجمهورية ثانية بأسلوب حكم جديد ونظام حكم جديد>>.
واشار بوشيحه الى <<مسائل أخرى سياسية اكثر منها دستورية من بين مآخذ حزبه على الإصلاح>> منها <<السياسة الاعلامية>> قائلا <<انه ما يزال امامنا شوط كبير لا بد من قطعه حتى يكون الاعلام معبرا حقيقيا عن تطلعات المجتمع. اعلام تعددي يمكن كافة الاطراف ان تعبر عن رأيها>>.
وقال بوشيحه إن من المسائل الأخرى، <<مسألة المجلة الانتخابية، فالمجلة الحالية مشغولة على قياس حزب قوي (الحزب الحاكم) على حساب بقية الاحزاب>>. واضاف <<صحيح ان المجلة النتخابية تمكن احزاب المعارضة من عشرين في المئة من مقاعد البرلمان، ولكن نحن نطالب بتعديل عميق للمجلة الانتخابية حتى تنصف كل الاطراف السياسية، من خلال الاعتماد على النسبية، والتقليص من حجم الدوائر، يجب ان تكون الدوائر مصغرة حتى يعرف المواطن من ينتخب وما هو برنامجه>>.
وأكد انه على المستوى النظري <<ليس هناك خلاف بين ما هو مطروح في اصلاح الدستور وما هو مطروح في برنامج الحزب (الوحدة)>>، مشيرا الى ان <<الحالة اليوم مع هيمنة الحزب الحاكم على عدد من الاطراف الاجتماعية مما سيجعل من الغرفة الثانية ما عدى جزءا يقدر بالثلث تابعة بصورة كلية، وهذا نوع من المواصلة لهيمنة الحزب الحاكم. وختم بوشيحه قائلا ان <<صندوق الاقتراع سيكون هو الحكم>>.
 
(المصدر: صحيفة السفير البيروتية الصادرة يوم 24 ماي 2002)

 
 

Les agences d’infos occidentales vous présentent “notre” pays. Bonne lecture.

AFP, le 24.05.2002  à 07h35

 

La Tunisie (FICHE TECHNIQUE)

 
 TUNIS, 24 mai (AFP) – Un référendum sur la réforme de la  Constitution permettant au président Zine El Abidine Ben Ali de  solliciter un quatrième mandat doit avoir lieu le 26 mai prochain en  Tunisie.
 
Voici la fiche technique de la Tunisie:
 
 GEOGRAPHIE: pays du Maghreb de 162.155 km2 (dont 25.000 km2 de  désert). Ouvert au nord sur la Méditerranée avec 1.300 km de côtes  et situé à l’extrémité nord-est de l’Afrique, il est limitrophe de  l’Algérie à l’ouest (1.050 km) et de la Libye au sud (480 km).
 POPULATION: 10,5 millions, concentrés sur la côte est et dans  les zones urbaines.
 CAPITALE: Tunis, 2 million d’habitants.
 LANGUE OFFICIELLE: arabe, français largement pratiqué.
 RELIGION: islam (officiel) – chrétiens 10.000, juifs 3.000. Le  chef de l’Etat doit être musulman.
 HISTORIQUE: soumise aux beys ottomans, la Tunisie devient un  protectorat français en 1881 (Traité du Bardo). Le 20 mars 1956,  elle devient indépendante. Le 25 juillet 1957, la République est  proclamée, la dynastie des beys destituée. Habib Bourguiba, premier  président de la République de 1957 à 1987, est écarté du pouvoir  pour « sénilité » le 7 novembre 1987 par le Premier ministre Zine El  Abidine Ben Ali, 51 ans. Constatant « la vacance du pouvoir », il  occupe le poste de président avec l’assentiment de la majorité de la  classe dirigeante. Unique candidat, il est élu le 2 avril 1989 pour  5 ans et réélu le 24 octobre 1999. En avril 2002, une réforme de la  Constitution, adoptée par la Chambre des députés, lui permet de  briguer un quatrième mandat en 2004.
 INSTITUTIONS POLITIQUES: république de type présidentiel avec un  parlement unicaméral (La réforme de la Constitution prévoit la  création d’une Chambre de Conseillers). En 1988, suppression de la  fonction de chef de l’Etat « à vie », attribuée en 1975 à M.  Bourguiba.
 Le pays est l’objet de vives critiques d’organisations de droits  de l’Homme pour son régime de type autoritaire et l’absence de  libertés publiques.
 PARTIS: RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique) au  pouvoir. Six autres partis, dont cinq représentés au parlement, sont  reconnus.
 ECONOMIE-RESSOURCES: agriculture: 22% de la population active  (3,5 millions de personnes), 13% du PIB en 2000, céréales, agrumes,  olives, dattes (3ème rang des exportations) et vin. Principales  ressources minières: phosphates (7,2 millions), gaz (2 milliards de  m3) et pétrole (3,5 millions de tonnes). Industries de  transformation: textile, pétrochimie, agroalimentaire.
 Avec le textile, le tourisme est un important pourvoyeur de  devises: environ 5 millions de touristes par an. Les recettes du  secteur ont atteint fin novembre 2001 quelque 2.217 milliards de  dinars.
 
 PNB: 19,8 milliards de dollars
 PAR HABITANT: 2.090 dollars
 DETTE EXTERIEURE: 11.872 milliards de dollars
 MONNAIE: dinar tunisien (0,77 euro)
 INFLATION: 2,9% (2000)
 TAUX DE CROISSANCE: 4,7% (2000)
 TAUX DE CHOMAGE: 15,6% (2000)
 FORCES ARMEES: 35.000 hommes, dont 27.000 dans l’armée de terre.  Pays membre de la Ligue arabe et de l’Union du Maghreb arabe.
 
AFP
 
 

 

Reuters, le 24.05.2002 à10:45:07
 

FACTBOX-Tunisia’s referendum on constitutional reforms

 
    TUNIS, May 24 (Reuters) – Following are key facts about Tunisia’s referendum on constitutional reforms to be held on Sunday.
 ELECTORATE: Tunisia has about 3.6 million registered voters, 36 percent of the country’s population.
 REFERENDUM MAIN ISSUES: Voters will have to answer « Yes » or « No » to the following question:
 « Do you agree with the draft constitutional law to revise some articles of the constitution approved by parliament on April 2, 2002 and published in the Official Gazette? »
 The word « Yes » is printed on a white ballot, the word « No » on a black ballot.
 The government proposes the revision of 38 articles in the 78-article constitution.
 The changes would allow a president to stand for an unlimited number of successive terms — currently limited to three. They extend the age limit for candidates from 70 to 75. Presidents would enjoy judicial immunity after stepping down.
 The amended articles also set up a second legislative body, the Chamber of Advisers, introduce more guarantees for the  respect of human rights and changes in the electoral code.
 VOTING SYSTEM: Polling stations are open from 8 a.m. (0700 GMT) to 6 p.m. (1700 GMT). The minimum voting age is 20. Voting is not mandatory.
 RESULTS
 Results are expected to be announced on Sunday evening. The Constitutional Council oversees the legality of the voting.
 CAMPAIGN
 A two-week « explanation campaign » ended on Friday. Four small opposition parties took part in it alongside the powerful ruling Constitutional Democratic Rally (RCD), which claims more than one million militants and about two million sympathisers.     
 
REUTERS

 

Le Parlement européen envoie 5 observateurs à l’occasion du référendum

AFP, le 24.05.2002 à 11h22

BRUXELLES, 24 mai (AFP) – Le Parlement européen (PE) a annoncé vendredi l’envoi en Tunisie d’une délégation de cinq députés, chargés d’observer le déroulement du référendum constitutionnel de dimanche qui ouvrira la voie à un quatrième mandat pour le président Zine El Abidine Ben Ali.

La délégation sera conduite par l’Espagnol Gerardo Galeote Quecedo (PPE, droite). Elle comprendra également les élus italiens Francesco Fiori (PPE) et Pasqualina Napoletano (PSE, gauche), ainsi que les Français Harlem Désir (PSE) et Hélène Flautre (Verts).

Dans un communiqué, Mme Flautre a annoncé son intention de profiter de ce voyage pour se rendre samedi après-midi dans la prison où est détenu l’opposant Hamma Hammami, membre du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT).

Le principe de l’envoi en Tunisie d’une délégation d’observateurs avait été approuvé le 16 mai dernier par les présidents des groupes politiques du PE.

La veille, une délégation de militants des droits de l’homme tunisiens, dont les journalistes Taoufik Ben Brik et Sihem Bensedrine, étaient venus demander à Strasbourg aux eurodéputés de condamner un scrutin qu’ils avaient décrit comme une « mascarade ».

M. Ben Ali a publiquement invité « tous les observateurs et journalistes étrangers qui le souhaitent » à venir observer le déroulement du référendum, afin qu’ils puissent « se rendre compte par eux-mêmes » des progrès réalisés par la Tunisie en matière de démocratie.

AFP

 

الرئيس بن علي يوقع أمرا يقضي بالتمديد في مدة الاقتراع المتعلق بالاستفتاء

 
تولى الرئيس زين العابدين بن علي التوقيع على أمر يقضي بالتمديد في مدة الاقتراع المتعلق بالاستفتاء في مشروع الإصلاح الدستوري يوم الأحد 26 ماي الجاري لينطلق هذا الاقتراع كما هو معمول به سابقا بداية من الساعة الثامنة صباحا على أن ينتهي في الساعة الثامنة مساء عوضا عن الساعة السادسة. 
ويأخذ هذا الإجراء في الاعتبار تزامن هذا الحدث مع احتفال الشعب التونسي بالمولد النبوي الشريف وما يستدعيه ذلك من تنقل العائلات التونسية داخل الجمهورية وبذلك فان التمديد في مدة الاقتراع سيسمح للناخبين بأداء واجبهم في احسن الظروف.
(المصدر: موقع أخبار تونس الرسمي بتاريخ 24 ماي 2002)

 

Maghreb/Europe – Terrorisme et immigration au menu à Tripoli

Reuters, le 24.05.2002 à 13:20:29

PARIS, 24 mai (Reuters) – Le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, participera le 29 mai à Tripoli à la réunion entre cinq pays d’Europe du sud (France, Portugal, Espagne, Italie et Malte) et les cinq pays de l’Union du Maghreb arabe (Maroc, Algérie, Tunisie, Mauritanie et Libye).

« La réunion de Tripoli permettra d’évoquer des questions d’intérêt commun, telles que la sécurité et la stabilité en Méditerranée occidentale, y compris la lutte anti-terroriste, ainsi que l’intégration régionale, la question des migrations », a déclaré vendredi François Rivasseau, porte-parole du Quai d’Orsay.

La France accueillera la prochaine réunion ministérielle du dialogue « 5+5 » au début de l’année 2003.

« Cette prochaine réunion sera spécialement consacrée au thème des échanges humains et des migrations, sujet essentiel pour l’ensemble des pays participant à ces réunions », a ajouté le porte-parole.

Lancé au début des années 80, ce sommet informel entre pays de l’arc méditerranéen a lieu désormais une fois par an, alternativement au Maghreb et en Europe.

REUTERS

 

Arraisonnement de deux bateaux chargés d’immigrés clandestins pour l’Italie

AFP 4 – 24.05.2002 09:47

TUNIS, 24 mai (AFP) – La Garde maritime de la ville de Sfax (sud-est de la Tunisie) a secouru deux embarcations à la dérive au large des eaux territoriales tunisiennes et transportant des immigrés clandestins en route vers l’Italie, rapporte vendredi à Tunis le journal Le Temps.

La première embarcation, qui transportait essentiellement des Sierra-Léonais, avait eu une avarie de moteur et était à la dérive depuis plusieurs jours lorsqu’une vedette de la garde côtière tunisienne l’a repérée et arraisonnée.

« Vingt-huit personnes étaient à bord, au comble de l’épuisement et de la malnutrition, rapporte le quotidien tunisien. Transportés d’urgence à l’hôpital de Sfax, deux d’entre eux n’en ont pas réchappé. Parmi les passagers se trouvaient quelques Erythréens, Somaliens et Tchadiens… »

Une deuxième embarcation transportant des immigrés clandestins en route vers l’Italie a connu dans le même temps une avarie de moteur, selon Le Temps.

L’embarcation s’étant mise à tanguer dangereusement, le commandant s’est vu contraint de lancer un appel de détresse. Les garde-côtes ont réussi à recueillir sains et saufs tous les passagers, des Egyptiens pour la plupart, ainsi que quelques Erythréens et Ethiopiens.

Déjà début mai, 41 Africains candidats à l’immigration clandestine avaient été appréhendés sur l’archipel tunisien des îles Kerkennah, face à la ville de Sfax, où ils avaient débarqué croyant avoir atteint la Sicile (Italie).

Selon Tunis-hebdo, les passagers étaient pour la plupart des Africains désirant se rendre en Italie, première étape de leur transit vers d’autres pays européens et leurs passeurs étaient originaires du Sri-Lanka.

Avec le Maroc, la Tunisie est en Afrique, le pays le plus proche de l’Europe par le sud de l’Italie, et elle est devenue de ce fait une des destinations privilégiées des immigrants clandestins.

L’Italie et la Tunisie sont liés par un accord d’assistance en matière de lutte contre l’immigration illégale. Mais aucun chiffre officiel ne permet d’évaluer l’ampleur du phénomène, seule la presse faisant état épisodiquement de l’échec d’expéditions clandestines vers l’Europe.

AFP

 
Vérité-Action
 
Premier bilan de la visite de

Me Abdelwaheb Maater en Suisse

 

Dans le cadre de la campagne qu’elle organise contre la tenue du référendum anticonstitutionnelle en Tunisie, Vérité-Action a eu l’honneur d’inviter Me Abdelwaheb Maatar pour animer des conférences et faire des entretiens notamment avec des ONGs et des journalistes.

L’occasion était propice pour s’arrêter, dans les analyses structurées et profondes de Me Maatar, sur les vrais défis que présente cette échéance notamment pour l’avenir de la Tunisie.

Me Maatar, auteur d’une action entamée le 08 mai 2002 devant le Tribunal administratif pour demander le sursis d’exécution du référendum (une première en Tunisie), a fait l’historique des modifications et révisions constitutionnelles en Tunisie pour essayer d’en déduire la logique sous-jacente de chaque révision.

Il a tenu dans sa conférence du 22 mai 2002 à l’UNI de Genève à faire un exposé du cadre général dans lequel se tenait cette prétendue consultation du peuple, et notamment la manipulation soit des sources d’information soit de l’information elle-même en voulant gonfler quelques aspects de cette « réforme » et passer sous silence d’autres (bien évidemment l’impunité juridictionnelle définitive du nouvel article 41 al.2).

Il a insisté sur le fait qu’une lecture juridique objective englobant en même temps l’histoire et l’aspect comparatif, aboutirait à prouver la nullité tant politique que juridique de ce référendum.

Passant en revue les différentes révisions constitutionnelles opérées par Ben Ali (surtout celles de 1988 et de 1997), Me Maatar a déduit que ces révisions avaient servi à asseoir par étapes, le monopole de Ben Ali sur le pouvoir. La révision en cours (et de loin la plus dangereuse) reprend à son compte ces étapes pour aller de l’avant dans la concentration des pouvoirs dans la main du président et plus généralement dans les mains du parti au pouvoir par :

– l’instauration d’une présidence sans nombre de mandats, mais avec une limite d’âge maniable pour permettre à Ben Ali de rester probablement jusqu’à 2014. Ce but est complété par les conditions de candidature qui permettront au RCD «d’avoir la main haute sur toute candidature à la présidence ».

– la marginalisation accrue du rôle du parlement en limitant le champ matériel de ses compétences et en lui retirant dans une grande mesure l’initiative en matière internationale et financière, et en créant une deuxième chambre contrôlée largement par le président et son parti.

– l’impunité ayant un rang constitutionnel, donnera par la suite au président le «privilège » d’être soustrait à toute poursuite de tel genre qu’elle soit. Selon Me Maatar, l’impunité équivaut à constitutionnaliser ce qui n’est pas « constitutionnalisable »

Me Maatar, conclut que si cette réforme passe, la situation en Tunisie va empirer davantage, et les droits de l’homme seront extrêmement menacés.

Répondant aux questions du public, et notamment à celle posée par une journaliste de la radio Suisse Romande, Me Maatar a fait un exposé succinct mais précis sur la pratique d’organisation des échéances électorales, pour sensibiliser aux moyens utilisés pour truquer les résultats.

En marge de cette conférence, Me Maatar a donné deux interviews à des journalistes de Swiss info et de Radio Suisse Romande.

Le 23 mai 2002, Me Maatar reprenant les mêmes idées principales, s’est étalé plus sur l’histoire constitutionnelle tunisienne, pour finir par un aperçu des contradictions présentées dans le projet de «réforme », et les innovations inédites qui feront de la Constitution, pourtant pionnière dans sa première version de 1959, un bricolage de choix étranges et inégalés comme :

– l’interdiction aux députés de proposer des projets de loi ayant incidence sur les ressources de l’Etat

– la procédure compliquée et manipulée de la désignation des membres de la chambre des Conseillers.

– la compétence internationale donnée au président au détriment du parlement

– la limitation de l’effort du parlement dans ce qu’on appelle la «compétence attribuée », alors que la compétence primaire (l’effective, la vraie) est donnée au président.

L’après-midi, Me Maatar a tenu une entrevue au siège de l’OMCT en présence de deux membres de Vérité-Action. Mme Christine Ferrier a exprimé son intérêt pour la procédure entamée par Me Maatar et s’est déclarée très satisfaite de l’exposé qu’il a fait notamment sur les illégalités de procédures constatées lors de la convocation du corps électoral et de la désignation des conditions de cet exercice.

Vérité-Action rappelle qu’elle vient de publier le livret sur la «réforme » intitulé : 

«  Pour une gouvernance conforme à la charte fondamentale », auprès des ONGs, des spécialistes en droit et les organes de presse.

Fribourg le 23 mai 2002

Pour Vérité-Action

Imed Abdelli

 
RAID Attac Tunisie
(groupe de travail sur les problèmes constitutionnels)

Lutter pour une alternative constitutionnelle démocratique et sociale

 

(Contribution du RAID Attac Tunisie diffusée à l’occasion de la Rencontre inter-associative sur la révision constitutionnelle du 24 mai 2002.)

 

Dans 48h à peine, les fondements constitutionnels du système politique établi au lendemain de l’Indépendance seront balayés par un référendum anti-démocratique. Le peuple tunisien n’a, certes, aucune raison de pleurer une constitution qui a instauré en son temps le pouvoir personnel de Bourguiba ; mais il a tout à craindre de l’adoption d’un texte constitutionnel qui assassine le principe même de la constitution. Le document, qui fera désormais office de constitution, a pour fonction principale d’assurer à l’actuel chef de l’Etat la possibilité de briguer au moins deux nouveaux mandats présidentiels. Il lui permet de concentrer entre ses mains encore plus de pouvoirs que n’en avait Bourguiba et de bénéficier, en outre, d’une impunité à vie. La déclaration inter-associative explique cela tout à fait parfaitement.

 On doit néanmoins souligner, avec nos  amis du Conseil tunisien pour l’indépendance de la justice (CTIJ), le nouvel article 28 qui stipule que « les projets de loi émanant de l’Assemblée nationale ne sont pas recevables s’ils ont des implications sur le budget ou un impact sur les dépenses. » Cet article restreint encore plus que ce n’était le cas les compétences du pouvoir législatif et aura de graves conséquences sur les plans économique et social. De même que l’article 32, nouveau également, qui « attribue au président de la République la compétence de ratifier les traités et les conventions internationales ». Concentration des pouvoirs d’autant plus inquiétante que des négociations internationales sont en cours destinées à renforcer la libéralisation mondiale des marchés.

Le fait majeur de la période qui s’ouvre est une concentration extrême des pouvoirs aux mains du président de la République, couronnement d’un processus d’expropriation politique du peuple. Non seulement la souveraineté populaire est remise en cause dans la pratique mais son principe même, établi constitutionnellement, part en fumée. La première conséquence politique qu’il nous faut tirer de cette situation est la nécessité d’une alternative constitutionnelle. L’objet de cette brève intervention sera donc de contribuer à la réflexion sur une telle alternative. Il ne suffit plus de dénoncer ; le temps est venu de proposer.

 Une précision avant de poursuivre : les propositions que nous formulons, ici, ne peuvent encore  engager pleinement le RAID Attac Tunisie dont les débats sur ces questions, comme sur tant d’autres, sont loin d’être aboutis. C’est, cependant, du champ de préoccupations et de l’esprit du RAID que découlent les remarques qui suivent.

 Mais en quoi le problème constitutionnel concerne-t-il notre association ? La réponse est évidente. Le contenu des articles 28 et 32 que nous avons évoqué montre la relation étroite de la question constitutionnelle et des problèmes économiques et sociaux. Plus généralement, en tant qu’association citoyenne, le RAID Attac Tunisie est directement concerné par tout ce qui est de nature à élargir ou restreindre le champ des libertés et de la citoyenneté. Par ailleurs, le combat contre la mondialisation libérale et ses répercussions dans notre pays peut se dire aussi de cette autre manière : il est le combat contre la volonté des institutions financières internationales, des firmes transnationales, des fonds spéculateurs et autres réseaux économico-maffieux de décider du sort de la planète, en lieu et place des peuples, en s’appuyant parfois sur les pires dictatures. Nous en savons quelque chose !…

 Convaincu que le « le vivre ensemble » politique est aussi le produire et consommer ensemble, notre association lutte pour le contrôle citoyen des politiques économiques et sociales. Le RAID défend l’idée que l’économique doit être orienté et régulé consciemment et que la finalité des politiques économiques doit être la satisfaction des besoins sociaux de tous les individus dans la préservation de l’environnement et le respect des générations à venir..

 Gardons-nous donc de la tentation dangereuse (certes, compréhensible dans un régime de dictature policière) de plaider la cause d’un Etat minimum au nom de l’autonomie de la société civile. Méfions-nous d’une alternative constitutionnelle qui aurait l’illusoire prétention d’allier défense de la citoyenneté et conception néo-libérale de l’Etat et de l’économie.

 La constitution ne peut être conçue comme un simple rempart contre le despotisme et l’arbitraire ; elle n’a pas pour seule vocation de protéger la société contre l’Etat ni l’Etat contre la société mais d’organiser leurs relations, lesquelles comme les relations amoureuses risquent d’être fatales lorsqu’elles sont trop fusionnelles ou, à l’inverse, trop distantes. La constitution doit être basée sur un double principe d’organisation de la société et de l’Etat : le principe de la liberté et le principe de l’égalité, l’un présupposant l’autre, les deux constituant les fondements indissociables de la citoyenneté, c’est-à-dire de la souveraineté populaire. Outre les droits de l’homme, cet acquis de l’histoire et des luttes, et les droits citoyens d’organisation politique, de grève, de vote, etc.,  dont elle doit assurer l’effectivité, la constitution doit définir les conditions d’exercice du pouvoir politique de manière à rendre vivante la souveraineté du peuple.

 A partir de ces considérations générales, nous voulons soumettre au débat quelques pistes de réflexion qui s’inspirent de nos propres urgences démocratiques ainsi que des questionnements de l’ensemble des mouvements contre la mondialisation libérale de par le monde :

 1°) A l’heure où s’approfondit la crise des Etats-nations et de la représentation politique moderne nous devons tacher de dégager des modalités constitutionnelles susceptibles de garantir l’implication réelle des citoyens dans les processus de prise de décision, d’exécution et de contrôle. L’autorité de la représentation parlementaire sur l’Exécutif est, aujourd’hui, une exigence clé mais se pose également la question d’une réelle décentralisation du pouvoir politique et administratif. De ce point de vue là, le principe de subsidiarité pourrait constituer un début de solution pour instaurer des formes d’auto-administration locales et régionales. La conquête des libertés politiques et du droit de vote est, certes, prioritaire mais se pose également la question d’une réelle égalité politique s’enracinant dans le combat pour l’égalité sociale qui en est la pré-condition : quels mécanismes peuvent-ils permettre aux femmes d’être non seulement les égales sociales des hommes – ce qui n’est pas non plus acquis – mais leurs égales politiques. Des mesures de discrimination positive pourraient constituer des formules transitoires adéquates pour résorber le différentiel de citoyenneté entre les hommes et les femmes. Dans cette même direction, peut-être pourra-t-on trouver un début de solution à la sous-représentation des couches défavorisées de la population. Car, par delà l’exigence première de la reconnaissance du principe même de la citoyenneté, l’impératif démocratique impose de rompre l’inégalité sociale devant l’exercice de la citoyenneté.

 2°) Il ne suffit certes pas d’adjoindre une série de droits sociaux à la panoplie des droits de l’homme et du citoyen pour donner une dimension sociale à notre alternative constitutionnelle ; il n’en demeure pas moins que les droits à un revenu qui garantisse une vie digne c’est-à-dire tout bonnement le droit à l’existence, le droit au travail, à l’éducation, à la santé, au logement, tous ces droits fondamentaux constituent les conditions d’exercice de la citoyenneté et doivent nécessairement être pris en compte par une constitution démocratique. Celle-ci se doit de protéger le caractère public des services sociaux et de prévoir des clauses qui interdisent leur privatisation comme la privatisation de l’administration ou des richesses fondamentales du pays comme l’eau ou les sources d’énergie. Il s’agit, plus généralement, de donner aux besoins sociaux primordiaux le statut de droit garanti par la loi fondamentale de l’Etat.

 Parmi d’autres exemples, nous pouvons évoquer la Constitution adoptée par l’Assemblée constituante italienne en décembre 1947. Bien des considérations qui y sont formulées nous paraissent aujourd’hui anachroniques comme ce passage qui, parlant de la femme, souligne « son rôle essentiel au foyer » (article 37, Titre III). Mais d’autres articles sont au contraire d’une actualité brûlante : « Tous les citoyens ont une même dignité sociale et sont égaux devant la loi sans distinction de sexe, de race, de langue, de religion, d’opinions politiques, de conditions personnelles et sociales. Il appartient à la République d’aplanir les obstacles d’ordre économique et social qui, limitant effectivement la liberté et l’égalité des citoyens, s’opposent au plein épanouissement de la personne humaine et à la participation effective de tous les travailleurs à l’organisation politique, économique et sociale du pays. »(art.3, Principes fondamentaux)

 Ou encore ceci : « La République reconnaît à tous les citoyens le droit au travail et crée les conditions qui rendent ce droit effectif. »(art.4, Principes fondamentaux). L’article 36 du Titre III ajoute : « Le travailleur a droit à une rémunération proportionnée à la quantité et à la qualité de son travail et en tout cas suffisante pour lui assurer ainsi qu’à sa famille une existence libre et digne.(…) » Et l’article 37 : « La femme qui travaille a les mêmes droits et, à égalité de travail, la même rémunération que l’homme qui travaille.(…) ». L’article 38 complète le dispositif : « Tout citoyen incapable de travailler et dépourvu de moyens de subsistance a droit à l’entretien et à l’assistance sociale. (…)» D’autres articles soulignent encore les droits à la santé, à l’éducation, etc.

 Bien sûr, le président de la Banque mondiale, les experts néo-libéraux et bien des chefs d’entreprises tunisiens y verront une atteinte gravissime à la liberté économique alors qu’il s’agit tout simplement de préserver la liberté des citoyens contre la dictature des marchés.

 La constitution italienne de 1947 ne dit pas autre chose. Elle reconnaît que « l’initiative économique privée est libre »(art.47, Titre III) sans pour autant abandonner totalement aux forces du marché la sphère des besoins les plus essentiels des individus : « Elle (l’initiative privée) ne peut s’exercer en contradiction avec l’utilité sociale ou de façon à porter atteinte à la sécurité, à la liberté, à la dignité humaines. La loi détermine les programmes et les contrôles appropriés pour que l’activité économique publique et privée puisse entre orientée et coordonnée vers des fins sociales. »(idem)

 3°) Ces questions sont d’autant plus importantes aujourd’hui, que les Tunisiens ne sont pas seulement dépossédés de leur citoyenneté par l’arbitraire du pouvoir benaliste mais également par les effets de la mondialisation libérale. Le principe de la souveraineté du peuple est battu en brèche par une nouvelle transcendance : la main invisible du marché ; une main non pas invisible mais opaque et d’autant plus sévère qu’elle manie la matraque Ben Ali ; un marché d’autant plus inaccessible et despotique qu’il se mondialise. La constitution de 1959 affirmait l’indépendance de la Tunisie dans le cadre d’un monde d’Etats souverains et de relations inter-étatiques. Cette Indépendance avait été conquise par rapport à un autre Etat, la puissance coloniale française. Quelle signification peut encore revêtir l’Indépendance lorsque, aux rapports inter-étatiques, se substitue ou se superpose la domination de réseaux de pouvoirs plus ou moins immatériels s’appuyant sur la trame toute puissante des rapports marchands et financiers ? Pour une part grandissante, les conditionnalités économiques des institutions financières internationales, les décisions des firmes multinationales, les accords commerciaux multilatéraux, constituent notre véritable constitution. Le nouveau round de négociations de l’OMC, inaugurée par le sommet de Doha, a pour objet notamment de remettre à l’ordre du jour les menaces que l’AMI (Accord multilatéral sur les investissements) faisait planer sur la souveraineté populaire. « Nous passons des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes au droit des investisseurs à disposer des peuples » avait alerté une des organisations opposées à ce traité. Et c’était bien le but des grandes firmes multinationales : supprimer toutes les législations nationales qui entravent le libre jeu des forces du marché ; contraindre les Etats à ouvrir leurs frontières aux capitaux étrangers sans restriction, à mettre sur le marché toutes les richesses du pays y compris les biens et les services publics, à renoncer à toute protection de leurs économies, à toute protection sociale, à toute protection de leur environnement, au risque d’être traîné en justice par ces entreprises mondialisées pour atteinte aux règles de la concurrence ! La seule exception qui avait été admise lors des négociations pour l’adoption de l’AMI concernait l’armée et la police. Mais chez nous, peu importe, car l’armée et la police sont déjà une propriété privée :

 Tout en ouvrant une perspective sur tout progrès de la citoyenneté mondiale, l’alternative constitutionnelle que nous souhaitons pour notre pays se doit donc d’établir les instruments  institutionnels qui permettent de contrecarrer le délitement d’une souveraineté populaire qu’érode constamment la globalisation croissante des rapports économiques et politiques. Ainsi, pour ne citer que deux exemples, l’alternative constitutionnelle devra inscrire dans son texte la protection de notre économie comme une exigence citoyenne de premier plan de même que la protection de notre environnement – c’est-à-dire des générations futures – en interdisant, notamment, que notre pays serve de dépotoir aux déchets toxiques des entreprises étrangères.

 Souveraineté économique, souveraineté nationale, souveraineté populaire forment, dans le contexte actuel, un bloc indissociable que doit consacrer l’alternative constitutionnelle.

 

RAID Attac Tunisie (groupe de travail sur les problèmes constitutionnels)

Tunis, le 24 mai 02

 

Ben Ali l’inconnu

• Publié sue le site internet du journal LE MONDE, le 24.05.02 à 09h02

« L’époque que nous vivons ne peut plus souffrir ni présidence à vie ni succession automatique à la tête [de l’Etat] qui excluraient le peuple. » Nous sommes le 7 novembre 1987 au petit matin, et l’homme qui prononce ces fortes paroles à la radio nationale est Zine El Abidine Ben Ali. Nommé premier ministre un mois auparavant, il vient d’écarter le vieux président Bourguiba par un « coup d’Etat médical » rondement mené. Usé et sénile, le père de l’indépendance de la Tunisie, tel le roi Lear, n’était plus que l’ombre de lui-même.

Quatorze années et quelques mois plus tard, Ben Ali est toujours à la tête de la Tunisie, et les déclarations du début du règne sont oubliées. Pour preuve, le dimanche 26 mai, les Tunisiens sont invités à approuver par référendum une modification de la Constitution de 1959. A la clé, la possibilité pour Zine Ben Ali de solliciter un quatrième puis, pourquoi pas, un cinquième mandat.

L’issue de la consultation ne fait guère de doute dans un pays où l’élection présidentielle tourne régulièrement au plébiscite. En 1999, le chef de l’Etat l’avait emporté avec plus de 99 % des suffrages malgré la présence de deux adversaires. « Le pays est parti pour vingt-sept ans de benalisme », résume un Tunisien exilé en France.

Le président tunisien ne dépare pas dans un monde arabe où prospèrent les autocrates. Son pouvoir est sans partage et l’opposition ressemble à un moulin condamné à ne brasser que du vent. Par le biais de son parti, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), Ben Ali dispose au Parlement d’une majorité écrasante et docile. L’indépendance de la justice est un slogan vide de sens et le Conseil constitutionnel un fantôme. Les contre-pouvoirs n’existent plus. La presse est à la dévotion du régime, et sa lecture soporifique. Quant à la centrale syndicale, l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), elle a abdiqué son indépendance depuis longtemps. « Ben Ali est comme une mosquée, il occupe toute la place. C’est un grand dictateur pour un petit pays comme la Tunisie. Il lui faudrait l’Australie », lance sur un ton d’imprécateur le journaliste Taoufik Ben Brik, son opposant le plus célèbre.

Les Tunisiens connaissent peu ce raïs de 65 ans au physique de déménageur, à l’élégance voyante, qui a évincé le Combattant suprême. Après plus d’une décennie d’un pouvoir sans partage, Zine Ben Ali reste un inconnu, un personnage lisse. Il est à la fois omniprésent et absent. C’est un visage, mais pas une voix. Sa photo est partout. Elle orne les rues des villes, décore les bâtiments officiels, envahit les échoppes. Chaque jour, l’emploi du temps présidentiel occupe l’essentiel des journaux télévisés. On loue ses qualités dans les mosquées. La presse cite son nom à tout bout de champ et commente ses discours à satiété. Des livres dithyrambiques sur son compte sont publiés par des plumitifs.

Malgré tout ce bruit, Ben Ali reste aux yeux des Tunisiens un personnage lointain, inaccessible et difficile à cerner. Il n’a jamais tenu de conférence de presse. Réservées à une poignée de journaux étrangers, ses interviews sont exceptionnelles et convenues. Dans ses déplacements en province, il tapote volontiers les joues des gamins, mais ne se livre guère. Et on l’imagine mal se déguiser, comme le faisait un Hassan II au Maroc, pour sonder les cœurs de ses concitoyens. Quant à sa vision de la Tunisie, elle reste des plus vagues. « L’idée que je me fais de la Tunisie, a-t-il confié naguère à un hebdomadaire français, c’est Carthage, Kairouan, c’est trois mille ans d’histoire. (…) C’est une myriade de noms tels Hannibal, saint Augustin, Ibn Khaldoun… C’est l’idée de tout Tunisien fier d’appartenir à cette terre d’ouverture, de tolérance. »

L’homme n’est peut-être ni un visionnaire ni un tribun, mais il est obstiné et patient. « Ben Ali, c’est Andropov : un solitaire, un homme de l’ombre. Il a fait l’essentiel de sa carrière dans les services de sécurité ; il est dépourvu de légitimité historique, mais il a su se dévoiler et passer à l’action au bon moment », résume un de ses anciens compagnons de route. « C’est l’homme du silence. Je ne l’ai jamais entendu donner un avis personnel ou contredire Bourguiba. Il était parfait dans le rôle de l’exécutant dévoué », se souvient un ministre. A la tête du pays, Ben Ali est resté « un flic dans l’âme. Il n’a pas su s’épanouir », constate un autre témoin. « C’est un patriote. Il croit au progrès et veut faire avancer la Tunisie. Il travaille vraiment. Il potasse les dossiers pour séduire ses interlocuteurs, nuance un autre ancien du gouvernement qui l’a fréquenté pendant des années avant de tomber en disgrâce. On ne lui connaît aucun ami. C’est un timide de la pire espèce. Il n’est entouré que de courtisans apeurés ou de profiteurs. Personne n’ose lui faire de remarque. Jamais il n’abandonnera le pouvoir. Malheur à ses adversaires : il ne les lâche pas et les poursuit jusque dans leur tombe. Regardez comme il a saboté les obsèques de Bourguiba. S’il cherche à se réconcilier avec quelqu’un, c’est un piège », ajoute-t-il.

Animal à sang froid, Ben Ali a connu des disgrâces, des traversées du désert, des périodes de doute. A plusieurs reprises, avant d’écarter Bourguiba, il a manqué tomber, victime de ses erreurs d’appréciation, de ses carences ou des circonstances ; à chaque fois, il a su se rétablir, servi par la baraka et des protecteurs haut placés qu’il a fini par éliminer.

Et il a eu sa part de chance. La première, ce fut d’être choisi, lui, le quatrième enfant d’une famille qui en comptait onze, pour aller faire des études militaires en France, à Saint-Cyr, en 1956. Il fallait des officiers pour commander l’armée de la Tunisie indépendante, et ne pas avoir le baccalauréat en poche n’était pas un obstacle. Après Saint-Cyr et un stage de quelques mois dans une école américaine de renseignement, Zine Ben Ali est affecté à l’état-major, où il devient rapidement le patron de la sécurité militaire (SM). Le titre vaut davantage que la fonction. La Tunisie n’est pas l’Algérie : le patron de la SM est un exécutant, pas un faiseur de rois.

Le nom de Ben Ali, les Tunisiens le découvrent en 1974, presque par hasard, à l’occasion de l’éphémère union tuniso-libyenne. Le 12 janvier, Bourguiba et Khadafi proclament dans un palace de Djerba la naissance de la République arabe islamique. Les deux pays se fondent dans un Etat unique. Drapeau, armée, Constitution, président : ils ne font plus qu’un. Et ce qui vaut pour la diplomatie et l’économie doit s’appliquer aux services de renseignement et à la sécurité militaire. D’ailleurs, prenant tout le monde de court, Khadafi souffle un nom, celui d’un Tunisien, celui de Ben Ali, pour diriger l’ensemble.

L’intéressé était-il au courant de cette promotion embarrassante ? Les avis divergent. Mais la République arabe islamique morte et enterrée, les proches de Bourguiba s’empressent d’éloigner ce colonel Ben Ali aux relations sulfureuses. Il est expédié à Rabat avec le titre d’attaché militaire. L’exil est doré pour un bon vivant comme lui, mais il augure des lendemains peu exaltants.

Ce ne sera pas le cas. Son retour sur le devant de la scène, Ben Ali le doit à l’agitation sociale qui début 1978 menace le régime. « Combien de temps vous faut-il pour vous mettre en civil ? », lui demande le premier ministre, Hedi Nouira. Une demi-heure plus tard, le colonel a troqué son uniforme contre un complet-veston. Bourguiba, qui a toujours veillé à ce que l’armée reste cantonnée dans les casernes, a pour la première fois fait une exception dont il se repentira : Ben Ali le militaire est nommé à la tête de la sûreté générale.

Il y restera près de trois ans. C’est peu, mais l’époque est agitée et les têtes tombent facilement. Lorsqu’il est démissionné, au début des années 1980, ce n’est pas pour une mince affaire : venu de Libye pour s’emparer de la grande ville de Gafsa, un commando d’une quarantaine de personnes a pu séjourner en toute impunité dans le Sud tunisien. Les responsables de la sûreté n’y ont vu que du feu ! Ben Ali paye cet échec : le voici nommé ambassadeur de Tunisie en Pologne. « Quelle erreur ! Il va y apprendre à faire des coups d’Etat », s’insurge l’épouse toute-puissante du chef de l’Etat, Wassila. Elle parle d’or, mais personne ne l’écoute.

En décembre 1983, la sanglante « révolte du pain » officialise la rupture entre le peuple et Bourguiba. Déboussolé, imprévisible, le Combattant suprême a besoin d’hommes à poigne de la trempe de Ben Ali. Rappelé des froides terres de la Pologne, le général retrouve son poste de patron de la sûreté nationale.

Cette fois, rien ne viendra interrompre son ascension. En 1985, il est successivement promu secrétaire d’Etat à la sûreté, ministre délégué, ministre de l’intérieur, avant d’être nommé premier ministre le 2 octobre 1987. Il devait son retour en grâce à la crise sociale ; la lutte contre les islamistes, nouveaux barbares accusés de comploter contre l’Etat, le propulse à l’ombre du pouvoir.

Or le pouvoir est à prendre à Tunis. Il suffit de se baisser pour le ramasser. Des complicités bien placées au cœur de la gendarmerie et de la garde nationale, l’appui de quelques têtes politiques, un vrai-faux avis médical certifiant que l’état de santé de Bourguiba « ne lui permet plus d’exercer les fonctions inhérentes à sa charge »… C’est avec ces ingrédients que Ben Ali – sans verser de sang – s’est débarrassé du « Vieux » le 7 novembre 1987, ouvrant la voie au « changement », comme le veut la phraséologie officielle.

De fait, le changement est réel, et la Tunisie de Ben Ali n’a pas grand-chose à voir avec celle de Bourguiba. Non pas que les choix économiques – libéralisme et ouverture progressive – ou sociaux – laïcité et promotion de la femme – aient été remis en cause. La différence tient à autre chose, de moins palpable et plus profond. A ces rumeurs de corruption qui visent avec insistance l’entourage familial du chef de l’Etat, en particulier les proches de sa seconde épouse, Leila, et par ricochet encouragent trafics et passe-droits dans la société. Le changement tient aussi à ce quadrillage de la population porté à un degré inégalé jusque-là. Entre les cellules de quartier, les cellules territoriales, les cellules professionnelles, c’est la Tunisie tout entière qui est embrigadée et surveillée de près.

La vie culturelle porte la marque de cet enfermement. Elle n’est plus que l’ombre d’elle-même. Qu’il s’agisse de littérature, de poésie, de théâtre ou de musique, aucun souffle n’est perceptible. L’exubérance a même déserté les cafés tunisiens. « Bien sûr qu’il y a dans le monde des dictatures pires que la nôtre sur le plan des droits de l’homme. Ce que je reproche à Ben Ali, c’est d’avoir tué l’âme de mon pays et de mon peuple, accuse un intellectuel. Tout n’est que dessèchement. Quand je retourne en Tunisie, c’est comme si j’arrivais nulle part. »

Jean-Pierre Tuquoi

• ARTICLE PARU DANS L’EDITION PAPIER DU “MONDE” DU 25.05.02

 
Un barrage contre les dictateurs
 
Par Moncef MARZOUKI*
 
En Tunisie, où le pouvoir s’apprête une fois de plus à confisquer la souveraineté du peuple, seule la communauté internationale pourrait faire prévaloir le droit.

vendredi 24 mai 2002
 
Aucun peuple ne peut se prétendre souverain à l’intérieur de ses frontières s’il n’a pas les trois libertés fondamen-tales que sont les libertés d’expres-sion, d’asso-ciation et d’élection.

La communauté internationale va être confrontée lundi prochain à un problème inédit. Il existe un pays qui s’appelle la Tunisie, habité par un peuple pacifique, modéré, développé et avide de vivre dans une société démocratique, mais soumis à une dictature d’un autre âge. Son Président a confisqué toutes les libertés individuelles et collectives dont le droit à des élections honnêtes. Il s’est fait élire deux fois en 1994 et 1999 par 99 % et des poussières. Il se prépare dimanche à modifier par référendum la Constitution, qui lui interdit un troisième mandat en 2004.

Nul n’a de doute concernant le résultat de la soi-disant consultation du peuple. Elle va lui donner ce qu’il exige : l’impunité, la présidence à vie et le droit de déposséder les traîtres à sa personne de leur nationalité. Or toute la Tunisie, bâillonnée et fliquée comme nulle autre population au monde, rejette avec horreur une telle perspective. Malgré une répression qui s’emballe, la résistance démocratique s’intensifie et prépare la riposte au putsch constitutionnel en marche. Parmi les mesures qu’elle envisage : une plainte aux Nations unies, le lendemain de l’annonce des scores habituels. La plainte portera sur la confiscation de la souveraineté du peuple tunisien à travers une consultation trafiquée de bout en bout et donc illégale. Elle s’accompagnera d’une demande d’invalidation de ce référendum et la non-reconnaissance de la légitimité du pouvoir tunisien en découlant.

Pour beaucoup, la démarche relèverait d’une opération de «public relation» à la limite de la bouffonnerie. Au cas où la bureaucratie onusienne répondrait à cette plainte inhabituelle, ce sera probablement pour nous apprendre que l’ONU n’est pas en mesure de la considérer, son mandat ne le lui permettant pas de s’immiscer dans les affaires intérieures d’Etats souverains.

Il serait grand temps de mettre à jour ce concept. Il a commencé par signifier le droit d’un peuple à ne pas dépendre d’un Etat étranger. Il a fini par légitimer l’oppression de ce même peuple par son Etat national se considérant le maître absolu d’une population, à l’abri de toute critique, vite baptisée ingérence étrangère.

Il est devenu patent de nos jours que la souveraineté nationale, cet autre nom du droit à l’autodétermination, n’a de sens qu’à deux conditions : l’interdépendance dans l’égalité à l’extérieur et la démocratie à l’intérieur. Aucun peuple ne peut se prétendre souverain à l’intérieur de ses frontières s’il n’a pas les trois libertés fondamentales que sont les libertés d’expression, d’association et d’élection. C’est cette souveraineté que les dictatures violent en se comportant comme un véritable régime d’occupation interne. Le combat pour la démocratie est devenu dans ces conditions un véritable combat pour une seconde indépendance.

Mais arrêtons-nous aux deux raisons qui rendent la plainte irrecevable par ce syndicat des Etats qu’est l’ONU. Primo, il n’existerait pas de textes donnant le droit à un peuple de porter plainte contre son gouvernement, de contester ses méthodes et encore moins sa légitimité. Il n’y aurait donc aucune base légale pour prononcer, dans un pays donné, la non-constitutionnalité d’une loi sur la presse ou sur les associations, encore moins invalider des élections aussi visiblement trafiquées soient-elles.

Secundo, il n’existe pas de structure capable de traiter une telle plainte, ne parlons pas de l’absence d’une force capable d’imposer, le cas échéant, ses décisions. En fait, le message implicite est clair. Si vous voulez vous débarrasser de votre dictature, faites comme tout le monde : descendez dans la rue, faites vous hacher menu par les mitraillettes comme cela s’est fait partout et comme cela a été le cas chez vous en 1978 et en 1984. Si vous l’emportez, on sera bien content pour vous. Si vous n’y arrivez pas, on sera bien obligé de continuer de traiter avec votre dictateur sur lequel nous ne nous faisons aucune illusion par ailleurs.

Les honnêtes gens continueront donc à traiter sans états d’âme, avec des voisins volant et violant sous leurs propres yeux, au lieu d’appeler la police ou de cesser d’avoir la moindre relation avec eux. On reconnaît par là même, dans le saint des saints du droit international, que dans le cas d’espèce, il n’y a pas de solution de droit mais seulement une solution de force.

Une telle attitude de la bureaucratie onusienne est inacceptable car les textes permettant l’invalidation de tous ces référendums bidons existent bel et bien. L’article 25 du Pacte des droits civiques et politiques, que la Tunisie a ratifié, reconnaît le droit à des élections libres comme l’un des droits fondamentaux de l’homme. On peut aussi invoquer l’article 2 de la Déclaration du droit des peuples à l’autodétermination de décembre 1960.

A quoi serviraient des textes, nous dira-t-on, s’il n’y a pas d’instances pour les imposer ? A quelle structure judiciaire peut s’adresser la société civile nationale ou internationale pour demander justice face à un pouvoir coupable de violer les textes qui fondent aujourd’hui la légalité internationale ?

Le cas tunisien est justement là pour souligner l’existence d’un trou important dans le dispositif que l’humanité essaye depuis cinquante ans de mettre en place pour que le droit prévale sur la force. Appelons cette structure virtuelle la Cour constitutionnelle internationale. Elle pourrait invalider les faux référendums, les élections truquées, comme il y en a tant dans le Sud, ainsi que les pratiques scélérates s’attaquant aux libertés fondamentales ou protégeant la torture comme instrument du terrorisme d’Etat.

Cette structure pourrait exiger que les élections soient refaites sous contrôle de l’ONU. En cas de refus, les sanctions pourraient être prononcées.

Elles ne prendraient pas l’aspect grossier des embargos qui mettent dans le même sac le peuple et ses bourreaux, mais distingueraient la population, l’Etat et le régime. Ainsi, la cour pourrait, par exemple, demander aux Etats de droit de renvoyer les ambassadeurs du régime félon, mais pas les fonctionnaires du consulat chargés des affaires des citoyens, et encore moins pénaliser les citoyens du pays en question. Les hommes clés du régime, désignés hors la loi par la CCI, seraient eux, et seulement eux, la cible de l’embargo.

Montrés du doigt, interdits de voyage dans l’espace de droit, voyant leurs comptes en banque à l’étranger gelés et leur dossier transmis devant le Tribunal criminel international pour ceux impliqués dans les affaires de torture, ces hommes, ivres de pouvoir et habitués à l’impunité, apprendraient à mieux gérer leur mégalomanie et leur agressivité.

Certes, on est encore loin de ce rêve, mais ne dit-on pas que c’est le premier pas qui compte. C’est à la société civile internationale de faire ce premier pas.

Elle peut, dans un premier temps, en jeter elle-même les bases sous forme d’un Tribunal Russell (1) de la démocratie. Dans un second temps plus ou moins lointain, elle obligerait les Etats à l’incorporer dans l’appareil judiciaire international comme ce fut le cas du Tribunal pénal international.

Son existence rendrait l’exercice de la dictature encore plus périlleux, écourterait sa durée en renforçant la résistance démocratique. Elle serait aussi une pièce maîtresse dans le maintien de la paix dans le monde, puisque ce sont, le plus souvent, des dictateurs à moitié fous qui ont déclenché les plus terribles guerres.

Bien sûr, les Tunisiens ne vont pas attendre que leur liberté soit récupérée par de tels mécanismes, encore loin dans le futur. Hélas! ils devront beaucoup se sacrifier pour la mériter. En revanche, il est à espérer qu’à l’occasion du débat autour du problème tunisien, on voit s’amorcer une réflexion collective sur les diverses stratégies, dont la CCI, pour éradiquer la dictature au même titre que la lèpre ou la peste, maladies beaucoup moins mortelles pour l’homme et infiniment moins dangereuses pour l’humanité.
(1) Du nom du Tribunal international créé en juillet 1966 par le mathématicien britannique Bertrand Russell avec Jean-Paul Sartre, et qui avait pour but de juger «les crimes de guerre» américains au Viêt-nam.

* Moncef Marzouki est professeur en médecine, président d’honneur de la Ligue tunisienne des droits de l’homme

Source: libération du vendredi 24 mai 2002

 
Référendum sur une réforme de la Constitution en Tunisie

«Pour Ben Ali, c’est le moment de s’offrir une dictature légale»


L’opposante Sihem ben Sedrine refuse d’aller voter dimanche.

Par Florence AUBENAS
 

Alors que le président Ben Ali arrivera en 2004 au terme de son troisième et légalement dernier mandat, une réforme constitutionnelle est justement soumise à un référendum dimanche en Tunisie. Selon les nouveaux textes, un chef de l’Etat aura le droit de postuler autant de fois qu’il le souhaite à la magistrature suprême et la limite d’âge, jusque-là plafonnée à 70 ans, passe à 75. D’autre part, le texte précise que le Président bénéficiera d’une totale impunité, tant pendant l’exercice du pouvoir qu’après. Zine ben Ali avait pris le pouvoir en 1987 par un «coup d’Etat médical», poussant à la retraite un Bourguiba vieillissant. Ex-directrice d’une maison d’édition à Tunis, aujourd’hui responsable du journal en ligne Kalima, Sihem ben Sedrine n’ira pas voter dimanche. Fondatrice avec d’autres du CNLT (Comité national des libertés en Tunisie, non reconnu) en décembre 1998, elle fait partie de ceux, militants démocrates ou des droits de l’homme, que le régime a baptisés «les bêtes noires», ce qui lui a valu d’être emprisonnée du 26 juin au 11 août 2001.

Que va changer ce référendum, s’il est adopté ?

C’est une atteinte profonde à notre citoyenneté, un coup d’Etat constitutionnel qui entérine le fait que le pays devient une concession familiale. Le pouvoir tente d’appeler ce qui va en naître la IIe République. Pour nous, c’est la Dictature première. Cette réforme de la Constitution, qui touche plus de la moitié des textes, vise à renforcer le pouvoir personnel du Président – c’est le plus visible avec le déplafonnement du nombre de mandats – mais, tout aussi important, il ne sera plus comptable devant aucune institution. C’est lui seul – et non plus les députés – qui, devant l’Assemblée, aura l’initiative des lois à impact budgétaire, c’est-à-dire plus de 90 % d’entre elles. C’est lui seul qui ratifiera les conventions et traités internationaux. Il a déjà la haute main sur le pouvoir judiciaire : maintenant, il présidera en personne le Conseil de la magistrature, dont il désignera 99 % des membres. Le Conseil constitutionnel, chargé d’ailleurs de veiller à ce scrutin, sera entièrement nommé et révoqué par lui. Bref, tous les pouvoirs seront «légalement» entre ses mains. Evidemment, Ben Ali tente d’emballer cela dans des soi-disant «avancées des libertés publiques», en édictant par exemple le secret de la correspondance. Cela fait rire en Tunisie, où les téléphones sont sur écoute et où une loi autorise déjà l’administration à ouvrir les courriers individuels.

Vous semblez tenir pour certain un résultat positif du scrutin. Est-ce parce que les Tunisiens semblent tellement enthousiastes pour cette réforme ?

Les conditions d’une véritable consultation ne sont pas réunies chez nous. Tout d’abord, parce qu’il n’y a pas de débat possible : pas de liberté de la presse, d’opinion, d’association. Et surtout, un voisin me disait l’autre jour : «La brebis qui ne vote pas n’a pas droit au fourrage.» Tout est dit. La carte de vote, chez nous, est un talisman qu’il faut produire pour tout : la demande d’HLM, l’assistance sociale, le carnet de soins, les distributions de nourriture… Pour les couches urbaines et intellectuelles, elle sert pour obtenir un passeport, de l’avancement, un permis de construire. Il s’agit d’un embrigadement, un viol de la conscience. Dans le monde rural personne ne se risque à jouer avec ça. Si quelqu’un se lève tard le jour du vote, des cadres viennent le chercher pour l’emmener aux urnes. A la sortie des bureaux, il faut parfois montrer à des agents qu’on a bien mis le bon bulletin, en exhibant celui qui reste. Nous n’avons aucune illusion : il y aura au moins 90 % de participation. Quant au pourcentage de «oui», beaucoup pensent que le pouvoir va faire exprès de donner à peu près le score de Chirac au deuxième tour, pour faire démocratique.

A quoi bon finalement faire ce scrutin puisque vous décrivez un pays d’ores et déjà sous un régime autoritaire ?

Peut-être que Ben Ali est fatigué de mentir. L’air du temps lui va bien, le contexte international de la lutte antiterroriste depuis le 11 septembre l’a conforté. Nous voyons tous l’arrogance américaine qui bénéficie d’une totale impunité. Il se dit que c’est le moment où jamais de s’offrir une dictature légale. En fait, j’ai très peur de l’après : une sorte de violence s’installe de plus en plus dans nos moeurs politiques, qui risque de s’accentuer.

D’autre part, en ce qui concerne les opposants, nous nous sommes toujours battus sur le terrain légal, en leur renvoyant les lois à la tête. Le 11 mai dernier, par exemple, nous avons introduit un recours en justice contre ce référendum pour «abus de pouvoir» : dans les textes, c’est le Parlement qui est censé le convoquer, pas le Président. Comme toujours, aucun huissier n’osait l’accepter, cela a été dur mais nous avons pu le faire… Désormais, même ces armes-là vont nous être retirées. Et puis il y a cette nouvelle «clause de loyauté envers la patrie», qui va rendre passible de la Haute Cour de justice toute critique du régime.

Certains observateurs sont parfois critiques face à l’opposition tunisienne, la décrivant comme très morcelée, plutôt faible.

Parler chez nous d’opposition, comme l’entend l’Occident, est impropre. Les gens ne se battent pas pour rejoindre les deux ou trois partis ou les quelques associations contestataires. S’engager est à proprement parler suicidaire dans un contexte où toute critique est criminalisée : sa survie, celle de sa famille ne sont plus garanties. Quand quelqu’un pousse la porte de ma maison, il sait qu’il sera sanctionné d’une manière ou d’une autre pour avoir fréquenté un infréquentable. Quand on voit notre action, elle paraît mineure : pour nous, c’est un symbole, des postes de résistance. Pour la plupart d’entre nous, et moi en tout cas, prendre le pouvoir n’est de toute façon pas notre but. Nous voulons contribuer à créer des institutions démocratiques.

Qu’allez-vous faire le 26 mai, jour du scrutin ?

Personnellement, je ne voterai bien sûr pas. Mais je sais que je ne pourrai pas m’empêcher de faire un tour le matin dans les bureaux. A chaque fois, c’est pareil, presque amusant : ils ne peuvent pas s’empêcher de tricher et deviennent pour ainsi dire les meilleurs avocats de ce que nous défendons. J’irai donc le constater comme à chaque fois. Mais plus généralement, pour nous, c’est un jour de deuil. Nous en ferons un jour de fête avec de la poésie, de la danse, pour dire au monde que nous sommes en vie, que cette escroquerie aura lieu, mais sans nous.

Source: libération du vendredi 24 mai 2002

 
Quinze ans de pouvoir

Lorsque le 7 novembre 1987, Zine el-Abidine ben Ali, alors ministre de l’Intérieur, écarte du pouvoir le président Habib Bourguiba à l’occasion d’un «coup d’Etat médical», il s’engage à démocratiser son pays. Il fait ainsi adopter une série de réformes, dont la suppression de la présidence à vie et l’instauration du multipartisme. En 1989, Ben Ali, seul candidat en lice, est élu Président avec 99,27 % des voix. Les islamistes qui recueillent 17 % des suffrages aux législatives n’obtiennent aucun siège. Dès 1990, il profite de la guerre du Golfe pour lancer une féroce répression anti-islamiste. En 1994, Ben Ali, candidat unique, est réélu avec 99,91 % des voix. L’opposition légale obtient 19 sièges (sur 163) aux législatives. Enfin, en 1999, Ben Ali est reconduit avec 99,44 % des voix, ses deux adversaires obtenant moins de 1 %.

Source: libération du vendredi 24 mai 2002

 

Tunesien: Des Präsidenten neue Verfassung

Staatschef Ben Ali will nach drei Amtsperioden erneut kandidieren. Das verbietet die Verfassung. Das Volk soll dies per Referendum gutheißen

MADRID taz Der tunesische Präsident Zine al-Abidine Ben Ali kann nicht genug bekommen. Nach geltender Verfassung müsste der 1987 durch einen Putsch an die Macht gekommene ehemalige Sicherheitschef 2004 den Ruhestand antreten. Drei Mandate sind gesetzlich als Obergrenze festgelegt. Doch der mit diktatorischen Vollmachten herrschende Ben Ali ist damit nicht einverstanden. Kurzerhand lässt er die Verfassung ändern.

Künftig darf Präsident werden, wer jünger als 75 Jahre ist. Ben Ali selbst ist 65. Mit der neuen Verfassung hat er also zwei Extrarunden im Palast des Staatschefs in Karthago vor sich. Die neue Verfassung wird am kommenden Sonntag den 3,6 Millionen Wählern in einem Referendum zur Abstimmung vorgelegt.

Ben Ali möchte seinem Land einen demokratischen Anstrich geben. So wird die Wahl des Staatschefs künftig zumindest auf dem Papier pluralistisch sein und wie in Frankreich in zwei Wahlgängen stattfinden. Außer der Amtsverlängerung für sich selbst sieht das Gesetz eine zweite Kammer vor, in der die Regionen und Berufsstände repräsentiert sein sollen. Ben Alis Einheitspartei RCD wird auch diese Kammer wie bisher schon das Parlament mit absoluter Mehrheit beherrschen. Denn eine legale Opposition im Lande ist praktisch inexistent. Zudem wird der Verfassungsrat personell aufgestockt. Diese Institution soll die Einhaltung der Verfassungsgrundsätze überwachen. Damit dies im Sinne Ben Alis geschieht, ernennt er sechs der neun Mitglieder direkt. Bei den restlichen drei handelt es sich um die drei höchsten Richter. Auch sie werden vom Präsidenten eingesetzt.

Zwar machen die wenigen Oppositionellen, die nicht hinter Gittern sitzen oder im Exil leben, gegen die neuen Verfassung Front. Doch an einem Sieg des Ja zur neuen Verfassung zweifelt keiner. Ben Ali hat in den letzten 15 Jahren all seine Wahlen mit über 99 Prozent gewonnen. Und falls jemals irgendjemand auf die Idee kommen sollte, Ben Ali für diesen jahrelangen Wahlbetrug und die Repression zur Verantwortung zu ziehen? Auch hier sorgt die neue Verfassung vor: « Der Präsident besitzt Immunität während und auch nach seiner Amtszeit. »

REINER WANDLER

taz Nr. 6756 vom 24.5.2002, Seite 9, 75 Zeilen (TAZ-Bericht), REINER WANDLER

http://www.taz.de/pt/2002/05/24/a0058.nf/text

 

 

La Tunisie n’est pas différente des autres républiques monarchiques

Par: Mohamed Charfi

Dans sa chronique hebdomadaire à la radio Médi1, Mohamed Charfi résume son point de vue sur le projet de réforme constitutionnelle et en arrive à l’amère conclusion que la Tunisie intégre le vaste club des des républiques monarchiques du monde arabe

 
Le peuple tunisien est appelé à ratifier dimanche prochain, 26 mai, le projet de réforme de la constitution que le gouvernement a élaboré et que la chambre des députés a approuvé.
Depuis plusieurs semaines, les médias tunisiens vantent chaque jour les mérites du projet qui serait le moyen qui va permettre à la Tunisie d’ouvrir une nouvelle page dans son histoire grâce aux nouvelles protections des droits de l’homme, aux nouvelles mesures d’épanouissement des citoyens, aux nouvelles procédures de renforcement de la démocratie. Bref, une ère nouvelle s’annonce, faite de liberté et de développement intégral. Voyons, par delà le discours de propagande, ce qu’il en est en réalité.
Un certain nombre de nouvelles dispositions, comme les § 1, 2 et 3 de l’article 5 tendent à garantir les libertés fondamentales et les droits de l’homme et à affirmer les principes de l’Etat de droit et du pluralisme. On ne voit pas cependant ce que cela ajoute à l’ancien article 8 qui disposait expressément que « les libertés d’opinion, d’expression, de presse, de publication, de réunion et d’association sont garanties… ». En effet, si, jusqu’ici, les libertés étaient étouffées, la presse muselée et le pluralisme pratiquement inexistant, ce n’était pas faute de garanties constitutionnelles, mais parce que, précisément, la constitution n’était pas respectée. Les tunisiens ont besoin d’un passage du discours à l’acte. Alors une simple réaffirmation des mêmes principes n’ajoute rien, même si ces beaux principes sont affirmés d’une manière plus forte et si leur énumération est plus détaillée.
Jusqu’ici, le pouvoir législatif était exercé, théoriquement au nom du peuple, par la chambre des députés. Les tunisiens ont besoin d’un parlement moins soumis, plus indépendant de l’exécutif qui l’a fait élire. Dès lors, ajouter une seconde chambre, appelée la chambre des conseillers, comme le prévoit le projet, et qui va être, de par le mode désignation de ses membres, encore plus dépendante, ne résout pas le problème et risque au contraire de l’aggraver.
A la vérité, la quarantaine d’articles ajoutés ou modifiés, près de la moitié du texte constitutionnel, ne sert qu’à former un rideau de fumée pour camoufler deux innovations qui sont les véritables objectifs recherchés et qui sont aussi regrettables l’une que l’autre.
Les deux modifications les plus importantes concernent le nombre de mandats présidentiels consécutifs dont peut bénéficier la même personne et l’âge de la candidature à la magistrature suprême.
On se rappelle qu’au cours des années 1980, les tunisiens ont beaucoup souffert de la présidence à vie que Bourguiba s’était attribuée et que, avec son âge avancé, il n’arrivait plus à exercer. Les tunisiens ont vivement applaudi l’arrivée au pouvoir du Président Ben Ali, le 7 novembre 1987, parce qu’il a promis la démocratisation du système, la fin de la présidence à vie et pris, comme garantie à cet effet, deux règles essentielles, l’interdiction de plus de trois mandats consécutifs pour la même personne à la tête de l’exécutif et la limite d’âge maximum de soixante dix ans pour la candidature à la présidence de la république. Ces promesses signifiaient la fin du pouvoir personnel et l’alternance pacifique, conditions essentielles pour l’instauration d’un régime démocratique..
La déclaration du 7 novembre 1987 a été le seul élément de légitimité du nouveau pouvoir, le contrat qui le lie aux tunisiens. Plusieurs familles de démocrates ont collaboré avec Monsieur Ben Ali sur cette base. Cependant, au fil des ans, le régime, démocrate à ses débuts, s’est mis à se durcir progressivement, au point qu’il est devenu beaucoup plus autoritaire que ne l’était Bourguiba au cours des dix ou quinze dernières années de son règne. Ces derniers temps, on voyait se profiler à l’horizon la perspective de la destruction du dernier verrou qui nous protégeait contre la présidence à vie :la limitation du nombre de mandats. A l’occasion du 45 ème anniversaire de l’indépendance, le 20 mars 2001, plusieurs centaines d’intellectuels ont signé des pétitions exhortant le Président à respecter ses engagements et à s’abstenir de modifier la constitution et de faire sauter les verrous qu’il avait placés lui même. Malheureusement, ces appels n’ont pas été entendus.
La disposition constitutionnelle limitant le nombre de mandats présidentiels va être supprimée et, dans la foulée, la limite d’âge, initialement fixée à soixante dix ans va être repoussée à soixante quinze. Si le système politique tunisien continue d’être aussi bloqué qu’il l’est actuellement, le Président Ben Ali est assuré de garder le pouvoir jusqu’en 2014. Dans l’esprit des auteurs de la réforme, en 2013, on avisera.
Pour se faire une idée du caractère autoritaire du régime et de l’absence de liberté, il suffit de lire les journaux, d’écouter la radio ou de regarder la télévision. Ces moyens, dits d’information, chantent à longueur de journée la gloire du Président et promettent monts et merveilles dans la république de demain. Aucun débat, aucune voix discordante n’est permise.
Dans ces conditions, les démocrates, toutes tendances confondues, ont appelé au boycott de cette prétendue consultation populaire. Cet appel est lancé sans illusion. Car, comme dans tous les régimes totalitaires, comme dans l’ancienne union soviétique par exemple, le référendum sera soldé par le score de 99%. A moins que les autorités choisissent cette fois une solution un peu moins indécente et descendent à 96 ou 97, ce qui ne trompera personne. L’essentiel est que tout est joué d’avance et que ce vote n’engagera pas les tunisiens.
Décidément, la Tunisie n’est pas différente des autres républiques monarchiques du monde arabe.
 
(Source: www.perspectivestunisiennes.net )
Posted on 24/05/2002 @ 01:29:39 | 

 

تونس : العازبون اكثر تهوراً في قيادة السيارات

تونس – الحياة – كشفت دراسة ميدانية في تونس ان 29،65 في المئة من السائقين العازبين اكثر ميلاً للمخاطرة، فيما لم تصل النسبة الي 66،58 في المئة بين السائقين المتزوجين. وأبرزت الدراسة التي اعدها فريق مختص في البحوث النفسية الاجتماعية والجمعية التونسية للوقاية من حوادث الطرقات وأكاديميون في الجامعة التونسية ان السائقين في المدن الصغري يولون اهمية اقل بكثير من السائقين في المدن الكبري لمكونات الطريق وللتموضع عليها. ويتبني سائقو المدن الصغري في شكل اقل بكثير من سائقي المدن الكبري والعاصمة سلوك النظر في المرآة العاكسة عند القيام بمناورة… . وأشارت الدراسة الي ان السائقين في المدن الصغري يولون غيرهم من السائقين اهمية اقل بكثير من سائقي المدن الكبري.

وتفترض الدراسة ان يكون سائقو العاصمة اقل قابلية للتأثر في رؤية حوادث علي الطريق من سائقي المدن الأخري. وربطت الدراسة الظواهر السلوكية علي الطريق بأقدمية رخصة القيادة ذلك ان الأكثر تورطاً والأكثر تعرضاً للعقوبات هم الذين حازوا رخصة قبل 10 الي 19 سنة، في حين الأقل تورطاً وتعرضاً للحوادث هم الذين يملكون الرخصة من 3 سنوات فأقل.
وقال المرصد الوطني للمرور في وزارة الداخلية التونسية ان طرقات تونس شهدت عام 2001 حوالي 11956 حادثاً أسفرت عن 1618 قتيلاً و16335 جريحاً.

(نقلا عن صحيفة الحياة ليوم 23 ماي 2002)

 
FLASH INFOS

 

Le ministre de la justice et premier responsable des prisons M. BECHIR TEKARI a une imagination trés fertile, il viens d’inventer la « démocratie directe ».
Voici ce que nous dit « la presse » de ce jour:

«  »Démocratie directe

• Dans le gouvernorat de Monastir, M. Béchir Tekkari,ministre de la Justice, a présidé des meetings dans les villes de Ksibet El Madiouni, Lamta et Moknine.

Il a précisé que le référendum populaire sur le projet de réforme constitutionnelle est une illustration parfaite de la démocratie directe et une concrétisation des promesses que le Président Zine El Abidine Ben Ali a fait au peuple dans la Déclaration du 7 novembre 1987, ajoutant que ce référendum témoigne de la foi du Chef de l’Etat en la maturité du peuple tunisien.

Le ministre de la Justice a affirmé que le texte du projet de réforme de la Constitution constitue un programme politique et socioéconomique pour l’avenir, susceptible de réaliser davantage d’acquis pour le peuple tunisien, de promouvoir la vie politique dans le pays, de préparer la République de demain, outre le fait qu’il inscrit les droits de l’homme dans le texte de la Constitution et veille à promouvoir le régime de
l’élection présidentielle et à élargir la représentation du peuple à la faveur de la création de la Chambre des conseillers au sein de laquelle seront représentés les régions, les secteurs professionnels et les compétences nationales. » »

http://www.lapresse.tn/actualites/droit.html

Source : Message de Tounes el Khadhra


Un site web tunisien d’information scientifique

Un site web tunisien d’information scientifique est opérationnel depuis avril dernier sous l’adresse « www. cndst. rnrt. tn ». il s’agit d’un site créé par le centre national universitaire de documentation scientifique et technique (CNUDST) qui figure sur l’adresse, dans le but d’améliorer les conditions de travail des chercheurs tunisiens en leur fournissant les informations scientifiques nécessaires pour qu’ils accomplissent au mieux leurs travaux de recherche.
Le CNUDST avait réalisé et développé plusieurs banques de données qu’il a regroupées et raccordées au réseau Internet au sein du site indiqué.

(Source : La Presse du 24 mai 2002, d’après le portail babelweb)

Entretien avec Helène Catzaras

Aussi attachée à ses racines djerbiennes que grecques, préservant des relations affectueuses et privilégiées avec ces deux pôles, Hélène Catzaras est la symbiose de ses deux identités. Elle agit de façon dynamique pour garder en elle cette double mémoire. Elle s’est prêtée avec amitié à ce court entretien.
Raconte-nous ce que tu fais :
« Quelques très petits projets de tournage, mais depuis quelques temps je m’occupe de l’Espace Grec de Tunis (Rue de Rome).
Centré sur la Méditerranée, ouvert à tous, et très fréquenté.
Ses activités ? Cours de grec bien sûr, chorale et chants méditerranéens, dessin, peinture, danses folkloriques. C’est un espace autogéré, indépendant et qui manque bien sûr de finances, nous n’avons pas de subventions ».
Des projets en vue?
« Une collaboration étroite avec le centre culturel de Djerba pour participer au prochain festival d’Ulysse, probablement, avec des chorales ou des danses et des manifestations musicales ».
Projets à suivre.

(Source : Le Temps du 24 mai 2002, d’après le portail babelweb)

 
Non à l’appel au  boycott du tourisme
 

 Moncef Marzouki

 

 Mondher sfar est un homme dont j’apprécie le courage et  l’intégrité ,  dont je partage le côté carré et la passion pour une Tunisie libre. Je ne partage pas pour autant beaucoup de ses choix et de ses idées , la dernière en date étant son appel pour le boycott du tourisme en Tunisie.

Je me suis souvent exprimé sur ce problème , notamment au niveau des média , rejetant cette option  comme moyen de lutte contre la dictature , et ce à partir de quatre arguments

1-L’argument du  principe

Aucun objectif noble ne peut être atteint par des moyens qui ne le sont pas . Nous n’avons pas moralement  le droit  d’ajouter aux difficultés énormes que rencontre notre peuple. Moins de tourisme veut dire une aggravation du chômage , déjà alarmant , donc aggravation de la pauvreté , voire de la misère . N’oublions  pas ce qui se cache derrière ces mots à savoir le désespoir des hommes , l’humiliation des familles et parfois la prostitution des petites filles et la rue pour les petits garçons.

 Certes les Tunisiens doivent consentir des sacrifices pour leur libération , mais c’est à eux de le décider librement . Personne n’a le droit de choisir pour eux.

2-L’argument du résultat

 Il est bien  naïf de croire qu’un peuple se révolte contre sa dictature poussé par la misère .C’est ce pari qu’a fait l’administration Américaine pour Cuba et l’Irak soumis à l’embargo . On a vu le résultat . La misère s’est installée et encore plus la dictature. Par contre c’est à l’acmé du boom économique que la dictature s’est effondrée en Corée du sud.

La fin d’une dictature obéit à des facteurs complexes et non à un déterminisme simpliste.

3-L’argument de faisabilité

 Il y a deux façons de faire baisser le tourisme .

 La première consiste à en faire un objectif  prioritaire de l’opposition politique et de la société civile. J’affirme que le coût bénéfice d’une telle option serait dérisoire : beaucoup de bruit pour pas grand chose. Je suis sûr que c’est à cela que pense Mondher Sfar .

 Mais  d’autres pourraient être tentés par  L’ option  la plus susceptible d’atteindre l’objectif : Le terrorisme.

 Blesser ou tuer des braves gens venus chez nous pour en dissuader d’autres de venir , comme cela a été tenté en Egypte,  serait un crime inqualifiable .

 On ne dira jamais assez que la chance de la Tunisie a été la sagesse dont a fait preuve le mouvement Islamiste , et de façon générale toutes les composantes de l’opposition,  en rejetant l’option de la violence. Certes nous mettrons plus de temps à nous débarrasser de la dictature , mais cela sera infiniment plus payant  qu’une option qui arrangerait le pouvoir plus qu’on ne le croit.

 Le choix des méthodes pacifiques pour installer la République et la démocratie ne doit en aucune façon être remis en cause.

 Restons aussi très vigilants , car il est une constante dans la vie des dictatures aux abois :aller poser les bombes et en accuser les adversaires politiques qui par ricochet seraient tentés de faire endosser la responsabilité morale des dérapages aux  maladroits qui se sont laissés aller à des coup de gueule.

4-L’argument de la prééminence de la  paix sur toute considération

 Le tourisme est actuellement l’activité humaine la plus chevillée à la paix internationale et dans un pays donné. C’est son indicateur le plus sensible.

Mais au delà de cet aspect , le tourisme est le plus puissant facteur de promotion de la paix. N’oublions pas que c’est la première fois dans l’histoire du monde que des ‘’hordes’’ humaines envahissent le territoire des autres , les seules armes à la main étant les appareils photos , et acceptent de le  quitter sans être jetés à la porte de force.

Porter un coup au tourisme , quelques soient ses imperfections et ses effets pervers, c’est mettre un frein à cette circulation pacifique des hommes , des idées , des coutumes et  des gènes , qui sont nécessaires et bénéfiques à tous.

Oui il faut informer les touristes de ce qui se passe en Tunisie , oui  il faut les responsabiliser, Oui il faut que cette activité soit à la portée du sud comme elle est à la portée du nord , oui il faut être intransigeant  partout avec le tourisme sexuel , mais mille fois non au boycott .

Aucun combat spécifique , aussi noble soit-il , ne doit mettre en péril quelque chose  de plus grand que lui car il participe à la pacification de l’humanité  et à son développement.

 
 

HUMEUR

Il y a des leçons à valeur universelle

 

Il y a suffisamment de Tunisiens en France pour qu’on s’inquiète en Tunisie de la montée de Jean Marie Le Pen et de l’extrême droite, écrivait en substance au lendemain du premier tour de notre élection présidentielle, un hebdomadaire de Tunisie. Il y a suffisamment de Tunisiens en France pour que d’ici on ne s’inquiète pas aujourd’hui à notre tour de ce référendum de modification de la Constitution que le régime du président Ben Ali s’apprête à proposer pour lui permettre de briguer un nouveau mandat (la constitution actuelle ne le permet pas) en 2004, ce qui pourrait aussi le conduire à cette présidence à vie qu’il avait supprimée en éliminant Bourguiba en novembre 1987.

Or, à l’heure où un journaliste du Monde vient d’être refoulé de Tunis, parce que jugé indésirable, et à l’heure où vient de paraître « Tunisie, le livre noir » de Reporters sans Frontières, qui décrit et dénonce le terrorisme d’Etat du régime tunisien, l’opposition part dispersée à la bataille. A la réunion, organisée hier à Paris, certains opposants de la première heure, comme le représentant d’Alliance démocratique Tunisienne installé en Rhône Alpes et Bourgogne, n’ont pas été invités.

Ce qui n’est sans doute pas on l’a vu récemment dans nos scrutins, la meilleure manière de réussir. Il y a des leçons à valeur universelle.

Philippe Léglise

 

Le Progrès de Lyon, 19-05-2002

 
Fiction-réalité dans le pays d’Ulysse

Il y a des dizaines d’années que j’ai envoyé ma première lettre à mes chers(es) amis de Tunisnews Pour qu’ils m’acceptent en tant que journaliste et aussi en tant qu’analyste, mais durant ces décennies, je n’ai jamais usé de mes qualités de journaliste et je veux aujourd’hui honorer ma parole et vous transmettre une information inédite :
Hier, dimanche noir le 26/5/2002 à 18h30(JMT :jail mean time), je me précipitais à avoir la pro-sioniste T.V.7(qui me donne les nausées) sur mon téléviseur et voilà la charmante speakerine :
 
Chers spectateurs, chères spectatrices,
 
Un événement historique vient de se passer aujourd’hui, des centaines de millions de citoyens se sont rendus aux urnes pour répondre et avec conscience profonde à l’appel courageux du caporal au référendum qui approfondira les habitudes démocritiques que son excellence n’a cessé de renforcer depuis le changement du 7 novembre 1987.
La caméra de T.V.7 a fait un tour dans différentes régions de notre chère prison pour noter l’afflux massif des citoyens et citoyennes qui ont quitté leurs micro cellules pour exercer leur obligation patriotique.
Notre caméra n’a pas raté les morts depuis x temps qui ont quitté leurs tombes pour faire de même.
le ministre de l’internement interviendra ultérieurement pour vous communiquer en détail les chiffres insultants(pardon) résultant de ce référendum.
A un temps t entre 18 h 30 et 20h00(JMT), le ministre de l’internement et de l’enterrement apparaît à l’écran, mort de rires et de sous rires il communiquait :
C’est extraordinaire la réponse spontétranglée des citoyens à l’appel de Mr le caporal ; en effet 35 millions d‘électeurs soit 700%(le sacré chiffre 7 sert ici de multiplicateur) se sont dirigés tôt depuis leurs réveils d’un sommeil qui n’a jamais eu lieu, aux urnes pour dire oui-oui, 700% de ces 700% soit 490 000% ont hurlé oui-oui.
A 20h00(JMT), notre ami le caporal :
 
Bismillahirrahmanirrahim(heureusement pour moi que la technologie n’est pas encore parvenue à m’imposer l’odeur éthanol de sa cabine linguistique de perroquet),
Chiens et chiennes,
Nous n’avons pas cessé depuis le 7 Nov. 1987 de marquer les succès derrière les autres ;
Notre ordre adopté par la chambre de résonance d’effectuer ce référendum en était un autre qui soutiendra et approfondira les habitudes démocritiques, démocrabiques, démolytiques et démosanguinaires, bref tous les maux de démos sauf cratos.
 
Ce référendum vient aussi couronner tous mes efforts mono fanatiques, mono narcissiques, mono sadiques et mono cannibaliques .
 
Chiens et chiennes,*
 
Votre réaction artificielle forcément positive ne me fait ni chaud ni froid .
En effet la garantie de mon impunité n’aura de valeur que quand mon dos s’incurvera et mes amis me trahiront.
Chiens et chiennes,
J’ai toujours en tête l’évolution dramatique de Bourguiba, la tragédie de l’ancien de Roumanie, de Moboutou, de Pinochet et des autres ; mais mon salut sera votre faiblesse et votre pauvreté
Assalamou alaykom oua r etc…etc…
Mon commentaire :
 
Si le caporal et ses intellos de par leur ignorance ne conçoivent pas mon langage, ils comprennent certainement ceci :
-Illi yehseb ouahdou youfdhoullou.
-imin elbaccouche fi sedrou.
-Kif ettir essekra(folie du pouvoir) tahdhar elmdaynia.
Tahar Tounsi
N.B.:Je vous ai adressé cet article le 14/5/2002, prière de me faire signe s’il n’est pas publiable.


Nous avons proposé à Me T. Tounsi de changer les mots (Chiens) ; (Ciennes) , voici sa réponse:
 
Chers(es) amis(es)

Vous ne pouvez pas imaginer mon respect pour l’être humain en général et pour mes compatriotes en particulier mais si j’ai utilisé ces termes c’est pour décrire notre valeur telle que perçue par le caporal et ses intellos.

De toutes les façons, je considère que la mégalomanie caporaliste qui se concrètise dans ses comportements inhumains et anti-tunisiens(meurtre, torture etc…) me permet de lire dans son esprit ces qualifications vis-à-vis de mes chers compatriotes.

Par ailleurs, Je n’ai fait que synthétiser les avis et les propos des uns et des autres à l’égard du degré d’humiliation caporaliste à l’encontre de tout ceux qui s’opposent mais aussi de ceux qui adoptent ses idées(s’il en a) et sespratiques.

Conclusion: Si vous ne pouvez pas publier cet article tel qu’il est, ne le faites pas.

Amitiés.

T.Tounsi

 
 
Aies un peu de dignité!!!

L’avenir de la Tunisie est entre tes mains!

Un seul individu est aussi important et responsable des résultats des éléctions que la population toute entière.

Ce qui va peut etre se produire Dimanche 26 Mai 2002  est une grave atteinte aux droits du tunisien et à sa liberté de choisir et d’agir.
Le référendum a été organisé par Ben Ali et ses brebies pour la seule raison de lui permettre de se réélir à la présidence de la republique tunisienne.

On a l’impression que le troupeau qui suit Ben Ali s’agrandit, est-ce à cause d’un gain de sa popularité? Nous ne somme pas dupes. Nous savons tous que cet homme est, au contraire, de plus en plus détesté dans le pays.
 Alors comment ca se fait que les tunisiens agissent à l’inverse de ce qu’ils pensent?
C’est seulement pour des interets matériels et parcequ’il ont la soif du pouvoir eux aussi qu’ils se ralient à son parti. La honte! La honte de voir des gens se prostituer et applaudir cet homme corrompu et dictateur pour devenir comme lui.

A ce point le tunisien n’a pas de principes?
Comment convaincre le tunisien de ne pas se salir?
C’est une tache bien difficile! C’est malheureux!
Je voudrai dire une chose. J’espère qu’un jour, tous ces gens qui se prostituent réalisent le désastre qu’ils auront causé en votant OUI pour le référundum.
Et puis, j’espère, qu’en violant leurs principes et en perdant leur dignité ils auront du mal à dormir tranquille. Parceque, un jour viendra, ou Ben Ali aura tout pillé de notre patrie et aura quitté le pays, et ou ces lèches-cul se morderont les doigts d’avoir été làches et égoistes.

Si tu aime ta patrie, va voter contre le référundum, et si tu n’a pas le courage de le faire, reste chez toi, ne va pas voter!!

L’avenir de notre pays est entre nos mains!

Un tunisien qui n’a pas encore perdu sa dignité.

p.s: Pour tout savoir sur les nouvelles (les vraies) en Tunisie, je vous conseille de consulter le site de TUNIS NEWS: http://fr.groups.yahoo.com/group/TUNISNEWS/

Anti BenAli

 
Echange d’amabiltés entre le site “Perspectives” et TBB

« 

il est grand temps que le fou du village soit enfin considéré comme fou tout court

« 

Depuis son épique grève de la faim Taoufik Ben Brik est devenu sous-commandant (le terme n’existe pas, parce que sous-commandant c’est capitaine, mais passons). Il est par ailleurs un maquisard rompu à l’art de guerroyer avec les mots (c’est lui qui le dit, nonobstant sa production chétive). Ce que nous ne savions pourtant pas c’est que TBB est également un fin stratège qui détient une recette infaillible pour pousser Ben Ali dehors. Là aussi, c’est lui qui le dit et l’a même écrit récemment dans la livraison du 21 mai du quotidien français Libération. Etant une composante de l’opposition en charpie, des opposants de la vingt cinquième heure, des piètres politiques, de l’opposition émiettée, des collabos, etc…nous nous jetons sur sa recette pour en assimiler la substance et enfin nous en sortir.

Nous dirons modestement, et de prime abord, que nous ne sommes pas sûrs d’avoir compris toutes les subtilités de la recette de TBB et nous acceptons d’avance le risque d’être traités d’abrutis. Mais l’effort d’exégèse, nous dirions même d’Ijtihad, de la profonde pensée de TBB nous énivre tellement que nous en prenons le risque. Voilà donc ce que nous en avons compris et ce dont nous faisons profiter le lecteur.

Certains idiots de nos compatriotes n’ont toujours pas compris que l’histoire de la Tunisie a commencé avec l’apparition de quelques sous-commandants Marcos qui ont réussi le 3 mai 2000, à faire de la Tunisie une image planétaire. Comprenez par là que le monde entier a découvert la Tunisie avec la grève de la faim de Taoufik Ben Brik. Personnellement, je l’ai compris et j’en suis fier aujourd’hui parce que lorsque des gens me demandent mon année de naissance, je leur répond toujours que je suis né en l’an – 47. Mais ce sont les opposants de la vingt cinquième heure (qui) n’ont tout simplement jamais compris l’importance d’un travail médiatique, systématiquement organisé. Il était donc normal de constater leur faillite parce qu’ils n’ont rien compris au combat qu’il faut mener contre Ben Ali. TBB l’a compris lui, et depuis le 3 mai 2000, il organise un travail médiatique mensuel qui tient l’humanité entière en haleine, jusqu’au prochain. Par contre, les dizaines de militants et de responsables politiques qui se sont succédés à l’écran de la chaîne El Mostaquella, durant des mois, n’ont été là que pour partager la prière du vendredi avec Hachemi El Hamedi au lieu de se consacrer au travail médiatique.

Apprenez donc, que Dieu vous protège, que TBB a gagné sa bataille contre Ben Ali parce qu’il a eu à ses côtés des alliés de taille : le redoutable bouclier médiatique, les centrales de défense des droits de l’homme, les structures autogérées d’expression politique et artistique alternative et des personnalités double-canon …. Pendant ce temps, l’opposition risible s’échine à pondre des communiqués écrits dans une langue cosmique et indéchiffrable, et à appeler à des réunions dans des locaux exigus et sombres une trentaine de militants désoeuvrés. Détrompez-vous, vous qui étiez optimiste après la Conférence Nationale du 12 mai d’entendre parler de 300 représentants des 20 gouvernorats du pays et de dizaines de partis et d’organisations indépendantes, et pour la plupart interdits par le pouvoir, parce qu’il ne s’agissait en fait que d’une trentaine de militants désoeuvrés. Parole de TBB.

Et voilà qu’au moment où TBB a réussi tout ceci, on le somme, lui et les individualités fortes qui le secondent, d’évacuer le champ de champ de bataille et de laisser aux politiques le soin d’asséner le coup de grâce . Décidément, quelle ingratitude!.

Pour parler plus sérieusement, nous pouvons résumer la pensée de TBB comme suit

J’ai fait grand bruit avec ma grève de la faim et j’ai le droit à présent d’être considéré comme un grand leader de l’opposition.
A ceci nous lui répondons que pour être un leader de l’opposition il faut avoir une tête et non une grande gueule.
L’opposition ne veut pas me reconnaître, je vais la discréditer.

A ceci nous lui répondons que si les milliers de scribouillards grassement payés par M. Ben Ali n’ont pas réussi à discréditer l’opposition démocratique tunisienne, qui gagne chaque jour davantage de crédibilité à l’intérieur et à l’extérieur du pays, ce n’est sûrement pas vous qui allez y arriver et qu’en fin de compte, c’est vous qui allez être discrédité et ce sera pour toujours.
Pour conclure, nous ne pouvons pas ne pas nous poser la question : Mais pour qui roule donc Taoufik Ben Brik?. Comment expliquer que dans un texte de 150 lignes, 37 lignes étaient consacrés à insulter l’opposition tunisienne et 9 seulement à évoquer vaguement la dictature. En outre, les insultes à l’égard de l’opposition étaient des plus basses, et les plumitifs du régime eux-mêmes ne sont pas encore arrivés à cette bassesse. Pourquoi?

Si nous voulons être magnanimes, nous dirions qu’il est grand temps que le fou du village soit enfin considéré comme fou tout court.

Liste des gentillesses utilisées par TBB à l’égard de l’opposition démocratique tunisienne :


L’opposition en charpie se sent désemparée parce qu’elle n’a aucune prise sur l’évènement. Sous-entendu lui, il en a .
Les militants tunisiens ne bougent que lorsqu’ils sont touchés personnellement…Il a peut être oublié que sa fameuse grève était motivée par le refus de lui accorder un passeport. C’est le comble.w/li>
Lorsque le Tout-Tunis respectable et instruit, qui s’est effondré dans l’attentisme, à moins qu’il n’ait sombré dans la collaboration…
Des écuries de l’opposition étriquée…
On attend toujours que ces opposants de la vingt cinquième heure s’engagent dans la bataille tant annoncée et sans cesse reportée…Il oublie que bon nombre de militants de la vingt cinquième heure se sont lancés dans la bataille avant qu’il ne soit né. Je prends juste le cas de Mohamed Charfi et Nejib Chabbi
Ces piètres politiques sans troupes ni projets…sous-entendu lui, il en a des troupes et des projets
Une piètre opposition émiettée en de multiples groupuscules, dont les leaders sont d’anciens collabos…et il n’a aucun scrupule à parler de collabos comme si Ben Ali avait débarqué en Tunisie dans les chars d’une puissance occupante! etc..etc..

 
 

تونس تراهن على الاسواق العربية لتطوير قطاعها السياحي‏

الجمعة 24 مايو 2002 10:33
تونس – تسعى تونس الى دعم ‏‏قطاعها السياحي من خلال تكثيف الحملات الترويجية التي قامت بها مؤخرا فى الاسواق ‏‏العربية واقامة فعاليات اعلامية وثقافية سياحية واستضافة وفود مهنية واعلامية من ‏‏بعض الدول العربية.‏
وقال متحدث باسم الديوان الوطنى التونسى للسياحة ان تكثيف الحملات الاعلامية والترويجية باتجاه البلدان العربية ‏‏يهدف الى تعريف الاشقاء العرب بمعالم النهضة السياحية فى تونس ومختلف المنتوجات ‏‏السياحية التى تقدمها خصوصا التى تلبى حاجيات السائح العربى كالمعالجة بمياه ‏‏البحر التى اصبحت تستقطب عددا متزايدا من السياح العرب.‏
واضاف المتحدث ان الدوائر التونسية المختصة بالقطاع السياحى ستنظم اسبوعا ‏‏سياحيا تونسيا فى السعودية في شهر حزيران (يونيو) المقبل بمشاركة عدد كبير من المهنيين ‏‏واصحاب وكالات الاسفار التونسيين اضافة الى ممثلين عن الديوان والديوان المماثل ‏ ‏للصناعات التقليدية وديوان الزيت ومركز النهوض بالصادرات.‏
واوضح برنامج الاسبوع يتضمن سلسلة من العروض الثقافية والاعلامية بهدف التعريف ‏‏بالمنتوج السياحى التونسى فى دول الخليج العربية اضافة الى اقامة ورشات عمل مع ‏ ‏اصحاب صناعة الفندقة فى السعودية واصحاب وكالات الاسفار.‏
كما يهدف الاسبوع الى دعم تدفق السياح السعوديين والعرب الخليجيين الاخرين فى ‏‏اتجاه تونس اضافة الى البحث عن فرص التعاون والشراكة معهم فى هذا القطاع الحيوى ‏‏للاقتصاد التونسى.
وسيتزامن الاسبوع السياحى التونسى فى السعودية مع اقتراب موعد فتح ممثلية ‏‏للديوان الوطنى التونسى للسياحة فى مدينة جدة مما قد يساعد على الترويج للسياحة ‏‏التونسية فى كامل منطقة الخليج العربى.
ومن المقرر ان يقوم الديوان ايضا بفتح ممثلية له فى الجزائر خلال الاسابيع ‏‏القليلة المقبلة وهو المكتب الثانى فى منطقة المغرب العربى بعد ان تم افتتاح فرع ‏‏للديوان فى ليبيا مؤخرا.
وتفيد احصائيات رسمية تونسية ان عدد السياح الخليجيين الذين توافدوا على تونس ‏‏هذا العام بلغ حتى اواخر مارس الماضى 1707 سائح مقابل 1574 سائحا خلال نفس الفترة ‏‏من عام 2001 مما يبشر بتطور ايجابى للحركة السياحية العربية باتجاه تونس مستقبلا ‏‏للحد من التاثيرات الناجمة عن احداث يوم 11 ايلول(سبتمبر) وتداعياتها على القطاع فى ‏‏مختلف الدول السياحية فى العالم.
المصدر: موقع إيلاف الإخباري نقلا عن وكالة الانباء الكويتية)

 
الإدارة الأمريكية وهاجس ترتيب البيت الإسلامي المغربي

بقلم منتصر حمادة (*)



بشروع الأوساط الإعلامية المغربية المقربة من صناع القرار الفوقي في الحديث عن العودة المحتملة لعبد الكريم مطيع، الزعيم الروحي للإسلاميين المغاربة، تكون معالم ترتيب البيت الإسلام الحركي في مغرب ما بعد 11 أيلول قد بدأت في الاتضاح شيئا فشيئا، وتقوم إحدي أهم تجلياتها علي ضرورة تفادي أي نموذج أفغانستاني جديد، نقصد، تفادي السقوط في طالبان جديدة، ونظام قاعدة جديد، وطبعا، أسامة بن لادن جديد، وهذا يتطلب ببساطة، وإن لم يكن الأمر كذلك، أن تتم معالجة الشأن الإسلامي الحركي في عقر الدول المعنية، بتواجد الحركات الإسلامية المتشددة، والمتطرفة بحسب التصنيفات الأمريكية، ونذكر منها علي وجه الخصوص، تيارات السلفية الجهادية ، الهجرة والتكفير ، الأمر بالمعروف والنهي عن المنكر . تحدثت وسائل الإعلام المغربية الرسمية، في معرض التعقيب علي زيارة وزير الخارجية المغربي محمد بنعيسي لليبيا، عن تدارس أوضاع ومستجدات الساحة في الأراضي المحتلة، مع المسؤولين الليبيين والمصريين، وذلك بحكم تزامن الزيارة مع القمة العربية المصغرة، التي جمعت الرئيس المصري حسني مبارك والأمير عبد الله والرئيس السوري حافظ الأسد، في القاهرة.
تجاهلت نفس وسائل الإعلام تذكير المتتبع المغربي أن ليبيا تجسد المنفي الذي يقبع فيه عبد الكريم مطيع، وكون زيارة الدبلوماسي المغربي تأتي مباشرة بعد عودة العاهل المغربي محمد السادس من زيارة مطولة للديار الأمريكية، تم التطرق فيها للشأن الإسلامي، والتي تزامنت بدورها كما أشرنا في مقال سابق، مع حملة الاعتقالات التي طالت بعض الرموز الإسلامية المتشددة، المناصرة لحركة الطالبان أو المتعاطفة مع أسامة بن لادن، وكان آخر هذه التبعات المرتبطة مباشرة بحقبة الما بعد إياها، أن حكمت إحدي محاكم مدينة فاس علي المدعو أبو حفص بالسجن ست سنوات نافذة، وهو المعروف بتصدير خطب جمعة نارية، مؤيدة للمقاومة الأفغانية هناك، وتفتح النار علي الإدارة الأمريكية والعدو الصهيوني، وتتهم الإدارات العربية والإسلامية بتكريس سياسات التخاذل تجاه القضايا العربية والإسلامية المصيرية، دون أن يصل إلي حد فتح النار علي العرش المغربي (تماما كما كان الحال مع أسامة بن لادن، علي الأقل في حقبة الما قبل ، بحيث لم يكن يحارب العرش السعودي، بقدر ما كان يحارب التواجد الأمريكي في المنطقة).
تروم العودة المرتقبة لعبد الكريم مطيع، إحكام مراقبة الإسلاميين الذين يشتغلون في خارج الدائرة المغربية، ما دام الأمر يتعلق بعودة الأب الروحي لجميع هؤلاء، وتروم علي الخصوص، التحكم في إسلاميي البلد، احتراما لاستحقاقات مطالب أمريكية لا تحتاج إلا أن نبرهن عليها، تضغط علي الأنظمة المعنية باللعب المكشوف في الأوراق الإسلامية (سواء تم عبر المصادمة أو الاحتواء)، ولكن من داخل الرقعة القطرية، وليس من الخارج، كما كان الحال سابقا، وهو الخيار الذي أنتج نماذج أسامة بن لادن ونظام القاعدة وحركة الطالبان . وبصرف النظر عن الخدمات التي تقدمها العودة المرتقبة لمطيع بالنسبة لصورة المغرب الأمنية لدي الحقوقيين مثلا، (تزامنا مع انتهاكات حقوقية موازية، تجلت في مصادرة العدد الأخير من فصلية وجهة نظر ، علي سبيل المثال لا الحصر)، فإن تمركز الفعل الإسلامي الحركي لمطيع في المغرب، سوف يضمن الأجهزة الأمنية المغربية التحكم المباشر ومراقبة حركية القيادات الإسلامية، كما هو قائم مع القيادات الموجودة سلفا، ويتقدمها بالطبع، عبد السلام ياسين، شيخ جماعة العدل والإحسان ، أبرز حركة إسلامية مغربية علي الإطلاق. الحديث عن أبرز جماعة إسلامية، أو الترويج لإسلام حركي مرخص له، ويشتغل أمام الملأ في البرلمان، لا يعني بالضرورة توفر هؤلاء علي مشاريع متكاملة من منظور إيديولوجي صرف، فتلكم أم الأزمات الحركات الإسلامية، في المغرب علي الخصوص، ولا نريد طرق الحركات الأخري في ربوع الوطن العربي والعالم الإسلامي، ونقصد بأم الأزمات غياب مشاريع تؤدلج مسارها الحركي، وهذا ملف يؤرق أغلب رموز هذه الحركات، وإن كنا نعتبره في الواقع تحصيل حاصل، ما دمنا نتحدث عن إسلاميين منشغلون بالسياسة أكثر من انشغالهم بإنتاج المعرفة الإنسانية التي تنفع الناس، إذا استعرنا تقييما جامعا مانعا صدر علي لسان للمفكر العربي خليل أحمد خليل، (في مؤلف جدلي جمعه مع محمد علي الكبيسي، يحمل عنوان: مستقبل العلاقة بين المثقف والسلطة ).
عندما نتحكم في القيادات، يسهل التحكم في القاعدة، وقد يستلزم الأمر بين الفينة والأخري تمرير بعض الإشارات أو الغمزات الصادرة عن صناع القرار الأمنيين، كما تم مرة مع الإشارة المثيرة الصادرة في أسبوعية لونوفيل أوبسرفاتور الفرنسية، في السنة الماضية، والتي يهدد فيها أحد المقربين من القصر جماعة العدل والإحسان قيادة وقاعدة، بعدم التفكير في نسخ التجربة الجزائرية في حال تفكير الجماعة في مساندة الإسلاميين المعترف بهم في قبة البرلمان المغربي، أي إسلام حزب العدالة والتنمية ، وهذا موضوع آخر، يستحق وقفة قائمة بذاتها، تفرض علينا وضع بعض النقاط بخصوص التفرعات الإسلامية الحركية في المشهد المغربي، علي حروف الخدمات والقلاقل التي تجمعها مع المخزن المغربي.

(*) كاتب من المغرب

(نقلا عن صحيفة القدس العربي ليوم 24 ماي 2002)

 

تاملات في مظاهرة  18 ماي بلندن


 كانت أمامنا إمرأة شقراء شابة تحمل راية حزب الله الخضراء و الصفراء على كتفها. إقتربت تيرزا منها للسؤال فيما إذا هي تعرف ما تعنيه راية حزب الله. تعلم ذلك. وتساند الحزب . فتسالت   ان كانت تدرك  أيضا ان: ‘. . . الحجارة لا يجب أن تكون كبيرة جدا لكي لا تهلك المقذوف حين يضرب بواحدة أو وإثنتان ؛ و لا يجب ان  تكون صغيرة جدا بحيث لايصح ان نطلق عليها اسم حجارة ‘ (أمر الرجم في الفصل 104 من  القانون الجزائي الإيراني). المخطوطة المفضّلة عند حزب الله –  تنفذ عادة في النساء  الزانيات.

كان هناك أيضا شابّين ظهرا بزيّ رامبو،  و قد صبغا وجهيهما بالأخضر الأسمرللتمويه،  و تدلت سلاسل من الرصاص البلاستيكية و اسطوانات  تشبه الديناميت على صدورهم ّ . وهو ما  يجعلك تتسائل – إذا هم سيفجّرون أنفسهم، فان هو كذلك   فلما التمويه؟. ذهب جمال للحديث  معهم. لم يكونوا  فلسطينيين. . .

 ارتدى بضعة عشرات من ‘ المهاجهيرين ‘زيّا أسود

ا و كانوا يصيحون  في  زاوية المتكلمين Corner Speakers
ما اعتدنا على سماعه : « إذبح إذبح  اليهود « (ذبح اليهود!) و »خيبر خيبر يا يهود جيش محمد سيعود »
جوهريا هو  نفس الشيء. و لكنّ  كان  هناك شيء آخر جديد. بالانجليزية، هذا المرة، »الموت  للاشتراكيين »! ! . رجل بجانبي قال بزلّة لسان: « هذا خصيصا لـ « حزب العمال الاشتراكي ». 

 متكلّمة بريطانية من اجل السلام قالت: « الإحتلال إرهاب.(. . . ) يولد اليأس  في قلوب الأولاد والبنات الفلسطينيّات الشباب، إلى حد استعدادهم لتخلّي عن حياتهم ومستقبلهم، ولإرتكاب أعمالهم الإرهابية الخاصة.
ولكن عمليات الانتحار لا تساعد الكفاح الفلسطينيّ. بغض النظر عمن  يرسل هؤلاء الأطفال، حماس، الجهاد الاسلامي أو التنظيم  كله يخدم شارون وحكومته!  » زئير غضب من الحشد .و رجل من حزب الله بعلم  ضخم
  يدخل  التاريخ. يلوح بالعلم من حوله بطريقة  تهدّد الناس بجانبه. هي، المتكلّمة،كافحت من أجل الإستمرار:
« تؤذي عملية التفجير الإنتحارية الفلسطيني المكافح من أجل الإستقلال وتساعد شارون جعل  مستقبلنا  في السلام ابعد. » البعض من المحتشدين حاول   صعود المنصة.
« حسنا، لا نتّفق جميعا مع المتكلّم الأخير. . . » قال الشخص الذي يقدّم المتكلمين بعد ان إستعاد  المصدح، « لكن كلنا ضدّ الإحتلال. . »
أتساءل:   هل تملك هذه المجموعات برنامجا و شعارات واضحة؟ لا اعتقد و هو نفس ما تتخبط فيه الحركات الفلسطينية.

نديم   المحجوب

 

 

بقلم: فرج الحوار(*)


ليست رواية نزيف الظل (**) من الروايات التي يمكن تلخيصها ولم شتات مادتها بشكل منتظم لأسباب سنعرض الي بعضها في ما يلي من هذه الكلمة. ولعله من الاهمية بمكان ان نشير بداية الي ان هذه الرواية هي في الحقيقة روايتان:
ـ رواية اولي انجزت واكتملت وصدرت تحت عنوان الشكلاطة وصنفت في خانة الروايات الفاشلة، وهي من تأليف طوير الليل احد شخصيات رواية نزيف الظل ، ونقابلها ـ وهي صنو لها وان اختلفت عنها في الظاهر ـ رواية سلمي والذئب ، بصفتها من الروايات الناجحة، لأنها كما يقول الراوي امتعت تلاميذ الابتدائي والثانوي ودرت علي صاحبها ارباحا امكن بها بناء فيلا في الضاحية الغربية من الوادي . وهي الي ذلك رواية خطيرة لان الجميع تعلموا منها الكذب والخوف والسادية وفنون قتل الاخر في ذواتهم وحيل التسلق ومناصرة الاقوي وتقليد الذئب في عوائه الصامت والتأسف كذبا علي سلمي والانحناء كلما هبت عاصفة :
ـ وكاتب الشكلاطة الذي يقول عن نفسه انه كاتب فاشل، يستنفد مجال السرد برمته في نزيف الظل بحثا عن الاسباب الذاتية والموضوعية لفشل روايته الاولي وتراجع رغبة الكتابة فيه، ممنيا النفس بالعودة الي روايته هذه واعادة صياغتها بكيفية تكفل لها النجاح والذيوع. ويشكل هذا البحث المضني والمتقصي متن الرواية التي بين ايدينا، اي نزيف الظل .
وبهذه الصورة تحول الروائي طوير الليل من فاعل في الحقل الروائي تحدوه رغبة ملحة في بلورة هذا الفعل في شكل نص متناسق ومتناغم مع الواقع، الي موضوع لرواية من فعل روائي غيره، فسخت رواية الشكلاطة وحلت مكانها، جاء المتن الروائي فيها موزعا في سياقين متكاملين متضافرين: الاول سيرة ذاتية لطوير الليل ولمحيطه المباشر وادي الضفادع، والثاني سيرة كونية انسانية تتشابك في نطاقها الانظمة الفكرية والفلسفات والاداب بصفتها مرجعا رئيسا لكل عملية انتاج للمعني، باعتبار ان الرواية ليست الا عملية بناء لمعني ما. ونحن نلحظ في تضاعيف النص تنصيصا علي اسماء كثيرة لفلاسفة ومفكرين وكتاب، ورد بعضها في المتن مباشرة، وجاء البعض الاخر في فواتح الاجزاء في شكل استشهادات.

الرواية الباحثة:

نزيف الظل ليست اذن البديل عن رواية الشكلاطة التي فشل طوير الليل في اعادة صياغتها، اي انها ليست مثالا للرواية الكاملة الناجحة، التي تختلف عن رواية الشكلاطة، وانما هي تسريد وموضعة لموضوع الفشل، المرتبط ارتباطا عضويا بالرواية تحديدا وبالكتابة بشكل اعم، وبالمكانة الانسانية بشكل ادق لارتباطها الوثيق بالموت.
و نزيف الظل بهذا المعني رواية بوليسية باحثة تحقق في القصور والفشل والاحباط واليأس، وافات كثيرة اخري متفشية في وادي الضفادع وفي غيره من اصقاع العالم، بصفتها جرائم يتعين تحديد العوامل الكامنة وراءها للقضاء عليها والحد من تأثيرها، والتحقيق فيها يختلف عنه في روايتي الشكلاطة و سلمي والذئب حيث تمثل الجريمة قدرا انسانيا مظلما يرقي الي الكمال بل الي الاعجاز فهي لذلك تستعصي علي التحقيق.
ان موضوع الجريمة الكاملة او المثالية (
Le crime parfait) وما يترتب عنها من تحقيق كرديف ملازم لها Corollaaire obilge
يأتي هنا كدليل علي الطابع القدري للفشل وكتأكيد علي محدودية الفعل الانساني الفاحص والمتفهم لهذه الظاهرة، فلا عجب اذن ان يستعاض في نعت بطل الرواية عن الاسم بالكنية ممثلة في عبارة طوير الليل، حيث يتعاضد التصغير في لفظة طوير، بالترميز، في الاحالة علي الخفاش لتجعل العشو او العشا (اي قصور النظر وضعفه) المشهور به هذا الكائن، في مقام العماء.
ولا يفوتنا هنا ان نشير الي ان الخفاش حيوان ملتبس الهوية، فليس هو بالطائر وان نصت كنيته علي هذه الصفة. والطريف هنا لا يكمن في عدم التطابق بين الاسم والمسمي، وانما في التناقض بين الصفة (الاعشي) والوظيفة (الباحث المحقق). وبسبب هذا الالتباس وكنتيجة للتناقض الحاد الناجم عنه، فان طوير الليل، في نزيف الظل يبدو كائنا مغرما بطقس التعري، بصفته كشفا وسبرا وتقصيا لما دق وغمض من المعاني والاسرار، يستلها المحقق من ذاته ويعكسها علي محيطه لتصبح بمثابة القوانين الانسانية العامة، فمن شأن التعري ان يكون تعرية بل انه لا يكون ذا معني الا اذا تواصل فيه الخاص بالعام.
والتعري والتعرية، كصفة اصيلة في بطل نزيف الظل ، تكتسب بعدا رمزيا اكيدا اذا ما وصلنا بينها وبين وظيفته ككاتب ليصبح بذلك التعري والتعرية ايماء لفعل القراءة المكمل لفعل الكتابة والمؤسس له، وقد كان لهذه الافعال الثلاثة ـ ونعني الكتابة والقراءة والتعري ـ حضورا كثيفا في المتن الروائي يجيز لنا اعتبارها عموده الفقري وموضوعه الرئيس.
وعليه، فليس من الغريب ان يكون التبئير من السمات البارزة والمطردة فيه بحيث اصبحت الرواية ـ بصفتها جنسا قائما بذاته وعبر تجسيدات مخصوصة لها كنا اشرنا الي بعضها آنفا ـ الموضوع المركزي للرواية التي بين ايدينا وبذلك تصبح نزيف الظل بيانا انشائيا مقننا للرواية وضابطا لفنياتها. ولعل ما يقوم دليلا علي ما ذهبنا اليه هنا الحضور البارز للمصطلحات الفنية كالواقعية والمثالية والرواية والحكاية والرواية الجديدة ومتعة القراءة.
وقد ذهبت رواية نزيف الظل في هذا الاتجاه الي مداه الاقصي ففسخت الفواصل بين النص والواقع واجازت التواصل بين هذين المجالين كأن يقول السارد متحدثا عن فتحية عبد الحق: مشكلة فتحية عبد الحق انها شخصية روائية قدها الكاتب من خياله لحظة انهيار عصبي، فغادرت كهوفه المظلمة الي شوارع الحياة، وحينما همت بالرجوع الي مشيمتها الاولي ضلت الطريق، وهي الان خارج دوامة الحرف تحمل اسرارها وتنتظر.

وعي الكتابة وكتابة الوعي:

هذه القراءة الاولية لـ نزيف الظل من خلال مسمي احد ابرز شخصياتها الفاعلين فيها، تفضي بنا الي نتيجة هامة، يمكن ان نترجمها بالقول ان نزيف الظل هي تسريد منهجي لنظرية الكتابة. ولذلك تعاقبت الاسئلة بهذا الخصوص في المتن الروائي متدرجة في التساؤل من الاستفسار عن كنه الكتابة ومراسمها وعوائقها ومراميها، الي مشروعيتها وصلاحيتها في ظل ظروف ا 

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