2 novembre 2011

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TUNISNEWS
11 ème année, N°4143 du 02.11.2011


 

Liberté et Equité: Non à l’exécution des condamnés à mort – Pour le retour immédiat des Tunisiens détenus en Irak

Droit Pour Tous: La France doit être très prudente face aux soulèvements dans les pays de la Méditerranée.

Najib Hosni: Appel

Kamel Mahdhaoui: Un débat social dans la vallée sacrée

Europe1: Quand Charlie devient Charia hebdo

L´Express: Charlie Hebdo sort un numéro avec Mahomet comme « rédacteur en chef »

Le Nouvel Observateur: TUNISIE. Des habits neufs pour l’islamisme

NPA: Tunisie : que dire ? Que faire ?

WMC: Tunisie – Elections – Sidi Bouzid: Ghannouchi, entre Budget de l’Etat et Beitmel El mouslimine

Kapitalis: Tunisie. Ben Jâafar n’est pas surpris par le retour des Rcdistes

Les Echos: Tunisie: Standard & Poor’s confirme la note BBB- après les élections

Espace Manager: Tunisie: les Municipales 2012 ont déjà démarré en marge de la constituante !


Non à l’exécution des condamnés à mort

Pour le retour immédiat des Tunisiens détenus en Irak

Liberté et Equité

Organisation indépendante de droits humains

Liberte_equite@yahoo.fr

Tunis, le 1er novembre 2011


Les familles des détenus tunisiens en Irak ont organisé mardi 1er novembre 2011 à dix heures du matin un rassemblement de protestation devant le théâtre municipal, rassemblement qui s’inscrit dans une série de mobilisations qui ont commencé en août 2011 afin d’exiger que les Tunisiens détenus en Irak soient remis aux autorités tunisiennes ou encore qu’ils soient libérés et puissent rentrer en Tunisie d’autant plus que rien ne permet d’étayer qu’ils aient commis des actes terroristes. Les premiers rapports sur leur situation montrent que leurs aveux leur ont été extorqués sous la torture ou la contrainte dans des prisons secrètes. Ces prisonniers tunisiens vivent en Irak dans des conditions dures et inhumaines. Ils sont privés d’un procès équitable, n’ayant pas d’avocat.. pour les défendre et dans ce type d’affaires, les avocats sont soumis à des menaces et des pressions visant à leur faire abandonner leurs clients. Le gouvernement irakien humilie délibérément les détenus, tunisiens ou d’autres nationalités pour qu’ils fassent des aveux en direct sur les chaînes satellitaires gouvernementales après leur avoir fait subir des séances d’une torture programmée. Le gouvernement irakien a exécuté huit condamnés à mort de nationalités diverses le 27 octobre 2011, notamment Badr Mohammed Ali, de nationalité marocaine, âgé de 29 ans. Quarante-cinq autres détenus s’attendent à leur exécution après que le président irakien eût déclaré le 20 octobre 2011 qu’il avait ratifié l’exécution de la sentence de mort visant des détenus de diverses nationalités. Parmi eux figurent trois Tunisiens condamnés à mort après avoir des aveux sous la torture et des accusations montées de toutes pièces, infondées […] En revanche, on dispose de preuves et d’aveux des personnes qui ont participé aux explosions et aux attentats imputés à Yosri Trigui ou Mohammed Medini […]

Pour le bureau exécutif de l’Organisation Liberté et Equité

Maître Najet Laabidi

(traduction d’extraits, ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Droit Pour Tous
Communiqué :
 

La France doit être très prudente face aux soulèvements dans les pays de la Méditerranée.


Genève le 30 Octobre 2011
Nous dénonçons les propos des responsables Français notamment Monsieur Nicolas Sarkozy, président actuel de la république Française, et son ministre des affaires étrangères, Alain Juppé, au sujet du processus démocratique en Tunisie.
Les déclarations du président Français et de son ministre des affaires étrangères, à la suite des premières élections libres en Tunisie, ont de quoi surprendre. Des années durant, le dictateur Ben Ali a bénéficié de relations « privilégiées » avec la France, et aujourd’hui, au lendemain d’élections totalement démocratiques, les autorités françaises osent poser des conditions au choix du peuple tunisien et le mettre en garde. Cette situation est complètement aberrante. D’autant plus que menacer de retirer une aide qui serait précieuse à un état démocratique naissant revient encore à brider un peuple trop longtemps opprimé.
Nous rappelons que Monsieur Sarkozy et avant lui Monsieur Chirac ont fortement soutenu l’ex dictateur déchu Ben Ali et n’ont jamais posé de questions relatives aux droits de l’Homme dans ce pays. Ils considéraient même que cette question était une affaire interne ! Cela place la France dans une position ambiguë.
La France officielle a soutenu inconditionnellement les dictateurs arabes déchus allant jusqu’à offrir son aide au dictateur tunisien pour réprimer le mouvement de libération. Il ne faut pas oublier la réception exceptionnelle du dictateur libyen à Paris, ainsi que les liens amicaux avec le président égyptien, en passant par la proposition de la diplomatie française faite à Ben Ali de l’aider à réprimer le soulèvement.
En outre, Monsieur Sarkozy a nommé un envoyé spécial en Lybie connu par son soutien inconditionnel à Israël et sans expérience politique. Attitude largement dénoncée par les libyens et qui a obligé le président du CNL Mustafa Abdeljalil à clarifier la position Libyenne par rapport au conflit arabo-israélien.
La France continue de soutenir le siège de Gaza imposé par Israël, qui viole toutes les lois internationales et humanitaires et constitue un «crime de guerre » et tout cela suite à des élections démocratiques en Palestine !
La France n’est pas dans une position lui permettant de donner des leçons aux peuples arabes qui ont renversé des régimes sanguinaires.
De ce fait, nous condamnons cette ingérence et humiliation d’un peuple qui a choisi ses élus démocratiquement et sous le contrôle de très nombreux observateurs internationaux.
Nous demandons :
1- Au peuple Français et à ses institutions non gouvernementales de prendre leur distance à l’égard des graves déclarations, de se positionner clairement et de dénoncer ces ingérences et manques de respect politique.
2- Que la France tienne les promesses faites aux peuples arabes et qu’elle n’intervienne pas dans les affaires intérieures de leurs pays
3- Aux responsables politiques en Tunisie, Lybie et Egypte de rappeler les règles élémentaires à respecter avec un état de droit qui se respecte car les peuples attendent un positionnement clair par rapport à l’attitude des responsables français.
Droit Pour Tous

Me Nejib Hosni avocat élu membre de la constituante sur une liste indépendante de juristes , a émis un communiqué de presse suite à des déclarations de responsables français concernant les resultats primaires des élections ; dont voiçi le contenu intégral :

Un appel de

Najib Hosni.
 
Prix Ludovic Trarieux 1996.
député de El Kef à l’Assemblée Constituante de Tunisie.
Najib Hosni, lauréat du prix Ludovic-Trarieux 1996, après avoir passé plus de deux ans en prison entre 1994 et 1996, à une époque où les véritables opposants à Ben Ali ne se bousculaient pas, a été élu député de la Willaya du Kef à l’Assemblée Constituante de Tunisie.
Cette élection démontre que le peuple tunisien ne s’y est pas trompé. Entre tant de militants de la dernière heure, y compris parfois des avocats, il a su distinguer ceux qui depuis de nombreuses années ont payé de leur liberté et de leurs souffrances, le combat contre la dictature.
Toutefois, Najib Hosni se déclare profondément choqué par la réaction de la France aux élections qui se sont déroulées en Tunisie.
Dix mois après les propos de Madame Alliot-Marie devant l’Assemblée Nationale qui avaient suscités une manifestation devant l’ambassade de France, Najib Hosni estime que les propos de Monsieur Alain Juppé, Ministre des affaires étrangères et européenne français, faisant un procès d’intention dans son interprétation des résultats des élections, notamment au regard du succès electoral de l’Enhadda, constitue la persistance d’une seule et même attitude de la France envers la Tunisie.
Najib Hosni rappelle que la Tunisie est désormais majeure, qu’elle a payé un lourd tribut à la révolution en donnant le signal du départ du « printemps arabe » et qu’il n’est pas possible de s’en prendre à une majorité fut-elle relative avant même qu’un gouvernement n’ait été constitué.
Après avoir été élu, pour sa part, sur une liste de juristes et de docteurs en droit, Najib Hosni considère que si d’aventure la moindre atteinte aux droits de l’homme était portée par la majorité future, la France serait en droit de protester avec véhémence.
Mais, profondément francophile lui-même – et il l’a prouvé – il considère les propos qui sont reçus par l’opinion tunisienne comme une contestation du vote démocratique qui s’est exprimé sont de nature, par la persistance d‘un état d’esprit, à altérer de bonnes relations entre la France et l’opinion tunisienne et le cas échéant à voir renouveler les manifestations devant l’ambassade de France.

Un débat social dans la vallée sacrée

Comme écrit sur le lien suivant, http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article342 , la réintégration de l’Islam sous une forme explicite, dans le contexte historique actuel, est une condition nécessaire au développement d’un espace constructif et utile pour les Tunisiens.

Ainsi, les autres formes authentiques, ne sont plus sous une sorte de tutelle castratrice mais peuvent s’exprimer librement et pleinement à condition que la liberté ne soit pas piétinée par une quelconque majorité relative ou rendue moins relative par le populisme ou la tradition.

L’Islam exprimé, comme composante, s’il se laisse aller à la surenchère et à la caricature ne sera qu’un épisode de plus dans la désert culturel et social qu’on a vécu depuis maintenant quelques centaines d’années.

Mais si cet Islam, érige la liberté comme principe au-dessus des dogmes, comme le dit le Coran d’ailleurs (la ikraha fi eddin), et s’il embrasse la fraternité humaine alors nos enfants y trouveront l’esprit de la réforme et du redressement. Ils y trouveront leurs frères dans l’humanité tombés dans le doute puis l’excès d’égoïsme et donc la misère collective et sociale.

La fraternité c’est l’union au-delà des différences. C’est le partage partiel d’un projet de société, entre les éléments les plus avancés, les plus progressistes et les éléments les plus conservateurs ou mêmes les plus dogmatiques.

Cette fraternité n’en sera une que si d’un côté elle est franche et d’un autre côté ne discrédite pas ceux qui font les concessions nécessaires.

La désunion, le campement dans les tranchées est toujours plus facile mais la stérilité et le désordre en sont le résultat comme l’a montré l’histoire récente et moins récente.

Ce qui est possible est souvent imparfait et ce qui parait merveilleusement parfait est souvent impossible et quelque part une forme de « chirk » puisqu’on prétend à un absolu ou éternel qui ne l’est pas !

A ce sujet et pour ceux qui aimentles spéculations philosophiques, je vous renvoie au texte ci-dessous de Jamel Eddine al Afghani (1) où il explique, en d’autres termes, que tout ce qui est possible est temporaire et relatif et que tout ce qui est absolu ou pure essence en soi est une illusion dans le concret. La vie est le temporaire et l’action relative. La tradition n’est pas le lien sacré mais une construction comme d’autres.

Le corolaire est que tout éternel ou absolu est une forme de divination et d’idolâtrie contraire sur le fond à l’Islam et du lien ultime à l’unique Dieu. Rien donc ne retient personne de faire ce qu’il peut, sans prétention, sans surenchère, dans cette vallée sacrée qu’est la vie et s’ouvrir par conséquent au grand jour de son humanité !!!

L’ironie veut qu’il est facile pour d’autres de voir en cette rivière quelque chose de sacrée, tant les marchands du temple pullulent le long de ce pèlerinage qu’est la vie où chacun nait libre et frère dans un chemin dévoyé en servitude.

Fin de parenthèse. Pour notre sujet on peut dire que l’Islam peut être un facilitateur sans contrainte, de la vie publique, si dans son interprétation pratique et populaire il gagne la tolérance et l’acceptation de l’autre sous un statut d’égal sans contrepartie supplémentaire.

C’est la responsabilité des élites et des gouvernants. Leurs responsabilités est aussi de favoriser cet esprit dansles programmes d’éducation par exemple, gage public, dans les actes, de son projet de redressement et d’unité.

Ce facilitateur subira toutes les attaques de tous ceux qui en doutent car plus facile est le dogme qui offre des certitudes confortables à la paresse mentale, l’action destructrice ou à l’inaction drapées souvent dans un absolu idolâtre, religieux ou non.

Les Tunisiens aujourd’hui ont atteint un espoir mais ne sont pas encore prêts à le réaliser s’ils croient qu’il va être facile à concrétiser.

Ils doivent s’aider eux-mêmes, pour répondre à des attentes immenses, dans une situation économique difficile, un tourisme chancelant, un contexte international en crise et une région arabe en pleine transformation.

L’héritage du mensonge passé ne doit pas laisser la place à un mensonge nouveau. Les gouvernants doivent dire la vérité au peuple sur les infrastructures à mettre en place, les services sociaux à créer, la santé publique à organiser jusqu’au ramassage des ordures ménagères.

La responsabilité du gouvernement est entière mais celle de chaque citoyen aussi. Nul n’est parfait mais comme le dit Al Afghani tout est possible en dehors de la démagogie et des divinations stériles dans les affaires concrètes de la société.

Le citoyen a son espoir en main et sa liberté en lui. Que tout le monde soit conscient que la tolérance envers les imperfections dans les phases à venir, le travail acharné, l’entraide, l’esprit collectif et la mesure de l’égoïsme bien humain de chacun, peuvent suffire au redressement.

Ne pas suffire au redressement c’est bien entendu tomber inéluctablement dans la démagogie, dans le mensonge institutionnalisé, l’assassinat de l’entendement et l’assèchement des volontés comme on l’a déjà vécu depuis 20 ans et depuis des siècles !

L’entraide, le réalisme, la fraternité n’a de sens réel qu’entre les riches et les appauvris, les côtiers et les intérieurs, les laïcs et les religieux, les pragmatiques et les dogmatiques …

Le débat social ce n’est ni les polémiques à la télévision ni le consensus mou des braves, mais la promotion d’associations légales, encadrés dans la liberté individuelle et collective. Des associations qui impliquent et mélangent les opposés qui s’approprient ainsi réellement, physiquement et en nombrel’espace public : plutôt l’implication de chacun que la représentation par certains.

L’organisation pratique des services municipaux ou la défense d’une plage menacée par les pollutions urbaines est un exemple de terrain de dialogue qui mélange les opposés dans un but commun, temporaire, relatif mais ô combien utile et concret directement et indirectement.

Le débat social peut se concrétiser aussi, par exemple, par l’appropriation des Tunisiens de leur espace géographique : visiter leurs histoire, leurs montagnes, les paysages, l’intérieur, connaitre les autres régions, leurs spécificités … Ce qui permettra d’ailleurs de faire un transfert financier vers cet intérieur que ce soit sous forme de tourisme ou sous forme de projets d’infrastructures !

Un débat social sous cet angle de la fraternité concrète et associative, dans la vallée sacrée, est un ciment contre les clivages qui guettent la société tunisienne et un ciment pour éviter la fuite en avant vers les démagogies qui feront revenir sans aucun doute à pire que la dernière période.

Kamel Mahdhaoui :

31 octobre 2011.

 

 

(1) : Œuvres complètes de JE Al Afghani T2/3 page51/52/53

Khasrouchahi/Dar Echourouk Addouwalia/Depot 2002-5827

 

كثيرا ما قرع سمعك لفظ ‘الممكن’ , وكأنك ما فهمت مدلوله , أو شنفوا سمعك بأن الممكن ما يحتاج إلى غيره في الوجود ’ أو ما لا يترجح وجوده على عدمه الآ بمرجح ’ ونحو ذلك من الألفاظ المترادفة’ لكنك لا تدري خارج هذا المفهوم ’ كسامع لفظ ‘الماهية’ لا يدري على أي

الأفراد صدقت ’ فسفينة فكره في بحر ا لتعيين غرقت ’ فاسمع قولا قليلا في ذلك :

 

لعلك تدري أن المقيد ذات مطلقة ’ قد ضّم الىتلك الذات قيد ’ فالمقيد أمر مركب من قيد و ذات مطلقة قيدت بذلك القيد ’فللقيد مفهوم و للمقيد مفهوم ولكل ما صدق و للمجموع ما صدق ’ و لا يصح اتحاد شيئ منها مع الأخر في المصدق او المفهوم و الآ لما صح التقييد ’ إذ لسنا نعني بالقيد الوصف الصادق ’ كالناطق في الحيوان الناطق ’ بل نعني به مبدأ ذلك الوصف ’ الذي يعبرون عنه : تارة بمبدأ الاشتقاق ’ وتارة بالوصف القائم’ فاذا نظرت الى نفس القيد و نفس الذات المطلقة وجدت كلا منهما مستقًّلاً بالثبوت بالنسبة اِلى المجموع ’ أئلو

 

قطعت النظر عن تركيبهمالوجدت لكل ثبوتا في نفسهمفهوما و مصدقا ’ و إذا نظرت إلى الكل المركب منهما ’ وهو الذينسميه بالمقيد ’ نظرا ذاتيا ’ مقطوعا فيه النظر غن شيء من الذات المطلقة وقيدها ’ فقد انعدم المركب ’ لأأنعدام الكل بانعدام شيء من اجزايه ’ فإذن المجموع محتاج في تحققه إلى كل من المطلق ’ و المقيد و انضمام كل منعما إلى الأخر ’ بل ليس المركب إلا عبارة عن هذا ’ فليس ثبوته إلا ثبوت كل مع

 

التركيب ’ فليس. للمقيد في ذاته استقلال بل هو في اعتباره مستند إلى كل من

الذات والقيد ’ بل اعتباره عين اعتبارهما ’ بخلاف كل منهما .

 

ولنضرب لك الأمثال’ كي لا يلتبس عليك المقال ’ فانظر فيما بين يديك من البيت المركب من الأضلاع الأربعة ‘ فإن كل ضلع لو بني بدون انضمام بقية الأضلاع إليه لكان قاثما بذاته موجودا ‘ وكذلك أجزاء الضلع المركب هو منها كالأحجار والجص مثلا ‘ فإن كل واحد منهما بدون أن يركب مع الآخر موجود’ في ذاته ’ لا يحتاج إلى تركبه مع الأخر ‘ وكذا الجص أو الحجر بالنسبة إلى أجزائه التي بها قوامه ‘ ولكن ليس للبيت وجود إلا بالأضلاع الأربعة ‘ ولا للضلع إلا بالحجر والجص . مثلا. ولا للجص بدون ما يقومه ‘ فإذا وجد كل من الأجزاء منضما إلى الأخر فهو المركب ء فليس المركب إلا الأجزاء مع هيئة اعتبارية لتلك الأجزاء .

 

بل ليس الموكب إلا هذه الهيئة الاعتبارية ؟ أي فيكون اعتبارا من اعتبارات الأجزاء ‘ ووجودها هو وجوده ، لكن بقيد الانضمام على وجه خاص ’ فافهم .

 

ومثل هذا يقال في الأمور المعقولة ‘ كالعقول والنفوس ‘ فإنها ذوات منضمة إلى مبدأ التمايز بينها وبين غيرها ’ فأنت إذا نظرت إلى مطلق الذات وجدت ثبوته في ذاته ‘ أي بقطع النظر عن كونه عقلا أو نفسا ’ وكذا مبدأ التمايز لا يتوقف ثبوته في ذاته على كونه لعقل أو نفس ‘ أي يصح النظر إليه في ذاته بالنسبةإلى العقل أو النفس اي بخلاف العقل أو النفس ‘ فليس يصح اعتباره وجودا إلا بوجود كل من الذات ومبدأ الامتياز’ وليس يصح لك أن تقول : يجوز أن يكون مبدأ الامتياز هو الذات المطلقة ، فإن هذا ينافي التقييد بالقيد الخاص ؛ إذ المطلق لا يقتضي لذاته قيدا معينا لاستواء القيود بالنسبة إليه ’ فلا بد من انضمام شيء إليه حتى يتميز بالمميز الخاص ’ وذلك معلوم .

 

فقد علمت أن كل مقيد فهو محتاج إلى المطلق ’ والقيد ’ فهو معدوم في ذاته ’

 

 

فلا يترجحوجوده على عدمه إلا بمرجح ’ والمطلق الذي لا قيد فيه بوجه من الوجوه ليس بممكن ؛ إذ لا يفتقر إلى موجد ’ والا لكان قيدا له ’ فكل مقيد ممكن ’ وكل ممكن مقيد ’ ولا شيء من المطلق الحقيقي بممكن.

 

فيا أيهإ المقيد بقيد التقليد : اخلع نعليك إنك بالوادي المقدس ’ واخرج عنغياهبظلمات جهلك ’ ففلق الصبج قد تنفس.

 

 

 

التركيب ’ فليس. للمقيد في ذاته استقلال بل هو في اعتباره مستند إلى كل من

الذات والقيد ’ بل اعتباره عين اعتبارهما ’ بخلاف كل منهما .

 

ولنضرب لك الأمثال’ كي لا يلتبس عليك المقال ’ فانظر فيما بين يديك من البيت المركب من الأضلاع الأربعة ‘ فإن كل ضلع لو بني بدون انضمام بقية الأضلاع إليه لكان قاثما بذاته موجودا ‘ وكذلك أجزاء الضلع المركب هو منها كالأحجار والجص مثلا ‘ فإن كل واحد منهما بدون أن يركب مع الآخر موجود’ في ذاته ’ لا يحتاج إلى تركبه مع الأخر ‘ وكذا الجص أو الحجر بالنسبة إلى أجزائه التي بها قوامه ‘ ولكن ليس للبيت وجود إلا بالأضلاع الأربعة ‘ ولا للضلع إلا بالحجر والجص . مثلا. ولا للجص بدون ما يقومه ‘ فإذا وجد كل من الأجزاء منضما إلى الأخر فهو المركب ء فليس المركب إلا الأجزاء مع هيئة اعتبارية لتلك الأجزاء .

 

بل ليس الموكب إلا هذه الهيئة الاعتبارية ؟ أي فيكون اعتبارا من اعتبارات الأجزاء ‘ ووجودها هو وجوده ، لكن بقيد الانضمام على وجه خاص ’ فافهم .

 

ومثل هذا يقال في الأمور المعقولة ‘ كالعقول والنفوس ‘ فإنها ذوات منضمة إلى مبدأ التمايز بينها وبين غيرها ’ فأنت إذا نظرت إلى مطلق الذات وجدت ثبوته في ذاته ‘ أي بقطع النظر عن كونه عقلا أو نفسا ’ وكذا مبدأ التمايز لا يتوقف ثبوته في ذاته على كونه لعقل أو نفس ‘ أي يصح النظر إليه في ذاته بالنسبةإلى العقل أو النفس اي بخلاف العقل أو النفس ‘ فليس يصح اعتباره وجودا إلا بوجود كل من الذات ومبدأ الامتياز’ وليس يصح لك أن تقول : يجوز أن يكون مبدأ الامتياز هو الذات المطلقة ، فإن هذا ينافي التقييد بالقيد الخاص ؛ إذ المطلق لا يقتضي لذاته قيدا معينا لاستواء القيود بالنسبة إليه ’ فلا بد من انضمام شيء إليه حتى يتميز بالمميز الخاص ’ وذلك معلوم .

 

فقد علمت أن كل مقيد فهو محتاج إلى المطلق ’ والقيد ’ فهو معدوم في ذاته ’

فلا يترجحوجوده على عدمه إلا بمرجح ’ والمطلق الذي لا قيد فيه بوجه من الوجوه ليس بممكن ؛ إذ لا يفتقر إلى موجد ’ والا لكان قيدا له ’ فكل مقيد ممكن ’ وكل ممكن مقيد ’ ولا شيء من المطلق الحقيقي بممكن.

 

فيا أيهإ المقيد بقيد التقليد : اخلع نعليك إنك بالوادي المقدس ’ واخرج عنغياهبظلمات جهلك ’ ففلق الصبج قد تنفس.

 


Quand Charlie devient Charia hebdo


 

L’hebdomadaire satirique sort un numéro mercredi, en réaction à la poussée islamiste en Tunisie. « 100 coups de fouet si vous n’êtes pas mort de rire ! ». L’avertissement est signé Mahomet, rédacteur en chef d’un numéro spécial de Charlie Hebdo, rebaptisé pour l’occasion Charia Hebdo.L’hebdomadaire satirique, à paraître mercredi, tenait à célébrer la victoire des islamistes d’Ennahda en Tunisie. « Ce qui nous a fait réagir, c’est ce qui s’est passé en Tunisie et en Libye, où on a vu réapparaître la charia », explique, mardi sur Europe 1, Riss, le directeur de la rédaction de Charlie Hebdo . « On nous a dit que ce n’était pas si grave que ça. On s’est dit qu’on allait faire Charia Hebdo« , résume Riss. Charlie Hebdo poursuit donc sa lutte contre l’obscurantisme. Poursuivi par les associations islamiques pour avoir publié les caricatures de Mahomet en 2006, Charlie Hebdo avait alors été relaxé. Le journal entend surtout passer un message. « Finalement, Mahomet peut être un personnage marrant et sympathique. Il ne faut pas avoir peur de l’islam comme on peut le faire souvent en ce moment », conclut Riss. « Il ne faut pas avoir peur de l’islam » :  

Un supplément Charia madame

Dès le début du journal, le ton est donné. « Il n’y a de dieu que Dieu (sinon c’est le bordel) », écrit Mahomet dans son édito ou plutôt son « apéro halal ». « Ennahda leur raconte qu’ils ne changeront rien au code du statut personnel, qu’ils n’appliqueront jamais la charia… Ah, ah, sans déconner ! Quel intérêt aurait un parti religieux à prendre le pouvoir pour ne pas appliquer ses idées ? » s’interroge le prophète dans cet édito très provocateur. Au sommaire de ce numéro, une double page de dessins pour expliquer « la charia molle » ou encore un supplément « Charia Madame ». En dernière page, « les couvertures auxquelles vous avez échappé », un dessin représente Mahomet avec un nez rouge de clown et cette phrase « Oui, l’islam est compatible avec l’humour ».  

Vent d’indignation sur Twitter

Un humour qui est cependant loin de plaire à tout le monde. Sur les réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook, la polémique enfle déjà alors que seule la Une a été dévoilée. « Le blasphème, mètre-étalon de la liberté d’expression dans ce pays : cette semaine #CharlieHebdo devient Charia Hebdo ! », twitte @Nicolas_E_DAVIDou encore @taamul « Charlie Hebdo fidèle à sa réputation : BETE ET MECHANT ». @assoumasma twitte « Le prophète de l’islam ne s’est pas fait prier pour accepter et nous l’en remercions » #Charlie Hebdo ! liberté d’expression vs dites ? ».  

Les catholiques intégristes pas épargnés

Pas de quoi effrayer cependant l’hebdomadaire habitué du genre. « Ce ne sera pas la première fois ni la dernière », rappelle Riss à propos des possibles menaces. « On est aussi parfois menacés par les catholiques intégristes. Cette semaine, il y a un reportage dansCharlie Hebdosur la pièce de théâtre au Châtelet qui est en permanence perturbée par les catholiques intégristes. C’est cohérent avec la ligne de Charlie depuis toujours ». Source : « Europe1 » Le 01-11-2011 Lien : http://www.europe1.fr/Medias-Tele/Quand-Charlie-devient-Charia-hebdo-795637/  


Charlie Hebdo sort un numéro avec Mahomet comme « rédacteur en chef »


 

L’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, rebaptisé pour l’occasion « Charia Hebdo », a décidé de faire de Mahomet le « rédacteur en chef » de son prochain numéro à paraître mercredi, afin de « fêter la victoire » du parti islamiste Ennahda en Tunisie, a annoncé lundi le journal.

« Afin de fêter dignement la victoire du parti islamiste Ennahda en Tunisie et la promesse du président du CNT que la charia serait la principale source de législation de la Libye, Charlie Hebdo a proposé à Mahomet d’être le rédacteur en chef exceptionnel de son prochain numéro« , a précisé le journal dans un communiqué.

« Le prophète de l’islam ne s’est pas fait prier pour accepter et nous l’en remercions« , ajoute le texte.

En Une du journal, un dessin représente Mahomet visiblement joyeux avec ces mots : « 100 coups de fouet, si vous n’êtes pas morts de rire !« .

Dans le journal, on trouve un « édito de Mahomet » intitulé « L’apéro Halal« , une double page de dessins pour expliquer « la charia molle » ou encore un supplément « Charia Madame« . En dernière page, « les couvertures auxquelles vous avez échappé« , un dessin représente Mahomet avec un nez rouge de clown et cette phrase: « Oui, l’islam est compatible avec l’humour« .

La Une, qui circulait déjà lundi sur les réseaux sociaux, suscitait de nombreux commentaires, dont certains indignés sur Twitter.

« On se demande ce qu’il faut faire pour ne pas indigner« , a réagi à l’AFP Charb, dessinateur et directeur de la publication de Charlie Hebdo.

« On n’a pas l’impression d’avoir fait une provocation supplémentaire. On a l’impression simplement de faire notre boulot comme d’habitude. La seule différence cette semaine, c’est que Mahomet est en couverture et que c’est assez rare de le mettre en couverture« , a-t-il ajouté.

Charlie Hebdo avait comparu devant la justice pour répondre de caricatures de Mahomet publiées en février 2006, considérées comme injurieuses par des organisations islamiques. Le journal avait été relaxé.

« C’est dommage que les réactions ne soient extrêmes que sur des couvertures concernant l’islam ou Mahomet« , a dit Charb, pour qui le journal a voulu « commenter un fait d’actualité« , sans « représenter Mahomet comme un extrémiste« .


TUNISIE. Des habits neufs pour l’islamisme


 

Tous ceux qui ont voulu croire que la révolution tunisienne se libérerait des impératifs religieux se sont trompés. Mais tous ceux qui ont eu besoin de croire que les islamistes tunisiens ne pouvaient pas « se moderniser » se trompés aussi. Reste à savoir si la modernisation ressemble en tous points à la démocratie.

Nous avons donc affaire en Tunisie à une contre-révolution. Ce n’est pas une revanche des prédécesseurs et ce n’est donc pas une restauration. Mais c’est le coup d’arrêt donné légalement par le peuple lui-même à la révolution qu’une partie de sa jeunesse s’était inventée et qui rayonnait comme un printemps dans le monde arabe.

On a cru que dans l’univers arabo-musulman, la révolte tunisienne introduisait la primauté de la liberté sur l’identité, et celle des principes universels sur la tradition ethnico religieuse. Il n’en est rien.

Sans doute la majorité accepte-t-elle une reformulation moderniste de l’islam qui implique le respect du statut de la femme et de quelques autres acquis démocratiques. Mais la fidélité à l’islam est au contraire renforcée, soulignée et célébrée. Le lyrisme des théoriciens franco-tunisiens l’a trop vite emporté sur le sentiment profond des populations.

Célébration du « modèle tunisien »

Les Tunisiens nous rappellent qu’une révolte même victorieuse contre le tyran peut très bien s’accommoder de la foi religieuse et même s’appuyer sur elle. Il faut compter aussi avec tous ceux que le caractère intempestif de l’émergence révolutionnaire avait inquiétés.

Les Frères musulmans, en Egypte, se sont félicités de ce que leurs frères tunisiens aient fait avancer leur propre cause. Les Libyens ont confirmé successivement le caractère théocratique de leur futur gouvernement et le fait qu’ils voulaient se présenter comme des musulmans « modérés » – sans que l’on puisse encore savoir sur quoi porte cette modération, surtout après le meurtre de Kadhafi.

Enfin, en Algérie et au Maroc, où l’on était agacé de voir célébrer à tout moment le « modèle » tunisien, la mauvaise conscience a disparu et les hommes de pouvoir se sont sentis confortés. En résumé, la crainte d’une démocratie à l’occidentale qui permettrait une indépendance totale à l’égard de la religion est dissipée. La mystique de la fidélité aux traditions l’a emporté sur le romantisme du triomphe de la liberté.

Le modèle le plus démocratique du monde arabe

Reste à savoir en quoi consiste vraiment cette modernisation tunisienne de l’islamisme que Rachid Ghannouchi nous annonce et qu’il commencé à mettre en pratique avec la formation d’un gouvernement d’Union nationale. S’il est sincère, Rachid Ghannouchi revient de loin.

Jadis disciple de Nasser, Ghannouchi n’a jamais alors dissimulé sa sympathie active pour la doctrine de Hassan el-Banna, le fondateur égyptien des Frères musulmans. Lorsqu’il a fondé son mouvement islamique en 1981, c’est-à-dire l’année où Anouar el-Sadate a été assassiné, il savait bien que les islamistes n’étaient pas des démocrates, même si on lui prête aujourd’hui d’avoir manifesté un désaveu de la violence à un moment où les intégristes de tous les pays arabes se solidarisaient avec les différents mouvements terroristes. Mais c’est un fait que Rachid Ghannouchi ne cesse de louer le régime turc et sa façon de concilier l’appartenance à l’islam et la défense de toutes les libertés. Il entend, dit-il créer le modèle le plus démocratique du monde arabe.

Dérapage

Il y a cependant beaucoup de ratés dans le nouveau personnage que veut sculpter le leader de l’islamisme tunisien. Deux jours avant le commencement de la consultation électorale, M. Ghannouchi s’est laissé aller à des menaces en fixant lui-même le nombre des électeurs au-dessous duquel il n’hésiterait pas à lancer ses troupes dans la rue. La riposte du Premier ministre Béji Caïd Essebsi a été exemplaire. On ne dira d’ailleurs jamais assez à quel point cet homme aura servi son pays dans des circonstances délicates sinon dramatiques.

Le second dérapage de Rachid Ghannouchi, a eu lieu mercredi dernier lorsqu’il a regretté la façon dont les Tunisiens mélangeaient le français et l’arabe, compromettant ainsi la sainte langue du prophète. Il faut rappeler ici que, contrairement au fondateur de la Tunisie moderne Habib Bourguiba, la seconde langue que pratique plus volontiers Rachid Ghannouchi n’est pas le français mais l’anglais. Il fait partie de cette génération d’islamistes réfugiés à Londres, ville que l’on appelait alors le « Londoustan ». Cette défense de la langue arabe, qui est surtout un procès de l’usage du français, a eu lieu dans de très nombreux cercles islamistes, notamment au Maroc. Cela n’empêche nullement des milliers de jeunes maghrébins qui désirent venir en France de pratiquer notre langue.

« Renaissance »

Je ne suis nullement partisan d’un doute systématique sur la sincérité des responsables d’Ennahda, ni sur leur volonté de moderniser l’islam. Mais il faut une fois pour toute que les choses soient simples. La modernité, s’il faut employer ce mot pour éviter le sulfureux terme de « laïcité », consiste à séparer le pouvoir de la foi et l’Etat de la religion. C’est simple, c’est clair et les implications sont évidentes. Si tel est le projet de Rachid Ghannouchi , alors pourquoi continuer à se réclamer de l’islamisme et non de l islam ? Après tout, Ennahda veut dire « renaissance », et peut très bien se passer – si on le décide – de toutes connotations religieuses.

Il ne s’agit pas seulement pour Rachid Ghannouchi et les siens de rassurer les opposants, les touristes et les investisseurs devant l’immensité des problèmes économiques et financiers qui se posent déjà à ce petit pays. Il s’agit aussi, et c’est essentiel, de freiner le zèle et la subversion des extrémistes religieux qui vont progresser comme toujours lorsqu’ils estiment que leurs idées sont au pouvoir et qu’ils ont décidé de la victoire. Alors, on découvrira que les vrais islamistes sont ceux qui s’opposent à la modernisation démocratique de l’islam.

 

Tunisie : que dire ? Que faire ?


 

Par Freddy Matthieu Pour la deuxième fois en 9 mois le peuple tunisien a surpris les « commentateurs » de la vie sociopolitique tunisienne. Si les sondages donnaient Ennahdha (1), le parti islamiste, arrivant en tête aux élections pour l’Assemblée Constituante, personne n’avait prévu l’ampleur de ce succès. Et surtout, personne n’avait prévu une telle déroute pour les listes qui, se réclamant du « modernisme » tels le PDP et le Pôle Démocratique et Moderniste, s’étaient érigés en « rempart » contre l’islamisme… Comment expliquer ces résultats ? Premier constat : les chiffres. Les grandes tendances des résultats sont constatées partout dans des proportions relativement identiques, tant à l’intérieur de la Tunisie -dans les grandes villes comme dans les régions les plus reculées- que dans les votes à l’étranger. Deuxième constat : le religieux. L’ampleur du résultat d’Ennahdha ne peut pas être dissocié des bons résultats (du moins si on tient compte des prévisions) d’autres listes. Ceux du CPR et de Ettakatol/ FDTL qui tous deux ont toujours ménagé Ennahdha quand le PDP et le PDM en faisaient leur cible privilégiée. Mais il faut aussi classer dans la même veine les résultats surprenants d’une deuxième liste marquée comme « islamiste », celle d’ Hechmi Hamdi, ancien dissident d’Ennahdha, tête de liste d’Al Aridha Al Chaabia. Il se paie même le luxe de se classer devant Ennahdha dans la circonscription de Sidi Bouzid et deuxième à Kasserine, villes symboles de la révolution ! Propriétaire de Al-Mostakilla, chaîne de télévision émettant par satellite depuis Londres où il réside, l’homme a des moyens. Il y a quelques mois encore, Hechmi Hamdi ne cachait pas son admiration pour Leila Ben Ali ; sur sa télé il ventait ses mérites : « elle fait sa prière 5 fois par jour et son livre de chevet est le coran ». Au final son parti emporterait 25 sièges, même si des contestations sont encore pendantes en raison de suspiscion de financements « occultes » de sa campagne… On voit donc se dessiner un arc de forces politiques dont l’épicentre est Ennahdha mais qui n’est pas uniquement composé de partis faisant référence à la religion. Leurs traits commun : ils ne remettent pas en cause le cadre de l’économie libérale et ils étaient peu ou pas présents dans la phase révolutionnaire de décembre 2010/janvier 2011. Des caractéristiques qui les rendent « fréquentables » pour l’Europe et les Etats-Unis. En fait, ils bénéficient de leur réputation d’opposants réprimés par Ben Ali. Troisième constat : le langage. À la différence des « partis d’intellos » se réclamant de la modernité, les forces qui sortent en tête du scrutin ont su tenir un langage simple, populaire. On peut ne pas aimer ces méthodes souvent populistes, mais elles ont parlé au quotidien des citoyens. Bien plus que des concepts qui restent éloignés et abstraits… Hechmi Hamdi promet des soins gratuits et deux cents dinars (100 euros) pour chacun des 500.000 chômeurs du pays en contrepartie de jours de travail communautaire. C’est de la démagogie mais cela parle aux plus démunis. L’essentiel de la gauche radicale, elle, a mis les luttes sociales entre parenthèses pour se consacrer à la lutte électorale, désincarnée du quotidien, et a été incapable d’unir ses forces… Quatrième constat : les mecs. Malgré la règle de la parité totale pour la présentation des listes électorales, l’Assemblée constituante sera celle des hommes. Sur 1517 listes présentées, seulement 110 étaient menées par des femmes. A noter également que la moyenne d’âge chez les candidatEs est moins élevée que chez les hommes, Etant donné l’éparpillement, les femmes auront donc peu d’occasions de faire entendre leur voix. Paradoxe, c’est Ennahdha qui relève la moyenne grâce à ses élus en nombre suffisant dans chaque circonscription. L’Assemblée constituante sera néanmoins majoritairement masculine et agée à 95% de plus de 30 ans dans un pays qui compte 50% de femmes et 55% de moins de 30 ans. Cinquième constat : le fric. Même habitués aux campagnes coûteuses en Europe, on ne pouvait qu’être frappés par la démesure des moyens développés par certains partis. Tracts en surabondance, meetings et shows à l’américaine, caravanes de voitures « customisées », bus aux sonos gonflées, distributions de gadgets, de fleurs, d’autocollants, et de colis alimentaires dans les régions les plus pauvres, tout y est passé. La campagne officielle, relativement courte, a été précédée d’une déferlante de publicités sur toutes les chaînes de télévision, au point que les annonceurs commerciaux traditionnels se sont mis à « faire dans l’électoral » pour vendre leur camelote. Question flouze, Ennahdha avait déjà fait fort, dès fin avril : trois mois à peine après sa sortie de l’illégalité elle s’offrait un siège rutilant à Tunis, un bâtiment précédemment occupé par Tunisie Télécom, au loyer estimé à 20.000 dt mensuels (2). Mais d’où vient tout cet argent ? Visiblement ce n’est pas le financement public des partis (7500 dt -3800€- dont la deuxième moitié sera libérée sur présentation de pièces probantes…) qui permet de telles frasques ! Une hypothèse parmi tant d’autres : le monde des affaires recycle dans la « démocratie »(3) l’argent qu’il « concédait » précédemment aux mafieux qui gardaient les portes de son gigantesque casino… Et par ailleurs la Tunisie, de par sa position géostratégique est fort convoitée par des pays et des milieux influents… Tous les grands problèmes restent La victoire d’Ennahdha ferme une séquence, celle dans laquelle les classes dominantes ont mené une « contre-révolution démocratique » afin de se doter d’une alternative politique : moins encombrante et moins vorace que l’ex-dictateur en fuite, ayant une légitimité « populaire » et surtout l’aval des puissances impérialistes. Mais rien n’est joué. Le remembrement opéré ne règle aucun des grands problèmes qui ont conduit le peuple tunisien dans le tourbillon révolutionnaire. Au contraire même, il les rend plus aigus : comment le nouveau gouvernement, malgré sa confortable majorité, pourra t’il tenir les innombrables promesses que ses leaders ont faites ? Les bailleurs de fonds, les puissances étrangères et les dépeceurs qui rodent autour de l’économie Tunisienne vont réclamer des « retour sur investissement (3)» qui se traduiront inévitablement par plus de disparités régionales, plus de précarité, plus de pauvreté… Et il ne suffira plus de répondre « ce n’est pas le moment de… » Les luttes sociales qui n’ont pas cessé depuis décembre 2010, même si elles sont fort éparpillées, pourraient reprendre de plus belle. Au lendemain des élections, le Président du bureau politique d’Ennahdha déclarait « Si la Constituante n’honore pas ses engagements le peuple y répondra par le slogan ‘ Dégage !’». Son parti et le gouvernement qu’il va former pourraient en faire les frais… Au sein de l’UGTT, qui tient un congrès crucial en décembre, les militants de gauche doivent se doter d’un objectif commun : la faire rompre de manière radicale avec la politique de « collaboration » avec le (nouveau) gouvernement et retrouver ses réflexes de classe. Appuyer résolument les luttes auxquelles la bureaucratie avait mis une sourdine pendant la campagne pour la Constituante. Tracer des convergences entre les travailleurs pour améliorer leurs conditions de travail et les jeunes chômeurs pour leur garantir une protection sociale digne. (1) Pour ne pas alourdir ce texte limitons-nous aux sigles des partis et reportons-nous au dossier « Qui sont les (nombreux) partis politiques tunisiens » sur le site Tunisie Libre de Rue 89 – http://blogs.rue89.com/tunisie-libre/2011/09/06/qui-sont-les-nombreux-partis-politiques-tunisiens-220493 (2) 100000 dinars pour connecter 26 sites d’Ennahdha à la fibre optique ? http://hazemksouri.blogspot.com/2011/05/100000-dinars-pour-connecter-26-sites.html (3) En référence à l’appel des milieux d’affaires « Invest in democracy »… (www.investindemocracy.net/ ) Source : « NPA » Le 01-11-2011 Lien : http://www.npa2009.org/content/tunisie-que-dire-que-faire  

Tunisie – Elections – Sidi Bouzid: Ghannouchi, entre Budget de l’Etat et Beitmel El mouslimine


 

L’Histoire serait-elle un éternel recommencement? C’est du moins ce qu’on dit. La similitude des comportements des leaders qui se sont succédé à la tête de la Tunisie est édifiante à ce sujet.

Il y a plus d’un demi-siècle quand le leader Bourguiba avait destitué le Bey et s’était emparé du pouvoir, la première chose qu’il avait commencé par faire, c’était de récompenser tous ceux qui l’ont aidé à accéder à la magistrature suprême.A celui-ci, il offrait un hôtel, celui-là une ferme, tel autre, des terres domaniales. D’autres s’étaient vus octroyés de juteuses autorisations pour exercer divers commerces et autres activités fort rentables… Les premières fortunes, après l’indépendance, ont toutes bénéficié de ce coup de pouce présidentiel.

Lui succédant, Ben Ali a fait pire. En dictateur absolu, il avait exploité le pays comme si c’était un legs parental. Sa démarche était clientéliste. Il était très généreux vis-à-vis de ses proches et collaborateurs (policiers, hauts cadres, juges, notables du parti, directeurs de journaux…).

Ces derniers, viscéralement cupides, s’étaient grassement servis et s’étaient appropriés, avec la complicité d’une administration gérée par des ministres benalistes, tous les biens –ou presque- du pays. Ils ont envahi toutes les activités lucratives. Rien ne semblait assez pour assouvir leur avidité. Ils se croyaient éternels, jusqu’à l’avènement de la révolution du 14 janvier, et son corollaire la restitution partielle des biens spoliés.

Faut-il jubiler pour autant et penser que ces dérapages relèvent du passé et qu’avec la révolution l’Etat de droit et des institutions pointe, désormais, à l’horizon? Ceux qui se hasarderont à le croire se trompent énormément.

Car, le pouvoir a cette faculté de changer les leaders. Ceux-ci grisés par la puissance qu’il leur donne et excités par l’appui que leur apportent des communautés de mauvais aloi plus courtisanes que partisanes, ont malheureusement cette fâcheuse tendance à migrer, très vite, vers l’autoritarisme et sa conséquence naturelle: les abus.

Rached Ghannouchi, leader historique du parti Ennahdha qui a remporté, le 23 Octobre 2011, les élections de l’Assemblée constituante, échapperait-il à cette règle? Les premiers signes ne sont pas encourageants. Il n’a même pas attendu que son parti forme un gouvernement pour se permettre de promettre monts et merveilles à d’importants pans de la société tunisienne.

Ainsi, sans avoir aucune fonction officielle, mais apparemment soucieux de gagner la sympathie de la région de Sidi Bouzid où des actes de rébellion -injustifiés et condamnables en cette période de démocratie- ont eu lieu, le «Cheikh» -comme certains l’appellent- n’a trouvé mieux que de promettre aux Bouzidis d’importants fonds devant les aider, avant les autres régions, à transcender la précarité de leur vie.

La promesse a fait mouche à Sidi Bouzid. Le samedi 29 octobre, le journal de 20 heures d’El Watanya a diffusé une intervention d’un Bouzidi qui a déclaré que «son bled» a pris acte des promesses de Rached Ghannouchi et que la rébellion n’y est plus justifiée.

La grande question qui se pose dès lors, c’est dans quelle «tirelire» Rached Ghannouchi va puiser les fonds pour satisfaire cette région: est-ce dans le budget de l’Etat, est-ce dans son propre compte bancaire ou est-ce dans Beitmel EL mouslimine»?

Si par hasard, il confond entre les trois tirelires, nous rappelons au Cheikh que l’affectation de fonds budgétaires est votée au Parlement et qu’un Etat moderne doit veiller à la bonne gestion des deniers publics et éviter toute improvisation dans leur répartition.

Le modèle kleptocrate de Ben Ali qui gouvernait le pays sans respect des engagements du budget et selon ses humeurs n’a plus droit de cité en Tunisie.

Pour revenir à la promesse faite aux Bouzidis, à notre connaissance, en matière de sous-développement, c’est la région de Kasserine qui détient ce triste palmarès et que le ministère de Développement régional a mis au point des critères objectifs pour déterminer avec précision le retard développemental des régions de l’intérieur (taux de pauvreté, disponibilité de l’infrastructure, chômage, particulièrement des diplômés…).

Conséquence: la promesse de Rached Ghannouchi n’engage que sa propre personne et son parti qui, pour mémoire, n’a obtenu que 40,47% des suffrages exprimés sur un total d’électeurs inscrits de 3,8 millions, sachant que le corps électoral en Tunisie est estimé à environ 8 millions dont 4,2 millions d’électeurs n’ont pas voté. C’est pour dire qu’Ennahdha est bien loin de représenter l’écrasante majorité du peuple….

Source: “wmc” Le 01-11-2011

Lien: http://www.webmanagercenter.com/management/article-112200-tunisie-elections-sidi-bouzid-ghannouchi-entre-budget-de-l-etat-et-beitmel-el-mouslimine


Tunisie. Ben Jâafar n’est pas surpris par le retour des Rcdistes


 

Dr Mustapha Ben Jâafar, secrétaire général d’Ettakatol, semble ne pas être très surpris de l’existence des listes du Rcd dissous sur l’échiquier de la constituante.

Le secrétaire général d’Ettakatol a indiqué que, lors de ses meetings, il a toujours prévenu les Tunisiens contre la possibilité de voir émerger d’autres forces de l’ancien régime. «Alors qu’on se tirait dessus à propos de l’identité et autres sujets, c’est normal de laisser une brèche pour que des forces de l’ancien régime profitent et s’introduisent dans la société et gagnent des voix par tous les moyens. Ceci, nous l’avons vu dans d’autres expériences dans le monde. Il suffit de voir ce qui s’est passé en Europe de l’Est et en Amérique latine et vous avez la réponse. Il y a des forces de l’ancien système qui croient en un éventuel retour de Ben Ali dans le prochain vol en provenance de l’Arabie saoudite. Nous ne connaissons pas ce réseau dormant qui s’est réveillé d’un seul coup.

Nous ne connaissons pas ces gens-là, ni d’où ils viennent, ni leur programme», a-t-il répondu à une question lors de la conférence de presse, mardi à son QG, au 9 rue de Madrid à Tunis.

A aucun moment, M. Ben Jâafar n’a cité le nom de la liste Al Âridha parrainée par Hachemi Hamdi qui a fait sa campagne électorale à partir de sa propre télévision privée Al Mostaqilla émettant de Londres et que l’on soupçonne d’être le cheval de Troie des Rcdistes et ex-partisan de Ben Ali.

Hachemi Hamdi a incité les habitants de Sidi Bouzid à semer des troubles dans leur ville juste après l’annonce, jeudi dernier, par l’Isie de l’invalidation de 6 listes d’Al Âridha qui ont enfreint la loi. A chaud, et effrayé par le résultat de ses harangues télévisuelles, il a déclaré sur les ondes d’une radio tunisienne privée qu’il retirait toutes ses listes (19 sièges).

Le lendemain et après avoir mis le feu dans sa ville natale (et berceau de la révolution), il est revenu sur ses propos sur le plateau d’une chaîne de télévision privée et a demandé pardon aux Tunisiens.

Source: “Kapitalis” Le 01-11-2011

Lien: http://www.kapitalis.com/fokus/62-national/6642-tunisie-ben-jaafar-nest-pas-surpris-par-le-retour-des-rcdistes.html


Tunisie: Standard & Poor’s confirme la note BBB- après les élections


 

L’agence de notation financière Standard and Poor’s (S&P) a annoncé mardi que les résultats de l’élection d’une assemblée constituante en Tunisie n’avaient aucun impact sur la note du pays, qui reste à BBB-, avec une perspective négative. Le parti islamiste Ennahda est arrivé à en tête de ces élections et obtient 90 sièges avec 41,47% des suffrages dans l’assemblée constituante de 217 élus. Il devance le Congrès pour la République (CPR, gauche nationaliste) avec 30 sièges (13,82%) et Ettakatol (gauche) avec 21 sièges (9,68%). L’assemblée constituante est chargée de rédiger une nouvelle constitution pour le pays. Elle devra s’atteler prioritairement à la formation d’un nouvel exécutif. L’agence de notation américaine souligne toutefois que « la composition du nouveau gouvernement n’est pas, en elle-même, un facteur qui influe sur la note ». S&P dit plutôt se concentrer sur la manière dont le nouveau gouvernement va encourager la reprise économique, par des mesures de moyen terme et des réformes structurelles. L’agence de notation avait annoncé le 28 juillet avoir abaissé à « négative », contre « stable », la perspective de la dette de la Tunisie, après avoir enlevé un cran à la note le 16 mars, deux mois après la chute du président Ben Ali.

Source: “Les Echos” Le01-11-2011

Lien: http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/afp_00394397-tunisie-standard-poor-s-confirme-la-note-bbb-apres-les-elections-242230.php


Tunisie: les Municipales 2012 ont déjà démarré en marge de la constituante !


Par Farouk Ben Ammar, Ph.D

D’ores et déjà ils ont les charges de conseillers municipaux, bien que provisoires, parfois suite à de louches surenchères et controverses, acquérant ainsi un simulacre de légitimité plus ou moins consensuelle. Mais, citoyenneté oblige, nous les soutenons, malgré tout, dans l’accomplissement de leur mission aussi provisoire soit-elle : La page est tournée. L’intérêt général prime ! Au début, les chantiers, lancés en fanfare, n’ont pas manqué : Revalorisations salariales, régularisations de situations administratives, etc.…qu’à cela ne tienne, les conseillers ont fait des concessions et accepté des compromis pour un retour à la normale. Mais avec le temps, les conseillers se sont trouvés en train de soliloquer et de ruminer leurs propres idées, alors que pointent à l’horizon d’autres prétendants, de tout acabit, aux tant convoités sièges aux conseils municipaux. Le temps d’une brève période de calme relatif et négocié, et à défaut de la mise en œuvre d’un plan de communication ciblé et ciblant, un flou entoura leurs activités permettant toutes les supputations. Ainsi, un fossé s’est creusé entre les conseils municipaux et la population qui commence à déchanter. Certains « Comité Locaux de Sauvegarde de la Révolution », qui les ont pratiquement placés, ont également exprimé leur désarroi à leur égard par des « Mises en Demeure » ! Dans un sursaut de bon sens, et afin de rétablir les canaux de communication, on a récemment eu vent, que certains conseils seraient entrain de noyauter les quartiers de leurs communes en exhortant les habitants à créer des « comités de quartiers » (lijane Al ahya’a). Initiative louable, je le concède ! COMITES DE QUARTIER OU COMITES ÉLECTORAUX ? L’œil déjà rivé sur les imminentes élections municipales de 2012, les conseils provisoires devaient réagir avant les élections de la constituante, des élections qui sont, par ailleurs, un saut dans l’inconnu pour une bonne moitié des électeurs encore indécis dans un espace politique encombré par les partis et bigarré de couleurs à en avoir la berlue : heureux celui qui est Daltonien ! Partant de ce constat, les « Comités de Quartier », avec toute la bonne foi qui anime la majorité de leurs membres, pourraient servir aussi, dans leur élan et franc enthousiasme, pour la construction, en catimini, d’un socle électoral pour le compte et sous l’impulsion de quelques conseillers en poste, pour leur baliser le terrain, encore bourbeux, des premières élections municipales démocratiques de l’histoire de leurs communes. Selon des sources fiables, certains conseillers ne comptent pas laisser le siège qu’ils occupent dans cette période transitoire à d’autres prétendants de quelque mouvance que ce soit voire des indépendants. Un comportement tout à fait naturel pour des personnes ayant vécu de rares expériences démocratiques, triste et patent résultat de plus de cinq décennies de dictature, de langue de bois et de répression. En effet, dans la grande mêlée des campagnes électorales pour la constituante, certains conseillers ont estimé que leurs campagnes propagandistes passeraient inaperçues. A telle enseigne, à la fin de leur mandat provisoire, ils accroîtraient leurs chances d’être élus, grâce aux activités et l’effervescence des « Comités de Quartier », et probablement à l’insu de ces derniers, car certains sont déjà infiltrés par leur affidés desquels on connaît l’appartenance et le credo : « …on prend maintenant, on légitime après… » Ces agissements illicites qui abuseraient de sa confiance ne peuvent être cautionnés par le citoyen. Grâce à dieu, cette grille de lecture ne s’applique pas à toutes les communes du territoire national. Pour ne pas être en reste, j’ai décidé de rejoindre le comité de quartier duquel je dépends géographiquement. Sage décision que je ne regrette pas : J’y ai rencontré d’honnêtes citoyens qui n’aspirent qu’à sincèrement servir leur quartier : A priori, un bel exemple de l’action citoyenne, un authentique exercice d’une démocratie qui se veut directe. En effet en tant que citoyen à part entière, j’ai choisi d’oeuvrer, dans le cadre du comité de mon quartier, pour le bien de ma communauté, jusqu’à confirmation ou infirmation du bien-fondé des allégations avancées et largement partagées par des citoyens avec lesquels j’ai eu l’opportunité de discuter. Par les temps qui courent, critiquer sans participer est du dernier malhonnête, et on accuse celui qui ne se coule pas au moule commun, de contre-révolutionnaire et de négativiste. Nul ne veut être taxé de tels termes, qui investissent déjà la geste journalistique. UNE MANIPULATION DE LA DEMOCRATIE DES RUES Le conseil municipal, d’essence apolitique, doit avoir compétence en matières technique, économique et de gestion ou les décisions sont prises par consensus non par oukase. Les communes n’ont nul besoin de pédants populaires et populistes. Quelques conseillers provisoires, essayent, subrepticement, de se bâtir une assise populaire faisant feu de tout bois, pour accroître leurs chances de demeurer en poste à l’issue des prochaines élections municipales. Du reste, les « Comités de Quartier » s’ils sont intelligemment manipulés de l’intérieur, pourraient faire guise de comités de campagne électorale. Une dangereuse manipulation de la démocratie des rues ! Lesdits comités se réunissent régulièrement pour solutionner les problèmes de leurs quartiers : Hygiène et Propreté, Circulation et Voiries Publiques, Sécurité etc. pour les transmettre, sous forme de rapport, à la municipalité qui se dit à l’écoute de leurs doléances. Mais, il y a loin de la coupe aux lèvres, la municipalité entend, mais n’écoute pas ! Un vieil adage, quelque peu misogyne, illustre éloquemment cette situation : «… demandez à la femme son avis, mais ne suivez point ses conseils… ». Mais ne dit-on pas aussi «…gare à la vindicte de la femme qui se sent trahie… » Au demeurant, si toutefois les élections de la constituante tournent au bide, Dieu nous en préserve, les municipales de 2012 seraient, de facto, torpillées en vol et conséquemment le maintien des conseils provisoires en place ! Mais loin de là, les élections, bien que entachées de quelques abus accessoires, ont été menées dans la transparence, un exercice démocratique bien réussi ! DES ADVERSAIRES AYANT UNE LONGUEUR D’AVANCE De part la nature de ses activités, la municipalité traite directement avec les citoyens de toutes les strates, disposant ainsi d’une impressionnante force de pénétration, pouvant faire de grosses vagues aux élections, une force vraisemblablement confortée par les « Comités de Quartier ». Désormais, les nouveaux candidats, en particulier les Indépendants, seraient amenés à faire face à des adversaires déjà tapis dans des réservoirs institutionnels d’où il ne serait pas aisé de les déloger, puisqu’au niveau médiatique, ils les devancent largement sur le terrain qui leur est déjà partiellement acquis ! Heureux ceux qui ont des partis politiques influents derrière eux, qui devraient, par « courtoisie démocratique et politique » laisser le terrain libre aux sits indépendants ! Bien avant son lancement, la course électorale pour les municipales se trouve désormais déloyale et déséquilibrée. Par souci d’équité, il serait juste que soit déchu de son droit de se présenter aux élections municipales 2012, tout conseiller provisoire soupçonné d’avoir abusé, médiatiquement, de sa position actuelle. LE TUNISIEN NE PEUT ETRE EU A L’USURE Je n’invites guère le lecteur à s’extasier à bon droit devant pareille analyse, qui n’est peut-être pas la meilleure, …l’erreur est humaine…, mais je l’exhorte à être lucide et d’agir en tant que citoyen à qui on doit rendre compte et qui ne peut se prêter à des jeux démocratiquement macabres, et à bon entendant demi-mot. Le tunisien ne peut plus être eu à l’usure, il est alerte, socialement intelligent, et en perpétuel état d’éveil intellectuel pour assimiler les grands enjeux d’une démocratie naissante et défaire les tristes desseins d’une petite minorité qui pourrait manipuler cette démocratie, avec plus ou moins de mæstria, pour servir ses propres intérêts et se coiffer du laurier d’une gloire que le peuple a remporté par sa bravoure, sa persévérance et son sang qui n’a pas encore séché même sous les rayons encore brûlants de l’astre du jour !

Source : « Espace Manager » Le 01-11-2011

Lien : http://www.espacemanager.com/chroniques/tunisie-les-municipales-2012-ont-deja-demarre-en-marge-de-la-constituante.html

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