24 juin 2009

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TUNISNEWS

9 ème année, N° 3319 du 24.06.2009

 archives :www.tunisnews.net  


Appel pour un rassempblement a l’occasion de la journee mondiale contre la torture CNLT: Les agents de la sécurité de l’Etat agressent 3 défenseurs à l’aéroport AFP: Belgique: feu vert à l’extradition d’un Tunisien proche d’Al-Qaïda Le Soir: Mohamed Abbou  « A l’opposition tunisienne de préparer une alternative crédible » 20minute.fr : Mohamed Abbou, en prison pour ses opinions Le Temps: Crise de LTDH : Me Abderrahmane Kraïem ex vice président : « L’important c’est de tenir un congrès consensuel » Le HCR parraine une étude de l’influence de l’Islam sur le droit international des réfugiés´ MAP: Désertification et changements climatiques, principaux défis environnementaux pour le Maghreb (SG de l’UMA) AFP: Les pays arabes vont reprendre le chemin de l’UPM AFP: Mauritanie: un Américain tué par balles, l’Intérieur n’exclut aucun mobile AFP: Droits de l’Homme au Maroc: écart entre discours officiel et pratique AFP: France: de la difficulté de faire coexister droits de l’homme et diplomatie AFP: La presse saoudienne condamne Paris pour sa position sur la burqa ATS: Islam : Il faut interdire la burqa, même si elle est rare, estime un expert AFP: Arabie: Thales remporte un contrat de 103 M EUR pour le métro de La Mecque AFP: Robert Ménard, « asphyxié », annonce sa démissionne du Centre de Doha AFP: Turquie: la justice militaire nie l’authenticité d’un plan anti-gouvernement AFP: Turquie: baisse record de l’affluence de touristes israéliens (ministère) AFP: Les USA se dotent d’un commandement militaire dédié à la cybersécurité


Liste actualisée des signataires de l’initiative du Droit de Retour : http://www.manfiyoun.net/fr/listfr.html Celles et Ceux qui veulent signer cet appel sont invités à envoyer leur: Nom, Pays de résidence et Année de sortie de la Tunisie sur le mél de l’initiative : manfiyoun@gmail.com


APPEL POUR UN RASSEMPBLEMENT A L’OCCASION DE LA JOURNEE MONDIALE CONTRE LA TORTURE

Date: le 27 juin 2009 de 19h00 à 22h00

Lieu: parvis des droits de l’Homme à Trocadéro

  A l’occasion de la journée mondiale contre la torture nous organisons une veillée au Parvis des droits de l’Homme. Comme à l’accoutumée nous allumerons  des bougies en soutiens aux victimes de cette pratique barbare.

 

Nous évoquions l’an dernier les horreurs d’Abou GHRAIB, de GUANTANAMO de des camions de la mort en Afghanistan.  Malheureusement, ces dossiers restent pour l’essentiel encore d’actualité malgré les promesses du nouveau président américain.

 

La guerre contre le peuple palestinien assiégé à Gaza a constitué une horreur insoutenable.

Les massacres perpétrés contre les civils et les enfants en particulier, la destruction des écoles, des maisons, des mosquées et des locaux de l’ONU sont des crimes contre l’humanité que nous condamnons avec force et véhémence, en déplorant la laxité de la « communauté internationale » à cet égard. Cette « communauté » toujours prompte à lever le Bâton en d’autres lieux et en faveur à un autre « type »  de victimes.

 

Plus prés de chez nous, les geôles des prisons tunisiennes continuent d’accueillir un nombre indéterminé de jeunes,  incarcérés dans le cadre des dispositions anticonstitutionnelles dites « anti-terroristes ».

Ces milliers de jeunes sont détenus pour de longues durées hors de tout cadre juridique, subissant torture et moult traitements avilissants et dégradants.

 

Nous n’omettons pas de citer un fait exceptionnel et ahurissant.

M. Sadok CHOUROU qui a passé 18 ans derrière les barreaux dont 14 ans en isolement total a été remis en prison moins d’un mois après son élargissement. 

Le jugement inique qu’il a subit en décembre 2008 s’est basé sur des interviews au cours desquels M. CHOUROU a réclamé ses droits politiques et civiques élémentaires.

 

La contestation sociale du bassin minier dans le sud tunisien  a été réprimée sauvagement. Les dizaines de détenus ont également subit torture et mauvais traitements et ont été victime d’une justice expéditives peu soucieuse des règles élémentaires du droit national et international qui les a condamné à de lourdes peines.

 

Notre exposé est loin d’être exhaustif, et notre engagement en faveur de toute les victimes de la torture de part le monde est le même, sans distinction, aucune.

 

Non à la banalisation de la torture.

Non à l’impunité des tortionnaires.

Non à la complaisance à l’égard des criminels de guerre.

 

Signataires :

Voix Libre

Solidarité Tunisienne

Commission Arabe des Droits de l’Homme (ACHR)


Conseil National Pour Les Libertés en Tunisie  

Les agents de la sécurité de l’Etat agressent trois défenseurs à l’aéroport

 

Tunis le 23 juin  2009     Le CNLT est gravement préoccupé par l’escalade de la violence qui cible les défenseurs de droits humains en Tunisie: Aujourd’hui 23 juin 2009, trois avocats, éminents défenseurs de droits humains, dont deux anciens membres du Conseil de l’ordre des avocats ont été violemment agressés par les agents des services de sécurité à leur retour de l’étranger. Maître Radia Nasraoui, présidente de l’Association de lutte contre la torture en Tunisie, ainsi que maître Raouf Ayadi, ancien Secrétaire général du CNLT, de retour de Genève, ont été accueillis à l’aéroport de Tunis-Carthage par un nombre inhabituel de policiers en civil qui les attendaient après le filtre de police. Un douanier a demandé à Raouf Ayadi de le suivre dans un bureau pour une fouille corporelle; devant son refus, et alors qu’il demandait que lui soit précisée la justification légale d’une telle mesure, quatre agents de police en civil se sont jetés sur lui, l’ont plaqué à terre en le battant et déchirant ses vêtements devant tous les voyageurs, puis, l’ont soulevé par les bras et les jambes et l’ont conduit dans une pièce isolée où ils l’ont enfermé, battu en le maintenant à terre et fouillé sous une pluie d’insultes; Au même moment, Radia Nasraoui qui était juste derrière lui et qui a assisté à la scène, avait appelé son mari, Hamma Hammami, qui l’attendait dans la zone d’arrivée; c’est alors qu’un agent parmi les policiers lui tord le bras pour l’empêcher de poursuivre sa conversation téléphonique lui faisant tomber son mobile; elle est elle même poussée à terre, son ordinateur portable jeté à plusieurs mètres plus loin ; les agents se saisissent d’elle et la traînent jusqu’au bureau où elle est fouillée. Maître Nasraoui souffre de contusions au bras droit. A leur sortie de la zone de contrôle, ils ont de nouveau été copieusement insultés par les agents de la sécurité d’Etat qui les suivaient de près; Hamma Hammami, porte parole du PCOT qui protestait contre ce qui venait d’arriver, est lui même violemment bousculé; tandis qu’un autre policier se jette sur Raouf Ayadi et lui donne un violent coup de pied, lui provoquant une entaille au genou. Au même moment, dans un autre aéroport à Sfax (2e ville du pays), Me Abdelwahab Maatar qui revenait de Paris le même jour à été retenu durant plus de deux heures à l’aéroport de Sfax à la suite de son refus de subir la fouille corporelle. Il a eu droit à un traitement similaire à celui subi par maîtres Ayadi et Nasraoui ; un des agents de la police politique l’a frappé au visage et cassé ses lunettes.   Rappelons que nombre de dissidents et défenseurs de droits humains sont sujets à cette mesure vexatoire appelée « zero six » (06), du nom de la nomenclature qui apparaît sur le fichier informatisé central de la police et qui consiste à soumettre la personne visée à une fouille corporelle humiliante et à une fouille systématique des bagages, avec confiscation de documents et livres à chaque entrée ou sortie du territoire. Il s’agit là d’un détournement d’une procédure exceptionnelle ciblant des personnes suspectées d’entorses à la réglementation douanière ; Son usage permanent contre des personnes déterminées ne peut avoir de justification et relève de l’arbitraire. Elle est depuis des années devenue une mesure vexatoire visant à intimider les défenseurs et les humilier. Nombre de défenseurs refusent de se soumettre à cette mesure punitive.   Le CNLT ·        Condamne avec la plus grande fermeté cette grave agression sur la personne d’éminentes figures du combat pour les droits humains en Tunisie et assure maîtres Radia Nasraoui, Raouf Ayadi et Abdelwahab Maatar de leur entière solidarité. ·        Exige qu’une enquête soit ouverte contre les auteurs de ces agressions et leurs commanditaires et qu’ils soient traduits en justice. ·        Exige que le recours à la mesure vexatoire « zero six » contre les défenseurs de droits humains soit abolie. ·        Rappelle à l’Etat tunisien ses engagements internationaux et notamment son devoir de protéger les défenseurs de droits humains contre tout arbitraire ou intimidation.   Pour le Conseil La porte parole Sihem

Belgique: feu vert à l’extradition d’un Tunisien proche d’Al-Qaïda

La justice belge a donné mercredi un feu vert définitif à l’extradition vers les Etats-Unis d’un ancien joueur de football tunisien de 38 ans, Nizar Trabelsi, condamné en Belgique pour avoir projeté un attentat contre des soldats américains, selon une source judciaire. La Cour de cassation a rejeté un pourvoi de Nizar Trabelsi contre une précédente décision de justice rendue le 19 février dernier qui avait autorisé son extradition. La plus haute juridiction belge a estimé qu’il n’y avait eu aucun vice de procédure ou faute de droit.    La décision finale revient à présent au ministère belge de la Justice, qui doit aussi prendre en compte « l’opportunité politique » de remettre le Tunisien aux autorités américaines, une fois qu’il aura purgé sa peine en Belgique.    Trabelsi a été condamné à 10 ans de prison ferme par la cour d’appel de Bruxelles, le 9 juin 2004, pour avoir préparé en septembre 2001, pour le compte d’Al-Qaïda, un attentat au camion piégé contre une base militaire belge hébergeant des soldats américains.    Il avait été arrêté le 14 septembre 2001 à Bruxelles et est toujours détenu en Belgique.    Les Etats-Unis le soupçonnent d’avoir développé pour Al-Qaïda des activités « plus larges » que celles pour lesquelles il a été condamné en Belgique. Il avait notamment été soupçonné d’avoir préparé un attentat contre l’ambassade américaine à Paris, ce qu’il a toujours démenti.    Sans donner beaucoup de détails, Washington réclame son extradition pour « participation à une association de malfaiteurs visant l’assassinat de ressortissants des Etats-Unis, en dehors des Etats-Unis, participation à une association de malfaiteurs pour l’usage et la tentative d’usage d’armes de destruction massive, participation à une association de malfaiteurs pour fournir un soutien matériel et des ressources à une organisation terroriste étrangère ».    Les avocats de Nizar Trabelsi, qui craint d’être « torturé » aux Etats-Unis, estiment que cette demande d’extradition est une « mesure de rétorsion suite à son refus de collaborer avec le FBI ». D’après AFP 24/06/2009 à 17:36:23

Mohamed Abbou Avocat et opposant tunisien  « A l’opposition tunisienne de préparer une alternative crédible »

Comment devient-on opposant en Tunisie ? Notamment en pratiquant la profession d’avocat. C’est en tout cas ce qui est arrivé à Mohamed Abbou, 43 ans, célèbre pour avoir été condamné à plus de trois ans de prison, que nous avons rencontré à Bruxelles où il était invité par Amnesty International-Belgique francophone.

Comment débute votre histoire ?

Je suis avocat depuis 1999. En défendant certains clients, je me suis aperçu que la justice tunisienne était aux ordres de l’exécutif. Une expertise médicale pour torture vous est refusée, une plainte est ignorée, etc. Je me suis ainsi orienté vers le monde associatif pour mieux militer. Mais après plusieurs expériences dont une au sein de l’Association des jeunes avocats, je n’ai pas eu l’impression que les choses pouvaient avancer. C’est pourquoi j’ai intégré en 2001 un parti qui se créait, le Congrès pour la république, dont le président est le docteur Moncef Marzouki. Apparemment, cette activité et mes articles publiés sur internet ont déplu.

Vos ennuis ont débuté ?

Oui. D’abord un tabassage en rue, en décembre 2002. Puis des surveillances policières. Un jour d’août 2004, alors que je venais de signer un article qui avait fort fâché en haut lieu, ils ont fait fermer le foyer universitaire dirigé par mon père. L’article a fait beaucoup de bruit. J’y comparais la tristement célèbre prison américaine d’Abou Ghraib en Irak à nos prisons tunisiennes ; me basant sur des témoignages de détenus, j’en déduisais que les prisons tunisiennes étaient pires ! J’ai encore écrit pas mal d’articles. A propos du président Ben Ali, je disais que soit il ignorait tous les comportements illégaux qui se produisaient, soit il était au courant ; et que dans tous les cas il ne méritait pas de gouverner. J’ai aussi appelé les Tunisiens à boycotter les produits des familles mafieuses qui se font des fortunes en peu de temps, une allusion que mes compatriotes comprennent trop bien. Enfin, en février 2005, j’ai rédigé un papier ironique suggérant à l’Israélien Ariel Sharon (alors Premier ministre) de faire venir des procureurs tunisiens pour sauver ses fils enfoncés dans des affaires de corruption. Le lendemain, 1er mars, j’étais en prison.

Puis condamné…

En fait, j’ai été condamné pour l’article sur Abou Ghraib, vieux de sept mois, malgré la prescription dont j’aurais dû bénéficier. J’ai pris un an et demi de prison pour « mise à disposition du public de documents pouvant entraîner des troubles de l’ordre public » et « diffamation à l’encontre des cours et tribunaux ». Ils ont ajouté deux ans en sortant une affaire vieille de trois ans, des soi-disant violences contre une avocate, alors que les témoins de la scène en cause, dont un citoyen suisse, n’avaient pas confirmé les faits.

Que s’est-il passé ensuite ?

A la surprise du régime, un mouvement de solidarité, initié par les avocats, s’est fait jour, se propageant ensuite à d’autres professions, aux ONG internationales, etc. Je suis sorti de prison après deux ans et six mois passés au Kef, à 170 km de chez moi à Tunis, une façon – habituelle pour le régime – de punir en même temps la famille. Au fait, j’ai été libéré en juillet 2007, douze jours après la visite du président Nicolas Sarkozy à Tunis ; j’ai aussi rencontré Rama Yade (secrétaire d’Etat aux droits de l’homme) le 10 juin à Paris…

Vous avez rouvert votre cabinet ?

Oui, mais pas pour très longtemps : je me suis rendu compte que ma réputation et la surveillance policière très serrée dont le bâtiment faisait l’objet dissuadaient mes clients de revenir chez moi. Le 1er avril dernier, j’ai décidé de fermer le cabinet. Entre-temps, j’ai repris l’écriture d’articles et j’ai aussi participé à des émissions sur Al-Jazira. Je viens seulement de pouvoir sortir du pays…

Ce régime peut-il évoluer ?

Sans doute pas avec ceux qui détiennent le pouvoir pour le moment et sont donc impliqués, en majorité, dans les violations des droits humains et dans les malversations financières, la corruption qui gangrène la société. Je ne souhaite pas une révolution. Mais le président, jusqu’à preuve du contraire, n’est pas immortel. A l’opposition de préparer une alternative crédible.

L’opposition se distingue par sa faiblesse et ses divisions…

En effet ! Les problèmes qui déchirent les opposants ne sont pas souvent idéologiques mais seulement des querelles de personnes.

Sauf la question des rapports avec l’islamisme politique…

C’est vrai qu’il existe des divergences et que certains, dans l’opposition, croient que l’islamisme est encore plus dangereux que le régime. Mon parti fut le premier à appeler à l’union de l’opposition non pas sur une base idéologique mais contre la dictature. Depuis près de trois ans, au sein de ce qu’on appelle « le mouvement du 18 octobre » (en souvenir d’une grève de la faim collective), nous définissons les bases d’un projet de société commun à un maximum de tendances, dont des islamistes. Ceux-ci ont signé des textes sur l’égalité des sexes et sur la liberté de conscience. Nous tentons un troisième thème, plus délicat semble-t-il : la renonciation aux peines corporelles. Je crois que nous pourrons y arriver. Nous voulons empêcher que certains tombent dans des organisations secrètes et violentes.

Que pensez-vous du soutien de l’Occident au régime ?

Attention : grâce aux pressions – certes discrètes – de l’Occident, nous sommes encore en vie ! Mais je lui reproche de penser que cette dictature sert de rempart contre l’extrémisme islamiste et contre l’émigration clandestine : un calcul à courte vue, qui préserve aussi des intérêts économiques.

Propos recueillis par Baudouin Loos

(Source : « Le Soir » (Quotidien – Bruxelles), le 22 juin 2009)


Mohamed Abbou, en prison pour ses opinions

 
« Je ne regrette rien, je savais qu’il y avait un prix à payer », explique calmement Mohamed Abbou. Cet avocat tunisien de 43 ans, qui a obtenu ce mois-ci sa première autorisation de voyager depuis 2007, a passé deux ans et trois mois en prison en Tunisie. De passage au siège de l’organisation Amnesty International, à Paris, il a voulu témoigner de son expérience. « A l’époque de mon arrestation, je dérangeais », explique-t-il. En 2004, il publie un article où il compare les tortures infligées aux prisonniers politiques en Tunisie aux actes commis par des soldats américains dans la prison d’Abou Ghraib, en Irak. Mais pour les autorités, la limite est franchie en février 2005 lorsque paraît sur Internet un article où il critique le président Ben Ali. Interpellé dès le lendemain de la publication, il est condamné à trois ans et demi de prison pour « diffusion d’écriture de nature à troubler l’ordre public » et « diffamation à l’égard des autorités judiciaires ». Détenu à la prison d’El Kef, à 170 km de Tunis, où vivent sa femme et ses trois enfants, Mohamed Abbou sait qu’il a bénéficié de conditions particulières. « On voulait m’empêcher de témoigner sur la torture, m’empêcher d’écrire à ma femme sur ce qu’il se passait, raconte-t-il. Mais je garde en mémoire les cris que j’ai entendus. » Le 24 juillet 2007, Mohamed Abbou est libéré avant la fin de sa peine. Nicolas Sarkozy aurait intercédé en sa faveur lors d’une visite en Tunisie, quinze jours plus tôt. Mais les choses ne se sont pas arrangées pour autant. « Dès ma sortie de prison, j’ai été constamment surveillé par la police. » Lorsqu’il demande à pouvoir voyager, on lui rétorque qu’il doit attendre la fin de sa période de liberté conditionnelle. Mais à ses yeux, il y a pire que la prison. « Je n’exerce plus, à ma demande, mon métier d’avocat. Ça ne servirait pas à grand-chose pour le moment : des policiers sont postés devant le cabinet, et dissuadent les clients de venir. » Des pressions économiques dénoncées par Amnesty dans un rapport sur les droits humains au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. L’ONG y mentionnait également des « actes de harcèlement et d’intimidation ». Mohamed Abbou prend son mal en patience. Il prépare une thèse sur le droit à la formation, et dit vivre grâce à ses ressources immobilières. « J’espère pouvoir reprendre mon métier en octobre », confie-t-il. W Sophie Cois
 
(Source: 20minute.fr le 24 juin 2009)

Crise de la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LTDH) :

Me Abderrahmane Kraïem ex vice président : « L’important c’est de tenir un congrès consensuel »

 
Après le verdict prononcé le 11 juin par la cour de cassation dans l’affaire de la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LTDH) qui annule les décisions du 5ème congrès de la Ligue tenu en octobre 2000 mais charge en même temps le comité directeur de tenir un congrès dans un délai ne dépassant pas un an l’espoir de sortir la Ligue de la crise qui la traverse commence à renaître. Le comité directeur a déclaré qu’il est prêt au dialogue et au compromis pour trouver une solution et préparer un véritable congrès de la réconciliation. Dans ce sens des anciens dirigeants de la LTDH ont commencé à entamer des contacts avec toutes les parties concernées par la crise. L’objectif est de trouver une plate-forme adéquate au dialogue. Pour en savoir plus nous avons invité Me Abderrahmane Kraïem ancien vice-président de la Ligue. Il nous parle ici des solutions possibles pour trouver une issue à cette crise. Interview. Le Temps : Le verdict de la cour de cassation va-t-il signifier la fin de la crise à la ligue? Me Abderrahmane Kraïem : Après le verdict de la cour de cassation, nous sommes disposés à croire que la fin de la crise qui a bloqué la LTDH depuis presque une décennie est très proche. Ce verdict revêt une importance capitale car il réaffirme la légalité de l’actuel comité directeur, seule structure capable d’assurer la tenue du prochain congrès. Ce verdict est riche en symboles. Il témoigne de l’attachement de toutes les composantes nationales à la ligue comme un acquis. Il consolide chez les militants et défenseurs des droits de l’homme l’idée que la Ligue mérite bien leur soutien. Les premières réactions de certains dirigeants de la LTDH témoignent d’une volonté sérieuse pour sortir de la crise. Ils ne cachent pas leurs dispositions de « tout négocier » même la question des fusions des structures. L’important pour nous c’est que ce verdict donne une nouvelle vie à la ligue et fait en sorte que la LTDH puisse retrouver son rayonnement et rester à jamais un acquis national et l’organisation de tous les défenseurs des droits de l’homme dévoués au-delà de leurs divergences politiques ou leur appartenance partisane à lutter contre les dépassements et à défendre les principes et les droits de tous et consolider ainsi l’état de droit. Mais pour résoudre véritablement et concrètement la crise. Il faut selon les observateurs un compromis entre les différentes parties? L’assainissement de la situation nécessite plus qu’un compromis. L’important c’est de tenir un congrès consensuel et réussir le processus de déblocage. Pour cela le comité directeur doit au préalable annoncer sa décision de tenir un congrès avec tous les militants de la ligue et avec toutes les sections sans exclusion. Et pour clarifier cette position le comité directeur doit annoncer l’annulation des fusions des sections. Une réunion préparatoire regroupant tous les présidents des sections doit se tenir dans les plus brefs délais afin de dresser la stratégie structurelle et politique du 6ème congrès. Il faut aussi que les anciens dirigeants de la ligue, ses fondateurs et ses amis soutiennent toute démarche légaliste et consensuelle. Et les pouvoirs publics ont-ils un rôle à jouer pour résoudre la crise? Les relations entre la LTDH et les pouvoirs publics ne peuvent pas et ne doivent pas être conflictuelles. La ligue n’a ni la vocation, ni la mission d’un parti d’opposition, ni celle d’un groupement hostile au régime. Tout en sauvegardant son indépendance, la ligue n’est pas la rivale du pouvoir. Etant à l’écoute des revendications humanitaires, son action se limite à intervenir auprès des pouvoirs publics pour accomplir sa mission de défense et de sauvegarde des libertés fondamentales. De ce fait la ligue a besoin de dialoguer et avoir des relations de confiance afin d’atteindre son objectif de résolution des problèmes humanitaires. La défense des droits de l’homme tend vers la démarche participative et collective plutôt que vers la tension ou la rupture. Dans l’espoir d’atteindre cet objectif de complémentarité entre les pouvoirs publics et les composantes de la société civile on peut envisager la constitution d’un comité de liaison capable de dissiper les points de divergence entre la Ligue et le pouvoir, étant donné que la préparation du congrès nécessite en plus de sa préparation structurelle une préparation politique aussi importante. Parlons du consensus au sein de la ligue comment fonctionne-t-il? La ligue a toujours fonctionné par le consensus. D’ailleurs lorsque le consensus n’a pas été réalisé au 5ème congrès, la ligue a basculé. Seulement il est bien entendu que la LTDH ne peut pas suivre la même démarche consensuelle lors de sa fondation. Le consensus a été au départ politique. L’entrée à la ligue avait un caractère représentatif de la scène politique. Beaucoup plus que de la scène associative. La ligue regroupait une mosaïque d’appartenances politiques. Le temps de l’action politique au sein de la ligue est révolu. Tous ceux qui veulent faire de la politique partisane doivent assumer leur responsabilité et agir en conséquence. La ligue doit clarifier son présent et tracer son avenir. Le système consensuel doit être révisé. La LTDH doit confirmer son indépendance à l’égard de tous les partis et s’orienter vers des nouveaux horizons loin de toute ingérence ou tutelle. Interview réalisée par Néjib SASSI (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 24 juin 2009)
 

Communiqué publié lundi 22 juin 2009 par le Haut Commissariat pour les Réfugiés

Le HCR parraine une étude de l’influence de l’Islam sur le droit international des réfugiés

Une récente étude publiée par le HCR en coopération avec l’Université Naïf Arab et l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) explique que la tradition de générosité propre à l’Islam et se poursuivant depuis 1 400 ans en faveur des personnes fuyant la persécution a eu davantage d’influence sur le droit international des réfugiés appliqué de nos jours que toute autre source historique.   Cette étude comparative, mandatée par le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres, fait l’objet d’un livre écrit par le Professeur de droit de l’Université du Caire et Doyen de la Faculté de droit, Ahmed Abu Al-Wafa et elle devrait être publiée mardi à l’Université Naïf Arab de Riyad, en Arabie saoudite. La cérémonie de lancement sera présidée par le Prince Naif bin Abdul Aziz, le deuxième vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur et directeur du Conseil Suprême de l’Université Naïf Arab ainsi que par le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, le Président de l’université et un représentant de l’OCI. Dans la préface qu’il a rédigée pour cet ouvrage « Le droit à l’asile entre la charia islamique et le droit international des réfugiés : étude comparative », António Guterres affirme que ce livre montre que, plus que toute autre source historique, la loi et la tradition islamique sous-tendent le cadre juridique appliqué de nos jours et sur lequel le HCR base ses activités mondiales en faveur de dizaines de millions de personnes déracinées, y compris le droit pour toute personne de rechercher et de bénéficier de l’asile face à la persécution ainsi que les interdictions de renvoyer dans une situation dangereuse ces personnes ayant besoin d’une protection.  « Même si un grand nombre de ces valeurs faisaient partie de la tradition et de la culture arabes avant même l’Islam, ce fait n’est pas toujours reconnu de nos jours, même dans le monde arabe », a écrit António Guterres. « La communauté internationale devrait valoriser cette tradition de générosité et d’hospitalité datant du 14e siècle et reconnaître sa contribution au droit moderne. » Dans son étude, le Professeur Abu Al-Wafa décrit comment le droit et la tradition islamiques respectent les réfugiés, y compris des non Musulmans, comment l’Islam interdit de les forcer à changer leur croyance, comment l’Islam empêche quiconque de compromettre leurs droits, cherche à réunir les familles et, enfin, garantit la protection de leur vie et de leurs biens. « Aujourd’hui, la majorité des réfugiés dans le monde sont des Musulmans », écrit António Guterres. « Et ce à une époque où le niveau d’extrémisme – ethnique et religieux – est en augmentation à travers la planète, même dans des sociétés les plus développées au monde. Le racisme, la xénophobie et l’exploitation des sentiments de peur manipulent l’opinion publique et font naître une confusion entre les réfugiés et les migrants illégaux ou même les terroristes. « Ces attitudes ont également contribué à ces perceptions erronées sur l’Islam et les réfugiés musulmans doivent payer un lourd tribut. Soyons clairs : les réfugiés ne sont pas des terroristes. Ils sont d’abord et avant tout les  victimes du terrorisme.  Ce livre nous rappelle à notre devoir, celui de nous opposer à de telles attitudes. » Ce livre reflète par ailleurs l’association étroite du HCR avec les Etats membres de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), qui a elle-même adopté en 1990 une Déclaration sur les droits de l’homme en Islam, stipulant que chaque être humain fuyant la persécution a le droit de rechercher l’asile et de recevoir une protection dans un autre pays. Dans sa préface, le Secrétaire général de l’OCI Ekmeleddin Ihsanoglu note que le livre « met au jour les règles d’équité et de tolérance que prescrit la charia islamique concernant les réfugiés ainsi que sa profonde préoccupation de leur bien-être et de leurs intérêts, tout en confirmant l’intégrité humaine et le droit de l’homme à une vie libre et décente. » Le directeur de l’Université Naïf Arab, le Professeur Abdul-Aziz bin Saqr al-Ghamedi, a indiqué que le sujet de cette étude « prend de l’importance au regard de l’augmentation, survenue ces dernières années, du nombre des réfugiés hébergés dans des pays arabes et islamiques. » Le Professeur Ahmad At-Tayyib, le directeur de l’Université al-Azhar du Caire, a noté que le concept arabe de l’asile ou « ijarah » était antérieur à l’Islam et avait été entériné par la charia islamique « car il était l’une des bonnes pratiques établies dans leurs traditions et leurs coutumes, intégrant de bonnes manières et des valeurs éthiques comme le secours porté aux personnes en détresse et la protection des opprimés. » Lien: www.unhcr.fr/communiques
 

Désertification et changements climatiques, principaux défis environnementaux pour le Maghreb (SG de l’UMA)

Maghreb Arab Press le 24 Juin 2009   La désertification, la sécheresse et les changements climatiques constituent les principaux défis environnementaux pour les pays du Maghreb, a souligné le Secrétariat général de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) qui a appelé à une gestion rationnelle des ressources naturelles pour assurer la sécurité alimentaire.   Intervenant mardi à Tunis lors de la 4ème réunion de la Commission maghrébine permanente de lutte contre la désertification, de l’environnement et du développement durable, le représentant du secrétariat général de l’UMA, M. Mohamed Ismail, a souligné l’importance de la coordination et de l’échange des expériences entre les pays maghrébins pour lutter contre ces phénomènes, atténuer leurs effets négatifs et préserver les ressources naturelles.    La création de la commission maghrébine permanente de lutte contre la désertification, de l’environnement et du développement durable, a-t-il rappelé, s’inscrit dans le cadre du suivi de la mise en oeuvre du Plan d’action maghrébin de lutte contre la désertification.    Le plan d’action en question vise à appuyer les programmes nationaux en la matière afin d’atténuer les effets de la sécheresse et préserver les ressources naturelles, grâce à une exploitation rationnelle, à travers davantage de coordination et de coopération régionale.    Une étude présentée à cette occasion révèle que la désertification menace de manière sérieuse quelque 580.000 km2 de la superficie totale du Maghreb, ce qui est de nature à diminuer la productivité des terres agricoles dans certains pays de la région qui souffrent en plus de la rareté des ressources hydriques.    Pour faire face à cette situation, l’accent a été mis sur la nécessité d’élaborer des plans communs pour une gestion durable des ressources naturelles tout en prenant en considération les besoins et les priorités des pays concernés.    Durant sa réunion de deux jours, la commission examinera la coordination des positions maghrébines lors de la prochaine conférence africaine préparatoire à la 9ème conférence des parties sur la lutte contre la désertification prévue à Tunis le 20 juillet 2009.    L’examen d’un modèle unifié d’évaluation des programmes nationaux de lutte contre la désertification et du programme de coopération avec les organismes internationaux pour la période 2009-2010, figurent aussi parmi les points inscrits à l’ordre du jour de la réunion. D’après MAP 24/06/2009

Les pays arabes vont reprendre le chemin de l’UPM

AFP / 24 juin 2009 16h45 LE CAIRE – Les pays arabes vont reprendre le chemin de l’Union pour la Méditerranée (UPM), en berne depuis la guerre de Gaza, en dépit des réticences à l’égard d’Israël, a-t-on appris mercredi auprès de la Ligue arabe. « Tout le groupe arabe va participer aux prochaines réunions. Nous ne serons pas ceux qui bloquent le processus », a déclaré à l’AFP Mohamed al-Nasseri, chef du département de la coopération euro-arabe à la Ligue arabe. Il a annoncé que le groupe arabe, Palestiniens compris, se rendrait à Bruxelles le 7 juillet pour une réunion du comité des hauts représentants des 43 pays membres de l’UPM qui devrait se prononcer sur son dégel officiel. Les délégations arabes assisteront d’ici là, a-t-il précisé, à une réunion ministérielle euro-méditerranéenne, jeudi à Paris, sur le développement durable, prélude à la réunion cruciale de l’instance pivot de l’UPM. L’Egypte, coprésidente de l’UPM avec la France, et coordonnatrice du groupe arabe, avait exigé le gel des réunions politiques en raison de la meurtrière offensive israélienne à Gaza (27 décembre-18 janvier). Faute de clarifications d’Israël jugées suffisantes par le groupe arabe, un constat d’impasse avait été dressé fin avril lors d’une réunion convoquée à Bruxelles par le diplomate en chef de l’UE, Javier Solana. Mais la France, épaulée par l’Egypte ou l’Espagne, n’a pas cessé de multiplier avec habilité les initiatives autour de projets concrets euro-méditerranéens, pavant la voie à la reprise du processus politique. « Nous attendons qu’Israël », a-t-il dit, « s’engage à faire face à ses engagements pris à Barcelone ou à Marseille (en novembre 2008) sur le processus de paix », en faveur d’une solution à deux Etats, israélien et palestinien. « Cela n’empêche que le groupe arabe ne sera pas celui qui bloquera le processus de l’UPM », a-t-il souligné, « nous attendons de l’autre partie un certain assouplissement, une position plus claire ». Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a accepté le 14 juin le principe d’un Etat palestinien, à condition qu’il soit démilitarisé et que les Palestiniens reconnaissent au préalable Israël comme Etat juif. Les Européens ont salué ce « premier pas » fait par M. Netanyahu tandis que les pays arabes l’ont accusé de « torpiller » les efforts de paix. Selon M. Al-Nasseri, des réunions informelles ont permis de progresser ces derniers mois sur la question du statut et du secrétariat de l’UPM. Lancé en grande pompe à Paris le 13 juillet 2008 par le président français Nicolas Sarkozy, l’UPM visait par une « union de projets » à sortir de l’ornière le processus de dialogue euro-méditerranéen dit de Barcelone, né en 1995.

Mauritanie: un Américain tué par balles, l’Intérieur n’exclut aucun mobile

 
AFP, le 24 juin 2009 à 01h14 Par Hademine Ould SADI NOUAKCHOTT, 23 juin 2009 (AFP) – Un Américain qui dirigeait un établissement d’enseignement à Nouakchott a été tué par balles, mardi, dans la capitale mauritanienne, suscitant aussitôt une polémique sur « l’insécurité et le terrorisme », à quelques semaine de la présidentielle. « L’odieux crime a été perpétré par deux jeunes, arrivés à bord d’un véhicule, et qui ont tiré des coups de feu mortels sur la tête de la victime », a déclaré le ministère de l’Intérieur dans un communiqué publié mardi soir. L’autorité n’a « exclu aucun mobile à ce crime » qu’il a « condamné avec véhémence », tout en le présentant comme un « événement isolé ». Selon les premiers éléments de l’enquête, le ressortissant américain a été tué devant l’établissement d’enseignement de langue et d’informatique qu’il dirigeait. Ce centre est situé au-dessus de boutiques du marché du Ksar et fait face à la plus ancienne mosquée du quartier. Le crime a eu lieu vers 8H30 (locales et GMT) au moment où les rues sablonneuses étaient déjà animées, et de nombreux habitants ont livré à l’AFP leur version des faits. L’homme « a d’abord résisté à une tentative d’enlèvement par des jeunes qui se trouvaient à bord d’une voiture Toyota noire » a assuré un habitant du quartier. « C’est après avoir échoué à l’embarquer que ces jeunes l’ont tué de trois balles dans la tête, tirées à bout portant », a-t-il dit. Un autre, refusant également d’être identifié, a déclaré avoir vu des jeunes « s’en prendre au blanc ». « L’Américain a résisté très fortement, faisant tomber par terre l’un des assaillants qui lui a tiré dans la tête », a-t-il assuré. La gardienne d’un bâtiment faisant face au lieu du crime a quant à elle affirmé que « deux jeunes Mauritaniens, au teint clair, portant de petites barbes, attendait l’Americain depuis l’aube ». Ce meurtre a suscité d’autant plus d’inquiétude que les agressions violentes sont rares à Nouakchott. La victime, Christopher Logest, « né en 1961 aux Etats-Unis d’Amérique » selon le ministère mauritanien de l’Intérieur, travaillait dans une organisation caritative dénommée Noura. Il résidait depuis plusieurs années à Nouakchott et parlait bien le hassanya (dialecte arabe local) selon des témoins. Dix mois après le coup d’Etat en Mauritanie, et quelques semaines avant la présidentielle, le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD) a jugé que « ce crime odieux » reposait « la problématique de l’insécurité et du terrorisme, souvent brandie par les autorités militaires ». Le dirigeant du plus grand parti d’opposition (Rassemblement des forces démocratiques), Ahmed Ould Daddah, candidat à la présidence, a également accusé le gouvernement mis en place par les putschistes d’avoir « échoué à assurer la sécurité ». Mais le ministère de l’Intérieur a assuré, mardi soir, que « la sécurité des citoyens et des ressortissants étrangers résidant » en Mauritanie relevait « du domaine sacré » et que le pays resterait « une terre de sécurité et de paix ». Réputée hospitalière, la Mauritanie avait été très affectée par les assassinats de quatre Français, fin 2007, à Aleg (250 km à l’est de la capitale), pour lesquels trois jeunes Mauritaniens proches d’Al-Qaïda au Maghreb islamique sont actuellement détenus, en instance de jugement. Ces dernières années, des militaires mauritaniens ont également été tués dans trois attaques revendiquées par Al-Qaïda à Lemgheity (nord-est) en 2005, à Alghallaouiya (centre-nord) en 2007 puis à Tourine (extrême nord) en 2008.

Droits de l’Homme au Maroc: écart entre discours officiel et pratique

 
AFP / 24 juin 2009 14h54 RABAT – La situation des droits de l’Homme au Maroc « se caractérise par l’écart existant entre le discours officiel et la pratique réelle des appareils de l’Etat », a affirmé mercredi l’Association marocaine des droits humains (AMDH, indépendante). Dans son rapport annuel consacré à 2008, l’AMDH souligne que la justice demeure « la cause des violations quotidiennes des droits des citoyen(ne)s ». « La politique de l’Etat connaît une rétrogradation vis-à-vis des acquis », ajoute le rapport de l’AMDH, la plus ancienne des organisations de défense des droits de l’Homme au Maroc. « De nombreuses affaires, citées dans notre dernier rapport, persistent en 2008 et notamment l’enlèvement, la torture (…), les arrestations arbitraires, les procès politiques, de la presse et la répression des libertés », ajoute le document, rendu public au cours d’une conférence de presse à Rabat. Dans son rapport, très sévère pour les autorités, l’AMDH assure avoir enregistré, « à l’instar de l’année précédente, l’incarcération d’activistes des droits humains et leur poursuite judiciaire (…), la rétrogadation de la situation dans l’univers carcéral, la détérioration des droits économiques, sociaux et culturels, de l’enfance, l’escalade des violations des droits des immigrés provenant des régions subsahariennes et des demandeurs d’asile ». Le rapport cite notamment « la torture exercée contre les habitants de Sidi Ifni et la violence perpétrée par les différents appareils sécuritaires », en juin 2008. Le 7 juin, la police avait dégagé les entrées du port de cette localité du sud du Maroc, bloquées par de jeunes chômeurs pendant plusieurs jours. Selon un bilan officiel, l’intervention, musclée, s’était soldée par 48 blessés, dont 28 policiers, et 188 interpellations. Sur les prisons, l’AMDH « a suivi de nombreux cas de torture et de pratiques humiliantes commises par la direction à l’encontre des prisonniers », dont des détenus politiques. L’ONG marocaine -qui célèbre cette année le 30e anniversaire de sa création- liste également « de nouvelles violations des libertés » publiques, dont les procès d’internautes, et indique que « de nombreux procès contre la presse et les journalistes ont eu encore lieu ». « Tous les procès intentés contre (…) la liberté d’expression et la liberté de la presse ont connu la violation du droit à un procès équitable », poursuit l’AMDH. « La justice a été utilisée de la part de l’Etat pour régler ses comptes avec les journalistes, se venger des militants et terroriser les citoyens ». L’AMDH déplore aussi l’analphabétisme, qui touche selon elle 40% du peuple marocain « et constitue un indicateur flagrant de la situation catastrophique de la politique de l’enseignement ». Enfin, l’ONG s’élève contre le fait que la Convention internationale pour la protection des droits des immigrés, ratifiée par le Maroc en 1993, soit « continuellement violée du fait des agressions exercées à l’encontre des immigrés illégaux ».


Robert Ménard, « asphyxié », annonce sa démissionne du Centre de Doha

AFP, le 23 juin 2009, 20h48 Le directeur du Centre de Doha pour la liberté d’information, basé au Qatar, Robert Ménard, a annoncé mardi sa démission du centre créé en décembre 2007, se disant « asphyxié » par le manque de liberté. « Aujourd’hui, le Centre est asphyxié. Nous n’avons plus ni la liberté ni les moyens de travailler », a déclaré Robert Ménard dans un communiqué, ajoutant avoir quitté l’organisation ainsi que son équipe. « Certains responsables qataris n?ont jamais voulu d?un Centre indépendant, libre de s?exprimer en dehors de toute considération politique ou diplomatique, libre de critiquer le Qatar lui-même: or, comment être crédible si l?on passe sous silence les problèmes dans le pays qui vous accueille? », poursuit le Français dans son communiqué. M. Ménard s’est plaint de la réticence de certains responsables à accepter la liberté du Centre, citant notamment le président de son conseil d’administration, cheikh Hamad ben Thamer Al Thani, également président du conseil d?administration de la chaîne satellitaire Al-Jazeera. « Ces personnes n’ont jamais accepté l’idée de notre indépendance et de notre liberté de parole, a-t-il accusé. Elles n’ont eu de cesse de nous mettre des bâtons dans les roues et, ce faisant, de s’opposer aux engagements pris ». Le fondateur de Reporters sans frontières (RSF) a cependant rendu hommage à l’émir du Qatar et à son épouse cheikha Mozah bint Nasser al-Masnad, soulignant que c’était la « première fois qu?une organisation internationale de défense de la liberté de la presse voyait le jour dans un pays du Sud ». Le Centre de Doha a été créé en décembre 2007 par la fondation du Qatar, que préside l’épouse de l’émir, cheikha Mozah bint Nasser al-Masnad, et RSF. Il a notamment mis en cause le manque de liberté de la presse dans la riche monarchie pétrolière du Golfe. Le 1er mai, le Centre de Doha avait déclaré que les médias au Qatar et dans la région étaient censurés et soumis à des lois restrictives.  

France: de la difficulté de faire coexister droits de l’homme et diplomatie

AFP, le 24 juin 2009 à 14h05 Par Philippe RATER PARIS, 24 juin 2009 (AFP) – La disparition d’un portefeuille spécifique consacré aux droits de l’Homme dans le gouvernement, avec le départ de Rama Yade pour un secrétariat d’Etat aux Sports, illustre la difficulté de concilier la défense officielle des droits de l’Homme avec la realpolitik. « La France a besoin des droits de l’Homme pour rester la France », soulignait récemment Rama Yade devant quelques journalistes. « La conciliation des droits de l’Homme avec la diplomatie n’est pas impossible », ajoutait-elle. Mardi, le couperet est cependant tombé. Rama Yade est transférée aux Sports au sein du gouvernement et son secrétariat disparaît. Son ex-ministre de tutelle Bernard Kouchner, défenseur de l’ingérence humanitaire, avait lui-même jugé en 2008, après seulement 18 mois d’expérience de ce secrétariat au Quai d’Orsay qu’il était une « erreur ». « J’ai eu tort de demander un secrétariat d’Etat aux droits de l’Homme. C’est une erreur » car « il y a contradiction permanente entre les droits de l’Homme et la politique étrangère d’un Etat, même en France », avait-il alors expliqué. Le ministre a réitéré il y a peu sa position: « Il y a une société civile qui agit, qui fait bouger les choses et (…) il faut avoir à coeur les droits de l’Homme en permanence, les appliquer en permanence mais il ne faut pas les représenter, sinon on démissionne tous les jours ». « Il peut y avoir des tiraillements, mais on ne peut pas laisser les droits de l’Homme aux seules organisations non gouvernementales », a récemment répliqué Rama Yade devant des journalistes. « Un Etat démocratique doit se préoccuper des droits de l’Homme » et « le caractère symbolique de la fonction est très important pour les Français », a-t-elle ajouté. Pour certaines ONG cependant, la fonction est « artificielle ». « J’ai toujours pensé qu’un secrétariat des droits de l’Homme ne servait pas à grand chose sauf à être un placage artificiel », a déclaré mercredi à l’AFP la présidente de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), Souhayr Belhassen. « Les droits de l’Homme peuvent être défendus à un niveau beaucoup plus haut, par le président de la République lui-même », a-t-elle ajouté, jugeant « vraiment choquante » l’absence de toute référence à ce sujet dans le discours de Nicolas Sarkozy lundi devant le Parlement. Pour Amnesty International, peu importe la structure, si « la thématique essentielle des droits humains est prise en compte » et que la « volonté politique » est présente, souligne Francis Perrin, membre du bureau exécutif. Le Quai d’Orsay a assuré mercredi que les droits de l’Homme continueraient d’être défendus. « La défense et la promotion des droits de l’Homme sont au coeur de notre politique étrangère, quelle que soit l’organisation ministérielle du Quai d’Orsay », a-t-il fait valoir. Rama Yade a affirmé être fière de son bilan. Elle s’est investie dans la défense des femmes, dans l’adoption ou la lutte contre l’homophobie. Choyée des médias, ses prises de position franches n’ont pas fait bon ménage avec le langage policé du ministère des Affaires étrangères. En décembre 2007, à l’occasion de la visite à Paris du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, ses propos lui ont valu une convocation à l’Elysée. « Notre pays n’est pas un paillasson sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s’essuyer les pieds du sang de ses forfaits », avait-elle affirmé. Avec Bernard Kouchner, les relations ont continué à se dégrader en 2009 et la disparition du secrétariat d’Etat aux droits de l’Homme peut aussi être expliquée par un conflit de génération entre la benjamine du gouvernement, 32 ans, et son doyen, le vieux routier de l’humanitaire, 69 ans.

La presse saoudienne condamne Paris pour sa position sur la burqa

AFP, le 24 juin 2009 à 12h52 RYAD, 24 juin 2009 (AFP) -Des journaux en Arabie saoudite, royaume musulman ultraconservateur, ont dénoncé avec virulence le président français Nicolas Sarkozy pour s’être opposé à la burqa, le voile intégral. « Qu’en est-il de la liberté individuelle? Qu’en est-il du respect des traditions des gens et de la vie privée », s’insurge Dawood al-Shiryan dans l’édition de mercredi du journal Al-Hayat. « Quelle serait la réaction des Françaises et des Européennes si elles devaient couvrir leur visage et cheveux dans les pays islamiques », poursuit-il. Le président français a affirmé « solennellement » lundi que la burqa n’était « pas la bienvenue » en France. Le voile intégral « n’est pas un signe religieux, c’est un signe d’asservissement, c’est un signe d’abaissement » de la femme, a-t-il lancé. « Qui est indécent et porte atteinte à la morale publique: une femme portant la burqa ou celle qui porte un bikini? », demande pour sa part Shams Ahsan dans la Saudi Gazette. Dans des mails adressés au journal, des lecteurs estiment que le voile intégral est un « symbole de liberté » et que « la culture de la nudité est dégradante pour les femmes ». Le statut de la femme est strictement régi dans le royaume musulman ultraconservateur. En matière vestimentaire, Ryad impose aux Saoudiennes le code le plus strict de tout le Moyen-Orient. En public, les femmes doivent revêtir l’abaya, une tunique noire qui descend jusqu’aux pieds, tandis que leur tête doit être recouverte du niqab, un voile qui laisse au mieux entrevoir les yeux. Les étrangères en Arabie ne sont pas tenues de couvrir leur visage mais doivent porter un voile sur leurs cheveux, bien que nombre d’entre elles n’observent pas cette règle. Le wahhabisme, une interprétation puritaine de l’islam en vigueur en Arabie saoudite, impose aussi une stricte séparation des sexes et interdit à la femme de travailler, voyager, se marier ou d’avoir accès aux services médicaux sans l’autorisation d’un membre masculin de la famille. Elle n’a également pas le droit de conduire.


Islam : Il faut interdire la burqa, même si elle est rare, estime un expert

ATS, le 23 juin 2009 à 12h55 Par Delphine Gendre Berne (ats) Même si la burqa reste « très minoritaire », elle doit être interdite en Suisse de la même manière qu’en France, estime un expert de l’Islam. Pour lui, ce voile recouvrant intégralement le corps et le visage des femmes ne relève pas d’une « question religieuse » mais sécuritaire. En France, le débat fait rage, jusque dans les travées du Parlement et à l’Elysée. Si les burqas ne sont pas nombreuses sur le territoire français, « elles y sont en recrudescence », reconnaît le président du GRIS (Groupe de recherche sur l’Islam en Suisse), Stéphane Lathion, dans un entretien à l’ATS. En Suisse, les femmes voilées intégralement sont extrêmement rares. Mais M. Lathion, également chercheur à l’Université de Fribourg, n’exclut pas l’apparition de la burqa dans un futur plus ou moins proche. « La tendance salafiste se serait renforcéee dans les Balkans: la burqa pourrait dès lors apparaître en Suisse », avance-t-il. Une grande partie des musulmans présents en Suisse sont originaires des Balkans. Toutefois, le débat sur le voile intégral n’est pas inutile. « La burqa est une interpellation, un message violent pour ceux qui la regardent. Elle provient d’une interprétation très littérale du texte du Coran, qui les incite à se couvrir complètement », souligne M. Lathion. En Belgique, un déguisement En écho avec les déclarations du président français Nicolas Sarkozy, pour qui la burqa « n’est pas un problème religieux, mais un problème de dignité de la femme », M. Lathion insiste sur la nécessité d’interdire la burqa. Selon lui, « certains principes ne sont pas négociables ». Il faut formuler « une réponse adéquate, qui tout en respectant la foi musulmane, soit très stricte quant à une interprétation très minoritaire, voire sectaire, de la place de la femme dans la sphère publique », dit-il. M. Lathion estime que la discussion autour du port de ce vêtement est « de l’ordre de la sécurité, du respect de l’autre, voire de la politesse. L’Europe ne doit pas entrer en matière sur ces questions- là ». L’argument sécuritaire s’explique par l’impossibilité de déterminer l’identité d’une personne portant la burqa. La Belgique fait face avec « une réponse adéquate: elle considère cela comme un déguisement ». Toute personne qui se promène masquée, cagoulée, voilée en dehors de la période de carnaval « est passible d’amendes et doit pouvoir se dévoiler sur demande ». Amalgame avec les minarets M. Lathion évoque également l’amalgame que les opposants aux minarets peuvent faire avec le voile intégral, alors que « les deux phénomènes n’ont absolument rien à voir ensemble ». L’initiative contre les minarets, sur laquelle le peuple devra se prononcer cet automne, exprime la volonté de provoquer un débat sur la cohabitation avec les musulmans, selon le spécialiste de l’Islam en Suisse. « La crispation envers le minarets provient surtout de la peur de l’autre », ajoute-t-il. Selon lui, la culture politique de la Suisse, ouverte aux débats d’idées, lui permet pourtant d’aborder plus sereinement la question. A cela s’ajoutent d’autres facteurs: la Suisse n’a pas à gérer l’héritage colonial avec l’Algérie, « ou le poids du nombre comme en Grande-Bretagne ». Pratiques cantonales Les pratiques religieuses sont réglées en Suisse selon les législations cantonales, ce qui explique une diversité de comportements. « Il existe par exemple à Genève une jurisprudence établie par Strasbourg, qui interdit à un représentant de l’Etat (dans ce cas-là le personnel médical dans les hôpitaux) de porter des signes religieux distinctifs. Tandis qu’au CHUV à Lausanne, il y a des femmes voilées ». Contrairement à la France, la Suisse autorise également le port du voile dans les universités. En fait, chaque canton adapte de manière « pragmatique » les règlements en fonction des « mini-polémiques qui peuvent surgir ». Les débats portent par exemple sur la mixité des cours de piscine à Fribourg.
(Source: www.romandie.com, le 23 juin 2009)

Arabie: Thales remporte un contrat de 103 M EUR pour le métro de La Mecque

RYAD, 24 juin 2009 (AFP) Le groupe français d’électronique de défense Thales a annoncé mercredi avoir remporté un contrat de 103 millions euros pour la fourniture d’un système de télécommunications et de contrôle au futur métro de La Mecque, premier lieu saint de l’islam en Arabie saoudite. Dans un communiqué, Thales précise que le contrat lui a été attribué par la compagnie China Railway Construction Corp qui construit la ligne de métro, d’une longueur de 20 km, la première dans la région de La Mecque. Le métro doit relier La Mecque à Mina, à Mouzdalifah et au Mont Arafat, les principaux sites sacrés autour de la ville sainte que quelque 2 millions de pèlerins musulmans visitent durant leurs rites annuels. En vertu du contrat, Thales assurera la fourniture, l’intégration et le déploiement d’un système de télécommunications et de contrôle de trains automatisés. La ligne du métro sera opérationnelle en novembre 2010 pour le Hajj, et les nouvelles rames auront une capacité de 72.000 voyageurs par heure, selon le communiqué. « Ce nouveau contrat en Arabie saoudite fait suite au succès de la ligne Nord-Sud remporté en avril 2009 et renforce la position de Thales au Moyen-Orient », a déclaré Alain Delecroix, directeur des activités solutions de sécurité et services de Thales au Moyen-Orient. Thales et le géant des BTP Saudi Binladin Group, propriété de la famille ben Laden, avaient décroché en avril un contrat de 453 millions de dollars pour les parties signalisations et systèmes de sécurité du principal tronçon d’une ligne ferroviaire, d’un coût total de 3,5 milliards USD, qui doit permettre de relier le nord et le sud du royaume lorsqu’il sera achevé en 2011/2012. Une fois opérationnel, le Métro de La Mecque sera le deuxième du genre dans les pays arabes pétroliers du Golfe, après celui de Dubaï, aux Emirats arabes unis, prévu pour entrer en activités en septembre.

 

Turquie: la justice militaire nie l’authenticité d’un plan anti-gouvernement

 
AFP, le 24 juin 2009 à 14h43     ANKARA, 24 juin 2009 (AFP) – La justice militaire turque a estimé qu’un document présenté comme le plan d’un officier d’état-major visant à déstabiliser le gouvernement islamo-conservateur et qui a créé une polémique en Turquie était un faux, a rapporté mercredi l’agence de presse Anatolie. Selon la décision rendue par le ministère public de la justice militaire, aucune preuve n’a pu être trouvée confirmant que le document, publié par le journal libéral Taraf, appartient bien à un colonel de marine, comme l’affirmait ce quotidien. « Au vu des preuves qui se sont jusque là dégagées, le ministère public militaire a acquis la conviction que le prétendu document n’a été préparé par aucune unité de l’état-major (…) et qu’aucun ordre n’a été donné » pour la préparation d’un tel document, a affirmé cette institution, citée par Anatolie. La justice militaire a décidé en conséquence qu’il n’y a pas lieu de lancer des poursuites contre l’officier incriminé. Même si la justice militaire juge que le document est un faux, une enquête est encore en cours devant la justice civile à la suite d’une plainte déposée la semaine dernière par le Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir, du premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Taraf avait affirmé avoir obtenu la copie d’un plan visant à « briser le soutien populaire » dont bénéficient l’AKP et son puissant soutien, la confrérie du chef religieux Fethullah Gülen. Ce plan, mis au point en avril, constitue selon Taraf une riposte à l’enquête en cours sur le réseau Ergenekon, accusé d’avoir cherché par des actes violents à créer des tensions dans la société turque pour favoriser un coup d’Etat militaire qui chasserait l’AKP du pouvoir. Le document présenté par le quotidien prévoit une série d’actions, essentiellement de la propagande médiatique, pour discréditer l’AKP et créer des divisions dans ses rangs. De nombreux militaires d’active ou à la retraite, dont plusieurs ex-généraux, ont été inculpés depuis juin 2007 dans le cadre de l’enquête Ergenekon. 86 personnes, dont de nombreux opposants de l’AKP, sont jugées depuis octobre dans cette affaire.


Turquie: baisse record de l’affluence de touristes israéliens (ministère)

 

 
AFP, le 23 juin 2009 à 11h34 ISTANBUL, 24 juin 2009 (AFP) – L’affluence des touristes israéliens en Turquie a connu une baisse record de 60,5% sur les cinq premiers mois de l’année après des échanges de critiques en janvier sur un raid israélien à Gaza, selon les statistiques publiées mercredi par le ministère du Tourisme.     Destination touristique privilégiée des Israéliens en 2008 avec 558.200 entrées, la Turquie n’a accueilli entre janvier et mai 2009 que 64.200 touristes de l’Etat hébreu, contre 162.600 sur la même période de l’année précédente.     Cette dégradation est imputée dans une large mesure par les professionnels du secteur touristique aux vives critiques exprimées en janvier par Ankara contre une offensive israélienne visant le mouvement islamiste Hamas dans la bande de Gaza.     Le 29 janvier, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait laissé éclater sa colère au Forum économique mondial à Davos (Suisse) en quittant avec fracas un débat public sur le conflit de Gaza auquel assistait le président israélien Shimon Peres.     « L’incident de Davos a joué un rôle déterminant dans la désaffection de la Turquie par les touristes israéliens », a déclaré à l’AFP Timur Bayindir, président de l’Union des hôteliers et investisseurs du tourisme (TUROB).     La Turquie, pays musulman mais Etat laïque, est le principal allié régional d’Israël. Tous deux ont noué des liens économiques étroits depuis la signature d’un accord de coopération militaire en 1996.


Les USA se dotent d’un commandement militaire dédié à la cybersécurité

 
AFP, le 23 juin 2009 à 00h02 Par Daphné BENOIT WASHINGTON, 23 juin 2009 (AFP) –  Le Pentagone a annoncé mardi la création d’un commandement militaire chargé de réagir aux attaques informatiques et mener des offensives dans le cyberespace, tandis que ses réseaux numériques sont de plus en plus la cible de pirates et d’espions. Ce tout nouveau « cyber-commandement », placé sous l’autorité du Commandement stratégique américain (Stratcom), sera opérationnel à partir de l’automne, a indiqué un porte-parole du Pentagone, en précisant que ses responsabilités seraient limitées au domaine militaire. « Les risques liés à la cybersécurité figurent parmi les défis économiques et de sécurité nationale les plus sérieux du XXIe siècle », affirmait dans un récent rapport la Maison Blanche, qui a érigé ce problème en priorité nationale. L’initiative du Pentagone intervient sur fond d’augmentation du nombre d’attaques des 15.000 réseaux numériques militaires américains, lancées par de talentueux +cyber-pirates+, criminels ou au service de pays étrangers, explique le Pentagone, qui pointe en particulier du doigt la Russie et la Chine. « Nous savons que la Russie et la Chine ont les capacités de perturber certains éléments des infrastructures d’information d’autres nations », affirmait mi-juin le vice-secrétaire américain à la Défense, William Lynn. Selon des responsables américains, la guerre cybernétique fait partie des priorités de Pékin et de nombreuses intrusions dans le réseau informatique du gouvernement américain et d’autres pays « semblent être venues » de Chine. D’après M. Lynn, « les tentatives d’intrusion (des réseaux militaires américains) « se chiffrent à des milliers par jour » et « la fréquence et la sophistication des attaques augmentent de manière exponentielle ». Il a rappelé que son ministère avait dépensé plus de 100 millions de dollars ces six derniers mois pour réparer les dégâts causés. Selon la presse américaine, des pirates informatiques ont réussi à s’introduire dans le plus coûteux programme d’armement du Pentagone, le projet d’avions de chasse F-35, via les réseaux de sous-traitants privés, et ont infiltré le réseau électrique américain à plusieurs reprises l’an dernier. C’est au général Keith Alexander, patron de la puissante Agence de sécurité nationale américaine (NSA) chargée d’espionner les communications au sein du monde du renseignement américain, que devrait revenir la direction de la nouvelle entité. « Maintenir la liberté d’action dans le cyberespace au XXIe siècle est aussi importante pour les intérêts américains que l’étaient la liberté de naviguer en mer au XIXe siècle et l’accès à l’air et à l’espace au XXe siècle », a-t-il récemment déclaré. Pendant la campagne présidentielle américaine, le candidat Barack Obama avait mis en garde contre le risque de « cyber-attaques », les jugeant aussi dangereuses que la menace nucléaire ou biologique. Arrivé à la Maison Blanche, il a promis « une nouvelle approche globale » pour protéger les réseaux, publics et privés, et la création d’un poste de haut responsable chargé de superviser la défense contre les intrusions. Il a toutefois assuré à plusieurs reprises que les Etats-Unis défendraient leur réseau informatique tout en respectant les libertés individuelles, alors que l’administration Bush a été accusée d’avoir piétiné ces droits fondamentaux en renforçant le contrôle des réseaux de télécommunication et de l’internet.
 

 

 

 

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