21 mars 2011

TUNISNEWS
10 ème année,  N°3954 du 21.03.2011
archives : www.tunisnews.net 


Le Syndicat tunisien des Radios Libres: Communiqué

AFP: Environ 5.400 migrants à Lampedusa après de nouveaux débarquements


REVUE DE PRESSE


Le Syndicat tunisien des Radios Libres
COMMUNIQUE
 
Après la fuite du Dictateur Ben Ali, la Tunisie a vécu une dynamique révolutionnaire qui a touché divers secteurs. Toutefois et contrairement à l’activité politique ou on a constaté l’émergence et l’autorisation de plusieurs partis  le paysage médiatique n’a enregistré aucun changement et les radios autorisées avant le 14 janvier à cause de leurs liens de parenté avec l’ex dictateur continuent à émettre en toute quiétude.
Devant une situation qui reflète nullement la lutte du peuple tunisien pour un paysage médiatique pluraliste et démocratique le Syndicat tunisien des Radios Libres recommande de reformuler l’ensemble des autorisations et demande que:
*  l’attribution des licences porte en priorité sur  toutes les demandes présenté avant le 14 janvier 2011 aussi bien pour les radios que les télévisions.
*  des discussions soit engagées avec le STRL avant d’arrêter toutes décisions ou  cahier de charge portant sur l’octroi de licence radio.
*  le syndicat participe à toutes les instances de décision portant sur la communication audiovisuelle et  l’émission et la diffusion.
 
Pour le Bureau Exécutif
Fourti Salah

 
Monsieur Jacques Boutault,
Maire du 2ème arrondissement de Paris,
et
Citoyennes des Deux Rives,
Membre de la Fédération des Tunisiens pour une Citoyennetés des deux Rives
vous invitent à

“Femmes et Garçons arabes fêtent la révolution !”

Samedi 26 mars à 16h.
8, rue de la Banque, Paris, Métro Bourse, Bus 29

 
Exposition de photographies de Hanane AISSI du 26 au 31 mars
Projection du court-métrage “Tabou” de Meriem Riveill, réalisé en 2010. Il traite de l’enfance maltraitée et abusée et de la nécessité de la parole et du témoignage pour briser le tabou qui entoure ce sujet.
Musique et  chant avec Evelyne Accad et  Mohamed Bhar
 
Avec la participation de :
Samia Bouazizi étudiante (témoignage sur la ville de Sidi Bouzid d’où est partie la révolution); Aicha Dhaouadi enseignante (témoignage sur la torture en Tunisie durant l’ère Ben Ali); Mohamed Jribi de la Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives, Amel Ben Aba enseignante, ancienne prisonnière d’opinion en 1973; Madiha Khairralla historienne égyptienne; Edith Jendoubi, universitaire, membre du Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (sous réserve); Michèle Sibony de l’Union Juive Française pour la Paix; Lana Sadek, Initiative nationale palestinienne ; Nahla Chahal sociologue libanaise ; Aicha Bendouba algérienne; Fouzia Maksoud ancienne présidente de  l’Association des Travailleurs Maghrébins de France ; Salha Ashtewi, membre du Collectif du 17 février pour la Libye.
 
Inscription avant le 25 mars : fam.arabes@gmail.com
 
5 rue de Nantes 75019 Paris

Environ 5.400 migrants à Lampedusa après de nouveaux débarquements


 
AFP / 21 mars 2011 20h25
 
ROME – Après le débarquement de plus de 1.400 personnes en 24 heures, environ 5.400 migrants clandestins se trouvaient lundi sur la petite île de Lampedusa, dans le sud de l’Italie, soit presqu’autant que le nombre d’habitants, ont annoncé les autorités locales.
 
“En ce moment, il y a 5.400 immigrés à Lampedusa. Un chiffre impressionnant, de cent personnes inférieur à celui de la population locale”, a déclaré Pietro Busetta, responsable du secteur du tourisme pour la Sicile.
 
Depuis dimanche, 1.470 candidats à l’immigration sont arrivés à bord de 13 embarcations différentes sur cette île de 20 km2 comptant 6.000 habitants.
 
Le maire Bernardino de Rubeis a tenté de rassurer une population locale inquiète en annonçant un plan coordonné avec le gouvernement pour le transfert hors de l’île de 500 migrants chaque jour.
 
Dimanche, les arrivées incessantes de migrants avaient provoqué de fortes tensions sur l’île.
 
Des habitants de Lampedusa, exaspérés par la surpopulation du centre d’accueil, prévu normalement pour 850 personnes, avaient bloqué le débarquement de tentes et de toilettes chimiques convoyées par ferry à destination des immigrés, avant de se laisser convaincre par les autorités.
 
Les riverains ont dit refuser que leur île qui vit en grande partie du tourisme, soit transformée en “campement de réfugiés à quelques mois du début de la saison”.
 
Le préfet Giovanni Caruso a annoncé une réunion mardi à Rome, convoquée par le ministre de l’Intérieur Roberto Maroni, afin de déterminer les sites vers lesquels les migrants de Lampedusa pourraient être évacués.
 
M. Maroni a déclaré lundi à la presse que 14.918 personnes étaient arrivées depuis le début de l’année en provenance de la Tunisie, des immigrés “qui ne peuvent pas être considérés comme des réfugiés”.
 
La Croix-Rouge a de son côté dénoncé une situation “inacceptable” dans le centre d’accueil, où s’entassent plus de 2.000 immigrés dans des conditions indécentes (absence de sanitaires en état de marche et de lits, promiscuité).
 
Ils sont malgré tout mieux lotis qu’une centaine d’autres migrants trempés et grelottant de froid qui ont dû dormir ces derniers jours sur les quais du port, sous les auvents de camions ou protégés par des abris de fortune.
 
“Le comportement de l’Etat est honteux, l’Italie accepte que ces milliers d’immigrés soient traités comme des bêtes et obligés de dormir sous la pluie, toute l’Italie devrait avoir honte”, a dénoncé le maire.
 
Les arrivées de clandestins depuis le début de l’année représentent plus du double de celles recensées pour toute l’année 2010 à Lampedusa, une île de 20 km2 de surface perdue au sud de la Sicile.
 
Selon M. Maroni, près de 15.000 migrants tunisiens ont débarqué en Italie, pour l’essentiel à Lampedusa, depuis la chute de l’ex-président Zine El Abidine Ben Ali à la mi-janvier.
 

Tunisie: pas encore la démocratie, mais déjà un premier sondage!


A Quelques semaines après la révolution qui a fait tomber Ben Ali, la Tunisie découvre les joies de la démocratie et ses outils politiques. Parmi lesquels les sondages, gadgets survendus dans nos vieilles démocraties qui en abusent, ils apparaissent comme des outils de connaissance et d’expression politiques dans des pays récemment sortis de longues périodes d’absolutisme. Marianne2 dévoile les résultats de l’un des premiers sondages réalisé en Tunisie.

Après le temps des révolutions, la Tunisie découvre les joies fragiles d’une démocratie balbutiante. Parmi les nouveautés qui s’installent peu à peu dans le paysage politique tunisien : les sondages. Gadgets suspects, polluants des côtes démocratiques dans nos contrées qui en consomment plus que de raison, tout en relativisant leurs résultats, ils apparaissent comme un espace d’expression politique et de connaissance des aspirations des populations dans des pays à peine sortis de l’absolutisme. En Tunisie les bureaux d’études multiplient les enquêtes pour prendre le pouls de l’opinion.

Du temps de Ben Ali, ces enquêtes politiques n’étaient que très rarement réalisées, compte tenu du fait que le pouvoir n’acceptait aucune critique.

Selon l’un des premiers sondages politiques réalisé par l’Institut ID Claire, 64,3% de la population affiche un certain optimisme concernant l’avenir de la Tunisie contre 15,4% qui se montre plus sceptique.

Les domaines à améliorer en priorité concernent la justice (34,1%), l’éducation (13,3%), l’administration publique (13%), la santé et l’emploi (7,9%).

Les principales attentes et aspirations des personnes sondées sont en premier lieu l’amélioration du niveau de vie (27,3%), plus de justice sociale (18,1%) et une baisse du chômage (16,7%). La lutte contre la corruption, les réformes économiques et la réforme de la constitution font également partie des priorités.

Les Tunisiens défavorables à un régime presidential

Interrogés sur les changements à apporter à la Constitution Tunisienne, il apparait que la principale préoccupation est le nombre de mandats présidentiels qu’ils ont demandé de préciser et de limiter. Les répondants souhaiteraient également, à travers la constitution,  garantir la démocratie, la liberté d’expression et la liberté de la presse. D’autres éléments ont été évoqués tels que l’immunité du président (qui doit pouvoir être levée), la liberté et la transparence des élections, la réduction des pouvoirs du président, l’indépendance de la justice, la séparation entre les trois pouvoirs (législatif, exécutif et judicaire) et le changement de régime. Le parfait anti-portrait du régime Ben Ali…

Concernant le type de régime souhaité, la majorité des interrogés (66,2%) choisit  le régime parlementaire. Cette préférence est principalement motivée par la volonté du tunisien de participer, de donner son avis et surtout de prendre part aux décisions.

Seuls 18,1% veulent maintenir un régime présidentiel car depuis l’indépendance c’est le seul qu’ont connu les Tunisiens.

C’est le comportement des Tunisiens lors des différentes élections (municipales, législatives et présidentielles) qui se révèle particulièrement intéressant. Le sondage montre que la participation aux votes a toujours été très limitée. Il s’est avéré ainsi que seulement 18,1% ont déjà voté dans des élections municipales, 15,5% dans des élections législatives et 30,6% dans des élections présidentielles quand Ben Ali annonçait des scores fleuves de 85% voire 95% et des taux de participation jamais inférieurs à 80% !

Aucune figure politique ne sort du lot

A l’évidence, il est beaucoup trop tôt pour que les Tunsiens voient clair dans la nouvelle donne politique :

 « Concernant les représentants des partis, il apparait nettement un manque de connaissance étant donné que la scène politique de l’avant 14 Janvier était dominée par le RCD. Nous avons demandé aux répondants de nous donner spontanément leurs visions de l’orientation politique des partis. Faute de bien connaître le programme politique de chaque parti, les sondés ont donné des réponses subjectives » fait remarquer l’Institut. 

Le sondage montre que les Tunisiens n’ont toujours pas de figure politique qui se distingue des autres vu que 83,3% des répondants n’ont pas donné de nom ! Néanmoins, Ahmed Nejib Chebbi, le leader du Parti Démocratique Progressiste  prend timidement la tête du classement avec seulement 6,6%, suivi par Rached Ghanouchi (5,1%), le  leader du mouvement islamiste tunisien, largement réprimé sous Ben Ali  et qui a obtenu sa légalisation récemment après 30 ans d’interdiction.

Un air de démocratie souffle bien sur la Tunisie, mais le chemin sera long et difficile : le journal tunisien WMC rapportait récemment que lors d’un débat télévisé sur une chaîne privée tunisienne, on a demandé à un jeune ce que signifiait la démocratie pour lui, il a répondu: «Je ne sais pas. Vous me demandez quelque chose que je n’ai jamais connu et que je n’ai jamais pratiqué. Je répondrais à votre question lorsque je l’aurais pratiqué!». Tout est dit.

Source: “Marianne2” Le 21-03-2011

Lien: http://www.marianne2.fr/Tunisie-pas-encore-la-democratie-mais-deja-un-premier-sondage_a203954.html


Tourisme tunisien: les chiffres qui inquiètent


 

Entrées de touristes en Tunisie en baisse de 42%, recettes en devises en baisse de 41% et nuitées touristiques en régression de 60% : au 10 mars 2011, les indicateurs du tourisme tunisien depuis le début de l’année sont inquiétants. Présentés par M. Habib Ammar, directeur général de l’ONTT, lors de la conférence des représentants de l’Office réunis samedi à Tunis, ces chiffres n’incitent guère à l’optimisme quant à une reprise rapide, malgré les efforts titanesques déployés.

Le ministre Houas, comme le secrétaire d’Etat Chaker et les professionnels se déploient tous azimuts à convaincre TO et médias, allant chercher un à un les touristes s’il le faut, comme l’a mentionné, Mehdi Houas. Cette semaine, il sera d’ailleurs à Lyon où la Tunisie participe en force à la grande Foire Internationale.Quant à Slim Chaker, il rentre à peine de Londres où il a enchaîné les contacts avec les voyagistes.

Source: “Leaders” Le 21-03-2011

Lien: http://www.leaders.com.tn/article/tourisme-tunisien-les-chiffres-qui-inquietent?id=4556


Tunisie – Baisse de 60% des nuitées touristiques


 

Le tourisme est en berne et les derniers chiffres du ministère du Tourisme l’attestent.

Selon Habib Ammar, DG de l’ONTT, on enregistre jusqu’au 10 mars, une baisse de 41% des recettes en devises, une chute de 60% des nuitées touristiques et une régression de 42% des entrées.

On s’attend à une légère reprise de l’activité à l’occasion des vacances scolaires, mais ce retour est conditionné par l’arrêt des grèves de plusieurs syndicalistes et la sécurisation des routes et zones touristiques.

Source: “ Business News” Le 21-03-2011

Lien: http://www.businessnews.com.tn/Tunisie-%E2%80%93-Baisse-de-60-des-nuit%C3%A9es-touristiques,520,24010,1


La bataille pour l’emploi s’engage en Tunisie


 

“Vous savez, on a trop attendu que les choses aillent mieux. On nous a trop menti, on nous a trop humiliés. On comprend que tout ne va pas être résolu en un mois, mais on veut que ça change. On veut être sûrs qu’on n’est plus en train de nous mentir !” Depuis ma nomination, j’ai rencontré des centaines de demandeurs d’emploi, entendu des milliers de phrases aussi fortes, résolues et sensées que celle d’Ouissem, que vous venez de lire.

Or le double devoir de vérité et de dignité m’interdit de faire de vaines promesses ou d’adopter des mesures de court terme, mesures miracles qui n’en auraient que l’apparence. Nous sommes riches d’une jeunesse volontaire, curieuse et éduquée, qui n’attendait que la liberté et l’égalité des chances pour s’exprimer. Notre pays dispose de nombreux atouts pour que recule progressivement et durablement le chômage. Cela doit être une grande cause nationale, qui engage chacun d’entre nous, qui nous rassemble, sans défiance ni illusions de courte vue.

Nous venons de nous libérer d’un régime qui s’est attaché à brider les initiatives du plus grand nombre, à confisquer les ressources, les bénéfices et les projets, à faire régner l’arbitraire jusqu’à l’attribution d’un emploi, à jeter le soupçon sur celui qui créait un emploi ! Le martyre de Mohammed Bouazizi, acculé au désespoir alors qu’il ne demandait qu’à vivre de son travail, est symbolique de cette violence d’Etat qui doit appartenir au passé : notre jeunesse doit non seulement être libre de ses initiatives économiques mais également y être encouragée et aidée.

Mais la liberté est un chemin, y compris dans la tête, le coeur et les comportements de chacun. Et le temps qu’elle y prenne place, nous devons faire face aux urgences de la situation comme à l’impatience légitime de nombre de nos concitoyens. Le gouvernement de transition a une mission limitée dans le temps : préparer les élections et gérer ses urgences sans compromettre l’avenir. Vérité et dignité nous commandent de dire ce que nous ferons, ce que nous disons, sans céder à la facilité de mesures irréalistes.

Agir pour tous, et agir vite ! Dans l’immédiat, cette mission va s’articuler autour de quatre grands axes :

– l’aide aux demandeurs d’emploi sera renforcée, notamment à travers le projet “AMAL”, qui met en place une véritable recherche active d’emploi, et propose à 50 000 jeunes une activité de transition, une formation et un accompagnement vers l’obtention d’un emploi durable ;

– le soutien des entreprises sera consolidé, afin qu’elles puissent traverser la période cruciale de transition sans être amenée à supprimer des emplois et être, le plus rapidement possible, libre d’en créer de nouveaux ;

– le développement de nouveaux emplois sera initié. Ils seront accessibles aux différents niveaux de qualification, des plus modestes aux plus élevés, accessibles également dans toutes les régions de la Tunisie ;

– la création d’entreprise sera simplifiée, afin que tous ceux qui ont un projet puissent rapidement l’accomplir et lancer leur activité. Ayons à l’esprit le cas d’Imed, jeune diplômé, qui, faute d’un apport personnel suffisant, dut renoncer à créer une dizaine d’emplois : plus jamais ça!

Comme en témoignent ces choix politiques, nous assumons notre conviction qu’on ne s’attaque pas au chômage sans jeter les bases de la croissance. En créant artificiellement des emplois publics sous la pression de l’urgence, nous serions irresponsables, nous promettrions à la Tunisie de demain une situation plus critique encore. Les économistes nous disent qu’il faut un à deux ans pour relancer la croissance. Le meilleur moment pour soutenir la croissance, c’était donc il y a deux ans. Mais le deuxième meilleur moment, c’est tout de suite!

Pour autant, l’Etat prend sa part de ce renouveau. Outre les 14 000 postes dans la fonction publique et la création du statut de stagiaire de la fonction publique qui va permettre à 10 000 diplômés du supérieur en situation d’exclusion de se préparer à intégrer la fonction publique en 2012, nous lançons de nombreux projets. Nous allons lancer des ouvrages de travaux publics. Nous allons également initier d’autres projets, à l’image de la numérisation du patrimoine de la Bibliothèque nationale, un projet mené avec le ministère de la culture et le secrétariat d’Etat aux technologies de la communication qui va permettre de créer plus de 1 000 emplois, notamment à haute qualification, et de fournir de l’activité à des dizaines de PME.

Nous ne devons pas rester prisonniers des illusions passées, qui associaient fatalisme et promesses vaines d’un Etat qui veut tout contrôler. Nulle part dans le monde on n’a vu un gouvernement construire l’avenir en créant 300 000 emplois d’un trait de plume ou d’une annonce à la télévision.

La liberté est un chemin, vous ai-je dit plus tôt, il en est de même de la confiance. Nous avons trop longtemps subi le joug de la peur, de la suspicion et de leur corollaire le plus insidieux : la défiance. On a ainsi opposé les régions, les moins qualifiés aux plus diplômés, le secteur public au secteur privé. On a divisé pour mieux régner, on a blâmé ou réprimé les initiatives qui n’avaient pas la bénédiction d’une minorité puissante. Entretenir ou développer ces réflexes, cette société de défiance où rien de durable ne peut pousser, ce serait rendre hommage bien peu mérité au pouvoir d’hier !

La confiance est le moteur de toute société libre. C’est quand elles auront confiance et quand elles seront convaincues de cette confiance retrouvée par la Tunisie que nos entreprises convaincront à leur tour les investisseurs de croire en leurs projets. C’est quand on a confiance en l’avenir qu’on crée des emplois durables. C’est quand on a confiance qu’on choisit de renforcer ses connaissances et sa formation, qu’on s’investit, individuellement et pour le bien de la collectivité, dans sa carrière. Mais rien de tout cela ne pourra être réussi sans une large mobilisation : l’emploi, c’est désormais l’affaire de tous.

Saïd Aïdi, ministre tunisien de la formation professionnelle et de l’emploi

Article paru dans l’édition du 22.03.11

Source: ”Le Monde” Le 21-03-2011

Lien: http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/03/21/la-bataille-pour-l-emploi-s-engage-en-tunisie_1496308_3232.html


Tunisie: L’équipage d’Hannibal II arrivera à Tunis mardi soir


 

 Un avion civil sera dépêché par la compagnie aérienne Tunisair vers l’Etat de Djibouti pour rapatrier l’équipage du navire “Hannibal II”, libéré le 17 mars 2011.

Contacté par l’agence Tunis Afrique Presse (TAP), le chargé de la communication au ministère du Transport et de l’Equipement a ajouté, lundi, que l’avion transporte à son bord une équipe médicale militaire et des représentants de la société propriétaire d’Hannibal II, à leur tête M. Férid Abbès, ainsi qu’un équipage pour rapatrier “Hannibal II” vers la Tunisie.

Selon la même source, Hannibal II arrivera au port de Djbouti ce lundi, à 22 heures (heure locale) pour évacuer mardi soir l’équipage vers l’aéroport international de Tunis Carthage.

L’avion atterrira au terminal 2 ou sera organisée une conférence de presse.

Le ministère du Transport et de l’Equipement a pris les précautions nécessaires pour assurer la protection sanitaire de l’équipage libéré.

Le navire “Hannibal II” et son équipage qui compte 32 personnes dont 22 tunisiens ont libérés après le paiement de la rançon exigée par les pirates somaliens.

L’amiral Chédli Chérif avait mené les négociations avec les pirates somaliens en coordination avec l’Etat major des armées françaises.

Il y a lieu de rappeler que le navire libéré est géré par la société Gabès Marine Tankers (GMT) et battait pavillon panaméen lorsqu’il a été capturé au large du Golfe d’Aden le 11 novembre 2010.

Source: “babnet” Le 21-03-2011

Lien: http://www.babnet.net/cadredetail-33787.asp


Hillary Clinton : un peu pour la Tunisie et beaucoup pour Nessma et Microsoft !


 

La visite de Hillary Clinton aura fait couler beaucoup d’encre et allumer beaucoup de pixels. Trois faits l’ont marquée : humiliation pour des journalistes, blogueurs et forces de l’ordre, honneur pour une chaîne de télé privée et plébiscite d’une entreprise américaine.

Les journalistes ont attendu Clinton pendant trois heures au ministère des Affaires étrangères et certains ont refusé la fouille imposée par les Américains. La conférence de presse a été déplacée dans les anciens locaux du ministère des Affaires étrangères…

Mais pourquoi Hillary Clinton est-elle venue ? Pour soutenir la (nouvelle) Tunisie ? Ou pour affaires ? En tout cas, les Tunisiens garderont de cette visite le souvenir de ce talk show sur Nessma TV… Une véritable exhibition… Pas celle de Hillary mais de Microsoft et de Nessma TV.

Pour Nessma, c’est le jackpot. Cette chaîne, qui avait excellé à un certain moment, a commencé à susciter la méfiance de certains depuis l’apparition de Ghazi Karoui, un des actionnaires de Nessma TV, aux cotés de Mbazaa et Caïd Essebsi lors de leur première conférence de presse.

Le Premier ministre par intérim, le soir de sa nomination, était, comme par magie, attendu à Nessma TV et n’a pas répondu à l’invitation du président par intérim. La communication de Caïd Essebsi est actuellement assurée par Moez Sinaoui, l’ancien directeur de Nessma TV.

Nessma TV jouait-elle un double jeu dès le début : diaboliser Mohamed Ghannouchi et préparer le terrain à Caïd Essebsi ? On est en droit de se demander cela puisque le nouveau Premier ministre par intérim n’était invité que sur sa fréquence…

D’autres questions sont à poser : pourquoi Clinton sur Nessma TV, alors que c’est la chaîne du Grand Maghreb ? Est-ce le gouvernement tunisien qui l’a décidé ? Est-ce le responsable de communication (Moez Sinaoui) ou l’un des conseillers en communication (G. Karoui, actionnaire de Nessma) ?

D’autre part, il semblerait que les questions étaient préparées à l’avance, même s’il y avait une interaction avec le public. Normal, il ne faut pas oublier que c’était quand même Hillary Clinton. Mais il y avait une certaine insistance sur Microsoft. La Secrétaire d’état a cité la multinationale plusieurs fois comme exemple de coopération.

Etrange aussi que l’honneur de poser la dernière question soit revenu à l’épouse de Nabil Karoui, Salwa Smaoui qui est… DG de… Microsoft Tunisie.

La relation de Microsoft avec la Tunisie n’est pas récente. Ce que les adeptes de logiciels libres qualifiaient de “détournement de fonds” continue toujours. Mbazaa a signé le 4 mars un décret publié au JORT le 8 mars et liant trois banques à Microsoft pour un montant non mentionné mais, selon les bruits des couloirs, qui serait autour de six millions de dinars.

Il est à noter en rouge que Clinton semblait être la seule, sur le plateau, intéressée par la Révolution tunisienne et l’avenir démocratique de la Tunisie. Les présentateurs ont donné l’impression de faire du copinage. Serait-ce du tissage de relations, pour plus tard ?

Source: “webdo” Le 21-03-2011

Lien: http://www.webdo.tn/2011/03/21/hillary-clinton-un-peu-pour-la-tunisie-et-beaucoup-pour-nessma-et-microsoft/


Les islamistes radicaux s’attaquent aux maisons closes


 

La révolution tunisienne n’a pas exorcisé toutes les peurs. Les prostituées de la capitale tunisienne se sentent menacées. Des extrémistes religieux ont mené une marche pour réclamer la fermeture des maisons closes.

Le 18 févier dernier, quelque 2 000 personnes ont attaqué la maison close située impasse Sidi Abdallah Guech, dans la vieille ville de Tunis, la capitale tunisienne.

Dans les villes de Médenine, Sfax, Kairouan et Sousse, des prostituées ont également été violemment chassées par des manifestants après la fermeture forcée de leurs maisons closes.

Ces agressions systématiques contre les prostituées s’inscrivent dans le cadre d’une campagne menée par des fondamentalistes religieux dans les mosquées et sur Internet exploitant à leur manière le vent de liberté qui souffle sur la Tunisie après la chute du régime de Ben Ali.

Haro sur la débauche

Il faut dire que ce vent de liberté a surpris la majorité des Tunisiens qui étaient habitués, sous le régime du président Ben Ali, à un contrôle très strict des libertés d’expression et de manifestation. Ce n’est plus le cas. Et lLes excès et les abus ont été nombreux, selon Najwa, une prostituée rencontrée à Tunis. Depuis le début de la vague de violence, elle vit dans la crainte et l’angoisse, a-t-elle confié à FRANCE 24.

Pour les islamistes, les maisons closes sont des lieux de débauche et de vice. Dans un tract largement diffusé, les salafistes ont réclamé la fermeture pure et simple de l’établissement sis dans le vieux Tunis. Le 18 février, plusieurs centaines personnes ont donc répondu à cet appel en essayant de prendre d’assaut la maison close en criant des slogans religieux.

La majorité des manifestants portaient des barbes et étaient revêtus d’un habit traditionnel islamiste, précise Najwa. Il y avait aussi des femmes voilées. Terrorisant avec force coups et insultes les prostituées et les clients présents ce jour-là, ils ont essayé de mettre le feu à la ruelle et à un employé .

Une maison close en plein centre de Tunis

Pour Salem, l’un des participants à la marche pour la fermeture des maisons closes, ce lieu, qui existe légalement depuis 1942, est “un des symboles de la honte qui entache la Tunisie. Mais surtout, il répand la débauche et le vice.”

Salem réclame la fermeture immédiate de ce genre de lieu d’autant plus virulemment qu’il se situe selon lui sur un carrefour stratégique de la vieille ville de Tunis, à quelques centaines de mètres de la grande mosquée Ezzeytouna. Il se trouve aussi non loin de l’avenue Habib Bourguiba, et à quelques pas des célèbres souks de la vieille ville, très fréquentés par les touristes et les Tunisiens.

D’après Najwa, l’opération a été minutieusement préparée par les assaillants.

Des islamistes salafistes mis en cause

Prises de panique, les prostituées se sont enfuies en laissant tout derrière elles. Sans l’intervention de l’armée, la maison close, qui se trouve dans une impasse, aurait été incendiée avec ses occupants.

Latifa, 26 ans, une autre pensionnaire, confirme les propos de Najwa et dénonce, elle aussi, le rôle des islamistes radicaux responsables, selon elle, des ces débordements de haine.

Latifa redoute que des incidents ne se reproduisent, en particulier après la prière du vendredi, tant que l’établissement restera ouvert. Depuis la révolution, les forces de l’ordre ont déserté les lieux en le laissant sous la protection de quelques militaires qui semblent peu enclins à s’intéresser de près à la sécurité des pensionnaires.

Latifa ajoute qu’en cas de fermeture, les prostituées seraient obligées d’exercer leur métier clandestinement, dans des conditions à la fois difficiles et dangereuses.

Une activité jusqu’ici contrôlée par l’État

En Tunisie, les maisons closes sont placées sous le contrôle des services du ministère de la Santé. Les prostituées sont de ce fait suivies quotidiennement par les services concernés. A Tunis, le centre de santé reçoit chaque jour près de 50 prostituées sur un total de 238 prostituées officiellement déclarées.

Pour Oum Ziad, la directrice de la maison close, la fermeture des maisons closes pourrait créer de graves problèmes sociaux, liés au développement de la prostitution illégale. Une telle décision pourrait également être lourde de conséquences pour les clients habitués à fréquenter les bordels. Oum Ziad redoute l’augmentation des cas d’agressions sexuelles, d’incestes, voire de meurtres, étant donné “l’état de frustration sexuelle de la population”.

“Nous payons des sommes importantes aux impôts qui peuvent atteindre les 60 000 dinars tunisiens par an (30 000 euros), ajoute Oum Ziad. Nous payons aussi des loyers très élevés. Dans mon cas, je paie 2 500 dinars tunisiens de loyer pour les différentes chambres.”

Depuis cette agression de la part des islamistes, les affaires sont moins bonnes, déplore-t-elle. Et la baisse des tarifs des prostituées n’a pas fait revenir des clients qui craignent d’être la cible des islamistes.

Source : « France24 » le 21-03-2011

Lien : http://www.france24.com/fr/20110318-prostituees-tunis-tunisie-prostitution-bordel-avenue-bourguiba-mosquee-islamistes


La révolution tunisienne en 58 films: Silence, on tourne!


 

« Il était une fois dans l’ouest »  de la Tunisie, un « Braveheart »  dénommé Mohamed Bouazizi, un marchand ambulant et « Diplômé »  de Sidi Bouzid, vivant « La grande illusion » , dans « L’ombre de la Terre »  et souffrant tout genre d’ « Arnaques, crimes et botanique » . Le 17 décembre 2011, il décide de relever « Le Défi »  et de bousculer le destin de son peuple en faisant sa« Danse avec le feu » . Son combat, qui avait au départ l’allure d’une « Mission impossible » , allait faire tache d’huile et provoquer des « Incendies »  dans ce « Pays de Tararani » , décidé à entamer « La saison des hommes »  et se révolter contre « La main de fer »  de « Sultan El Medina» , ses « Douze salopards »  de Conseillers et « Les pirates du Caraïbes »  des Trabelsia. Ainsi, le 14 janvier 2011, fut « Une journée en enfer »  pour  les «Deux larrons en folie »  Zaba et Leila. En effet, et « D’une seule voix » , tous les tunisiens, « Le bon, la brute et le truand » , ensemble, ont pris « L’Assaut »  du Ministère de l’Intérieur, symbole de la répression et « La baie de la honte » , en scandant, haut et fort « Le chant du millénaire »  : « Dégage ».  Ces « Paroles d’Hommes »  n’ont pu être bâillonnées, ni par « Les tontons flingueurs »  de Seriati, ni par les « Lords of War » . Les dés sont jetés, les « Affranchis »  tunisiens ont définitivement choisi « Les sentiers de la gloire » . Ce peuple qualifié de « Horde Sauvage » , a fait preuve d’une hardiesse digne de « Gladiateurs » . Le « Maudit »  de Carthage a perdu « La dernière bataille » . Il a choisi« La Grande évasion »  dans « Un voyage au bout de l’enfer » . En agissant de la sorte, « Le Roi Lion »  s’est avéré un petit « Asfour Stah » . Quelle « Dawaha »  ! Malheureusement, à peine « Neuf semaines et demie »  passées, « La ruée vers l’or »  bat son plein. « Les enchaînés »  et « Les dents de la mer »  s’empressent à se départager le butin d’une révolution qui n’avait pourtant pas de « Parrain » . Comble du paradoxe, les deux extrêmes se croisent, d’une part, « Le Limier »  des idéologies désuètes des « Camarades » , et d’autre part, le chantre de « La cité du Dieu »  et du « Flash back » de l’histoire. « Les Diaboliques »  ont désormais des objectifs communs :« La Soif du Mal »   et« L’ivresse du pouvoir » . Echantillon de la médiocrité des temps, beaucoup d’autres qui ont jadis« Dansé avec les loups »  et pactisé avec « Le dernier Empereur »  de Carthage, grimpent aujourd’hui aux rideaux, tel un « Spiderman »  pour empocher les dividendes. Ils s’apparentent à des « cow-boys » affublés de pistolets de pacotille.  Face à ces « Jeux Dangereux » , la Tunisie a finalement trouvé « Refuge »  en M. Béji Caid Essebssi, « Dernier Samouraï »  de la génération de Bourguiba qui a, d’emblée, réussi à chasser « L’ombre du doute »  et à sortir le pays de « L’impasse » . Ceci dit, « En ces temps modernes » , la majorité des tunisiens doit rompre « Le silence des agneaux »  et cesser de jouer au « Don Quichotte » désabusé se battant contre des moulins à vent.

Source: “Leaders” Le 21-03-2011

Lien: http://www.leaders.com.tn/article/la-revolution-tunisienne-en-58-films-silence-on-tourne?id=4553


Egypte et Tunisie : ce «décalage» qui intrigue les analystes


 

Après coup, certains commentateurs s’interrogent sur le décalage qui existe entre le mécontentement populaire en Egypte et en Tunisie, alors que ces deux pays avaient un taux de croissance économique et donc une santé économique convenable.

Bien entendu, le taux de chômage, notamment celui des jeunes diplômés, était et reste élevé. En revanche, la machine économique semblait au moins tourner à plein régime, c’est vrai. Mais les historiens sont moins étonnés de ce décalage que les économistes. En réalité, sur le plan historique, les peuples se sont davantage révoltés contre la hausse des prix que contre le chômage ! En France, par exemple, l’histoire montre qu’après chaque augmentation brutale du blé, il y a eu des révoltes ou des coups d’Etat.

Nicolas de La Mare, qui fut le premier préfet de police de Paris, publiait au début du 18e siècle le premier Traité de police jamais publié en France. Que disait-il, dans ce traité ? «La sûreté publique n’est jamais plus exposée que dans les temps que l’on manque de pain ou que l’on ne peut en avoir qu’avec peine.» Or, les révoltes en Tunisie et en Egypte ont démarré avec la hausse d’un certain nombre de biens alimentaires de première nécessité.

L’économiste Jean-Marc Daniel pense que les économistes doivent en quelque sorte revisiter leurs «préjugés» théoriques, notamment celui qui veut qu’à choisir entre le chômage et l’inflation, il vaut mieux choisir l’inflation car le chômage est socialement plus dangereux !

Si c’est probablement vrai pour les pays développés – les biens alimentaires de base, par exemple, ne représentent qu’une petite fraction de la consommation globale – ce n’est pas le cas dans les pays émergents. Pour la simple raison que les biens alimentaires de base représentent entre 30 % et 40 % du panier de la ménagère. Donc, toute inflation de ces biens de première nécessité, comme le riz et le blé, se traduit par une révolte ou une descente dans les rues.

Le pire, dans tout cela, c’est que beaucoup d’économistes pensent que c’est à cause de la politique monétaire laxiste de Washington que l’inflation fait des ravages dans le sud de la planète. D’où leur avertissement : il serait dangereux de continuer à imprimer artificiellement des billets de dollars dont le bilan ultime est l’émeute.

Source: “trends” Le 21-03-2011

Lien: http://trends.rnews.be/fr/economie/opinion/chronique-economique/egypte-et-tunisie-ce-decalage-qui-intrigue-les-analystes/opinie-1194971196848.htm


Après la révolution de jasmin, l’orange réunit Marseille et Tunis


 

30 000 tonnes de maltaises vont transiter par le port. La Tunisie se relance et veut séduire.

Reine des oranges, elle se veut l’ambassadrice de la Tunisie nouvelle. La maltaise, considérée comme la meilleure orange douce du monde, était star ce vendredi, quai de la Fraternité, sur le Vieux-Port de Marseille. Une opération séduction montée conjointement par le Groupement interprofessionnel des fruits (GIFruits), le Consulat général de Tunisie et les sociétés nationales comme la Compagnie tunisienne de navigation et Tunisair.

“Toutes nos exportations vers la France passent par Marseille et nous souhaitons atteindre 30000 tonnes cette année contre 25000 l’année dernière, explique Fakhreddine Ghouil, représentant du GIFruits. L’orange maltaise est spécifique à la Tunisie et particulièrement à la région du Cap Bon. La révolution a retardé le début de notre campagne qui devait commencer le 21 janvier et se prolonge jusqu’au mois d’avril et nous entendons bien nous rattraper.”

Le plus gros ferry de Méditerranée

Les producteurs et les autorités, selon le consul général Mohamed Al Chich, veulent surfer sur la vague de sympathie suscitée par la “révolution de jasmin”, pour les maltaises comme dans tous les domaines économiques et renforcer les échanges entre Marseille et Tunis.

“Nous n’avons jamais cessé nos rotations entre Marseille et Tunisavec notre ferry le “Carthage”, indique Mohamed Abid, directeur de la Compagnie tunisienne de navigation (CTN). Nous transportons jusqu’à 100 remorques de maltaises par semaine. Pour les passagers, nous avons suppléé les rotations supprimées par la SNCM. Et nous invitons les Marseillais et les Provençaux à venir en Tunisie avec des réductions allant jusqu’à 60% sur la traversée sur un nombre de billets limités.

La CTN propose 4 rotations par semaine et, dès l’année prochaine, disposera pour faire le lien entre Marseille et Tunis du le plus grand car-ferry de Méditerranée. “Il est en cours de finition aux chantiers Daewo en Corée et embarquera 3200 voyageurs et 1000 voitures.”

De la même manière, Tunisair souhaite séduire avec ses vols quotidiens vers la Tunisie depuis Marseille-Provence et un vol supplémentaire le dimanche à 18 h vers Tunis au mois de mars. Et une promotion à 183euros vers Monastir.

Car au-delà de l’agriculture avec la superbe maltaise, les dattes “doigts de lumière” et d’autres produits et les exportations de matières premières comme les phosphates, le secteur du tourisme, qui se diversifie entre l’hôtellerie dans le Nord et les circuits découvertes dans le Sud, a bien besoin de l’axe Marseille-Tunis

Source. « La Provence » le 21-03-2011

Lien : http://www.laprovence.com/article/marseille/apres-la-revolution-de-jasmin-lorange-reunit-marseille-et-tunis


Tunisie, Rached Ghannouchi remonte aux origines d’Ennahdha


 

Rached Ghannouchi raconte sa rencontre avec Abdelfattah Mourou, l’avènement d’al-Ittijah al-Islami qui s’est après transformé en mouvement Ennahdha. Il évoque sa déception du nationalisme après avoir quitté la Tunisie, inscrite par Bourguiba dans un projet de modernisation occidentale.

Après de longues années d’exil, Rached Ghannouchi est revenu au bercail, à l’issue de la révolution du 14 janvier. Conscient qu’il demeure peu ou prou, méconnu du grand public, l’homme cherche à se faire connaître. C’est du moins l’exercice auquel il s’est soumis samedi dernier, alors l’invité de la fondation Temimi. Devant une assistance nombreuse, le président d’Ennahdha a fait un long flash-back d’une existence pleine de rebondissements.

Né en 1941 à El Hamma, “une région qui a donné plusieurs hommes à la Tunisie ayant contribué au mouvement syndical et national, à l’émancipation de la femme,  etc. tels Tahar Haddad, Mohamed Ali Hammi, Jaloulli Fares”, dit-il. Appartenant à une petite famille agricole, il s’est adonné dès l’âge de douze ans au travail de la terre. Avant de regagner la capitale pour suivre ses études à la Zitouna. “A cette époque, il y avait un antagonisme substantiel entre deux projets de modernisation de la Tunisie, le premier s’inscrit dans un cadre occidental, et le second dans un cadre arabo-musulman”.

“Bourguiba pensait que le modèle français était celui de la modernisation, et tout ce qui vient du Machreq n’était qu’anarchie. Au lendemain de l’indépendance, il y avait 27 mille Zeitouniens et 4500 diplômés de l’école moderne, c’est à eux qu’on a fait appel pour construire la Tunisie moderne”, indique-t-il, ajoutant que “la première décision prise après l’indépendance, était la fermeture de la Zitouna. Les Zeitouniens étaient marginalisés, aliénés et leurs horizons fermés, et se consolaient du Machreq comme refuge spirituel”. En 1964, Rached Ghannouchi a mis le cap sur l’Egypte, où il s’est inscrit à l’université du Caire, spécialité génie agricole, sa hantise était alors de développer le mode de vie dans lequel il a grandi. Mais son passage au Caire était de courte durée, et la réconciliation entre Abdennasser et Bourguiba était intervenue au détriment de ces jeunes émigrés tunisiens, dont Bourguiba exigeait le retour.

Refusant de retourner à un pays occidentalisé, Rached Ghannouchi a pris la destination de  la Syrie, et s’est inscrit a l’université, spécialité philosophie. En été 64, sa bourse étant suspendue, il était obligé à l’instar d’autres étudiants d’aller en Europe, pour le travail. C’était sa première découverte du monde occidental où il a passé six mois dans de nombreux pays européens, entre travail et tourisme.

Nationalisme : la déception 

En 1967, il a adhéré à l’union socialiste nassérienne, mais il a vite découvert que le nationalisme laïc n’était pas toujours en accord avec l’Islam. “Un parti fondé sur l’arabité, peut ne pas prôner l’Islam comme religion. J’ai senti comme une trahison à mes convictions, j’ai alors quitté le courant nassérien nationaliste, pour m’inscrire dans le courant islamique, sans adhérer à aucun parti. C’est en 1989 que la réconciliation entre arabité et Islam est survenue, ayant débouché sur la création du congrès arabo-musulman dont j’assure la présidence”.  

En août 1968, Rached Ghannouchi part en France, au moment où les flammes révolutionnaires de mai 68 n’étaient pas encore éteintes. Il s’est alors inscrit en doctorat à la Sorbonne. “A l’époque, la vie d’un jeune musulman et pieux à Paris était rude. Pour financer mes études, j’étais obligé de distribuer des prospectus dans des conditions dures. C’est là que j’ai fait la connaissance de Jemaâ al-Daoua,(جماعة الدّعوة)  ) un groupe, issu des ouvriers nord-africains, qui ne s’occupe que de religion, et ne s’intéresse point aux questions politiques. Voyant en moi, un jeune musulman, instruit et cultivé, ils m’en ont fait leur Imam. Ma semaine à Paris était partagée entre le quartier latin et Belleville, jusqu’à ce que je reçois la visite de mon frère, magistrat, qui me dit que ma mère est malade et que je dois retourner au pays pour la voir avant sa mort. Nous avons pris le chemin de la Tunisie, via l’Andalousie, où j’ai fait la prière à la Mosquée de Cordoue, malgré l’intervention du prêtre qui a voulu m’en empêcher, puis passé par l’Algérie où je suis allé voir Malek Ibn Nabeï, qui est à cette époque entré en polémique avec Saïd Kotb. Ce dernier considère l’Islam comme étant la civilisation, alors que le premier fait la distinction entre Islam et civilisation, considérant l’Islam comme un livre révélé, et la civilisation comme un projet humain.  Moi, j’étais de l’avis de Malek Ibn Nabeï, et je crois que le musulman peut être civilisé, s’il comprend bien l’islam, et peut ne pas l’être,  s’il le comprend

Ma rencontre avec Abdelfattah Mourou

De retour en Tunisie en 1969, le pays vivait un état d’asphyxie, se rappelle-t-il. “Je tenais alors un discours très critique envers le régime, au point que ma famille, qui comptait un avocat et un magistrat, avait souhaité  que je retourne d’où je venais, à défaut, ce serait la prison qui m’attendait. Je me suis rendu  à la capitale, et un jour, en rencontrant Abdelafattah Mourou, alors qu’il prononçait un prêche dans une petite mosquée du passage, le premier contrat de la fondation du mouvement islamique en Tunisie a été conclu”. “Au départ, nous avons opté pour la méthode de la Daoua dans les mosquées, à l’instar du groupe de Tabligh (prosélytisme) (جماعة التّبليغ). J’enseignais en même temps la philosophie en langue arabe, dans le cadre du programme de Mohamed Mzali, et j’animais des conférences sur la position de l’Islam envers de nombreuses questions de l’époque”relate-t-il.

En 1970, Rached Ghannouchi et Abdelfattah Mourou sont allés voir Mohamed Fadhel Ben Achour, et lui ont demandé de conduire la renaissance de l’islam alors décadent dans le pays. “L’homme, se prévalant de grandes qualités morales,  nous a bien accueillis, mais il s’est excusé, sa position ne le lui permettait pas. Nous avons fait la même proposition à Kamel Tarzi, président du culte, mais lui aussi y a opposé une fin de non-recevoir”.

En 1973, le mouvement islamique tunisien a connu un tournant, c’était lors d’une assemblée tenue à la mosquée de Sousse, ayant rassemblé une centaine de personnes. “La mosquée était alors quadrillée par la police, bien que l’Etat n’eût  pas vu en nous un danger, étant occupé à combattre les courants de gauche. Le premier qui avait prévenu contre le danger extrémiste était Mohamed Sayeh. Le 14 avril, nous avons été arrêtés par la police, Abdelfattah Mourou, Hmida Naïfer et moi-même. Et le commissaire de nous demander : qui êtes-vous ? Et Mourou de répondre : nous sommes Hezbollah”

La clandestinité puis le congrès

Le mouvement a alors décidé d’entrer dans la clandestinité, ayant été convaincu que la méthode du Jamaâ  al-tabligh ne pouvait pas marcher sous un régime policier, souligne-t-il. Après les événements de janvier 1978, le mouvement s’est rendu compte qu’il était dépourvu d’une culture politique lui permettant de réagir à de tels événements, et a alors commencé à s’intéresser aux questions sociales, et à se rapprocher des milieux syndicaux. La révolution iranienne de 1979 nous a donné des instruments d’analyse, pour soutenir les plus faibles, s’appuyant sur le discours de Khomeini qui parlait à l’époque du conflit entre les nantis et les déshérités”

En 1979, le mouvement de la tendance islamique (Ittijah islami) a tenu son premier congrès, et approuvé ses statuts, élu un conseil de la choura et un bureau exécutif, et s’est doté de structures de base dans les régions. “A la fin des années 70, nous avons mené des actions communes avec les mouvements démocratiques laïcs, d’Ahmed Mestiri, de Mohamed Belhaj Omar, de Néjib Chebbi et autres. En 1981 le mouvement était dans le collimateur, les autorités et certains partis politiques de décor se sont alliés pour combattre ce qu’ils qualifiaient de courant intégriste. Quelque 500 des dirigeants du mouvement ont été arrêtés en 1981, dont A. Mourou et moi-même, et avons été condamnés à 10 ans de prison”. La direction historique du mouvement étant en prison, une deuxième direction issue de la jeune génération en a pris la place constituée alors de Hamadi Jbali, Ali Laraïdh, Zied Doulatli et autres.

Puis venaient les émeutes du pain en 1984, les islamistes ont été libérés. Le congrès électif du mouvement a eu lieu la même année, et une nouvelle direction en a été issue constituée des membres de l’ancienne et de la nouvelle génération. La période de 84 à 87 était importante dans le développement du mouvement au niveau social et de la pensée. “Mais, le pouvoir incarné notamment par le Président déchu, agitait l’épouvantail du danger intégriste.  Le mouvement d’al-ittijah al-islami a alors exprimé son rejet de la violence, comme moyen pour parvenir ou se maintenir au pouvoir”.

En 1987, dix mille des dirigeants du mouvement ont été arrêtés pour appartenance à une organisation illégale. Bourguiba voulait couper des têtes, et demandait  l’exécution des dirigeants du mouvement. Le tribunal avait prononcé des jugements de prison à perpétuité, mais Bourguiba ordonnait la réouverture du procès, et exigeait la peine capitale, se souvient Rached Ghannouchi

Ennahdha est le produit de la société

Entretemps, Ben Ali arrive au pouvoir et ouvre un dialogue avec les dirigeants du mouvement en prison. “Nous avons de notre côté publié un communiqué, de l’intérieur et de l’extérieur de la prison, où nous avons exprimé notre soutien au manifeste du 7 novembre, ayant renfermé une réponse aux revendications de l’opposition. En mai 1988, Ben Ali qui voulait instaurer un climat d’apaisement dans le pays a libéré les dix mille prisonniers islamistes.  Le 6 novembre 1988, une année après son accession au pouvoir, il m’a accueilli, en présence de Hédi Baccouche, alors premier ministre. J’ai insisté sur le patriotisme et le caractère pacifique de notre mouvement, et réitéré notre appui au manifeste du 7 novembre. Ben Ali m’a assuré de la légalisation du mouvement, et m’a demandé de patienter un peu pour que cette promesse soit tenue”. Et de poursuivre : “a l’issue des élections de 1989, où  le pouvoir nous attribuait un score de 15 à 20 %, alors qu’il était beaucoup plus élevé en réalité atteignant les 50 et 60% pour certaines listes, nous avons dénoncé la fraude ayant caractérisé le scrutin. Chose qui m’a valu la convocation du Secrétaire d’Etat de l’Intérieur de l’époque qui m’a fait part de la contrariété et de la mise en garde du Président”. “Depuis, le pouvoir a suivi une politique d’extirpation et d’assèchement des sources du courant islamique. En 1989, le mouvement destourien était déjà en mort clinique, et la société tunisienne était en totale mutation, indique-t-il. Rached Ghannouchi a été alors condamné à l’exil, et a été condamné à la prison à perpétuité par contumace. Ses coéquipiers ont été mis en prison en masse. “La prison à l’époque de Ben Ali était très dure, les islamistes étaient privés même de livres de coran ou de faire la prière ensemble. C’est là toute la différence entre un despote éclairé et un despote ignorant”.

Maintenant qu’il est revenu au pays, et que son parti Ennahdha est légalisé, Rached Ghannouchi dit œuvrer avec les autres composantes de la société à parvenir “à un consensus national pour la construction d’un Etat démocratique, permettant la coexistence des différentes sensibilités en vue de contribuer à la renaissance de la Tunisie, pour qu’elle retrouve son rôle civilisationnel”. Selon son président, Ennahdha est attaché à l’article un de la constitution, maintenant suspendue, selon lequel la langue de la Tunisie est l’arabe, et sa religion est l’islam. “Celui qui croit à sa révision se trompe, le peuple tunisien est un peuple arabo-musulman, il s’agit là  une réalité indéniable”. Ghannouchi qui pense qu’Islam et politique sont intimement liés,  estime qu’il n’y a pas lieu d’avoir peur de son  mouvement, “c’est un parti qui respecte les valeurs de démocratie et de droits de l’homme. Ennahdha n’a pas été parachuté, c’est le produit de la société. C’est ce qui explique sa pérennité pendant des décennies, malgré la répression”.

Source. “GlobalNet” Le 20-03-2011

Lien: http://www.gnet.tn/temps-fort/tunisie-rached-ghannouchi-remonte-aux-origines-dennahdha/id-menu-325.html


Rached Ghannouchi : “pourquoi importer des solutions à des problèmes inexistants ?”


 

Le fondateur du mouvement Ennahdha Cheikh Rached Ghannouchi a été l’invité de la onzième rencontre autour de la Révolution de la Dignité et de la Démocratie organisée samedi 19 mars 2011 par la  Fondation Temimi pour la recherche scientifique et l’information.

L’intervention de Cheikh Rached intitulée “La révolution de la dignité et des démocrates” a porté sur plusieurs questions qui agitent le paysage politique en Tunisie depuis le 14 janvier.

Dans son intervention  le fondateur du Mouvement Ennahdha  a  tenu à rassurer les  partisans de la Laïcité qui la considèrent comme seule et unique garantie de la démocratie.  La politisation de l’islam ne peut que porter atteintes aux droits de l’Homme selon eux.

A ce propos, Cheikh Rached considère que l’islam n’a jamais été une contrainte pour les différentes libertés qu’elles soient religieuses ou autres.

Il a donné aussi son point de vue concernant l’égalité dans l’héritage entre l’homme et la femme et plusieurs autres sujets politiques.

Concernant le dossier libyen, Rached Ghannouchi a exprimé son opposition à toute intervention étrangère dans ce pays voisin.

Source: “Mosaiquefm” Le 21-03-2011

Lien: http://www.mosaiquefm.net/index/a/ActuDetail/Element/13656-Rached-Ghannouchi—pourquoi-importer-des-solutions-%C3%A0-des-probl%C3%A8mes-inexistants–.html


Tunisie : destination des Qataris cet été


 

Selon une enquête menée par un quotidien qatari, plusieurs citoyens du Qatar comptent venir en Tunisie l’été prochain. L’Egypte est également au programme. Cette initiative vise à soutenir le secteur du tourisme dans ces pays, secteur gravement touché par les récents événements.

La même enquête révèle que 60% des Qataris ont annoncé qu’ils avaient des plans pour visiter la Tunisie et l’Egypte cet été tandis que 66% d’entre eux ont estimé qu’ils prendraient si les offres promotionnelles sont disponibles. Le secteur du tourisme a subit des pertes d’environ 2 milliards de dollars, suite aux troubles politiques dans la région. Un responsable dans l’organisation arabe du tourisme a révélé récemment que la Tunisie et l’Egypte sont les deux pays les plus touchés Certain nombre de citoyens Qataris ont également exprimé leur solidarité avec la révolution. Cependant, certain d’autres sont dit préoccupés par la situation de sécurité dans ces pays. Ils vont retarder leur plan de voyage jusqu’à ce que la situation retourne à la normale. Près de 66% de qataris ont également exprimé leur intérêt à acheter des produits de la Tunisie et de l’Egypte pour soutenir leurs économies. Ils ont appelé les centres commerciaux à présenter leurs produits d’une manière séduisante afin que les clients puissent les identifier facilement. De même, 11% préfèrent une destination du Moyen-Orient. Le secteur du tourisme dans ces pays a été principalement ciblé par les visiteurs européens. De nombreuses agences et tours-opérateurs ont toutefois suspendu leurs promotions. 29 % des répondants se déclarent prêt à fournir une aide financière à la Tunisie et l’Egypte. Ainsi 11% sont prêts à investir des projets dans ces pays. Selon la même enquête, 50% des Qataris notent que la Révolution leur a permis de connaître davantage ces pays notamment la Tunisie. En effet, certains ont même déclaré n’avoir aucune idée sur les zones touristiques en Tunisie avant la Révolution. «Il y a plusieurs moyens pour soutenir la région, mais le tourisme est le secteur le plus indiqué. Je voudrais passer mes vacances d’été dans l’un de ces pays», a déclaré M. Fahd Al Ali, l’un des citoyens qataris interrogés.

Source : « Investir en Tunisie » le 21-03-2011

Lien :http://www.investir-en-tunisie.net/index.php?option=com_content&view=article&id=9326


Tunisie. Le parti Al Majd en campagne


 

Al Majd, qui vient d’être autorisé la semaine dernière, a présenté, dimanche à Tunis, son programme. Rationnel et tourné vers l’avenir, selon son fondateur et secrétaire général Abdelwahab El Hani.

Pour un premier rendez-vous, la présence était plutôt moyenne. Pour ne pas dire faible. Il faut dire que ce jour-là, il a faisait beau, qui plus est, un dimanche et coïncidant avec un week-end prolongé en raison de la fête de l’Indépendance suivie de celle des Jeunes.

Adel Zarrouk, un des neuf membres présents, a mis le rassemblement de la journée dans son cadre. Avec beaucoup d’émotion et d’optimisme, il n’oublie pas d’évoquer les périodes difficiles vécues sous le règne de Ben Ali.

Non au culte de la personne

«Il y a seulement quatre ou cinq mois, nous, Tunisiens, ne pouvions même pas nous réunir de la sorte. Surtout dans cet espace qui a été longuement réservé aux rencontres de la famille Ben Ali. Aujourd’hui, j’ai 47 ans et je ne me suis jamais senti aussi libre. Notre pays doit être démocratique, un Etat de droit et d’institutions», a lancé l’orateur. Avant d’enchaîner, en goûtant à la solennité du moment: «Je crois que vous êtes tous venus pour partager les idées d’Abdelwahab El Hani ; et non pour la personne d’El Hani. Je dis: non au culte de la personnalité. Ceci est révolu. C’est de l’histoire ancienne. La Tunisie doit avoir ses partis, ses institutions. Notre pays doit être pluriel, avec plusieurs partis, plusieurs tendances. Un parti, ce n’est pas aussi un homme qui se succède à lui-même, mais qui s’inscrit dans la continuité grâce à des hommes qui se succèdent et qui prennent la relève quand ils se distinguent. Nous ne voulons plus voir une même personne siéger dans le pays pendant une vingtaine d’années et plus. Nous le refusons…».

Tout un peuple contre un régime

Abdelawahab El Hani, la star du jour, a entamé sa prestation en entonnant l’hymne national, répété en chœur par tous les présents. Un mot à la mémoire des martyrs de la révolution, un grand merci à leurs mères, à tous les jeunes, au peuple de la Tunisie du nord au sud et d’est en ouest qui s’est soulevée contre son tortionnaire.

«Ce n’est pas nouveau en Tunisie. A chaque fois où le peuple se sent opprimé, au final il ne se laisse pas faire. C’est écrit dans l’histoire. D’ailleurs, notre penseur Mahmoud Massaâdi l’a toujours dit et écrit. La Tunisie s’est révoltée contre le protectorat français, puis contre le régime beylical. Nous, Tunisiens, avons toujours donné l’exemple dans la région méditerranéenne. Les Tunisiens, qui se sont sentis en danger, se sont révoltés pour mettre fin à l’oppression. Ils étaient tous contre un. Tous contre la mafia, qui protégeait ses propres intérêts et qui est partie. D’autres de même clan sont toujours là. Oui toujours là!», a-t-il dit devant les quelques 300 ou 400 personnes, qui n’ont rempli même pas la moitié de l’immense salle du Palais des congrès de l’avenue Mohamed V.

«Aujourd’hui, il s’agit d’un grand jour. C’est celui de l’indépendance de la Tunisie. C’est la première fête nationale célébrée après la révolution. D’ailleurs, le gouvernement de transition l’a zappée. Comme si cette fête n’intéressait personne. Et ce ministre de la Jeunesse qui a programmé en ce jour de gloire de grands matches! Comment a-t-il oublié un rendez-vous de l’histoire tunisienne avec tout ce qu’il comporte de symboles?», a-t-il ajouté. Comme s’il voulait aussi à justifier le nombre réduit de ses auditeurs.

Une force tranquille

Pour El Hani, le plus important réside, en fait, dans son discours. «Le moment n’est pas pour revenir en arrière et pleurnicher sur le passé. Chacun de nous a milité. Chacun de son côté et à sa manière. Le plus important, c’est demain.  Comment allons-nous forger l’avenir. Nous n’avons pas par hasard choisi le mot El Majd (gloire). A notre sens, le mot est fort et symbolique. Il est lié à l’histoire qui nous appartient et qui n’appartient pas à Ben Ali. Le président déchu, c’est le passé et nous sommes tous appelés à ne pas trop regarder ce passé. Car nous risquons d’aller au mur. Mais de regarder le futur et d’aller de l’avant. Avec force et raison. Rien ne vaut la force tranquille pour avancer… pour avoir de la notoriété, celle de la République», a dit le secrétaire général d’El Majd. Il était entouré notamment de Wided Ben Salah, Soulaya Fkih, Yassine Ayachi,  Ridha Abid, Alaeddine Saïdi, Adel Zarrouk, Ezzeddine El Hani, et autres membres du mouvement.

Après le discours d’El Hani, place au programme. Sur le papier, c’est du solide. Mais le plus gros reste à faire. Une bonne campagne pour trouver des adhérents. Pas facile! Le temps qui nous sépare de l’élection de l’Assemblée constituante est très court. Et puis, la Tunisie post-Ben Ali compte déjà plus de 40 partis. Il va falloir cravacher dur pour se voir et entendre.

Source : « Kapitalis » Le 21-03-2011

Lien : http://kapitalis.com/fokus/62-national/3168-tunisie-le-parti-al-majd-en-campagne.html


bye : pourquoi la télévision française cache-t-elle que Sarkozy est sous commandement américain ?


 

Depuis hier, les télévisions françaises, reprenant sans vérifier les informations “storytellées” de l’Elysée (faut quand même admettre que la machine est bien rodée) nous bassinent avec le leadership français que la France se serait attribuée dans la décision d’intervenir dans l’affaire libyenne et dans l’action militaire qui s’est engagée par la suite. “La France en première ligne”, “Sarkozy, commander in chief”, “La France frappe la première”, “Les avions français ont été engagés les premiers”, “Le leadership français contre Kadhafi”… Toute la journée de samedi a été consacrée à la récitation de cette belle histoire. Sans notre glorieux président, héritier de César,Talleyrand, Charles XII de Suède, Bismarck, Clausewitz, Sun Tzu, Ike et Churchill, rien n’aurait été possible. Soumis à ce déluge uniforme autant qu’univoque, il est alors bon de se pencher sur la couverture des mêmes événements par la presse américaine, entre New York Times et Washington Post, organes de presse qui ont fait leur preuve en matière d’indépendance et de sérieux. Cette lecture permet (hélas, je dis bien hélas..) de mesurer l’écart entre la “vérité sarkozyste” telle que les télévisions françaises la serinent depuis hier et la dure, froide et objective réalité. De cette lecture, on peut tirer deux leçons : 1) Ce sont les Etats-Unis, seuls, qui ont décidé qu’il était enfin possible de se lancer dans l’opération diplomatique ouvrant la voie à l’emploi de la force contre la Libye. 2) Une fois ces opérations entamées, la France sarkozyste a été placée sous commandement américain et obéit depuis au doigt et à l’oeil à ce que disent et décident Hillary Clinton et le président Obama. On reprend : 1) Un article visiblement très bien informé du New-York Times (à lire ICI en VO) décrit le processus qui a mené Obama à se décider à intervenir en Libye. Ce sont trois femmes, Hillary Clinton, Susan Rice (ambassadeur américain à l’ONU) et Samantha Powers (conseiller au National security council) qui ont convaincu Obama jeudi dernier (soit AVANT le show Juppé de vendredi devant le Conseil de sécurité) qu’il était possible d’intervenir sans risquer de se lancer dans une opération débouchant sur un nouvel Irak. Le président américain a pris sa décision parce qu’il a été alors convaincu par ces trois femmes que les pays arabes et africains l’approuveraient et ne verraient pas en lui un néo-Bush. Par la suite, les Américains ont laissé les Français être les petits télégraphistes de leur décision, décision sans laquelle rien n’était possible. En clair, si les trois femmes en question n’avaient pas convaincu Obama, Juppé, Sarkozy et leur résolution se seraient fait retoquer à l’ONU.  Du reste, il suffit pour s’en convaincre de lire attentivement le papier du NYT consacré aux coulisses du VRAI pouvoir où s’est joué la prise de décision contre Kadhafi : le nom de Sarkozy n’y apparait pas une fois… 2) Quant au leadership français dans la direction des affaires militaires depuis hier, un autre article du Washington Post (à lire ici en VO) vient réduire la communication sarkozyste sur le sujet à l’état de fable pour les enfants. En effet, dans cet article faisant le point sur le début des opérations militaires contre les troupes de Kadhafi, le Washington Post précise que l’ensemble de ces opérations est placée sous le commandement des forces américaines en Afrique.  “The French sorties were followed quickly by the wave of missile strikes against Libyan air defenses. More than two dozen warships and a large number of warplanes made up the initial strike force, which was led by the U.S. military’s Africa command, a senior U.S. military official said.” Encore une fois, la réalité est cruelle : si leadership français il y a, il s’agit d’une politesse faite par les Américains à la France de Sarkozy, “

Messieurs les Français, tirez les premiers… Parce que ça nous arrange..

.” Rien de plus.

Tout bien considéré, c’est assez accablant. Le président français, en campagne permanente, est en train d’instrumentaliser une juste opération militaire internationale en opération de communication personnelle dans le but de grapiller quelques points dans les sondages, le tout en racontant, pour faire les gros titres de l’actualité, une fable que la lecture des meilleurs journaux américains vient balayer en deux temps trois mouvements. Il est bien triste de constater que le président français ne peut donc rien faire, même pour livrer un juste combat, sans que cela soit nécessairement destiné à satisfaire son narcissisme exacerbé et sa campagne électorale permanente. Source: “Le post” Le 20-03-2011

Lien: http://www.lepost.fr/article/2011/03/20/2440446_libye-pourquoi-la-television-francaise-cache-t-elle-que-sarkozy-est-sous-commandement-americain.html#xtor=AL-235


                                                                                                                        

Syrie: Deraa, le Sidi Bouzid syrien ?


 

#march15 #syria: A l’instar du #jan14 pour la Tunisie ou du #feb17 pour la Libye, la Syrie à son hastag Twitter spécial Révolution. Même si depuis plusieurs semaines la contestation se fait entendre, le mouvement a franchi un cap ces derniers jours comme en témoigne les appels à manifester sur la page Facebook La révolution syrienne contre Bachar al-Assad 2011 – 50.000 membres – de plus en plus entendus dans le pays.

L’AFP rapporte que « des milliers de personnes » ont défile aujourd’hui à Deraa, dans le sud de la Syrie, « après l’enterrement d’un manifestant tué la veille ». Le gouvernement craignait cette date du 21 mars, jour férié en Syrie pour la fête des mères et aussi jour du nouvel an kurde.

Une semaine agitée à Deraa

La manifestation conclue une semaine agitée à Deraa, située à une centaine de kilomètres au Sud de Damas. Vendredi 18 mars, quatre manifestants ont été tués par les forces de l’ordre alors que l’on dénombre des « centaines de blessés ».

Le lendemain, lors des funérailles des manifestants assassinés, la police a arrêté des dizaines de participants pendant une marche. Et dimanche, les forces de sécurité réitéraient leurs tirs à balles réelles faisant un mort et une centaine de blessés. Les manifestants avaient incendié le siège du parti Baas à Deraa ainsi que les locaux de deux entreprises de téléphonie, dont Syriatel qui appartient à Rami Makhlouf, un cousin du président syrien.

Bachar essaie de rattraper le coup

En réponse aux incidents, le ministre des affaires étrangères Walid Mouallem a annoncé que son gouvernement comptait engager cette année des réformes politiques. Les autorités ont également relâché dimanche 15 enfants arrêtés pour avoir tagué sur des murs des slogans en faveur de la liberté.

Le président Bachar al-Assad, qui vit sa première vague de contestation massive depuis son accession au pouvoir en 2000, a également dépêché une délégation à Deraa qui a présenté ses condoléances aux familles des manifestants tués. Une initiative « mal accueillie » par les manifestants selon le témoignage d’un militant présent sur place.

Sur les réseaux sociaux, les appels à manifester sont de plus en plus nombreux comme ces tweets d’étudiants syriens  « Lastly, people tweeting responsibly, constructively, and for the people of Syria, I love you. #syria” ou encore “will Deraa be Sidi Bouzid for Syria ? ».

Source: “Street Press” Le 21-03-2011

Lien. http://www.streetpress.com/news/2191-syrie-deraa-le-sidi-bouzid-syrien


Arab spring’s violent phase ratchets up risk


 

The Arab spring’s violent phase is ratcheting up investor risk. Hopes that further dominoes would fall with minimal violence, in the same way that regimes in Tunisia and Egypt were toppled, have been dashed. Others — notably Libya, but also Bahrain, Syria, Yemen and even Saudi Arabia — are still tottering. But none will fall easily. The prospect of bloody conflicts will push up already-heightened risk premia, including the resurgent oil price.

Conflicts are bubbling up throughout the region — most obviously in Libya, where it is unclear whether the Western-led imposition of a no-fly zone will lead to the swift ousting of Colonel Muammar Gaddafi or a long drawn out civil war. Yemen could be next but it probably won’t fall in a happy manner: the al-Qaeda-infested country could split and turn into even more of a failed state.

Elsewhere, sectarian conflict between Sunnis and Shi’ites is rising. It’s already rampant in Bahrain. But it could spread to Syria and Saudi. Riyadh is increasingly worried. Not only has it just sent troops into Bahrain to help suppress the Shi’ite majority there; it has also promised domestic handouts worth an astonishing $93 billion in an attempt to keep its own population quiet. The cash won’t just be used to pay for homes and social programs, it will be used to boost the morality police and security services.

Shifting geopolitical relationships are also adding to instability. The previously rock-solid Saudi-U.S. axis, one of the few fixed points in a rough neighbourhood, is looking a little wobbly. The two countries still need each other. But the United States is finding it increasingly hard to maintain its traditional approach of backing friendly autocrats. Its abandonment of Egypt’s Hosni Mubarak and slightly critical stance on Bahrain seems to be unnerving the Saudis. Meanwhile, Israel is increasingly twitchy and Iran potentially capable of causing trouble.

It is still possible to hope that the region will eventually make a transition to peace and prosperity. But the short-term risks are mounting.

Source: ”Reuters” le 21-03-2011

Lien. http://blogs.reuters.com/columns/2011/03/21/arab-springs-violent-phase-ratchets-up-risk/

 

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