Tourmagazine:  Djerba : Karthago           Airlines transportera les pèlerins de la Ghriba            Le Temps : Rétrospective d’un drame           La Presse : Drame du gala «Star Academy» à Sfax: La fête gâchée           La Presse: Un mouvement de panique, puis le           drame            Yassin Temlali :  «Je ne partirai pas», de l’écrivain tunisien           Taoufik Ben Brik           A.T.F/F.T.C.R: Communiqué           Tarek Ben Hiba: Pour qu’un autre monde soit encore possible il faut           battre Sarkozy pas une voix ne doit manquer           Chokri Hamrouni : Présidentielles 2007 : une           finale à trois !
 
  
  
           
 
Djerba : Karthago Airlines transportera les pèlerins de la Ghriba
 
  
Pelerinage de la Ghriba à Djerba du 2 au 5 mai 2007
La compagnie               Tunisienne Karthago Airlines a mobilisé quasiment toute sa flotte               pour transporter les pèlerins de confessions juives, grâce à un               véritable pont aérien dressé entre Paris Orly et l’île de Djerba               en Tunisie, qui accueille comme chaque année le traditionnel               pèlerinage de La Ghriba. Ce rite à la fois religieux et festif se               déroule actuellement et jusqu’au 5 mai prochain.
 Ils viendront des quatre coins                     du monde dont 2 000 pèlerins Israéliens accompagnés de la                     fameuse chorale d’enfants de Jérusalem, qui transiteront par                     Paris, car les autorités Israéliennes n’ont pas encore                     autorisé le transporteur Tunisien à effectuer des vols                     directs Tel Aviv – Djerba.                                           « Pour un record d’affluence s’en est un » nous dira Pérez                     Trabelsi le président de la synagogue et de la communauté                     juive de Djerba. Car depuis les événements tragiques du 11                     Avril 2002, et la tension dans les territoires palestiniens,                     les pèlerins étaient beaucoup moins nombreux qu’en 2 000 où                     on comptait alors 8 000 fidèles.                                           Depuis, les temps ont changé et La Ghriba a retrouvé petit à                     petit son lustre d’antan. Ce site est un lieu important de                     pèlerinage où les fidèles de confessions juives viennent                     chaque année rendre hommage au grand maître talmudique                     Shimon Bar Yashai qui y vécu il y a 4 000 ans, mais aussi                     l’éminent rabbin kabbaliste Rabbi Meyer Baal Nich homme de                     miracles, à qui les juifs d’Afrique du nord attribuent l’un                     des commentaires du Zohar -le livre des splendeurs- l’un des                     grands ouvrages de la mystique juive. Le site de la                     synagogue La Ghriba qui date de 586 av. J-C et le sanctuaire                     contiendraient l’une des plus anciennes Torahs au monde,                     avec ses cylindres d’argent.  
 
 
 
                 
 Dans un climat serein                                           Il existe à Djerba 11 synagogues et prés de 1 000 juifs                     vivent dans ce qu’on appelle la “Hara“ qui veut dire petit                     village. Les habitants de l’île de Djerba de confession                     juive organisent tous les ans lors d’une hilloula (grande                     fête) une cérémonie dans laquelle les femmes viennent                     particulièrement prier pour leur fertilité et celle de leur                     descendants.                                           Aujourd’hui, la communauté juive de Djerba vit en parfaite                     harmonie avec leurs concitoyens musulmans malgré un climat                     pesant suite aux séries d’attentas qui ont secoué la région                     notamment celles de Casablanca et d’Alger.                                           D’ailleurs, les autorités Tunisiennes ont mis en place un                     important dispositif de sécurité pour permettre à tous ces                     fidèles de pratiquer leurs rites et traditions dans le                     respect de leur culte et en toute quiétude.  
 
 
 
                 
 La population des juifs de                     Tunisie est évaluée actuellement à environ 3 000 qui                     résident principalement à Djerba et à Tunis. Ils constituent                     à Djerba l’une des plus anciennes colonies juives au monde                     ayant toujours vécu en symbiose avec les Tunisiens musulmans                     dont ils ont du reste la nationalité.                                           « Quelque soit le nombre de pèlerins qui feront le                     déplacement, le pèlerinage de La Ghriba restera un symbole                     de paix, de tolérance et de dialogue » estime Pérez                     Trabelsi.  
 
 
 
 
 
 
  
 Les événements tragiques qui viennent           d’endeuiller la ville de Sfax se sont soldés par un bilan très lourd :           07 morts et 32 blessés dont certains seraient dans un état critique.           Le recoupement de témoignages permet d’imputer le drame à la mauvaise           organisation.           Selon des témoignages concordants, la fête avait commencé trop tôt et           plus précisément vers le coup de 20 h 53 mn. A ce moment-là, le           théâtre de plein-air de Sidi Mansour  était déjà à la limite de sa           capacité d’accueil, estimée à 9000 places, alors qu’une marée de gens,           estimée à quelque sept mille personnes, dont bon nombre était en           possession de leur billet,n’avait pu accéder à l’enceinte de l’espace.                       Pourtant, rien ne présageait une telle catastrophe. En effet, la fête           débuta dans une ambiance de liesse. Le public était quasiment sous le           charme, voire pris de délire  lorsque le groupe des vedettes entonna           «  Jina Nghanni » avant de conquérir les cœurs avec la chanson :«            Messinakoum y a Ahl Eddar ». La foule compacte allait par la suite           vibrer au son d’une chanson d’Assala Nasri, interprétée par la jeune           irakienne Chadha qui céda les micros au trio Maroua, Thina et Saly           lesquelles interprétèrent une chanson empruntée au répertoire de Nancy           «  Y a tabtab » avant de céder la place à leur tour au duo Ahmed et           Carlo qui n’eurent pas le temps de finir leur spectacle à cause des           événements tragiques sus-mentionnés.
 Il serait utile de préciser que le           désordre et l’anarchie sont à l’origine de la tragédie avaient déjà            commencé vers le coup de 21 h10 mn , lorsque le trio Maroua, Thina et           Saly donnaient leur représentation, pour aboutir à ce qui allait être           le comble de l’horreur.
 En effet, pendant que la foule très dense           estimée à plus de 9000 personnes suivait le spectacle, une marée           humaine estimée à quelque 7000 ou 8000 personnes dont bon nombre était           muni de son billet restait dehors faute de places. Déjà à bout de           patience en raison du long bouchon et de la longue attente car           l’entrée se faisait par une seule porte , pour  canaliser le flot de           spectateurs, le public, déjà dépité de ne pas être de la fête a vite           fait d’enfoncer une deuxième porte pour se ruer en masse sur les           gradins. La bousculade monstre qui s’ensuivit allait être fatale,           provoquant à son tour une dégringolade massive. Les corps allaient se           précipiter dans une confusion totale donnant lieu à un spectacle de           cauchemar. La scène faite de corps piétinés baignant dans des mares de           sang, de sacs et de chaussures éparpillés, de corps inertes était pour           le moins insoutenable. « C’était l’épouvante au vrai sens du terme »,           racontent unanimes nos témoins. En dépit des efforts fournis par les           sauveteurs dépêchés sur les lieux, 6 personnes dont 4  jeunes filles,           une femme d’une trentaine d’années et un garçon d’une douzaine           d’années sont décédées sur le coup, alors que deux autres allaient           succomber à leurs blessures sur le chemin de l’hôpital. « Le garçon           dont j’ai su plus tard qu’il fêtait ce soir-là son douzième           anniversaire  était défiguré, complètement méconnaissable. Il avait,           paraît-il, les cervicales rompues car sa tête pendait lamentablement           », précise une jeune fille qui avait frôlé la catastrophe : « J’ai eu           une chance inouïe parce que j’avais été miraculeusement inspirée de me           déplacer de sorte à éviter d’être sur la trajectoire du flot déversé           par la porte enfoncée », ajoute-t-elle.
 Aux dernières nouvelles, le nombre de           personnes décédées s’élève à sept, et le nombre de blessés est de 31           dont 16 suivent encore des soins à l’hôpital  alors que les 16 autres           ont été autorisés à regagner leur domicile. Les personnes retenues au           CHU Habib Bourguiba sont admises dans les services de réanimation de           chirurgie générale et de chirurgie maxillo-faciale. D’autres blessés           ont été acheminés vers des cliniques privées. Concernant les 16           personnes hospitalisées, M. Mustapha Harabi, directeur régional de la           Santé Publique précise : « l’état de ces malades n’inspire aucune           inquiétude à l’exception de trois patients dont une personne âgée,           dont l’état sans être critique, nécessite une hospitalisation plus           prolongée».           Fortement secouées et encore sous le choc, les personnes présentes la           nuit du drame pointent un doigt accusateur à l’organisation. Elles           estiment que les dispositions prises n’étaient pas à la hauteur de           l’événement. On déplorerait même certains accidents de la circulation           qui seraient à l’origine de blessures plus ou moins graves. Certains           témoins font également état de scènes déplorables de vols à la tire et           d’autres actes immoraux tel le jet de canettes de bière. Mais ce qui           est sûr, c’est que les accès au théâtre de plein-air demeurent           insuffisants et gagneraient à être multipliés car tous les témoins           s’accordent à dire que l’encombrement et les embouteillages suite aux           événements tragiques ont contribué à aggraver la situation qui était           déjà complexe.
 La visite, sur instruction du Président de           la République,           respectivement, des ministres de l’Intérieur et du Développement Local           et de la Santé Publique a été appréciée à sa juste valeur par les           citoyens, sachant qu’une enquête a été ordonnée pour jeter toute la           lumière sur les causes du drame.           Taieb LAJILI                      (Source           : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 2 mai 2007)             
 Drame du           gala «Star Academy» à Sfax           
La fête gâchée
   
 • 7 victimes dans la bousculade et           32 blessés
 La Presse — Les fans de la Star Academy —           et ils étaient par milliers qui avaient pris d’assaut, lundi soir, les           travées du théâtre de plein air de Sidi Mansour, à Sfax — ne pouvaient           prévoir ce qui les attendait dès l’entame du spectacle.
 L’ambiance était, en effet, des plus           joviales et les stars, celles qu’elles avaient appris à aimer voire à           aduler depuis des mois, à travers les retransmissions en direct de           leurs galas, étaient là sur scène, en chair et en os, avec en prime un           temps idéal pour un spectacle en plein air. Ça sonnait bien le           printemps pour tous ces jeunes, âgés de 12 à 30 ans, avides de           défoulement et de communion, d’autant que dès l’entame de la soirée,           la chanson bien appréciée : Jina N’ghanni, suivie de celle :           Messaynakoum ya Ahl Eddar ont électrisé l’ambiance.
 Toutes deux ont été reprises en chœur par           toute l’assistance en délire.
 Puis, la star irakienne, Ghada a           interprété la chanson à succès d’Assala Nasri Akhtar min elli ana           nehlem bik, suivie aussitôt du trio Maroua, Thyna et Saly qui a, à son           tour, charmé l’assistance par la non moins chanson en vogue de Nancy           Ajram Ya tab tab…
 Ce fut dès lors le déclenchement des           bousculades. Le public — billets en main, mais qui n’avait pas pu           avoir accès au théâtre — a forcé l’une des portes, restée étrangement           fermée, et a pris d’assaut les entrées, avec l’espoir de goûter aussi           aux délices du spectacle.           La confusion qui s’ensuivit fut fatale pour certains parmi les           présents. Le service d’ordre, dépassé par la violence de l’irruption           des contestataires ne put qu’assister impuissant aux événements           dramatiques qui gâchèrent la fête.
 Des corps de jeunes de 12, 16, 19 ans ont           été trouvés ensuite à même le sol, gisant dans leur sang, les visages           défigurés…           Parmi les victimes au nombre de sept, on relève la défunte, Nadia Ben           Salah, une étudiante en première année, Saloua Jarraya, étudiante           aussi en 2e année supérieure. Le jeune Saddoud, âgé de 12 ans, a connu           le même sort, lui qui avait reçu pour cadeau ce jour là, qui           coïncidait avec son anniversaire, un billet d’accès au spectacle.           Quelle tristesse ?
 La jeune Maroua, âgée de 16 ans, n’a point           été épargnée par le drame, elle qui avait perdu il y a quelques mois           son père. Sa mère était inconsolable en apprenant la pénible nouvelle.           Sfax, plongée lundi soir dans la tragédie, a vécu dans la tourmente           des heures durant que seule la sollicitude du Chef de l’Etat a           atténuée.           Les visites, que les deux ministres de l’Intérieur et du Développement           local et de la Santé publique ont rendues sur instructions du           Président Ben Ali, au chevet des blessés, et ils sont au nombre de 32           selon le directeur régional de la santé, Mustapha Harrabi, ainsi           qu’aux familles des victimes, ont apporté du baume au cœur de tous           ceux que le mauvais sort n’a pas épargné en cette nuit, censée être           celle de la communion. Le message transmis par le Chef l’Etat a été en           effet apprécié à sa juste valeur, d’autant plus que la diligence des           services de secours a été bien au niveau des attentes.
 Rachid AYADI           (Source : « La Presse » (Quotidien –           Tunis), le 2 mai 2007)        
                     
|  Dans les couloirs des                 urgences de l’hôpital de Sfax, des témoins racontent | 
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Un mouvement de panique, puis le                 drame | 
|  •              Des               membres des familles des victimes, des amis et autres témoins               racontent le drame  •              Bilan :               7 morts et 32 blessés dont 3 grièvement | 
|  La Presse —  La fête de la               Star’ac 4 s’est transformée, lundi soir, en une tragédie pour de               nombreuses familles sfaxiennes. Le bilan est lourd : 7 morts (6               filles et un garçon) et 32 blessés dont 3 dans un état grave.  Le gala commence vers               20h45. Une porte du théâtre de plein air de Sidi Mansour est               encore ouverte et de jeunes spectateurs retardataires continuent à               arriver à 21h00. Et jusque-là tout va bien. Les jeunes stars               défilent l’une après l’autre. Les spectateurs en délire crient,               sautillent et dansent. Soudain, une bousculade a, alors,eu lieu               parmi le flux des jeunes spectateurs sur les gradins du côté droit               du théâtre qui, selon des témoins présents, est surchargé. Les               spectateurs qui occupent les places d’en haut chutent sur les               autres en bas qui se mettent à fuir. La panique est générale et               indescriptible. Et c’est le drame…  Fatma Dahmen, 17 ans, a               assisté au gala avec sa cousine Rania et des amies. Heureusement               pour elles, elles se trouvaient dans les places au milieu du               théâtre: «Le nombre de spectateurs était,               franchement et à vue d’œil,               supérieur à la capacité d’accueil du théâtre. J’ai assisté au gala               de l’année dernière, mais cette fois-ci c’est différent. Dans               chaque espace, devant être normalement occupé par une seule               personne, on en trouvait deux. Les choses sont allées trop vite,               une grande agitation, des bousculades, des chutes et des cris de               détresse provenant de ce fameux côté droit. Une catastrophe dont               on ne revient pas».  Maha Chelli, une               adolescente de 14 ans, a indiqué:«Il y avait trop de monde dans               les gradins. On se bouscule et on crie. Une grande bousculade a eu               lieu. Les agents de la Protection civile arrivent, dans les 15               minutes ayant suivi le drame, pour secourir les spectateurs. Et ce               n’est que vers 22h00 qu’on annonce l’annulation du gala».  Refka Mellouli, 25 ans,               pleure son amie intime Nada, âgée de 21 ans et étudiante à l’IHEC.               Nada est l’une des victimes décédées lors de la bousculade au               théâtre de Sidi Mansour.«J’ai appris la terrible nouvelle de la               mort de mon amie Nada ce matin. Je n’arrive pas encore à réaliser               ce qui s’est passé. C’est horrible. J’ai essayé de téléphoner à sa               mère et son père. Je n’arrive pas à les joindre», précise               Refka.   Dans un couloir des               urgences, Dalel Chaâri, 17 ans,est installée sur une banquette. «Suite               à cette bousculade, j’ai une jambe fracturée. On se précipitait               dans tous les sens. C’était la grande panique, l’essentiel pour               nous était de fuir la grande catastrophe qu’on voyait se profiler               à l’horizon. J’ai fait, alors, une chute en plein milieu d’une               foule hystérique. Et au vu de ce qui s’est passé, je m’estime               chanceuse de m’en être sortie à si bon compte».    Son frère, qui s’occupe               d’elle, précise à son tour : «Cette               tragédie est, à mon avis, le résultat du manque d’organisation et               du grand désordre régnant sur les lieux. Si on y ajoute le nombre               très élevé de spectateurs dépassant la capacité du théâtre, le               risque d’une pareille catastrophe n’était pas à écarter. Il faudra               en tirer les enseignements qu’il faut…».     Samira HAMROUNI   (Source                 : « La Presse » (Quotidien – Tunis), le 2 mai 2007)   | 
 
 
Premiers vols directs           Tunisair entre Tunis et Dubaï à partir de mercredi
            
  AFP, mardi 1 mai 2007            TUNIS – Les premiers vols directs Tunis-Dubaï seront effectués           mercredi par la compagnie nationale Tunisair, a annoncé mardi l’agence           officielle Tunis Afrique Presse (TAP).                         Tunisair, qui assurera quatre vols quotidiens directs au départ de           l’aéroport international Tunis-Carthage, est le seul transporteur           assurant des vols directs (aller-retour) avec la capitale émiratie.                                La compagnie mettra en oeuvre à cet effet un nouvel Airbus A-319           réservé aux vols long courrier, faisant ainsi gagner à ses passagers           deux heures de vol, en plus d’une heure d’escale à Beyrouth. 
           
 Un guide           iconoclaste du «vrai Tunis»            
«Je ne partirai pas», de           l’écrivain tunisien Taoufik Ben Brik
   
 Yassin Temlali                        «Je ne partirai pas!» Taoufik Ben Brik lance, dans son dernier           ouvrage paru récemment à Alger, un énième défi au régime tunisien.           Depuis sa grève de la faim en 2000 contre l’arbitraire policier, une           main discrète le pousse fermement vers les portes de l’exil. Mais à «ces           villes hostiles, à ces pierres tombales» que sont Paris ou Le Caire,           il préfère Tunis, son Tunis particulier. Et bien qu’il s’y sente «comme           un parrain dans une prison sicilienne», il n’a aucune envie de           s’expatrier.                       «Je ne partirai pas » n’est pas pour autant un pamphlet. C’est un           guide touristique iconoclaste. Tunis s’y écrit par bribes, en de           courts chapitres qui sont autant de scènes de la vie quotidienne et de           rêves éveillés que suscitent les noms des rues, des restaurants, des           tripots et des mets. La vieille ville cesse d’être une carte postale.           Elle fleure certes le jasmin mais elle empeste aussi les «intestins de           mouton», ce plat traditionnel, exquis et malodorant, qu’on déguste une           pince à linge sur les narines en guise de masque à gaz.                       Dans le beau Sidi Bou Said, on boit du mauvais Mornag et, dans les           vapeurs de l’alcool, on lit des romans décadents et on blasphème. Les           nouveaux quartiers pauvres, sur les murs desquels on s’étonnerait de           ne pas voir affichées des consignes de sécurité, ont leur vie secrète.           Il suffit pour sentir leur poésie déliquescente de les arpenter avec           l’audace forcée du journaliste. Leurs légendes, nées du néant de           l’anarchie urbaine, n’en semblent pas moins aussi anciennes que les           légendes de Carthage.                       Taoufik Ben Brik s’attelle ainsi à déceler le leurre dans la vérité et           la vérité dans le leurre. Le journaliste en lui s’est fait le guide de           l’écrivain. Il le promène, l’œil fureteur dans les dédales de           l’opulence ou de la misère. Il donne à ses envolées poétiques,           enthousiastes ou désespérées, l’éclat de la réalité nue : celle des           magasins de l’avenue Bourguiba, symbole grossier de l’aliénation           marchande des classes moyennes, ou des flaques d’eau noire de Hay El           Akrad qui, «sans les cris des enfants, serait un parfait goulag».                       Et lorsque le journaliste se fait discret, l’écrivain reprend la           liberté de son imaginaire. Tunis devient alors un écho littéraire           d’autres villes impossibles, Istanbul, Lima ou Kiev, et Taoufik Ben           Brik un conteur nourri de la sève de Nazim Hikmet et de Mario Vargas           Llosa. Toutes les capitales du monde ont leurs magnifiques mirages. On           les aime toutes autant qu’on les méprise.                       «Tunis carbure à l’optipessimissme»                                Dans la description que fait l’auteur de Tunis, de ses cafés, de ses           rues, de ses banlieues cossues ou paumées, se glisse une poignante           nostalgie. Non pas celle des temps immémoriaux où l’aristocratie           citadine cultivait l’art du raffinement culinaire, mais celle d’un           temps plus prosaïque, le temps des zerdas insouciantes, lorsqu’«il           fallait plus de cent ans pour épuiser un siècle».                       «La dernière fiesta à Tunis fut un enterrement. Le jour qui se leva           sur les invités du Palais de Carthage n’éclaira que des visages de           cire.» Ce jour-là fut un 7 novembre 1987, lorsque Zine El Abidine Ben           Ali a pris le pouvoir et entrepris de «mutiler l’organe le plus           précieux des Tunisois, la langue». Depuis, «plus de cris ni de           chuchotements, juste des grognements de muets». La dictature a éclipsé           la Dolce Vita d’antan. Elle a aussi éclipsé les lettres et les arts.           Ils ne sont plus qu’un souvenir d’artistes oubliés, alcooliques, comme           Salah Khmissi, dont on ne célèbre plus la mémoire que dans les           toilettes d’un bar, par un graffiti anonyme.                       Aujourd’hui, malgré le discours laïciste officiel, «les moquées           dévorent les bars». La peur de la police envahit les esprits, car «quand           on frappe à votre porte à 6 heures du matin, on sait que ce n’est pas           le laitier». Mais il ne faut pas se fier aux apparences, prévient           Taoufik Ben Brik: «Il suffirait d’un rien pour que l’aimable paysage           de la place de la Monnaie devienne un enclos exaspéré où gronde la           foule».                       Cet état d’esprit intermédiaire entre le sommeil et la veille, entre           la révolte et la résignation est ce que l’auteur appelle           l’«optipessimisme». Il est lui-même un optipessimiste. Il vit à El           Manar, banlieue aseptisée, où l’on passe ses journées à tondre le           gazon et à parler de voitures. Il s’y meurt d’angoisse et d’ennui mais,           comme chaque Tunisois, «il garde mille colères disponibles dans son           ventre» et elles l’aident à survivre.                       (Source : « Babelmed », portail culturel           – France), le 27 avril 2007)  
  
  A.T.F/ Association des Tunisiens en France            
  F.T.C.R / Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des           Deux Rives
           
 
  
            COMMUNIQUE
  
 Le premier           tour des élections présidentielles a connu une participation record,           signe s’il en faut, que nos concitoyens, ont compris que ces           élections, engageront l’avenir de la France. Toutes les Françaises et           tous les Français dont les enfants issus de l’immigration ont compris           que pour une fois, un véritable choix est à faire entre deux projets           et deux approches de la société française et de son devenir.
 Dès leur           création, nos associations se sont engagées dans les combats pour la           citoyenneté, l’égalité des droits et ont fait de la lutte contre le           racisme, l’islamo phobie et l’antisémitisme, un des axes fondamentaux           de leurs engagements. 
           Collectivement et/ou individuellement, elles ont participé aux           différentes campagnes menées par le mouvement associatif immigré et           démocratique pour l’inscription des citoyennes et des citoyens des           quartiers et des banlieues sur les listes électorales. 
 Dans le           cadre des ASIIM, elles ont interpellé les candidats du premier tour et           demandé des engagements sur des questions fondamentales et majeures           pour la citoyenneté. 
 C’est dans           cette même logique qu’à la veille du second tour des élections           présidentielles, nos deux fédérations appellent tous (tes) les enfants           de la République à se mobiliser et exercer leur droit de vote           massivement, le 6 mai 2007.
 Nous            appelons toutes les citoyennes et tous les citoyens à : 
 – Exprimer           leur choix pour changer la France et l’Europe,
 –           Voter pour la démocratie, les libertés, l’égalité des droits, de tous           les droits,  contre le pillage des pays en voie de développement et           pour la paix en Europe et dans le monde.
 –           S’engager pour changer par les voies démocratiques le rapport des           forces sociales et politiques et pour imposer l’égalité des droits           entre toutes les citoyennes et tous les citoyens français et immigrés.          
 Parce que           la liberté du vote est fondatrice de la liberté des peuples et que des           milliers de femmes et d’hommes meurent chaque année pour la conquérir,           nous appelons les citoyens à user de ce droit précieux héritage de la           révoltions de 1789.
 Ne           laissons pas la France, berceau des droits de l’homme et du citoyen,           sombrer dans la haine raciale, l’eugénisme et le communautarisme.          
   Donnons           à la France de l’espoir et la possibilité de vivre sa multi           culturalité. Elle est riche par sa diversité et ses valeurs           universelles de liberté, d’égalité et de fraternité. 
 A l’aube           du XXI siècle, les Françaises et les Français, quelles que soient           leurs origines culturelles, aspirent à la paix en Europe et dans le           monde, au progrès, à la prospérité et au bien être.
 Alors           votons en conformité avec nos attentes et  votons massivement. Chaque           voix comptera.
  
                                                                                                                                 Paris le 2 mai 2007
 
 
POUR QU’UN AUTRE MONDE SOIT           ENCORE POSSIBLE           IL FAUT BATTRE SARKOZY           PAS UNE VOIX NE DOIT MANQUER
 
                     Le projet de société que porte Sarkozy est contraire à nos valeurs           communes.  
          Il est ultralibéral car il veut renforcer la mainmise des puissants au           détriment de plus pauvres. Il stigmatise une partie importante de la           population, celle issue des anciennes colonies en raillant ses           origines, moquant ses coutumes et insultant ses enfants. Il prône et           exalte l’individualisme au détriment de la solidarité véritable ciment           de notre pays. Il se met au service des politiques guerrières de Bush           et sa volonté de dominer et mâter les peuples qui lui résistent.   
          J’appelle tous les citoyens –es à barrer la route à Sarkosy et à son           funeste projet, pour cela pas une voix ne doit manquer à Ségolène           Royal                       Massy, le 2 mai 2007           Tarek BEN HIBA
 Conseiller Régional            Alternative Citoyenne Ile-de-France  
 
Présidentielles 2007 : une           finale à trois !
 
 par Chokri Hamrouni            dimanche 29 avril 2007                      Ce n’était pas le cas d’une majorité de Français qui ont choisi de           passer outre les formalités d’un premier tour jugé « inutile » à leurs           yeux pour se projeter directement dans le deuxième tour et voter           vraiment « très utile » pour éviter ainsi d’être priés à revenir           corriger le tir comme ils le furent au lendemain d’un certain 21 avril           2002.        
                     Après l’indécision des électeurs, qui semble-t-il ont retrouvé des           certitudes en même temps qu’une certaine cohérence qui leur faisaient           cruellement défaut, place maintenant à l’indécision des candidats au           sacre final qui ne savent plus sur quel pied danser et se voient           obliger de faire le grand écart afin de conquérir des voix clairsemées           un peu partout.
 Bayrou jusqu’au bout
                     Alors que d’aucuns semblent se réjouir du retour de l’éternel combat           Droite/ Gauche mettant en concurrence deux types de projets de société           diamétralement opposés, la bonne performance de France Bayrou fort de           près de 7 millions d’électeurs, empêche ce clivage de s’afficher           ostentatoirement dans le discours politique des deux prétendants au           titre et les oblige par conséquent à revoir leurs plans de campagne du           deuxième tour pour composer avec un Centre qui propose aux Français           une finale inédite à trois. D’autant plus que Nicolas Sarkozy comme           Ségolène Royal ont fait le plein de leur réservoir de voix chez les           extrêmes de leur camps respectifs à la suite d’un premier tour qui           s’est apparenté finalement à des primaires au sein des deux grandes           familles idéologiques laminant les « petits candidats » et protégeant           « les grands candidats » contre tout effet nuisible pouvant menacer           leur « destin national ».
                     Vaincu, François Bayrou continue pour autant d’occuper les débats et           faire l’objet de toutes sortes de convoitises. Il devra vendre la           défaite électorale la plus chère. Ses électeurs peuvent décider de           l’issue des élections présidentielles et législatives à la fois. Les           enjeux sont tellement importants que les concessions pourraient être           tellement énormes. Gauche ou Droite, le vainqueur sinon se ralliera           avec le Centre, du moins il s’en approchera. Les idées centristes tant           moquées au premier tour (pour le flou qu’elles entretiennent) sont en           passe de triompher de toutes les autres en traversant les frontières           partisanes.
                     A défaut de prendre le pouvoir, François Bayrou en aurait balisé le           terrain pour les échéances à venir.
 Sarkozy Président du premier tour…
                     Le rapport de forces Droite/Gauche est l’autre contre vérité de           certains analystes pressés de donner une dimension démesurée à la           victoire de Nicolas Sarkozy. Car en totalisant les voix de la droite           républicaine et celles de la droite nationale à l’occasion des trois           derniers scrutins présidentiels, on observe au contraire une certaine           compression de l’électorat de Droite (en 1995, Chirac, Balladur, De           Villiers, Le Pen : 59,16% ; en 2002, Chirac, Madelin, Mme Boutin, Le           Pen, Mégret, Saint Josse : 48,41% ; en 2007, Sarkozy, Le Pen, De           Villiers, Nihous : 45,05).
                     En réalité, Nicolas Sarkozy a remporté haut et fort les élections à           Droite. Cette dernière, étant toujours majoritaire, le propulse devant           tous les autres concurrents ne bénéficiant pas de la même assise           électorale.
                     Cette victoire a été rendue possible grâce à deux performances à           mettre au crédit de l’ex ministre de l’intérieur.
                     Tout d’abord, avoir su imposer (en persuadant toutes les autres) une           candidature unique au sein de la droite républicaine (rompant avec les           travers d’une certaine Droite « la plus bête du monde ».)
                     Ensuite, d’être parvenu à séduire une partie de l’électorat frontiste           en reprenant pour son compte certaines thématiques chères à Jean-Marie           Le Pen qui enregistre à l’occasion son score le plus bas depuis 1988.
                     Nicolas Sarkozy savait que son élection pour la présidence de la           république passait inéluctablement par une victoire écrasante à droite.           Il fallait décomplexer puis discipliner son électorat pour se lancer           dans un combat dont il sait mieux que d’autres que les victoires comme           les défaites se dessinent d’abord dans les propres camps           d’appartenance.
                     Le premier tour vient de le consacrer Président de la Droite.           Maintenant, il va falloir chercher des voix ailleurs et apparaître           comme le Président de tous les Français, exercice dans lequel il a du           mal à briller.
                     Eliminer des adversaires, cloisonner les communautés et les catégories           sociales, mettre en exergue les différences (ceux qui se lèvent tôt et           les autres, ceux qui aiment la France et les autres, ceux qui sont «           génétiquement méchants » et les autres, etc.), …Nicolas Sarkozy sait           le faire et c’est pour cela qu’il a triomphé au premier tour où il           s’agit de « choisir un candidat, un programme » comme le veut la           formule consacrée.
                     Le second tour, c’est une autre histoire ! Bon gré mal gré, Nicolas           Sarkozy doit polir doublement son discours. Tout d’abord à l’adresse           de François Bayrou et les sept millions de Français qui ont voté pour           lui. Il ne peut plus l’accuser de « voyeurisme politique » tout           simplement parce qu’il est obligé de faire comme lui et rompre avec «           les préférences idéologiques et partisanes ». Ensuite, à l’égard de           Ségolène Royal, qu’il ne peut plus accuser d’incompétence et encore           moins la ringardiser au risque de confirmer son image d’inélégant et           d’anxiogène auprès de l’opinion.
                     Paradoxalement, c’est le vainqueur qui doit changer de stratégie et           aller jouer sur le terrain des autres.
                     Mais précisément en se distinguant un peu trop de ces « autres », en           serrant trop à droite, en voulant trop assurer au premier tour, le           candidat de l’UMP n’a-t-il pas hypothéqué ses chances pour le deuxième           tour là où il faut rassembler et faire abstraction des appartenances           et des clivages ? Le TSS (Tout Sauf Sarkozy), qui risque de peser           lourd au deuxième tour, ne se nourrit-il pas tout autant du « Moi et           les autres » que le champion de la droite avait cultivé durant des           années ? Ne risque-t-il pas de se contenter amèrement du seul titre           honorifique de « Président du premier tour » ?
 Ségolène royal : une défaite avec sursis
                     Nicolas Sarkozy a pris de l’avance certes, mais dispose de peu de           marge. Ségolène Royal, elle, a pris du retard mais bénéficie d’un           spectre plus large de possibilités politiques que son adversaire.           Encore faut-il qu’elle sache saisir cette nouvelle chance que viennent           de lui donner les Français. Car après une campagne de premier tour à           demi teinte où elle est apparue indécise, coincée entre son désir de           changement et sa crainte des résistances sociales, entre sa soif de           liberté et d’autonomie et les attaches idéologiques et partisanes…subissant           tantôt le rythme imposé par le candidat de la droite ce qui l’avait           conduit à s’aventurer très loin sur le terrain de l’extrême droite, et           tantôt l’indiscipline de ses « camarades » donnant l’impression de           désordre dans la maison socialiste.
                     Ségolène royal sait qu’elle a obtenu une défaite avec sursis et que           celle-ci peut s’aggraver si le verdict populaire juge encore une fois           décevante sa campagne du deuxième tour.           La candidate socialiste doit apparaître plus naturelle, plus spontanée           et décontractée…Elle doit parler à tous les Français comme elle a su           le faire pendant les primaires…           Elle doit se libérer à la fois de ses incertitudes et de ses           certitudes (le socialisme primaire), de ses défauts et de ses qualités           (comme par exemple éviter de transformer la démocratie participative           en démocratie démonstrative), de ses éléphants et de ses poulains…Elle           doit se libérer pour libérer le vote de ceux qui doutent encore de ses           capacités.
                     Il faut pour cela qu’elle fasse une autre campagne qui rompt avec les           approximations du premier tour. Son adversaire a intérêt à gérer son           avance et faire durer le statu quo jusqu’au 6 mai. Pour emprunter une           métaphore footballistique, c’est comme une équipe qui mène au score en           première mi-temps et qui veut conserver cet avantage : elle ne prend           pas de risque, elle veut assurer, elle oublie qu’un match se joue en           quatre-vingt-dix minutes, elle subit les assauts de son adversaire et           peut craquer à n’importe quel moment.
                     C’est à Ségolène Royal l’outsider de bousculer Nicolas Sarkozy le           favori, de le pousser à la faute, de mener le jeu, de prendre           l’initiative et d’imposer son rythme et ses thématiques. Nicolas           Sarkozy en a épuisé les siennes, valables seulement pour un tour.
                     Etant plus à l’aise que lui lorsqu’il s’agit de rassembler et de           parler à tous les Français, elle doit l’entraîner sur ce terrain qu’il           appréhende. Une manière de lui « banlieusardiser » d’autres espaces de           débat (justice sociale, éducation, solidarité, fraternité, égalité,           prévention…) où il pourrait difficilement se rendre.           Mme Royal en tirera ainsi une double gratification : conquérir des           centristes (objet de toutes les convoitises) réceptifs et sensibles à           ce type de discours et séduire une autre partie de l’électorat en           prenant l’ascendant sur son concurrent.
                     Dans l’électorat que la socialiste doit conquérir, quelque soit le           candidat pour qui on a voté, il y a une vraie volonté de changement.           De l’extrême gauche à l’extrême droite, en passant par le centre, le           vote protestataire et l’envie de passer à autre chose sont légion.           Ségolène n’a pas à faire le grand écart pour recoller toutes ces           Frances, il suffit que les Français voient en elle un réel espoir de           renouveau, une nouvelle France qui préfère le vivre ensemble à           l’affrontement.
                     Les socialistes sont face à un tournant de leur histoire. Une défaite           et ils retombent dans leur travers. Seuls, ils ne peuvent pas gagner.           Ils doivent faire leur mue culturelle et accepter l’ouverture au           centre car ils ne pourront jamais digérer leur extrême. Sans quoi, la           défaite les obligera à une refonte douloureuse et une longue traversée           du désert.
                     Entre un candidat qui n’est pas sûr de gagner et une candidate qui n’a           pas encore perdu. La France reste suspendue au sort que lui réservent           ces élections. Par leur vote qui risque d’être encore une fois massif,           les citoyens, maîtres de leur propre destin, devront célébrer encore           une fois la victoire de la démocratie. Une belle leçon de civisme !
 Chokri Hamrouni                      (Source : « oumma.com », – France), le 29 avril 2007)